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17 septembre 2013 2 17 /09 /septembre /2013 16:29

Francis Scott Key Fitzgerald nait en 1896 à Saint Paul (Minnesota) dans une famille de la petite bourgeoisie. Ses trois prénoms lui sont donnés en hommage à un parent lointain Francis Scott Key parolier de l’hymne américain. Son père d’origine modeste s’est installé à Saint-Paul après son mariage. Sa mère Mary McQuillan, est la fille d’un homme d’affaires d’origine irlandaise, qui a fait fortune grâce à l’expansion économique qu’entraina la guerre de Sécession, ( guerre civile survenue entre (1861-65) impliquant les Etats-Unis (l’union)  dirigés par Abraham Lincoln et les états confédérés d’Amérique (la confédération) dirigé par Jefferson Davis et rassemblant 11 états du sud qui avaient fait sécession des Etats-Unis).

Mary fut élevée au couvent à Saint-Paul puis à New York avant de venir en Europe afin de parfaire une éducation soignée.

Ils vont perdre plusieurs de leurs enfants avant la naissance de Scott, l’écrivain y fait allusion dans son registre " 40 ans plus tard ".

Une autre fille naitra à New York.

En 1908, la famille revient à Saint-Paul. Grâce à la fortune de Mary, Scott peut aller dans une école privée à Saint-Paul Academy  . Très tôt il écrit des poèmes et nouvelles qu’il publie dans le journal de l’établissement huppé où il est inscrit en 1911, il s’agit de l’école Newman dans le New Jersey. Le jeune Scott rêve de rentrer dans l’une des meilleures universités du pays : Princeton, (de nombreuses personnalités ont étudié dans cet établissement).

Déçu de ne pas être pris dans l’équipe de Football ce qui le marquera toute sa vie, Scott est également exclu de la société estudiantine. C’est simplement en  seconde année qu’il obtient une place dans les journaux de l’établissement, et qu’il se fait des amis. Accompagné par Edmund Wilson (1895-1972, écrivain, journaliste américain, critique, romancier, dramaturge) et John Peale Bishop (1892-1944, poète et homme de lettres), il participe à l’écriture d’une comédie musicale du Princeton Triangle Club. Il écrit également dans le Princeton Tiger magazine humoristique et dans le Nassau Literary magazine. Scott néglige ses études et part  de Princeton sans diplômes.

1917, il s’engage à l’entrée en guerre des Etats-Unis lors de la première guerre mondiale.

1918, il est envoyé à Camp Sheridan,  près de Montgomery, en tant que sous lieutenant. Il rencontre Zelda Sayre (écrivain américain,elle a grandit dans une famille aisée du sud.)

1919, le roman "L’envers du paradis" est accepté et parait en librairie en 1920, énorme succès, il fait de son auteur le représentant de toute une génération celle de : l’ère du jazz. Mais 1919, c’est aussi le début de la prohibition, dans 36 états des Etats-Unis, l’élaboration, la commercialisation et le transport  de plus 0,5 degrés d’alcool est interdit. La fabrication de spiritueux divers  entre dans la clandestine, l’alcool est tellement imbuvable, que l’on y ajoute des fruits c’est la naissance des cocktails qui envahissent toutes les fêtes et l’alcool fétiche de Scott est le gin  Rickey (gin, soda, citron). 

1920, Scott épouse Zelda (1900-1948), elle est son égérie et l’icône des années 20, surnommée "la première garçonne américaine " par son mari, immortalisée par ses livres.

Zelda Fitzgerald

 Après le succès de son premier roman " L’envers du paradis", le couple devient célèbre. La presse américaine voit en eux l’incarnation des années folles et de l’âge du jazz, ils sont jeunes, riches beaux et pleins de vie et de toutes les fêtes.

Scott devient le chef de file de la génération perdue (courant littéraire américain  de l’entre-deux guerres, ainsi qu’une génération sociologique), le représentant de l’ère du jazz, et lance la carrière d’Ernest Hemingway.

scott fitzgerald

1921, naissance de leur fille nommée Frances Scott ou Scottie.

1922, le dollar est fort et comme de nombreux compatriotes, le couple s’exile en France, sur la côte d’Azur, ils s’installent à l’hôtel du Cap et à l’Eden Roc, puis dans les villas "América", "Paquita", "Eilenroc" (villa de style néo-classique, située dans un parc de 11 hectares, en bordure de mer, au cap d’Antibes) et "Saint-Louis". Parution d’un autre roman de l'écrivain "Les heureux et les damnés"

C’est sur la Côte d’Azur que Scott écrit son roman "Gasby le magnifique ", il fait lire le manuscrit à Hemingway à la terrasse de la Closerie des lilas, brasserie huppée du quartier Montparnasse, ainsi qu’au jeune journaliste Maxwell Perkins qui est ravi du style de l’écrivain.

1925, parution du roman "Gasby le magnifique ", l’écrivain écrit des nouvelles  en parallèle  pour " Saturday Evening Post ".

Le couple fait beaucoup d’excès et cela amène à une fin rapide. Zelda a une aventure avec un aviateur français Edouard Jozan, rencontré sur la Riviera. Scott devient invivable. Zelda passe au second plan, mais elle veut la célébrité elle essaie la peinture, la danse, littérature mais en vain.  

1926, Scott part à Hollywood, Zelda perd la tête, les dernières années de l’écrivain vont être aussi couteuses que déprimantes : l’alcoolisme, les dépressions, les soucis financiers, l’écrivain finit par écrire  en 1934 " tendre est la nuit" (considéré comme son chef d’œuvre).

Son dernier roman "Le dernier Nabab" reste inachevé.

1940, décès de l’écrivain, alors qu’il exerce la profession de scénariste.

 

La tension de son mariage tumultueux, l’alcoolisme de Scott, son instabilité croissante augurent de son admission  en sanatorium en 1930, Zelda est internée en Suisse, puis à Asheville (Caroline du nord) on lui diagnostique une schizophrénie. Elle décède en 1948 dans l’incendie du sanatorium d’Asheville.


L’Amérique des années 20 :

Epoque d’une grande  prospérité économique, la production augmente considérablement favorisée par la génération de nouvelles méthodes de travail et l’arrivée de nouveaux produits. Le gouvernement libère le libéralisme économique, et augmente les droits de douane pour protéger les producteurs américains de leurs concurrents étrangers. La  hausse des salaires et crédits bancaires permettent l’explosion  de la consommation. La publicité se développe et créé de nouveaux besoins, la spéculation boursière se déchaine. La population vit dans les villes ou proche de celles-ci habitées par les plus pauvres, mais les comportements changent.

