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23 mars 2014 7 23 /03 /mars /2014 10:34

Le Japon cesse toute relation avec l’étranger à partir de 1639, sauf quelques contacts restreints avec certains commerçants chinois et hollandais à Nagasaki, sur l’ile de Dejima. Cet isolement volontaire dure deux siècles, jusqu’à ce que les Etats-Unis avec le commodore Matthew Perry, force le pays à s’ouvrir à l’Occident par la politique de la canonnière en signant la convention de Kanagawa en 1854 après le pilonnage des ponts japonais.


Ere Ansei : 1854 à 1860, règne de l’empereur Kômei. Il accepte de signer le traité de Kanagawa  entre les représentants du Shogunat et  le commodore Matthew Perry (il possédait une lettre du président américain, Millard Fillmore  en poste depuis 1849), avec la mission d’ouvrir les routes commerciales du Japon, jusqu’alors fermées volontairement par le shogun.

En 1859, ouverture du port de Yokohama vers l’étranger.


 

Ere Man’en : 1860 à 1861, l’empereur régnant est Komei-Tenno

 

Ere bunkyu : 1861 à 1864, l’empereur régnant est Komei-Tenno

 

 

Ere Genji : 1864 à 1865, l’ère Genji marque le début d’un cycle de 60 ans de l’astrologie chinoise. L’empereur régnant est  toujours Komei-Tenno

 

 

Ere keiô (fin période Edo) 1865 à 1868, les empereurs régnant Komei -Tenno et Meiji - Tenno

En quelques années, les contacts sont intensifs avec l’Occident et transforment rapidement la société japonaise. Le Shogun a  démissionné et l’empereur est réinvesti au pouvoir.

 

 

Ere Meiji : (empereur Meiji) période historique du Japon entre 1868 et 1912.

1868, c’est la restauration de l’ère Meiji. Le système de type féodal et l’ordre des samouraïs sont abolies, de nombreuses institutions occidentales sont acceptées (mises en place de préfectures).

C’est la période de modernisation du pays. Période en perpétuel état de crise, le Japon cherche un équilibre intérieur difficile à acquérir face à la complexité du monde extérieur, et, avec la nostalgie du temps passé. Mais son désir de changement pousse le pays à se révolter contre son passé. Cela amène de nombreux bouleversements : des nouveaux systèmes juridiques, de gouvernement ainsi que d’importantes réformes économiques sociales et militaires transforment l’empire du Japon en une puissance régionale.

Le pays ainsi réalise de grandes entreprises : avancées dans le domaine de l’industrie, de l’économie, de l’agriculture et en matière d’échanges commerciaux.

1895, toutes ces mutations donnent naissance à une ambition qui se transforme en guerre contre la Chine.   

1905, guerre contre la Russie, le Japon gagne ainsi la Corée et Taiwan et d’autres territoires.

1910, l’expansionnisme militaire du japon  débute au  XX eme siècle, avec l’annexion de la Corée et prend de l’ampleur pendant l’ère Shôwa avec l’invasion de la Mandchourie en 1931 puis des provinces du nord de la Chine.


Ere Taishô : 1912 à 1926 , empereur Taishô. cette époque est considérée comme période du mouvement libéral connu sous le nom de démocratie Taishô au Japon. Le début de l'ère Taishô est marqué par la crise politique de 1912-1913 qui interrompt la politique antérieure de compromis.

 

Profitant que l'Empire allemand soit à la première guerre mondiale, souhaitant étendre sa sphère d'influence en Chine, le Japon déclare la guerre à l'Allemagne en août 1914 et occupe rapidement les territoires sous contrôles allemands dans la région de Shandong en Chine, puis aux îles Marquises , carolines, Marshall dans le Pacifique.


En novembre 1914, Jiaozhou se rend au Japon. Tandis que ses alliés sont impliqués dans la guerre en Europe, le Japon cherche à consolider plus encore sa position en Chine et en présente ses vingt et une demandes à la Chine ( cette liste de demandes visait à étendre le contrôle politique et économique du Japon sur le Chine), signature du traité en mai 1915.


L'hégémonie du Japon dans le nord de la Chine et d'autres parties de l'Asie est facilitée par d'autres accords internationaux. L'un avec la Russie en 1916, permet de sécuriser l'influence du Japon en Mandchourie et en Mongolie intérieure, et, des accords avec la France, la Grande-bretagne, et les Etats-Unis en 1917 reconnaissent les gains territoriaux du Japon et Chine et dans le Pacifique. La puissance du Japon en Asie croit avec la chute du régime tsariste en Russie et les désordres liés à la Révolution d'Octobre en Sibérie en 1917.

 

Les troupes japonaises partent en Sibérie en 1918.

 

 

La première guerre mondiale permet au Japon, qui a combattu du côté des alliés de la première guerre mondiale, d'étendre son influence en Asie et ses positions territoriales dans le Pacifique. La marine impériale japonaise se saisie des colonies allemandes de Micronésie. En 1918, lancement de  l'intervention en Sibérie avec un déploiement de 75 000 troupes japonaises.

 

 

 

Le système à deux partis politique se développe au Japon depuis le début du siècle et arrive à la maturité après la première guerre mondiale, appelé démocratie Taishô pour désigner cette période.

 

L'après-guerre apporte une prospérité sans précédent au Japon, qui se rend à la conférence de paix à Versailles en 1919, comme l'une des grandes puissances militaires  et industrielles du monde, le pays y reçoit une reconnaissance officielle comme l'un des "cinq grands" du nouvel ordre international. Ainsi Tokyo, obtient un siège permanent à la Société des Nations et le traité de paix confirme le transfert au Japon des droits de l'Allemagne dans Shandong, ce qui amène des émeutes dans toute la Chine.

 

 

 

Ere Shôwa : 1926 à 1989 (empereur Hirohito), la première partie du règne de l’empereur se caractérise par de fortes  influences nationalistes (nationalisme japonais) et entraine l’expansion de l’empire.

1936, signature d’un pacte d’assistance avec l’Allemagne Hitlérienne. Le Japon rejoint les forces de l’Axe (création de l’Axe le 26 septembre  1940 avec la signature du pacte tripartite : Allemagne, Japon, Italie, ils ont formé une alliance militaire, par la suite, ils ont été rejoint  par d’autres pays).

1937, l’Empire se lance dans l’invasion de la Chine dont le début fut le bombardement de Canton et Shanghai, ce qui entraîne la résolution de blâme de la Société des Nations, à l’encontre du Japon, et surtout avec l’écrasement de Guomindang, de nombreux chinois ont été exterminés lors du massacre de Nankin par l’armée impériale du Japon.

1939, l’échec du conflit armé limité avec l’union soviétique met un terme aux ambitions expansionnistes.

1940, le Japon envahit l’Indochine française loyaliste à Vichy et conclut une alliance avec la Thaïlande, qui en 1941 va envahir l’Indochine française. La même année c’est aussi l’attaque de Pearl Harbor dans l’archipel d’Hawaï, ce qui  déclenche la guerre du Pacifique, et engage l’Empire du Japon, dans la seconde guerre mondiale aux  côtés  de l’Axe. Le Japon agrandi son empire en occupant la Birmanie, La Thaïlande, Hong Kong, Singapour, l’Indonésie, la Nouvelle Guinée, l’Indochine française et une partie des îles du Pacifique.

Après les bombardements atomiques d’Hiroshima et Nagasaki en 1945 et la réédition du Japon lors de la seconde guerre mondiale, le pays  est occupé  jusqu’en 1952.  Le Japon est resté sous  la tutelle  des Etats-Unis jusqu’en 1951 (traité de San Francisco). Celui-ci imposa une nouvelle constitution plus démocratique. L’économie se rétablie rapidement et permit le retour de la prospérité dans l’archipel, jeux olympiques de Tokyo et le lancement du shinkansen en 1964

Des années 1950  à 1980, le pays connaît une apogée économique et culturelle et une croissance.

 

 

 Ere Heisei ; (1989 à aujourd’hui), règne de l’empereur Akihito

 1990, ce miracle économique prend fin. Instabilité politique, des catastrophes naturelles. En matière de budget militaire, le Japon occupe la 5 eme place dans le monde.


 

 

L’histoire de la sériciculture et de la Maison Impériale :

 

La Chine est le pays de l’élevage du ver à soie. Cette pratique vient du fait de l’existence du ver à soie sauvage. On aurait commencé à élever les chenilles du bombyx mandarina sur le Yangzi Jiang et sur le Huang He où se trouvait leur habitat naturel. Un récit fait part que l’épouse de l’empereur jaune, aurait commencé l’élevage du ver à soie, et que celui-ci se serait rependu  parmi le peuple, et que la sériciculture et les tissus en soie se seraient propagés dans tout le pays , et ce serait  pour cela que  la route commerciale serait nommée"route de la soie ".

On pense que la sériciculture existe au Japon depuis le  III eme siècle. Les rapports entre la sériciculture et la Maison Impériale, apparaissent dans les annales du Japon en 462, un passage indique que l’empereur aurait demandé à ses épouses de cueillir des  feuilles de mûriers et de pratiquer l’élevage du ver à soie. En 472, il est indiqué que l’empereur,  fit planter des mûriers dans les endroits qui s’y prêtaient, et qu’il se fit présenter  un tribut d’étoffe  de soie par la famille Hata (spécialiste des techniques du tissage). Les édits impériaux précisent qu’en 507, ayant pleine conscience de l’importance de l’agriculture et de la sériciculture, car ces activités comptent parmi les plus importantes, la culture rizicole est encouragée par l’empereur, tandis que l’impératrice, par son élevage du ver à soie s’employa à promouvoir lé sériciculture. Dans toutes les époques, on trouve des traces de textes indiquant à la population de respecter cette culture  et de respecter les populations qui  pratiquent l’agriculture de la sériciculture, car les activités comptent parmi les plus importantes pour maintenir la prospérité et l’abondance des récoltes dans le pays.

 

 

L’exposition Kaiko :

 

I - Les Impératrices du Japon et la culture des vers à soie :

 

Sériciculture impériale  du Japon et les étoffes teintes anciennes.

La sériciculture japonaise s’est développée  à l’échelle du pays à l’époque de l’ère Edo (XVII à XIX eme siècle) . Les personnes de l’aristocratie et de hauts rangs  faisaient à l’origine importer de  Chine la soie grège. Coûteux pour le pays. Le gouvernement des shoguns prit la décision de promouvoir  la sériciculture nationale. Chaque fief soucieux de l’état des finances, vint étudier à Kyoto,  dans le quartier des tisserands  de Nishijin les techniques de la teinture, tandis que chaque région développait  ses propres formes de tissus. L’élevage du ver à soie était en expansion  dans le pays, le port de Yokohama ouvert depuis 1859, permit les exportations de soie vers l’étranger. Ce qui favorisa l’avancement de l’économie japonaise dans un pays qui poursuivait un programme de modernisation.

L’artiste japonais Kubota Beisen (1852-1906 ère Meiji)   fit un album de peinture sur la sériciculture.

Exposé :

Furisode (style de kimono aux manches longues, qui est porté par les femmes célibataires au Japon, mais aussi porté pour des cérémonies officielles, il est en soie fine et de couleurs vives), celui qui est exposé est en damas de satin  noir à décor de cascades de rebonds daté de 1938, porté par l’empereur à 6 ans.


kaiko costume noir

 

"L’album de peinture sur la sériciculture" de Kubota Beisen, artiste et professeur d’art de l’ère Meiji . Cette œuvre représente diverses étapes de l’élevage des vers à soie, dans une exploitation du XIX eme siècle. Œuvre transmise dans la Maison Impériale comme l’un des objets attaché à la personne de l’Impératrice douairière Shôken. Kubota Bessen est venu à Paris à l’exposition universelle de 1889 et a reçu la médaille d’or

 

Un balai de branche de pertyascadens pour le premier jour du rat, trésor du Shôsô-in. Des cérémonies avaient lieu le premier jour du rat au nouvel an, au cours desquelles l’empereur avec une houe reproduisait les gestes rappelant la culture du riz, tandis que l’impératrice, un balai à la main, reproduisait ceux pour purifier une magnanerie, avaient pour but de prier pour la fertilité du pays.

 

" L’impression nouvelle, l’élevage des vers à soie " peint en 1871 par Utagawa Kuniteru II (1808-1876), ce triptyque à pour sujet les débuts de l’élevage des vers à soie par la grande  impératrice Shôken . Un cartouche contient un texte  qui formule le vœu que la sériciculture soit désormais pratiquée dans tout le pays.

 

D’Osai Futasane, (ère Meiji, " Visite de Sa Majesté l’impératrice à la filature de soie " ce triptyque  représente l’impératrice Shôken à la filature de soie en 1878, elle est située au centre de la composition, un éventail en cyprès du Japon à la main, elle rend visite aux jeunes filles vêtues de costumes de cour.

 

D’Hasegawa Chikuyô 1886, "l’élevage des vers à soie à la cour ". L’empereur Meiji est assis sur une chaise, a ses côtés, l’impératrice Shôken debout. Le couple observe les divers travaux de l’élevage du ver à soie accomplis par des femmes vêtues à l’occidentale.


kaiko chikoyo tryptique

 

"Vue de la filature de Tomioka" province  de Jôshû par Hasegawa Chikuyô en 1876, Il s’agit d’une vue de la filature Tomioka lors de son inauguration. Les filatures étaient construites sur un vaste emplacement de plus de 51000 mètres carrés, où des réserves étaient disposées une réserve pour les cocons, un bâtiment pour les bassins à vapeur, un autre pour l’enroulage de la soie et des dortoirs pour les ouvrières.


kaiko filature tomioka

 

"Jeunes filles étudiant dans la filature de Tomioka " par Asataka, 1873. Ces jeunes filles des anciens seigneurs de fief, (de l’époque Edo) et de la nouvelle noblesse de l’empire participaient au travail de filature. Pour l’époque il s’agissait d’un établissement industriel modèle composé pour personnes issues de l’élite.


kaiko ouvrieres en formation asaraka

 

Un dessin représente  "la visite des deux impératrices Eishô et Shôken à la filature de Tomioka" le 24 juin 1873. Ce dessin préparatoire à servi pour l’une des 80 peintures murales présentant les hauts faits de l’empereur Meiji au cours de son règne, par Arai Kanpô époque Taishô (1912-1925)


"Visite de l’impératrice à la filature de Tomioka" par Goseda Horuyu II en 1933, un homme de dos au premier plan serait l’ingénieur français Paul Brunat.

Paul Brunat, fils d’un industriel, Paul est inspecteur des soies il est envoyé à Yokohama par une maison de commerce lyonnaise. 4 ans plus tard, le service des finances du Japon, lui confit la missions de construire une filature moderne. Par la suite,  Paul fait venir des techniciens, des ouvrières et des métiers à tisser de France. Cette filature est installée à Tomioka.


kaiko brunat

 

Une série de photographies représente les impératrices qui ont pratiqué la sériciculture :

Eishô 1834-1897

Shoken 1849-1914, épouse de l’empereur Meiji, elle élève des vers à soie en 1871

 

Teimei 1884-1951 épouse de l’empereur Taishô, elle se dévoua entièrement a un développement de la sériciculture au Japon. Elle se rendit en premier dans une école de sériciculture à Tôkyô ou elle reçut en don des graines de la variété la plus remarquable de vers à soie, entièrement développée et élevée au Japon. Elle fit construire la magnanerie de Momijiyama et mit en place les structures fondamentales qui allaient définir la culture des vers à soie au sein de la maison impériale.

 

Kôjun 1903-2000 épouse de l’empereur Shôwa, elle avait également un gout pour la peinture.

 

 

II - Sa Majesté l’Impératrice et l’activité séricicole au palais Impérial

Sa majesté présente l’élevage des vers à soie au jour le jour

Des photos montrent la Magnanerie impériale de Momijiyama construite en 1914.

Cueillette des feuilles de mûriers

Le Koishimaru : il s’agit d’une variété de vers à soie purement japonaise, à cocons blancs

Un plan montre au visiteur le cycle de vie du ver à soie.


kaiko-ver.jpg

 

Exposition du matériel utilisé pour la sériciculture :

Un  couteau pour couper les feuilles de mûriers

Une claie de paille

Une Machine à fabriquer les claies

Les cocons produits à la magnanerie impériale certains sont verts, jaunes, blancs.


kaiko cocon

 

Présentation de soies grège, dans un coffret. Ce tissu fabriqué à partir de soies grège de la Magnanerie impériale est offert comme présent aux chefs d’Etats étrangers en visite au japon.

 

Une défense d’ivoire sculptée, emballage de paille et cocons. Objet décoratif  employé à l’intérieur  de la pièce où se déroule la cérémonie qui marque le début de l’activité annuelle. L’objet est fabriqué à partir d’une défense d’ivoire sculptée et représente le papillon  koishimaru sortant de leur cocon. L’œuvre fut conçue à l’époque Taishô par le sculpteur Kawaguchi Ryûsen (1887-1948) 

 

Divinité céleste de la sériciculture, en bois sculpté, l’œuvre est due à Takamura Kôun (1852-1934) , l’artiste s’inspira d’une image bouddhique représentant une divinité féminine. La déesse tient dans sa main  un cocon de koishimaru, son ornement de tête représente un papillon.

 

Un vêtement de nourrisson porté par le prince Hisahito d’Akishino, premier petit-fils de leurs Majestés Impériales, cinquante  jours après sa naissance, lors de la cérémonie de présentation au Palais impérial des augustes mânes impériaux, le prince Hisahito  reçut en cadeau de leurs Majestés un vêtement en soie blanche. Ce vêtement est fabriqué en soie grège fabriquée à partir de fils de koishimaru, élevés à la Magnanerie impériale.  

Présentation d’une  photo datée de 2006 avec l’enfant portant le costume, dans les bras de ses parents le prince Fumihito d’Akishino  (second fils de leurs Majestés).

Une vidéo  montre l’impératrice au travail, et nous présente les cadeaux diplomatiques faits aux chefs d’états lors de  leur visite au Japon.


kaiko imperatrice


 

III -  les travaux de restauration  des étoffes anciennes  au Shôsô-in et les vers à soie de la variété koishimaru

L’importance de l’époque Shôsô-in : le Japon à l’époque Nara (710-794).

Spécificités des copies d’étoffes teintes. Ces copies du Shôsô-in font appel aux cocons de vers à soie de la variété de vers   Koishimaru, dont le fil brut est très fin et délicat, il est indispensable à la restauration des tissus de l’époque ancienne du VIII eme siècle (époque Nara).


kaiko echeveau

 

Les trésors de Shôsô-in sont composés des objets qui ont été transmis à l’occasion d’offrandes  ainsi que de n ombreuses pièces rassemblées à l’occasion des assemblées et des cérémonies bouddhiques du Tôdai-ji . Ils ont été conservés dans des magasins à objets précieux du bâtiment appelé Shôsô-in, utilisé pour y entreposer 9000 objets (calligraphies, mobilier, textiles etc…..) datant du VIII eme siècle.  

 Elle-même placée sous l’autorité de l’Agence de la Maison Impériale.

 Différentes photographies sont présentées.

 

Quelques exemples :

Travaux de copies des trésors de l’administration du Shôsô-in.

Les soies grossières blanches : désigne une étoffe de  soie à armure simple. A l’époque Nara (VIII eme siècle) , c’était l’un des articles  importants parmi ceux qui étaient collectés en guise d’impôt.

Présentation d’un fragment d’une soie épaisse blanche.

 

Le brocart : Le terme brocart désigne  des étoffes de soie fabriquées avec des fils préalablement teints, dont  les coloris  et les motifs  à la surface  sont obtenus  avec des points de fils  de couleurs ou de fines lignes.

 

Un accoudoir au motif de phénix

Des chaussons avec pour motifs des fleurs exotiques.

Des rouleaux du brocart des cercles d’entrelacs et de phénix sur un fond violet.


kaiko exemple de tissus

 

Un rouleau de brocart de la bannière à fleurs exotiques sur fond rouge

 Un autre avec des motifs de fleurs exotiques à 8 pétales en serge rouge.

 

Serges : ce sont des tissus où le chevauchement de fils de chaine  et de trame créé des diagonales sur l’endroit. Pour l’obtention des motifs, on combine différentes armures : armure de toile (tissage simple), armure de serge aux obliques orientées différemment. Dans cette technique  de tissage, on fait ressortir le lustre  et le brillant du fil de soie.

Une serge blanche à motifs de petites fleurs exotiques


Gazes : La gaze est une fine étoffe transparente, obtenue par tissage  avec des fils de chaîne dont l’évolution est sinueuse, ce qui rappelle des mailes de filet.

Une bannière à gaze de soie, obtenue par pressage de Kyokechi

Une gaze jaune à cire perdue

 

 

IV – Le projet de restauration  de la chronique illustrée des miracles  de la Divinité de Kasuga, et les vers de la variété de koishimaru :

Trésor du Shôdao :

La restauration et la chronique illustrée des miracles de la divinité de Kasuga, il s’agit d’un chef d’œuvre de rouleaux peints daté du XIV eme siècle, c’est un ensemble de 20 rouleaux peints sur soie dans le style Yamoto-E (style japonais classique).

 

 

V - Historique de la culture de la soie au Japon :  

Les techniques de la teinture et du tissage sont attestées depuis le III eme siècle au Japon. Nous savons par des pièces transmises au monastère du Hôryû-ji  ainsi qu’au Shôsô-in (monastère du Tôdai-ji) à Nara, que des développements importants eurent lieu sous l’influence de la culture continentale et jusqu’au VII et VIII siècles, de splendides tissus colorés ont été confectionnés grâce à des techniques avancées de teinture. Avec le transfert de la capitale à Kyoto, des soies précieuses de style japonais, motifs et couleurs ; auraient été fabriquées à l’époque Heian (794-1185) où était éclose une culture gravitante autour des aristocrates de la cour. Plusieurs règlements furent mis en place à l’époque Heian, dont les règlements de l’ère Engi en 927, sous l’ordre de l’empereur Daigo, contenant une grande quantité de textes consacrés aux vêtements et accessoires, ainsi qu’à la teinture des tissus. Une trentaine de teintes existaient, dont l’ocre réservé aux empereurs.

Fin XII eme siècle, à l’époque Kamakura , lorsque les guerriers privent les rênes du pouvoir politique, et jusqu’au XVI eme siècle, époque Muromachi, une transformation s’opère dans le costume , et l’on assiste à une transition depuis le tissage  d’étoffes très colorées  de l’époque Heian, au développement des techniques et de teinture et de broderie. Il faut rappeler qu’à  cette époque le commerce est très florissant avec la Chine des Ming (1368-1644). C’est ainsi que des étoffes connues comme étoffes précieuses, faites en brocart d’or et d’argent furent importées et appréciées comme un trésor. Elles ont exercé une influence sur  les techniques de teintures japonaises. Avec les guerres la fabrique de textile tomba  en décadence.

Milieu XVI eme siècle, le Japon connut, avec l’arrivée des portugais à Tanegashima (1543), les étoffes teintes venues de l’Europe. Des étoffes teintes rares comme le velours inspirèrent les tisserands de Nishijin  et les encouragèrent à développer de nouveaux types de tissus.

1620, la fille du second shogun Tokugawa , future impératrice fit son entrée au palais impériale après son mariage avec l’empereur Gomizunoo. Des dépenses somptuaires  à l’occasion de la cérémonie tant par les membres de l’aristocratie que par les guerriers ce qui fit accélérer  la renaissance des vêtements et des accessoires, et devint l’un des événements majeurs  à l’origine de nouveaux développements du secteur.

XVIII eme époque Edo, , d’autres innovations dans les décors , tel que le procédé de teinture nommé Yûzen, ensuite ce fut l’essor du vêtement à manches courtes. Aujourd’hui encore,  les techniques traditionnelles de teinture et de tissage  reposent sur celles qui furent établies à l’époque Edo.

C’est à partir  de l’époque Meiji que le Japon étudie les techniques venues d’Europe et, en les incorporant. Cette époque fut celle des métiers à tisser mécaniques et des teintures chimiques venues d’Europe. Le développement de la tenue à l’occidentale ainsi que les kimonos traditionnels se sont poursuivis jusqu’à nos jours. La Maison impériale accorde une importance aux traditions, de nombreux costumes et habits fabriqués selon les techniques japonaises traditionnelles y ont été transmis, confèrent à celle-ci une mission importante quant à la transmission et au maintien des héritages classiques.

A l'exposition :

 

Furisode en damas de satin noir et écarlate décors motif auspicieux daté de 1938

Une robe de soirée de l’impératrice à motifs de chrysanthèmes en brocart de serge.

Une autre robe à motifs de marguerites beige

Les sacs à mains de sa Majesté assortis aux robes

Un album illustré dit du Genji (époque Edo XVII eme) de Tosa Mitsunori, les passages de l’œuvre son exposés

Des carnets de brocarts et serges célèbres de Tatsumara Heizo datés de 1928

Vêtements japonais à fleurs de glycines brodées violet léger porté par l’impératrice, un autre couleur céladon avec des marguerites

Un pot à encens pour  parfumer les vêtements, on le disposait sous une table ou le vêtement était posé.

Un nécessaire de couture en soie brodée

Deux furisodes offerts pour les trois ans du prince, motifs auspicieux , un sur  fond de crèpe noir daté de 1936   

furisode sur fond rouge


kaiko costume rouge et blanc

 

VI – Le Japon et la France : échanges autour de la soie :

Plus de 150 ans  que la France et le Japon  ont signé un traité d’amitié et de commerce, et, depuis  ont poursuivi des échanges intensifs. C’est en 1868, le Japon ouvre les portes des temps modernes avec l’ère Meiji et mit au point un système d’échanges dans  divers domaines d’études et secteurs d’activités qui devinrent  l’une des dynamiques fortes de la modernisation du pays. Les apports français à, ce processus de modernisation du Japon sont importants, mais le Japon sauva aussi la France d’une crise importante. Ce secours  est venu sous forme de vers à soie. Suite à une maladie (l’épizootie) en Europe venue d’Espagne qui s’est étendue dans tout le pays et arriva jusqu’à Lyon et sa région, haut lieu de la soie en France il fallut trouver des vers à soie résistant à cette maladie, ce furent ceux  du Japon très résistant qui furent exportés.

Echanges France-Japon en 1868 :

 

Les tissus ayant servi à la décoration intérieure du palais Meiji :

Photographies du palais de Meiji dont la fin de la construction a eue lieue en 1888, et fut détruit en 1945.

Quelques photos de l’intérieur du palais et du salon des 1000 fleurs.

Etoffe d’une tenture à décor de coquillages variés de Kawashuma Jinbel II, pour la salle d’attente du palais Meiji

Décor pour le salon des pivoines, il s’agit d’herbes d’automne

Décor de roses pour le salon des 1000 fleurs

Une nappe chinoise brodée décor de 100  fleurs de Shinshichi IV

Un rouleau  vertical à broderie représentant des paons sur fond de roses en teinture  yûzen à lissage léger de shiose par Nishimura Sôzaemon XII daté de 1882

Une tapisserie en brocart représentant plantes et fleurs daté du début du XX eme siècle

 

L’exposition universelle de 1900 à Paris, et les artisans du textile du Japon :

L’exposition  de 1867 et celle de 1878 la plus marquante fait sensation dans les arts décoratifs.

L’exposition universelle de 1900, la première à laquelle le Japon participe.

Une autre tapisserie en brocart de  la  capitale "tambour géant "pour l’exposition universelle de Paris en 1900 de Sasaki Seishichi (1844-1908, maitre artisan du textile de l’ère meiji. Au centre de l’œuvre un grand tambour, cet instrument est utilisé dans l’art de cour traditionnel japonais qui associe un répertoire orchestral et des parties dansées.


kaiko rouleau

 

Un velours teint en Yûzen à motifs pluviers avec des vagues de Lida Shinshichi , cette œuvre exposée à l’exposition universelle fut  achetée par Sarah Bernhardt.

Un paravent en broderies à décor des quatre saisons de Lida Shinshichi vers 1913

Pour terminer l’exposition des étiquettes publicitaires en soie et des menus de l’ambassade de France au Japon. Ces étiquettes de marques commerciales de fils de soie grège, décoraient les menus.


kaiko menu etiquette

 

Extraits du catalogue de l’exposition.

Cette magnifique exposition permet de découvrir l’histoire de  la  sériciculture  japonaise, quelques dessins et peintures évoquent cette culture XIX eme siècle,   présentation d’objets délicats,  de costumes, de tissus. A ne pas manquer.

 

Jusqu'au 5 avril, à la Maison du Japon , Paris


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24 février 2014 1 24 /02 /février /2014 14:19

Jean Marais : Acteur, metteur en scène, écrivain, peintre, décorateur, sculpteur, styliste, potier.

 

Jean Marais nait en décembre 1913 à Cherbourg dans une famille bourgeoise, son père est vétérinaire, il a un frère.

1917, le couple se sépare, sa mère décide de venir vivre à Paris, avec ses enfants.

Jean reverra son père que 40 ans plus tard.

Jean est élève au lycée Condorcet.

 Il fait ses débuts en 1933 comme figurant dans les films de Marcel L’Herbier.

1937, il échoue au concours d’entrée au conservatoire, il étudie chez Charles Dullin au théâtre de l’Atelier. Il découvre les pièces classiques, il y participe comme figurant afin de payer ses cours. La même année il rencontre Jean Cocteau lors d’une audition pour la mise en scène de sa réécriture pour "Œdipe Roi", c’est le lancement de sa carrière. Cocteau lui donne un rôle muet dans Œdipe . Il apparaît vêtu de bandelettes, costume créé par Coco Chanel.

1938, Cocteau lui écrit une pièce " Les parents terribles ", il est de suite reconnu par la profession.

1942, il est près de Viviane Romance dans le film "Carmen" de Christian-Jaque

1943, il joue dans" L’éternel retour" de Christian Delannoy.

1944, il monte "Renaud et Armide". Après la libération de Paris, il s’engage dans l’armée française et rejoint la deuxième DB du général Leclerc.

A la fin de la seconde guerre mondiale, Cocteau écrit pour lui, le film  "La belle et la bête".

1946, il est au théâtre dans la pièce " L’aigle à deux têtes" de Cocteau

1949, il est dans le film le plus célèbre de Jean Cocteau "Orphée".

A la fin des années 1940, il entre à la Comédie Française ou il est a la fois comédien, metteur en scène et décorateur. C’est la première fois que l’on donne à un jeune acteur une telle fonction car il a moins de 40 ans. Il joue auprès de grands artistes de l’époque : Michèle Morgan, Madeleine Robinson, Danielle Darrieux.

1950, l’artiste s’éloigne de Jean Cocteau. Il tourne avec Visconti, Guitry, Renoir 

1954, c’est l’année de son grand succès avec "Le comte de Monté Christo" d’après Alexandre Dumas

1956, il tourne "Elena et les hommes" avec Ingrid Bergman de Jean Renoir.

1957, il est engagé par Visconti pour "Nuits blanches".

1959, l’artiste change de registre, ce qui  lui amène  une nouvelle clientèle. André Hunebelle lui propose un rôle dans "Le Bossu" en compagnie de Bourvil. Puis une série de cap et d’épée tel que "Le capitan".   Il tourne une dernière fois un film de Cocteau " Lle testament d’Orphée", il y interprète le rôle d’Œdipe.

1961, il joue dans "Le capitaine Fracasse"  

1962, " Le masque de fer" 

De 1964 à 1966 il connaît un grand succès avec la série des "Fantômas", il y effectue ses propres cascades.

1970, Jacques Demy lui donne son dernier grand rôle en compagnie de Catherine Deneuve " Peau d’âne ".

1973, sa fin de carrière, dernière collaboration avec  Hunebelle dans "Joseph Balsamo" (série télévisée de 7 épisodes), il a tourné 8 fois sous la direction d’Hunebelle. Il apparaît également dans "Italiques" pour évoquer Cocteau-Moretti, et dans " L’âge de verseau" de Nucera.

L’artiste se retire dans le sud de la France à Cabris, puis à Vallauris ou il pratique la poterie, le théâtre et la sculpture. Il y ouvre une galerie d’art.

Dans les années 1980, il monte le spectacle "Cocteau-Marais". Il interprète au   théâtre :  Don Diègue dans "Le Cid", puis "Le roi Lear", "Les monstres sacrés", il interprète quelques rôles au cinéma dans "Parking" de Jacques Demy et dans "Les misérables du XX eme siècle" de Lelouch .

1988, il enregistre la chanson " On oublie rien " de François Valery et Gilbert Sinoué.

1995, Son dernier rôle au cinéma   "Beauté volée", de Bertolucci

1998 sa dernière pièce de théâtre "l’Arlésienne" aux Folies Bergère à Paris.

L’artiste a écrit de nombreux livres dont ses mémoires, des contes, L’inconcevable jean Cocteau.

Comme sculpteur, il réalise des statues, entre autre une de passe-muraille qui se trouve devant la maison qu’habitat Marcel Aymé à Montmartre.

Il décède à Cannes en 1998.

 

L’exposition présente plus de 1200 pièces, de nombreux documents, photos, lettres, manuscrits, décors, affiches , sculptures, poteries, céramiques, en voici quelques exemples.

 

Jean Marais intime :

« J’ai tant reçu de la vie de joie, de tendresse de plaisir, d’amitié. Bonheur de savoir que ma seule angoisse est de ne pas avoir su donner assez avant de m’endormir. L’homme ne survit que dans ce qu’il créé, par une œuvre, les objets façonnés, ses écrits, ses enseignes ».

Exposé :

Quelques lettres de l’artiste, des dessins signés Marais, de nombreuses photos en compagnie de  sa famille, pendant son  service militaire, quelques tableaux.

