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20 juillet 2013 6 20 /07 /juillet /2013 10:32

La Riviera, fin XIX et début XX eme siècle, avec l’arrivée ferroviaire en 1864, les touristes viennent de toute l’Europe, les aristocrates, les familles royales se rassemblent pendant la saison d’hiver, attirés par le climat doux et sain, puis par les  casinos de la Principauté de Monaco. Le Tsar Alexandre II, Napoléon III, le prince de Galles, la reine Victoria, le roi Léopold II de Belgique, le futur Edouard VII .On y rencontre aussi des artistes, des écrivains.

C’est un ancien avocat du barreau de Dijon, Stéphane Liégeard (1830-1925), installé à Cannes, qui se consacre à la littérature, et publie un livre en 1887 appelé "Côte d’Azur". Ayant la méditerranée  sous les yeux, il décide d’intituler son livre  par analogie à son département d’origine la Côte d’Or, " Côte d'Azur" le mot d’azur (terme héraldique)  signifie  de couleur bleu.

De   nombreux artistes quittent la région parisienne, la Normandie, pour venir découvrir le Midi dès  les années 1880, attirés par le  climat méditerranéen, la  luminosité, la couleur et la possibilité de peindre sur le motif…………….

Cela devient possible grâce à deux nouvelles techniques : le réseau ferroviaire, venant du nord  de la France jusqu’à Marseille, et l’invention du tube en étain, révolution qui facilite la possibilité de peindre en plein air et cela depuis 1840, l’artiste peut  planter son chevalet  où cela lui convient. 

Dans un premier temps ce sont des déplacements de quelques mois, avant, pour certains de s’y établir définitivement.

Jusqu’alors de nombreux artistes effectuaient le grand tour.

Mais l’orientalisme, fait son apparition vers 1830. Ce n’est pas un style mais un climat qui fait son apparition au XVII eme siècle, il se développe au XVIII et XIX eme siècle dans la peinture française, le théâtre avec les turqueries.

 La campagne d’Egypte, et, à partir de 1830, la prise d’Alger par l’armée de Charles X, la conquête et la colonisation de l’Algérie. Les différents affrontements s’échelonnent pendant le XIX eme siècle, ce qui donne l’occasion aux peintres d’offrir de nouveaux décors.   

Delacroix, en 1831 est envoyé au Maroc pour porter un message de paix à l’empereur du Maroc et aux britanniques implantés sur le territoire, tout le long de son voyage il a dessine de nombreux croquis, il a assisté à une noce, il a eu une   entrevue avec l’empereur de Meknès, il a voyagé dans le pays jusqu’à Tanger. A son retour l’artiste   peint ce qu’il a vu,  nouveaux paysages, des couleurs vives, un exotisme aussi dans les costumes, donc de nouvelles tonalités chromatiques, irradiantes, les tons sont plus chauds donnent plus d’intensité. Mais, le sud de la France est plus facile d’accès à l’époque que les pays du Maghreb pour les artistes. Certains  feront le voyage plus tard……..

De nombreux impressionnistes et  avant-gardistes du XIX eme siècle viennent dans le Midiussi pour  rencontrer  le grand maitre des lieux : Paul Cézanne.

Quelques exemples de leurs  périples :

Dès 1881 Renoir fait un voyage en Italie.

1883, Monet et Renoir voyagent ensemble, ils vont à Marseille, Gênes font une étape à Hyères, Saint Raphael, Monte-Carlo et Bordighera au retour les deux artistes s’arrêtent chez Paul Cézanne.

1885, c’est au tour de Cézanne de rendre visite à Renoir, il est à la Roche-Guyon, la même année Friesz découvre la Méditerranée, il y passera plusieurs étés dans un lieu proche des Calanques.

1887 c’est Guillaumin qui découvre à son tour le sud à Aguay dès 1891 il y passera ses hivers .

1888, Renoir est au "Jas de Bouffan" chez Cézanne, puis ensuite se dirige vers Martigues, tandis que Monet va à Bordighera puis à Antibes au château de la Pinède.

1889, Renoir séjourne à Monbriand près d’Aix en Provence.

1891, Renoir loue une villa à Tamaris-sur-mer, il peint des paysages et des baigneurs avant de partir pour le Lavandou et à Nîmes.

1892, Signac décide de faire une croisière, il par du Finistère pour aller vers le Midi avec son bateau Olympia, il rejoint à Bordeaux Rysselberghe et font étape à Sète, Marseille, Toulon et arrivent à Saint-Tropez. L’artiste loue une maison " la Rama", il décide d’y rester une partie de l’année.

1893, Renoir est à Saint-Chamas puis ensuite à Beaulieu sur-mer, Valtat lui, séjourne à Banyuls et Collioure, ou il se lie d’amitié avec Maillol en 1894.

1895, Renoir séjourne à Carry-le-Rouet, à l’automne Maurice Denis découvre l’Italie et la Méditerranée, il est à la recherche de la lumière du sud.

1897, Valtat quitte Banyuls pour Anthéor qui se  situe proche de Saint-Raphaël, Guillaumin est son voisin, il peint les rochers rouges de l’Esterel, il rend régulièrement visite à Renoir qui est près de Grasse.

1898, Renoir est enthousiasmé par son premier séjour à Cagnes, Matisse après son mariage part en Corse, pour lui c’est le premier contact avec la Méditerranée c’est un éblouissement.

1899, Renoir est à Cagnes, il va souvent à Nice, puis s’installe à Grasse, tandis que Cézanne est installé définitivement à Aix, Valtat fait construire à Anthéor.

1900, Picabia peint les bords de mer à Saint-Tropez, à Saint-Honorat et à Martigues.

1901, Paris découvre les œuvres de Picasso chez Vollard, Picasso y découvre les œuvres de Cézanne, Camoin fait son service militaire dans le Midi, il rend visite à Van Gogh à Arles et à Cézanne à Aix.

1902, Cézanne est installé dans son atelier des "Lauves", Valtat effectue u voyage en Italie, puis plusieurs fois va à Marseille.

1903 c’est Dufy qui découvre la Méditerranée à Martigues il rencontre Braque.

1904, 1ere exposition de Matisse chez Vollard à Paris, tandis que Dufy, Picabia et Picasso sont exposés à la galerie Berthe Weil . Cézanne invite Camoin à travailler avec lui.

1905, Marquet, Manguin, Camoin font des allers et retours entre Marseille et Saint-Tropez et dans la baie de Cassis. Pendant l’été, Marquet et Camoin se rendent à Anthéor, Saint-Raphaël et Agay invités par Cross et Valtat. Renoir à Cagnes, reçoit régulièrement Valtat, qui l’aide à exécuter le portrait de Cézanne. Matisse va à Collioure à la recherche de la lumière (conseil de Signac), Derain le rejoint pendant l’été, ils voyagent et peignent ensemble en Catalogne, ils fréquentent Maillol. La même année Maillol réalise le moulage du plâtre Méditerranée avec l’aide de Matisse. Cézanne termine ses grandes baigneuses. C’est au Salon d’automne, que le critique Vauxcelles , voyant réunis dans une même salle  les tableaux de Marquet, Derain, Matisse, Vlaminck, Camoin, Manguin a dit c’est " la cage aux fauves ".

Marquet, Vallotton et Manguin passent une partie de l’hiver à Cimiez (Nice).

­1906, Maurice Denis voyage en Corse et en Provence, rend visite à Cézanne, puis chez Renoir à Cagnes, Bonnard passe par Marseille et Toulon avant de rejoindre Maillol à Banyuls.

La même année première exposition coloniale à Marseille visitée par Matisse et Braque, Derain, Camoin y découvrent la reconstitution du temple d’Angkor Vat, des objets africains.

Après le décès de Cézanne en octobre 1906, les artistes poursuivent leurs déplacements dans le Midi , toujours inspirés par le maitre, Derain réalise des vues de Cagnes et de Saint-Paul-de-Vence  à la manière de Cézanne en 1910, Renoir et Guino exécutent plusieurs médaillons dont celui de Cézanne en 1914,  placé sur la "fontaine des Bagniers" à Aix,   Camoin revient sur les motifs de Cézanne en 1920 il est à Aix en Provence.

 

Les ateliers :

"Les Lauves" pour Cézanne, "les Collettes" pour Renoir, "la Californie" pour Picasso, Nice-Cimiez villa Matisse, Bonnard au Cannet, de Staël à Antibes ………………

Dans la sérénité des paysages méditerranéens, inondé  de lumière,  le Midi se transforme en un grand atelier. Source d’inspiration, lieux de rencontres des artistes, créativités. Les formes, la couleur, la luminosité,  les ombres (l’ombre pour Cézanne est une couleur).

 Cézanne disait :    

 « Peindre c’est enregistrer ses sensations colorées » et « Le dessin et la couleur ne sont pas distincts ; au fur et à mesure que l’on peint on dessine, plus la couleur s’harmonise plus le dessin se précise. Quand la couleur est à sa richesse, la forme est à sa plénitude. Les contrastes et les rapports de tons, voilà le secret du dessin et du modelé ».


L’exposition :

« Le dessin et la couleur ne sont point distincts- Au fur et à mesure que l’on peint on dessine, plus la couleur s’harmonise plus le dessin se précise, quand la couleur est sa richesse, la forme est sa plénitude ».

Paul Cézanne

 

Cézanne le maitre d’Aix :

 

Cézanne originaire d’Aix en Provence, vient passer quelques mois à Paris en 1861 sous les conseils de son ami Zola, et retourne très vite dans le domaine familial. Il fait des allés retours entre Paris et Aix. 1862 il décide de s’installer à Paris et travail à l’Académie de Charles Suisse il y rencontre  Renoir, Pissarro, Sisley, Monet.  

1872, fait un séjour à Auvers sur  Oise, il peint avec son ami Pissarro

 1874, 1ere exposition des impressionnistes dans l’atelier de Nadar à Paris, Cézanne y participe.

Il se détache du groupe impressionniste à partir de 1882 , il part s’installer à l’Estaque, Renoir travaille sur le motif avec l’artiste.

1883, Paul Gauguin achète des toiles à Cézanne, "Une vue sur  l’Estaque" et "Une allée d’arbres".

Puis en 1885 à Gardanne petit village proche d’Aix, il y commence son cycle sur la montagne Sainte-Victoire environ 80 œuvres

1886, Paul Cézanne s’installe à L’Estaque

Sa première exposition personnelle, organisée par Ambroise Vollard en 1895, heurte le public car l’artiste n’est pas présent, mais il est reconnu par les artistes. A Bruxelles aux expositions des   Indépendants, il remporte un grand succès.

1895, Cézanne loue un cabanon dans les carrières de Bibémus, il y entrepose son matériel ses toiles et y passe beaucoup de temps même ses nuits jusqu’en 1904.

1901-1902, il se fait construire un atelier dans la périphérie d’Aix, les  Lauves.

1906, en octobre, il décide de peindre sur le motif dans le massif de la Sainte-Victoire.

Il décède le 22 octobre 1906 à Aix-en-Provence.

1907, publication dans le Mercure de France, de la correspondance de Cézanne avec Emile Bernard, dont celles d’avril 1904. Et une rétrospective Cézanne au salon d’automne, où sont exposées 57 œuvres qui vont influencer les artistes de l’avant-garde, Picasso, Braque, Lothe…………. 

 

"Le baigneur au rocher "  Cézanne   1860-69, peint à l’huile directement sur les murs de la bastide du jas de Bouffan, ce nu masculin est remarquable par la puissance, et la vigueur de sa manière expressionniste nordique.

 

" La montagne sainte Victoire vue du chemin de Valcros "1878-79, Cézanne


midi la montagne ste victoire vue de valcros Cézanne

 

" Rocher à l’Estaque" Renoir 1882

" Maison sous les arbres " 1885-87  Paul Cézanne

" Dans le parc du château noir " vers 1900 Cézanne

" Le rocher rouge " 1895 Cézanne, l’un des chefs-d’œuvre de la maturité de l’artiste, un chemin s’enfonce dans la végétation le rocher sur l’extrême droite, à l’ opposé  une petite borne blanche donne un équilibre. La palette la roche rouge ocre, le vert vif du feuillage et le ciel  bleu profond, l’artiste a poussé les tons, le feuillage devient animé par  les  mélanges de couleurs, vert, bleus jaunes allant même jusqu’ ‘au noir.


midi rocher rouge cezanne

 

Hommages et références Cézanniennes :

 

Considérée par les jeunes artistes comme une référence (vision renouvelée de l’art  par la manière Cézanienne).

Une impulsion vers un nouveau classicisme très vite théorisé par Emile Bernard, Maurice Denis  vient rendre visite à Cézanne en fin de vie.

" Portrait de Cézanne"  bronze de Louis Valtat 1905

" Etude pour un éventail " Gauguin d’après Cézanne. Le paysage choisit par Gauguin pour cette étude lui a été donné par une toile de Cézanne acquise vers 1880 il s’agit de midi à l’Estaque, l’u des tableaux préféré parmi ceux que l’artiste possédait de la main du maitre d’Aix. Cette vue inachevée cependant très poussée bleu, vert, orange, je crois que c’est tout simplement une merveille.

" Visite à Cézanne dit aussi Monsieur Cézanne sur le motif " peint par Maurice Denis 1906, c’est un hommage au maitre, il est installé devant la Sainte-Victoire, motif qui l’obsède.

 

midi M Denis visite à Cézanne

"Hommage à Cézanne " il s’agit d’un nu  féminin allongé  sur un drapé le bras gauche est surélevé. bronze daté de 1925 Aristide Maillol.


midi maillol hommage

 

"Femme la cafetière " Cézanne 1895, cette œuvre est une véritable leçon de géométrie offerte par l’artiste.

 

midi femme cafetiere cezanne

 

" Portrait d’Albert Marquet ", Charles Camoin en 1904

" Le petit paysan " Modigliani 1918.


midi modigliani 

 

Les baigneurs et les baigneuses :

 

S’il est motif qui connut un regain d’intérêt avec Cézanne avec la modernité et l’art moderne, c’est les baigneuses. La forme s’y trouve diversement interprétée. La ligne sinueuse de Maillol, ici, le peintre accentue symboliquement les effets décoratifs de la vertu. Vague il est encore éloigné malgré l’opulence des formes de son modèle, de cette stabilité classique qui caractérise son style en sculpture quelques années plus tard. Le compagnon de Matisse fauve, rencontré dans l’atelier parisien de Gustave Moreau, Manguin, peint dans une virulence de couleurs. Savamment dosée une baigneuse dans une pose retenue dans un environnement où les rochers se fragmentent de chromatismes puissants, et l’eau se morcelle de plans colorés cézanniens.

La liberté des baigneuses peintes par Renoir, frappa ses contemporains, qui admirent le peintre impressionniste, ne purent accepter  l’emphase, cet immense hymne à la vie de ces femmes offertes au-delà de toute réalité.


" La vague ",  Aristide Maillol, vers 1898

" Les baigneuses" Renoir 1918-19


midi les baigneuses renoir

 

" Sept baigneurs ", œuvre de Cézanne 1900

 

midi 7 baigneurs cézanne

 

" Femme s’essuyant Renoir " vers 1912-16

 

" Baigneuse à Cassis ", Jeanne Henri-Charles  Manguin 1912

 

Cubisme coloré :

 

Le cubisme nait à l’Estaque,   période de ce mouvement de 1907 à 1914

Simplification des formes, le séjour à l’Estaque fut sur les pas de Cézanne pour Derain, Braque, Dufy et Friesz, une sorte de catharsis, le passage du primat, de la couleur vers la forme. 

Fin de l’été 1907, Braque revient à l’Estaque avec Friesz. Braque  y peint sa première version  du viaduc de l’Estaque, la palette cézannienne tend à prend le pas sur le fauvisme (1901-1910).  

1908, Braque s’installe à l’Estaque et travaille en compagnie de   Dufy pendant l’été. Sa peinture, s’oriente vers la simplification des formes  et la restriction de la palette, donnant naissance au cubisme.

Fin 1910, Braque passe quelques jours à l’Estaque et s’intéresse aux cheminées des usines   Rio-Tinto.

 

" Paysage de Provence, l’Estaque"  Braque 1907

" Le viaduc à l’Estaque" Braque   1907, C’est Derain qui a recommandé à Braque en 1906 de venir à l’Estaque.


midi viaduc estaque braque

 

" Paysage méditerranéen " Friesz 1907, l’artiste est inspiré par les couleurs de la côte méditerranéenne  

" Arcades à l’Estaque " Raoul Dufy 1908

" Usine à l’Estaque " Raoul Dufy 1908

" Arbre à l’Estaque" Dufy 1908

" Pinède à cassis ", Derain 1907

 

Fauvisme construit :

 

Le fauvisme fait son apparition en 1905 au salon d’automne, tiré d’une expression du journaliste et critique Louis Vauxcelles pour se terminer en 1910. Ce courant est caractérisé par l’audace et la nouveauté de ses recherches chromatiques, le précurseur est Henri Matisse, mais Derain, Braque, Vlaminck en ont fait partie.

On sait par les artistes de la cage aux fauves du salon d’automne 1905 » chantre de la couleur », quel rôle a joué par la suite, la rétrospective consacrée à Cézanne en 1907, moins comme une influence que comme la configuration d’une certaine évolution de leurs recherches. Elle a incité Braque à simplifier les formes, abolir les perspectives classiques, et reprendre dans ses couleurs, des tonalités plus proches de la nature.

 

" Les arbres à Avignon " André Lothe 1914

" Paysage Fauve à l’Estaque" 1909 André Lothe


midi paysage fauve lothe

 

" Paysage de Corse " Camoin 1910

"Les toits rouges" Mangin 1911

" Villefranche sur mer " 1915 Survage, l’artiste s’est inspiré des fauves pour cette oeuvre

" Paysage du midi " André Lothe 1918

 

L’exposition se poursuit à l’étage du musée, le long des  escaliers les portraits des artistes qui ont marqués cette période, on peut y voir Renoir, Cézanne,  Lothe, Beckmann, Gauguin, Monet, Modigliani et bien d’autres…………..

 

Collioure, les nus de Matisse :

 

Matisse après l’exaltation de la couleur du fauvisme, développe une attention à la forme, a un moment de l’évolution de son œuvre où le primitivisme et le Cézannisme , les deux se regroupant d’ailleurs, semblent compter autant que la couleur elle-même.

 

" Nu debout " Henri Matisse 1907

"Nu couché, l’aurore" sculpture 1907 bronze


 midi aurore matisse

 

 

L’Afrique d’un rêve à l’autre :

 

Le midi fut l’approche d’un certain exotisme, Van Gogh, Gauguin en 1888. L’Afrique du nord Renoir, Camoin, Matisse, Marquet ont fait le voyage.

1881, premier voyage de Renoir en Algérie,

Second voyage de Renoir en 1882, Rysselberghe arrive à Tanger à l’automne de la même année (1er voyage au Maroc)

1906 Part en Algérie.

1912, Matisse fait deux séjours de plusieurs mois à Tanger, il est rejoint par Camoin en 1913.

Marquet voyage au Maghreb, il y fait plusieurs séjours, Tunisie, Maroc, Algérie, Egypte.

 Les tableaux :

" Port de Marseille sous la pluie " Marquet 1918

" La porte Mansour à Meknès ",  Théo Van Rysselberghe en 1887

" Le port de Marseille " Camoin 1904

" Marocains dans une rue de Tanger " par Camoin 1913

" Marocain debout en vert " Matisse 1913

 

midi marocain en vert matisse

 

" La place du gouvernement à Alger " 1925 Albert Marquet

 

Céret, Collioure, et la Catalogne :


Collioure devient le haut lieu de la couleur en 1905 avec Matisse et Derain, c’est un foyer incontournable de l’art moderne.

La ville de Céret en 1910 reçoit les artistes de Montmartre, c’est la résidence de Picasso et Braque.

Matisse de retour d’Algérie séjourne à Collioure jusqu’à la fin 1907, il se consacre à la nature morte et à la figure Il rencontre Maillol à Banyuls.. 

Eté 1906, Manguin rejoint Matisse à Collioure.

1908 Marquet rend visite à Matisse à Collioure

1909, pendant l’été Picasso et Fernande Olivier sont à Horta de Ebro, en Catalogne. L’artiste peint  des paysages géométriques  à la forme éclatée en facettes, dans le style du cubisme cézannien.

1910, Marquet vient passer quelques jours à Cadaqués avec Picasso et Fernande Olivier.

1911 juillet Picasso est à Céret, Braque vient le rejoindre il décrira leur collaboration, d’où naitre le cubisme analytique associant lettres et mots, tandis que Matisse est à Collioure , Braque lui rend visite .

1913, Picasso revient à Céret, il est rejoint en été par Juan gris, Herbin viendra également à Céret, ses paysages géométriques associent stylisation des formes et aplats de couleurs vives.

1914, début de la première guerre mondiale, à l’automne Matisse, réformé,  s’installe à Collioure il peint porte fenêtre, il se lie d’amitié avec Marquet et Gris.

Miro passe les années 1915 et 16 en Catalogne, il réalise des natures mortes (influencé par Van Gogh, Cézanne, Matisse et les fauves).

"La plage à Cambrils " Juan Miro 1917


midi moro cambrils

 

" Paysage à Céret " Auguste Herbin 1919

" Rue à Céret " Masson 1919

" Paysage de Céret " 1919 Soutine

 " Paysage du Roussillon" Moise  Kisling 1913


midi paysage med kisling

 

" Porte fenêtre à Collioure " Matisse 1914, le thème de la fenêtre est récurent chez l’artiste surtout en 1905 à Collioure.

 

Matisse , les années 1920-1930 :

Nice, travail et joie

Fin 1917 l’artiste s’installe à Nice à l’hôtel Beau Rivage, il rend visite à Renoir aux Collette, à Bonnard à Antibes, à partir de 1920 son ami Camoin s’intéresse au thème  des fenêtres ouvertes.

1921, l’artiste  s ’installe à  Nice dans un immeuble de la place Charles-Felix il y restera jusqu’en 1927, dont le décor  peint se retrouvera dans Odalisques, papier peint à gros motifs, paravents etc.

En 1926, l’artiste toujours à Nice se trouve au 4 eme étage de son immeuble et domine la promenade des Anglais et la bais des Anges.

En 1931, il loue un garage à Nice et peint la danse

Ces œuvres sont produites après l’installation de l’artiste à Nice.

" Nature morte au buffet vert " Matisse 1928

"Nu au peignoir " Matisse 1933

" Petit nu au canapé " entre 1900 et 1950,  bronze de Matisse

" Femme au violon " 1921-22 Matisse

midi la femme au violon matisse

 

" Lola sur la terrasse à l’hôtel de Bellevue à Toulon " Camoin 1920

 

Le Midi en motifs :

Sujets de prédilection, les arbres jouent un rôle, structurent dans la composition des paysages, les épines du pin, les feuillages des oliviers inspirent un sentiment d’éternité, où rien ne semble avoir changé depuis les grecs et les romains.

 Quelques paysages méditerranéens au tour des "marronniers du Jas de Bouffan"de Cézanne daté de 1895

" La baie de Saint-Tropez " Francis Picabia de 1940 à 1943

" Pin à la fossette " Théo Van Rysselberghe 1919

" Le pin parasol, le Brusc environs de Toulon " 1911 d’Armand Guillaumin

" Antibes " Monet 1888


midi monet antibes

 

" Fenêtre sur le vieux port Marseille "1925 Manguin

" La terrasse, L’Estaque " Marquet 1918


midi la terrasse à l'estaque marquet 

 

 

Le Midi sombre, surréalisme et expressionnisme :

 

L’importante production de Masson, Picabia mais aussi  Picasso va révéler une autre dimension du paysage qui peut devenir plus sombre, funèbre. Le midi un paradis retrouvé avec son coté  solaire, mais non seulement il peut avoir un coté sombre.

Face au soleil du Midi, élément qui découpe les formes, les ordonnent dans un équilibre  harmonieux, les préoccupations des artistes les conduiront à l’invention d’une écriture abstraite, lyrique ou géométrique.

"Paysage Méditerranéen" 1932 Brauner

"Eglise à Marseille" Beckmann 1931

"Paysage de Cannes" Beckmann 1931

"L’ile Saint Honorat, le matin  par Picabia" 1938-42

 

Picasso l’entre deux guerres et la libération  :

Picasso n’abandonne pas le cubisme et s’ouvre à un mode figurative aux tendances plus classiques, dans les années 1919-1920, l’artiste fit de nombreux dessins à la manière d’Ingres, il appréciait Michel-Ange.

Il séjourne à Saint-Raphaël de 1919 à 1920, à Juan les Pins en 1924.

Les œuvres présentées sont réalisées dans lez midi.

 

L’Arlésienne (il s’agit de Lee Miller, photographe américaine et modèle, elle fréquente les surréalistes et est modèle de Picasso) Picasso 1937


midi-l-arlesienne-picasso.jpg

 

"Paysage à Juan les pins" 1924 , 

"Village méditerranéen" 1937, 

"Pêcheur attable" 1924

 

L’atelier Catalan à l’épreuve de la guerre :

 

Dali est né à Figueras en 1904, cet artiste catalan  d’origine espagnole, considéré comme l’un des représentants du surréalisme. Il quitte Figueras pour recevoir une éducation artistique  à Madrid, il y rencontre Federico Garcia Lorca et Luis Buñuel et devinrent amis. L’artiste cherche son style entre divers courants artistiques, sur les conseils de Miro il vient  à Paris après ses études. Dans les années 30, les tourments intérieurs de l’artiste, ceux qui secouent l’Espagne à cette époque et annoncent une catastrophe imminente, Dali est en Catalogne et est contraint de fuir rapidement le pays en pleine guerre civile. 

 Il vécut donc la guerre d’Espagne en exil en France qu’il quitte car elle est  en guerre pour New York et y résidera   huit ans. C’est en 1949 qu’il reviendra en Catalogne

" Moment de transition " Dali 1934

" La pêche au thon " Dali 1967


midi la peche thon dali

 

"Peinture ", Miro  été 1936,  c’est le début du coup d’état de Franco  contre la République espagnole

 

« J’ai adoré cet endroit depuis ma plus tendre enfance avec une fidélité quasi fanatique ……….c’était le paysage que je préférais à tous, ou cette chose rare……..qu’est le paysage, existe seulement sur les bords de la Méditerranée et pas ailleurs.