La révolution industrielle : l’utilisation importante du pétrole et de l’électricité, fabrication massive de nouveaux produits se développent notamment  l’automobile et les produits dérivés. De 21 à 29 la production de pétrole est multipliée par 4 et la quantité d’électricité par 5. L’automobile se répand dans les villes, grâce à la baisse des crédits bancaires, ce qui favorise le déplacement de la population vers les banlieues, les chaussées sont bitumées, il y a une signalisation routière. L’électricité permet un confort ménager, aspirateurs, lave-linges, frigidaires font  leurs apparition dans les maisons, cela amène aussi l’électrophone , la TSF mettant l’américain au courant de l’information, assistant également en direct aux événements sportifs, concerts. Le jazz musique du sud se répand dans toute l’Amérique, les photos, la presse avec des illustrations prend une grande ampleur, tenues vestimentaires, la décoration des appartements, le style de vie apéritif-cocktail et cigarette, ce qui pousse aux achats.

21 octobre 1929 début de la crise à Wall Street, le 29 octobre marque le début de la grande dépression des années 30. La panique secoue les banques américaines et provoque l’interruption du flux financier  entre les USA et le reste du monde.

 

New_York_1920-manatan.jpg

 

Le jazz :

En 1920, Le jazz apparait à la Nouvelle-Orléans et gagne les grandes villes américaines, de nombreux noirs américains s’installent dans les villes du  sud et du nord  Chicago, New-York, Nouvelle-Orléans, ils forment une bourgeoisie aisée et écoute de la musique urbaine, raffinée et sophistiquée. S’ajoute une autre population, cette fois d’origine rurale, qui demande une musique plus proche de ses racines. Les musiciens des villes doivent satisfaire cette nouvelle population et ajoutent de nombreux blues à leurs répertoires. EN 1920 Perry  Bradford (musicien noir) persuade la maison de disque  Okeh d’enregistrer  une chanteuse de son orchestre il s’agit de Mamie Smith.

Le jazz, musique métisse afro-américaine réunit les cultures africaines et occidentales. C’est un mélange de courants musicaux très divers. Au cours de son évolution il a intégré de nombreux métissages comme le blues, le rock, la musique latine, le hard-rock fusion. Le jazz comprend aussi une grande variété de sous-type tel que le be-bop, le cool-jazz,   le hard-bop, le free-jazz. L’orchestre de Duke  Ellington voit le jour en 1920 ainsi que celui de Count Basie à l’époque de la Prohibition, en 1930, la popularité du swing et des bings bands  était à son sommet, transformant en star Glen Miller et Duke Ellington. Une variante du swing le jump-blues devançât le rhythm and blues et le rock and roll joué par des petits groupes ensuite une autre variation le bougie-wougie Count Basie en devient une star dans les années 40.     

Le jazz a influencé des compositeurs de musique classique tel que : Ravel, Darius Milhaud, Poulenc, Stravinski, Chostakovitch, Gershwin et bien d’autres. Par son rythme et ses couleurs il a aussi influencé les peintres, sculpteurs, photographes. Mondrian, Matisse, Nicolas de Staël, Basquiat.

 

La pièce Zelda et Scott :


affiche zela et scott

 

Un bureau, une machine à écrire, en toile de fond une vue de New York ville ou réside le couple, un lit, la pièce débute par une danse endiablée entre Scott et Zelda, la formation de jazz joue en live. Le couple est continuellement en fête, l’alcool coule à flot, ce soir-là c’est l’anniversaire de Zelda, il y a de nombreux invités, mais Zelda veut que son mari lui fasse un enfant, juste ce soir-là. Hemingway est de la fête, il veut que Scott donne son avis sur un de ses romans, Zelda lui plait. Toute la  première partie révèle leur vie  dans les années 20 aux Etats-Unis.

La seconde partie : Le couple est en France, ayant de l’argent, ils sont sur la Côte d’Azur, la Riviera comme on disait à l’époque, ils sont au Cap d’Antibes, Hemingway est aussi présent avec son épouse, ils rencontrent Gertrude Stein, Picasso et sa compagne Fernande Olivier, la fête continue avec la mer méditerranée en toile de fond. Zelda s’ennuie, elle rencontre un aviateur français avec qui elle trompe Scott, il devient dépressif, il n’arrive plus à écrire, il est agressif, Hemingway spectateur  impuissant devant l’effondrement du couple. Zelda, tombe malade, elle devient schizophrène, elle parle aux fleurs………………..

Magnifique interprétation des  acteurs habités par leurs personnages, ils nous font revivre l’histoire de ce couple mythique des années 20. Le  dynamisme, les musiciens en live apportent un  rythme supplémentaire à la pièce. C’est aussi le portrait d’un monde éphémère de l’ époque.

Le couple Sara Giraudeau (Zelda) et Julien Boisselier (Scott) sont exceptionnels et déploient toute leur énergie, belle prestation de Jean-Paul Bordes dans l’évocation d’Hemingway.

Le décor, les costumes, transportent spectateur dans l’atmosphère de cette époque. A voir absolument

Au théâtre de la Bruyère à Paris jusqu’à fin décembre 2013

A lire ou à relire  le recueil de nouvelles « les enfants du jazz », ces nouvelles replongent le lecteur dans l’époque des années vingt, appelées par les américains le jazz âge, Scott Fitzgerald en est le héros romantique et désenchanté.

  

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22 octobre 2012 1 22 /10 /octobre /2012 10:02

Stefan Zweig, nait à Vienne en 1881, son père est un marchand fortuné et sa mère fille de banquier. Il a un frère ainé Alfred. Il est élevé dans un quartier bourgeois de Vienne, le Ring.

En 1900, il obtient son bac avec une distinction en Allemand, en  physique et en histoire. A l’université il s’inscrit en philosophie, histoire et littérature. Il est associé au mouvement d’avant-garde jeune Vienne.

Après avoir quitté le milieu familial il suit ses cours occasionnellement et va dans les cafés, au théâtre, concert. Il rencontre Rilke, Hofmannsthal, déjà célèbres. Stefan Zweig s’essai à l’écriture qui apprécie de plus en plus, il commence par écrire des poèmes. Il obtient quelques succès, il s’installe à Berlin, il découvre Dostoïevski et la peinture de Munch, rentré à Vienne il défend sa thèse sur Hyppolite Taine (philosophe et historien français), ce qui lui confère son titre de docteur en philosophie.

Après la première guerre mondiale il voyage, il parcourt l’Europe, Berlin, Bruxelles, Londres, Paris, en 1910 il va en Inde, 1912 aux Etats-Unis et canada. Le motif de ses voyages découvrir, apprendre mais aussi pour se fuir lui-même.

Malgré ses nombreux  voyages il continu d’écrire, il traduit Verlaine qu’il admire, mais aussi le poète belge Emile Verhaeren qu’il a rencontré à Bruxelles, qui  par sa vitalité contraire à l’atmosphère viennoise, il va beaucoup l’influencer.  Il rencontre Romain Rolland, il est séduit par son humanisme, son pacifisme et sa grande culture allemande qui lui semble représenter une synthèse entre les deux cultures, il y a une grande correspondance entre les deux hommes.

