Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
12 avril 2010 1 12 /04 /avril /2010 13:38

Méroé est une cité antique de Nubie, capitale d’un royaume tardif. C’est un état indépendant qui c’était développé de -2500 à -1500 avant J-C, la capitale était Kerma.

 

La Nubie, aujourd’hui est une région au nord du Soudan et de l’extrémité sud de l’Egypte le long du Nil. Pendant un certain temps les souverains de ce royaume prirent possession du pouvoir sur toute l'Égypte, à partir de -747, et, pendant près d'un siècle, cinq pharaons noirs régnèrent. Défaits par les Assyriens, les nubiens refluent vers le sud.

 

Débute alors l'époque des royaumes de Napata puis de Méroé.

 

Napata est à la fois le nom d'un royaume antique d'Afrique et le nom de sa capitale. (Après le royaume de Kerma et avant celui de Méroé).

 

Le cœur de cet empire est limité par trois cours d’eau, le Nil à l’ouest, le Nil bleu au sud-ouest et l’Atbara au nord-est. Ce qui donne un aspect insulaire. Ce territoire englobe la plaine du Nil, qui s’élargit à cet endroit pour constituer le bassin de Shendi, ainsi qu’une vaste steppe, parsemée de collines, montagnes et de vallées sèches. La région possédait de grandes cités royales au bord du Nil, dont Méroé la capitale. D’autres grands centres religieux et politiques se trouvaient dans les terres tel que : Naga, Moussawarat, Es-Soufra.

 

Naga et Méroé deux cités impériales au Soudan.

 

Naga ville royale, située à 130 km au nord-est de Khartoum dans une steppe désertique.

La ville antique se présente avec le temple d’Amon et celui d’Apédémak.

Le temple d’Amon le plus important, dominait la ville comme une acropole, précédé par un immense pylône de 10 m de hauteur. Une allée de 12 béliers conduisait au pylône avec une porte en pierre. Cette structure rappelle l’architecture des temples égyptiens, se poursuit une salle hypostyle (salle dont le plafond est soutenu par des colonnes), il possède 8 colonnes, également dans les salles suivantes et dans le sanctuaire. Le temple serait du 1er siècle après JC époque du règne du roi Natakamani.

Le petit temple d’Apédémak du dieu-lion, est constitué d’une seule salle précédée d’un pylône (on peut y distinguer la reine Amanitore et le roi Natakamani victorieux, massacrant leurs ennemis.

Naga est le lieu de création de la monarchie méroïtique.

 

Méroé capitale de l’empire qui porte son nom et joue un rôle politique, économique, culturel et religieux entre le III eme siècle avant JC et le début du IV eme siècle. C’est une grande cité du Soudan sur les bords du Nil, au nord de Khartoum. Les villes de Napata, Kawa, Kerma sont plus au nord, et gardent une place certaine à cette époque.

Méroé capitale de Kouch, cette ville est apparue au V eme avant JC, décrite par Hérodote comme la capitale des Ethiopiens, peuple du sud de l’Egypte. Aujourd’hui appelés kouchites (nubiens).

Par les textes nous savons que les habitants de Méroé vénéraient de Zeus (Amon) et Dyonisos (Osiris). Des descriptions détaillées sur cette région ont étés apportées par Pline, Sénèque et Strabon, on y trouvait de l’or des pierres précieuses, des gisements de sel, du fer. Cette ville située au-delà de l’Empire romain, mais connue des auteurs classiques. Son déclin et sa destruction totale au IV eme siècle, par le roi Ezanas de l’empire Aksoum, les bâtiments démolis, mais le souvenir de cette grande capitale est resté, les travaux des auteurs classiques ont été conservés dans les écrits des savants arabes au moyen âge. L’apparition de l’imprimerie a rendu ces descriptions antiques de Méroé disponibles auprès des érudits, c’est ainsi que cette ville a été redécouverte.

 

meroe

 

 Méroé est l’un des plus grands sites historique et culturel d’Afrique, composé de pyramides, plus petites que celles d’Egypte, une nécropole royale. Pendant VI siècles, cet empire s’est étendu sur 1700 km.

 

 Placé au contact de l’Egypte Hellénistique 320 à 330 avant JC, puis romane 30 à 395 avant JC, Byzantine jusqu’à 640. Méroé a développé des traits culturels marqués par les influences croisées, issues de l’Egypte, Grèce, Rome, Afrique. Les créations architecturales sont remarquables.

 

Quelques extraits de la revue dossiers d’Archéologie.

 

Plus de 200 œuvres exposées, elles viennent de différents musées, Khartoum, Londres, Munich, Berlin, Leyde. L'exposition est divisée en plusieurs sections.

 

Dès l’entrée de belles sculptures : Un lion, un bas relief visage royal fin du 1er siècle début du second après Jésus-Christ, mélange égyptien et Africain.

Un petit film est présenté, permettant de découvrir les sites et paysages de cette magnifique région.

La découverte de Méroé par le Français Frédéric Cailliaud, premier ouvrage décrivant cette région, ainsi que les travaux de John Garstang et George Reisner, livre publié en 1826.

 

La seconde section présente la richesse et la diversité de l’artisanat méroitique.

 

Les premières pièces exposées font parties des objets du quotidien :

 

En céramique blanche faite de kaolin, nous avons des gobelets, bols à décor estampés de motifs cruciformes, des calices, des coupelles. La céramique noire ou très sombre (Soudan) motifs incisés ou imprimés en peigne (elle exprime l’aspect extérieur des vanneries) nous avons des gobelets, bols, écuelles. Quelques figurines d’argile, animales ou humaines, très stylisées tradition néolithique (vers 5000 à 3400 avant JC, les plus belles représentent des visages féminins (rituel de la fécondité).

 

L’art du métal, monopole royal dédié à la fabrication des armes, des flèches, haches, bols, coupes.

 

Les objets de prestige bien souvent trouvés dans les tombes royales et de l’élite.

Quelques œuvres présentées dans des vitrines successives :

 

L’orfèvrerie :colliers, bagues, clous d’oreilles influence hellénistique ou égyptienne.

Le verre, vases, amphores, vases à huile, influence de l’empire romain.

Les faïences d’influence égyptienne, vases et figurines.

 

 La troisième section est réservée à la langue méroitique :

 

Elle possède deux écritures, et comprend deux systèmes graphiques, 24 signes chacun : l’un hiéroglyphe, l’autre cursif.

Les hiéroglyphes réservés aux textes religieux, datent du II eme siècle avant Jésus Christ, usage royal et culturel, écriture sacrée.

 

La cursive a un emploi très large, elle date du 1er millénaire avant Jésus Christ, utilisée par le roi, les élèves, les tables d’offrandes, sur les stèles.

 

En exposition quelques bols gravés, ostracon (tesson de poterie réutilisé dans l'Antiquité comme support d'écriture), tables d’offrandes.

 

La quatrième section des vitrines successives présentent des chefs-d’œuvre illustrant les thèmes de la royauté, du panthéon, du temple et de l’au-delà à Méroé.

 

La royauté, réunie des peuples aux modes de vies diverses, agriculteurs et bien d’autres.

Le monarque possède un réseau de palais implantés dans les villes majeures. Après le 1er siècle plusieurs reines se succèdent dont Amanerinas.

Quelques bouchons de jarres, des pendentifs sont montrés.

 

Méroé et la vigne, fête de la crue du Nil avec le dieu grec Dionysos, autre fête le culte des ancêtres royaux. Présentation de reliefs provenant des chapelles, des pyramides, tables d’offrandes, rinceaux de vignes et grappes de raisins, tête de Dionysos, frises décorées.

 

Le Panthéon Deux divinités essentielles sont vénérées, Amon égyptienne, Apedemat locale. On trouve aussi des dieux pharaoniques d’un coté Isis, Osiris, Anubis, Hathet, Nephtys. Puis les dieux du Soudan ancien, Sebioumeker, dieu roi, Arensnouphir dieu chasseur, Mash dieu du soleil.

Représentées : Amon dieu dynastique (Egypte), des statuettes, bagues, différents sceaux .

 

Une vitrine est consacrée au roi archer Tabo, II eme siècle avant Jésus Christ, revêtu des attributs royaux, il porte un collier à triple têtes de béliers, double uraeus et diadème sur le bonnet kouchite. II est en bronze stuqué et doré, (découvert en 1974 sur la presqu’ile d’Argot) .

 

Soudan-Meroe-Roi-Tabo-Statue-2

 

Le monde funéraire, on croit à la vie après la mort (on emporte ce que l’on possède dans la tombe). Une pyramide pour la famille royale. Une table d’offrande indispensable fait partie du mobilier essentiel dans la chapelle funéraire érigée devant la pyramide méroitique.

La statue fait partie du mobilier funéraire installé dans les chapelles, inspiration de l’au-delà égyptien.

 

Le temple monument essentiel, construction royale, honorant un dieu dont c’est la résidence (bonne marche du monde à la légitimation de la monarchie), modèle pharaonique pour l’architecture et la décoration, il possède une façade monumentale.

 

La fin de Méroé, cet empire décline à partir du III eme siècle, les nubiens sont des ennemis traditionnels, Il laisse place à trois grands royaumes nubiens : Nobadia, Makouria, Alodia, christianisés, ils se partagent la vallée du Nil.

 

 Le département des antiquités Egyptiennes du Louvre, a ouvert son premier chantier de fouilles en 2007. Cette exposition présente un certain nombre d’objets issus de ces fouilles effectuées proche de Méroé. Elle nous montre aussi l’importance de cette civilisation peu connue.Pourtant cet empire rayonna pendant plusieurs siècles.

Exposition à ne pas manquer au musée du Louvre jusqu’au 6 septembre 2010.

Partager cet article
Repost0
8 mars 2010 1 08 /03 /mars /2010 17:55

Eugène Delacroix nait le 26 avril 1798, meurt le 13 août 1863. Il fait ses études au lycée Louis-le-Grand, il montre, un don général pour l'art, mais c'est la musique qui semble l'attirer, et toute sa vie il resta amoureux de cet art, auquel sa violente passion pour la peinture ne tarde pas à se  manifester. Il entre aux beaux arts, une toile, "Dames romaines se dépouillant pour la patrie " (1818), offre déjà un certain intérêt.


1922, il envoie au Salon "Dante et Virgile ", malgré le mauvais vouloir de son maître Guérin,  celui-ci  y obtient le plus grand succès que puisse obtenir un artiste : des admirations enthousiastes et un déchaînement de critiques injustes, succès qui ne l'empêchait pas  d'obtenir cette même année la dernière place dans le concours pour le prix de Rome. Continuant de travailler avec une énergie croissante, en  1824 il expose  "Le massacre de Scio",
qui accentue encore la tempête qu'avait soulevée son premier Salon.

Il évite l'académie, cela lui permet de  fuir la ligne simple et harmonieuse. De cette époque datent " Le Tasse dans la maison des fous ", " L'Empereur Justinien composant ses Institutes", " Marino Faliero",et  les lithographies de Faust qui lui valent de sincères éloges de Goethe.

Au Salon de 1831, " L'Évêque de Liège "soulève peu de discussions, mais la liberté guidant le peuple les fait renaître. Delécluze se rallie un peu, mais Ambroise Tardieu lutte par son acrimonie contre le bon vouloir manifeste de Gustave Planche. Quoi qu'il en soit, cette  exposition eut un résultat appréciable et tangible : Delacroix fut décoré. C'est à ce moment qu'il commence une série de tableaux de combats, entre autres "Poitiers", "Taillebourg "(1831), qui le font traiter de Rubens manqué; suivie par des toiles historiques : "Charles-Quint au monastère de Saint-Just", "Boissy d'Anglas" et "Mirabeau et Dreux-Brézé".

En 1832, Delacroix quitte Paris et part au Maroc en Espagne, " la fantasia arabe",

"Rencontre de cavaliers maures" et "les femmes d'Alger dans leur appartement ",cette dernière fut refusée par le jury du Salon en 1834. Les années qui suivent se passent dans une production effrénée et il semble que Delacroix ait fait cette sublime gageure d'accumuler les chefs-d'œuvre. L'Institut  lui ferme obstinément les portes et ce n'est qu'en 1857, au bout de vingt ans, qu'il réussit à être élu après avoir produit des centaines de toiles presque toutes de premier ordre tel que : "La Barque de don Juan", "Les Croisés à Constantinople" (commandé pour le musée de Versailles), la décoration du salon du roi à la Chambre des députés, etc. Depuis 1849 : "Les Disciples d'Emmaüs", "La Chasse aux lions". Delacroix reçut des critiques de tels assauts que forcément il devait devenir polémiste.

  Eugene delacroix

Une passion pour Delacroix

Karen B. Cohen collectionneuse américaine a réunie pendant 30 ans, une collection d’œuvres de Delacroix, dessins, carnets de croquis, esquisses peintes. Les œuvres de cette collection illustrent la carrière du peintre qui va de 1787 à 1863.

Les Etats-Unis et Delacroix

Les diverses donations par Karen B Cohen au Métropolitains Museum of Art de New York ne se contentent pas d’enrichir les ensembles de dessins et peintures, elles marquent aussi une étape capitale dans la représentation de Delacroix au sein des collections publiques américaines.

Cette exposition présente environ  90 œuvres, revenues dans la maison de l’artiste, endroit ou elles ont  figurées jusqu’en 1894 date à laquelle le contenu de l’atelier fut vendu.

Différents thèmes le long de cette exposition, le premier est dédié aux œuvres religieuses.

Puis aux sujets littéraires avec esquisses et dessins. Des études pour grandes commandes de décors muraux pour le palais Bourbon au Luxembourg.

Un autre thème des copies d’après les maitres anciens tels que : Raphael, Rubens, Rembrandt.

Des études d’après modèles vivants ou corps disséqués.

Dans le grand atelier le voyage au Maroc, des études faites sur le vif et recomposées à travers ses souvenirs.

Paysages et animaux.

 

Dès l’entrée de l’exposition notre regard s'oriente sur l’œuvre «  chœur à cinq parties » graphite, lavis noir et brun.

C’est à partir de 1850 que Delacroix aborda les sujets religieux, lorsqu’il entreprit les peintures murales de l’église saint Sulpice à Paris. N’ayant qu’une approche esthétique de la religion, les œuvres religieuses tiennent une place centrale dans le corpus de l’artiste. Il a puisé ses sources chez les grands maitres du passé tel que Titien, Raphael, Rubens, Rembrandt. Il se mesure souvent aux mêmes thèmes bibliques.

Quelques unes des œuvres exposées :

Étude pour la vierge du sacré cœur encre et plume, une seconde version encre et lavis en 1821.

Le Christ au jardin des oliviers encre et  lavis brun, le bois derrière le Christ est noyé dans un lavis sombre presque abstrait, souligne l’isolement du Christ  prostré au sol.

Une esquisse pour la lutte de Jacob avec l’ange 1850, encre et huile sur papier calque marouflé sur toile. A l’arrière paysage sombre au premier plan la lutte entre Jacob et l’ange   .

Cette lutte est regardée, par les livres  saints, comme un emblème des épreuves que dieu envoi quelques fois à ses élus.

Le Christ guérissant l’aveugle de Jéricho 1862-63 huile sur toile. Un aveugle est présenté, alors que dans les Evangiles selon Luc et Marc, l’artiste à introduit diverses variantes.

La salle suivante présente les sujets littéraires.

Delacroix est un peintre d’histoire, il a puisé son inspiration dans la littérature.

Quelques œuvres présentées : des études,  l’assassinat de l’évêque de Liège tirée du roman Quentin Durward de Walter Scott auteur que Delacroix appréciait , les deux Foscari de Byron, et des dessins préparatoires, des séries des  lithographies d’après Hamlet,  Lélia  de George Sand qui était l’amie du peintre, il lui adressa plusieurs versions, le sujet : devant le Corps de son amant  mort, sous le regard du moine Magnus, Lélia confessa son amour à celui dont l’infidélité l’a conduite à se retirer dans un couvent, Desdémone  maudite par son père, scène tirée d’Othello, dont un petit carnet de dessins  représentant différentes scènes de la pièce, souvenir d’ une représentation a laquelle l’artiste assista en 1855.

Delacroix atteint sa notoriété avec la peinture d’histoire contemporaine, de son siècle. L’artiste ne sera pas indifférent a un événement, la révolte des grecs contre l’empire ottomans éclata en 1821, vaste mobilisation en Europe en faveur de la cause grecque (cette guerre symbolisait la lutte de la civilisation occidentale contre la barbarie orientale), Delacroix pouvait en lire les récits dans la presse.  Il consacra plusieurs œuvres a cet événement «  les scènes des massacres de Scio » 1824 ‘ La Grèce expirant sur les ruines de Missolonghi » 1826, à l’exposition « études de costumes grecs », plusieurs études d’un homme mort allongé encre et lavis brun.

Des corps disséqués, étude écorché figure debout de trois quarts, graphite. Académie d’homme de dos, huile sur papier marouflé sur panneau. Etude d’écorché torse d’un cadavre, graphite, sanguine, vraie blanche.

Les maitres anciens, Delacroix prit un  réel plaisir à copier les anciens, il appréciait les artistes italiens.

La collection Cohen comprend deux copies d’après Raphael, une vierge à l’enfant d’après Rubens, scène de combat d’après un dessin de Raphael. Le martyr Saint Sébastien d’après Véronèse., deux études de nus masculin d’après Géricault, plume et encre.

Nous poursuivons la visite dans l’atelier de l’artiste, pour y accéder il faut descendre quelques marches à l’extérieur de la maison qui donne sur un magnifique jardinet.

Quelques dessins du voyage au Maroc.

