Paris et son histoire
A l’époque Gallo-romaine, la cité romaine s’étend sur la rive gauche et l’île de la cité, elle est nommée Lutèce. La cité est très modeste, mais connaît une certaine prospérité grâce à son trafic fluvial. Elle aurait été christianisée par Saint-Denis martyrisé vers 250.
La position stratégique de la cité face aux grandes invasions en fait un lieu de séjour pour l’empereur Julien entre 357 et 360, puis de Valentinien 1er, de 365 à 366, c’est à cette époque que le nom de la cité devient Paris. Au IV eme siècle ses faubourgs subsistent mais au V eme siècle la population se replie dans l’île de la cité.
451, Geneviève la future patronne de la ville aurait convaincue les habitants de ne pas craindre les Huns d’Attila, qui s’enfuient sans combats.
Au Moyen-âge (il s'étend du V au XV eme siècle), Clovis après avoir conquis la Gaule fait de Paris sa capitale nous sommes en l’an 506. Il y établit sa résidence principale (palais des thermes),et y fait construire plusieurs édifices religieux, dont la basilique des Saints Apôtres (il y est enterré). Le rôle de la cité doit être relativisé, il n’existe pas encore d’administration royale.
Au VI et VII eme siècle, Paris garde une importance particulière. Malgré les divisions des héritiers de Clovis. Childebert 1er, fait construire la plus grande cathédrale (Saint-Etienne), Childéric II fait rénover les arènes gallo-romaines, c’est à cette époque que la ville commence à s’étendre sur la rive droite, alors que la rive gauche est réoccupée. L’extension vers l’est du royaume des francs sous le règne de Charlemagne fait perdre à Paris sa position politique privilégiée.
Au IX eme siècle, la ville fait partie du territoire des Robertiens ( noblesse franque qui tient son nom du prénom Robert que portèrent un grand nombre de ses membres), qui prennent le titre de comte de Paris. Les Vikings la ravagent plusieurs fois, elle devient ruinée. La population revient vers l’île de la cité.
En 885-886, la ville est assiégée par les Normands, elle résiste avec succès en barrant l’accès au fleuve. Episode qui procure un grand prestige à Paris et à son comte Eûdes, qui a participé à sa défense, par contre il marque la fin de l’empire Carolingien, le comportement de Charles le Gros étant jugé indigne.
Paris est une ville royale importante à l’époque des premiers capétiens, elle gagne en importance. Robert le Pieux fait restaurer le palais de la cité (palais de justice aujourd’hui.) ainsi que plusieurs abbayes. Louis VI et Louis VII y fixent leur cour et leur chancellerie. La cité prospère, elle devient une place importante du commerce du blé, du poisson et du drap, les marchands parisiens s’unissent autour d’une hanse des marchands de l’eau privilégiée par Louis VII, nous sommes en 1170-71. Paris devient un centre d’enseignement majeur grâce aux écoles épiscopales dans un premier temps, puis au milieu du XII eme siècle aux communautés religieuses installées sur la rive gauche. La ville s'étend sur la rive droite au XI eme siècle, c’est le poumon économique, tant qu’à l’île de la cité elle abrite les édifices religieux et administratifs. Philippe Auguste fait de Paris la capitale incontestée du royaume, cette position est renforcée avec Louis IX et Philippe Lebel. L’administration royale, tient son siège dans la cité où se situe la chambre des comptes, le trésor et les archives du royaume. Les bourgeois parisiens jouent un rôle majeur dans la gestion de l’Etat, faisant souvent parti de l’entourage du souverain.
XII eme siècle , Paris est un des grands centres intellectuels d’Europe, particulièrement en matière de théologie et philosophie.
XIII eme siècle, Les écoles de la rive gauche s’unifient en « Universitas » (universités médiévales) reconnues par le Pape en 1209-10, ce qui fait de Paris le plus prestigieux centre d’enseignement d’Europe occidentale au moins pendant un siècle. La cathédrale est achevée vers 1250, la sainte chapelle qui abrite la couronne d’épines du Christ en 1248, tant qu’au Palais de la Cité il est rénové et plus important, le marché parisien (les Halles) est emmuré et recouvert, Philippe Auguste fait emmurer les deux rives de la cité de murailles de pierres, terminées en 1209-1210.
1257, création de la Sorbonne.
en 1263 c’est l’apparition d’une municipalité, composé d’un prévôt des marchands et quatre échevins. Paris poursuit sa croissance.
XIV eme siècle, la ville est la plus peuplée d’Europe avec 200 000 habitants. Mais elle est frappée par la peste en 1348 qui ravage l’Europe de 1347 à 1351. Pendant la guerre de cent ans, elle est exposée aux attaques anglaises, Charles V est amené à construire sur la rive droite un nouveau rempart englobant les faubourgs. Mais dans un contexte de dépression économique, de défaite militaire, l’autorité royale est remise en cause. Etienne Marcel, tente de s’emparer du pouvoir en 1357-1358 , les émeutes populaires se multiplient. Charles V et Charles VI se réfugient dans l’est parisien, moins exposé aux émeutes.
XV eme siècle de nombreuses violences dans la capitale entre Armagnacs et Bourguignons, ils finissent par s’imposer en 1418, et Paris tombe aux mains du roi d’Angleterre deux ans plus tard. C’est Charles VII qui reconquit la cité en 1436, mais le roi préfère résider sur les bords de Loire. Il en sera de même pour ses successeurs Louis XI, Charles VIII et Louis XII .
XVI eme siècle, nous sommes à la Renaissance (elle débute en France fin XV jusqu'au début XVII eme siècle), le roi et sa cour résident dans le Val de Loire, la monarchie s’inquiète du désordre qui règne dans la cité.
