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13 novembre 2012 2 13 /11 /novembre /2012 16:41

Paris de 1850 à 1900

Après les créations du baron Haussmann, (ministre de Paris pendant 17ans), la ville fut remodelée et transformée. Influencé par Napoléon III (qui avait apprécié Londres lors de son exil), les ambitions d’Haussmann ont pu se développer : percement des avenues, boulevard afin de faciliter la circulation de plus en plus dense surtout autour des gares, (canalisations en sous-sol d’égouts, de conduites d’eau et de gaz), les parcs et les jardins (les bois de Vincennes et Boulogne sont rattachés à la ville, les squares et quartiers se multiplient), les immeubles de qualité (nouvelles législations sur les hauteurs, les façades, les équipements, les techniques du lotissement), l’administration de la ville et le confort (mobilier urbain, éclairages, fontaines).

L’atmosphère parisienne a changé, période appelée bien souvent l’âge d’or du capitalisme français. C’est l’époque des salons, des impressionnistes qui traduisent en peinture cette vie parisienne, les maisons de coutures ouvrent leurs portes ainsi que  les grands magasins :   les magasins du " Louvre", du "Printemps", "Au bonheur des Dames", si bien que Zola en a écrit un livre, les revues de mode se multiplient. C’est l’époque des demi-mondaines, du théâtre de boulevard, de l’opéra, les gens de la bourgeoisie s’encanaillent. De nombreuses femmes de la bourgeoisie tiennent salons réunissant musiciens, écrivains, peintres c’est la réunion des arts. Les impressionnistes sont influencés par la mode et peignent de nombreux portraits de ces élégantes.


La femme parisienne se montre, elle a des tenues pour toutes les heures de la journée. Les attitudes sont importantes, le maintien, le mouvement, l’élégance tout cela  justifie  le milieu social.  


Le couturier Worth ouvre sa maison de couture à Paris en 1858, il aime créer. Le premier parfumeur pierre-François-Pascal  Guerlain ouvre en 1828, en 1853 il créé l’eau de Cologne impériale pour l’épouse de Napoléon III.


Les robes sur crinolines sont considérées comme l’expression parfaite de la mode du second empire. Le marché des jupons d’acier connait alors un spectaculaire développement. Le corsage et la jupe de ces robes rondes sont taillés séparément. Les corsages de ville, portés sur un corset se boutonne devant, sont à petites basques et à manches évasées en pagode.


A partir de 1860, les manches sont de plus en plus étroites, le drapé amorce son retour sur les robes,  les châles et capes font leurs apparitions, les chapeaux   toujours en vogue, c’est la grande mode de la capeline, le bijou prend une importance, les bottines vernies de plus en plus présentes. Mais quatre fait importants apparaissent : la machine à coudre a été inventée, les vêtements deviennent conception couture, les colorants synthétiques donnent des couleurs intenses, la jupe en crinoline, avec un front aplati, augmente un penchant vers l’arrière du vêtement.


1866, signature  de la nouvelle ligne Princesse, elle change la ligne de vêtements à la mode. La robe princesse est coupée d’une seule pièce et se compose d’un certain nombre de panneaux joints équipés et un coup de corne de l’épaule à l’ourlet qui donne la forme figure par sertissage. La robe princesse Gabriel est munie d’un petit col blanc et se fait-en uniquement en soie grise. Souvent portée par les gouvernantes.


1867 à 1875, la silhouette souple et buste fashion  avec la plénitude tassée à l’arrière créant un style de jupe polonaise, les crinolines disparaissent et deviennent tournures. Les tournures soutenues accentuent les rideaux sur les hanches. Un exemple dans le tableau de Claude Monet " Femmes au jardin ".

 

robe imp monet femmes au jardin

 

A partir des années 1870, la robe de bal a toujours une traine.

1875, le style douce remue-ménage polonaise apparait, on forme une traine à plusieurs niveaux avec drapés et plissés, elles sont lourdement ornées avec des volants, plis, tresses, franges, tous ces ornements sont apportés grâce à l’utilisation de la machine à coudre. Le second changement est l’introduction du corsage à cuirasse qui plonge à l’avant et à l’arrière et venant s’étendre sur les hanches. En 1880 ce style disparaît complètement.


En 1878 le corsage cuirasse atteint les cuisses, ce qui donne l’impression d’un corps dans une armure.


1880 à 1901, c’est la période victorienne, les femmes ont un style complètement différent : Les deux styles ont fusionné l’ensemble de la robe est dans le style princesse et la silhouette  reste allongée grâce à  la traine.


1883, une évolution, un nouveau style apparaît, la femme est plus active donc il lui faut plus d’aisance, le drapé est plus mince, le corsage est de style princesse, sur le devant de la robe formation d’un petit tablier, un exemple de ce style  dans le tableau de Georges Seurat "Dans l’ile de la jatte".

robe-imp seurat la jatte

 

A partir des années 1890, la mode devient plus sobre, on respecte les formes naturelles du corps, les manches sont collantes , c’est à partir de 1895 que le volume des manches augmente.

 

Cette exposition est mise en scène par le scénographe Robert Carsen (invité bien souvent des grandes scènes d’opéras, Paris, Milan, Londres). Certaines robes portées par les modèles sont exposées. Les tableaux sont mis en scène dans un univers  de défilé de mode, disposition d’un tapis rouge entre des rangées de chaises Napoléon III avec cartons d’invitations dans certaines salles.  


Les Impressionnistes, soucieux de rendre compte de la vie contemporaine à une époque d’importantes mutations urbaines, ils privilégient la représentation de la figure humaine dans son cadre quotidien et ses activités journalières. Ils ne s’attachent pas à la représentation scrupuleuse de la physionomie, du costume et de l’habit, mais se rendent compte des modes, des attitudes du comportement de leur temps. Epris de modernité, ils refusent la scène de genre convenue et artificielle, rejettent la pose au profit de la lumière instantanée, traquent les effets des jeux de lumière sur les chaires et  les textiles, pour parvenir à la traduction  plastique. Gestes, postures,  maintien sans affectation, vêtements d’une élégance urbaine non ostentatoire en accord avec les heures du jour participent à l’élaboration de la silhouette dont la mobilité restitue de manière incomparable l’air du temps.

Quelques publicités du grand  magasin  du "Louvre" sont présentées, elles sont datées de 1874.


robe imp- catalogue du louvre

 

Le Figaro dans son édition du 3 mars 1884, présente l’ouverture du grand magasin parisien " Le Printemps ".

Diffusion essor de la mode…………

Manet et Renoir représentent ce thème.

"Jeune femme lisant un journal" de Renoir

"La lecture de l’illustré" de Manet, la femme s’informe par la lecture de la revue.

 

robe imp- manet la lecture de l'illustré

Les costumes exposés :

Un ensemble deux pièces coton piqué, soie appliquée points de chouette, soie gansée, beige et marron.

Une robe à crinoline marron datée de 1860-65, elle est en soie et taffetas, lin et perles de jais, dentelle application.

Une robe de jour d’été datée de 1866-67, en mousseline de coton blanche à rayures planes, dentelle au fuseau mécanique, ganse de laine bleue gris.

Un ensemble d’été  vers 1866, le corsage en mousseline montant à emplacement carré, manches longues , jupe sur crinoline, motif de rubans entrelacés, d’une tresse de marguerites sur la jupe, la ceinture en taffetas vert rappelant la couleur du motif.

De nombreuses photographies d’Eugène Disdéri, il ouvre en 1854, l’un des plus grands studios de photographies de l’époque à Paris, boulevard des italiens , la même année il fait  breveter un appareil photographique capable de prendre 12 photos sur une seule plaque de verre, réduisant ainsi le coût  des prises de vues, permettant ainsi l’accès à un plus grand nombre.

Un exemple de ces photos avec les portraits de Madame Adèle du Mesnil ; de la comtesse de Meyendorff et autres femmes…….. Sur papier albuminé. 1858

Dans une vitrine, quelques revues de mode  dont " La toilette de Paris ", " La maison du petit saint Thomas ", " l’Illustré "

De nombreuses gravures montrent ces robes à la mode, mais aussi un carnet de bal, un éventail E.Espagna, il est en taffetas peint d’une scène de course, la monture est en bois daté de 1886.

En 1870, il existe 80 revues de mode


Mode et littérature :

 

La mode n’épargne pas le milieu littéraire, Baudelaire écrit une série d’articles en 1859, publiées par le Figaro en 1863 intitulé " le peintre de la vie moderne ",  le poète parle de la mode, du symptôme  du goût de l’idéal, et jusqu’aux vertus du maquillage et de la poudre de riz dans "Eloge du maquillage ", Balzac en 1830, produit un "traité de la vie élégante", Barbey d’Aurevilly un essai   " Du dandysme " en 1845, en 1868, "Le journal des dames" fait paraître un texte de Théophile Gauthier « de la mode » , il passe en revue  les formes vestimentaires de l’idéal moderne.


Stéphane Mallarmé, l’ami de Monet, devient en 1874 directeur littéraire de "La dernière mode",  cette revue décrit les dernières nouveautés de mode, un espace est réservé aux  publications littéraires avec comme auteurs Daudet, Théodore de Banville, Prudhomme, Coppée. Mallarmé y écrit sous le pseudonyme de Marguerite de Ponty, Miss satin ou Miss Marasquin, il parle des tendances de la nouvelle saison en matière de chapeaux, ou de silhouette, il choisit les gravures, la mise en page.


Une vitrine intitulée : " la dernière mode de Stéphane Mallarmé "

Trois gravures de robes datées de 1874, ayant parues dans sa revue

Un parfum Syringa d’Aimé Guerlain en 1879 


D’autres gravures de Modes datées de 1878,

robe imp -gravure

Une paire d’escarpins roses de Viault d’este datés de 1860

 

" La belle parisienne " revue de jupons et corsets, quelques échantillons de soie catalogue daté de 1860, un autre catalogue présente  des ombrelles, objet indispensable pour accompagner les   tenues.


 

Le renom de Paris et le phénomène de la mode :


A la fin du second Empire, Paris devient le centre de la mode, porté par un bouleversement des structures de production et de commercialisation. Grands magasins, journaux de mode, maisons de couture font le renom de Paris.  Hommes et femmes désireux de suivre la mode peuvent consulter les nombreuses revues spécialisées qui diffusent les créations des maisons de couture, des modistes, tailleurs, mais aussi des grands magasins à rayons diversifiés tel que le Louvre, le Bon Marché, Le tapis rouge, La ville de Saint-Denis, ces derniers proposent des toilettes toutes faites dont le style cherche à rivaliser celui des couturiers (Worth, Madame Roger, Madame Maugas). Le rôle du dessinateur industriel est important : il fournit une silhouette lithographiée de robe, de manteau que le fabricant ou le négociant en tissus complète avec des échantillons collés sur le pourtour. Le dessinateur créé des modèles de plus en plus complexes qui deviennent de véritables projets qu’il vend aux couturières ou aux grands magasins. Les plus connus Charles Pilatte, Etienne Leduc, Léon Sault.

 

De Charles Pilatte vers 1863, figures maquettes pour la maison  Alexandre Ghys. (Ci-dessous)

 

robe imp- charles pilatte

Quelques Robes :

Robe à transformation datée de 1868-72 le corsage en coton ruban en organdi, taffetas rayé bleue

Robe de lendemain de noce ou de contrat datée de 1868, jupe et corsage, ceinture à pans, en faille de soie gris parme, biais de satin de soie, cette robe fut portée le 27 septembre 1868 par l’épouse du docteur  Paul Gachet.

Une robe de jour d’été datée de 1869-72, tunique et jupe, en toile de coton crème d’Alsace imprimé, la jupe à rayure est parsemée de semi de fleurettes multicolores.

Robe de jour à rayures datée de 1869 en taffetas de soie, bleue et crème, biais de taffetas bleu, petite passementerie de boucles de soie floche blanche, alternant avec des perles de verre incolores.

Robe de jour datée de 1869-70, taffetas de soie à fines rayures bleues et roses, application de rubans de velours de soie noir, tressé de laine rosé.

 

Robe d’hiver 1875-77, tunique à manche longue fermée devant par une triple rangée de boutons, retroussée en pouf à l’arrière. En drap de laine bleu indigo, garniture de biais et de nœuds de faille, jupe en velours de soie coupée à motifs de feuillage bleu sur fond or.

 

Robe de jour d’été 1878-79, jupe et corsage, le corsage est a basque longue, la  jupe drapée en larges replis formant un pouf, placé en bas à l’arrière, en satin de coton blanc imprimé de motifs de fleurs polychromes inscrites dans des rayures, travail de plis serrés sur le dos de la basque bordure en dentelle.

Tunique de ville datée de 1873, veste tunique à manches pendantes en taffetas de soie noir, elle fait partie d’un ensemble mais peut se porter sur une jupe dépareillée.

Présentation de quelques catalogues de couturiers, des flacons de parfum de Guerlain " le jardin de mon curé " 1895," extrait de fleurs des bois " 1895, " extrait de genet d’Espagne " 1872.

On achetait beaucoup par correspondance. Quelques gravures, un porte monnaie de mariée 1870, un autre parfum " Bouquet du régent " 1872, Vétiver 1870

Photographies d’Eugène Disderi ,  il s’agit  du comte et la comtesse de Portalès    comte et comtesse Czernin ‘il était ministre des affaires étrangères d’Autriche-Hongrie pendant la première guerre mondiale »,le conte et la comtesse de Caldore.

 

Un catalogue de coiffures,

 

robe imp- gravure de chapeaux

un sac en cuir brun daté de 1867.

Deux œuvres de Cézanne " la conversation ou les deux sœurs " 1906 ainsi que " la promenade "

Une autre vitrine :

Quelques  gravures de mode, une lithographie illustrée, un éventail.

 

Prospérité de Fleury et sa mode :


La robe de Madame Bartolomé  en 1880 dite "Peri ", fille du marquis de Fleury. Son mari artiste peintre Albert Bartolomé.

Présentation de la robe et du tableau,

robe imp- batolome

 

"La serre" d’Albert Bartolomé, la jeune femme de face, passe par la porte fenêtre d’un intérieur tamisé. Le geste très posé, la robe soignée inscrivent cette œuvre dans la tradition du portrait d’apparat. La technique impressionniste est évoquée avec l’effet du clair-obscur, les couleurs vives appliquées en touches franches. Ces  multiples apports sont le reflet de la vie mondaine que mène le couple Bartolomé, ils tiennent salon et reçoivent des artistes, des écrivains, on y croise Jacques-Emile Blanche, Mary Cassatt, l’écrivain Gustave Geoffroy et bien d’autres……….

 

 La tenue, la jupe est rayée resserrée par derrière et plissée de couleur violette, le corsage baleiné à pois mauves sur fond blanc, les manches 3/4, le col rabattu rayé, prolongé en tunique  retroussée, un nœud à l’encolure et vers le bas datée de 1860.


 robe imp- mauve à pois

 

La parisienne n’est pas  à la mode, elle est la mode, on vient la voir du monde entier, la copier, acheter à Paris, elle a une manière d’agencer sa tenue ………………… ;

Le défilé commence avec une œuvre de Manet :

" le balcon ", sur le tableau à gauche Berthe Morisot héroïne romantique assise au premier plan (qui sera la belle-sœur de Manet) à droite Fanny Claus (violoniste du quatuor sainte Cécile, future épouse du peintre Guillemard), elle porte un chapeau orné d’un bouquet de violettes, derrière le peintre Antoine Guillemet.

" Berthe Morisot en bleu " par Manet

 

"Madame Louis Joaquim Gaudibert " en 1868, la robe est recouverte d’un châle très coloré, œuvre de Monet. Le peintre a rencontré Louis Joaquim Gaudibert au service militaire et sont devenus amis, Monsieur Gaudibert demande à l’artiste de peindre le portrait de son épouse le 3 septembre 1868.

robe imp- mme louis gaudibetrt monet

 

"Jeune dame "de Manet ou femme au perroquet 1866, elle est présentée en déshabillé, tenue que l’on portrait chez soi.

 

robe imp- blanche avec perroquet

 

Un ensemble habillé deux pièces en faille de soie noire, corsage-tunique à pouf derrière, le tout bordé de dentelle et de passementerie de jais. C’est un article de grand magasin, c’est la toilette de la parisienne en 1815 de Manet.


 

" Le passant de rue de Paris, temps de pluie " de Caillebotte, cette scène prise sur le vif, il pleut on ressent l’humidité, il ne manque que l’animation


" La dame en bleue " de Corot, il s’agit d’Emma Daubigny en tenue d’après-midi dans l’atelier du peintre, c’est l’élégance mondaine du costume et l’éventail.


"Portrait de Mademoiselle L.L., jeune fille en veste rouge " de James Tissot en 1902,   La jeune femme est détendue, assise sur un coin de table, son regard est assuré elle affiche une certaine désinvolture. Le boléro rouge de style espagnol avec des pompons  apporte un coté exotique.

robe imp tissot

" Eve Gonzales au piano "d’Alfred Stevens, elle a épousé le peintre Henri Guérard en 1879, l’artiste montre ici  l’apprentissage des arts, car Eva Gonzales artiste peintre et aussi musicienne.


"Portrait de madame Charpentier et ses enfants " Renoir 1878, elle est l’épouse de l’éditeur du journal « la vie moderne », elle est vêtue d’une robe de chez Worth, l’artiste l’a peinte chez elle rue de Grenelle dans son salon japonais (très en vogue à l’époque, de nombreux échanges existaient avec le Japon). Sa robe est à la pointe de la mode, elle est en satin noir, une guimpe blanche à l’encolure éclaire la tenue, une dentelle également blanche dépasse de la traine. Sa  petite fille et son petit garçon sont habillés du même modèle de robe  bleu ciel (les garçonnets à l’époque étaient vêtus comme les filles leurs premières années), un gros chien noir et blanc apporte une intimité à ce portrait de famille, l’atmosphère y est douce.   


Les femmes chez elles :

 

La tenue vestimentaire de la femme demeurant chez elle varie au fil de la journée. Au déshabillé et à la robe du matin succède une toilette d’après-midi plus élégante.

 

Pour les robes matinales comme pour les robes d’été, on utilise des cotons légers, unis, façonnés de fines rayures ou encore imprimés de semis de fleurs, de pois et de rubans. La robe a une coupe très simple, tout réside dans l’arrangement des volants et dans la qualité  de la mise en forme. En ce qui concerne les saisons plus fraiches et pour recevoir, il convient de revêtir une robe de ville, en soie, garnie de volants, ruchés et dentelles.ces robes peuvent être portées pour aller au théâtre ou à un diner. Les robes de bal et de soirées à l’opéra, largement décolletées et découvrent les épaules, elles sont obligatoirement en soie. Toutes femmes qui sort dans la journée doit  porter un chapeau, ils sont en velours ou en paille tressée, naturelle ou teintée, enrichis de dentelles, de rubans, en soie ou en velours et des fleurs en taffetas ou de velours de soie. Les gants sont de première nécessité, les accessoires fonctionnels, ombrelles,  éventails, cannes créent des gestes et attitudes. La silhouette est façonnée par le corset qui étrangle la taille et met la poitrine en valeur.

 

"La lettre de rupture" de Stevens datée de 1867

"L’intérieur" 1872 Berthe Morisot

"Portrait de Tissot" 1878

"Ensemble de portraits" vers 1878  

 

Robes exposées :

Une tunique et une jupe en gaze filetée blanche sur fond de coton bleu, garniture de nœuds de soie et volants. Dans le balcon de Manet cette robe est portée par Berthe Morisot.

 

Une robe d’été exposée pour jeune fille, blanche à fleurs roses, bleues ,en mousseline de coton  avec des manches pagodes, corsage à basque garni de volants et de boutons en os, col au crochet, jupe ronde sur crinoline garnie de deux volants dans le bas de la jupe.

 

Un tableau de Monet "la lecture", il s’agit de son épouse.


"Madame Edouard Manet sur un canapé bleu"   Manet 1874


"Les deux sœurs " de Berthe Morisot, il s’agirait de la même  personne ayant servie de modèle, séparée par un éventail sur un fond bleu

 

"La dame au gant de Carolus-Duran "1863, le modèle est l’épouse de l’artiste. Grand portrait en pied, elle fût considérée comme l’incarnation de la parisienne, très élégante vêtue de noir, elle retire son gant avec beaucoup d’élégance.


robe imp carolus duran

 

" La parisienne " vers 1875 de Manet, elle est sculpture c’est la comédienne Ellen Andrée, elle porte un feutre de cascadeur, cela grandit le modèle, elle porte une robe à queue noire, elle se dirige vers le champ de course.

 

"Octobre "Tissot il s’agit de Kathleen Newton, elle est irlandaise, maitresse et muse de l’artiste, elle porte des bottines que l’on peut apercevoir, car elle lève le bas de sa jupe pour marcher plus aisément, elle est vêtue de noir.


Voir et être vue :


Pour le soir il existe toute une gamme de toilettes, selon les circonstances et l’âge de la femme. Une robe pour aller à un diner ou l’opéra n’est pas la même que la robe d’après-midi ou l’on porte un ensemble de ville et un chapeau. Ces toilettes sont différentes de face ou de dos, des draperies resserrent la jupe sur le devant, à l’arrière on déploie une traine bordée de volants dans les années 1867-68 l’élégante laisse trainer ses jupes sur le sol. La tenue du soir est assez voyante, provoquante. Les coiffures sont ornées de bijoux ou de fleurs.

 

"Le bal sur un bateau " de James Tissot 1874

"L’animatrice de cirque " 1885 Tissot

" Femme au collier de perles dans une loge " Mary Cassatt en 1879

" La loge " Renoir, l’artiste a ms la femme au premier plan, l’homme est à l’arrière il regarde avec des jumelles

"Rentrée de bal " Alfred Stevens 1867

" Femme en noir " de Berthe Morisot 1875

" Une soirée "  Béraud en 1878, les hommes portent l’habit noir les femmes en toilettes.


robe imp- béraud le bal

 

' Danse à la ville ' de Renoir 1882-83 Paul Lothe, journaliste,  ami de Renoir à posé, les traits de la femme sont ceux de Suzanne Valadon.


" Une loge aux Italiens " d’Eva Gonzales, il s’agit de Jane Gonzales sœur de l’artiste avec le futur mari de l’artiste Guérard.


" Dans la loge " Mary Cassatt en 1878, présentation théâtrale en fin d’après-midi, les autres femmes portent des chapeaux et des tenues de ville.


Exposition d’une robe noire, avec traine, un drapé devant, la jupe est en organza, le corsage dit cuirassé de soie noire, volants plissés, guipure chantilly en frange de jais. C’est une robe de la maison Roger.

 

robe imp- rode noire du soir

 

Robe de jour veste et jupe rayée, bleu fond blanc, des bouillonnés et des nœuds pour toilette de printemps à la mode datée de 1873-74


Robe de jour, elle est en deux parties, en taffetas de soie , coton, gaze datée de 1870-75

Une robe d’après-midi, elle est en trois pièces en faille brodée bleu turquoise.

 Des miroirs derrières ces robes permettent de voir la robe sur les deux faces 1880-81


Intimité :

Dans les années 1870, la silhouette féminine change, le décor nous emmène dans l’univers intime de la femme, déshabillés, corsets, jupon à queue, bas de soie tout est blanc, des gants des escarpins un éventail plié, un parfum "Bouquet Mademoiselle "de Guerlain en 1880


" Jeune fille ou  le miroir" 1875-1880 et " Jeune femme en toilette de bal " 1879 Berthe Morisot


"Rolla "daté de 1878 par  Gervex, cette œuvre est inspirée d’Alfred de Musset. La femme est nue allongée sur un   lit, il s’agit d’une prostituée, l’homme débout est prêt à se suicider. A coté du lit on peut voir un corset objet de séduction, un jupon. Le costume indique aussi une situation.


robe imp - rolla gervex

 

" Nana "de Manet 1877, le modèle Henriette Hauser jeune actrice, maitresse du Prince héritier Guillaume des Pays-Bas.ici la femme entre dans l’histoire avec nana de Zola, elle se poudre elle st comprimée dans un corset étroit, elle est érotique, on découvre aussi la lingerie, l’homme est dans son dos il est coupé sur le tableau.


" La demoiselle de magasin " de James Tissot, 1883-85, à l’intérieur du magasin de nouveautés, sur le comptoir on peut y voir un déballage de rubans, derrière la cliente on voit la rue, une femme très élégante passe, un homme regarde la vitrine et observe la vendeuse  du magasin , elle est vêtue d’une robe stricte  avec un col officier, ainsi le spectateur entre dans l’œuvre  et dans la boutique, qui elle,   reste dans la pénombre et dégage une certaine intimité.  


Elégances masculines : Artistes et hommes du monde :


Les choix vestimentaires masculins sont limités durant la seconde moitié du XIX eme siècle. On adapte une même tenue à des usages différents. L’homme du monde parisien vit au rythme quotidien de deux habillements successifs à la tenue diurne succède l’habit de soirée. La partie supérieure du corps  est sanglée dans une Jacquette ou une redingote, les deux sont sombres, croisées ou non. L’époque voit la concrétisation du paletot sorte de pardessus court. La gamme des tissus retenus pour les pantalons la coupe est ample et plus large, soit avec des raies, des carreaux, pied de poule. On porte le haut-de-forme, les gants, canne, parapluie complète la tenue de l’homme prêt à sortir. La chemise, le col est droit ou rabattu, les manchettes doivent être impeccables, la cravate est ample.

La tenue d’après-midi :

Un gilet, une veste et un chapeau melon, un canotier, une malle cabine datée de 1881, de chez Louis Vuitton (maroquinerie de luxe fondée en 1854), une eau de toilette de Guerlain " Géranium "

La tenue masculine du soir :

Une redingote noire, un habit et gilet de soirée, chapeau claque et sa boite posé sur une malle cabine Louis Vuitton vers 1890, une eau de Guerlain  datée de 1870.

Quelques gravures représentent des tenues de l’époque.

Le dandysme :

 

Au XIX eme siècle il prédomine chez le romantique français voulant être reconnu dans la société tel que Stendhal, Eugène Sue, Baudelaire……. C’est l’élégance vestimentaire, ce courant reste à toute époque. C’est un terme devenu à la mode dans les années 1813-19 à Londres pendant les guerres napoléoniennes à propos du fashionable ou élégant, suivant la mode un exemple avec George Brummell.

Quelques toiles…………. ,

" Charles lecoeur " par Renoir en 1874, Lecoeur était architecte


robe imp lecoeur par renoir

 

" Portrait de Renoir " par Bazille 1867

" Portrait de Manet " Par Fantin Latour en 1867

" Portrait d’homme " par Caillebotte 1880

" L’homme à l’ombrelle " Monet 1868

"Au café " de Caillebotte en 1880, il témoigne de la solitude……..

" Portraits d’amis sur scène " 1879 Degas

 

" Un atelier aux Batignolles " Fantin Latour, on y voit Monet au centre, David, Manet, Zola, c’est un manifeste de la peinture moderne. Le costume plutôt uniforme.

 

robe imp

 

" Le cercle de la rue royale" 1868 James Tissot, ce tableau à un caractère anecdotique et littéraire. L’artiste représente plusieurs personnalités de l’aristocratie membre de ce club très huppé. Charles Haas, israélite reçu dans la haute société de l’époque il est debout à droite  (il fut le modèle de Charles Swann dans à la Recherche du temps perdu de Proust), c’est la présentation de l’élégance masculine, de très beaux pantalons, gilets, invention des textures ; ils ont conscience de leur importance.


robe imp le cercle rue royale Tissot

 

"Portrait à la bourse " Degas 1878-79, nous sommes dans un contexte historique, à partir du XIX eme siècle. Le rôle de la bourse est prépondérant dans le développement économique de la France, notamment dans le financement de l’industrialisation, il marqua le triomphe de la bourgeoisie d’affaires, composée de banquiers, courtiers, agents de change dont tous étaient attirés par le goût de la spéculation et la facilité de l’enrichissement. L’artiste a représenté les hommes d’affaires en redingotes et chapeaux haut de forme (mode de la bourgeoisie de l’époque, qui vient s’entretenir dans ce haut lieu). Au centre du tableau il s’agit de ‘Ernest May (administrateur-directeur de la banque franco-égyptienne) son visage est allongé des binocles sur le nez, il est en compagnie de son associé qui se tient derrière lui. Ernest May est un amateur d’art et a rencontré Degas. L’artiste a souhaité le représenter dans le cadre de ses activités financières.

 

robne imp- portrait à la bourse degas

 

Une petite salle présente le célèbre magasin " Au bonheur des Dames "

 

Naissance d’un grand magasin parisien, invention qui bouleverse la société du  second Empire, c’est Aristide Boucicaud en 1852 qui ouvre le premier grand magasin au monde. La femme est attirée par ce nouveau paradis, elle peut choisir, les marchandises sont étalées et peuvent être touchées, les prix sont fixés, c’est le début du shopping.

" Souliers roses " et " Souliers blancs "  deux œuvres d’Eva Gonzalès 1879-80  

" Femme regardant avec des jumelles "  Degas 1875-76

" Portrait d’Irma Brunner " la viennoise, elle incarne la mode des années 1880, par  Manet, 1882 au pastel, on devine la robe en soie, elle veut montrer l’image de la parisienne, sa bouche est écarlate, elle porte un chapeau.


robe imp- Itma Brunner Manet

 

" Mademoiselle Dihau au piano " amie du peintre, pianiste et cantatrice, son frère était bassoniste à l’opéra, elle est vêtue de noir avec un chapeau à fleurs, Degas 1872

 

" Chez la modiste "Degas en 1882-86, l’attitude de la femme montre le statut social de la personne, ici  l’artiste montre la femme qui travaille chez la modiste.

 

Dans une vitrine des chapeaux de toutes sortes sont présentés, ils sont parés de fleurs, le chapeau dominant est la capote qu’elle soit en paille, en velours de soie, elle est garnie de dentelle. Les accessoires  sont indispensables dit "de contenances ", il faut avoir les mains occupées, avec l’ombrelle  on créé des attitudes, il y a aussi l’éventail, les gants, les souliers ; le soulier   apparaît lorsque l’on soulève légèrement la robe, c’est un objet de séduction, le sac fait aussi son apparition, surtout pour le voyage on adopte une tenue appropriée.


" Madame Jeantaud au miroir "Degas 1875, Jean-Baptiste Jeantaud ami de l’artiste, fut le compagnon d’arme du peintre pendant la guerre. Composition originale la femme de profil, semble se regarder dans un miroir avant de sortir, mais en faite son reflet fait face au spectateur et semble le regarder.


" Mademoiselle Marie  Dihau " Degas 1867-68, l’artiste a représentée son modèle de profil, ce qui laisse voir une boucle d’oreille.


"Jeune femme à la voilette " vers 1870, Renoir, le modèle est de profil avec une voilette et un chape écossais sur les épaules.


" Danse à la campagne " Renoir 1883, l’artiste aimait les scènes de danses, dans cette œuvre c’est la joie de vivre de se divertir en plein air, au premier plan le chapeau du danseur est à terre.

 

Plaisirs de plein air :


Pour les impressionnistes, l’évocation des loisirs de plein air est étroitement liée au monde de la mode. Qu’il s’agisse des parcs de la capitale, des jardins des faubourgs, de la forêt de Fontainebleau, ces espaces sont propices à déploiement de toilettes élégantes, un exemple avec le déjeuner sur l’herbe, ou femme au jardin. La tenue y est particulière, un corsage moulant à taille haute, une veste à basques ou paletot non ajusté descendent sur les jupes à crinolines qui tendent à partir vers 1866, a s’aplatir sur le devant pour ne garder que l’ampleur à l’arrière, elles sont à rayures plus ou moins marges, bleues, vertes, pois, soutaches d’arabesques, des garnitures sombres de passementerie fournissent les principaux motifs. Le blanc uni triomphe, un exemple avec une œuvre de Renoir ou sa compagne Lise Tréhot émerge d’un sous-bois en robe de mousseline blanche, laissant deviner la délicatesse de sa chaire. Dès 1870, la silhouette à la mode est longiligne on peut le voir sur le tableau la balançoire la robe  de mousseline blanche, agrémentée de nœuds bleus. Le costume capte toujours les jeux de lumière, au risque de se voir pulvérisé.

Une impression de promenade en plein air, des gazouillis d’oiseaux accompagnent le visiteur  dans cette salle, les décors plantés sur une fausse pelouse quelques bancs de jardins disposés çà et là    

" Les demoiselles du bord de Seine" Courbet 1856-57

" Le couple " Renoir 1868, la femme très élégante dans une robe à rayures rouge et blanche, recouverte d’un drapé blanc en forme de tablier

" Les promeneurs " Monet 1865

"  Le déjeuner sur l’herbe " Monet 1865,

 

robe imp- le dejeuner sur herbe monet

 

Robes montrées :

Une robe d’été avec paletot  en mousseline de coton blanc, brodée avec motifs fleurs et guirlandes de fleurs

Un ensemble d’été jupe et boléro toile de lin beige brodée et franges de glands, tresse de chanvre

" Les deux sœurs " James Tissot 1863, elles sont vêtues de robes blanches dont l’une porte une ombrelle, un chapeau à la main, elles sont dans un parc.