Delacroix effectua un voyage au Maroc pendant six mois en 1832, faisant parti de la suite de l’ambassadeur de France,  le comte de Mornay, venu négocier, avec le Sultan Abd el-Rahman les arrangements nécessaires consécutifs aux débuts de la conquête de l’Algérie. Pour Delacroix se fut une source d’inspiration majeure pour la suite de sa carrière, par ses écrits et par sa peinture, la beauté de la nature, les couleurs, la lumière ce fut une surprise pour lui de se retrouver dans une ville orientale. Il écrira plus tard souvenirs"un voyage dans le Maroc".

delacroix

Eugène Delacroix fut aussi un artiste animalier, ses tableaux et études nous montre le monde animal, des oiseaux, fauves, chevaux. On retrouve la fougue de l’artiste, il représente souvent les chevaux écumants, ou dans des combats. A partir de 1840, les fauves s’imposent  de plus en plus dans son imaginaire.

A l’exposition : Etudes de perroquets, graphite. Plusieurs  études de chevaux, graphite et encre. Cheval sauvage terrassé par un tigre, lithographie. Et Encre aquarelle et gouache. Tigre aux aguets, plume et encre.

 Il dira « les hommes sont des tigres ».
tigre

Paysages et architecture

L’abbaye de Valmont, lieu privilégié de l’artiste ou il s’est rendu pendant trente années, il s’y rendait lorsqu’il voulait s’éloigner des émotions vives de sa vie parisienne. Repos et promenades lui permettait de découvrir de lieux et  objets à peindre.

Un exemple : avec le paysage «  vue sur l’aqueduc », encre et lavis brun. Mais aussi un carnet de Normandie, 44 pages, 39 dessins, représentant le château de Valmont, le chœur de l’église de l’abbaye de Valmont. Tombeau de Nicolas d’Estouteville, études de vitraux, graphite encre et lavis.

A partir de 1842, il se rendait chez son amie George Sand à Nohant,  ou il gouta les plaisirs de la vie à la campagne, proche de la nature, il pu ainsi apprécier fleurs, les arbres du parc, le jardin.

A l’exposition : étude de fleurs champêtres, étude d’une branche fleurie. Vue du parc de Nohant, encre et lavis brun. Un paysage avec colline, huile sur papier marouflé sur toile. Coucher de soleil, pastel vers 1850.

Magnifique collection montrant le génie d’Eugène Delacroix, les différents thèmes exposés évoquent les moments forts de la carrière de cet immense artiste que ce soit par les grandes feuilles, les carnets de dessins, croquis, esquisses.

Exposition à  ne pas manquer.

Quelques extraits du livre de l’exposition.

Jusqu’au 5 avril au Musée Eugène Delacroix 6, rue  de Fürstenberg Paris

 

 



Partager cet article
Repost0
20 décembre 2009 7 20 /12 /décembre /2009 17:24

La petite république des Provinces-Unies (sept provinces), actuel Pays-Bas, née depuis 1581 de l’Union d’Utrecht (traité signé en 1579, il unifia les provinces désirant se séparer des Pays-Bas espagnols, les raisons sont politiques et religieuses. Ces provinces s’engagent à se soutenir mutuellement contre l’armée espagnole).  Cette petite République est entrain de devenir la première puissance commerciale du monde, pendant que le reste de l’Europe subit une récession qui va durer jusqu’en 1750.

Par la liberté du culte qui régnait aux Pays-Bas, une population diverse vint s’y installer, protestants, juifs, espagnols, portugais. Le culte dominant devint le calvinisme.

 Ces réfugiés rejoignirent une république en pleine croissance, qui offrait travail et liberté d’opinion.

La puissance néerlandaise ne reposait pas que sur les activités commerciales, l’importation des matières premières permit l’essor d’industries de transformation, la production à son tour alimenta les exportations nationales. Des raffineries de sucre, manufactures de tabac, tailleries de diamants, savonneries, huileries. L’industrie la plus importante reste celle des textiles dont Leyde fut la capitale. Environ 5000 personnes travaillaient dans l’industrie  de transformation.

Les écrivains et érudits s’y établirent pour publier en toute liberté et enseigner avec la fondation de l’université de Leyde et le développement de sciences humaines et naturelles, le pays devint l’un des centres du savoir ce qui  attira d'innombrables penseurs et savants de toute l'Europe. Les penseurs des Provinces-Unies ont également contribués à l’évolution du droit civil.

Plusieurs livres  traitant différents sujets tel que la  religion, la philosophie, les sciences naturelles, interdits ou quelques fois mis à l’index par l’inquisition, pouvaient être imprimés et distribués aux Pays-Bas. Au XVII eme siècle, la République des provinces Unies devint le lieu d’édition de toute l’Europe. Ainsi l’imprimerie et l’édition connurent eux aussi leur âge d’or au XVI eme siècle et XVII eme siècle.

A la tête de la société néerlandaise on trouvait, les nobles, les régents, on jugeait au statut social d’après l’appartenance familiale, le niveau d’éducation, mais aussi d’après la fortune et le revenu des personnes. Dans les autres pays d’Europe, la noblesse formait la classe dirigeante privilégiée politiquement et socialement. Il n’y avait presque plus de noblesse aux Pays-Bas, les clercs avaient peu d’influence, l’église catholique romaine ne dominait plus au profit de l’église protestante. Il n’y avait pas de souverain, de nobles, de clercs.  C’était les Régents et la haute bourgeoisie (riches marchands, armateurs, banquiers, entrepreneurs, officiers généraux) qui géraient la politique et la société, soutenus par la petite bourgeoisie composée principalement d’artisans, d’officiers qui eux géraient la politique dans les petites villes.

C’est le roi Guillaume Nassau par la guerre de 30 ans de 1555 à 1584, qui va conduire les provinces à l’indépendance.

Les Pays-Bas espagnols, territoires possédés par le roi d’Espagne, période allant du XVI au XVII eme siècle, ils comprenaient l’actuelle Belgique (sauf Liège), le Luxembourg, les Pays-Bas actuels et une partie du nord Pas de Calais).

Au XVI eme siècle l’Espagne et le Portugal deviennent grâce au colonialisme les premières puissances européennes et mondiales.

 En 1580, les néerlandais lancent des assauts sur le Brésil, ils s’emparent du Nordeste  de 1630 à 1661, ainsi ils vont obtenir des plantations de canne à sucre. Etant de redoutables corsaires ils vont détourner des marchandises provenant des navires des autres pays européen.

1584 début du siècle d’or qui va se poursuivre jusqu’en 1702.

Dès 1605, la Hollande exploite la pointe nord de l’Australie.

En 1602, ils créent la compagnie des indes orientales (pendant près de deux siècles l’un des piliers du capitalisme et de l’impérialisme néerlandais) et ensuite occidentales en 1608 (comprenant l’Afrique de l’ouest, le cap de bon espérance, l’Amérique, le Pacifique et la partie Orientale de la Nouvelle Guinée).

 Le monopole commercial néerlandais avec l’océan indien et l’Extrême-Orient devait perdurer deux siècles. Ses routes et commerces s’étendaient le long des côtes d’Afrique et d’Asie avec des comptoirs et mouillages en Indonésie, au Japon, Taiwan, Ceylan et Afrique du sud. En vue du commerce avec l’Afrique de l’ouest et les Amériques, c’est ainsi que les actionnaires créèrent la compagnie des Indes occidentales. Les autres routes commerciales, la Baltique, la Russie, commerce avec l’Italie et le Levant, les pays de la cote orientale méditerranéenne pour l’Europe.

En 1609 La Hollande et l’Espagne signent une trêve de 12 ans, la même année ouverture d’un comptoir hollandais au Japon  sur l’ile Hirado, et la cote ouest de l’Inde. Création la même année de la banque de change d’Amsterdam (première banque centrale au monde)

1611 c’est l’ouverture de la bourse d’Amsterdam.

Le capitaine Hatogh découvre l’Australie occidentale en 1616.

L’église réformée est reconnue officiellement en 1618-19.

Dès 1619, les Néerlandais fondent sur l’ile de Java  le comptoir de Batavia (aujourd’hui Jakarta), ils s’assurent le monopole  et supplantent les Portugais dans le commerce des épices avec l’Inde et l’Insulinde (vaste archipel comprenant l’Indonésie, les Philippines, le Timor oriental, la Malaisie orientale, Brunei, le territoire indien  d’Andaman et Nicobar).

1621, guerre entre l’Espagne et la Hollande.  

En 1625, fondation de la Nouvelle-Amsterdam (actuelle de New-York).

La Hollande obtient son indépendance avec l’Espagne en 1648, ainsi les néerlandais  devinrent l’une des puissances maritimes et économiques du XVII eme siècle. Décès de Maurice d’Orange. Frédéric-Henri devient Stathouder.

1633 la spéculation de la tulipe. Bulle économique pendant 4 ans

La Hollande déclare la guerre à l’Espagne en 1635

1643, massacre des indiens Algonquins par les hollandais.

1647 décès de Frédéric-Henri d’Orange, son fils Guillaume II  lui succède et décède en 1650.

1648, traité de Westphalie, les Pays-Bas dominent le commerce mondial.

Construction de l’hôtel  de ville d’Amsterdam  de 1650 à 1665.

Les hollandais s’installent au cap de Bonne Espérance en 1652.

De 1652 à 1654 c’est la première guerre entre l’Angleterre et la Hollande.

1656, les hollandais s’emparent du port de Colombo Sri Lanka

1664, la flotte hollandaise au profit de la flotte anglaise occasionne  la perte de New Amsterdam  

 1665 à 1667, seconde guerre entre hollandais et anglais.

Vers 1670, la république comptait environ 15 000 navires, cinq fois les effectifs de la flotte anglaise.

1672, La Hollande est attaquée par l’Angleterre, la France, l’évêché de Westphalie et Cologne. Guillaume III d’Orange est nommé Stathouder.

1673, les hollandais sortent victorieux de la guerre avec les anglais.

1678, fin de la guerre qui oppose la France aux Provinces-Unies et à l’Espagne depuis 1872.

1684, La France et la Hollande signent la paix.

1688-89, Guillaume III d’Orange envahit l’Angleterre de la Glorieuse Révolution et renverse pacifiquement James II d’Angleterre. 1688, guerre de la Ligue d’Augsbourg.

1689, Guillaume d’Orange est proclamé Guillaume III d’Angleterre.

1692, La flotte anglo-hollandaise écrase la flotte française.

1697, Les traités de Ryswick mettent fin à la guerre de la ligue d’Augsbourg entre Louis XIV et la Grande Alliance.

Le siècle d’or néerlandais caractérisé par la prospérité économique et culturelle.   Cette période recouvre une floraison de culture, d’art, cette prospérité est due à l’évolution sociale et culturelle de cette époque.

 L’instruction est plus rependue que dans les autres pays d’Europe, cette  jeune république présentait des conditions favorables au développement des lettres, presque toute la population savait lire et écrire dès le XVI eme siècle, le premier enseignement,  la lecture des écritures (influence protestante), les réfugiés protestants étaient de classe supérieure ou d’une  bourgeoisie cultivée, des écrivains, un apprentissage dans des petites écoles privées permettait d’avoir une connaissance, important chez ce peuple de négociants, apprentissage aussi  de l’arithmétique. L’enseignement secondaire était effectué dans des écoles latines pendant six ans, réservé à une élite. D’autres écoles illustres avec un  enseignement supérieur  dont les plus renommées l’Athenaeum d’Amsterdam et Leyde qui attira de nombreux étudiants étrangers dont  Descartes. 

 L’art et la culture,

L’épanouissement culturel y est intense et se différencie des  autres pays européens, car les mécènes et protecteurs des arts étaient de riches aristocrates, au Pays-Bas il s’agissait de négociants aisés, des familles praticiennes qui avaient ce rôle. Une classe moyenne  et les paysans enrichis créaient un potentiel décisif pour le développement économique, social et culturel du pays. Le marché était important pour  les biens industriels et artistiques, commerçants, artisans, officiers éprouvaient le besoin de faire valoir leur statut. Ils ont le désir de posséder des objets d’art, c’est ainsi que la demande des peintures profanes explosa, les portraits permettaient de montrer le rang social de la personne, ceci jamais vu dans d’autres pays, la possession du mobilier tel que des coffres, des objets pendules de luxe, des miroirs, de l’argenterie de la porcelaine,  donc prestige social. Cette richesse croissante  des Néerlandais assurait les revenus des artistes au XVII eme siècle.

Epanouissement de la peinture, nouveau secteur de l’économie, c’est le début de la commercialisation  de l’art, un nouveau métier se développa : marchand d’art. Les tableaux vendus étaient souvent des compositions aux  thèmes profanes, les tableaux d’église étaient délaissés depuis la Réforme,  une spécialisation se développa dans différents genres, avec des thèmes picturaux nouveaux, le paysage, les portraits individuels ou en groupe, représentation de la famille, les membres d’associations, des cérémonies, festivités, la nature morte fournissait des aperçus de la vie quotidienne de la bourgeoisie aux  intérieurs richement décorés. Il y avait même une hiérarchie des genres : L’histoire (et religion), le portrait, la scène de genre, le paysage, la nature morte. Enrichissement de la production même sur un plan stylistique, ainsi les commanditaires pouvaient apprécier la manière de l’artiste, qu’elle se rattache à la peinture italo-flamande ou néerlandaise. Les tableaux de petits formats n’étaient plus fait sur commande, mais trouvés au hasard des marchés, mais il se développa parallèlement un marché des toiles nobles, un marché de collectionneurs très actif.

Bien souvent les artistes se spécialisaient dans un thème

  Willem Claeszoon Heda et Willem Kalf peignaient des natures mortes, on y représentait un certain nombre d’objets qui variaient la composition par des modifications de détails. 

Jan Van Goven, Jan Van Ruisdael, Hobbema spécialisés dans la peinture de paysage.

Jan Steen, Adriaen Van Ostade et Brouwer la satire villageoise.

Terborsch, Pieter de Hooch, la comédie de mœurs (variante de scènes de genre) un exemple les fêtes paysannes

 Pieter Jansz Saenredam et Emmanuel de Witte peinture de monuments.

Thomas de Kevser et Frans Hals le portrait.

 Van de Velde les marines.

Paulus Potter, les animaux.

Philips Wouwerman spécialisé dans les chevaux.

Melchior d’Hondecoeter spécialiste des oiseaux.

Van Huysum spécialiste des fleurs.

Abraham Van Beijeren les fruits de mer, coquillages.
 

Pieter Claesz auteur du nautile d’argent.

 

L’exposition du siècle d’or hollandais présente peintures, dessins, œuvres sur cuivre, argenterie, faïences, ivoires toutes ces œuvres sont d’une qualité égale. On a la technique, la thématique, l’esthétique.

Quelques exemples par thèmes

Les artistes et leur monde :

XVII eme siècle en Hollande, un grand nombre d’artistes virtuoses y travaillaient Acquisition des œuvres d’art par les classes moyennes, les artistes se sont spécialisés, la première partie de l’exposition présente des portraits et autoportraits d’artistes tel que celui de Maria van Oosterwijck peintre de fleurs, œuvre du peintre Wallerant Vaillant 1623-1677, peintre mondain, succès auprès des praticiens. Maria était connue par ses bouquets, disposés sur un fond sombre, des vanités et aussi des natures mortes, ici elle est représentée un livre sur les genoux (symbole d’érudition) dans la main gauche une palette et des pinceaux, elle a une certaine assurance, elle porte une robe de satin jaune, avec une encolure décolletée avec des rubans, c’est la mode de l’époque.

D’autres œuvres de David Bailly autoportrait, Van der Helst portrait de Van de Velde artiste peintre, Van Ostade l’atelier du peintre.

Natures mortes et arts appliqués :

Les natures mortes étaient à la mode, certains artistes s’étaient spécialisés dans cette discipline, on y trouve des fleurs, des vanités, tel que des cranes, sabliers bien souvent associés avec des objets de valeurs. La subtilité de la lumière le rendu des objets  et des textures, la composition en ont fait des œuvres très prisées.

Un exemple avec une œuvre de Jan Davidsz de Heem 1606-1684 artiste qui se spécialisa dans les compositions florales vers 1650, il devient un maitre du genre. Il est un grand observateur de la nature. La composition florale présentée dans un vase en verre sphérique sur un dessus table en pierre, les fleurs sont recouvertes de petits insectes, beaucoup de fleurs différentes dans cette composition, tulipes, pivoines, œillets et autres, les fleurs de coloris semblables sont regroupées, chaque fleur est présentée avec beaucoup de détails. Grande délicatesse, respect dans l’harmonie des  couleurs, dégradations de roses et de blancs des pivoines placées au centre de la composition  rehaussées par les tons chauds de rouges des tulipes et œillets.

Autres œuvres, Davidsz de Heem, nature morte avec des livres, Van de Velde, nature morte avec un grand verre de bière, De Bray, fleurs dans une vase de verre, Abraham Mignon, nature morte aux fruits, huitres et compotier de porcelaine

La ville :

Grande concentration de population dans les agglomérations urbaines, alors que le reste de l’Europe est rurale. Le commerce et l’industrie sont florissants, de nouveaux métiers apparaissent. De nombreux artistes trouvent inspiration et modèle dans leur environnement.

Construction de l’hôtel de ville d’Amsterdam en 1638, aujourd’hui c’est le palais royal. 

Gerrit Berckheyde 1638-1698, cet artiste rend hommage à l’édifice le plus emblématique néerlandais du XVII eme siècle. Ce bâtiment est de style classique italien il  fut conçu par Jacob van Campen.

L’artiste en remplissant la toile par cet établissement a voulu montrer l’admiration qu’il avait pour l’architecture de Campen. Quelques personnages au premier plan devant l’hôtel de ville, ce sont les marchands et conseillers élégamment vêtus, d’autres personnes un cheval sont sur la place. Diversité des personnages pour montrer le coté cosmopolite d’Amsterdam.