1528, François 1er fixe sa résidence à Paris. Le rayonnement culturel s’accroît avec ses universités (théologie et arts libéraux), un enseignement moderne s’ajoute tourné vers l’humanisme et les sciences exactes voulues par le roi au Collège de France (sa fondation remonte en 1530, son maître de librairie traducteur d’œuvres antiques, Guillaume Budé, suggère au roi d’instituer un collège de lecteurs royaux, des humanistes sont payés par le roi pour enseigner des disciplines, ignorées par l’université de Paris). La capitale atteint 280 000 habitants et reste la plus grande ville du monde chrétien.
24 août 1572, sous Charles IX, est organisé le massacre de la saint Barthélemy, il y a eu entre 2000 et 10 000 victimes. La ligue catholique très puissante dans la capitale se dresse contre Henri III, ce qui entraîne la journée des barricades en 1588. Ce dernier s’enfuie avant d’assiéger la ville, il est assassiné et le siège est maintenu par Henri de Navarre (Henri IV), la ville est ruinée affamée mais lui ouvre ses portes en 1594.
XVII eme siècle , la journée des barricades de 1648 marque le début de la Fronde (1648-1653 est une période de troubles graves qui frappent le royaume de France pendant la minorité de Louis XIV, alors en pleine guerre d’Espagne) cela marque une crise économique importante et une défiance du roi vis-à-vis de la capitale.
1677, Louis XIV choisit Versailles comme lieu de résidence, il y déplace le siège du gouvernement en 1682, Colbert prend en main la gestion parisienne et fait la navette entre Versailles et Paris. Pendant son règne le roi ne vient que quatre fois dans la capitale pour des cérémonies officielles.
XVIII eme siècle, C’est le rayonnement intellectuel de Paris, le siècle des Lumières. C’est la période des salons littéraires, un des plus célèbre le salon de madame Geoffrin , elle y reçoit les littéraires du moment, les hommes politiques et correspond avec Gustave III de Suède, Catherine II de Russie, Stanislas II de Pologne. Ce siècle est aussi celui d’une forte expansion économique qui permet une importante croissance démographique. La capitale compte 640 000 habitants à la veille de la Révolution.
"Le salon de Madame Geoffrin" , le tableau représente la scène de la lecture de la tragédie de Voltaire, l’orphelin de la Chine. Œuvre de Anicet Charles Gabriel Lemonnier, 1812, Château de Malmaison.
1715, le régent Philippe d’Orléans s’installe au Palais Royal, le jeune Louis XV est installé au Palais des Tuileries pour un retour éphémère de la royauté dans Paris. En 1722, Louis XV retourne à Versailles.
La ville s’étend sur six arrondissements, le jardin du Luxembourg (créé en 1612 à la demande de Marie de Médicis, pour accompagner le palais du Luxembourg) marquant la frontière occidentale de la ville. Louis XV s’intéresse à Paris qu’en 1749 et décide l’aménagement de la place Louis XV (actuelle place de la Concorde), l’école militaire est construite en 1752 et une église dédiée à sainte Geneviève en 1754 (actuel Panthéon).
1789, Révolution française, elle débute à Versailles par la convocation des états généraux puis le serment du jeu de Paume (engagement d’union pris le 20 juin 1789, à la salle du jeu de paume à Versailles, par les députés du tiers état lors des états généraux de 1789). Les parisiens sont pris dans une crise économique, sensibilisés par les politiques, par la philosophie des lumières et une rancœur due à l’égard du pouvoir royal ayant quitté la capitale depuis plus d’un siècle. La prise de la Bastille, le 14 Juillet est liée au soulèvement des ébénistes du faubourg Saint Antoine en est une première étape. Le 15, Jean Sylvain Bailly (astronome, mathématicien, homme politique) reçoit à l’hôtel de ville la charge de premier maire de Paris. Le 5 octobre, une émeute est déclenchée par les femmes sur les marchés parisiens, la nouvelle est annoncée au roi à Versailles. Le 16, le château est envahi et le roi est contraint de venir résider au Palais des Tuileries, et d’y convoquer l’assemblée constituante, qui s’installe peu de jours après dans le manège des Tuileries (lieu de réunion de l’Assemblée nationale).
Paris comprend trois districts : Paris, la Franciade et Bourg-de-l’égalité.
1790, 14 juillet fête de la fédération (1er anniversaire de la prise de la Bastille) sur le Champ-de-Mars, un an plus tard, ce lieu sera le théâtre d’une fusillade.
1790 mise en vente des biens nationaux, le couvent des Cordeliers (construit grâce aux largesses de Saint-Louis, mais aussi haut lieu de la Révolution), et le couvent des Jacobins, autre haut lieu de la Révolution.
1792, une commune révolutionnaire prend possession de l’hôtel de ville, en août, la foule assiège le Palais des Tuileries avec le soutien du nouveau gouvernement municipal.
Louis XVI et la famille royale sont incarcérés à la tour du temple (construite en 1240, pendant le règne de Saint-Louis et détruite en 1808), la monarchie française est abolie. Après les élections les représentants de la commune de Paris (nom donné au gouvernement révolutionnaire de Paris établit après la prise de la Bastille), très radicaux, ils s’opposent à la convention nationale (assemblée constituante qui gouverna la France de 1792 à 1795), au groupe des Girondins (nom donné à un groupe de politique de la Révolution française qui fut majoritaire à l’assemblée législative), ce groupe est écarté en 1793. Période très difficile pour les parisiens qui subissent deux années de rationnements. La terreur règne sous la coupe du comité de salut public (organe du gouvernement révolutionnaire mis en place par la convention pour faire face au danger des menacent la république française). Le tribunal révolutionnaire avec l’aide de la mairie s’emploie à incarcérer toutes personnes suspectes. La création de la charge de Préfet de police par Napoléon ôtera à la municipalité tout pouvoir de police judiciaire, de sorte que le maire de Paris, et aujourd’hui encore, le seul de France a en être privé.