" Femme au jardin " Monet 1866-67, l’artiste joue des jeux d’ombres et de lumières colorées, le soleil filtre à travers le feuillage. Les visages sont imprécis, Monet  peint avec délicatesse la blancheur des robes, il les campe dans la structure de la composition.

" La femme à l’ombrelle" Renoir 1867, ici l’artiste illustre la modernité, la mode

"Réunion de famille " de Bazille 1887, sur la terrasse de la maison familiale de Méric, construite au XVI eme siècle, Bazille a regroupé les membres de sa famille.

" La balançoire " Renoir 1876, un homme tourne le dos au spectateur, il parle à une femme sur une balançoire, un arbre sur l’extrême gauche de la toile une fillette regarde la scène, un autre homme est appuyé contre le tronc de l’arbre, il s’agit d’une scène instantanée comme en photographie, les jeux de regards , l’attitude de la femme qui semble gênée/


" Rue de Paris, temps de pluie" Gustave Caillebotte 1877, nous sommes dans une rue de Paris l’artiste présente le visage  haussmannien, une foule bourgeoise anonyme dans la rue,  les tons sont  sombres, ce sont les réalités de la ville.


Monet essai de figure " Femme à l’ombrelle, tournée vers la droite " 1886

" Portrait de la marquise et du marquis de Miramon et leurs enfants" 1865, sur la terrasse du château familial de Paulhac ‘Auvergne) c’est la tradition anglaise du portrait aristocratique, scène à la campagne.

Une robe d’été est présentée vers 1869, elle est d’une pièce à manches longues évasées, bordée de volants à tête polonais amovible agrafée formant un pouf en 3 pans retroussés garnis d’un volant Jaconas d’Alsace imprimé de crocus. Cette robe est proche des robes portées   par  les deux sœurs tableau  de Berthe Morisot.


Quelques extraits du catalogue de l’exposition

 

Très belle exposition à voir absolument, promenade au sein de la vie bourgeoise du XIX eme siècle, les artistes nous montrent la modernité, l'idée du beau, les lieux ou il fallait être vu, les loisirs de plein air ou spectacles, les champs de courses, les magasins. Tout un art de vivre.

Au musée d’Orsay jusqu’au 20 janvier 2013.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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4 novembre 2012 7 04 /11 /novembre /2012 16:47

La Relation entre les artistes :

Canaletto, Guardi, Bellotto, considérés comme  les trois grands védutistes.

Canaletto (1697-1768), il reproduit des lieux plus où moins connus de Venise, ses festivités, ses lumières. Ses œuvres créent un accord entre la représentation du paysage architecturale et  l’atmosphère générale, cela grâce à une étude de la lumière. Il adopte une technique spécifique de la peinture, il a été fortement influencé par le mouvement et les idées du Siècle des lumières

Francesco Guardi (1712-1793), Son père était artiste peintre ainsi que deux de ses frères. Il est le peintre par excellence des Vedute, il les rend pittoresques, minutieuses, sa description de la ville est plus subjective, il y apporte des couleurs chaudes, des lumières vibrantes, ses œuvres exaltent la beauté de  Venise et dévoilent l’atmosphère d’une cité fragile.

Là où Canaletto s’en tient à une représentation d’une froide perfection, Guardi  y ajoute une lumière chaude. Sa vision de Venise a influencé celle des grands peintres qui ont utilisé cette ville comme source d’inspiration tel que : Monet, Turner, Constable.

Bernardo Bellotto (1722-1780), il est formé par son oncle Canaletto, pour peindre des Vedute. Il travaille à Venise de 1738 à 1742, avant de voyager dans de grandes villes d’Europe (Dresde, Florence, Vienne, Varsovie).

Il est invité en Autriche par l’impératrice Marie-Thérèse, et en Pologne par le roi  Stanislas Poniatowski. Varsovie après la guerre sera reconstruite d’après les toiles de l’artiste, car son œuvre montre une grande maitrise de la représentation des détails architecturaux.

Les peintures a vues (ou Vedute)

Dès 1721-22, Canaletto accorde une grande attention à l’art de la composition, mais se distingue par son sens aigu de la perspective et le gout du détail. Il se concentre sur la place Saint Marc, il privilègie à ses débuts les jeux de lumière et les effets atmosphériques, l’un des premiers védutiste, il donne un nouveau souffle à l’art de la Vedute. Ses recherches novatrices rencontrent beaucoup de succès.

Les origines de la vedute :

Les artistes inspirés par le védutisme autour de Canaletto et Guardi, le neveu de Canaletto, Bernardo Bellotto, mais aussi Van Wittel, védutiste néerlandais, venu voyager dans les campagnes et cités italiennes dans les années 1690-1700. Après avoir représenté les paysages hollandais, il peint en Italie des formats panoramiques, l’artiste très habile dans l’authenticité de ses représentations y ajoute une sensibilité personnelle, dans chaque œuvre il représente un  décor spectaculaire, l’architecture contraste avec les transparences, les reflets dans l’eau, les mouvements.

Luca Carlevarijs, originaire d’Udine, considéré comme le père du védutisme à Venise, en 1703, il a publié un recueil de gravures. Il est le peintre d’une Venise festive, rythmée par l’accueil grandiose des ambassadeurs étrangers arrivant au Palais des Doges

Michèle  Marieschi, élève de Canaletto a été comme l’artiste décorateur de théâtre. Il s’est même illustré en Allemagne il a assuré les décors éphémères pour les obsèques de la reine de Pologne Maria Sobieska en 1735. En 1741, il signe un recueil d’estampes. Sa facture est plus dense, plus épaisse que celle de Canaletto, il signe  des vues et caprices d’une très grande beauté. Il se distingue par son goût des angles de vues inattendues.

Chaque artiste apporte son regard et sa technique.

Quelques exemples de leurs œuvres :


De Gaspar Van Wittel " le môle vu du bassin de Saint Marc "

 

CG- Van Wettel

 

Luca Carlevarijs "La place saint Marc vers le sud " 1726 et

"l’entrée solennelle du Comte Jacques Vincent Languet de Gergy au Palais des Doges le 4 novembre 1726"

CG carlevijs


Canaletto "vers le nord est du Palais Balbi au port du Rialto " 1724-25

" L’ile de San Georgio de Majore vue de la Piazzetta " de Guardi.

CG- Guardi san georgio de majore

 

" Le bassin de Saint Marc vu de la Giudecca " 1722 Canaletto


"L’entrée devant le grand canal avec Santa Maria della Salute et le canal de la Giudecca, vue de l’extrémité occidentale du môle ". Canaletto


Maitres et disciples :

La même œuvre peinte par les deux artistes Canaletto et Guardi :

 

Canaletto  « Place Saint Marc vers l’est » 1723

CG- place st marc vers l'est Canaletto

 Le tableau de Canaletto est une œuvre de jeunesse, s’il travaille surtout divers moyens techniques et stylistiques et la construction de la perspective.


Francesco Guardi « Place Saint Marc vers l’est » 1785

CG- la place st marc vers l'est guardi

Celui de Guardi est une œuvre tardive, grande maitrise, et légèreté dans l’art de la perspective comme dans le choix des figures apprises grâce à une longue étude des compositions de Canaletto, les effets atmosphériques , les détails architecturaux, la lumière rappellent le style de Canaletto.

De Canaletto :

" Place saint Marc vers l’est " 1740

" La place Saint Marc, vu du portique ouest " 1760

"  La place Saint Marc vers l’est " 1725


De la jeunesse à la maturité :

Centre de la vie politique et religieuse de Venise au XVIII eme siècle, la place saint Marc est un lieu emblématique de la ville, elle fascine tous voyageurs, ces voyageurs européens faisaient le Grand Tour, surtout les anglais. La place Saint Marc est dominée par sa splendide basilique entourée de chefs  d’œuvres de l’architecture de la Renaissance conçus par Jacopo Sansovino et Vicenzo Scamozzi Elle est sujet pictural  et remporte un grand succès auprès des collectionneurs de vues de Venise. Elle inspire le védutiste Canaletto.

" La place Saint Marc vue de la tour de l’horloge "par Canaletto vers 1740 à la plume et encre

CG- st marc vu de l'horloge dessin

"La Libreria et le campanile et la piazzetta, vue de l’est " 1740 Canaletto


Les lumières de la lagune :

Vaste étendue d’eau séparée de la mer par le cordon littoral du Lido, rôle majeur dans l’histoire de la protection de la Cité des Doges. Elément incontournable de l’imaginaire vénitien, Canaletto fut le premier à découvrir les qualités poétiques de la lagune. Vers 1740, il dessine pour Joseph Smith, deux vues d’iles périphériques de Venise.

Guardi en fit aussi un de ses thèmes de prédilection.


"  La tour de Malghera " 1743-44 de Bernardo Bellotto

" Le canal de la Giudecca  et les Zattere " vers 1758 Guardi

 

CG--Guardi-canal-de-giufecca-et-zettere-copie-1.jpg

 

" L’ile San Elena et la chartreuse, observée depuis la pointe de San Antonio " Canaletto à la plume, encre et aquarelle une autre vue de l’ile est présentée.

 

Canaletto et les collections royales britanniques :

  Intérieur de la basilique, est en raison de son sujet, sa facture un tableau rare  et précieux.

"L’Intérieur de la basilique saint Marc, le vendredi saint ", Vers 1730, la lumière latérale rehausse les tons sourds, et chauds utilisés par Canaletto. Par son petit format il confère une atmosphère particulière.

 

Les fêtes à Venise :

Ces fêtes étaient des spectacles de lumière et couleurs uniques au Monde. Ce qui permettait aux artistes de les mettre en scène.

Le mariage avec la mer, cérémonie majeure de l’ancienne République de Venise. Célébré le jour de l’Ascension, il symbolise la domination de Venise sur les eaux et se manifeste par le lancer d’un anneau  d’or dans l’Adriatique, geste rituel effectué par le Doge de la cité.

La régate, fête annuelle organisée depuis le XIV eme siècle, le 2 février, le jour de la Vierge.

La fête du jeudi gras, cette fête précède le carême, le carnaval était à son apogée sur la piazzetta. Fête  sn présence du Doge, installé à la loggia ouverte du palais des Doges.

Les œuvres :


" Le Départ du Bucentaure pour la cérémonie " 1775-80 Guardi

CG- Bucentaire guardi


"La fête du jeudi gras, sur la piazzetta " 1758 de Francesco Guardi


" La régate sur le Grand Canal " Canaletto 1732

CG- regate sur le gd canal canaletto

 

" Le Doge part pour le Lido à bord du Bucentaure le jour de l’Ascension "  1766, Canaletto, encre brune, aquarelle grise.

 

" Le Doge remercie pour son élection dans la salle du Grand Conseil du palais des Doges " 1766, plume, encre brune, aquarelle grise et blanc de céruse (oxydé) sur trace de crayon noir et rouge

 

Les Caprices, une Venise imaginaire :

 Ce sont des vues imaginaires appelées caprices. A Venise, Le caprice architectural est composé de ruines, devient le support de réflexion intellectuelle sur l’archéologie, l’architecture et l’histoire. A travers leurs caprices, Canaletto et Bellotto ont exprimés les conceptions de leurs mécènes et commanditaires Joseph Smith, Francesco Algarotti (écrivain, essayiste et collectionneur d’œuvres d’art).

 

"Caprices avec les ruines " vers 1742 Canaletto

CG- Caprice avec des ruines canaletto

" Caprices avec un arc Serlien en ruine "  " Caprice avec une coupole élevée en ruine ", " caprice avec un arc en ruine"1780-90 Guardi

"Caprice avec un arc de triomphe en ruine au bord de la lagune " 1743 Bellotto

CG- Caprice avec un arc bellotto

" Caprice architectural " 1723 Canaletto

" Caprice avec des ruines au bord de la lagune " Guardi

" Caprice avec un Campiello vénitien " 1778-80, Guardi

" Vue à travers un arc "  Guardi

"Perspective sur un portique Canaletto" 1765

 

 A la même époque :

Goldoni (1707-1793) déclenche un séisme au théâtre, il fourni au pays des comédies originales bien loin de la Commedia del ‘Arte qui a déjà trois siècles. Il va faire une révolution dans le s théâtre italien, il condamne les masques, il raconte des histoires, il écrit des dialogues, façonner des personnages de la vie quotidienne qui  nous enchantent encore aujourd’hui.

Les italiens sont fous de musique, Venise dispose de 4 conservatoires depuis Monteverdi. Le vénitien joue le soir en petite formation chez lui, on va également dans les églises, il y règne une atmosphère la qualité de l’acoustique est bonne. Le samedi et dimanche, les vénitiens vont aux vêpres dans les quatre hôpitaux : la Piéta, les Mendicanti, les Incurabili, l’Ospedaletto, on y écoute jouer et chanter les orphelines à qui l’on a tout appris de la musique. Charles brosse (comte de Tournay, baron de Montfalcon, seigneur de Pregny de Chambezy, de Vezins est un magistrat, historien, linguiste et écrivain français. Il séjourna en Italie en 1739-40), préfère l’hôpital de la piéta  pour la perfection de ses symphonies. Vivaldi y avait été chargé   au début du siècle d’enseigner à ces jeunes filles la composition des concertos. Beaucoup de musiciens vinrent composer à Venise plus tard, Haendel, Gluck, Piccini, Cimarosa.

C’était aussi l’époque de Casanova  (1725-1798), il fut écrivain, magicien, violoniste, espion, diplomate et fut souvent associé à Don Juan comme séducteur………….

 

Quelques extraits du petit journal de l'exposition.

 

Ces artistes ont mis en scène la Venise du XVIII eme siècle avec beaucoup d’élégance, de minutie avec un regard et une technique différente.

 Exposition à ne pas manquer. Jusqu’au 14 janvier 2013 au Musée  Jacquemart André 

 

 

 

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1 novembre 2012 4 01 /11 /novembre /2012 15:39

La ville de Venise est découpée en 6 quartiers historiques :

Sur la rive gauche du grand canal : Le quartier San Marco, de Cannaregio, et de Castello.

Sur l’autre rive : Le quartier Dorsoduro, de Santa Croce et San Polo

Le grand canal est en forme  de S inversé, il traverse le centre historique de Venise.

La ville est parcourue par 177 canaux dont le plus important est le grand canal, 455 ponts arqués pour laisser passer les bateaux , 118 iles dont les plus célèbres, le Lido,  Murano, Burano, Torcello, San Michele (cimetière de la ville), San Erasmo, La Vignole, Certosa, San Francesco del Deserto, San Giacomo in Paludo, San servolo,  San lazzaro degli Armeni , Giudecca, Mazzorbo. 84 églises.

Dans le quartier San Marco :

La place San Marco et sa basilique du même nom sont le centre de la cité de Venise. Elle fut un centre religieux, politique et économique.

La Basilique construite en 828, reconstruite après l’incendie qui ravagea le palais ducal en 976, elle est depuis 1807, la cathédrale du patriarche de Venise.

Le Palais des Doges (ou Ducale), palais de style gothique situé sur la place San Marco, il fut la résidence principale du Doge de la République Venise et le lieu des représentations majeures. Il borde l’entrée du Grand Canal

Le campanile de San Marco , tour campanaire d’une hauteur de 98,6 de haut. Situé  sur la place San Marco proche de la basilique. Ce campanile est en brique au-dessus de laquelle se trouvent 5 cloches. Le haut est surmonté d’un cube on peut y voir sur les faces des lions et des allégories féminines de Venise. La tour est  surmontée d’une pyramidale avec une girouette en or sous la forme de l’ange gabriel.

Les quartiers Santa Croce et  San Polo  : doivent leur nom à deux églises.

Le quartier Dorsoduro,  se nomme ainsi en raison de l’altitude de Sestieres (subdivision que l’on retrouve dans certaines villes d’Italie, dont Venise) c’est le quartier le plus élevé de la ville.

 Le campo Santa Margharita  sur la grande place est le centre de ce quartier, lieu d’un grand marché, de nombreux musées dans ce quartier dont l’Académia, des églises San Sébastiano, Santa Maria della Salute. Le Palais Ca’Rezzonico , la Scuola Grande Dei Carmini dont le salon est peint par Tiepolo

Le quartier Cannaregio, occupe toute la partie de la ville allant du Rialto à la gare. Nommé ainsi par rapport au caractère rectiligne des canaux  qui le parcourent.

Rialto : l’un des 4 ponts qui traversent le grand canal, il est le plus ancien et le plus célèbre de la cité. Jusqu’au XIX eme siècle il était  l’unique liaison entre les deux parties de la ville, reliant les siestéri de San Polo et de San Marco. Aujourd’hui des boutiques sont installées sur le pont.

Le quartier Castello, recouvre toute la partie sud-est de Venise. Son nom serait lié à la présence légendaire d’un château ou bien encore à la Curie Patriarcale qui se trouvait dans ce lieu.

C’est le quartier ou se trouve l’arsenal, l’Eglise Santi Govanni e Paolo située sur le campo ou se dresse la statue équestre de Bartoloméo de Colleonia et l’Eglise San Francisco della Vigna deuxième grande église franciscaine de Venise, deux cloitres se trouvent dans le monastère.

 

Venise au XVII eme  et XVIII siècle :

Venise mène la guerre contre les turcs, qui lui prennent Chypre, ensuite la Crète. Le déclin de Venise s’amorce au XVII eme siècle.

Au XVIII eme siècle, Bonaparte envahi la Vénétie (1796-97), puis abandonne la cité des Doges à l’Autriche. L’année suivante c’est le traité de Campoformio (fin de la guerre franco-autrichienne, le 18 octobre 1797).

Le XVIII eme siècle période florissante pour l’art vénitien, après un grand effacement au XVII eme . Une grande artiste femme, lance le pastel à Venise, il s’agit de Rosalba Carrièra, sa technique est transmise dans toute l’Europe, Tiepolo se fait remarquer par ses ciels splendides et la vivacité de son pinceau. Venise devenue incontournable dans le grand tour, attire les touristes avec les Vedute, dont les spécialistes sont : Canaletto, et ses suiveurs, son neveu Bellotto et Francesco Guardi.

 Le paysage peint devient un véritable engouement, il repose de plus en plus sur des études rapides à l’huile, ce qui va détrôner les vedutistes et leurs tableaux  très bien construits en passant par des dessins réalisés à la chambre noire ou Camera obscura. L’ère de la photographie est proche. 

 

Canaletto (Antonio Canal)  nait à Venise en 1697. Fils du peintre de théâtre Bernardo Canal et d’Artémisia Barbieri. La famille est aisée.

Antonio fait  ses premiers pas en 1716, en travaillant avec son père et son frère, au décor des scènes des théâtres  San Angelo et San Cassiano de Venise.

Fin 1718, Bernardo Canal et son fils Antonio partent pour Rome.

1719-20, Avec son père il réalise les décors pour les opéras "Tito Sempronio Gracco " et "Turno Aricino " de Scarlatti, mis en scène au théâtre Capranica de Rome (l’un des plus prestigieux théâtres, il fut construit  fin XVII eme siècle), cela pendant le carnaval en 1720. La même année, il dessine "l’arc de Constantin" (première œuvre datée de l’artiste), elle fait partie de la série de 23 vedute des monuments romains. Canaletto s’inscrit à la Fraglia des peintres vénitiens.

1725, Il reçoit une avance, pour la commande des deux premières vedute pour Stefano Conti (neveu du Pape Innocent III). A l’occasion de la fête de San Rocco, Canaletto expose "Le campo Santi Giovanni ", le tableau est acheté par comte Giambattista Colloredo, ambassadeur impérial, qui par la suite, va lui en commander un autre. Il travaille également à deux peintures pour l’ambassadeur de France, le comte Languet de Gergy. Deux autres vedute sont commandées par Stefano Conti.

1726, Canaletto reçoit un courrier de l’impresario irlandais du duc de Richmond, Owen McSwiny ,  à propos de la série de 24 toiles qui célèbrent des personnages illustres anglais, destinée à la salle à manger du gentilhomme. Parmi celles-ci : "Le tombeau de lord Somers " et  " Le tombeau de l’archevêque Tillotson " exécutées en collaboration avec les peintres Cimaroli (1686-1771, peintre italien de la fin du baroque),  Pittoni  (1687-1767, peintre italien rococo) et Piazzetta (1683-1754, peintre italien de l’école vénitienne).

Canaletto reçoit une autre commande en juin 1726 "L’entrée au palais Ducale, de l’ambassadeur de France, comte Languet de Gergy ", qui aura lieu le 5 novembre 1726

1728, Il peint " Le grand canal, vu du palazzo Balbi "

1730, Il peint un pendant pour le tableau de Samuel Hill "La riva degli Schiavoni "  et le "Palazzo Ducale et le Môle ", "La bibliothèque et la basilique de la Salute ". Deux peintures sont destinées à Hugh Howard, futur comte de Wicklow, il s’agit : " du grand canal du pont du Rialto au Palazzo Foscari " et " L’entrée du grand canal avec la douane"  et "Santa Maria  della Salute ".

1732, Canaletto entreprend la série de 24 vedute de Venise pour le duc de Bedfort, achevées en 1736.

1735, édition des quatorze eaux-fortes gravées par Antonio Viscontini d’après les peintures de Canaletto de la collection Joseph Smith

1738, Henry Howard, quatrième comte de Carlisle visite Venise et commande à l’artiste " le bassin de San Marco".

1739, un acte notarié d’émancipation de Canaletto de son père Bernardo

1741, "Vedute fantastique de Venise " datée de 1741  qui  fait partie de  la série des 34 eaux-fortes, "Vedute altre prese da i luoghi altre ideate", dédiée à Joseph Smith après que celui-ci en 1744, eut été nommé Consul britannique à Venise.

1742, Canaletto exécute cinq peintures pour Smith avec des sujets romains. Une seconde édition "d’Urbis Venetiarum Prospectus celebriores" publié par Pascali, enrichie de 24 nouvelles gravures de Visentini, extraites de vedute de Canaletto.

1743, Canaletto peint "Piazzetta vers la tour de l’horloge " et "Le môle avec le Palazzo Ducale ".

1744, Décès de son père. Il peint une série de Capricci parmi lesquels figurent "Capriccio avec la Scala des Giganti " et "Capriccio avec la Libreria de San Marco", qui font partie de la série des 13 peintures pour le dessus de porte de la villa de Smith à Mogliano.

1746, L’artiste part pour l’Angleterre, il s’installe à Londres. Dans une lettre au duc de Richmond, Thomas Hill fait mention d’une Veduta de la Tamise à Richmond House.

1747, Il termine une Veduta de "Windsor Castle" pour sir  Hugh Smithson, futur premier duc de Northumberland.

1749, Etant accusé de ne pas être le vrai  Canaletto, il fait publier une annonce dans le journal "Daily Advertiser", il invite à visiter son atelier de Silver street pour décourager ceux qui l’accuse.

1750, retour de Canaletto à Venise pour quelques mois.

1755-56, Canaletto est rentré définitivement à Venise

1762, Vente d’une partie de la collection de Joseph Smith au roi George III.

1763, L’Académia di Peintura   di  Scultura de Venise refuse la candidature de l’artiste en janvier, il est accepté en septembre de la même année.

1765, il peint sa pièce de réception à l’Académia di Pittura e di Scultura, "Capriccio avec colonne et cour", toujours dans ses collections.

1766, Il signe le dessin "chanteurs dans la basilique de  San Marco " exécuté  à l’âge de 68 ans

1767, Il assiste pour la dernière fois à l’Académia. Il décède dans sa maison de Corte Perina , il est enterré dans l’église de San Lio

 

Sa période vénitienne :

Canaletto rentre de Rome fin 1721.

De 1722 à 1745, sa peinture est prolifique,  il peint 900 œuvres. L’artiste est connu pour ses grandes vues des canaux de Venise, sa ville d’origine, qu’il montre aux touristes européens qui font le grand tour.

Le grand tour, était un long voyage effectué par les jeunes gens des  hautes classes de la  société européennes, en particuliers allemands et anglais, cela à partir du XVII eme, et surtout au XVIII eme , destiné à parfaire leur éducation , après les études ou pendant. Les destinations principales étaient : la France,les Pays-Bas, Suisse, Allemagne, Italie plus tard la Grèce et l’Asie Mineure . Ces voyages duraient bien souvent un an accompagné d’un tuteur, cela était une pratique normale, nécessaire à une bonne éducation. Ce grand tour continua au XIX eme siècle, il fut l’apanage des amateurs d’art, collectionneurs, écrivains tel qu’Alexandre Dumas, Goethe. Ce grand tour avait pour effet de mettre en contact la haute société de l’Europe du nord avec l’art antique et aida le Palladianisme et le néoclassicisme. Lors de ces voyages les jeunes gens achetaient des œuvres d’art, des antiquités, ils visitaient la Rome antique, puis Pompéi et Herculanum, sites récemment redécouverts. Une autre étape importante était la réalisation lors d’un séjour prolongé à Rome d’un portrait par l’un des peintres en vue du moment. Canaletto, Piranèse et bien d’autres  bénéficièrent  de cette clientèle.

Dès 1722, Canaletto reproduit des lieux plus ou moins connus de sa ville, de ses festivités, de sa luminosité.

Les œuvres de l'artiste créent un accord entre la représentation du paysage  architectural et l’atmosphère, cela grâce à une étude toute particulière de la lumière. Fortement influencé par le siècle des lumières (mouvement philosophique culturel et scientifique  d’intellectuels dans les pays de culture européenne au XVIII eme siècle, dont le but était de réformer la société et de faire progresser les connaissances et en encourageant la science et l’échange intellectuel, en s’opposant à la superstition, l’intolérance et aux abus de l’église, et de l’état). Canaletto adopte une technique scientifique de la peinture. L’artiste à son époque, utilise une approche très systématique dans la réalisation de ses œuvres, afin de reproduire parfaitement la perspective faisant usage, dans ce but, de la chambre obscure.

Un certain nombre de ses œuvres ont étés peintes sur le vif, ou bien dans son atelier, ou sur chevalet au bord des canaux et aussi à bord d’une gondole aménagée en atelier.

Vedute : Ce sont les paysages urbains du XVIII eme siècle. C’est un genre pictural qui prospère en Italie au XVIII eme siècle, surtout à Venise. L’artiste met en scène une vue extérieure, cela présente des recherches spatiales. La pratique de la perspective est très utilisée dans les Vedute.

Ce thème apparaît dans l’histoire de l’art au XVII eme siècle. Ce sont les  peintres italiens, Canaletto, Guardi et Bellotto les plus représentatifs du genre, ils s’aidaient d’un dispositif optique , la camera obscura, placée à l’intérieur de la scène d’un tableau pour préparer leurs cadrages ouvrant la perception optique de la réalité sur un paysage naturel ou suburbain. Ces peintures en général sont de grands formats, elles sont réalisées avec précision et réalisme de détails.

Les capricci   sont des éléments fantastiques et architecturaux, ils s’opposent aux  vedute .Chez Canaletto la touche est libre, la lumière vive, bien souvent de petits personnages ou macchietta apparaissent dans les Capricci.  


Cette exposition est une promenade dans Venise.

Le premier tableau représente " un  portrait de l’artiste ", de l’école de Venise du XVIII eme siècle ou peut-être un autoportrait ?


"La basilique de la Salute et la douane vues du palais Cornaro " 1725-30, grande maitrise de l’équilibre des volumes et de la perspective  (résultat de la formation de l’artiste auprès de son père).


canaletto la basilique de la salute et la douane vues du

 

" Le rio des mendiants "1723, sur la gauche on aperçoit la façade de l’église San Lazzaro dei Mendicanti (ou mendiant), elle a donné son nom au canal.


 "La basilique San Marco  et le campo San Basso" vers 1722,  l’artiste représente sur la place,  quelques tentes, des étals probablement un jour de marché.


Fils de Bernardo, peintre de théâtre, Canaletto fait ses premiers pas avec son père, il fait de très beaux dessins pour les mises en scènes. De 1718 à 1720, Canaletto continue de collaborer comme scénographe avec son père dans différents lieux prestigieux tel que le célèbre théâtre Capranica .

" La commedia dell’Arte sur la Piazzetta San  Marco"  1720-23, un théâtre organisé sur la place San Marco, les acteurs sont sur scène, le public devant regarde le spectacle debout, c’est un des aspects de la vie populaire de la cité (l’artiste a sûrement voulu faire un clin d’œil à son expérience théâtrale).

canaletto comedia del arte

 

"Le pont du Rialto vu d’Amont", vers 1730,

La veduta vénitienne un regard russe :

Canaletto et les collections russes :

Son art était bien connu en Russie, si bien que le comte Kirill Razumovsky eu l’idée un jour d’immortaliser par un artiste vénitien des vues de la capitale russe, les peintres russes ont étudié sa peinture.

La première œuvre de Canaletto connue en Russie, c’est un tableau lié à la France et à son histoire. »La réception de l’ambassadeur de France au Palazzio Ducale, le 4 novembre 1726. Ce tableau fut acquis pour l’impératrice Catherine II chez un antiquaire  parisien .

 Quelques vedute venues des collections russes sont présentées :


" Iles vues de la lagune nord, vue de San Pietro in Castello " 1724-25,

"Iles vues de la lagune nord, vue de San Pietro in Castello et de l’Arsenal "     1724-25

"Les iles San Cristoforo, San Michele, Murano vues des Fondamenta Nuove" 1724-25

Il s’agit de toiles de jeunesse de l’artiste, il explore pour la première fois des œuvres en dehors du cœur de la ville, les iles de la lagune dégagent la sérénité.

"L’église de San Giovani de Batturi à Murano et Venise dans le lointain" 1724-25, l’artiste montre l’église  vue depuis le couvent San Giacomo, situé sur la rive opposée du canal  grande di Murano.


canaletto eglise san giovani murano

 

"Vue d’une ile de la lagune avec un pont " 1730-40, dans cette œuvre l’atmosphère y est comme suspendue presque celle d’un enchantement magique dans sa luminosité diffuse, que l’on retrouve dans des peintures s’appartenant à cette œuvre, cette œuvre fut commencée juste avant le départ de l’artiste pour Londres.

 

"Isola della Lagune"


Canaletto et sa technique :

Son Carnet, objet  unique dans l’histoire de l’art du XVIII eme siècle conservé  à Venise. Ce Carnet est relié et authentifié en 1840, ce sont des dessins préparatoires accompagnés d’informations et observations qu’il utilise au moment de la transposition en peinture, ils témoignent de la genèse de sa pensée et illustrant de la façon à laquelle il aborde les œuvres. Il parcourt la ville souvent en barque et emporte un ou deux carnets ainsi que sa chambre optique, il effectue des croquis des grands palais au bord du grand canal et le bassin de San Marco.

Les tracés du Carnet constituent la mémoire graphique de Canaletto, l’enregistrement des séquences de données objectives, effectué sans aucune médiation de l’interprétation, en reproduisant le contour des édifices que la lumière, reflété par le miroir disposé au sommet de la chambre optique, renvoie à l’intérieur de l’instrument.

Présentation du Carnet et de quelques dessins :

Montage de feuilles du Carnet " le grand canal vu du palazzo ", "Corner-Spinelli vers le Rialto "

 

canaetto carnet

Un exemple de dessins :

"Scuola grande San Marco"  (recto) et "Façade de l’église San Giovanni e Paolo"  (verso), 1739, cette feuille appartient à un ensemble de 7 dessins, à la plume et encre brune, pierre noire, sur le verso, papier blanc

 

La chambre optique :

Elle joue un rôle central dans son œuvre, après avoir choisit le point de vue de la scène qu’il souhaite représenté il enregistre un  panorama à 90 degrés, en faisant tourner l’axe visuel édifice par édifice en commençant par les éléments les plus proches.

Les radiographies sont l’âme des techniques non invasives les plus utiles et riches en informations.

Quelques unes en exposition :

"Une vue de Venise à vol d’oiseau ", par Francesco Guardi, on aperçoit la résidence de Canaletto non loin du pont du Rialto  en 1740


" Régate sur le grand canal à la hauteur de l’ambassade de France, Palazzo Mocenigo della Trezza" 1791 par Francesco Guardi, l’artiste à montré l’extrémité du grand canal,  c’est le jour des régates, cette fête remonte au XIII eme siècle, ce sont des courses nautiques auxquelles s’ajoute un cortège historique. Le Palazzo Mocenigo della Trezza, était l’ambassade de France au XVIII eme siècle.


 l’exposition se poursuit avec les Vedute :


Les Vedute, sont à leur apogée, l’artiste revenu à Venise s’y consacre, tout en retournant aux Capricci  ainsi qu’il l’avait fait en Angleterre.  

