Paris de 1850 à 1900
Après les créations du baron Haussmann, (ministre de Paris pendant 17ans), la ville fut remodelée et transformée. Influencé par Napoléon III (qui avait apprécié Londres lors de son exil), les ambitions d’Haussmann ont pu se développer : percement des avenues, boulevard afin de faciliter la circulation de plus en plus dense surtout autour des gares, (canalisations en sous-sol d’égouts, de conduites d’eau et de gaz), les parcs et les jardins (les bois de Vincennes et Boulogne sont rattachés à la ville, les squares et quartiers se multiplient), les immeubles de qualité (nouvelles législations sur les hauteurs, les façades, les équipements, les techniques du lotissement), l’administration de la ville et le confort (mobilier urbain, éclairages, fontaines).
L’atmosphère parisienne a changé, période appelée bien souvent l’âge d’or du capitalisme français. C’est l’époque des salons, des impressionnistes qui traduisent en peinture cette vie parisienne, les maisons de coutures ouvrent leurs portes ainsi que les grands magasins : les magasins du " Louvre", du "Printemps", "Au bonheur des Dames", si bien que Zola en a écrit un livre, les revues de mode se multiplient. C’est l’époque des demi-mondaines, du théâtre de boulevard, de l’opéra, les gens de la bourgeoisie s’encanaillent. De nombreuses femmes de la bourgeoisie tiennent salons réunissant musiciens, écrivains, peintres c’est la réunion des arts. Les impressionnistes sont influencés par la mode et peignent de nombreux portraits de ces élégantes.
La femme parisienne se montre, elle a des tenues pour toutes les heures de la journée. Les attitudes sont importantes, le maintien, le mouvement, l’élégance tout cela justifie le milieu social.
Le couturier Worth ouvre sa maison de couture à Paris en 1858, il aime créer. Le premier parfumeur pierre-François-Pascal Guerlain ouvre en 1828, en 1853 il créé l’eau de Cologne impériale pour l’épouse de Napoléon III.
Les robes sur crinolines sont considérées comme l’expression parfaite de la mode du second empire. Le marché des jupons d’acier connait alors un spectaculaire développement. Le corsage et la jupe de ces robes rondes sont taillés séparément. Les corsages de ville, portés sur un corset se boutonne devant, sont à petites basques et à manches évasées en pagode.
A partir de 1860, les manches sont de plus en plus étroites, le drapé amorce son retour sur les robes, les châles et capes font leurs apparitions, les chapeaux toujours en vogue, c’est la grande mode de la capeline, le bijou prend une importance, les bottines vernies de plus en plus présentes. Mais quatre fait importants apparaissent : la machine à coudre a été inventée, les vêtements deviennent conception couture, les colorants synthétiques donnent des couleurs intenses, la jupe en crinoline, avec un front aplati, augmente un penchant vers l’arrière du vêtement.
1866, signature de la nouvelle ligne Princesse, elle change la ligne de vêtements à la mode. La robe princesse est coupée d’une seule pièce et se compose d’un certain nombre de panneaux joints équipés et un coup de corne de l’épaule à l’ourlet qui donne la forme figure par sertissage. La robe princesse Gabriel est munie d’un petit col blanc et se fait-en uniquement en soie grise. Souvent portée par les gouvernantes.
1867 à 1875, la silhouette souple et buste fashion avec la plénitude tassée à l’arrière créant un style de jupe polonaise, les crinolines disparaissent et deviennent tournures. Les tournures soutenues accentuent les rideaux sur les hanches. Un exemple dans le tableau de Claude Monet " Femmes au jardin ".
A partir des années 1870, la robe de bal a toujours une traine.
1875, le style douce remue-ménage polonaise apparait, on forme une traine à plusieurs niveaux avec drapés et plissés, elles sont lourdement ornées avec des volants, plis, tresses, franges, tous ces ornements sont apportés grâce à l’utilisation de la machine à coudre. Le second changement est l’introduction du corsage à cuirasse qui plonge à l’avant et à l’arrière et venant s’étendre sur les hanches. En 1880 ce style disparaît complètement.
En 1878 le corsage cuirasse atteint les cuisses, ce qui donne l’impression d’un corps dans une armure.
1880 à 1901, c’est la période victorienne, les femmes ont un style complètement différent : Les deux styles ont fusionné l’ensemble de la robe est dans le style princesse et la silhouette reste allongée grâce à la traine.