Janvier 1793, Louis XVI est guillotiné sur la place Louis XV (Concorde), 1119 personnes le suivront dont Marie-Antoinette, Danton, Lavoisier, Robespierre et ses partisans.
La Révolution ne permet pas à Paris de se développer, de nombreux couvents et églises sont rasés et font place à des lotissements édifiés sans plan d'ensemble, ce qui aboutit à une réduction des espaces verts et à une concentration de la population dans le centre de la ville.
Sous le Directoire, (26 octobre 1795 à 1799), des immeubles de rapport (ou de location) de style néoclassique sont érigés.
1799, Napoléon prend le pouvoir.
XIX eme siècle, 2 décembre 1804, Napoléon est sacré empereur par le pape Pie VII à Notre-Dame. Il décide d’établir à Paris la capitale de son royaume et ambitionne d’en faire la nouvelle Rome. Il ordonne la construction des arcs de triomphe de l’Etoile et du Carrousel ainsi que celle du Palais Impérial de la Bourse et de la colonne Vendôme. Il ordonne aussi à Jean-Antoine Alavoine (architecte) le projet de l’éléphant de la Bastille et aux architectes Percier et Fontaine, l’édification du palais du roi de Rome, (seuls les jardins du Trocadéro, et le pont d’Iéna, seront terminés). L’empereur multiplie les points d’eau, alimentés par un réseau de 50 km, de canaux qui acheminent l’eau de l’Ourcq.
1806, Paris a compensé les pertes humaines pendant la Révolution, par la venue des immigrés provinciaux. La ville maintenant est distancée par Londres en pleine expansion économique et démographique qui atteint plus d’un million d’habitants.
1814, la bataille de Paris emmène à la première capitulation de Napoléon et à la Restauration. Les armées russes occupent certains points de la ville. Le Tsar Alexandre 1er part en juin de la même année.
De la Restauration à la Commune de Paris : A la fin des cent jours (période entre le retour de Napoléon 1er en mars et la dissolution de Napoléon II), la chute de l'Empire en juillet 1815, amène à Paris les armées anglaises et prussiennes, ils vont camper sur les Champs-Elysées. Louis XVIII rentre de son exil à Gand et s’installe de nouveau aux Tuileries.
Louis XVIII ,Charles X et la Monarchie de juillet, ne s’occupent pas de l’urbanisme parisien. De ce fait les ouvriers sont entassés dans les quartiers centraux et sont nombreux au mètre carré, ce qui provoque des épidémies, le choléra en 1832 fait 32000 victimes. En 1848, 80% des morts vont à la fausse commune, les deux tiers des parisiens sont trop pauvres pour payer des impôts. Le petit peuple oublié se révolte, les barricades font tomber Charles X lors des Trois glorieuses (la monarchie de juillet succède la seconde Restauration, elle se déroule 27,28, 29 juillet), Louis Philippe tombe à son tour en 1848. La société de cette époque est évoquée dans les romans de Balzac, Hugo, Eugène Sue.
A cette période la ville accélère son rythme de croissance pour atteindre le mur des Fermiers généraux (murs d’enceintes autour de Paris, l’objet de ce mur était de percevoir des impôts sur les marchandises entrant dans la ville, à différents points). Entre 1840 et 1844 la dernière enceinte est construite dite de Thiers (Adolphe Thiers était ministre à l’époque), aujourd’hui c’est le périphérique, au centre de Paris on perce la rue Rambuteau.
1852, Second empire, Louis-Napoléon Bonaparte, président de la République française devient Napoléon III, empereur des français. C’est la transformation de la ville, Napoléon III a des idées sur l’urbanisme et le logement. C’est le Paris d’Haussmann. Des milliers de logements insalubres disparaissent sur fond d’une spéculation immobilière ce qui occasionne un krach financier international.
1860, la capitale passe de douze arrondissements à vingt, une loi permet d’annexer plusieurs communes voisines.
1870, guerre franco-prussienne, Paris est assiégée pendant plusieurs mois, mais la ville n’est pas prise par l’armée prussienne. La poste aérienne est inventée à cette occasion la ville étant encerclé, des ballons à gaz avec nacelle permettent le transfert du courrier. Refusant l’armistice de 1871, et à la suite des élections de février qui portent au pouvoir des royalistes qui mettent fin à la guerre, les parisiens s’insurgent le 18 mars 1871. C’est le début de la commune de Paris (elle est une réaction à la défaite française pendant la guerre franco-prussienne et à la capitulation de Paris). L’assemblée monarchiste (première assemblée de la troisième République en France) élue est installée à Versailles, la réprime entre le 22 et le 28 mai lors de la semaine sanglante (épisode final de la Commune de Paris).
Après la guerre de 1870, la capitale pour se relever fait un grand emprunt public de 1,2 millions de francs qui a un énorme succès. L’expansion économique de la ville est importante
De la belle Epoque à la Seconde Guerre Mondiale 1879 à 1914.
A la Belle Epoque l'expansion économique de Paris est importante, en 1913 la ville possède 100 000 entreprises et un million d'ouvriers.
1900 à 1913, 175 cinémas sont créés à Paris, de nombreux grands magasins voient le jour et contribuent au rayonnement de la ville lumière. C’est le lieu de toutes les spéculations, Paris est la seconde place financière internationale, juste derrière Londres.
L’Europe est marquée par des progrès sociaux, économiques, technologiques et politique.
Deux expositions universselles, laissent une large empreinte sur la ville , celle 1889 avec la construction de la Tour Eiffel pour cette occasion, elle attire 28 millions de visiteurs.
Et l'exposition Universelle de 1900, qui voit l'inauguration de la première ligne de métro, le Petit Palais, le Grand Palais et le Pont Alexandre III. Cette exposition reçoit 53 millions de visiteurs.
Les industries se déplacent en proches banlieues : Renault, Citroën. La presse et l’imprimerie restent dans le centre de Paris.
