Venise est fondée au V eme siècle sur la lagune, cherchant à échapper aux invasions barbares, elle doit sa fortune aux croisades, elle fut capitale d’un empire maritime et commercial.
Au XIV eme siècle, Venise possède le port le plus important de la Méditerranée, et du conquérir des terres sur la lagune pour étendre la surface urbaine de la cité.
Son déclin commença avec la progression turque en Méditerranée (qui la priva progressivement de toutes ses terres grecques, à l'exception des iles Ioniennes , et de ses accès aux débouchés de la Route de la Soie.
Sa lente décadence commence avec la prise de Constantinople en 1453.
Au XVI eme siècle, malgré la victoire sur les Turcs à Lépante en 1571, où les Vénitiens furent très engagés, la république de Venise entre dans un déclin politique et économique.
Le commerce européen est détourné vers les océans (découverte de l'Amérique).
Deux incendies dévastateurs au Palais des Doges en 1574 et 1577 détruisirent un siècle de peinture, une épidémie de peste 1575 et 1577 décime une partie de la population.
Malgré cela elle connaît un très fort rayonnement culturel. Elle reste capitale culturelle pendant plus d’un siècle, elle triomphe sur toute l’Europe. Ce bouillonnement culturel est du aux commandes artistiques des familles patriciennes et des confréries religieuses.
Elle tient tête par l’architecture, les églises les palais.
Par contre il y a aucune possibilité d’avoir des fresques, car elles seraient détériorées par l’humidité et le salpêtre.
De nombreux artistes y naquirent où s’y installèrent.
La peinture au XVI eme siècle à Venise :
C’est un grand siècle pour l’art vénitien, il propose un grand nombre d’artistes, l’architecte Palladio, les peintres Titien, Véronèse, Tintoret. Cet épanouissement nous le devons à Giorgione (1477-1510), maillon entre Bellini et Titien. Cet artiste reprend les grands thèmes iconographiques vénitiens, mais il apporte dans la lumière, aux couleurs une subtilité nouvelle, cela lui permet de traduire un phénomène atmosphérique, un exemple « la tempête », un frisson traverse le paysage, il s’obscurcit, des touches cuivrées se mêlent a des tonalités de plomb, les deux personnages sur la toile restent indécis. (Tableau ci-dessous).
L ‘école vénitienne :
C’est le symbole de la couleur et de la puissance de celle-ci. Caractérisée par le gout pour le faste, les brillants, effets d’architecture, les trompe-l’œil audacieux, les chevelures, les bijoux, les étoffes chatoyantes venues d’orient.
Mais une influence va s’exercer à Venise qui va allier les découvertes picturales du nord, (une toile des frères Van Eyck, arrive à Messine par l’intermédiaire d’Antonello, cette toile est peinte à l’huile. Antonello montre cette technique aux vénitiens).
Les peintres se précipitent sur cette technique.
A la même période on invente un nouveau mode de tissage des voiles, ce qui permet aux bateaux d’aller plus vite. On utilise cette toile pour la peinture à l’huile. C’est une révolution le transport des toiles va pouvoir s’effectuer, il suffit de rouler l’œuvre et de la faire voyager.
Les trois thèmes importants de l’époque :
1er la peinture religieuse
2 eme L’antiquité (Ovide pour sujet)
3 eme Les portraits.
La peinture est à son zénith :
Titien peint les visages de l'inquiétude, et la clientèle des gens importants.
Véronèse peint la fête vénitienne et sa splendeur, les patriciens.
Le Tintoret l'émotion dramatique, il aura la clientèle religieuse.
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Titien, nait vers 1490 à Pieve di Cadore, proche de Venise. Il débute son apprentissage à l’âge de 9 ans chez Zuccato et Bellini à Venise, il effectue un séjour dans l’atelier de Giorgione qui lui transmet le gout du paysage, qu’il va rendre plus naturaliste. Mais on retrouve l’aspect fondu de Giorgione et du Corrège sur le traitement des chairs délicates, les contours indécis, les paysages vaporeux avec lesquels elles fusionnent volontiers, ainsi que dans les matières veloutées.
Dans sa peinture, les couleurs deviennent éblouissantes, soleils, mêlant ainsi au sein de notre regard ébloui les personnages à leur environnement.
Titien est considéré comme un des plus grands portraitistes de cette époque, notamment grâce à son habileté à faire ressortir les traits de caractère des personnages. « Il libère aussi la peinture des contraintes de la ligne et de la forme où elle était emprisonnée depuis le Moyen Âge finissant, et cela pour donner tout pouvoir à la couleur. »
Il est le cœur du pouvoir, il peint les rois et empereurs il décide de l’avenir de ses confrères. Portraitiste de génie resté célèbre par la sensualité de ses sujets et de sa touche, il est le maitre de la peinture et maitre des destins.