 Dali

 

Entre figuration et abstraction :

 

 « Tout art est abstrait en soi quand il est l’expression essentielle dépouillée de toute anecdote » disait Matisse à la fin de sa vie, face à la vogue de l’abstraction.

 

"Nature morte au bouquet de fleurs " Bram van Velde 1930

" Marseille blanc", Marie-Hélène Viera Da Silva

" Méditerranée "de  Geer Van Velde 1941

" Composition " Nicolas de Staël 1942

"Pink vine pergola" Graham Sutherland 1947

" Profil sous l’eau " Pierre Tal-Coat 1947

" La montagne sainte Victoire " Masson 1948

" La carrière de Bibémus ", Masson 1948,


midi la carrire masson

 Masson assidu des 1ere éditions du festival d’Aix en Provence créé en 1948, disait des murs de l’Archevêché « la couleur de ces pierres recèlent d’un or secret (elles viennent des carrières de Bibémus)


" Feuilles dans les rochers " Tal-Coat 1950

 

L’abstraction des années 50 :


Après l’impressionnisme, l’abstraction des années 50 s’impose comme l’un des principaux mouvements novateurs mondiaux. Au milieu du XIX eme siècle, l’invention et l’essor de la photographie vont changer le courant de la peinture, l’artiste n’a plus a représenter la nature sur la toile. L’art contemporain va s’expliquer par la redéfinition de l’artiste. L’art abstrait va donc se passer de réalité visuelle. Le langage formel qu’il utilise permet de résumer et de supplanter le propos de cette réalité visuelle.

L’abstraction géométrique désigne une forme d’expression artistique bien souvent non figurative dans laquelle se sont illustrés plusieurs courants historiques et qui a recours à l’utilisation des formes  géométriques et de couleurs disposées en aplats dans un espace bidimensionnel. On le retrouve chez Robert et Sonia Delaunay en 1914

L’abstraction lyrique est une tendance à l’expression directe de l’émotion individuelle qui est rattachée à l’art informel développé à Paris après la seconde guerre mondiale. L’expression lyrique est employée pour la première fois par Jean José  Marchand et le peintre Georges Mathieu

  C’est l’abstraction lyrique (dite chaude)  en opposition à l’abstraction géométrique (dite froide).

 

" Agrigente " de Nicolas de Staël 1953

" Les mats " De Staël 1955


midi les mats nocilas de stael

" Vie infuse " de Dubuffet 1958

" Composition " de Bram Van de Velde 1959

 

Permanence de la figuration :

 

Au moment ou les développements de l’abstraction  au milieu du XX eme siècle, ont ouvert à d’autres voies l’espace  de la création, les recherches ultimes de Matisse, Picasso et Fernand Léger passent par une permanence de la figuration. Picasso s’installe dans le midi en 1947, et fait de la céramique à Vallauris, parallèle à celle de Fernand Léger venant de Biot pour travailler des sculptures polychrome  en céramiques en 1949

 

Une œuvre en terre cuite de Fernand Leger (œuvre murale) L’enfant à l’assaut 1955

"Musicien assis" Picasso 1956 pastel sur contreplaqué

"Les pigeons" Picasso 1957


midi pigeons picasso

 

"El bobo Picasso" 1959, l’artiste fait référence à l’Espagne

"Femme nue couchée, jouant avec un chat" Picasso 1964, cette œuvre est une figure de  baigneuse.

"Baigneuse jouant" Picasso 1958

"Femme à l’amphore" Matisse papier gouaché 1953.


midi amphore matisse

 

Le papier découpé me permet de dessiner dans la couleur.. Au lieu de dessiner le contour et d’y installer la couleur…… l’un modifiant l’autre, je dessine directement dans la couleur……Cette simplification garantit une précision dans la réunion des deux moyens qui ne faut plus qu’un ….ce n’est pas un départ, c’est un aboutissement.

 Matisse

 

Quelques extraits du catalogue de l’exposition.

 

Créateurs, amoureux de la couleur, des formes, qu’ils soient fauves, cubistes ils sont héritiers du grand maitre  Cézanne, père de l’art moderne.

Magnifique exposition à ne pas manquer.

 

Le grand atelier du Midi :

De Cézanne à Matisse à  Aix en Provence Musée Granet   

De Van Gogh à Bonnard à Marseille musée des Beaux-arts du Palais Longchamp

Jusqu’au 13 octobre 2013 

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13 juillet 2013 6 13 /07 /juillet /2013 18:35

Histoire de la danse et du ballet de l’opéra.

La danse existe depuis l’antiquité.

 Mais au XVI eme siècle, la France est sous l’influence de l’Italie, François 1er fait venir beaucoup d’artistes italiens à la cour.

Catherine de Médicis fait organiser de nombreux spectacles pour divertir la cour.

Le premier grand ballet de cour date de 1581 « le ballet comique de la Reyne ».

Au XVII eme siècle, époque baroque et l’âge d’or du ballet de cour sous (Henri IV, Louis XIII et Louis XIV), il se développe jusqu’en 1670. Il s’agit d’un spectacle privé qui est donné à la cour  pour elle-même, destiné à faire de la propagande politique. Le roi, les grands noms de la noblesse y participent, le ballet reste le spectacle le plus populaire à la cour pendant cette période.

Epoque Louis XIV, c’est la naissance de la danse classique.

Le roi créé une fondation nationale de la danse en 1661, afin de figer le mouvement dans des règles.

Charles Louis Pierre de Beauchamps (1631-1705) est apparenté au à une famille de maitre de danse. Il débute à la cour de Louis XIV en 1648, il  à un rôle décisif dans l’élaboration et codification de la technique classique.

Molière, Lully Beauchamps inventent la comédie- ballet dans laquelle la danse à plus d’importance que le texte. La meilleure illustration est le bourgeois gentilhomme créé en 1670.

1672, création de l’académie royale de musique et de danse (ancêtre de l’opéra de Paris).

Raoul Auger Feuillet (1660-1710) danseur et chorégraphe est l’ inventeur d’un système de notation de la  danse. En 1700 il publie un  ouvrage « chorégraphie ou art de décrire la danse »

XVIII eme siècle, siècle des lumières, la danse classique évolue. C’est la naissance de l’opéra-ballet, la danse est intégrée dans l’œuvre lyrique, un exemple  avec les Indes Galantes de Rameau en 1735. Quelques noms de danseurs célèbres : Louis Dupré, Marie Sallé, Marie Anne Cupis de Camargo.

1713, Louis XIV  fonde une école de danse à l’opéra de Paris, le but garantir la qualité des artistes. Cette école est ouverte aux enfants à partir de 1764.

Jean Georges Noverre (1727-1810), commence la danse très tôt, élève de Dupré grand danseur de l’époque, il connait bien la danse, il est distribué  dans des spectacles donnés au collège Louis Le Grand, alors qu’il a 14-15 ans et l’année suivante il danse dans des spectacles donnés à la cour, puis engagé à l’opéra comique il est 1er danseur en 1744. L’opéra comique étant obligé de  fermer l’artiste  part à Berlin avec Dupré, et reviens en France, à Marseille en 1748, puis dans différentes  autres villes, en 1750 il est à Lyon, 1755 à Londres.

Il  rédige   « les lettres sur la danse et sur les ballets » dans ces 15 lettres, il explique ses idées sur la danse :

La composition des ballets, il traite de tous les éléments du spectacle de  danse c’est à dire décors, costume et autres …….

Il critique en particulier pour la chorégraphie le recours trop fréquent de la symétrie (caractéristique du XVI eme siècle),

Il évoque également les connaissances nécessaires que doivent avoir les maitres de ballet, (anatomie, peinture)

Une étude critique et historique des ballets, avec un long développement sur ceux de l’Académie Royale (assez critique).

Il  aborde aussi la question de l’expressivité du mouvement, son centre d’intérêt.

La  formation du danseur.

Ces lettres sont publiées en 1760.

Sa doctrine se résume sur deux principes : la danse doit être naturelle et expressive, c’est la pantomime, le ballet doit peindre une action dramatique sans s’égarer dans divertissements qui nuisent à sa progression, c’est le ballet en action.

XIX eme siècle période romantique :

Le ballet romantique est un ballet d’action sur un livret romantique. C’est l’apparition des pointes.

Le premier ballet romantique est la Sylphide créé en 1832. Le costume évolue la tunique, il a été chorégraphié par Philippo Taglioni pour sa fille Marie (1804-1884).

1841, création de Giselle, chef d’œuvre romantique pour Carlotta Grisi.

1870, naissance  du ballet académique. Marius Petipa 1818-1910), danseur, chorégraphe et maitre de ballet, signe environ 60 ballets. Il a développé l’art de l’intrigue romantique, il conçoit des ballets de trois ou quatre actes, ainsi le ballet dure une soirée entière et ne sert plus des divertissements entre deux pièces de théâtre. Il alterne la pantomime et le grand ballet, la distribution est nombreuse, le corps de ballet et les figurants mettent en valeur les solistes. Il fixe le déroulement des pas de deux (adages, variations hommes/femmes). Il passe une partie de sa vie  en Russie.

La belle au bois dormant (1890), Casse-noisette (1892), le lac des cygnes (1895), Raymonda (1898)  représentent quelques uns des chefs-d’œuvre du ballet académique.

XX eme siècle période contemporaine :

La compagnie des ballets Russes nait à Paris en 1909, grâce au mécène   Diaghilev, l’après-midi d’un faune en 1912 et le Sacre du printemps 1913 de et avec Nijinski  (qui fait scandale et révolution dans le monde de  la danse). Ces ballets sont les deux chefs-d’œuvre.

Aux Etats-Unis on découvre une nouvelle liberté dans l’expression du corps avec la modern dance. Les principaux représentants de ce courant Isadora Duncan (1878-1927) , Ruth Saint-Denis (1878-1968), Ted Shawn (1891-1972) , Doris Humphrey (1895-1958), Martha Graham (1894-1991) , Merce Cunningham (1919-2009).

La danse jazz fait son apparition c’est le résultat d’un métissage  de culture traditionnelle africaine et culture européenne. Une nouvelle voie s’ouvre à toute l’histoire de la danse, entre danse savante et danse populaire.  

En Allemagne, la danse expressionniste suit le chemin de la danse américaine ; avec Rudolph von Laban (1879-1958), Mary Wigman (1885-1973), Kurt  Joss (1901-1979), Pina Bausch (1940-2009) et son théâtre dansé.

En France, le ballet académique néo-classique triomphe à l’opéra de Paris avec serge Lifar (1905-1986) danseur et chorégraphe. Il est réformateur du mouvement et de la technique de la danse à laquelle il a ajouté deux positions de pied, il est l’un des créateurs qui imposa ce style, il utilisa ce terme pour son ballet suite en blanc (1943) Aux USA  c’est avec   George  Balanchine (1904-1983) chorégraphe, co-fondateur et maitre de ballet du New York city ballet.

1955, Maurice Béjart (1927-2007) il développe son langage chorégraphique tant sur les bases de la danse académique et que sur les courants néo-classiques. Son ballet  symphonie pour un homme seul, annonce l’arrivée de la danse contemporaine en France, il ouvre la danse au grand public.

Une nouveauté à partir de la fin des années 60, installation de compagnies de danse dans les maisons de la culture. C’est le début des centres chorégraphiques nationaux et de ce fait l’épanouissement de la danse contemporaine.


opera affiche

 

L’exposition retrace l’histoire du ballet  de l’opéra de Louis XIV à aujourd’hui……..

De nombreuses photos de danseurs, des tableaux, bronzes, costumes  évoquent l’histoire du ballet de l’opéra. 

Le long du parcours, alternance de costumes et photographies de  quelques danseurs :

Photos :

Jean-Paul Andreani (1954-67), nommé danseur étoile en 1954, il créé le rôle du prince  dans Blanche neige de Lifar en 1951. Il quitte l’opéra en 68

 Claude Bessy 1956-1972, nommée étoile en 57, elle fut directrice de la danse en 1970 et 1971 et dirigea l’école de danse jusqu’en 2004.

Peter Van Dyk, étoile  de 1955-58, ensuite fut danseur à l’opéra de Hambourg et professeur au centre national de danse contemporaine d’Angers de 92 à 94

 Josette Amiel, étoile de 58-71, de 1980 à 97 elle fut professeur à l’école de danse.

 George Scriabine, étoile de  57 à -61.

Maria Tallchief 56-61, en 1947 elle est invitée à l’opéra de Paris avec Balanchine ( elle a été son épouse de 46 à 51) , elle rejoint le New York city ballet , elle danse avec l’American ballet en 1949, avec le ballet russe de Monte Carlo en 1954, avec le ballet de Hambourg en 65. Elle créé le Chicago city ballet en 1980.


opera tallchef

 

Quelques costumes :

Un Tutu porté par Christiane Vaussard dans "soir de fête " ballet de Léo Staat, daté de  1956

Costume de Nicolas Paul dans "d’Ores et déjà ", ballet de Béatrice Massin , création pour l’école de danse en 2013.

 

Une photo de Claire Motte, étoile de 1960 à 77, directrice de la danse à la Scola Cantorum de 69 à 75, professeur à l’école de danse de l’opéra de Paris de 77 à  1983, professeur à l’opéra de 83 à 85

Le costume pour " Roméo et Juliette ", ballet de Sasha Waltz en 2007

Autres photos :

Flemming Flindt, étoile de 61-64, nommé à la tète du ballet royal  danois en 66, en 1978 il fonde sa compagnie, le Dallas ballet de 1981 à 89, il travaille comme chorégraphe indépendant pour le ballet Cullbert et Roland Petit.

Atilio Labis, étoile de  61-72, ensuite il devient  professeur à l’école de danse de Paris et maitre de ballet à l’opéra.

Cyril Atanassoff, étoile de 1964-86, il a enseigné la danse au conservatoire national de musique et de danse de Paris et professeur à l’opéra.

Jacqueline  Rayet, étoile de 61-74, elle est maitre  de ballet à l’opéra de Paris dès 1979,  elle devient maitre de ballet au Béjart ballet du XX eme siècle en 1981, ensuite elle enseigne au conservatoire national de Paris de 1986 à 1998.

Costume de "la petite danseuse de Degas ", ballet de Patrice Bart 2003


opera danseuse degas

Autre costume pour   la fille de la nuit  , ballet de Lifar 1947 dans "les mirages"

Celui de  Caesonia   dans "Caligula ", ballet de Nicolas Leriche 2005

" Une guêpe dans son apparence " ballet de Marie-Agnès Gillot 2012

 

Photos :

Georges Piletta, étoile de 1969 à 89, il enseigne la danse. Son épouse est professeur de mime à l’opéra de Paris

 

Wilfried Piollet, étoile de 1969 à 90, nommée étoile à l’issue de la représentation d’Etudes, avec son mari Jean Guizerix elle anime la compagnie Piollet-Guizerix

 

Noëlla Pontois, étoile de 1968 à 1983, elle devient professeur à l’opéra de Paris de 1988 à 2007

Jean-Pierre Bonnefous, étoile de 1965 à 70, il part au New York city ballet. 1980 il prend la direction du North Caroline Dance Theater, en 1985 devient directeur de la danse de ‘Indiana University.

Nanon Thibon, étoile de 1965 à 77, nommée étoile à l’issue de la représentation Noces

Christiane Vlassi, étoile de 1963 à 78, elle danse par la suite en tant qu’interprète indépendante sur toutes les scènes du monde. Elle enseigne à l’école de danse de 1981 à 2004.

Claudette Scouarnec, étoile de 1970 à 80, elle danse par la suite en tant qu’interprète indépendante sur toutes les scènes du monde, elle enseigne au conservatoire de Vincennes, puis celui de Paris et à la Villette. De 83 à 2006 elle donne des cours à  l’école de danse l’opéra de Paris

Jean-Pierre Franchetti, étoile de 1971 à 1989,

Michael Denard, étoile de 1971 à 1989, nommé étoile a l’issue de la représentation l’oiseau de feu,  de 93 à 96 il est directeur de la danse au Staastsoper de Berlin. Il devient professeur et maitre de ballet à l’opéra de Paris et est également acteur.  

Patrice Bart, étoile de 1972 à 1989, il devient maitre de ballet et associé à la direction de la danse de l’opéra de Paris en 1990.

Ghislaine Thesmar, étoile de 1972 à 1983, elle dirige le ballet de Monte-Carlo avec son époux  Pierre Lacotte de 1985 à 88. Elle quitte définitivement la scène.

Jean Guizerix, étoile de 1972 à 1990, il créé une compagnie avec son épouse Wilfride Piollet, de 90 à 98 professeur au conservatoire national de musique et danse de Paris, maitre  de ballet de 98 à 2000 à l’opéra de Paris. Il publie plusieurs ouvrages.


Costumes :

Chasseresse dans " Sylvia ", ballet de John Neumeier 1997

" Galcial Decoy ", ballet de Trista Brouwn 2003

  Solor et Nikiya pour "La Bayadère " de Marius Petipa les costumes sont de Franca Squarciapino 1992

O’Ztozoni : " O Composite " de Trista Brown en 2004

 

Autres photos  :

Manuel Legris, étoile 1986 à 2005, nommé étoile à l’issue de la représentation Raymonda, il créa en 1996 sa propre compagnie "Manuel Legris et ses étoiles", aujourd’hui il est directeur de la danse à l’opéra de Vienne

Carolyn Carlson 1974-1980, elle collabore avec l’opéra de Paris en tant que chorégraphe-étoile. L’artiste par plusieurs années à Venise de 80 à 84, puis à Helsinki, Stockholm, puis revient en France à Angers en 95-96, 99 elle installe sa compagnie à Paris.

Dominique Khalfouni, étoile de 1976-1980, devenue  étoile dans le rôle Odile-Odette du lac des cygnes.  Dès 80 elle travaille avec Roland Petit et Mikhaïl Barychnikov, en 1990 elle enseigne la danse à Marseille.

Charles Jude  étoile de 1977 à 1998, directeur de la danse à l’opéra de Bordeaux

Laurent Hilaire, étoile de 1985 à 2007,   nommé  étoile à l’issue du Lac des Cygnes, par Rudolf Noureev. Il est  répétiteur à l’opéra de Paris

Isabelle Guérin, étoile de 1985 à 2001, nommée  étoile à l’issue du Lac des Cygnes, par Rudolf Noureev. Son activité se poursuit en tant qu’artiste invitée.


opera guerin

 

Sylvie Guillem, étoile de  1984 à1989, nommée étoile à l’issue du lac des cygnes dans le rôle Odile-Odette. 1989 elle rentre au Royal ballet de londres.

 

Costume de Diamant pour le ballet " Joyaux " ballet de Balanchine costume de Christian Lacroix 2000


opera costume joyaux

 

Photos :

Florence Clerc, étoile de 1977 à 1992, nommée étoile lors de sa prise de rôle dans Giselle. Elle est devenue répétitrice à l’opéra de Paris

Patrick Dupond, étoile de 1980 à 1988, directeur artistique du ballet français de Nancy, en 1990 il est nommé directeur du ballet de l’opéra de Paris jusqu’en 1995, aujourd’hui l’artiste fait quelques spectacles de danse.  

 

Costumes :

Une souris dans " Scaramouche " de José Martinez, Agnès Letestu pour les costumes ballet créé pour l’école de danse en 2005

  Moustique dans " piège de lumière " de John Taros , ballet réglé par Elisabeth Platel, d’après une maquette d’André Levasseur pour l’école de danse en 2010.

 

Photos :

Claude de Vulpian, étoile de 1978 à 1993, nommée à l’issue de la représentation de la belle au bois dormant. Depuis elle est devenue assistante de patrice Bart et de John Neumeier

Jean-Yves Lormeau, étoile de 1981 à 1996, il est devenu maitre de ballet , puis directeur artistique du théâtre de Rio

Elisabeth Platel, étoile de 1981 à 1999, nommée étoile lors de sa prise de rôle dans Giselle aujourd’hui directrice de l’école de danse Nanterre.

Monique Loudières, étoile de 1982 à1996,nommée étoile à l’issue de la représentation de Don Quichotte. Devenue directrice artistique et pédagogique de l’école Rosella Hightower à Cannes jusqu’en 2009

Françoise Legrée, étoile de 1983 à 1997, nommée étoile pendant l’émission de télévision le Grand Echiquier. elle est devenue  professeur au centre national de danse

L’exposition se poursuit dans la bibliothèque-musée de l’opéra, avec tableaux, bronzes sur une thématique de musique, opéra, ballet, quelques maquettes pour les décors d’opéra.


opera biblio

 

Quelques tableaux représentent  ballerines et chanteurs :

"Camille Bos " lors d’une représentation de " la Grisi " nommée étoile en 1925, elle participa à de nombreuses créations dont la Grisi. ballet d’Albert Aveline. Huile sur toile datée de 1936 d’Emmanuel Jodelet  (1883-1973) cet artiste élève de Naudin et Guérin, ses premières œuvres sont des dessins et aquarelles. Il travaille comme graveur et lithographe à Dole. Puis il vient à Paris et expose au Salon des Tuileries et au salon d’automne. Il réalise des dessins de guerre. Dans un autre style, il peint les petits rats de l’opéra et de ce fait devient l’artiste de l’opéra, il reçoit de nombreux prix. Il illustre aussi plusieurs ouvrages en partie pour Colette.

 

Un tondo représentant Anne Heinel , danseuse allemande, elle débute à l’opéra de Paris en 1753 jusqu’en 1808 représentée par Jean-Frédéric Schall vers 1780, l’artiste est agréé par l’Académie royale en 1772 .

Représentation du   final de " Suite en blanc " de Serge Lifar vers 1950. Huile sur toile de Monique Lancelot (1923-1982).

"La classe du palais Garnier" vers 1890 d’Emile Friant (1863-1932). Peintre graveur naturaliste français

 

"Carmen "par  Jacques Doucet, il étudie à l’école des Beaux-arts et est grand prix de Rome en 1880, ses peintures dépeignent des scènes brillantes de la vie parisienne, il se distingue aussi comme pastelliste pour ses portraits. Dans son œuvre Carmen il représente la mezzo-soprano Célestine Galli-Marié en 1884.


opera carmen peinture

 

Un tableau représente "la salle d’opéra de la rue Pelletier" en 1821

 

Portrait de la danseuse Germaine Yvonne Franck, première danseuse à l’opéra, par  Jean-Gabriel Domergue (1889-1962) artiste peintre, la parisienne est le sujet favori de ce peintre mondain, inventeur de la pin-up. Il est le petit cousin de Toulouse-Lautrec.


Portrait de   Fanny Cerrito , danseuse italienne qui a fait ses débuts en 1932, elle a dansé sur presque toutes les scènes européennes dont Paris, elle est la grand-mère du sculpteur Paul Belmondo et arrière grand-mère de Muriel Belmondo sœur de l’acteur Jean-Paul. Portrait daté 1840  peint par Jules Laure (1806-1861)  élève d’Ingres l’artiste est un habitué des salons.


opera fanny cerrito

 

Marie Taglioni (1804-1884), considérée comme la première grande ballerine romantique, engagée à l’opéra de Paris en 1827, elle crée  à l’opéra en 1832 le ballet  la Sylphide.Représentée vers 1840, artiste peintre (inconnu).


opera taglioni

 

 

Portrait d' Auguste Vestris (1760-1842), engagé à l’opéra de paris en 1772 et soliste en 1776, il s’est produit également à Lyon, Marseille, Montpellier, Londres. Surnommé le dieu de la danse, il a marqué les esprits et l’histoire de la danse par son interprétation de la Gavotte en 1785.  Le portrait date de 1800 peint par Adèle Romany (1769-1846), artiste peintre portraitiste, elle participe au salon de 1793 et 1833, elle a peint beaucoup d’artistes notamment à la Comédie Française.


opera vestris

 

Un tableau représente un décor d’opéra, 6 eme scène de l’acte 1 de Nitteli (drame d’après le livret de Pietro Metastasio) de Nicola Conforto (1718-1793). Huile sur toile datée de  1756 de Francesco Battaglioli (1722-1796) peintre italien du XVIII eme siècle connu pour ses vedute.

 

L’église pour le 2 eme tableau de l’acte III de Faust de Gounod opéra de Paris 1875. Détrempe sur toile de Charles Cambon (1802-1875) peintre de décors, élève de Ciceri.

 

Portrait d’Henri Duponchel, directeur de l’opéra et metteur en scène vers 1840, peintre inconnu.

Une esquisse pour le rideau du 1er tableau de l’acte V, de la chevauchée de Faust et Méphistophélès opéra en V actes de Gounod.  

 

Portrait d'Auguste Rubé (1817-1869) peintre de décors de théâtre et de paysages, il a épousé la fille de son maitre Ciceri. Il a exécuté de nombreux décors pour l’opéra de Paris et l’opéra comique. Peinture datée de 1877 de  Paul Mathey (1844-1929), il expose aux salons de peintures à partir de 1868 et devient un portraitiste reconnu.

 

Portrait de Louis-Luc Loiseau de Persuis (1769-1819), violoniste et  chef d’orchestre de l’opéra de Paris de 1817 à 1819, compositeur il  compte à son actif plusieurs ballet et œuvres lyriques, opéras et opéras comiques.

 

Henri-Bernard Dabadie ( 1797-1853) représenté dans Guillaume Tell de Rossini en 1836, baryton particulièrement associé aux œuvres d’Auber et de Rossini. Peint Par François-Gabriel de Guillaume Lepaulle (1804-1886), peintre français qui a fait l’école des Beaux-arts, il étudia l’histoire, le paysage, le genre.

 

Julie Dorus-Gras (1805-1896) soprano d’origine belge. Membre de la troupe de l’opéra de Paris de 1830 à 1845  dans le rôle de Marguerite de Valois des Huguenots de Meyerbeer en 1836. Peintre inconnu.


opera julie dorus gras

 

Quelques œuvres réalisées pour le foyer de la danse en 1875 par Gustave Boulanger (1824-1888) peintre orientaliste français. Admis en 1846 à l’école des beaux-arts de Paris, il obtient le prix de Rome en 1849, il devient membre de l’Académie des beaux-arts en 1842, il enseigne à l’école nationale des beaux-arts et de l’académie Julian. Il réalise de nombreuses commandes officielles tel que pour le foyer de la danse à l’opéra de Paris :

La danse guerrière, la danse champêtre, la danse bachique, la danse amoureuse.