Paris connaît l’apogée de son influence culturelle, de la belle Epoque aux Années Folles (1920 à 1929), les quartiers Montparnasse et Montmartre accueillent de nombreux artistes : Matisse, Picasso, Braque, Fernand Léger, l’école de Paris.
La ville devient la vitrine du monde. Les grandes nations rivalisent dans la mise en scène de leur puissance et de leur modernité pendant la seconde moitié du XIX eme siècle, en particulier les expositions universelles : La première eue lieue en 1851 à Londres puis en 1862, Paris en 1855,1867, 1878, 1879,1889, 1900, Vienne en 1873, Philadelphie 1876, Chicago 1893 pour les plus importantes.
Paris 1900, la ville spectacle :
Tout autant que Londres, New-York, le Paris de 1900 est un extraordinaire laboratoire de modernité. La venue des ballets russes, le début du cinéma, le cubisme naissant, les innovations techniques et culturelles s’y succèdent font de la capitale un des nouveaux phares du début XX eme siècle.
Le parcours de l’exposition s’effectue en 6 pavillons séparés par des petits films des frères Lumière.
1900 l’exposition :
Paris 14 avril 1900, c’est la manifestation la plus importante jamais organisée. Avec un thème " le bilan d’un siècle ", Paris devient le centre du monde pendant plusieurs mois.
Installée le long de la Seine, cette exposition s’inscrit dans une politique d’embellissement et d’aménagement de la ville. Implantée sur le Champ-de-Mars, le Trocadéro, l’esplanade des Invalides, les Champs-Elysées, le bois de Vincennes étant consacré lui, à l’agriculture, à l’automobile, aux jeux olympiques, aux maisons ouvrières. Sur la rive gauche de la Seine, une rue des nations, rassemble les pavillons nationaux, au pied du Trocadéro ce sont les pavillons des possessions françaises d’Outre-mer, ils sont disposés aux côtés des colonies étrangères. Cet espace exotique est animé par des figurants en costumes, cela illustre la politique coloniale de l’Europe. Cette exposition a pour ambition de présenter à Paris un résumé de toutes les cultures du monde.
La ville se dote d’une logistique conséquente, d’où l’implantation de certaines gares au centre de la ville, (Invalides, Orsay) Les gares de Lyon, Montparnasse, de l’est sont réaménagées pour cet événement, de nombreux hôtels, restaurants, cafés ouvrent à cette occasion. Le Pont Alexandre III relie les Invalides au bas des Champs-Elysées, où sont édifiés petit et grand Palais.
Paris vitrine du monde : ou l’exposition universelle
De nombreux plans et photos de l’exposition sont exposés.
Un dessin de Mucha
"Le petit journal"
Une grande affiche de l’exposition universelle de Louis Janzin
Affiche de Steinlen "Paris exposition 1900"
De Camille Piton " l’esplanade des invalides "
Photos d’Albert Maignan.
De Paul Jouve, un bas relief avec des tigres
René Binet présente un projet pour la porte de l’exposition.
De Louis Pille ,un dessin au crayon représente l' exposition universelle 1900
Louis Lachaudel obtient un diplôme d’honneur pour la pose de la première pierre du Pont Alexandre III en aquarelle.
Jules Dalou sculpteur présente une paire de lions en bronze 1898-1899
Grille du petit palais dessin sur calque de Charles Girault et deux dessins du dôme.
Une station de métro extérieure de Guimard, et une maquette d’une rame de métro.
Un tableau représente la construction d’une station par Luigi Lodi
Maxime Maufra " féerie nocturne "
Pavillon Schneider, la machine du pavillon vue depuis la Seine 1900 par Louis Bonnier.
Un monument à Levassor de Jules Dalou 1898-1902
Affiche de Dornifant La grande exposition de Paris 1900
Autre affiche de Georges Leroux " Palais de l’optique, la grande lunette"
De Louis Bonnier, un projet de kiosque pour l’exposition
Mucha-Besnard-Bellery-Fontaine : des maquettes pour décors de théâtres
Palais et pavillons étrangers en photos dans le petit journal 1900
Toile d’Emile Blanche André Gide et ses amis au café Maure de l’exposition universelle.
Représentation de dessins et affiches concernant l’exposition, tel que le grand hôtel du Trocadéro par Heclemann.
Quelques éventails de Fournier, dont l’éventail pratique, il sert de guide dans un quartier de Paris
Un foulard commémoratif d’Hubert Cavandel
Des assiettes représentant comme motif un monument parisien, créées pour l’exposition.
Quelques boites décorées, des tickets d’entrée de l’exposition et des affiches
Paris art nouveau :
L’avènement d’une culture de masse permet d’ouvrir des voies nouvelles à la diffusion de l’art. Jules Chéret, présente des affiches joyeuses, les entrées du métro dessinées par Hector Guimard, la création investit également l’espace urbain. C’est l’âge d’or de l’estampe, de la photographie, de l’affiche, la médaille. Ces œuvres prennent place dans les intérieurs modernes. L’art entre dans la vie quotidienne, c’est l’encouragement à l’éducation esthétique des classes populaires, les artisans d’art sont nombreux dans la capitale.
L’art nouveau affirme comme principe l’unité de l’art et influence la plus part des domaines de création du plus grand au plus infime. Le castel Béranger, de Guimard, en est l’expression architecturale majeure à laquelle répond les bijoux de Lalique ou Mucha dans un sursaut d’inventivité qui s’étend jusqu’aux techniques les plus traditionnelles que sont l’ivoire, reliure, tapisserie, éventail.
En rupture avec la tradition académique et les styles inspirés du passé. Son répertoire de formes, d’ornements est fondé sur une observation du monde naturel. Il développe un goût pour l’asymétrie et les lignes courbes dites au coup de fouet, il doit beaucoup à l’art du Japon dont Siegfried Bing en est le défenseur.