 

"Le grand Canal vu du campo San vio,vers la basilique de la Salute", 1723, ce tableau montre le grand canal en direction de la Piazza San Marco, sur la gauche on y voit le palais Corner della Ca’ Grande, (ou château Renaissance), sur le droite le palais Barbarigo , connu pour ses fresques extérieures de Camillo Ballini, il donne sur le campo San Vio, au premier plan une embarcation  de dimension importante , des personnages animent la scène, pris dans leurs activités quotidiennes. Ci-dessous

canaletto le grand canal vu du campo san vio et salute


" Le grand canal vu du palais Balbi " 1726-28


"Le grand canal vu du pont du Rialto vu depuis Ca, Foscari" 1733-35,, cette œuvre est exécutée du pont du Rialto, vers le sud, l’accent est mis sur la riva del Carbon très animée, dont les marches descendent dans l’eau. Sur la gauche on y voit les palais Manin (réalisé en 1536, à l’origine palais du procureur de Saint Marc) et Grimani di San Luca (palais de la Renaissance) et au fond la Ca’ Foscari (palais de style gothique), sur la droite de nombreuses gondoles amarrées, au premier plan, deux grosses barcasses à voile. Au long de la Riva de nombreuses boutiques, ou se négocient de nombreuses marchandises que fréquentes un certain nombre de personnages, le lieu semble populaire.


"Le grand Canal et Le pont du Rialto vu du sud" 1733, 35, le pont et le palais Camerlenghi (palais du XVI eme siècle) magnifiquement décrits, autour tout est décrit avec beaucoup de minutie, de nombreux personnages, au premier plan on les distinguent par la couleur de leurs vêtements et les gestes de la vie quotidienne (leur petite taille est suggérée par des petites   touches du pinceau, formant des groupes colorés).

canaletto pont du rialto vu du sud


"Vue de la basilique de la Salute" 1755-65, cette église a été construite pour remercier la Vierge d’avoir mis fin à  l’épidémie de peste, qui avait ravagé la ville en 1630, l’architecte Baldasarre Longhena, a créé la Salute dans un style baroque vénitien. Canaletto représente l’église seule,  la lumière est nacrée et fait ressortir les détails de l’architecture, la scène est animée par une foule de personnages.


"L’entrée du grand canal et la basilique de la Salute "1740, l’artiste a choisit son point de vue à l’entrée du grand canal vers le bassin San Marco, c’est une des conceptions les plus scénographique de Canaletto, elle lui permet de construire  une vaste ouverture spatiale en utilisant, sur la droite le temple de Longhena, dans la blancheur des pierres d’Istries,  où lumière et ombre se faufilent dans les méandres de ses plis baroques.


"Le grand canal vu du pont Rialto vers CA’ Foscari " 1733-35, on reconnaît le Palais Balbi (famille patricienne de Venise, famille originaire de Rome) sur la gauche du tableau, de l’autre coté du grand Canal on voit le Palais Erizzo, ( famille patricienne de Venise, originaire d’Istrie, Francisco fut Doge en 1631) le Palais Contarini, il date du XV eme siècle, il possède un magnifique escalier extérieur en colimaçon avec de multiples arches, puis les quatre Palais Mocenigo, ( famille noble de Venise qui a donné plusieurs Doges, hommes politiques, diplomates, soldats, écrivains et membres du clergé) constitués de deux palais jumelés entourés de la Ca’Becchia puis de la Ca’Nuova, au fond le pont du Rialto


" L’église San Geremia et l’entrée du rio Cannaregio" 1735-42, l’artiste a mis en évidence le Ponte delle Guglie (obélisques) nommé ainsi en raison des 4 petits obélisques qui ornent l’extérieur des parapets, le Palais Labia situé à gauche, derrière le campanile de l’église San Geremia, des barques avec des personnages  vaquant à leurs occupations animent la scène , le pont est en second plan dans l’ombre ainsi que les maisons du ghetto derrière le pont qui marque la séparation avec les palais étincelants au premier plan.

 

" Le rio du Cannarégio " 1745-50, artère essentielle  pour la navigation en ville, pour atteindre les iles et la partie nord de la lagune, on peut voir sur la droite du tableau les palais Emo et Quirini montrant  les armes de la famille, à gauche sur la toile le palais Labia au coin du grand canal et du canal Cannaragio, ce palais est orné de beaux-chefs d’œuvres de Tiepolo, c’est dans ce lieu que Charles de Beistegui a donné un grand bal en 1951.

Le canal de Cannarégio était essentiel pour la navigation à Venise, il relie le grand canal et le nord de la lagune ou se trouvent les iles Erasmos, San Michele, Murano.

 

"Le pont de Tre Archi sur le rio Cannaregio " 1740-45, le pont dit de San Giobbe au centre du canal, à gauche sur le tableau, le palais Testa, quelques maisons dont la Casa Amadi (XVI eme siècle), sur la partie droite, le palais (baroque) Surian Bellotto, une autre suite de maisons et le palais Nani.

 

" Le grand canal entre les églises Santa Croce et San Géremia "1730, on aperçoit sur la gauche, l’église et  le couvent du corpus Domini (démoli en 1815), la Scuola dei Nobili et l’église Santa Lucia, détruite en 1860. l’église  des Scalzi (elle est l’un des plus beau sanctuaire baroque) , la seule qui ait survécu, le palais Calbo-Grotta et la Fondamenta dei Dabbioni. A droite le campanile de San Geremia, plus près, la coupole de San Simeon Piccolo et le quai de même nom, le pont de Tolentini et l’église du couvent  de la Croce démolis en 1860.

Chiesa del Redentore fut élevée à la suite de la peste en 1575-76, chef d’œuvre de Palladio l’un des architectes les plus illustre de Venise. La grande fête du Rédempteur se déroule tous les ans le 3eme dimanche de juillet. (Il y eu 50 000 morts à Venise en deux ans,  Le Titien fut victime de la peste).

" Chiesa del  Redentore " tableau  daté de 1745


 Des fêtes de nuit sont organisées en l’église San Pietro di Castello en 1745. Lieu de réjouissances célébrations, outre le carnaval n’était que procession, jeux et divertissements. Au XVIII eme siècle la fête  était permanente Le Doge fêtait les noces de la cité avec la mer, le jour de l’Ascension, de nombreuses régates animaient les canaux.

" La fête de nuit à l’église San Pietro di Castello "vers 1745

" Caprices avec le pont du Rialto d’après le projet de Palladio, la basilique San Marco et le palais Chiéricati à Vicence" vers 1745, cette œuvre est présentée comme un manifeste du capriccio (lequel consiste à prendre un lieu réel et l’orner de magnifiques édifices  venant d’ici et là ou bien de l’imaginaire). Ainsi l’artiste pouvait s’accorder aux goûts de ses clients qui faisaient le grand tour.


Quelques Dessins, gravures et peintures :

"Les portes de Dolo" 1763, traces de sanguines, plume et encre brune sur papier blanc

"Les portes de Dolo "1763 en eaux fortes

"L’église du Dolo "1763, l’artiste montre l’écluse (1625), elle était située au point des deux bras du fleuve Brenta qui enfermait l’ile du mauvais temps, ile souvent inondée, du fait de sa position géographique. Ce point était très important pour la navigation, c’était le lieu  ou l’on payait les taxes des marchandises.  

 

canaletto arsenal

Entre 1740 et 1744, Canaletto grave une série de 34 Vedute

4 eaux fortes présentées sous verre :

"La terrasse"- "Paysage avec pèlerin en prière"- "monument équestre" -"les procurations Nuevo" et "San Zimimari" 1733

Autres eaux-fortes

"La Piera del Bando", "les prisons", "Marché sur le môle", "la Libreria"1733

"Mestre con forte" 1733

"La tour de Malghera" 1756, aujourd’hui porte Marghera, elle fut détruite au XIX eme siècle. Elle datait du XV eme siècle. C’est la seule œuvre de ce genre peinte par l’artiste

"Eau forte" 1735


Canaletto et les collections anglaises :

En 1726, un aventurier irlandais, Owen McSwiny, présente Canaletto au second duc de Richmond, collectionneur anglais. Séduit par les paysages lui achète des toiles.

Joseph Smith, marchand britannique lui commande une série de 24 vedute pour le duc de Bedford, 21 toiles pour le duc de Grenville, lui-même en achète qu’il revendra au roi George III en 1769

L’artiste   achève  les 24 vedute  en 1736.

Canaletto s’installe à Londres en 1749, et a continué de peindre la lagune.

" La piazza San Marco vers la basilique "  1745, Le goût de Canaletto pour la perspective est plus assuré et la couleur, plus claire, elle joue un rôle essentiel dans l’organisation de la veduta pour elle-même.

 canaletto la piazza san marco vers la baslique

"La piazzetta vers le môle "1740-45, la lumière du matin projette des ombres auprès des personnages et architectures, le lion ailé de Saint Marc, vu de dos semble prêt à sauter de la colonne ou il est juché. Au premier plan, des gens parlent, des bateaux envahissent la lagune. Le rouge des bonnets des personnages guident le regard, a travers la galerie ajourée du Palazzo Ducale, jusqu’au palais sur la Riva degli Schiavoni



"La pointe de la douane" 1740-45, l’artiste représente  la douane vue d’une gondole, un homme est adossé à une colonne du portique, il observe deux hommes entrain de converser, le taud rouge et or  protège une barque il ondule sur un support oblique qui tranche avec les verticales : mats, colonnes, flèche de l’église du Redentore.

La facture de ces deux œuvres se rapproche d’une peinture en plein air, par son style et sa spontanéité.

 

canaletto la pointe de la douane

 

"Le môle vu du bassin de San Marco" 1740-45, au premier plan deux barques, l’une avec des personnages, l’autre transporte un tonneau , on aperçoit à l’extrême droite l’arrière d’une autre barque, sur le quai en face, des gondoles sont amarrées couvertes et des barcasses dont les mâts reprennent la verticalité de la colonne saint Marc, au fond on voit les monuments de la place saint Marc, la tour de l’horloge, la basilique, à l’avant c’est le palais ducale qui domine, décrit d‘une manière réaliste, ici la lumière est dorée, ce qui permet de rehausser les tons chauds.

 

 

"La piazza San Marco, avec la basilique et l’église San Geminiano " 1740-42, perspective hardie choisie par l’artiste, cela donne la possibilité d’embraser  comme dans un  grand angle très accentué, l’ensemble de la piazza San Marco  depuis le campo Basso, jusqu’à son extrême limite, la façade de San Geminiano. Cette église rebâtie au XII eme siècle, puis à nouveau vers le XVI eme siècle, et abattue sous l’ordre de Napoléon, pour laisser l’aile portant son nom, qui abritait les pièces de réceptions des appartements royaux, dont une grande salle de bal , aujourd’hui vestibule du Musée Correr (il doit son nom à Téodoro  Correr 1750-1830, magnat descendant d’une des plus ancienne famille vénitienne).

 

"Vue de la piazza San Marco vers la basilique et le Palazzio ducale avec la Loggetta sur la droite " vers 1755.


"L’escalier des géants au palais Ducale "1755, la composition est rigoureuse, le regard est attiré par l’escalier des Géants, édifié entre 1483 et 1491, il doit son nom grâce aux statues de Sansovino représentant Mars et Neptune installées à son somment en 1566, il se dessine au-delà de la pénombre du porche Foscari, au sommet duquel les doges recevaient le  bonnet symbolisant leur charge.

La maturité du style :

Tout au long de son parcours, l’artiste n’aura cessé de conquérir la lumière éclatante et intense de Venise. Réalisme de cette cité de pierres, d’eau, d’hommes, nul n’a su peindre avec plus de luminosité, ces atmosphères limpides et cristallines.

 La Piazza San Marco : elle est le cœur de la vie vénitienne.

Blason saint Michel début XVII eme , manufacture vénitienne, bois taillé , peint avec dorures

"Le bassin vu de la riva Degli Schiavoni vers  la basilique San Marco "  1726-28, de nombreuses embarcations sur le grand canal, des personnages sur le quai semblent observer l’activité sur le canal, des personnages vêtus de rouge amène le regard sur la façade du palais ducale, les prisons, le Palais Dandolo hérissé de cheminées et tout le reste de la rive jusqu’au quartier du Castello, au premier plan sur la gauche ,l’artiste a représenté la colonne surmontée  du lion de Saint Marc, il est devant la façade  ouest du palais Ducale .

 

canaletto lariva degli schiavoni

 

" La piazza vers la tour de l’horloge "1727-28, l’artiste a mis l’accent sur la profondeur de champ et  la concentration chromatique. Les lignes horizontales et verticales donnent l’équilibre.

"La piazetta vers la basilique de la Salute " 1723


 

" L’entrée du grand canal vu de la piazzetta "1730, dans cette œuvre Canaletto embrase la bibliothèque Marciana, la Zecca, les granai (greniers publics), l’ancien Fonteghetto della farina (bâtiment officiel chargé de gérer des greniers, il a accueilli l’Académie de peinture et de sculpture dans la seconde moitié du XVIII eme siècle), sur l’autre rive du grand canal, la Douane et la basilique de la Salute. Ci-dessous.


canaletto entree du gd canal vu de la piazzetta

 

" La riva degli Schiavari et le Palazzio ducale " 1730


" Place San Marco vers la basilique "1735-38, ici, Canaletto réussit à suggérer une impression diffuse de sérénité, une luminosité douce exprimée par une texture chromatique limpide  et de légères touches de pinceau.

canaletto piazetta san marco avec la basilique 1735

 

Quelques extraits du catalogue de l’exposition.

Exposition à voir absolument, magnifique promenade dans la Venise du XVIII eme siècle. Jusqu’en février au Musée Maillol à Paris

 

 

 

  

 

 

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2 octobre 2012 2 02 /10 /octobre /2012 13:53

 

Le Havre :

La ville fut créée par ordre royal de François 1er en 1517,  les plans sont confiés au vice-amiral  Guyon Leroy. L’entrée de la ville est défendue par la grosse tour. Les premiers navires arrivent en 1518.  Le roi y vient en 1520 et donne ses propres armoiries constituées  d’une salamandre à la ville. Le Havre devient un des points de rassemblement de la flotte française pendant les guerres. Des navires en partent pour aller pêcher la morue à Terre-Neuve. Le nouveau monde attire les aventuriers certains partent du Havre, tel que Nicolas-Durand de Villegagnon, militaire et explorateur français, fondateur de la colonie française au Brésil Fort Coligny en 1555.

Fin XVI eme la contrebande prend son essor et le Havre voit arriver des produits venant  d’Amérique tel que le cuir, le sucre et le tabac. Un des principaux acteurs de ce trafic  est l’explorateur et cartographe Guillaume le Testu.

1525 une tempête provoque la mort de nombreuses personnes, des bateaux de pêches sont détruis ainsi que la chapelle Notre-Dame. En 1536 elle est reconstruite, François 1er confit un projet d’urbanisme et de fortifications à l’architecte italien Girolamo Bellarmato. La première école et la halle aux grains sont érigées. En 1550, l’amirauté et l’hôtel de ville font leur apparition ainsi que l’hôpital, le siège de la vicomté et le baillage.

Le Havre est touché par les guerres de religions en 1562, les réformés prennent la ville et les  églises sont pillées, les catholiques sont expulsés. Redoutant une contre attaque des armées royales, ils se tournent vers les anglais, qui leurs envoient des troupes.

 Les occupants construisent des fortifications en vertu du traité d’Hampton Court (traité signé le 20 septembre 1562, entre les protestants français et Elisabeth 1ere reine d’Angleterre). Les troupes de Charles IX, commandées  par le connétable de Montmorency, attaquent le Havre et les anglais sont chassés en 1563.

1581, début d’aménagement d’un canal  entre Harfleur et l’estuaire de la Seine.

Au XVII et XVIII eme siècle, la fonction de défense du Havre est réaffirmée et la modernisation du port débute au XVI eme siècle sur l’ordre du cardinal Richelieu gouverneur de la ville.

C’est au XVII eme siècle que le Havre affirme sa vocation maritime et internationale. La Compagnie de l’Orient s’y installe dès 1643, on y importe des produits venant d’Amérique tel que le tabac, coton, sucre, café, diverses épices. Le commerce maritime est soumis aux  relations internationales et au contexte européen. Mais les guerres de Louis XIV et Louis XV interrompent momentanément l’essor du Havre. Les Anglo-hollandais bombardent la ville à plusieurs reprises en  1694 et 1696.

Au XVIII eme siècle, en 1707, le capitaine havrais, Michel Dubocage, explore l’océan Pacifique, à bord de " la Découverte", il atteint l’ile de Clipperton, ayant fait fortune, à son retour au Havre il monte une maison de négoce et achète un hôtel particulier. Un autre capitaine havrais, Jean-Baptiste d’Après de Mannevillette, devient capitaine de vaisseau de la Compagnie des Indes, il a cartographié les côtes de l‘Inde et de la Chine. Il a également publié sous le titre de "Neptune Oriental", des cartes de ces parages qui eurent une renommée internationale. De riches négociants se font construire des résidences le long de la côte. Louis XV y vint avec Madame de Pompadour qui voulait voir la mer. L’essor économique de la ville  se traduit par l’accroissement de la population, mais aussi par de nombreuses transformations du port et de la ville, une manufacture de tabac y fut installée, expansion des chantiers navals, nouvel arsenal, bourse du commerce. En 1786, Louis XVI approuve le projet d’extension de la ville et c’est François  Laurent Lamandé qu’il choisit pour multiplier par quatre la surface de la ville.

Entre 1789 et 1793, le port du Havre est le second de France, après Nantes. Les événements nationaux de la  Révolution Française trouvent un écho au Havre.

Napoléon 1er y vient, et ordonne la construction de forts. Une chambre de commerce est fondée en 1800.

La prospérité arrive au XIX eme siècle. La ville et le port se transforment, les travaux sont financés par l’état, l’éclairage au gaz y est installé en 1835.

De 1850 à 1914 constitue l’âge d’or du Havre, le commerce explose et la ville s’embellie de constructions : nouvelle bourse, hôtel de ville, boulevards, palais de justice. Les effets de la révolution industrielle se font sentir de plus en plus dans la ville, la première drague à vapeur est en service en 1831, les chantiers de constructions navales se développent, c’est aussi la construction des docks, des magasins généraux,  les usines sont en relation avec le trafic portuaire, le secteur bancaire se développe, le chemin de fer arrive en 1847 c’est l’afflux des touristes venant découvrir les bains de mer, ce qui pousse la ville à développer une vie culturelle pour satisfaire les attentes d’un public nouveau. Le musée est créé en 1845, peu de temps  après qu’une société des amis des arts se soit constituée. Les expositions se multiplient. Des artistes de la nouvelle peinture y sont accueillis, des amateurs d’art comment à réunir de vraies collections.


L’exposition :

La modernité du port du Havre présente deux visages : côté plage et côté ville,  la lumière y est si particulière, côté port, c’est une métropole industrielle active.

Cette ville paysage offre aux artistes une matière variée et constructive, un terrain propice à l’épanouissement des sensibilités nouvelles à partir de 1850, facile depuis la capitale elle attire les photographes et artistes.

Photographie :

C’est au Havre que les photographes expérimentent de nouveaux procédés, une décennie après la création de cette technique photographique (1899).La captation du mouvement constitue le véritable défi de cet art cantonné depuis ses débuts à l’atelier. La course des bateaux, le ressac  des vagues, la variation des effets atmosphériques constituent désormais de nouveaux sujets. Les frères Macaire, grâce à une amélioration technique du daguerréotype (positif unique sur plaque de cuivre, image inversée), réunissent à saisir l’élan des bateaux quittant le port en 1851.

Gustave Le Gray en 1856-57 photographie l’avant port et le musée sur les quais, mais c’est surtout face à l’océan qu’il exécute ses premières grandes photos de paysages marins, dont la qualité surprend le monde entier. Il met  ici au point un procédé particulier lui permettant, grâce à un développement réalisé à partir de deux négatifs (l’un pour le ciel, l’aitre pour la mer), cela permet de rendre la puissance du paysage sans sacrifier la subtilité des cieux.

Quelques photographies  :

" Bateau quittant le port du Havre " 1856-57 de Gustave Le Gray

 

le havre photo de gustave le gay

 

"  La tour de François 1er au Havre " de Warnod et Caccia 1861  

" Musée et ville du Havre " de Gustave Le Gray

" La reine Hortense, yacht de l’empereur au Havre " 1856-57

 

le havre gray le reine hortense

 

" Navire quittant le Havre" de Warnod en 1861

" Deux voiliers sortant du port du Havre " Warnod 1861

" Navire quittant le port du Havre " les frères Macaire 1854


Les peintres :


Eugène Boudin (1824 Honfleur-1898 Deauville),  jeune employé dans une papeterie, est en contact avec les artistes de passage tel que Millet, Courbet, Troyon, Gudin,  Isabey. Il trouve des sujets à nourrir son imagination dans la région, que ce soit au Havre ou à Honfleur, dans la campagne ou sur la côte normande.  Soutenu par la municipalité et des collectionneurs locaux, il reçoit une bourse en 1851 afin d’aller étudier à Paris. L’artiste reste fidèle à la région, même lorsque son succès est assuré, il peint jusqu’à la fin de sa vie, les ports, les paysages du Havre, Deauville, Trouville, Honfleur. C’est lui qui va entrainer Claude Monet à peindre sur le motif. La jetée et la baie qu’il peint depuis la maison de sa tante à Sainte-Adresse ont la préférence de Monet dans les années 1860. Monet part faire un séjour à Londres en 1871, c’est à son retour que le port retient son attention. L’intense activité des quais et bassins lui inspire une série de toiles, dont l’impression du soleil levant, qui fut présentée à la première exposition des impressionnistes en 1874.

Les tableaux :


"L’hôtel de ville et la tour François 1er " Eugène Boudin 1852

"Le basin du commerce au Havre " Eugène Boudin 1878

" Le bassin du commerce, la Havre " Claude Monet 1874

" Le vieux port du Havre" Claude Monet 1874.

 

le havre- monet le vieux port

 

La collection Senn

A la fin du siècle, parmi la nouvelle génération de collectionneurs et visionnaires,  cinq d’entre eux se distinguent dont Olivier Senn (1864-1959), Charles-Auguste Marande (1858-1936), Georges Dusseuil (1898-1926), Pieter Van Der velde (1898-1922), Franz Edouard Lüthy (1847-1919)  .

Olivier Senn, est né au Havre, c’est le plus jeune collectionneur, issu d’une famille protestante suisse installée au Havre dès 1860, il intègre, en épousant la fille d’Ernest Siegfried, une vraie dynastie implantée localement et spécialisée dans l’importation du coton, Siegfried est féru d’art. Olivier Senn est avocat, il n’exerce que deux ans avant de rejoindre la compagnie cotonnière en 1895 qu’il dirige aux cotés de son beau-père et Charles-Auguste Marande (1858-1936) autre collectionneur. Olivier Senn entre dans les réseaux de sociabilité havrais, il adhère à la société des amis des arts (1896), et devient l’un des fondateurs du Cercle de l’art moderne en 1906, période ou il commence à acheter des œuvres. La collection qu’il a constituée au début du XX eme siècle s’est enrichie dans les années 30, elle a été donnée par sa petite fille, au musée d’art moderne au Havre.

Certaines de ses premières acquisitions remontent à mai 1900, avec deux toiles de Pissarro, un nu de Renoir, deux Maufra et un Espagnat tous acquis à Drouot. Les années suivantes , la collection s’enrichie d’œuvres des précurseurs de l’impressionnistes avec Courbet, Delacroix, Corot, ensuite ce sont les œuvres impressionnistes avec Jongkind, Boudin, Monet, Sisley, Guillaumin, les post-impressionnistes tel que Cross, les nabis Vallotton et Sérusier , les fauves tel que Marquet……..Olivier Senn est un grand amateur de dessins, il constitue également une magnifique collection :  des œuvres de jeunesse de Degas, des dessins néo-impressionnistes de Cross, des aquarelles de Boudin, des pastels de Guillaumin ou des lavis de Marquet.


Quelques  tableaux  de cette collection :


" Quai à Honfleur " de Jongkind en 1866

 

le havre jonkind le quai à Honfleur

 

"Ciel, 4 heures, levant"  d’Eugène Boudin, vers 1848-53

" Barques et estacade à Trouville" d’Eugène Boudin

 

le havre boudin l'estacade

 

" Les bords de la mer  à Palavas" Courbet 1854

 

le havre la plage à palavas courbet

 

" Paysage à Champrosay " Eugène Delacroix 1849

" La seine vue du Panthéon " Stanislas Lépine 1884-88

" Dunkerque, remparts et porte d’entrée du port "Corot 1873

" Paysage de neige à Crozant " Guillaumin 1895

" Baie de Salerne " Renoir 1881

" Un carrefour à l’Hermitage à Pontoise " Pissarro  1876

"Quai du Pothuis, bords de l’Oise" Pissarro 1882

" Pins maritimes, crique à Bruse" Guillaumin 1911

" La plage de la vignasse " Henri-Edmond Cross 1891-92

 

le havre cross la plage de la vignasse-copie-1

 

" Intérieur à Sidi Bousaid " Marquet 1925

 

le havre sidi bousaid

 

" Le vieil arbre " Derain 1904

" Bougival " Derain 1904

" Le berger Corydon " Sérusier 1913

"  Le rayon " Félix Vallotton 1909

" La valse " Félix Vallotton 1893

 

le havre la valse vallotton

 

" La route romaine à Cagnes"  Félix Vallotton 1926

"Port à la romaine à Cagnes " Félix Vallotton 1925

 

Le cercle de l’art moderne :

Les collectionneurs du Havre entretiennent des liens privilégiés   avec les artistes (Boudin, Monet, Pissarro, Marquet), les conviant parfois à découvrir leur ville. Par exemple, Camille Pissarro est le premier à accepter l’invitation, il s’installe en juin 1903 à l’hôtel Continental situé à l’entrée du port. Inspiré par le lieu, l’artiste réalise 24 toiles sur le motif. Son passage marque l’histoire des collections locales, deux de ses peintures sont immédiatement acquises par le musée de la ville tandis que 4 autres viennent enrichir les collections de Dussueil et Van Der Velde.

Trois ans plus tard, ces cinq collectionneurs, Senn, Marande, Dussueil, Van Der Velde et Lüthy s’unissent à Braque, Dufy et Friesz pour fonder une association nommée " le cercle de l’art moderne ", le but, répandre le goût des beaux-arts.  Une salle prestigieuse est  mise à leur disposition, ainsi  l’association à la possibilité de proposer des expositions, concerts, conférences consacrées à l’art moderne. Favorisant le dialogue entre les arts, le Cercle est parrainé par Claude Debussy, Guillaume Apollinaire et Frantz Jourdain , l’ ambition  du Cercle, hisser la vie culturelle havraise au niveau des manifestations parisiennes les plus en vogue tel que le salon des Indépendants  et le salon d’Automne.

 Mai 1906, ouverture de la première exposition collective du " Cercle de l’art moderne ", Marquet et Dufy se retrouvent au Havre. Ils peignent côte à côte les rues pavoisées pour la fête nationale. Les stridences colorées de la palette fauve s’expriment sur les cimaises du cercle ainsi que dans les rues animées de la ville. Friensz part à Anvers avec Braque, ils expérimentent ensemble l’emploi de la couleur pure et réalisent leurs premières toiles fauves. Dès leur retour au Havre, Friesz expose une trentaine de ses vues d’Anvers, sous le patronage du Cercle de l’art moderne.


Quelques tableaux :


" L’anse des pilotes et le brise-lame, le Havre l’après-midi, temps ensoleillé " Pissarro 1903

" L’anse des pilotes et le brise-lame, le Havre le matin, temps ensoleillé " Pissarro 1903

" Le yacht », pavoise au Havre " Dufy 1904

 

le havre leyacht dufy

 

" 14 juillet au Havre " Marquet 1906

" La rue pavoisée " Dufy 1916

 

le havre la rue pavoisée dufy

 

" Le port d’Anvers " Friesz 1906

" Le port d’Anvers " Braque 1906

" Le bassin du Roy au Havre " Marquet 1906

" Le port du Havre "Dufy 1906

" Les régates "Dufy 1907

 

La qualité des expositions du Cercle ne faibliront pas, pendant 4 années. Mais la concurrence internationale, l’éloignement des trois artistes peintres, les fondateurs du Cercle, ayant prient des chemins différents et les dissensions au sein du groupe conduiront à la dissolution du Cercle en 1910.

Le cercle de l’art moderne reste exceptionnel par sa décentralisation de la scène artistique en France. Porté par des acteurs convaincus de la nécessité de défendre la modernité, il attachera au Havre et au territoire qui l’ont vu naitre son image d’avant-garde.


Une émulation stimulante entre collectionneurs.

Dans ce cercle où tout le monde se connaît et partage les mêmes intérêts, faire une collection dépasse souvent le cadre privé pour devenir une pratique sociale. Ils fréquentent ensemble les galeries et les salles de ventes parisiennes.

Une aquarelle présentée à l’exposition , de Robert Frémond  " les collectionneurs havrais dans une galerie " il s’agit d’ Olivier Senn, Charles-Auguste Marande et Pieter Van Der Velde dans une galerie de peinture illustre parfaitement ce moment social partagé par les collectionneurs.

 

le havre- fremond-copie-1

 

La plupart des collections s’effectuent auprès des grands marchands tels que Durand Ruel, Berthe Weill, Eugène Druet, les frères Bernheim, Ambroise Vollard et bien d’autres ou directement auprès des artistes. Appartenant à la seconde génération des collectionneurs, ils acquièrent aussi les œuvres dans des ventes aux enchères des grandes collections de la première génération, un exemple avec la vente Tavernier en 1900, Blanc en 1906, Rouart en 1912.

Dès 1880, Georges Dussueil et Pieter Van Der Velde constituent d’importantes collections, pour les autres collectionneurs ce sera plus tard. Ils ont un intérêt partagé pour les impressionnistes et achètent les œuvres aux mêmes artistes. Boudin à la faveur de tous, Van Der Velde acquiert 37  toiles de l’artiste. Senn, Marande achètent des Renoir, des Pissarro, ils aiment les paysages verdoyants, tandis que, Dussueil et Van Der Velde ont une préférence aux sites portuaires de Rouen, Dieppe, Le Havre. Chaque collectionneur se distingue par une sensibilité particulière pour un courant artistique.

Senn est intéressé par les néo-impressionnistes surtout par Cross  (il acquiert un important ensemble de dessins et peintures)

Van Der Velde collectionne les œuvres de Van Dongen

Les intérieurs intimes des nabis Bonnard et Vuillard rentrent dans les collections de Senn et Dussueil

Tous adhérents au fauvisme tempéré de Marquet.

Ils font même entrer en 1906 deux œuvres de Matisse peintes à Collioure. Ils deviennent ainsi les premiers collectionneurs de Matisse au même titre que les Stein.


A l' exposition :

" Le port de Marseille" de Camoin 1904. Collection Marande

" Le port de Marseille, et notre Dame de la Garde " Camoin 1904. Collection Lüthy

" Port de Marseille " Camoin 1906. Collection Lüthy

"  Le port de la Ponche, à Saint-Tropez " Marquet 1904 Collection Marande

"  Madame Vuillard, cousant près de la fenêtre " Vuillard 1899. Collection Dussueil

" Enfant lisant "Vuillard 1906. Collection Senn

" La salle à manger, rue Truffaut, intérieur à deux chaises " Vuillard 1908. Collection Dussueil

" Intérieur au balcon "Bonnard 1919. Collection Senn

" Au coin de la fenêtre " Vuillard 1915. Collection Marande

" Le haut de forme, intérieur " Vallotton 1887. Collection Senn

" Le port de Collioure " Marquet 1914. Collection Senn

" La baie de Naples, le matin " Marquet 1908. Collection Dussueil

"  Les grands chênes lièges, villa Demière " Manguin 1905. Œuvre exposée au cercle d’art moderne en 1907

" Vue d’Agay, rochers rouges "Guillaumin 1905 Collection Marande

" Les arbres à Avignon " André Lothe 1910-11 Collection Marande

"Versailles, jardin du petit Trianon " Vers 1907 de Camoin. Collection Van Der Velde

" Quai des grands Augustins " 1905-06 Marquet. Collection Senn

" Notre-Dame " Marquet 1906. Collection Lüthy

" Quai de la Seine " 1905-06 Marquet. Collection Marande

" Les toits rouges " Marquet 1902-04 . Collection Senn

" Balcon, avenue de Versailles" Marquet 1904. Collection Dussueil

" La plage de Trouville, vue de Deauville " 1869 Boudin. Collection Van Der Velde

" Le loing à Saint-Mammés " Sisley 1885. Collection Senn

" Plage de Villerville " 1893 Eugène Boudin. Collection Van Der Velde

 

le havre la plage à villerville boudin

 

" La Seine au point du jour " 1877 Sisley Collection Van Der Velde

" Pommiers et peupliers au soleil couchant " 1901 Camille Pissarro. Collection Van Der Velde

 

le havre pommier pissarro

 

" Soleil levant à Eragny " 1898 Pissarro. Collection Senn

"  La seine à Vetheuil " Monet 1878 Collection Senn

" Soleil d’hiver à Lavancourt " 1879-80 Monet. Collection Marande

" Le parlement, effet de brouillard " 1903 Monet.