1883, une évolution, un nouveau style apparaît, la femme est plus active donc il lui faut plus d’aisance, le drapé est plus mince, le corsage est de style princesse, sur le devant de la robe formation d’un petit tablier, un exemple de ce style dans le tableau de Georges Seurat "Dans l’ile de la jatte".
A partir des années 1890, la mode devient plus sobre, on respecte les formes naturelles du corps, les manches sont collantes , c’est à partir de 1895 que le volume des manches augmente.
Cette exposition est mise en scène par le scénographe Robert Carsen (invité bien souvent des grandes scènes d’opéras, Paris, Milan, Londres). Certaines robes portées par les modèles sont exposées. Les tableaux sont mis en scène dans un univers de défilé de mode, disposition d’un tapis rouge entre des rangées de chaises Napoléon III avec cartons d’invitations dans certaines salles.
Les Impressionnistes, soucieux de rendre compte de la vie contemporaine à une époque d’importantes mutations urbaines, ils privilégient la représentation de la figure humaine dans son cadre quotidien et ses activités journalières. Ils ne s’attachent pas à la représentation scrupuleuse de la physionomie, du costume et de l’habit, mais se rendent compte des modes, des attitudes du comportement de leur temps. Epris de modernité, ils refusent la scène de genre convenue et artificielle, rejettent la pose au profit de la lumière instantanée, traquent les effets des jeux de lumière sur les chaires et les textiles, pour parvenir à la traduction plastique. Gestes, postures, maintien sans affectation, vêtements d’une élégance urbaine non ostentatoire en accord avec les heures du jour participent à l’élaboration de la silhouette dont la mobilité restitue de manière incomparable l’air du temps.
Quelques publicités du grand magasin du "Louvre" sont présentées, elles sont datées de 1874.
Le Figaro dans son édition du 3 mars 1884, présente l’ouverture du grand magasin parisien " Le Printemps ".
Diffusion essor de la mode…………
Manet et Renoir représentent ce thème.
"Jeune femme lisant un journal" de Renoir
"La lecture de l’illustré" de Manet, la femme s’informe par la lecture de la revue.
Les costumes exposés :
Un ensemble deux pièces coton piqué, soie appliquée points de chouette, soie gansée, beige et marron.
Une robe à crinoline marron datée de 1860-65, elle est en soie et taffetas, lin et perles de jais, dentelle application.
Une robe de jour d’été datée de 1866-67, en mousseline de coton blanche à rayures planes, dentelle au fuseau mécanique, ganse de laine bleue gris.
Un ensemble d’été vers 1866, le corsage en mousseline montant à emplacement carré, manches longues , jupe sur crinoline, motif de rubans entrelacés, d’une tresse de marguerites sur la jupe, la ceinture en taffetas vert rappelant la couleur du motif.
De nombreuses photographies d’Eugène Disdéri, il ouvre en 1854, l’un des plus grands studios de photographies de l’époque à Paris, boulevard des italiens , la même année il fait breveter un appareil photographique capable de prendre 12 photos sur une seule plaque de verre, réduisant ainsi le coût des prises de vues, permettant ainsi l’accès à un plus grand nombre.
Un exemple de ces photos avec les portraits de Madame Adèle du Mesnil ; de la comtesse de Meyendorff et autres femmes…….. Sur papier albuminé. 1858
Dans une vitrine, quelques revues de mode dont " La toilette de Paris ", " La maison du petit saint Thomas ", " l’Illustré "
De nombreuses gravures montrent ces robes à la mode, mais aussi un carnet de bal, un éventail E.Espagna, il est en taffetas peint d’une scène de course, la monture est en bois daté de 1886.
En 1870, il existe 80 revues de mode
Mode et littérature :
La mode n’épargne pas le milieu littéraire, Baudelaire écrit une série d’articles en 1859, publiées par le Figaro en 1863 intitulé " le peintre de la vie moderne ", le poète parle de la mode, du symptôme du goût de l’idéal, et jusqu’aux vertus du maquillage et de la poudre de riz dans "Eloge du maquillage ", Balzac en 1830, produit un "traité de la vie élégante", Barbey d’Aurevilly un essai " Du dandysme " en 1845, en 1868, "Le journal des dames" fait paraître un texte de Théophile Gauthier « de la mode » , il passe en revue les formes vestimentaires de l’idéal moderne.