A Paris il se développe grâce aux artisans pourvus d’un grand savoir-faire, et favorisé par une clientèle d’amateurs aisés. L’exposition de 1900 permet la confrontation d’artistes de toutes nationalités et marque l’apogée de cette nouvelle esthétique qui s’épanouit dans toute l’Europe.
Les bijoutiers de l'Art apportent une grande créativité et savent se dégager des styles anciens. La femme mystérieuse ou provocante constitue un de leurs thèmes d’inspiration favoris. La nature fournit un répertoire inépuisable de formes de décors dont les profils sont souvent sinueux. Les joailliers et bijoutiers utilisent des matériaux souvent délaissés comme la corne, l’émail. 1901 voit l’ouverture de la bijouterie " Georges Fouquet" rue Royale, mise en scène somptueusement par Alfons Mucha.
De nombreux créateurs d’art nouveau viennent à Paris pour en faire une des capitales de l’art nouveau. Hector Guimard, utilise des matériaux modernes pour ses entrées de métro : panneaux de lave émaillé et fonte de fer qui se prêtent à la traduction des lignes sinueuses évoquant des tiges végétales. Mucha, formé à Vienne et à Munich, s’installe à Paris en 1887, il doit sa célébrité à l’actrice Sarah Bernhardt qui lui commande les affiches de ses spectacles. En 1900, Mucha est chargé de la décoration intérieure du pavillon de Bosnie-Herzégovine. Emile Gallé, s’affirme comme un créateur original, utilisant ses connaissances en botanique et en entomologie pour façonner meubles, céramiques et pour inventer un nouvel art du verre. C'est à Paris, que les tenants de l'école de Nancy obtiennent la reconnaissance internationale. La manufacture de Sèvres, Alexandre Sandier, nommé directeur des travaux d’art de la manufacture en 1897, fait appel a des artistes novateurs tel que Guimard il y travaille de 1900 à 1903. De nouveaux matériaux sont utilisés comme le gré de cérame. " Le jeu de l’écharpe " surtout de table composé de 15 statuettes, constitue la meilleure incarnation de l’Art nouveau à Sèvres. Agathon Léonard, auteur du modèle s’est inspiré des attitudes de la danseuse Loïe Fuller.
Quelques unes des œuvres exposées :
Emile Gallé : une étagère ombellifère, et , une chaise le Dalhia bleu.
Une table de Mucha
Un paravent des quatre saisons par Eugène Grasset
Guéridon nénuphar, de Majorelle
Motif et dessin pour un balcon, de Guimard.
De Grasset "femme aux ombelles" en grès émaillé
"Vase des Burelles", de Guimard, en porcelaine dure 1903
Victor Prouvé "La nuit " en bronze
Vase de Dijon décors tournesols en porcelaine
"Sirène et pieuvre" sculpture de François-Rupert Carabin 1906
"Vases aux masques" de Jules Chéret 1892-1898
Candélabre à deux bobèches 1899 Léon Jaum
Vase d’Auxerre à décor de corail et étoile de mer 1901 en porcelaine accompagné du dessin
Affiche Loïe Fuller pour Salomé.
"Vase de Chagny" décor vigne vierge 1899.
Paire de vases Mennecy agitarium 1903 de la manufacture royale de Copenhague 1900
D'Agatha Léonard 6 danseuses en forme de serpentine encourent l’esthétique de l’art nouveau
Un bronze doré "la nature " Mucha.
Une tapisserie des Gobelins de Georges Rochegroose "La France en Afrique ou la conquête de l’Afrique "
Des dessins de Mucha prévus pour des coussins
Quelques robes de chez Worth en drap de laine ivoire avec motifs floraux dans le cordonnet
Des sœur Callot : jupe et chemisier
"La fée Morgane"statue en bronze de Pierre Roche 1904
Un bronze sculpté par Sarah Bernhardt "une algue " 1900
Vide poche en cuivre martelé d’Henri Husson et Hebrard
Timbale en argent de Cardeilhac datée 1900
12 cuillères à café en argent en écrin du prince Bojidar Karageorgevitch (1862-1908, jeune fils de la famille royale exilé, artiste et écrivain sur l’art, ayant vécu en France une grande partie de sa vie).
Ces cuillères de style Art Nouveau a été commandé et peut-être exécuté par le prince lui-même. La cuillère est sous la forme d’une installation de chute de neige, la poignée représente deux fleurs.
"Une jardinière aux nymphes de la seine" et "vase de Troyes" céramique et porcelaine 1900 et 1904
Vase d'Emile Gallé "les arbres " 1901
Vase "cattleya" de Gallé
Vase à décor d’orchidée en cristal soufflé , d'Emile Gallé.
"Vase scarabée" Daum 1901
"Vase crocus" de Daum 1910
Bouteille queue de paon 1897 Tiffany
Un vitrail les paons d’Henri Carot daté 1895
Un dessin présente "la vue générale de la bijouterie Fouquet" 1901
Quelques peignes de collection tel que :
Un peigne assyrien de la maison Neva, Grasset
Quelques modèles de papier peint Guimard
Une reliure "la tauromachie" en 1894 de Toulouse-Lautrec pour la couverture
Des Photos de Robert Demachy datées de 1900, il s’agit du pont Alexandre III
Une vitrine est consacrée au sculpteur Auguste Rodin, l’artiste présente en marge de l’exposition universelle, 160 sculptures.
Quelques exemples :
Femme aux mains presque jointes 1900
"Masque de Camille Claudel".