A l’âge de 30 ans Zweig rencontre Friderike  maria Von Winternitz, mariée  et mère de deux filles. Les années suivantes les amants se retrouvent régulièrement et  vont couler des jours paisibles. Zweig entreprend un ouvrage sur Dostoïevski et poursuit ses voyages. Son bonheur avec Friderike est parfait.

28 juin 1914 assassinat de François-Ferdinand, cet acte va plonger toute l’Europe dans une folie meurtrière et dévastatrice. Emporté par la folie patriotique, Zweig revient à Vienne, et cède pendant une courte période à ce tourbillon. Il rédige des articles dans lesquels il prend parti pour  l’esprit allemand, avant de retrouver la trace de ses  idéaux de fraternité et d’universalité. Avec son ami Romain Rolland ils sont atterrés par la guerre qui commence en août 1914.

En 1915, Romain Rolland sort un de ses textes les plus connus «  au dessus de la mêlée » , Il lutte contre la guerre, et sort son ami Stefan Zweig de la dépression.

Zweig apprend ce qui se passe sur le front, les milliers de morts, les villages anéantis. Il est envoyé sur le front polonais pour statuer la situation matérielle des troupes, ainsi il constate ce que la guerre entraine comme souffrances, de ruines, il se rend compte de ce que subissent les juifs et trouve cette guerre absurde.

Dès son retour en Autriche, Zweig s’installe avec Friderike à Kalkskurg. Il termine sa pièce de théâtre « Jérémie » en 1916 où il laisse entrevoir une défaite de l’Autriche.

1917, il part en Suisse pour la création de sa pièce à Zurich, il y rencontre son ami Romain Rolland à Genève et somme tous les pacifiste du monde entier de se joindre à eux dans un pacifisme actif, ce qui vaudra le prix Nobel de littérature à Romain Rolland, Zweig va rester pacifiste toute sa vie et préconise l’unification de l’Europe.

La guerre se termine en 1918. Zweig, Friderike et ses filles reviennent en Autriche à Salzbourg. L'écrivain y reçoit ses amis, écrivains, musiciens, penseurs. Il tisse des liens avec des jeunes auteurs qui lui seront reconnaissants de l'aide et des encouragements qu'il leur a apportés.

A partir des années 1920 l’écrivain à une production abondante : « Trois maitres (Balzac, Dickens, Dostoïevski), puis « le combat avec le démon (sur Kleist, Hölderlin, Nietzche), et, « Trois poètes de leur vie » (essais sur Casanova, Tolstoï et Stendhal), plus tard « la guérison par l’esprit » (sur Freud), il lui fait lire ses nouvelles avant parution, et rédigera son oraison funèbre en 1939. Zweig est polyglotte et va traduire de nombreuses œuvres de Baudelaire, Rimbaud, Verlaine, John Keats . Grand connaisseur des arts et des lettres, il devient  un collectionneur d’autographes, de portraits d’écrivains, de partitions.

L’écrivain parcourt toute l’Europe, donne des conférences, rencontre des écrivains, ses amis. Il prêche pour une Europe unie, conviction qu’il défendra jusqu’à la fin de sa vie.

Ces activités lui apportent la célébrité, en 1922, il écrit Amok, grand succès en librairie. L’écrivain vient à Paris et rencontre son ami Romain Rolland, l’année suivante, c’est lui qui ira en Allemagne.

En 1924, les deux hommes se retrouvent à Vienne à l’anniversaire de Richard Strauss ; Zweig lui présente Sigmund Freud que Rolland souhaitait rencontrer depuis longtemps.

1925, ils se retrouvent à Halle, pour le festival Haendel, puis vont à Weimar visiter la maison de Goethe et visiter les archives de Nietzche. Pour les soixante ans de Romain Rolland, parait son livre jubilaire conçu en grande partie par Stefan Zweig et va donner dans toute l’Allemagne des conférences sur l’œuvre de son ami.

La même année, Zweig  remanie la pièce Volpone de son ami Ben Jonson. Cette pièce est traduite dans plusieurs langues et remporte un grand succès.

Il se consacre aussi à l’écriture de ses biographies dont une du français Joseph Fouché. Il passe aussi beaucoup de temps à ses collections de manuscrits, d’autographes et partitions, on y retrouve une page des carnets de Léonard de Vinci, un manuscrit de Nietzche, le dernier poème de Goethe des partition de Brahms, Beethoven (les nazis lui confisquerons cette collection, une partie sera détruite), il a écrit une œuvre sur cette collection « la collection invisible ».

1927, avec Romain Roland ils fêtent à Vienne le centenaire de la mort de Beethoven. A l’initiative de Zweig, Romain Rolland fait parti des personnalités invitées aux festivités et ses articles et son hommage à Beethoven paraissent dans la presse.

Bientôt 50 ans, et Zweig entreprend un ouvrage sur Marie-Antoinette, son couple avec Friderike ne va plus très bien.

Hitler arrive au pouvoir, et Zweig prend très vite conscience du danger que les juifs encourent avec le dictateur en l’Autriche et dans toute l’Europe. Tous ses amis allemands partent en exil, étant juif lui-même il suit avec effarement ce qui se déroule dans les pays voisins, il refuse de prendre position et veux se situer en dehors des choix politiques, Richard Strauss le soutien. Il lui commande un livret et refuse de retirer son nom sur l’affiche pour la première de son opéra  à Dresde « la femme silencieuse » Mais Zweig se sent partager de collaborer avec Strauss proche du pouvoir nazi. L’opéra ne sera présenté que trois fois. Zweig suscite la colère des nazis lorsqu’une de ses nouvelles « brulant secret » est adaptée au cinéma en 1933. L’écrivain s’intéresse à Erasme, en lui, il voit un modèle humaniste proche de ses conceptions. La neutralité de Zweig est mise à mal, lorsqu’à son tour l’Autriche succombe à la répression politique. Il est l’objet d’une perquisition

1934, il décide de quitter l’Autriche, tout espoir de paix s’évanoui, il craint de ne jamais y revenir.

Réfugié à Londres, il écrit une biographie sur Marie Stuart. Il entame une liaison avec Lotte (Charlotte-Elizabeth Altman), sa secrétaire. Friderike refuse de le rejoindre,    jugeant non fondées les appréhensions de son mari. Il privilégie la neutralité et la conscience individuelle à l’asservissement d’un courant politique. Cette attitude éloigne ses meilleurs amis Romain Rolland et Roth.

Eté 1936, la guerre éclate en Espagne, il est invité au Brésil, laissant derrière lui une Europe divisée et troublé. Il est très bien accueilli à Rio de Janeiro, qu’il trouve magnifique. Il entreprend une nouvelle biographie, cette fois-ci il s’agit de Magellan, Zweig voit en lui un héros obscur, comme il les apprécie, il termine l’ouvrage tant bien quel mal, il est dépressif.