Une esquisse " Le triomphe d’Apollon" pour la voussure du grand escalier du Palais Garnier. Huile sur calque marouflé sur toile daté de 1875 d’Isidore Pils , il obtient le prix de Rome en 1839 .

 

Une sculpture en bronze doré de Moreau-Vauthier (1871-1936) sculpteur, " la fortune renommée" offerte à Jules Massenet  par les abonnés du théâtre de Marseille le 11 mai 1885

Apollon élevant sa lyre entre les allégories assises de la musique et la danse Euterpe et Terpsichore, ce groupe surmontait le pignon de la scène de l’opéra Garnier 1875   

Pour le cycle des tapisseries sur le thème des 4 saisons  pour la galerie du glacier datées de 1875 d’Eugène Thirion (1839-1910), il a étudié dans l’atelier d’Alexandre Cabanel et Edouard Picot, auteur de scènes d’histoires et religieuses il a exposé au salon de 1875.

  Présentation de l’été et l’automne.

 

"Les muses et les heures du jour et de la nuit " esquisse  pour plafond de l’opéra Garnier en 1872 de Jules Lenepveu (1819-1898), il entre à l’école des beaux-arts d’Angers, élève de Mercier puis il est admis à l’école des beaux-arts de Paris et entre dans l’atelier de Picot. Il obtient le premier prix de Rome en peinture en 1847. Il est rendu célèbre par ses compositions historiques et allégoriques. Il est nommé directeur de l’Académie de France à Rome de 1873 à 1878. On lui doit le plafond de l’opéra de Paris, remplacé par celui de Chagall en 1964, le plafond du théâtre d’Angers et a participé aux décorations du Panthéon à Paris entre 1886 et 1890.


opera plafond

Un autre projet avait eu lieu en 1867

 

Un  portrait de Mademoiselle Sandrini (1871-1927)  dans le rôle de Lilia dans la Maladetta, favorite de   Pedro Gailhard (1848- 1918), artiste lyrique et directeur de théâtre. Il fut directeur de l’opéra de Paris de 1884 à 1891 et de 1893 à 1907, l’artiste peintre Edouard Debat-Ponsan (1847-1913), élève de Cabanel. Il est le père de Jacques Debat-Ponsan architecte et grand prix de Rome en 1912, il est aussi le grand-père de Michel Debré premier ministre sous le Général de Gaulle, et l’un des rédacteurs  de la 5 eme République. Il est l’arrière grand-père de Jean-Louis Debré homme politique. Sa fille Jeanne Debat-Ponsan avait épousé Robert Debré le père fondateur de la pédiatrie moderne en France.


opera sandrini

 

Rose Caron (1857-1930) cantatrice dans  "Salammbô" de Meyer en 1897, l’artiste avait rejoint l’opéra de Paris de 1885 à 1887 tableau peint par Léon Bonnat (1833-1922) peintre portraitiste et collectionneur français. Il fit de nombreux portraits des célébrités de l’époque, tel que Victor Hugo, Pasteur, Dumas fils, et bien d’autres

Esquisse à l’aquarelle ; décor de la 1ere scène de " la nuit ensorcelée " en 1923, de Léo Staat (danseur et chorégraphe (1877-1952) ; l’aquarelle est de Léon Bakst (1866-1924), il étudie à l’académie des beaux-arts de Saint-Pétersbourg, peintre, portraitiste, décorateur, il a participé à l’aventure des ballets russes. Il eut comme élève Marc Chagall   

Pour le ballet de Bronislava Nijinska (1891-1972) danseuse et chorégraphe, elle a fait parti des ballets russes, Décor pour la " la princesse cygne " en 1928 aquarelle de Bernois, artiste russe (1870-1960) peintre, décorateur, il a fait parti des ballets russes.


opera décor beois pour la princesse cygne

 

  Décor pour l’impératrice au rocher "le jardin de l’indépendance, la cour d’amour".

Gouache de Benois pour le mystère de saint Georges de Bouhelier  romancier, poète auteur de pièces dramatiques, son but faire renaitre la tragédie, ses sujets la religion, la politique, légendaire. Mis en scène sur une musique Honnegger

Décor pour le 1er tableau du ballet de Roland Petit (1924-2011) "le jeune homme et la mort " pour le théâtre des Champs Elysées en 1946, gouache de Georges Wakhévitch (1907-1984) Russie,  créateur de décors, costumier. Il a créé de nombreux décors pour le cinéma, théâtre, opéra  et ballet

Un bronze de Jacques Gestalder représente le danseur d’Alexandre Kalioujny (1923-1986) dans un saut des danses polovtiennes  du prince Igor. L’artiste a été engagé à l’opéra de paris en 1947 en tant qu’étoile, il quitte l’opéra en 1953 et part aux USA, de 1957 à 1960 il revient à l’opéra de Paris, il se consacre à l’enseignement de 60 à 79, puis va à Nice de 70 à 86.


opera bronze gestelder

 

Jacques Gestalder (1918-2006), ses sculptures se développent sut trois thèmes : la danse, le portrait et la sculpture monumentale. Il a   passé sa vie à dessiner et sculpter   les étoiles de son époque tel que Lycette Darsonval, Claire, Motte, Wilfride Piollet,mais aussi Jean Cocteau, Louis de Broglie, François Mitterrand, Liliane Béttancourt, Jacques Hébertot, Le Corbusier.

 

Pour les amoureux de la danse, exposition à ne pas manquer  dans ce lieu magique l’opéra Garnier.   Jusqu’au 1er septembre 2013.


opera gde galerie

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24 juin 2013 1 24 /06 /juin /2013 16:04

Marc Chagall nait le 7 juillet 1887, à Vitebsk (Biélorussie). Son père travaille dans un dépôt de Hareng, sa mère tient une petite épicerie,  il est l’ainé de  9 enfants. Il passe des séjours chez ses grands parents, l’enfant est marqué, il est fasciné par les animaux de la ferme, par l’univers rural au quotidien.

Il aime dessiner et convainc ses parents de le laisser partir étudier aux beaux-arts de Saint- Petersburg, puis à Paris.

1911, il arrive à Paris, jeune peintre il va étudier avec Léon Bakst, il a obtenu une bourse, c’est la période du fauvisme finissant (1905-1907) et le début du cubisme (1907-1914), il s’installe à la Ruche (maison d’artistes) dans le quartier Montparnasse. A la Ruche sont réunis des artistes venant du monde entier, peintres, sculpteurs, poètes. Chagall observe les autres peintres, ce qui lui inspire des couleurs pures, gaies, claires (fauvisme, la peinture cubiste   lui donne   le goût de déconstruction des objets et de l’espace. Même si l’artiste se plait à Paris, il n’oubliera jamais ses origines, la Russie.

1914, il expose pour la première fois au Salon des Indépendants, à la même période il va à Berlin, et expose à la galerie Der Sturm avec Paul Klee et Albert Kubin, il aura une exposition personnelle dans cette galerie (grand succès). Il retourne en Russie pour peu de temps mais le conflit mondial se développe et il ne peut rentrer à Paris. Pendant cette période l’artiste va peindre la vie de la communauté juive.

1916-17 il expose à de nombreuses reprises à Moscou, Saint-Pétersbourg, il devient commissaire aux beaux-arts, et responsable de la vie artistique de Vitebsk. Il fréquente les intellectuels et les artistes d’avant-garde.

1916, naissance de sa fille Ida

1919, il fonde une école d’art, Kasimir Malevitch  y vint et fut hostile à Chagall (artiste abstrait, il fut le créateur d’un courant qu’il nomma suprématisme).

Chagall effectue un voyage à Moscou, a son retour il constate que l’école d’art fondée avait été renommée Académie suprématiste et démissionné. Il travaille au décor du théâtre d’art juif.

1922, il part pour Berlin où il est reconnu, puis Paris.

1923, rencontre avec Ambroise Vollard, marchand et éditeur de livres, il lui commande 30 gouaches et 100 eaux-fortes pour illustrer les Fables de La Fontaine 1924-25, et 118 eaux-fortes pour illustrer les âmes perdues de Gogol.

A partir de 1930,  ce sont des illustrations pour la bible, il voyage beaucoup en compagnie de sa famille.

1937, il obtient la nationalité française.

1941, il est arrêté, et fut sauvé grâce au journaliste américain Varian Fry, qui lui permet de partir aux Etats-Unis.

1944, Bella son épouse décède, cela va l’orienter dans le choix de ses sujets.

Après la guerre ses œuvres sont à nouveau exposées en Europe.

1948, il revient en France et s’installe à Vence.

1952, il se remarie avec Valentine Brodsky. Il finit sa vie à Saint-Paul de Vence.

Ses œuvres sont vendues dans le monde entier grâce à Aimé Maeght.

Il décède en  1985.

Il utilise différentes techniques : gravure, eaux-fortes, mosaïque, vitraux

Son travail est issu de l’imagination et de ses rêves, il n’appartient à aucun courant. Sa manière d’utiliser la couleur est particulière.


L'exposition s'articule autour de  différents thèmes :

La guerre, le sacré, le rêve, son épouse Bella. A travers ces thèmes l’artiste nous fait voyager de La Russie, à Paris, Berlin,  Vilna, Tel Aviv, New York et le sud de la France.


La Russie au temps de la guerre :


Après 3 années passées à Paris, Chagall part à Vitebsk, en passant par Berlin, puis à Vitebsk  il est surpris par la guerre et ne peut revenir à Paris. Il laisse derrière lui des œuvres en France, en Allemagne. Mais l’artiste connaît un début de reconnaissance en Europe de l’ouest.

"Autoportrait devant la maison " 1914, (huile sur carton marouflé sur toile). L’artiste est représenté en costume et nœud papillon.


chagall-autoportrait.jpg


Bella :

Chagall retrouve Bella  Rosenfeld à Vitebsk son amour de jeunesse, il l’épouse en 1915. L'artiste fixe des instants privilégiés du couple dans sa peinture. Bella est à la fois muse et modèle, mais aussi un soutien pour lui, il lui rend sans cesse hommage dans son œuvre.

"Bella et Ida à la fenêtre" 1916,(huile sur carton marouflé sur toile), sa fille nait au printemps 1916, il représente le nouveau rôle de Bella, celui de mère.


chagall - ida et bella devant la fenetre

 

"Vue de la fenêtre à Zaolchie, près de Vitebsk "1915, (gouache et huile sur carton), oeuvre réalisée lors de leur voyage de noces.


chagall zaolchie

 

"Les amoureux en vert " 1916-17, (huile sur carton marouflé sur toile.) L’artiste représente son bonheur.


"Près de la maison" 1916


" J’ai choisi la peinture, elle n’était aussi indispensable que la  nourriture ; elle me paraissait comme une fenêtre à travers laquelle je m’envolais vers un autre monde "

" Ne m’appelez pas fantasque, au contraire je suis réaliste " Chagall

 

La guerre :

Absent de la guerre, Chagall  en observe les conséquences :


"Soldat blessé" 1914, (aquarelle huile et gouache sur carton)

"Le salut" 1914, (huile sur carton marouflé sur toile de lin)

 

"Marc son chat et femme et enfant "1914

"Couple  de paysans départ vers la guerre",1914 (crayon,encre, gouache blanche sur papier beige).

"La vieille, les vieux"

"Dessin guerre" 1914 (mine et graphite).

 

Lorsque la révolution de 1917 éclate, Chagall prend part au mouvement. Parmi les réformes fondamentales, la disparition du statut particulier des juifs constitue une avancée importante.


Vitebsk 1914 :

L’artiste revient à Vitebsk, il devient commissaire des beaux-arts pour la région et directeur de l’Ecole des beaux-arts de la ville. Il observe un monde religieux qu’il redécouvre.


"Scène de village à Vitebsk" 1924-26

 

"Au dessus de Vitebsk" 1915-20, huile sur toile. Le juif errant flotte dans le ciel son baluchon sur le dos (figure reprise régulièrement dans l’œuvre de l’artiste).


chagall-vitebsk.jpg

 

"L’homme à la barbe", 1911, crayon, encre sur papier.  Construction d’un jeune artiste à la recherche de lui-même.

"L’Etude" 1918

A l’encre de couleur sur papier :

"Le shafar" 1931

"Le vieillard" 1914

"Le juif et la chèvre" 1914

"La thora sur le dos "1933 (encre et gouache, aquarelle sur papier Vergé)

"Le vieillard et le chevreau" 1930

"Le rabbin de Vitebsk" 1914-1922 (huile sur toile).

chagall le rabbin

 

 L’entre-deux guerres à Paris :

1923, Chagall quitte définitivement la Russie. Après une étape à Berlin, il revient à Paris où il doit à  nouveau se forger une identité artistique. Il se consacre, à la demande d’Ambroise Vollard (éditeur), à l’illustration de différents livres dont la Bible : un texte dont l’artiste est si familier depuis l’enfance qu’il dira « Je ne voyais pas la Bible, je la rêvais ».

Son séjour à Paris est marqué parallèlement par des peintures oniriques où figurent des personnages hybrides mi-animaux mi-humains, caractéristiques du bestiaire chagallien, et par de nombreuses images du couple comme autant de  représentations métaphoriques de son amour de la vie.

Vers le rêve :

Chez Chagall les images de rêve reconstruisent un monde qui n’est ni fiction, ni une imitation du monde réel, mais qui constitue plutôt l’expression de la subjectivité de l’artiste.

"Songe d’une nuit d’été " 1939 (huile sur toile)


chagall songe d'une nuit d'été

 

"Le rêve " 1927 (huile sur toile)


chagall le reve

 

"Homme cop au-dessus de Vitebsk ", 1925 (huile sur carton)


chagall homme coq 1925

 

Tel Aviv 1931, aux sources du judaïsme  et du message biblique :

Invité par la mairie de Tel Aviv, l’artiste se rend quelques mois en Palestine. Il découvre à Jérusalem les lieux de l’histoire du peuple juif avec beaucoup d’émotion. Il en fixe de nombreux motifs  dans ses carnets et sur ses toiles. Certains deviendront des gravures plus tard.

Gouaches sur papier  toutes datées de 1931, ces œuvres demandées par Ambroise Vollard pour illustrer la Bible. 

"Abraham reprend les ténèbres" 

"Moise brise les tables de la loi"

"Abraham pleurant Sarah"


chagall abraham pleurant sarah

 

"Moise reçoit les tables de la loi"

"Moise reprend le mort chez les égyptiens"

"Aaron devant le chandelier"


Quelques eaux-fortes datées de 52-56

"L’homme guidé par l’éternel"

"Le pardon de Dieu annoncé à Jérusalem"

"L‘éternel se manifeste"

"L’eau apparaît en songe à Salomon qui lui demande le don de la sagesse".

 

Les œuvres ci-dessous sont à la gouache et peinture à l’huile :

L’exposition présente les premières gouaches préparatoires qui ont illustré la bible.

 

"Abraham prêt à immoler son fils" 1931

"Noé reçoit l’ordre de construire son arche"

"Dieu créa l’homme" 1930

"Création d’Eve"

"Arc en ciel signe d’alliance entre Dieu et la terre"

"Abraham et Isaac en route vers le lieu du sacrifice".

 

Quelques eaux-fortes

"Monument du sépulcre de Rachel", 1931-34 (eau forte, pointe sèche).


chagall monument rachel

 

"Sous les murs de Jéricho"

 

 Vers le sacré :

1935, L’artiste est invité en Pologne à Vilna, il est venu à l’inauguration du musée  d’art juif. Il découvre le durcissement de leur statut, il constate l’accroissement  virulent de l’antisémitisme  et en perçoit la menace. Cette prise de conscience le pousse à réagir et à dénoncer dans ses œuvres une situation politique alarmante.

 

" La synagogue de Vilna" 1935 (huile sur papier marouflé).

chagall vilna

 

"Le chandelier et les roses blanches" 1929

 

L’exil aux Etats-Unis :

Les temps menaçant en 1937, les nazis saisissent les œuvres de l’artiste.

 1941, Chagall est arrêté à Marseille, c’est le consul de des Etats-Unis, Harry Bingham, qui vient à son secours, il quitte rapidement la France et part pour New York invité par le MoMa. Plusieurs expositions   seront organisées dans la galerie Pierre Matisse. Il retrouve des artistes venus de Paris : Calder, Giacometti, Léger, Miro, Dubuffet. C’est à new York que le thème de la guerre prend une nouvelle ampleur, la tonalité tragique des œuvres est accentuée par son  mode de vie.

 

"La guerre" 1943, cette œuvre représente le chaos, l’errance (encre sur papier)

"Esquisse pour la   guerre" 1964

"L’exode" de 1952-56

"La révolution", c’est la catastrophe de l’histoire, après la guerre ce tableau devient un triptyque : Résistance (1937), résurrection (1948), la libération (1952)

"La résurrection au bord du fleuve" 1947

"Obsession" 1943

"La crucifixion en jaune" 1942,  

La crucifixion 1940 (huile sur toile)

L’artiste représente dans ces crucifixions le symbole de la souffrance humaine

"L’âme de la ville", 1945, atmosphère particulière partagée entre la guerre, la disparition, la réminiscence et l’avenir.


chagall.jpg

 

Aquarelles :

"Devant le tableau" 1968-71

"Dans mon pays" 1943

"Paysage fait à Cranberry Lake" 1948, les maisons rappellent celles de Vitebsk

"Femme au bouquet ou les fleurs sur la table" 1944

"La madone au traineau "1947, où Vierge à l’enfant, l’artiste fait surement allusion à Virginia et à son fils David.

 

Dernier espoir :

 

"La nuit verte" 1942

"Autour d’elle 1945


chagall autour d'elles

"Le cheval rouge" 1938-44


chagall cheval rouge

"A ma femme" 1938-44


"Le mariage" 1944

"Le roi David" 1951

 

Quatre contes, des mille et une nuits :

Lithographies datées de 1948

"Vers la sérénité"


 chagall contes mille et une nuit

 

L’après-guerre et le retour en France :

1948, Chagall représente la France à la biennale de Venise.  Il revient ensuite à Paris, une nouvelle période se dessine pour son art. Il à plus de 60 ans c’est l’époque des grandes commandes, des œuvres monumentales  et de la tentation d’autres matériaux et de  nouvelles techniques. De nombreuses rétrospectives lui sont consacrées dans toute l’Europe en France et aux Etats-Unis.

1949, il s’installe à Vence, la côte d’azur est devenue un grand atelier pour les artistes, Chagall y rencontre Matisse.

Dans cette période de l’après guerre, l’évolution du travail de Chagall s’exprime surtout dans des œuvres monumentales, l’artiste utilise des techniques différents tel que celle du vitrail, de la mosaïque, de la tapisserie pour des cadres architecturaux salles de spectacles, musées ou bien cathédrales celles de Reims ,Metz, Mayence, Zurich, pour le parlement israélien de la Knesset, il dessine des cartons pour les Gobelins à Paris , il reçoit une commande de mosaïques représentant les 4 saisons pour Chicago. Il renoue aussi avec les arts de la scène pour l’opéra de Paris il fera des décors et costumes de Daphnis et Chloé en 1959, la flûte enchantée en 1967, le plafond de l’opéra Garnier en 1964, les panneaux du hall du Metropolitan Opéra de New York en 1966, 

 

"La maison rouge" 1955

"Esquisse pour les toits rouges, esquisse pour le nu rouge" 1953 à huile et encre de Chine

"Esquisse pour la concorde" 1953

"Esquisse Sirène et poisson" 1956-60

"Sous le palmier cap d’Antibes" 1969

"Esquisse pour la vie" 1964-63

"La danse" 1950-52


chagall la danse

 

"L’appel à la lune" 1953

"Le monstre de Notre-Dame" 1953, la couleur bleu domine et envahit la toile

"Monde rouge et noir" 1951

"Le paysage bleu" 1949

"Le champ de Mars" 1955

"Daphnis et Chloé "1956


chagall daphnis et chloé

 

Quelques extraits du catalogue de l’exposition.

 

Exposition à ne pas manquer, l’œuvre de Chagall est immense et unique, les thèmes présentés emmènent le visiteur dans l’univers de l’artiste, ses peintures sont le témoignage d’un homme engagé, dans une période tourmentée de l’histoire du XX eme siècle.

Jusqu’au 21 juillet au musée du Luxembourg Paris

 

 

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4 juin 2013 2 04 /06 /juin /2013 17:15

L’Italie, Florence au XIX eme siècle :

La ville de Florence a été fondée pendant l’époque romaine en 59 avant JC près de son fleuve l’Arno. Elle fut une simple bourgade jusqu’au XII eme siècle période de son essor artistique et économique qui dura jusqu’au XVI eme siècle. Elle est aussi le berceau de la langue italienne moderne basée sur  l’œuvre de Dante.

Mais c’est la Florence du XIX eme siècle que nous allons parcourir afin de rencontrer les Macchiaioli.

A la fin du XVIII eme siècle, la dynastie grand ducale de Lorraine-Habsbourg règne paisiblement sur la ville de Florence, en lui accordant des libertés, pendant que la ville de Livourne devient port franc, l’un des plus actifs de la Méditerranée. Le grand duc Pierre- Léopold entame la réforme agricole, et est le premier souverain européen à abolir la peine de mort et la torture. Il essai  de faire de la Toscane la première monarchie constitutionnelle (il s’agit d’un  régime politique, qui reconnaît un monarque élu ou héréditaire comme   chef de l’Etat, mais où une constitution limite ses pouvoirs) mais il est empêché par son frère l’empereur Joseph II du Saint Empire. Sa réputation de monarque éclairé lui fait gagner l’estime du siècle des lumières (mouvement intellectuel initié en Europe à l’époque, dont le but était de dépasser l’obscurantisme et de promouvoir les connaissances des philosophes, des architectes intellectuels, ils encourageaient la science et l’échange intellectuel en s’opposant à la superstition, l’intolérance et les abus de l’Eglise et de l’Etat.)

1801, Le grand duc Ferdinand III, chassé par les troupes françaises, reçoit en compensation le grand duché de Würzburg, tandis que Napoléon transforme la Toscane en  royaume d’Etrurie (il comporte une grande partie de la Toscane et est dissous en 1807) qu’il donne au gendre et (neveu) de Charles IV d’Espagne Luis de Bourbon Parme qui est son allié.

C’est en 1814 que le grand duché de Toscane est recréé par le Congrès  de Vienne et est redonné à Ferdinand III.

Dans la seconde moitié du XIX eme siècle, la communauté étrangère arrive à représenter le quart de la  population , de cette période remonte la vision romantique de la ville les   écrivains comme James Irving et les artistes préraphaélistes (mouvement né en Angleterre en 1848, mouvement qui tient la peinture des maitres italiens du XV eme siècle, prédécesseurs de Raphael ,  modèles  à imiter). Ils laissent en héritage de nombreuses villas et leurs collections d’art éclectique.

1848-49, première phase du Risorgimento : développement de différents mouvements révolutionnaires et une guerre contre l’Empire d’Autriche.

(Risorgimento  terme qui signifie renaissance ou résurrection).

La seconde phase 1859-60 : fait avancer le processus de l’unification et se conclut par la proclamation du royaume d’Italie en 1861 par Victor Emmanuel II, 1er roi d’Italie, il unifie  la péninsule italienne par l’annexion de la Lombardie, de Venise, du Royaume des deux Sicile, du duché de Modène et Reggio, du grand duché de Toscane, du duché de Parme, et des Etats pontificaux aux royaume de Sardaigne. 

1860, après l’abdication du grand duc Léopold II, son fils Ferdinand IV est chassé par les troupes Sardes. La Toscane est intégrée au royaume d’Italie.

 1865, Pour se rapprocher du centre historique de la péninsule, Victor-Emmanuel II d’Italie, fait  de Florence sa capitale politique et son lieu de résidence.

1870, L’unification est achevée par l’annexion de Rome  par les troupes italiennes qui fait perdre à  Florence sa place de capitale du pays. Rome est capitale de l’Etat et de l’église. 

Début XX eme siècle, la population de la ville a triplée, c’est la croissance du tourisme, des services financiers et de l’industrie, du commerce.

Pendant la seconde guerre mondiale la ville est occupée par les allemands entre 1943-44. Elle résiste à l’occupation nazie et fasciste, avec son point culminant à l’insurrection d’août 44 et dans la bataille épaulée par les forces des partisans pour  libérer la ville.

 

L’art de Florence au  XIX eme siècle :

Florence est une ville artistique depuis le moyen âge, son architecture nous le montre, elle s’est épanouie à la Renaissance dont elle est le berceau.

La réaction romantique contre le classicisme part de Venise avec le peintre Hayez, cette réaction  gagne le  nord de l’Italie et conquit Milan. Peu à peu, malgré la résistance des académies, le sentiment d’un art plus vrai et plus libre gagne les jeunes générations dans toutes les villes.

A Florence de nombreux lieux permettent de se rencontrer et d’admirer des œuvres venues d’Europe.

Dans les années 1860, Margherita Albana Mignaty (danseuse grecque), Elisabeth Barrett Browning (poétesse, essayiste et pamphlétaire anglaise), Isabella falconer (anglaise), tiennent Salon dans la villa dell’Ombrellino, lieu de résidence  depuis 1854, du peintre, graveur et écrivain français Marcellin Desboutin, les résidents étrangers y croisent les intellectuels toscans qu’enflamment l’idéologie du Risorgimento.

Autre lieu célèbre :  la villa San Donato ou  palais des princes Demidoff , en 1822 le prince fait aménager  un vaste domaine inspiré par les grandes villas Palladiennes, (le prince Nicolas Demidoff ambassadeur de Russie en Italie), ce lieu devient une excursion artistique privilégiée , elle permet de découvrir les collections de peintures françaises et italiennes, on peut y admirer des œuvres d’Ingres, Delacroix, Scheffer, Granet, Flandrin, Troyon Meissonnier et autres artistes, ce salon est aussi ouvert aux artistes toscans.

L’atelier de  Samuele Jesi autre lieu de rencontre, il est graveur, (il fréquente les salons de la noblesse florentine, il y rencontre artistes et écrivains) très apprécié par Stendhal, ami d’Horace Vernet (peintre français) de Thiers (historien, avocat, journaliste, homme d’état français). Dans son atelier,  on y voit des chefs d’œuvres italiens mais aussi des gravures d’après des œuvres du peintre français  Paul Delaroche. 