Un tableau de Jean Cocteau, " Têtes de bélier, jeunesse et éternité ",

Des photos de Jean Marais à l’armée au régiment des chasseurs alpins

Une photo dédicacée à sa mère en 1956,

Portrait de Rosalie, mère de jean Marais,

Une autre photo de l’artiste avec son frère.

Un autoportrait de l’artiste

Un portrait avec son fils " l’adoption "

Une photo de Jean Marais avec son chien Moulouk et Yvonne de Bray

Une photo de sa grand-mère

Des photos du Gala de l’union auquel l’artiste a participé en 1950 et 1952 et un carton d’invitation pour le gala de 1957

Portrait encadré du père de Jean Marais


Jean Marais, mes amis :

 

Michèle Morgan, Jeanne Moreau, Claude Lelouch, Claude Pinoteau, des photos avec des acteurs.

marais moreau

Jeanne Moreau

 

"Je l’aime d’un amour joyeux, parce qu’elle  a su garder son enfance qui étincelle de lumière" dira t’il de Michèle Morgan.

marais morgan

 

Claude Lelouch a dit : "Jean Marais était pour moi l’un des quatre points cardinaux du cinéma français de l’après-guerre, avec Morgan, Gabin, Fernandel. Son charme faisait l’unanimité, on aimait aussi bien l’acteur populaire que l’interprète de Cocteau, pour moi il n’est pas seulement un héros dans les films, mais dans la vie".

Un tableau en père Noël, de nombreux livres dédicacés.

Exposé :

" Le père Noel" Jean Marais vous souhaite le bonheur" avec un manuscrit de l'artiste sur le père Noël

Photos de ses amis artistes.

Portrait de Jean Marais par Thérèse Le Prat

Lettre de Jean Marais à Hubert de St Senoch

Lettre avec son enveloppe envoyée par Hubert de St Senoch, en 1944 pendant la guerre à Jean Marais. Hubert de Senoch était le  parrain  , et héritier des grands magasins du Louvre à Paris

Photographies de Mila  Parely avec une dédicace « Je t’aime mon Jeannot, Mila » petit mot émouvant de Mila à son ami Jean Marais.


Marais –Cocteau/ Cocteau-Marais

 

 Il incarne Oedipe à 24 ans, au théâtre Antoine. L’auteur est plus qu’ébloui, il va ne voir que par lui et pour lui. Il lui propose d’être Galaad dans les « Chevaliers de la table ronde »

Cocteau lui dit : "Je ferai de toi un personnage de légende, un Tristan moderne, un Orphée".

Exposé :

Lettres de Cocteau, et de Marais, des photos, une série de dessins.

Dessin de Jean Cocteau, représentant Jean Marais  à Montargis en 1938

Textes avec dessins de Jean Cocteau sur le Palais Royal à Paris

Carte postale envoyée à Jean Marais lors d’un voyage à Moscou

Huile sur panneau de bois peint par Cocteau, représentant Jean Marais en 1938

Dessin de Cocteau réalisé pour la publicité du tailleur André Bardot chez qui  Jean Marais appris la technique de la coupe

Jean Marais vu par Jean Cocteau;


marais avec cocteau dessin

 

Dessin de jean Cocteau représentant le visage de Jean Marais dédicacé à Josette Day.

 

Lettre manuscrite avec dessin de Jean Cocteau adressée à Jean Marais en 1953.


marais cocteau lettre

 

Tapuscrit avec corrections de jean Marais sur Jean Cocteau

Manuscrit poème de Jean Cocteau à Jean Marais

Lettre de Jean Marais datée du 24 décembre 1944 "Jean Cocteau a obtenu que les soldats ne fassent pas la queue au cinéma "

Livre opium de Jean Cocteau édition originale 1930

Lettre  avec son enveloppe adressée à Madame Richter en 1940,  par Jean Cocteau  pour que Jean Marais soit mobilisé près de Paris.

Dessin de Jean Cocteau représentant Picasso

Dessin de Cocteau représentant un personnage du Potomak, en 1919 dédicacé à François Hugo

Un carnet de réception de Colette et de Maurice Goudeket, on y trouve les noms de Jean Cocteau et Jean Marais habitués des lieux. Le plat d’anniversaire " pot au feu aux quatre services ".

Dessin de Cocteau dédicacé à François Hugo (fils de Victor Hugo)

Photo de Doisneau, représentant Jean Cocteau et Jean Marais sur le tournage de " L’éternel retour " en 1943.

Bronze représentant Jean Cocteau, réalisé par Jean Marais.

 

marais-bronze.jpg

 

L’univers d’un conte :

 

1978, Jean Marais se met à écrire, il illustre des contes (la nature, les princes, les princesses, les animaux)Les contes favorisent au développement de l’imagination de l’artiste. Sort le théâtre de la fantaisie, de l’irréel, de l’imaginaire et de l’insolite. Il illustre le petit prince, les enluminures et lettrines de Mila (princesse plongée dans une course au bonheur, constitue un ouvrage au style pur et direct. Ses dessins reflètent le caractère de l’artiste.

Présentation de nombreux dessins de l'artiste .

Exposé :

Jean Marais écrivant les contes.

Livre de contes Jean Marais chez Albin Michel.


marais conte

 

Plat de livre réalisé pour les contes par Jean Marais

Gouaches de l'artiste, , réalisé pour un conte pour enfants

Manuscrit de Jean Marais sur les contes.

Disque 33 tours des quatre contes de Jean Marais

 

Jean Marais, itinéraire d’un créateur :

 

1941, un gout esthétique prononcé, il dessine des costumes et des décors. Pour Britannicus à la Comédie française, une des plus belles créations.  Il   travaille en atelier avec Robert Pinguet (grand couturier de l’époque).

marais dessin

 

L’apprenti Fakir ; Pygmalion, Bacchus etc……un nombreux courrier est lié à ses créations, de nombreux dessins de costumes.

 

marais costume

 

Exposé :

 Crayon et feutre réalisé pour création d’un manteau

Publicité pour la première collection de prêt à porter lancée par Jean Marais en 1970

Plusieurs gouaches avec décors géométriques ethniques réalisés pour la création de motifs de tissus

Dessin au crayon et feutre réalisé pour la création de ceintures et accessoires.

Sur le parcours menant à la suite de l’exposition, de  nombreuses affiches de films , de pièces de théâtre.


marais affiche1

 

L’atelier de Jean Marais :

"Pendant 15 ans, je n’ai pas tourné.

Les gens disaient :

Alors, tu ne tournes plus, et je disais, si, je tourne, mais la poterie".

Reconstitution de l’atelier de l’artiste : des chevalets avec des toiles, sa palette, ses lunettes, ses pinceaux présentés dans des pots, quelques tableaux.

Il a dit : « je m’amuse en réalité, je ne me suis jamais pris pour un artiste mais pour un artisan. J’aime beaucoup le mot artisan, c’est un travail manuel, mais dirigé par l’esprit, par la tête.

 

Exposé :

Une statuette on bronze pour la belle et la bête.


marais sculpture 2

 

L'artiste peint l’oiseleur  dans sa propriété de Marne La Coquette

Lithographie intitulée "L’ange noir "

Hommage au cirque l’écuyère

 

La céramique :

 

"L’art m’attire, me fascine, j’aime m’en approcher".

Exposé :

Présentation De nombreux pots, assiettes, lampes en céramiques, bougeoir.

marais sculpture 1

Cabinet des curiosités de Jean Marais :

Avec quelques boutons et divers objets.

Coffret en bois de loupe   avec flacons de parfums la belle et la bête, imaginé par l’artiste avec les flacons devant.

Sculpture en terre cuite représentant une jeune fille par Jean Marais

Sculpture d’une coupe représentant "l’arbre de vie" en terre cuite polychrome  Jean Marais

Sculpture en terre cuite polychrome représentant "Visage Picasso "réalisé par Jean Cocteau en 1958 dans les ateliers de Madeline Jolly

Sculpture en terre cuite polychrome représentant "Le faune triangle à la flute " réalisé par Cocteau en 1958 dans les ateliers Madeline Jolly

marais ceramique

Une autre représentant "Nérée" par Cocteau en 1962, la même année il réalise " Marrakech "

Sculpture en terre cuite polychrome représentant " Trois danseuses " Cocteau  en 1958

 

Jean Marais céramiste :

 

"J’ai découvert la peinture à 10 ans, le stylisme à 50 ,la poterie à 60, la sculpture à 73 ans, on croirait une blague".

 

Exposé :  les œuvres en terre cuite de l'artiste :


marais sculpture

 

Des  photos montrent  l’homme au travail dans son atelier de Vallauris.


marais vallauris 

 

Grande vasque enterre cuite patinée par Jean Marais

Sculpture "le poisson " en céramique, patine verte

Un bougeoir, en céramique, patine verte

marais bougeoir

 

Sculpture géante d’une potiche en céramique, patine brune

Sculpture les quatre mains en terre cuite

Sculpture de la main de Jean Marais

Sculpture " tête d’égyptienne" Jean Marais

Sculpture d’un plat "Yseut " en terre cuite polychrome

Sculpture " le lutin "

 Sculpture d’un plat "profil féminin " en terre cuite polychrome

Sculpture du pichet "visage féminin" en terre cuite

Une sculpture de marcel Aymé réalisée  par Jean Marais

"le rossignol au gant rouge"  peint par Jean Marais, depuis la chambre de Colette au Palais Royal

"Georges Reich", peint par l'artiste vers 1960

Une lettre d’Albert de Monaco, pour remercier Jean Marais du don d’une sculpture

Une lettre de Claude Nougaro à Jean Marais

Une table basse dans le gout de Bugatti provenant de l’appartement de l’artiste

Une table basse réalisée avec des carreaux de céramique dessinés par Jean Marais en collaboration avec Capron

Quelques photos de l’artiste dont l’une ou il est entrain de peindre sur sa péniche datée de 1942, une autre devant les céramiques de Picasso, une autre en compagnie de César et Lorjou

 

Jean marais au théâtre, au cinéma :

 

Jean Marais une carrière :

La presse, photos, lettres, affiches, représentation de Jean Marais dans " Peau d’âne "  , une malle avec des costumes, d’autres suspendus, une table de maquillage, on croirait que l’artiste va apparaître et se préparer pour entrer en scène. Présentation de  sa filmographie. 

 

Exposé :

Le masque de la Belle et la bête, de nombreuses photos, affiches de " Si Paris m’était conté "," les parents terribles ", "Ruy Blas" des documents sur la filmographie de l’artistes, des programmes, des manuscrits.


marais affiche3

Un programme de Chéri, pièce de Colette avec Jean Marais.

Programme de distribution de Britannicus.

Masque de "La Belle et la bête"


marais masque belle et bête

 

Contrat de Jean marais à la Comédie Française en 1941, pour Britannicus, pièce jointe sa lettre de motivation pour l’administrateur de la Comédie française pour passer une audition.

Le contrat d’engagement à la Comédie Française en 1952, pour Britannicus, il fut également engagé pour réaliser les décors et costumes de la pièce.

Autre contrat pour "les chevaliers de la table ronde"  et le programme de la pièce

Texte de Jean Marais sur la mise en scène de jean Cocteau dans "La machine infernale"

9 photos présentent Jeanne Moreau et Jean Moreau dans "La machine infernale"

Une gouache de Claude Catulle  représente Jean Marais dans le rôle de "Robert Macaire" en 1971

Maquette de costume réalisée par l’artiste en 1968 pour "le disciple du diable "de Bernard Shaw

Gouaches des costumes de jean Marais réalisées par Mireille Leydet dans les années 1960 pour  "Le miracle des loups", "Le capitaine Fracasse", "Le capitan", "Le masque de fer", "Les mystères de Paris", "La princesse de Clèves"

Un manuscrit de Sacha Guitry pour remercier l'artiste  de son interprétation dans "Si Paris m’était conté "

L'acteur photographié avec Josette Day dans "La belle et la bête.


marais photo belle et bête

 

Costume de l'artiste dans "Peau d’âne" de Jacques Demy réalisé en 1970, le mannequin de cire représentant l’artiste a été réalisé au musée Grévin.


marais grévin

 

Gouaches de costumes réalisées par Jean Marais pour "Britannicus" en 1961

Dessin de Jean Cocteau représentant Melle Weisweiller dans "Le testament d’Orphée". affiche ci-dessous.


marais cocteau affiche orphée

 

Décor réalisé par Jean Marais en 1968 pour"La disciple du diable " de Bernard Shaw

Coiffe portée par l'artiste dans "l’apprenti Fakir" en 1957 au théâtre de la porte Saint Martin

La dramaturgie de 1936 à 1997

 

Extraits du livre de l'exposition.

marais buste

 

Belle reconstitution de la carrière d’un grand artiste, avec quelques interviews, des extraits de films et de nombreuses oeuvres. A ne pas manquer.

 

Jusqu’au 16 mars à Eléphant Paname Paris

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27 janvier 2014 1 27 /01 /janvier /2014 13:56

L'Art Déco, mouvement artistique qui naît en 1910, il  prend son plein essor en 1920 et décline en 1930.

C’est le premier mouvement d' architecture-décoration mondial. C’est grâce à l’exposition internationale  des arts décoratifs et industriels modernes de 1925 à Paris, que ce mouvement est nommé "Art Déco" il  concerne l’architecture et  la décoration intérieure avec la tapisserie, les vitraux, peintures , sculptures ornementales, l’ébénisterie, l’orfèvrerie, la céramique.

Le design débute sur les grandes séries d’équipement de l’habitat et   des   bureaux, mais aussi avec la mode vestimentaire, la topographie des signalisations et des réclames affichées, les enseignes.

L’art déco prend son essor après la première guerre mondiale contre les volutes et formes organiques de l’art nouveau, c’est un retour à la rigueur de l’art classique : la symétrie, les ordres classiques (stylisés), le retour de la pierre de taille sans effets. Le décor encore présent  n’a plus les effets de libertés des années 1900. Il est sévèrement encadré par ses créateurs, et son dessin s’inspire de la géométrie cubiste.

Ordre, géométrie, couleur : ce sont les trois points forts de l’Art Déco, il est le premier style à avoir une diffusion mondiale. En France, puis en Belgique, Espagne, Portugal, l’Afrique du nord, l’Angleterre , Etats-Unis et ses associations "arts décoratifs", Australie, Canada, Nouvelle-Zélande, Indes, Philippines, mais aussi dans les villes principales vietnamiennes pour le mouvement initial, plusieurs ville chinoise Shanghai, Hong Kong, le Japon pour le palais du Prince Asaka à Tokyo.

 

Il faut revenir aux origines de ce mouvement né entre 1900 et 1910, c’est une réaction à l’art nouveau en France qui apparaît au début du siècle, il existe aussi en Belgique, en Allemagne et aux Pays-Bas dont certains qualifient le style art nouveau comme  " style nouilles". Le désir est au retour à l’ordre, les lignes sont simples, des compositions classiques et un emploi  parcimonieux du décor. Ce retour à l’ordre et à la géométrie prend des styles différents selon les pays. Quelques exemples avec l’Autriche, la ligne ondoyante de l’époque "Art nouveau" est remplacée par un réseau de lignes orthogonales, les volumes simples sous l’influence de l’architecte et designer  écossais Charles Rennie Mackintosh, les artistes de cette tendance sont : Josef Hoffmann, architecte, Koloman Moser, peintre et designer, Otto Wagner, architecte, Wiener Werkstätte (atelier de production d’ameublement, cet atelier comprenait des architectes, designer et des artistes, dont l’engagement premier consistait à mettre l’esthétique à la portée de chacun), dont l’œuvre la plus représentative est le palais Stoclet à Bruxelles.

Bruxelles est une grande ville "Art nouveau" de 1905 à 1911, le palais Stoclet renferme des peintures de Gustav Klimt. Ce palais est conçu entre 1903 et 1904 par l’architecte autrichien Josef Hoffmann pour devenir l’hôtel particulier du financier belge Josef Stoclet. L’édifice aux lignes géométriques  est révolutionnaire à l’époque de l’Art nouveau, cet établissement ouvre l’ère de" l’Art déco" 20 ans avant.

En France c’est vers 1900 que quelques signent de changement s’amorcent. En 1907, Eugène Grasset publie sa méthode de composition ornementale, qui donne la part belle aux formes géométriques et à ses déclinaisons. 1908 Paul Iribe dessine pour le couturier Paul Poiret un album de mode dont l’esthétisme surprend le milieu parisien pour sa nouveauté.

Les années 1910 :

Le Salon d’Automne parisien (1910), invite les artistes munichois, qui depuis quelques années ont introduit  les formes strictes et dépouillées. Cette année-là, Pompon sculpte son ours blanc, il polit les surfaces et supprime tous les détails. (l’œuvre sera présentée au salon d’automne de 1922 , elle tranche par son modernisme  sur l’esthétisme de sa sculpture). Les décorateurs français André Mare (décorateur d’intérieur, architecte et peintre)  et Louis Süe (artiste peintre, décorateur et architecte)  font évoluer leur style vers plus de rigueur et de retenue.

Dans l’architecture l’Art déco se retrouve, Henri Sauvage (1873-1932 architecte et décorateur)  renouvelle  depuis les débuts du siècle les repères formels architecturaux et ses références techniques par des immeubles à gradins.

Un exemple avec la construction du théâtre des Champs Elysées dans les années 1910-13 qui montre un autre signe du changement esthétique, dont le coté rigoureux de la façade donne place à la décoration intérieure.

L’influence de la peinture, c’est la période de la diffusion du fauvisme (1905)  puis du cubisme (1907). Les peintres de la section d’or ( groupe de Puteaux, il s’agit d’un groupe d’artistes    européens et de critiques liés au cubisme, se plaçant plutôt dans une approche post-cubiste, groupe constitué en 1911 on y rencontre : Picabia, Kupla, Leger, Metzinger, Marcel Duchamp, Gleizes et l’architecte Perret, ces artistes échangeaient leurs opinions chez Jacques Villon (peintre, graveur, cubiste)  à Puteaux , leurs œuvres étant plus accessibles au grand public que celle de Picasso et Braque (cubisme analytique).

Les ballets russes de Diaghilev sont à Paris, ils mêlent danses, musiques, peintures des mille et une nuits, c’est une invitation à l’exotisme, au luxe, création des costumes et décors de Léon Bakst, il donne à la mode des couleurs vives, les éventails, les plumes sont en vogue, des couleurs insolites vont même s’imposer dans le mobilier et le décor.

Les années 1920 :

L’Allemagne vit une grave crise économique, l’économie de la France repart, Les crises monétaires de 1924-26-27 n’entament pas de progression, elle culminera en 1930. Le monde change et se met à l’heure de la vitesse et aux déplacements rapides. Cette reprise ne peut faire oublier la guerre, reconstituions de villes détruites à  80% pour Reims, Saint-Quentin .

La mentalité ambiante évolue, avec la guerre longue qui fait cohabiter des populations venues de tout le globe. La signification des contenus changent dans  les musées de l’après-guerre, ils sont devenus modernes ethnographiques, le regard porté sur le milieu artistique lui aussi change, ce modernisme concerne les villes reliées au monde tel que Bordeaux (en face New York). Mais l’instabilité monétaire en Europe génère l’augmentation des prix jusqu’en 1927, forte hausse des loyers pour une partie de la population en France, ce qui occasionne une crise du logement pour les classes moyennes et populaires. Mais on constate en 1920   la présence d’une   population aisée à Paris comme dans les grandes villes de Province, on peut observer la construction de riches immeubles, hôtels particuliers, chantiers importants pour les décorateurs et architectes "Art Déco". La hauteur des immeubles, devient un  signe de richesse et de modernité, venant des Etats-Unis, (  à cette époque, l'Amérique du nord est le pays le plus florissant économiquement).  

L’architecture Art Déco :  la simplicité  est recherché avec des baies larges et des façades lisses, le modernisme prône un fort intérêt pour la structure constructive. Cet art se développe dans un contexte marqué par des avancées technologiques et la modernité (automobile, aviation, radio, cinéma) le mouvement et la vitesse inspirent les architectes et artistes. Par contre il y a un grand intérêt pour la décoration intérieure.

Les mentalités évoluent avec l’arrivée de personnes influentes tel que : Tamara de Lempicka , Charlotte Pierrand, Kiki de Montparnasse, Louise Brooks, Joséphine Baker, Coco Chanel, Habib Baglia (premier acteur africain du cinéma français noir), contribuent à cette ouverture d’esprit et véhicule ce style.

C’est le début de l’aviation intercontinentale avec Mermoz et Lindbergh, l’automobile le téléphone, la mise au point de la relativité d’Einstein.

Le surréaliste mouvement littéraire et artistique dont André Breton en est le chef de file. Cocteau parallèlement évoque un rappel à l’ordre auquel on assiste  en art et en littérature.

Le cinéma aux USA fait  rêver, les productions des grands studios sont diffusées à travers l’ Europe, en France René Clair et Marcel l’herbier développent un cinéma d’avant-garde.

 

 L'exposition :

 

Mobilier, maquettes et dessins d'architecture, peintures, sculptures , objets d'arts photos, modes de transports nous conduisent à  l’exposition internationale  des Arts décoratifs et industriels modernes présentée  à Paris en 1925, et de son impact dans le monde.

 

Les architectes et les motifs de l’art déco :


Les portraits d’architectes :

L’Art Déco est diffusé sous différentes formes d’expressions par des architectes de cette tendance et l’ensemble des métiers d’art (maîtres verriers, ferronniers, fresquistes, peintres, sculpteurs). Souvent formé à l’école des beaux arts ou à la villa Médicis, c’est l’une des caractéristiques essentielles de l’art déco.

En 1913, l’architecte Auguste Perret (1874-1954) construit sa  première  grande réalisation le théâtre des Champs Elysées, il   travaille avec Bourdelle et Maurice Denis.

Robert Mallet-Stevens, architecte et designer français (1886-1945)  s’entoure des maîtres verriers Barillet et Le Chevallier et des sculpteurs Jan et  Joël Martel.

Roger-Henri Expert, architecte français (1882-1955)  s’entoure du sculpteur Sarrabezolles et du ferronnier Subes,

Jacques-Emile Ruhlmann décorateur et ensemblier français (1879-1933)  s’entoure de Patout, des sculpteurs Janniot et Bernard et des peintres Dupas et Bouquet, Laprade complète l’équipe et  s’entoure du fresquiste Ducos et de La Haille.

 Michel Roux-Spitz, architecte français (1888-1957)   s’entoure du sculpteur Delamarre et au ferronnier  Brandt.

A l'exposition :

Portrait de l’architecte Robert Mallet Stevens  peint par Jacques- Emile Blanche (1861-1942).


1925 mallet stevens par emile blanche

 

Une sculpture de Chana Orloff (1888-1968) représentant  l’architecte  Roger Henri Expert

et une Sculpture d’Auguste Perret par Chana Orloff.


Les motifs de l’art déco :

A la recherche d’un nouvel art de vivre dans lequel   l' élégance et la   simplicité des formes dominent,  architectes, designer vont réinterpréter les volumes et les décors. Tournant le dos à l’art nouveau, mais soucieux  de la tradition, ils empreintes à l’Antiquité et aux siècles passés des motifs qu’ils vont épurer jusqu’à les géométriser. Le décor issu de la nature s’éloigne, les fleurs sont stylisées  dans des corbeilles, cantonnées dans des cadres déterminées dont il n’y a aucun débordement. Ces corbeilles ornent les immeubles de l’entre-deux guerres.

Les  nus masculins et féminins traités en allégories, la danse, la beauté, les lignes ondulantes  stimulant des cascades.  Les décorateurs de mobilier tel Ruhlmann privilégient l’élégance du graphisme, soutenu par la richesse des matériaux utilisés : bois précieux, acajou, palissandre, ébène incrustés d’ivoire. A partir des années 20, le décor est géométrisé : triangles, arcs de cercles, engrenages placés à l’arrière plan  traduisent le mouvement, la vitesse conquête de l’époque.

Présenté  :

Un panneau en plâtre  patiné doré représentant "Mowgli du livre de la jungle" par Raymond Delamarre.


1925 mowgli

 

Une petite table en bois précieux avec une rose en marqueterie  d’André Frechet

Un porte parapluie d’Edgar Brandt (ferronnier d’art)

Un meuble à fard de Jacques-Emile Ruhlmann (décorateur et ensemblier)

Lampes à vasques en taffetas de soie façonné  de Louis Süe  

Un pavé de verre prévu pour une porte de l’exposition internationale des arts décoratifs et industriels de 1925.

 

Un tableau de Louis Bouquet présente "Albert Laprade (architecte) et l’équipe du musée national des colonies" on peut y découvrir de sa gauche à droite le sculpteur Janniot, le peintre Bouquet, son modèle Josépha, du décorateur Jacques-Emile Ruhlmann et l’architecte Bazin.

 

1925 Tableau louis bouquet


La mode, l’architecte et le couturier :

 

C’est en Orient que Louis Süe et Jean Patou se rencontrent en 1916.  En 1921, le couturier fait appel aux décorateurs Louis Süe et André Mare pour la décoration de sa maison de couture. En 1924, Louis Süe décore l’hôtel particulier de jean Patou. Décoration également des flacons de parfums « le sien » et « Joy »

A l' exposition :

Deux robes l’une noire avec broderies, l’autre ivoire brodée également

Quelques flacons de parfum : Joy, Amour Amour, Adieu Sagesse, Adrien, le sien.

1925 flacon parfum patou

 

Photo de   Suzanne Lenglen, tennisman qui fut la première à adopter les jupes courtes dessinées par Jean Patou mieux adaptées à ce sport

Une photographie présente Patou avec ses mannequins.  


La femme moderne :

 

Après la fin de la grande guerre, il y a rupture de la société. La femme est présentée sur tous les fronts : dans la mode, le design, sport, art, science, architecture. Tamara de Lempicka, artiste peintre, grâce à son talent peut s’offrir un atelier  moderniste construit par Robert Mallet-Stevens, elle confie  la décoration intérieure de cet atelier-studio  tout en aluminium à sa sœur Adrienne Gorska. L’artiste est présentée dans son atelier moderne aux actualités de Pathé  comme une femme moderne. Hélène Boucher  tient la vedette dans la conquête de l’air. Maryse Bastié et Victorienne Bolland, dans le combat féministe  du droit de vote des françaises.

Présenté :

"La garçonne" de Victor  Margueritte, roman publié en 1922 fait scandale, le thème une jeune femme apprend que son fiancé la trompe décide de mener une vie libre avec des partenaires divers aussi bien hommes que femmes.

"Profil de femme au crayon", lavis noir de Georges Lepape.

1925 lepape

 

"Portrait de Suzy Solidor" par Tamara de Lempicka.


1925 syzy par tamara

 

Un fauteuil de Louis Sognot pour l’atelier de Tamara de Lempicka

Un catalogue d’échantillons de verre coulé monté sur angles de verre et carton, le verre entre en force dans les constructions de l’ameublement.


L’automobile et l’aviation :

Le monde change, il communique et se transporte de plus en plus et plus rapidement, apporte des nouvelles technologies  dans l’aviation et l’automobile. Mis en scène par le cinéma naissant.  Voyager en avion est désormais possible. Henri Farman transforme son bombardier, le Goliath de 1917 en premier avion de ligne. Pour aller très vite d’une destination à une autre, les architectes art déco conçoivent leurs premières aérogares, tours de contrôle et pistes d’atterrissages.

Sculpteurs, peintres, affichistes s’emparent  de la légende en racontant les nouveaux exploits  et les distances conquises.

Louis Renault et André Citroën commencent à fuseler leurs voitures, ce qui produira les torpédos. Les sculpteurs créent des bouchons de radiateurs ou mascottes qui racontent l’époque et célèbres ses gloires te que : Suzanne Lenglen, Mistinguett, Dranem, et bien d’autres. Les architectes Robert Mallet-Stevens, Albert Laprade, Michel Roux-Spitz rivalisent pour ranger les voitures dans des garages.

Dans une vitrine de nombreux bouchons de radiateurs sont exposés


1925 bouchon radiateur

Un poster montre un  détail du plafond du XX eme salon de l’automobile

Présentation d’un dessin du plafond de XXIII eme salon de l’automobile.

 

Influence Afrique :

A la grande exposition internationale des arts décoratifs de 1925, la prédominance du motif nègre est évidente parmi les notes nouvelles et distinctives en matière de décoration. Architecture de la pensée, une expression subtile des forces les plus profondes de la vie, qui ont été extraites de la civilisation nègre et introduites dans le monde artistique moderne, affirme Paul Guillaume dans un discours à la fondation Barnes.

Le boxeur noir américain, Al Brown, finance en 1931 avec la recette de l’un de ses cachets, la mission Dakar-Djibouti de marcel Griaule et  Michel Leiris.  Habib Benglia, chante Vincent Scotto et  impose sa silhouette dans plusieurs films, Joséphine Baker chante j’ai deux amours.

Paul Guillaume fait commerce de masques africains dès 1909 puis en 1926 à la grande exposition des arts décoratifs.

"Habib Benglia" sculpté par Evariste Jonchère (sculpteur, ayant obtenu le prix de Rome en 1925)

"Le masque nègre" en 1929, huile sur toile par Gabriel Moiselet, il s’agit de l’épouse de l’artiste tenant un masque Punu gabonais, collectionneur lui-même les masques et statues représentées lui appartiennent, au fond il utilise un tissu océanien, utilisé dans une autre œuvre, il s’agit d’un Tapa Salasati (morceau de tissus ou vêtement dont les motifs sont géométriques).


1925 tableau gabriel muselet

 

Quelques photos, affiches et petit  film montrant Joséphine Baker

 

1925 josephine baker revue 1927

 

Un livre sur la croisière noire expédition Citroën par jerzy Brodruck, cette croisière se déroule d’octobre 1924 à juin 1925, organisée par André Citroën, le but de démontrer au monde qu’il est possible en moins de 20 jours de relier l’Afrique du nord à l’Afrique occidentale.

 

Le cinéma :

Il est colorisé, bientôt parlant et plus tard en technicolor, le cinéma devient pendant l’entre deux guerre le spectacle populaire par excellence, dans chaque ville on trouve une salle dont la façade moderne est art déco, la salle participe au spectacle. Les américains inventent les salles atmosphériques, ou les décors issus de leur imaginaire accompagnent le spectateur pendant l’entracte. Le Rex  parisien témoigne de cette approche, la spectatrice peu se faire coiffer dans le salon de coiffure de l’établissent, déposer son petit chien au chenil etc….. 1932 tout change nouvelle innovation les enseignes sont électrifiées, abandon des décors les façades sont illuminées par les néons (modèles repris dans le monde entier).

Quelques photos montrent les cinémas de l’époque, avec leur architecture extérieure. Le grand Rex, le Louxor.

 

 1925 rex

 

1925, L’ exposition internationale des arts décoratifs et industriels modernes:

 

Cette exposition  révèle une volonté de production et de diffusion et de conquête des marchés. Les grands magasins du Louvre, Galeries Lafayette, le Bon Marché, le  Printemps confient leurs pavillons à des architectes de renoms. Une rue et  une galerie ouvrent sur le Pont Alexandre III et sur l’esplanade des Invalides. Les grandes manufactures de l’état sont présentes et rivalisent de moyens pour séduire les visiteurs notamment les étrangers.

Une ambassade française montre l’excellence hexagonale dans toutes ses composantes : mobilier, ferronnerie, éclairage, les grands noms de la décoration sont réunis, Jacques-Emile Ruhlmann montre son hôtel du collectionneur. N’oublions pas le tourisme avec son pavillon  éponyme est d’une grande modernité au pied du grand palais belle époque est confié à Robert Mallet-Stevens. Son beffroi à horloge est copié dans le monde entier. L’exposition séduit au-delà de nos frontières.


1925 affiche

 

Présentation d’une maquette du pavillon du tourisme de l’exposition par Robert Mallet-Stevens

Des cartes postales de l’exposition ; des cendriers publicitaires.

Quelques photos des différents pavillons étrangers et provinciaux.

Le plan de l’exposition.


Les pavillons :

 

Pomone le Bon Marché :

La ligne de décoration est dirigée par Fallot. Le pavillon propose l’aménagement d’un hall une salle à manger, un fumoir, un boudoir, un cabinet de travail, un chambre pour homme et une pour dame le tout réalisé par les ateliers Pomone

Présentation de vases et plats en faïence fabriqués à Longwy.

Un grand poster  montre le pavillon du bon marché

 

Primavera :

Architecture spectaculaire. la toiture originale d’une hutte en béton armé et recouverte de grandes lentilles en verre coulé exécutées par  René Lalique, elles donnent l’impression de gros galets mouillés par la mer. L’ossature est construite par les frères Perret.

Un poster montre l’atelier d’art des grands magasins du Printemps

Quelques faïences représentent :

Un arlequin  du ballet russe avec un rehaut or fabriqué à Sainte Radegonde

Pucinella.

Le pavillon présenté à l’exposition de 1925 est d’Henri Sauvage et Georges Wybo

 

Studium  les Grands Magasins du Louvre:

Studium est l’atelier de décoration des grands magasins du Louvre à laquelle participe depuis 1923 cet ancien élève de "l’école Boulle" Etienne Kohlmann qui deviendra directeur artistique de 1927 à 37. Pour le pavillon de l’exposition il fait équipe avec Djo-Bourgeois, il est composé d’un bureau, d’une chambre pour dame, d’une salle de bain, Albert Laprade y développe des coursives et terrasses qui rappellent ses réalisations au Maroc.

Poster de la Ligne des grands magasins du Louvre

Exposition de diverses publicités

Une statuette

Un nu agenouillé et craquelé de Lejeun

 

Albert Laprade :

Architecte français, de 1915 à 1919 il est attaché à la résidence générale de France au Maroc, adjoint d’Henri Prost l’urbaniste de Lyautey. Il participe à la construction de la ville de Casablanca et est architecte de la Résidence générale de Rabat.