Stéphane Mallarmé, l’ami de Monet, devient en 1874 directeur littéraire de "La dernière mode", cette revue décrit les dernières nouveautés de mode, un espace est réservé aux publications littéraires avec comme auteurs Daudet, Théodore de Banville, Prudhomme, Coppée. Mallarmé y écrit sous le pseudonyme de Marguerite de Ponty, Miss satin ou Miss Marasquin, il parle des tendances de la nouvelle saison en matière de chapeaux, ou de silhouette, il choisit les gravures, la mise en page.
Une vitrine intitulée : " la dernière mode de Stéphane Mallarmé "
Trois gravures de robes datées de 1874, ayant parues dans sa revue
Un parfum Syringa d’Aimé Guerlain en 1879
D’autres gravures de Modes datées de 1878,
Une paire d’escarpins roses de Viault d’este datés de 1860
" La belle parisienne " revue de jupons et corsets, quelques échantillons de soie catalogue daté de 1860, un autre catalogue présente des ombrelles, objet indispensable pour accompagner les tenues.
Le renom de Paris et le phénomène de la mode :
A la fin du second Empire, Paris devient le centre de la mode, porté par un bouleversement des structures de production et de commercialisation. Grands magasins, journaux de mode, maisons de couture font le renom de Paris. Hommes et femmes désireux de suivre la mode peuvent consulter les nombreuses revues spécialisées qui diffusent les créations des maisons de couture, des modistes, tailleurs, mais aussi des grands magasins à rayons diversifiés tel que le Louvre, le Bon Marché, Le tapis rouge, La ville de Saint-Denis, ces derniers proposent des toilettes toutes faites dont le style cherche à rivaliser celui des couturiers (Worth, Madame Roger, Madame Maugas). Le rôle du dessinateur industriel est important : il fournit une silhouette lithographiée de robe, de manteau que le fabricant ou le négociant en tissus complète avec des échantillons collés sur le pourtour. Le dessinateur créé des modèles de plus en plus complexes qui deviennent de véritables projets qu’il vend aux couturières ou aux grands magasins. Les plus connus Charles Pilatte, Etienne Leduc, Léon Sault.
De Charles Pilatte vers 1863, figures maquettes pour la maison Alexandre Ghys. (Ci-dessous)
Quelques Robes :
Robe à transformation datée de 1868-72 le corsage en coton ruban en organdi, taffetas rayé bleue
Robe de lendemain de noce ou de contrat datée de 1868, jupe et corsage, ceinture à pans, en faille de soie gris parme, biais de satin de soie, cette robe fut portée le 27 septembre 1868 par l’épouse du docteur Paul Gachet.
Une robe de jour d’été datée de 1869-72, tunique et jupe, en toile de coton crème d’Alsace imprimé, la jupe à rayure est parsemée de semi de fleurettes multicolores.
Robe de jour à rayures datée de 1869 en taffetas de soie, bleue et crème, biais de taffetas bleu, petite passementerie de boucles de soie floche blanche, alternant avec des perles de verre incolores.
Robe de jour datée de 1869-70, taffetas de soie à fines rayures bleues et roses, application de rubans de velours de soie noir, tressé de laine rosé.
Robe d’hiver 1875-77, tunique à manche longue fermée devant par une triple rangée de boutons, retroussée en pouf à l’arrière. En drap de laine bleu indigo, garniture de biais et de nœuds de faille, jupe en velours de soie coupée à motifs de feuillage bleu sur fond or.
Robe de jour d’été 1878-79, jupe et corsage, le corsage est a basque longue, la jupe drapée en larges replis formant un pouf, placé en bas à l’arrière, en satin de coton blanc imprimé de motifs de fleurs polychromes inscrites dans des rayures, travail de plis serrés sur le dos de la basque bordure en dentelle.
Tunique de ville datée de 1873, veste tunique à manches pendantes en taffetas de soie noir, elle fait partie d’un ensemble mais peut se porter sur une jupe dépareillée.
Présentation de quelques catalogues de couturiers, des flacons de parfum de Guerlain " le jardin de mon curé " 1895," extrait de fleurs des bois " 1895, " extrait de genet d’Espagne " 1872.
On achetait beaucoup par correspondance. Quelques gravures, un porte monnaie de mariée 1870, un autre parfum " Bouquet du régent " 1872, Vétiver 1870
Photographies d’Eugène Disderi , il s’agit du comte et la comtesse de Portalès comte et comtesse Czernin ‘il était ministre des affaires étrangères d’Autriche-Hongrie pendant la première guerre mondiale »,le conte et la comtesse de Caldore.