" L’excursionniste " 1888, Renoir. Collection Marande

" Portrait de Nini Lopez " 1876 Renoir, Collection Senn

 

le havre-nini lopez

 

 

Dans l’intimité des collections :

Les collectionneurs havrais affirment un goût  pour les œuvres fortes. Ils achètent tous des nus féminins, somptueux généralement. Ces œuvres sont souvent éloignées des lieux de réceptions, elles sont accrochées dans des espaces plus privés tel que le petit fumoir ou bien le bureau. Camoin et Marquet se consacrent au nu dès 1904-05.

Lüthy choisit "  la blonde au miroir " de Camoin à l’exposition

Van Der Velde achète   "la saltimbanque au repos" de Camoin, elle vient de faire scandale au salon des Indépendants de 1905

Olivier Senn vers 1933, achète" La femme blonde" datée de 1918-19 d’Albert Marquet, tableau offert au musée du Luxembourg en 1939

Van Der Velde et Marande  admirateurs des portraits féminins de Van Dongen,

 Marande achète "la parisienne de Montmartre", 1907-08, elle choque par  ses couleurs puissantes.

 

le havre la parisienne van dongen

 

Van Der Velde acquiert "une jeune femme chapeauté de bleu" de Van Dongen

" La belle Florence " 1906  Vallotton, œuvre exposée au Cercle en 1909

" Jeune femme au corsage noir " Modigliani en 1916.

le havre modigliani

 

Exposition à ne pas manquer, La Normandie : le Havre, Deauville, Trouville, Honfleur,  la luminosité y est particulière, c’est la magie de l’eau, de l’air. C’est aussi le moyen de venir peindre sur le motif pour les impressionnistes…………..  Au musée du Luxembourg jusqu’au 6 janvier 2013

 


 

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30 septembre 2012 7 30 /09 /septembre /2012 16:19

La direction des  costumes regroupe 153 personnes, sur trois sites : opéra Bastille, Garnier et les ateliers Berthier. Ils sont répartis en sept services. 

Le service couture :

Au Palais Garnier, le service couture assure la création des costumes chorégraphiques (essayages et lieux de répétitions), le costume doit être ajusté sur l’artiste.

A l’opéra Bastille,  création des  costumes pour le lyrique pour les mêmes raisons.

Chaque service possède un atelier flou qui réalise les costumes féminins et un autre qui réalise les costumes masculins.

Le chef d’atelier, en collaboration avec ses seconds, est responsable de la gestion et de la répartition du travail ainsi que la réalisation du costume d’après les maquettes du créateur. Les patrons, toiles et prototypes sont élaborés : les proportions et le volume des costumes  sont adaptés aux mensurations des artistes. Le tombé est recherché grâce a l’association des matières, afin d’obtenir la fluidité ou la raideur souhaitée. La composition du costume est primordiale pour obtenir à la fois l’aspect désiré tout en assurant aux artistes une aisance optimale. Les costumes sont ensuite coupés, assemblés, essayés, puis modifiés, réessayés et finalisés à la table par les costumiers et tailleurs. Les ateliers sont amenés à concevoir des costumes de toutes les époques (historiques, contemporains, futuristes)

Ces  artisans maitrisent  l’ensemble des techniques classiques de la haute couture ainsi que celles des techniques du costume de scène.

Les ateliers de décorations sur costumes,  s’occupent de tout ce qui n’est pas du ressort de la couture, ils assurent les interventions sur la matière première : teinture, peinture, sérigraphie, fausse broderie, vieillissement et patine de vêtements finis. La fabrication des armures, casques, couronnes, diadèmes, ailes, masques, têtes d’animaux ainsi que les bijoux. La réalisation de ces techniques  nécessite des talents créatifs, artistiques, artisanaux diversifiés, ainsi qu’une grande flexibilité et ingéniosité. Ils sont en permanence avec les créateurs des costumes, pour trouver les nuances d’une gamme colorée, établir des volumes aux justes proportions, ornementer un costume, ce sont des étapes nécessaires pour finaliser les projets  dans les moindres détails.

La réalisation des chapeaux, casquettes, bonnets, turbans, couronnes de fleurs, coiffes, fleurs, plume et voiles incombe aux ateliers de mode. Les modistes utilisent de nombreuses matières premières telles que feutre, paille, crin, tulle, sparterie, code de piano, qui nécessitent la maitrise de techniques variées. Elles doivent trouver des solutions appropriées pour adapter la demande des créateurs aux exigences phoniques des chanteurs, concilier la légèreté et solidité des fixations nécessaires aux mouvements des danseurs. La mise en volume, l’ajustement, les finitions et décorations requièrent une grande sensibilité artistique.

L’atelier maille, est situé au Palais Garnier, lieu réservé à la danse, on y  fabrique les académiques, collants de spectacle, tuniques, corsages élastiques ; sous-vêtements sur mesure, genouillères. L’atelier est équipé de machines spécifiques pour la confection de matières  élastiques. Les spécialistes de la maille ont une longue expérience du patronage appliqué aux exigences du mouvement et adapté à la morphologie de chaque danseur, surtout  lorsqu’il s’agit de costumes contemporains très épurés.  

L’atelier cordonnerie, dépend du service couture de l’opéra Bastille, la mission principale est la recherche  de chaussures, escarpins, bottes, bottines, godillot, historiques, chaussures laquées, qui sont souvent utilisées, mais il faut toujours en acheter, louer ou en faire fabriquer. Ensuite il faut adapter les chaussures aux contraintes du spectacle, la nature du plateau (sol glissant, grilles, réduction du bruit), l’artiste doit être confortable car il doit rester debout longtemps (formes du talon etc….) ensuite vient la finition artistique (peinture, patine, décoration). Cet atelier de cordonnerie est aussi responsable des ceintures, ceinturons, baudriers. Les danseurs s’occupent eux-mêmes de leurs chaussons.

Chaque opéra possède sa tissuthèque, elles servent de centrales de catalogues et échantillons. Les responsables ont des tâches variées, aller chercher de nouveaux fournisseurs, faire la mise à jour des échantillons et la liste des prix, en passant par l’aménagement et la gestion des stocks de tissus et des articles de mercerie. Une fois les costumes et accessoires mis au point, ce sont les services habillement qui en prennent possession. La responsable habillement établit une conduite en fonction du découpage de l’œuvre qui s’enrichit au cours des répétitions avant d’être finaliser avec inventaire des costumes. Elle sait quand et où intervient un changement de costume (en loge ou sur plateau), ainsi que le temps et le nombre d’intervenants nécessaires pour l’effectuer. Le nombre d’habilleuses est déterminé en fonction du découpage de l’œuvre, de la configuration, de la scénographie et de la répartition des loges. Chacun reçoit une conduite spécifique selon le poste auquel il est affecté ; il va ainsi procéder à la mise en loges et se familiariser avec  la production et les artistes qu’il accompagne. Ce métier demande rigueur, précision, sens de l’anticipation et réactivité en cas d’imprévus. Il faut aussi accompagner et tranquilliser les artistes.

Les costumes de scène s’usent rapidement, une retoucheuse est en permanence à chaque service habillement, elle doit intervenir avec beaucoup d’habileté si besoin est. Au Palais Garnier il y a une laverie, pratiquement tous les vêtements sont lavés après chaque spectacle  et répétition. A l’opéra Bastille, il y a également une laverie et pressing.

Chaque site possède aussi son service Perruques/maquillage. Ils assurent la fabrication des perruques, tresses, postiches, favoris, moustaches, barbes, faux crânes, effets spéciaux, ainsi que le maquillage de scène nécessaire à la transformation de l’artiste selon le contexte historique de la production. Tous les collaborateurs sont polyvalents et travaillent en alternance en atelier de fabrication et/ou en soirée pour coiffer et maquiller les artistes. Pour fabriquer une perruque on commence par la conception d’une base composée de différents tulles, le tulle le plus fin est utilisé sur la partie du front, ce qui assure un rendu naturel. Cette base est essayée sur l’artiste afin de déterminer les lignes d’implantation. Ensuite, cheveux naturels ou poils de yack sont implantés avec un crochet spécial. Tout l’art consiste à donner aux cheveux la bonne orientation pour pouvoir réaliser la coiffure souhaitée sans obtenir une perruque trop épaisse. Pour confectionner une perruque il faut de 35h à 70 heures de travail. Les barbes, moustaches, favoris sont fabriqués sur le même principe. Une fois les perruques coiffées et essayées, les derniers détails sont finalisés lors des répétitions en scène. Les perruques doivent être recoiffées après chaque représentation.

Le maquillage occupe une place aussi importante que la coiffure, le contraste des traits du visage se perdant avec la distance, il s’avère de rendre un aspect naturel. La diversité du travail est grande, allant du vieillissement à la création d’un caractère particulier (méchant, malade, jeune etc……) , du maquillage historique ou fantaisiste à la réalisation d’effets spéciaux comme les faux nez ; yeux, plaies.

La première robe exposée pour  "Rythme de valse ", ballet de Roland Petit, robe noire et blanche avec une traine. (1994).


opera robe pour reve de valse

 

Pour " L’envol d’Icare ", deux robes courtes plissées l’une bleue avec des motifs noirs et bleus  l’autre orange avec motifs noirs et oranges. (2006) ballet de Thierry Malandain

" Le lac des cygnes" de Noureev, un tutu noir pour le rôle d’Odile : Odette, une cape et un boléro incrusté de pierres.


opera lac

 

De grands panneaux présentent les séances d’essayages, le maquillage des artistes, la coiffure, l’atelier de perruque.

Le costume de la reine des Morphides et d’Iphéas dans " piège de lumière", ballet de John Taras, un collant homme avec des flammes peintes sur un fond beige avec cagoule dans les mêmes tons et un costume pour femme dans les tons de verts et bleus  avec un collier de strass et cagoule.

opera cagoule

 

Un costume de clown de toutes les couleurs  pour "Faust " de Fénelon  (2010)

Robe pour la folie dans "Platée" de Rameau, il s’agit d’une robe longue, faite avec des partitions (1999).

 

opera robe partition

Quelques masques dont l’un pour "Mathis " du peintre Paul Hindemith. Quelques masques d’animaux tel que le rat, l’aigle, un heaume pour le rôle d’Orison.

D’autres grands panneaux montrent l’atelier de chaussures, la fabrication de masques, , l’atelier de modiste et l’atelier de décoration des costumes.

 

Costume de Louba Armie et Gricha pour " la Cerisaie" de Fénelon (2012) Robe grise dentelle  noire recouvrant la robe, un ensemble pantalon de mêmes tons une autre robe dont la jupe est recouverte de dentelle, le corsage  rouge foncé recouvert également d’une dentelle noire.

Costume de "Psyché "ballet d’Alexei Rotmansky les jupes représentent des fleurs et les corsages  des feuilles (2011)

Costumes pour la Bohémienne, dans le ballet " le loup " de Roland Petit, nous avons le costume du loup (une tête de  loup est brodée sur la veste) et du montreur de bêtes.

Quelques marches et nous sommes à l’étage supérieur.

Pour "la dame aux camélias " ballet de John Neumeier, les costumes pour Marguerite et Armand,  la robe de marguerite recouverte de dentelle noire, robe mi-mollets, les épaules dénudées laissent apparaître un collier de strass, pour Armand, smoking noir avec un camélia blanc à la boutonnière. (1978)

"La Traviata " de Verdi, robe pour Violetta, rouge en reps épais, les manches ballons, une broche de fleurs dans les mêmes tons à la boutonnière, la robe est drapée, sur le coté de la jupe des fleurs rappelant celles de la boutonnière, un collier de strass rouge et blanc. (1997)

" Onéguine" ballet de John Cranko costumes  pour un officier et  une robe  blanche des fleurs cousues sur le bas de la jupe et sur les manches ballons ainsi qu’autour du décolleté. 

Dans une vitrine quelques coiffes pour "la flute enchantée" de Mozart une orange avec le disque solaire, une violette et une verte.

Une autre vitrine présente des diadèmes incrustés de perles blanches et pierres pour les ballets : " Variation " de Maurice Béjart, "la Bayadère " de Noureev, " Faust" de Fénelon.

 

opera diademe

 

Exposition de chaussures, pointes, ballerines, des escarpins  du XVIII eme siècle, coiffe avec plume de paons,  une couronne de fleurs blanche probablement pout Giselle.


opra chaussure

 

"La dame du lac "de Rossini, costumes d’Elena de Malcolm Groeme et d’un soldat (costume en côte de maille) la robe longue en tissu broché avec un boléro par dessus. (2010)

Pour "Parsifal " de Wagner une paire de haut de chaussures

"L’envol  d’Icare " ballet de Thierry Malandain présentation d’un body en lycra noir, un autre pour Génus ballet de Mc Grégor.

 

Le costume historique  et les derniers feux du grand opéra 1900-1914

Le grand opéra français jette ses derniers feux en 1908, André Messager et Leimistin Broussan ont un programme de rénovation scénique. car bien des expériences menées sur d’autres scènes mettent en évidence le caractère très conservateur des spectacles de   l’opéra , alors que Worth travaille pour Sarah Bernhardt, et que le directeur de l’opéra comique travaille avec Jacques Doucet. Certains directeurs de théâtres expérimentaux embauchent leurs costumiers parmi les peintres Nabis et travaillent à accroitre la cohérence plastique de la scène. En 1891, Paul Fort demande à Maurice Denis de concevoir les décors et costumes pour Théodat de Rémy Gourmont au théâtre Moderne. Toutefois ce n’est pas  la vraisemblance archéologique qui importe à l’auteur, mais l’harmonie plastique  et colorée de l’ensemble. Depuis 1906, et son exposition sur l’art russe, Serge de Diaghilev revient chaque année à Paris pour proposer des spectacles qui bouleversent tous les codes établis et suscite l’adhésion  de l’intelligencia parisienne. Messager et Bressan ont bien senti les nécessités d’une reforme scénique de l’opéra. Ils engagent de nouveaux  décorateurs (Eugène Simas, Henri Cioccari, Eugène Ronsin), Joseph Porphyre  Pinchon devient le dessinateur de costumes officiel de l’opéra.  Messager et Broussan échouent, ils démissionnent en 1914 Les ballets russes se produisent pour la première fois à l’opéra en 1910. La première de Dejanire de Camille Saint-Saëns est présentée 1911, c’est le costumier Pinchon qui est chargé de la production, il trouve ses sources de certains costumes grecs  vus sur des couvertures de programmes. Ainsi il reprend, pour les danseuses du ballet, un costume dessiné par Léon Bakst.

La fin du costume historique :

Exposition des dessins  de costumes pour la période 1900-1914

" Méphisto" pour Faust en 1908 et costumes de musiciens pour la même œuvre à l’aquarelle, à l’encre et à la gouache, de Joseph Porphyre  Pinchon

 

De Bianchini pour " l’étranger " d’Indy en 1903 costumes de deux ouvrières, et pour  " Les Barbares "de Saint-Saëns 1901 costume de guerrier œuvre à l’aquarelle, crayon et   gouache,

 

Exposition d’un costume  pour Turandot gris et noir incrusté d’or (1908)

 

opera costume turandot

Costume d’une danseuse pour "Dejanire"de Saint-Saëns ,1911 Joseph Porphyre  Pinchon  ainsi que le costume d’Hercule pour la même œuvre crayon, aquarelle, gouache

" Armide " de Gluck 1905, costumes de douze démons dansant appartenant à la suite de la Haine, par Bianchini à l’encre, aquarelle et gouache.

 

opera dessin bianchini

Pour " Armide" 1905, costume du rôle titre (Lucienne Bréval) par Bétout.(Ci-dessous)

     

opera robe pour gluck maquette

 

Costume d’un chevalier pour "Parsifal "de Wagner, 1914, par Joseph Porphyre  Pinchon

 

Ere Jacques Rouché et les costumes de peintres 1914-1945

Théoricien de la modernité théâtrale, directeur du théâtre des arts de 1910 à 1913, il fait donc scène d’avant-garde. Il réforme le théâtre et ouvre sa modernité, il accompli un long et riche mandat à la tête de l’Opéra.  A sa prise de fonction il réforme  l’équipe technique, il remplace les titulaires des postes importants (régisseur général, de la scène, le chef machiniste) et met fin au monopole de quelques décorateurs et supprime le poste de dessinateur de costumes attitré. Désormais, le décorateur  est aussi le costumier afin de garantir une unité plastique du spectacle. Rouché, maintient  un permanent du théâtre en charge des décors et costumes, il s’agit de Maxime Dethomas, il est nommé chef des services artistiques. Cette nouvelle organisation permet à Rouché de faire appel non seulement a des spécialistes du décor et du costume de théâtre mais aussi à des peintres de chevalet, parmi d’anciens collaborateurs des ballets russes, tel que Bakst, Benois, Gontcharova, de Chirico, Léger, Masson, mais aussi Paul Colin décorateur de music-hall et à l’illustrateur Charles Martin. C’est la réforme du costume de danse, tutus et pointes laissent place à de simples académiques peints, comme ceux imaginés par de Chirico pour Bacchus et Ariane en 1931. Mais de splendides habits de cours du XIX eme siècle, tout comme ceux de la compagnie de Diaghilev pour Boris Godounov et la Khovenchina 1923. Rouché demande les décors et costumes de la légende de Saint Christophe à Maurice Denis en 1920, il assure le concours d’André Masson pour la création de Medée en 1940 et Cocteau pour Antigone en 1843.


Jacques Rouché et les costumes de peintres :

Exposition des dessins  de costumes , en voici quelques uns pour la période 1914-1945 :

Un dessin d’Alexandre Benois présente  les costumes des cyclopes pour le "Coq d’or"de Rimski Korsakov, 1927, (crayon, gouache, aquarelle), un autre dessin présente le costume de l’astrologue pour la même œuvre.

Dessin de costume de huit hommes pour "sur la Barysthène ", ballet de Serge Lifar, 1932, (crayon, gouache, aquarelle) par Natalia Gontcharova

Quelques photos de Seeberger, des dessins de Cocteau pour Androgène 1943, des dessins de Leger pour les soldats de Goliath de Lifar en 1917.

Un programme de"l’Après midi d’un faune", des photos de Lifar dans "Fantasia" 1936, un tableau représente un costume pour Harnasie , de  Serge Lifar , 1936, (crayon, fusain et gouache)

Costumes de Bacchus, pour "Bacchus et Ariane ", ballet de Serge Lifar en 1933, dessin de Giorgio de Chirico, (crayon, fusain et gouache)

Dessin de Maxime Dethomas costume de faunes pour le ballet "Sylvia" de Léo Staat, 1929, (aquarelle et pastel)

 

opera toile

 

Paul Colin, costumes  pour le piano et le cor pour le ballet "l’orchestre en liberté " de Serge Lifar en 1931(crayon, gouache)

André Mare,  costume de Conception (Fanny Heldy) pour" l’heure espagnole" de Ravel

Quelques manteaux masculins pour ces ballets sont présentés.

 

opera manteaux homme

 

 Des dessins de Fernand Léger, costume de roi pour " David triomphant "ballet de  Serge Lifar, 1937 (crayon et gouache) , également les costumes des soldats de Goliath, pour la même ouvre

 Cocteau, dessin de soldat pour " Antigone " d’Honegger, 1943, au crayon, costume aussi pour le rôle titre (Eliette Schenneberg).


La réunion des théâtres lyriques nationaux et l’école de Paris 1945-1972

Le théâtre de l’opéra abandonne son  statut  d’entreprise privée. Un établissement public, est créé en 1939 ; il réuni l’opéra Garnier et l’opéra Comique au sein la réunion des théâtres lyriques nationaux.

Rouché, en est le 1er administrateur, il continu de faire appel aux peintres.  Benois, Cocteau Leger, Masson, ils connaissent bien le palais Garnier, mais il y a aussi Valentine Hugo, Léonor Fini, Marc Chagall ,qui, au faîte de sa gloire, dessine décors et costumes  de Daphnis et Chloé. En dehors de ces peintres de l’avant-garde artistique, les administrateurs trouvent dans la dynamique Ecole de Paris, un vivier de peintres qui montrent des aptitudes pour le théâtre tel que Cassandre, Carzou, Wakhévitch, Chapelain-Midy… Leur art de la couleur fait merveille, les nouveaux matériaux leurs permettent des formes inédites. Transition peu glorieuse pour certain entre la modernité du mandat de Rouché et le faste de Libermann. Le palais Garnier s’ouvre aux scénographes de l’école italienne, ils conçoivent leur métier de décorateur et de costumiers, un styliste participe au spectacle. Notre-Dame de Paris de Roland Petit, va faire travailler Yves Saint-Laurent, il va lier son travail avec celui de scène, ainsi le costume de Phébus rappel Mondrian.


 La RTNL et l’école de Paris :

Exposé :

Pour le ballet "Giselle", d’Adolphe  Adam, le costume du duc  (1954)

Quelques  dessins :

Carzou, pour les Indes Galantes de Rameau (1952), costumes de seize danseuses (gouache et crayon) et pour la même œuvre, le costume d’un sacrificateur.

 

Costume pour la dame de la nuit dans "la flute enchantée" de Mozart de Jacques Dupont et le costume du mandarin pour Turandot de Puccini.1968 (aquarelle)

Robe pour la bergère et Chloé de George Skriabine d’après Chagall 1958 (exposé)

 

opera costume bergere chagall

De Léonor Fini dessin d’une suivante de Vénus dans "Tannhäuser" de Wagner 1963 (aquarelle) et le costume d’Elisabeth porté par Régine Crespin.(aquarelle, gouache, encre)

Robe de Carmen exposée, et costume de danseuse pour la même œuvre  d’après Lila de Nobili en 1959 robe noire recouverte de dentelle incrustée or, le corsage tout or.

Dessins de Fernand Leger pour "Bolivar" de Darius Milhaud 1950 et costume de danseuse pour la même œuvre (crayon, aquarelle, gouache).

Un dessin de Roger Chapelain-Midy pour le costume de Papageno dans "la flute enchantée"  de Mozart 1954 (crayon et gouache), le costume de la reine de la nuit même œuvre.


opera, dessin

 

De Georges Wakhévitch, costume de kostcheï  (pour Serge Lifar) pour "l’oiseau de feu"

Dessin de Lila de Nobili , costumes de cigarières pour" Carmen"de Bizet 1959 (gouache).

Jacques Dupont, costume du rôle titre et du mandarin pour "Turandot " de Puccini en 1968,(aquarelle)

 

opera costume de l'affiche

Dessins d’Yves Saint-Laurent pour le ballet "Notre-Dame de Paris" de Roland Petit  en 1965, costumes de la cour des miracles. (Aquarelle et gouache)

 Le costume de Phébus est exposé pour Notre-Dame de Paris d’Yves Saint-Laurent (1985) une grande écharpe bleue turquoise sur un juste au corps blanc avec une croix noire en cuir , une épaule dans les mêmes tons que l’écharpe, les manches sont noires.

opera saint laurent écharpe


Un art du costume international pour l’opéra Garnier à l’heure de la mondialisation 1973-2000

Libermann prend la direction de l’opéra en 1973. Marque d’une rupture pour l’institution : le théâtre abandonne sa mission  de conservatoire du chant  et du répertoire français et se met au niveau des grandes scènes internationales, adoptant le même répertoire que ces dernières qui privilégient les grands chefs-d’œuvre  de la musique lyrique  allemande, italienne, russe et française, en renonçant de chanter en français dans les ouvrages des autres langues, mais aussi de faire venir des artistes internationaux. Libermann fait appel à de nouveaux talents, mais il continue de faire confiance à des scénographes et costumiers qui travaillent déjà pour l’opéra : Pier Luigi Samaritani (la Bohème, 1973), Jacques Dupont (Ariane et Barbe-Bleue,1975), Bernard Daydé ( Orphée et Eurydice,1973) qu’il nomme aux fonctions de directeur général des services artistiques et techniques. Mais c’est à cette époque que le metteur en scène s’affirme comme le garant de l’unité plastique de la scène.  

Les équipes internationales : quelques artistes préfèrent rester libre et travailler avec certaines personnalités   , les metteurs en scène s’affirme comme le garant de l’unité plastique de la scène et constitue souvent une équipe associant costumiers et scénographes. Certains de ces regroupements d’artistes on marqué l’histoire de l’opéra de Paris

Giorgio Strehler et Ezio Frigerio, pour les Noces de Figaro en 1973, Jorge Lavelli et Max Bignens  pour Faust en 1975 et Pelléas et Mélisande 1977, Patrice Chéreau ,  Richard Peduzzi et Jacques Schmidt pour le Contes d’Hoffmann en 1974 et Lulu 1979, Liliana Cavani et Ezio Frigerio assisté pour les costumes de Franca Squarciapino pour Médée 1981 ou de Mauro Pagano pour Iphigénie et Tauride en 1984, Robert Carsen et Michael Levine pour les Capulets et Montaigu en 1990 et les Contes d’Hoffmann en 2000, Willy Decker et Wolfgang Gussmann pour Eugène Oneguine  en 1995 et Lulu en 1998.

Les  équipes d’artistes travaillent aussi ensemble et font parti de la culture du ballet, Noureev s’est entouré d’Ezio Frigério, ses costumiers de prédilection : Franca Squarciapino et Mauro Pagana pour beaucoup de ballets, ils vont travailler sur les scènes du monde.

Derniers magiciens et nouveaux créateurs :

Costumes présentés :

Pour les "anges ternis" tutu rouge en taffetas,  avec un nœud à l’arrière le dessous du tutu est noir un   gros nœud noir sur la poitrine. Christian Lacroix

 

opera costume lacroix

Le costume de Lady Capulet de "Roméo et Juliette" de Noureev par Mauro Pagano 1984

Franca Squarciapino, dessins pour les costumes du rajah, du brahmane pour "la Bayadère" ballet de Noureev (d’après Marius Petipa) 1992 au crayon

Dessin d’Enzo Frigario pour le costume de la comtesse pour "les noces de Figaro", 1973, (crayon et gouache), également le costume de Chérubino pour la même œuvre.

Dessin de Jürgen Rose pour les costumes des   filles fleurs  pour "Parsifal" de Wagner 1973 (aquarelle et gouache)

Dessin de Jean-pierre Ponnelle, costume pour "Cosi Fan  Tutte" de Mozart 1974, encre et aquarelle

 De Pier Luigi Samaritani pour le costume de Mimi et Rodolfo dans "la Bohème" 1973.crayon, gouache et aquarelle.

Christian Lacroix pour "les anges ternis" ballet de Karole  Armitage 1987, costume pour une danseuse (crayon et gouache)

Michael Lénine, costume d’Olympia pour "les Contes d’Hoffmann" d’Offenbach 2000, (crayon, gouache et aquarelle)

Kenzo, costume de la reine de la nuit pour la flute enchantée de Mozart en 1998 (crayon et aquarelle) et costume de la deuxième dame pour la même œuvre.(ci-dessous)

 

opera costume orange

Quelques extraits du livret de l’exposition

Exposition à ne pas manquer, de magnifiques costumes, accessoires, et dessins sont exposés au Palais Garnier, ce qui permet  de découvrir (ou redécouvrir) ce lieu magique ainsi que sa bibliothèque . Cette exposition rend aussi hommage aux différents corps de métiers de l’opéra pour le travail qu’ils accomplissent.

Jusqu’au 14 octobre 2012.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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22 août 2012 3 22 /08 /août /2012 12:58

 

Misia Godebska nait à saint Petersburg en 1872, pianiste, égérie de nombreux peintres, musiciens, poètes, elle est élevée dans un environnement artistique.  

Fille d’un sculpteur polonais, Cyprian Godebski , sa mère Sophie Servais est belge et fille du violoncelliste Adrien-François Servais.

Misia jusqu’à l’âge de 10 ans est en Belgique, élevée par sa grand-mère, l’ami de la famille est Franz Liszt.

1874, naissance de Cipa demi-frère de Misia. La famille Godebski achète une maison de campagne," La Grangette" à Valvins proche de Fontainebleau.

1882, Misia est confiée au couvent des sœurs du Sacré chœur de Jésus, dans l’hôtel Biron à Paris (actuel musée Rodin). Elle prend des leçons de piano avec Gabriel Fauré.

1889, création de la Revue Blanche par les frères Natanson, le premier numéro est daté de décembre 1889

1892, c’est le premier concert public de Misia, sa prestation est indiquée dans la Revue Blanche

1893, Misia épouse Thadée Natanson (homme d’affaires, avocat et journaliste, critique d’art et collectionneur. Fils d’un riche banquier polonais. Il est le co-fondateur et animateur principal de la Revue Blanche).

Le couple s’installe, rue saint Florentin à Paris.

Lorsque Thadée épouse Misia elle est une excellente pianiste et aime la vie mondaine, c’est une femme très cultivée, tous les deux ont une grande sensibilité artistique, ils collectionnent  tableaux et objets d’art pour embellir leur propriété de Villeneuve sur Yonne « le relais » lieu ou ils reçoivent de nombreux artistes tel que : Toulouse Lautrec, Vuillard, Bonnard, Félix Vallotton, et les écrivains Anatole France, Marcel Proust, Octave Mirebeau, Jules Renard, le poète Fernand Greigh.

Masia commence à être connue, elle est très belle, elle fréquente, Mallarmé et Marcel Proust, Erik Satie, Colette, Gabrielle Chanel, puis Picasso, Lifar, Cocteau. Elle est nommée la reine de Paris par les journalistes. Elle séduit les grands peintres de l’époque, Lautrec, Redon, Bonnard, Vuillard et surtout Auguste Renoir qui va faire son portrait plusieurs fois

La famille Natanson soutien des Dreyfusards, Thadée ouvre les pages de la Revue Blanche aux défenseurs du capitaine en exil.

1894, Pierre Bonnard fait une affiche publicitaire pour la Revue Blanche, avec Misia pour égérie. En mai de la même année, Misia assiste à un concert chez Pierre Louÿs et découvre Pélléas et Mélisande interprété au piano par l’auteur  Claude Debussy.

1895, création d’une affiche publicitaire par Toulouse-Lautrec avec Misia en patineuse, Thadée commande 5 panneaux décoratifs  dit l’album à Vuillard

1896, Publication de Raphaël, pièce de Romain Coolus dans la revue blanche

1897, Thadée Natanson, publie dans la Revue Blanche un article consacré à Mallarmé. Misia et Thadée achètent une maison de campagne à Villeneuve sur Yonne, " Le relais ".

Thadée fait un voyage d’affaires dans les Carphates, et voyage avec Misia en Italie, à   Venise.

1898, Le couple passe l’été à Houlgate. En septembre c’est le décès de Mallarmé. C’est la fondation de la ligue des droits de l’homme par Ludovic Travieux, défenseur du capitaine Dreyfus, Thadée s’y engage. Publication d’intimités, 10 xylographies de Félix Vallotton, par les éditions de la Revue Blanche.

1899, naissance de la fille de Cipa et Ida Godebski, Marie-Anne, elle est la nièce de Misia.

1900, Misia rencontre grâce à Octave Mirbeau,Alfred Edwards, (né en Turquie), richissime homme d’affaires, et créateur du journal le Matin.

1901, Naissance du fils de Cipa et Ida, Jean.

1902 c’est la création de Pelléas et Mélisande de Debussy

1903, parution du dernier numéro de la Revue Blanche.

Création d‘une pièce de théâtre, en trois actes, de Romain Coolus, elle est inspirée de la séparation du couple sur fond de faillite.

Ravel compose sa mélodie de Shéhérazade sur des poèmes de Tristan Klingsor

1904, Misia et Thadée divorcent

1905, Misia épouse après son divorce, Alfred Edwards, le couple réside rue de Rivoli  et loue un pied-à-terre place Vendôme à l’hôtel du Rhin. Alfred fait construire un Yacht (Aimée), ils vont effectuer de nombreuses croisières avec leurs amis peintres, musiciens, écrivains.

Maurice Ravel ami, fait parti de la croisière,  il dédie à Misia « le cygne » et plus tard la valse. Misia présente Ravel à Diaghilev, il lui commande le ballet Daphnis et Chloé.