Autres œuvres, Cuyp, vue de Dordrecht,Van der Hoeyen, plan de la ville d’Amsterdam, Van der Heyden , le pont levis, Jacob van Ruisdael, vue de Haarlem, Jan Steen, le boulanger de Leyde

La campagne :

Les peintres au XVII eme siècle découvrirent la campagne, c’est un plat pays traversé par des fleuves, source d’inspiration, les rivières et le ciel ont une place importante dans la composition de leurs tableaux. De nombreux artistes préféraient les paysages idéalisés d’Italie, ces paysagistes pour la plus part venaient d’Utrecht et avaient travaillés à Rome.

 Paysage hollandais avec le Ponte Molle (huile sur cuivre) de Jan Both 1615-1652, il est resté 5 ans en Italie, il a réalisé de nombreux croquis pendant son séjour, sur cette toile il représente des éléments d’architecture sur la gauche, la structure un vieux pont de pierre, la tour située derrière le pont est la tombe de Plaute, la campagne ressemble aux environs de Tivoli, à l’arrière plan, collines et montagnes , au premier plan un cheval drapé de rouge, les motifs ornant un char à bœuf, les arbres, les plantes reproduits avec de nombreux détails. La lumière est dorée, les contours des collines dans les tons bleutés.

 Autres œuvres Jacob Van Ruisdael, le château de Bentheim, Van de Velde , la hutte d’un berger dans un bois, Hobbema, le moulin à eau.

Images et objets religieux le monde de Rembrandt :

Rembrandt réalisa un certain nombre de portraits d’apôtres, tous avec une atmosphère religieuse, un exemple avec le reniement de saint Pierre, œuvre saisissante. Dans l’ombre deux soldats attendent la réponse de saint Pierre de savoir si toutefois il connaît Jésus, le visage de Saint Pierre est tourmenté il est éclairé par une source lumineuse, ce qui attire notre regard, la flamme de la bougie est cachée par la main de la jeune fille qui tient la bougie à la gauche de Saint Pierre. Dans cette œuvre Rembrandt joue avec le clair obscur élément constructif du tableau, la matière est travaillée d’une nouvelle manière, il utilise la technique de l’empâtement, ce qui consiste a appliqué la peinture en couches d’épaisseur inégale, le relief obtenu confère à la toile une texture et une luminosité remarquable.

Citoyens régents et aristocrates dans la République :

Dans la seconde partie du siècle, il y a plus de régents et de citoyens nantis, ils ont un certain standing et se font immortaliser dans des tableaux, mise en valeur de l’image de marque.

Frans Hals,1582-1666, grand portraitiste de l’époque, il peint le portrait de Mr et Mme Hasselaer, le mari représente un certain dynamisme, sa chevelure est bouclée et indisciplinée, son corps est désaxé par rapport à sa tête, sa main gauche posée sur sa hanche, le bras droit repose sur la chaise ou il est assis, son vêtement sombre est orné  d’un grand col d’une magnifique dentelle blanche , on aperçoit aussi sa manche plissée blanche également, son épouse fixe le spectateur, sa chevelure tirée, une immense fraise recouvre une robe sombre au broderies d’or, un col de dentelle sort de la fraise , les vêtements sont couteux , ce couple a un certain standing. Le style de Frans Hals est spontané, la palette est claire.

Autres œuvres, Jan de Bray, l’imprimeur de Haarlem, Ter Borch, Jacob de Graeff

La république et le commerce mondial les Indes hollandaises orientales :

Le commerce avec l’Extrême-Orient a une influence sur l‘art hollandais, les poteries, l’or, les épices, les ivoires, la soie.

Les exemples sont nombreux, Jacob Coeman montre Mr Cnoll et sa famille à Batavia avec les domestiques derrière eux ils ont la peau plus sombre et les pieds nus, dans le lointain s’éloignant des navires marchands, il est venu à Batavia pour travailler à la comptabilité de la Compagnie des Indes, et a épousé une japonaise, ils sont élégamment et  richement vêtus, les boutons sont en or, les robes en soie, colliers de perles .Ce tableau obtint un grand succès. 

Les scènes de genre la vie quotidienne :

Ce sont des peintures qui relatent la vie des personnes dans leur quotidien, avec quelques messages cachés.

Vermeer, la lettre d’amour, dans ce tableau Vermeer scrute l’intimité, la lettre d’amour un message sous-jacent, la clé de l’interprétation réside dans la combinaison des motifs au XVII eme siècle, le bateau sur la mer, c’est le thème de la poésie amoureuse, le navire et le galant, l’océan l’amour. Le spectateur est voyeur nous sommes dans le vestibule, nous regardons par la porte, de ce fait il fige le moment et le rend mystérieux. La palette est dans les tons de jaune, blanc, bleu.

Autres œuvres, Rembrandt, son fils Titus, Ter Borch, jeune fille assise en costume de paysanne, Van Ostade, paysans, scènes d’intérieurs, Jan Steen, femme à sa toilette, Pieter de Hooch, scène d’intérieur mère épouillant son enfant.

Exposition à ne pas manquer, le siècle d’or hollandais, période de bouleversements au Pays-Bas de nombreux événements  apportent dans la peinture de nouveaux thèmes, grande richesse culturelle  et artistique.
 
Extraits du catalogue de l'exposition

A la Pinacothèque Paris jusqu’en février 2010.

 

Partager cet article
Repost0
16 novembre 2009 1 16 /11 /novembre /2009 10:53
Le Royaume du Bhoutan, pays d’Asie du Sud situé à l’est du Népal, à l’ouest de la Birmanie entre Inde et Tibet, il n’a pas d’accès sur la mer.

Le paysage bhoutanais est montagneux, doté de monuments, temples, monastères, stupas, les moines drapés de rouge sont omniprésents dans les rituels monastiques, cérémonies religieuses.
 La religion principale étant le bouddhisme Vajrayāna. Au Bhoutan il y a plus de 3000 temples et monastères, le  plus connu celui de Taksang.


Dans chaque famille il y a un enfant moine, il rentre au monastère dès l’âge de 7 ans. Le Bhoutan est indépendant du Tibet depuis le XVII eme siècle, le Bhoutan s’affirme, relations religieuses et artistiques existent depuis le VIII eme siècle.
Le bouddhisme tibétain dans sa forme tantrique, appelé aussi lamaïsme, pratiqué par 75 % de la population ; de nombreux Bhoutanais vénèrent le 14e Dalaï Lama . Le Bhoutan est actuellement le seul royaume au monde où le bouddhisme tantrique est religion d'État. Le reste de la population a pour religion l'hindouisme indien (et à influence népalaise) 25 %.
 Les moines ont différentes professions, danseurs, peintres, musicien, ils font les costumes, les masques. Dans la perspective Bouddhique les déités sont une part de nous même.

Le bouddhisme tantrique, a été formulé en Inde au VII eme siècle, il consiste à penser que l’éveil auquel aspire tout bouddhiste, peut-être atteint au cours d’une seule existence et non au cours d’une réincarnation. Ce bouddhisme tantrique met un accent particulier sur les rituels. Pour cela des pratiques actives, puissantes, physiques et psychiques, qui valorisent l’énergie et le dynamisme, d’où l’iconographie de multiples divinités. Afin d’acquérir un corps de diamant, participation du corps par l’exécution de gestes symboliques codifiés "les mudra " et par la parole " le mantra",de l’esprit, par des techniques de visualisation active, des qualités techniques des déités protectrices, mais aussi des danses rituelles appelées cham.
 Le panthéon du bouddhisme tantrique comporte une grande variété de déités, pouvant revêtir des formes diverses paisibles, farouches, en fonction du contexte littéraire ou cultuel, des différentes écoles ou courants. Deux écoles fondées au Tibet, l’école des Nuingmapa, et l’école du drukpa kajupa qui est majoritaire. Dans l’iconographie tantrique il existe deux genres la représentation des divinités tibétaines mise en image : les bouddhas et déesses sont en attitude de danse, on doit progresser pour être meilleur.

 Les chams danses rituelles occupent une place importante dans la culture Bhoutanaise. Illustration des concepts bouddhiques. Elles servent d’enseignement religieux pour les laïcs et de liturgie pour les divinités. Ce sont des occasions de fêtes, rencontres. Chaque communauté possède ses danses pour différentes époques de l’année. Ces danses peuvent être masquées, interprétées par des religieux ou laïcs, mais elles sont réservées aux hommes, le danseur après une retraite et de longues répétitions se sent imprégné par la divinité qu’il doit représenter. Son costume, son masque complète cette transformation symbolique le temps de la danse. C’est un travail sur le mental, par la durée de la chorégraphie cela demande de grands efforts physiques. Ces danses rituelles se répartissent en quatre catégories : Les danses de victoire du bouddhisme, celles de la gloire de Guru Rimpoche (introducteur du vajrayāna au Bhoutan), ou les danseurs tiennent un tambour, les danses de subjugation et de purification d’un lieu, les danses à contenu dictatique (ou théâtre dansé). Pendant les danses des bouffons appelés atsara jouent un rôle important, assistants des danseurs, (en cas de problèmes de costumes) et font rire le publique par leurs pitreries.



Quelques informations : Vajra, mot sanscrit signifiant « foudre » ou « diamant », est un symbole (illumination) important dans l’hindouisme et surtout dans le courant vajrayāna du bouddhisme, (on ne peut détruire un diamant ce sont les qualités qu’il faut avoir, source bouddhique), c’est aussi l’arme du dieu Indra.
La femme joue un rôle très important, elle représente la connaissance et la sagesse, nul résultat ne peut arriver donc union dieux et déesses. La représentation féminine, rituel pour s’assurer une longue vie, ce qui permet d’avoir beaucoup d’acquis pour les vies suivantes, un vase dans une main qui est supposé tenir un élixir elle a 3 têtes et 8 bras.
Les grandes divinités protectrices, le dieu le plus important, possède 16 jambes 34 bras, c’est le grand conquérant de la mort, (il faut mettre des moyens pour contrer les démons intérieurs).
L’art du Bhoutan est différent de celui du Tibet, les statues sont présentées assises sur deux niveaux de pétales de lotus. Après la mort une période de transition de 45 jours, l’esprit à des visions, le 46 eme c’est à nouveau une naissance.

Présentation de quelques œuvres de l’exposition.

 De grandes photos et vidéos présentent le Bhoutan. Le Bhoutan est le pays du dragon tonnerre connu sous le nom du Drukyel. Le royaume du Bhoutan est himalayen. Avant leur expédition les objets sont bénis par une cérémonie bouddhique.



111 pièces sont présentées , des thangka ou peintures, des sculptures, objets de culte provenant de temples.
 Le Thangka est à la fois religieux et artistique, ce sont des rouleaux montrant des peintures ou quelques fois des broderies, il est maintenu aux extrémités par des baguettes passées dans leurs ourlets, il peut avoir différentes tailles, même portatifs. Des scènes de la vie de Bouddha sont représentées, 60 sont à l’exposition.
 Les statuettes votives sont en alliage de cuivre doré ou laiton souvent incrustées de turquoises.40 sont exposées. Au Bhoutan ou ne trouve pas de statuettes en pierre.
 Des objets impliqués dans le rituel du bouddhisme tantrique, montrés dans l’iconographie peinte ou sculptée. Les dagues rituelles ou phurba, les foudres-diamants ou dorje, chaque moine en possède un exemplaire. D’autres instruments les tambours-sabliers, les trompes télescopiques montrent l’importance de la musique dans la danse, dans les rituels du bouddhisme vajrayāna (véhicule de diamant).

Le Jataka, pour atteindre l’éveil, le bouddhiste doit s’appuyer sur trois supports, les images, les écrits, les monuments funéraires ou stupa, lesquels renvoient à la théorie de la triple réincarnation de Bouddha, par le corps, le verbe, l’esprit.
Récits des vies antérieures ou jataka sur des Thangkas du XVIII et XIX eme siècle. (Encre et couleur sur coton) ce cycle d’histoire illustre la sagesse.


Sakyamuni  , est le fondateur du Bouddhisme au VI eme avant JC, il est hautement vénéré. Ce bouddha avait choisi 16 de ses disciples ou arhat pour être les protecteurs de la loi bouddhique, jusqu’à la venue du bouddha MAITREYA Bouddha du futur.
 Les Arhat (disciples) ; ont étudiés avec Bouddha, très haut état de développement spirituel sont considérés comme des êtres illuminés.
Le Bouddha Sakyamuni  représenté avec 16 arhats (influence de la peinture chinoise) époque Song (960-1279) et Yan (1260-1368) 11 thangka à l’exposition. Une statue de déesse assise du VII eme siècle ; Sakyamuni  assis XVI et XVII eme .
Padmasambhava maitre religieux vécut au VIII eme siècle dans la vallée du Swat (nord Pakistan), il est venu au Tibet et au Bhoutan. Il a une grande importance, il est l’introducteur du vajrayāna au Bhoutan, appelé maitre précieux ou Guru Rimpoche. Il est la déité principale de nombreuses pratiques tantriques de l’ordre de Nyingmapa (il a contribué à la fondation), comme de l’ordre Drukpa Kagyupa. Chaque sanctuaire bhoutanais possède son effigie. Une salle lui est consacrée, il a toujours une coiffe aux bords relevés, un collier de turquoise et corail, il a les cheveux longs. Ce sont des trésors nationaux, 3 sont exposés, l’histoire de sa naissance à la fin de sa vie princière, jusqu’à son engagement de vie religieuse. Il est aussi présenté en amiral pour montrer la lutte intérieure, que l’on doit combattre pour avancer.


Les Bodhisattva , êtres promis à l’éveil, ils différent leur entrée dans l’état de Bouddha accompli afin de venir entre aide à autrui, sur le chemin de l’illumination ils sont objets de culte fervent dans les traditions vajrayāna. A l’exposition,sur le Thangka présenté, le Bodhisttva Manjusri, ses mains effectuent un geste de prédication. Manjusri blanc, 3 figures essentielles de l’histoire du Bhoutan.


Le yoga des déités : L’exposition présente certaines de ces figures, les concepts quelles symbolisent et les pratiques qui leurs sont associées. Cakrasamvara, symbolise l’esprit de compassion, Vajrakim, diagramme cosmique, la déesse est au centre entourée de déesses naissances, Vajravarahi la mandorle sur laquelle se détache la déesse contient les 8 signes du bouddhisme, sur un autre thangka elle a le bouddha suprême au dessus de la tête, elle a le signe de la victoire derrière l’oreille sur l’ignorance, le dieu protecteur Vajrabhairava
Ces thangka sont du XVIII eme siècle.








Pema Lingpa 1350-1521, sculpteur, danseur, auteur de textes philosophiques et religieux ,il joue un rôle important dans la diffusion des enseignements du Nyingmapa (ordre des anciens). Sur le thangka présenté, il porte la coiffe qui lui est associé, il est l’un des cinq rois de la découverte des trésors. Thangka XIX eme siécle.

 Drugpa Kunley, 1455-1529, le "fou divin" très célèbre au Bhoutan. Personnage extravagant aimant femmes et alcool, originaire du Tibet. Sa statuette est présenté à l’exposition il est assis sur une peau s’antilope en posture de délassement, avec une certaine nonchalance il pince les cordes de son dramyen (luth) instrument qui accompagne le chant, Shabdrung (haute autorité) .

Ngawang Namgyal 1594-1651, auteur de l’unification politique et religieuse du Bhoutan, il fut la plus haute autorité des Drugpa Kagyupa au Tibet, avant d’occuper cette fonction au Bhoutan, il est l’une des personnalités les plus importantes de la société bhoutanaise. Il est représenté avec une longue barbe, une coiffe bleue, couleur également sur ses favoris et sourcils, effigie en bois laqué (rare au Bhoutan). Le tracé à l’or révèle les motifs du vêtement.

Mandala et stupa Mandala est une dragonne sous forme circulaire, porte aux 4 points cardinaux ou se trouvent des déités, mise en image de textes philosophiques. C’est un support à la méditation, il franchit tous les obstacles et arrive à la déesse. L’iconographie de ces diagrammes de l’espace spirituel est variée et enrichie d’inscription. Les zones à caractère géométrique, cercles et carrés, composent le parcours d’initiation, quelques fois accompagnés de scènes de la vie religieuse ou quotidienne. Le mandala peu avoir une vocation protectrice, d’autres sont utilisés lors des rituels honorant les divinités tantriques et servent de support visuel.



représentation : mandala des neuf déités.
Stupa est un monument commémoratif abritant des reliques sacrées.

Cinq années de travail avant de pouvoir réaliser cette magnifique exposition, déplacements, nettoyage, la collaboration monastique fut riche, fructueuse. Il faut savoir que certaines pièces viennent de monastères parfois isolés dans la montagne, à 9 heures de marche.
2008, moment charnière du Bhoutan, ce fut le couronnement du V eme roi, il à moins de 30 ans, son couronnement eut lieu en novembre. Le Bhoutan s’ouvre sur l’Occident.

Le Bhoutan c’est l’art de la couleur. La présentation de l’exposition est exceptionnelle, tout le long du parcours les Thangka sont présentés déroulés (ce qui ne se fait pas dans les monastères), les peintures sont délicates, très bien conservées, gout prononcé pour les nuances de roses.
Cette exposition magnifique est à visiter au musée Guimet Paris, jusqu’au 25 janvier 2010.
 Extraits de la revue connaissance des arts.
Partager cet article
Repost0
4 novembre 2009 3 04 /11 /novembre /2009 09:23

Venise est fondée au V eme siècle sur la lagune, cherchant à échapper aux invasions barbares, elle doit sa fortune aux croisades, elle fut capitale d’un empire maritime et commercial.