Le climat artistique florentin est bouillonnant.

Dès 1848, le caricaturiste Signorini (1835-1901), réuni de jeunes artistes curieux de nouveautés. Ils constituent un groupe de révoltés venus de toute l’Italie, et sont attirés par tout ce qui se passe en Europe. Ces artistes veulent rompre avec le néoclassicisme et le romantisme dominant, renouveler la culture picturale nationale, ils sont considérés comme les initiateurs de la  peinture moderne italienne

1855, l’un d’eux Sérafino da Tivoli, délégué pour venir à l’exposition universelle de Paris ( la première, grande exposition internationale d’art contemporain, dans un palais des beaux-arts dont la façade est en forme de fer à cheval et de style Renaissance,  on  y admire de nombreuses peintures, gravures, lithographies, sculptures, médailles et architecture. 28 nations s’exposent 4979 œuvres, 2176 artistes dont 1072 français) l’artiste revient enthousiasmé de ce qu’il a vu. Le groupe décide d’élaborer une nouvelle manière de peindre "le tachisme " car il est basé sur des taches de couleurs, mais ayant quelques rapports avec les impressionnistes.

C’est en 1862 que le terme de macchiaioli est donné par un critique de "la Gazzetta del popolo ", qui a défini dans un sens péjoratif ces peintres tachistes, antiacadémique à l’origine.

Les macchiaioli   furent des politiques, ils s’impliquaient profondément, la politique et l’art marchent côte à côte pendant la période tourmentée, héroïque et ambiguë, du Risorgimento. Il n’y avait pas de séparation entre l’action et la pensée, entre la production de tableaux et les effusions de sang sur les champs de bataille. Les jeunes idéalistes souhaitaient une nouvelle Italie.

 

Le caffé Michelangiolo

Café littéraire de Florence qui eu une vie assez courte de 1850 à 1862. Ce café se situait proche de l’Accadémia Florentina di Belle Arti, lieu de la tradition, ce qui ne plaisait pas aux macchiaioli.  

Ce fut le haut lieu de rencontre de  tous ces  artistes, lieu incontournable de la peinture Toscane. Dès son ouverture  de nombreuses réunions s’y déroulaient aussi bien politiques qu’artistiques, L’atmosphère y était très animée

Quelques manifestations y étaient organisées. Des personnalités étrangères y ont participé tel que : Marcellin Desboutin, Gustave Moreau, James Tissot, John Ruskin, Edouard Manet, Edgard Degas.


macchia cafe michelangelo

 

L’exposition :

Vers une nouvelle peinture :

Fortement imprégnés d’une culture marquée par la Renaissance Toscane du quattrocento, les macchiaioli s’orientent vers un nouveau style, ouvrant les portes de la peinture moderne en Italie. Ils rompent avec les compositions académiques de la peinture d’histoire, des portraits officiels. Le choix des sujets est nouveau et une véritable révolution s’opère dans le traitement de ces derniers : l’image de la réalité est un contraste exprimé sur la toile par alternance de taches de couleurs et de clair-obscur.

Quelques exemples avec :

Vincenzo Cabianca : 1827-1902, l’artiste étudie à Venise, réfugié politique à Florence de 1853 à 1855. Il peint surtout des intérieurs et fait parti d’un groupe du café  dell’onore, (rue Borgo la Croce à Florence, lieu de rencontre des artistes) avec Signorini et Borrani, en 1858 il adhère à la politique des macchiaioli. Il s’intéresse aussi bien aux sujets de la vie quotidienne qu’à la peinture d’histoire.

" Conteurs toscans du XIV eme siècle", en 1861 l’artiste a participé  à l’exposition nationale de Florence avec cette œuvre.

micchiaaoli - cabianca les conteurs toscans

" Scènes médiévale " 1861,  


Giovanni Fattori : 1825-1908, peintre, dessinateur, et un aquafortiste italien du XIX eme siècle, il est l’un des plus importants des Macchiaioli. L’artiste abandonne les clairs-obscurs romantiques  pour des contrastes de taches de lumières-couleurs d’une grande précision.

"La rotonde de Palmieri " 1866, il s’agit d’un groupe de femmes, sur le front de mer de Livourne, elles sont à l’ombre d’un auvent de couleur jaune ocre. Chaque femme est prise dans une attitude différente.

macchiaioli -Fattori la rotonde de palmieri 

 

Vito d’Ancona : 1825-1884, Il s’installe à Florence en 1844, inscrit à l’académie des beaux-arts , il est devenu l’un des premiers habitués du café Michelangiolo, il devient ami avec les peintres Banti et De Tivoli. Il participe avec eux aux événements politiques de 1848, avec le corps des toscans volontaires. Il rencontre Signorini en 1855.

 " Portique", vers  1861


Giuseppe Abbati  1836-1868, artiste peintre, il s’engage dans les troupes de Garibaldi, après la guerre vient à Florence , et fréquente également le café Michelangiolo, ou il se lie d’amitié avec Borrani, Cabianca et Martelli il s’installe sur la côte Toscane à Castiglioncello, l’artiste se fait une place de premier parmi les macchiaioli.

"Route Toscane "  après 1862, huile sur toile.  

" Le   cloitre de Santa Croce ", 1861, il est l’un des premiers à peindre en extérieur, l’œuvre présente les travaux de restauration de Santa Croce, ce sont les travaux qui sont montrés et non le cloitre, l’homme est en pause donc pas de représentation du travail. Cette œuvre est cadrée de manière novatrice, elle fait penser à une photographie.

 

Nino Costa : 1826-1903, inscrit à l’Académie des Beaux-arts de Rome vers 1845, Garibaldien il prend une part active à la défense de Rome en 1849, il rencontre De Tivoli qui y participe également. Il s’installe à Florence plus tard et De Tivoli l’introduit au caffé Michelangiolo. 1861, il participe l’Esposizione Nazionale de Florence et part ensuite pour Paris et Londres, en revenant il s’arrête à Marlotte (près de Fontainebleau) auprès d’une colonie d’artistes.

" Femmes  embarquant du bois au port d’Anzio " 1852

" Ripa Grande " 1848


Antonio Puccinelli : 1822-1897, il étudie aux Beaux-arts de Florence, en 1848 il participe aux premières rencontres au caffé Michelangiolo, il obtient une bourse et part quatre ans à Rome,

" Promenade au Muro Torto " 1852

macchiaioli puccinelli promenade au muro torto

 

La conquête du plein air :

Les macchiaioli partent à l’extérieur des ateliers afin de profiter de la lumière. C’est en plein air que les recherches esthétiques et un nouveau langage pictural atteignent leur apogée. Accueillis par le mécène et critique d’art Diego Martelli dans sa propriété à Castiglioncello près de Livourne, les artistes jouissent des paysages maritimes. A Piagentina dans la campagne florentine, ils étudient la nature, apprécient les variations de lumière traduites sur la toile par des couleurs contrastées sous formes de tâches. Les paysans sont baignés de soleil ou plongés dans des zones d’ombre, comme dans le tableau de Borrani, " Castiglioncello ", de la Galléria d’art di Palazzo Pitti.

Le format des toiles est inhabituel, il s’allonge et donne à la composition un champ panoramique dans lesquels les sujets occupent l’espace ou, au contraire, ne sont qu’un détail dans un vaste paysage. La technique adoptée semble être celle de la photographie, d’ailleurs au cœur des préoccupations des macchiaioli. L’image traitée par bandes colorées horizontales créé une sensation d’étendue particulièrement remarquable dans "bord de mer à Castiglioncello" d’Abbati.

Quelques exemples :

 

Giovanni Fattori :

"La tour rouge " 1875

macchiaioli fattori la tour rouge

" Porteuses d’eau livournaises", vers 1865

"Porteuses de fagots" 1865

"L’Arno à Bellariva" 1866

"Madame Martelli à Castiglioncello" 1867

macchiaioli fattori mme marteli

 

Edgar Degas : 1834-1917,  l’artiste a rencontré les Macchiaioli à Florence lors de son voyage en Italie entre 1856 et 1860, il fût intéressé par leur travail.

"Diego Martelli", 1879

macchiaioli degas diego

 

Odoardo Borrani : 1833-1905, sa famille s’installe à Florence, en 1849 son père le fait entrer comme apprenti dans l’atelier de Gaetano Bianchi. Il travaille dans les églises de Santa Maria Novella et Santa Croce, ensuite il s’inscrit à l’académie des Beaux-arts. Dès 1855, il est un habitué de célèbre Caffé Michelangiolo. Il obtient la médaille d’or du concours triennal de l’académie en 1856.

"Vue de la pointe de Castiglioncello avec la tour médicéenne " 1862

" Les hauteurs ",vers  1861

" Castiglioncello "  1864-64

 

Vincenzo Cabianca :

" Les jeunes moniales" 1861


 Telemaco Signorini : 1835-1901, il débute son apprentissage avec son père en 1852, peintre à la cour du grand Duc de Toscane. En même temps il suit des cours aux Beaux-arts de Florence. 1855, il expose à la promotrice de Florence des œuvres inspirées de Machiavel et de Walter Scott. 1858, il fait ses premières recherches de macchia (taches), à la Spezia. 1859 voit son enrôlement dans le corps d’artillerie toscane.

 

" Porteuses d’eau à la Spezia"1861-62

macchiaioli signorini la porteuse d'eau à la speza

 

" Santa maria dei Bardi à Florence " 1870

 

Silvestro Lega : 1826-1895, il s’inscrit aux Beaux-arts de Florence. Il s’engage lors des événements politiques en 1848 dans le corps volontaire toscan. 1852, il expose à la Promotrice de Florence le tableau Velleda, inspiré par l’héroïne des Martyrs de Chateaubriand. 1860, il produit une série de scènes militaires qui révèlent son intérêt pour l’étude de la lumière et du  clair-obscur.

"La villa Batelli au bord de l’Affrico " 1863

 machiaioli villa batelli lega

 

Giuseppe Abbati :

"Ruelle sous le soleil " 1862

" Le peintre Stanislas pointeau " 1862-63


Giovanni Fattori :

"Chevaux dans la pinède de Tombello " 1867

 

Giovanni Boldini 1842-1931, l’artiste se forme à Ferrare sous la direction de son père. 1862, il rejoint Florence et s’inscrit à l’académie des Beaux-arts. Influencé par les  Macchiaioli  pour le  coloris et la mise en page, il préfère le portrait au paysage. Il vient à l’exposition universelle à Paris en 1867, il est marqué par les œuvres de Courbet et Monet, et se lie d’amitié avec Degas.

"Giovanni  Fattori dans son atelier" 1866-67  

" Portrait de Diego Martelli" 1864

 

Un regard sur la réalité des campagnes :

Dans la région de Florence, les macchiaioli s’intéressent à la société rurale encore loin des progrès industriels et des transformations urbaines, au moment de l’Unité italienne. Les toiles qui représentent des scènes agricoles montrent les paysans dans leur quotidienneté : la charrette rouge à Castiglioncello de Borrani ou bœuf attelés à un chariot de Fattori dépeignent simplement les activités le monde paysan. Scènes de halage dans le parc des Cascine à Florence de Signorini montre la pénible condition des hommes qui, sous le soleil accablant, plient sous le poids d’une barque à déplacer, et ce sans perturber le bourgeois en promenade au bord de la rivière. La lumière souvent éblouissante, la gamme chromatique restreinte donnent une image simplifiée, mais poétique de la région de toscane.

Quelques exemples avec :

Giovanni Fattori :

" La porte rouge " 1862-63

"Bœufs attelés à un chariot" 1867

 

 Telemaco Signorini :

"Scène de halage dans le parc  des Cascine à Florence"1864

"Le mur blanc " 1867


Vincenzo Cabianca :

"Retour des champs" 1862

 

Odoardo Borrani :

" Charrette rouge à Castiglioncello" 1865-66


 

L’engagement politique :

Peintres engagés pour l’unification de l’Italie, les macchiaioli cherchent à représenter la réalité des batailles du Risorgimento.

1848 à 1860, un certain nombre d’artistes tel que : De Tivoli, Lega, Costa, Fattori, Signorini s’engagent dans la lutte pour l’unité italienne aux cotés de Garibaldi. Les œuvres en témoignent, et les artistes se font les porte-parole des événements.

Ils peignent des scènes de batailles mais aussi des blessés, des prisonniers. Ces toiles parfois sévères, suscitent de la compassion, mais s’occupe, mais s’opposent à la peinture d’histoires romantiques, où une armée héroïque, constituée de soldats aux uniformes rutilants montés sur des chevaux majestueux défile fièrement. Les macchiaioli portent un regard critique sur leur époque. Leur interprétation des faits se veut réaliste ; Fattori spécialiste des représentations  de batailles, il met en avant la dureté des combats, un exemple a avec soldat démonté, où le soldat est violement trainé au sol par son   cheval, Borrani avec le 26 avril 1859, évoque le militantisme de la bourgeoisie, une jeune fille coud près d’une fenêtre un drapeau italien aux couleurs de la nouvelle nation. Le portrait de Garibaldi par Lega est un symbole fort du mouvement révolutionnaire accentué par la fameuse chemise rouge.


Silvestro Lega :

"Bersagliers avec des prisonniers autrichiens" 1861

" Bersagliers embusqués " 1860-61

" Portrait de Giuseppe Garibaldi" 1861

 macchia lega

 

Giovanni Fattori :

" Soldats français en 1859 " daté de 1859

"La sentinelle " 1871

" Assaut de la madone della scoperta " vers 1866

« Garibaldi à Palerme » 1860

  « Soldat démonté » 1880

 

Telemaco  Signorini :

"Artillerie Toscane à Montechiaro, Saluée par les français blessés à Solferino  " 1859-60

 

Odoardo  Borrani :

" Le 26 avril 1859 "daté de 1861

macchiaioli borroni 26 avril 1859

 

Paul Guigou :

 Il nait en 1834 et décède en 1891, fait ses études à Apt et est remarqué par son talent de dessinateur, il devient clerc de notaire à Marseille, mais il vient à l’exposition universelle en 1855 et découvre Courbet  qui l’influence  Il rencontre également Emile Loubon  (peintre français reconnu pour ses paysages provençaux) qui lui donne accès aux Salons qu’il organise. En 1863, Guigou vient à Paris et fréquente le café Guerbois, il y rencontre de nombreux impressionnistes, il devient l’ami de Sisley, Bazille et Monet. Ses peintures restent la représentation de la Haute Provence qu’il retrouve chaque été. Ses paysages sont lumineux, mis en scène dans des panoramas tout en largueur, ce qui donne une part importante au ciel bleu. Il expose à Paris de 1863 à 1870

Paul Guigou peintre provençal et les macchiaioli. Improbable rencontre entre ces artistes mais une grande similitude entre eux.

 

Paul Guigou :

"Vue prise dans la région du Lubéron " 1860

" A travers le Lubéron" 1860

" Prairie bordée d’arbres" 1861

" Lavandière" 1860

macchiaioli lavandière guigou

 

Raffaello  Sernesi : 1838-1866, il s’inscrit à l’académie de Florence, au caffé Michelangiolo il se lie d’amitié avec Borrani. Lors des événements politiques de 1859, il se joint au corps expéditionnaire toscan. De retour à Florence, il réalise de nombreux dessins montrant un intérêt pour les artistes du quattrocento tel que Masaccio, Lippi et Botticelli. Il séjourne à Castiglioncello, chez Martelli.

" La route de Ronito vue de Castiglioncello " 1866

 

La peinture de l’intimité :

Les images d’intimité sont largement abordées par les Macchiaioli. C’est dans ce genre qu’ils excellent. Portraits, scènes d’intérieurs bourgeois deviennent des thèmes prédominent. Dans ces tableaux se dégagent douceur, raffinement, délicatesse.

Les modèles sont croqués dans leur vie quotidienne, l’instant de repos à l’ombre, le tableau de Lega après le déjeuner où les jeux de lumière traduits par une gamme colorée accentuent l’impression de chaleur et de farniente. La liberté adoptée par les poses traduits la rupture avec l’Académie. La lettre et l’attente de Signorini nous présentent des femmes occupées, l’une à l’écriture, l’autre lit une lettre. Les œuvres une similitude décorative jusque dans le détail du tapis. ici le style est plus classique, les formats sont proches de ceux utilisés par les maitre du quattrocento. En montrant cette sérénité ambiance Signorini évoque l’intimité même des plus démunis  « la salle des agitées »  le cadre est dépouillé. Les peintres ont traité les milieux bourgeois et modestes sont traités avec égale attention, les artistes par leur regard critique s’attachent à mettre en relief les différences sociales dans une Italie en pleine mutation. 

 

Silvestro Lega :

" Les fiancés " 1869

" L’aumône" 1864

" La visite " 1858

" Le chant d’une stornello " 1867

macchiaioli pucinelli femme au piano

" Après le déjeuner " 1868


Odoardo  Borrani :

" L’analphabète " 1869


Les Macchiaioli et la photographie :

Quelques épreuves et photographies   sont présentées à l’exposition, certaines prises par les artistes.

Char à bœufs 1880, porteuses d’eau sur un chemin, 1880, jeune paysanne sur la terrasse, 1880, jeunes paysannes dans la ferme, 1863 , par Cristiano Banti.

Signorini à cheval  1868, Dans le jardin de la villa 1868 par Giulio de Gori

Groupe de personnages avec Giulio de Gori vers 1868 (anonyme), la famille Lega, Silvestro Lega et son frère Dante (Anonyme)

micchaioli phto caffé 

 

Mais aussi une  correspondance entre les artistes : ils expriment leurs sentiments sur les peintres français lors d’un voyage à Paris pendant les expositions universelles, descriptions de la ville, mais pas seulement une est adressée au président de l’accadémia de Florence par Signorini.

Lettre manuscrite , de Giovani Boldoni à Cristiano Banti vers 1890

 

Revue par Visconti

Cette peinture fut également d’une importance capitale pour les cinéastes italiens dont Visconti, Bolognini ils y trouvèrent une inspiration iconographique et un langage de l’image particulier.

" Senso " en 1954 fut le premier film en couleur de Luchino Visconti, grande fresque historique à l’époque de l’Italie du Risorgimento affrontant l’Autriche qui occupe toujours la Vénétie et de la défaite de Custoza. Une noble vénitienne , tombe amoureuse d’un officier de l’armée autrichienne, qui ne songe, lui, qu’au moyen de s’échapper de l’armée grâce à l’argent que sa noble maitresse pourrait lui procurer, ce qu’elle effectuera en lui donnant le trésor de guerre des patriotes italiens, se découvrant bafouée, elle dénoncera son amant déserteur et le fera condamner au peloton d’exécution avant de perdre la raison.

 

Adriano Cecioni : 1836-1886, il s’inscrit à l’académie des beaux-arts de Florence. Les événements politiques le poussent à s’enrôler dans le corps d’artillerie toscane. Il y rencontre Signorini. Rentré à Florence il se consacre à la sculpture. 1963, il part étudier à Naples, en 1864 il y rencontre de Nittis. En 1870, il est appelé par De Nittis  à Paris, il expose au salon avec succès.

"Intérieur avec figure "1867

" Portrait de sa femme " 1867

 

Giovanni Boldoni :

" Portrait de Lionello Banti enfant "

" Portrait d’Alaide Banti   en robe blanche " 1866

micchiaioli banti portrai banti

" Portrait de Mary Donegani " 1867


Antonio Puccinelli :

"Portrait de Nerina Badioli", 1855-66

macchioili portrait nerina

 

Odoardo Borrani :

" Portrait d’un jeune homme " 1865-66

 

  Cristiano Banti :  

" Portrait d’Alaide Banti au jardin " 1970

 

Silvestro Lega :

" Les fillettes jouant aux dames " 1872

 

Telemaco Signorini :

" La lettre " 1867

"L’attente " 1866-67

" La salle des agitées au Bonifacio  de Florence" 1865

macchiaioli signorin classe

Pour terminer l’exposition, un extrait du film  "sanso"   de Visconti, ce film est inspiré d’un bref récit de Camillo Boito. 

 

Extraits du catalogue de l’exposition

 

A ne pas manquer, les artistes nous montrent tour à tour la période tourmentée  du  Risorgimento, mais aussi  une Italie paisible, la réalité de la campagne , ses paysages aux lumières particulières de la Toscane. Ils mettent un accent sur les différences sociales dans une Italie qui est en pleine mutation : la délicatesse et raffinement  des intérieurs bourgeois, des costumes, représentation également des travailleurs de  milieux modestes.  

Jusqu’au 22 juillet au Musée de l’Orangerie  Paris

 

 

 

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11 mai 2013 6 11 /05 /mai /2013 17:54

 

 

Shanghai


Au XIX eme siècle, la dynastie Qing est ébranlée par la révolte des Taiping et la menace militaire des puissances Occidentales.

Dynastie Qing :

Dernière dynastie à avoir régnée sur la Chine de 1644 à 1912. Elle a succédé à la dynastie Ming. En rébellion depuis 1616 contre les Ming, les Mandchoue prirent progressivement  le pouvoir de la Chine, prenant Pékin en 1644 en instaurant un nouveau régime politique. La Chine ne fut totalement sous leur autorité  qu’en 1683.

Au XIX eme siècle la dynastie connut un long déclin, affaibli par des conflits internes et les pressions  internationales,elle fut renversée par la révolution Xinhai , laissant la place à la République de Chine , ce mouvement politique a renversé la dynastie des Qing après 268 ans de règne. Le gouvernement impérial laisse la place à la république de Chine, elle fut proclamée le 1er janvier 1912.

La révolte des Taiping :

Soulèvement majeur qui eut lieu dans le sud, puis le centre de la Chine entre 1853 et 1864. Cette révolte très importante ; il a fallu 15 ans à dynastie Qing pour en venir à bout. Cette révolte tire son nom du royaume que le rebelles avaient fondé dans le sud et le centre du pays, il s’agit du Taiping Tian Guo ou royaume céleste de la grande paix. Cette guerre civile fut considérée comme l’un des plus grands conflits meurtriers de l’histoire.

La fin des guerres napoléoniennes entraina un augmentation du commerce mondial, la Chine offrant un immense marché à conquérir. Grande demande en Occident pour des produits chinois tel que le thé, la soie,  la céramique.

A partir des années 1830, les commerçants européens firent pressions sur leurs gouvernements pour obtenir un relâchement  des restrictions draconiennes posées aux échanges avec la Chine. La lutte des autorités impériales contre le commerce de l’opium aggrava les tensions et aboutit à un conflit ouvert entre la Chine et le Royaume-Uni : l’action du commissaire impérial Lin Zexu contre l’importation d’opium entraina la mise sur pied d’une armada britannique, qui intervint dans le pays et réussi à vaincre les troupes chinoises. La Chine dut signer le traité de Nankin en août 1842, l’Empire cédait Hong Kong aux Britanniques.

1844, Guillaume II des Pays-Bas, roi du seul pays occidental qui à l’autorisation de commercer avec le Japon durant la période d’isolement plus de deux cents ans de l’époque Edo (1603-1868), il adressa   au  Shogun Tokugawa une lettre de mise en garde  motivée par les transformations du monde. Dans cette lettre Guillaume II fait référence  à la défaite de la Chine  face aux britanniques lors de la guerre de l’opium. Shanghai allait donc devoir s’ouvrir vers le monde.

1854, quelques hommes d’affaires occidentaux se réunissent et  forment le conseil municipal de Shanghai afin de gérer les concessions étrangères et établir le règlement de Shanghai .Organisation de construction des routes, logements.

Fin 1860, organe officiel de Shanghai avait été pratiquement transféré des concessions individuelles au Conseil municipal de Shanghai. Le règlement international était entièrement sous contrôle étranger avec la holding britannique, le plus grand nombre de sièges au Conseil et à la position de tous les services municipaux.

1863, les concessions britanniques et américaines  se rejoignent pour former la concession internationale, et est située sur le front de mer et est devenu le célèbre Bund,  tandis que les français, ont leur propre concession, à l'ouest de la vieille ville, elle est restée indépendante.  

Cette présence croissante et interventionniste des européens et américains en Asie, au milieu du XIX eme siècle, signait le début de la mondialisation  politique et  économique moderne.

 

L’école de Shanghai


Dès 1840, de nombreux conflits armés ravagent la région du Jiangnan au centre et au sud de la Chine, dont les villes de Nankin, Yangzhou. Les artistes qui avaient participé au rayonnement exceptionnel de ces cités au XVIII eme siècle, sont dispersés. De nombreux artistes peintres et calligraphes fuient les conflits  et convergent vers la région de Shanghai, lieu ou se développe une nouvelle culture influencée par les échanges avec le reste du monde. Ces bouleversements sont  à l’origine d’un profond bouleversement culturel, un renouveau des arts, caractérisé par la libération du trait et l’irruption de la couleur.

A l’embouchure du jingzi, échanges commerciaux on y décharge opium et coton, on  envoi soie, thé, argent.

Il y a  une relation directe entre le mécène et l’artiste, il est accueilli dans la demeure de son producteur et a la possibilité de  consulter ses collections.

A Shanghai ce sont les maisons commerciales, les boutiques de papier à lettre et éventails qui s’imposent comme une nouvelle intermédiaire entre artiste et mécène.


Héritage du Jiangnan :


La nouveauté de l’école de Shanghai est évidente, les peintres utilisent la couleur, dans des compositions originales regroupant paysages dans lesquelles des personnages sont représentés.  Il ne faut pas oublier, que la modernité de ce courant  est d’ordre social. Shanghai devient la métropole des arts, une ville moderne qui reçoit des influences extérieures et draine les peintres les plus talentueux  d’une large région environnante  allant du bassin du Changiang ou (Jiangnan). Ces peintres sont majoritairement originaires de Suzhou, Shaoxing, Yangzhou et Hangzhou, ces villes ont leurs propres courants picturaux souvent très anciens.  

Quelques exemples :

Fei Danxu 1801-1850,  l’un des peintres le plus renommé de la fin de la dynastie Qing, ce  fut un peintre itinérant. Sa peinture  représente de très belles femmes. L’artiste est aussi renommé pour son atmosphère  délicate,  la subtilité d’expression, beaucoup de grâce rendue par la maitrise des techniques dites "au pinceau" et "de l’encre".