1906, Edwards rencontre l’actrice Geneviève Lantelme (Mathilde Fossey)

1907, Misia se sépare d’Edwards. Elle voyage en Normandie et en Italie.

1908, l’artiste peintre Jean Louis Forain présente José Maria Sert à Misia, ils voyagent à Rome. En mai, première de Boris Godounov à l’opéra de Paris, c’est à cette représentation que Sert présente De Diaghilev à Misia. La même année la pièce d’Octave Mirbeau « le foyer » est jouée à la Comédie Française

1909, Décès du père de Misia. C’est la première saison des ballets russes au Châtelet.

Alfred Edwards et Misia divorcent

1910, Edwards se marie  avec Mathilde Fossey. Misia présente Cocteau à De Diaghilev

1911, Création du ballet le spectre à la rose de Michel Fokine à Monte Carlo, c’est aussi  1ere tournée des ballets russes à Londres

1912, Crétion au Chatelet du « dieu bleu » de Michel Fokine. Scandale du ballet « l’après-midi d’un faune »

1913, Création de « jeux » poème dansé, musique de Debussy, au théâtre des Champs Elysées. Diaghilev rejoint Misia qui est à Venise

1914, Décès d ’Alfred Edwards.

 Diaghilev et Misia écoutent Satie venu jouer chez elle, trois morceaux en forme de poire. Composition préférée de Misia. C’est aussi le remariage de Thadée Natanson. En août l’Allemagne déclare la guerre à la France, Misia accompagnée de Cocteau, organise des convois de véhicules pour secourir les blessés sur le front.

1916, Misia voyage en Italie et en Espagne. Lorsqu’elle est à Paris elle réside à l’hôtel Meurice ou rue de Rivoli.

1917, Création de la revue « Nord-sud », de Pierre Reverdy, ç laquelle collaborent des poètes dadaïstes puis surréalistes ainsi que des artistes : Derain, Léger, Gris, Braque.

Misia rencontre Gabrielle Chanel chez la comédienne Cécile Sorel, elle devient sa meilleure amie. Misia et Sert l’introduisent dans le monde artistique parisien. Le couple voyage en Espagne et les ballets de Diaghilev se produisent à Madrid et Barcelone

Le ballet « Parade » fait scandale, ballet de Massine, poème de Cocteau,   musique de Satie, décor et costumes de Picasso.

1918, Décès de Debussy, Misia lui rend visite sur son lit de mort. La même année, elle assiste au mariage de Picasso, il épouse Olga, une danseuse des ballets russes.

1919, José maria Sert, peint un décor les « 4 saisons » pour Arthur Capel , l’amant de Gabrielle Chanel

1920, Misia réunie chez elle Diaghilev, Stravinski, Poulenc, pour qu’ils écoutent Ravel interpréter la Valse, ce qui apporta des critiques des musiciens, ils ne travailleront jamais en semble. La même année elle épouse, José Maria Sert peintre mondain, ils feront leur voyage de noce à Venise en compagnie de Coco Chanel. C’est son troisième mariage.

1923, Serge Lifar est présenté à Misia et à la princesse de Polignac, lors d’une répétition du ballet « Noces ». La première audition de ce ballet s’est déroulée dans l’hôtel particulier du prince de Polignac, avenue Henri Martin à Paris.

Mort de Radiguet ami de Cocteau, protégé par Misia.

1924, c’est la première saison des ballets russes à Monte Carlo avec la création du ballet « les biches », musique de Poulenc, costume de Marie Laurencin, ballet dédié à Misia qui s’implique dans la création des costumes. Misia part aux Etats-Unis, à New York,  pour le vernissage d’une exposition consacrée à José Maria Sert. Création du « train bleu », livret de Cocteau, costumes de Chanel, musique de Darius Milhaud au théâtre des Champs Elysées.

1925, Sert rencontre la sculptrice Roussadana Mdivani, dite Roussy, elle devient sa maitresse.

1926, Misia et Sert vont à New York

1927, Misia divorce pour la troisième fois.

1929, Misia va au chevet de Diaghilev, malade, il est au grand hôtel du Lido à Venise, il meurt le 19 août. Le mariage de Misa est annulé par le Vatican pour cause de stérilité.

1930, Mariage religieux de Sert avec Roussy.

1930-31, Misia part à Hollywood avec Gabrielle Chanel, celle-ci doit concevoir des costumes pour les stars de 4 films.

1933, Misia donne un concert avec la pianiste Marcelle Meyer, dans la salle des fêtes de l’hôtel Continental à Paris et au théâtre des Ambassadeurs.

1937, Décès de Cipa, le demi-frère de Misia.

1938, Décès à l’âge de 32 ans de Roussy, Misia est malade, elle souffre de graves problèmes. Ophtalmiques.

1939, Misia écrit un texte dans le catalogue de l’exposition consacré à Diaghilev et aux 20 ans des ballets russes,   exposition organisée aux Arts décoratifs. A l’automne la seconde guerre mondiale est déclarée. José Maria Sert, est nommé ambassadeur de l’Espagne de Franco auprès du Vatican, il collabore avec les allemands et poursuit sa vie fastueuse. Le journaliste et critique Paul Ristelhueber, fils de diplomate, ami de Serge Lifar et secrétaire de Sert, tient son journal pendant la guerre. Misia lui rend visite chaque jour.

1940, première représentation au théâtre de la pièce de Cocteau, « les monstres sacrés » œuvre inspirée du trio Sert, Misia et Roussy.

1945, décès de José Maria Sert à Barcelone. Le critique et journaliste Paul Ristelhueber, ami de Lifar et secrétaire de Sert, devient le confident de Misia, elle lui raconte ses souvenirs (ils seront publiés à titre posthume),

1947, Dernier voyage de Misia à Venise, le photographe Horst, prend quelques clichés.

1949, Décès de sa nièce Mimi, dans un accident de voiture. Misia est emprisonnée pour 24 heures pour usage de drogue.

1950, Misia décède le 15 octobre à son domicile de la rue de Rivoli à Paris, Gabrielle Chanel fait sa toilette mortuaire. La cérémonie religieuse à lieue à l’église polonaise de Paris, elle est enterrée à Samoreau proche de Mallarmé.

Ses trois mariages marqueront des étapes dans sa carrière musicale. Elle est la personnalité importante et influente à Paris dans les années 1910.

 

L’exposition est présentée de manière à découvrir la vie de l’artiste, au fil de ses rencontres artistiques : peintres, musiciens, danseurs, écrivains, ses mariages, amis. Les œuvres, objets, photos en sont les premiers témoignages. Admirée de tous elle est devenue la reine de Paris

Le 1er De la musique avant toute chose

Objets et tableaux évoquent Misia la musicienne


Une partition de la valse de Maurice Ravel, poème chorégraphique pour orchestre, transcription pour deux pianos à quatre mains par l’auteur en 1920  l’artiste avait composé cette œuvre pour Misia. Dédicace à Misia Sert  

Quelques photos dont une d’Eric Satie par Man Ray  en 1922, épreuve gélatino-argentique

Man Ray, La poire d’Eric Satie, vernis mou en couleurs, 1969, composés en 1903, 3 morceaux en forme de poires sont joués par Satie chez Misia en présence de Serge de  Diaghilev et d’autres invités en 1914. Cette composition en sept mouvements pour piano à quatre mains  

misia poire de man ray 

Quelques tableaux de Vuillard :

"Cipa écoutant Misia au piano " 1898-98 (Cyprien ou Cipa était le demi- frère de Misia)

"La soirée musicale", vers 1896-99, huile sur carton contrecollé sur panneau marqueté .


Misia au temps de la revue blanche de 1893 à 1903

Devenue Madame Natanson en 1893, Thadée Natanson  fondateur du journal  culturel et artistique « la revue blanche » à Bruxelles (1889-1903), cette revue attire les artiste les plus novateurs, les meilleurs plumes, et les meilleurs talents tel que Proust, Mallarmé, Mirbeau, Apollinaires, Gide, Claudel, Debussy, Signac et bien d’autres, tous les domaines sont traités, politique, social, artistique. Dès 1892, un supplément humoristique est publié et rédigé par Tristan Bernard avec la collaboration de Pierre Veber, avec  la signature de Jules Renard, des vers de Coolus, des dessins de Félix Vallotton, Toulouse Lautrec et Pierre Bonnard y participeront. A partir de 1897, la revus blanche se démultiplie avec la création d’une maison  d’édition, elle remporte un certain succès, notamment avec la publication en 1900 de Quo Vadis. La revue blanche apporte également un  soutien aux artistes Nabis.


De nombreuses photos, tableaux et objets exposés illustrent cette période 1893-1903

Un tableau de Vuillard "Toulouse Lautrec faisant la cuisine chez les Natanson  au " Relais" une maison que le couple possédait à Villeneuve sur Yonne. 1897-98

misia lautrec faisant la cuisine chez natanson-copie-1

De Toulouse Lautrec "Un portrait de Romain Coolus  critique littéraire à la revue blanche, et admirateur de Mallarmé œuvre datée de 1898"


"Madame Natanson au théâtre" par Toulouse Lautrec 1895, il s’agit d’une étude pour la couverture d’un magazine " L’estampe originale" .

Une photo montre Misia et Lautrec dans l’atelier de Maxime Dethomas (dessinateur, peintre et décorateur), vers 1896


Une affiche pour la Revue blanche en 1895 de Toulouse Lautrec

misia- affiche revue blanche lautrec

Présentation de quelques numéros de la Revue Blanche.

Un livre " la divagation " dédicacé par Mallarmé à Thadée Natanson et a Misia. Il s’agit d’un recueil de textes paru la même année qu’une étude de Thadée Natanson sur Mallarmé publiée dans la revue blanche.


Deux assiettes peintes par Vuillard 1895.

L’une : femme à la blouse avec des manches bouffantes, large jupe à carreaux et chapeau à plume en porcelaine.

L’autre : femme assise à la blouse à petits pois et jupe à bordure, également en porcelaine

Un éventail japonais ayant appartenu à Misia, avec autographe sur papier et baguette de bois daté de 1842-98

Un album de Bonnard, les dessins montrent les bureaux de la revus blanche.

"Misia au piano rue Florentin", 1899, huile sur carton

Une partition de Ravel " Le Cygne"  pour chant et piano 1906,

"Le Cygne" manuscrit autographe, encre noire et bleue avec correction au crayon ,1906.

Ravel au piano dans son appartement parisien autre photo de Vuillard en 1914 épreuve gélatino-argentique

"La symphonie" pour l’album germinal de Félix Vallotton, xilographie (Misia est représentée au piano entrain de jouer devant un groupe d’admirateurs parmi lesquels Vuillard, ainsi qu’Alfred Corot portant un monocle.


"Misia au piano" en 1902 par Pierre Bonnard, huile sur toile

misia au piano 1902 Bonnard

 

"Misia de profil" par Vuillard à la mine de plomb, vers 1897-99


"La nuque de Misia", Edouard Vuillard vers 1897-1899, huile sur carton contrecollé sur panneau parqueté.

misia la nuqye de misia

 

Un dessin de Bonnard "Misia profil gauche" en 1900

"Vallotton chez les Natanson", œuvre de Vuillard en 1897, on peut observer Misia regardant un tableau de Vallotton en cours d’exécution, il se peu que ce soit le portrait de son mari Natanson.

 

De Félix Vallotton "Misia à sa coiffeuse "1898, détrempe sur carton

misia à sa coiffeuse vallotton

"Misia à son bureau"en 1897, gouache et pastel sur carton

" Misia Natanson " 1898, gouache sur carton Vallotton

"Misia et Thadée Natanson " en 1902 par Pierre Bonnard, huile sur toile.

"Le petit déjeuner de Misia et Natanson"  vers 1899 par Bonnard, huile sur panneau.


Une photo  de Vuillard montre  Suzanne Avril, Misia, Edouard Vuillard  rue Saint Florentin en 1899 épreuve gélatino-argentique.  (A son retour de Londres, Misia a partagé  une pension de famille, rue Clément Marot avec l’actrice Suzanne Avril, c’es grâce a elle, que Misia lors d’une soirée a retrouvé un ami d’enfance, il s’agit de Thadée Natanson)

"La femme en bleue à la coupe de fruits "(Misia) en 1897 de Vuillard, huile sur toile.


"Misia assise dans une bergère, dit Nonchaloir" en 1901 Vuillard, huile sur toile.


"Le peignoir rouge" en 1898, huile sur toile de Vuillard (Misia est de dos, elle fait face à son demi-frère Cipa Dodebski, assis prés de la cheminée).

misia peignoir rouge vuillard

"Misia assise sur une duchesse, rue Saint Florentin" en 1899, photo

misia photo rue saint florentin

Misia et Thadée

Une toile de Vuillard " le salon aux trois lampes rue Saint Florentin " en 1899, peinture à la colle sur papier marouflé sur toile (le salon de l’appartement des Natanson, de la rue Saint Florentin, accueille régulièrement les artistes et  proches collaborateurs de la revue blanche. On peu apercevoir, entre Thadée et Misia, assis sur un rocking-chair au centre, l’écrivain et critique Romain Coolus.


misia salon trois lames


"En barque" de Vuillard 1897, c’est le portrait de Cipa demi-frère de Misia, à l’occasion d’un séjour au « Relais », à Villeneuve sur Yonne, pendant l’automne 1897.


"L’automne à Valvins" par Vuillard, à l’arrière plan, la maison de Mallarmé. 1896 huile sur carton.


"La maison de Misia ou la véranda" 1904, huile sur toile par Bonnard (l’été qui suit son divorce avec Thadée ; Misia loue le manoir du Bosc proche de Trouville, Bonnard réalise ce tableau et lui dédicace.


Présentation de  photos  d’Edouard Vuillard, l’artiste a séjourné plusieurs mois durant l’été et automne 1897, au Relais à Villeneuve et cela pendant plusieurs années.

Le déjeuner au relais à Villeneuve sur Yonne avec Natanson,

misia photo vuillard dejeuner au relais avec natanson

 

Misia dans un bois   en 1897-98,

Misia à Villeneuve  1897-98.

Après l’enterrement de Mallarmé, Misia,Natanson, Renoir, Ida Godebska, après l’enterrement le couple a réuni famille et amis au Relais . Photo datée du 11 septembre 1898

 Misia assise sur un fauteuil dans le salon au Relais,

 Misia et Félix Vallotton dans les vignes à, Villeneuve.

Misia à la croix des gardes à Cannes en 1906

Misia dans un jardin à Villeneuve, photo d’Alfred Athis ou Louis Alphonse Natanson,

 

 Madame Verdurinska

Après sa séparation avec Edwards, sa vie est métamorphosée, elle rencontre en 1908, José Maria Sert, de ce fait elle est introduite dans le milieu artistique d’avant-garde. Elle rencontre Diaghilev, elle devient la marraine des ballets russes ; elle est bouleversée par la version de Boris Godounov, elle apporte un soutien financier à son entreprise. Dans son salon du quai Voltaire, elle reçoit tout le gotha artistique, elle fait décorer son salon par Bonnard, elle est la nouvelle madame Verdurin (extraite de l’œuvre de Proust), son amie Coco Chanel la nomme Verdurinska

  

Une photo du Faune tenant le voile de la grande nymphe photo du Baron Adolphe Meyer datée de 1912

Une série représentant les nymphes de profil, les mains jointes extraits de l’album de photos de l’Après-midi d’un faune. Du Baron Adolphe Meyer

Le catalogue des ballets russes pour l’exposition des Arts décoratifs en 1939.

Un programme des ballets russes il s’agit de "L’après-midi d’un faune".

Pastiches et mélanges, édition de la "Nouvelle Revue Française" en 1919. Dédicacée par Marcel Proust

Le programme du "Dieu bleu " dansé au Chatelet en 1912

Un dessin, "projet de chapeau pour Misia pour un gala des ballets russes" ; accompagné  d’une lettre de Léon Bakst, vers 1910, aquarelle, crayon et gouache. Bakst faisait parti du cercle des amis de Misia et des musiciens que fréquentait Marcel Proust.

"Poème éventail " offert à Misia par Jean Cocteau en 1912, papier, encre poudre d’or et d’argent

"Double portrait de Misia"  en 1906 il s’agit d’un dessin de Bonnard à l’encre sur papier.

"Misia Edwards"en 1908 par Pierre Bonnard


"Le portrait de Jean Cocteau dans le jardin d’Offranville" en 1912 par Jean Emile Blanche

misia cocteau dans les jardins

"La promenade" par Bonnard 1900

misia la promenade bonnard

Une affiche de Nikinski pour le ballet le "Spectre à la Rose" pour la soirée du 19 avril à Monté Carlo.

misia pgm du 19 avril monte carlo le faune

Une petite sculpture du danseur Nijinski par Rodin en plâtre 1912, le sculpteur impressionné par la performance du danseur dans l’après-midi d’un faune, le fit venir à son atelier pour dessiner ses gestes, mouvements et saisir le fameux bond du faune.


"Misia allongée sur un divan", tableau daté de 1907-14 par Pierre Bonnard

Quelques dessins à l’encre de Chine par Cocteau, " l’œil de Misia" et "Misia de profil " 1917

"Le portrait d’André Gide "par Emile Blanche en 1912. Gide collabore à partir de 1900 avec la Revue Blanche

Un portrait de la comtesse Blanche de Polignac par Vuillard 1928-32. Elle était la fille de Jane Lanvin et du comte Di Pietro, elle possédait une belle voix, son hôtel particulier se situait en face de l’atelier de sert, il était réputé. Elle fut un mécène influent, proche des musiciens Satie, Poulenc, Fauré. 

Une photo de Nijinski dans le Dieu bleu, photo de Walery en 1912, épreuve argentique.

Une maquette d’affiche pour la légende de Joseph en 1914 aux crayons de couleurs par Bonnard

Une photo de Massine dans le rôle de Joseph datée de 1914 par Frédéric Boissonnas.

Une photo de Diaghilev à New  York en 1916 par le Comte Jean de Strelecki, il a fait de nombreuses photos de ballets, ancien chef des studios Reutlinger

La lecture des Noces ou de Parade (ballets), avec Stravinski, Diaghilev, Cocteau et Satie en 1922 par Michel Larionov à la mine de plomb,

"Le portrait de Stravinski" par Emile Blanche  en 1915


Sous vitrine quelques lettres sont exposées :

Une lettre de Misia à Poulenc en 1923 après la présentation de l’opéra la Khovanchina

Une carte de visite de Misia, des cartes postales envoyées à Auric en 1932 et à Poulenc en 1927

Un programme du ballet les biches présenté à Monte Carlo en 1932


Un projet de costumes par José Maria Sert pour Tamara Karsavina (danseuse russe) et Stanislas Idzikowski (danseur polonais), dans le pas de deux du ballet "Astuces féminines", datées de 1920 graphite, détrempe, crayon, encre sur papier.

misia costume de sert pour ballets astuces feminines

Une partition de Francis Poulenc pour les Biches

 

Un projet de décor, par José Maria Sert pour les "Astuces féminines" de Domenico Cimarosa acte 1 daté de 1920 pour l’opéra de Paris, l’argument du ballet se déroule à Rome au XVIII eme siècle, Sert imagine des décors et costumes rutilants en accord avec la musique de Cimarosa.


Une maquette de rideau pour le ballet les biches par Marie Laurencin en 1923,  l’argument du ballet est inspiré des Sylphides et du parc aux biches de Watteau, met en scène un marivaudage entre des jeunes femmes du monde, une troupe de garçonne et trois jeunes gens athlétiques. Les costumes dessinés par Marie Laurencin reprennent la mode de la haute société des années folles avec voiles, couleurs pastel.

misia laurencin les biches

Une photo de Jean Cocteau en 1930 par Germain Krull

Une autre représentant les interprètes du train bleu à Londres en 1924

Une toile "les lilas " par Vuillard 1899-1900

Une partition et un programme du ballet parade et quelques photos du ballet.

Esquisses de José Maria Sert pour "Amérique en hiver pour les quatre saisons"

Et "Europe en automne pour les quatre saisons" 1917-1920.

Etudes pour la décoration du salon de la princesse de Polignac en 1903-31 sur le thème le cortège d’Apollon.


Présentation du ballet Parade avec quelques extraits d’une vidéo et exposition de quatre costumes pour ce ballet : le cheval,  les prestidigitateurs chinois, le manager américain et le manager français ces œuvres furent créées d’après les costumes originaux de Picasso, pour l’opéra de Paris en 1979 .


Quelques photos prises par Pierre Bonnard :

"Le Yacht d’Edwards" en 1912,  

Dans une vitrine

L’illustration " au foyer " du théâtre Réjane pendant l’entracte de la répétition générale du 22 décembre 1906

La mort tragique de mademoiselle Lantelme 1911

Une partition de Shahrazade de Ravel

Une carte postale de Ravel envoyée à Bonnard elle représente le yacht de Misia et son mari

Un sautoir ayant appartenu à Misia en perles de cultures

Jeux d’eaux ou le voyage de Bonnard 1806-10


Amours castagnettes et tango

Dans sa jeunesse Misia tourne la tête des célibataires, Vuillard, Bonnard, Vallotton, Coolus.

Sa rupture avec Edwards inspire une pièce de théâtre à Mirbeau « le foyer »

1911, sa rivale auprès d’Edwards, Geneviève Lantelme meurt accidentellement.

Misia meurt solitaire et presque aveugle en 1950

 


"Misia" en 1904, peinte par Renoir

misia par renoir

"Misia et sa nièce, Mimi Godesbska, les tasses noires" 1923 par Vuillard. Misia entretien une relation forte avec sa nièce, lorsque Vuillard peint le tableau en 1925, Mimi épouse un officier de carrière, secrétaire général du journal ‘intransigeant, il s’agit d’Aimery Blacque-Belair.

Sur le tableau, les deux femmes se trouvent dans un  cadre sophistiqué, soie argentée tendue sur les murs, mobilier chinois, tasses Art déco noir et or. On ressent une certaine tension entre les deux femmes dans ce décor théâtral.  


misia, les tasses noires vuillard

 

"Une étude de Misa" pour les tasses noires à la mine de plomb sur papier.

Une photo de Misia et Mimi au Relais photo de Vuillard.

L’exposition se poursuit, nous sommes dans un couloir pour la présentation d’une série

intitulée " Intimités ", ce sont des scènes de la vie conjugale, par Félix Vallotton  à la xylographie publiées dans la revue blanche.

Intimités : Le Mensonge, Le Triomphe, La Belle Epingle, La raison probante, 

L'Argent, Le Grand Moyen, Cinq Heures, Apprêts de visite, La santé de l'autre, L'irréparable.

Quelques livres de Jean Cocteau, "Thomas l’imposteur" daté de 1923 et "Les monstres sacrés" datés de 1940

Une lettre d’Apollinaire à Cocteau.


"Un  portrait de Mademoiselle Chanel" par Marie Laurencin 1923

misia chanel par Laurencin

"Portrait de Pierre Reverdy" peint par Modigliani en 1915

"L’essayage", esquisse pour un portrait non réalisé de Melle Chanel en 1921 de Vuillard

"Mademoiselle Chanel" par Vuillard en 1921 à la mine de plomb sur papier.

De nombreuses photos montrent Diaghilev à Venise, ses funérailles en  1929, Misia dans le Gard à la marine chez son neveu Jean en 1948, Misia à Venise sur la terrasse de l’hôtel de l’Europe en 1947.

Sous un globe, un arbre miniature sur un socle minéral, entouré de fils de soie rouge, avec des perles rouges en verre et perles de cultures moirées.

Un ex-voto en forme de cœur ayant appartenu à Misia

Des livres d’octave Mirbeau, avec Thadée Natanson, ‘le foyer, ‘les jockeys camoufflés’ trois poèmes de Reverdy agrémentés de cinq dessin s de Matisse, œuvre dédicacée à Misia.,

"Venises"de Pierre Morand,

Une revue littéraire "Nord-Sud" de Morand,

"l’allure de chanel" du même auteur,

Le livre, "art et industrie chez madame Misia  Sert’,

Misia sur la revue Vogue en 1936.

Quelques lettres de Cocteau dont l’une écrite à Misia, une à Gabrielle Chanel, une biographie de Misia, Eugénie Cocteau à Misia à l’occasion de son mariage avec Sert en 1920 le 3 août.

Des photos des arbres précieux de la collection de Misia par Thérèse Bonney

Chanel photographiée par Man Ray et Misia par Bedoin 1929-31, l’exposition se termine par une vidéo sur la reine de Paris.

          

Quelques extraits du catalogue de l'exposition

Très belle exposition retraçant la vie de cette artiste au parcours très riche, elle a rencontré les plus grands artistes, écrivains, musiciens, danseurs de son époque.

A ne pas manquer au Musée d’Orsay jusqu’au 9 septembre.

 

 

 

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13 juillet 2012 5 13 /07 /juillet /2012 15:13

Le XVII eme siècle, époque de Caravage.

La Renaissance est terminée, nous sommes dans la période entre maniérisme et baroque.

Lorsque nait Caravage en 1571, De Vinci, Raphaël, Pontormo, Michel Ange sont décédés.

Titien décède alors que Caravage n’a que 5 ans, Véronèse toujours en vie lorsque l’artiste débute chez  Simone Peterzano.

Tintoret dans son style est plus proche de Caravage, lorsqu’il meurt Caravage a 23 ans. C’est à cette époque qu’il développe un style plus torturé, puissant, ses lumières dramatiques, sa palette est plus sombre.

En littérature nous avons Shakespeare, De Cervantès, Gabrieli, Kepler, Gesualdi, Monteverdi, Galilée. C’est aussi la contre-réforme, Thérèse d’Avila, Saint Charles  de Borromées. C’est l’époque également des grandes découvertes,  l’Australie  en 1605, début de la colonisation en Inde. C'est l’assassinat d’Henri III, Henri IV, du duc de Guise, mais aussi le massacre de la Saint Barthélemy et le retour de l’inquisition. Toute cette période est européenne.

Puis il y a Rome, ville toujours en travaux, elle se modernise, mais il y a des voleurs, ils agressent, tuent. La vie y est éphémère, ainsi que la gloire des artistes, des princes, des condottières, le destin des religions évolue.

Les pays se font la guerre, France, Espagne, l’empire romain germanique. La peste fait son apparition, il y a la famine.

 

Michelangelo Merisi dit le Caravage, nait à Milan en 1571, son père y travaille, il est maçon architecte et intendant du Marquis Caravaggio.  Francesco Sforza (seigneur de Caravaggio) fut le témoin du mariage de ses parents, c’est une famille reconnue, ils ont 4 enfants trois garçons et une fille.

Mais en 1576, il y a la peste à Milan et la famille doit revenir dans la petite ville Lombarde de Caravaggio, province de Bergame. C’est dans ce lieu que Michelangelo passe son enfance, c’est le nom de la ville qu’il utilisera comme nom d’artiste.

Son père décède en 1577 et sa mère en 1584.

1584, il n’a que 13 ans et est apprenti chez  Simone Peterzano à Milan, il y reste quatre ans (Peterzano fut l’élève de Titien). Il apprend les techniques de la peinture à l’huile, de la peinture à fresque et du portrait, mais aussi les théories picturales de l’époque et le dessin.

1588, il décide de rentrer à Caravaggio jusqu’au moment d’obtenir son héritage.

1592 il part pour Rome, il y restera jusqu’en 1607, il veut y faire carrière comme un grand nombre d’artistes. Il entre dans l’Atelier alla consolatione de Lorenzo Carli. Il faut savoir qu’à cette époque Rome est une ville pontificale dynamique, c’est l’époque du concile de Trente (19 eme concile œcuménique reconnu par l’église catholique) et la réforme catholique. De nombreux chantiers sont en cours, c’est déjà l’esprit baroque, Clément VIII est élu en janvier de cette même année. Peu d’informations sur Caravage à cette époque il est violent et querelleur, il vit chez un ami de la famille et peint des icones, il copie des tableaux religieux.

L’artiste s’installe près de la piazza del Popolo, il rencontre le peintre Prospero Orsi, l’architecte Onorio Longhi et Mario Minniti (peintre sicilien, il arrive à Rome en 1593), ils seront amis longtemps. Il devient aussi ami avec les artistes de l’Académie de Saint Luc (l’institution officielle), il peint son premier tableau religieux " Madeleine repentante ", des scènes de genre, tel que" les tricheurs"," les musiciens", "la diseuse  de bonne aventure". C’est à cette époque qu’il créé son style, un fond sans décor, des personnages en action, une extrême précision dans les détails. Mais il à beaucoup de difficulté à vendre ses œuvres, l’artiste doit contacter des marchands pour les vendre. Il rencontre Constantino Spata (marchand d’art), il lui fait rencontrer le cardinal Francesco Del Monte qui va devenir son mécène et va lui acheter les tricheurs.

Le cardinal Francesco Del Monte l’installe dans le Palais Madame et le prend sous sa protection, l’artiste y peint ses premiers grands tableaux religieux et des scènes de genre, "le joueur de luth"," le concert".

C’est à partir de 1599, que Caravage à de nombreuses commandes, principalement pour le Clergé " la Vocation et le martyre de saint Matthieu " pour la chapelle Contarelli de l’église Saint Louis des Français (ce cycle de peinture orne la chapelle). " La conversion de saint Paul sur le chemin de Damas", et " le crucifiement de Saint Pierre " pour la chapelle Cerasi à l’église Sainte-Marie-du-peuple (certaines de ses œuvres vont être refusées, jugées trop vulgaires) par contre ces tableaux refusés seront acceptés par le duc de Mantoue (riche amateur d’art). D’autres commandes viennent de toute l’Italie.

Il faut savoir que l’artiste choque  en raison du réalisme jugé vulgaire et du choix de ses modèles qui peuvent être des cadavres ou bien des prostituées. Il prend les gens du peuple comme modèle, ainsi il humanise le divin. Ce sont des années difficiles pour l’artiste car il fréquente les gens des tavernes et les courtisanes, il est bagarreur et violent, souvent mêlé à des affaires louches, des affaires de mœurs mais aussi criminelles. Il fait des séjours en prison dans les hôpitaux. Sa manière de peindre est souvent critiquée, il peint directement sur la toile et rapidement, d’un seul trait, il dessine très peu. Son œuvre est abondante.

1599, c’est aussi l’année ou il peint sa tête de "Méduse" pour le cardinal Del Monte, c’est sa première œuvre de décapitation (on va la retrouver dans différentes œuvres).Il a également peint "Sainte Catherine d’Alexandrie ", " Judith décapitant Holopherne", " la conversion de Marie-Madeleine ".

En 1600, il à de nombreux ennuis, il est arrêté, emprisonné pour des infractions à l’ordre public, mêlé à des procès.

1603, il peint " la mise au tombeau ", (une de ses œuvres la  plus aboutie)

1606, il tue en duel lors d’une rixe,  Ranuccio Tomassoni, (le chef de la milice de son quartier). Il est condamné à mort et obligé de quitter Rome en 1607. De ce fait il voyage dans toute l’Italie.

Il va à Naples, (à l’époque en terre espagnole), il est accueilli par la famille Colonna (famille d’une branche des Comtes de Tusculum , ancienne ville du Latium province de Rome, et des Julio-claudiens , une des premières dynasties, ayant régné sur l’empire Romain). Il continu de peindre des tableaux dont un retable "les sept œuvres de miséricorde" pour une église de Naples, il peint " la flagellation du Christ " qui remportera un grand succès.

1607, il part pour Malte, il souhaite obtenir la protection du puissant Ordre des Chevaliers de Malte, présenté au grand Maitre, il peint son portrait ainsi que " la décollation de saint  Jean-Baptiste" (qui se trouve dans la cathédrale de La Valette)

1608, il est fait Chevalier de grâce de l’Ordre de Saint- Jean de Jérusalem, mais sera radié et jeté en prison après des bagarres et avoir séduit le fils du haut dignitaire de l’ordre. Il s’évadera grâce à des amis hauts placés.

Il arrive à Syracuse, en Sicile et va chez son ami Mario Minniti, il produit plusieurs commandes pour les grandes familles et le Clergé, grâce aux relations de son ami. Deux retables : "La résurrection de Lazare" et "l’enterrement de Sainte  Lucie ", puis "l’adoration des bergers ", "Nativité avec saint François et saint Laurent ". Ses œuvres sont moins provoquentes. Avec l’appui de ses amis, il  obtient la grâce du Pape et ainsi peu rentrer à Rome.

1609, c'est à Naples qu'il décide de revenir, mais fut blessé dans une bagarre, passé pour mort, il survit et peint " Salomé avec la tête de Saint Jean-Baptiste" , "le reniement de Saint-pierre ", "David et Goliath", "le martyre de Sainte Ursule " probablement l’une de ses   dernières toiles.