 Au XIV eme siècle, Venise possède le port le plus important de la Méditerranée, et du conquérir des terres sur la lagune pour étendre la surface urbaine de la cité.

Son déclin commença avec la progression turque en Méditerranée (qui la priva progressivement de toutes ses terres grecques, à l'exception des iles Ioniennes , et de ses accès aux débouchés de la Route de la Soie.

Sa lente décadence commence avec la prise de Constantinople en 1453.

Au  XVI eme siècle, malgré la victoire sur les Turcs à Lépante en 1571, où les Vénitiens furent très engagés, la république de Venise entre dans un déclin politique et économique.

Le  commerce européen est  détourné vers les océans (découverte de l'Amérique).

Deux incendies dévastateurs au Palais des Doges en 1574 et 1577  détruisirent un siècle de peinture, une épidémie de peste 1575 et 1577 décime une partie de la population.

 Malgré cela   elle connaît un très fort rayonnement culturel. Elle reste capitale culturelle pendant plus d’un siècle, elle triomphe sur toute l’Europe. Ce bouillonnement culturel est du aux commandes artistiques des familles patriciennes et des confréries religieuses.

Elle tient tête par l’architecture, les églises les palais.

Par contre il y a aucune possibilité d’avoir des fresques, car elles seraient détériorées par l’humidité et le salpêtre.  

De nombreux artistes y naquirent où s’y installèrent.


doges-venise.jpg
 

La peinture au XVI eme siècle à Venise :

C’est un grand siècle pour l’art vénitien, il propose un grand nombre d’artistes, l’architecte Palladio, les peintres Titien, Véronèse, Tintoret. Cet épanouissement nous le devons à Giorgione (1477-1510), maillon entre Bellini et Titien. Cet artiste reprend les grands thèmes iconographiques vénitiens,  mais il apporte dans la lumière, aux couleurs une subtilité nouvelle, cela lui permet de traduire un phénomène atmosphérique, un exemple « la tempête », un frisson traverse le paysage, il s’obscurcit, des touches  cuivrées se mêlent a des tonalités de plomb, les deux personnages sur la toile restent indécis. (Tableau ci-dessous).

giorgione_tempete.jpg
L ‘école vénitienne :

C’est le symbole de la couleur et de la puissance de celle-ci. Caractérisée par  le gout pour le faste, les brillants, effets d’architecture, les trompe-l’œil audacieux, les chevelures, les bijoux, les étoffes  chatoyantes venues d’orient.

Mais  une influence va s’exercer à  Venise qui va allier les découvertes picturales du nord, (une toile des frères Van Eyck, arrive à Messine  par  l’intermédiaire d’Antonello, cette toile est peinte à l’huile. Antonello montre cette technique aux vénitiens).

Les peintres se précipitent sur cette technique.

A la même période on invente un nouveau mode de tissage des voiles, ce qui permet aux bateaux d’aller plus vite. On utilise cette toile pour la peinture à l’huile. C’est une révolution le transport des toiles va pouvoir s’effectuer, il suffit de rouler l’œuvre et de la faire voyager.


Les trois thèmes importants de l’époque :

1er la peinture religieuse

2 eme L’antiquité (Ovide pour sujet)

3 eme Les portraits.

 

La peinture est à son zénith :

Titien peint les visages de l'inquiétude, et la clientèle des gens importants.

Véronèse peint la  fête vénitienne et sa splendeur, les patriciens.

Le Tintoret l'émotion dramatique, il aura la clientèle religieuse.

.

Titien, nait  vers 1490 à Pieve di Cadore, proche de Venise. Il débute son apprentissage à l’âge de 9 ans chez Zuccato et Bellini à Venise, il effectue un séjour dans l’atelier de Giorgione qui lui transmet  le gout du paysage, qu’il va rendre plus naturaliste. Mais on retrouve l’aspect fondu de Giorgione et  du Corrège sur le traitement des chairs délicates, les contours indécis, les paysages vaporeux  avec lesquels elles fusionnent volontiers, ainsi que dans les matières veloutées.
Dans sa peinture, les couleurs deviennent éblouissantes, soleils, mêlant ainsi au sein de notre regard ébloui les personnages à leur environnement.

Titien est  considéré comme un des plus grands portraitistes de cette époque, notamment grâce à son habileté à faire ressortir les traits de caractère des personnages. « Il libère aussi la peinture des contraintes de la ligne et de la forme où elle était emprisonnée depuis le Moyen Âge finissant, et cela pour donner tout pouvoir à la couleur. »

Il est le cœur du pouvoir, il peint les rois et empereurs il décide de l’avenir de ses confrères. Portraitiste de génie resté célèbre par la sensualité de ses sujets et de sa touche, il est le maitre de la peinture et maitre des destins.


A la mort de  Bellini en 1516, il est nommé à sa suite peintre officiel de la République de Venise et établit un atelier sur le Grand Canal à San Samuele. De nombreux artistes contemporains y passent, dont Le Tintoret et Le Greco.

 En 1520, il exécute une importante commande pour la décoration du Palais des Doges, " La Bataille de Cadore " (grande fresque qui sera détruite lors d'un incendie en 1577) et trois peintures de scènes mythologiques pour Alphonse Ier d'Este. Il est également chargé de faire tous les portraits des doges successifs, jusqu'en 1555 où la tâche incombe au Tintoret.
A la suite d'un voyage à Ferrare, il fait la connaissance de Frédéric II Gonzague, marquis de Mantoue dont il fait le portrait et pour qui il travaille durant plus de 10 ans, décorant le château de Ferrare de fresques mythologiques.

En 1530, il rencontre Charles V à l'occasion d'un voyage de l'empereur en Italie, par l'intermédiaire du marquis de Mantoue. Trois ans plus tard, Charles V lui accorde le titre de Conte Palatino et Cavaliere dello Sperone d'Oro, un honneur sans précédent pour un peintre. Il peindra une série de portraits des proches de l'empereur.

En 1545, il se rend à Rome à l'invitation du pape Paul III. Le 16 mars il obtient la citoyenneté romaine, et rentre à Venise. La confrontation directe avec les œuvres de Michel-Ange influe énormément sur sa carrière, qui connaît alors une « crise maniériste », marquée par des compositions plus hardies et un coloris aux forts effets de contraste.

En 1548, il se rend à Augsbourg où se tient la Diète du Saint-Empire, présidée par Charles Quint, occasion pour lui de peindre de nombreux portraits de notables et de l'empereur lui-même. Puis il commence à travailler à sa série de Poésie pour le roi Philipe II. Ces peintures représentent des nus féminins mythologiques, telles "Danaé", "Vénus et Adonis" ou "Diane et Actéon", et elles initient la dernière phase de Titien, caractérisée par une touche beaucoup moins graphique et plus libre, où les toiles achevées laissent même voir l'action du pinceau sur la toile; on dit même que Titien aurait peint avec ses doigts certains de ses tableaux à la fin de sa vie.

En 1566 il est élu à l’académie du dessin de Florence avec Andréa Palladio et Jacopo Tintoretto.

 Son dernier tableau connu est une "Pietà", qu'il destinait à orner son tombeau : inachevée à sa mort, l'œuvre sera terminée par  Palma il Giovane.
 Il meurt le  27 aout 1576  , peut-être de la peste, plus probablement de vieillesse. Il est enterré dans l'église Santa Maria dei Frari à Venise.

titien_auto_portrait.jpgAutoportrait de Titien

Le Tintoret ou Tintoretto, (1518-1594), Jacopo Robusti de son vrai nom, doit son surnom (le petit teinturier) à son père qui travaillait dans une teinturerie (tintorìa en italien).
Élève de Titien (il ne resta que quelques mois), réputé pour sa maîtrise des couleurs et des ombres, du rendu de la matière, et est considéré comme l'un des plus grands représentants de la peinture vénitienne. Les courants maniéristes toscan, romain et émilien influencent ses premières peintures. Il avait une grande admiration pour Michel-Ange qui l'a influencé dans sa technique du dessin.

A l'inverse de celle de Titien, la peinture du Tintoret possède une dramaturgie, une violence, le surnaturel, une atmosphère assez sombre. Un de ses éléments clef est le principe du déséquilibre et de la chute des corps, ils  semblent en effet tous pliés sous un poids immense. Genoux pliés, torses courbés, très peu de regards se dirigent vers le ciel, ou alors bien souvent avec désespoir. Il y a dans les peintures du Tintoret une chute perpétuelle, un mouvement sans fin d'aspiration vers le bas, et donc, presque paradoxalement, un sentiment de vie omniprésent et très poignant.

Le Tintoret a une passion pour les effets de lumière, réalisant des statues de cire de ses modèles et expérimentant l'orientation des sources de lumière avant de les peindre. En conséquence, certains visages réapparaissent dans différents travaux, sous différents angles et sous un éclairage différent.

Parmi les œuvres les plus connues du Tintoret figurent une série de peintures de scènes de "la vie de Jésus" et de la" Vierge Marie" dans la  Scuola Grande di San Rocco, dont il est nommé décorateur officiel en 1564.

Ces  œuvres sont de dimensions impressionnantes, le Tintoret réalise des compositions aux espaces vertigineux et dynamiques et aux  torsions exacerbées où domine  un clair-obscur fantomatique et dramatique. 

Entre 1578 et 1580 il part à  Mantoue  pour travailler au service du duc Guillaume Gonzague. 
Il meurt le 31 mai 1594 à Venise.   


autoportrait-tintiret.jpg Autoportrait Le Tintoret
 

Véronèse nait en 1528 à Vérone, Paolo Caliari de son vrai nom, son père Piero di Gabriele est architecte et tailleur de pierre, comme l’étaient précédemment ses parents. Avec son épouse il eurent 10 enfants.

Il débute très jeune dans l’atelier de son Père et acquiert une habileté de modeleur pour les figures et ornements en relief, mais il s’oriente vers la peinture. Placé comme apprenti chez Antionio Badille, famille de peintres locaux. Il étudie les œuvres de celui-ci, qui plus tard sera son beau père, il étudie aussi les œuvres de tous les autres peintres de Vérone et alentours  comme les fresques et tableaux de Falconetto, Domenico, Morone, Dai Libri, Caroto,Torbido.
Il va acquérir des connaissances en matière d’architecture et de perspective, mais aussi de vivacité et d’élégance des figures, la dignité et le naturel dans les expressions, l’éclat et l’harmonie dans le jeu des colorations. Avant 20 ans il avait signé plusieurs retables pour les églises de Vérone, décoré des façades de maisons, ce qui fit sa réputation. " La Pala" un de ses chef d’œuvre réalisé en 1548 pour la chapelle de la famille Bevilacqua-Lazise.

Véronèse suivit le courant baroque dans une aspiration maniériste.  

Son œuvre est dense et comporte de nombreuses fresques d’inspiration religieuse, mais aussi des tableaux profanes, mythologiques ou allégoriques. Pour la plupart ce sont des tableaux monumentaux.

Il utilise des couleurs  accentuées, il représente des scènes très détaillées, des personnages nettement dégagés des fonds, avec de forts contrastes, des architectures théâtrales et rythmées. Sa palette claire, ses ombres colorées, son univers poétique, la grâce sensuelle de ses personnages et son sens du décor en font un maître incontournable de la peinture du XVIe siècle.

 Il est également célèbre pour sa série de portraits aux visages éblouissants de naturel. Le maître s'intéresse surtout aux visages.

Dès 1548, il quitte sa ville natale, sa renommée est grandissante, il obtient plusieurs commandes. En 1551 il va à Trévise, il est chargé de décorer la villa Soranza près de Castelfranco proche de Venise,  l’architecte San Micheli et le peintre  Battista Zelotti venaient de la construire. Son travail remarqué par le Cardinal Ercole Gonzague, l’année suivante, il lui commande un tableau pour la cathédrale de Mantoue " la tentation de saint Antoine ". Par la suite il décore une autre villa dans la province de Trévise construite par Palladio, qu’il avait rencontré à Vincence.  Il décore aussi le palais du Collatéral, à Thiène en compagnie de Battista Zelotti, son style très libre et personnel, il peint plusieurs peintures sur l’histoire ancienne.

1552, il reçoit sa première commande pour l’église San Francesco della vigna à Venise ; il y réalise " la conversation sacrée".

L’année suivante il est appelé par le père Torlioni , prêtre de l’église San Sébastiano à Venise, les deux hommes s’étaient rencontrés à Vérone, il veut lui confier les peintures de l’église.

Installé à Venise en 1553 les commandes officielles sont nombreuses, il est devenu le peintre de la république, il va réaliser avec d’autres artistes, les fresques de la salle des conseils des dix au palais des Doges. Véronèse exécuta un médaillon qui décorait, en son centre, le plafond de la salle des audiences " Jupiter foudroyant les vices ",il décore également la salle de la Boussolla d’un "Saint Marc couronnant les vertus".
En 1555, il réalise le plafond de la sacristie de l’église San Sébastiano avec « le couronnement de la vierge », ensuite il peint les trois plafonds de la nef avec « Esther présentée au roi Assuérus », «  le couronnement d’Esther », « Le triomphe de Mardochée » peintures qu’il acheva en 1556, onze mois après leur commande.

En 1560, il fait un voyage d’étude à Rome et découvre Raphael et Michel Ange, il y reste deux ans.

 Avec le soutien de Titien et de Jacopo Sansovino, il est désigné avec six autres artistes célèbres dont Battista Franco, Giuseppe Porta, Bartoloméo Ammannati, Le Tintoret pour participer à la décoration du plafond de la salle libreria de la bibliothèque Marciana (bibliothèque saint Marc). Il réalise trois allégories " la musique "," la géométrie "," l’arithmétique", pour lesquels il est récompensé par une prime et un collier d’or, décerné publiquement par Titien.

Quelques années plus tard il revient à Venise, ou  il est devenu le peintre à la mode, le décorateur des nobles et des ecclésiastiques. Il est aussi célèbre dans les provinces autour de Venise. Il reçoit des commandes de toutes sortes : des fresques, des tableaux, des sujets profanes ou sacrés, des allégories ou des portraits.

IL retravaille à l’église San Sébastiano, il y peint en 1561 " La vierge en gloire  avec saint Sébastien et d’autres saints", vers 1565 "  Saint Marc et Saint Marcellin conduits au martyre" et "Le martyr de Saint Sébastien".

A la même période il entreprend la décoration de la villa Barbaro à Maser en Vénétie, cette villa appartient aux frères Barbaro (artistes peintres).L’architecte de cette villa  est Palladio, la décoration picturale confiée à Véronèse, Daniel Barbaro avait rencontré l'artiste lorsqu’il exécutait les compositions du Palais des Doges. Dans cette villa Véronèse réalise des fresques qui marquent l’apogée de son art parmi lesquelles " l’harmonie universelle"," l’amour divin entouré des dieux olympiques "," Vénus et Vulcain avec Proserpine"," Bacchus et les nymphes ", l’espace architectural mis au défi grâce à l’usage du trompe l’œil d’illusions picturales.

1562-1563, période ou il peint 'les noces de cana" 'commandée pour le réfectoire du monastère bénédictin de penquesten, sur l’ile de San Giorgio de Maggiore, à Venise. Véronèse représente un banquet, scène qui reflète les festivités qui étaient courantes à l’époque à Venise. Il y a plus de cent personnes sur cette fresque, on y reconnaît Titien et Tintoret et Véronèse.

Dès 1566 il retourne à Vérone, il se marie et aura quatre enfants.

De 1575 à 1577, il réalise au Palais des Doges " le triomphe de Venise" pour la salle du grand conseil et " les allégories de la Vertu"pour la salle du collège qui comprend ses grands chefs d’œuvres.

À partir de 1575, Véronèse s'intéresse davantage aux paysages, il abandonne progressivement les grandes compositions et porte plus d'intérêt aux petits formats où il s'exprime  d'une manière très lyrique. C’est de cette époque que datent les scènes mythologiques comme "L’Enlèvement d'Europe "et"La Mort de Procris".

Il décède en 1588 à l’âge de 60 ans, d’une pneumonie, il est enterré dans l’église de San Sébastiano.

À sa mort, en 1588, Véronèse ne laisse pas d’école, mais son œuvre va influencer toute la peinture postérieure et de nombreux artistes tels que Vélasquez, Rubens puis, au XIX eme siècle, les coloristes européens Delacroix et Cézanne.

L’exposition est présentée d’une manière chronologique et thématique, le choix des thèmes communs permet de confronter ces trois grands artistes que sont Titien, Le Tintoret et Véronèse. Des thèmes chers aux vénitiens du « siècle d’or ».

Titien génie inventif, Tintoret génie dynamique, Véronèse génie décoratif.
Ces trois artistes sont rivaux et complémentaires, ils se détestent mais se respectent.

titien-danae.jpg
Danaé Titien

veroneseStAntoine-copie-1.jpg
 La tentation de Saint-Antoine Véronèse

 

Au fil des salles :

Portraits des Praticiens et Praticiennes, c'est l'apogée de la classe dominante, l'art du portrait atteint Venise, un moyen de décrire la structure sociale de la cité, montrer ses citoyens, l'image sociale est idéalisée par la peinture. Le costume exprime la fonction publique,religieuse,politique.
Le portrait masculin, la gestuelle, l'expression, illustrent la vigueur morale du personnage. Par son costume, ses insignes, sa fonction publique est déterminée, l'ouverture sur l'extérieur célèbre un épisode historique qui le glorifie.
Le portrait féminin, si la praticienne est figée dans une posture impassible répondant l l'exigence de retenue imposée par la société. Sa représentation sans ouverture sur l'extérieur évoque son rôle de femme au sein de la maison, la famille, le prestige et la richesse sont révélés par le costume, la parure.
Les trois artistes reprendront ce thème. 

titien-clarisse.jpg 

Clarisse Strozzi Titien
Iseppo-de-Porto-V-ron-se.jpg

Iseppo de Porto Véronèse
 

Le reflet et l’éclat, jeux d’envers dans la peinture. A la Renaissance les peintres se servent des effets de reflets pour leurs valeurs artistiques. Les reflets montrent une grande force d'illusion de leur art et de sa supériorité confimé par la couleur. Dans les armures métalliques les forment arrondies reflétent la lumière et la face non visible des personnages.