De Londres, il suit les événements de l’Autriche  ce qu’il appréhende depuis plusieurs années arrive en 1938. Hitler a passé la frontière de l’Autriche et proclame l’annexion. Si bien que Zweig se voit déposséder de sa nationalité   autrichienne et devient réfugié politique, il demande son certificat de naturalisation, il a quitté Friderike et a épousé Lotte.

Eté 1940, il quitte Londres juste avant que la ville soit bombardée par les allemand. L’écrivain est de plus en plus désespéré. Avant son départ il laisse un roman «  la pitié dangereuse » paru en 1939. Il abandonne des notes des manuscrits inachevés.

Première escale New York, il attire les  hostilités étant allemand. Il part pour le Brésil, en compagnie de Lotte dont la santé est fragile, il s’installe à Rio,  il va en Argentine Uruguay pour faire des conférences. Il revient à New York en 1941, et rencontre Friderike qui a émigré aux Etats-Unis et revoit ses amis expatriés comme lui.

De retour au Brésil, il se met au travail et entreprend de rédiger ses mémoires (elles seront publiées après sa mort », dans cette œuvre c’est un hymne à la culture européenne qui pour lui était perdue, il revient sur les étapes de sa vie. Il déménage à Petrópolis, ou le 28 novembre il fêtera son 60 eme anniversaire.

 Les Etats-Unis sont entrés en guerre Zweig perd de plus en plus espoir. Il continu son œuvre, et écrit « les joueurs d’échecs »dans ce roman il met en scène un exilé autrichien que les méthodes d’enfermement et d’interrogation pratiquées par les nazis avaient poussé au bord de la folie.

Février c’est le carnaval en pleine fête il apprend la défaite des Britanniques en Indonésie. Il est détruit par cette guerre, il ne supporte plus Lotte et ses crises d’asthmes, hanté également par la vieillesse qui approche. Il décide de ne plus assister à l’agonie du monde. Il va rendre visite à l’écrivain Georges Bernanos qui est à Barbacenas dans le Minas Gérais qui tente de lui faire reprendre espoir.

Février 1942, après avoir laissé un mot en précisant qu’il laisse  son chien a ses amis, ayant mis de l’ordre dans ses affaires et ayant fait ses adieux. Il met fin à ses jours en avalant des barbituriques, Lotte refuse de le suivre elle veut partir, puis elle le suit ….

 

 

La pièce est Adaptée du best-seller de Laurent Seksik

Au levé de rideau, un appartement épuré,  le couple défait ses malles, ils viennent d’arriver à Petrópolis, nous sommes en aout 1941, ce sont les six derniers mois de la vie de  l’écrivain.

Il a quitté l’Autriche en 1934, il a  beaucoup voyagé, Paris, Londres, New-York et le Brésil…….

Il essai de continuer son œuvre, il écrit les joueurs d’échecs pendant cet exil. Il reçoit quelques amis, mais ils ne l’aide pas à surmonter cette dépression.

Son destin s’est achevé lorsque l’on a brulé ses livres.

Alors qu’il avait tout, le succès, la vision du monde, c’est l’homme le plus en vue du siècle, qu’il a incarné.

Lotte est amoureuse, elle est fragilisée par les crises d’asthmes, elle n’est pas bien dans son corps, elle est insatisfaite et malheureuse. Elle se rend compte que Stefan  n’a pas oublié Friderike, il fait toujours allusion à  sa première épouse, d’ailleurs il reçoit toujours du courrier, elle compte encore beaucoup pour lui.

 Il ne  donne pas assez d’amour à Lotte, pour elle c’est son grand amour. Elle se réjouit , bientôt le carnaval, elle achète une robe pour cet événement, alors que lui n’éprouve pas vraiment le besoin d’y assister…………

Zweig est lassé, il ne sort de cette dépression.

Février 1942, toujours en exil à Petrópolis,  il décide de se suicider  , Lotte ne veut pas le suivre, puis revient mourir avec lui.

 

zweig

Cette pièce est bouleversante, magnifique.

Elsa Zylberstein, rayonnante, incarne la jeune femme pleine d’énergie, elle est passionnée, amoureuse, elle attend tout de la vie.

Patrick Timsit, est retenu, sobre dans sa présentation, mélancolique, émouvant.

Belle harmonie du couple pour incarner l’histoire de ce couple de légende

A voir absolument au théâtre Antoine à Paris jusqu’au 31 décembre 2012

 

 

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15 octobre 2012 1 15 /10 /octobre /2012 11:16

 

"Le boeuf sur le toit" Cabaret parisien inauguré en 1922, fondé par Louis Moysés, au 28 rue Boissy d’Anglas, 8 eme arrondissement de Paris ; lieu privilégié de Jean Cocteau et du tout Paris de l’entre deux guerres.

Dès le début de l’ouverture le cabaret eu une grande réussite, Jean Moysés amena avec lui le pianiste Jean Wiener, le soir de l’ouverture l'artiste interpréta Gershwin, accompagné au tambour par Jean Cocteau et Darius Milhaud. A cette soirée on y rencontra Picasso, Diaghilev, René Clair, Maurice Chevalier, selon l’écrivain Maurice Sachs. 

 

boeuf-image-du-cabaret-au-temps-de-sachs-copie-1.jpg

 

Tous les artistes venaient au "Bœuf sur le toit", endroit consacré uniquement à la musique, Jean Wiener y venait  très souvent, il y interpréta Bach, Clément Doucet, Col Porter et bien d’autres… De nombreux musiciens y sont venus Stravinsky, Poulenc, Catherine Sauvage,  Satie. C’était l’épicentre de Paris pendant les années folles.


 Dessin de Raoul Dufy, ci-dessous.

le boeuf dessin dufy

 

Darius Milhaud (1892-1974), a étudié au conservatoire de Paris jusqu’en 1915, il y a fait de multiples rencontres musicales et littéraires, tel qu’Honegger, Georges Auric, Léo Latil, Francis Jammes et Paul Claudel en 1912, il mettra ses textes en musique, Sa rencontre avec Gide aura une influence importante. Etant réformé, il compose des musiques pour Orestie d’Eschyle, traduit par Claudel, il y a une grande complicité entre les deux hommes. Claudel est nommé ministre plénipotentiaire à Rio de Janeiro, il propose à Milhaud d’être son secrétaire, il accepte. Son rentrera du Brésil  en 1919.

Enthousiasmé par les musiques sud américaines, il  les insèrent dans les ballets tel que : "le bœuf sur le toit" , "l’homme et son désir",  et "la suite de danses saudades do Brasil".  Il fut impressionné par une musique folklorique O boino Telhado, mélodie qu’il proposa à Jean Cocteau, le principal animateur du groupe des six, (groupe  formé à Montmartre, avec Darius Milhaud, Arthur Honegger, Louis Durey, Francis Poulenc, Germaine Tailleferre, Georges Auric, ).