A la mort de Bellini en 1516, il est nommé à sa suite peintre officiel de la République de Venise et établit un atelier sur le Grand Canal à San Samuele. De nombreux artistes contemporains y passent, dont Le Tintoret et Le Greco.
En 1520, il exécute une importante commande pour la décoration du Palais des Doges, " La Bataille de Cadore " (grande fresque qui sera détruite lors d'un incendie en 1577) et trois peintures de scènes mythologiques pour Alphonse Ier d'Este. Il est également chargé de faire tous les portraits des doges successifs, jusqu'en 1555 où la tâche incombe au Tintoret.
A la suite d'un voyage à Ferrare, il fait la connaissance de Frédéric II Gonzague, marquis de Mantoue dont il fait le portrait et pour qui il travaille durant plus de 10 ans, décorant le château de Ferrare de fresques mythologiques.
En 1530, il rencontre Charles V à l'occasion d'un voyage de l'empereur en Italie, par l'intermédiaire du marquis de Mantoue. Trois ans plus tard, Charles V lui accorde le titre de Conte Palatino et Cavaliere dello Sperone d'Oro, un honneur sans précédent pour un peintre. Il peindra une série de portraits des proches de l'empereur.
En 1545, il se rend à Rome à l'invitation du pape Paul III. Le 16 mars il obtient la citoyenneté romaine, et rentre à Venise. La confrontation directe avec les œuvres de Michel-Ange influe énormément sur sa carrière, qui connaît alors une « crise maniériste », marquée par des compositions plus hardies et un coloris aux forts effets de contraste.
En 1548, il se rend à Augsbourg où se tient la Diète du Saint-Empire, présidée par Charles Quint, occasion pour lui de peindre de nombreux portraits de notables et de l'empereur lui-même. Puis il commence à travailler à sa série de Poésie pour le roi Philipe II. Ces peintures représentent des nus féminins mythologiques, telles "Danaé", "Vénus et Adonis" ou "Diane et Actéon", et elles initient la dernière phase de Titien, caractérisée par une touche beaucoup moins graphique et plus libre, où les toiles achevées laissent même voir l'action du pinceau sur la toile; on dit même que Titien aurait peint avec ses doigts certains de ses tableaux à la fin de sa vie.
En 1566 il est élu à l’académie du dessin de Florence avec Andréa Palladio et Jacopo Tintoretto.
Son dernier tableau connu est une "Pietà", qu'il destinait à orner son tombeau : inachevée à sa mort, l'œuvre sera terminée par Palma il Giovane.
Il meurt le 27 aout 1576 , peut-être de la peste, plus probablement de vieillesse. Il est enterré dans l'église Santa Maria dei Frari à Venise.
Autoportrait de Titien
Le Tintoret ou Tintoretto, (1518-1594), Jacopo Robusti de son vrai nom, doit son surnom (le petit teinturier) à son père qui travaillait dans une teinturerie (tintorìa en italien).
Élève de Titien (il ne resta que quelques mois), réputé pour sa maîtrise des couleurs et des ombres, du rendu de la matière, et est considéré comme l'un des plus grands représentants de la peinture vénitienne. Les courants maniéristes toscan, romain et émilien influencent ses premières peintures. Il avait une grande admiration pour Michel-Ange qui l'a influencé dans sa technique du dessin.
A l'inverse de celle de Titien, la peinture du Tintoret possède une dramaturgie, une violence, le surnaturel, une atmosphère assez sombre. Un de ses éléments clef est le principe du déséquilibre et de la chute des corps, ils semblent en effet tous pliés sous un poids immense. Genoux pliés, torses courbés, très peu de regards se dirigent vers le ciel, ou alors bien souvent avec désespoir. Il y a dans les peintures du Tintoret une chute perpétuelle, un mouvement sans fin d'aspiration vers le bas, et donc, presque paradoxalement, un sentiment de vie omniprésent et très poignant.
Le Tintoret a une passion pour les effets de lumière, réalisant des statues de cire de ses modèles et expérimentant l'orientation des sources de lumière avant de les peindre. En conséquence, certains visages réapparaissent dans différents travaux, sous différents angles et sous un éclairage différent.
Parmi les œuvres les plus connues du Tintoret figurent une série de peintures de scènes de "la vie de Jésus" et de la" Vierge Marie" dans la Scuola Grande di San Rocco, dont il est nommé décorateur officiel en 1564.