Titien et Tintoret montrent l’image cachée et inverse d’une figure. Véronèse et Bassano utilisent les éclats colorés de la lumière pour donner l’illusion du relief. Dans le miroir, le reflet d’une femme à sa toilette célèbre sa beauté en permettant de l’admirer de plusieurs cotés ; mais dénonce aussi sa vanité, par le jeu érotique dans les miroirs la femme répond au spectateur qu’elle surprend entrain de la contempler.

 

V-nus-au-miroir-V-ron-se-copie-1.jpg
Vénus au miroir Véronèse

Entre sacré et profane, la tendance des peintres vénitiens à décrire la vie quotidienne et à figurer leur société dans des portraits de famille les conduits à estomper les frontières entre sacré et profane, transpose dans un décor contemporain l’évènement religieux, prend l’allure d’une fête ou les commanditaires du tableau se mettent en scène à coté du Christ et des Apôtres. 

Véronèse se distingue des autres par ses repas bibliques grandioses, synthèse entre histoires sacrées et narration profane.

Tintoret animé d’une spiritualité plus profonde s’oppose à ces tendances par des compositions sombres et dramatiques. Dans ces scènes bibliques la présentation d’animaux est fréquentes, elle renforce le caractère profane de l’image tout en apportant une connotation symbolique.

emmaus-letitien.jpg

Les pélerins d'Emaus Titien
 

Nocturnes sacrés, dramatisation effets de nuit, à partir du XVI eme siècle la représentation des thèmes sacrés, dans une ambiance crépusculaire ou devient un genre caractéristique de la peinture à Venise. Cette tendance s’inscrit dans la réforme engagée par l’église qui détermine une nouvelle sensibilité spirituelle préconisant l’expérience individuelle de la religion. Cela privilégie les scènes de prières de pénitence ou les épisodes tragiques de la vie du Christ.

Tintoret le premier à renouvelant la peinture sacrée par des effets de nuit dramatisant le récit. Chaque peintre le suit.

Tintoret adapte ce luminisme dans les grandes scènes théâtrales, Bassano de manière plus réaliste et angoissante.

Véronèse hésite à abandonner sa vision cristalline et ne s’essaye pas à ce langage qu’à la fin de sa vie.

Titien_St_Jerome_au_desert-copie-1.jpg

Saint Jerôme Titien

 Portraits d’artistes et collectionneurs, le gout particulièrement développé pour les portraits à Venise. Réservé aux lettrés et aux nobles autrefois, désormais partagé par les artistes qui veulent célébrer le caractère intellectuel de leur pratique et contribution à la connaissance du monde.

Le rôle intellectuel présenté par des objets caractéristiques du savoir tel que vestiges antiques, pièces de monnaie, sculptures rappelant la conscience artistique des collectionneurs et la primauté du modèle antique comme source d’inspiration pour les artistes, les peintres sont souvent auteurs de leur propre représentation.

TitianPortraitofJacopoStrada.jpg

Jacopo Strada (antiquaire) Titien

Quelques petits tableaux semblent liés aux décors intérieurs des résidences privées.

Les scènes sont souvent des scènes mythologiques antiques ou bibliques contenant un message moral introduites dans l’intimité des jeunes époux elles sont censées leur inspirer une conduite idéale tel que fidélité, prudence. Beaucoup de détails précieux ce genre très prisé au XVI eme siècle à Venise par tous les grands maitres.

Le nu féminin à Venise,un des thèmes le plus représenté de la peinture du XVI eme siècle. Ce genre trouve son origine dans les images de femmes à la beauté idéale peint par Bellini et Giorgione dans le début du XVI eme siècle.

La femme nue apparaît dans des scènes historiques ou dans des images ou son corps étendu est offert à la contemplation devient sujet principal du tableau. Ce thème érotique devient incontournable pour tous les peintres vénitiens ou changer de passage dans la lagune.

Titien triomphe dans ce genre sensuel, ses nus sont recherchés dans les cours princières d’Europe. Ses mythologies peintes pour Philippe II d’Espagne montrent le corps féminin dans différentes positions servent de modèle.

Véronèse les transpose dans un style serein et mesuré.

Tintoret leur confère un caractère énergique souvent emprunt d’ironie.

VeroneseMarsandVenus-copie-1.jpg

Mars et Vénus Véronèse

tintoret-danae.jpg

Danaé Tintoret
 

Les trois points importants :

Assurer définitivement une place au peintre face au pouvoir Appel en est l’exemple c’est Titien qui débute.

La peinture va prendre un nouveau rôle, les portraits, cadeaux diplomatiques, c’est la mise en place de l’image du pouvoir.

Titien est l’inventeur du marché de l’Art (par l’expédition des toiles) la peinture européenne ne sera plus la même.

Exposition à ne pas manquer au Louvre jusqu'en Janvier 2010

 

Partager cet article
Repost0
28 octobre 2009 3 28 /10 /octobre /2009 17:03

 Madeleine Vionnet nait en 1876 à Chilleurs aux bois dans le Loiret et meurt à Paris en 1975. Ses parents se séparent alors qu’elle est encore enfant, c’est son père qui en aura la garde, ils s’établiront  à Aubervilliers.

Elle se marie à 18 ans et à une petite fille qu’elle perd très tôt, son mari la quitte.

Elle a 20 ans, elle décide de partir pour l’Angleterre, elle veut apprendre l’anglais, elle trouve un emploi de lingère dans une maison de santé. Elle est engagée chez Jules Paquin, qui vient d‘ouvrir une succursale à Londres, ou elle dirige une équipe de 12 personnes, par son travail elle vient faire des achats de modèles français. Elle rencontre les sœurs Callot, l’une des plus grandes maisons de couture parisienne.

En 1900, fascinée par la danseuse américaine Isadora Duncan et ses formes libres, elle explore l’art du drapé, elle est engagée comme première chez les sœurs Callot (maison de couture 1898-1937).

Elle dira : Grâce aux sœurs Callot, j'ai pu faire des Rolls-Royce. Sans elles j'aurai fait des Ford ".

 Puis c'est au tour de Jacques Doucet , autre grande maison de couture (1853 à 1929), de lui faire appel. C'est chez lui que dans toutes les créations qu'elle fera, elle supprimera définitivement l'usage du corset. Plus qu'une mode : une révolution. Car, c'est bien elle et non Paul Poiret qui a mené cette révolution-là.

En 1912, ses créations remportent un immense succès chez Jacques Doucet, elle décide La même année d’ouvrir sa première maison de couture au 222, rue de Rivoli, elle débute avec une seule couturière qui est l’épouse d’un ami de son père. Elle connaît très rapidement le succès, ses clientes la suivent, admiratrices de son savoir-faire. Mais deux ans plus tard avec la première guerre mondiale elle est contrainte de fermer sa maison. Elle part en Italie et ne  cesse  de travailler, ses modèles des années 1917- 1920 sont parmi les plus audacieux. La guerre terminée, elle revient et impose une modernité étonnante dans le monde de la haute couture. Les femmes d’après-guerre sont devenues modernes et actives, il faut quelles se sentent libre dans leurs vêtements.

 

 Elle maitrise le biais, elle invente la coupe en biais et du drapé que personne, depuis, n'a su maîtriser avec autant de perfection. Technicienne hors pair, elle a su mettre son génie au profit du corps des femmes et de leur bien-être. 

De 1920 à 1930, elle donnera libre cours à sa passion des fleurs à travers des jupes corolles et surtout des amas de roses en bandeaux, en colliers, en guirlandes, toujours somptueusement parsemées sur des capes ou des cols.  

Dans les années 20 la presse est élogieuse à son égard, ses modèles sont portés par la  Duchesse Sforza, sur Madame de Vilmorin, sur Liane de Pougy.


1923, elle s’installe au 50 avenue Montaigne, Elle transforme un simple hôtel particulier  en un temple de la mode et du luxe. L’accueil des clientes se fait dans de grands salons très élégants, harmonie des couleurs, élégance des formes,  décors uniques, fresques inspirées de l’antiquité grecque, tout pour plaire aux clientes et les faire rêver.

Son entreprise est importante elle à huit cent cinquante ouvrières installées dans un immeuble proche de son hôtel particulier. Elle présente 300 modèles par collection. Un atelier prévu pour la coupe, un pour le flou, un pour les tailleurs, un pour la fourrure, un pour la lingerie. Très moderne, elle a installée quelque chose de nouveau le repassage électrique. Les employées travaillent dans de bonnes conditions et bénéficient de vacances, ce qui n’est pas le cas dans d’autres maisons de couture.

Pour les fourrures et les broderies, elle avait besoin de fournisseurs, pour la fourrure ce sera Louis Bourdeu et Lesage pour les broderies.

Les femmes vivent dans le luxe à cette époque les restrictions n’existent pas, elles possèdent plusieurs fourrures.

Elle collabore à la décoration des Galeries Lafayette elle veut en faire un temple de la mode.

1924, elle est vraiment reconnue, c’est sa période glorieuse, elle ouvre une boutique à New York, puis une  autre en 1925 à Biarritz. Ses clientes Mesdames Citroën, Revel, Martinez de Hoz .

Le 2 février 1929, elle est décorée  chevalier de la légion d’honneur, en qualité de couturière.

 1934, période romantique, changement de  style, les robes sont de plus en plus larges et de plus en plus légères.

C’est une époque ou le luxe et le raffinement n’ont pas de limites, Paris vit au rythme des fêtes, bals, courses de chevaux, soirées mondaines. Les robes du soir apparaissent en taffetas, en lamé, des tulles brodés d’or, des fourreaux. Ce sont les années d’or de Madeleine Vionnet. Elle devra aussi ses derniers succès a sa première depuis 1914 et amie, Marcelle Chaumont-Chapsal.


Mais dès 1939 tout cela se termine, la maison de couture ferme, nous sommes à la veille de la seconde guerre mondiale.

1939, elle est  promue officier de la légion d’honneur.

Après 1939, Madeleine Vionnet, aura une correspondance importante avec Liane de Pougy sa première, et transmettra son art, dans une école.

A la fin de sa vie elle écrira :

" L'important c'est d'arriver à vivre et à travailler tel qu'on est, en pleine vérité, en somme à s'imposer, mais il faut qu'il y ait en soi de quoi le faire. Que de gens s'ignorent toute leur vie et courent après eux mêmes... Il faut toujours se dépasser pour s'atteindre... Toujours lutter au fond, c'est passionnant... c'est la force de résistance qui soutient le mieux. Elle seule dépend de vous."

 

 Ses créations

  Plus que des robes, ses créations deviennent de véritables architectures à draper selon un rituel de gestes précis. Elle avait l'habitude de travailler sur un petit mannequin de bois peint sur lequel elle créait toutes ses toiles en modèles réduits. Elle gardera cette célèbre petite figurine dans sa chambre jusqu'à la fin de ses jours et s'en servira pour expliquer aux visiteurs curieux, les différentes étapes de son travail.





Séduite par la Grèce antique, peuple attaché à la beauté du corps, libre de se mouvoir, sans les entraves  du vêtement. Elle s’inspire des fresques et vases antiques, certains de ses modèles rappellent les statues grecques.  Elle puise à la même source antique, grecque ou égyptienne, pour la création de sa robe aux petits chevaux, frise apportée sur la robe par Lesage.



Elle a un autre désir, le vêtement sans couture, donner l’impression que le vêtement est d’une seule pièce. Les drapés conçus dans le même état d’esprit pour laisser une grande liberté ainsi que son utilisation du biais.
Elle aime travailler les tissus fluides , elle  est la première à utiliser le crêpe de Chine, elle apprécie le crêpe de soie, la mousseline, l’organza, ces tissus souples lui obéissent, ils épousent le corps.

Madeleine Chapsal a écrit un livre «  la chaire de la robe », Madeleine Vionnet était sa marraine.


Extraits du livre « Madeleine Vionnet créatrice de mode ». De Sophie Dalloz-Ramaux.

 

Dès  l’entrée de l’exposition, le visiteur est plongé dans la pénombre, la mise en lumière s’effectue sur les robes présentées dans les vitrines.

Le premier étage retrace la première période de la couturière de 1910 à 1930. Son petit mannequin de bois est exposé, ainsi qu'une robe de style grec brodée par la maison Lesage. Un petit film muet en noir et blanc, ou nous voyons Madeleine entrain d’imposer sa signature, mettant aussi son empreinte sur l’étiquette, afin d’éviter les copies. 

En poursuivant la visite au second étage, exposition des modèles de 1930 à 1939, les robes du soir en tissus précieux, manteaux.

Quelques vidéos çà et là, présentation de l'hôtel particulier avenue Montaigne, un défilé avec les modèles exposés .

La voix de Madeleine dans une interview "Je préfère travailler, la mousseline, le crêpe"

Présentation de quelques dessins, certains  paraissaient dans la revue de mode " bon ton" magazine qui a existé de 1912 à 1925.




Une minutie et un raffinement à l’extrême, pour ces robes aux tissus précieux, une dominance des tons pastel pour les mousselines et de noir pour les crêpes et taffetas. Magnifique exposition, qui nous transporte dans l'univers de Madeleine Vionnet.
C'est avec nostalgie que j'admire certains modèles, ils me rappellent les robes que je voyais sur les photos de famille, montrées par ma grand-mère lorsque j'étais enfant.

Depuis les années 80, de grandes expositions sont organisées en France, mais aussi à Tokyo, New York, Kyoto, Den Haag, Londres, en Italie, Anvers, Sao Paulo en 2005, les grands couturiers s’exposent, Madeleine Vionnet mise à l’honneur.

Tous les plus grands de la haute couture lui rendent hommages.

Exposition au musée des Arts décoratifs Paris jusqu’àu 24 janvier 2010

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0
27 octobre 2009 2 27 /10 /octobre /2009 10:18
Belle histoire que celle de l’éventail.
Plusieurs fois millénaire, les premiers éventails furent trouvés dans la tombe de Toutankhamon 1361-1342 avant JC.


Originaire du Japon repris par les chinois. En Orient, même s'il fut aussi fabriqué au goût européen dès le XVIIe siècle, il est resté un élément essentiel de l'art de vivre et de la culture. Les plus grands peintres chinois ou japonais l'ont utilisé comme support pour leurs œuvres. Objet indissociable les rites traditionnels de la Chine et du Japon, l'éventail est un accessoire fondamental dans le théâtre japonais Nô de même que dans certains arts martiaux. Il est présent dans le Tai-chi-chuan, ou dans la danse traditionnelle chinoise.



Dans l’Antiquité gréco-romaine, il devient accessoire de mode féminin.

Au moyen-âge occidental il est l’apanage du souverain.

 Il faut attendre la renaissance pour sa diffusion. L’éventail plissé et plié fut importé en Europe par les portugais qui font du commerce avec les japonais au XVI eme siècle.
 Il est introduit en France par deux souveraines italiennes, Catherine et Marie de Médicis, elles diffusent cette mode à la cour de France. Il est objet favori d'Élisabeth 1 ere d'Angleterre.

Très en vogue au XVII eme siècle et XVIII eme siècle. Produit essentiellement en France, en Angleterre, aux Pays-Bas et en Italie, ce fut d'abord un objet aristocratique et artistique, reprenant les sujets (mythologiques et bibliques surtout) de tableaux connus tant sur les feuilles que sur les montures d'ivoire, de nacre ou d'écaille. Les peintres Watteau et Boucher vont s’adonner à la peinture sur éventail.
Sous la Restauration l’éventail va redevenir à la mode avec des copies du XVII et XVIII eme siècle.

 Dès 1830, la mode espagnole s’impose. IL ne réapparaître qu'avec plus de vigueur après cette date, connaissant un second âge d'or pendant le Second Empire, Cette mode sera relayée par Eugénie de Montijo épouse de Napoléon III.


Un renouveau apparaît dans les années 1860, avec le japonisme, découvert avec les expositions universelles. Avec la belle époque, la mode est aux éventails à plumes qu’arborent les élégantes dans les soirées, l’éventail publicitaire fait également son apparition. Certains marchands d'éventails ont inventé au XIXe siècle un pseudo "langage de l'Eventail" très élaboré et codifié. Il s'agissait d'un outil "marketing ». Toutefois les scènes figurant sur les éventails participent à la communication sociale, de même que la gestuelle de son maniement, en particulier à la Cour.



Au XIX eme siècle, l’éventail a inspiré les artistes, la vogue du japonisme relance la tradition de l’éventail du XVIII eme siècle. Les impressionnistes introduisent des éventails dans leurs tableaux, Manet, Degas, Pissarro, Berthe Morisot, le support en demi cercle leur permet e jouer avec la perspective, les pleins les vides, figures et paysages coupés donnent un sentiment d’immédiateté, Gauguin, en réalisera une vingtaine en lien avec ses œuvres. Les Nabis Signac et Luce représenteront des paysages en pointillisme. Maurice Denis, Bonnard, Ibels mais aussi Steinlen, Forain, Mucha.