"La douleur"
"Petite ombre et tentation" 1900
"Buste de Rodin" par Camille Claudel
Une affiche pour l’exposition du sculpteur par le salon des Arts
Paris capitale des Arts :
En 1900, deux édifices à la gloire des Beaux-arts : le grand et le petit palais destinés à abriter une immense rétrospective de l’art français Ils symbolisent le prestige des arts nobles : peinture, sculpture, architecture. Cette diversité est une richesse culturelle qui attire un nombre croissant d’artistes étrangers venus se former à Paris, s’y faire connaître et prendre le pouls de la modernité. La capitale qui accueille les visiteurs de l’exposition universelle de 1900, est devenue une Babel artistique.
Les années 1890 à 1900, sont celles d’une éclatante croissance économique, ce qui donne aux artistes d’avoir une place importante dans la société parisienne et ainsi attirent une riche clientèle étrangère. De nombreux portraitistes sont à la mode : Boldini, Benjamin Constant, La Gandara, Carolus-Durand entre autres, ils installent leurs ateliers dans les beaux quartiers parisiens. Ce qui fait qu’un écart se creuse entre la réussite financière des artistes mondains, qui eux, reçoivent le tout Paris dans leurs salons ateliers, et la précarité des autres artistes qui sont installés dans des ateliers insalubres de Montmartre.
Les artistes membres de l’Institut exercent encore une influence déterminante dans l’enseignement des écoles d’art et l’attribution des prix. Cela créé des combats artistiques avec les adeptes d’une certaine modernité. Les principaux chefs de cette combativité en 1871 se sont éloignés de la capitale, à l’écart des mondanités parisiennes, sans pour cela quitter la scène artistique. Nous pouvons le constater avec Renoir qui fait de longs séjours dans le sud de la France, Cézanne est de retour à Aix, Monet s’est installé à Giverny, Gauguin prolonge son exil aux marquises. Mais leur influence s’affirme dans la capitale par la montée de leur cote et l’organisation de nombreux salons. L’impressionnisme tient un rôle de premier plan et génère une modernité. La palette est claire, la peinture est légère et s’adapte à tous les styles. Zola défend le naturalisme républicain en 1880 coexiste avec une réaction idéaliste et mystique. Les cercles littéraires défendent une écriture élitiste, raffinée, le mouvement symboliste trouve un public plus large dans une fin de siècle remplie d’incertitudes.
Paris offre aux artistes et aux amateurs d’art des lieux de rencontre et d’émulation. Les salons annuels présentent des milliers d’œuvres, ils attirent la presse et le grand public. De nombreuses expositions toute l’année, permettent à de nouveaux talents de se faire connaître et attire la curiosité d’une clientèle ouverte à la nouveauté. Le marché de l’art à besoin d’entretenir l’innovation pour attirer les désirs des collectionneurs et développer la valeur spéculative de l’art moderne. Dans un contexte de rivalité avec les galeries et les collectionneurs étrangers, le rôle du marchand d’art se renforce. Il devient le directeur artistique qui oriente ses artistes vers de nouveaux débouchés commerciaux. Ambroise Vollard privilégie le rapport direct avec l’artiste, s’impose comme dénicheur de talents. Il organise les premières expositions personnelles de Cézanne en 1897, de Picasso en 1901.
Quelques œuvres exposées :
"Madame Alexis Rouart et ses enfants" par Degas.
"Rochers au soleil couchant" de Maxime Maufra
"Le port royal et le pavillon de Flore" par Pissarro
"Le port de Londres"et les "Nymphéas" Monet
"Café au bois de Boulogne "Vuillard
" La rade de Cardiff" Sisley.
"Rochers et branches à Bibémus" et "portrait de Vollard" Cézanne 1895
Maurice Denis "baigneuses, plage du Pouldu"
"Berthe Morisot" et "les sœurs Lerolle" par Renoir.
Sculpture sur bois de Jules Desbois " La misère ".
Une sculpture de Raoul Larche "la tempête et ses nuées" 1899
" Bustes de femmes " d’après le modèle de la gloire du moment de Jean-Jacques Rousseau par Albert Bartholomé
" La naissance d’Aphrodite" par Bourdelle
Paris un temple de la mode :
Le mythe de la parisienne : Depuis le XVII eme siècle un fossé sépare Paris et la Province dans l’imaginaire des français, voir des Occidentaux. Paris étant capitale politique , culturelle, et de la mode, les habitantes se doivent de rivaliser d’élégance et de distinction. De nombreux portraits féminins sont exposés dans les salons. Des revues de mode comme "Fémina" et "Les modes" présentent cette parisienne comme un personnage de feuilleton. Mais c’est dans la rue qu’elle est la plus remarquée, quelle soit une bourgeoise passant rue de la Paix, ou petite parisienne trottine, sa silhouette participe au spectacle de la vie moderne. Pendant l’exposition, un guide est apparu "Vingt jours à Paris pendant l’exposition universelle de 1900 " en fait un attrait touristique. L’image de la parisienne aguicheuse et ouverte à toutes rencontres, nous fait toucher aux fantasmes masculins de la Belle Epoque, Paris n’est elle pas la capitale de tous les plaisirs.
La parisienne bourgeoise habillée par Paquin, sculptée par Paul Moreau-Vauthier ou la petite parisienne ou trottines qui livre les chapeaux des modistes, incarnent l’essence de ce bon goût tout autant que la comtesse de Greffulhe ou la duchesse de Guermante imaginée par Proust. Les riches clientes étrangères, partaient avec une ombre de cette gloire après la tournée des principaux couturiers et une pause dans l’atelier d’un portraitiste à la mode chargé de les immortaliser ainsi parées.
Un chroniqueur contemporain définissait ainsi la parisienne différente des autres femmes par une élégance pleine de tact appropriée à chaque circonstance de la vie, ses caractéristiques sont la sobriété, le goût, une destruction innée et quelque chose d’indéfinissable que l’on ne trouve que chez elle , allure, modernisme que nous appelons le chic.
Exposé :
Portrait de Madame Rémy Salvador par Antonio de la Gandara.
"La femme à Paris" par Pierre Vidal.