 Un exemple avec " La  Joueuse de flute ", encre et couleur sur papier et " Portrait de Liu Xhai "

Qin Zuyong 1825-1884, l’artiste est très réputé pour ses poèmes et calligraphies. Il est également auteur de traités picturaux et  le compilateur de textes  théoriques tel que le célèbre Huaxue Xinyin. Ses intérêts d’historien d’art  se reflètent dans sa peinture et trahissent  l’influence de nombreux maitres anciens.

"Montagnes verdoyantes dans la brume de printemps " ,cette peinture se distingue par les tonalités  bleues vertes de la montagne.

Wu Dacheng 1835-1902, artiste très renommé pour ses poèmes et calligraphies, il est aussi l’auteur  de traités picturaux  et le compilateur de textes théoriques. Ses  intérêts  d’historien d’art  se reflètent dans sa peinture qui trahit l’influence de nombreux maitres du passé.

 "Les monts Tongguan ", la composition serpentine s’enfonce dans l’espace .     

Bao Dong, l’artiste peignait des paysages et des fleurs, mais c’est dans la peinture de personnages qu’il a bâti sa renommée.

Un exemple  avec " Ermite à l’ombre d’un pin ". Un lettré assis auprès d’un grand pin est vêtu à la mode médiévale. 

Wang Su1794-1877, fut très influencé par Hua Yan. Il renouvelle très tôt  le genre de la peinture  de personnages en se libérant des grands modèles. Il eu une immense réputation très tôt dans sa carrière. Jusqu’alors les personnages l’emportaient sur le paysage.

"En passant le pont "encre et couleur sur papier. L’artiste ici illustre un poème de Jiang  Kui qui narre comment, de retour de la villégiature de Fan  Chengda, il était agréablement accompagné de la chanteuse Xiachong  dont l’hôte lui avait offert la compagnie.

Wu Tao1840-1895, peintre de paysage admiré, considéré comme l’un des grands maitres de son temps. L’artiste reclus  malgré quelques passages éphémères à Shanghai et Suzhou, Hangzhou a renforcé son aura.

" Le son des cloches de l’ancienne Pagode", modèle classique  composition en vogue à l’époque. 

Liu Deliu 1806-1875, cet artiste excellait dans la peinture de fleurs, plantes, oiseaux insectes

" Fruits et fleurs, à la manière de Shen Zhou" son style libre ici s’oppose au style minutieux

 

Sha Fu1831-1906, il est issu d’une famille  aisée d’artisans spécialisés dans les images du nouvel an, dont l’atelier célèbre depuis plusieurs générations. Dans les années 1880 il fut l’un des artistes  les plus influents de la ville de Suzhou. La composition présentée est audacieuse, l’artiste tire  parti du format  étroit  du support en suggérant  une profondeur par la superposition des plans donnant l »impression d’équilibre et de dynamisme. Les feuilles de lotus  sont peintes selon la technique  de l’encre éclaboussée (pomo) des traits plus sombres pour souligner leurs nervures, derrières des fleurs peintes  au simple contour (baimiao), la blancheur de celles-ci évoquent  la délicatesse et la fragilité.

"Lotus fané " encre sur papier

Hu Xigui 1839-1883, son œuvre est majoritairement constituée de représentations de belles femmes à l’expression mélancolique, qui rêvent dans des jardins.

" Dame au bananier ", les couleurs sont douces  et les traits du visage légers  

Fei Yigeng seconde moitié du XIX eme siècle, fils ainé du peintre Fei Danxu, milieu favorable pour devenir peintre à son tour, suivant son père dans le choix de ses sujets, peinture de belles femmes.

" Jeune femme " cette peinture sur le thème du lavage des écheveaux de soie fait allusion à la légende entourant l’un des quatre grandes beautés du temps jadis.

Hu Yuan1823-1886, il acquiert rapidement une renommée dans les domaines de la calligraphie comme de la peinture de paysages et de fleurs.

" Monts embrumés " , travail sur les valeurs de gris, sur la dilution de l’encre et sur les subtilités de transparences des nuages devant les montagnes, inspiré par Mi Fu.  Encre sur soie

 

Zhu Xiong après 1864, l’artiste fut actif à Shanghai de 1826 à 1899, élève de Zhang Xiong il contribua au renouveau  de la peinture de fleurs et d’oiseaux,

 Présentation  de feuilles d’album, il s’agit de "Fleurs cœurs de marie ou fleurs de l’angélique, lys "   différentes couleurs.

Zhang Xiong 1803-1886, il est également connu pour ses réalisations dans le domaine de la poésie,  de la musique et de l’opéra, il possédait une riche collection d’art.

" Composition florale ", dans un jardin  d’une résidence se dresse une pierre qui occupe la partie médiane de la surface, elle structure la composition. L’hydrangea est partiellement cachée par une balsamine  sur le point d’éclore, les feuilles nervurées sont déclinées dans les tons de rouge et de vert, des pivoines écloses dans des tons vifs, cela évoque le printemps .Encre couleur sur papier.

  Zhou Xian 1820-1875, peintre grand collectionneur, l’un des mécènes de Ren Xiong. Ses compositions témoignent de sa maitrise de la technique, qui suggère les formes par les seuls dégradés des lavis de couleurs.  Ce type de composition représente des fruits, fleurs, végétaux étant surement en faveur parmi les membres d’une élite originaire du Jiangnen, sensibles aux images exprimant la nostalgie et la vie paisible à la campagne comme aux nombreuses allusions littéraires présentées dans les inscriptions.

"Fleurs et fruits " pour album

 Gu Yun 1835-1906, il a peint surtout des paysages.

"L’automne au Kiosque du bosquet d’après Tang Yin ",   Rouleau horizontal qui présente deux vues d’un ermitage, au pied des montagnes et devant les brumes automnales, quatre grands pins invitent les visiteurs à passer un pont pour entrer dans le jardin d’un érudit. Le kiosque entre les bambous est protégé par une balustrade  au premier plan et par une palissade au second. Dans ce jardin des montagnes on peu apercevoir un jeune serviteur qui balaye, une grue observe l’arrivée des visiteurs, rappelant la quiétude du lieu. Cette peinture évoque les grands maitres de Suzhou du XVI eme siècle, l’artiste nous montre la simplicité du kiosque  qui s’accorde à l’esprit du XVI eme siècle, la couche vide sous un toit de chaume.

  

Lu Hui1851-1920, il débute comme peintre de fleurs et oiseaux, c’est dans les années 1890 qu’il étendit son répertoire  à la peinture de paysage ; il rencontre Wu Dacheng qui le remarqua et le prit à son service de ce fait  il a accès à de nombreuses collections de peintures. C’est en tant qu’artiste lettré  classique  qu’il fit sa réputation à Shanghai et Suzhou. L’album  présenté est réalisé en 1891, influence de Liu Dellu , l’artiste perpétue le goût de son maitre pour une retranscription  sensible et poétique de la nature alliée à  un maniérisme décoratif  basé sur l’utilisation de la technique  "sans os " de Yun Shouping. Les compositions sont  élégantes, il emploi des lavis de couleurs aux tonalités nuancées et harmonieuses, les sujets animaux, végétation

Album"Sujet de bon augure" encre et couleur sur soie

 

Ren Xiong et son clan :


 L’histoire chinoise traditionnelle associe souvent les personnalités les plus marquantes de leur temps dans les formules synthétiques qui restent gravées dans les mémoires. Le nom de quatre Ren est devenu emblématique de l’école de Shanghai.

Ren Xiong 1823-1857, considéré comme  l’un des maitres fondateurs de l’école de Shanghai, malgré sa présence rare dans la ville et une vie brève. Il doit ce statut à l’adéquation  alors inédite  entre son vocabulaire pictural et les besoins nouveaux  d’une société marchande  ainsi que sur l’influence de son frère Ren  Xun, et à travers lui, Ren  Yu et Ren Yi. L’artiste a une culture lettrée qui constitue la base de son vocabulaire pictural, il empreinte à l’imagerie populaire les sujets de ces feuilles d’album ayant trait à  des légendes taôistes et bouddhistes.

Un exemple avec album " Paysages et personnages " encre couleur sur papier,  la plupart des feuilles de cet album dénote  un gout prononcé pur la peinture de paysage, les styles   employés sont variés empreintés à la peinture Ming et Qing.

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"La dame de la Xiang ", selon la légende cette femme était une des épouses de l’empereur Shun, mort près de la rivière Xiang.  Les traits du visage de la femme  expriment la sérénité, la touche est minutieuse, les couleurs appliquées avec beaucoup de sensibilité, les accessoires et la robe sont de couleurs vives.


Un rouleau" la chaumière du lac fan " encre couleur sur soie. La chaumière du lac Fan renvoie dans la réalité au berceau familial et à la demeure du mécène, la peinture se déploie de  pavillons en plans d’eau, ce qui fait que le regard se promène empruntant galeries , ponts, sentiers, il se pose sur la nage du canard , sur le vol de la grue, l’unité visuelle tient à  la couleur  qui peut-être considérée comme une réinterprétation du genre du paysage en vert et bleu, juxtapositions de couleurs des feuillages des arbres que par le vert sans trait de contour  pour dépeindre nénuphars et lotus qui ponctuent la surface de l’eau

 

Ren Xun1835-1893 "Portrait de Wu Dacheng et de sa collection d’antiques" Wu Dacheng, haut fonctionnaire et érudit originaire de Suzhou. Le lecteur du rouleau découvre dans un premier temps le portrait de Wu Dacheng entouré de sa collection de bronzes, second temps on découvre les objets et leurs inscriptions dont les empreintes ont été relevées au moyen de la technique de l’estampage encré. Wu Dacheng fait réaliser 3 rouleaux de ce type. Ce rouleau est un témoignage et permet de découvrir les collections d’antiquités que pouvaient posséder les collectionneurs œuvres de proximité ou beaucoup plus lointaines.

shanghai ren xun wu dachen


Les collections de bronzes antiques 

 Dans l’histoire de la pensée de l’art chinois les antiquités occupent une place majeure, si  la référence des maitres du passé ou le style antique joue un rôle important dans le discours sur l’art ou la littérature, elles ont fait l’objet  d’interprétations renouvelées au fil des siècles. C’est sous l’époque des Song (960-1279)  période de la découverte des vestiges de l’antiquité, vaste mouvement du retour au passé.

L’épigraphie, dont les implications étaient aussi bien rituelles, politiques qu’historiques, émerge comme un des domaines de recherches privilégiés des lettrés.

En Chine,  l’épigraphie est désignée par le terme Jinshi Xue  ou étude des métaux et des pierres, cette dénomination évoque les vases de bronze, les stèles en pierre qui constituaient les principaux vestiges de l’époque.


La technique de l’estampage encré :

Procédé de reproduction permettant de prendre, à l’encre et sur papier, l’empreinte négative d’un motif (inscription ou figure) gravé en entaille ou en relief sur un support de bois, pierre, jade, brique, bronze. Il existe différentes technique, dont l’une à sec : on utilise ce procédé lorsque l’œuvre à reproduire présente  une surface très irrégulière, ou dont le graphisme est brouillé (stèle endommagée) ou lorsque le support est d’une nature fragile tel que le jade, ou que le motif est subtil (ciselure d’un bronze), cette technique s’impose également sur le support bois si il est recouvert de laque ou peinture. La méthode à sec requiert un papier extrêmement fin et très résistant, que l’on applique sur le support en le pressant de la paume. L’encre en Chine qui se présente sous forme solide est directement maniée à la main et frottée sur le papier d’un mouvement semblable à celui du pinceau. Pour ce travail on utilise des pains d’ encre spéciaux,  ronds  et plus mous  que les bâtons d’encre ordinaire.  

 

L’estampage  encré, est traditionnellement utilisé pour relever les inscriptions portées  sur les stèles  et les bronzes ; a été adapté vers le début XIX eme pour reproduire des objets en trois dimensions. Ces estampages composites  se nomment quanxing  car ils décrivent la totalité de la forme de l‘objet.

Ils nécessitaient une grande maitrise technique étaient l’œuvre de spécialistes qui imprimaient parfois leur sceau sur l’œuvre.  

 

 

Autres œuvres de l’artiste :

"La cueillette des champignons d’immortalité "influencé par son frère, sa renommée en souffrait et de celle de son disciple. Sa palette est plus restreinte que celle de son frère, les traits du visage du personnage sont raides, les volutes  décoratives très simples.

 «  Lettré assis sur la motte de bananier »  fuyant la chaleur estivale, un lettré  est assis dans un coin de jardin  sur une natte de bananier. Le bananier est le symbole Bouddhique de l’impermanence  et de l’instabilité de l’âme, puisque l’homme à l’instar de la plante qui n’a pas de tronc n’est qu’un assemblage d’agrégats  et ne possède pas d’âme immuable. Pour le sage qui prend conscience, la plante symbolise  la condition humaine idéale de pureté et de désintéressement.

Ren Yu1853-1901, fils de Ren Xiong, il suit l’enseignement de son oncle au décès de son père. L’artiste est proche des compositions de ses ainés (Fleurs et oiseaux) mais  il peint également de nombreux paysages se démarquant de la tradition familiale, ainsi l’artiste fait preuve de nombreuses variétés de style, parallèlement à des paysages monochromes.

"Temple solitaire dans une montagne à l’automne ", l’œuvre se distingue par la couleur propre à l’artiste, la peinture s’organise autour d’une ligne  sinueuse en s, la profondeur est suggérée  par un ensemble de diagonales construites les unes sur les autres, chacune en retrait de la précédente, renforcée par la couleur rouge des arbres  nous sommes en automne, un temple bouddhique dans un coin reculé de la montagne il est partiellement caché par les arbres, recevant les rayons du soleil vespéral. L’atmosphère de cette œuvre est suggérée par un poème  de Wang Wei évoquant des éléments qui complètent le paysage peint.

« Ne sachant où trouver le monastère des parfums.

Je m’avançai longtemps entre les crêtes embrumées.

Sous les troncs séculaires aucun passant sur le sentier.

De quelque part au fond de la montagne  un son de cloche.

Une source bruissait, étouffée par la route abrupte.

Le soleil apparut, refroidi par les sapins verts.

A l’approche du soir, dans l’anse calme de l’étang.

Un moine recueilli domptait  le venimeux dragon »

 

 Les rouleaux facilitent le transport des œuvres afin de les montrer et de  faire des échanges.

 Tous originaires de la région de Xiaoshan. Deux siècles plutôt cette région était celle du peintre Chen Hongshou.

 

A la recherche des stèles anciennes :


Zhao Zhiqian 1829-1884.

Sa vie fut traquée par les conflits de son temps. Né dans la ville de Shaoxing  dix ans avant la première guerre de l’opium (1839-42). Il grandit au cœur d’une région qui va devenir l’un des principaux théâtres d’opérations de l’insurrection des Taiping (1850-1864) , Adjoint à Mao Zi en qualité de secrétaire, le jeune Zhao Zhiqian vit pendant près de 10 ans au gré des affectations de ce fonctionnaire qui participe à la défense de la Province du Zhejiang. Son poste lui permet de séjourner dans différents lieux dont à Hangzhou, lieu ou son compagnon trouve la mort. A la suite de cet événement l’artiste va traverser une période d’errance qui le conduit jusqu’à la ville de  Wenzhou et gagne la province de Fujan en 1862.  Au cours du voyage il apprend que son épouse et sa fille  ont succombées à la maladie. Il prend le surnom de Bei’an (cloitre du chagrin), nouvelle dénomination qui donne lieu à la création d’une série de sceaux dont les inscriptions au ton très intime, érigent l’art sigillaire et une forme d’expression du moi souffrant.


L’art de la gravure des sceaux :

L’art de la gravure des sceaux est une composante majeure des beaux-arts chinois. Au commencement le sceau servait de signature ou de signe d’autorité, son usage s’est propagé à toute la société  et dans une grande partie de l’Asie.

L’art de la gravure des sceaux est préservé au sein de la société des graveurs de sceaux de Xiling (province de Zhejiang, centre) fondée il y a un siècle,  il existe une centaine d’autres institutions spécialisées.

Le dessin en priorité est tracé  sur papier, puis gravé à l’envers dans la pierre à l’aide d’un couteau. L’art de la gravure exige la maitrise de la calligraphie traditionnelle, une grande virtuosité, l’artiste ne disposant que peu d’espace, où chaque courbe, chaque épaisseur de trait compte. Les motifs très divers, sont le fruit de l’imagination  et de la culture de l’artiste. Instrument de calligraphie et de peinture, le sceau est une œuvre d’art à lui seul. Il exprime les conceptions de toute une culture sur l’homme, de la nature.

"Demeure de l’école philologique des Han "

Ce  cachet est typique  de studio dont la tradition remonte aux Tang (618-907). Les lettrés nomment leur bibliothèque et font graver des cachets portant ce nom. Prince de vie, image poétique, pièce majeure de leur collection, inspirent la dénomination d’un salon, d’un pavillon, d’un belvédère, d’un ermitage ou bien d’une galerie.

Ici la référence aux philologues Han (206 avant JC à 220 après JC) marque un intérêt pour les tendances montantes.

" Académicien de la Chambre ". La légende n’est pas celle d’un sceau officiel, mais annonce la dignité de son  propriétaire dans une formulation  archaïque.

Autres  œuvres de l’artiste :

"Calligraphies sigillaires et de chancellerie", polyptyque composé de quatre calligraphies montées sur forme de rouleaux, l’artiste créa de nombreuses créations de ce genre dans les années 1869.  Il s’agit ici de quatre calligraphies réalisées dans les quatre principaux types d’écritures : sigillaire, chancellerie, régulière et cursive. L’œuvre se présente comme un  dialogue entre l’écriture sigillaire et l’écriture de chancellerie, deux types  de graphies qui occupent une place centrale dans les recherches du mouvement épigraphique dont l’artiste fut un des  principaux représentants.

shanghai zhiqiuan

"Pivoines ",  cette peinture évoque le printemps, la saison se manifeste  non seulement par la présence des pivoines, mais par la force  par la force avec laquelle  les branches chargées de bourgeons émergent du feuillage.Cet élan vital est souligné  par la composition qui oppose les rochers aux végétaux, formant une masse colorée, au coin supérieur laissé en réserve. Cette manière de structurer  l’espace est souvent utilisée  dans le genre de la peinture de fleurs, elle met en valeur la calligraphie et le sceau de l’artiste.

"La falaise aux  livres empilés ", cette attire l’attention par son sujet, il s’agit du site naturel de la région de Fangshan, c’est une curiosité géologique. Le flan de la montagne est percé de grottes dont les parois suggèrent des livres empilés.

"Antique et chrysanthèmes", cette œuvre nécessite deux techniques  distinctes : l’estampage et la peinture.

 

La tentation de la vie retirée :

Xugu  1823-1896

 Moine bouddhiste et peintre itinérant Xugu est l’un des artistes les plus originaux de Shanghai son œuvre est difficile à classer ou à rattacher aux courants de l’école de Shanghai. Il a passé sa jeunesse à Yangzhou. Il fut officier pendant quelques années avant de devenir moine bouddhiste participant guère à la vie religieuse de la communauté monastique, manière d’échapper aux charges officielles  pour pouvoir se consacrer à sa vie artistique, pratique courante en Chine depuis plusieurs siècles. De 1852 à 1866, il voyage beaucoup entre Yangzhou, Suzhou et Shanghai il entretien d’étroites relations avec les artistes de cette ville et personnalités  importantes des milieux artistiques tel que Zhang Mingke. Il peint des sujets  traditionnels des lettrés ; il est capable d’adapter différentes techniques, il peint des scènes de la vie quotidienne. Ses miniatures sont recherchées par les riches mécènes de Shanghai

"Paysage " c’est dans ce domaine qu’il exprimait le mieux ses techniques du pinceau et de l’encre. Dans l’œuvre présentée il s’agit de quelques maisons dans un paysage montagneux, de grands arbres, sur les rives, un cour d’eau ou un lac, les sommets sont être dans le brouillard et semblent ainsi s’éloigner. Composition équilibrée, joue sur le contraste entre les zones couvertes de maisons et arbres, les vides l’eau et la brume du ciel. Sa technique est sèche et franche, énergie dans le pinceau.

"Paires de sentences  parallèles en écriture cursive ", dans sa calligraphie on voit sa personnalité, les touches sont maitrisées et expressives, généralement exécutées à l’aide d’un pinceau  très sec, présentant un jeu puissant de traits foncés et de traits légers, ce qui donne une harmonie forte et tranquille. Dans les deux textes présentés , les caractères tracés dans une écriture cursive qui peut se rapprocher d’une écriture régulière, cela donne une impression d’équilibre lent et pesant.

 

" Poissons sous les frondaisons ", cette œuvre représente des poissons rouges  qui nagent sous les frondaisons d’un saule. Vus sous un angle inhabituel, presque à la verticale, ils paraissent plats et semblent lever les yeux en l’air, comme si ils observaient le spectateur. En réalité ils regardent le sens de leur déplacement ce qui donne à la composition une impression de mouvement, de vie. Ces deux poissons sont habillement esquissés à l’aide de quelques touches d’encre, deux autres sont colorés en rouge et orange, note de gaité. Nous sommes au printemps les feuilles de saule sont en bourgeons, les branches entremêlées rehaussées  de vert et jaune.

"Album aux motifs végétaux et animaliers"  les encres utilisées sont de couleurs différentes

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" Album de paysages et de  personnages ", création originale de l’artiste par la représentation des personnages, l’application de la couleur et le maniement du pinceau. Cet album  est qualifié de nouvelles et de moderne. Le sujet : un personnage tient une longue perche sur un pont en bois, de grands traits esquissent le pont, les hachures désordonnées d’encre dans les tons bleutés (très expressionnistes) dépeignent les marais dans l’inscription en haut du tableau : (Sans me presser, je franchis le pont en bois, en regardant dans le vide : un plan d’eau  automnal, je m’avance à travers les marais) quelques taches d’encre font le contrepoids au vide relatif au coté droit. A l’horizon des montagnes dans la brume, les personnages sont modelés.


 Du portrait du lettré à la peinture de la vie moderne : 


La peinture de personnages fait partie des trois spécialisations d’un peintre chinois.

Au XVIII eme siècle les portraits étaient exécutés selon une technique minutieuse de contours à l’encre, remplis ensuite de couleurs et d’or, soit dans une touche plus expressive et spontanée, à l’encre noire avec des rehauts de couleurs.

La première technique était associée aux peintres professionnels et aux peintres de cour, dont le but était de plaire au public. Les sujets de belles dames, portraits de leurs maitres, avec toutes les marques de leurs richesses.

 La seconde pratiquée par des peintres lettrés qui cherchaient à créer une ambiance, exprimer des sentiments ou des traits de personnalité de leurs sujets. Les sujets étaient plutôt des personnages célèbres du passé, des érudits ou des artistes contemporains qui incarnaient les vertus du  lettré : grande culture,  un goût pour la littérature, pour l’art.

Techniquement : les personnages étaient exécutés relevaient  de la tradition, en s’appuyant sur la modulation  linéaire des formes et des surfaces en utilisant des touches  de différentes tonalités et épaisseurs pour dessiner les traits du visage et les draperies des figures. Le résultat bidimensionnel  sans relief, nécessaire pour exprimer la personnalité  ou l’identité du modèle. Des symboles tels que vêtements, éléments de  paysages, certains types de plantes, de meubles venaient accompagner les personnages pour donner une atmosphère détendue quelque fois  les élégantes rencontraient les artistes.


Wang Su1794-1877 "Portrait de Bao Shichen ", souvent le portrait était associé à un anniversaire, considéré comme une forme de longévité dès lors que le sujet avait atteint 60 ans. Forme de respect par l’artiste.

Qian Huian 1833-1911, peintre de personnage célèbre à la fin  de la dynastie Qing,

" la leçon de lecture " représente un érudit,  libre de charges officielles, vit pauvrement reclus dans une hutte en chaume, occupant ses loisirs à lire et en buvant du vin (vision courante  dans la littérature  et dans l’art chinois), c’est aussi le thème  de l’inscription du tableau, il semblerait que cette œuvre ait été créé pour illustrer un poème.

"En versant du thé, en nettoyant la pierre à encre" ambiance détendue et oisive, c’est ce que décrit l’inscription en haut du tableau, l’érudit trouve son plaisir dans la tasse de thé que l’on vient de lui verser comme dans la pratique de l’écriture et de la peinture, l’homme est appuyé contre la balustrade  de son atelier situé au bord de l’eau, deux jeunes serviteurs, l’un fait bouillir l’eau pour le thé, l’autre lave la pierre à encre dans la rivière.  Certains aspects du style et de la technique picturale   restent traditionnels, cependant on décèle quelques influences nouvelles, présentes dans la peinture chinoise depuis le milieu de la dynastie Qing, on assiste à la hiérarchie des proportions, ici on peut observer que les serviteurs sont plus petits que le maitre (trait classique des vieux portraits chinois), la perspective et la création d’un espace illusionniste dans l’étude de l’érudit, par application de principes géométriques et l’utilisation des parallèles sont des éléments nouveaux empruntés aux Occidentaux. Le modelé  du visage de l’érudit est réaliste, convainquant, tandis que les serviteurs sont peu individualisés ils ne se distinguent pratiquement pas l’un de l’autre

shanghai En versant du thé, en nettoyant la pierre à en 


 Wu Youru , mort en 1893 , il fut initié à la peinture très tôt, devenu excellent dans plusieurs genres courants : animaux, personnages, paysages fleurs,, il se concentra sur la technique de la touche minutieuse appelée gongbi, son œuvre fourmille  de détails méticuleusement exécutés. Employé également pour dessiner de lithographies pour illustrer un magazine.  Il se familiarisa avec les méthodes et techniques de peinture occidentale  qu’il appliqua souvent dans ses œuvres picturales et graphiques, il utilisa la perspective linéaire  et les modulations en relief. On peut le voir dans les feuilles de son album "Scènes de la vie féminine " , ce sont des scènes de la société contemporaine de Shanghai, les femmes portent des vêtements modernes, elles ont des activités à la mode elles jouent au billard, font de la confection avec des machines à coudre occidentales, cet album comporte six scènes de la vie quotidienne, ou l’on peut voir les femmes s’adonnant à la musique, entrain de lire, faire des promenades en bateau, on découvre le mobilier, des horloges mécaniques.

shanghai 1

 


Réussir à Shanghai :

Ren Bonian  1840-1896

Ren Yi s’est d’abord appelé Run mais il demeure connu sous le nom de Ren Bonian .L’armée Taiping s’empare de sa ville natale, son père est tué, sa maison détruite, le jeune homme part sur les routes et parcours la région du Jiangnan pour vivre il vend des peintures dans la rue. 1868 il arrive à Suzhou recommandé par Ren Xun et fait la connaissance de deux artistes : Sha Fu et Hu Yuan. Il se concentre sur le portrait  et développe un style personnel, ensuite il part pour Shanghai dans le but de poursuivre sa carrière d’artiste. Shanghai le plus grand port ouvert de Chine de la fin de l’époque Qing, centre international de riches marchands, on y trouve de nombreuses influences étrangères stimulantes.  Le dynamisme économique qui y règne est favorable à l’emploi, il attire aventuriers,  des célébrités, des personnages en quête de fortune. L’artiste s’installe à Shanghai il est encore inconnu et c’est en observant les scènes de la vie quotidienne, étudier le peuple, cette proximité avec les modes de vies populaires ca avoir des conséquences sur son langage pictural ; 1870 ses sujets de prédilections les fleurs et oiseaux les figures historiques et objets de bon augure, les légendes et croyances populaires. Ses peintures  sur papier adoptent un ton enjoué et coloré. Les œuvres de cette époque sont des tons colorés et vifs la touche est très libre.