 L’éventail à son rôle dans la presse, il est présenté sous forme d’entrefilets d’articles ou de gravures entre 1870 et 1905.
 L’éventail et la mode, il existe l’éventail d’hiver et d’été, il a sa place dans les accessoires de mode. Dès 1870, il évolue selon les tendances de la mode, les motifs varient avec les saisons, il est partout dans les diners, au spectacle, au bal, on ne parle que de lui dans les revues de mode notamment dans « la vie parisienne », les décors : les fleurs, les oiseaux, animaux, les scènes galantes, les pastorales. Il est même offert dans la corbeille de mariage.
Il en existe deux sortes rigides ou éventail écran et plissés,




L’éventail et Stéphane Mallarmé, il n’est pas le premier, ni le dernier, à avoir semé des vers sur un éventail, mais il est celui qui a redonné ses lettres de noblesses à cet art. Il en offrait à ses amies ou il écrivait des poèmes, cela pendant les quinze dernières années de sa vie.









Cette exposition se présente en trois parties
Hispanisme et japonisme dans la première salle.

 " Une femme sans éventail est une chose que je n’ai pas encore vu dans ce bienheureux pays, j’en ai vu qui avaient des souliers de satin sans bas, mais elles avaient un éventail, l’éventail les suit partout, même à l’église ou vous rencontrez des groupes de femmes de tous âge, agenouillés ou accroupies sur leurs talons, qui prient et s’éventent avec ferveur " citation de Théophile Gauthier après un voyage en Espagne.

 Deux éventails hispanisant exposés côte à côte "la corrida du cid "1850 monture en nacre, le décor la plazza Réal à Madrid est transformée en arène au milieu de laquelle Don Rodrigue à cheval combat au rejon (lance espagnole) un taureau furieux, et " défilé de la cuadrilla" la face est composée de trois cartels l’un montrant l’entrée triomphale des matadors et de leurs peones (ce sont les aides du matador pendant la corrida), à gauche une passe de pique, à droite une passe de muleta, au revers scène de cabaret espagnol du XVIII eme siècle. 



" Paysan fagotant " 1870 japon, ère Meiji (nom posthume de l’empereur du Japon Matsu-Hito de 1868 à 1912) en écaille jaspée, cet éventail, décoré en takamaki-é (technique de laque utilisée pour faire un décor en très léger relief), le motif un village rustique, les chaumières sont ombragées par des pins, au revers, même technique avec pour motif un couple de cailles picorent dans des herbes ou volent des papillons. 

" La chasse aux lucioles à la tombée de la nuit ", estampe, le motif des jeunes femmes très élégantes sont sur un radeau occupées à capturer des lucioles qu’elles enferment dans des cages, très en vogue pendant la période Edo 1603-1868, de Eishi 1796-97.

 "Les jeux très distingués de la cour impériale", il s’agit d’un petit cabinet, reposant sur quatre pieds cambrés de style chinois, à décor de chrysanthèmes dorés sur fond de laque noire, sur laquelle il y a 87 éventails. Période Edo de Sagé Dantsu. 

" Les iris" fin XVIII eme, kojo ou porte encens, il est en bois laqué en forme de feuille d’éventail étalée à décor d’iris en takamaki-é, or et vert sur fond brun.

" La courtisane Kisegawa de la maison Matsuba-ya" estampe d’Utamaro, vers 1796, elle représente une jeune femme tenant un éventail écran à décor végétal. Cet artiste fut très en vogue au XIX eme siècle, il a influencé les impressionnistes par ses cadrages. Il est spécialiste de l’ukiyo-e (image du monde flottant). Estampe ayant appartenue à Claude Monet, Stéphane Mallarmé possédait des estampes d’Utamaro grand amateur du japonisme. 

" Les pêcheuses d’Ise "estampes de Kunisada 1860, elles représentent des femmes, elles découpent des lamelles des coquillages. C’est un personnage masculin qui tient l’éventail, réservé aux hommes au Japon, c’est un insigne de pouvoir qui n’est pas réservé aux femmes.

Une feuille d’éventail décor bateau XIX eme siècle, il s’agit d’un papier peint (tableau à décor floral XIX eme plusieurs aquatiques.
Une gravure sur bois d’après une œuvre de Manet par Alfred Prunaire " une parisienne ",

"La femme aux écrans "1878 Goeneutte à la pointe sèche, elle est tout à fait représentative de la mode du japonisme qui déferle sur l’Europe seconde moitié du XXeme siècle.
" Eventail aux canards", "éventail aux branches de cerisiers en fleurs" et "éventail à la branche de pommier". Par leur sujet comme par leur composition, ces trois projets d’éventails d’Henri Guérard aquarelles sur soie, sont marqués par le japonisme, dont l’influence parcourt l’ensemble de son œuvre.

 "L’éventail de Misia Natanson ", papier japonais décoré avec quatrain de Stéphane Mallarmé :
"Aile du papier reploie
Bats toute si t’initia
 Naguère à l’orage et la joie
 De son piano Missia "                 

 Excellente pianiste Misia était la muse de la revue blanche, son mari Thadée Natanson était le directeur de la revue blanche, c’est à cette époque qu’elle fréquente les Nabis et Stéphane Mallarmé à Valvins.





"Les japonaises "1888, feuille d‘éventail aquarelle sur cabretille (fleur de peau de chèvre pouvant être peinte) de Louise Abbéma, auteur de nombreux portraits féminins, les sujets japonais abondent dans son œuvre et bien souvent l’éventail est représenté.

" Le Japon artistique", revues illustrées sur les arts japonais, sont publiées par Samuel Bing marchand d’art, éditions de 1888 et 1891. Les artistes Nabis sont sensibles à ces revues riches en illustrations.

"Eventail de Mary Laurent" 1889, papier et décor japonais il s’agit de quelques branches d’arbres avec des feuilles aux couleurs d’automne. Il y a des maximes autographes de Dreyfus, journaliste et auteur dramatique, de Champsaur journaliste et romancier. Ils fréquentaient le cercle, avec Stéphane Mallarmé de Méry Laurent qui était comédienne de théâtre.
 Photo de Mary en kimono avec éventail à la main.

La seconde salle nous conduit vers les éventails d’art, les peintres impressionnistes et les Nabis furent influencés par le japonisme, la forme de l’éventail permet une construction nouvelle dans la représentation du sujet.

 " Bougival " éventail de Berthe Morisot en 1884, aquarelle et huile sur soie dans les tons de vert, il s’agit d’un projet d’éventail montrant un paysage de Bougival à peine esquissé, quelques arbres à l’arrière plan.
 Un autre représente des" scènes de patinage", aquarelle et gouache sur soie, les tons sont gris bleutés, l’atmosphère hivernale est bien rendue, un couple au centre danse, à leur gauche une patineuse avec un manchon, plus à gauche une femme en gros plan est assise elle fixe son patin, dans le fond un paysage esquissé.

Eventail "au portant de théâtre " Degas 1879 aquarelle rehaussée de pastel sur papier, il fut influencé par le japonisme
, il déconstruit sciemment la perspective occidentale traditionnelle par l’irruption de figures et de plans colorés sans respect de distance, ce qui déroute le regard, le spectateur est à la fois sur scène et en coulisses, la couleur bleutée contribue à rendre la scène irréelle et féerique. 

" Paysage de la Martinique " Gauguin 1887, feuille d’éventail encadrée peinte à la tempera, il a peint cette feuille au retour de son voyage en Martinique. Sa palette est vive, bleus, verts, orangés évoquent le paradis tropical que recherchait l’artiste. La présence humaine, une silhouette assise devant une case, deux personnages ébauchés sur la droite se mêlent harmonieusement aux animaux à la végétation.

"Scènes de cirque "Ibels, 1890, lithographie imprimée sur soie avec rehauts de gouache. Ibels était amateur de spectacles populaires, principalement le cirque, très belle illustration ici dans une technique en aplat qui caractérise l’art des nabis. Il associe la piste arrondie à la forme de l’éventail ce qui met l’attention sur les artistes présents sur la piste .Il est des fondateurs du groupe les Nabis, Il publie de nombreuses illustrations dans les revues.

"Basse-cour à l’enfant breton" de Maurice Denis, gouache sur papier, influencé par Gauguin, la palette plus colorée, les figures cernées, le thème l’enfant dans la campagne bretonne, l’exemple japonais est présent, Maurice Denis collectionneur de ukiyo-e, on a l’impression que ses personnages et animaux flottent.

"Éventail des fiançailles" Maurice Denis, 1891 gouache sur papier, 18 branches de bois laqué blanc. Il fut offert par Maurice Denis, à sa fiancée et futur femme Marthe Meurier, cet éventail montre la jeune fiancée, attirée vers l’arrière d’une foret représentée par un tronc noueux dont le motif est extrait des estampes d’Hiroshige, un fleuve devant la foret symbolise la vie, un canot l’embarquement et le cheminement intérieur, les deux cygnes sur l’autre rive la fidélité et le mariage, la jeune femme tend la main vers une vasque où le peintre a esquissé son autoportrait, et tient un évangile offert par l’artiste. Tout est symbole comme dans le sonnet des correspondances de Baudelaire. La nature est un temple où de vivants piliers Laissent parfois sortir de confuses paroles. L’homme y marche à travers des forets de symboles Qui l’observent avec des regards familiers.


"Jeune femme aux lilas" 1898 Maurice Denis, gouache sur soie collée sur papier et soie, 10 branches de bois naturel. Sur esquisse, proche de l’éventail des fiançailles, mais l’artiste a adopté une autre technique, le pointillisme, la composition joue sur l’asymétrie, les motifs traités de manière graphique et décorative, il joue sur les lignes sinueuses du chemin, des ailes et du cou des cygnes, la silhouette de Marthe, la courbe de la robe, du bras, du chignon, les troncs roses du lilas.

 La dernière salle de l’exposition présente un nombre de pièces enrichies de poèmes, œuvres offertes aux amies, artistes, épouses, un ensemble documentaire consacré à l’éventail et la revue la dernière mode.

Mary Cassatt dessin " La loge " 1881, gravure, elle représente souvent une femme dans une loge de théâtre avec son éventail. Mary Cassatt voyait souvent Mallarmé avec Berthe Morisot, Degas, elle venait souvent à Fontainebleau proche de Valvins.

" Eventail de Marie Hirsch "1896, en ivoire et feuille de vélin avec motif aquarellé, Marie Hirsch était la fille du peintre et graveur Alphonse Hirsch (1843-1884) cet éventail comporte environ soixante dix signatures de Sarah Bernhardt, Bartholdi, Léon Bonnat, François Coppée, Julie Daudet, Dieulafoy, Jules Massenet, Mucha, Alphonse Allais, Pasteur, Puvis de Chavannes, Zola, Prud’homme, Stéphane Mallarméavait des relations suivies avec cette famille.

" Eventail de la Princesse Mathilde" vers 1880, de style japonais, monture en bois laqué rouge foncé, papier japonais à motifs de feuilles de roseaux peints à l’aquarelle, il comporte 49 autographes, cet éventail a servi de livre d’or. La Princesse Mathilde est la fille de Jérôme , le plus jeune frère de Napoléon 1er.

" Eventail d’Yvonne Lerolle" 1894, bois et papier, dédicace et partition de Debussy, il a écrit le premier acte de Pelléas et Mélisandre, dont celui-ci est reproduit sur cet éventail à décor japonisant de fleurs et d’oiseaux. Dédicacé pour Yvonne Lerolle âgée de 17 ans, qui parait avoir été une des inspiratrice de la princesse du drame musical composé » par Claude Debussy sur le poème de Maeterlinck. Mallarmé était en relation avec les parents de la jeune fille, Henry Lerolle était artiste peintre dans le cercle de Renoir, Morisot, Degas et Debussy, la même année fut achevé la partition du Prélude à l’après-midi d’un faune, inspiré du poème de Mallarmé. Yvonne Lerolle est la jeune fille jouant du piano dans le célèbre tableau de Renoir ‘les petites filles au piano’

"L’éventail de Madame Mallarmé" en 1891 poème autographe de son mari, feuille papier argenté orné de pâquerettes blanches.
 Un petit carnet de projets d’éventails de Louise Abbéma, sur le projet d’éventail est esquissé au crayon cinq silhouettes féminines ou est écrit jeanne, Sarah, Christine, Blanche ; Sophie amies de l’artiste, dont Sarah Bernhardt trois autres actrices et une cantatrice suédoise Christine Nilsson.

"Eventail de Mademoiselle Mallarmé" poème autographe de Stéphane Mallarmé, papier blanc monture en nacre.


"Eventail orné d’une aquarelle" avec un poème autographe de Jean Lorrain 1895, l’aquarelle signe fonseca représente des iris avec une libellule, ce qui est dans le gout japonais : l’iris étant pour son graphisme raffiné un motif de prédilection chez les artistes japonais tel Hokusai. Jean Lorrain était journaliste, poète, romancier, offert en amitié pour Mallarmé.
" Eventail d’Augusta Holmès" en 1886 ébène et tulle noir à décor de paillettes noires. Avec quatrain de Stéphane Mallarmé.
"Fleur, signe et, sur le lac, cygne
 Au nom d’Augusta Holmès
Le battement suit la ligne
 Du nonchaloir de Mendès"
 Augusta Holmès musicienne irlandaise (1847-1903) a composé beaucoup d’œuvres, liée aux milieux Parnassien, elle rencontre Stéphane Mallarmé en 1860.

" Eventail de Gabrielle Herold", poème autographe d’André Fontainas, le décor deux japonaises sous des branches fleuries. André Fontainas poète et critique belge, il a été l’élève de Mallarmé au lycée Condorcet, il fréquenta les mardis de la rue de Rome. Gabrielle Hérold est la sœur du poète André Ferdinand Herold, elle épousa André Fontainas en 1890.

" Eventail de Madame Emile-Blanche", papier et bois noirci, quatrain autographe de Cocteau en 1913. Epouse de Jacques Emile Blanche, il recevait souvent Jean Cocteau, portraitiste de la société littéraire artistique et mondaine de la Belle Epoque, il fréquentait Gide, Proust, Degas, Helleu, Sargent, Whistler et bien d’autres. Grand admirateur de Mallarmé, il avait fréquenté le lycée Fontanes.

De Félicien Rops 1873, "la dame au pantin et à l’éventail", héliogravure. Il s’agit de la représentation d’une femme fatale, manipulant un pantin désarticulé. Félicien Rops connaissait très bien Mallarmé.

 Eventail publicité du magasin du Louvre ère Meiji 1870

"Eventail fête de l’enfance, 20 avril 1891", de Louise Abbéma, sur tissus et bois, elle réalisa souvent des éventails pour les événements, fêtes, banquets, commémorations diverses, affiches, menus, programmes, au revers on trouve des signatures. 
" La dernière mode ",revue qui dura peu de temps seulement huit numéros. Elle fut publiée en 1874 par Stéphane Mallarmé, le poète traitait de tous les sujets, cuisine, arts, littérature, jardinage, mode.


Cette exposition montre différents thèmes de l’univers de l’éventail qu’il soit hispanisant, japonisant, de l’univers féminin, œuvre d’art, publicitaire, de séduction, poétique, il reste l’accessoire raffiné de mode qui a accompagné la femme pendant plusieurs décennies.
Poèsie,délicatesse,peinture, musique.
L’exposition se déroule sur fond musical de Claude Debussy. 


 Exposition à ne pas manquer jusqu’au 21 décembre 2009, musée Stéphane Mallarmé à Vulaines sur Seine. 
 
 Extraits du catalogue de l’exposition
Partager cet article
Repost0
19 octobre 2009 1 19 /10 /octobre /2009 10:21

Un peu d’histoire concernant la Transylvanie, dès le XVI eme siècle, en 1540, à la réforme de Luther, les saxons se convertissent au protestantisme. Prise entre l’Islam ottomane et la chrétienté, la Transylvanie reste une région frontalière : limite occidentale de l’empire ottoman lorsqu’elle était sous la dominance d’Istanbul, elle devient la pointe la plus orientale de l’empire autrichien, lorsque les Habsbourg s’en emparent fin XVII eme siècle. Certains transylvaniens, attachés à leur identité s’opposèrent à l’occupant, d’autres se rallient à la cause impériale, c’est le cas de la famille Brukenthal. La Transylvanie est rattachée à la Roumanie depuis 1944.

Samuel von Brukenthal  est né en 1721 à Nocrich Allemagne, aujourd’hui Leschkirch en Roumanie, il est décédé en 1803 à Hermannstadt en Allemagne, devenue  Sibiu.

Juriste et gouverneur de Transylvanie pour le compte de la monarchie autrichienne. Très fortuné, grand collectionneur d'art et fondateur d'un somptueux musée à Sibiu, lequel porte son nom. Son père et son grand-père y occupaient la charge de bailli du roi.

Après ses études au collège, il exerça un emploi dans la Chancellerie du Gubernium (terme qui désigne l’administration politique) de Transylvanie Sibiu. Ensuite il part à la Halle(Saxe) pou y faire des études de droit, puis à Iéna, il n’obtient pas de titre universitaire.

 Influencé par les lumières françaises et allemandes. Le mot Lumières définit métaphoriquement le mouvement culturel et philosophique qui a dominé, en Europe et particulièrement en France, le XVIIIe siècle auquel il a donné, par extension, son nom de siècle des Lumières. Il s’intéressa à l’histoire de la Transylvanie, à l’antiquité classique, à l’histoire de l’art, aux sciences naturelles, aux littératures classiques latine et grecque. Il fréquenta la cours de Berlin et réussi à nouer d’importantes relations, propices à une future ascension.

Il revient en 1745, à Hermannstadt   et prit le parti de mettre sa carrière au service de la nation saxonne, la même année il se marie avec la fille du maire, faisant parti de ce fait de l’establishment transylvanien, et devient administrateur.

En 1753, il va à Vienne, il est  reçu en audience par l’impératrice Marie-Thérèse. L’impératrice, avec qui il avait, pendant de longues années, des relations de travail marquées par une confiance mutuelle, elle le nomma baron en 1762, et devient président de la chancellerie de la Cour en 1765, chancelier provincial en 1772, et finalement, en 1777, gouverneur de Transylvanie, il retourne en 1785 à Hemannstadt/Sibiu et y fait construire un hôtel particulier de style baroque, le palais Brukenthal, dans le quartier le plus en vue de la ville.