Une vitrine de vases de Pierre Patout (1875-1965) architecte, il a aménagé trois  paquebots ile de France, l’Atlantique en 1925 et  le Normandie en 1935, il est aussi l’architecte des Galerie Lafayette et des magasins Nicolas.

1 vase d’ormoy  , vase boule à décor de poissons noirs et or à porcelaine dure Sèvres cité de la céramique

« La petite fille aux tortues » de René Letourneur

Un vase roubille ou pot au chat, décoration d’Auguste Roubille

 

Atelier la Maitrise des Galeries Lafayette :  

Ligne de décoration des galeries Lafayette confiée à Maurice Dufrêne, ce pavillon dont l’architecture holliwodienne et à l’escalier majestueux, imaginé et construit par Hiriart, Tribout et Georges Beau. D’imposantes colonnes coiffées de sculptures  encadrent une verrière réalisée par le maitre verrier Jacques Gruber (1870-1936). A l’intérieur, un hall, une chambre de dame, une chambre d’homme, un petit cabinet de Gabriel Englinger (1898-1983) et Suzanne Guiguichon (1900-1985), une salle à manger, une bibliothèque et un salon de thé.

Présentation d’un ours assis en céramique craquelée de Charles Lemanceau

Un vase en grès de Duchesne

Un pichet en faïence craquelée par keller

Siegel :

Boutique de fabrication de mannequins et bustes pour  couturières,  ateliers de couture, présentoirs pour vitrines.

Exposé :

Porte d’entrée  pour la boutique Siegel, encadrée par deux présentoirs

 

La manufacture de Sèvres :


Un grand poster nous présente la manufacture, la réalisation de ce pavillon est du à son administrateur Léo Lechevallier-Chevignard et au décorateur est d’Henri Rapin (peintre, illustrateur et décorateur) , Pierre Patout (architecte et décorateur) , André ventre(architecte). Il s’agit de deux pavillons réunis dans un jardin agrémenté au centre par un bassin. Le jardin composé par rapin présente deux vases en grès cérame  ou terre cuite de Gaston Le Bourgeois, Gauvanet et Blondat. Il voisine avec le jardin des nymphéas composé par Laprade. L’intérieur des pavillons sont décorés par le peintre Guillonnet le sculpteur Bracquemond, avec un salon de  lumière  d’Henri Rapin et une salle à manger de René Lalique, une salle de bain par Patout et les frères Martel

Présentation d’un meuble en citronnier et palissandre, marbre et porcelaine incrustée vers 1924 d’Henri Rapin

Une vue du jardin entre les deux pavillons daté de 1925 par Henri Rapin

Vase Patout ou pot à tabac, céramique, grès 1926 Sèvres

Un vase Aubert a décor  or et plâtre sur fond vert.


1925 Art deco Ceramique -Vase Aubert,

 

Vase Rapin no 10 en porcelaine  

 

L’ambassade française :


Un des principaux pavillons de l’exposition, réalisé par la société des artistes décorateurs sous le patronage du ministre des beaux arts. L’ensemble regroupe la plupart des décorateurs ensembliers du moment tel que Rulhmann, Leleu, Brandt, Groult, Jalliot, Süe, Mare, Subes, Mallet-Stevens, Dunand ……………

Un poster nous présente l’ambassade

Une édition d’art de l’ambassade

De Charles Stern Les jets d’eau et perroquets 1912 en damas, soie et coton, retissage contemporain par la manufacture de soierie Prelle Paris.


1925 jets d'eau et perroquet

 

Une table Lyre de  Jules Leleu (désigner)

Un damassé de soie  « les éventails » d’André Groult

Un bahut dit meuble "Elysée", marqueterie de loupe d’amboine vernie, ivoire sur bâtit de chêne et bronze argenté de jacques-Emile Ruhlmann.


Le pavillon du tourisme :

Il est le pavillon le plus représentatif de l’exposition, son programme exprime le développement naissant de cette nouvelle occupation de la société.  

Présentation d’un paravent de Gaston Suisse (laqueur français)  New-York noir et blanc.


1925 paravent gaston suisse

 

L’hôtel du collectionneur :

Dans cet hôtel Jacques-Emile Ruhlmann développe toute l’étendue de son savoir-faire, il conçoit l’un des chefs-d’œuvre de l’ébénisterie, le bureau de dame à cylindre en ébène de Macassar et denticules d’ivoire.

Présentation d’une nymphe de Fontainebleau 1927

Et d’une tête de sicilienne  1925 d’Alfred Janniot

Le bureau de dame à cylindre de Jacques-Emile Ruhlmann

Quelques vases blancs Ruhlmann


1925 ruhlmann vase

 

Le renouveau du jardin :

Grande transformation, le jardin à la française devient géométrique il est même préféré au jardin anglais. Deux sortes de jardins , le premier s’apparente au jardin à la française composition géométrique et végétale, le second la redécouverte du jardin maure également géométrique comprenant jets d’eau et fontaines accompagné de céramiques

Présentation de Différents dessins et plans de jardins 

 

La rue et la galerie des boutiques :

 

La rue des boutiques sur le pont Alexandre III, Composé et imaginé par Maurice Dufrêne . Il y a 40 boutiques elles regroupent plusieurs professions et métiers d’art représentées par les grand noms de l’époque tel que : Sonia Delaunay, René Joubert, René Lalique, Pierre Petit  et autres….

La galerie des boutiques sur la place de la gare des Invalides aménagée par Henri Sauvage avec des mosaïques de Bourdet et Gentil, la décoration des façades par le sculpteur Raynaud. Il y a 20 boutiques dont celle de la revue Illustration.

Présentation de quelques danseuses de Jean-Baptiste  Gauvenet.


1925 danseuse gauvenet

 

La diffusion des idées, le portfolio   :

 

Le portfolio très   en vogue dans les années 1920-30,  constitue un support idéal pour l’édition  d’art. Il est constitué   d’un ensemble de planches reconstituants  e plans et dessins, photographies réalisées  au pochoir dans les années 20. Les portfolios sont des recueils de modèles favorisants la diffusion des formes, des styles et des idées. Les auteurs sont des artistes

Comme Ruhlmann, Millet-Stevens et autres. Les thèmes sont variés dans la discipline de l’art déco.

De nombreux volumes sont exposés traitant de l’architecture, des jardins  de l’art déco en France  qui recouvre différentes formes d’expressions néoclassicisme, régionalisme, modernisme

 

L’art déco en France :

 

Reconstitution des régions après la guerre 14 /18, ce qui favorise le développement  de l’art déco  en France: dans le nord et l’est de la France : Reims et Saint-Quentin, dans les grandes villes dynamiques tel que Bordeaux. Les avancées techniques permettent un développement notamment dans les transports (gares, ports, aérogares), mais aussi dans les lycées, hôpitaux, postes, les grands magasins dans les villes importantes se développent, le littoral n’est pas en reste pour les grands hôtels et casinos, Nice, Biarritz, saint Jean-de Luz, la bourse à Roubaix. De nouveaux logements. Chaque région impose son style.

Boutique : les boutiques et magasins sont les premiers vecteurs de l’art déco dans les villes, cela du à l’éclairage artificiel qui illumine le soir et le travail de Pierre Patout travaillant sur les Galeries Lafayette. L’art déco apporte le modernisme, c’est aussi un travail de mise en scène dans l’éclairage et le décor.

Tourisme : Le développement du mode de transport incite la population à se déplacer vers le littoral, côte d’Azur, Normandie, côte Basque, de nombreux hôtels se construisent, le thermalisme et les sports d’hiver se développent. Les casinos, restaurants, les salles de spectacles développent une image dynamique.

Habitation : Le développement de la construction est important dans cette période de reconstruction. Habitation sociale  ou plus élégante, elle ne résiste pas à l’art déco.

Présentation de dessins et affiches, photos de différents lieux.

 

Les paquebots : ambassadeurs de l’art déco:

 

Les paquebots  construits dans l’entre-deux guerres,"l’Ile de France" ,"le Normandie"  sont de véritables ambassadeurs de goût pour le style Art Déco. L’ile de France inaugure son premier voyage le Havre New-York en 1927, la pièce maitresse est le salon de thé des 1ere classes, à bord l’ambiance sans soucis règne c’est l’époque des années folles. Pierre Patout en est l’architecte, Ruhlmann pour le mobilier, Jean Dupas pour la grande peinture centrale, Alfred Janniot pour la sculpture.

Le Normandie est inauguré le 23 mai  en 1935,   le Président de la République Albert Lebrun, l’actrice Gaby Morlay l’écrivain Blaise Cendars sont à bord pour la traversée inaugurale vers new-York. Sa salle à manger est plus grande que la galerie des glaces à Versailles, la lumière surgit de partout diffusée par des appliques, des lustres et lampadaires de René Lalique. Dans le bar fumoir des plaques d’or sculptés par Jean Dunand. Les architectes Bouwens de Boijen, Expert, Patout, Pacon.

Un espace est reconstitué d’après le Normandie 

Maquette du Normandie.

1925 normandie

Un fauteuil Rothschild, chauffeuse provenant du grand salon de 1ere classe du Normandie

Un siège provenant du grand salon de "l’île de France".

 

L’art déco dans le monde :

 

Les étrangers se sont pressés à l’exposition universelle des arts décoratifs de 1925. Herbert Hoover secrétaire du commerce américain avait nommé un comité de 108 membres  pour venir en France et ainsi rendre compte de l’exposition (costume, textile, joaillerie, orfèvrerie, céramique, verre, papier peint, éclairage, mobilier). A sa tête Charles Richard directeur de l’association des musées. En 1926, ce dernier invite à Boston des créateurs français ,(Ruhlmann, Brandt, Dunand et autres )pour une exposition  présentant leurs œuvres (400),suite à cet événement ;  toutes les villes américaines se mettent bientôt à la mode de  l’art déco, faisant travailler un nombre de français mais aussi en les copiant. Le prince Asaka venu de Tokyo voir l’exposition, fait décorer son palais par Henri Rapin.

Le mouvement prend de l’ampleur, architectes, artistes et décorateurs français sont appelés dans le monde pour exercer leurs talents.

L’art déco devient le premier mouvement esthétique mondial.

 

Casablanca, Tunis, Alger :

Casablanca pendant le protectorat qui s’étend de 1912 à 1956,Le général Lyautey fait construire dans la ville le plus grand port d’Afrique. De nombreux architectes issus des beaux-arts de Paris s’y installent. Un exemple avec  le palais de justice (1918-1923) Joseph Marrast architecte français  qui débute sa carrière dans l’équipe d’Henri Prost,  édifie les principaux monuments civils de la ville.


1925 affiche aletti

 

Alger, depuis l’annexion de 1848, le colonisateur a profondément transformé la silhouette de la ville. Ce développement attire de nombreuses entreprises françaises, les architectes modernistes y trouvent un terrain d’expérimentation tandis que prospère  parallèlement à l’art déco. Edifié par l’agence Blugsen et Richard, un exemple avec le grand hôtel Aletti  à Alger.

1925 alger

 

Tunis, parmi les édifices les plus remarquables de la ville :  la synagogue de Victor Valensi, l’immeuble le Colisée

 

Belgrade:

L’ambassade de France à Belgrade signée par Roger-Henri Expert, fut achevée en 1932. Belgrade est la capitale du nouveau royaume de Yougoslavie, Roger-Henri Expert a livré une interprétation moderne de l’hôtel particulier.  Le grand salon en rotonde est l’une des pièces maitresses. Elle est considérée comme un joyau de l’art déco.


 1925 belgrade dessin

 

Hanoi, Saigon, Phnom Pen :

L’ancienne Indochine française après une période faste de construction dans les années 1900, se voit développer naturellement l’art déco. Ernest Hébrard , construit à Hanoi l’université Indochinoise en 1927 et le musée  de  l’école française d’Extrême-Orient en 1931, à Dalat la Résidence du gouverneur 1937,ainsi que le palais de l’empereur Bao  Dai le mobilier de Foinet. Félix Dumail la banque d’Indochine à Saigon en 1928 et à Hanoi en 1930. Au Cambodge, le marché central de Phnom Pen est réalisé par Chauchon en 1935

Banque de l'Indochine à Saigon ci-dessous

 saigon bque indochine

 

Shanghai :

165 immeubles arts déco classés. L’architecte Paul Veysseyre arrive en Chine en 1920, il s’associe à Alexandre Léonard pour ouvrir une agence à Shanghai. L’endroit chic de la ville réputé pour sa piscine, sa salle de bal, ses terrasses et kiosques à musique et son décor de fresques et vitraux art déco. Des échanges artistiques ont lieu entre les deux pays et  Liu Jipiao figure qui tisse les liens entre les deux pays. 

1925, shanghai pudong

 

Tokyo:

Le prince Asaka  (gendre de l’empereur japonais) visite l’exposition de 1925 à Paris. Enthousiasmé par cette visite il se fait construire une villa dans le style art déco. Il passe sa commande à l’architecte japonais Yokichi Gondo, il séjourne en Europe, afin de se familiariser avec la nouvelle architecture. La décoration intérieur, le mobilier est conçu et réalisé en France, sous la direction d’Henri Rapin. Il a ajouté quelques touches japonisantes, insérant poissons, iris ou chrysanthèmes au raffinement attendu des matériaux laques, bois précieux ; il a pour collaborateurs des créateurs de premier plan  Raymond Subes et René Lalique.


1925 Asaka

 

New-York, Chicago, Montréal:

A New-York, Alfred Janniot réalise les portes Rockefeller center construit par Wallace Harisson qui avait fait ses études aux beaux arts à Paris.

Ci-dessous détail de la porte Rockefeller New-York

1925 porte rock nyc

 

Porto, Rio, Sao Paulo :

Rio le christ du Corcovado en 1931, dont la sculpture est de Paul Landowski (1875-1961).


1925, rio

 

La maquette du Christ à l’exposition

 

Quelques extraits du catalogue de l’exposition

Magnifique exposition qui présente l’évolution de toute une époque, les technologies nouvelles, la mode, le comportement féminin, et l’impact de cette grande exposition de 1925 à Paris et l’Art Déco en France et dans le monde. A ne pas manquer.

A la Cité de l’architecture à Paris jusqu’au 3 mars.

 

 

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18 décembre 2013 3 18 /12 /décembre /2013 17:02

L’œuvre : Allegro Barbaro :

 Hommage à la pièce pour piano seul composée par Béla Bartók en 1911, cette œuvre utilise des éléments folkloriques et combine de gammes hongroises et roumaines. La musique paysanne est basée sur la gamme pentatonique (c'est une échelle musicale constituée de cinq hauteurs de sons différents), alors que la musique roumaine est chromatique (échelle musicale composée de 12 degrés, constitué de 7 degrés de l’échelle diatonique et 5 notes intermédiaires).


 bartok barbarro

 

Béla Bartók (1881-1945), Compositeur et pianiste hongrois, naît dans le Banat région de différentes cultures (magyars, roumaine et slovaque) sa famille est cultivée, sa mère institutrice, son père directeur d’une école agriculture, ils pratiquent tous les deux la musique.

1885, naissance d’un second enfant dans la famille, Erzsebet ou Elza.

1886, il commence le piano avec sa mère, alors qu’il n’a que 5 ans.

1888, décès de son père. Sa mère déménage et pour vivre elle donne des cours de piano.

1889, ils partent en Ukraine, et sont rejoints par la tante maternelle Irma.

1890, Béla Bartók commence la composition il a 9 ans.

1892, à 11 ans il donne son premier concert en interprétant "l’allegro de la sonate no 21 en do majeur, op 53" dite Waldstein" composée par Beethoven, dédié au comte  Ferdinand Von Waldstein ami et protecteur de l’artiste. L’enfant interprète également une de ses compositions.

La famille déménage à nouveau et part à Bratislava. Laszlo Erkel  lui enseigne le piano et l’harmonie. Il fait la connaissance d’Erno Dohnanyi compositeur, chef d’orchestre et pianiste hongrois, il le rejoint en 1898. Il entre à l’Académie royale de musique de Budapest, il est l’élève pour le piano d’Istvan Thoman, pour la composition de Hans Von Koessler, il y rencontre d’autres élèves tel que Weiner, Kodaly et Dohnanyi. C’est avec Kodaly qu’il commence à recueillir la musique folklorique hongroise. Auparavant pour lui la musique hongroise se confondait avec les mélodies tziganes qu’interprétait Franz Liszt.

1902, le musicien se joint au mouvement nationaliste hongrois, en plein essor. Pour ses premières compositions il est fortement influence par Brahms et Dohnanyi

1903 il écrit un travail orchestral donné à Budapest, il s’agit de Kossuth.

1905, c’est à partir de cette période que l’artiste commence à approfondir la musique populaire hongroise. Grâce à Kodaly, qui lui inculque la rigueur scientifique, il prend conscience de la nécessité de préserver la musique traditionnelle. Il commence une carrière d’ethnographe et d’ethnomusicologue, qui va s’étendre rapidement à une grande partie de la musique européenne. Avec Kodaly ils vont entreprendre des voyages dans les villages de Hongrie et de Roumanie, recueillant de nombreuses mélodies et des chants populaires, les transcrivant et les enregistrant. La même année Béla Bartók arrive à Paris, à l’occasion du concours Rubinstein, la ville est cosmopolite et l’ouvre au monde. Période de sa vie qui va être déterminante sur le plan philosophique.

1907 à 1934, il enseigne à l’académie Royale de Budapest.

1907, il écrit trois chansons populaires hongroises.

1908, Béla Bartók écrit son quatuor à cordes no1.

1909, il épouse une de ses élève Martha Ziegler, ils auront un fils nommé Béla.

1911, le musicien présente son opéra «Le château de Barbe bleu » qui sera son unique opéra.

1914, La première  guerre mondiale éclate, il écrit des ballets tels que "Le prince de bois ", " Le mandarin merveilleux ", puis deux "Sonates pour violon et piano ".

1917, il compose son "Second quatuor à cordes"

 1923, il divorce et épouse une autre de ses élèves Edith Pasztory. Ils partent en tournée en Europe, lors de concerts pour deux pianos.

1924, naissance de son fils Peter.

1927-28, il compose le troisième et quatrième quatuor à cordes (considérés comme étant parmi  les quatuors jamais écrits en musique classique, à la suite desquels son langage harmonique se simplifie).

1934, écriture du cinquième quatuor à cordes, son écriture est plus traditionnelle.

1935, Béla Bartók se libère de ses cours de piano, ses commandes deviennent de plus en plus importantes.

1936, il obtient une commande de Paul Sacher (chef d’orchestre et industriel suisse, grand mécène de la musique classique), il s’agit d’une œuvre majeure de la musique moderne, un de ses chefs d’œuvre emblématique : musique pour corde, célesta et percussion. L’œuvre est créée par son commanditaire en janvier 1937.

Le musicien termine son œuvre  "Contrastes" un de ses derniers grands  succès.

Sa mère décède et Bartók décide de quitter l’Europe pour les Etats-Unis.

1940, Bartók fait ses adieux à l’Europe par un concert à Budapest. L’accueil aux Etats-Unis est chaleureux. Il obtient le titre d’honoris causa de l’Université de Colombia.

1943, il donne son dernier concert en tant qu’interprète, car sa santé se dégrade.

Il reçoit des commandes qui lui redonnent confiance. Son concerto pour orchestre, la sonate pour violon seul  (25 minutes de violon seul) commandée par Yéhudi Menuhin, un concerto pour alto, et son concerto pour piano no 3.

La Hongrie libérée lui rend un dernier hommage en l’élisant député, il l’accepte tout en sachant qu’il ne pourra pas l’honoré.

Il décède le 25 septembre 1945 à New York.

A titre posthume il est lauréat du pris d’honneur de la paix (décerné par le Conseil mondial de la paix)

Ses influences :

L’artiste est vite influencé par Richard Strauss, Liszt et Brahms dans le style tsigano-hongrois du Verbunkos (danse traditionnelle hongroise de recrutement militaire. Elle est souvent dansée  dans les campagnes avec des variantes), Le compositeur l’intègre dans le concerto pour orchestre.

Une autre influence décisive sur son développement, dans les années 1902-1903, un courant national prend naissance en Hongrie, ce courant s’est aussi développé dans le domaine artistique.

1903, la création de "Kossuth", œuvre symphonique inspirée l’insurrection Magyare de 1848.

1904, il publie des chants populaires hongrois, arrangés pour voix et piano.

Il découvre Debussy, mais il est aussi influencé par des chants paysans slaves qui l’orientent vers un autre style très personnel où sont intégrés les découvertes de Stravinski et de Schonberg.

Béla Bartók reste attaché toute sa vie à ses origines.


bartok portrait par marfy

 

La Hongrie à l’époque de Béla Bartók :

1867, L’empire d’Autriche et le royaume de   Hongrie s’unissent pour devenir l’Autriche-Hongrie : François Joseph 1er cumule les couronnes  d’empereur d’Autriche et roi de Hongrie. C’est la première guerre mondiale qui en 1918 sépare les deux pays.

L’effondrement de l’Autriche-Hongrie à l’issue de la première guerre mondiale entraine son éclatement  selon le principe des états nations. Les Indépendantistes prennent le pouvoir à Budapest le 30 octobre.

Après des émeutes à Budapest en 1918, un conseil national composé d’indépendantistes, de sociaux-démocrates  et radicaux, mené par Mihaly  Karolyi, refuse le pouvoir à Charles IV et proclame la République de Hongrie en novembre 1918.

L’âme du nouveau régime démocratique est personnifiée par le comte Mihaly  Karolyi qui remplie le rôle de 1er ministre et de président pour quelques mois.

Emmanuel de Martonne, géographe français trace les nouvelles frontières de la Hongrie, déçu le comte Mihaly  Karolyi démissionne.

1919, les communistes renversent le gouvernement, le mois suivant Béla Kun proclame la République des conseils ,et tente en vain de reconquérir les frontières de 1918, en formant La République des conseils de Hongrie, deuxième régime communiste de l’histoire après la Russie soviétique ce régime ne dure que trois mois.

L’après-guerre période paradoxale pour le pays. Elle signe l’émancipation de la Hongrie et sa  voisine autrichienne et le recouvrement de sa souveraineté. L’Ancienne Hongrie se retrouve amputée des deux tiers de son territoire en vertu de l’application  du traité de Trianon ( signé à Versailles en 1920,par les puissances belligérantes de la première guerre mondiale, d’un coté :  la France, Royaume Uni,  Etats-Unis, Italie, Royaume des Serbes, Roumanie, Croates et slovènes qui devient la Yougoslavie en 1929 et de l’autre : La Tchécoslovaquie, l’Autriche-Hongrie) .  

Le pays se retrouve sans dirigeant n’ayant pas d’accès à la mer, c’est l’amiral  Miklos Horthy qui instaure une période de régence aux orientations conservatrices. Sa politique le pousse vers l’Allemagne  nazis en 1940. La Hongrie récupère le nord de la Transylvanie au détriment de la Roumanie en 1940, en 1941 c’est l’invasion de la Yougoslavie, récupérant ainsi la Voïvodine  et s’engage ensuite sur le front de l’est lors de l’invasion de l’URSS.

1944, Horthy proclame la neutralité du pays, alors que les armées soviétiques et roumaines franchissent les frontières de la Hongrie. La Hongrie est envahie à l’ouest par l’Allemagne qui renverse Horthy et le remplace par le dirigeant Ferenc Szalasi, chef du parti fasciste hongrois des Croix-Fléchées. Les soviétiques et roumains, chassent les allemands de la Hongrie en 1945.


Peinture :

Les Fauves hongrois :

Ils ont joué un rôle décisif au sein du mouvement avant gardiste Magyar. Un point     commun , ils ont étudié à Paris au début du XX eme siècle. Certains sont revenus en Hongrie, d’autres restés à Paris. Ils ont réalisé des œuvres fauvismes en même temps ou avec un léger décalage des artistes parisiens.

A Paris l’Académie Julian est la plus renommée, parmi les jeunes hongrois entre 1901 et 1907 on rencontre : Bertalan Por, Odon Marffy, Géza Bornemisza, Bela Czobel, Robert Berény, Sandor Galimberti, Dezso Orban, Csaba Vilmos Perlrott, Dezso Czigany, la plus part étudient avec Jean-Paul Laurens le peintre emblématique de l’art académique, il ne s’attache pas seulement à une seule école. Bornemisza rencontre Matisse  au cours du soir de l’académie de la Grande Chaumière, Czobel et Berény dessinent des croquis à l’académie Humbert ; Marffy est à l’école des beaux arts ; 1908 Matisse ouvre son école, il y reçoit des peintres scandinaves, américains, allemands, Bornemisza et Perlrott  sont les seuls peintres hongrois à l’académie Matisse.

Les jeunes artistes hongrois étudient tous à l’Académie Julian en arrivant à Paris. Il y a eu plusieurs générations d’artistes, plus de 90 noms hongrois apparaissent dans le liste des élèves ayant fréquentés l’Académie entre 1869 et 1939.

Ces artistes hongrois visitent aussi les salons de Gertrude Stein, elle posséde la galerie de peinture la plus importante de l’époque, la galerie Ambroise Vollard , lieu aussi important que les académies pour y ils découvrir Cézanne, Picasso, Matisse, Bonnard, et bien d’autres, ils  ont découvert les nabis, postimpressionnistes et les fauves.

Les fauves hongrois exposent régulièrement au Salon d’Automne et aux Indépendants, les toiles de Czobel sont  accrochées proches des Matisse, Braque et Derain en 1906

Ateliers des fauves en Hongrie :

Les Néos de Nagybanya :

Eté 1906, Béla Czobel arrive de Paris à la colonie des peintres de Nagybanya , accompagné de ses nouvelles œuvres et d'un nouveau style rapporté de son séjour parisien . C’est une révélation pour la jeune génération. Il ne reviendra jamais à Nagybanya, mais il a joué un rôle clé dans le mouvement Néo, beaucoup d’artistes vont suivre ce nouveau style.

Kaposvar :

Deux artistes sont issus de Kaposvar : Rippl-Ronai et Galimberti, ils ont fait leurs premières armes avec pour thème les environs typiques de cette petite ville. Rippl-Ronai rentre de France avant le fauvisme, son art reste enraciné dans le Nabi. 

Nyergesujfalu :

Ce lieu se situe au nord de la Hongrie est d’une grande importance pour les fauves Hongrois, c’est aussi le berceau des "Eight ". En 1906, le chef des "Eight" , Karoly Kernstock, qui possède un vignoble, reçoit la visite d’artistes modernes régulièrement, mais aussi des figures de l’intelligentsia contemporaine, ils ont joué un rôle crucial dans l’établissement du mouvement des "Eight " on y rencontre, le poète Endre Ady, le philosophe Georg Lukacs, l’historien Karoly Lyka, le collectionneur Nemes, le journaliste Pal  Relle

"The Eight "1909-1918 : groupe  influent dans l’introduction du cubisme, le fauvisme et l’expressionnisme dans l’art hongrois début XX eme siècle.

 

L’exposition se déroule entre Peinture et Musique, les couleurs de Béla  Bartók et  des peintres hongrois :   

En écoute : " Un grotesque" extrait de  2 portraits pour violon et orchestrale op 5, sz 37 » (1911).


La naissance du modernisme hongrois :

C’est l’âge des révolutionnaires de l’art hongrois. Refusant le portrait académique, les artistes font ostensiblement référence aux nouveaux maîtres Gauguin (Ziffer et Berény) Cézanne (Berény, Por) il se met en scène en costume et haut-de forme.

 

Quelques exemples d'Autoportraits :


"Autoportrait"  d’Odon Marffy (1878-1959) peintre hongrois, l’artiste vient à Paris en 1902 et participe au cours Julian et à l’école des beaux-arts de Paris.  Huile sur toile vers 1910

"Autoportrait" de Sandor Ziffer,  (1880-1962), peintre hongrois, précision du contour dans ses œuvres, il fait parti des fauves hongrois. Huile sur toile vers 1908.


bartok - ziffer autoportrait 1908

 

"Autoportrait au chapeau de paille"  Robert Béreny (1887-1953), peintre hongrois, l’un des  avant-gardiste du groupe The Eight. Œuvre présentée datée  1912  au stylo et encre de Chine.

 "Portrait de l’artiste ou Autoportrait " 1893-94. Paul Gauguin (1848-1903) Huile sur toile

"Autoportrait en haut de forme" 1907, Robert Berény  fusain sur papier

Autre "Autoportrait" de Sandor Ziffer en 1906. Huile sur toile

"Autoportrait" 1909, Dezso Czigany (1883-1937) , peintre hongrois  . Huile sur carton

 "Autoportrait" 1911, Jozsef Nemes Lamperth (1891-1924) peintre hongrois et graphiste, il fait parti de l’avant-garde hongroise avec beaucoup d’originalité.  . Huile sur toile

"Autoportrait" en 1906, Bartalan Por (1880-1964) peintre associé au développement de l’art moderne hongrois, faisait parti du groupe The Eight.  Huile sur carton

"Autoportrait" 1914, Lajos Tihanyi (1885-1938) peintre et lithographe hongrois, qui a obtenu sa notoriété hors de son pays, il a fait parti du groupe The Eight.   Huile sur toile

"Autoportrait" de Robert Berény daté de 1907. Dessin au fusain sur papier

 

"Je suis arrivé à Paris, cette ville divine sans dieu, il faut voir combien de choses, et quelle beauté, se trouve ici, au centre du monde".

Béla Bartók le 15 août 1905

 

Quelques photos, programmes dont un du festival hongrois à l’hôtel des modes le 12 mars 1910 (archives de l’artiste) un autre    d’un concert UMZE en 1911 ,un livret le château de barbe bleu dédicacé par l’auteur Béla Balezs à Bartók


bartok chateau barbe bleu livret illustration de doré

 

Une photo : il s’agit de Robert  Berény et Bertalan Pór  à Nice en 1907.

 

Quelques toiles :

" Dans la rue", Robert Berény,  datée 1906. Huile sur toile

Sandor Ziffer :

   "Place Baross" 1908 huile sur toile

Jozsef Rippl-Ronai :  (1861-1927), artiste hongrois, il étudie 3 ans à Munich, ensuite il vient à Paris, il passe un été à Pont-Aven et y découvre une peinture qui l’enthousiasme. Il vit avec son modèle Lazarine Baudrion qui deviendra son épouse. Il expose avec les Nabis, en 1894 il devient le Nabi hongrois et rencontre Cézanne, Gauguin, Toulouse-Lautrec.

"Un soldat français en marche ", Œuvre de 1914, huile sur carton. L’artiste dans la famille de son épouse française,   est surpris par la déclaration de guerre.  

"Un intérieur parisien" 1910, Huile sur toile. Il a vécu 15 années en France, c’est sa chambre d’hôtel qui est représentée.  

bartok Rippl-Ronai intérieur parisien

"Place de l’observatoire" 1914, huile sur carton  

En écoute :

"Finale " extrait de Sonate pour violon et piano de Claude Debussy (1917), Bartók découvre la musique de Debussy par l’intermédiaire d’un ami. Il assista à Paris en 1910 à un de ses récitals mais ne parviendra pas à le rencontrer. L’œuvre en écoute est interprétée au piano par Béla Bartók  et Jozsef Szigeti au violon en 1928


Paris Budapest :

Début XX eme siècle, beaucoup d’artistes hongrois sont  à Paris. Bartók arrive à Paris en 1905, il est loin d’être un compositeur majeur, il se confronte à la tradition musicale de Rameau et Couperin, il regarde Debussy. Tant qu’aux jeunes peintres ils découvrent Gauguin, Cézanne, Matisse.

 Quelques œuvres  :

Perlrott-Csaba Vilmos : (1880-1955), peintre hongrois et graphiste. En 1906 il obtient une bourse et vient étudier à Paris l’hiver, passe ses étés en Hongrie.

"Autoportrait avec statue" vers 1910. Huile sur toile

"Ecole de peintres" 1907. Huile sur toile


bartok Perlrott-Csaba Vilmos école de peintres

 

"Nu féminin "1910. Huile sur toile marouflée sur carton

"Nu féminin debout" 1910. Huile sur toile marouflée sur carton

Robert Berény :

"Nu de Montparnasse" 1907. Huile sur toile

"Nu d’une jeune italienne "1907. Huile sur toile

"Nu féminin couché" 1907. Huile sur toile

"Femme nue devant une glace" 1907. Huile sur carton

"Femme au verre" 1905. Huile sur toile


bartok femme au verre béreny

 

Geza Bornemisza : (1884-1966), peintre hongrois

"Nu couché" 1913, huile sur toile

Béla Czobel : (1883-1976), peintre hongrois, considéré comme un de l’avant-garde et de l’école de Paris

"Jeune fille au bord du lit "1905. Huile sur toile 

bartok czobel jeune fille au bord du lit

"Coin de marché ou place Edgard Quinet", 1905. Huile sur toile

"Rue de Paris" 1908. Huile sur carton


"A présent, j’ai un nouveau projet : collectionner les beaux chants populaires hongrois, et, grâce à un bel accompagnement pianistique possible, les élever au niveau de la mélodie savante".  

Bartók 1904

 

Extraits musicaux :

Béla Bartók  «  Sixième chant arrangement du chant populaire Angoli Borbala ». Extrait de Quinze chants paysans hongrois 1914-18

 bartok partition

 Une carte postale de Hendell à Bartók en 1908, il est chez lui en costume traditionnel

Des photos de Kodaly et Bartók, ils travaillent ensemble, des photos de famille, des partitions de chants pour enfants.

bartokkodaly photo


 

 D’Anna Lesznai,  un projet de couverture pour la partition des Quatre  Nenies de Bartók 1910.