Ren Yi ou Ren Bonian " Trois aventuriers " il s’agit de l’histoire de la séparation entre Lu Jing (jeune héros)et Hongfuji (sa servante) un grand tronc divise la composition en deux espaces triangulaires au premier plan Qiuranke s’apprête à partir assis sur son âne noir, il tourne la tête vers les deux nouveaux amis, le couple est partiellement caché dans l’arbre, ils joignent les mains et font un signe à leur protecteur et ami qui les quitte.

" Chat dans les glycines ", l’artiste a peint cette œuvre au printemps 1882, une glycine, sujet très apprécié des peintres du XIX eme siècle pour la maitrise technique qu’exige la représentation de ces fleurs aux longues branches qui retombent en grappes de couleur  violet clair. L’artiste a utilisé la technique dite sans os , le blanc opaque se font avec les pigments bleus et violets ces variations de tonalités donnent vie à la composition, le chat tourne le dos au spectateur sur la droite du tableau, il observe des oiseaux  sous les fleurs, il est confondu dans le feuillage, grâce à la variété des couleurs de l’encre, cette œuvre est rythmée , pleine de vitalité    

"Portrait de Gao Yong "il fut un calligraphe et un peintre très apprécié, collectionneur d’œuvres d’art. Cette œuvre est proche de la photographie, la lumière et les ombres sur le visage de Gao Yong s’associent au profil austère pour donner une forte présence au personnage. Dans cette œuvre on perçoit que Ren Bonian connaît la peinture occidentale.

 

shagai gao yong

" Wenchang  et Guan Yu ", les deux personnages sont en costume d’apparat, ils sont au centre de la composition, Guan Yu le dieu des arts martiaux et Wenchang , dieu de la littérature. A l’époque ces dieux étaient identifiables par leur coiffure, et leurs vêtements et leur expression la par la douceur, l’autre  une certaine austérité. Leur posture rappelle les opéras chinois. Derrière eux un brule parfum, et, sur la table un pot à rouleaux et au dessus-d’eux , l’étoile polaire dans la grande ourse, qui est associée au dieu de la littérature.  

shanghai ren yi


"Album  de fleurs et oiseaux ", il comprend seize feuilles consacrées à diverses représentations de fleurs et de plantes.

 

Du trait de ciseau aux arts du pinceau :

Wu Changshuo 1844-1927

L’instabilité politique et les conflits militaires de la fin du XIX eme siècle et début XX eme rythment l’histoire de la Chine, et vont avoir des répercussions sur la vie de l’artiste. Pendant son adolescence, le conflit opposant rebelles Taiping aux forces impériales gagne la province de Zhejiang, il doit fuir son village, il apprendra plus tard  que sa famille a été décimée, il ne reste que son père, qui est un lettré versé dans la poésie  et la gravure des sceaux ayant passé l’examen provincial, il a eu une influence primordiale sur l’éducation et les inclinaisons artistique de son fils

Wu Changshuo et ses élèves :

"Composition  florale des 4 saisons" ,polyptique  de grande dimension  représente les quatre saisons  à travers un choix de fleurs et de fruits emblématiques. Pour le printemps, les pivoines, pour l’été,  les lotus en fleurs, pour l’automne, les chrysanthèmes et les prunus pour l’hiver. Cet ensemble de peintures, utilise un langage symbolique conventionnel.   Encre et couleur sur papier 1911

"Calligraphie sigillaire, Odes de Qin ", l’artiste fut calligraphe et graveur de sceaux, avant d’être peintre, le polyptique présenté date de 1897il s’agit d’une anthologie  qui réunit quelques-uns des plus anciens textes poétiques de l’histoire de la littérature chinoise.

"Composition florale ", il s’agit de quatre feuilles d’album, le plaisir visuel est évoqué par l’utilisation de la couleur, vive, spontanée. Les couleurs sont changeantes d’une feuille à l’autre, une énergie constante se dégage de chaque feuille.


shanghai

 

Pu Hua1830-1911, l’artiste s’est installée à Shanghai en 1870 et est devenue avec Changshuo "Narcisse et Nandina",  le narcisse ou immortelle de l’eau est associé à la nymphe de la rivière Luo depuis les Song, l’artiste compare la fleur à la beauté et à l’élégance de la déesse, avec la Nandina et le rocher de longévité. Le narcisse symbolise également le nouvel an. La palette est riche avec de forts contrastes.

Ni Tian1855-1919, l’artiste est célèbre par ses représentations d’érudits, de belles femmes et d’icones bouddhiques. "Le jardin de Jingu" le thème du jardin est un exemple de traitement d’un sujet historique, ce jardin servait de lieu de villégiature d’été à un riche aristocrate de la dynastie des Jun de l’ouest appelé Liao Shichong. Le jardin et la villa renfermaient de nombreux trésors, Liao Shichong est assis sur une peau de bête, proche d’un gros rocher sous un arbre, une femme joue de la cithare, l’homme écoute. 

 "Petit portrait de Wu Changshuo à soixante six ans ", œuvre réalisée à quatre mains, Ni Tian a réalisé le cadre naturel qui entoure Wu Changshuo qui est entouré de rochers qui délimitent une alcôve sur le fond de laquelle il se détache, il est sous un enchevêtrement de végétaux.

Wang Zhen1867-1938, il fut entrepreneur, bouddhiste laïc, homme politique, élève de Changshuo , sa composition représente un sage sous un pin , l’arbre symbolise la constance et l’intégrité de l’homme de principe. " Personnage sous les pins "


Extraits du catalogue de l’exposition

Cette magnifique exposition nous présente un éventail d’artistes de l’école de Shanghai, le visiteur est plongé  dans une atmosphère particulière, découverte de la vie en Chine au XIX eme siècle,  les symboles, l’importance de la nature dans la culture chinoise, mais aussi  la continuité avec la tradition picturale chinoise. Délicatesse, finesse, précision du dessin.

A ne pas manquer Musée Cernuschi Paris jusqu’au 30 juin.

 

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2 avril 2013 2 02 /04 /avril /2013 11:01

Eugène Boudin, nait à Honfleur en 1824, décède à Deauville en 1898.

Artiste à être l’un des premiers à saisir le paysage hors d’un atelier, grand peintre des marines, considéré comme le précurseur des impressionnistes.

Son père, marin sur les bateaux faisant la liaison Le Havre-Hambourg.

La famille déménage au Havre en 1835, son père le fait entrer  chez un imprimeur Joseph Morlent, puis chez le papetier Alphonse Lemasle, l’année suivante il évolue comme assistant dans une boutique de papetier-encadreur.

La ville du Havre et son port se développent grâce à de grands travaux d’aménagements, construction d’une nouvelle bourse , du bassin du commerce dès la première moitié du siècle , 1831  la première drague à, vapeur est utilisée, les chantiers de construction se développe avec Augustin Normand ( premier en France a avoir adopté l’hélice pour la propulsion des navires) hélices mises au point par Fréderic Sauvage (mécanicien et ingénieur) en 1835 c’est l’installation progressive de l’éclairage au gaz, 1844 enlèvement des ordures, 1848 c’est l’arrivée du chemin de fer..

1844, Eugène Boudin fonde sa propre papeterie, par son travail il rencontre des artistes de la région notamment Constant Troyon (peintre), Charles Baudelaire, Eugène Isabey (peintre paysagiste), Boudin se met au dessin, encouragé par Millet et Thomas Couture (peintre d’histoire). Il décide de débuter une carrière artistique et suit des cours à l’école municipale de dessin du Havre et se consacre définitivement à la peinture.

1850, il obtient une bourse d’étude grâce au soutien d’Alphonse Karr journaliste, Couture et Troyon. Il part étudier la peinture à Paris pendant trois années.

1851, il étudie la peinture dans l’atelier d’Eugène Isabey, il s’inscrit au Louvre comme élève copiste, il réalise des copies de peintures de maitres pour quelques amateurs, ce qui lui permet d’approfondir son apprentissage.

1855, il adopte un style de vie particulier, l’hiver à Paris, l’été en Normandie à Honfleur, mais aussi en Bretagne à Douarnenez, à Tréboul, à Portrieux il peint les bateaux terre-neuvas.

1857, première exposition à Paris, la même année il vend plusieurs toiles au Havre à une vente aux enchères.

1859, l’artiste expose sa première toile au Salon, "Un pardon de Sainte-Anne-la-Palud ". Il se fait remarquer par ses atmosphères et ses pastels. Ce qui lui vaut des hommages et conseils de Baudelaire. Il est ami avec Gustave Courbet, l’artiste ayant vu une de ses toiles chez un commerçant parisien, il n’a plus qu’un souhait, le rencontrer. Boudin rencontre aussi le peintre hollandais Jongkind et Claude Monet qu’il va  initier à la peinture en plein air, notamment à Honfleur dans la ferme Saint Siméon (ferme du XVII eme siècle) ou se rencontrent de nombreux peintres impressionnistes.

1863, il épouse Antoinette Guédès, il s’installe à Paris et revient vers Trouville dès le début de l’automne, il est proche de Courbet qui lui, se  trouve à Deauville, Monet et Jongkind sont à Honfleur. Boudin fait des séjours en Bretagne, il en profite pour peindre le port de Camaret, l’hôpital Camfrout vu de Douarnenez, l’ile Tristan le matin.

1867, L’artiste rédige un carnet " Notes de voyage en Bretagne " , publication en 1924 au Mercure de France, il y décrit la vie quotidienne passée en Bretagne Hanvec, Le Faou, Rumengol.

Il fait un court séjour à Bruxelles en 1870, à son retour il se consacre aux marines. Il va aussi aux Pays-Bas, visite l’Italie et voyage dans le sud de la France, ce qui lui permet de découvrir les différents  courants du XIX eme siècle.

1874, il participe à la première exposition impressionniste à Paris dans les studios de Félix Nadar. A partir de ce moment il va être considéré comme l’un des précurseurs de ce mouvement.

1881, il obtient la 3 eme place au Salon, avec " La Meuse de Rotterdam".

1886, plusieurs œuvres sont exposées à la grande exposition de New-York organisée par Durand-Ruel.

1889, il obtient la médaille d’or au Salon deux toiles sont exposées : « Un couché de soleil  et   Marine » et les « Lamaneurs » son épouse décède la même année.

1892, il s’installe à Villefranche sur mer, il est  également sacré Chevalier de la légion d’honneur par le peintre Puvis de Chavannes qui l’avait convaincu de rejoindre la société   nationale des beaux-arts.

IL entreprend de nombreux voyages à Venise en quête d’inspiration, cela jusqu’en 1895.

1898, il est à Paris et se sent pas en bonne santé et demande de revenir vers la mer à Deauville il y décède peu de jours après en aout.

L’exposition est présentée par thèmes, elle nous conduit  bien sûr en Normandie, mais pas seulement, le visiteur suit l’itinéraire de l’artiste : la Bretagne, Bordeaux, Paris, Belgique, Pays-Bas, le sud de la France et l’Italie.

Honfleur les premières années :

L’académisme et le romantisme sont en vogue, Bouguereau, Cabanel, Gérôme, commencent à exposer au Salon.  Eugène Boudin refuse ces courants, il préfère le travail sur nature que pratiquent les peintres de l’école de Barbizon, tout en y introduisant quelque chose de nouveau : l’éphémère, tel que : les effets lumineux, les nuages, les mouvements de la mer, la mode. L’artiste va s’imposer comme peintre de l’évanescence.

"Fête dans le port d’Honfleur" 1858


boudin fête dans le pour d'honfleur

 

"Etude de baigneurs et canards" 1854-58

"Navire dans le port d’Honfleur" 1865

"Honfleur" 1885-90

"Falaises et barques jaunes d’Etretat" 1890-91

« Les romantiques ont fait leur temps, il faut désormais observer les beautés de la nature » Boudin


Boudin à la ferme Saint Siméon :

La ferme saint-Siméon est située sur les hauteurs d’Honfleur, l’établissement date du XVII eme siècle. Le lieu est devenu célèbre au XIX eme siècle, car ce fut le lieu de rencontre des peintres, c’était une auberge renommée avec quelques chambres pour voyageurs,  Eugène Boudin y vint régulièrement à partir de 1854, et fit venir ses amis peintres, poètes, musiciens.

En 1862, Monet et Jongkind accompagne Boudin dans ses promenades sur la côte normande et grâce à lui découvrent la peinture de plein air. Beaucoup d’artistes viendront admirer la lumière normande Corot, Courbet, Bazille, Daubigny, Chéret pour les plus connus, les frères Goncourt y viendront également et le musicien Ernest Cabaner.

"A la côte de grâce" 1890

"A la ferme Saint-Siméon " on y voit Jongkind, Van Marcke, Monet et le père Achard (artiste qui appartenait à l’école des paysagistes créée par Corot en 1830). Aquarelle sur trait à la mine de plomb.

 

boudin ferme saint siméon

 

"Le déjeuner sur l’herbe" 1866 


Les vaches, sujet de modernité :

La peinture animalière connaît un immense succès. Boudin inspiré par quelques artistes notamment le Hollandais Potter, Troyon et Rosa Bonheur. C’est une période ou Eugène Boudin à des difficultés à se faire reconnaître, de ce fait il va devenir le nègre de Troyon, qui lui, est surchargé de commandes. Boudin va développer un style original qui va lui permettre de faire des études d’effets lumineux, cela va le conduire jusqu’à la peinture.

"La prairie" 1852

"Vaches dans un pré au bord de la mer" 1880-90

"Honfleur la côte de grâce" 1856


Deauville-Trouville, les plages mondaines :

C’est le duc de Morny le demi-frère de Napoléon III, pilier du régime, (il assura le coup d’état de 1851), ce qui annonce le rétablissement de l’empire.

C’est en 1859, le duc décide de faire assécher les marais qui existent à Deauville, le but en faire une station balnéaire à la mode, les bains de mer sont en vogue. Il dessine lui-même les plans, il fait faire un hippodrome, car il à la passion des courses de chevaux. Les investisseurs se pressent. Construction de nombreux chalets de villégiatures. Boudin lui s’y rend régulièrement, il est proche du lieu, c’est en 1884 qu’il décide de se faire construire une modeste villa appelée " les ajoncs ", ainsi  l’artiste devient l’un des premiers témoins des bains de Deauville, il y admire les beautés du ciel  qui change continuellement.


"Plages aux environ de Trouville" 1864


Pastels et aquarelles :

Les instantanés du bord de mer :

L’artiste dès les années 1860 découvre la venue des élégantes au bord de mer, il est le premier à nous présenter leurs attitudes, la mode, la station en vogue Deauville-Trouville  qui est devenue le lieu ou il faut se montrer.

"Sur la plage" 1860

"Scènes de plage" 1866


boudin scène de plage trouville

 

"Figures sur la plage" 1867

"Les courses à Deauville" 1866 graphite et aquarelle.


Les scènes de plage d’Eugène Boudin :

L’artiste créé  un genre nouveau les scènes de plage

« J’ai fait des plages où l’on pourra trouver, sinon un grand art, d moins une reproduction assez sincère du monde de notre époque » Boudin

Il élabore ce genre de scène à partir des années 1860, rappelant l’imaginaire hédoniste de Watteau (le pèlerinage à l’ile de Cythère) tout en le modernisant.


"Concert au casino de Deauville" 1865


boudin concert au casino

 

"Je ferai autre chose mais je serai toujours le peintre des plages " Eugène Boudin


"Plage à Trouville" 1875

"Scènes de plages" 1869

 

"Ciels" 1869

boudin-ciles 1869


"Plage a marée basse" 1867

"La jetée de Trouville soleil couchant"  

 

boudin Scènes de plages 1869

 

"Plage au soir" 1864

"Plage trouville à l’heure du bain" 1865

 

Entre ciel et mer, les beautés météorologiques, Baudelaire s’arrête sur le travail de Boudin :

La Normandie, un atelier grandeur nature, formidable réservoir de motifs, les éléments naturels offrent une épuisable source d’inspiration. : La splendeur changeante des ciels, les tempêtes, la luminosité, le gris de l’eau, les prairies très vertes, les animaux, l’épanouissement des loisirs, la bourgeoisie investie dans des villas.  Le train permet aux artistes parisiens de se déplacer depuis la gare Saint Lazare, la pâte picturale est transportable, ce qui permet de peindre en plein air, tous les éléments sont réunis.


"Trouville", 1891

Le traitement des ciels les couleurs changent, tantôt sombre ou bien ouaté de quelques nuages blancs.

"Etude de ciels" 1855-62


boudin ciels


"Etude de ciel le Havre depuis Honfleur" 1855-62

"Honfleur l’entrée du port" 1855-62

"Rivage" 1858-69, "Rivage et ciel" 1888-92, "Rivage" 1888-92

 

Le roi des ciels :

Baudelaire s’est extasié devant les études de ciels « J’ai vu , à la fin, tous ces nuages aux formes fantastiques et lumineuses, ces ténèbres chaotiques, ces immensités vertes et roses, suspendues et ajoutées les unes aux autres, ces fournaises béantes, ces firmaments de satin noir ou violet, fripé, roulé ou déchiré, ces horizons en deuil ou ruisselants de métal fondu, toutes ces profondeurs, toutes ces splendeurs, me montèrent au cerveau comme une boisson capiteuse ou comme l’éloquence de l’opium » Baudelaire

La mère de l’écrivain demeurait à Honfleur.


"Anvers" 1871

"Le port de Bordeaux vue des quais des chartrons" 1874

"Portrieux" 1873


Les itinéraires  d’Eugène Boudin à la recherche du nouveau motif :

L’artiste aime voyager, à travers la France et l’Europe. Trouville-Deauville, sont capitales dans son œuvre, Honfleur  qu’il affectionne particulièrement et  le Havre, l’artiste rend hommage à la ville, il y a grandi, à Berck, il y peint la vie quotidienne, une vie d’une bouleversante intimité, Paris Boudin y passe  ses hivers, La Bretagne, le marché du Faou, il y trouve un charme particulier dans cette région. Boudin va à Bordeaux en 1874, trouve qu’il y a trop de voitures, il n’aime pas les quais, pourtant il y peint le port, I l se rend dans le sud de la France en 1892, Villefranche, Beaulieu, Antibes, il y trouve la lumière il est séduit par la clarté des ciels. L’artiste va en Belgique, Rotterdam,  il dit : c’est ma seconde patrie, Venise en 1895, sur les pas de Guardi, il y apprécie l’atmosphère unique au monde. 

"Une corvette russe dans le bassin de l’Eure, Le Havre" 1887

"La Meuse à Rotterdam" 1881


boudin- la meuse à rotterdam

 

"Traitement du ciel" 1881 (gris, bleu, blanc).

"Coup de vent devant Frascati, le Havre "1896

"Ciel et mer, un phare"

"Marée basse, à Saint Vaast la Hougue" 1890

"Entrée du port de Trouville, marée basse" 1888


Vue vision poétique du quotidien, Berck, Trouville :

 L’artiste s’attache aussi à faire découvrir la vie quotidienne des habitants, la pêche, les laveuses, l’intérieur des habitations, le  marché de Trouville,  la campagne, les paysages, les dunes de Berck que l’artiste admire.


"Le pont de Deauville" 1883

"Pêcheuses sur la plage de Berck" 1881

"Laveuses" 1885-86


boudin- les laveuses

 

"Coin de ferme, environs de Dunkerque", 1889

"Marché au Faou" 1865-67

" Femme et enfant, dans un intérieur breton " 1865 aquarelle.


De Monet à Boudin, histoire d’une réattribution : 

Entre Boudin et Monet une grande amitié et une estime. Boudin fut son professeur. Monet a écrit son éternelle reconnaissance.

Boudin est aux origines des cathédrales, il travaillait et retravaillait le même motif, multipliant les retranscriptions  à l’aquarelle à l’huile pour saisir, devant un sujet donné, les changements de lumière et d’atmosphère, en modifiant un point de vue pour expérimenter angles et cadrages. Nous avons un exemple avec Abbeville jour et nuit à l’exposition.

"La plage de Berck, marée haute" 1875-80

"Pas de Calais "1877

"Deauville "1868

« Je considère Boudin comme mon maître » Monet

"Abbeville" 1884

"Abbeville de nuit", 1884

"Marée montante Deauville" 1894

"Deauville" 1888

"Le clocher Sainte-Catherine à Honfleur", 1897 (cette toile était attribuée à Claude Monet, et reconnue aujourd’hui pour être d’Eugène Boudin).


boudin clocher honfleur

« Je dois tout à Boudin et je lui suis reconnaissant de ma réussite » Monet

 

La lumière du sud, les derniers voyages :

 1895, Boudin se rend à Venise sur les traces de Guardi, il admire chez l’artiste l’habilité prodigieuse et la légèreté.

Sa palette est plus intense et raffinée, la nature plus transparente et sa touche retrouve sa souplesse.

"La ponte du Raz "1897

"Villefranche, le quai" 1892

"Beaulieu, baie de Saint Jean" 1892

"Antibes, les fortifications, effets de jour "1893


boudin antibes

 

« Ah ! Ce fut pour moi une inoubliable volupté de l’œil que ce voyage » Eugène Boudin

"Venise, la douane et la Salute" 1895


boudin salute

 

"Le môle, Palais Ducale, la tour, vue prise de San Georgio" 1895

"La salute, la douane ; le commencement du grand canal" 1895.

L’artiste disait « Tout ce qui est peint directement et sur place a toujours une force, une puissance, une vivacité de touche que l’on ne retrouve plus dans l’atelier »

Quelques extraits du petit journal

Très belle exposition, l’artiste sait nous séduire par ses sujets éphémères, mais aussi par les attitudes de la population, les ciels changeants, les couleurs de la  mer, il nous décrit le modernisme de sa région la Normandie, très en  vogue à son époque. 

Musée Jacquemart André jusqu’au 22 juillet Paris

 

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1 mars 2013 5 01 /03 /mars /2013 15:46

Noëlla Pontois nait le 24 décembre 1943  à Vendôme. Elle débute la danse à l‘âge de 9 ans, sous le conseil de son médecin, la trouvant trop fragile.    

1953, Elle entre à l’école de danse  de l’opéra de Paris,

De 1953 à 1960, elle découvre l’ambiance de la Comédie française. Elle est tout à tour "Amour" dans Tannhäuser, et les   Indes Galantes, "Négrillon" dans Faust et Aïda, puis "Ange" dans le Martyr de saint Sébastien.

1960 elle rejoint le ballet de l’opéra            

Elle est 1er quadrille en 1962, 

 Coryphée en 1963, elle fait ses débuts dans les grands pas de deux en compagnie de Patrice Bart

 Elle est nommée Sujet en 1964.

1965, premiers rôles de soliste dans le pas de deux des "Vendangeurs" avec Gilbert Meyer, le pas de quatre du lac des cygnes, Roland Petit créé pour elle un pas de deux dans "Adage et variations". Le prix René Blum lui est décerné.   

1966, elle est promue première danseuse, elle remplace Christiane Vlassli au pied levé dans "Arcades" aux cotés d’Attilio Labis. Elle est invitée au Festival London ballet, elle y remporte un grand succès dans "La belle au bois dormant" aux cotés de John Giplin. Elle participe aux créations au  ballet-studio de Michel Descombey.

1968, elle est  nommée étoile, lors d’une représentation de "Giselle", son Prince Albrecht est Cyril Atanassof. Elle obtient le prix Pavlova.  Rudolph Noureev invité à l’opéra de Paris la choisit comme partenaire pour le pas de deux de Casse-noisette.  

 Elle est considérée comme la plus romantique des étoiles de l’opéra.

Elle a dansé avec les plus grands interprètes : Cyril Atanassof, Patrick Dupond, Michael Denard, Jean-Pierre Bonnefous, Rudolf Noureev, Mikhail Barychnikov, Fernando Bujones, Jean-Pierre Franchetti, Serge Peretti, Jean-Yves Lormeau, Laurent Hilaire, Manuel Legris, Eric Vu-An, Charles Jude, Georges Piletta, Rudy Brians, Deny’s Ganio,  Peter Schaufuss.

Elle a travaillé  avec les plus grands chorégraphes : serge Lifar, Roland Petit, Maurice Béjart, John Neumeier, Serge Golovine, Hans Spoerli.

Elle a interprété tous les rôles du répertoire classique : Giselle, La belle au bois dormant, Ivan le terrible, Spartacus, Roméo et Juliette, Apollon et Musagète, Don Quichotte, Le loup, L'après-midi d'un faune, Raymonda, Coppélia, Sylvia, Le bourgeois gentilhomme, Les mirages, Notre-Dame de Paris, La sylphide, Etudes, Casse-noisette, La Bayadère, Le songe d'une nuit d'été, Le lac des cygnes............

Elle a dansé sur toutes les scènes du monde, elle a posé pour des peintres, des publicités.

Sa carrière se termine à l'opéra de Paris en 1983, avec "Raymonda".