Un catalogue de coiffures,
un sac en cuir brun daté de 1867.
Deux œuvres de Cézanne " la conversation ou les deux sœurs " 1906 ainsi que " la promenade "
Une autre vitrine :
Quelques gravures de mode, une lithographie illustrée, un éventail.
Prospérité de Fleury et sa mode :
La robe de Madame Bartolomé en 1880 dite "Peri ", fille du marquis de Fleury. Son mari artiste peintre Albert Bartolomé.
Présentation de la robe et du tableau,
"La serre" d’Albert Bartolomé, la jeune femme de face, passe par la porte fenêtre d’un intérieur tamisé. Le geste très posé, la robe soignée inscrivent cette œuvre dans la tradition du portrait d’apparat. La technique impressionniste est évoquée avec l’effet du clair-obscur, les couleurs vives appliquées en touches franches. Ces multiples apports sont le reflet de la vie mondaine que mène le couple Bartolomé, ils tiennent salon et reçoivent des artistes, des écrivains, on y croise Jacques-Emile Blanche, Mary Cassatt, l’écrivain Gustave Geoffroy et bien d’autres……….
La tenue, la jupe est rayée resserrée par derrière et plissée de couleur violette, le corsage baleiné à pois mauves sur fond blanc, les manches 3/4, le col rabattu rayé, prolongé en tunique retroussée, un nœud à l’encolure et vers le bas datée de 1860.
La parisienne n’est pas à la mode, elle est la mode, on vient la voir du monde entier, la copier, acheter à Paris, elle a une manière d’agencer sa tenue ………………… ;
Le défilé commence avec une œuvre de Manet :
" le balcon ", sur le tableau à gauche Berthe Morisot héroïne romantique assise au premier plan (qui sera la belle-sœur de Manet) à droite Fanny Claus (violoniste du quatuor sainte Cécile, future épouse du peintre Guillemard), elle porte un chapeau orné d’un bouquet de violettes, derrière le peintre Antoine Guillemet.
" Berthe Morisot en bleu " par Manet
"Madame Louis Joaquim Gaudibert " en 1868, la robe est recouverte d’un châle très coloré, œuvre de Monet. Le peintre a rencontré Louis Joaquim Gaudibert au service militaire et sont devenus amis, Monsieur Gaudibert demande à l’artiste de peindre le portrait de son épouse le 3 septembre 1868.
"Jeune dame "de Manet ou femme au perroquet 1866, elle est présentée en déshabillé, tenue que l’on portrait chez soi.
Un ensemble habillé deux pièces en faille de soie noire, corsage-tunique à pouf derrière, le tout bordé de dentelle et de passementerie de jais. C’est un article de grand magasin, c’est la toilette de la parisienne en 1815 de Manet.
" Le passant de rue de Paris, temps de pluie " de Caillebotte, cette scène prise sur le vif, il pleut on ressent l’humidité, il ne manque que l’animation
" La dame en bleue " de Corot, il s’agit d’Emma Daubigny en tenue d’après-midi dans l’atelier du peintre, c’est l’élégance mondaine du costume et l’éventail.
"Portrait de Mademoiselle L.L., jeune fille en veste rouge " de James Tissot en 1902, La jeune femme est détendue, assise sur un coin de table, son regard est assuré elle affiche une certaine désinvolture. Le boléro rouge de style espagnol avec des pompons apporte un coté exotique.
" Eve Gonzales au piano "d’Alfred Stevens, elle a épousé le peintre Henri Guérard en 1879, l’artiste montre ici l’apprentissage des arts, car Eva Gonzales artiste peintre et aussi musicienne.
"Portrait de madame Charpentier et ses enfants " Renoir 1878, elle est l’épouse de l’éditeur du journal « la vie moderne », elle est vêtue d’une robe de chez Worth, l’artiste l’a peinte chez elle rue de Grenelle dans son salon japonais (très en vogue à l’époque, de nombreux échanges existaient avec le Japon). Sa robe est à la pointe de la mode, elle est en satin noir, une guimpe blanche à l’encolure éclaire la tenue, une dentelle également blanche dépasse de la traine. Sa petite fille et son petit garçon sont habillés du même modèle de robe bleu ciel (les garçonnets à l’époque étaient vêtus comme les filles leurs premières années), un gros chien noir et blanc apporte une intimité à ce portrait de famille, l’atmosphère y est douce.