1610, le pape lui accorde sa grâce, il peu se rapprocher de Rome, il embarque sur une felouque qui fait la liaison avec Porto Arcole et rejoint le Monte Argentario, enclave espagnole à l’époque, emportant avec lui la Méduse. Lors d’une escale à Palo (Italie), il descend et se retrouve emprisonné quelques jours. A sa sorti, il essai de rejoindre Porto Arcole à pied. Il est retrouvé mort le 18 juillet 1610  

Le caravagisme est un courant pictural de la première moitié du XVII eme siècle, apparu suite au travail du Caravage, il est parfois assimilé à une forme de baroque romain face au classicisme des Carrache.

Le clair-obscur est caractérisé par la prédominance de scènes aux puissants contrastes de lumière et d’ombre.

La systématisation du clair-obscur chez Caravage a une signification. Le monde terrestre est plongé dans l'obscurité tandis que l'intrusion divine se signale par la lumière de l'action. Ce procédé permet d'augmenter la tension dramatique, de figer les attitudes à un moment précis, de mettre en volume les personnages et de donner l'illusion du relief. Sa technique est utilisée en photographie.

L’art de Caravage devient une école européenne, lorsque les jeunes artistes arrivent de toute l’Europe pour se former à Rome. Ce qui permet de perpétuer le style du maitre et le font évoluer.

C’est son élève Manfredi qui transmet avec le plus de sensibilité  l’œuvre du maître en ce qui concerne les scènes de genre.

Les premiers suiveurs romains :

Gentileschi, Baglione, Saraceni

Gagnacci, Guerchin

Les peintres étrangers :

Les français Vouet et Valentin

Les espagnols :

De Ribera, Zurbaran et Velasquez

Les flamands :

Seghers et Honthorts de l’école d’Utrecht perpétue aux Pays-Bas. Le clair-obscur sera transmis par Rembrandt.

Des artistes au confluent des cultures nordiques tel que  Georges de la Tour

L’exposition :

Présente 9 œuvres du maître, et 64 de ses suiveurs, certains l’ont connu, tel qu’Orazio Gentileschi, le père d’Artémisia.


De Milan en 1571 à  Arcole en 1610.

" L’extase de saint François "» (1er tableau religieux de l’artiste). Ci-dessous.

caravage - l'extase de st françois


"Le sacrifice d’Isaac " 


" Jeune garçon mordu par un lézard" (œuvre typique, il s’agit d’un petit tableau de jeunesse, il associe nature morte et figure)

caravage le jeune garçon mordu par lezard

" Le reniement de saint Pierre " (œuvre privilégiée des caravagesques).


" L’amour endormi " (il fut réalisé à Malte, pour le commanditaire Francesco della Antina).

caravage- amour endormi

« La flagellation du Christ » (peint pendant son séjour napolitain, le décor est épuré, 3 figures sortent de la pénombre).


"Ecce Homo " pour Massimo Massimi, cette composition présente les personnages à mi-corps, cela est empreinté aux peintres de la Renaissance.


caravage ecce homo


" La Madeleine en extase "par le peintre Finson d’après Caravage.


" Saint François en méditation ", peint après sa fuite de Rome, cette scène illustre le passage de la fin de vie de saint François après avoir reçu les révélations du seigneur.

 

" Salomé recevant la tête de Saint Jean Baptiste ".


La diffusion du caravagisme.

L’artiste n’a pas d’élève, mais un cercle. De nombreux peintres vont chercher à imiter son originalité, son style. Certains de ces artistes sont plus âgés, d’autres l’ont côtoyé tel qu’Orazio Gentileschi. Quelques uns de ces artistes italiens.


" L’extase de Saint François " peint par Baglione vers 1601


Carlo Saraceni, (1579-1620) artiste vénitien, il a vécut et œuvré principalement à Rome, il a formé son style sous l’influence de  Caravage.

"La Sainte famille dans l’atelier de Saint Joseph"  1615  

" Le martyre de sainte Cécile" daté de 1610

 Un pensionnaire de Saraceni " Le reniement de Saint Pierre "  de 1615-1625


caravage - le reniement de st pierre de Saraceni


Orazio Gentileschi, (1563-1647), né à Pise, disciple direct du Caravage dont il est influencé pour ses compositions religieuses, il est le plus vieux des peintres caravagesque. Il est le père d’Artémisia.

" Danaë"

caravage- Orazio gentileschi Danae

" Judith et Holopherne "


Artemisia Gentileschi, (1593-1652), peintre italienne de l’école de Caravage, artiste qui reprend la rigueur du dessin de son père et y ajoute une accentuation dramatique, hérité de l’œuvre de Caravage, chargée d’effets théâtraux. Elle a contribuée à la diffusion du   caravagisme à Naples.

"Danaë"


Guy François (1578-1650) Le Puy en Velay, artiste français, il est à Rome en 1608, il fait parti de l’Académie de Saint-Luc. Il est influencé par Caravage.

"Sainte Madeleine repentante "œuvre datée de 1620


Giovanni Serodine (1594-1631) né en Suisse, va à Rome, il est influencé par la dernière période romaine de Caravage.

" Sainte Marguerite ressuscite un jeune homme "

" Judith et Holopherne "


David et Goliath" par Francesco Borgani 


Orazio Riminaldi (1586-1601) il nait à Pise, élève d’Orazio Gentileschi

" Dédale et Icare " 1625

 

La peinture à Rome de 1610 à 1630

 

Les français à Rome autour de Bartolomeo Manfredi, après le décès de Caravage en 1610, un courant Caravagesque nait à Rome, des italiens, allemands, français, nordiques, vont s’inspirer du  Caravage et de Manfredi………


 Bartolomeo Manfredi, (1582-1622) nait proche de Crémone. Elève de Caravage, inspiration de l’artiste pour son clair-obscur

" Bacchus et un buveur "vers 1621-22

"Jésus chassant les marchands du temple " vers 1616-17

caravage-manfredi jesus chassant

"Le triomphe de David" vers 1616-18


 Valentin de Boulogne, (1591-1632) , peintre français, il fait parti du courant caravagesque.

" Réunion de musique " vers 1626

"David avec la tête de Goliath et deux soldats " vers 1616-18

" Judith" vers 1625-28


caravage- de boulogne Judith

 

Simon Vouet, artiste français (1590-1649), il nait à Paris, il voyage, il est ambassadeur à Constantinople (1611-1612), il voyage à Venise, Rome, Gênes. Lors de son séjour à Rome il est inspiré par Caravage.

" Saint Jérôme et l’ange" 1622, (saint Jérôme est le 1er docteur de l’église a avoir traduit la bible).

caravage- saint jerome et l'ange simon vouet

" La diseuse de bomme aventure" 1620

" Portrait d’Aubin Vouet "


Nicolas Tournier, artiste français, né à Montbéliard (1590-1639). Il appartient au mouvement des caravagesque français avec Nicolas Régnier et Valentin de Boulogne).

"Le reniement de Saint Pierre " vers 1625

 

Aubin Vouet (1595-1641), il est le  frère de Simon, il rejoindra son frère à Rome et sera émerveillé par Caravage.

" David tenant la tête de Goliath "


Nicolas Régnier, artiste français né à Maubeuge ( 1591-1667), il a construit une grande partie de son œuvre en Italie, il fut influencé par Caravage).

" Soldats jouant aux dés sur la tunique du Christ " vers 1618


caravage- Nicola regner soldats


"Saint Matthieu et l’ange " vers 1625

" Saint Sébastien soigné par sainte Irène " vers 1624-26

 

caravage-regnier sébastien soigné par irene

" Maitre à la chandelle"

" David et la tête de Goliath" vers 1620-1630

 

Claude Vignon, peintre français né à Touts (1593-1670), influencé par divers styles variés et par divers artistes français et italiens, Vouet, le Guerchin, Caravage.

" Le martyre de Saint Matthieu " 1617

 

La tentation caravagesque :

Le caravagisme se heurte au classique bolonais incarné par les Carrache, ainsi que les écoles lombardes et vénitiennes…………….


Guerchino ou le Guerchin (1571-1666), peintre et dessinateur baroque de l’école de Ferrare. C’est à Venise qu’il étudie le Caravage.

" Saint François en méditation " vers 1618-20


Leonello Spada (1576-1622), peintre et graveur italien, il fait parti de l’école de Bologne, disciple de Caravage.

" La lamentation du Christ mort ", Vers 1610-11


Giovanni Lanfranco (1582-1647), peintre italien baroque de l’école de Parme, il est apprenti de Carrache, en 1631, il est le principal de l’Académie de saint Luc. 

" David et la tête de Goliath "


Guido Reni,

" David vainqueur de Goliath " vers 1605

 

caravage-guido reni david

  Francesco Barbieri Guernico

" Salomé recevant le tête de saint Jean Baptiste "


Guido Cagnacci, (1601-1663), il fait parti de l’époque tardive du baroque, appartenant à l’école de Bologne.

" David avec la tète de Goliath " (cet artiste a le gout du clair-obscur)vers 1655


Sigismondo Coccapani (1583-1643), il fut élève du peintre Cigoli, à Rome il fut son aide.

" L’exode de saint François "


Gioacchino Assereto, (1600-1649), peintre baroque de l’école génoise

" Tobie rendant la vue à son père"


Francesco Cairo, (1607-1665) peintre italien de la période pré-baroque. En 1637-38, il part à Rome, il étudie la peinture classique des artistes de l’école émilienne (Reni entre autre), les imitateurs tardifs flamands du Caravage.

" Saint Sébastien soigné par Irène" (il fut un martyre chrétien au III eme siècle) vers 1635


Bernardo Strozzi, (1581-1634), peintre baroque de l’école génoise.

" Les pèlerins d’Emmaüs "vers 1633


Niccolo Tornioli, (1598-1651), peintre baroque italien, né à Sienne.

" La vocation de Saint Matthieu " vers 1636


De Naples à Séville : il y a les suiveurs, ce qui va faire l’objet d’une école…………..

Le caravagisme est né, il ne peut rester en Italie, il est aussi européen. De nombreux artistes ont fait des stages à Rome, ils véhiculèrent le caravagisme. La peinture du maitre, révolutionne la peinture religieuse, en même temps que sa  technique.


Luca Giordani, (1634-1705), napolitain, de renommée  internationale, est allé en Espagne.

" Le bon samaritain "


caravage- le bon samaritain giordani


De Ribera, (1591-1652), peintre espagnol peintre de  l’époque baroque, il est l’un des représentants du ténébrisme et l’école de Naples.

" Saint Paul et saint Pierre "

" Le goût " vers 1614-16


caravage- le gout de ribera


" Sainte Marie égyptienne" vers 1640


Filippo Vitale, (1585-1650), peintre napolitain baroque, il fut actif principalement à Naples.

" Saint Pierre délivré de prison par un ange "


Maitre de l’annonce aux Bergers, peintre italien, actif à Naples entre 1630 et 1640, ses compositions sont denses et dramatiques.

" Les noces de Rachel et Jacob "


Francisco de Zurbaran, (1598-1664), peintre du siècle d’or espagnol, artiste emblématique de la contre-réforme. Il fut très marqué par Caravage. Son style est austère et sombre, il évolue et se rapproche des peintres maniéristes italiens.

"Saint Sérapion " 1628

caravage- zurbaran serapion


Marco Calabrèse, (1486-1542), peintre italien de l’école napolitaine

" Le concert " vers 1630-35


Giovan Battista Caracciolo (1578-1635), il fait parti de l’école napolitaine et est un disciple de Caravage

"Noli me Tangère " ne me touche pas, paroles prononcées par Jésus le dimanche de Pâques lors de sa résurrection, s’adressant à Marie-Madeleine. Vers 1618-20


Velasquez, (1599-1660), peintre espagnol, peintre baroque considéré comme l’un des principaux représentants de la peinture espagnole, il va en Italie et à la Villa Médicis à Rome, il apprécie le Guerchin.

" L’apôtre Saint Thomas " 1619


caravage velasquez l'apotre st thomas


Georges de la Tour

Georges de la Tour, (1593-1652), peintre français, de l’école de Lorraine, artiste au confluent des cultures nordiques, italiennes et françaises. Son goût pour les jeux d’ombre et de lumière, ses recherches sur le drame humain font de lui l’un des continuateurs du Caravage.


"Le veilleur au chapeau" vers 1630

"Saint Jacques le mineur" 1624

"Vieillards" 1618-19

"La madeleine à la flamme fumante" vers 1636

"Le nouveau né" vers 1645

"Les tricheurs à l’as de carreau" vers 1630-35


Caravage--georges-de-la-tour-l-as-de-carreau-copie-1.jpg


 "Vieille femme" vers 1618-19

Quelques extraits du catalogue de l'exposition.


Très belle exposition qui permet non seulement d'admirer les œuvres du Caravage mais aussi celles de ses nombreux suiveurs. A ne pas manquer.

Au musée Fabre à Montpellier (les caravagismes, italiens, français, espagnols)

Au Musée des Augustins à Toulouse( les caravagismes flamands et hollandais)

Jusqu’au 14 octobre 2012

 

 

 

 

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29 juin 2012 5 29 /06 /juin /2012 10:58

Après l’exposition universelle de 1889, c’est dans  le quartier Montmartre que sont établis de nombreux artistes.

Ils vont quitter cet univers  pour s’installer dans le quartier Montparnasse qui va devenir la plaque tournante de la modernité.

C’est dans les années 1910 qu’ils changent de lieu, ils s’installent à la Ruche, galerie d’artistes, instituée par Alfred Boucher, sculpteur pour les monuments publics, c’est le nouveau lieu à la mode, il y a aussi la cité Falguière (suite d’ateliers) on y rencontre Soutine. Le climat artistique change, les anciens forment les jeunes. Il faut savoir que dans ces lieux les artistes forment une famille.

Picasso est l’un des premiers à s’y installer.

Montparnasse, quartier populaire de la capitale  encore en friche.

De nombreux artistes de divers pays  ont investi Paris. Ils trouvent des lieux pour se loger, les loyers pour des sommes modiques, de nombreux cafés bon marché deviennent des lieux de rencontres et d’entraides. L’atmosphère, y est particulière, non seulement par les artistes, mais par une population venant de tous pays, à la recherche de nouveaux talents. Cette réunion artistique développe un courant nouveau qui se nomme "l’école de Paris" il y a aussi de nouveaux talents, la créativité est riche, grâce aux divers pays d’où viennent ces artistes. Quelques exemples : 1913, Foujita débarque du Japon, ne connaissant personne il rencontra Soutine qui lui, vient de Lituanie, Modigliani, italien, habite tout près, rue Falguière, Jules Pascin est bulgare, appelé rapidement, le prince de Montmartre, Fernand Léger, cubiste, ils deviennent amis de suite. Léger rencontre Picasso et Juan Gris, espagnols puis Matisse.

De nombreux artistes habitent à proximité ou  y viennent :

Guillaume Apollinaire, le Douanier Rousseau, Antoine Bourdelle, Zadkine, Chagall, Max Jacob, Blaise Cendrars, Ezra Pound, Marcel Duchamp, Brancusi, Juan Gris, Diego Rivera, Marie Vassiliev, Giacometti, André Breton, Pascin, Dali, Sartre, Henry Miler, Django Reinhardt, Juan Miro, à la fin de sa vie Degas et bien d’autres artistes.

Des photographes s’y installent tel que Man Ray, Marc Vaux photographe des peintres, mais aussi Cocteau, James Joyce, Gertrude Stein.

Montparnasse devenu quartier animé, quartier intellectuel et artistique, ses nombreux cafés vont rentrer dans l’histoire tel que la Rotonde située angle boulevard Raspail et Montparnasse. Les artistes s’y retrouvent rapidement, c’est un lieu de rencontre de gens de tous les horizons, c’est aussi un lieu de création, d’échanges. Zborowski y rencontre Modigliani en 1916. On décide d’une exposition d’art français à Oslo, idée lancée par Walther Halvorsen, ce fut aussi un lieu de rencontre amoureuse pou Modigliani il y rencontra Jeanne Hébuterne en 1917.

Ces cafés et bistrots sont incontournables pour les rencontres, les artistes viennent rencontrer d’autres artistes et négocier (quelques lieux, la Coupole, le bœuf sur le toit, le Select, le Dôme, , la Coupole………..), ces lieux acceptent que les artistes restent toute la soirée pour un prix dérisoire, quelques fois ils  payent avec un croquis, une œuvre d’art.

La vie nocturne y est intense au Bar Dingo, des théâtres, Music  Hall, on y rencontre Damia, Georgius chanteurs, la célèbre Kiki de Montparnasse, le groupe des Six fondé par Erik Satie et Jean Cocteau.

Les gens du monde entier aiment vivre dans ce quartier, y travailler, l’environnement y est créatif, c’est la  bohème mais aussi un lieu de domicile pour les exilés politique, Lénine, Trotski, Diaz.

1914, déclaration de la première guerre mondiale, Montparnasse change de visage, le bal Bullier devient un dépôt de vêtements pour les militaires, le couvre feu est instauré à 21 h pour les cafés et restaurants.

Les peintres français Braque, Derain, Leger, Lothe , Dunoyer de Segonzac sont mobilisés, les écrivains Salmon, Mac Orlan, Carco. De nombreux artistes étrangers se portent volontaires tel que Modigliani, Ortez de Zarate, Picasso, Rivera, Brancusi restent à Montparnasse. Foujita et Kawashima fuient et vont à Londres avant de rejoindre  Madrid.

Les soirées parisiennes sont terminées, les galeries ferment.

C’est le cas de la galerie Paul Guillaume, l’Europe s’enlise dans le marché de l’art, les salons se tiennent une fois sur deux. Certains artistes devenus soldats ont le désir de création, peindre la guerre.

Ils ont beaucoup de difficultés financières, l’une d’entre eux, Marie Vassiliev, ouvre une cantine pour tous, avec l’aide du peintre Van Hoor en 1915, elle se trouve dans l’atelier de l’artiste au 21 rue du Maine. Les meubles viennent du marché aux puces, au mur on peut y voir des peintures de Chagall, Modigliani, des dessins de Picasso, Leger, une sculpture en bois de Zadkine est exposée, chant, danse, on y parle toutes les langues.

Vlaminck se lie d’amitié avec Modigliani rencontré à la Rotonde, certains artistes se retrouvent dans un petit atelier rue du Départ. En 1916, Paul Guillaume organise dans son appartement  une exposition des œuvres de Derain. Diaghilev lui fait appel pour créer des décors et costumes de " la boutique fantasque" en 1919.

Le Montparnasse de l’après guerre, Modigliani meurt en 1920 sa compagne Jeanne Hébuterne aussi.  

Les années 20, c’est le Paris  des années folles, le quartier Montparnasse  connaît  son apogée. Juste sorti de la grande guerre c’est la liberté  sans contrainte après les tabous, cette liberté s’empare du milieu artistique pour en faire des valeurs commerciales.

Tout est permis on danse, on s’amuse, beaucoup de fêtes costumées, le bal nègre créé en 1925 (bal antillais), Desnos y emmènes les surréalistes on y voit Cocteau, Morand, Kisling , Pascin, Foujita, Fitzgerald, Miller , Man Ray. Il y a des bals partout plus ou moins connus, des cafés nouveaux, des boites de nuit introduisent le jazz à Montparnasse, le jockey est le plus connu, on y fume l’opium, on y boit, danse, la police ferme les yeux. On y réinvente l’amour, les doctrines esthétiques, ou les façons de peindre, le désir de faire peau neuve, c’est l’art, la vie, l’amour libre, pourtant les souffrances de la guerre sont toujours présentes.

Des amateurs d’art arrivent des USA tel que Gertrude Stein, Peggy Guggenheim, Edith Warthon, Harry Corsby, accompagnés de quelques critiques, Laurence, Hemingway, Joyce, Faulkner, Parker et bien d’autres allaient devenir commanditaires.

Des soirées sont données par la baronne Hélène d’ Aettinger, elle peint et écrit, elle donne chez elle de nombreuses réceptions somptueuses, elle réside au 229 boulevard Raspail, artistes, écrivains, cubistes futuristes s’y rencontrent : Apollinaire , Jacob Sander,  de Chirico, Modigliani. C’est un centre littéraire et artistique en 1914, elle finance la revue " le soir de Paris ", cette revue obtient une audience mondiale . Un autre lieu, chez Rosalie, employée comme domestique chez la princesse  Ruspoli, Rosalie Tobia est entrée au service d’Odilon Redon, en tant que modèle, elle a posé pour le peintre Bougraud. Elle achète une crémerie et reçoit les artistes, elle se situe 3 rue campagne première.

Après les années 30, quelques académies continuent de fonctionner, mais les années folles sont passées de mode. 

La seconde guerre mondiale est proche.

 En 1941, les artistes juifs sont exclus des prix des bourses de voyages. Pendant l’occupation Kisling est mobilisé dès 1939, Soutine et ainsi que les autres.

Cette guerre oblige les artistes à se disperser, le quartier ne retrouva plus jamais son aura.

Les nouveaux marchands :

Paul Alexandre, Paul Guillaume, Léopold Zborowski  Berthe Weill, Bernheim le jeune.

C’est la grande période des impressionnistes.

Les collectionneurs :

Barnes il a fait fortune dans l’industrie pharmaceutique à Philadelphie, il possède déjà 100 Renoirs, 50 Cézanne et bien d’autres.

Le collectionneur Jonas Netter, (1867-1946), juif alsacien, est un représentant de commerce dans le luxe. Passionné par l’art, Il fut l’un des plus grands collectionneurs du XX eme siècle.

Netter va chercher des papiers dans le bureau du commissaire de Police Zamaron, il y voit une toile d’Utrillo, le commissaire lui fait rencontrer Zborowski qui est à Paris depuis 1910.

Ils vont collaborer ensemble, Netter charge Zborowski de la gestion, des relations entre les artistes et leurs œuvres, il rassemble celles-ci pour les échanger, les revendre. Netter finance.

En 1915, il découvre Modigliani et est fasciné, il possède 42 toiles de l’artiste. Ce fut le même coup de cœur avec Soutine dont il possède 80 tableaux, achetés en quelques semaines. (L’artiste à cette époque est ignoré).

Les artistes Utrillo, Soutine, Modigliani lui doivent beaucoup, sans ce collectionneur, ils n’auraient peut-être pas existés.


A l’exposition, la  présentation des tableaux s’effectue par artiste.


La rencontre Netter, Zborowski, les années 1910 ……………

Netter attiré par les impressionnistes (mais trop chers pour lui) rencontre Léopold Zborowski qui arrive à Paris pour étudier à la Sorbonne ou bien au Louvre en 1910.

Quelques œuvres d’Utrillo et Suzanne Valadon débutent l’exposition

"La porte Saint-Martin" 1908 Utrillo

"3 nus à la campagne" Suzanne Valadon 1909

"Un sous bois" daté de 1914 Suzanne Valadon

 "Place de l’église à Montmagny", Utrillo 1907

"Montmagny", Utrillo1906

"Paysage au vieux moulin ",1907 Valadon

"Deux nus après le bain" ,de 1916 de Suzanne Valadon, ainsi que "nu se coiffant"

"Portrait de Maria Lani", Valadon1928

"Une vue de Corté" (village Corse) 1913, Suzanne Valadon

Utrillo" Rue Muller à Montmartre" 1908

images (1)


Netter, Utrillo, Zborowski

1ere passion Netter, Utrillo, il aura avec lui une relation amicale et profonde. Dès 1917, Zborowski vend des toiles de l’artiste, ils signent un contrat tous les trois vers 1920.

Utrillo 1883-1955, artiste français, peintre à la gouache, aquarelliste, illustrateur et peintre de décors de théâtre. Il est aussi spécialisé dans les paysages urbains spécialement de Montmartre. Il a trois périodes dans sa carrière : la période Montmagny 1904 à 1910, période blanche de 1910 à 1914, la période colorée de 1922 à 1955.

Ses tableaux exposés :

 " Rue Norvins" en 1909

"Eglise de Bloutière" 1909

"Eglise de Barcy" 1914-16

"Paysage de corse" en 1912

"L’école des garçons à Argenteuil" 1915

"Avenue Rozée  à Sannois" , 1915

"Rue Marcadet à Paris" 1911

"Square de Messine" 1909

"Rue à Fontainebleau"

Suzanne Valadon :

Artiste française (1865-1938), modèle puis artiste peintre et mère de Maurice Utrillo

"Eglise de Neyron" 1910

"Vase de fleurs" 1917

"Ebauche de nature morte" 1915

"Portrait de Gaby" 1917

"Ketty nue s’étirant" 1904

netter ketty valadon

 

Netter, Zborowski, Modigliani

Netter des 1915, finance Modigliani, ils signent un contrat en 1919. Zborowski organise une première exposition pour l’artiste à Londres chez Berthe Weil. 10 toiles sont présentées à la galerie Hill à Londres toujours organisée par Zborowski, une troisième aura lieue dans un magasin de Londres. Paul Guillaume marchand d’art expose aussi les toiles de l’artiste dans sa galerie de la rue Saint-honoré.


Modigliani, (1884-1920), peintre, sculpteur et dessinateur italien, il peint de nombreux portraits, des nus, il est également sculpteur. Devenu célèbre par la modernité de ses sculptures et peintures, ses visages semblent des masques, les formes étirées.

Les tableaux de l’artiste :

"Le grand buste rouge" 1913

"Portrait de jeune femme à la collerette" en 1917

"Portrait de Jeanne Hébuterne" 1918

"Fillette en bleue" 1918

netter modigliani la petite fille en bleu

"Elvire au col blanc" 1917-18

netter modigliani elvire au col blanc

"Portrait de Zborowski" 1916

"Portrait de Lepoutsre" 1916

"Portrait de la jeune fille rousse" 1918

netter-modigliani j fille rousse

"Jeune femme au corsage bleu" 1919

"Portrait de Soutine" 1916

Présentation de quelques dessins    


André Derain :

Peintre français, (1880-1954), il est l’un des fondateurs du fauvisme. Il est également sculpteur, graveur, illustrateur et peintre de  décors de théâtre.

"Les grandes baigneuses" 1908

"Nu debout" 1910


Moise Kisling :

Peintre franco-polonais né à Cracovie (1891-1953),en 1910  il s’installe à Montmartre , puis à Montparnasse  pendant la première guerre mondiale il s’engage dans la légion étrangère. Il a étudié à l’école des beaux-arts à Cracovie.

Rencontre Netter, Zborowski, Kisling, les rapports sont amicaux et fraternels. La correspondance est riche.

"Nu couché sur un divan "1919

"L’espagnole" 1919

"La jeune femme au pull over rouge" 1917

netter, kisling femme au pull rouge

"La jeune cuisinière" 1910

"Saint Tropez en septembre" 1918

"Nature morte aux deux tables"

"Portrait de Netter", peint en 1920 

 netter par kisling


Zawado (Jan Vaclaw zawadowski)

Peintre polonais de l’école de Paris, (1891-1982), après s’être installé à Montmartre, il vient à Montparnasse dont il devient l’un des acteurs de la communauté artistique. Il a fait les beaux-arts à Cracovie.

"Coureurs basques" 1915

"Collioure" 1915

"Le portrait" 1915

"Paysage du sud" 1915


Henri Hayden :

Peintre polonais né à Varsovie (1883-1970), après des études d’ingénieur, il fait les beaux arts à Varsovie. En France, il fréquente l’académie de peinture. Il est proche des cubistes.

"Nature morte à la théière" 1914

"Nature morte à la guitare" 1923

"Le buveur breton"

"Nature morte au tabouret" 1920


Adolphe Feder :

Né en Ukraine à Odessa,(1885-1943), il fréquente l’académie des beaux-arts à Genève, à Paris dès 1908, il étudie   à l’académie Julian et rentre dans l’atelier de Matisse.

"Portrait de femme" 1915

"Femme au vase de fleurs" 1915


Renato Paresce

Peintre et écrivain italien, il nait en Suisse à Carouge près de Genève, (1886-1937), il passe son enfance à Florence. Il se consacre à la peinture en autodidacte. Il vient à Paris en 1912, il fait parti de l’école de Paris, il rencontre Picasso, Soutine.

"La maison derrière les arbres" 1919


Michel Kikoine :

Il nait en Biélorussie (1892-1968), il a étudie à l’académie d’art  de Vilnius. Il vient en France et en 1911 il rejoint la communauté artistique de Montparnasse, il est ami avec Soutine.

"Tulipes" 1930, "Anémones" 1950

"Rue arborée" 1930

"Paysage" 1930


Maurice de Vlaminck :

Peintre du courant fauvisme et cubisme. Il nait à Paris (1876-1958), il était aussi écrivain, graveur, dessinateur, illustrateur.

" Bouquet de fleurs"

"Bord de rivière" 1910-11

"Le voilier dans la tempête" 1914


Zygmunt Landau :

Peintre de l’école de Paris. Il nait à Lodz en Pologne Russe (famille juive polonaise) 1898-1962.Il a fait ses études à l’académie des beaux-arts de Varsovie, il vient à Paris en 1920 à la Ruche près de Soutine, Krémègne et Kikoine.

"Nu" 1922 et "nature morte au lièvre" 1922


 Soutine :

Netter, Zborowski, Soutine

Modigliani et Soutine sont très amis, il est soutenu par Zborowski à partir de 1919. En 1918 Zborowski envoi Soutine peindre à Cagnes, en 1919 à Céret. L’artiste et Zborowski ne s’aiment pas.

 

Né en Russie (1893-1943), il arrive à Paris en 1913, Krémègne le conduit à la Ruche (cité d’artistes près de Montparnasse), il a une technique et une vision de peinture toute particulière. Sa palette est flamboyante , son style un expressionnisme tourmenté et violent.

"Nature morte à la table ronde" 1922

"Le guéridon aux victuailles"

"La jeune femme" en 1915

"Les moissons" 1917

"Portrait d’homme" 1916

"Les poissons" 1917

"Les maisons rouges" 1917

"Autoportrait au rideau" 1917

netter-soutine autoportrait au rideau

"La femme en vert " 1919

"Le bœuf" 1920

"L’escalier rouge à Cagnes" 1918

"L’homme au chapeau" 1919-20

netter soutine l'homme au chapeau

"Les platanes à Céret" 1920

"Les grands arbres bleus" 1922

"La folle" 1919


Pinchus Krémègne :

Peintre russe (1890-1981) de la  première école de Paris, actif à Montparnasse pendant les années folles. Il a étudié aux beaux-arts à Vilnius pour apprendre la sculpture.

"Paysage d’hiver" 1930

"Nature morte à la nappe jaune" 1930

"Céret" 1930


Georges Clairin,

Peintre français (1843-1919) peintre orientaliste, il fait l’école des Beaux-arts de Paris. Il voyage en Espagne et en Egypte avec Camille Saint-Saens. Il est connu pour les portraits de Sarah Bernhardt, il a également peint plusieurs  plafonds dont ceux des  foyer de l’opéra Garnier, du théâtre de Cherbourg

"Les pécheurs"


Jacob Epstein,

Artiste juif polonais aux USA  (1880-1959) , venu à Paris en 1902

"Nu debout" 1920


Raphael Chanterou,

 "Hommes aux masques" de 1930


Lagar Arroyo :

(1891-1866), Artiste peintre espagnol                      

"Nature morte à la chaise" 1925

"Joueurs de cartes", 1925


Aaron Dejez :

Peintre polonais, il a  travaillé à Jérusalem et à Paris

"Paysage avec carriole" 1930

Scène de restaurant 1930


Isaac Antcher :

Peintre moldave 1899-1992, il vient à Paris en 1921, 1927 il est encouragé au Salon d’automne. Il rencontre Zborowski et Netter

"La tante Miche" 1929

"Sous bois avec personnage" 1929

"Paysage avec bergers" 1929

"Paysage de Saint Tropez" 1930

netter antcher saint trop

"La vallée aux loups" 1928


Léon Sola :

Artiste peintre, de la première école de Paris.

"La femme à l’éventail" 1925

"Nature morte au drapé vert" 1925

"Le buveur de vin" 1925

"Jeune fille au corsage bleu" 1925


Eugène Ebiche :

Peintre juif polonais,(1896-1987), il étudie aux beaux-arts de Cracovie, en 1922 il vient à Paris, il s’installe à Montparnasse et se lie avec le groupe d’artistes polonais

"Paysage" 1930

netter-ebiche paysage

"La vieille femme à la volaille" 1930

"Le lapin pendu" 1930


Jean Helion,

Peintre français (1904-1987), il a contribué à l’introduction de l’art abstrait aux USA. Dans les années 20 il se lance dans une peinture géométrique aux cotés de Mondrian, Léger et s’oriente vers une abstraction qui privilégie le volume, le mouvement et le rythme. Il s’intègre aux artistes de Montparnasse.

"Deux compositions" 1930

netter helion composition

Les années 1926-29 la prise de distance Ebiche et Antcher.