 

 Béla Czobel :

"Rue de Paris" 1905. Huile sur toile.

"Sur une place" 1905-06. Huile sur toile.

 

Retour en Hongrie inspirations populaires :

Dès le XIX eme siècle, en Hongrie, comme dans toute l’Europe, l’intérêt porté à la culture populaire ; est lié à la construction d’une identité nationale. Redécouverte des traditions paysannes et les formes d’expressions typiquement Magyare. Pour les peintres, ces aspirations vont de pair avec la volonté de rejoindre les courants les plus modernes.

Istavan Csoz  : (1875-1961), peintre hongrois impressionniste. L’artiste a vécu et exposé à Paris. Célèbre en Hongrie pour ses nus, portraits et paysages. 

  "Coffre aux tulipes" 1910. Huile sur toile

"Enterrement Sokac dans le cimetière de Darazs" 1909. Huile sur toile

"Nature morte" 1906-08 de Robert Berény . Huile sur carton


bartok béreny nature morte 1906

 

" Nature morte" 1906-08, Sandor Ziffer . Huile sur toile

"coussin Ady" 1912, il s’agit d’une broderie, d'Anna Lesznai (1885-1966) artiste, décoratrice, romancière, poétesse, elle côtoie Bartók, le philosophe Lukacs, le poète Ady , elle a réalisée cette broderie dédiée au poète, qui témoigne de l’intérêt d’Anna Lesznai pour les motifs populaires. Le bouquet de fleurs représenté évoque l’arbre de vie.


Bartok Anna Lesznai coussin ady

 

De grandes photos de Béla Bartók, chez lui et avec Kodaly

En écoute : "Allegro giocoso" extrait des "quatorze bagatelles " op 6, sz 38, œuvre de 1908

 

Retour en Hongrie les moments fauves :

Les jeunes artistes rentrés de Paris,  passaient leurs étés en Hongrie pour peindre sur le motif.

 Quelques exemples :

 

De Jozsef Rippl-Ronai :

"Intérieur d’atelier "1910. Huile sur carton

"L’atelier de Kaposvar", 1911. Huile sur carton

 

bartok atelier de kaposvar par Ronai

 

Sandor Galimberti  : (1883-1915), fauve hongrois. Il vient à Paris à l’académie Julian. Pendant les années 1901 à 1907 de nombreux jeunes peintres hongrois vinrent à l’Académie Julian.

" L’atelier de Rippl-Ronai à Kaposvar" 1909. Huile sur toile

 

Béla Czobel :

"Homme assis" en 1906. Huile sur toile

"L’homme au chapeau de paille" 1907. Huile sur toile

"Peintres à la campagne" 1906. Huile sur toile

 

Jozsef Rippl-Ronai :

"Filles entrain de s’habiller" 1912-13 (meuble rouge, mur jaune). Huile sur carton

"Mes modèles dans mon jardin de Kaposvar" 1911. Huile sur carton

"Dans le jardin du comte Somssich" (chargé d’affaires d’Autriche-Hongrie) , vers 1912-13. Huile sur carton


bartok ronai le jardin du comte somssich

 

Sandor Ziffer :

"Vieux pont à Nagybanya" 1908. Huile sur toile


bartok ziffer vieux pont à nagoya

 

Maurice  Vlaminck : (1876-1958) ,peintre du courant fauvisme et cubisme, il était aussi écrivain : romans, essais et poèmes.

"Restaurant de la machine à Bougival " 1905. Huile sur toile

 

Béla Czobel :

"Scène dans le parc", daté de  1906. Huile sur toile.

"Cour à Nyergesujfalu",  en 1907. Huile sur toile.

" Nature morte à scène de cabaret", de  1907. Huile sur carton

 

Sandor Ziffer :

"Paysage à Nagybanya" 1908. Huile sur toile


bartok sandor ziffer paysage de nagybanya

 

"Paysage d’hiver à la Barrière" 1910. Huile sur toile

bartok sandor ziffer paysage d'hiver à la barrière

 

Emile Othon Friesz (1879-1949), peintre français. Il étudie à l’école des beaux-arts du Havre, il obtient une bourse et entre à l’école des beaux-arts de Paris. Il est influencé par les impressionnistes, puis par Gauguin et Van Gogh. Il expose au salon d’Automne en 1905, avec des œuvres de Matisse, Marquet, Manguin. C(est le début du  fauvisme, il en devient un des représentants par ses couleurs éclatantes en aplats.

"Automne à Honfleur "1906

 

Robert Berény :

"Nature morte avec une bouilloire et fruits", daté de 1910. Huile  sur toile.

"Nature morte à la cruche bleue" 1911. Huile sur toile montée sur carton

 

Imre Szobotka : (1890-1961), peintre hongrois, après des études aux beaux arts de Budapest, il fait des séjours à Rome, Venise et à Paris en 1910.

"Terrain de labour" vers 1914. Huile sur toile sur fibre de bois.

"Vue d’une fenêtre" 1913-14. Huile sur toile sur fibre de bois.


bartok imre fenetre

Sandor Bortnvik : (1893-1976), peintre décorateur hongrois, il s’installe à Budapest. En 1917, il rejoint le groupe de MA, revue qui publia régulièrement ses dessins.

"Paysage jaune et vert" 1919.


bartok bortnyik paysage jaune et vert

"Rue du mont Gellert "1916 Jozsef Nemes Lamperth

 

de Janos Mattis Teutsch (1884-1960) peintre roumain, il est un des maitres de l’avant-garde, membre du mouvement  expressionnistes, constructivisme et abstrait. Il séjourne à Paris de 1906 à 1908.

"Composition en couleurs" 1920

"Paysage"  vers 1917 


bartok paysage teutsch

 

Sandor Galimberti (1883-1915) :

"Saint-Raphaël" en 1912  

 

Laszlo Monoly-Nagy : (1895-1946) peintre, photographe théoricien hongrois, vivant aux Etats-Unis.

"Champs hongrois" 1920, huile sur toile

"Paysages hongrois" 1919, gouache sur papier

En écoute : "danse de la princesse avec la poupée de bois " , extrait du " le prince de Bois "  1914-17

" La poursuite " extrait  du  Mandarin merveilleux, op19, sz 75, daté de 1918-19

 

Bartók et le groupe des 8 (Eight):

Fin 1909, l’exposition "Oeuvres nouvelles" consacre à Budapest, la réunion des peintres aux pratiques diverses, Béreny, Czigany, Czobel, Marffy, Orban, Por, Tihanyi , Kernstok. Une seconde exposition en 1911, devint le véritable symbole de la solidarité entre créateurs modernes. Rythmée par les rencontres organisées par la revue  exposée Nyugat , les peintres, écrivain, musiciens s’y retrouvaient. Bartók interpréta ses compositions.

Ecoute : ‘Allegro Barbaro » sz 49, œuvre de 1911, Béla Bartók est au piano


Odon  Marffy :

"Autoportrait constructif "1914

Une partition de Bartók est exposée il s’agit de l’allegro Barbaro.

bartok partition allegro

Quelques photos du musicien, avec Kodaly, le quatuor Waldbanea, Kerpely 1910, Odon Marffy un portrait de Jeno Kerpely 1913.


bartok - portrait de je,a kerpely par Murffy

 

Robert Berény :

"Portrait de Léo Weiner"   1911, huile sur toile

"Nu assis dans son fauteuil "1911, esquisse et huile sur toile

 "Ydille"  1911, esquisse et  huile sur toile

"Les joueurs à la balle" 1907-1908, huile sur carton

 

Odon Marffy :

"Baigneuses, dit aussi composition aux nus", 1909, huile sur toile

 

Emile Othon Friesz :

"Le printemps",   1908, huile sur toile

bartok friensz le printemps

 

Béla Czobel :

"Garçon assis au milieu de forêt" ,1908

Odon Marffy :

"Jeune fille de Nyerges" 1908, huile sur carton

"Garçon et fille sur un banc vert", 1908, huile sur toile

 

Karoly Kernstok : (1873-1940), peintre hongrois, reconnu parmi les premiers groupes de peintres connus comme les « Néos » et les Eight , avant la première guerre mondiale. Artiste influencé par Matisse.

"Femme nue debout" 1908, huile sur toile, présentation de deux œuvres aux formats différents

"Garçon nu appuyé contre un arbre", 1909, huile sur carton

Sandor Ziffer :

"Portrait de Lajos Tihanyi"  1908 , huile sur toile

"Nature morte",   1908, huile sur toile

Odon  Marffy :

"Nu féminin"   1910, huile sur toile

Lajos Tihanyi :

 " Portrait de Lajos Fuleps", (historien d’art et philosophe, professeur hongrois, ayant obtenu le prix Kossuth), œuvre de  1915, huile sur toile

"Portrait de Lajos Kassak", (peintre et écrivain hongrois, fondateur de la revue MA) 1918, huile sur toile

"La revue" : MA 1916-1926, revue littéraire et artistique fondée par Kassak, présentation de quelques numéros de la revue. Couvertures illustrées par Sandor Bartnyik

bartok revue MA

 

" Il connaissait ma littérature, je connaissais sa musique, et nous avancions à peu près sur le même chemin " Kassak souvenirs de Bartók

 

Bartók et les activistes :

Ce mouvement s’exprime dès 1918  dans les revues Telt puis MA. Autour de la revue gravite des peintres Kassak rencontre en 1913. 

Quelques œuvres :

Alfred Reth : (1884-1966), peintre hongrois, considéré comme une des principales figures de l’avant-garde et de l’école de Paris

"Le restaurant Hubin", 1913, huile sur toile

"Nus et cheval blanc dans la forêt " 1911, huile sur toile 

Béla Czobel :

"Le prêtre de Bergen" 1918, huile sur toile  

Béla Balazs : (1844-1949), ami et collaborateur de Béla Bartók et de Kodaly, il a écrit le château de Barbe bleu et le prince de bois pour le compositeur.

"Livret du prince de  bois", illustré par Miklos Banffy, 1917

 

 Sandór Bortnyik : (1893-1976), peintre, dessinateur et artiste activiste

"Composition aux 6 figures"   1919, huile sur toile  et composition aux 3 figures, huile sur toile

En Ecoute : "danses populaires roumaines pour piano" sz 56, 1915. Béla Bartók au piano entre 1928 et 1945.


bartok au piano

 

Sa musique est admirée, dès sa création, pour la  synthèse réussie entre impressionnistes et liberté tonale, rythmes bulgares ou stravinskiens, dissonances et consonances, chromatisme et diatonisme, personnels et par-dessus tout, l’homme dans ses racines, avec les airs d’allure folklorique embrasés par la fin du rythme extrême adagio.

Quelques petits films.

 

 Extraits du catalogue de l’exposition 

 

La musique et la peinture s’associent dans un esprit de rupture et de renouveau au début du XX eme siècle en Hongrie, c’est   dans cet univers de peinture et de musique que se déroule l’exposition proposée au musée d’Orsay

Magnifique, à ne pas manquer, jusqu’au 5 janvier 2014

 

 

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23 novembre 2013 6 23 /11 /novembre /2013 15:39

Félix Vallotton naît à Lausanne en 1865, décède en 1925 à Paris. Son père tient une droguerie au rez-de-chaussée de leur maison. Par la suite il rachète une fabrique de chocolat. Sa mère Louise Roseng est la fille d’un boulanger du canton de Berne. Issu d’une famille de 4 enfants dont 2 survécurent, Félix décide de devenir peintre dès l’âge de 15 ans.

Il quitte Lausanne pour Paris après avoir interrompu sa scolarité.

 

1882, l’artiste entre à l’académie Julian, à 17 ans, atelier fréquenté par les artistes postimpressionnistes et les Nabis. Très vite l'artiste se fait un nom dans l’avant-garde parisienne. Ses gravures sur bois et ses illustrations en noir et blanc font très vite sensation et sa renommée devient internationale. Il participe à de nombreux salons tel que : le Salon d’Automne, le Salon des Indépendants  et des artistes français.

 

1883, il passe le concours d’entrée à l’école des beaux arts et est reçu dans les premiers

 

1885, passionné par le portrait,  il expose  au  Salon des artistes français, le portrait de "Monsieur Ursenbach".

 

1887, il y présente le portrait  de Jasinski tenant son chapeau. Il quitte l’Académie Julian.

 

1888, Il  s’installe rue de Vaugirard à Paris. Il retourne en Suisse régulièrement.

 

1890, Il rédige dans la gazette de Lausanne. Jusqu’en 1891 il connaît des années de galères.

 

1891, Félix Vallotton renouvelle l’art de la xylographie En quelques mois il se retrouve, avec cette technique ancestrale, à l’avant-scène du monde artistique parisien et internationale.

1892, ses gravures sur bois sont exposées au premier Salon de Rose+Croix et remarquées par les Nabis, d’ailleurs il rallie le groupe en 1893, il se lie d’amitié avec les peintres Maurice Denis, Bonnard et Vuillard.

Il devient illustrateur de la revue blanche, grâce à son ami Vuillard, ainsi qu’à l’amitié de Thadée Natanson fondateur de cette période avant-gardiste. Sa renommée de graveur  lui vaut d’être sollicité partout dans le monde pour des illustrations.

 

1893, l’artiste expose au salon des Indépendants, il présente « le bain au soir d’été », il fait sensation.

 

1897, il rejoint les Nabis, il s’appuie sur la simplification des formes et la suppression des nuances comme le groupe Nabis.

 

1899, il épouse Gabrielle Bernheim (1863-1932), sœur du marchand de tableau.

 

1900, il délaisse la gravure et l’illustration pour la peinture. Ses sujets : des scènes d’intérieurs, des paysages, des nus, des portraits, natures mortes qu’il traduit d’une manière très personnelle. Il est naturalisé français. Il expose à la Sécession de Vienne, puis la Centennale de l’Art français de l’exposition universelle de Paris, et la Sécession de Berlin et séjourne à Lausanne ou il peint des paysages.

 

1901, il va dans le sud de la France, vers Cannes, il expose au Salon des Indépendants et présente des vues de Marseille, Nice et Paris. Il participe également à une exposition de groupe à Zurich.

 

1902, il découvre Honfleur et sa région, il y peint des paysages, des intérieurs et portraits. Il visite la Bretagne. Il expose quelques toiles chez Bernheim-jeune et au Salon des Indépendants, il y présente des portraits décoratifs.

 

1903, il expose à la Sécession de Vienne, il y présente quelques tableaux, il Reçoit les félicitations de Gustave Klimt et de Hodler. Il expose aussi au Salon d’Automne, dont il est membre fondateur.

 

1904 à 1906, l’artiste se consacre à la peinture d’intérieurs , ses œuvres sont partagées dans différents salons surtout celui de « Félix Vallotton en Allemagne, » il voyage en Belgique et Pays-Bas. Il se lie d’amitié avec Manguin, Marquet, Guérin, Laprade.

 

1906, il expose un portrait de son épouse au Salon des Indépendants, il participe également au Salon d’Art Français en Allemagne et en Suède. Il peint de nombreux nus. Pour l’artiste c’est une année de voyages, il va à Cabourg, en Italie à Rome, Pise, Florence, il y réalise de nombreux dessins.

 1907, il séjourne à Naples puis à Guernesey, il y écrit un roman qui se nomme " La vie meurtrière ".

 

1908, il continue d’exposer à  Munich, Moscou, plusieurs toiles lui sont achetées, en particulier par le collectionneur Arthur Hahnloser.

 

1909, première exposition qui lui est entièrement consacrée à Zurich, il participe à la Fondation Ranson avec Vuillard, Bonnard, Roussel et Denis.

 

1910, une autre exposition personnelle lui est consacrée à Paris à la galerie Druet, il y expose 49 tableaux, le catalogue de l’exposition est illustré par Gustave Mirbeau. Il participe de plus en plus à des expositions internationales : Munich, Prague, Londres, Zurich.

 

1912, d’autres expositions sont organisées, dont une à la galerie Druet, il envoi six tableaux à la centennale de l’Art Français à Saint Petersbourg.

 

1913, l’artiste envoi 43 tableaux à l’exposition d’art français qui a lieue à Zurich

 

En 1914, il veut s’engager pour la guerre mais est refusé vu son âge. Les ventes diminuent et l’artiste a des difficultés financières.

 

 Son frère Paul Vallotton ouvre une galerie à Lausanne et consacre à Félix une exposition personnelle. A la galerie Druet présentation de 40 toiles.

 

1915, la guerre lui inspire différents tableaux, dont le crime châtié.

 

1917, il visite le front, cela lui inspire une série de paysages de guerre.

 

1919, l’artiste fait plusieurs voyages, la Suisse, la Bretagne. Une exposition est organisée chez Druet et une autre à Lausanne chez Bernheim-jeune.

Pendant la  première guerre mondiale il peint des toiles très colorées dont l’esthétisme futurisme montre la violence des combats.

 

1920, l va à Avignon pendant ce temps de nombreuses expositions concernant l’artiste à Stockholm, Prague, Munich, Londres, Zurich. Succès au salon d’Automne et ensuite séjourne   à Cagnes sur mer.

 

Félix Vallotton poursuit ses voyages jusqu’en 1924 sans cesser de peindre. Mais il tombe malade et décède fin 1925.

 

En Suisse sa peinture est diffusée par son frère Paul, directeur de la galerie Bernheim-jeune à Lausanne  depuis 1913

Il travaille beaucoup et est sans cesse à la recherche de nouvelles expressions. Touché par l’horreur de la première guerre mondiale, il   trouve dans le conflit,  source d’expression

Il est proche des Nabis, mais garde sa touche personnelle. Les couleurs sont raffinés, le dessin précis et découpe les formes, le traitement des chairs est velouté, à travers  ses  portraits il laisse découvrir  le mental de la personne représentée. Ses atmosphères sont étranges, il est un adepte des aplats de couleurs, il excelle dans les saynètes d’intérieurs, les amours cachés ;  

 

Félix Vallotton est complexe et mystérieux tout comme son œuvre, peintre, graveur sur bois, sculpteur, critique d’art et romancier.

 

L’exposition débute avec les portraits :

 

L’autoportrait un saut au-dedans de soi.

Dans ses portraits et autoportraits il fait rendre la douleur d’une vie, les regrets, les souffrances du passé, la perte de personnes aimées. Il se juge coupable de certains événements, tout cela donne une puissance de création à son art. L’amertume pour lui est une émotion permanente, on retrouve cela dans beaucoup de ses œuvres. Un repli sur soi, il faut dire que l’artiste a eu une  enfance et une adolescence assombrie  par des accidents dramatiques.

 

Vallotton s’appuie sur le dessin, il pratique une peinture de contour ou la ligne souple et incisive découpe le motif avec la précision d’un scalpel. La couleur intervient dans un second temps.

 

Idéalisme et pureté de la ligne :


Quelques exemples :

 

"Félix Jasinsky tenant son chapeau "1887,  (graveur d’origine polonaise résidant à Paris, Félix Vallotton le rencontre régulièrement vers 1887). Huile sur toile

 

"Autoportrait à l’âge de 20 ans" 1885, son visage est vibrant d’émotion, en faite l’artiste développe une vision mentale de ce qu’il se sent être au moment ou il exécute son portrait.Huile sur toile.


valolotton-autoportrait.jpg

 

" Autoportrait" 1897, huile sur carton

 

"Misia à sa coiffeuse" 1898, elle est l’épouse de Thadée Natanson, elle joue un rôle important dans le monde artistique parisien à cette époque, elle est la mise protectrice des peintres. Détrempe sur carton.

 

vallotton -misia à sa coiffeuse

 

"Gertrude Stein" 1907, huile sur toile

 " Thadée Natanson" 1897,  fondateur avec ses frères  de  la revue blanche. Huile sur carton

"Les cinq peintres" 1902-03, il s’agit de Bonnard, Vallotton, Vuillard, Roussel,  Cottard, huile sur toile

"Marthe Mellot" 1898, actrice française, épouse d’un des frères de Thadée Natanson. Huile sur toile.


vallotton - marthe melot

 

"Portrait de madame Vallotton "1905, huile sur toile

" Femmes à leur toilette" 1897, huile sur carton

 Quatre torses, 1916,, huile sur toile

"Femme au perroquet", ici double hommage à Manet, la femme Olympia, le perroquet renvoi à la fille de joie qui est dans sa solitude. Huile sur toile

 

vallotton- femme au perroquet

 

"Le repos" 1911, huile sur toile

"Femme couchée de dos sur un canapé rouge" 1906, huile sur toile

 

"Le bain turc" 1907, l’artiste est au service de la ligne come on peut le constater dans cette œuvre, il s’intéresse à la chevelure , aux contour des corps. Huile sur toile

 

vallotton- le bain turc

 

Perspectives aplaties :

 

La plus part des paysages sont très proche de la photo en couleur.

Les paysages de Félix Vallotton s’inspirent de lieux existants au tournant du siècle, ils sont peints à huit clos à l’aide d’esquisses tracées sur place dans un petit carnet et complétées d’un code chiffré pour la couleur.


"La blanchisseuse", 1895, huile sur carton marouflé sur bois

"La dame au caniche", 1895, huile sur carton

"La valse", 1893, huile sur toile.


vallotton- la valse

 

"Jardin public le soir", 1895, huile sur carton

 

"Le Luxembourg", 1895, huile sur carton.

vallotton le luxembourg

 

"Les ballons ", 1900-1902, huile sur carton

 

"Scènes de rue", vers 1895, huile sur carton.


vallotton - scène de rue

 

"Pécheurs à la ligne", 1901, huile sur toile

"Femme nue assise dans un fauteuil rouge", 1897, huile sur carton marouflé sur contreplaqué

"Scène  de rue à Paris", 1895-97, gouache et huile sur carton

"Clair de lune," 1894, huile sur toile


vallottton - Clair de lune

"Laveuses à Etretat", 1899, huile sur carton

"La mare", 1909, huile sur toile

"Le crépuscule", 1900, détrempe sur carton

"Coucher de soleil, mer haute gris bleu", 1911, huile sur toile

"Derniers rayons" 1911, huile sur toile

"Souvenirs des Andelys", 1916, huile sur toile

"La grève blanche, Vasouy "1913, huile sur toile

"La cathédrale de Petropavlovsk" 1913, huile sur toile

"Honfleur dans la brume", 1911, huile sur toile

 "Mimosa en fleur à Cagnes", 1921, huile sur toile

"Vue cavalière de la cagne", 1921, huile sur toile

"Les Andelys le soir", 1924, huile sur toile

"Des sables au bord de la Loire", 1923, huile sur toile

 

Refoulement et mensonge :

 

Proche de Vuillard et de Bonnard au temps des Nabis, l’artiste se lance en 1897-99 dans un ensemble de tableaux et d’estampes. Il montre des intérieurs avec des personnages dans des scènes de la vie intime, il s’attaque à ce thème en donnant au décor un rôle aussi important qu’aux protagonistes. La couleur chaude des murs et du mobilier exprime symboliquement l’intensité des passions et les conflits entre pulsions et interdits, il s’arrête au bord du gouffre suspendant l’action à un moment paroxystique. Espaces clos, portes ouvertes, enfilades de pièces, reflet dans les miroirs dédoublant ainsi l’espace.

 

"Le haut de forme, intérieur ou la visite" 1887, cette œuvre rend compte d’une visite entre Jasinski et Vallotton, Jasinski   a fait découvrir la technique de la pointe sèche à Félix Vallotton, que l’artiste pratique de 1887 à 1889.  Huile sur toile

"Scène d’intérieur" 1900, huile sur carton

"Le mensonge", 1898, huile sur carton


vallotton-le-mensonge.jpg

 

Cabinet d’art graphique :

La xylographie est une technique de gravure sur bois en relief permettant l’impression d’un motif ou d’un texte dont  tous les caractères sont gravés sur la plaque et non mobile. C’est un procédé de reproductions multiples d’une image sur un support plan, tissu ou papier. L’utilisation d’une tablette de bois gravé comme empreinte, peut être reproduite par estampage.

"Le mensonge (intimité1)", xylographie, 1898

"La belle épingle (intimités III) "xylographie, 1898

"La raison probante (intimités IV)" xylographie, 1898

"Apprêts de visite (Intimités VIII) "xylographie, 1898

"Le triomphe (intimités II)" xylographie, 1898

"L’argent (Intimités V)" xylographie, 1898

"La santé de l’autre (Intimités IX)" xylographie, 1898

"Cinq heures (Intimités VII)" xylographie, 1898

"Le grand moyen (Intimités VI)" xylographie, 1898

"L’irréparable (Intimités X)" xylographie, 1898

"Intimités", épreuves justificative  de la destruction des bois composée de 10 fragments, xylographie datées de 1898

"Cinq heures ou intimité "1898, tempera sur carton

"La chambre rouge "1898, un fauteuil vide au premier plan nous conduit à un homme et une femme entrain de chuchoter, ce décor installe le mystère, tempera sur carton

vallotton -La chambre rouge

 

"La visite", 1899, tempura sur carton

"Intérieur avec femme en rouge de dos" 1903, ici l’artiste nous présente le malaise d’une situation, une porte, une femme de dos,  puis enchainement de pièces qui dévoilent un intérieur bourgeois, avec la solitude de la vie bourgeoise est révélée. Huile sur toile.


vallotton-Intérieur avec femme en rouge de dos

 

" Le diner, effet de lampe", 1899, l'artiste tourne le dos au visiteur. Huile sur carton marouflé sur bois


vallotton-Le diner, effet de lampe

 

"Madame Alexandre Bernheim" 1902, huile sur carton, l’artiste est représenté de dos à ce diner familial, cela le plonge dans ses pensées.

"Le poker" 1902, huile sur carton

"Le provincial "1909, huile sur toile


Vallotton le provincial

 

"La chaste Suzanne" 1922, huile sur toile

 

"La loge de théâtre",  ou le monsieur et la dame" 1909, la mise en page est audacieuse, que se passe t’il entre ces deux êtres,  l’artiste laisse au visiteur d’imaginer, querelle, une première rencontre et quelques mots d’amour, on ne sait pas.


 Vallotton - La loge de théâtre, le monsieur et la dame

 

Un regard photographique :

Vallotton inaugure sa pratique de la photo au court de l’été 1894, il vient d’obtenir un Kodak. La photographie participe intimement au processus créatif de l’artiste, il sait exploiter le langage spécifique jusqu’à s’assujettir à un mode de vision particulier, sources de formes picturales nouvelles.

 

L’artiste va peindre d’après ses photos.

Appareil photographique de Félix Vallotton Kodak numéro 2, Bulls-eye, housse d’origine, modèle 1898.

"Vieille rue de Marseille" 1901, huile sur toile

"La chambre rouge, Etretat "1899, huile sur carton

"Le bain Etretat", 1899, huile sur carton

"Sur la plage" 1899, huile sur carton

'Le ballon' 1899,   cadrages   évocateurs d’éléments hors champ, des effets de lumière inédits apparaissent dans ses œuvres, notamment dans cette œuvre. Huile sur carton marouflé sur bois


vallotton le ballon

"Intérieur, femme en bleu", fouillant dans une armoire 1903, huile sur toile


vallotton-Intérieur, femme en bleu, fouillant dans l’arm

"Femme fouillant dans un placard" 1901, huile sur toile


"Nu dans la chambre rouge "1897, huile sur carton

"Le sommeil" 1908, huile sur toile

"Portrait décoratif de Zola" 1901, huile sur carton

Quelques photos de Gabrielle Vallotton son épouse.

 vallotton photo gabrielle


 

La violence tragique d’une tache noire :

Le style singulier, les compositions surprenantes, et les contrastes noir et blanc des œuvres gravées de Félix Vallotton n’ont pas leur équivalent dans l’art graphique français.

 

L’artiste a exécuté plus de 120 xylographies entre 1891 et 1901, quelques exemples à l’exposition :

"Félix Vallotton", 1891

"La mer", 1893

"Le mont blanc", 1892

"Le jungfrau", 1892

"Le coup de vent", 1894

"La manifestation", 1893

"L’assassinat", 1893

"L’exécution", 1894

"La charge", 1893

"L’averse", 1894

"Le Poker", 1896

"Edgard Poe", 1894, 

 "Le suicide", 1894

"La nuit", 1895

"Le bain", 1894

vallotton le bain xylo

"La paresse", 1896

"Roger et Angélique", 1896

" L’émoi", 1893

"Deux baigneuses assises (les petites baigneuses I)", 1893

"L’entrée dans l’eau, (les petites baigneuses II)", 1893

"Baigneuses étendues sur l’herbe, (les petites baigneuses III)", 1893

"La sortie du bain, (les petites baigneuses IV)", 1893

"Deux fillettes en chemise, (les petites baigneuses V)", 1893

"Fillette enlevant sa chemise  (les petites baigneuses VI)", 1893

"Jeux au soleil, (les petites baigneuses VII)", 1893

"Baigneuses surprises par l’orage, (les petites baigneuses VIII)", 1893

"La baigneuse à l’enfant, (les petites baigneuses IX)", 1893

"La baigneuse  aux cygnes, (les petites baigneuses X)", 1893

"L’alerte", 1895,

"Le cygne", 1892

"L’étranger", 1894

"Le joyeux quartier Latin", 1895

vallotton , le joyeux quartier latin

"Le bon marché", 1893

"La modiste", 1894

"La flute (les instruments de musique II)" 1896

"Le piston,  (les instruments de musique VI)" 1897

"Le violon, (les instruments de musique III)" 189 6

"La symphonie", 1897

"Le trottoir roulant, (l’exposition universelle I)" 1900

"La vitrine de Lalique, (l’exposition universelle III)" 1900

"Le feu d’artifice, (l’exposition universelle VI)" 1900

 

Quelques photos de Félix Vallotton vers 1919

 

Le double féminin :

L’artiste ponctue son œuvre de tableaux où sont réunies deux femmes dans des mises en scène lourdes de sous-entendus. Profusion de femmes dévêtues dans des postures les plus diverses voir insolites. Le duo de femmes révèle la complexité des pulsions paradoxales de Félix Vallotton. Le traitement est remarquable.

 

'La malade' 1892,  on peut observer avec quelle minutie sont restituées les  forme et  la transparence des flacons, les couleurs de leur contenu, particulièrement sur la carafe, reflet  en miroir d’une partie invisible de la chambre. Huile sur toile marouflée et parquetée

 

' Le repos des modèles '1905, huile sur toile

'Femmes nues jouant aux dames' 1897, huile sur carton

'La maitresse et la servante', vers 1896-97, huile sur carton

'Femmes nues aux chats', vers 1897-99, huile sur carton


vallotton femme nue aux chats

 

'La blanche et la noire' 1913, huile sur toile

 

Erotisme glacé :

Il a peint les nues sous toutes ses formes, l’artiste à une attirance pour la beauté féminine. Il corsette ses corps, leur sensualité est contenue par une ligne de contours incisifs qui enserre les formes.

Certains de ses nus apparaissent figés, dans des poses provocantes, comme cristallisés sous une glaciation subite.

Quelques exemples :


"Femme nue devant une armoire à glace" 1897, détrempe sur carton

"Femme au bain se coiffant" 1897, détrempe sur carton

"Baigneuse de face, fond gris" 1908, huile sur toile


vallotton baigneuse face fond gris

 

"L’automne "1908, huile sur toile

" Le bain au soir d’été" 1892-93, tous les âges se côtoient, huile sur toile


vallotton-bain-soir-d-ete.jpg

 

"Nu couché au tapis rouge", 1909, huile sur toile

"Femme aux mandarines" 1913, huile sur toile

"Femme couchée sur fond violet "1924, huile sur toile

 

Opulence de la matière :

 

L’artiste a peint de nombreuses natures mortes dans  sa production tardive.

Un processus d’élaboration identique  a celui des natures mortes, caractérisé par l’Absence de dessin  préalable préside  à la réalisation des figures anonymes, plus ou moins dévêtues, que l’artiste nomme simili-portrait.

Ainsi les œuvres le chapeau violet, Africaine, le retour de mer, la roumaine en robe rouge sont prétexte à des recherches liées à la forme, aux textures à l’ordonnance des masses, aux accords ou aux discordances de couleurs.


"Le chapeau violet" 1907, la   femme a  le menton volontaire, les épaules bien présentes, l’arrondi des seins est suggéré, mais son retard est lointain, il n’y a pas de communication possible.


vallotton femme au chapeau violet

 

"Capucines et prunes" 1923, huile sure toile

"La salamandre" 1900, il faut y voir l’envers cachant l’endroit

"Branche de poirier", 1911, huile sur toile

"Dame-jeanne et caisse" 1925, huile sur toile

"Etude de fesses" 1884, huile sur toile

"Africaine" 1910, huile sur toile

"Tulipes et statuette de Maillol", 1913, huile sur toile

"Poivrons rouges" 1915, cette toile se rapproche du Pop Art américain, huile sur toile

"Le jambon" 1918, huile sur toile

"La roumaine en robe rouge" 1925, huile sur toile

"Le retour de la mer "1924, huile sur toile

"Nu à L’écharpe verte", 1914, huile sur toile


Mythologies modernes :

 

L’artiste invite le spectateur à un 3eme degré de lecture, à un jeu de devinettes consistant à identifier ses sources.

 

Quelques exemples :


"Penthée", 1904, huile sur toile

"Soir antique" 1904, huile sur toile

"Roger délivrant Angélique" 1907, sorte de bande dessinée constituée de trois registres superposés consacrés à chacun à l’un des protagonistes, huile sur toile

"3 femmes et une petite fille jouant dans l’eau" 1907, huile sur toile

"Femme nue lutinant un Silène"1907, huile sur toile

"L’enlèvement d’Europe" 1908, huile sur toile

"Satyre enlevant une femme au galop", 1910, huile sur toile

"Persée tuant le dragon" 1910, huile sur toile


vallotton percée

 

"Andromède debout et Persée" 1918, huile sur toile

"Andromède" 1918, huile sur toile

 

C’est la guerre :

 

L’opposition farouche des hommes à l’avènement du féminisme à conduit de nombreux artistes et écrivains du tournant du siècle à dépeindre la femme sous des traits monstrueux.