Les femmes chez elles :
La tenue vestimentaire de la femme demeurant chez elle varie au fil de la journée. Au déshabillé et à la robe du matin succède une toilette d’après-midi plus élégante.
Pour les robes matinales comme pour les robes d’été, on utilise des cotons légers, unis, façonnés de fines rayures ou encore imprimés de semis de fleurs, de pois et de rubans. La robe a une coupe très simple, tout réside dans l’arrangement des volants et dans la qualité de la mise en forme. En ce qui concerne les saisons plus fraiches et pour recevoir, il convient de revêtir une robe de ville, en soie, garnie de volants, ruchés et dentelles.ces robes peuvent être portées pour aller au théâtre ou à un diner. Les robes de bal et de soirées à l’opéra, largement décolletées et découvrent les épaules, elles sont obligatoirement en soie. Toutes femmes qui sort dans la journée doit porter un chapeau, ils sont en velours ou en paille tressée, naturelle ou teintée, enrichis de dentelles, de rubans, en soie ou en velours et des fleurs en taffetas ou de velours de soie. Les gants sont de première nécessité, les accessoires fonctionnels, ombrelles, éventails, cannes créent des gestes et attitudes. La silhouette est façonnée par le corset qui étrangle la taille et met la poitrine en valeur.
"La lettre de rupture" de Stevens datée de 1867
"L’intérieur" 1872 Berthe Morisot
"Portrait de Tissot" 1878
"Ensemble de portraits" vers 1878
Robes exposées :
Une tunique et une jupe en gaze filetée blanche sur fond de coton bleu, garniture de nœuds de soie et volants. Dans le balcon de Manet cette robe est portée par Berthe Morisot.
Une robe d’été exposée pour jeune fille, blanche à fleurs roses, bleues ,en mousseline de coton avec des manches pagodes, corsage à basque garni de volants et de boutons en os, col au crochet, jupe ronde sur crinoline garnie de deux volants dans le bas de la jupe.
Un tableau de Monet "la lecture", il s’agit de son épouse.
"Madame Edouard Manet sur un canapé bleu" Manet 1874
"Les deux sœurs " de Berthe Morisot, il s’agirait de la même personne ayant servie de modèle, séparée par un éventail sur un fond bleu
"La dame au gant de Carolus-Duran "1863, le modèle est l’épouse de l’artiste. Grand portrait en pied, elle fût considérée comme l’incarnation de la parisienne, très élégante vêtue de noir, elle retire son gant avec beaucoup d’élégance.
" La parisienne " vers 1875 de Manet, elle est sculpture c’est la comédienne Ellen Andrée, elle porte un feutre de cascadeur, cela grandit le modèle, elle porte une robe à queue noire, elle se dirige vers le champ de course.
"Octobre "Tissot il s’agit de Kathleen Newton, elle est irlandaise, maitresse et muse de l’artiste, elle porte des bottines que l’on peut apercevoir, car elle lève le bas de sa jupe pour marcher plus aisément, elle est vêtue de noir.
Voir et être vue :
Pour le soir il existe toute une gamme de toilettes, selon les circonstances et l’âge de la femme. Une robe pour aller à un diner ou l’opéra n’est pas la même que la robe d’après-midi ou l’on porte un ensemble de ville et un chapeau. Ces toilettes sont différentes de face ou de dos, des draperies resserrent la jupe sur le devant, à l’arrière on déploie une traine bordée de volants dans les années 1867-68 l’élégante laisse trainer ses jupes sur le sol. La tenue du soir est assez voyante, provoquante. Les coiffures sont ornées de bijoux ou de fleurs.
"Le bal sur un bateau " de James Tissot 1874
"L’animatrice de cirque " 1885 Tissot
" Femme au collier de perles dans une loge " Mary Cassatt en 1879
" La loge " Renoir, l’artiste a ms la femme au premier plan, l’homme est à l’arrière il regarde avec des jumelles
"Rentrée de bal " Alfred Stevens 1867
" Femme en noir " de Berthe Morisot 1875
" Une soirée " Béraud en 1878, les hommes portent l’habit noir les femmes en toilettes.
' Danse à la ville ' de Renoir 1882-83 Paul Lothe, journaliste, ami de Renoir à posé, les traits de la femme sont ceux de Suzanne Valadon.
" Une loge aux Italiens " d’Eva Gonzales, il s’agit de Jane Gonzales sœur de l’artiste avec le futur mari de l’artiste Guérard.