Zborowski ouvre sa galerie en 1926, rue de Seine, elle est composée d’un salon et deux salles à l’étage.

Ebiche entre en contrat avec Zborowski avec Antcher, ils font parti de la seconde génération d’artistes pris en charge par Netter et Zborowski. Antcher passe un contrat également avec Zborowski.

Jean-Auguste Fournier :

Né en 1886, peintre français, spécialiste des portraits, lithographie et miniatures 

"Nu debout" 1920-21

"Les arbres" 1919

Thérèse Debains,

Peintre française, (1907-1975)

"Vase avec des fleurs" 1920


René Durey :

Peintre français (1890-1959)

"L’usine" 1925

"Nature morte" 1925


Marcel gaillard,

Peintre orientaliste français (1886-1947), il étudie à l’école des beaux-arts de Rouen, également graveur et aquarelliste et illustrateur.

"Nature morte au couvercle" 1930

"Paysage" 1930

Quelques extraits du catalogue de l'exposition.

Cette magnifique exposition permet de se projeter dans les années Montparnasse et l’école de Paris, de nombreux artistes sont venus d’horizons différents, et ainsi nous transportent dans un univers pictural très diversifié.   

A voir absolument jusqu’en septembre à la Pinacothèque Paris

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30 avril 2012 1 30 /04 /avril /2012 17:44

Claude Debussy nait en 1862 à Saint  Germain-en-Laye, il à une enfance assez douloureuse, son père est militaire et sa mère n’aime pas les enfants, il est élevé par sa tante qui a un amant banquier et agent de change, Achille Arosa, amateur d’art, vivant à Cannes.

1874, il prend des cours de piano, son professeur Marmontel dira qu’il a des dispositions, et qu’il sera un musicien distingué avec beaucoup d’avenir.

1875, examen de piano il interprète la première ballade de Chopin

1876, il participe pour la première fois à un concert dans l’Aisne. Il accompagne la cantatrice Léontine Mendes qui chante des airs d’opéra. (Il fera plusieurs concerts). En juin de la même année il obtient une médaille pour un examen de solfège.

1877, il perd un de ses frère, et passe un examen  de piano, il obtient le 2eme prix en interprétant une sonate de  Schumann. En fin d’année il rentre dans la classe d’harmonie d’Emile Durand.

1878 il échoue au concours de piano.

1879, il se fait des amis au conservatoire. En juin a l’examen de solfège et piano, il échoue à nouveau . Il passe l’été au château de Chenonceau (recommandé par Marmontel ) chez Marguerite Wilson-Pelouze, femme fortunée et excentrique  qui adore Wagner. Il découvre un mode de  vie fastueuse et décide de devenir compositeur. En octobre il entre dans la classe d’accompagnement d’Auguste Bazille, échec au concours de piano. A la fin de cette année, il compose : Madrid, princesse des Espagnes, et, ballade à la lune, mélodies sur des poèmes d’Alfred de Musset.

1880, il obtient le premier prix d’accompagnement, mais est rayé de la classe d’Emile Durand.

De juillet à Novembre, il est engagé comme accompagnateur par Nadeja Von Meck, et séjourne à Interlaken (Suisse), puis à Arcachon (villa Marguerite), Nice, Paris, Gênes, Naples, Florence (villa Hopenheim), en septembre il compose son premier trio en sol majeur pour piano, violon et violoncelle destiné au petit ensemble de Madame Von Meck (au violon Pachulsky, au violoncelle Danilchenko et au piano Claude Debussy). Transcription pour piano à quatre mains de trois danses de l’acte III du lac des cygnes de Tchaïkovski.

En fin d’année, il devient l’accompagnateur du cours de chant de Madame Moreau-Sainti, (cantatrice) fonction qui durera 4 ans, les mardis et  vendredis. Il y rencontre Marie Vasnier. En fin d’année, il entre dans la classe d’Ernest Guiraud, et suit pendant quelques mois la classe d’orgue de César Franck.

1881, il envoi  sa symphonie en si mineur pour piano à Quatre mains  à Madame Von Meck. Il donne des leçons particulières, il a comme élève Georges Cuignache. Il fréquente les Vasnier à Paris, 28 rue de Constantinople, chez qui il compose une dizaine  de mélodies en plus d’un an : Caprice, Aimons-nous et dormir, Les baisers, Rondel chinois, Jane, la fille aux cheveux de lin, Fleur des blés.

Il voyage, va à Moscou chez Madame Von Meck, en Octobre  à Rome et Florence, il écrit : Triolet à Philis, Souhait, mélodies sur des poèmes de Théodore de Banville, et Diane, ouverture pour piano à 4 mains.

 1882,Il termine un poème « Fantoche » sur un poème de Verlaine extrait des fêtes galantes, sûrement découvert chez les Vasnier. Concert public chez Flaxland (facteur de pianos qui se situe rue des Mathurins), avec Marie Vasnier il interprète fêtes galantes et les roses, sur des poèmes de Banville. Sa première œuvre est éditée « Nuit d’étoiles » sur un poème de Banville. C’est aussi le décès de sa tante Clémentine. En fin d’année il part pour la  3eme fois chez Mme Von Meck à Moscou, et à Vienne. Il compose en sourdine et mandolines sur des poèmes de Verlaine.

1883, en début d’année, il travaille pour Marie Vasnier, il réunit dans un recueil 13 mélodies et travaille à Diane au bois, comédie lyrique sur un poème de Banville. Il est accompagnateur, d’une chorale amateur , dirigée par Gounod. Il passe le concours d’essai pour le prix de Rome, il est 4 eme avec « convocation », (chœur pour voix d’hommes), sur un poème de Lamartine, en loge pour le concours définitif, il remporte le deuxième prix avec Gladiateur, cantate sur un texte d’Emile Moreau.

1884, il fait des concerts avec la chorale Concordia, il est mis en loge pour le concours d’essai du Prix de Rome, il est classé 4 eme avec le printemps, (chœur pour voix mixtes) sur un texte de Jules Barbier. Il est mis en scène pour le concours définitif du Prix de Rome, il remporte le 1er prix avec l’enfant prodigue, scène lyrique d’Edouard Guinand, interprété par Rose Caron, Ernest Van Dick, et Alexandre Taskin.

1885, il arrive à Rome à la villa Médicis, il retrouve Paul Vidal, Pierné et Marty, le directeur est Louis Cabat. Les premiers mois sont difficiles et Debussy ne fait rien pour s’adapter à sa nouvelle vie. Il fait une escapade à Paris en avril pour retrouver les Vanier .En juin le directeur de la villa Médicis change, c’est Ernest Hébert, avec son épouse Gabrielle, qui remplace Louis Cabat, une vie plus mondaine s’annonce pour Debussy, le soir il donne des récitals pour les Hébert, il devient ami avec le peintre Gustave Popelin. Il travaille à Zuleima, ode symphonique d’après Henri Heine, son premier envoi de Rome. Il obtient un congé et vient deux mois en France, il   rejoint Marie Vasnier à Dieppe. Dès son retour à Rome, il fait un séjour dans la propriété du Comte Primoli à Fiumicino (sa mère Charlotte était la fille de Charles Lucien Bonaparte et de Zénaïde Bonaparte (fille de Joseph roi de Naples). Marcel Baschet, pensionnaire à la villa Médicis, fait son portrait au pastel. Il termine l’année en travaillant à Diane au bois et compose deux nouvelles mélodies sur des textes de Paul Bourget : Romance et les cloches.

1886, Il va écouter Aida au théâtre Apollo. Franz Liszt est reçu à la villa Médicis, Debussy et Vidal, lui joue Faust, symphonie à deux pianos. Liszt joue une transcription de son ave-Maria de Schubert, et au bord d’une source. Debussy compose green, ariettes oubliées sur des poèmes de Verlaine. Xavier Leroux (compositeur), arrive à la villa et avec Vidal ils formeront un trio inséparable. Debussy  vient passer l’été  à Paris.

1887, Il achève le printemps, second envoi de la villa, il est sévèrement jugé par l’institut. Debussy quitte définitivement Rome et rentre en France. Il fréquente les mardis de Mallarmé.

1888, Il part à Bayreuth, il assiste à plusieurs opéras de Wagner, il est marqué par ses œuvres. Il y rencontre  Robert Godet, il est suisse, issu d’une famille aisée, il est admirateur de Moussorgski, il aura une grande importance, il fera découvrir à Debussy sa musique et la musique orientale.

Il rencontre également Gabriel Mouret, qui lui fait découvrir Turner, avec ses paysages londoniens, la lumière particulière, ses brouillards et brumes. On pense au poème de Guillaume Apollinaire « Brouillard »

1889, Année de l’exposition universelle, il découvre des rythmes et des associations de sonorités nouvelles exotiques à travers ceux du Gamelan javanais (ensemble instrumental  principalement composé de percussions : de gongs, métallophones, xylophones, tambours) , lui font forte impression et vont l’influencer pour ses œuvres futures : gammes, couleurs sonores, ruptures rythmiques).

1890, il écrit sa  ,suite bergamasque,  pour piano, influencé par les poèmes de Verlaine et la musique de Fauré

1891, il débute la composition des fêtes galantes, trois mélodies sur des poèmes de Verlaine, il rencontre Camille Claudel qui lui offre la valse (sculpture).

1892, mise en musiques de quelques poésies influencées par le symbolisme. Il compose également sur un poème de Mallarmé la musique de l’après-midi d’un faune. Chez Mallarmé, il rencontre le poète Pierre Louÿs.

1893,    la demoiselle élue, est programmée. A  la société nationale de musique  son   quatuor à cordes est interprété par le quatuor Ysaye. Il va régulièrement chez son ami Ernest Chausson à Luzancy sur les bords de la Marne, avec henry Lerolle, Raymond Bonheur. Chausson lui apporte une aide financière pendant deux années.

1894, Il termine Pelléas et Mélisande, (seul opéra qu’il terminera), mélange de  poésie sur un livret de Maeterlinck. Il rencontre Erik Satie et publie des mélodies pour Piano. Il découvre également Edgard Poe. Il rentre à la société des auteurs, parrainé par Messager et Hartmann, qui va jouer un rôle providentiel dans sa vie. Il fréquente le salon de Marguerite de Saint-Marceaux boulevard Malherbes à Paris (elle chante et est bonne pianiste, elle tient Salon où elle reçoit, plasticiens, hommes de lettres, musiciens, lieu où l’on s’entretenait de musique, peinture, littérature).

1895, l’opéra Pelléas et Mélisande est achevé.

1896, année médiocre ou l’artiste ne verra pas aboutir ses projets, tel que Daphnis et Chloé, la saulaie.

1897, il compose les trois chansons de Bilitis  et chevelure, les textes sont de Pierre Louÿs. Il assiste au banquet offert par Mallarmé en février, pour célébrer la publication des divagations, il y rencontre José-Maria de Hérédia.

1898, composition de Nuits blanches, deux mélodies sur ses propres tectex, qu'il considère bientôt comme le second cahier des proses lyriques. Il quitte Gabrielle Dupont.

1899, il termine nuages, fêtes et sirènes. Il épouse Lilly Texier, couturière qui habite un petit village de l’Yonne, dans cette maison il y passe plusieurs étés 1902 et 1904, l’artiste y compose en grande partie la mer.

1900, Il publie les nocturnes chez Fromont. La damoiselle élue est interprétée lors du 7 eme concert de l’exposition universelle, sous la direction de Paul Taffanel, avec Blanche Marot, dans le rôle de la Damoiselle, Laure Beauvais, la récitante. Il se lie au groupe « les Apaches »,( Maurice Ravel, Ricardo Vines, Lucien Garban). Première audition des deux premiers nocturnes aux concerts Lamoureux, sous la direction de Camille Chevillard.

 

1901, Debussy reçoit d'Albert Carré l'engagement écrit de faire jouer Pelléas et Mélisande à l'Opéra Comique. Maeterlinck le presse de confier le rôle de Mélisande à Georgettes Leblanc, sa compagne. Ricardo Vines joue chez Debussy sa suite pour piano, c'est le début d'une collaboration qui durera dix ans. Debussy débute l'orchestration de Pelléas et Mélisande.

 

1902, Début des répétitions de Pelléas et Mélisande à l'Opéra Comique. Pendant trois mois, Debussy assiste aux répétitions pratiquement tous les jours, il choisit Mary Garden pour le rôle de Mélisande. Première audition avec Mary Garden, Jean Périer et Hector Dufranne, sous la direction d'André Messager. Il commence à travailler sur le conte d'Edgar Poe, le diable dans le beffroi. Premier voyage à Londres, à l'invitation d' André Messager. Il assiste à une représentation d'Hamlet de Shakespeare avec Mary Garden. Il fait la connaissance de Louis Laloy qui vient de publier un article sur Pelléas et Mélisande dans la revue musicale.

 

1903, drame familial, il rencontre Emma Bardac (cantatrice française, après une relation avec Gabriel Fauré elle devient l’épouse de Debussy), il se fâchera avec quelques amis. Il est promu chevalier de la légion d’honneur, grâce à Louis Laloy.

1904, il compose d’un cahier d’esquisses, il est désigné comme juré suppléant aux concours de la ville de Paris.

1905, il signe un contrat d’exclusivité avec les éditions Durand, il termine la mer en  octobre.

1906, Victor Segalen rencontre l’artiste, il lui parle des musiques entendues en Polynésie.

1908, il se remarie avec Emma Bardac, elle lui fut présentée par un de ses élèves, le fils d’Emma. Ils ont une fille Emma-Claude, qu’ils nomment Chou-Chou,

 1909, il écrit children’s corner, pour sa fille Emma-Claude, elle décèdera en juillet 1919.

1910, l’artiste écrit de nombreux articles dans les journaux et revues, son  pseudonyme musical « Monsieur croche » Il collabore avec Diaghilev, Léon Bakst, sur une idée de Nijinski, création d’un ballet,   jeux, il devient ami avec Stravinsky.  

1911 , en mai première du Martyr de Saint-Sébastien au théâtre du Châtelet, sous la direction d’André Caplet

1912, Version chorégraphique du Prélude à l'après-midi d'un faune aux ballets russes : Nijinski réalisa une chorégraphie à l'égard de laquelle Debussy reste critique. Igor Stravinsky et Debussy déchiffrent la réduction pour piano à quatre mains du sacre du printemps chez Louis Laloy, Debussy joue la basse. Signature du contrat de Jeux par Debussy et Diaghilev.

1913, il fait une tournée en Russie, notamment à Saint-Pétersbourg, il obtient le succès. Il rencontre la fille de Madame Von Meck, Sonia.

 

1914, Voyage à Rome : Debussy dirige à l'Augusteo , la mer, rondes de printemps, le prélude à l'après-midi d'un faune, la marche écossaise. A Amsterdam, il dirige au Concertgebouw, nocturnes (I et II), le prélude à l'après-midi d'un faune, et la marche cossaise. Au festival Debussy à la Société Philarmonique, l'artiste accompagne Ninon Vallin pour la première audition des trois poèmes de Stéphane Mallarmé. Nouveau concert en Hollande, il dirige Nocturnes, Prélude à l'après-midi d'un faune et marche écossaise. Représentation au Châtelet d'extraits de children's corner (orchestration d'André Caplet) dans une chorégraphie de Loic Fuller, l'orchestre des concerts Colonne est dirrigé par Gabriel Pierné. Debussy achève les six épigraphes antiques, tirés de l'ancienne musique de scène écrite pour les chansons de Bilitis de 1901. Debussy et sa famille partent se réfugier à Angers, devant l'avancée allemande. Il compose la berceuse héroique, pour rendre hommage à S.M. le roi Albert 1er de Belgique et à ses soldats.

 

1915, sa mère Victorine décède. Il débute la composition de l'oeuvre en noir et blanc. Il annonce à son éditeur, la composition de six sonates pour divers instruments, la première sonate pour violoncelle et piano. Il travaille aux études pour piano. Il apporte à Durand le manuscrit de la sonate en trio (pour flûte, harpe et alto).

1916, première audition chez la Princesse de Polignac d'en noir et blanc par Walter Rummel et sa femme Thérèse Chaigneau, concert donné au profit de l'aide affectueuse aux musiciens. Debussy donne à son éditeur la version définitive du livret de la chute de la Maison Usher. Première audition française de la sonate pour flute,alto et harpe chez Durand, par Albert Manouvrier (flûte), Darius Milhaud (alto) et Jeanne Dalliès (harpe chromatique).

 

1917, Concert consacré à Debussy, donné au profit de l'oeuvre, le vêtement du blessé, il accompagne Claire Croiza dans, les trois ballades de François Villon, Fêtes galantes (2eme recueil) et Noel des enfants qui n'ont plus de maison, ainsi que Jacques Salmon dans la sonate pour violoncelle et piano. En septembre, il donne ses deux derniers concerts à Biarritz.

 

1918, il décède en mars à Paris


Le contexte de l’artiste :

En 1886, Debussy est à la villa Médicis à Rome, il rentre à Paris pour l’été. A Paris, la dernière exposition impressionniste a eue lieue, Seurat expose la Grande jatte, œuvre technique, le pointilliste, se référant à l’analyse scientifique de la vision colorée. Gauguin, s’affranchie des règles de la perspective pour affirmer la primauté de la couleur et la force suggestive des contours.

1887, Debussy quitte Rome et rentre en France, pour l’artiste ce sera des années difficiles mais riches de rencontres dans les cercles littéraires et artistiques qu’il fréquente plus que le milieu musical, à cette époque la littérature est en pleine  effervescence, le symbolisme s’affirme. Les illuminations de Rimbaud fascinent, les revues sont nombreuses ; mais éphémères : Le mercure de France, la revue wagnérienne, la plume, la revue blanche etc……les illustrations de ces revues sont gravées par de jeunes artistes, Bonnard, Vuillard, Vallotton

1888,  il  part à Bayreuth écouter Wagner, à Paris, Gauguin devient à la jeune peinture, ce que Mallarmé devient à la jeune poésie. Mallarmé lance ses mardis, Debussy y participe.

L’artiste, ne fut pas indifférent aux œuvres qu’il a pu voir en Italie, lors de son séjour à la villa Médicis, ou lors de ses voyages à Florence avec Madame Von Meck, il fut impressionné par la Résurrection de Signorelli à Orvieto, les « loggie » de Raphael, le génie de Michel Ange, l’œuvre de Botticelli à Florence. Il a visité le Louvre, il fut particulièrement admiratif de la Vénus du Pardo de Titien ; il a dit de Watteau : il est le plus grand, le plus troublant génie du XVIII eme siècle.

Chez ses amis Henry Lerolle, Ernest Chausson, Arthur Fontaine, collectionneurs d’art, il pouvait y admirer des œuvres de Degas, Renoir, Vuillard, Gauguin, Camille Claudel, Maurice Denis, Redon, Bonnard, Puvis de Chavannes.

Les salons fleurissent à Paris, le salon des Indépendants existe depuis 1884, la société nationale des beaux-arts en 1890, chez le Père Tanguy exposition des Nabis, au café Volponi de l’exposition universelle de 1889, à la revue blanche (ou salon des cent), les salons chez les bourgeois, tel que chez Marguerite de Champeaux, les Mardis de Mallarmé, Debussy y assistait.

L'artiste appréciait les œuvres de Frits Thaulow artiste peintre norvégien (passionné de musique, il était introduit dans les milieux artistiques parisiens), Debussy possédait une de ses œuvres, sûrement offerte par le peintre à l’artiste.

Les années 1900 l’art, la société, l’architecture annonce la guerre de 14-18. C’est une époque foisonnante de créativité. Debussy adore Edgard Poe, il rencontre le poète italien Gabriel D’Annunzio.

 1911, les russes arrivent à Paris, Diaghilev, Nijinski, Stravinski, Bakst, enflamment Paris, Debussy est à la mode.  


Ses rencontres amicales :

Henry Lerolle 1848-1929, artiste peintre et collectionneur. Henry Lerolle aime s’entourer d’artistes peintres, musiciens, il collectionne leurs œuvres : Renoir, Degas, Manet, Moreau, Denis. Violoniste et compositeur amateur, grâce à son épouse Madeleine Escudier (dont la sœur a épousée Ernest Chausson) il peut s’initier à la musique contemporaine. C’est chez sa belle-sœur qu’il rencontre Claude Debussy avec qui, il devient ami, il noue aussi des relations avec Duparc, Prokofiev, Ravel, Satie, Stravinsky. Ses deux filles ont épousé les fils de son ami Henri Rouart  industriel et collectionneur. Il a posé ainsi que son épouse et ses filles pour de nombreux peintres : Degas, Renoir, Maurice Denis et Albert Besnard qui a fait des vitraux, pour son hôtel particulier de l’avenue Duquesne à Paris. Henry Lerolle  a peint des décorations murales pour l’hôtel de Ville de Paris, la Sorbonne, pour l’église Saint-Martin-des-Champs et pour la Scola Cantorum.

 Ernest Chausson 1855-1899, compositeur, la richesse de sa famille bourgeoise, lui a permis de se consacrer pleinement à la musique. Ses premières œuvres, sonatine pour pianos à 4 mains, chanson et  l’âme des bois en 1878. Il a pris des leçons dans l’école de Jules Massenet au Conservatoire de Paris. Grand admirateur de Wagner, il voyage en Allemagne, et se fait un nouvel ami, il rencontre Vincent D’Indy en Bavière en 1878. Il complète ses études musicales avec César Franck, en 1851 il tente le concours d’essai pour le prix de Rome, ce fut un échec. Il rejoint la société nationale de musique  qui présente ses mélodies en 1882. En 1883, il épouse Jeanne Escudier. Avec ses amis musiciens (Duparc, Indy, Husson) il donne un nouvel élan aux concerts populaires d’Ernest Pasdeloup en s’engagent financièrement et artistiquement. Il se lie d’amitié avec Paul Dukas et Claude Debussy.

  Arthur Fontaine1860-1931, industriel et mécène français. Il a joué un rôle important dans le secteur industriel début XX eme siècle. Inspecteur général des mines, conseiller d’état, directeur honoraire du travail. Président des conseils d’administration du réseau de l’état et des mines de la Sarre, président du conseil d’administration du bureau international du travail. Il entre à Polytechnique en 1880, et sort second de sa promotion, il intègre l’école des Mines en 1882, nommé ingénieur des mines, il s’installe à Béthune en 1886. C’est un mécène, il aime la littérature et se créé des relations avec de nombreux artistes et écrivains tel que Francis Jammes, Fernand Leger, André Gide, il organise des rencontres artistiques (très appréciées), Claude Debussy y  anime les soirées musicales. Vuillard fit son portrait.

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Cette exposition a été organisée pour les 150 ans de la naissance de Claude Debussy.


Première œuvre, un tableau de Cross, l’air du soir daté de 1893.

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Une citation de l’artiste, Moi qui aime les images autant que la musique. Debussy. 


Un portrait de Marie-Blanche Vasnier, peint par Emile Blanche, daté de 1888, pastel sur papier marouflé sur toile. C’est une artiste lyrique, elle est soprano. Debussy écrivit pour elle de nombreuses mélodies. Elle est très élégante, vêtue de noir, ce qui fait ressortir son regard vert et sa chevelure rousse.

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Les iles d’or, de Cross toile datée de 1891-92, paysage méditerranéen, ces iles sont proches des iles Porquerolles dans le Var, dans le lointain la chaine des Maures. L’artiste a utilisé le pointillisme, ce qui donne mouvement et nuances de couleurs à la mer.


Personnage dans un intérieur, la musique de Vuillard daté de 1896.


Une photo de Debussy et les pensionnaires de la villa Médicis à Rome en 1885.


De Pierre Louÿs, une photo de Claude Debussy, datée de 1894 sur papier argentique.


Un portrait de Claude Debussy peint par Marcel Baschet daté de 1885, huile sur acajou. (L’artiste avait rencontré Baschet lors de son séjour à la villa Médicis, il a obtenu le prix de peinture en 1863)

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 Nuit étoilée, de Munch daté de 1901. Trois femmes au ¾ de Burnes-Jones, vers 1870.


Quelques œuvres dans une vitrine :

Une partition de chant et piano, la demoiselle élue, poème de Gabriel Dante Rossetti, dédicacée par  Claude Debussy en 1893, la couverture de la partition est illustrée par Maurice  Denis.

 Un portrait de Claude Debussy à la sanguine par Baschet daté de 1885, un livre d’André Gide, le voyage d’Urien, dont la couverture est illustrée par une lithographie de Maurice Denis.

Deux tableaux, la procession, et, les muses, Maurice Denis datés 1893.


Autour de la demoiselle élue :


Au temps de la demoiselle élue, Claude Debussy est sensible au charme des Préraphaélistes et des objets issus des ateliers des Arts and Crafts (mouvement anglais) de Williams Morris.

 La demoiselle élus, le  texte est écrit dans le style du poète romantique John Keats, évoquant la conversation impossible entre deux amoureux par-delà la mort, il est emblématique de l’attirance nouvelle pour l’imaginaire médiéval, notamment le thème de l’amour galant dans l’Angleterre du XIX eme siècle.

Ce poème fut transposé en peinture par Gabriel Dante Rossetti.

La limite entre le rebord doré des cieux  où repose la demoiselle  et la terre où attend son amant est habillement incarnée par l’imposant cadre renaissant séparant le panneau central et la prédelle. L’œuvre présente une méditation poétique entre sacré et profane.

Claude Debussy à surement découvert cette œuvre dans une revue contemporaine en 1885 qui se nomme : Les poèmes modernes de l’Angleterre, elle lui inspira une cantate à son retour de la villa Médicis et va révéler le véritable talent de l’artiste.

 Une esquisse de Baschet en 1847, le printemps.

Princesse Sabra de Burnes-Jones 1865.Ci-dessous.

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Du même artiste, esquisse de la Damoiselle à la craie rouge, noire sur papier, datée de 1873.


Le cercle artistique Lerolle, Chausson, Fontaine :


Les amis se retrouvaient régulièrement chez Ernest Chausson, Claude Debussy au piano. L’univers y est feutré. Quelques œuvres immortalisent ces doux moments : peintures, sculptures, photographies, partitions, lettres…….

Une œuvre d’Henry Lerolle, il représente une scène d’intérieur, Madame Lerolle au piano, toile datée de 1890

 Intérieur au fauteuil, Henry Lerolle 1890

Portrait de Claude Debussy, par Emile Blanche 1902


A l’orgue, œuvre d’Henry Lerolle 1887, la scène se situe dans l’église saint François Xavier à Paris, de gauche à droite Henry Lerolle, Ernest Chausson regarde sa femme, Madame Lerolle mère joue à l’orgue.


debussy- a l'orgue lerolle


Portrait d’Yvonne Lerolle, par Edmond-Jean Amand en 1898 (elle est la fille d’Henry Lerolle, elle suscita l’attention des artistes peintres, ainsi que celle de Debussy, il lui offrit à cette époque, le manuscrit : les images.)


 Yvonne et Christine Lerolle au piano, Œuvre de Renoir, à l’arrière au mur, deux œuvres de Degas les danseuses et les courses.

debussy-renoir les filles lerolle


Portrait d’Arthur Fontaine par Vuillard daté de 1901.

debussy- fontaine par vuillard


Jardin des Tuileries le soir, œuvre de Lerolle 1890.

Marche des fiançailles de Maurice Denis, 1894.

La farandole de Maurice Denis 1895.

Orphée de Pubis de Chavannes, tableau daté de 1853.

Debussy en pied, photographie de Louÿs, datée du 4 mai 1894.

Lily Debussy, photographiée devant un saule en 1900.

Gaby Dupont au chapeau d’homme, photographie de Louÿs en 1894.

 Les repasseuses de Degas, monotype de pierre noire 1880.

Dans la forêt, œuvre d’Henri Lerolle, il s’agit d’une invitation à diner pour le 11 juin 1896, les invités Degas et Debussy.

Au café-concert des Ambassadeurs, de Degas œuvre de 1893, (Debussy allait quelques fois dans les cafés-concerts, au cirque, au cabaret du Chat Noir, il y jouait du piano)


Portrait au miroir, avec Henry Lerolle et ses filles, photographie de Degas.

Debussy-lerolle et ses filles

Autoportrait en compagnie d’Yvonne et Christine Lerolle, de Degas (photo, tirage argentique).


Claude Debussy et Jane Chausson (photo prise à Luzency) en 1893.

debussy chez chausson à luzancy

Une sculpture de Camille Claudel, Torse de femme debout, datée de 1888.

Le violon et la flûte, œuvres de Félix Vallotton, gravure sur bois de 1896.


Art nouveau et japonisme :


1895, ouverture à Paris d’une galerie nommée, l’art nouveau, C’est le magasin de Siegfried Bing, amoureux de l’art japonais. Il y présente mobiliers et objets de décoration.

A l’exposition certaines œuvres sont présentées, poteries, vases, sculptures, peintures …..

debuss erables hiroshigé


Un vase, un pot, une gourde en céramique et grès émaillé  de Carrès.

D’Emile Gallé un vase en verre soufflé à trois couches, avec parcelles métalliques (or, platine), daté  de 1900, nommé : les feuilles des douleurs passées, ce titre choisi par Emile Gallé fait écho au dernier vers du poème, verre ardent des serres chaudes, de Maeterlinck.

Autre pièce d’Emile Gallé, il s’agit d’un pot couvert en cristal soufflé avec parcelles métalliques, nommé : les eaux dormantes, daté de 1889-90, sous la pièce est inscrit un poème de Victor Hugo.


L’échelle dans le feuillage œuvre de Degas.


Un buste en marbre, il s’agit de la petite châtelaine, de Camille Claudel, œuvre datée de 1895-96.

debussy- la petite chatelaine claudel


Une peinture de Degas, les bateaux, 1893.

Une partition d’Ernest Chausson, datée de 1895, paysage pour piano.

 Une autre de Claude Debussy, poème lyrique, de 1895, sur carton lithographié, orné  de motifs de roseaux (style art nouveau), quelques corrections sont apportées par le musicien à l’encre.

D’Alexandre Charpentier, une vitrine sculptée style art nouveau (1898-1902), en ébène .Une plaque de serrure, en bronze patiné ayant pour motif, la musique, une seconde ayant pour motif le chant, elles sont dates de 1892. (Charpentier tait violoncelliste, il était très proche de Debussy, l’artiste lui dédia en 1908, cloches à travers les feuilles de ses Images pour piano).

L’implorante statue de Camille Claudel datée 1900 en bronze, et , la Valse autre œuvre de l’artiste, datée de 1893-95.

debussy-la valse claudel

Une tapisserie de Paul Rousson, le printemps, tapisserie à l’aiguille datée de 1895, une lampe à huile de électrifiée d’Arthur Smith Benson 1895.

Derrière ces œuvres, en toile de fond, Debussy avec Stravinsky.

 En poursuivant, la table de travail de Claude Debussy, par Henry Lerolle , elle est datée de 1895, elle est en chêne. Sur cette table quelques objets sont déposés : un crapeau presse-papier, une écritoire chinoise du XVIII eme siècle, un étui à cigarettes du XX eme siècle.

Bodhisattva méditant, en bronze doré daté du VI eme siècle, Corée.


Une partition de Claude Debussy, Children’s corner, petite suite, pour piano seul datée de 1908. Couverture repliée, lithographiée en couleur, dessinée par Debussy, se référent à trois titres de la suite, dédiée à sa fille Chouchou.


Estampes, pagodes, la soirée dans les jardins de Grenade, jardin sous la pluie de Debussy, il s’agit d’une édition originale, dont la couverture repliée de papier Vergé, dans les tons bleu-gris, lettrage bleu et  or. Ex-libris  ms : Emma (future épouse de l’artiste) relié  d’un trait au monogramme imprimé CD. A la page titre envoi autographe du compositeur, à l’encre bleue, à celle qu’il devait épouser en 1908, Emma Bardac.


La mer, trois esquisses symphoniques 1905, partition réduite, à quatre mains par l’auteur ; couverture repliée sur papier Vergé, illustrée d’une gravure sur bois en couleur, d’après la vague d’Hokusai.


Quelques œuvres d’artistes japonais :

Shizuka de la maison Tamaya, œuvre du XVIII eme siècle, d’Utamaro, gravure sur bois en couleur. Titre de la série : Tableau des beautés suprêmes  du jour présent.


Sous la grande vague à Kanagawa, 1830-33, gravure sur bois en couleur d’Hokusai.


Poissons d’or du XIX eme siècle, élément surement détaché d’un meuble japonais , en bois laqué noir, décor rehaussé d’or et d’une perle de nacre, cadre bois de style chinois de Nanzhou.

Une gourde est exposée elle date de la fin de la période Edo, une coupe à alcool, Chine XVII eme siècle.


Une toile de Whisler, variations en violet et vert datée de 1871,


Derrière ces objets, en toile de fond, une immense photo avec Stravinsky, Debussy et Satie, ils sont au studio Debussy, qui se situait au bois de Boulogne.