C’est à Vienne qu’il se constitua plusieurs collections (de tableaux, d’estampes, de médailles et monnaies), ainsi qu’une précieuse bibliothèque, qu’il devait plus tard léguer à l’Université saxonne, c'est-à-dire au parlement saxon.

Il disposait à travers toute l’Europe (à Vienne, à Paris, aux Pays-Bas, en Angleterre, Allemagne, Italie, Hongrie) d’un réseau de marchands d’art et de libraires, qui ne cessaient de lui présenter de nouveaux objets et tableaux.

Il acquiert : des scènes de chasse, des natures mortes, paysages, scènes de genres. Et se voit offrir par l’impératrice un Saint Jérôme de Lotto, l’Ecce Homo de Titien, le massacre des innocents par Bruegel.

    le massacre des innocents Bruegel

      saint Jêrome Lorenzo Lotto

l’Ecce Homo de Titien
  

Passionné par l’art flamand, Il continue ses achats d’œuvres d’art entouré de conseillers.  

  

Depuis le XVeme siècle, en  Flandre, c’est l’essor du marché de l’art, les ateliers sont nombreux, c’est l’apparition des marchands d’art, ils alimentent le marché extérieur et ainsi la peinture flamande connaît un rayonnement européen.

 Un siècle plus tard  à Anvers  c’est 10% de l’économie locale, juste derrière le textile. Les toiles de Van Eyck, Bosch, Bruegel sont recherchés. Le marché de l’art connaît un autre essor c’est la naissance des scènes de genres, des détails de la vie réelle, aux détails de la vie quotidienne, aux métiers spécialisés.

Des nouveaux thèmes apparaissent, la mythologie venue d’Italie, l’allégorie, transposée de la gravure et des estampes, les images rébus de Jérôme Bosch, les cabinets de curiosités suite aux grandes découvertes, les scènes de genre  au centre de la vie religieuse, bien souvent elles se trouvent au milieu  d’un paysage imaginaire ou bien réel.  Du paysage biblique au paysage profane, ou aux scènes de genre  d’extérieure, les paysages  vont être aussi représentés sans êtres humains, la nature morte va suivre le même procédé. Les objets vont prendre une importance et être au premier plan. L’autonomisation s’effectue fin XVI eme début XVII eme.

C’est l’art des grands spécialistes, les peintres de fleurs,  d’animaux, de tavernes, d’intérieurs, de marines, de cabinets d’amateurs.

C’est ainsi qu’ils représentent le territoire, les modes de vie, les coutumes, ce qui donne à cette peinture une vivacité et un réalisme au quotidien.

Les portraits : Dès le XV eme siècle, il connaît un essor  présenté de ¾,  l’intensité du regard, et l’expression en font un portrait réaliste. Il existe le portrait de dévotion associé à un acte religieux, et l’homme particulier. Le portrait de cour se développe au XV et XVI eme siècle.

Un exemple avec le tableau de Van Eyck « l’homme au chapeau bleu », il tient dans la main une bague, promesse de fiançailles. L’anneau d’or est orné d’une pierre précieuse, sa pèlerine en fourrure, sa coiffe ou chaperon, peinte avec du  lapis-lazulis, prouve qu’il s’agit d’un personnage important.


Les scènes de genres : nous montrent la vie quotidienne du peuple, des fêtes paysannes, scènes dans les auberges. Un tableau de David ii Teniers « La visite chez le médecin du village », nous sommes introduits dans le cabinet d’un médecin,  examinant un flacon d’urine, qu’il a du goutter afin de déceler quelques traces de sucre, il observe le flacon à la lumière, à coté de lui, sa patiente inquiète attend le diagnostic.


La mythologie, le voyage en Italie devenu une étape importante pour les artistes flamands. A son retour d’Italie en 1602, Abraham Janssen, devint le peintre d’histoire anversois, dans « Sine Cerere et Libero, friget Vénus », ce qui signifie sans les nourritures et le vin, l’amour dépérit, chaque personnage est représenté avec ses attributs : Vénus avec les colombes, la corne d’abondance et les épis de blés, les grappes de raisin pour Bacchus. Il nous fait référence à l’antique et à la peinture romaine moderne, thème humanisme très en vogue, il inspira de nombreux artistes.  

 
  

 Les tableaux de Bruegel, c’est l’art du paysage, traitement des bleus, des verts, précision de l’architecture, les nombreux détails des scènes villageoises, la nature, la grande qualité technique renforce le maintien des traditions locales. « Paysage à la trappe aux oiseaux » de Pieter Bruegel, le jeune.



Les tableaux de fleurs, ils apparaissent en Flandre fin XV eme, au XVI ils connaissent un grand succès dans toute l’Europe. Certains artistes se consacrèrent à ce style de peinture. Les fleurs sont porteuses de symboles soit d’une vertu religieuse ou d’une valeur morale. Jan Phillip van Thielen "guirlande de fleurs sur un trompe l’œil architectural"

 Les  natures mortes, invention d’une peinture de l’objet, on dira fin renaissance, plus tard le publique va s’intéresser à cette nouvelle peinture profane, ce qui met en avant le savoir faire des artistes, le raffinement, la  symbolique Joris van Son "nature morte d’apparat "

La sainte famille de Jacob Jordaens, spécialisé dans les scènes de la vie bourgeoise, les fêtes. La sainte famille présentée montre une scène domestique de  la vie quotidienne d’un grand naturaliste. Il est possible que la femme et le fils de l’artiste aient servi de modèle pour la Vierge et l’enfant Jésus, à cette sainte famille, seul Jean Baptiste évoque une scène religieuse. Des jeux de lumière extraordinaires rappellent les tableaux de Caravage.


Les cabinets des curiosités, l’activité maritime se développe au XVII eme siècle, paysages marins, les explorations des terres lointaines, découverte de l’Amérique, Pacifique. Le peintre Johann Georg Hinz,  spécialiste des cabinets de curiosités, on peut observer sur ses toiles, des objets venus des destinations lointaines chez les particuliers.


 

le palais baroque de Sibiu est érigé entre 1778 et 1788, il abrite la collection de peintures de Samuel Brukenthal. C’est la première fois que le musée prête 50 œuvres.
Marie-Madeleine lisant de Rogier van der Weyden

Quelques extraits de la revue connaissance des arts.

Le visiteur suit un parcours chronologique et thématique, par salle, la première nous montre un Jordaens " le repas après la chasse" suivit par Van Thielen  de Ligorlt "guirlande de fleur "‘, "la cuisine flamande" de Van Wingue georg. En suivant, les natures mortes, la peinture mythologique, un Rubens Hercule étouffant le lion, les portraits de  Memling, Van Eyck, les paysages de Bruegel, les cabinets de curiosités de Hinz, le réalisme des scènes de genre de Teniers, les scènes mythologiques  la peinture religieuse de Jordaens, le raffinement des natures mortes et leur symbolique de Jan Davidsz de Heem, le clair-obscur de Jordaens.

Exposition à ne pas manquer, magnifique ensemble flamand présenté dans un bel écrin,  le musée Jacquemart-André,

  Jusqu’au 11 janvier 2010.

 

Partager cet article
Repost0
5 octobre 2009 1 05 /10 /octobre /2009 17:50
Exposition divisée en 6 thèmes.
Louis Comfort Tiffany nait à New York en 1848 y meurt en 1933, artiste américain, fils de Charles Lewis Tiffany, fondateur d’une bijouterie, Tiffany and Co.
 Elevé dans un décor privilégié, entouré de beaux objets, il est très sensible au raffinement de ce qui nait dans les ateliers de son père. Réceptif et influencé par d’Edward Moore, très érudit et pédagogue, maitre orfèvre de la joaillerie familiale.
Cela ne surprend personne lorsque le jeune Louis Comfort décide de devenir peintre au lieu d’entrer dans l’entreprise. En 1866, il étudie à la Nationale Academy of Design (association d’artistes américains, elle fut fondée en 1825), le but de promouvoir les beaux arts en Amérique par l'enseignement et grâce à des expositions. Il est l’élève de George Inness, peintre paysagiste américain, travaillant dans le style de l’école de Barbizon.
En 1867, les affaires de son père sont un prétexte pour venir visiter Londres et Paris, il y rencontre un monde artistique tourné vers les styles exotiques du moyen et extrême orient.

- les débuts de la carrière de Tiffany, et ses voyages en Europe.

Ses séjours en Europe Louis Comfort Tiffany vient à Paris en 1868, pendant un an, il est l’élève de Léon- Charles Bailly chez qui il étudie la peinture, c’est un maitre de l’école de Paris, spécialisé dans l’art oriental. Il voyage avec Robert Swain Gifford en Egypte, Maghreb, Espagne, Italie. Il se rend également à Londres, ou il a certainement rencontré des artistes et intellectuels du moment tels que : William Morris, Rossetti, Burnes-Jones et son compatriote américain James McNeill Whistler. Pendant ses voyages il dessine et étudie l’architecture des pays qu’il traverse.
Dès 1870, il rentre à New York et expose les objets rapportés de voyage.
 Il continue de voyager, c’est l’époque où l’archéologie devient une science, de nombreuses fouilles sont entreprises en Afrique du nord, au moyen Orient, révèlent des formes d’art oubliées, tel que les verres antiques, pour Tiffany c’est une révélation, les couleurs sont extraordinaires, et les matériaux retiennent son attention. Longtemps enfouis sous terre, les verres ressortent transformés par leur exposition aux oxydes naturels, surfaces rugueuses aux tonalités nacrées aux reflets bleus, verts, d’or.
A 24 ans en 1872, il s’oriente vers le travail du verre. Très attiré aussi par les vitraux de nos églises et cathédrales, il a visité Chartres pour découvrir le bleu des vitraux.
 En 1878, il présente 3 peintures à l’huile et deux aquarelles, à l’exposition universelle de Paris. Ses peintures remportent un très vif succès.

A l’exposition :

Dès l’entrée, une immense photo montrant l’immeuble Tiffany à New York, devant, une vitrine est consacrée aux œuvres d‘ artistes célèbres :
Une coupe à décor lune et arbres de Rousseau datée de 1884 plusieurs couches de verre taillé et gravé, une coupe libellule de Gallé, un vase de Salviati en Murano, composition cobalt, antimoine, manganèse et fer plus manganèse. Un service à café et à thé en argent, laiton et ivoire de Moore.
Un tableau de Joaquim Sorolla y Baptista montrant Louis comfort Tiffany,


Un vase camée en verre soufflé et gravé 1889 de Tomas Weeds.
 Quelques tableaux de Tiffany, les boutiques d’Alger, une autre les charmeurs de serpents à Tanger.



- son travail de décorateur d’intérieur pour d’influents clients américains,

 Des mouvements naissent comme Arts and Crafts fondé par William Morris en Angleterre. En 1876 à l’exposition de Philadelphie il a vu de nombreux spécimens d’art appliqués anglais, influencé par ce mouvement et décide de faire de la décoration d’intérieur.
1878, il loue un appartement qu’il décore lui-même, il utilisera un tapis comme modèle, 1 vitrail (œuvre abstraite avant-gardiste) il a réinterprété sa propre palette de peintre, le travail est complexe il réalise dans la masse à chaud.



L. C. Tiffany & Associated Artists est créée en 1879, entreprise de décoration d’intérieure, à laquelle collaborent Stanford White, Samuel Colman, artiste peintre.
Tiffany est un artiste et homme d’affaire, l’Amérique est au zénith de sa prospérité industrielle et commerciale. Les milliardaires se précipitent chez son père dans la compagnie Tiffany and Co, ils achètent bijoux et objets rares. Louis Comfort les connaît tous il les a déjà rencontrés. Leurs souhaits, un intérieur luxueux pour montrer leur réussite, il peut leur fournir. Ayant décoré sa propre maison et celle de son Père, ou les motifs sont mauresques, il a aussi le gout des chenets et des paravents, ainsi les clients peuvent visiter les deux maisons. Il va bénéficier de cette clientèle fortunée, les décors qu’il fera seront mauresques et d’une très grande élégance.
Dès 1880, Louis Comfort Tiffany dirige trois entreprises, une production de mobilier, une production de textiles d’ameublement et une de décoration d’intérieurs.
1887, la firme réalise des décorations d’intérieurs dans une grande variété de matériaux et de techniques tel que le papier peint, peintures, fresques, tissus, revêtements mural et au sol, cuir, verre, métal ,ébénisterie, mosaïque. Ses clients : Mark Twain, Henry Osborne, Louisine Havemeyer, Cornelius Vanderbilt, Lily Langtry, George Kemp 1882 pour qui il créé des salons, en 1889, Chester Arthur le fait venir à la maison blanche pour décorer le salon d’accueil, décor qui laisse la part belle au vitrail orientaliste, à Chicago il décore une chapelle qui a été aujourd’hui reconstruite, beaucoup de verre coloré. Il faut savoir qu’en 1889 on découvre l’électricité. Alors comment utiliser la lumière. Il décore une bibliothèque de Chicago avec des lustres en mosaïques. En 1892, il termine la décoration de la demeure d’Henry Osborne et de Louisine Havemeyer.

Exposition :

Une lampe datée de 1901-1905 verre, plomb; une suspension Millefiori 1904, une photo de la maison Tiffany à Miami, un chandelier en verre et bronze, une paire de chenets 1894, bronze, verre et fer. Une lampe Pineapple 1900-1906 verre et bronze. Un écran de cheminée après 1902 en verre, bronze, fer forgé, un paravent 1882. Un vitrail de l’appartement de Tiffany de New York, un tableau nous montre un coin de son atelier, quelques dessins de Sarah Cochran avec des projets pour manteau de cheminée fin XIX eme début XX eme. Une horloge de mosaïque, un projet de décoration pour un mur. Un vitrail à la sirène daté de 1899 pour la demeure à Hawaï de James Castle producteur de sucre.



- les vases en verre Favrile, aux formes organiques et aux remarquables contrastes de couleurs,

A partir du XVeme siècle, les vénitiens et grands verriers d’Europe s’évertuent d’obtenir un matériau d’une limpidité cristalline. Les verriers d’art nouveau, s’écartent de cette tradition, Tiffany veut tenter différentes expériences techniques dans ce domaine.
 Dès 1885, il crée son entreprise, la Tiffany Glass Co. Il invente un procédé pour fabriquer des verres opalins et des techniques différentes :
Le verre de Chypre et antique, ce verre présente une surface irisée, rappelant les vases antiques trouvés dans les tombes grecques et romaines que le temps à rongé.
Le verre gravé en camée, il s’agit d’une gravure sur verre, Tiffany garde la tradition des artisans d’Alexandrie.
 Le verre de lave, effets de lave sur le verre, style japonisant.
Le verre réactif, certains verres réagissent à la couleur pendant la cuisson.
 Le verre feuilleté, il s’agit de plusieurs feuilles de verre de couleurs différentes. Le verre agate ou marbré, technique connue des romains dès le 1er siècle avant JC, pour l’obtenir on mélange des verres colorés opaques que l’on fait fondre ensemble dans un grand récipient.
Le verre aigue-marine, fait parti des exploits techniques de Tiffany produit vers 1913, il est obtenu par inclusion de diverses représentations de la vie aquatique, algues, oursins, coquillages, dans la couche de verre interne on ajoute une couche de couleur verte qui donne l’illusion de l’eau de mer.
Le verre lustré ou verre « favrile », iridescent, miroitant et changeant selon l’angle de vision. Favrile veut dire fait à la main, il est fait au souffle et réalisé à la flamme, la forme obtenue, on plonge dans de l’oxyde métallique et est strié à la baguette, le résultat va donner de l’émail. Les sels procurent un aspect iridescent à la matière.
Il acquiert un autre immeuble et installe le four où seront produits les vases favrile en verre soufflé.
 En 1893, la nouvelle technique est introduite dans son entreprise.
Cette technique sera utilisée principalement pour les vases et les bols. Ses motifs beaucoup de fleurs, des libellules ce qui est nouveau dans la décoration, les plumes de paon très appréciées et utilisées par les symbolistes.
1896, pour donner un autre départ aux œuvres de Tiffany, on cercle une œuvre avec un montage en argent avec des formes qui rappellent Guimard.
 Deux musées parisiens font l’acquisition de pièces en verre favrile, les musées des Arts décoratifs et du Luxembourg.

Exposition :

Un certain nombre de vases favrile sont exposés, tel que le Vase fleur créé en 1900, vase liseron ce vase à la forme de la fleur en 1915.



 - ses relations avec le marchand d’art parisien Siegfried Bing qui contribue à la diffusion et au succès de ses créations en Europe,

1894, Siegfried Bing, propriétaire d’une galerie d’art à Paris, spécialisé dans l’art oriental. Lors d’un voyage aux Etats-Unis il visite les ateliers de la Tiffany glass and décorating company à New York, un contrat est conclu par les deux hommes ils ont la même passion pour l'art japonais. Bing voyage partout en Europe pour les arts décoratifs, il devient le marchand exclusif de Tiffany en Europe.
 Cette même année Bing fait appel aux Nabis, Vuillard, Sérusier, Roussel, Vallotton, Bonnard, Maurice Denis, Lautrec, afin de réaliser des cartons qui seront reproduits par Tiffany.
 A l’exposition universelle de Paris en 1900, ou il présente des verres favrile, des vitraux, des lampes, des mosaïques, des objets émaillés. Il est nommé chevalier de la légion d’honneur et obtient des grands prix d’arts appliqués.

Exposition :

Le vitrail de Toulouse Lautrec « Pépé chrysanthème » au nouveau cirque. IL a une préférence dans ses motifs pour les plumes de paon, il fait plusieurs vases, un miroir au décor paon.