" Dans la loge " Mary Cassatt en 1878, présentation théâtrale en fin d’après-midi, les autres femmes portent des chapeaux et des tenues de ville.
Exposition d’une robe noire, avec traine, un drapé devant, la jupe est en organza, le corsage dit cuirassé de soie noire, volants plissés, guipure chantilly en frange de jais. C’est une robe de la maison Roger.
Robe de jour veste et jupe rayée, bleu fond blanc, des bouillonnés et des nœuds pour toilette de printemps à la mode datée de 1873-74
Robe de jour, elle est en deux parties, en taffetas de soie , coton, gaze datée de 1870-75
Une robe d’après-midi, elle est en trois pièces en faille brodée bleu turquoise.
Des miroirs derrières ces robes permettent de voir la robe sur les deux faces 1880-81
Intimité :
Dans les années 1870, la silhouette féminine change, le décor nous emmène dans l’univers intime de la femme, déshabillés, corsets, jupon à queue, bas de soie tout est blanc, des gants des escarpins un éventail plié, un parfum "Bouquet Mademoiselle "de Guerlain en 1880
" Jeune fille ou le miroir" 1875-1880 et " Jeune femme en toilette de bal " 1879 Berthe Morisot
"Rolla "daté de 1878 par Gervex, cette œuvre est inspirée d’Alfred de Musset. La femme est nue allongée sur un lit, il s’agit d’une prostituée, l’homme débout est prêt à se suicider. A coté du lit on peut voir un corset objet de séduction, un jupon. Le costume indique aussi une situation.
" Nana "de Manet 1877, le modèle Henriette Hauser jeune actrice, maitresse du Prince héritier Guillaume des Pays-Bas.ici la femme entre dans l’histoire avec nana de Zola, elle se poudre elle st comprimée dans un corset étroit, elle est érotique, on découvre aussi la lingerie, l’homme est dans son dos il est coupé sur le tableau.
" La demoiselle de magasin " de James Tissot, 1883-85, à l’intérieur du magasin de nouveautés, sur le comptoir on peut y voir un déballage de rubans, derrière la cliente on voit la rue, une femme très élégante passe, un homme regarde la vitrine et observe la vendeuse du magasin , elle est vêtue d’une robe stricte avec un col officier, ainsi le spectateur entre dans l’œuvre et dans la boutique, qui elle, reste dans la pénombre et dégage une certaine intimité.
Elégances masculines : Artistes et hommes du monde :
Les choix vestimentaires masculins sont limités durant la seconde moitié du XIX eme siècle. On adapte une même tenue à des usages différents. L’homme du monde parisien vit au rythme quotidien de deux habillements successifs à la tenue diurne succède l’habit de soirée. La partie supérieure du corps est sanglée dans une Jacquette ou une redingote, les deux sont sombres, croisées ou non. L’époque voit la concrétisation du paletot sorte de pardessus court. La gamme des tissus retenus pour les pantalons la coupe est ample et plus large, soit avec des raies, des carreaux, pied de poule. On porte le haut-de-forme, les gants, canne, parapluie complète la tenue de l’homme prêt à sortir. La chemise, le col est droit ou rabattu, les manchettes doivent être impeccables, la cravate est ample.
La tenue d’après-midi :
Un gilet, une veste et un chapeau melon, un canotier, une malle cabine datée de 1881, de chez Louis Vuitton (maroquinerie de luxe fondée en 1854), une eau de toilette de Guerlain " Géranium "
La tenue masculine du soir :
Une redingote noire, un habit et gilet de soirée, chapeau claque et sa boite posé sur une malle cabine Louis Vuitton vers 1890, une eau de Guerlain datée de 1870.
Quelques gravures représentent des tenues de l’époque.
Le dandysme :
Au XIX eme siècle il prédomine chez le romantique français voulant être reconnu dans la société tel que Stendhal, Eugène Sue, Baudelaire……. C’est l’élégance vestimentaire, ce courant reste à toute époque. C’est un terme devenu à la mode dans les années 1813-19 à Londres pendant les guerres napoléoniennes à propos du fashionable ou élégant, suivant la mode un exemple avec George Brummell.