De 1998 à 2007, elle est professeur à l'opéra de Paris

 

 

L’exposition présente le reflet de la carrière de l’artiste, de nombreuses photos immortalisent ces grands moments de rencontres avec les chorégraphes, des films nous montrent le travail avec ses nombreux partenaires. des articles élogieux  illustrent la presse de l’époque. Des photos plus intimes de son enfance, avec sa fille Miteki,grande complicité entre mère et fille (elle a été danseuse à l’opéra) . Pour terminer l’exposition un  lieu plus intime sa loge. 


Au rez-de-chaussée, "le dôme", est consacré à l’étoile, ses costumes tutus brodés, robes, dévoilent les grands rôles interprétés,  la belle au bois dormant, le lac des signes, Sylvia, Roméo et Juliette, Giselle,Raymonda, Don Quichotte,le Corsaire et bien d’autres…………..

 

pontois costume don qui

 

Quelques portraits par Michel Lidvac, des articles de presse, une vidéo montre l’artiste dansant.

Autour du dôme,  des affiches de ballets, des revues de presse, des photos dédicacées.

Des récompenses : le grand prix de la danse obtenu en 1981, Ordre national de la légion d’honneur en 1975, Ordre national du mérite en 1978, et commandeur et officier des arts et lettres.

 

Quelques marches nous conduisent aux étages supérieurs en égrenant les dates des ballets dansés par l’artiste.


Dans "la galerie" : De nombreuses photographies familiales : son  enfance,sa fille Miteki  Kudo  (l’artiste a été mariée avec le danseur japonais Daïni Kudo).

La présentation est originale, les photographies de ses débuts sont  dans une grande "boite", de ce fait le visiteur , est dans une ambiance plus intime.

Un autre thème : les grands rôles de sa carrière.

pontois le lac

dans le Lac des cygnes.


" Giselle" :

Une vidéo : Noëlla danse Giselle en novembre 1968 avec Cyril Atanassof , des costumes, des photos  de ses différents rôles dans ce ballet et  ses partenaires ; Michael Denard, Patrice Bart,, Manuel Legris, Noureev, Jean Guizerix.  

pontois giselle

 

L’étage suivant nous conduit au" foyer", sur le palier , une statue il s'agit du " Génie de la danse" de Carpeaux.

A l'intérieur du foyer, nous retrouvons  l’ambiance feutrée  de l’opéra.

De nombreuses photographies  :

Autour de Coppélia avec Serge Perretti en 1973, Casse-noisette avec Rudy Bryans en 77, répétition du loup avec Jean-Pierre Franchetti.

Don Quichotte avec Michael Baryschnikov en 1975, Giselle avec Vassiliev à la Scala en 1984, Afternoon of a faun avec Noureev en 74.

Giselle avec Manuel Legris en 93, Sylvia avec Eric Vu An en 88, dans Don Quichotte, première de la Sylphide avec Cyril Atanassof  en 72, Répétition d’Ivan le Terrible en 76

 

De nombreux articles parus dans toute la presse française et étrangère dans les années 70 . 

Des petits films montrent des extraits de ballets, interviews

Roméo et Juliette avec Mickael Denard en 83, Apollon Musagète, extrait du grand échiquier avec Patrick Dupond  dans Don Quichotte. Le songe d’une nuit d’été avec Jean-Yves Lormeau 82, Les Mirages avec Patrice Bart, Don Quichotte avec Fernando Bujones, un article paru dans France Soir en mars 81 par Jacqueline Cartier en 77, Roland Petit en 75, répétition de serais-ce la mort avec Maurice Béjart, répétition avec John Neumeier pour le songe d’une nuit d’été, répétition de Don Quichotte avec Noureev en 81.

pontois noureev

 

Reconstitution de la loge de l'artiste, lieu intime : quelques accessoires : diadèmes, éventails, sur les murs, dessins à la sanguine et lithographies de Paul Collomb représentent l’artiste, des chaussons usagés, sur une coiffeuse,  une palette de maquillage, et accessoires de coiffure, quelques costumes dans une penderie………………

pontois bayadere

Costume de la Bayadère  

 

Cette magnifique exposition rend un très bel hommage à Noëlla Pontois , à ses partenaires et chorégraphes. Grâce, beauté, élégance.

pontois affiche

A voir absolument si vous aimez l’univers de la danse et de l’opéra.

Jusqu’au 29 mars à Eléphant Paname Paris

 

 

 

 

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1 février 2013 5 01 /02 /février /2013 17:15

Maxim’s

Célèbre établissement, situé 3 rue Royale, proche de la place de la Concorde à Paris

Au XVII eme siècle, l’immeuble appartenait au cardinal Richelieu, dans les années 1880, c’est une famille italienne de glaciers qui s’y installe, par la suite l’établissement devient un bistrot pour cochers de fiacre.

1893, deux garçons de cafés, travaillant proche  du lieu, décident d’en faire un bar-glacier et de donner le nom de Maxim’s.

18 mai 1893, jour du prix de Diane, Arnold de Contades (jeunesse dorée de l’époque) et la comédienne Irma de Montigny viennent dans l’établissement. Ce fut le début d’une clientèle mondaine et élégante, ainsi le lieu devient mondain, le tout Paris de la belle époque s’y presse dont Marcel Proust.

  (Les lieux incontournable de l’époque : Maxim’s, le bois de Boulogne et Deauville, lieux qui permettaient de consacrer un artiste, un écrivain).

C’est le restaurateur de l’établissement qui rachète Maxim’s à son propriétaire. Il fait venir les artistes en vogue de l’école de Nancy et  Louis Marnez pour redécorer l’établissement, notamment la célèbre verrière dans le style Art Nouveau, à l’occasion de l’exposition universelle de Paris en 1900 : fresques murales marouflées, bois d’acajou, miroirs biseautés, feuillages et ornement en bronze et cuivre. Pour l’événement le maitre d’hôtel sollicite les courtisanes, des chambres d’amour sont créées, des plats portent le nom de quelques célèbres courtisanes, ainsi les grandes fortunes, têtes couronnées accourent dans l’établissement.

1932, changement de propriétaire, les clients sont sélectionnés, ils doivent porter l’habit et l’on favorise une clientèle fortunée. On y rencontre la Belle Otéro, Marcel Proust, Feydeau, Marcel  Bugatti (arrière petit fils du sculpteur Luigi Bugatti), Edouard VII, Mistinguett, Tristan Bernard, Cocteau, Sacha Guitry et bien d’autres………….L’orchestre est animé par Ben Harri.

Pendant l’occupation allemande l’établissement est réquisitionné et tenu, par le chef Otto Hoscher et devient restaurant privilégié des officiers allemands, le maréchal Goering y dina en 1940. Après la libération, les grandes figures du cinéma prennent le relais et ne manquent pas de se montrer Marlène Dietrich, Onassis et la Callas, Martine Carol.

C’est dans les années 50 et 60 que le restaurant devient le plus célèbre et d’une qualité remarquable, sous la direction de Louis Vaudable à partir de  1946.  

Dans les années 80 racheté par Pierre Cardin, c’est le jet set qui fait son apparition. Les trois étages de l’établissement sont transformés en un musée de l’Art Nouveau.

Maxim’s restera toujours un lieu d’exception, sa décoration y est remarquable tout l’art de l’école de Nancy y est représenté.

Majorelle, Gallé, Tiffany, Massier, Lautrec, Gaillard, Guimard………….


images

Quelques marches, nous sommes dans le musée de l'Art Nouveau.

Pour débuter l'exposition, quelques photos d'hôtels : le grand hôtel de Caboug, ceux de Trouville et d'Evian, Marcel Proust s'y rendait régulièrement. le mélange de ces trois établissements aurait inspiré l'auteur "d'A la recherche du temps perdu"dans sa description de Balbec. 

 

Nous sommes dans L’appartement de la dame de chez Maxim’s, richement décoré,

Mobilier  Majorelle, lampes de Gallé et Tiffany.

 Les photos exposées sont de Nadar, quelques tableaux représentent l’univers de Marcel Proust :

D’Antonio de la Gandara (1861-1917) artiste peintre, dessinateur et pastelliste français. Un tableau représente la place de la Concorde,  tout près, la Madeleine, lieux fréquentés par  l’écrivain.

 

Une photo de l’écrivain à l’âge de 19 ans, il joue de la guitare avec une raquette (il faut aussi remarquer la tenue de l’époque pour aller jouer au tennis).

Marcel Proust rencontre Jacques Bizet au lycée Condorcet. Lors d’un anniversaire, Jacques l’invite chez lui, Marcel Proust est un jeune homme distingué, il est remarqué par madame Bizet (Geneviève Halévy) elle l’invite à participer à ses salons, c’est ainsi qu’il fait son entrée dans le monde.



Un portrait de  Jane Weil, fille d’un agent de change,  mère de Marcel Proust.


  

Deux magnifiques robes sont exposées, dont l’une, toilette du soir en soie ancienne beige, modèle daté de 1885 par le couturier Ollivier Henry (créateur de costumes du XVII eme et XVIII eme siècle), une autre d’après-midi turquoise et noire modèle daté de 1875.

En poursuivant la visite, nous allons à la rencontre des personnages de Proust pris comme  modèles  dans son œuvre " A la recherche du temps perdu ".

 

La duchesse de Guermantes, un des  personnages clé , elle est une des reines du Faubourg Saint Germain.

Les modèles :  

La comtesse de Greffulhe (1860-1952) nommée princesse des salons du faubourg saint Germain, très belle, son époux le comte de Greffulhe (famille de banquiers belge). La comtesse organise des  salons et reçoit l’élite parisienne, elle a aidé à établir l’art du peintre Whistler, elle a promu plusieurs artistes, Rodin, de la Gandara, Moreau, Gabriel Foret lui a dédié sa " Pavane ".

 

maxim's- greffulde

 

La Comtesse de Chevigné (1859-1936)  autre modèle de la duchesse de Guermantes, petite fille du marquis de Sade, également très belle, son salon est le plus recherché de Paris. Marcel Proust l’aperçoit pour la première fois au théâtre.

 

maxim's - chevigné

 

Madame Standish (1820-1870, ou Angélique-Léontine-Sabine de Noailles), son époux est anglais, autre modèle de la duchesse de Germantes.


maxim's -sandish

 

La comtesse Potoka (polonaise), née Emmanuela Pignatelli (1852-1930), épouse du comte de Potoki. dans sa jeunesse, elle fut l'élève de Frédérique Chopin, et  amie avec le poète Krasinski.

       

Madame Bizet, née Geneviève Halévy, également modèle pour la duchesse de Guermantes et Odette de Crécy. 

 

maxim's - madame Bizet tableau

 

Dans la pièce suivante une magnifique robe en soie noire recouverte de  perles de jais avec des manches gigot, il s’agit d’une robe d’après-midi, le modèle est daté de 1895 (par Ollivier Henry). Le mobilier de Majorelle, quelques pièces de Massier, dans ce lieu nous rencontrons les modèles d 'Odette de Crécy, demi-mondaine dans l’œuvre de l’écrivain.

 

Laure Hayman, (1851-1932) petite fille du maitre de peinture de Gainsborough, sa mère était pianiste, elle fut très amie avec Proust et modèle pour Odette de Crécy, elle nait en 1851 dans une hacienda de la Cordillère des Andes, nommée la femme en rose.

 

maxim laure hayman

 

Liane de Pougy, (1869-1950)  actrice de Music-hall, amie de Proust, elle l’a inspiré pour Odette de Crécy.

 

maxim- liane de Pougy

Emilienne d’Alençon, (1869-1946)  danseuse de cabaret et courtisane française, demi-mondaine.

La belle Otero, (1868-1965) chanteuse et danseuse de cabaret et courtisane de la Belle Epoque. Elle est née en Galice (Espagne).

 

maxim - la belle otero

Présentation d’un tableau d’Ida Rubinstein par Antonio de la Gandara, danseuse  des ballets russes de Diaghilev et mécène.

 

maxim ida rubinstein

Sur une coiffeuse le nécessaire de toilette de Sarah Bernhardt ainsi que son miroir, elle fut le modèle de Proust.

 

maxim's sarah Bernhardt

 

Louise de Mornand (1884-1963), actrice, modèle de Rachel , amie de Proust et de Saint-Loup.

Un tableau de Toulouse Lautrec Mademoiselle Lucie (Bellanger) ; daté de 1896.

 maxim lautrec

La pièce suivante  est réservée aux modèles masculins rencontrés dans l’œuvre.

Le Baron de Charlus, est le plus dandy des personnages proustiens, élégant et très cultivé.

Les modèles :

Robert de Montesquiou (1855-1921), fréquente de  nombreux salons, il est poète, il a soutenu l’avant-garde de son époque, Mallarmé, Verlaine, Debussy, Fauré, Paul Helleu, Léon Bakst.

Une grande table au centre de la pièce, un bronze représente Robert de Montesquiou, des vitrines  renferment des accessoires  pour homme, une photo de Nadar présente le poète.  

 

maxim's montesquiou

 

Charles Guillaume Fréderic  Boson de Talleyrand-Périgord  ou Le prince de Sagan,(1832-1910), inspire également Proust pour le baron de Charlus et le duc de Guermantes vieillissant.

Constantin Radziwill (1850-1920), inspira Proust pour son personnage du prince de Foix.

 

maxim - constantin


 

Charles Swann : personnage important  de l’œuvre

Charles Haas (1833-1902), homme du monde, il  fréquente les salons littéraires, et est issu d’une famille juive importante du Paris de l’époque. Proust n’est pas un familier de l’homme, mais s’en inspire beaucoup, notamment pour le modèle de Charles Swann.


Robert de Saint Loup : grand lecteur de Proudhon et de Nietzsche, on le retrouve également dans Albertine disparue, le temps retrouvé.

Boniface Castellane (1867-1932), homme politique français, célèbre collectionneur et défenseur des demeures historiques de France, c’est un dandy, il est très élégant et a inspiré Proust pour Robert de Saint Loup

 

Bergotte incarne le romancier-type dans l’œuvre.

Paul Hervieux (1857-1915), romancier et auteur dramatique français, il côtoie de nombreux écrivains et artistes et fréquente les salons.

Anatole France (1844-1924), écrivain français et critique littéraire, choisi par Proust pour le personnage de Bergotte.

Anselme Mortreuil (1878-1930), dandy et ami de Proust. Tableau d’Antonio de la Gardera  

Excellent moment dans l’univers proustien. A ne pas manquer.

Jusqu’au 14 avril,  Maxim’s Paris

 

 

 

 

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11 janvier 2013 5 11 /01 /janvier /2013 10:31

L’histoire et quelques grandes dates de la célèbre maison Van Cleef & Arpels :

Entreprise française de joaillerie de luxe, appartenant au groupe Suisse Richemont. (Groupe spécialisé dans l’industrie de luxe fondé en 1888, par  le milliardaire sud-africain Johann Rupert).

La société nait de l’association d’Alfred Van Cleef avec  son oncle Salomon Arpels en 1896.

1906, après le décès de Salomon Arpels, Alfred Van Cleef et Jules Arpels s’associent, ouverture de la première boutique Place Vendôme à Paris.

1925, Van Cleef & Arpels remportent le grand prix pour la création historique du bracelet aux roses, créé spécialement pour l’exposition internationale des Arts décoratifs et Industriels modernes, qui établissaient la prééminence du   gout du luxe français.

Fin des années 30, la célèbre maison se lance à la conquête de l’Amérique , inauguration de la première boutique à Palm Beach en 1940

1942, Ouverture sur la 5 eme avenue à New York d’une autre boutique. Lors de la seconde guerre mondiale la famille Arpels émigre aux Etats-Unis et s’inspire de la culture américaine.

Le style du XX eme siècle sera d’inspiration française et américaine.

1954, Van Cleef & Arpels proposent une ligne de bijoux plus accessibles, des collections plus ludiques, ayant pour inspiration le style "Cartoon " dans leur boutique de la Place Vendôme.      

1974, Première joaillerie à s’installer au Japon.

1976, la maison lance son premier parfum  " Un Air de first "

1992, Van Cleef & Arpels créént leur première exposition, au musée de la mode et du costume au Palais Galliera à Paris sous la supervision de Jacques Arpels, président de la maison et qui réunit les plus belles créations du bijoutier des années 1920 à 1992

1999, la célèbre maison est rachetée par le groupe Suisse Richemont.

2005, Ouverture d’une  boutique à Dubaï

2009, la maison lance une ligne de parfums comprenant six parfums et nommée " Collection Extraordinaire ".

2010, lancement d’une nouvelle collection de joaillerie lors de la Biennale des Antiquaires appelée "Le voyage extraordinaire de Jules Verne ".

2011, Van Cleef & Arpels ouvre une nouvelle boutique " le temps poétique "  consacrée aux collections horlogères et le savoir faire de la maison.


Les styles de la maison  Van Cleef & Arpels :

Le style floral est très présent au cours des différentes collections de la Maison. Notamment illustré par le clip Pivoine créé en 1937.

arpels pivoine

La danse, Mr Louis Arpels était passionné par cet art, il a illustré de nombreux modèles représentant les fées et ballerines, cette collection reprise par Claude Arpels, qui connaissait George Balanchine chorégraphe et co-fondateur du New York City Ballet. De cette rencontre est né le ballet Jewels. En 2007, la maison a collaborée avec le London Royal ballet pour la commémoration des 40 ans du ballet Jewels, en créant une haute collection de haute joaillerie "Le ballet précieux ".

 

Les oiseaux, la maison a toujours eu très à cœur de retranscrire la nature, notamment par le biais des  oiseaux symbolisant la liberté, le mouvement.


L’amour est au cœur de la fondation même de la maison grâce à l’union d’Alfred Van Cleef et d’Esther Arpels, de nombreux bijoux symbolisent l’amour irréductible avec la création du clip les inséparables en 1920.


arpels inseparables

 

Le voyage, les créations de la maison sont fortement inspirées des nombreux voyages réalisés par les têtes pensantes du joaillier. Certains bijoux sont inspirés de l’Inde, suite aux voyages de Claude et Pierre Arpels qui s’y rendaient  pour aller chercher des pierres précieuses. La maison trouve aussi ses inspirations dans des faits marquants historiques tels que les bijoux inspirés par l’Egypte ancienne et notamment par la découverte du tombeau de Toutankhamon en 1922.

arpels motif egypte

La haute couture, les liens entre la Maison et la haute couture ont toujours étés étroits. Ainsi en témoigne le minaudier véritable accessoire de mode. De nombreuses pièces sont pensées pour rehausser une tenue. Van Cleef & Arpels ont créé un hommage à l’art de la mode, si proche de la joaillerie, cette collection est nommée Couture Van Cleef & Arpels est l’un des cinq joailliers autorisés par la chambre syndicale de la haute couture à défiler durant le calendrier officiel de la haute couture.


Les grandes figures de la maison :

La Duchesse de Windsor

Maria Callas, fut une cliente régulière de la maison. Un clip nommé fleur a été créé pour elle en 1967.

Grace kelly demanda à la célèbre maison de créer sa parure de fiançailles, par la suite la maison Van Cleef et Arpels devient le fournisseur officielle de la Principauté de Monaco. En 1978, la maison créa le diadème porté par la princesse Grâce lors du  mariage de la princesse caroline de Monaco.

L’impératrice Farah Palhavi, dont la maison Van Cleef & Arpels créa  la couronne et un collier d’émeraudes pour son couronnement aussi que les parures des sœurs de l’impératrice. La création de la couronne nécessita 6 mois de travail qui fut réalisé dans la salle du trésor de la banque centrale d’Iran, car chaque pierre devait la propriété de cette dernière.

Florence Jay Gould, femme très importante dans les années 30 et amie de Charles Arpels. Elle est à l’origine de la création de la Minaudière (objet de joaillerie qui remplace le sac du soir)

Marlène Dietrich, célèbre actrice.  Durant les années 30-40, elle  fut à l’origine  du bracelet jarretière dont elle passa commande en 1937.

La cantatrice Ganna Walska, elle était propriétaire du diamant jaune de 96 carats dans les années 30, le propriétaire suivant demanda à la maison Van Cleef & Arpels d’associer à cette pièce unique un oiseau.

La maharani de Baroda passionnée par les pierres précieuses en possédait près de 300 pièces.

La princesse Salimah  Agha Khan, passionnée par les bijoux qu’elle collectionnait dont une parure créée par la maison comprenant un collier transformable en deux bracelets et pendentifs détachables. Cette parure est composée de 745 diamants et 44 émeraudes.

Barbara Hutton, socialiste des années 30, passionnée par la joaillerie, elle collabora avec Van Cleef et Arpels qui créa de nombreux modèles pour cette cliente dont une tiare comprenant pas moins de 22 diamants.


L’exposition est présentée par décennies, un grand nombre de bijoux représentent ces décennies, ils sont exposés sous vitrines et dans des colonnes cylindriques, le visiteur est sous un ciel étoilé, dans la pénombre, seul le bijou est éclairé, très belle mise en valeur des pierres précieuses.

 On peut y admirer les parures ayant appartenues à Grace Kelly, la Duchesse de Windsor, Farah Pahlavi et bien d’autres célébrités.


Les années 1920 :

Période de l’entre-deux guerres. Les années folles font de Paris la capitale des arts, du divertissement et du luxe. L’innovation apportée dans les arts majeurs comme le suprématisme ou néoplasticisme gagnent les arts appliqués et ont une grande influence sur les créateurs de bijoux.

L’art nouveau cède la place à l’art déco dont les lignes sont plus épurées. Dans la joaillerie la flore et la faune laissent la place  au profit de  jeux et  d’imbrications et de géométriques. La Chine, le Japon, l’Orient sont des sources d’inspirations pour les dessinateurs de bijoux.

Les créations de Van Cleef & Arpels mêlent toutes ces influences aux thèmes naturalistes qui perdurent. Le sautoir devient l’un des principaux attributs  de la femme, ainsi que le bracelet souple, et de longs pendant pour les oreilles, les broches font la célébrité de la maison.

Juste après la guerre les harmonies blanches et noires dominaient la joaillerie.  Dès 1920, Sonia Delaunay dans les arts plastiques et André Vera dans les arts décoratifs, prônent un retour à la couleur.

1922, l’attrait pour la civilisation égyptienne est à la mode, le tombeau de Toutankhamon est redécouvert, les décorations intérieures inspirent la maison Van Cleef & Arpels, l’année suivante les figures  pharaoniques représentées agenouillés et de profils sont agrémentées de symboles égyptiens : l’ibis, le scarabée, la fleur de lotus, le sphinx, le dieu Horus, des scènes d’offrandes ou de pêches se déroulent sur les bracelets rubans souples, ou bien sur des broches en, formes de boucles. L’ensemble orné d’une palette de pierres précieuses à dominances rouges montées sur platine.

 Les parures en 1924, se parent de rubis, émeraudes, saphirs. L’atelier utilise la technique de la taille suiffée ce qui confère aux pierres et aux couleurs une sensualité particulière visible sur les bijoux de style égyptiens, elle s’épanouie sur les clips paniers fleuris, oiseaux de paradis, ou sur des bracelets indiens mêlant motifs naturalistes et figuratifs.

Après 1925, la joaillerie blanche est dominante chez Van Cleef & Arpels, créations de nouveaux modèles de broches pouvant se porter sur un vêtement, oiseaux, châtelaines, plumes, des sautoirs sertis de diamants assortis à de larges bracelets à manchette  font leur  apparition  cercles, carrés dessinent ces parures de diamants.

 

Les boites (ou minaudières) et sacs sont précieux dont un dessiné en 1926 par le peintre russe Vladimir Makowsky, il en réalisa plusieurs pour Van Cleef & Arpels, de véritables  tableaux miniatures en marqueterie de nacre d’inspiration médiévale. L’orient, la Chine, le Japon offrent des sources d’inspiration pour de nouvelles pierres ornementales, tel que la nacre, lapis-lazuli, la turquoise et pour certaines techniques la laque et émail. Le Japon est très sensible dans les nécessaires et les boites façon Inrôs ornés de nuages stylisés, de paysages, de dragons réalisés en nacre et  en jaspe sertis de pierres fines. Les lignes sinueuses de l’art Ottoman s’épanouissent sur les boites à cigarettes, poudriers gravés de cartouches polylobés à décor d’entrelacs et de mosaïque de nacre rappelant les motifs des tapis et des textiles.

arpels minaudiere

 

Les années 1930 :

1929 est marqué par la crise économique, cette décennie est riche en innovations. Dans le domaine de la joaillerie, de fortes personnalités féminines prennent  la tête des grandes maisons, Jeanne Toussaint chez Cartier, Suzanne Delperon chez  jeanne Boivin, chez Van Cleef et Arpels une collaboration fructueuse nait entre Renée Puissant et René-Sim Lacaze.

En 1933, un sac du soir est inspiré à Charles Arpels par Florence Jay  Gould épouse du magnat des chemins de fer américains, elle conserve dans une grande boite les indispensables féminins, briquet, cendrier, poudrier, bâton de rouge à lèvre. A l’intérieur de cette boite luxueuse, des compartiments de rangement, c’est Alfred Van Cleef qui la nomma minaudière en hommage à son épouse Estelle. La minaudière remplace le sac du soir en cuir ou en tissus assorti à la tenue. Réalisée soit en or jaune ou en laque serties et incrustées de pierres précieuses, à la fin des années 30 quelques décors figuratifs  apparaissent ornés d’oiseaux et de motifs végétaux stylisés adoucis par les courbes.

Un exemple de minaudière datée de 1938 ci-dessous.

arpels année 38 colibri

 

Le modernise s’installe, des bijoux sont créés pour la femme moderne. Les bijoux présentent des formes géométriques et plus volumineuses. Les couleurs monochromes  sont associées à des matières subtiles, les surfaces mates, comme la calcédoine, côtoient  des surfaces brillantes comme l’or, davantage présent dans les créations et  davantage visible dans la parure chapeau chinois présenté à l’exposition de 1931. Les pierres dures sont associées au diamant, le cristal de roche à l’or, comme l’illustre une série de bracelets aux lignes épurées. Le bracelet Ludo en hommage à Louis Arpels. Souple avec son ruban or lisse constitué d’une maille de motifs baptisés " briquettes " en 1934 et à " ruches " en 1935. Ces fines rangées sont souvent parsemées de diamants ou de rubis cabochons.