Ces œuvres sont de dimensions impressionnantes, le Tintoret réalise des compositions aux espaces vertigineux et dynamiques et aux torsions exacerbées où domine un clair-obscur fantomatique et dramatique.
Entre 1578 et 1580 il part à Mantoue pour travailler au service du duc Guillaume Gonzague.
Il meurt le 31 mai 1594 à Venise.
Autoportrait Le Tintoret
Véronèse nait en 1528 à Vérone, Paolo Caliari de son vrai nom, son père Piero di Gabriele est architecte et tailleur de pierre, comme l’étaient précédemment ses parents. Avec son épouse il eurent 10 enfants.
Il débute très jeune dans l’atelier de son Père et acquiert une habileté de modeleur pour les figures et ornements en relief, mais il s’oriente vers la peinture. Placé comme apprenti chez Antionio Badille, famille de peintres locaux. Il étudie les œuvres de celui-ci, qui plus tard sera son beau père, il étudie aussi les œuvres de tous les autres peintres de Vérone et alentours comme les fresques et tableaux de Falconetto, Domenico, Morone, Dai Libri, Caroto,Torbido.
Il va acquérir des connaissances en matière d’architecture et de perspective, mais aussi de vivacité et d’élégance des figures, la dignité et le naturel dans les expressions, l’éclat et l’harmonie dans le jeu des colorations. Avant 20 ans il avait signé plusieurs retables pour les églises de Vérone, décoré des façades de maisons, ce qui fit sa réputation. " La Pala" un de ses chef d’œuvre réalisé en 1548 pour la chapelle de la famille Bevilacqua-Lazise.
Véronèse suivit le courant baroque dans une aspiration maniériste.
Son œuvre est dense et comporte de nombreuses fresques d’inspiration religieuse, mais aussi des tableaux profanes, mythologiques ou allégoriques. Pour la plupart ce sont des tableaux monumentaux.
Il utilise des couleurs accentuées, il représente des scènes très détaillées, des personnages nettement dégagés des fonds, avec de forts contrastes, des architectures théâtrales et rythmées. Sa palette claire, ses ombres colorées, son univers poétique, la grâce sensuelle de ses personnages et son sens du décor en font un maître incontournable de la peinture du XVIe siècle.
Il est également célèbre pour sa série de portraits aux visages éblouissants de naturel. Le maître s'intéresse surtout aux visages.
Dès 1548, il quitte sa ville natale, sa renommée est grandissante, il obtient plusieurs commandes. En 1551 il va à Trévise, il est chargé de décorer la villa Soranza près de Castelfranco proche de Venise, l’architecte San Micheli et le peintre Battista Zelotti venaient de la construire. Son travail remarqué par le Cardinal Ercole Gonzague, l’année suivante, il lui commande un tableau pour la cathédrale de Mantoue " la tentation de saint Antoine ". Par la suite il décore une autre villa dans la province de Trévise construite par Palladio, qu’il avait rencontré à Vincence. Il décore aussi le palais du Collatéral, à Thiène en compagnie de Battista Zelotti, son style très libre et personnel, il peint plusieurs peintures sur l’histoire ancienne.
1552, il reçoit sa première commande pour l’église San Francesco della vigna à Venise ; il y réalise " la conversation sacrée".
L’année suivante il est appelé par le père Torlioni , prêtre de l’église San Sébastiano à Venise, les deux hommes s’étaient rencontrés à Vérone, il veut lui confier les peintures de l’église.
Installé à Venise en 1553 les commandes officielles sont nombreuses, il est devenu le peintre de la république, il va réaliser avec d’autres artistes, les fresques de la salle des conseils des dix au palais des Doges. Véronèse exécuta un médaillon qui décorait, en son centre, le plafond de la salle des audiences " Jupiter foudroyant les vices ",il décore également la salle de la Boussolla d’un "Saint Marc couronnant les vertus".
En 1555, il réalise le plafond de la sacristie de l’église San Sébastiano avec « le couronnement de la vierge », ensuite il peint les trois plafonds de la nef avec « Esther présentée au roi Assuérus », « le couronnement d’Esther », « Le triomphe de Mardochée » peintures qu’il acheva en 1556, onze mois après leur commande.
En 1560, il fait un voyage d’étude à Rome et découvre Raphael et Michel Ange, il y reste deux ans.
Avec le soutien de Titien et de Jacopo Sansovino, il est désigné avec six autres artistes célèbres dont Battista Franco, Giuseppe Porta, Bartoloméo Ammannati, Le Tintoret pour participer à la décoration du plafond de la salle libreria de la bibliothèque Marciana (bibliothèque saint Marc). Il réalise trois allégories " la musique "," la géométrie "," l’arithmétique", pour lesquels il est récompensé par une prime et un collier d’or, décerné publiquement par Titien.