 

boeuf groupe 6

 

Cette œuvre prolongea le ballet Parade, le ballet devient ainsi "le bœuf sur le toit", traduction de la chanson brésilienne.

 

boeuf- partition de milhaud

 

A partir de 1921, Darius Milhaud avec Georges Auric et  Arthur Rubinstein proposa une version à 6 mains à "la Gaya", bar situé dans le XVII eme appartenant à Louis Moysés, Cocteau et son cercle le rendit célèbre, ce bar fut transféré dans le  8 eme arrondissement et appelé "le bœuf sur le toit". Au fil du temps l’établissement est devenu une icône culturelle.

(La Gaya ci-dessous)

boeuf image du gaya

 

Milhaud était très présent dans l’établissement, il puisait son inspiration dans la rue, il réunissait ainsi tout public , aussi bien des compositeurs classiques que des chanteurs populaires, on retrouvait Ravel Stravinsky, Satie, Mistinguett, Maurice Chevalier, mais aussi des écrivains Simenon, Gide et bien sût Cocteau, les américains Man Ray, Charlie Chaplin, et Diaghilev.


Jean Wiener, (1896-1982), grand pianiste, il jouait à quatre mains avec Gabriel Fauré, il voulait faire connaître au public parisien la musique afro-américaine ainsi que  les musiques de Darius Milhaud, Poulenc, Stravinsky, de Falla. Il donna de nombreux concerts dans les salles parisiennes. Il créa de nombreuses musiques de film.

Clément Doucet, pianiste belge (1895-1950). Pianiste classique, il s’initia au jazz aux Etats-Unis, avant de former un duo célèbre  avec Jean Wiener entre deux-guerres.

Alexandre Tharaud, étudie le piano dès l’âge de 5 ans, au conservatoire du XIV eme arrondissement, son professeur, Madame Carmen Taccon-Devenat (élève de Marguerite Long). A 14 ans, il  entre au conservatoire de Paris, il remporte un premier prix de piano dans la classe de Madame Germaine Mounier, il a 17 ans . En 1987, il est lauréat du concours international Maria Canals à Barcelone, l’année suivante, du concours Citta di Sénigallia en Italie. 1989, il reçoit le deuxième prix au concours international de Munich. Sa carrière se développe en Europe, Etats-Unis, Japon. 2012, il est nommé soliste instrumental de l’année aux victoires de la musique.  


Une journée a été consacrée à ce lieu mythique des années folles " Le bœuf sur le toit " Alexandre Tharaud a donné (4 concerts) accompagné par Frank Braley, l’orchestre national d’ile de France.

Ils ont interprété des œuvres de Darius Milhaud, Jean Wiener et Clément Doucet, Gershwin et autres artistes, et ainsi à fait   revivre les grands moments du  célèbre cabaret.

 Les concerts :

Œuvres pour piano à quatre mains (arrangement de Jean Wiener et Clément Doucet).

Les interprètes Alexandre Tharaud et Franck Braley

Ils ont interprété, La belle excentrique d’Erik Satie, une sonate de Poulenc, Le bœuf sur le toit de Darius Milhaud, Trois préludes de Gershwin, Blue river d’Alfred Bryan, Covanquihno de Giuseppe Milano, A little slow fox with Mary d’Emmerich Kalman, Why do/love you  de George Gershwin .

 

Au temps du bœuf sur le toit, autre concert donné par  Alexandre Tharaud , il a interprété :

Yes, sir that’s my body de Walter Donaldson, Haarlem de Jean Wiéner, Dolce dance de Nacio Herb Brown, Je te veux d’Erik Satie, Saint-Louis Blues de William Christopher Hardy, Hungaria de Clément Doucet, Do it again de George Gershwin, Collegiate de Moe Jaffe et Nat Bonx, Georgian’s blues de Jean Wiener, un tango dans tes bras de Joé Jekyll, Tango des Fratellini de Darius Milhaud, Five o’clock de Maurice Ravel, Blues de Jean Wiener, Tea for two de Vincent Youmans, Clement’s charleston de Jean Wiéner, The man i love de Gorge Gershwin, Chopinata de Clément Doucet.


Autre concert avec l’orchestre national de France, Alexandre Tharaud et Frank Braley :

La création du monde et le bœuf sur le toit de Darius Milhaud, Concerto franco-américain de Jean Wiéner avec Alexandre Tharaud et Frank Braley, Rhapsody in blue de George Gershwin, Alexandre Tharaud


Concert saladepour terminer cette journée :

Œuvres de Jean Wiéner, Francis Poulenc, Darius Milhaud. Textes de Jean Cocteau, Maurice Sachs.

Chansons du répertoire d’Yvonne George, Drahem et Maurice Chevalier.

Interprètes Alexandre Tharaud, le comédien Gilles Privat, au banjo et percussions David Chevallier, chant Elise Caron, Jean Descluse.


De très grands moments de musique autour de ce lieu mythique.

Une belle complicité entre deux artistes de grands talents, Alexandre Tharaud et Frank Braley. Magnifique journée.

Un cd d’Alexandre Tharaud « le bœuf sur le toit » Swinging Paris.


boeuf cd alexandre

 

 

 

 

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13 novembre 2011 7 13 /11 /novembre /2011 15:30

"L’année de la pensée magique"

L’auteur Joan Didion,est née en 1934, à Sacramento en Californie, aujourd’hui, elle vit à New York.

Elle est écrivain, journaliste, essayiste et romancière. Elle est considérée comme un auteur culte pour les américains.

Auteur de plusieurs scénarios pour le cinéma avec son mari l’écrivain John Gregory Dunne. Ils avaient adoptés à la naissance une petite fille, Quintana Roo,  décédée à 39 ans.

Son dernier ouvrage, "L'année de la pensée magique",  relate le décès de celui-ci survenu à la suite d'une crise cardiaque .Best Seller encensé par la critique, élu le livre de l’année 2006 aux Etats-Unis, il a remporté le National Book Award.

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Fanny Ardant seule en scène,  nous conte l’histoire intime de Joan.

La vie change en un instant, nous pouvons être tous concernés.

Nous sommes en décembre 2003, aux Etats-Unis,  Joan est écrivain,  la vie est belle, elle est avec John son mari écrivain également, ils sont entrain de diner dans la salle à manger, et soudain tout bascule, il s’écroule sur la table, crise cardiaque, nous revivons la scène, le samu , l’hôpital, le décès…………….

Leur fille à cette époque est hospitalisée.