 - les vitraux, un aspect essentiel et pourtant méconnu de sa production,

Pendant le dernier quart du XIX eme siècle, les vitraux ont une énorme popularité aux USA, Louis Comfort Tiffany en devient le créateur le plus célèbre et le plus prolifique. Pendant des années de recherches Tiffany s’est penché sur le graphisme, la couleur et la construction des vitraux du moyen âge. Il travaille directement à partir du verre, les morceaux étant découpés et mis en place selon le puzzle de couleurs et de formes de dessins originaux et le plomb glissé autour, le résultat donne une fidélité absolue au modèle. Le verre fait également l’objet d’une recherche intensive, il y a une coopération entre les artisans de Tiffany et le chimiste Parker Mcllhiney, afin d’obtenir de nouveaux verres, mise au point de différents types de verres tel que :
Le verre plissé, il est coloré, la texture évoque des froissements d’étoffe, on peut tirer des effets montrant des petits plis ou des larges drapés. Technique : Pour créer cet effet particulier, qui donne un surprenant relief à l’élément de vitrail terminé, les ouvriers écrasent la surface du verre fondu sous de lourds rouleaux, puis l’étendent et la repousse à la main.
 Le verre strié : Sur le marbre ou table on met plusieurs verres en fusion, strié en refroidissant on repousse les couleurs utilisé dans les ciels et paysages.
 Moucheté : On ajoute de la fluorine sur le marbre pour obtenir des zones d’ombres.
Peigné : Utilisé pour les ailes d’anges, les plumes les feuilles. Prendre des rouleaux et strier en courant on obtient des petits plis, si on veut plus de blancheur pour la lumière on ajoute de la fluorine.
 Bariolé : Filigranes de verres colorés, on fait une forme et on coule le verre en fusion et incorpore pour les fusions Martelé : On utilise un autre rouleau avec bosselage et on tape ce qui donne des effets écaillés.
 Les cabochons : Ce sont des moules on l’on a coulé le verre, le résultat donne une forme.
 Ondulé : Sur une planche on roule avec un cylindre, le verre a des secousses et fait des ondulations comme les vagues.
Les confettis : On prend des particules de verre, et ainsi on obtient des couches de verres.
La peinture est quelques fois utilisée pour les visages. Arthur J. Nash souffleur de verre de talent viendra rejoindre l’équipe de Tiffany et en 1893, les deux hommes fonderont la Stourbridge Glass Company à Corona, à Long Island. Louis Comfort Tiffany exécute 20 vitraux pour l’église Erskine de Montréal entre 1897 et 1910, conçus pour une autre église mais cette église étant démolie les vitraux furent transférés dans l’église Erskine en 1936. Il en réalise d’autres pour l’église Church of the Incarnation, Madison avenue, à New York. Le vitrail chez Tiffany est une manne financière,


Les vitraux de l’exposition :

Un vitrail présenté sur la nouvelle Jérusalem, un autre iris et poissons, vitrail à l’étoile de mer. Les vitraux représentent un ange, la foi, le Christ et Emmaüs, le bon pasteur, la charité,des projets pour des fonds baptismaux, 4 des vitraux exposés viennent de l’église Erskine à Montréal. La texture n’est pas connue en Europe, elle est propre aux ateliers de Tiffany. Projet de dessin pour une église de Brooklyn.



- et l’expansion de l’entreprise grâce surtout au commerce des lampes et d’objets décoratifs qui contribue à asseoir son immense popularité.

La fin du XIX eme siècle et le début du XX eme siècle marquèrent la grande époque Tiffany, célèbre dans le monde entier ; chef de file du mouvement Art nouveau aux USA, il a obtenu toutes les récompenses internationales et remporta un grand succès commercial. La révolution de l’éclairage commence en 1879. Dans ses ateliers des restes de verres taillés, des petites formes complexes, une idée lui vint faire des lampes avec les déchets de verres. C’est l’invention de l’ampoule électrique qui motiva cette idée. Il fabriquait des vases, il fallait faire des abat-jour ( la même technique que les vitraux). Les lampes en verre soufflé ont donc précédées les lampes en verre plombé. C’est le résultat de diverses influences artistiques, issues de ses voyages en Europe, des souvenirs d’enfance. Tiffany a passé une partie de sa vie à l’étude du verre, il a aussi étudié ses réactions à la lumière, aux possibilités infinies qu’offrent la transparence, l’opacité, son opalescence, son irisation. Et un grand amour pour la couleur. Les lampes en verre plombé, grande production associant qualité et quantité, chaque exemplaire d’un même modèle, possède un caractère unique. Des exemples la lampe glycine et la lampe libellule. Clara Driscoll engagée chez Tiffany en 1887 devient une de ses stylistes les plus remarquables et finit par prendre la tête du département design en 1904, une petite anecdote elle est une des femmes les mieux payées d’Amérique. Elle est à l’origine de nombreuses lampes Tiffany ses motifs sont : floraux, animaliers géométriques ou abstraits. En 1900 elle obtient un prix à l’exposition universelle de Paris pour la lampe libellule. La lampe glycine remporte une médaille à l’exposition internationale des arts décoratifs de Turin en 1902, la lampe nénuphar obtient le grand prix.

 Exposition :

Les artistes de chez Tiffany observaient la nature pour créer les motifs dans celui de la vie aquatique, les algues suggèrent le mouvement de l’eau, ces vases montrent des plantes aquatiques, les poissons qui flottent. Un panneau de mosaïque aux pivoines, aux cacatoès 1908, encrier flacon de parfum, quelques bijoux boite à timbres. Un lampadaire Peony 1904, un vase Jack in the Pulpit 1909-1910, lampe Westrie 1901-02, des chandeliers, lampe de bureau 1900-1910. Le vase Lava 1904-1906, ou matière en fusion, les parois s’affaisses, les ondulations en relief semblent s’entasser, les cabochons ressemblent à des galets. La céramique japonaise a jouée un rôle important. Paravent à théière, lampe nénuphar, Quelques dessins inspirés par la nature chez Tiffany, un exemple avec le lampadaire magnolia, une coupe au décor de fleurs, des vases, vitrail magnolia vers 1900, d’après les dessins d’Agnès Northrop , qui resta le plus longtemps avec Tiffany.



Exposition à ne pas manquer .

 La première salle passée, l’exposition est aérée par une succession de salles ouvertes .La possibilité de contourner certaines œuvres tel que les lampadaires et les lampes disposées sur des tables rondes, les vitraux peu nombreux malheureusement, certains étant en restauration à Montréal, pour en voir plus il faudra attendre 2011, la réouverture de l’église Erskine pour admirer les 20 vitraux dans leur contexte. A observer attentivement les différentes techniques utilisées pour ces œuvres.

Au musée du Luxembourg Paris jusqu’en janvier 2010.
 Février à mai 2010 au musée des beaux-arts à Montréal.
Richmond USA fin mai à aout 2010.

 Quelques extraits du livre Tiffany par Douglas Jackson
Partager cet article
Repost0
25 août 2009 2 25 /08 /août /2009 09:59
 Nancy, ville d’art et ancienne capitale du duché de Lorraine, sous les règnes des ducs Charles III fils de François 1er et Léopold, fils de Charles V. Dès le XVI eme siècle, la ville bénéficie de nombreuses extensions et constructions d’hôtels particuliers, ainsi que d’un rayonnement culturel sans précédent.

Au XVIII eme siècle, Stanislas Leszczynski, roi de Pologne, beau père du roi de France, sa fille Marie Leszczynska épouse Louis XV en 1725, écarté du trône de Pologne, il reçoit en viager le duché de Lorraine, cédé par les Habsbourg et le duc François III de Lorraine au traité de Vienne. Le duché libéré de la pression militaire française, connaît une période d’apogée, en plein siècle des lumières. Il créé en l’honneur du roi de France une place, qui à sa mort en 1766 portera son nom, le duché revient à la couronne de France.

1871, la ville de Nancy reste française, tandis que l’Alsace et la Lorraine sont rattachées à l’Allemagne ainsi que Strasbourg et Metz par le traité de Francfort. Elle connaît la prospérité et un nouvel âge d’or culturel.

Fin XIX eme début XX eme siècle, Nancy devient le foyer de l’art décoratif français, de magnifiques villas agrémentent la ville, ayant appartenues aux banquiers, commerçants, industriels. On peut découvrir, le Musée de l’Ecole de Nancy situé dans la propriété d’Eugène Corbin, la villa Majorelle, la villa Bergeret, celle de l’architecte Weissenburger.



Auguste Majorelle nait en 1825, père de neuf enfants dont Louis, de Toul il vint s’installer à Nancy, Il est fabricant de meubles. Louis Majorelle nait en 1859, ébéniste décorateur, fait l’école de Nancy, puis à partir de 1877, les beaux-arts à Paris. Au décès de son père il rentre à Nancy.

 Il se marie en 1885 avec Marie Léonie Jane Kretz, fille du directeur des théâtres de Nancy. Ils auront un fils Jacques artiste peintre né 1886, il deviendra le peintre de l’atlas.

Louis Majorelle fait des copies de mobilier style Louis XV, et expose en 1894 à l’exposition d’art décoratif et industriel de Nancy, influencé par Emile Gallé qui l’initie à partir de cette date, il donne a sa production une nouvelle orientation. Il remplace le mobilier japonisant par de la marqueterie naturaliste ou symboliste, il prend sa source dans la nature, des plantes à tiges, nénuphars, chardons, libellules seront les motifs de ses marqueteries. Il développe le mobilier de luxe. Il collabore à partir de 1898 avec les verriers de Nancy, les frères Daum.

 Vers 1900, il ajoute un atelier de forge pour que les artisans produisent des poignées et des charnières dans l’esprit de lignes fluides en harmonie avec son travail d’ébénisterie. Dans son atelier on réalise également des rampes de balcons en fer forgé pour de nombreux bâtiments de Nancy. Il obtient un grand succès à l’exposition universelle de 1900, et se lance dans le mobilier de série, ce qui lui permet d’élargir son catalogue et sa
clientèle. Il devient un des membres fondateur de l’école de Nancy Les œuvres de Louis Majorelle triomphèrent et lui fournirent une clientèle internationale. Dès 1910, il ouvre des boutiques avec ses meubles à Paris, Lille, Lyon, Nancy. Il décède en 1926.

L’école de Nancy ou la naissance de l’art nouveau en France, art né en Angleterre par le mouvement Arts et Crafts, généralisé en Europe de 1870 à 1880. Il s’agit d’un groupe d’artistes, architectes, critiques d’art et industriels de Lorraine qui décident de travailler en collaboration ayant une prédominance pour l’art nouveau, mouvement artistique fin XIX eme début XXeme.

 L’Art nouveau connaît un développement artistique international. Tous les domaines de création et techniques sont concernés par ce mouvement artistique, verrerie, mobilier, vitrail, céramique, cuir, ferronnerie, architecture. L’intérêt pour les artistes et artisans : ils rencontrent l’attrait du public, l’art rentre dans les maisons pour la décoration et sa pour sa modernité. L’un des plus connu Emile Gallé, il créa l’Ecole de Nancy en 1901, il expose dès 1889 à l’exposition universelle de Paris. Les artistes nancéiens se font connaître lors du salon de la société nationale des beaux-arts de Paris en 1891 et 1893.
Les artistes les plus célèbres de ce mouvement pour la France : Emile Gallé, René Lalique, les frères Daum, Hector Guimard, Jacques Grüber, Eugène Vallin, Victor Prouvé, Louis Majorelle, les frères Muller.  

 Dès l’entrée de l’exposition un portrait de Majorelle nous accueille peint par son fils Jacques en 1908.


  Une table à thé laquée en chêne et placage de noyer entre 1885 et 1890, motifs floraux, papillo et oiseaux, elle est japonisante. A ses cotés un petit meuble à trois tiroirs daté de 1894.

Dans la seconde salle un certain nombre de chaises et de chevets, les dossiers de ces chaises sont ornés de marqueteries naturaliste pour la plus part. Une chaise à garniture cuir repoussé, à décor marqueté et crosse de fougères, une autre à décor feuille de marronniers, ou décor de pommes de pin et velours, décor de vignes, de Ginkgo biloba. Ces chaises sont datées des années 1898 à 1901.

 Les tables de chevet aux décors de marqueterie. L’une en palissandre et citronnier, combaril, noyer mouluré de 1899 Table de chevet muguet applique en bronze ciselé et doré. La table de chevet de la chambre de Majorelle datée de 1902 en frêne placage tamo (frêne du japon) Une autre à décor de fougères et a porte de 1929 en chêne, amarante, placage ébène de Macassar, filets ivoire faïencés. Une table de chevet de la maternité de Nancy datée de 1828-29 en hêtre teint.

Nous parcourons notre visite dans une autre salle avec une vitrine orchidée de 1905, acajou mouluré, placage acajou et bronze doré. Quelques fauteuils dont l’un fauteuil gondole, pomme de pin 1902 garniture soie.
 Fauteuil fougère Majorelle 1906 en bois doré, Maison Perrier-Jouet Epernay
Fauteuil pomme de pin velours 1904, moulure acajou .
Un bureau primevère daté de 1905 en noyer sculpté moulures, marqueteries. Autre bureau de dame trèfle 1902 en acajou placage palissandre et bronze doré.
Ecritoire de 1898 noyer marqueterie bois variés moulures garni cuir.
Meuble de musique en noyer mouluré et sculpté, marqueterie d’amarante représentant oiseaux et glycines, 1898

Dans la 3eme salle nous découvrons un meuble de salon « les algues » 1905, bois exotique, placage de palissandre de rio, marqueterie et incrustations de nacre de Majorelle.
Un cabinet à décor d’iris 1901 noyer moulure sculptée marqueterie. Etagère à décor floral 1898, noyer mouluré et sculpté, marqueterie palissandre acajou.
 Une vitrine art déco 1920-25 acajou rouge, bois divers pour marqueterie, fleurs en nacre.

 Un escalier nous conduit à l’étage, dans une vitrine, un chevalet en acajou sculpté de l’école de Nancy, un porte plante et une sellette en marqueterie.

A l’étage sont exposées quelques tables dont l’une, table aux butomées 1900 acajou, bois serpent, marqueterie d’amarante, coupe d’orme et Amboine, érable, noyer, padouk école de Nancy
Guéridon aux nénuphars, acajou sculpté, bronze doré de Majorelle en 1902. Différents guéridons de l’école de Nancy dont un à décor de clématites de 1900 à 1905.

 Dans une autre salle nous découvrons des objets décoratifs tel que : des plateaux en bois datés de 1925 de Majorelle en acajou et palissandre nacré poignées en bronze. Sur un autre une marqueterie, représentation d’un paysage daté de 1900 en noyer.

Quelques beaux exemplaires de lampes, Majorelle travaillait en collaboration avec Antonin Daum L’une représente un figuier de barbarie le pied en bronze doré Majorelle-Daum 1903, une avec libellules pied en bronze doré 1902, lampe magnolia 1902-03 verre soufflé et moulé, lampe pissenlits 1902, une lampe de table ombelle 1903-04, lampe à décor d’algues. Lampadaire Poincaré 1910 de Daum.

  L’école de Nancy travaillait aussi avec la manufacture de Rambervillers, un carreau en grès flammé est présenté décor la monnaie du pape ainsi qu’une frise d’algues datée de 1905 .
L’escalier monumental des galeries Lafayette de Paris commande de 1908, en fer forgé, laiton, fer estampé peint et doré, décor floral, démonté en 1974.
Des coupes circulaires en verre soufflé inclusion d’or pour certaines de chez Daum, monture en fer forgé elles sont de différentes couleurs dont l’une en jade datée de 1925. Un vase Daum cylindrique également de 1925 .
Devant de foyer et chenets 1905 Majorelle Bronze doré et verre.

 De nombreux dessins, modèles préparatoires pour deux verreries cloisonnées 1920 à 1925 au crayon et aquarelle sur papier, école Daum de dessin. Autres dessins pour des loges de théâtres aquarelle et gouache avec tampon Majorelle .Quelques dessins aux motifs d’algues.
 Des faïences provenant du château de Lunéville datant de 1895 de Keller et Guérin.

Le mobilier de la villa Majorelle ou villa Jika initiales du nom de l’épouse de Louis Majorelle, première maison d’art nouveau à Nancy. Une chambre a couché l’armoire à décor de clématites, le lit décor roses et tulipes 1899 marqueteries en amarante, citronnier et palissandre. Lit et chevet nénuphar 1905-1908.

 Une commande du maréchal Foch (1851-1929) un bureau et un fauteuil. Palais du gouverneur Nancy.

La publicité est importante elle est présentée a l’exposition, ainsi on passe du dessin à l’image publicitaire, les dessins de Majorelle, sont des projets de mobilier pour décorer les villas, illustrations des premiers catalogues à diffuser, cartes d’invitation à une exposition, cartes de visite.

Une dernière oeuvre, une bibliothèque tournante et bureau, elle est circulaire éclairée il y a possibilité de rentrer à l’intérieur, de Majorelle en collaboration avec Etienne Cournault datée de 1937.

C’est un éventail de cette grande exposition qui nous montre les œuvres de Louis Majorelle et des artistes de l’école de Nancy, mobilier, dessins, mais aussi la ferronnerie, le grès, l’art du verre partagé avec Daum, des bronzes, environ 170 œuvres sont exposées, elles proviennent pour la plus part du musée de l’école de Nancy , Orsay , des collections
 particulières.

 Le style est raffiné agrémenté de belles marqueteries montrant le style imaginatif des ébénistes sur un mobilier fonctionnel.

Exposition organisée pour les 150 ans de la naissance de Louis Majorelle.

Exposition à la galerie Poirel à Nancy jusqu'au 30 aout.
Partager cet article
Repost0