Quelques années plus tard il revient à Venise, ou il est devenu le peintre à la mode, le décorateur des nobles et des ecclésiastiques. Il est aussi célèbre dans les provinces autour de Venise. Il reçoit des commandes de toutes sortes : des fresques, des tableaux, des sujets profanes ou sacrés, des allégories ou des portraits.
IL retravaille à l’église San Sébastiano, il y peint en 1561 " La vierge en gloire avec saint Sébastien et d’autres saints", vers 1565 " Saint Marc et Saint Marcellin conduits au martyre" et "Le martyr de Saint Sébastien".
A la même période il entreprend la décoration de la villa Barbaro à Maser en Vénétie, cette villa appartient aux frères Barbaro (artistes peintres).L’architecte de cette villa est Palladio, la décoration picturale confiée à Véronèse, Daniel Barbaro avait rencontré l'artiste lorsqu’il exécutait les compositions du Palais des Doges. Dans cette villa Véronèse réalise des fresques qui marquent l’apogée de son art parmi lesquelles " l’harmonie universelle"," l’amour divin entouré des dieux olympiques "," Vénus et Vulcain avec Proserpine"," Bacchus et les nymphes ", l’espace architectural mis au défi grâce à l’usage du trompe l’œil d’illusions picturales.
1562-1563, période ou il peint 'les noces de cana" 'commandée pour le réfectoire du monastère bénédictin de penquesten, sur l’ile de San Giorgio de Maggiore, à Venise. Véronèse représente un banquet, scène qui reflète les festivités qui étaient courantes à l’époque à Venise. Il y a plus de cent personnes sur cette fresque, on y reconnaît Titien et Tintoret et Véronèse.
Dès 1566 il retourne à Vérone, il se marie et aura quatre enfants.
De 1575 à 1577, il réalise au Palais des Doges " le triomphe de Venise" pour la salle du grand conseil et " les allégories de la Vertu"pour la salle du collège qui comprend ses grands chefs d’œuvres.
À partir de 1575, Véronèse s'intéresse davantage aux paysages, il abandonne progressivement les grandes compositions et porte plus d'intérêt aux petits formats où il s'exprime d'une manière très lyrique. C’est de cette époque que datent les scènes mythologiques comme "L’Enlèvement d'Europe "et"La Mort de Procris".
Il décède en 1588 à l’âge de 60 ans, d’une pneumonie, il est enterré dans l’église de San Sébastiano.
À sa mort, en 1588, Véronèse ne laisse pas d’école, mais son œuvre va influencer toute la peinture postérieure et de nombreux artistes tels que Vélasquez, Rubens puis, au XIX eme siècle, les coloristes européens Delacroix et Cézanne.
L’exposition est présentée d’une manière chronologique et thématique, le choix des thèmes communs permet de confronter ces trois grands artistes que sont Titien, Le Tintoret et Véronèse. Des thèmes chers aux vénitiens du « siècle d’or ».
Titien génie inventif, Tintoret génie dynamique, Véronèse génie décoratif.
Ces trois artistes sont rivaux et complémentaires, ils se détestent mais se respectent.
Danaé Titien
La tentation de Saint-Antoine Véronèse
Au fil des salles :
Portraits des Praticiens et Praticiennes, c'est l'apogée de la classe dominante, l'art du portrait atteint Venise, un moyen de décrire la structure sociale de la cité, montrer ses citoyens, l'image sociale est idéalisée par la peinture. Le costume exprime la fonction publique,religieuse,politique.
Le portrait masculin, la gestuelle, l'expression, illustrent la vigueur morale du personnage. Par son costume, ses insignes, sa fonction publique est déterminée, l'ouverture sur l'extérieur célèbre un épisode historique qui le glorifie.
Le portrait féminin, si la praticienne est figée dans une posture impassible répondant l l'exigence de retenue imposée par la société. Sa représentation sans ouverture sur l'extérieur évoque son rôle de femme au sein de la maison, la famille, le prestige et la richesse sont révélés par le costume, la parure.
Les trois artistes reprendront ce thème.
Clarisse Strozzi Titien
Iseppo de Porto Véronèse
Le reflet et l’éclat, jeux d’envers dans la peinture. A la Renaissance les peintres se servent des effets de reflets pour leurs valeurs artistiques. Les reflets montrent une grande force d'illusion de leur art et de sa supériorité confimé par la couleur. Dans les armures métalliques les forment arrondies reflétent la lumière et la face non visible des personnages.