Joan essaie de comprendre, elle ne réalise pas ce qui lui arrive, c’est trop brutal, comment continuer de vivre après quarante ans de vie commune. Elle  va remonter l’histoire de sa vie, les bons moments reviennent, mais comment annoncer ce décès à sa fille, malgrè qu’elle aille un peu mieux, elle va sortir de l’hôpital temporairement, puis entrer à nouveau et finalement décéder .

Fanny Ardant, tour à tour est drôle, tragique elle remonte le fil de la vie de Joan, la tristesse de l’absence, cette histoire nous renvoie à nous-mêmes.

 Magnifique interprétation de l’actrice, elle nous narre ce récit avec une intensité émotionnelle, elle est bouleversante, et nous entraine  tour à tour dans le passé  et le présent de Joan.

A voir au théâtre de l’Atelier à Paris jusqu’au 14 décembre 2011.

 

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6 octobre 2011 4 06 /10 /octobre /2011 11:19

Phèdre et Psyché

Deux grands mythes littéraires sur la passion et la beauté. Phèdre issue de la tragédie d’Euripide,  premier texte qui dépeint l’amour au théâtre au V eme siècle avant JC et Psyché d’après Apulée écrivain latin d’origine Berbère né entre 1232-125 après JC, il invente les amours de Psyché ( synonyme d’âme chez les grecs) et de Cupidon, fils de Vénus, conte burlesque et pathétique sur la recherche de l’autre.


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Phèdre : Serge Lifar

Phèdre ou la rayonnante, la brillante. Par sa mère, Pasiphaé, elle est la petite fille du soleil, par son père Minos, roi de Crète, elle est rattachée aux mondes infernaux. Porteuse d’un lourd héritage, elle doit à sa mère (qui connut des amours dépravées avec un taureau), le dérèglement des sens et l’intensité du désir. Ce feu qui brûle son corps lui vaudra d’être poursuivie par la déesse Vénus qui œuvre à la perte de sa famille. Elle épouse Thésée, fils d’Egée et 10 eme roi d’Athènes, elle lui donne deux fils : Démophon et Acamas. Thésée, avait déjà eu une première liaison avec Ariane, fille de Minos et sœur de Phèdre (qui l’aide à tuer leur demi-frère, le Minotaure) et une seconde avec Antiope, reine des Amazones, dont il eu un fils, Hippolyte. Au lendemain de son mariage avec Phèdre, Thésée se réfugie à Trézène, ville du Péloponnèse, après  la guerre menée contre les Amazones et le meurtre d’Antiope qui s’était opposée à son union. Hippolyte y vit déjà, où son père l’a envoyé demandé le trône de son aïeul Pitthe et où, excellent chasseur, il a fait ériger un temple en l’honneur de la déesse Artémis. Auteur de nombreuses campagnes héroïques, Thésée repart bientôt. Mais il est retenu prisonnier aux Enfers jusqu’à ce que hercule le délivre. A Trézène, on se désespère de son absence. Le bruit de cette disparition amène Hippolyte à oser déclarer son amour à Aricie, princesse athénienne de la famille des Pallantides, autrefois détrônée par Thésée. Phèdre, blessée de s’être découverte une rivale, voit son désespoir s’accroitre avec le retour inattendu de son époux. Sur les conseils de sa confidente Oenone, elle accuse Hippolyte d’avoir voulu la séduire. Thésée demande à Neptune de le venger et Hippolyte meurt, trainé par ses chevaux effrayés par un monstre. Prise de remords, Phèdre s’empoisonne et avoue la vérité à Thésée.

Le ballet est composé de 21 scènes ::

Phèdre refuse que les femmes l’ornent.

Elle voit, auprès  d’Oenone, Hippolyte sur son char.

Elle fuit devant les compagnons d’Hippolyte.

Aricie intimide les compagnons d’Hippolyte. Ils laissent Hippolyte seul avec elle.

Danse d’Aricie et Hippolyte.

On voit Phèdre avouer à Oenone son  amour pour Hippolyte

Déclaration de Phèdre vers Hippolyte. Elle n’est pas coupable puisque Thésée est mort.

On voit au loin le retour de Thésée.

Joie des matelots et des suivantes.

Joie, des compagnons d’Hippolyte.

Phèdre chasse Oenone.

Thésée retrouve son fils qui avoue son amour pour Aricie.

On voit oenone se précipiter dans la mer.

Thésée retrouve Phèdre, Phèdre apprend qu’elle a une rivale et accuse Hippolyte.

Thésée demande son aide à Neptune. Neptune parait. Les vagues envahissent la scène.

On voit Hippolyte mort trainé par ses chevaux.

Phèdre a bu le poison. Elle vient avouer son crime.

Elle tombe morte.

On voit Apollon qui a tiré sa flèche. A droite et à sa gauche. Minos et Pasiphaé.

Minos et Pasiphaé descendent sur le théâtre.

La mère recouvre sa fille avec son manteau rouge.

« Un mythe est un mythe parce que les poètes le reprennent et l’empêche de mourir.

Nul ne doit ignorer celui de Phèdre, petite fille du soleil.

Par la parole ou par la danse glorifions-le » Jean Cocteau

Musique de Georges Auric

Les décors et costumes de Jean Cocteau.

Les interprètes dans les rôles principaux : Marie-Agnès Gillot dans Phèdre, Stéphane Bullion dans Thésée, Sabrina Mallem dans Oenone, Yann Saiz dans Hippolyte, Marion Barbeau, Aricie.

Marie-Agnès Gillot dans le rôle de Phèdre elle est tragédienne et donne l’intensité nécessaire à l’interprétation du rôle.

Psyché : Alexei Ratmansky

Comme dans un comte de fée, il était une fois, dans un certain pays, un roi et une reine qui avaient trois filles, très belles toutes les trois.  Elle retrace les aventures de Psyché dont la beauté, si rare, attire les foules et suscite la jalousie de Vénus.

"La beauté de la cadette était si rare, si merveilleuse, qu’il y avait dans le langage humain disette de termes pour l’exprimer, ou même pour la louer dignement. Habitants du pays ou étrangers, que la curiosité de ce prodige attirait en foule, en perdaient l’esprit, dès qu’ils avaient contemplés cette beauté  incomparable : ils portaient la main droite à la bouche, en croisant l’index avec le pouce absolument dans la forme de l’adoration sacramentelle du culte de Vénus elle-même ".

