L’Ombrie, région du centre de l’Italie, ayant pour capitale Pérouse. A la fin du XIV eme siècle, la naissance de la Signoria (la signoria représente l’évolution institutionnelle de beaucoup de communes italiennes autour de la moitié du XV eme siècle) correspond à la chute du système du gouvernement de la commune médiévale et à la montée de l’état dynastique. On assiste à la naissance de la Signoria locale à Pérouse, celle des Baglioni (famille noble pérugine d’origine féodale datant de la fin du XII eme siècle)
Néanmoins l’état pontifical de la moitié du XIV eme siècle réussit à rétablir son contrôle sur la région grâce à l’intervention politico-militaire du cardinal Gil Alvarez Carrillo de Albornoz (espagnol, condottière et homme d’état), chargé de mettre de l’ordre dans les états pontificaux, en vue du retour du Pape d’Avignon à Rome (retour en 1417)
Fin XIV et début XV, la papauté mène une politique d’expansion en Ombrie qui culmine avec des actions militaires du Pape Alexandre VI et de son fils César Borgia.
En 1441, la partie septentrionale du territoire subit le détachement de Sansepolcro, cédée à Florence par le Pape Eugène IV.
La plupart des villes d’Ombrie réussirent à garder leur liberté jusqu’au début du XVI eme siècle tout en confirmant leur soumission formelle au Saint-Siège.
La Renaissance italienne couvre plus d’un siècle, de la fin du XIV eme siècle dit trecento, jusqu’au XVI eme siècle.
La Renaissance Ombrienne fait son apparition dans la première moitié du XV eme siècle avec les séjours de quelques artistes florentins de renoms qui réalisèrent et laissèrent leurs œuvres dans la région. La Renaissance artistique naît d’abord à Pérouse avec une grande école artistique capable de développer un style caractéristique et indépendant. Avec les artistes le Pérugin, Pinturicchio, Raphaël, le style ombrien se développe dans les centres artistiques les plus actifs de toute la péninsule. A Florence, à Rome les artistes ombriens ont du succès et contribuent de manière significative à la "maniera moderna" du cinquecento (XVI eme siècle italien).
La ville de Pérouse grand centre dynamique de la vie artistique. De fortes sommes d’argent sont consacrées à la réalisation d’importantes commandes, c’est à cette époque que le Pérugin débute sa carrière.
Les quatre grands contemporains de l'artiste en Ombrie :
Bartoloméo Caporali (vers 1420-1505), chef de file de l’école ombrienne, durant sa vie active il reste à Pérouse et y introduit le procédé de la peinture à l’huile. Deux de ses œuvres sont à l’exposition.
Pinturicchio (vers 1454-1513), cadet de Pérugin naît à Pérouse, les deux artistes ont pratiquement le même parcours, il est formé chez Verrocchio, il est aussi actif à la chapelle Sixtine et a un rapport particulier avec Raphaël, il l’invite à collaborer à son cycle "la libreria Piccolomini" dans la cathédrale de Sienne.
Benedetto Bonfigli (vers 1420-1496), il dirige l’atelier le plus florissant de Pérouse, il a laissé de nombreux témoignages de son art encore gothique.
Pierremattéo d’Amélia (vers 1445 vers 1508), a assisté Filippo Lippi dans les fresques de l’abside du duomo de Spolète, il fut probablement l’assistant du Pérugin dans les fresques de la Sixtine, puis de Pinturicchio au Duomo de Spello, l’artiste fut spécialiste de la peinture décorative (plafond du palais du Belvédère au Vatican)
Le Pérugin ou Pietro Vanucci, naît dans les années 1448 à Citta della Pieve , près de Pérouse et meurt en 1523 à Fontignano Frazione de Pérouse.
Sorti de l’école ombrienne. Il fait ses débuts chez un peintre de renommée modeste qui l’initie à la technique de la fresque et au dessin.
L’artiste se forme en étudiant les œuvres de Piero della Francesca et de Verrocchio ; il en a été l’élève à Florence dans les années 1470-72. Il y découvre la manière flamande du paysage et le portrait naturaliste.