Titien et Tintoret montrent l’image cachée et inverse d’une figure. Véronèse et Bassano utilisent les éclats colorés de la lumière pour donner l’illusion du relief. Dans le miroir, le reflet d’une femme à sa toilette célèbre sa beauté en permettant de l’admirer de plusieurs cotés ; mais dénonce aussi sa vanité, par le jeu érotique dans les miroirs la femme répond au spectateur qu’elle surprend entrain de la contempler.
Vénus au miroir Véronèse
Entre sacré et profane, la tendance des peintres vénitiens à décrire la vie quotidienne et à figurer leur société dans des portraits de famille les conduits à estomper les frontières entre sacré et profane, transpose dans un décor contemporain l’évènement religieux, prend l’allure d’une fête ou les commanditaires du tableau se mettent en scène à coté du Christ et des Apôtres.
Véronèse se distingue des autres par ses repas bibliques grandioses, synthèse entre histoires sacrées et narration profane.
Tintoret animé d’une spiritualité plus profonde s’oppose à ces tendances par des compositions sombres et dramatiques. Dans ces scènes bibliques la présentation d’animaux est fréquentes, elle renforce le caractère profane de l’image tout en apportant une connotation symbolique.
Les pélerins d'Emaus Titien
Nocturnes sacrés, dramatisation effets de nuit, à partir du XVI eme siècle la représentation des thèmes sacrés, dans une ambiance crépusculaire ou devient un genre caractéristique de la peinture à Venise. Cette tendance s’inscrit dans la réforme engagée par l’église qui détermine une nouvelle sensibilité spirituelle préconisant l’expérience individuelle de la religion. Cela privilégie les scènes de prières de pénitence ou les épisodes tragiques de la vie du Christ.
Tintoret le premier à renouvelant la peinture sacrée par des effets de nuit dramatisant le récit. Chaque peintre le suit.
Tintoret adapte ce luminisme dans les grandes scènes théâtrales, Bassano de manière plus réaliste et angoissante.
Véronèse hésite à abandonner sa vision cristalline et ne s’essaye pas à ce langage qu’à la fin de sa vie.
Saint Jerôme Titien
Portraits d’artistes et collectionneurs, le gout particulièrement développé pour les portraits à Venise. Réservé aux lettrés et aux nobles autrefois, désormais partagé par les artistes qui veulent célébrer le caractère intellectuel de leur pratique et contribution à la connaissance du monde.
Le rôle intellectuel présenté par des objets caractéristiques du savoir tel que vestiges antiques, pièces de monnaie, sculptures rappelant la conscience artistique des collectionneurs et la primauté du modèle antique comme source d’inspiration pour les artistes, les peintres sont souvent auteurs de leur propre représentation.
Jacopo Strada (antiquaire) Titien
Quelques petits tableaux semblent liés aux décors intérieurs des résidences privées.
Les scènes sont souvent des scènes mythologiques antiques ou bibliques contenant un message moral introduites dans l’intimité des jeunes époux elles sont censées leur inspirer une conduite idéale tel que fidélité, prudence. Beaucoup de détails précieux ce genre très prisé au XVI eme siècle à Venise par tous les grands maitres.
Le nu féminin à Venise,un des thèmes le plus représenté de la peinture du XVI eme siècle. Ce genre trouve son origine dans les images de femmes à la beauté idéale peint par Bellini et Giorgione dans le début du XVI eme siècle.
La femme nue apparaît dans des scènes historiques ou dans des images ou son corps étendu est offert à la contemplation devient sujet principal du tableau. Ce thème érotique devient incontournable pour tous les peintres vénitiens ou changer de passage dans la lagune.
Titien triomphe dans ce genre sensuel, ses nus sont recherchés dans les cours princières d’Europe. Ses mythologies peintes pour Philippe II d’Espagne montrent le corps féminin dans différentes positions servent de modèle.
Véronèse les transpose dans un style serein et mesuré.
Tintoret leur confère un caractère énergique souvent emprunt d’ironie.
Mars et Vénus Véronèse
Danaé Tintoret
Les trois points importants :
Assurer définitivement une place au peintre face au pouvoir Appel en est l’exemple c’est Titien qui débute.
La peinture va prendre un nouveau rôle, les portraits, cadeaux diplomatiques, c’est la mise en place de l’image du pouvoir.
Titien est l’inventeur du marché de l’Art (par l’expédition des toiles) la peinture européenne ne sera plus la même.
Exposition à ne pas manquer au Louvre jusqu'en Janvier 2010