 Craignant d’être détrônée, la déesse Vénus supplie son fils Cupidon de punir la jeune fille pour sa beauté. Mais Cupidon, tombe amoureux de Psyché. Le roi, désespéré de voir que personne n’ose épouser sa fille se rend à Delphes pour supplier Apollon. Mais l’oracle est catégorique : Psyché doit être abandonnée en habits de noces sur un rocher, où son futur époux, un monstre ailé et cruel qui déchire les cœurs et tout ce qui respire, viendra la chercher. Les parents de Psyché, éplorés, sont contraints d’abandonner leur fille à son funeste sort. La jeune femme s’attend à périr lorsque le vent Zéphyr l’emporte vers un riche palais caché dans une vallée enchantée, où chaque nuit Cupidon lui rend visite dans l’ombre en lui recommandant de ne point chercher à découvrir son visage. Poussée par la jalousie de ses sœurs et par sa propre curiosité, elle finit par désobéir. Mais une goutte d’huile, échappée de la lampe, brûle son amant alors qu’elle le contemple. Aussitôt Cupidon s’envole, fâché de cette trahison, et le palais s’évanouit. La jeune femme enceinte et folle de chagrin se jette dans la rivière. Celle-ci, compatissante, la dépose sur la berge où se trouve  le dieu Pan.   Ce dernier lui conseille de reconquérir le cœur de son amant. Psyché cherche Cupidon,  mais en vain. Elle parvient au palais de Vénus, où la déesse, irritée de cette aventure avec son fils, la soumet, telle une esclave, à d’impossibles épreuves. Psyché les surmonte toutes, mais sa curiosité la perd une nouvelle fois. Elle tombe dans un sommeil mortel après avoir ouvert un flacon interdit contenant une parcelle de la beauté de Perséphone avec laquelle elle pensait reconquérir Cupidon. Ce dernier, toujours très amoureux, s’échappe du palais où sa mère l’avait enfermé, ranime Psyché et vole avec elle vers l’Olympe pour plaider leur cause auprès de son père Jupiter, le roi des dieux. Celui-ci se souvenant de ses propres passions, manifeste à l’égard de son fils une bienveillante indulgence. Le mariage de Cupidon et de Psyché, devenue immortelle, est célébré devant tous les dieux. Peu après, la jeune femme donne naissance à une fille, nommée Volupté.

Ce ballet est composé en trois parties :

Le sommeil de Psyché et Psyché enlevée par les Zéphyrs

Les jardins d’Eros

Le châtiment.

Musique de César Franck

Décors Karen Kilimnik

Costumes Adeline André

Les interprètes pour cette soirée Claire-Marie Osta : Psyché, Mathieu Ganio : Eros, Alice Renavand : Vénus, les deux sœurs : Caroline Bance, Christelle Granier, les quatre Zéphyrs : Mallory Gaudion, Daniel Stokes, Simon Vallestro, Adrien Couvez.

Textes issus du programme de la soirée

Ce ballet rappel un comte pour enfant, par les décors, les costumes, Alice Renavand  interprète  une très belle Vénus. Claire-Marie Osta interprète ce rôle avec beaucoup de finesse, de sensibilité, le duo  avec Mathieu Ganio  dans le rôle d’Eros forme une très belle  harmonie.

Très belle interprétation des artistes sans oublier le corps de ballet.

Au palais Garnier à Paris jusqu’au 6 octobre

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5 juin 2011 7 05 /06 /juin /2011 15:46

"Trois hommes dans un salon ", reconstitution d’une interview ayant eu lieu en janvier 1969 par le journaliste François-René Cristiani. Il eut l’idée de réunir trois amis, chanteurs, poètes, Jacques Brel, Georges Brassens, Léo Ferré.

Tous les trois au sommet de leur gloire, ils ont chanté dans les plus grandes salles parisiennes Bobino, l’Olympia, les trois baudets.  

1969, Jacques Brel à 40 ans et a décidé de mettre un terme à la chanson afin d’interpréter "l’homme de la Mancha", il a déjà tourné deux films. Georges Brassens 49 ans, a stoppé les récitals pour raison de santé mais s’apprête à reprendre la scène ; Léo Ferré, 54 ans, vient d’enregistrer "c’est extra " et va se produire à Bobino.

  

 Tous les trois ils se prennent pour des artisans de la chanson et non pour des poètes, ils parlent de leur travail, des premiers cachets, du succès, du public, des Beatles, de Gainsbourg,  des femmes, de l’anarchie, de leur solitude, de la mort.

 

brassens

Au lever de rideau l’ambiance est crée,  le journaliste, les trois invités sont prêts pour l’interview,  autour d’une table devant micros et bouteilles de bières, dans un nuage de fumée. La table est posée sur un plateau tournant, au fil de l’interview on va découvrir  les acteurs sous des  angles différents, la scène se reflète dans un miroir au fond du plateau.

 Les interprètes donnent le ton, les voix ressemblantes, le physique est proche. Grégory Gadebois, interprète Brassens, pipe à la main, Eric Ruf, donne le bon ton et joue avec les nombreux silences de Brel, la coiffure identique à celle de l’artiste lorsqu’il interprétait l’homme de la Mancha, Laurent Stocker interprète le rôle de Léo Ferré, il n’a pas le physique, il restitue les traits caractéristiques du chanteur par l’expressivité du visage, le rôle du jeune journaliste, par Stéphane Varupenne, est interprété avec une certaine retenue, intimidé par ces artistes.

 

 Grand moment d’exception et d’émotion, le public saisi est le premier témoin de cette reconstitution.

A vois absolument, les artistes sont remarquables.

Jusqu’au 12 juin au Studio de la Comédie Française à Paris

 

 

 

 
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19 avril 2011 2 19 /04 /avril /2011 09:35

L’auteur rentre chez lui à Vienne, c’est son anniversaire, il regarde son courrier parmi une lettre plus épaisse, il s’agit d’une lettre d’une inconnue.

L’Auteur est interloqué, il ne connaît pas cette femme, pourquoi lui écrit’ elle ?

 

L’inconnue est en  larmes son enfant est mort. Tout au long de la pièce  cette femme va nous dévoiler sa vie liée à cet homme, que le hasard a fait rencontrer

Elle se souvient à l’âge de 13 ans, adolescente, elle vit avec sa mère qui est veuve, leur vie  est  triste, modeste, un jour un jeune homme écrivain vient emménager à coté de chez elle, elle admire les affaires que l'on apporte dans l'appartement : les nombreux livres couverts de dorures, les chandeliers, les meubles. Elle ne se doute pas encore qu’il va bouleverser sa vie, y donner un intérêt,  l’homme est élégant, gai, il profite de la vie, reçoit. Elle va guetter ses faits et gestes, désormais sa vie est orientée autour de lui. Au hasard d’une rencontre, il lui adresse une phrase gentille et la jeune fille tombe amoureuse. Sa mère se  remarie et elles déménagent pour partir en Province, c’est un déchirement pour l'adolescente, et elle rêve du jour ou elle pourra enfin revenir à Vienne, dans ce lieu. Ce jour arrive et la jeune femme commencera à observer à nouveau cet homme, le soir surveille la lumière de son appartement en essayant d’y voir un décor, son visage.

Un jour, ils se rencontrent il la trouve jolie, il l’invite à diner. La jeune fille est naïve, cet homme n’est qu’un grand séducteur, et très vite va l’oublier pour se jeter dans d’autres bras, Ils se rencontrent plusieurs fois et de là nait un enfant.