Une exposition de cartes postales de Bergeret montre la journée de la parisienne
"Devant les Watteau du Louvre ou la redécouverte du XVIII eme siècle" par Paul César Hellen
"La revue de la mode à la gazette de la famille" 1907
"Un ensemble d’amazone et chapeau "de Busvines (Londres)
Toile de Georges Stein " cavaliers et attelages"
Une publicité pour la maison Redfern
Un boléro décoré de soie beige sur fond beige vers 1902
Une robe garden party, vers 1900 en mousseline de coton blanche avec entre deux de dentelle pour le corsage.
6 projets d’assiettes à dessert avec" figure de la parisienne " d’Albert Guillaume
Une vitrine est consacrée à Louis Dejean et ses sculptures, la parisienne, femme sur un tabouret, sortie de bal.
Un manteau cape du soir de chez Worth pour la comtesse de Greffuhle, une photo est exposée la comtesse portant le manteau par Nadar.
Un éventail en tulle et dentelle appartenant à la comtesse de Greffuhle
Portrait de la comtesse Pillet-Will daté de 1900-1905 par Albert Menard
Quelques affiches publicitaires des grands magasins la Samaritaine, le Printemps, Magasin du Louvre.
"Le magasin des nouveautés" par Alex Lunois (peintre, graveur et lithographe).
"Georges Desvallières en soirée"par Pascal Blanchard 1903
Une robe du soir de chez Doucet en ottoman de soie et mousseline rose avec volant au décolleté
Un costume tailleur daté 1900
"Femme en noir " par Lucien Daipy
Une robe habillée tea-gown , pour réunions intimes, il s’agit de la robe de Réjane (1898-99), voile en coton blanc, dentelle de coton blanc, broderies blanches à motifs de fleurs roses.
Par Béraud "la parisienne place de la concorde"
Séance d’essayage par Albert Guillaume dans un petit illustré "des arts de la femme "
Une paire de bottines est également présentée.
Quelques chapeaux de Mademoiselle Mestayer en 1902
" Rue de la mode " Jean Béraud, ouvrières de chez Paquin sortent du travail rue de la Paix.
De Joseph Marius Avy "bal blanc "daté de 1903 c’est l’évocation du bal qui précède l’entrée dans le monde des adultes et l’annonce des fiançailles. Œuvre achetée par les artistes français en 1903
Une robe de chez Worth achetée par une cliente américaine vers 1895 en satin de soie orange, avec un liseré à motifs de bouquets floraux et plastron de dentelle ivoire.
Paris la ville spectacle :
Paris la nuit :
Paris s’amuse à Pigalle et s’encanaille à Montmartre :
Avec la modernisation de l’éclairage publique la nuit parisienne devient à la fin du siècle un temps accessible, un temps pour le travail et un espace pour les plaisirs. Paris installe sa réputation de ville festive, tentatrice corruptrice, provoquant les frissons du plaisir voir même d’un certain danger. Princes et aristocrates de toute l’Europe se pressent, magnats de l’industrie américaine, et du commerce international séjournent dans la capitale, tous attirés par l’aura sensuelle des nuits parisiennes. Leur vision de Paris, est faite de luxe et de plaisirs raffinés permettent l’édification de la belle époque. Dandy, cocottes, noblesse se croisent faubourg saint Germain, ils se croisent aux soupers, spectacles. Les boulevards sont les lieux privilégiés de la nuit parisienne, lieu ou l’on trouve le plus de salles de spectacles, concerts, théâtres, ballets se succèdent tous les soirs de la semaine. Le souper tardif après minuit est à la mode, c’est un moment d’affluence après les spectacles, on y découvre la gastronomie, le célèbre restaurant Maxim’s décoré de boiseries et les vitraux d’art moderne, le champagne coule à flots. Les cafés sont aussi très prisés, différentes salles sont à la disposition des clients, plus ou moins bruyantes quelques petits salons richement meublés sont lieux de rencontres. Au petit matin ils se retrouvent tous aux Halles. Ces nuits parisiennes se déroulent côté rive droite autour des Champs Elysées, Palais Royal, les Halles, excluant le Marais et l’Ile saint Louis, lieux ou résident de riches bourgeois, qui participent rarement à ce genre de soirées. La Belle Epoque ou rêve d’une fête perpétuelle. L’offre érotique de la ville fait rêver le monde entier; le prince de Galles fréquente "le Chabanais" fleuron des maisons closes parisiennes. La production des cartes postales exploite ce filon de Paris canaille.
Quelques œuvres exposées :
"Un soir de grand prix au pavillon d’Armenouville" daté de 1905 par Henri Gervex
Un éventail "le bal de l’opéra"
Un tableau de Forain "Dans les coulisses", c’est à l’opéra, l’artiste porte un intérêt sur les intrigues qui se jouent dans les coulisses entre les abonnés et les jeunes ballerines qu’ils entretiennent.
"Les cartes ou une réussite " de Jacques Villon
De nombreuses photos illustrent cette séquence
Toulouse-Lautrec "La clownesque au moulin rouge "
Affiche et enseigne du " Chat noir"
Affiche " le divan japonais " par Toulouse Lautrec.
'Portrait d’Yvette Guibert 'par Emile Blanche
'Yvette Guibert en figurine' de Leonetto Cappiello en plâtre datée 1901
'Réjane' par Capiello 1902
Fauteuil de volupté du Prince de Galles à la maison Soulier
'Les danseuses ' de Fernand Pelez
Bourdelle "buste de Jane Avril"
Photo de Cléo de Mérode danseuse au corps de ballet de l’opéra
Une autre par Nadar
Liane de Pougy aux Folies Bergères par Paul Berthon.