1472, il quitte son statut d’apprenti et obtient des commandes de la part des religieuses du couvent San Martino des Camaldules pour lesquelles il réalise un "Saint Jérôme".
Il exerce son art en Ombrie, mais aussi à Florence, Rome, Lucques, Bologne, Venise, Crémone, Milan, Ferrare.
1473, il collabore à certains panneaux de "la vie de Saint Bernardin", 8 petits tableaux peints à Pérouse
1475, il peint "l’adoration des mages ",
1476, période ou il peint différentes Madones. Dans ses œuvres on retrouve un mélange des influences de ses maîtres.
1478, il peint la fresque de "Saint Sébastien" dans l’église de Cerqueto , première œuvre signée de son nom.
1480, Le Pérugin part travailler à Rome et contribue aux fresques de la Chapelle Sixtine avec d’autres grands maîtres (Botticelli, Ghirlandaio, Rosselli). C’est "la remise des clefs de Saint-Pierre" qui lui apporte la gloire
Dans ses œuvres il privilégie la clarté, l’équilibre et le classicisme des formes.
1485, il est nommé citoyen d’honneur de Pérouse d’où son surnom du Pérugin. Sa réputation étant établie, son activité devient débordante, et, ouvre deux ateliers un à Pérouse et le second à Florence pour assurer ses commandes. A cette période, son œuvre atteint la plus grande maturité, il peint de grandes compositions dont les œuvres sont intégrées dans de grands espaces ouverts. Ses commandes se multiplient et perdent un peu de qualité lorsqu’il n’a pas le temps d’assurer sa productivité. Malgré tout il reste le meilleur peintre de l’Italie de son époque.
1494-95, il peint une Piéta et la fresque de la "crucifixion" de l’église Santa Maria Maddalena de Pazzi.
1496 à 1500, il peint un cycle de fresques du Collegio de Cambio à Pérouse
Entre 1500 et 1504, il réalise " le mariage de la Vierge " et "La Résurrection ". C’est à cette époque qu’il rencontre Raphaël et deviennent amis, le jeune artiste vient auprès de lui se former à sa technique picturale.
1501, ouverture du second atelier de l’artiste.
En 1502, Isabelle d’Este lui commande un tableau allégorique " Le combat de l’amour et de la chasteté" pour son studiolo de Mantoue. La même année l’artiste entreprend un cycle, le retable de "San Agostino" (pour l’église de même nom à Pérouse), il est composé de 30 éléments. Cette œuvre va l’occuper jusqu’en 1523
1507, Il termine le cycle de l’église de l’Annunzieta à Florence, après la disparition de Filippo Lippi
1508, il est invité à travailler au Vatican, pour les fresques de la voûte dans la chambre de l’incendie. Le Pape Jules II déçu met fin à son contrat.
Quelques années plus tard, il décède de la peste en 1523.
Quelques œuvres présentées à l’exposition :
Pérouse Florence, les premières années avant 1470 vers 1746
Pérouse vers le milieu du XV eme siècle, centre artistique particulièrement actif, et a donnée naissance à une école dont les qualités de douceur, de suavité et d’élégance allaient assurer son renom. Cela à la suite du passage de quelques artistes renommés : Fra Angelico, Domenico Veneziano, Gozzoli.
Les premiers ateliers importants voient le jour tel que ceux de Bonfigli, Giovanni de Boccati, Caporeli, Fiorenzo dit Lorenzo. Ils peignent des panneaux charmants, produit d’une Renaissance fleurie, qui reste en contact avec Sienne et son art suave. On doit à ce centre original, la suite de la vie de Saint Bernardin (1470) a laquelle ont collaboré avec Pinturicchio, Bonfigli, et Le Pérugin qui a composé les célèbres panneaux Barberini où s’accuse le même goût de l’architecture et du décor.
Dans les années 1460-80 existe entre Sienne, Pérouse et Urbino une ligne d’échanges continue qui contourne Florence. Les liens entre Sienne et l’Ombrie sont constants et entretiennent une Renaissance de fantaisie, en marge du sérieux de Florence.