Quelques toiles…………. ,
" Charles lecoeur " par Renoir en 1874, Lecoeur était architecte
" Portrait de Renoir " par Bazille 1867
" Portrait de Manet " Par Fantin Latour en 1867
" Portrait d’homme " par Caillebotte 1880
" L’homme à l’ombrelle " Monet 1868
"Au café " de Caillebotte en 1880, il témoigne de la solitude……..
" Portraits d’amis sur scène " 1879 Degas
" Un atelier aux Batignolles " Fantin Latour, on y voit Monet au centre, David, Manet, Zola, c’est un manifeste de la peinture moderne. Le costume plutôt uniforme.
" Le cercle de la rue royale" 1868 James Tissot, ce tableau à un caractère anecdotique et littéraire. L’artiste représente plusieurs personnalités de l’aristocratie membre de ce club très huppé. Charles Haas, israélite reçu dans la haute société de l’époque il est debout à droite (il fut le modèle de Charles Swann dans à la Recherche du temps perdu de Proust), c’est la présentation de l’élégance masculine, de très beaux pantalons, gilets, invention des textures ; ils ont conscience de leur importance.
"Portrait à la bourse " Degas 1878-79, nous sommes dans un contexte historique, à partir du XIX eme siècle. Le rôle de la bourse est prépondérant dans le développement économique de la France, notamment dans le financement de l’industrialisation, il marqua le triomphe de la bourgeoisie d’affaires, composée de banquiers, courtiers, agents de change dont tous étaient attirés par le goût de la spéculation et la facilité de l’enrichissement. L’artiste a représenté les hommes d’affaires en redingotes et chapeaux haut de forme (mode de la bourgeoisie de l’époque, qui vient s’entretenir dans ce haut lieu). Au centre du tableau il s’agit de ‘Ernest May (administrateur-directeur de la banque franco-égyptienne) son visage est allongé des binocles sur le nez, il est en compagnie de son associé qui se tient derrière lui. Ernest May est un amateur d’art et a rencontré Degas. L’artiste a souhaité le représenter dans le cadre de ses activités financières.
Une petite salle présente le célèbre magasin " Au bonheur des Dames "
Naissance d’un grand magasin parisien, invention qui bouleverse la société du second Empire, c’est Aristide Boucicaud en 1852 qui ouvre le premier grand magasin au monde. La femme est attirée par ce nouveau paradis, elle peut choisir, les marchandises sont étalées et peuvent être touchées, les prix sont fixés, c’est le début du shopping.
" Souliers roses " et " Souliers blancs " deux œuvres d’Eva Gonzalès 1879-80
" Femme regardant avec des jumelles " Degas 1875-76
" Portrait d’Irma Brunner " la viennoise, elle incarne la mode des années 1880, par Manet, 1882 au pastel, on devine la robe en soie, elle veut montrer l’image de la parisienne, sa bouche est écarlate, elle porte un chapeau.
" Mademoiselle Dihau au piano " amie du peintre, pianiste et cantatrice, son frère était bassoniste à l’opéra, elle est vêtue de noir avec un chapeau à fleurs, Degas 1872
" Chez la modiste "Degas en 1882-86, l’attitude de la femme montre le statut social de la personne, ici l’artiste montre la femme qui travaille chez la modiste.
Dans une vitrine des chapeaux de toutes sortes sont présentés, ils sont parés de fleurs, le chapeau dominant est la capote qu’elle soit en paille, en velours de soie, elle est garnie de dentelle. Les accessoires sont indispensables dit "de contenances ", il faut avoir les mains occupées, avec l’ombrelle on créé des attitudes, il y a aussi l’éventail, les gants, les souliers ; le soulier apparaît lorsque l’on soulève légèrement la robe, c’est un objet de séduction, le sac fait aussi son apparition, surtout pour le voyage on adopte une tenue appropriée.
" Madame Jeantaud au miroir "Degas 1875, Jean-Baptiste Jeantaud ami de l’artiste, fut le compagnon d’arme du peintre pendant la guerre. Composition originale la femme de profil, semble se regarder dans un miroir avant de sortir, mais en faite son reflet fait face au spectateur et semble le regarder.
" Mademoiselle Marie Dihau " Degas 1867-68, l’artiste a représentée son modèle de profil, ce qui laisse voir une boucle d’oreille.
"Jeune femme à la voilette " vers 1870, Renoir, le modèle est de profil avec une voilette et un chape écossais sur les épaules.
" Danse à la campagne " Renoir 1883, l’artiste aimait les scènes de danses, dans cette œuvre c’est la joie de vivre de se divertir en plein air, au premier plan le chapeau du danseur est à terre.