 

"Homme et femme ou le viol", 1913, huile sur toile

"La haine" 1908, huile sur toile

"Orphée dépecée" 1914, huile sur toile

"Autoportrait à la robe de chambre" 1914, huile sur toile


vallotton autoportrait à la robe de chambre

 

"1914, Paysage de ruines et d’incendies", 1915, huile sur toile

"C’est la guerre" 1915-16, il s’agit d’un portefeuille en carton beige à rabats, montage de toile noire, impressions en noir  et rouge : plat supérieur faisant officie de page de titre avec la lettre en noir, et taches  d’encre rouge.

 

La nouvelle source s’inspiration trouvée dans la guerre motive Félix Vallotton, au point qu’il se remet à la xylographie en 1915-16. Il grave les six planches de l’album  c’est la guerre, où sont figurés le sort tragique des soldats dans les tranchées.

"La tranchée" (c’est la guerre I) 1915, xylographie

"L’orgie", (c’est la guerre II) 1915, xylographie

"Les fils de fer " (c’est la guerre III) 1915, xylographie

"Dans les ténèbres"  (c’est la guerre IV) 1916, xylographie

"Le guetteur"  (c’est la guerre V) 1916, xylographie

"Les civils", (c’est la guerre VI) 1916, xylographie

"L’homme poignardé" 1916, huile sur toile

"Le cimetière militaire de Chalons "1917, huile sur toile

"Eglise de Souain en silhouette" 1917, huile sur toile

"Eglise des Hurlus en ruine" 1917, huile sur toile

"Verdun, esquisse", 1917,  huile sur toile

"Verdun" 1917, huile sur toile

 

L’artiste a représenté une guerre moderne

 

Une grande photo montre Vallotton et Vuillard   en promenade à Montheron (environ de Lausanne) en 1900, cette photo termine l’exposition.

Quelques extraits du catalogue.

Félix Vallotton artiste énigmatique aux perspectives inattendues nous laisse une œuvre importante environ 1700 tableaux et 250 gravures. Magnifique exposition, qui ne laisse pas le visiteur indifférent, car l’œuvre de ce grand peintre est remplie de mystères. A ne pas manquer

Au grand Palais Paris jusqu’au 20 janvier 2014

 

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29 octobre 2013 2 29 /10 /octobre /2013 15:58

Verdi nait en 1813, à Roncole, proche de Busseto, Province de Parme,  Italie. Il est issu d’une famille modeste, son père Carlo tient une auberge, et  possède quelques terres et emploie de la main d’œuvre. Son but,  donner de l’instruction à son fils Giuseppe car lui-même sait lire et écrire, rare à l’époque.

Giuseppe passe son enfance au sein de l’auberge dans la campagne italienne, il voit beaucoup de monde, des gens de passage, il est en contact très tôt avec la musique, car  des musiciens ambulants font halte à l’auberge de ses parents, il entend des chansons populaire.

L’enfant est éveillé, intelligent et travailleur. Ses parents sont heureux de sa disposition pour la musique, ils lui achète une épinette et le confie à l’organiste du village Baistrocchi pour sa formation musicale.  

L’Italie du XVIII eme  siècle, s’enthousiasme pour l’art lyrique, et le Duché de Parme et Busseto ne sont pas exempt de cette passion.         

En 1823, Giuseppe à 10 ans, il  part étudier à Busseto, il y étudie la musique avec Provesi (compositeur et organiste). L’enfant revient à pied chez lui, plusieurs fois par semaine, pour satisfaire ses devoirs d’organiste. Son salaire lui permet de payer partiellement ses frais de logement et entretien. Il rencontre Antonio Barezzi  à Busseto,  il est le responsable de la philharmonie, dont les musiciens sont d’un bon niveau, elle est dirigée par son maitre Provesi.

Baistrocchi décède en 1825 et c’est Giuseppe qui va lui succéder   au poste d’organiste, alors qu’il n’a que 12 ans.

De 1827 à 1829, Il complète sa formation  musicale avec l’harmonie et la composition auprès de Provesi.

Barezzi devient le protecteur et mécène de Verdi, il l’introduit dans les salons des notables de Busseto, il donne ses premiers concerts sur le piano à queue de celui-ci.

Verdi est amoureux de la fille de Barezzi, Margharita, pianiste et chanteuse.  

1828, il a 15 ans et compose une symphonie, à partir du Barbier de Séville de Rossini, suivie d’une cantate pour baryton et orchestre en huit mouvements

1832, Il obtient une bourse du mont de piété de Busseto, il tente l’examen d’entrée au conservatoire de Milan. Il est refusé. Grâce à sa bourse et au mécénat de Barezzi, il prend des cours particuliers avec Vincenzo Lavigna, auteur d’opéra et répétiteur à la scala, ami et ancien collaborateur de Rossini. A Milan, l’artiste va à l’opéra et au concert, et ne tarde pas à se faire des amis influents dans le monde musical.

1836, il épouse Margharita, ils ont deux enfants, Virginia et Icilio Romano.Verdi obtient le poste de maitre de musique à Busseto, mais son ambition ne s’arrête pas là, au bout de deux ans il démissionne.

1839, départ pour Milan avec son épouse et son fils, sa fille étant décédée. Il a un manuscrit d’opéra, et  la cantatrice Giuseppina Strepponi commence à travailler la partition (elle n’en effectuera pas la création). Mais Verdi obtient de l’impresario Bartoloméo Merelli un contrat pour   la Scala, il y débute avec Oberto, comte di san Bonifacio, dont le succès est assuré, l’opéra est donné 14 fois et 17 fois la saison suivante. Mais le couple Verdi perd son second enfant le petit Ilicio.

 Merelli lui propose un contrat portant sur trois opéras.

1840, son épouse Margharita décède.

1842, énorme succès pour son opéra Nabucco.

Une bonne partie de l’Italie est morcelée et occupé par l’Autriche, les italiens se reconnaissent dans le va pensiero, le chœur des esclaves chantant leur liberté perdue. Verdi devient le chantre de l’unité italienne. La plupart de ses opéras suivants seront patriotiques. Les opéras patriotiques deviennent la meilleure arme  contre les occupants, comme "la bataglia di legnano " crée à Rome en 1849, juste avant la proclamation de  la république romaine, le livret célèbre la victoire des lombards sur les germains, dont les premières et dernières paroles célèbrent l’Italie.

Après Nabucco, Verdi devient le maitre le plus en vue, il peut s’acheter une maison et quelques terres à Roncole. Pendant 10 ans le maitre ne va cesser d’écrire des opéras. Ces œuvres vont être des succès : Ernani, Attila, Macbeth.

Il reçoit la légion d’honneur des mains de Louis Philippe.

1847, L’artiste part pour Londres pour la création de "di Masnadieri", puis il s’établit à Paris, ou il transforme l’œuvre "Lombardi" en "Jérusalem", le musicien est amoureux de Giuseppina Strepponi, qui enseigne le chant à Paris depuis un an, Verdi s'installe deux ans chez elle, et fera quelques voyages en Italie.

La même année le comte Camiollo Benso de Cavour, aristocrate et homme d’affaires créé un parti nationaliste modéré, et édite à Milan un journal "Il risorgimento " qui milite pour l’unité italienne et une monarchie constitutionnelle.

 1848, Verdi achète les premières parcelles de son domaine de Sant’Agatha qu’il ne va cesser d’agrandir.

1848, en février Charles-Albert roi du Piémont-Sardaigne promulgue une Monarchie constitutionnelle. Garibaldi revenu de Sicile, forme avec Mazzini une légion pour combattre les autrichiens pour l’indépendance de la Lombardie, Garibaldi est battu à Mazzone et se réfugie en Suisse. En mars, la troupe Autrichienne tire sur la foule à Milan.  L’insurrection des 5 jours libère la ville. Verdi enthousiasmé, se rend à Milan. En novembre de la même année, le Pape Pie IX s’enfuit de Rome, Garibaldi revient à Rome et forme une nouvelle légion pour défendre la République. En décembre Verdi est aussi à Rome pour  la création de "La bataglia di legnano ".

En 1849, Nouveau triomphe pour "La bataglia di legnano ". Marqué par la politique, son nom devient un des symboles de la résistance contre l’occupation étrangère. En Février 49, le pape est déchu et la République italienne est proclamée. Giuseppina et Verdi reviennent tous les deux vivre à Busseto, mais Giuseppina n’est pas acceptée, le couple décide de s’installer à Sant’Agatha en 1851.

 

Dans les années 1850, l’artiste se préoccupe de sa trilogie : Rigoletto, le Trouvère, Traviata

 1859, Verdi épouse Giuseppina Strepponi (1815-1897)

Après s’être intéressé à la République, après l’échec de Garibaldi, Verdi, fervent patriote se tourne vers Cavour dont la politique progressiste contribue à convertir les républicains à la monarchie libérale et constitutionnelle du roi du Piémont, Victor-Emmanuel II. Verdi se fait élire député de Busseto en 1861

Il décède à Milan en 1901.

Verdi lègue ses droits d’auteurs à venir à la maison de retraite des vieux musiciens, qu’il avait fondé à Milan.

 

2013 : célébration du  bicentenaire de  la naissance de Verdi. 

 

L’exposition se déroule sur plusieurs niveaux.

Dès l’entrée au rez-de-chaussée, deux robes portée par Violetta dans "La Traviata". A ce niveau est présenté ce qui se rapporte à la biographie de l’artiste et ses temps forts.  

Au second étage : l’espace est intimiste, le visiteur découvre qui était Giuseppe Verdi, ses traits de caractère, ses rapports à la terre, à  la gastronomie, ses anecdotes.

3 eme étage : découverte de l’œuvre du maitre : entre les opéras de Milan et Paris dans le XIX eme siècle romantique : décors, costumes, les œuvres.

 

Verdi dans l’histoire de la musique :

Au moment où Verdi fait ses débuts dans le monde du théâtre italien, la scène est dominée par les figures de Bellini, Rossini avec Guillaume Tell, et Donizetti.

Il s’attaque aussi aux sujets puissants dans la littérature européenne, les thèmes illustrent les conflits entre passions et devoirs. Nabucco 1842, Macbeth 1847, Rigoletto 1851. Puccini hérite du travail de Verdi, c’est avec lui que se conclut l’histoire séculaire de l’opéra italien.

 

L’Origine d’un destin :

Après ses débuts à  Busseto, Verdi part à  Milan .

Ses œuvres :


Les débuts milanais 1839 – 1843 :

"Oberto" en 1839, livret de Témistocle   Solera et Antonio Piazza ,  l’action se passe château d’Ezzelino, seigneur et condottière italien du moyen âge à  Bassano,  vers en 1228

"Giorno di regno" en 1840, livret de Felice Romani , l’action se déroule dans le château de Kelbar en Bretagne en 1733. L’histoire raconte l’aventure du monarque polonais, Stanislas Leszczynski , qui se cache en raison d’une succession.

"Nabucco" 1842, livret de Témistocle   Solera  œuvre tirée de Nabuchodonosor. Il évoque l’épisode biblique  de l’esclavage des juifs à Babylone.

"I Lombardi" 1843, livret de Témistocle   Solera,  les Lombards à  la première croisade 1096.


Les années de galères de 1844- 1849

"I du Foscari" 1844, l’action se déroule à Venise en 1457, le conseil des dix se réunit afin de juger Jacopo Foscari , le fils du doge accusé de meurtre et de trahison.

"Giovanna d’Arco" 1845, sur le livret de Témistocle   Solera, d’après la pucelle d’Orléans de Von Schiller     

"Alzira" 1845, tiré de la tragédie de Voltaire, Alzire ou les américains, nous sommes chez les incas sous dominance espagnole ( la chute de l’empire Inca 1535)

"Attila" 1846, tiré de la tragédie de Zacharias  Werner , Attila Konig  der Hunnen, il s’agit de  la chute de l’empire romain 451

"Jérusalem" en 1847, livret d’Alphonse Royer et Gustave Vaez , il s’agit de  la première croisade  en 1096, de Toulouse à Jérusalem.


Exposé :

  Un extrait d’acte de naissance de Verdi, une carte du duché de Parme et de Piacenza au XVIII eme siècle. Une demande d’autographe de Verdi pour tenir un concert en présence de la duchesse Maria Luigia d’Habsbourg.

Quelques tableaux : un portrait de napoléon Bonaparte par François Gérard.

La maison de l’artiste, l’intérieur de la basse-cour de la vieille forteresse de Busseto au temps de l’artiste, aujourd’hui c’est le théâtre Verdi, tableau de G. Accarini.


verdi maison natale

 

Un  costume porté par Oscar dans le bal masqué il est violet avec une écharpe or.


Viva Verdi :

Verdi et le Risorgimento  italien, mythe ou réalité ?

Le Risorgimento  (résurrection) , mouvement révolutionnaire qui vise à la constitution d’une Italie unifiée. Première période 1848-49.

Verdi  est au cœur de la bouillonnante année 1848

Le mélodrame au service du sentiment d’identité nationale.

L’œuvre de Verdi est profondément engagée dans son époque, dans ses drames politiques et humains.

Les œuvres :

"Le corsaire "1848,  tiré du corsair de Byron , l’action se déroule sur une ile grecque de la mer Egée, et dans la ville tuc de Coron au XIX eme siècle

Verdi à l’idée d’un opéra " La battaglia di Legnano " œuvre de  1849, il est  inspiré par le sujet de la bataille de Laignano en 1176. Au cours de cette bataille l’empereur Barberousse fut battu par les communes lombardes réunies dans la ligue lombarde.


Les années de la maturité 1849-1858 :

 " Luisa Miller" 1849, l’action se déroule dans un village tyrolien dans la première moitié du XVII eme siècle, il s’agit d’une tragédie bourgeoise, dans le sens ou elle constituait une incursion dans la vie  privée d’un bourgeois

"Stiffelio "en 1850, l’action se déroule en Allemagne, dans le château du comte Stankar, sur les rives de la Salzbach et dans les environs de Salzbourg  début XIX eme . cet opéra devient Aroldo quelques années plus tard.

"Les vêpres Siciliennes" 1855, livret d’Eugène Scribe et Charles Duveyrier , cette œuvre est tirée d’un fait historique :  le  rattachement de la Sicile à l’Aragon en 1282

"Simon Boccanegra "1857,   pièce d’après l’œuvre d’Antonio Garcia Gutierrez, l’action se situe à Gênes,   l’empire maritime de la République de Gênes est déchiré en 1339

"Aroldo" 1857,  retour de la 3 eme croisade en 1200

 

Verdi et la seconde guerre d’indépendance en 1859 :

Il adopte la même attitude, il renonce à des mélodrames. Après le bal masqué en 1859, il n’écrit plus jusqu’en 1861. Verdi n’est pas un homme d’action ni un artiste engagé. Ses opéras les plus joués dans les théâtres. Hernani, Giovanni d’Arco.

Oeuvres :

 "Un ballo in Maschera "1859, le livret s’inspire des événements qui ont accompagné l’assassinat  de Gustave III de Suède, au cours d’un bal masqué, à l’opéra royal de Stockholm en 1792.

"La force du destin"1862, l’action se passe en Espagne et en Italie   pendant la guerre de succession d’Autriche en Italie 1746

verdi la force du destin

"Don Carlos" 1867, l’action se passe en 1559 dans la forêt de Fontainebleau, durant la négociation de paix entre la France et l’Espagne, au terme du traité : l’infant d’Espagne Don Carlos épouse Elisabeth de Valois, fille d’Henri II  .

 

Viva Verdi :

Sa popularité de plus en plus amplifiée. Verdi est devenu le symbole de l’art lyrique italien et de la nation italienne en construction, dès le milieu du XIX eme siècle.

Exposé :

 Un appel patriotique de  Verdi à la veille de la bataille de Solférino et de San Martino (avec l’alliance des français)

Un document, il s’agit d’une célébration en l’honneur de Garibaldi au XIX eme siècle. Un autre, proclamation de la république de San Marco 1848 .

Une photo de Verdi par Disderi en 1860

verdi photo du maitre par disderi

Présentation d’une robe noire recouverte de dentelle d’or, il s’agit d’une des robes de Violetta dans la Traviata.

verdi robe violetta

 

Verdi dramaturge :

Verdi se sert de la musique  pour communiquer l’art du drame classique.

Il a personnifié l’opéra italien, il a insufflé à ses œuvres une vigueur dramatique et une vitalité rythmique.

Verdi choisissait  des librettistes qui étaient écrivains ou poètes, il travaillait étroitement avec eux pour la transposition de l’œuvre vers le lyriques. Quelques librettistes : Arrigo Boito, Salvatore Cammarano, Camille du Locle, Andréa Maffei, Francesco Maria Piave, Felice Romani, Augustin Eugène Scribe, Temistocle Somera.

Le choix des sujets : Hugo, Shakespeare, Schiller.

"Macbeth"en 1847, d’après la tragédie de Shakespeare, l’action se passe en Ecosse au XI eme siècle  

"I Masnadieri "en 1847, tiré du drame de Von Schiller, les brigands, l’action se passe en Allemagne au XVIII eme siècle

"Ernani "1844, tiré d’un drame romantique de Victor Hugo, Hernani, l’action se déroule en Espagne et Aix la Chapelle en 1519 .

 

Exposé :

Un  décor de scène pour Othello par Giovanni Zuccarelli.

Dessin  représentant le   librettiste  Compo, le poète  Guilio Ricordi et Verdi.

Un autre décor  pour Aida le temple de vulcano et la crypte

Quelques lettres de verdi adressées à Ricordi en 1855, un télégramme. Un élément de décor une chaise à porteur faisant partie du décor d’Aida

Un immense poster montrant Guiseppe Verdi.

Quelques affiches  pour Rigoletto,


verdi rigoletto

 

Des partitions.

 

verdi partition rigoletto

 

Autour de la trilogie :

Problème avec la censure.

La trilogie populaire, 3 opéras appelés ainsi par leur immense succès, il s’agit de : Traviata, Rigoletto, le Trouvère.

"Rigoletto "en 1851, d’après la pièce de  Victor Hugo,  le roi s’amuse, l’œuvre est centrée sur le personnage dramatique et original  d’un bouffon de cour. Rigoletto fit l’objet de la censure de l’empire austro-hongrois. , ainsi que le roi s’amuse.   

"Le Trouvère "en 1853,  d’après le drame espagnol d’Antonio Garcia Gutierrez, la scène se situe à Saragosse au XV eme siècle.

 

verdi le trouvère

 

"La Traviata" 1853, d’après le roman d’Alexandre Dumas fils, extrait de la Dame aux camélias, la scène évoque la  bourgeoisie parisienne au XIX eme siècle en 1844.


Exposé :

Un  portrait de Verdi par Desderi daté de 1850

Une partition de l’art de la Donne e mobile tirée de Rigoletto 1860.

Autre portrait de Verdi  par Geoffroy en 1851


verdi par geoffroy

 

Portrait de verdi en photoglyptie "4 mesures de la Traviata "

Le livret de Traviata daté de 1860


verdi traviata

 

Une chaise à porteur avec Loth (Aida)


Verdi international :

La difficile conquête du public parisien,

Verdi à l’apogée de sa renommée internationale, La Traviata fait partie des œuvres qui ont contribué à la renommée internationale du maitre. Mais sa renommée internationale lui vaut une constante comparaison avec Wagner

La confrontation  avec Wagner : ils ne se sont jamais rencontrés. Les deux compositeurs sont les chefs de leurs écoles respectives. Nés la même année, leur réputation s’est établie à peu près en même temps. Leurs réputations nationales leur a fait jouer un rôle politique, au moins symbolique dans leurs pays respectifs, qui a quelques mois près ont réalisé leur unification. Les deux musiciens  semblent ne pas avoir éprouvé d’empathie l’un pour l’autre.

La musique instrumentale et le requiem, il a écrit cette œuvre pour la mort de Manzoni, exécuté en l’église San Marco de Milan en 1874, cette œuvre est considérée comme la plus formidable pièce de l’histoire de la musique sacrée

Nouvelle idée : le grand opéra français fusionne avec l’opéra italien.

Verdi obtient une commande de l’opéra du Caire, Aida créé 1871, l’opéra est situé à Memphis et à Thèbes au temps des Pharaons met en scène l’intrigue amoureuse entre une esclave éthiopienne (Aida) et un officier égyptien (Radamès) contrariés par le conflit opposant leurs deux peuples.

Aida est présenté en 1872 au théâtre du Caire. Intrigue simple avec un caractère spectaculaire du grand opéra, répond aux souhaits de l’artiste de synthétiser l’opéra italien et le style français et de sauvegarder la prépondérance de l’opéra italien sur le style germanique de Wagner ou du français Meyerbeer.


Exposé :

Portrait de Verdi avec la légion d’honneur en 1866, un passeport russe de Verdi et de Giuseppina Strepponi, ébauche d’autographe du final de l’acte 3 d’Otello, mise en scène à Paris

Décor pour Don Carlo à l’opéra Garnier en 1867

Présentation d’une robe bleue ciel, recouverte d’un tulle brodé et dentelle blanche, strass , pour  Violetta dans la Traviata..

 

Dernier acte :

Avec la collaboration d’Arrigo Boito 1873-1893 (Arrigo Boito ; compositeur, poète et romancier, connut pour ses livrets d’opéras ) 

Un chef d’œuvre de maturité, il s’agit "d’Otello" créé en 1887, le livret : Venise à l’apogée de son rayonnement 1510. Retour aux racines de la musique italienne : la musique sacrée.

L’ultime aventure "Falstaff" créé en 1893, le livret : l’accession d’Henri V au trône d’Angleterre 1411

Les œuvres de bienfaisances de sa fin de vie.


Héritage de Verdi au monde.

 

Exposé :

Un portrait de Verdi âgé est exposé, un autre ou il est sur son lit de mort.

Une feuille de musique écrite de sa main pour le final de Tutto nel mondu e buria 3 eme acte de Falsfatt

Éloge d’Annuzio pour la mort de Verdi

Affiche du théâtre de Busseto 1913, dirigé par Toscanini pour les 100 ans de la naissance de verdi.

Un costume de Rigoletto aux couleurs de l’Italie en satin blanc avec des pans de velours rouges et verts.

verdi costume rogoletto

 

Quelques  partitions du théâtre de la Fenice (Venise) en 1853

 

Second étage :

Un buste en marbre représentant Verdi 

 

Verdi très marqué par ses origines donne à entendre et à voir dans ses opéras, des brindisi, chansons à voir, populaires, qui se chante sur des scènes de liesses ou des banquets. Il est également célèbre pour ses chœurs des hébreux, chœurs des esclaves, chœurs des croisés, des gitans) ces chœurs exaltent souvent les passions patriotiques du peuple contribuent à la célébrité de ses opéras des premières représentations.

Quelques extraits de ses opéras sont diffusés.

Des photos,

Une chapelière d’une grande maison de Milan datée de 1864, permettait de transporter son chapeau haut de forme, une écharpe en soie ivoire que l’artiste portait sur la peinture de Boldoni 1888

 

Un tableau représente la villa de l’artiste on y voit l’ile qui se situe sur un lac. 

 

Une photo de groupe dédicacée par tous les chanteurs de Falsfatt pour les 25 ans de la mort de verdi, on y voit notamment Toscanini.

Une lettre de verdi datée du 4 novembre 1847, elle est adressée à Ricordi

Quelques partitions

Des objets ayant appartenus au musicien:

Une photo représente sa villa à Sant’ Agathe qui se situe à quelques Km de Busseto.


verdi st agathe photo

 

Son bureau est exposé, il s’agit d’une table directoire, quelques livres chers à l’artiste le théâtre de Dumas, la légende des siècles de Victor Hugo et le journal des demoiselles

Un portrait de l’artiste par Morelli.


verdi toile du maitre

 

Un portrait de Maria d’Augsbourg

Quelques lettres adressées à Ricordi

Un plateau de chez Christofle, avec décors floraux de goût Liberty et les initiales du musicien au centre.

Une chaise en bois

Un samovar en cuivre du XIX eme siècle

Une sculpture de Pellini représentant Verdi en pied.  

Verdi était un homme de la terre, il était entrepreneur agricole

Il a régné sur son jardin comme une star.


3eme étage :

La scène est mise à l’honneur, présentation des créations du maitre, à la Scala et à l’opéra de Paris, le visiteur est dans l’obscurité, et pénètre au cœur de la scène grâce  à un jeu de miroirs  les  costumes exposés s 'éclairent tour à tour selon   l’extrait musical diffusé .


 verdi signature

 

Magnifique exposition, qui retrace tout  l’univers et la carrière de Giuseppe  Verdi entre Milan et Paris, ses opéras, maquettes de décors, costumes, extraits filmés et musicaux accompagnement le visiteur dans un cadre sublime.

 

A ne pas manquer jusqu’au 5 janvier Eléphant Paname Paris

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19 octobre 2013 6 19 /10 /octobre /2013 13:55

Au XVIII eme siècle, c’est l’époque du libertinage, il est à l’honneur.

Napoléon est en Belgique à la tête de ses troupes, il est a Waterloo (1815) et la bataille est perdue pour lui, traité d’usurpateur  à Londres, la bourse s’écroule (les Rothschild sont présents).

L’apogée de l’empire britannique 1815-1914 :

26 000 000 de km2, 400 millions de personnes intégrées dans l’Empire.

Cette défaite de Napoléon laisse la Grande-Bretagne sans réels opposants sauf la Russie et l’Asie centrale. Dominant les mers, le royaume adopte un rôle de policier du monde, la politique étrangère connue sous le nom de "splendide isolement". La position commerciale du pays permet de  contrôler ses colonies mais contrôle aussi les économies de certains pays tel que : le Chine, le Siam, l’Argentine.

La puissance impériale britannique est soutenue par les bateaux à vapeur et le télégraphe, deux technologies développées dans la seconde moitié du XIX eme siècle, ce qui permet  à la Grande-Bretagne de contrôler et de défendre son empire.

Fin XVIII eme : L’époque Victorienne britannique marque l’apogée de la révolution industrielle  britannique et de l’empire britannique.

Deux événements essentiels :

L’Industrie  et  l’économie, développement du  chemin de fer, la première ligne moderne est créée en 1830 par Robert Stephenson, elle relie Manchester à Liverpool. Il faut de   plus en plus d’acier avec le développement industriel : rails de chemin de fer, éléments de machines à vapeur, pièces de machines textiles, coques de bateaux et bien d’autres, c’est Henry Bessemer qui trouve la solution, avec son convertisseur breveté en 1856.

L’ère industrielle occasionne l’irruption d’un nouveau mode de vie,  de  rapports sociaux, les gens des campagnes ont émigrés vers les villes. En Angleterre, Marx prend conscience  de ce qui se passe, il a la notion du prolétariat. Grâce à l’économie, les enjeux sont extraordinaires, la bourse de Londres monte en flèche.

La reine Victoria règne de 1837 à 1901.

Victoria  petite fille de George III, elle succède en 1837, à son oncle George IV. Victoria âgée de 18 ans, découvre un héritage difficile. La société est bouleversée par la révolution industrielle, le chemin de fer en est à sa seconde phase, la métallurgie grossit les villes d’une foule plutôt misérable. Cela provoque l’émergence de deux nations : la bourgeoisie et le prolétariat. Pendant cette période l’Angleterre va voir de nombreux mouvements de contestations sociales. Le chartiste (développement d’un mouvement ouvrier qui se développa au Royaume-Uni)  de 1838 à 1848 ce qui va mobiliser des millions de personnes dans une tentative de gagner le suffrage universel. De grandes grèves tel que celles des dockers, des travailleurs du gaz, de femmes travaillant dans des fabriques  vont défrayer la chronique. Divers mouvements pour le droit des femmes vont apparaître, pour le droit de vote, le droit pour la femme mariée d’avoir de la propriété  à son nom, et pour la classe moyenne : que la femme ait droit à l’éducation. Jusque là, la femme doit rester au foyer, pour s’occuper de ses enfants, le modèle : la reine.

 La mode à son importance, la femme doit cacher son corps, le corset est en vogue. Pour s’évader elles rêvent de sensibilité des artistes, des poètes.

 Les événements vont aller très vite Edmond Berg à mis en évidence une chose fondamentale, il met le sublime (entre terreur et fascination) la nature avec le Vésuve, les grands glaciers, la tempête, la mer. Un feu littéraire apparaît, le poète  Ossian  écrit une série de poèmes (ils sont écrits en gaélique)  lecture favorite de Napoléon, sans ces poèmes Wagner n’aurait sous doute pas écrit la Tétralogie, Walter Scott s’en est inspiré et bien d’autres………toute l’Europe est fascinée, les conséquences : une épopée de poèmes et c’est la mode de la mythologie dans  toute l’Europe. 

 A partir de la révolution française,  la seconde révolution du XIX eme siècle en France, se déroule à Paris, le 22 février 1848, elle va mettre fin à la monarchie de juillet quelques jours plus tard. Elle va conduire les jeunes hommes, en 1848, à organiser des révolutions dans toute l’Europe.

Hongrie avec le réveil nationaliste, Autriche, Italie c’est le Risorgimento. C’est la volonté de mettre une unité en évidence.

Politique, diplomatie, économie à Londres en 1848. La même année naissance d’un mouvement artistique en Angleterre.

 

Le préraphaélisme    : 

Les artistes sont inspirés par les maitres italiens du XVeme siècle. Un texte apparaît et William Holman Hunt rend hommage à Raphael, mais il a une autre influence. Ruskin écrit suite aux poèmes d’Ossian et met l’art gothique à la mode. Il va écrire des textes : Raphael est le peintre des peintres. Ruskin évoque la transfiguration de Raphael, il conseille Bellini, Parmigiano (artistes  du début de la Renaissance, donc avant Raphael).

Mais l’histoire des préraphaélites débute par la rencontre de William Holman Hunt et John Everett Millais à la Royal  Academy. Pour eux l’art anglais est sclérosé par le conformisme académique. Leur souhait est de retrouver les tonalités claires, vives et chantantes des maitres anciens. Dante Gabriel Rossetti se joint au groupe et le soir à la Royal Academy, ils passent leurs soirées à contempler un  recueil  de gravure des fresques du Campo Santo de Pise.

 Ils veulent rendre à l’art un but fonctionnel et édifiant : leurs œuvres doivent avoir  pour fonction d’être morales. Mais ils ont le désir d’esthétique. Le but de ces artistes est de s’adresser à toutes les facultés de l’homme : son esprit, son intelligence, sa mémoire, sa conscience, son cœur, et ne pas s’arrêter à ce que l’on voit.

Leurs sujets de prédilection : les thèmes bibliques, le Moyen âge, la littérature et la poésie.

1848, Le groupe se met en place :

James Collinson (1825-1881) peintre

Hunt (1827-1910) peintre

John Everett Millais (1829-1896) peintre

Dante Gabriel Rossetti (1828-1882) peintre et poète

William Michael Rossetti (1829-1919), écrivain

Frederic George Stephens (1828-1907), écrivain

Thomas Woolner (1825-1892) sculpteur et poète.

Arthur Hugues, peintre et illustrateur

Charles Collins (1828-1873)

Walter Deverell (1827-1854)

Edward Burne-Jones (1833-1898)

Williams Morris (1824-1896).

Oscar Wilde écrivain

Artistes proches : Ruskin et Ford Madox Brown

Artistes associés : Alma-Tadema, Frederic Lord Leighton, John William Waterhouse, Siméon Salomon, John William Godward et beaucoup d’autres……..

On y découvre une morale chrétienne des les 1ere expositions en 1849. Mépris pour le créateur Reynolds, Hunt est très critique à son sujet, le traitant même de barbouilleur.

Rossetti dédaigne Rubens, donc on écarte.

Il faut représenter la nature. Il y a un mouvement de révolte.

(En 1874, les impressionnistes ont eu les mêmes types de révolte avec David  (génération précédente).

Il faut travailler d’après le modèle, la volonté  (par la grâce du modèle on augmente son identité picturale).

Le dessin va devoir être précis et méticuleux, les détails doivent être représentés. La morale doit être à l’ordre du jour, l’Ancien Testament est l’essentiel de l’iconographie.

Walter Scott écrit Ivanhoé, c’est de la littérature médiévale, elle gagne l’Europe, Goethe va retrouver l’histoire de Faust, Delacroix illustre le Faust de Goethe, Victor Hugo ne sera pas indifférent au Moyen-Age avec Notre-Dame de Paris. C’est la volonté de remettre le Moyen-Age au grand jour.

La notion de nation va être valorisée, c’est national on reprend sa personnalité, le théâtre, œuvres,  tout cela est repris par les peintres (la période classique de Shakespeare est dédaignée). La nouvelle poésie de Keats. Les artistes vont prendre leur source dans tout cela.

 

Les Préraphaélistes sont respectés et la population est enthousiasme dès la première exposition c’est le renouveau de la peinture britannique. Cela va être de courte durée. Mais les artistes vont être consacrés grâce à la France, invités à l’exposition universelle de 1855. Napoléon III fait construire le Palais de l’Industrie pour l’occasion chaque état y présente ses œuvres, en quittant les salles deux hommages pour la France : Ingres et Delacroix , ensuite on découvre les préraphaélites. 

A cette époque, Paris est la capitale de l’art  ce n’est plus Rome, les artistes vont être bien accueillis, ils vont développer leur art avec le portrait, cependant ils vont subir le développement de la photographie, cela va leur nuire.

1857, le groupe se dispersent  définitivement.