Le Pérugin part tôt vers Florence, séjour décisif pour l’artiste, ses œuvres de jeunesse le prouvent. Elève de Verrocchio , il apprend la pratique de la peinture à l’huile, et y acquiert sa maîtrise technique, dans cet l’atelier il rencontre de nombreux artistes dont Botticelli et Léonard de Vinci.
L’artiste est sûrement revenu à Pérouse au début 1470 avec des nouvelles techniques, ses œuvres se distinguent par la maîtrise plastique du modelé, par ses couleurs, et aussi par le rendu de l’expression et du mouvement.
1472 Le Pérugin est inscrit à Florence sur le rôle de la congrégation de Saint Luc.
Oeuvres de cette période exposées :
"La nativité de la Vierge" 1475, pour cette œuvre, Le Pérugin a sûrement été influencé par Piero della Francesca pour les figures et le traitement de l’espace.
"Saint Antoine de Padoue et saint Sébastien " 1475-76
"Saint Romain avec saint Roch et vue de Deruta " 1476 œuvres commandée à l’artiste par la magistrature de la ville de Deruta en 1476, alors qu’une épidémie de peste, avait incité la population à invoquer ces deux saints.
Saint Romain vêtu d’une robe rouge et d’un manteau, saint Roch porte l’habit de bourdon des pèlerins (il en est le patron) et comme veut la tradition il montre la plaie qu’il a sur la cuisse, preuve qu’il a guéri de la peste. Dans une mandorle le père éternel donne sa bénédiction. Le décor est théâtral, les deux saints se trouvent sur l’avant d’une scène, délimitée par une tenture rouge, avec un léger déhanchement, ce qui permet de donner de l’aisance dans le rendu des corps des personnages (très utilisé chez le Pérugin), les visages sont expressifs, le traitement des vêtements raffiné, la vivacité de la palette ajoute un raffinement à l’œuvre. En bas de la composition le village de Deruta est représenté, l’artiste veut montrer l’importance de l’urbanisme à la Renaissance.
"La Piéta entre saint Jérôme et Marie Madeleine ", à la tempera 1476
" La visitation" artiste inconnu peut-être de l’entourage de Verrocchio ou du Pérugin
Florence capitale des arts
Après une période vide dans les années 1430-1440, Florence ayant perdue certains artistes, Rosalino puis le décès de Masaccio, c’est Veneziano qui en 1438 fait fructifier les leçons de Masaccio. Florence se développe dans différentes directions :
Les dominicains réformés, ont pour prieur Fra Angelico (décoration de fresques du couvent San Marco), il recourt à un modèle clair, à un sentiment pur de l’espace qu’animent des architectures mégères.
Le Carme Filippo Lippi accentue la richesse et la couleur, tant qu’à Uccello et Andréa del Castagno dessinateurs épris de perspective, portent la peinture à un degré d’abstraction surprenant, jamais il n’y a eu au tant d’atouts plastiques.
L’avènement de Laurent de Médicis en 1469 amène un tournant dans la culture florentine. Il a fréquenté et soutenu les plus grands artistes de son époque tel que : Ghirlandaio, Botticelli, De Vinci, Michel-Ange, Filippo Lippi, il a contribué à faire de Florence la capitale de la première Renaissance. Protecteur des hommes de lettres et aussi très actif dans le soutien aux humanistes, il a créé des cercles de réflexion sur les philosophes grecs.
Exposé :
Deux œuvres du Pérugin, les thèmes portent sur les miracles de saint Bernardin de Sienne, de son vivant et après sa mort.
"Saint Bernardin rend après sa mort la vue à un aveugle " la scène se déroule devant un pavement géométrique, cela accentue les lignes de fuite, et ainsi donne de la profondeur à la composition. L’aveugle est au centre de la composition et est entouré de personnages richement vêtus.
"Saint Bernardin guérit d’un ulcère la fille de Giovanni Antonio Petrazio da Rieti" La composition architecturale éclatante, avec un arc de triomphe, la scénographie est structurée, l’ensemble est théâtral, à l’arrière plan un paysage dans les tons verts avec une légère brume, intérêt de l’artiste pour le traitement du paysage flamand. La jeune fille est vêtue de rouge, elle est au centre de la composition.