Un portrait de moine japonais daté de 1819, en bois laqué polychrome, un éventail japonais fin XIX eme.

Un tableau de Vuillard, le salon aux trois lampes, rue saint Florentin, œuvre de 1899.

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D’Odilon Redon, jeune fille au bonnet bleu,  

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le vieillard ailé, tous les deux au pastel.


Le silence, de Lucien Lévy Dhurner daté de 1895

La digue de mer à Ostende, par Léon Spilliaert œuvre de 1908.


Retour à l’Antique :


Inspiré d’un poème de Mallarmé, pour la création d’un ballet, l’après-midi d’un faune, chorégraphie de Nijinski, décors de Bakst, musique de Claude Debussy.

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Bakst suggéra à Nijinski de s’inspirer des poteries grecques exposées au Louvre (ce qu’il fit), pour les costumes que les sept danseuses devaient porter, pour cela il fallait que les danseuses soient  pieds nus. Le faune tant qu’à lui, porterait un collant recouvert de taches brunes, des cornes sur une perruque bouclée.  Son rôle, s’avancer   vers les nymphes sur la pointe des pieds, les mains tendues, ce qui est un geste de possession, (repris sur le vase grec),  s’emparant d’un voile abandonné par la grande nymphe, le faune s’étend sur celui-ci, un bref sursaut final, suggérant la satisfaction de son désir. Ce ballet déclencha un scandale.

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Une partition de l’après-midi d’un faune est exposée, date de 1915, Claude Debussy.

Partition , les chansons de Bilitis, traduites  du grec par   Pierre Louÿs et ornes d’un portrait de Bilitis dessiné par Paul Albert Laurens d’après le buste polychrome du Louvre.

Tête d’un vase Canope.

Ménélas retrouvant Hélène (peinture de Ménélas vers 440 avant JC),

Un cratère en cloche Lucanien à figures rouges (satyre poursuivant une Ménade, vers 430 avant JC), peinture de Pistici.

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Un projet de décor pour l’après-midi d’un faune par Léon Bakst.

Quelques photographies d’Adolphe Meyer : Nymphes les bras levés, le faune, Nijinski et la grande nymphe, nymphe de profil  les bras levés datées de 1912.

 


Pelléas et Mélisande :


Un tableau de Marianne Stokes représentant Mélisande en 1895,   tempéra.

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Six projets de costumes pour la création de Pelléas de Charles Bianchini, pour l’opéra Comique en 1902, dont la mise en scène était d’Albert Carré, Décors de Lucien Jusseaume et Eugène Ronsin, direction de Messager.

Dans une vitrine, quelques partitions, une photographie de Maeterlinck date de 1906, un pastel de Maurice Denis, Pelléas et Mélisande daté de 1892.

Figure de douleur, tableau de Vuillard 1890-91,

Portrait d’Yvonne Lerolle en trois aspects, Maurice Denis 1897.

Six projets de costumes pour la nouvelle production de Pelléas et Mélisande, par Valentine Hugo en 1947.


Le martyr de Saint-Sébastien et Jeux :


Création de deux ballets …………

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Trois projets pour les décors et  pour les costumes du martyr de Saint Sébastien ; par Léon Bakst en 1911, dessins à la mine de plomb.

Une photographie du danseur Nijinski par Charles Gershel,  datée de  1913.

Des scènes de danses pour le ballet jeux, par Valentine Hugo et un projet de décor par Bakst en 1913.

Esquisse pour le décor  de jeux, à la mine de plomb sur papier par Pierre Bonnard en 1920,

Un manuscrit autographe par Gabriele d’Annunzio, pour le martyr de Saint Sébastien en 1911.

Boite à joujoux, maquette de la partition imprimée : crayon noir, encre de Chine ; gouache, aquarelle et or, sur papier de fil Vergé,  d’André Hellé (en vue d’un ballet).

Une toile de Cross, la chevelure datée de 1892.


Affinités artistiques, littéraires et musicales :


Quelques œuvres musicales et littéraires qui ont inspirées les peintres.


Parsifal, lithographie de 1892, Odilon Redon

Les filles du Rhin, Fantin Latour, œuvre datée de 1873

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Tristan et Yseut, de Delville 1887,  au crayon, craie noire, fusain sur papier.

Un buste de Claude Debussy, en bronze daté de 1919, par Henry de Groux et un portrait de l’artiste sur toile.


Portrait de Mallarmé par Manet daté de 1876,

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Portrait de Wagner par Renoir en 1882,

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Portrait de Paul Verlaine, par Eugène Carrière en 1890,

L’après-midi d’un faune, sculpté par Paul Gauguin en 1892,  en bois de tamanu (ancien bois sacré de Polynésie française, réservé à la reproduction d’idoles).


Portrait de Claude Debussy, par Henri Destouches en 1908.

Une lettre de Mallarmé, adressée à Claude Debussy datée du 20-12-1894.


Quelques carnets d’esquisses de Claude Debussy, pour la boite à joujoux, sur feux d’artifice, poème de Mallarmé, au crayon noir, bleu, encre noire, rouge, bleue.


Trois poèmes de Tristan L’Hermite, cycle publié sous un titre emprunté à Tristan l’Hermite : Le promenoir des deux amants. Pour ses derniers cycles de mélodies Debussy, s’inspira des poètes des XV et XVII eme siècle, avant de revenir à Mallarmé.


Edgard Poe, peint par Félix Vallotton en 1894.

D’Erik Satie, sonnerie de la rose croix daté de 1892, couverture lithographie reprenant un fragment de la guerre, de Puvis de Chavannes. Sur la couverture, timbre ex-libris d’Ernest Chausson, autographe à l’encre rouge, au bon vieux Claude A . Debussy, Paris le 27 du mois de octobre 92. Son frère en Notre Seigneur. Erik Satie.


Fêtes galantes, trois mélodies de Debussy sur des poèmes de Paul Verlaine.

debussy partition fetes galantes


La nature comme source d’inspiration : nocturnes, marines, paysages.


Paysage de Bourgogne, œuvre de Degas datée de 1890,

Nuit d’été par Winslow Homer datée de 1890,

La main d’ombre, de Charles Lacoste 1896,

Paysage avec miroir, avec une baie dans le lointain par Turner 1845,

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Une marine de Degas vers 1869, pastel.

Place de Clichy la nuit, par Carrière 1899-1900.

Les nymphéas de Monet 1915-17.

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Une vieille fabrique en Norvège, par Thaulow 1892

Le cyclone d’Henri Groux daté de 1894

Tempête du coté de Belle-Ile, Monet 1880

Une marine d’Harisson

Bateau en mer, soleil couchant de Monet daté de 1869-73,

Les falaises d’Yport par Emile Blanche en 1892,

La vague violette, Georges Lacombe 1895-96,

Sur la plage, Manet 1873,

D’Emile Gallé, la mer, inclusions de  parcelles métalliques 1900.

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Le Talisman de Paul Sérusier 1900,

Une partition pour piano, les reflets dans l’eau, datée de 1905, manuscrit autographe de Claude Debussy.

Rosiers sous les arbres de Gustave Klimt, 1905.


Nouveaux mondes :


Le parc de Saint-Cloud de Kandinsky daté de 1906, huile sur carton.

Le faubourg de Collioure par André Derain 1908,

Improvisation III de Kandinsky daté de  1909,

Disques de couleurs (étude pour fugue et deux couleurs) de Kupla 1911-12.

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Quelques extraits du catalogue.

 

Cette magnifique exposition nous emmène dans l’univers et l’époque de cet artiste de génie, il dialogue avec la poésie, l’œuvre picturale, la nature, ce qui compose le paysage esthétique de sa création musicale.

Jusqu’au 11 juin à l’Orangerie à Paris. A ne pas manquer.

 

 

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24 avril 2012 2 24 /04 /avril /2012 13:56

Il y a 100 ans disparaissait Jules Massenet, l’opéra de Paris lui rend hommage.

Jules Massenet nait en 1842, proche de Saint-Etienne. Son père Jules Emile Fréderic, officier dans les armées du premier empire, est un industriel et directeur d’une entreprise de matériel agricole, sa mère Adelaïde Royer de Marancour, bonne pianiste qui a composé quelques pièces, donne des cours de piano et est le professeur de son fils Jules.

En 1848, il vient à Paris, il rentre au conservatoire en 1853, il y étudie le piano dans la classe d’Adolphe Laurent, le contrepoint et le solfège avec  Augustin Savard (compositeur et pédagogue) et François Bazin (compositeur et pédagogue) et la composition avec Henri Reber (compositeur).Ses études musicales sont brillantes. Il obtient un prix de piano en 1859 et un prix de contrepoint en 1863.

Ambroise Thomas lui conseille de s’inscrire à la villa Médicis, il y est admis, grâce à sa cantate David Rizzio, il remporte le prix de Rome en 1863. L’artiste lors de son séjour à la villa Médicis en 1864, rencontre Franz Liszt, qui lui demande de le seconder dans ses tâches d’enseignement.

Jules Massenet revient à Paris en 1866. La même année, il épouse une de ses élèves, Louise-Constance de Gressy, à Avon proche de Fontainebleau.

Il rencontre Georges Hartmann, qui sera son éditeur et mentor. L’un de ses premiers succès,  la suite symphonique Pompéa . 

En 1867 il créé sa première œuvre lyrique  la grand’tante , avec Marie Heilbron dans le rôle-titre.

1868, naissance de sa fille Juliette.

1872, Son opéra  Don César de Bazan, est à l’affiche de l’Opéra Comique.

1873, il compose les musiques de scène des Erinnyes de Leconte de Lisle jouées à l’odéon, il créé Marie-Magdeleine avec Pauline Viardot dans le rôle-titre. Il remanie les Erinnyes , qui sont reprises à la Gaité Lyrique. La même année, il est gratifié de la Légion d’Honneur.

1877, son roi de Lahore, est joué avec succès.

1878, il est nommé professeur au conservatoire en remplacement d’Ambroise Thomas, qui devient le directeur, ses élèves seront prestigieux : Ernest Chausson, Gustave Charpentier, Georges Enesco, Henry Février, Reynaldo Hahn, Charles Koechlin, Gabriel Pierné et bien d’autres…….

1882, il commence la composition de  Manon Lescaut , d’après une nouvelle de l’abbé Prévost, à cette occasion il va visiter la demeure de L’abbé à La Haye. L’œuvre  est créée à l’Opéra Comique en 1884 avec Marie Heilbron (elle décède deux ans plus tard).

1885, création du  Cid  et il débute  Werther .

1887, il  modifie Manon pour la soprano Sybil Sanderson, pour la mettre en valeur il compose  Esclarmonde.  Création également du  Mage  et  Amadis .

1892, il compose  Werther , d’après les souffrances du jeune Werther de Goethe.

1894,  il compose  Thaïs  pour Sybil Sanderson, créé à l’opéra de Paris.

1895, il reçoit la Croix de Commandeur de la Légion d’Honneur.

1897, année de la création de Sapho.

1899, création de Cendrillon. Il vient s’installer à Egreville au sud de Fontainebleau. Il y achève son œuvre de musique sacrée, La terre promise, qui est  créée à l’église Saint-Eustache de Paris.

1900, il compose la musique pour Phèdre de Racine, jouée à l’Odéon.

1901, Grisélidis, d’après Boccace est à l’affiche de l’Opéra-comique. Le jongleur de Notre-Dame, est créé à l’Opéra de Monte-Carlo, à cette occasion, il est décoré de l’Ordre de Saint-Charles par le Prince Albert 1er.

1905, 500 eme représentation de Manon. Mary Garden interprète Chérubin à Monte-Carlo.

1906, Ariane est donné à l’Opéra avec Lucy Arbell (rencontrée en 1904), mais aucun succès pour Bacchus.

1910, Don Quichotte est créé à Monte-Carlo. Jules Massenet préside l’institut.

1911, cinq articles de l’artiste, sont publiés dans le journal, les Echos, intitulés : Souvenirs de théâtre.

1912, Jules Massenet décède à Egreville dans son château de Seine et Marne. L’ensemble de ses articles sont publiés dans un livre ayant pour titre : Mes souvenirs.

L’exposition présente l’homme et son univers, de nombreuses photos d’artistes de l’époque, mais elle se situe surtout autour de ses œuvres avec une présentation de partitions, d’affiches, costumes, maquettes de décors et de costumes.

 

L’Homme 

 

Jules Massenet à l’âge de 8 ans par Pierre Paul Cavaille (peintre), œuvre datée de 1850,

massenet à 8 ans

L’artiste lors de son séjour à la villa Médicis en 1864, sur partition dédicacée, photo avec rehaut de blanc de Jean Clément Chapelain

Plusieurs photos de l’artiste datées de 1907 par Henri Manuel, dont une ou Jules Massenet est en compagnie du Prince Albert de Monaco vers 1900.

Une partition d’Esclarmonde, une reliure en parchemin, Ariane, manuscrit autographe daté de 1906, Enchantement partition de 1890

Un livret de mise en scène par le compositeur, il s’agit de Werther 1893, une partition imprimée, Sapho, opéra de l’artiste 1897.

Bacchus, manuscrit autographié daté de 1909, un autre manuscrit de Cendrillon opéra de Massent 1895, la couverture en cuir avec 4 médailles en argent enchâssé 1895

Un dessin de Louis Bourgeois représentant Jules Massenet daté de 1910

massenet portrait

Massenet avec sa muse, Massenet au piano, dessins de Leonello Capprello  1910

Des photos de l’artiste chez lui en 1900, une autre avec sa classe de composition musicale 1895

Un manuscrit autographe daté de 1912 il s’agit de Roma, un coupe papier en bronze doré et fonte de 1890.

 

L’atelier du compositeur :

Alfred Bruneau élève de Massenet, nous présente l’homme. Il a écrit un livre 20 ans  après sa mort, il nous parle du compositeur au travail, dans son intimité, il rendait souvent visite à l’artiste, il cite que son cœur battait lorsqu’il montait l’escalier qui conduisait à l’appartement du maitre, il précise qu’il pénétrait jusqu’à sa chambre à coucher, car il n’eut jamais de cabinet de travail, dormant peu, il se levait très tôt et venait s’asseoir à sa table de travail…….. 

Nous pénétrons dans l'intimité de l'artiste, reconstitution de la pièce : une toile de fond  présente le maitre au piano. On y voit le piano table de l’artiste, des partitions,  sa baguette de chef, une sculpture ‘la fortune’ datée de 1885 ; ( elle fut offerte par les abonnés du théâtre de Marseille), des affiches accrochées au mur, une de Thérèse, Hérodiade, une esquisse pour l’affiche d’Ariane.


massenet piano

 

Les interprètes :

Une citation de Massenet " Quelle joie enivrante d’écrire des ouvrages, des rôles, pour des artistes qui réaliseront vôtre rêve ".

Dans ses souvenirs l’artiste ne manque pas l’occasion de dire son admiration pour les chanteurs et cantatrices tragédiennes, et de souligner ce qu’il doit à ses interprètes.

De nombreuses photos présentent ces artistes :

Anne-Marie de l’Isle, Joséphine de Reszke, Yvonne Gall (soprano, elle chante dans Manon et Thaïs, Marie Heilbronn(soprano) créatrice de la Grand’Tante 1884, Ninon Vallin (soprano) 1884, Emma Calvé, elle passe de soprano lyrique à soprano dramatique, Massenet créé pour elle le rôle d’Anita dans la Navarraise , Sybil Sanderson, soprano américaine, Massenet a écrit pour elle Esclarmonde en 1889 et Thaïs en 1894, Lucy Arbell, muse du maitre , en 1906 elle créé le rôle de Perséphone dans Ariane, en 1907, elle créé le rôle titre dans Thérèse elle chante Bacchus, elle a le rôle de Charlotte dans Werther , Lucien Fugère, baryton et chante dans de nombreuses œuvres de Massenet.

 

L’œuvre :

L’œuvre est importante, Massenet propose une esthétique originale qui est le fruit de la synthèse de formes anciennes, que demande une partie du public, et de formes musicales et dramaturgiques nouvelles, qui satisfont les ambitions artistiques. Si Massenet sait trouver dans sa musique un point d’équilibre quasi parfait entre tradition et innovation, il soigne tout particulièrement le choix de ses livrets. ………………

Les grandes figures littéraires, leurs sources, récits mythologiques, historiques, légendes, contes, romans, nouvelles et pièces de théâtre.

Les œuvres sont présentées dans leur  cadre historique :

 

L’exotisme, il est à la mode et plait beaucoup à cette époque.

Le roi de Lahore : L’histoire se passe en Inde, à l’époque de l’invasion du Sultan Mahmoud au XI eme siècle. La prêtresse Sita aime d’un amour partagé le roi Alim, mais est aussi convoitée par son ministre Scindia, qui dénonce le sacrilège. Alim, pour expier sa faute va combattre l’envahisseur. Scindia profite de la mêlée pour le frapper et prend le pouvoir. Il contraint Sita au mariage, cependant au paradis d’Indra, Alim, obtient de revenir sur la terre comme simple mendiant, et à condition de mourir avec sa bien-aimée. Lors du mariage de Sita et Scindia, Alim apparaît et dénonce les crimes de ce dernier, Sita le reconnaît et s’enfuit avec lui, mais ils sont découverts. Sita se tue, et Alim meurt avec elle. Tous les deux, ils montent au paradis es bienheureux……….Opéra en 5 actes de Massenet, livret de Louis Gallet, Créé à l’Opéra de Paris en 1877.

A l’exposition : Une tunique de guerrier pour le roi de Lahore datée de 1877, une affiche lithographie datée de la même année, une esquisse de décor à la gouache et aquarelle, du 1er tableau du 5 eme acte intérieur du sanctuaire d’Indra, un autre décor de la grande place à Lahore, pour l’acte IV.

massenet esquisse de décor le roi lahore

Le costume de Sita pour Joséphine de Reszke, des maquettes de costumes à l’aquarelle et gouache, pour le costume de danseuse du cortège royal, pour le costume du choriste, du roi Alim et celui du danseur.


Esclarmonde : La magicienne Esclarmonde, devenue reine de Byzance, séduit grâce à ses pouvoirs, le chevalier Roland de Blois. Lequel doit l’aimer sans la voir ni connaître son nom, mais elle doit renoncer à son amour pour lui, pour conserver son trône et ses pouvoirs. Lors d’un tournoi, Roland gagne la main d’une princesse inconnue, il s’agit d’Esclarmonde……………Opéra romanesque en 4 actes, de Massenet, livret de Louis de Gramont et Alfred Blau, opéra créé pour la cantatrice Sybil Sanderson, muse de Massenet, à l’opéra Comique en 1889.


A l’exposition : Une affiche d’Esclarmonde datée de 1889, une tiare portée par Sybil Sanderson, coiffe en métal doré et strass, et une coiffe en métal argenté avec perles et strass.


Le mage : C’est l’histoire de Zarâstra, elle se déroule dans la Bactriane (région qui se situe dans les montagnes de l’Hindu-Kush et la rivière Amou-Daria, entre Afghanistan, Pakistan, Chine, Tadjikistan et Ouzbékistan), à l’époque légendaire ou s’est fondé le mazdéisme, 2500 ans avant l’ère chrétienne………. Opéra en 5 actes et 6 tableaux de Massenet, sur un poème de Jean Richepin. L’acte II comporte deux tableaux, l’acte IV débute par un ballet et l’acte V par un prélude. Créé en 1891.  

A l’exposition : une affiche lithographie datée de 1891,

massenet affiche le mage

une maquette à l’aquarelle et gouache, pour le costume de Zarâstra, porté par le ténor Edouard-Alphonse Vergnet, celui de Varheda porté par Caroline Fiérens et un costume d’un enfant.


Thaïs : L’histoire se déroule en Alexandrie au IV eme siècle. Un moine cénobite, Athanael, ( le cénobitisme est une forme de vie monastique en communauté) cherche à convertir au christianisme Thaïs, courtisane  célèbre dévouée à la déesse Vénus. Il y réussit, et Thaïs s’enferme dans un couvent jusqu’à sa mort prochaine. Athanael  découvre trop tard que son obsession pour Thaïs était teintée d’amour charnel. Tandis que Thaïs meurt dans la joie de la rédemption, il renie sa foi et désespère…… Opéra en 3 actes de Massenet, livret de Louis Gallet, d’après le roman d’Anatole France. Créé à l’Opéra de Paris en 1894.

A l’exposition : Une esquisse de décor, à l’aquarelle et gouache, le souterrain du temple de Djahi, premier tableau de l’acte IV.

massenet décor thais

Une autre esquisse de la place royale de Bekhdi, tableau II de l’acte II, de 1891, une affiche lithographie de Manuel Orazi datée de 1894, maquettes de costumes à l’aquarelle et gouache, de Charles Bianchini 1894, pour Albert Alvarez et pour les costumes de Nicias porté par la chanteuse Meyrianne Heglon, et pour les esclaves Crobyle et Myrtale.


L’Antiquité :

Roma, l’histoire se déroule dans la Rome Antique, après le triomphe des carthaginois, de la bataille de Cannes (victoire écrasante d’Hannibal Barca sur les légions romaines au cour de la deuxième guerre punique), en 216 avant JC, le général carthaginois écrase les troupes romaines plus nombreuses………   opéra tragique en 5 actes d’Henri Cain d’après Rome vaincue d’Alexandre Parodi.

A l’exposition : une maquette décor le forum acte 1 ; une maquette de costumes pour Albert Alvarez aquarelle et fusain pour Lentulus pour Lucien Pierre Muratore ; Une  affiche lithographie datée de 1912,.

 

Bacchus, l’histoire se base sur les aventures mythologiques de Bacchus et d’Ariane. Les dieux dont le demi-dieu Bacchus apparaissent sous formes humaines en Inde pour tenter les habitants de se détourner du bouddhisme. Ariane les suit, persuadée que Bacchus est en fait l’objet de son amour non partagé, Thésée (héros de l’Attique). A la fin,  Ariane se sacrifie pour sauver l’humanité…………. Opéra en 4 actes, crée à l’Opéra Garnier de Paris en 1909 de Massenet, le livret est de Catulle Mendès.

A l’exposition : une maquette du décor  passage rocheux de  1909, il s’agit du tableau de l’acte 4, une photo de Nadar de Lucie Arbell , dédicacée par l’artiste elle est présentée dans le rôle de la reine Amahelli.

massenet-lucy arbell bacchus

Une maquette à l’aquarelle et gouache pour les costumes 1909, la couronne de Bacchus, coiffe en métal doré et pierres de couleurs, des bracelets et ornements de ceinture et le casque de la reine de Joseph Porphyre Pinchon 1909.

 

Ariane : cet opéra est lié à Bacchus, personnages en commun. L’histoire est basée sur la mythologie, entourant Thésée, et les sœurs Ariane et Phèdre, elles sont toutes les deux amoureuses de Thésée qui choisi Phèdre plutôt qu’Ariane. Phèdre est tuée par la statue renversée d’Adonis, Ariane part dans le monde souterrain pour prier Perséphone de ressusciter sa sœur. Adoucie par les roses offertes par Ariane, Perséphone accepte et Phèdre retourne sur terre ……..Opéra en 5 actes de Jules Massenet, livret de Catulle Mendés .Créé en 1906 au Palais Garnier à Paris.

Robe d’Ariane par Frédéric Pineau en présentation

 

Le moyen âge :

 Grisélidis : histoire qui se déroule au XIV eme siècle en Provence, elle concerne la bergère Grisélidis et un certain nombres de tentatives par le diable pour l’attirer dans l’infidélité, La loyauté de Grisélidis à son mari, le marquis, est forte, cependant, et  le diable est vaincu ……….. conte lyrique en 3 actes, livret d’Armand Silvestre et Eugène Morand.1901.

Une affiche lithographie est exposée

massenet griselidis

 

 Le jongleur de Notre-Dame : l’histoire se passe au XV eme siècle, un jour de marché devant le couvent de Cluny, et c’est un miracle…………Opéra   miracle  lyrique en 3 actes, livret de Maurice Léna, créé à l’opéra de Monte-Carlo en 1902, repris à l’opéra comique en 1904

A l’exposition : Costume de l’ange, de  Lucien Jusseaume 1904.


Le XVIII eme siècle : la chronique des mœurs

 

Chérubin : l’histoire est développement léger du mariage de Figaro de Beaumarchais. Se déroulant juste après le mariage, et imagine les festivités lors de la célébration de la première promotion militaire de Chérubin et de son 17 eme anniversaire. S’ensuivent des ébats burlesques initiés par Chérubin, qui convoite tour à tour toutes les femmes de l’assemblée et crée une confusion générale. Opéra en 3 actes, livret de  Francis de Croisset et Henri Cain, créé en 1905 à l’opéra de Monte-Carlo.

A l’exposition : Affiche lithographie,

massenet-cherubin

maquettes  de costumes, à l'aquarelle et gouache, quelques échantillons de tissus pour le

costume de  l’ensoleillad, rôle interprété par Lina Cavalieri, costume de Mary Garden pour  le rôle de Chérubin, 1905 

 

Thérèse : l’histoire se situe pendant la terreur à Paris, Thérèse est tiraillée entre son amant, Armand de Clerval, qui lui offre la fuite et donc échapper à la mort, son mari André Thorel, Girondin, va être guillotiné. Thérèse choisit de finir sur l’échafaud avec son mari. Drame musical en 2 actes de Jules Massenet, le livret de Jules Claretie, créé à l’opéra de Monte-Carlo en 1907, repris à l’opéra Comique en 1911.

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A l’exposition :   costume pour le rôle, d’André Thorel  et une maquette à l’aquarelle et gouache, échantillons de tissus  pour le costume.


Manon : L’histoire du chevalier des Grieux et de Manon Lescaut. Le début de l’histoire se déroule dans la cour d’une auberge d’Amiens, Guillot et Brétigny, accompagnés de trois jeunes femmes, Javotte, Poussette, et Rosette demandent à diner. Arrive Lescaut et ses amis, Lescaut déclare attendre sa cousine Manon, qu’il doit mener au couvent. La diligence arrive, Manon en descend, Lescaut part chercher ses bagages. Pendant ce temps, le vieux Gillot et Brétigny, et leurs trois amies arrivent dans la cour. Guillot entreprend de séduire Manon en lui promettant de combler tous ses désirs. Il lui dit qu’une voiture viendra le chercher dans quelques instants. Elle n’aura qu’à y monter et l’attendre…… Opéra en 5 actes de Jules Massenet, livret d’Henri Meilhac et de Philippe Gille, d’après le roman de l’Abbé Prévost. Créé à l’opéra Comique en 1884

A l’exposition : Une robe en taffetas de soie rouge, elle est de l’italien William Orlandi,

massenet robe en soie rouge de manon

une affiche, lithographie de 1884, d’Antonin Chatinière, le costume de Manon Charles Bianchini, 1898


Werther : L’histoire se déroule sur trois saisons (été, automne, hiver) à Wetzlar en Hesse, dans les années 1780. Drame lyrique en 4 actes et 5 tableaux, le 1er la Maison du Bailli, acte II, les Tilleuls, acte III, Charlotte et Werther, acte IV en deux tableaux, la nuit de Noel et la mort de Werther. Livret d’Edouard Blau , Paul Milliet et Georges Hartmann, d’après le roman épistolaire de Goethe, les souffrances du jeune Werther. Présenté à l’Opéra Comique en 1893.

A l’exposition : Une affiche lithographie 1893, d’après Goethe,

massenet affiche de werther

un costume en velours de Christian Gaze en 2010 pour le rôle Werther.


Cendrillon : Cendrillon vit auprès de ses deux méchantes demi-sœurs. Un jour arrive un mendiant (qui se révélera être une fée) qui récompense Cendrillon en lui offrant une voiture et de beaux habits. Lors du bal, Cendrillon tombe amoureuse du Prince. Elle reste jusqu’à minuit, heure à laquelle le sort s’évanouit. Elle laisse derrière son chausson dont le Prince se servira pour la retrouver………….Opéra conte de fée en 4 actes, 6 tableaux et une préface. Sur un livret d’Henri Cain d’après Charles Perrault. Présenté à l’Opéra Comique en 1899.

 

A l’exposition : Une affiche lithographie de l’œuvre,

massenet affiche cendrillon

un casque pour Cendrillon daté de 1899.

 

Don Quichotte : Nous sommes en Espagne au XVII eme siècle. Une place publique en face de la maison de Dulcinée. Un festival est célébré. Quatre prétendants de Dulcinée lui chantent une sérénade dans la rue. Dulcinée apparaît et explique qu’être adorée ne suffit pas. Elle se retire, et une grande foule, en grande partie des mendiants, acclament l’arrivée du chevalier excentrique et de son écuyer comique. Don Quichotte monté sur son cheval Rossinante et Sancho Pancha sur un âne. Enchanté par leur attention, Don Quichotte dit au réticent Sancho  de leur jeter de l’argent. Après avoir dispersé la foule, Don Quichotte chante une sérénade à Dulcinée ,mais il est arrêté par Juan, un autre prétendant jaloux. Un combat à l’épée s’ensuit, interrompu par Dulcinée elle-même. Elle est séduite par les attentions anciennes de Don Quichotte, et réprimande Juan pour sa jalousie en le renvoyant. Le vieil homme lui offre son dévouement et un château. Elle suggère plutôt qu’il aille récupérer un collier de perles volé par Ténébrun, le chef des bandits. Il s’engage a le faire, et Dulcinée rejoint rapidement ses amis masculins………….Opéra comédie héroïque en 5 actes, d’après l’œuvre de Cervantès, livret d’Henri Cain. Créé à l’opéra de Monte-Carlo en 1910

A l’exposition : une affiche datée de 1910,

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une photo de Fédor Chaliapine en 1910 dans Don Quichotte, ci-dessous.

massenet don qui chiapine

Et une de Lucien Fugère dans le même rôle.


Le Cid : L’action se déroule en Espagne au XI eme siècle.  A Burgos chez le Comte de Gormas. Au fond, une grande fenêtre avec un balcon donnant sur une rue, dont les maisons sont pavoisées. Fanfares au lointain. On apprend que le roi va armer le chevalier Rodrigue, malgré la jeunesse de ce dernier. Le Comte souhaiterait être nommé gouverneur de l’Infant du Roi. Il trouve que Rodrigue est un amant digne du choix de sa fille, Chimène. L’Infante vient avouer à celle-ci qu’elle aime Rodrigue, mais qu’elle n’a pas le droit d’aimer un simple chevalier et que Rodrigue sera l’amant et l’époux de Chimène……….. Le livret d’Ennery, Gallet et Blau est proche de celui de Corneille. Opéra en quatre actes et dix tableaux de Massenet, créé à l’Opéra de Paris en 1885.


A l’exposition : Une photo d’Edouard et Jean de Reszke dans les rôles de Rodrigue 1885, une maquette de décor , cour dans le palais des rois à Grenade, tableau de l’acte IV 1885.  Une affiche lithographie.

massenet affiche le cid

Maquette à l’aquarelle et gouache du costume de Rodrigue de Ludo Napoléon Lepic, 1885, une esquisse à l’aquarelle et gouache du Cid , Chez le comte de Gormas, acte I. de Philippe Chaperon.  

 

 

La Période qui lui est contemporaine  :

Théodora : Nous sommes au VI eme siècle, Théodora, impératrice de Byzance de 527 à 548, était probablement la femme la plus puissante et influente dans l’histoire de l’Empire……….Drame en 5 actes de Victorien Sardou, écrit pour Sarah Bernhardt.

 

A l’exposition : une affiche lithographie datée de 1902, Sarah Bernhardt (Théodora).

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Le manteau de Théodora daté de 1884 pour Sarah Bernhardt, ainsi que la couronne incrustée de pierres portée par l’artiste

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Sapho : L’histoire se déroule à Paris, fin XIX eme siècle. C’est l’histoire de Sapho, modèle d’un artiste d’un certain âge, son vrai nom Fanny Legrand. Elle commence une liaison avec un jeun e homme, Jean Gaussin, mais la relation est néfaste……………Pièce lyrique, opéra dans un style déclamatoire, en 5 actes, livret d’Henri Cain et Arthur Bernède, basé sur le roman d’Alphonse Daudet

 

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A l’exposition : Robe de Fanny ( pour Sapho) de Frédéric Pineau, affiche lithographie de Sapho

Quelques extraits du catalogue.

Projection de Werther et Manon.

Les opéras de Jules Massenet sont interprétés dans le monde entier

Magnifique exposition qui permet de découvrir l’univers et l’œuvre d’un grand artiste, Jules Massenet, elle rend hommage non seulement au musicien, mais aussi aux interprètes de l’époque, aux créateurs de costumes, décorateurs, dans un lieu d’exception l’Opéra de Paris. Jusqu’au 13 mai. A ne pas manquer.

 

 

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