L'exposition :

 

Désir d’Antique :

Fascination de l’élite pour les vestiges retrouvés lors des chantiers de fouilles archéologiques lancées à cette époque, la société victorienne se presse aux expositions, dans les musées. Le public admire les témoignages de ces grandes civilisations classiques, mais aussi les reproductions en forme d’hommage qu’en font les artistes peintres, ils s’inspirent des rives du Nil, de la Grèce, de Rome.

Lawrence Alma-Tadema(1836-1912), l’artiste intègre l’Académie d’Anvers en 1852, il devient l’élève de Gustave Wappers puis de Nicaise de Keyser, tous les deux proche du mouvement romantique, de Keyser encourage ses élèves à peindre des sujets historique. 1856, il quitte l’Académie et devient l’assistant du peintre Hendryk Leys et s’installe chez l’archéologue Louis de Taye, au contact duquel il s’intéresse à l’archéologie. 1862, il va à l’exposition universelle de Londres il est très impressionné par les collections égyptiennes, la frise du Parthénon va influencer son œuvre. Une nouvelle phase de fouilles débute en 1860 à Pompéi. En 1863, Alma-Tadema y va en voyage de noces et découvre le site, ce fut une révélation,  qui influencera ses représentations de sujets antiques. La justesse historique de ses reconstitutions, son sens de la scénographie, son goût pour les détails décoratifs, font que l’artiste rencontre un vif succès auprès de l’élite victorienne. Il a une technique remarquable, ses compositions sont claires. Quelques exemples  :

"Le retour du marché" daté de 1865

"Une exèdre" , aquarelle de 1871

"Le vin grec" 1873

"Agrippine rendant visite aux cendres de Germanicus" 1866

Une esquisse pour "les roses d’Héliogabale " et le tableau daté de 1888, sous le faste apparent d’un banquet antique Alma-Tadema choisit pour thème un épisode tragique de l’histoire romaine.  Selon le récit de l’histoire, Auguste le jeune Héliogabale, empereur de 218 à 222, utilisa le toit réversible d’une salle de parquet pour faire tomber en abondance des violettes et autres fleurs sur ses courtisans de telle manière que certains d’entres-eux incapables d’émerger à la surface, moururent étouffés. L’artiste révèle la cruauté perverse du jeune empereur dans le décor somptueux d’un palais romain. Héliogabale attablé dans la partie haute du tableau, porte une robe de soie dorée et sa tiare de grand prêtre du dieu soleil, il regarde sans émotion la scène funeste qui se déroule en contrebas. L’artiste restitue la scène avec précision mais remplace les violettes par des roses, fleurs plus éclatantes et à la symbolique plus authentique.


vict- talma les roses d'héliogabale

 

"Ses yeux reflètent ses pensées qui sont bien lointaines "1897

"La question" 1877


vict alma tadema la question

 

"Paradis terrestre" 1891


Edwin.Long (1829-1891), de la Royal  Academy of Arts, portraitiste, de genre biblique puis orientaliste.

"La reine Esther " 1878, reconstitution d’un palais oriental. A cette époque on parle beaucoup des fouilles et des voyages en orient.

 

vict la reine esther long

 

Frédéric Goodall, (1822-1904), fils de graveur, l’artiste à fait ses études à l’Académie de la rue Wellington à Londres. Il a voyagé en Egypte plusieurs fois. Toute sa carrière est dominée par des scènes de la vie égyptienne, avec des références bibliques ou historiques. L’artiste s’intéresse également à la faune et a la flore du Nil.

présenté :

 "Moise sauvé des eaux" 1885

 

Beautés classiques :


Après la source des modèles antiques, la beauté féminine. Frédéric Leighton et Moore se démarquent par la force et la beauté de leurs compositions.

 

Fréderic Lord Leighton(1830-1896), peintre et sculpteur de l’époque victorienne. En 1878, il a été élu  président de la Royal  Academy. Ses peintures convenaient  à l’esprit  nostalgique de l’époque victorienne, elles reflètent sa quête de l’âge d’or remontant aux périodes de la Grèce et Rome  antiques. Son œuvre est entièrement tournée vers la recherche de la beauté formelle.

" Jeunes filles grecques ramassant des galets au bord de la mer "1871, dans cette œuvre l’artiste idéalise le passé glorieux en vogue.


vict leighton filles et galets


"L’ile de Rhodes vue d’une baie" 1867

"Antigone" 1882


vict antigone

 

" Jeunes filles grecques jouant à la balle" 1889


Albert J. Moore(1841-1893), il est connu par la représentation de figures féminines langoureuses, sa peinture purement décorative, inspirée de l’esthétique antique.

" Le quatuor " hommage de l’artiste à l’art de la musique 1868


vict le quatuor

 

"Coquillages", 1875


Muses et modèles :

Malgré la Grande influence  sur le gout des artistes, pour les thématiques antiques, ils sont aussi inspirés par les visages des femmes, muses ou bien modèles, qui ont vécus dans leur entourage.

 

Edward Burne-Jones (1833-1898), l’artiste en 1853 va étudier à Oxford. Il effectue plusieurs voyages en Italie. En 1858il développe son   style, mêlant des éléments empruntés au  préraphaélisme de Rossetti au classicisme et aux primitifs italiens.

Inspiré par la beauté et la littérature il cultive un gout pour les femmes aux visages très découpés et à la silhouette élancée.

Présentés à l’exposition :

"Pygmalion les désirs du cœur " 1871

" Portrait de Bessie Keene ", étude pour Vespertina Quies   , 1893, cette œuvre a été comparée à Mona Lisa pour la similitude de la composition et pour l’expression énigmatique de la femme.


vict burnes jone portrait de bessie

 

"Fatima" 1862, jeune femme en pied, toile étroite que la femme remplie. La palette dans les tons orangés. L’artiste s’est inspiré de la dernière épouse de Barbe-Bleu, elle est curieuse et avide de richesses.


vict-fatima-burne-jones-copie-1.jpg

 

Siméon Salomon (1840-1905) artiste peintre préraphaéliste. Il rencontre Gabriel Dante Rossetti à l’académie d’art. Ses tableaux s’inspirent de l’ancien testament ou de la littérature.

"Le sommeil" 1892

 

Emma sandys , (1843-1877), son père lui  enseigne la peinture. Elle réalise des portraits à la peinture et à la craie  de l’époque, en s’inspirant de l’époque  médiévale.

" Rêverie " 1874


Femmes fatales :

Muses à la mode par Burne-Jones et Rossetti en 1860, elle est séduisante mais cruelle, enchanteresse, sorcière, thème récurrent dans la littérature anglaise depuis les légendes médiévales Shakespeare, les poètes Tennyson, Swinburne, Meredith.


 John William Waterhouse,  (1849-1917) peintre néoclassique et préraphaéliste, célèbre pour ses tableaux de femmes inspirés de la mythologie et de la littérature.

" Le filtre d’amour"

"La boule de Cristal " 1902


 vict waterhouse la boule de cristal

 

Héroïnes amoureuses :

Le moyen âge est très en vogue dans la littérature anglaise du XIX eme siècle, que ce soit par les romains de Walter Scott, que dans la poésie lyrique de Tennyson. Dans les années 185, les préraphaélistes font de la littérature  leur  principale source d’inspiration.

 

Les arts de l’époque victorienne : architecture, littérature, musique de 1842 à 1912

1842 : parution de   Lancelot et Guenièvre de Tennyson

1850 : parution de David Copperfield de Charles Dickens

1859 : Publication de l’origine des espèces de Darwin

1882 : Tristan et Iseult de Wagner

1894 : parution du livre de la jungle de Kipling

1895 Oscar Wilde parution de l’important d’être constant.

 

Henry A Payne (1868-1940), aquarelliste et peintre fresquiste, créateur de  vitraux.

"La mer enchantée "1899, l’inspiration de l’artiste provient d’une source   littéraire « The shaving of Shagpat », conte de George Meredith

 

John Everett de Millais (1829-1896), peintre et illustrateur. Il est l’un des fondateurs du préraphaélisme en 1948. Il prend pour sujet  un poème de George Meredith, qui s’inspire de l’amour courtois pour :

" La couronne de l’amour " 1875

 

Arthur Hugues (1831-1915), peintre et illustrateur. L’artiste reste fidèle  aux sujets de la première génération préraphaélistes,   les légendes arthuriennes

"The mariage of  Geraint" 1863 ou (Enid et Geraint), il raconte l’histoire d’un chevalier de la cour d’Arthur ayant épousé la fille d’un chevalier ruiné. Poème de Tennyson


Talbot Hughues (1869-1942), ses sujets picturaux allaient de l’allégorique, figuratif, historique pour le théâtre, préoccupé par le raffinement de son sujet.

"Le sentier de l’amour n’a jamais été facile" 1896, œuvre délicate dans le traitement nuancé des couleurs et l’aspect mélancolique de la jeune femme. Cette œuvre est inspirée du songe d’une nuit d’été, Shakespeare.


vict talbot hugues le chemin de l'amour

 

John Melhuish Strudwick (1849-1937),  a été assistant de Burne-Jones, les deux hommes partagent le goût pour les figures littéraires ou allégoriques et les compositions raffinées et poétiques.

"Chanson sans parole" 1875, l’artiste s’inspire de la musique contemporaine et de la peinture anglaise du XVI eme siècle

"Elaine " 1891, inspiration d’un poème de Tennyson.


L’harmonie rêvée :

Strudwick  adopte une technique caractérisé par un style linéaire, qui rappelle la première renaissance florentine, avec une certaine mélancolie. Attention méticuleuse aux détails, rendus des somptueuses draperies, accessoires raffinés.

 Quelques exemples :

"Le temps jadis" 1907

"Les remparts de la maison de Dieu" 1889

"L’âge d’or"


vict l'age d'or

 

"Sortie de l’église au XV eme siècle" 1864, d’Alma-Tadema


La volupté du nu :

Considérée jusque là comme une typologie mineure pratiquée par les peintres spécialisés, la peinture du nu attire dans la seconde partie du XIX eme siècle les plus grands artistes anglais tel que Rossetti, Poynter, leighton, Godward.

 

J. william Godward (1861-1922), peintre néo-classique victorien, protégé d’Alma-Tadema. Il privilégie des scènes intimes, où le corps se révèle dans toute sa sensualité. Ses œuvres se distinguent par la précision et la netteté classique du dessin ,et par le travail de la matière et des couleurs vives.

 

"La baignade" 1890    

"Pyrrha après son bain" 1903

"Au tepidarium" 1913

 

Edward Poynter (1836-1919), fils d’architecte, il fait ses études au Brighton Collège puis à Londres et à Rome ; il est célèbre pour ses grands tableaux historiques.

"Andromède" 1869, l’artiste s’est inspiré de plusieurs sources d’inspirations utilisées par d’autres peintres pour tenter d’imposer le nu à une société très puritaine. L’artiste reprend   le mythe d’Andromède des métamorphoses d’Ovide.

 

"Crenaia , la nymphe de la rivière Dargle" , (1880) de Fréderic, Lord Leighton, l’artiste reprend l’idée du nu féminin placé sur un fond de paysage (comme dans la source de Ingres),la jeune femme rousse au corps souple et sensuel, drapée dans de longs plis transparents qui rappellent le mouvement de l’eau de la cascade située derrière elle.

vict leighton dargole

"Le chant du printemps" 1913, de Waterhouse

 

vict-le-chant-du-printemps-winterhouse.jpg

 

Gabriel Dante Rossetti,(1828-1882) , fils d’un poète italien émigré en Angleterre, l’artiste nait à Londres. Très tôt il est inspiré par la littérature et l’art médiéval italien. Il devient l’élève de Ford Madox Brown peintre.  IL rencontre également William Holman Hunt qui vient de peindre « la vieille de sainte Agnès » illustrant un poème de John Keats. Rossetti est l’auteur d’un poème « la demoiselle élue «  dans le style de Keats et  mis en musique par Debussy. Avec Hunt il développe les principes de la confrérie préraphaéliste, qu’ils fondent avec d’autres artistes en 1848.

 

" Vénus Verticordia ", 1867,   allégorie de l’amour séducteur, comme le montrent  la pomme, la flèche, tonalités rousses qui met en valeur le pastel. Inspiration de la Renaissance italienne.

 

vict-rossetti-copie-1.jpg

 

Le culte de la beauté :

Le gout de l’élite victorienne conjugue deux grandes constantes : l’exaltation de la beauté féminine et la recherche du beau dans la vie quotidienne. Chaque femme se doit d’être une maitresse de maison accomplie. L’idéal de la beau ne peut évoluer que dans un univers dédié à la beauté : beaux vêtements, bijoux, raffinement du lieu de vie, traduire et sublimer ses grâce et vertus.

 

William Clarke Wontner(1857-1930), portraitiste, son style est académique et classique. Il fut dirigé par Alma Tadema. Il pare les beautés anglaises à la peau laiteuse d’atours sensuels (inspiration de l’Orient), dans des décors somptueux.

" La joueuse de saz "   1903

vict joueuse de saz wonthner

 

"Valéria "vers 1916

"Le nuage passe " d’Arthur Hughes

 

John William Godward  se s œuvres se distinguent par la précision et netteté classique du dessin, le travail de la matière et les couleurs vives.

" Beauté classique "1908

"L’absence fait grandir l’amour" 1912

vict l'absence fait grandir l'amour

 

Pérugini : (1839-1929)  peintre anglais d’origine italienne de l’époque victorienne. Il a travaillé comme assistant chez Leighton sous son influence il a commencé à peindre des scènes classiques. Il a épousé l’une des filles de Charles Dickens.

  L’artiste réinvente des intérieurs, mêlant détails  antiques et contemporains.

" Le toucher  de la main disparue" 1896

 D’Alma-Tadema :

"Confidence importune "1895,

"Un message de l’amour " 1909

 

" Courtiser sans espoir " 1900

vict alma tadema courtiser sans espoir

 

 Quelques extraits du petit journal de l'exposition.

Très belle exposition qui nous transporte  dans l’époque victorienne, la collection de Juan Antonio  Pérez Simon propose au visiteur un bel éventail du mouvement préraphaéliste, rendant hommage à la beauté féminine à  la   culture classique et à la   littérature.

A ne pas manquer musée Jacquemart André  Paris jusqu’au 20 Janvier 2014

 

 

 

 

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10 octobre 2013 4 10 /10 /octobre /2013 13:12

Georges Braque nait à Argenteuil, région parisienne en 1882, artiste peintre et sculpteur. Avec Picasso il est à l’initiative du cubisme.

Dans un  premier temps il fait parti du mouvement fauve, il est le peintre des compositions animées : figures, natures mortes, paysages peintre de collages et sculpteur.

L’artiste grandit au Havre au sein d’une famille d’artisans. Il étudie aux Beaux-arts de  1893 à 1899, il y rencontre Othon Friesz et Raoul Dufy. A Paris il étudie chez un maitre décorateur et obtient un certificat d’artisanat en 1901.

1902, il entre à l’Académie Humbert, il y rencontre Marie Laurencin et Francis Picabia. Il s’installe à Montmartre

Il peint  ses premières œuvres sous l’influence impressionniste, jusqu’à ce qu’il découvre en 1905, au Salon d’Automne, les toiles de Matisse et d’André Derain. Il fait une collaboration artistique avec Friesz et part avec lui à Angers, l’année suivante ils partent à l’Estaque, Braque rapporte des tableaux fauves aux couleurs pures et géométriques. (Souvenir d’Angers.)

 

Période fauve vers le cubisme :

 

1907, il expose au salon des Indépendants,  il vend 12 toiles au marchand Wilhelm Uhde et à Kahnweiler

Fin 1907, il est bouleversé par les tableaux de Cézanne exposés au Salon d’Automne. Il commence à élaborer un nouveau système de représentation en se basant sur la simplification et  la géométrisation des formes ainsi que la mise à plat des perspectives. Il rencontre Picasso alors qu’il peint les demoiselles d’Avignon, c’est une révélation. Admiratif, en accord avec ces deux influences et son intérêt pour les arts primitifs, sont orientation picturale est complètement bouleversée.

Fin 1907 à 1908, il peint son grand nu, il représente les volumes hachurés cernés de noir.

 

Période cubiste :

 

Il expose à la galerie Kahnweiler, le critique Louis Vauxcelles compare sa peinture à des petits cubes.

1909, Braque passe l’été à la Roche-Guyon, il continue ses recherches picturales.

 De 1909 à 1912, avec Picasso ils élaborent les théories du cubisme. Braque ne cherche plus à copier la nature, mais va chercher  à la décomposer en masse pour la recomposer. Il représente le modèle sur plusieurs points de vue, en une seule image fixe (comme si l’artiste tournait autour du modèle pour en peindre l’intégralité). Ainsi il aura une multiplication de facettes. L’absence de profondeur spatiale, les formes simplifiées et géométrisées, les couleurs : camaïeux de bruns et de gris caractérisent le cubisme analytique. C’est une peinture figurative et complexe. Ces dernières inventions du cubisme analytique projettent le mouvement dans son ère la plus ludique.

Parallèlement Georges Braque continue sa peinture de paysage très influencé par Cézanne. Il finira par abandonner au profit des natures mortes, un exemple avec  " guitare et compotier" en 1909, il peint aussi quelques figures comme "Torse de femme" en 1911.

Si la période analytique avait  sacrifié l’unité de l’objet en le logeant dans un  espace révélant son essence,  la phase du cubisme synthétique trouve un moyen de la restaurer  sans renoncer aux innovations spatiales. Suite à l’invasion spatiale de signes, " journal porte-allumette " et "pipe et verre " de Picasso en 1911. Les peintres ont alors l’idée de représenter les objets avec leurs traits essentiels, ou de façon synthétique. Cette nouvelle figuration  autorise une liberté figurative jamais atteinte, elle est égayée par le retour des couleurs vives. L’espace de la perspective a désormais disparue au profit d’un espace conceptuel. Mais Braque et Picasso vont œuvrer différemment.

 

1911, Braque s’aperçoit que sa peinture devient trop figurative, cela lui déplait. Pour renouer avec le réel il intègre dans sa peinture des objets du réel. Un exemple avec " le portugais " il intègre des lettres et des chiffres peints au pochoir.

1912, Picasso loue la villa " les clochettes " à Sorgues, Georges Braque le rejoint en louant la villa" Bel air ". Picasso fit emporter  les pierres où il avait peint un tableau ovale.

 

Braque découvre et invente la technique des papiers collés en 1912, Picasso l’intègre également.

 

Braque artiste décorateur fait des imitations de matières "la femme à la guitare " 1913, il introduit   dans sa peinture des collages soit du papier peint, des affiches, des journaux, cette technique est celle du papier collé. Il est plutôt question d’aplats de papier dans un plan frontal que d’amoncellement de volumes, phase synthétique  du cubisme.

L’artiste ayant rendu les formes et la couleur  autonomes dans les papiers collés, va jusqu’en 1913 traduire en peinture tous ces bouleversements spatiaux tout en conservant un espace plat jusqu’en 1913. Désormais l’objet n’est plus présenté dans l’ordre, mais doit être reconstitué par l’esprit. Les papiers sont remplacés par des plans verticaux et horizontaux. La technique du faux bois pratiquée en 1912, est affinée de façon à  créer un espace sans relief ou l’objet synthétisé semble avancer vers le spectateur un exemple avec "Le violon (valse) " daté de 1913

1914, La première guerre mondiale interrompt la collaboration des deux artistes. Braque est mobilisé et doit partir à ce qu’il appelle le grand carnage.

En 1915, il est blessé à la tête, alors qu’il est au front, et doit être trépané.

1917, l’artiste reprend la peinture. Il va faire évoluer son style, préoccupé par la représentation de son sujet, de nombreuses études d’ateliers, guéridons, natures mortes le   prouvent. Il attache une grande importance à la matière de ses couleurs, aux libertés des formes et au rythme des figures. Il poursuit son œuvre dans la même perspective du cubisme en le faisant évoluer vers des formes moins angulées et des tons plus colorés, plus proche de la réalité. Il se rapproche du peintre Juan gris et du sculpteur  Henri Laurens.

1918, il peint de manière plus traditionnelle, des séries de cheminées et guéridons.

1922 à 1927, il peint des Canéphores (porteuses d’offrandes dans l’antiquité grecque). Braque change sa palette il travaille avec des verts, des bruns, des noirs. Le Salon d’Automne le consacre   peintre  français majeur. Il quitte Montmartre pour Montparnasse.

1924, il collabore avec Diaghilev et les ballets russes dessine pour deux ballets "les fâcheux" et "salade" décors et costumes.

1925, l’artiste s’installe à Montparnasse.

1928, les couleurs réapparaissent et sa peinture devient plus fluide.

1929, il se fait installer une villa atelier à Varengeville sur mer en Normandie.

1930, il peint des séries, les baigneuses, plages, falaises. Des natures mortes décoratives jusqu’en 1938.

Pour l’artiste la guerre est synonyme d’austérité, d’accablement, il peint des objets de la quotidienneté de cette période de l’occupation, le verre de vin, le pain, les poissons, Eléments représentatifs de son œuvre.

 De 1937 à 1945, l’artiste explore plusieurs thèmes en séries tel que les vanités (1937-43), les oiseaux (1939 à sa mort), les poissons (1941-44), les billards (44-49),

1942, la production de l’artiste est encore plus féconde, il achève le poêle, plusieurs guéridons, des compositions introduisant la figure humaine tel que "Intérieur à la palette".

1945, il tombe malade et doit arrêter sa production artistique.

1948, il a réalisé la sculpture de la porte du tabernacle de l’église d’Assy. Il obtient le grand prix de la peinture à la Biennale de Venise.

1949 à 1956, il compose les  ateliers, une série de 8, les tons sont très sombres, le thème de l’oiseau apparaît déjà dans ses toiles d’une manière très schématisée. L’essor de son vol, de la liberté, de ses jeux avec la pesanteur et l’espace, ses migrations semblant sans limites, il en a fait un symbole de paix, d’évasion et de rêve.

1952-53, il a réalisé le décor du plafond de la salle des Etrusques au Louvre, sur le thème de l’oiseau.

1954, il a réalisé sept vitraux de la chapelle Saint-Dominique, dont un représentant un arbre de Jessé, de l’église Saint-Valery de Varengeville-sur-mer. Décoration du mas Bernard  à Saint-Paul de Vence.

1961, exposition "l’atelier de Braque"  au musée du Louvre

Il décède en 1963, Il a des funérailles nationales. L’éloge funèbre devant la colonnade du Louvre est prononcée par André Malraux.

Braque est un artiste qui a continué  toute sa vie ses recherches loin des modes et des salons parisiens.


L’exposition présente  " l’artiste dans son atelier "

 

braque dans son atelier 

 

La période Fauve 1906-1907, George Braque appartient à la génération des enfants Cézanne. Les paysages peints de l’Estaque en 1906 et la Ciotat en 1907, des nus aux couleurs pures, morcelées et non mimétiques reflètent sa conversation à l’espace-couleur du Fauvisme.

 

Le port de l’Estaque 1906

L’Estaque 1906-07

Le port de la Ciotat 1907


braque port de la ciotat

 

Paysage de la Ciotat 1907

  Port de l’Estaque automne 1906

L’Estaque automne 1906

Paysage de l’Estaque automne 1906

Le golfe des Lecques automne 1907


braque le golfe des lecques

 

Paysage à L’Estaque automne 1907

La petite baie de la Ciotat 1907

Nu assis 1907

 

Fauve et Cubisme 1906 et 1907 : Apollinaire entoure l’artiste à Paris, il le présente à  Kahnweiler jeune marchand d’art, puis la rencontre avec Picasso au Bateau-lavoir en 1907

Femme nue assise

 

braque femme nue assise

 

Quelques photos de l’artiste, affiches d’Apollinaire pour " Si je mourais là-bas ".

Cinq bananes et deux poires, œuvre  daté de 1908

Etudes de dessins, et quelques photos.


L’univers du cubisme 1908-1917 :   c’est Kahnweiler qui présente les premières œuvres de Georges braque.

 

Arbre à l’Estaque 1908

Le viaduc de l’Estaque 1908


braque le viaduc de l'estaque

 

Grand nu 1908

Tête de femme 1909

Les instruments de musique 1908


braque les instruments de musique 1908

 

Maison à l’Estaque 1908

Maison et arbre 1908

 

Le cubisme analytique 1909-1914, avec Picasso il mène plusieurs étapes  dont une révolution esthétique, l’éclatement de la forme homogène entraine l’annulation de la perspective traditionnelle. La couleur camaïeux gris-beige, les formes annulées en facettes se dissolvent dans le continuum spatial, la présence des sujets est seulement suggérée par l’orientation des plans et de leurs arêtes est résumée par des signes analogiques.

Paysage des carrières à Saint Denis 1909

Le parc de Saint Denis 1910

Le sacré cœur 1909-10

Le port 1909

Broc et violon 1909-10

Guitare et compotier 1909

Nature morte à la mandore et au métronome 1909

La mandore 1909-10

Violon et palette 1909-10

Piano et mandore 1909-10

" Le château de la Roche Guyon ", près de Mantes en 1909, il s’agit d’une série de trois tableaux, l’artiste  illustre le processus cubiste d’éclatement de la forme, homogène en facettes transparentes, la ligne d’horizon est relevée, la perspective traditionnelle annulée. Les plans sont échelonnés en hauteur suivant un mouvement ascensionnel dont le lyrisme est porté par une touche active, structurante, d’origine cézannienne.


braque chateau roche guyon

 

Femme à la mandoline 1910

Femme lisant 1911

L’homme à la guitare Céret 1910

Les toits à Céret 1911

Nature morte au violon 1911, œuvre exemplaire du cubisme analytique.

 

Les papiers collés : 1912-1914

 

Mon regard était préparé, attendait cette surprise. Dans la vitrine, des galons de tapisserie avec des motifs a imitation de fleurs, des fruits, des faux bois ………Braque

 

Compotier et verre 1912, 1er papier collé

Compotier et cartes début 1913 sorte de réplique peinte du premier papier collé

La guitare 1912

Bouteille de marc 1912-13

Rhum 1912-13

Violon et pipe 1913-14 au fusain, mine graphite et papiers collés.

Nature morte à la terre 1913

Guitare le petit éclaireur 1913

Nature morte sur la table 1914

Le damier 1913

Verre, bouteille de marc et journal 1912


braque verre de marc journal 1912

 

Bouteille de rhum 1914

La mandoline 1914

 

Le cubisme synthétique : 1913-1917, la production contemporaine ou postérieure aux papiers collés intègre les acquits et fait évoluer le cubisme vers une forme plus lisible, qualifiée de synthétique.

 

Le violon printemps 1911

Bouteille et verre 1911

Nature morte aux banderilles 1911

Le bougeoir à Céret 1911

Bouteille, verre de marc,   journal 1911-12

Soda 1912


braque soda

 

Guitare 1912

Femme à la guitare Sorgue 1913

L’homme à la guitare Paris 1914

Nature morte à la pipe 1914

Le guéridon Céret

Cartes et dès 1914

Rhum à la guitare 1918

La joueuse de mandoline 1917

Une série d’eaux-fortes noires :

Paris 1910  datée 1010-11

Bass 1911

Composition nature morte 1 datée 1911

Fox pointe sèche en noir  1911

Job pointe sèche en noir  1911

Pal (bouteille de Bass et verre sur table) 1911 pointe sèche en noir

 

L’après-guerre 1917-1925, Braque se remet à peindre après la guerre en 1917. L’artiste noue des liens intellectuels avec le poète  Pierre Reverdy.

Quelques photos : Braque dans l’atelier de Laurens en 1915, en militaire, une photo de Picasso.

7 lithographies pour l’illustration de  " la liberté des mers" 1952 texte de Pierre Reverdy, des planches gravées pour les éditions nord sud en 1918.


braque reverdy

 

Les natures mortes :

Nature morte cubiste 1921

Nature morte à la sonate 1919

 

Les séries de natures mortes des années 1920 prolongent le cubisme synthétique, en reprenant le principe des compositions marquetées, les aplats positifs. 

 

Nature morte au guéridon 1918

Guiare et compotier 1919


braque guitare et compotier

 

Guitare et partition 1914

Guitare et verre 1921, orné de la partition  du Socrate d’Erik Satie, un rappel  de l’amitié qui liait les deux hommes.


braque partition satie

 

Le buffet 1920

Guitare et pipe et polka  1920-21

La cheminée 1928

Guitare et nature morte sur la cheminée 1925


« Le sujet n’est pas l’objet, c’est l’unité nouvelle, le lyrisme qui sort complètement des moyens » Braque

« Le peintre pense en formes et en couleurs »

« J’aime la règle qui corrige l’émotion »

Pensées et réflexions sur la peinture Nord-Sud en 1917

 

Nu et Canéphores 1922-1930 : Braque surprend en exposant les canéphores bien que rapprochées de Nymphes de la fontaine des Innocents de jean Goujon, elles sont drapées à l’antique, (emblématique  du classicisme français), ces figures s’inscrivent encore  par leurs proportions et leurs couleurs antiacadémiques dans la continuité du dernier cubisme, elles incarnent la complexité du retour à l’ordre et ou figuratif effectué par Braque   épris de Corot et Chardin, dans les années 20.

Canéphores et nus imposants dont les couleurs font écho aux baigneuses.

Braque dès 1927 poursuit parallèlement une série consacrée aux cheminées et une consacrée aux canéphores.

La musique a une très grande importance dans l’univers de l’artiste, nous avons pu le constater dans le déroulement de son œuvre à partir du cubisme, mandolines et guitares peuplent les toiles de l’artiste musicien amateur et participent  à leur échelle tactile recherché par Braque.

Femme à la mandoline, étude libre d’après Corot 1922-23


braque corot

 

Nu, pastel daté de 1927

Les trois baigneuses 1923-24

Nature morte au pichet 1926-27

Nature morte au compotier 1926-27

 Deux Canéphores 1922

braque canephore

 

Les canéphores sont porteuses d’offrandes de l’Antiquité grecque. Statues calmes et douces jaillies de la terre. L’artiste travaille avec des verts, des bruns, des noirs jusqu’en 1928

 

Natures mortes intérieures et figures 1932-1939 : fidèle à la science des rapports entre formes et couleurs, Braque s’ouvre à diverses sources d’inspirations : natures mortes ou formes, couleurs et lumières.

Le duo 1937


braque le duo


Femme à la palette 1936


braque-femme-a-la-palette.jpg

 

Nature morte au compotier 1936

Nature morte à la nappe rouge 1934

Guitare et bouteille de marc sur une table 1930

Une table ronde 1920

Le guéridon rouge 1939-52


braque le guéridon rouge

 

Grande nature morte brune 1932

 

La théogonie d’Hésiode 1931-32 : l’artiste illustre la théogonie du poète grec Hésiode, VII eme siècle avant JC pour Ambroise Vollard. La naissance de l’univers et à l’origine des dieux, grand texte mythologique grec. L’artiste a exécuté  une série de  8 gravures à l’eau forte sur Vélin crème, pour l’illustration de la Théogonie d’Hésiode commande d’Ambroise Vollard.

 Dans un espace rectangulaire, des lignes enchevêtrées dessinent deux corps au fil de fer, ils se font face, autour d’eux des animaux, deux groupes de lettres grecque sont placées dans la partie supérieure, comme sur les poteries grecques.  Zelos, Zao, Héraclès

 

Les années 1930 : période de consécration de l’artiste, Bale lui consacre une rétrospective.

Photos des œuvres.

XX eme siècle Braque par Carl Einstein (poète et théoricien)

La falaise d’Etretat 1930

Quelques sculptures :

Pur sang en pierre 1955-56

Ibis en bronze 1942-43

Hélios 1946-47

Un portrait de Braque épreuve de Man Ray 1933

 

Varengeville, Vanités, intérieurs, ateliers :

 

Pendant l’occupation l’artiste est à Varengeville ou il possède un atelier, il exécute des œuvres sombres et douloureuses, sensible à l’atmosphère, têtes de morts, paysans etc.

Les 2 rougets 1942 mélange de violence et sensibilité

L’homme au chevalet en 1942

L’homme à la guitare 1942

Grand intérieur à la palette 1942

Les poissons noirs 1942


braque les poissons noirs

 

Tête de mort 1943

Le salon 1944

Le cabinet de toilette 1944

Le poêle 1942-43

Mon vélo 1941-60

 

Les années 1950 ; En 1946 Nicolas de Staël écrit que Braque est le plus grand des peintres de ce monde. Peintre phare pour la nouvelle génération des artistes de l’école de Paris de l’après-guerre, considéré par l’écrivain jean Paulhan une des grandes figures morales de la résistance intellectuelle sous l’occupation.

Photos, vidéos, lettre, illustrations de presse pour évoquer cette période.

Les billards 1944-1949, Braque récupère avec brio l’espace cubiste et ses deux homothétiques. Entre formes, signes et couleurs.

La nappe rose 1961

Le vase de fleurs 1952

La caisse d’emballage 1947

Les billards

Les derniers paysages 1955-1963, ce sont de longs panoramas où l’on ne voit à perte de vue rien d’autre que la terre et le ciel, parfois traversés de signes noirs (oiseaux) ou blanc (nuages). Ce sont les dernières œuvres de Braque.

Les champs de colza 1956-57

Paysage au ciel sombre 1956-57

La charrue 1960

La sarcleuse 1963

Marine 1956

La plaine 1855-56

Paysage 1959

Braque/Prévert Varangéville en 1968  

Braque sur la grève 1956

Les ateliers 1949-1956

1er atelier   en 1949,   8  sont exposés : Atelier 8 ci-dessous


braque atelier 8

 

Quelques photos, lettres. La correspondance avec René Char est abondante.

Un galet avec un message écrit par René Char en 1956

Nature morte au citron, ce serait la dernière œuvre de l’artiste.