Les madones le grand art :
Les œuvres du Pérugin sont essentiellement religieuses, il affectionne le thème de la Vierge à l’enfant, qu’il reprendra fréquemment tout au long de sa carrière. Il en peint une série entre 1493 et 1497.
En Ombrie s’est la fin de la première Renaissance. Le Pérugin marqué par son apprentissage florentin, diffuse des nouveaux modèles stylistiques, qui ont fait le succès de l’atelier de Verrocchio. Ainsi l’artiste, apporte un nouveau langage en Ombrie : des arrières plans paysagers qui apportent plus de profondeur à ses compositions. Il apporte également une certaine sobriété et se concentre davantage sur l’expression des visages, tendresse entre mère et enfant, il apporte une grande douceur et nuances de tons.
Présentation par différents artistes de "La Vierge à l’enfant "
Exposées :
"Vierge à l’enfant, (Madone Fontebuoni) " marbre par un artiste de l’entourage Verrocchio
" Vierge à l’enfant " Botticelli, vers 1470 raffinement dans le détail
" Vierge à l’enfant avec saint Jean Baptiste " le Pérugin 1450
"Vierge à l’enfant" du Pérugin vers 1500
"Vierge à l’enfant dans un paysage" de Pinturicchio vers 1458-1513
"La vierge à l’enfant accompagnée de six anges" sur fond or de Caporali
" Vierge à l’enfant "1484 Caporali
Les succès romains, la Chapelle Sixtine 1480-1482
L’artiste devenu très célèbre, est appelé à Rome en 1479 pour peindre à Saint Pierre, le décor de la chapelle de la conception, qui n’existe plus aujourd’hui. Séduit, le Pape lui confie le décor de la chapelle Sixtine, en collaboration avec des artistes florentins tel que Botticelli, Rosselli, Ghirlandaio. Le Pérugin très apprécié en raison de son caractère novateur de son art. Pour l’artiste c’est une période intense de créativité, et est rappelé pour exécuter des portraits des artistes ayant participé à ce grand chantier, chargés d’orner les murs de la Sixtine, soutenus par leurs ateliers et collaborateurs respectifs, ils vont échanger idées et procédés artistiques, donnant le plus beau décor à la ville éternelle.
Cette vaste entreprise décorative prévoit des scènes du nouveau et de l’ancien testament, c’est au Pérugin qu’il revient l’une des parties les plus importantes : la mise en regard de scène de la vie de Moise et de la vie du Christ.
Quelques exemples :
"Portrait de Bartoloméo Berzichelli" par Cosimo di lorenzo Rosselli
"Portrait d’un jeune garçon coiffé d’un mazocchio" Botticelli, le garçon représenté en buste tourné de trois quart regardant le spectateur, sur un fond de ciel azuré. Il a vêtement de couleur rouge dont le col est fermé. Sur la tête un mazocchio retombant sur les épaules, ses cheveux sont noirs et encadrent son visage ; cela lui donne un ton aristocratique lui donnant un air de supériorité.
"Francesco Delle Opere" par le Pérugin 1494, artisan aisé florentin de la fin XV eme siècle, représenté en buste tourné de trois quart vers la gauche, portant un béret noir sur une chevelure frisée, une cape noire laissant apparaître une veste rouge ouverte sur le devant maintenue par des lacets avec une chemise blanche dessous. Il tient à la main un rouleau de papier avec le texte "timete devm" début d’un sermon de Savonarole qui éclaire du contexte religieux et historique de l’époque où l’œuvre a été réalisée.
"Portrait de Don Biagio Milanesi" , abbé de Vallombrosa, 1500 Le Pérugin,
"Portrait de Dom Baldassaré d’Angelo" 1500 , il était moine
De Florence à Venise, les années de maturité (vers 1485-1500)
L’artiste perfectionne son art et donne une intensité aux figures humaines, qu’il traite dans un langage de classicisme affirmé, on retrouve cette manière dans les figures de saints qu’il réalise. Le dessin élégant, la netteté des formes et par le jeu des lumières qui enveloppe les formes traduite par les jeux de lumière.