L’exposition de 1937, exposition internationale des arts et techniques dans la vie moderne inaugurée le 24 mai de 1937 à Paris, Georges Fouquet préside la classe "55  joaillerie, bijouterie , horlogerie fine". Sur le plan esthétique les lignes géométriques sont délaissées au profit d’un répertoire de base ornemental à base de courbes et arabesques. Les thèmes naturalistes font leur apparition, chez Van Cleef & Arpels on présente des bijoux réalisés en "Serti Mystérieux" et des parures remarquées en rubis et diamants.


arpels bijou clip rubis

 

Des colliers ras du cou à enroulement et volutes, des doubles clip  éventail ou flots de rubans, des bracelets jarretière, tous participent à ce renouveau. Le diamant est toujours présent en baguette ou en brillant, associé à des rubis, saphirs ou émeraudes ovales facettés montés en griffe sur platine.

Le serti mystérieux est célèbre dans l’art de monter les pierres précieuses. Brevet déposé en 1933, inspiré des micromosaiques romaines du XIX eme siècle, permet de fixer les pierres rubis et saphirs principalement sans montures apparentes laissant jouer à la surface de subtils   jeux d’ombre   et de lumière , chef d’œuvre de virtuosité. Ainsi on va avoir des pièces uniques tel que les fleurs, thème de privilégié tout au long de l’histoire de la maison. De nombreux clips pivoines, roses, chrysanthèmes. Un exemple avec le clip rose pour la cour d’Egypte (614 rubis et 214 émeraudes). Les années 40 et 50 verront se développer le motif de la feuille (lierre, vigne, platane, houx) dont certains modèles pour la Duchesse de Windsor, dans les années 60 ce sera les thèmes floraux des trèfles à 4 feuilles, anémones feuilles de marronniers.

 

Le thème du ruban est aussi très utilisé en bijouterie dans toute l’Europe depuis le XVIII eme siècle, il apparaît dans la célèbre maison sous la forme d’un col avec sa cravate imitant la dentelle. A partir de 1925 et les années suivantes il est présenté en clip, en nœud simple géométrique, en diamants brillants et baguettes montés sur platine.

 

Le passe-partout , présenté à l’exposition internationale de New York en 1939, c’est un bijou de transformation multiples, constitué de fleurs en or décorées de saphirs de Ceylan bleus, jaunes ou roses venant s’agrafer sur un tour de cou en chaine serpent souple, il peut se porter en collier ou bracelet.


arpels passe partout

 

Les années 1940 :

Pendant la période de la guerre l’activité de Van Cleef & Arpels est au ralenti. Les pierre précieuses n’arrivent plus en Europe et les bijoux en or, valeur refuge, dominent les créations. Des bijoux de résistance font leur apparition, comme la fourragère inspirée des décorations militaires ou des clips sur les thèmes de la libération, un exemple avec  l’oiseau en cage. A New York, la maison met au goût du jour  le clip danseuse, adopté à Paris en 1945. Une autre innovation la montre cadenas créée dans les années 30. Juste après la guerre c’est la relance des maisons de luxe, c’est le retour à la frivolité, la couture et la bijouterie se rapprochent, des motifs textiles apparaissent tel que nœuds, dentelles, passementeries, très en vogue jusque dans les années 50. Le passe-partout se développe ou le Hawaï, modèles créés à la veille du conflit mondial.

Les bijoux textiles, l’or est travaillé de manière à reproduire certains textiles ornements de passementeries, jersey et autres rappelant les accessoires vestimentaires.

Les danseuses, les clips de fées et danseuses sont souvent dans la publicité à New York. La gestuelle gracieuse des danseuses inspirée de la Camargo  (célèbre au XVIII eme siècle) soulignée par une jupe pavée de diamants de différentes tailles, de rubis, émeraudes serties à griffes. Le visage est un diamant poire taille rose entouré de rubis et d’émeraudes pour les modèles New-yorkais, à Paris quelques modèles sont réalisés en or, les robes formant des godets sont réalisées en rubis en cabochon ou de petits cercles polis décorés de turquoises, de jupons dentelés agrémentés de saphirs ou de rubis. Ce thème se décline également sur un poudrier  lac des cygnes. Passionné de danse Claude Arpels collabora avec Georges Balanchine à l’occasion de la création de son ballet Jewels sur le thème des pierres précieuses  en 1967.


arpels danseuse 1946

 

 

Les années 1950 :

Période de reconstruction où tous les domaines de la création sont stimulés, renforcés par les l’innovation technique, les matériaux nouveaux et la diffusion à un large public. La réhabilitation  du luxe  se traduit dans le domaine de la mode, grâce à l’euphorie incarnée par le new look de Christian Dior. Chez Van Cleef & Arpels , la boutique offre à un nouveau public des bijoux pouvant être portés le jour en or jaune, pierres de couleurs et  diamant. Dans le domaine de la joaillerie, la création la plus remarquable  reste le collier zip. Pendant cette décennie deux clientes prestigieuses : Grâce de Monaco et la Maharani de Baroda.  Il a fallut 13 années pour élaborer le collier à zip sur une idée de la duchesse de Windsor en 1938. C’est en 1951 que ce collier fait son apparition, il se porte en sautoir ou en collier ras du cou et peut également se porter en bracelet car il est modulable. Il est soit en platine ou or, orné de rubis, saphirs, émeraudes taille facettée et diamants taille brillants. Le textile inspire la maison des colliers de fils d’or tressés font leur apparition ou de chevrons agrémentés de pierres précieuses.

 

arpels zip

 

Les années 1960 :

Durant ces années les arts décoratifs connaissent une explosion de formes, de couleurs et de matériaux. Toutes les innovations sont possibles.Le bijou d’artiste apparaît, privilégiant le choix des matériaux pour l’expression de l’objet. Les femmes sont habillées en Saint-Laurent, Courrèges et Paco Rabanne, elles portent de longs sautoirs nommés Alhambra en or et pierres dures, les bijoux proposés  en série limitée par la boutique, inaugurée en 1954, élargissent l’offre des produits haut  gamme, et les rendent plus accessibles : des bagues philippines et autres parures fantaisies apparaissent des clips. Dans le domaine de la joaillerie, l’inspiration indienne renouvelle le répertoire de Van Cleef & Arpels. En 1967, la maison reçoit une commande prestigieuse, il s’agit de la couronne du sacre de l’impératrice Farah Pahlavi, ainsi que les parures des sœurs, demi-sœurs et filles du Shah.

Le premier sautoir Alhambra est créé en 1968, il est un porte-bonheur, symbolise la chance. Il est orné de motifs quadrilobés, il connaît plusieurs variantes : bordé d’un feston perlé, peut-être serti d’une pierre dure l’onyx, la cornaline, l’agate, le lapis-lazulis, orné de diamants. Dans les années 70, il est apparu tout   or, or et brillants, or et pierres dures.

arpels alambra

 

 

Les années 1970 :

La décennie termine les trente glorieuse, c’est synonyme d’invention, d’évolution, de changement de style de vie, de matériaux. Les créations sont audacieuses  également dans le bijou. La bijouterie s’impose et se libère des références traditionnelles. Elle devient plus accessible mais les matériaux restent précieux, les bijoux séduisent par leur qualités créatives, par la diversité des styles. La bijouterie s’inspire des événements dont le bijou pendentif la sphère, un clin d’œil aux premiers pas sur la lune de Neil Armstrong en 1969. Des pendentifs démunies de pierres et montrant des lignes sinueuses  associant le bois d’amourette à l’or, un bel exemple avec le pendentif Osaka. Les sautoirs restent à la mode, des mélanges de matières tel que le corail, la turquoise, le jade, le lapis-lazulis font leur apparition. Un riche bestiaire d’inspiration d’extrême- orientale est décliné pendant toute la décennie.

 

Les années 1980-90 :

C’est un retour à l’ordre à la simplicité, la sobriété. Les parures deviennent plus classique mais toujours originales, avec des constructions savantes avec un jeu subtil de lignes géométriques, les diamants taille brillant sont mêlés aux perles fines. Dans la bijouterie, le corail, la nacre, l’ivoire sont associés à l’or.

Epoque de la joaillerie florale, l’or jaune est privilégié et associé à de petites étoiles de brillants reliées entre-elles par une résille de fils d’or poli , utilisé pour des colliers ras du cou articulés nommés Snowflakes, des motifs de bracelets, bagues, boucles d’oreilles. 

arpels snow flakes

 

Le collier torque ou le plastron de pierres précieuses fait son apparition, ornés de motifs naturalistes foisonnant comme dans la parure de la reine Marguerite d’Elisabeth Taylor. La perle, sur le clip orchidée est également à l’honneur. Les chaines à gros maillons en or et diamants font aussi leurs  apparitions, un exemple avec le collier Olympia.


Les années 2000 :

L’association des joailliers et couturiers, réinventant et bousculant  l’expression du bijou, contribue au renouvèlement des formes et matériaux. Depuis 2002 Van Cleef & Arpels élaborent chaque année une collection à thème. La joaillerie devient narrative, la nature est source d’inspiration privilégiée. Les formes les plus audacieuses sont serties de pierres fines multicolores dont la gamme de couleur reformule les conventions de la haute joaillerie et ouvre a de multiples horizons. Les sources d’inspirations sont diverses :

Le monde aquatique, avec la collection Atlantide en 2007,

 

 

arpels atlantide

le végétal avec les jardins en 2008, les bals dans la collection les bals de légende en 2011, l’un des joyeux de la collection "Palais de la chance" clôture l’exposition.


arpels palais de la chance

 

 Extraits du catalogue de l’exposition.

 

Magnifique exposition qui transporte le visiteur dans une féérie de pierres précieuses et montre le travail des créateurs. Le rêve est au rendez-vous. A ne pas manquer.

Au musée des Arts décoratifs Paris  jusqu’au 10 février 2013.

 

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26 novembre 2012 1 26 /11 /novembre /2012 08:54

Le Japon

Au Japon, l’art prend de plus en plus d’ampleur pour atteindre son apogée au XVIII eme siècle et début XIX eme siècle. Suite aux réformes Kansei (changements politique et réactionnaires mis en œuvre par des édits destinés à remédier à un ensemble de problèmes qui s’étaient développés au Japon, pendant le Shogunat  Tokugawa au XIX eme siècle), face aux pressions étrangères qui poussent le  pays à s’ouvrir vers le monde extérieur, la politique intérieure est délaissée et plus aucune pulsion nouvelle  ne permet de régénérer la culture et les Arts.

1739, les gravures et peintures à l’huile influencent l’ukiyo-e, les artistes sont nombreux tel que : Okumura, Masanobu, Toyoharu, Shiba-Kôkan.

De 1868 à 1912 période de l’ère Meiji, le Japon se modernise et s’ouvre au monde occidental, en retour celui-ci commence à pénétrer au Japon. La culture se transforme dans le domaine linguistique, littéraire et dans  la technique artistique. C’est l’arrivée de la photographie et de la lithographie, accueillie avec enthousiasme, mais cela sonne le glas de l’ukiyo-e.

Le retour se fait avec le mouvement de la nouvelle gravure (Shin-Hanga) à partir de 1910-20

Hiroshige s’inscrit dans ce contexte, ses contemporains : Kunishada, Utagawa (1786-1864), Utagawa Kuniyoshi (1797-1861), Kikukawa Eizan (1787-1867), Keisai Eisen (1791-1848) et Hokusai 1760-1849.


Utagawa Hiroshige nait en  1797, son père est pompier à la caserne de Yayosugashi à Edo, (l’enfant nait dans la caserne).  

Dès  l’âge de 10 ans, il apprend la peinture, son professeur Okajima Rinsaï, il lui aurait appris la peinture traditionnelle Kano.

Il  essai d’entrer dans l’école d’Utagawa Toyokuni, un des maitres de l’estampe au XIX eme siècle. C’est un refus, déjà trop d’élèves dans cette école.

Il perd ses parents à un an d’intervalle alors qu’il est encore très jeune, il n’a que 14 ans. 

En 1811, il entre dans l’école d’Utagawa Toyohiro, qui fut à l’origine du développement de l’estampe de paysage, il y apprend les styles : Kano et Shijo.

1812, il est honoré de "pinceau Utagawa Hiroshige".

1828, lorsque son maitre décède il reprend son atelier sous le nom de Toyohiro II

Jusqu’en 1829, il se consacre aux portraits de femmes, guerriers, acteurs. Après le décès de son maitre et le fait qu’Hokusai peint des paysages, il se dirige vers cette voix.

Hiroshige débute sa carrière de paysagiste avec des "lieux célèbres de la capitale de l’est "  , il remporte un succès immédiat, nous sommes en 1832, l’année ou il est effectue le voyage de la route de Tokaido.

1833-35, il remporte un immense succès avec les "53 étapes de la route de Tokaido". Ce parcours reliant Edo capitale du Shogun à Kyoto la ville impériale. L’édition de cette œuvre est le best-seller de l’Ukiyo-e. Au Japon ce fut une renommée immédiate il fut nommé "le peintre du Tokaido" dans le pays et dans le monde entier.

1839, l’artiste se marie une seconde fois. Mais reste fidèle à sa ville, tout en déménageant plusieurs fois.

1841, il voyage et se rend dans la région de Kai (ancienne province du Japon à l’ouest de Tokyo).

1852, il va dans les provinces de Kazusa (située dans la péninsule de Boso, aujourd’hui Honshu, la plus grande ile du Japon) et d’Awa (étape de la route Tokaido).

1854, Hiroshige est envoyé une autre fois en mission officielle à Kyoto.

L’artiste écrit son journal, dont un "journal de voyage du temple Kanoyama" et " journal de voyage dans les provinces de Kazusa et d’Awa ", il tire certains haiku (forme poétique très codifiée d’origine japonaise) , illustrant ses tableaux d’un recueil intitulé "haiku d’anciens maitres sur cinq cents sujets" il aime écrire des poèmes, les lire et faire des vers, c’était un lettré contrairement aux autres artistes de son époque.

Une série de "huit vues des environs d’Edo " d’ailleurs commandée à l’instigation d’un poète " Tahaido " qui a financé l’édition d’une série privée puis publique de ses poèmes. Une autre série de " huit vues d’Omi ", accompagnées de poèmes.

Il tire une multitude d’estampes qui sont rassemblées dans des recueils : dont " les lieux célèbres de Kyoto ", " les soixante-neuf étapes du Kisokaido ", " huit vues du lac Biwa ", "cents vues d’Edo " et bien d’autres…. ; Il prend soin d’utiliser les meilleurs graveurs de l’époque.

Dans la seconde moitié de sa carrière, il utilise le format oban en présentation verticale, et la profondeur de champ, en plaçant les personnages au premier plan pour créer des repères spatiaux.

Le style fukibokashi lui permet les dégradés de couleurs. Dans de nombreuses estampes, il utilise le bleu de Prusse

Il se distingue par des séries d’estampes, sa dernière  " Fuji Sanj Rokkei " qu’il a remis à son éditeur juste avant de mourir. Il a surtout peint la nature et sa ville Edo.  Hiroshige est dessinateur, graveur et peintre.

 Il a une  façon évocatrice de dessiner, et de transmettre l’atmosphère de la ville,  en reprenant les instants de la vie quotidienne avant sa transformation à l’ère Meiji (1868-1912).

Il créé plus de 5000 estampes en 40 ans de 1818 à 1858. Il est souvent comparé avec Hokusai.

Il se fait l’humble interprète de  la nature, à l’aide de moyens frustes, (la gravure sur bois). Il reproduit les délicates transparences de l’atmosphère au fil des saisons, dans ses paysages, les personnages sont toujours  présents. Ses œuvres se caractérisent par la maitrise subtile des aplats, des couleurs franches, une dominance de  vert et de bleu dans sa palette, il a le sens du premier plan qui sera repris plus tard par Degas et bien d’autres impressionnistes, plan que l’on retrouvera également dans la photographie.

Il décède en 1858 du choléra.

 

Les écoles :

L’école de Kano est une école d’artistes peintres professionnels et laïques du Japon, son créateur Kano Masanobu milieu XV eme. Les artistes Kano constitués en ateliers familiaux, produisaient une grande variété de peinture (décoration de paravents, illustration d’emakimono, éventails dans de nombreux style et cela jusqu’à l’ère Meiji). Deux styles dans cette école : les peintres Kano travaillaient sur des grandes surfaces pour peindre des scènes de la nature représentant des oiseaux, de l’eau, des plantes et autres animaux sur des portes coulissantes et des paravents, couvrant l’arrière plan de feuilles d’or. L’école était aussi très renommée pour des paysages monochromes à l’encre de Chine  sur soie, ils composaient des tableaux très plats , mais savaient équilibrer la composition entre les premiers plans détaillants des descriptions d’animaux ou autres sujets et à l’arrière plan montrant des nuages  ou autres éléments abstraits , voir uniformes. L’utilisation d’un espace négatif  pour indiquer la distance et pour impliquer de la brume, les nuages, le ciel ou la mer étaient tiré de styles traditionnels chinois, que les artistes Kano surent très bien utiliser).

Ecole  Shijo : Ecole de peinture japonaise fondée par Maruyama Okyo (peintre du XVIII eme siècle), elle fait partie  de diverses écoles mineures dont l’ensemble constitue la plus grande école de Kyoto. L’école Shijo tient son nom de la rue de Kyoto ou étaient basés de nombreux artistes. Le point de vue du style de l’école, peut se définir comme une synthèse de deux styles rivaux : Maruyama Okyo, peintre expérimenté et expert en peinture à l’encre sumi-e, (dessin monochrome japonais à l’encre) parvenu à un haut degré de réalisme dans ses créations, mettant l’accent sur l’observation des sujets représentés, en contravention directe avec les écoles officielles de l’époque Kano et Tosa, qui elles, mettent en valeur l’aspect décoratif de figures hautement formalisées et stylisées. Les artistes de cette école cherchent à concilier les différences entre ces deux styles, créant des œuvres qui font la synthèse  des meilleurs éléments des deux.

Le style de cette école se concentre sur un réalisme objectif influencé par l’Occident mais réalisé avec les techniques de la peinture traditionnelle japonaise. Elle se concentre moins sur la représentation exacte de son sujet, mais plutôt sur l’expression de l’esprit intérieur et possède généralement un élément de jeu  et d’humour par rapport à l’école de Maruyama. Ses motifs les plus populaires sont les motifs d’une nature calme que l’on nomme le Kacho (oiseaux et fleurs), animaux, et les sujets traditionnels de tradition poétique  et confucéenne chinoise , mais il est peu intéressé  par la littérature classique, l’histoire ou les légendes.


L’Ukiyo-e, signifie en français l’image du monde flottant, elle est née au Japon au XVII eme siècle au sein de la culture urbaine et  bourgeoise de la capitale de l’époque Edo (Tokyo depuis 1868). La technique et la réalisation pour ces estampes en une gravure sur  bois, le dessin original fait au pinceau  le shita-e est pratiqué sur une feuille de papier très résistant  et très fin appelé minogami, collé à l’envers sur une plaque de bois assez tendre (cerisier, poirier) souvent taillée dans la tranche du tronc pour plus de résistance aux tirages multiples, ce qui explique les tirages du format Oban (37x25 cm). Cette planche matrice va être creusée à la gouge pour ne laisser en relief que les traces du pinceau. Ainsi on va pouvoir tirer autant de feuilles en noir et blanc qu’il faudra de couleurs. L’artiste détermine sur chacun des feuillets la couleur correspondant à des surfaces de vêtements, de feuillages, de montagnes et mers etc…..On grave de la même manière , à partir des feuillets en noirs, des planches différentes correspondantes à chaque futures couleurs .On imprime la feuille de papier "hocho" à estamper en l’appliquant successivement (dans un ordre déterminé par l’artiste) sur chaque planche dérivée de la première, repérée sur elle, mais encrée d’une couleur différente, par frottement léger sur le papier humide avec un tampon spécial appelé baren  de fibres (à l’extérieur en feuille de bambou) ce qui demande beaucoup d’expérience de la part des graveurs et imprimeurs. Par superposition de couleurs transparentes (végétales, minérales) on peu obtenir une grande subtilité dans les tons  à partir d’un nombre limité de couleurs, par exemple du jaune sur de l’indigo plus ou moins foncé on obtient un vert, si on ajoute une planche d’ocre on obtient un vert olive foncé.  La planche de  noirs  est utilisée pour les repérages, sans être imprimée en noir, ce qui  produit un effet d’aquarelle à l’Occidentale. Pour les effets de neige, on réserve le blanc du papier et on y ajoute de paillettes de mica (caractérisé par sa structure feuilletée) , on gaufre certains endroits avec une planche non encrée . Ces effets sont perceptibles dans certaines estampes tardives du maitre. La pluie est figurée par des rayures noires, tantôt surajoutée par des rayures blanches ou bien par des rayures de couleurs (Shono dans les 53  stations du Tokaido). cela supposait entre peintres, graveurs, imprimeurs une grande complicité artistique. Hiroshigé comme Hokusai sont passé maitre dans l’exploitation de ces subtilités qui viendront compliquer encore, après le relatif délaissement des couleurs végétales aux teintes fragiles, l’emploi des couleurs anilines et azoïques venues d’Occident à partir de 1829 (le bleu de Prusse est importé en grande quantité à partir de cette époque). Les japonais raffolaient de ces estampes surtout le Bijin-Ga qui représentait les geishas serveuses dans les maisons de thé et les Yakusha-e qui représentaient les acteurs de Kabuki.


L’histoire des 53 étapes du Tokaido, Il s’agit  d’une série de 53 estampes japonaise ou L’Ukiyo-e. Créées par Hiroshige, l’artiste avait effectué son premier voyage empruntant la route de Tokaido en 1832. Cette route reliant la capitale du Shogun, Edo, à la capitale impériale Kyoto, est l’axe principal  du Japon de l’époque. C’est la route la plus importante des  cinq routes majeures du Japon, développées pendant l’ère Edo pour améliorer le contrôle du pouvoir central sur l’ensemble du pays.

La route du Tokaido,  d’Edo à Kyoto en passant par le littoral représente une distance de 500 km, parcourue le plus souvent à pied et en deux semaines, ou bien à cheval, en palanquin ou en logette en bambou tressé.

C’est en 1601 que le Shogun fait débuter les travaux, tout le long de cette route 53 relais sont installés pour le ravitaillement et pour le repos des voyageurs, elles sont traversées par les daimyo (noblesse japonaise astreint par le système du sankin-Kotai , système de résidence alternée de daimyo qui les obligeait à passer une année sur deux à Edo et a y laisser leurs femme et enfants lorsqu’ils retournaient au Han (domaine)), cette route est parcourue par des moines, marchands, touristes, des pèlerins se rendant à Ise ou Shikoku. Les relais sont souvent situés dans des sites pittoresques ou près des centres  bouddhistes ou shintoïstes, ils offrent la possibilité de passer la nuit et de se restaurer, des commerces vendent des spécialités locales .On y trouve aussi des écuries, palefreniers, des guides.

Le parcours :

La route suit le littoral au départ d’Edo permet de longer la baie, ensuite une seconde baie celle de Sagami jusqu’à Hakone (bourg) qui est le 10 eme relais.


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On quitte le littoral pour passer la montagne d’Hakone,


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afin de retrouver le littoral et la baie de Suruga,


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qui  se trouve au sud du mont Fuji, sur lequel il y a une vue magnifique à Hara (13 eme relais).

 

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Il faut passer quelques fleuves qui se jettent dans la mer, le Fuji gawa puis l’Oi gawa, entre Shimada (23 eme relais) et Kanaya, puis le Tenryu gawa juste après le Mitsuke (28 eme relais).

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Passé le relais Masaika (30 eme relais), il faut prendre des barques à hautes voiles blanches pour franchir le lac côtier Hamamatsu en une brève traversée maritime.

 

hiroshige voiles blanches

 

Ensuite on longe à distance d’une double échancrure maritime (située au nord de Nagoya) formée par la baie de Mikawa et la baie d’Ise pour franchir le pont Hayagi, le plus long de la route du Tokaido (376 mètres),

 

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juste avant d’arriver à Okazaki (38 eme relais) puis à Chiryu, (ville célèbre pour son marché aux chevaux).Arrivé à Miya (41 eme relais) au sud de Nagoya, il faut s’embarquer pour traverser la baie d’Ise et éviter la traverser du fleuve Kiso gawa, et l’on arrive à la station suivante Kuwana .

 

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À partir d’Ishiyakushi (44 eme relais) adossé aux flancs de la montagne ou se trouve un temple bouddhiste dédié à Yakushi (dieu de la médecine),

 

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on quitte le littoral et on entre dans les terres vers le lac Biwa. On atteint celui-ci à la hauteur de Ishibe 55 eme relais),

 

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et de Kusatsu où on rejoint le Kiso Kaido (une autre des 5 routes, dont le nom officiel est Nakasendo), ensuite arrivée à Otsu et sa maison de thé de la source, puis arrivée à Kyoto ville impériale.

 

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Hiroshige part en 1832 d’Edo dans le but d’accompagner une délégation officielle convoyant des chevaux qui doivent être offerts à la cour impériale. Ces chevaux sont don  symbolique offerts chaque année par le Shogun à l’empereur en reconnaissance de son statut divin. Le rôle de l’artiste : fixer grâce à son art, les cérémonies officielles prévues, c’est certainement sa qualité de grade de la brigade du feu, héritée de son père, qui lui vaut cette mission. Les paysages qu’il traverse lui font une grande impression, il dessine de nombreux croquis tout le long du parcours à l’aller comme au retour. Dès son retour il  se met au travail  et décrit ces relais sur les estampes.

 

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Le Tokaido de l’édition Hôeido est l’œuvre la plus connue d’Hiroshige et la plus vendue dans l’histoire de L’Ukiyo-e.

L'exposition présente les deux possibilités du voyage de la route du Tokaido, en passant par le sud nommée "la route du Tokaido", en passant par le nord, elle est appelée "Kisokaido". Ainsi, l'artiste nous fait découvrir le Japon ancestral, par la vie de ces villages devenus relais (50 par trajet). Mais, c'est avant tout un voyage de méditation et de monde intérieur qu'Hiroshige nous transmet.

Magnifique exposition à ne pas manquer, jusqu'en mars 2013 à la Pinacothèque, Paris

 

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