Plaisirs de plein air :
Pour les impressionnistes, l’évocation des loisirs de plein air est étroitement liée au monde de la mode. Qu’il s’agisse des parcs de la capitale, des jardins des faubourgs, de la forêt de Fontainebleau, ces espaces sont propices à déploiement de toilettes élégantes, un exemple avec le déjeuner sur l’herbe, ou femme au jardin. La tenue y est particulière, un corsage moulant à taille haute, une veste à basques ou paletot non ajusté descendent sur les jupes à crinolines qui tendent à partir vers 1866, a s’aplatir sur le devant pour ne garder que l’ampleur à l’arrière, elles sont à rayures plus ou moins marges, bleues, vertes, pois, soutaches d’arabesques, des garnitures sombres de passementerie fournissent les principaux motifs. Le blanc uni triomphe, un exemple avec une œuvre de Renoir ou sa compagne Lise Tréhot émerge d’un sous-bois en robe de mousseline blanche, laissant deviner la délicatesse de sa chaire. Dès 1870, la silhouette à la mode est longiligne on peut le voir sur le tableau la balançoire la robe de mousseline blanche, agrémentée de nœuds bleus. Le costume capte toujours les jeux de lumière, au risque de se voir pulvérisé.
Une impression de promenade en plein air, des gazouillis d’oiseaux accompagnent le visiteur dans cette salle, les décors plantés sur une fausse pelouse quelques bancs de jardins disposés çà et là
" Les demoiselles du bord de Seine" Courbet 1856-57
" Le couple " Renoir 1868, la femme très élégante dans une robe à rayures rouge et blanche, recouverte d’un drapé blanc en forme de tablier
" Les promeneurs " Monet 1865
" Le déjeuner sur l’herbe " Monet 1865,
Robes montrées :
Une robe d’été avec paletot en mousseline de coton blanc, brodée avec motifs fleurs et guirlandes de fleurs
Un ensemble d’été jupe et boléro toile de lin beige brodée et franges de glands, tresse de chanvre
" Les deux sœurs " James Tissot 1863, elles sont vêtues de robes blanches dont l’une porte une ombrelle, un chapeau à la main, elles sont dans un parc.
" Femme au jardin " Monet 1866-67, l’artiste joue des jeux d’ombres et de lumières colorées, le soleil filtre à travers le feuillage. Les visages sont imprécis, Monet peint avec délicatesse la blancheur des robes, il les campe dans la structure de la composition.
" La femme à l’ombrelle" Renoir 1867, ici l’artiste illustre la modernité, la mode
"Réunion de famille " de Bazille 1887, sur la terrasse de la maison familiale de Méric, construite au XVI eme siècle, Bazille a regroupé les membres de sa famille.
" La balançoire " Renoir 1876, un homme tourne le dos au spectateur, il parle à une femme sur une balançoire, un arbre sur l’extrême gauche de la toile une fillette regarde la scène, un autre homme est appuyé contre le tronc de l’arbre, il s’agit d’une scène instantanée comme en photographie, les jeux de regards , l’attitude de la femme qui semble gênée/
" Rue de Paris, temps de pluie" Gustave Caillebotte 1877, nous sommes dans une rue de Paris l’artiste présente le visage haussmannien, une foule bourgeoise anonyme dans la rue, les tons sont sombres, ce sont les réalités de la ville.
Monet essai de figure " Femme à l’ombrelle, tournée vers la droite " 1886
" Portrait de la marquise et du marquis de Miramon et leurs enfants" 1865, sur la terrasse du château familial de Paulhac ‘Auvergne) c’est la tradition anglaise du portrait aristocratique, scène à la campagne.
Une robe d’été est présentée vers 1869, elle est d’une pièce à manches longues évasées, bordée de volants à tête polonais amovible agrafée formant un pouf en 3 pans retroussés garnis d’un volant Jaconas d’Alsace imprimé de crocus. Cette robe est proche des robes portées par les deux sœurs tableau de Berthe Morisot.
Quelques extraits du catalogue de l’exposition
Très belle exposition à voir absolument, promenade au sein de la vie bourgeoise du XIX eme siècle, les artistes nous montrent la modernité, l'idée du beau, les lieux ou il fallait être vu, les loisirs de plein air ou spectacles, les champs de courses, les magasins. Tout un art de vivre.
Au musée d’Orsay jusqu’au 20 janvier 2013.