Exposé :
Deux "Saint Jérôme pénitent" du Pérugin XV eme
Présentation de la copie du contrat pour les fresques du collègio del Camprio de Pérouse. Ce contrat indique que les peintures de la décoration de la salle d’ udienze (audience) est confié à l’un des 5 membres de la corporation.
Voyage à Venise
En 1494 et l’artiste fait un séjour à Venise. Carpaccio et Bellini sont au sommet de leur art. Ce voyage va influencer le Pérugin dans le travail de la lumière la manière dans l’organisation de ses compositions, dans les attitudes des personnages. Il donne une autre dimension à ses œuvres.
Quelques exemples :
"La Vierge à l’enfant accompagnée d’anges et de membres de la confrérie des disciplinés", Le Pérugin. Cette œuvre a été commandée par une confrérie de moines, l’artiste est au sommet de son art. Cette œuvre est très simple, les moines de la confrérie des disciplinés sont agenouillés en prière autour de la Vierge. Contraste avec la dimension de la madone assise sur une chaise à haut dossier, leur petite taille rappelle leur rang hiérarchique inférieur à la figure divine. A l’arrière un paysage.
La composition se distingue par la qualité dans le traitement de la lumière, rehaussée par sa finition raffinée. La vierge et les moines semblent flotter dans une atmosphère suspendue, presque divine. La formule utilisée par l’artiste est classique, il privilégie douceur et raffinement, les visages ovales, la bouche fine (marque de l’artiste)
" Le Christ couronné d’épines et la Vierge " Le Pérugin
"Sainte Marie-Madeleine " Le Pérugin, elle est présentée en buste, tournée au trois quart vers la gauche en méditation, le regard rêveur dirigé vers la droite. Le visage ressort du fond sombre, les tons sont doux et modulés, rappelant un léger sfumato de Léonard de Vinci, ses mains reposent sur un parapet que l’on imagine, car invisible, cela est inspiré des œuvres flamandes notamment celles de Hans Memling. Les détails de la veste et du décolleté sont représentés.
Du sacré au profane
Les commanditaires et collectionneurs du Pérugin,
1490, Le Pérugin aborde les sujets profanes, très rares dans sa production. Sur Daphnis et Apollon, l’artiste utilise des effets de lumière, les paysages perdent leurs aspérités, laissant place à des collines aux tons très doux.
Présentés :
"Daphnis et Apollon " pour Laurent de Médicis. La nudité des protagonistes fait allusion au monde antique Dans cette œuvre raffinée l’artiste créé un climat intimiste d’une profonde intensité, il donne une place nouvelle au paysage dans cette œuvre.
1503, c’est Isabelle d’Este, marquise de Mantoue, qui lui commande un tableau allégorique pour son studiolo du Palais de Mantoue.
Isabelle d’este inspirée par le gout humaniste, le thème de la peinture est imposé au maitre sûrement par le conseiller d’Isabelle, Paride da Ceresara (humaniste, écrivain et astrologue de cour italien). Le format intime, au contenu profane.
Le Pérugin est habitué à peindre des sujets religieux et des retables de dimensions plus imposants.
"Le combat de l’amour et de la chasteté" 3 eme élément commandé par Isabelle d’Este. L’œuvre reprend les représentations allégoriques de l’amour (amour sacré, amour profane) et de la chasteté que l’artiste, a placé dans un cadre de représentations mythologiques. Daté de 1503
Le Pérugin maitre de Raphaël
Le Pérugin forma dans sa manière un nombre de maitres, et surpasse de beaucoup, après avoir travaillé pendant plusieurs années avec lui en compagnie de son père Giovanni de Santi. Mais aucun de ses élèves n’égala la perfection de Pietro, ni le charme de ses coloris, qui lui valut un tel succès, qu’une multitude de français, allemands, espagnols accoururent pour profiter de ses enseignements.
"L’annonciation" Le Pérugin vers 1498
Un tondo " Le prophète Isaïe " 1496-1500
Autre tondo du "Prophète David" vers 1497
Prédelle du retable de Fano par le Pérugin et prédelle du retable d’Oddi par Raphaël
Du Pérugin "l’adoration des Mages", "le baptême du Christ", "la Résurrection".