Ils se revoient quelques années plus tard, dans un bar ou elle se prostitue, pour que son enfant ne manque de quoi que ce soit, il ne la reconnait  pas.

C’est par ce courrier qu’Il apprend que son enfant, âgé de 11 ans vient de mourir.

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« Leur enfant, est parti pour un voyage dont il ne reviendra pas. Elle n'a plus personne à choyer ni à attendre ».


Elle demande simplement qu'à chacun de ses anniversaires, il achète des roses blanches, puisqu'elle ne sera plus là pour le faire.

Avec Fréderic Andrau dans le rôle de Stéfan Zweig et Sarah Biasini dans le rôle de  l’inconnue.

Magnifique interprétation de Sarah Biasini dans ce rôle, tour à tour adolescente, amoureuse obsessionnelle, prostituée, mère éprouvé par le tragique destin survenu à son enfant.

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Excellent à voir absolument

Théâtre des Mathurins à Paris (petite salle) jusqu’à fin mai

 

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23 janvier 2011 7 23 /01 /janvier /2011 16:31

 La nuit juste avant les forêts

Pièce de Bernard-Marie Koltès

Mise en scène de Patrice Chéreau, Thierry Thieû Niang

Interprète Romain Duris

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Le rideau se lève

Un décor austère, un homme allongé sur un lit aux urgences d’un hôpital, il est blessé, il vient de se faire tabasser.

Une banlieue où il pleut, où l’on est étranger, il  rencontre un inconnu un soir au coin d'une rue, il  lui raconte  tout son univers, sa solitude, sans travail, la vie nocturne qu’il traverse, tous les dangers, mauvaises rencontres, prostituées. C’est un appel au secours que cet homme lance, en se livrant à cet inconnu qu’il tente de retenir par la puissance de ses mots, il lui parle de tout, de la vie, de l’amour en attendant la mort.  

 

Très belle interprétation de Romain Duris dans ce monologue de Koltès, habité par son personnage débraillé il est à la fois plein de fierté, d’arrogance  il  donne le ton à  ce  texte sur l’exclusion.

 

A ne pas manquer.

  

Au théâtre de l’Atelier  à Paris jusqu’au 5 mars 2011

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22 janvier 2011 6 22 /01 /janvier /2011 16:12

Cet excellent film documentaire  nous montre l’après Béjart comme son titre l’indique. Continuer à transmettre l’œuvre, l’esprit, les idées de Maurice Béjart, bel héritage laissé par le créateur à sa  compagnie le " Béjart Ballet Lausanne ", mais il faut poursuivre la création sans le maitre, son successeur, Gil Roman, y apporte talent, courage et toute sa fougue ainsi que tous les danseurs de la compagnie. Dans ce film on voit le travail accompli par tous les artistes.

 

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A voir dans 6 salles à Paris   

Après le tournage du film, " Syncope" création de Gil Roman, a fait l’unanimité au théâtre Baulieu de Lausanne fin 2010.

En 2011 la compagnie sera en tournée dans différentes villes de France, en Grèce, Pologne, Italie, Allemagne et à Lausanne.

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15 novembre 2010 1 15 /11 /novembre /2010 13:52

Nono, pièce de Sacha Guitry.

 

Sacha Guitry, est né à Saint Petersbourg en 1885, son père Lucien Guitry comédien, sa mère Renée de Pontry également comédienne. Ils arrivent en France alors que Sacha n’a que cinq ans.

Sacha devient très tôt un excellent  comédien,  il écrit ses pièces en peu de temps, dramaturge, metteur en scène de théâtre, réalisateur, scénariste.

 

 Très grand acteur de théâtre son œuvre est immense ce qui lui a apporté gloire et succès.

124 pièces de théâtre, 36 films, 32 ouvrages et rédige un certain nombre de préfaces pour divers ouvrages. Il signe des articles de presse environ 900 pendant une période de 50 ans. Plus des émissions de radio de télévision et a enregistré environ 30 disques.

 

Il a dessiné des centaines de caricatures , peint une dizaine de tableaux, et sculpté (3 bustes de Jules Renard)

De nombreuses pièces furent de grands succès et considérées comme des classiques du théâtre français.

Il a aussi beaucoup joué à l’étranger devant des têtes couronnées.

Amoureux des femmes, il se maria cinq fois.

 

Ses amis sont nombreux dont le peintre Claude Monet,( il possédait plusieurs tableaux ), il côtoya aussi  de grands écrivains, Alphonse Allais (rencontré en 1905 et avec qui il écrivit une pièce), Georges Courteline, Octave Mirbeau, Georges Feydeau, Tristan Bernard, Anatole France, Edmond Rostand

Il décède en juillet 1957 à Paris.

 

Quelques pièces parmi les plus célèbres :

Faisons un rêve  1916, Désirée 1927, N’écoutez pas mesdames 1942, Le mari la femme et l’amant 1919, Mon père avait raison 1919.

 

NONO

Nono, comédie en 3 actes créée en 1905, alors qu’il n’a que 20 ans.    

Au premier acte nous sommes dans un salon, une scène de ménage éclate, un homme de 40 ans veut se débarrasser de sa maitresse, Madame Weiss, qui a quelques années de plus que lui. Elle s’accroche, mais lui  est un mufle, un ami arrive avec sa maitresse Nono jeune femme ravissante  entretenue, elle est vêtue d’une robe rose avec des strass légèrement transparente et un somptueux décolleté qui fait tourner la tête de tous les hommes ;  mais l’amant doit s’absenter et il confit  Nono à son ami…………..

 

Le second acte nous emmène en bord de mer, proche de Trouville, galanterie, séduction, le regard tout est là, les domestiques sont les témoins privilégiés des fastes et disputes de leurs maîtres, Nono   dans tous ses états  devient la maitresse du meilleur ami de son amant...........

 

Au retour de son amant, Nono a le choix entre les deux hommes, mais elle est une manipulatrice entre  argent et désir. ………………….

 

Sacha Guitry se serait-il inspiré d’une scène domestique entre son père et l’une de ses nombreuses maîtresses ? Le jeune auteur se sert de son « vécu », le salon particulier, cadre du premier acte fut celui qu’il choisit pour inviter l’une de ses premières conquêtes.  

La côte normande, lieu de Villégiature par excellence pour les Guitry père et fils.

 

Toutes les pièces de Sacha Guitry nous font passer d’excellents moments, Nono est interprétée par la ravissante et  pétillante Julie Depardieu,

 

Les interprètes : Brigitte Castillon ,Sissi Duparc

Xavier Gallais ,Michel Fau, Roland Menou 

 

A voir au théâtre de la Madeleine Paris, jusqu’au 31 décembre 2010.

 

 

 

 

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