L’œuvre ultime, il fut invité à illustrer le Louvre. André Malraux et le directeur des musées de France Georges Salles, ce fut pour le plafond de la salle Henri II.

Quelques illustrés par Georges Braque  datés de 1948-56-55

Un catalogue avec les œuvres de l’artiste pour les années 1916-23-73.

On voit l’artiste à la fondation Maeght à Saint Paul de Vence, Mr Maeght était aussi son marchand d’art.

Etude pour le plafond du Louvre 1953

Les oiseaux 1954-1962 : le thème des oiseaux, surgit des ateliers et stimulé par la commande du Louvre, où l’artiste peint ses grands oiseaux bleus, les 10 peintures présentées attestent de l’importance du thème emblématique et archétypal dans l’œuvre ultime de l’artiste.

Le nid dans les feuillages 1958

L’oiseau et son nid 1955


braque l'oiseau et son nid

 

Composition aux étoiles 1954-58

L’écho 1955-56

Les oiseaux en vol 1959

L’oiseau noir et l’oiseau bleu à tire d’aile 1956-61

Les oiseaux noirs 1956-57

L’exposition se termine par un dessus de porte représentant deux oiseaux face à face, daté de 1954.

Magnifique exposition, l’artiste n’a cessé d’évoluer dans son art, toutes les périodes de sa création sont représentées. Très belle mise en perspective du travail avec la peinture, la littérature  et la musique très présente dans la vie de l’artiste, sa complicité avec le musicien Erik Satie, les poètes Pierre Reverdy, René Char et les intellectuels, Jean  Paulhan et Carl Einstein. Une section de l’exposition est consacrée à l’œuvre de Georges Braque vue par les photographes Cartier-Bresson, Doisneau, Man Ray

A ne pas manquer jusqu’au 6 janvier au Grand Palais Paris

 

 

 

  

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14 août 2013 3 14 /08 /août /2013 17:48

Paul Poiret et son époque : 

 En 1860, seconde moitié du XIX eme siècle, le succès de la maison   Worth  s’inscrit dans la trajectoire du second Empire avec Napoléon III. Paris redevient une capitale impériale, dont l’empereur veut en faire une vitrine pour l’Europe. La demande des articles de luxe est importante, y compris pour les  vêtements, la mode atteint des niveaux plus vus depuis la révolution. Lorsque l’empereur épouse Eugénie de Montijo, les goûts de la nouvelle impératrice donnent le ton de la cour. Worth est le couturier favori, très en vogue, il habille le tout Paris.

1872, Sarah Bernhardt, triomphe dans Ruy-Blas

Deux ans  plus tard Les impressionnistes exposent.

1879, naissance de Paul Poiret à Paris. Futur grand couturier, qui sera considéré comme le précurseur du style Art déco.

1880, Jacques Doucet couturier, monte en puissance.

1886, les impressionnistes exposent à nouveau.

1888, c’est l’année de la création du mouvement Nabis. Erik Satie compose ses "Trois Gymnopédies" pour piano.

1889, c’est la construction de la Tour Eiffel et  une exposition universelle à Paris. Guerlain lance  son parfum "Jicky".

1890, l’Art nouveau créé une rupture dans l’architecture et les arts décoratifs.   

1891, ouverture de la maison de couture Jeanne Paquin (1869-1936), l’une des premières à avoir acquis une renommée internationale.

1893, l’actrice Réjane triomphe dans Madame Sans-gêne.

1898, c’est l’entrée de Paul Poiret dessinateur remarqué, rue de la Paix à Paris, dans l’équipe de l’une des premières maisons de haute-couture, il s’agit  de celle de Jacques Doucet (1853-1929). Jacques Doucet est le couturier célèbre durant la Belle Epoque. Il a une riche clientèle d’actrices et de femmes du monde dont Réjane (1844-1923) et la Belle Otéro (1868-1965).


La vie parisienne bat son plein en ce début de siècle : spectacles, fêtes, expositions universelles. De nouveaux courants artistiques voient le jour, les expositions, les  salons sont nombreux. Ravel, Satie sont à l’honneur, les ballets russes enflamment Paris et apportent  un coté exotique.

C’est une révolution dans tous les arts : la peinture, la musique, la mode, la danse, la littérature…………..

 

1900, exposition universelle et internationale à Paris. Paul Poiret créé le costume de l’Aiglon joué par Sarah Bernhardt, le parfumeur Félix Millot lance "Kantirix ", le design est d’Hector Guimard.

1901, Paul Poiret rentre chez Worth , il partira en 1903.

1902, création de la Ruche à Montparnasse, lieu de rencontre des artistes de la modernité.

1903, Le couturier créé sa maison de couture, 5 rue Auber à Paris. Il habille la comédienne Réjane, ce qui lui permet d’être lancé.

1904, Coty (1874-1934) créé son parfum  " La rose Jacqueminot ".

1905, les artistes fauves font scandale au Salon (Derain, Matisse, Vlaminck). Paul Poiret épouse Denise Boulet, elle devient sa muse.

1906, Le couturier change de lieu, il s’installe rue Pasquier. La même année, révolution pour la femme, liberté du mouvement,  Poiret abandonne le corset, en créant des robes à tailles hautes. Il est le premier avec Madeleine Vionnet. 1906, c’est aussi la  naissance de sa première fille Rosine.

1907, Coty lance "l’Effleurt ", Picasso peint   " Les demoiselles d’Avignon ".

1908 Paul Iribe illustre l’album "les robes de Paul Poiret, raconté par Paul Iribe " première collaboration avec le couturier. Le caractère novateur de l’ouvrage lui apporte un grand succès. Maurice Ravel compose sa "Rapsodie espagnole".

1909-1910, arrivée des ballets russes à Paris, compagnie dirigée par Diaghilev, et son célèbre danseur Nijinski accompagné du décorateur Léon Bakst. Les ballets triomphent à Paris. C’est la mode de l’Orientalisme, Paul Poiret suit la tendance, il achète ses tissus à Vienne chez  Wiener Werkstätte, ( atelier qui employait des architectes, des designers des artistes dont le but était de mettre l’esthétique à  la portée de chacun, en conciliant les arts majeurs et l’artisanat).

Le couturier s’installe avenue d’Antin il y acquiert un hôtel particulier du XVIII eme siècle, il le transforme, le décore. Les salons donnent sur un magnifique jardin, ses appartements du 107, rue du Faubourg saint-honoré communiquent avec sa maison de couture.

1910, premières œuvres abstraites de Kandinsky et de Malevitch. Paul Poiret et Raoul Dufy ouvrent la petite usine, atelier d’impression textile. A cette époque c’est le retour dans la géométrie dans l’architecture et les arts décoratifs avec le mouvement art déco naissant.  

Gabrielle Chanel ouvre sa boutique.

1911, Création des  "Parfums de  Rosine"  et des "Ateliers de Martine"  ( lieu dédié à la décoration), noms des deux filles du couturier. Georges Lepape (dessinateur de mode, affichiste, graveur et illustrateur français) collabore à un superbe album appelé "les choses de Paul Poiret " pour présenter ses robes. Le couturier convie le tout Paris à sa grande fête "Les mille et deuxième nuit".

1912, grande tournée en Europe pour Poiret : Bruxelles, Berlin, Moscou, Saint-Pétersbourg, Vienne.

Guerlain lance un nouveau parfum " l’heure bleue ", Madeleine Vionnet lance sa maison de couture. Isadora Duncan , danseuse américaine aux tenues néogrecques, participe "Aux festres de Bacchus " organisées par le couturier.

1913, tournée triomphale pour Paul Poiret. Le sacre du printemps de Stravinski fait scandale.

1914, c’est le début de la première guerre mondiale.

1916, Première présentation publique des "Demoiselles d’Avignon" de Picasso dans les salons de Paul Poiret.

1917, Erik Satie et Picasso s’allient autour d’un texte de Jean Cocteau afin de créer le ballet "Parade", surréaliste dira Guillaume Apollinaire.

1918, l’armistice étant signé. Leonetto Cappiello (1875-1942, peintre, illustrateur, caricaturiste et affichiste. Installé à Paris, il collabore à de nombreux journaux tels que "Le rire", "L’assiette au beurre" et "Le cri de Paris". L’année suivante en 1899, il obtient un énorme succès en publiant " Nos actrices portrais synthétiques ", sa carrière d’affichiste débute en 1900 jusqu’à 1930). Dès 1918, il modernise l’affiche promotionnelle avec l’appui de l’éditeur Devambez.

1919, Nouvelles collections de haute couture, la guerre a bouleversée le statut et les goûts de la femme moderne. Paul Poiret créé dans son jardin " l’Oasis", un dôme gonflable afin d’organiser des fêtes surprenantes et très onéreuses.

1921, création du parfum,  Numéro 5  de Chanel 

1923, Premières difficultés financières pour Poiret.

1924, Manifeste du Surréalisme par André Breton.

La maison Poiret déménage au Rond-point des Champs Elysées.

1925, Exposition des arts décoratifs et industriels à Paris. Le décorateur André Groult (1884-1967) propose du mobilier garni de galuchat. Son épouse Nicole  (1887-1967)  dessinatrice de mode, amie de l’artiste peintre Marie Laurencin (1883-1956), est la sœur de Paul Poiret.

Paul Poiret et les arts décoratifs. Présentation de l’ensemble de ses activités sur trois péniches amarrées sur la Seine près du pont Alexandre III : Amours, Délices, Orgues, probablement en hommage à son ami Matisse et a son tableau "Luxe, calme et volupté". Sur l’une il expose sa collection, sur l’autre un restaurant et la troisième réservée aux parfums  et objets décoratifs. Mais Poiret est contraint de vendre aux  enchères sa collection de tableaux, (45 œuvres contemporaines).

 Guerlain créé Shalimar. 

1926, Poiret joue dans une pièce de théâtre de Colette dont elle est aussi  l’interprète " La vagabonde ".

1927 Elsa Schiaparelli (1890-1973, créatrice de mode, d’origine italienne  aristocrate,  fille de l’égyptologue Ernesto  Schiaparelli. Elle est l’épouse du comte Wilhelm de Wendt  de Kerlor, théosophe rencontré à Londres en 1912, ils eurent une fille (elle est la grand-mère de l’actrice Marisa Berenson) En 1927 elle ouvre son premier magasin pour le sport. Elle collabore avec des artistes surréalistes tels que Dali, Giacometti , Cocteau, Jean-Michel Franck. Jeanne Lanvin amie de Poiret lance son parfum Arpège.

1928, Paul Poiret  fait éditer "Pan", annuaire de luxe à Paris, illustré de 116 planches des plus grands artistes de l’époque. Le couturier s’éloigne, Chanel arrive, des textes de Cocteau……..

1929, Crack boursier de Wall Street à New York ..…. La crise économique s’installe en Europe et engloutit l’ensemble des activités de Pau Poiret, la société ferme. Patou lance son parfum "Joy".

1930, après de nombreuses tentatives de retour en haute couture, Poiret se lance dans l’écriture, la peinture et au théâtre et cela jusqu’en 1944. Le couturier s’est retiré à Cannes ou il décède seul et ruiné.

 

L’exposition :

En habillant l’époque :

« Je suis Parisien du cœur de Paris » dira Paul Poiret  dans son livre "En habillant l’époque" (1930).

 Le couturier s’est impliqué dans l’innovation et l’étendue des possibilités  qu’offrent les arts appliqués. L’homme est doté d’une curiosité, d’une inventivité et d’une audace illimitée. Il règne sur la mode, donc sur Paris.

Quelques  photos  pour présenter le couturier aux visiteurs, l’homme est très élégant.


poiret photo

 

Les photos sont de Boris Lipnitzki , (photographe russe, son talent lui vaut une renommée dans le monde des arts et du spectacle)

Paul Poiret, manteau, chapeau, photographie datée de 1922, tirage au gélatino-bromure d’argent.

Une autre présente l’hôtel de la couture, rue d’Antin à Paris en 1923 par Boris Lipnitzki (photographe russe, son talent lui vaut une renommée dans le monde des arts et du spectacle)  tirage au gélatino-bromure d’argent.

Présentation de la famille du Couturier et ses trois enfants, sa sœur Nicole Groult et ses deux filles, 1930, tirage au gélatino-bromure d’argent.

Une autre présente Paul Poiret sur la péniche "Amour " il est a une exposition des ateliers de Martine .

Une photo de Boris Lipnitzki datée de 1925, il s’agit d’un modèle à l'essayage. Tirage au gélatino-bromure d’argent.


poiret photo essayage

Une photo de Boris Lipnitzki montre Denise Poiret épouse du couturier 1925 à Paris,

 

Quelques études de robes par Raoul Dufy, datées de 1916-1919, gouache sur papier.

Planche " la parisienne "datée de 1913, Paris, sur papier, par Bernard Boutet de Monvel (1881-1949, peintre, sculpteur, graveur, illustrateur de mode et décorateur)

poiret la parisienne montel   

 Photos de Modèles de Paul Poiret par les Frères Seeberger 1920 et 1921, Paris.

Un extrait de "La gazette du bon ton ", mirage robe du soir 1920

poiret gazette du bon ton lepape

Une toile du peintre  Paul Guillaume, le portrait de Poiret

Autoportrait de Paul Poiret 1ere moitié du XX eme siècle.

 

La révolution Poiret :

Paul Poiret rompt avec les vêtements corsetés de la belle époque qui contraignent la femme. Immergé dans la modernité de la belle époque,  il exprime avec gourmandise une inventivité débordante dans tous les domaines. A partir de 1906, il révolutionne la mode avec des robes de couleurs vives, à taille haute remontée sous la poitrine, libérant le corps du corset, donc le mouvement. Ses fourreaux, très étroits du bas, obligent les femmes à marcher à petits pas, ce qui leur donne une autre allure, la sienne. Le succès des ballets russes étant, Paul Poiret habille la femme en sultane, portant turban à aigrette, manteau de soierie et jupe-culotte bouffante. En 1911, ses tuniques en forme d’abat-jour font fureur, tel le modèle "sorbet" envié par le tout Paris lors de ses  fêtes. Poiret se met en scène et s’amuse, pour le plaisir des créateurs qui jouent des matières et des couleurs les plus époustouflantes.

 Quelques modèles:

Modèle de Paul Poiret présenté par Renée, photo de Boris Lipnitzki en 1927, Paris

Une  robe d’été Kazan blanche, le bas de la robe est en dentelle, une ceinture noire coupe la taille, elle est datée de 1912,

Un chemisier imprimé.

Un ensemble, manteau, robe, coiffe et collier Paul Poiret. L’ensemble et violet et noir daté de 1er quart XX eme siècle paris. Soie, velours, coton, fourrure, métal et pierre.

Une  robe en soie et broderies noire

 Une robe , coiffe et collier, premier quart du XX eme siècle, Paris en mousseline, soir, broderies, strass et perle.


poiret robe blanche et noire mousseline

 

Georges Lepape (1887-1971), dessinateur de mode, affichiste, graveur et illustrateur. En 1910, il expose au Salon d’Automne et rencontre Paul Poiret. En 1911, il illustre pour lui "les choses de Paul Poiret " considéré comme son chef d’œuvre, il participe dès les premières éditions à « la gazette du  bon ton » à laquelle il contribue de splendides planches coloriées au pochoir. Ensuite il collabore à toutes les revues de mode tel que Fémina, Vogue, les feuillets d’art. Influencé par l’orientalisme, les ballets russes et les miniatures persanes. Il est précurseur de la ligne claire (langage graphique). 1917, il fabrique des marionnettes suivant des modèles de Poiret. 1920, il participe à l’exposition ‘la mode du XX eme siècle vue par les peintres’ au musée des Arts Décoratifs à Paris.  Comme de nombreux artistes dans cette période novatrice, il exerce son activité avec élégance dans des domaines variés : affiches, programmes de spectacle, tissus, éventail, catalogues de mode. 1923, il réalise des décors pour «  l’oiseau bleu », pièce de théâtre de Maeterlinc,k et des costumes de théâtre. 1926, il part aux USA pour travailler chez Vogue USA, il y reste 6 mois en revient en France.  Après la guerre il illustre plusieurs de Guitry, Musset, Géraldy.

Présentation d’un catalogue  "les choses vues " par Georges  Lepape daté 1911 au pochoir.


poiret turban

 

Paul Iribe (1883-1935), illustrateur de mode, affichiste, journaliste et décorateur. Considéré comme l’un des précurseurs de l’art déco. Il étudie aux beaux-arts à Paris ; il collabore en tant que caricaturiste pour les journaux « le rire » et « l’assiette au beurre ». 1908, à la demande de Paul Poiret, il dessine «  les robes de Paul Poiret racontées par Paul Iribe ». cet album est d’un style très nouveau et  devient le modèle des catalogues de mode. 1914, il publie « le mot » avec Jean Cocteau (revue patriotique comportant 20 numéros). Il part à Hollywood et collabore avec Cecil B Demille et collabore à 16 films et en réalise plusieurs. Depuis 1913, Paul Iribe travaille en tant que créateur de meuble chez Poiret, Jeanne Lanvin et Coco Chanel et Jacques Doucet, ce dernier lui confie la décoration de son appartement, ses meubles les plus précieux s’inspirent du XVIII eme siècle. Il s’intéresse aux arts décoratifs, bijoux, mobilier, tissus, éventails, livres d’enfants, cartes postales. Il créé un motif qui restera le symbole de l’art déco, il s’agit d’une rose stylisée "la rose Paul Iribe "

Présentation d’un catalogue "Les robes de Poiret racontées par Paul  Iribe "  en 1908 au pochoir.


poiret les robes de poiret racontées par iribe

 

"Les parfums de Rosine " :

Paul Poiret fonde sa maison de parfumerie en 1911, elle se situe au 107, rue du Faubourg Saint-honoré, qu’il nomme les "Parfums de Rosine" le nom d’une de ses filles.

Il devient le premier couturier parfumeur. Il à de grandes ambitions artistiques, il cherche de nouvelles sources, il s’adjoint les services des meilleurs artistes. Ses inspirations reposent sur trois thèmes ancrés dans la contemporanéité :

 L’orientalisme, l’histoire et le patriotisme,  les arts, la littérature, le théâtre.

 Il affirme que la présentation du parfum repose sur cinq éléments indissociables ; le nom, le flacon, l’étiquette, la boite et ornements additionnels.

Paul Poiret a travaillé avec deux parfumeurs : Maurice Schaller (1888-1965) et Henri Alméras (1892-1965)

Une quarantaine de parfums verront le jour, et ont tous une histoire. 

Le parfum de ma marraine 1914, Sa chambre 1914, fanfan la tulipe, l’étrange fleur, Coupe d’or 1911, mea culpa 1914,  Jasmin de la Riviera 1914, Antinéa…..

 

chez Poiret, 1912,

poiret parfum

 

Nuit persane, réalisé pour la fête donnée par le couturier, " Les mille et deuxième nuit ",  en  1911, un flacon fut offert à chaque invité,

 L’espalier du Roy, 1911, Parfum a peu d’exemplaires. La modernité du flacon carré et masculin. Un tissu orné de motifs du XVIII eme siècle orne le coffret, l’étiquette de Georges Lepape, est l’une des premières expressions du style Art déco.

Toute la forêt, 1911, il évoque le souvenir d 'heures joyeuses à Fontainebleau, avec une senteur de sous-bois ( à base d’herbe et fleurs de la forêt) . Raoul Dufy créé un imprimé stylisé de feuillages et d’oiseaux , utilisés pour les objets promotionnels dont les cartes parfumées.

La  rose de Rosine1912, dessinée par Paul iribe, la rose de Rosine incarne l’emblème de Paul Poiret, la même rose figure sur la griffe de ses vêtements. Sur la boite-écrin, pour la première fois Poiret  utilise le rébus en guise de nom de parfum. Le flacon s’inspire de la forme de la robe portée par l’Infante dans les Ménines de Vélasquez.

Avenue du bois, 1912. En prenant le nom de cette avenue menant au bois de Boulogne, la fragrance rend hommage aux élégantes de la belle époque qui empruntaient cette allée bordées de très belles demeures dont celle de Jacques Doucet (aujourd’hui, avenue Foch).

 

Nuit de Chine, en 1913,  l’un des plus grands succès des parfums de Rosine. L’étiquette présente des idéogrammes chinois (signifiant nuit au pays de Chine, pays de fleurs).

 Fruit défendu,1913, Paul Poiret réalise les costumes de la pièce de théâtre " Le minaret " de Jean Richepin, cette pièce a obtenue un immense succès et donne l’occasion de créer un parfum à l »image de la mode orientale.

Le mouchoir de Rosine, 1914, sorti en 6 versions de couleurs différentes, chaque fragrance correspond à une fleur et à une humeur : vert pour le mystère, orange pour la jalousie, rouge pour la traitrise, jaune pour le désir, bleu pour l’anticipation, rose pour le consentement

Pierrot , 1914, reprenant les couleurs du personnage de la commedia dell’arte, Pierrot se part d’un bouchon-chapeau noir et d’une collerette blanche (évoquant l’activité première de Poiret la couture). La boite noire étoilée illustre la chanson "Au clair de la lune "dédiée à Lully.

Borgia, 1914, l’ensemble s’inspire de l’histoire, partiellement prouvée, de la famille Borgia, laquelle donna deux papes à la religion catholique. Le second sous le nom d’Alexandre VI à l’issue d’intrigues a été marqué par l’ambition démesurée du souverain pontife, par une cruauté  sanguinaire sans égale et une débauche qui ne l’était pas moins. La famille est devenue tristement célèbre  par les incestes et morts violentes infligées à ses ennemis, par empoisonnement.  Il eut 4 enfants dont la célèbre Lucrèce. Le flacon symbolise une fiole de poison, le flacon est noir recouvert de particules dorées avec un bouchon doré. L’emballage est noir avec un écusson rouge écarlate et  doré avec un serpent déroulé.

 

Mamzelle victoire, 1915, soutenant la France Paul Poiret lance sa nouvelle création, arborant tous les codes de la République française, drapeaux tricolores, coq, vêtements révolutionnaires

Le balcon 1918, ce parfum évoque son idylle avec Marthe, sa voisine de la rue Auber, qui se tenait fréquemment sur son balcon . Pour ce flacon, Mario Simon  reprend l’idée de la grille entourant un buste féminin aux épaules arrondies.

 Sakya mouni, 1919, dit le Bouddha, vécut en Inde il y a environ 2500 ans, il fut le fondateur du bouddhisme. Le bouchon du flacon est orné du chien de Fô, l’un des symboles  chinois du bouddhisme incarnant la protection que chaque demeure se doit de posséder.

Aladin, 1919,  surnommé le Pacha de Paris,  Paul Poiret se fait représenter par Mario Simon  sur le coffret du parfum, tel un sultan des mille et une nuit.


poiret aladin

 

Arlequinade,  1919, Poiret s’inspire de la peinture cubiste représentée dans sa collection. L’arlequin par Picasso, la commedia dell’arte, si importe dans l’œuvre de Picasso et la musique de Stravinski


 poiret parfum2

 

Maharadjah, 1921, le nom du parfum fait référence au rôle de Maharadjah tenu par le comédien Edouard de Max, dans la pièce le prince d’Autrec, d’Henri Lavedan (Poiret en a réalisé les costumes).


poiret parfum1   

 

Le bosquet d’Apollon, 1922, en référence à Louis XIV , Paul Poiret, utilise un motif repris dans le salon d’Apollon à Versailles : le visage du dieu grec cerclé de rayons lumineux. Fasciné par cette période faste, Poiret organise plusieurs réceptions autour du XVIII eme siècle dont le petit lever du roy

 

Cœur en folie, 1925, rouge rubis, le flacon proche du cœur humain, sur le  bouchon des ailes pour s’envoler vers sa bien-aimée. 


Connais-tu le pays ?, 1925, Poiret rend hommage aux soixante ans de l’opéra « Mignon » d’Ambroise Thomas. Le flacon illustre les premières paroles de l’air d’ouverture : connais-tu le pays où fleurit l’Oranger ?.


Coup de foudre, 1925, c’est un hommage à son amie Jane Lanvin, cette fragrance reprend la forme d’une jupe de sa collection de 1924 pour le flacon et le bleu Lanvin pour le coffret.

 

Spirit of Saint-Louis, 1927, Pionnier américain de l’aviation, Charles Lindbergh , devient le premier pilote à relier sans escale et en solitaire New-York à Paris en 1927 en 33 heures avec son avion, Spirit of Saint-Louis. Le flacon et son coffret illustrent de manière stylisée cet avion à hélices.

  

Exotisme et orientalisme :

En 1909, Diaghilev et les ballets Russes entament une longue tournée, ils sont à Paris  et embrasent "le tout Paris", la chorégraphie est menée par le célèbre danseur de la troupe Nijinski dont les sauts et la gestuelle sont inédits. Nous sommes au début du siècle et l’engouement pour l’Orient bouleverse toute l’Europe dans tous les domaines artistique, littérature, théâtre.  Paul Poiret va à l’opéra, rencontre les marchands d’art du Proche et Moyen orient, il va au musée. C’est en 1911, un an après la première de Shéhérazade, il lance ses modes exotiques. La même année il donne une fête persane qu’il nomme : les mille et deuxième nuit . Les femmes achètent les pantalons harem et les tuniques de soie et satin Paul  Poiret, qu’agrémentent des turbans ornés d’aigrettes à fermoirs de pierreries. Il puise dans la culture orientale les inspirations pour nombre de ses créations de parfums : Aladin, Le minaret, Maharadjah. Il s’inspire aussi du folklore russe, dont les couleurs sont vives et les motifs naïfs.

Présentation d’un vaporisateur le parfum "Nuit de Chine " Designer Georges Lepape, Parfumeur Maurice Schaller 1913, Paris

 Une étude du flacon de Georges Lepape ; sur papier

 

1911, Poiret fonde sa maison de décoration :

Paul Poiret fonde la maison de Martine, nom de sa seconde fille. C’est le studio de décoration de la maison de couture . Le couturier analyse en précurseur, l’importance et le rôle du couturier moderne, c'est-à-dire intervenir aussi sur le cadre de vie en créant la mode de son temps. Poiret couturier et décorateur, il a un esprit curieux et est réceptif à toutes les nouveautés. Il va garder son gout pour l’exotisme et l’Orient, qu’il exprime dans les décors muraux et textiles aux motifs colorés. Il va imprimer à son mobilier la simplicité des productions les plus radicales de la Sécession, préférant un mobilier laqué. La création des ateliers Martine reste une expérience originale. Le couturier est fasciné par la Wiener Werkstätte qu’il avait rencontré lors de ses voyages en Autriche et Allemagne, mais  fut frappé par la rigueur de l’enseignement dans les ateliers de la célèbre maison. Les ateliers de Martine seront organisés eux avec une grande liberté, il recrute des jeunes filles sans formation artistique. Il les charge de dessiner d’après nature, comptant sur la liberté de leurs talents  et sur la tutelle de l’épouse du peintre Paul Sérusier. Leurs dessins sont coloriés et soumis à Paul Poiret, il choisit les modèles qu’il veut mettre en production sous la direction artistique de Guy-Pierre Fauconnet (1882-1920).

Les ateliers Colin, le couturier fonde un atelier de cartonnage nommé "Les ateliers Colin" nom de son troisième enfant. L’emballage des cosmétiques est assuré en complémentarité de toutes les activités commerciales.


 Reconstitution des ateliers de Martine :

 

Quelques objets de décorations :


Un éventail avec de grosses anémones oranges et blanches sur un fond noir il est posé sur une table d’apparat 1920

Un pendentif vers 1920 en écaille

Quelques photos montrent les ateliers.

Un carré de velours est présenté il s’agit d’un extrait "Des arts de la maison d’hiver" des ateliers de Martine 

Un échantillon de toile encadré : le motif les anémones.

Un pouf de l’atelier Martine

Les semis de coquelicots extrait d’un coupon encadré également.


Reconstitution des ateliers de Rosine :

Avec l’avènement de la réclame et les prémices du marketing à la fin du XIX eme siècle les ateliers de Martine œuvrent à la valorisation des "Parfums de Rosine". Paul Poiret très attentif aux produits promotionnels pour les parfums Rosine, fait appel a ses amis artistes ou illustrateurs, poètes ou écrivains. De nombreux objets dérivés sont ainsi créés : échantillons, cartes parfumées, éventails, flacons, vaporisateurs.

 

Un catalogue "des parfums de Rosine "

Des échantillons de parfums

" L’allée des acacias, bois de Boulogne à Paris" par le peintre Roger de la Fresnaye gouache datée de 1908.


poiret allée des acacias de la fressaye

 

Quelques photos, des miroirs, des éventails de publicité, du talc, des éventails miniatures et cartes parfumées , afin de faire découvrir les senteurs  aux clientes.


poiret éventail

 

Des flacons de parfums peints à la main.

Sous vitrine :

Poudriers, flacons, un éventail à l’effigie de Rosine.


poiret eventail-copie-1

 

Quelques affiches  publicitaires des parfums Rosine.

Des mouchoirs publicitaires en soie.

Un mouchoir  "le fruit défendu" atelier de Martine

.

Dans ces années de prospérités, Paul Poiret, réalise de nombreuses tournées à travers l’Europe. Il créé un réseau artistique, son épouse devient son ambassadrice.


Présentation d’une malle à chapeau ayant  appartenue à Paul Poiret, il s’agit d’une malle Vuitton datée de 1911

Quelques affiches et photos montrant le couple en déplacement.

Une robe exposée nommée Fontaine ou la source 1924 Poiret Paris

Un ensemble : robe, ornement de tête et collier premier quart du XX eme siècle, Paris le bas de la robe violet le haut en brodé beige, soie, broderie, métal, perles.

Une robe bleue et blanche

Un sac à main en laine et soie et tapisserie de basse lisse de la manufacture de Beauvais le designer Raoul Dufy.

 

Vers les années folles :

 Les années folles débutent en 1920 jusqu’en 1929. Après la fin du conflit, la nouvelle génération rêve d’un monde nouveau. Venue d’Amérique la musique de jazz fait son apparition, mais aussi la danse, la radio et le sport, les industries et l’apparition de l’électroménager. La croissance économique est très forte. C’est la place à l’individualisme (conception politique, philosophique, sociale, morale qui tend à privilégier les droits, les intérêts et la valeur des individus), André Gide et Marcel Proust donnent le ton littéraire de cette tendance qui croit avec le mouvement Dada dont Tristan Zrara publie le manifeste, le surréalisme André Breton n’est pas loin. L’art nouveau disparaît avec la guerre, l’art déco fait son apparition.

Les lieux de Paris les plus célèbres : Montmartre et Montparnasse.

A Montparnasse de nombreux café la coupole, le dôme, la Rotonde, la Closerie des Lilas et les salons de Gertrude Stein, ce sont des lieux de rencontre pour les artistes et intellectuels. Le quartier représente la modernité, des trompettistes s’y sont installés tel que Arthur Briggs, on y rencontre l’écrivain américain Henry Miller et d’autres écrivains Hemingway, Scott Fitzgerald et les peintres de l’école de Paris Soutine, Modigliani, Chagall………… L’avant-garde Surréaliste occupe le devant de la scène depuis 1920, apport de nouvelles formes d’expressions dans la poésie avec des auteurs comme Breton, Aragon, Eluard, en peinture avec les artistes Miro, Ernst, Dali, Picabia, en sculpture Arp et Germaine Richier, pour le cinéma avec Luis Buñuel, René Clair et Cocteau.

Le monde du spectacle influencé par l’extérieur : le jazz fait une ascension fulgurante à Paris, musique amenée par l’armée américaine. La revue nègre avec  Florence Mill et Joséphine Baker, puis le charleston musique inconnue en Europe. Le cabaret "le bœuf sur le toit" est à la mode dont le pianiste et  compositeur Jean Wiener y joue.  L’influence américaine est considérable.

La mode a changé, sous l’influence de Chanel et Patou, elle s’est simplifiée, les femmes sont émancipées, elles ont coupé leurs cheveux et raccourcies leurs robes. C’est l’avènement de la "garçonne". Paul Poiret continu de créer du rêve et fédère une clientèle d’habitués en proposant des modèles d’un exotisme accru. Poiret lance des parfums soulignant l’exotisme, l’orientalisme et son goût pour le théâtre.

 

Quelques affiches de Lepape sont exposées.

Un catalogue et correspondance autour de l’exposition à la galerie Charpentier préface de Jean Cocteau.

 

Artiste parmi Les artistes :

 Paul Poiret est un érudit, un dessinateur et aime l’art, il évolue dans le contexte artistique du début du XX eme siècle, le fauvisme, le cubisme, art  déco. Il s’entoure très vite des plus grands artistes, dont le talent peut contribuer à ses recherches.

 Iribe et Lepape illustrent ses créations au sein de magnifiques albums.


poiret- robe par iribe

 

 Raoul Dufy conçoit pour lui de belles étoffes et imprimés reprenant des thèmes animaliers et floraux, ils créés ensemble en 1910 un atelier d’impressions de tissus, Dufy dessine les motifs, grave les bois servants d’impressions, étudie les techniques chimiques nécessaires et quelquefois imprime.

 Il a rencontré Derain et Vlaminck, lorsqu’ils peignaient  leurs premières toiles fauves (compagnons de ses nombreuses fêtes qu’il organisait).

 Il a une grande admiration pour Dunoyer de Segonzac, pour lui il est l’un des plus grands artistes de l’époque, Picasso  a présenté pour la première fois dans les ateliers Poiret " Les demoiselles d’Avignon .

Poiret à créé le costume porté par Sarh Bernhardt dans l’aiglon, il a conçu à plusieurs reprises des costumes de théâtre dont ceux des pièces : Aphrodite, Le Minaret, Nabuchodonosor, il est devenu le couturier favori des actrices : Arletty, Mademoiselle Spinelly, Georgette Leblanc, Réjane.