Prédelle du retable de Fano par le Pérugin
Prédelle du retable d'Oddi par Raphaël "l'Annonciation"
Raphaël 1483-1520,
Peintre architecte de la Renaissance, fils du peintre et poète Giovanni Santi, officiel de la cour du duc d’Urbino.
Il semblerait que l'artiste ait été initié dans l’atelier de son père, il y apprend les bases techniques de son art.
1494 Décès de son père.
1500, alors qu’il n’a que 17 ans, le jeune Raphaël part pour Pérouse auprès du Pérugin, ou il ne figure plus comme apprenti.
1502-03 dans son œuvre la crucifixion, réalisée pour l’église San Dominico de citta di Castello on retrouve le style du Pérugin. Il réalise également une madone à l’enfant
1503, il réalise un couronnement de la Vierge, inspiration de Ghirlandaio
1504, avant de quitter l’atelier du Pérugin, il peint le mariage de la Vierge pour la chapelle Albizzini de l’église San Francesco à citta di Castello.
L’artiste quitte Pérouse pour Florence, sa période florentine va durer 4 ans. La république florentine fait appel à Léonard de Vinci et à Michel-Ange, Raphaël va ainsi bénéficier de l’influence de ces grands artistes. Il réalise une série de Madones et Vierges, tout en continuant d’étudier les grands maitres.
1508, il quitte Florence pour Rome, appelé par le Pape Jules II, au Vatican il est chargé de la décoration des salles du Palais de Jules II, dites "chambres de Raphaël ". En 1513 à la mort de Jules II, c’est Léon X un Médicis, ses responsabilités et son influence s’intensifient.
1514, le nouveau Pape lui confie le chantier de la basilique Saint Pierre après le décès de Bramante et les fouilles d’antiquités à Rome.
La dernière période de sa vie sera d’activité très intense.
1520, il décède de la malaria.
Exposé :
Etude pour le couronnement de Saint Nicolas de Tolentino 1506, Raphaël
On retrouve les traits du pérugin lorsque Raphaël réalise ce retable, les poses étudiées et les drapés aux plis marqués.
L’exposition a permis de réunir ces trois éléments du tryptique de Tolentino. Moine des Ermites de saint Augustin, Saint Nicolas de Tolentino, allait devenir un sujet récurrent à cette époque. Certains éléments du tryptique ont disparus.
"Buste d’ange" , " La Vierge Marie " , " Dieu le père "1500-1501
Le polyptique de San Agostino
Deux grands panneaux exposés proviennent du polyptique réalisé par le Pérugin pour l’église San Agostino à Pérouse, réalisé de 1502 à 1523, date de son décès.
Agé le Pérugin est encore sollicité pour la perfection de son art, les figures monumentales et le classicisme du dessin, probablement inspirés de Raphaël, témoignent de l’influence croisée entre les deux artistes majeurs de la Renaissance italienne.
IL surprend encore par sa peinture libre et souple, à l’harmonie tendre, déjà quasi crépusculaire
Quelques exemples :
"Saint Philippe et saint Augustin" Le Pérugin
"Sainte Marguerite d’Antioche", le Pérugin 1505-1507
"Le bienheureux François de Sienne", le Pérugin
"L’archange Gabriel" (tondo)
Les petits tableaux de Raphaël :
'Sainte Marie Madeleine', 'Saint François', "Sainte Catherine d’Alexandrie" (1507-09), "Saint Antoine de Padoue".
Sainte Catherine d'Alexandrie Raphaël
L’exposition se termine par une citation du banquier siennois et grand mécène de la Renaissance, Agostino Chigi
« Je vous dis que le Pérugin est le plus grand maître d’Italie ».
Quelques extraits du catalogue de l'exposition.
Très belle exposition, qui montre l’évolution de l’artiste au fil de son parcours : de Pérouse à Florence, et de Venise à Rome, et de ses rencontres, la précision de sa technique, le raffinement, l’élégance de ses compositions, font de cet artiste le plus grand maitre de la Renaissance italienne. Un autre intérêt pour le visiteur, la comparaison avec d’autres artistes et avec son élève Raphaël qui s’est réapproprié sa technique. A ne pas manquer.
Jusqu’au 18 janvier 2015, musée Jacquemart André