Paris en scène :
Promenade dans Paris cabarets , cafés, théâtres, restaurants :
Avant de goûter aux nuits parisiennes, La capitale offre de nombreux divertissements et restaurants le Pré Catalan, le pavillon d’Armenouville ce sont les restaurants à la mode ou une société mélangée et cosmopolite commence sa parade en attendant l’heure du spectacle
L’effervescence des spectacles qu’offre Paris en 1900 se manifeste par un foisonnement de lieux, de formes et de genres, des plus populaires aux plus savants, des plus classiques aux plus-avant-gardistes et pour toutes les bourses.
L’opéra Garnier, lieu emblématique de la haute culture, une autre institution lui fait concurrence il s’agit de l’Opéra comique. Albert carré qui a pris la direction en 1898, en fait un lieu de création lyrique plus moderne, tandis que l’opéra Garnier est dominé par les œuvres de Massenet, Wagner. A l’opéra comique on présente Louise de Charpentier créé en 1900, ce roman musical met en scène, dans le Paris Montmartrois, une petite couturière parisienne.
La création chorégraphique se développe au théâtre du Chatelêt, il séduit par ses féeries époustouflantes mais surtout au Music-hall, ou l’on présente de véritables ballets. La danse est un peu méprisée par les intellectuels, car considéré comme divertissement à visée érotique pour messieurs en habits noirs. La danse gagne ses lettres de noblesse alors qu’un art plus populaire est redécouvert la pantomime. Mallarmé se fait le chantre de cet art muet où s’essaient quelques-unes des Parisiennes célèbres tel que : Cléo de Mérode, Colette, Liane de Pougy.
Le café-concert et le Music-hall connaissent une vogue inégalée. On y fume on y dîne, on y boit tandis que chansonniers et comiques se produisent sur la scène. Au Music-hall les spectacles sont composites où se succèdent des numéros de cirque, de magie, des revues d’actualité à costumes légers, des ballets, opérettes pièces de théâtre. Les Folies-Bergère, l’Olympia, le Moulin-Rouge parmi les salles les plus fameuses. Le cirque est à la mode ce qui permet à des salles permanentes de s’installer à Paris, il est aussi prisé par les peintres et les poètes. Montmartre voit naîre dans les années 1890 les cabarets : "le lapin agile", puis "le chat noir", ils privilégient la chanson et la rime et sont fréquentés par la bohème artistique et intellectuelle.
Au théâtre certains acteurs sont connus hors de nos frontières, Sarah Bernhardt, Constant Coquelin. Les pièces de boulevard se jouent dans Les principaux théâtres privés, Vaudeville, Variétés, de la Porte Saint-Martin se trouvent sur les grands boulevards, dans les théâtres privés comme dans les théâtres officiels. Dans les théâtres : Antoine, de l’œuvre, théâtre libre on cherche à renouveler l’art théâtral par l’apport du naturalisme et du symbolisme. La nouveauté réside aussi bien dans la mise en scène que dans les textes, ils font appels à des auteurs étrangers méconnus, tel qu’Isben et Maeterlinck, des artistes peintres, et non plus des décorateurs spécialisés, sont recrutés pour confectionner les décors, programmes c’est le cas de Toulouse-Lautrec, Vallotton, Toorop, Munch, Vuillard.
Le théâtre rencontre la concurrence du cinéma. En 1895, au sous-sol du grand café, boulevard des Capucines, les frères lumières organisent leur première projection publique. Georges Mélies, réalise de courts films de fiction pour lesquels il imagine toujours de nouvelles trouvailles techniques. Il a publié en 1902 " voyage dans la lune ". Cette nouvelle forme de spectacle remporte un immense succès, la société Gaumont fonde ses premiers studios de tournage en 1897, et Pathé en 1902. En 1906 la première salle en dure pour faire les projections apparaît , boulevard Montmartre, auparavant les projections s’effectuaient dans des baraques foraines ou au court de soirées de Music-hall.
Quelques unes des œuvres exposées :
Affiche de théâtre de Mucha pour la pièce d'Alfred de Musset, "Lorenzaccio" au théâtre de la Renaissance.
Un programme de "Raphael et Salomé" donné au théâtre de l’œuvre par Toulouse-Lautrec.
"Venise sauvée des eaux" programme de Toorop.
Un buste de Sarah Bernhardt, par Gérôme 1894-1909
Par Béraud "spectateur au fauteuil de Balcon "
Lithographie de Mucha " les amants "
Coquelin Cadet (il s’est illustré dans les rôles des pièces de Molière) en Mascarille buste de Bourdelle en 1891
Aumônière de Sarah Bernhardt, de chez Lalique.
Jacquette de voyage pour l'actrice Réjane, de chez Jacques Doucet
Etude pour rideau de théâtre par Jules Chéret.
Maquette pour le théâtre Grévin, par Bourdelle, pour les nuées relief destiné au dessus de scène.
"Une soirée au Pré-Catelan" d'Henri Gervex, ce ne sont pas des inconnus qui sont représentés sur le tableau, les dineurs vus à travers les baies vitrées, on peut y voir : le directeur du journal le "Gaulois" Arthur Meyer, Liane de Pougy demi-mondaine, l'aéronaute Santos-Dumont et le marquis de Dion, promoteur de l'automobile, dans le jardin on y voit l'épouse du peintre Madame Gervex, elle discute avec la richissime héritière, Anna Gould accompagnée de son second mari, le prince de Tayllerand-Périgord.
Un phonographe avec pavillon daté de 1900 de la marque Pathé
Une affiche pour Cendrillon de Massenet.
Quelques extraits du catalogue de l’exposition
Magnifique exposition qui nous plonge dans l'univers de Paris 1900 , grande époque de révolution esthétique, l’art est partout, c’est la concurrence des styles, de nombreux Salons permettent aux artistes du monde entier de se rencontrer et de se faire connaitre, c’est la naissance du 7eme art, des salles de spectacles. Grâce à l’exposition universelle Paris a attiré les visiteurs du monde entier.
A ne pas manquer jusqu’au 17 août Petit Palais Paris