 

En 1921, il monte un théâtre dans son jardin, il y rencontre Isadora Duncan, Joséphine Baker, Edouard de Max, il interpréte  même une pièce en compagnie de Colette.

 

Exposition d’un livre écrit par le couturier "art et phynance " daté de 1934

Quelques tableaux de Raoul Dufy :

"Les champs de courses", daté de 1928, huile sur toile.


poiret dufy courses

 

"Le jardin à Hyeres", 1943, huile sur toile.

" La pèche " , huile sur toile

"Saint Tropez vu de la citadelle" par Dunoyer de Segonzac, vers 1950 aquarelle et plume sur papier.,

"Le rimmel" par Van Dongen 1920, papier


poiret van dongen rimmel

"Mademoiselle Geneviève Vix dans le rôle de Salomé" Van Dongen 1924-25, huile sur toile

 

 


Des grands panneaux de tissu pour habillement : dont :

Bagatelle ou le Pré Catalan, 1920,  dessin de Raoul Dufy par Bianchini,

poiret dessin bagatelle

Ainsi que février daté de 1919, les amis 1919, ils sont en fibranne viscose et soie.

 

Et Après ? :

Paul Poiret a compris rapidement que posséder une maison de parfumerie augmente la renommée et le prestige de sa maison de couture. Le parfum est l’accessoire de mode essentiel à la beauté féminine. Son entrée dans l’univers du parfum bouleverse totalement  l’industrie de la parfumerie ; toutes les maisons de couture postérieures à Paul Poiret ajoutent la dimension olfactive à la parure féminine.  Maurice Babani, Chanel, Jane Lanvin, Dior, Saint Laurent, Mugler et bien d’autres. Avec Coty et Lalique, Paul Poiret ouvre une autre voie aux maisons de parfumerie : celles de concevoir les flacons  comme de véritables œuvres d’art en travaillant avec les artisans de son temps……… .

Présentation d’un flacon créé à l’occasion de l’exposition internationale des Arts décoratifs en 1925, le flacon arbore des motifs d’impressions chinoises. Designers Paul Poiret et Julien Viard.

poiret affiche

Quelques extraits du catalogue de l’exposition.

Elégance, raffinement, délicatesse, une très belle collection de flacons accompagnés de leurs coffrets. Cette exposition présente tout l’univers de Paul Poiret.

A ne pas manquer

Au musée de la parfumerie à Grasse, jusqu’au 30 septembre.

 

 

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4 août 2013 7 04 /08 /août /2013 16:07

L’Art nouveau : mouvement artistique de la fin XIX eme et début XX eme siècle qui s’appuie sur l’esthétique des lignes courbes.

La fin  du XIX eme siècle est une période de progrès social, économique, technologique et politique en Europe, cette période s’étend jusqu’en 1914. C’est l’époque de l’exploitation des nouvelles matières premières, énergies et procédés de fabrication font entrer l’Europe dans l’ère industrielle. Augmentation de la production, les moyens de communication  et télécommunications sont en plein essor, développement des transports,  c’est l’arrivée de l’électricité, période propice au commerce, création des grands magasins. De nombreux salons, des galeries, les expositions universelles font connaître les artistes.

"L’art nouveau " se caractérise par  l’inventivité, la présence du rythme, les couleurs, pour l’ornementation elle est  inspirée de la nature : des arbres, fleurs, insectes, animaux qui introduisent une sensibilité dans le décor du quotidien.

Le terme "Art nouveau" est employé pour la première fois par Edmond Picard (jurisconsulte et écrivain belge 1836-1924), il a fondé la revue "l’art moderne " en 1894, pour qualifier la production artistique d’Henry Van de Velde. En 1895, en France, ce terme devient l’enseigne de Siegfried Bing, sous le nom de "Maison d’art nouveau", ou il y expose des grands noms des mouvances symbolistes et art nouveau  tel que Munch, Rodin, Tiffany, Toulouse Lautrec.

Hector Guimard fait figure de Génie prolifique et isolé créant son propre style " le style Guimard".

Mais le plus bel ensemble de l’art nouveau se créé à Nancy : Gallé, Gruber, Daum, Majorelle. Ces créateurs authentiques décident de créer l’école de Nancy et vont devenir à la mode lors de l’exposition universelle de 1900.

Dans l’art nouveau il y a la liberté de s’exprimer, d’être non conventionnel, c’est un art joyeux, musical qui n’est pas austère. La sensualité et l’érotisme de l’art nouveau font  scandale. Sil porte une charge érotique manifeste, la sensibilité des formes végétales la sur-utilisation de l’image de la femme dans le répertoire ornemental, sont intimement liés à ce sentiment de vie que les artistes  cherchent à restituer dans le quotidien.

Réaliser l’unité  de l’art et de   la vie, il faut un cadre de vie qui correspond à l’homme moderne du XX eme siècle.

 Emile Gallé prend la nature comme référence, ses motifs : des fleurs, arbres, insectes, animaux, c’est faire prendre conscience de l’esthétique dans la nature et faire entrer le beau   dans les maisons. C’est aussi réagir contre le rationalisme du début de l’ère industrielle.  

Les scientifiques touchent à la compréhension du vivant, les perfections techniques du microscope, ses usages en biologie y sont pour beaucoup. Les images produites frappent les esprits, Pasteur incarne bien cette époque du progrès. L’affinité entre arts est sciences est réelle, comme l’illustre l’influence des travaux  d’Ernst Haeckel, biologiste et professeur d’anatomie. Darwin publie l’origine des espèces en 1859, il a influencé la pensée de l’époque, qu’elle soit convoitée par les défenseurs de l’art nouveau ou ses détracteurs. Adolf Loos (détracteur) dénonce le dépouillement en architecture et dans les arts décoratifs.

L’Exposition présente environ 200  œuvres de ces  artistes qui ont fait de l’art nouveau, la révolution décorative : quelques exemples de ces œuvres exposées, affiches, objets décoratifs, mobiliers, joaillerie, lithographies, tableaux.

 

L’art nouveau, la révolution décorative.

Fin du XVIII eme siècle, une nouvelle forme artistique, elle préoccupe de nombreux artistes théoriciens de l’art pendant tout le XIX eme siècle. Garnier et Ledoux en font partie. Füssli est le 1er à introduire des formes nouvelles, prémisses de cet usage intensif des formes courbées, l’arabesque, elle deviendra vite le style Nouille.


Le rôle de la nature :

Les artistes font  un culte à la nature à cette fin de XIX eme siècle.

Hector Guimard,(1867-1942), étudie l’architecture à Paris de 1882 à 1885 à l’école nationale des arts décoratifs, puis à l’école nationale des beaux arts, il sort avec un diplôme  après avoir suivi l’enseignement de Vaudremer, c’est auprès de lui que   le jeune Guimard est sensibilisé aux théories   de Violet Le Duc, qui jette les bases en 1863 avec les entretiens de l’architecture des futurs principes structurels de l’art nouveau. C’est le style médiévisant de ce dernier qui détermine l’aspect des premières œuvres de Guimard : l’hôtel Roszé (1891), l’hôtel Jassedé (1893) et l’école du Sacré Cœur (1895). Lors d’un voyage à Bruxelles, Guimard visite l’hôtel  Tassel (premier exemple de l’art nouveau)  de Victor Horta (architecte). C’est le castel Béranger (1898) qui illustre le moment de la fusion entre les deux héritages :  sur les volumes géométriques d’inspiration  médiévale  du gros œuvre se répand à profusion la ligne organique (a coup de fouet)  importée de  Belgique. La gloire est fulgurante et Guimard à beaucoup de commandes ce qui lui permet d’affiner ses recherches esthétiques, l’harmonie et la continuité stylistique (idéal de l’art nouveau). L’homme est une touche à tout et se consacre également dans les constructions des métros parisiens, objets d’art.

Une vitrine lui  est consacrée :

 Jardinière 1900

Vase en grès 1900.


art new gallimard

 

Vase bronze patiné 1910

Pendule bronze 1910

 

Technique de la céramique : L’art nouveau fait réapparaitre la céramique, les anciennes traditions régionales sont remises au goût du jour, de nouvelles techniques sont recherchées afin d’obtenir des glaçures innovantes. Les artistes potiers, les ateliers et manufactures rivalisent  d’inventivité dans le travail de l’argile, du glaçage et de la cuisson car l’esprit nouveau est la nature. Tous les artistes considèrent que la matière la moins noble revient en force dans la sculpture, créations d’objets usuels et la décoration architecturale. Jean Carriès porte le grés cérame à son apogée, Ernest Chaplet en fit un matériau artistique en réalisant pour la manufacture de Sèvres, des vaisseaux en grés brun-rouge non vernissé, gravé et orné de décors naturalistes parfois peints à l’émail. Il se consacra également à la porcelaine et aux glaçures flammées rouges, obtenue à partir de l’oxyde métallique, tout comme les céramistes : Auguste Delaherche, Pierre-Adrien Dalpayrat.

  

De Jean carriès faune en plâtre 1900

Atelier de Glatigny : vase coquillages 1900 porcelaine socle d’argent

 

Eugène Grasset 1841-1917, (nait à Lausanne) graveur, affichiste, décorateur et architecte. A la fin de ses études il voyage en Egypte dès 1866, dont on retrouve l’influence dans ses œuvres ultérieures. Il  est admiratif de l’art japonais, qui influence nombre de ses œuvres dès 1871.

En 1869-70 il travaille comme peintre et sculpteur à la décoration du   théâtre de Lausanne. En 1871, il s’installe à paris et fournit des modèles  pour des fabriques de fournitures de céramique, de joaillerie, de tapisserie, il acquiert vite une bonne réputation. Impressionné et influencé par les travaux de Viollet le Duc. Il dessine des cartons pour des vitraux de différentes églises françaises. Il dessine l’enseigne du cabaret le chat noir pour sa réouverture. Il peint quelques toiles tel que : Au jardin, La Seine à l’institut, pauvre quartier. Il devient mondialement célèbre, en 1898 il créé pour la fonderie Peignot et fils,  le caractère d’imprimerie  Grasset qui est présenté à l’exposition universelle de 1900 à Paris, utilisé sur ses affiches et posters. Il est cofondateur avec Hector Guimard de la société des artistes décorateurs. Avec René Lalique il cofonde la Société de l’art décoratif français, avec Gallé, Lalique, Horta, Mucha, Cazalis il confonde la société de l’art populaire. Membre de la société des beaux arts, il est membre du jury permanent de l’union centrale des arts décoratifs. Il enseigne le dessin d’art industriel et la composition décorative jusqu’à sa mort.

Quels œuvres de l’artiste :

Calendrier en céramique 1894

Pendule 1894 en céramique

Méditation, impression sur soie 1897

 De Charles Vital-Cornu, le sommeil vase bronze à patine sombre 1900

 

Nouveau style français :

Fin XIX eme un nouveau style apparaît sur la scène artistique. Telles les plantes dont s’inspiraient ces formes et lignes, il se propage enroulant ses courbes. Autour des villes européennes avant  d’avoir accès à la célébrité internationale en 1900.

A partir de 1895, le mouvement est connu comme art nouveau, il se développe rapidement, il s’inscrit dans les paysages urbains en Europe et aux USA début du XX eme siècle. Ce style comme les objets précieux les plus banals, s’introduit dans les arts visuels pratiquement jusqu’à la première guerre mondiale. Il était moderne et ses adeptes, qui étaient jeunes, pleins d’assurance  considéraient leur entreprise comme un moyen de renouveler tous les arts.

Présentation de quelques objets :

Eugène Gaillard sellette avec 4 plateaux articulés 1900, bois sculpté

Miroir, 1898, bronze à patine brune de Rupert Carabin

Georges de Feure paire de bougeoirs, 1900, bronze

Edward Colonna pour l’art nouveau Bing, lampe de table 1902, en bronze

Georges de Feure, vase porcelaine daté de 1902  

Louis Majorelle table à thé à plateaux, 1900, marqueterie de bois et bronze doré.

art new table the majorelle

Paul Berchoud, femme-papillon vase 1900, bronze doré et patiné

art new berthoud femme papillon

Léon Benouville , table à plateau 1900, marqueterie de bois et monture en bronze doré

René Lalique, appliques modèle blés, 1907, bronze doré, verre moulé et satiné.

Gravure sur bois " lis " 1895, Georges Auriol

Gravure sur bois " la forêt" 1900, Georges Auriol

Lucien Hirtz, pour Boucheron, large bol avec trois portraits d’après Lucien Levy-Dhurmer, 1895, argent forgé et émaillé

 

Georges de Feure (1868-1943), son œuvre est caractérisée par de nombreuses représentations de la femme fatale, thème que l’on retrouve dans l’art nouveau. Il est renommé comme peintre symboliste et affichiste, pousse le marchand d’art Samuel Bing à lui confier la réalisation de la façade du pavillon de l’art nouveau de l’exposition universelle de 1900 de Paris. Il a réalisé également deux intérieurs dans le même pavillon, les meubles qu’il conçoit pour le boudoir sont louangés par la critique qui y voit une représentation de la quintessence de l’art français.

Quelques oeuvres :

Pour G D A Limoges, pot à couvercle 1903, porcelaine.

Petit vase avec deux personnages 1903, porcelaine.

D’Emile Malfeyt, la  lettre, lithographie en couleur, 1900

Gisbert Combaz, affiche pour le salon annuel de la libre esthétique, lithographie en couleur, 1900

Maurice Pillard  Verneuil, couverture pour « le monde moderne », lithographie en couleur, 1900

Paul Follot, pour la maison moderne, lampe de table, bronze patiné 1902

Lucien Bonvallet, tête à tête comprenant une théière, un sucrier et un pot à lait, 1899, argent et bois

Manufacture de Sèvres, vase de Montchanin, 1898, pate dure, socle en cuivre martelé.


Le rôle de la nature :

Ce n’est pas la première fois que des artistes et des créateurs introduisaient des formes nouvelles dans leurs œuvres, les réalistes, les peintres de l’école de Barbizon, les impressionnistes.

 

 Six gobelets  de cours en étain de Jules Borteau 1907

Grande jardinière avec coquelicots et pommes de pin en porcelaine datée de 1890, Emile Gallé

Vase nénuphar jaune d’Emile Gallé en céramique daté de 1890

De Maurice Dufrène et Louis Lourioux : tête à tête en porcelaine daté de 1902.

 

C’était une forêt de verre :

 Le verre est un support idéal pour un style fondé sur les formes de la matière transparente, translucide, il imite l’eau à la perfection, le ciel  la peau ou la légèreté d’une aile d’insecte.

 

Technique du verre : Les années 1890 correspondent à une période de retour aux sources et d’innovation pour les arts du verre. On y retrouve des techniques anciennes aux surfaces lustrées et irisées obtenues par les artistes romains, ou au décor émaillé mis au point dans le monde islamique médiéval. Simultanément les artistes verriers ajoutent métal et inclusions, ils font appel à différents procédés : gravure à la roue, à l’acide et autre pour représenter la nature.

 Emile Gallé savant botaniste multiplie les expérimentations techniques, tel que le décor dans la masse, des  combinaisons subtiles  de verres de couleurs translucides plus ou moins opaques et découpés, ou verres incrustés en marqueterie, imitation de pierres dures qu’il met au service des thèmes végétaux.

Emile Gallé (1846-1904) Nancy, artiste céramiste verrier, il est  l’un des pionniers de l’art nouveau. L’artiste à de bonnes connaissances en ébénisterie et une  passion   pour les sciences naturelles, plus particulièrement pour les plantes, les insectes qui l’amènent au dessin et a en  effectuer des études. Après 4 années passées à Weimar, il fait des séjours à Paris ou il étudie l’art des cristaux anciens, l’art japonais de Rousseau. Rentré à Nancy ayant acquis  de nouvelles voies d’exploration de la technique du verre, il s’emploi d’utiliser la nature avec des stries, des nœuds, des éclats, des reflets, des ombres, des marbrures. Il est renommé dans le monde entier et participes à plusieurs expositions universelles à Paris en 1878, 1889, à Chicago en 1893, à l’exposition des Arts Décoratifs de Nancy en 1894, à l’exposition de Munich en 1897. En 1901, il créé l’école de Nancy avec Victor Prouvé, Majorelle, Antonin Daum, Eugène Vallin. Il en devient le président. En 1902, il participe à l’exposition de Turin.

Quelques pièces de l’artiste sont exposées :

Vase de tristesse 1900 verre

Vase aux oiseaux, verre gravé rehaussé d’émail 1895-1900

Vase de forme diabolo sur   piédouche, 1900, verre

Vase cornet 1900, verre

 

Les frères Daum ont fondé une verrerie en 1878 à Nancy, dans leurs ateliers de grands noms ont étés formés tel que Jacques Gruber, Almaric  Walter, Henri Bergé, les frères Schneider. Après la guerre Jean Daum jusqu’alors notaire vend son étude et s’installe à Nancy en 1876, il associe son fils Auguste, il prend la direction de l’entreprise en 1885 et associe son frère Antonin en 1887 tout juste diplômé de l’école centrale des   arts et manufactures, familiarisé avec la technique du verre  de part sa formation il  oriente la production vers la création  artistique. Entre 1889 et 1891 les deux frères préparent  la création d’un département artistique, confié à Antonin. Jacques Gruber est le premier artiste verrier recruté en 1893, on lui confie la création de pièces artistiques pour l’exposition de Chicago en 1893. Ce fut un grand succès et cela propulsa Daum, dans le cercle fermé des industries d’art. Ils seront présents à de nombreuses expositions. En 1897, fondation d’une école de dessins au sein de l’entreprise qui forme ses propres décorateurs et graveurs. Henri Bergé est maitre décorateur, en 1904 Almaric Walter  y développe des pates de verre, il y restera jusqu’en 1915.

Quelques pièces de la célèbre maison :

Vase camée à décor floral, 1900, verre et monture d’argent

Mince vase sur pied 1905, verre

Lampe en verre-camée au paysage rouge 1900 verre

Aubépines en fleurs, vase en verre 1905.


daum vase aubépine

 

De François-Eugène Rousseau, vase désert 1900, verre 

Vase 1900, verre, Ernest Leveillé

Vase bambou, en verre et monture d’argent 1900, Ernest Leveillé

Bergère 1900, verre décoré d’émail vitrifié, Muller frères

Muller frères lampe aux coquelicots 1900, verre, Muller frères

Un Pichet, daté de  1900 en verre , Muller frères

De Désiré Jean-Baptiste Christian, vase pansu à ouverture débordante, 1900, verre

Eugène Michel, vase balustre sur piédouche, 1900, verre

Burgun Schverer et Cie pour la verrerie d’art de Lorraine, chardons 1895, verre

François-Eugène Rousseau, vase méplat sur talon, 1890, verre

 

Joaillerie :

De grands joailliers européens   associés à l’art nouveau, ainsi que des étoiles montantes :

La technique du bijou : L’art nouveau transforme complètement la joaillerie. Les créateurs perfectionnent les techniques de l’émaillage et introduisent des matériaux insolites.

C’est le bijoutier René Lalique qui fut l’un des investigateurs  de cette renaissance, il utilise plus les pierres semi-précieuses que les pierres précieuses, et fait naitre le gout pour les teintes céruléennes laiteuses. Il créé des formes sinueuses. Inspiré par l’art japonais, il introduit la nature dans ses œuvres.

Il utilise une gamme de  techniques issues de l’orfèvrerie, dont le moulage à la cire perdue pour les éléments massifs, le perçage à la scie pour les feuilles d’or, l’émaillage, la patine, la gravure et l’enchâssement. 

Il introduit le verre moulé, la corne, l’ivoire, selon l’effet de couleur ou de texture recherché, il a remis au gout du jour l’opale à la couleur irisée et laiteuse, il utilise des matériaux non utilisés en joaillerie tel que l’émail, le cuir, la nacre.  Il garde les sources d’inspirations faune et flore dont «  le paon ».  Il dessine ses œuvres avant de les faire ciseler, sculpter et émailler.

 

René Lalique, (1860-1945), maitre verrier et bijoutier français, devenu célèbre grâce à ses flacons de parfum, vases, chandeliers, horloges et bijoux. Il débute son apprentissage avec un joaillier parisien. De 1878 à 1880 il part étudier à Londres. Rentrant en France il travail pour Cartier, Aucoq, Boucheron. Il découvre l’art japonais grâce aux expositions universelles de 1867 et 1878 (source d’inspiration). 1882, il devient dessinateur concepteur de bijoux, il ouvre sa propre joaillerie en 1885.

René Lalique est reconnu comme l’un des concepteurs de bijoux le plus important de l’art nouveau français, en créant des pièces innovantes pour le nouveau magasin ‘maison de l’art nouveau’ de Samuel Bing. En 1894, il expose des œuvres à son nom, en 1897-98, il expose au Salon des artistes français.  

Quelques exemples avec la présentation de boucles de ceintures.

Lalique présente une boucle datée de 1900 en argent-or et émail.

Rupert Carabin une boucle de ceinture aux chats en vermeil datée de 1901

Achile Dorville, Lucien Griveau et Louis Chalon, boucle de ceinture, 1900, or et argent patiné

Lucien Gaillard, pour Henri Vever, boucle de ceinture triangulaire, argent et chrysoprases datée de 1900

Edward Colonna, une  boucle de ceinture, datée 1900, vermeille et nacre

Piel frères boucles de ceintures 1900, métal argenté peint, différentes dimensions.

Lucien Gautrait, paon faisant la roue, pendentif broche en or, diamants, diamants roses, opales, émeraudes et perles baroques, émail translucide et pique à jour.


 art new gautrait paon

 

 

Un couloir conduit le visiteur dans une autre salle, dans ce couloir de grandes photographies montrent : un portrait d’Alphonse Mucha dans son studio de la rue du Val de Grâce à Paris en 1901

Une autre présente les graveurs au travail, dans la cristallerie d’Emile Gallé

Un portrait d’Emile Gallé dans son bureau daté de 1900

 

Exaltation des sens et sensualité : érotisme :

La femme en fin de siècle se devait d’être femme fatale ou angélique.

Elle est représentée partout, sur les assiettes,   lampes, candélabres, vases, fauteuils, sur un bijou  en en sculpture, en peinture sur les affiches……….

 

Quelques exemples à l’exposition :

Joseph Blanc, pour la facture nationale de Sèvres : Junon et le paon, 1897, porcelaine et pâtes colorées.

Hector Lemaire, pour la facture nationale de Sèvres : la roche qui pleure, biscuit de sèvres, 1900

art new hector lemaire la roche qui pleure

 

Adam et Eve, ou étreinte ou paradis perdu, bronze à patine vert, 1903, Louis-Auguste-Théodore Rivière

Phryné, biscuit de Sèvres, 1900 pour la manufacture nationale de Sèvres, Louis-Auguste-Théodore Rivière

D’Auguste Seysses, nu debout 1900, bronze à patine brune.

Ernst Barrias, la nature se dévoilant à la science, bronze à patine argentée et ivoire sur socle de marbre, 1895

Edgard Maxence, la fumeuse, lithographie en couleur, 1900

Louise Lavrut, tableau huile sur toile, la fille de Montmartre, 1900

Arthur Foache, lithographie en couleur, la Garonne, 1898

Rupert Carabin, femme à la coloquinte, 1901, grès et métal

Femme au pavot, encrier, 1900, Maurice Bouval

Le secret, 1900, bronze patiné sur socle de marbre, Maurice Bouval

 

René Lalique, grand nu debout aux longs cheveux, 1912, Verre patiné sur socle de bois.

art new lalique nu debout

 

Pour Thiébaut Frères , Lumière et Gavignot, Iris ou rêve et obsession, paire de candélabres en bronze doré, 1898

De Georges de Feure, quelques lithographies en couleur :

L’amour aveugle, l’amour sanglant, 1894,

La source du mal  ,1898

La femme damnée, 1898, aquarelle

L’esprit du mal, 1898, aquarelle

La vitrioleuse, 1894, Eugène Grasset.


art new la vitrioleuse grasset

 

La morphinomane, 1897, Eugène Grasset

André  Roedel, lithographie en couleur, la femme du soleil, 1900

 

L’idéal angélique incarné par Cléo de Mérode (1875-1966), danseuse formée à l’opéra de  Paris, elle se produisit à l’exposition universelle en 1900, dans les danses Cambodgiennes.  Elle fut élue reine de beauté en 1896 par les lecteurs de "l’Illustration " , elle devient une icône symboliste , posa pour de nombreux artistes, Degas, Toulouse-Lautrec, Boldini, pour les sculpteurs Falguière et de Périnat ainsi que les photographes Nadar et Henri Manuel.

L'artiste par Boldini ci-dessous.

art new cléo de mérode par boldini

 

Loïc Fuller (1862-1928), enthousiasme le public de l’exposition universelle de 1900 par le déploiement de ses voiles et les jeux de lumières colorées dont elle accompagnait ses danses. Ses chorégraphies exaltant la nature, inspirent de nombreux artistes : Toulouse-Lautrec, Moser dans les arts décoratifs François Raoul Larche, réalisa une sculpture appelée la fée lumière.

Quelques exemples :

Raoul Larche, lampe Loïc Fuller ou la « Fée lumière », bronze doré 1900.Ci-dessous


art-new-lampe-loic-fuller-larche.jpg

 

Bernard Hoetger, Loïc Fuller, 1901, bronze à patine brune

 

Sarah Bernhardt (1844-1923), grande tragédienne, elle fut interprète de Phèdre de Racine, Rhuys Blas  de Victor Hugo, Hamlet de Shakespeare et bien d’autres. Elle fut baptisée monstre sacré par Cocteau. Elle inspira de nombreux artistes tel que : Louise Abbéma, Boldini, Orazi, Clairin qui la représenta dans plusieurs de ses rôles, Alphonse Mucha,  elle était sculpteur elle-même.

Quelques œuvre représentent l’artiste :

Sarah Bernhardt sur son divan, eau forte et aquatinte, 1876, Georges Clairin.


art new sarah sur son divan

 

Sarah Bernhardt sur scène, huile sur toile, 1895, Georges Clairin

Sarah Bernhardt en Jeanne D’arc, 1896, bronze à patine brune, Paul-François Berthoud

Portrait d’une artiste, ou Sarah Bernhardt ou la comédienne ; marbre de Carrare, et bronze patiné, 1902, Paul-François Berthoud

Autoportrait par Sarah Bernhardt, plâtre daté de 1895

Sarah Bernhardt, lithographie en couleur et gouache appliquée au pochoir, 1898, Alphonse Mucha

 

L’exposition Universelle  1900:

La première eu lieue à Londres, New-York en 1853, Philadelphie 1876, Barcelone 1888, Glasgow 1888 et 1901, Chicago 1893, Bruxelles 1897, Saint-Louis  1904, c’est néanmoins Paris qui occupait la grande scène.


art new expo 1900 paris

 

Deux petits films sont projetés :

L’exposition universelle de Paris en 1900.


art new paris 1900 expo

 

La danse serpentine de Loïc Fuller en 1905.


 art new serpentine dance

 

Vendre le nouveau style :

 Les amateurs reconnaissent les qualités esthétiques des affiches et de leurs rôles dans la genèse d’un art nouveau et démocratique. Les collectionneurs s’arrachent ces œuvres éphémères, à éditions limitées. Des publications voient le jour, comme « l’Estampe originale » ou des recueils «  les affiches illustrées » 1886-1895 d’Ernest Maindron, des expositions d’affiches sont organisées, notamment pendant l’exposition universelle de 1900.

 De nombreuses lithographies et affiches en couleurs, présentation de quelques unes :

Alphonse Mucha 1860-1939, affichiste et peintre tchèque, il fait son éducation à Brno, il voyage et s’installe à Paris en 1887 pour continuer ses études à l’Académie Julian et à l’Académie Colarossi, il réalise des affiches publicitaires, illustre des livres, des calendriers, des catalogues.1900 il reçoit la médaille d’argent à l’exposition universelle.

 D’Alphonse Mucha :

Pour la dame aux camélias lithographie  couleur  1896.


art new mucha la dame aux camélias

 

Job, 1898, lithographie colorée et dorée

Bruyère des falaises ou la Bretonne, 1898.


art new bruyere mucha

 

Chardon des sables ou la Normande, 1902

 

Le salon des cent, est une exposition d’art qui s’est tenue de 1894 à 1900, fondé par Léon Deschamps, son souhait   : exposer  les nouveaux créateurs en dehors de toutes écoles.

Affiche pour le salon des cent, 1897.


art new salon des cent

 

De Georges de Feure,  Affiche pour le journal des ventes, 1898.

art new - georges de feure affiche pour le journal des vent

 

Lithographie originale, album no1, 1898

D’Alfredo Muller, les paons, 1903

D’Eugène Grasset, Affiche pour l’exposition d’arts décoratifs, à la Grafton Gallery de Londres, 1893

Inquiétude, anxiété, extravagance, toutes de 1897

Affiche pour le salon des cent, 1894.


art new grasset salon des cent

 

Andrew Kay Womrath, affiche pour la 25 eme exposition du salon des cent  en 1896.

Félix Vallotton, affiche pour l’art nouveau Bing  1896

Toulouse Lautrec la passagère, affiche pour le salon des cent 1896.


art new lautrec la passagère

paul herman, affiche pour le salon des cent de 1898.


art new herman paul affiche salon des cent

 

Paul Berchon A l’églantine, affiche publicitaire 1900

Michel Simonidy, Estampe d’art, 1900

Boule de neige, 1900, Paul Berchon.


Présentation de quelques meubles:

 

Technique de la marqueterie : Fin du XIX eme et début  du XX eme siècle, Louis Majorelle et Emile Gallé furent les personnalités marquantes de l’art nouveau dans le mobilier. Leurs créations aux formes fines et complexes, inspirées de la nature témoignent d’une grande qualité artistique. En ce qui concerne la marqueterie : ce sont des éléments végétaux enchevêtrés avec de longues tiges qui se recouvrent sur elles-mêmes, le mouvement est souple et se termine par des pétales épanouis. Ces décors sont incrustés dans des fonds de bois ou des fonds de galuchat. Louis Majorelle excelle dans ces compositions étrangement vivantes. Sur les meubles les parties marquetées sont souvent encadrées par de la sculpture, originalité de ce style. Victor Prouvé a composé des dessins de marqueteries pour Vallin, Gallé et Majorelle. Le dessin doit être précis et plus fin que possible, la qualité de la marqueterie repose essentiellement sur la diversité des bois et sur l’emploi judicieux de leur  richesse esthétique

 

Louis Majorelle, 1859-1926, ébéniste et décorateur  Art nouveau du mouvement  de l’Ecole de Nancy, dont il fut président. Il fait ses études à Nancy avant de venir à Paris en 1877 à l’école des beaux arts dans l’atelier du peintre Aimé Millet. Il rentre à Nancy au décès de son père à fin de diriger l’entreprise familiale (entreprise de faïence et meubles). Il est initié à l’art nouveau par Emile Gallé en 1894.

Quelques œuvres :

Chaise en bois sculpté 1903

Miroir, bois et verre, 1900

Fauteuil double, bois sculpté, 1903

Etagère murale, bois, 1903

D’Emile Gallé :

Plateau, bois sculpté et marqueterie 1907,  

Une table à thé à deux plateaux ; bois sculpté et marqueterie de 1900-1904

Armoire murale bois sculpté et marqueterie, 1890, 

Table libellule, bois, 1900. 


art new table libellule gallé

 

Mysticisme et monde moderne :

 L’art nouveau prend son essor grâce à la publicité, affiches, de nombreuses galeries  exposent, et l’exposition universelle de 1900, donc il bénéficie de toute la modernité de l’époque et est reconnu dans le monde entier.

 

Gaston Bussière, Brunehilde, lithographie en couleur, 1898

Georges de Feure, Dans le rêve, 1897, lithographie  en couleur

Georges Bottini, femmes aux iris, 1898, lithographie en couleur

Georges Flamand, le fil d’Ariane,  bronze doré et patiné, 1900

Emmanuel Villanis, Dalila, Bronze doré et patine brune, et ivoire sur socle de marbre

La captive, bronze doré, 1900

Judith en 1900, bronze à patine polychrome (Argent, brun et or)

Paul-François Berthoud, Jardinière à tête de femme, 1900, bronze doré à patine brune

Hyppolite Lucas, au bord de l’eau, eau forte et aquatinte, 1900

Grégoire Calvet, Thaïs porcelaine biscuit, 1900,

De Louis Welden Hawkins, La belle Otero, dessin pour un miroir, crayon et gouache 1900

L’automne, huile sur toile 1900

Un voile, pastel, 1895

Manuel Orazi, la nymphe de l’art nouveau de profil, 1898, lithographie en couleur.

Le chat noit, lithographie couleur, 1900, de Théophile Alexandre Steinlen.


art new Steilen chat noir

 

Jean-François Berthoud, pendule, bronze à patine brune et marbre, 1900

Georges Rochegrosse, illustration des poèmes chantés de Gustave Charpentier, lithographie en couleur, 1900

G .B Lavin, élégante à la fontaine, à l’encre, 1900

Alexandre Vibert,  sculpture symboliste, bronze à patine dorée et argentée, 1906

Louis Chalon, la fée des glaces, vase bronze doré à patine brune, 1900

Henri Héran, sirène jouant, gravure sur bois et lithographie en couleur 1900


Quelques extraits du catalogue de l’exposition.

Belle promenade dans l’univers de l’art nouveau que l’on retrouve aussi bien dans la peinture, le bijou, le mobilier, la verrerie, l’architecture, céramique, porcelaine. 

Exposition à ne pas manquer jusqu’au 8 septembre à la Pinacothèque Paris.

 

 

 

 

 

 

 

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