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13 septembre 2012 4 13 /09 /septembre /2012 16:16

Illiers Combray,

Commune française située dans l’Eure-et-Loir, région Centre. Nous sommes à 25 km de Chartres, 20 de Bonneval et 29 de Châteaudun.

Illiers  vient de Illhari ou Islar, qui signifie nom d’une personne germanique, Hilaire est le nom du patron de la paroisse.

Le nom de Combray est venu plus tard, grâce à Marcel Proust qui décrivit dans son œuvre Illiers sous le nom de Combray, c’est depuis 1971 que le nom de la commune est devenu Illiers-Combray.

Illiers, l’une des plus anciennes baronnies de la région de Chartres, le sire d’Illiers fut l’un des 4 barons qui avait le  privilège de porter le nouvel évêque de Chartres lors de son entrée solennelle dans la ville. Les Seigneurs de cette famille, avaient donné plusieurs nom de la famille au diocèse de Chartres, ils se sont souvent distingués aux grandes époques de l’histoire : Florent d’Illiers (1400-1475), sire d’Illiers, de Maisoncelles, de Mons, Chantemesle sous le règne de Charles VII, fut un des plus braves compagnons de Jeanne d’Arc, il contribua a rendre au roi de Bourges son héritage, avec La Hire ( Etienne de Vignoles, dit La Hire,  suivit Jeanne d’Arc en 1429, à partir de Blois, il a combattu auprès d’elle au siège d’Orléans, il a fait des prodiges de valeur lors des différentes batailles Jargeau et Patay. En 1431, après la capture de Jeanne d’Arc à Rouen, il a voulu délivrer l’héroïne et est tombé aux mains des anglais). Dunois (fut également compagnon d’armes auprès de Jeanne d’Arc) et Xaintrailles (Jean Poton seigneur de Xaintrailles, maitre de l’écurie du Roi, bailli de Berry, et sénéchal du Limousin, il a secondé Jeanne d’Arc au siège d’Orléans et a gagné la bataille de Gerberoy avec La Hire).  

Illiers possédait des  murs qui protégeaient la ville, disparus depuis longtemps, il ne reste que quelques traces du château.

Pendant la guerre franco-prussienne (1870-71), ce lieu a subi les douleurs de l’invasion   et un début de bombardement.

Illiers était un des centres les plus actifs du département, il y avait 5 foires annuelles, et un commerce important de  bestiaux et de grains, on y fabriquait des draps et de la bonneterie, il y avait également plusieurs tuileries.

En 1834, ce fut la naissance d’Adrien Proust, il fut un célèbre médecin hygiéniste de la seconde moitié du XIX eme siècle, et le père de Marcel Proust. A partir de l’âge de 6 ans Marcel ayant une santé fragile vint à Illiers  pendant les vacances avec son frère Robert jusqu’en 1880, dans la maison  de Jules et Elisabeth Amiot oncle et tante de Marcel et Robert du coté paternelle.

 

Marcel Proust, nait à Auteuil, le 10 juillet 1871. Son père est professeur agrégé de médecine à Paris, sa mère Jane Weil, est  fille d’un riche agent de change. Il est issu d’une famille riche, cultivée.

Marcel à une santé fragile, il a de l’asthme, toute sa vie en sera perturbée.

Il est l’élève du cours primaire Pape-Carpentier, il y rencontre Jacques Bizet fils du compositeur Georges Bizet et de Geneviève Halévy, fille du compositeur Jacques-fromental Halévy, elle tiendra  son propre salon, lorsqu’elle se remariera avec l’avocat des Rothschild, Emile Straus en 1886. Marcel Proust en sera un familier.


1873, naissance de Robert, frère de Marcel. La famille s’installe boulevard Malesherbes.


1879, Adrien Proust,  père de Marcel est élu à l’académie de médecine.

En 1882, Marcel rentre au lycée Condorcet, il y obtient de brillants résultats, malgré sa santé fragile. Il est l’élève en philosophie d’Alphonse Darlu. Il est ami avec Jacques Bizet et rencontre Fernand Gregh (qui sera critique littéraire, poète, et membre de l’académie française)  et Daniel Halévy, cousin de Jacques Bizet ( qui sera historien et essayiste français), les talents littéraires de Marcel se manifestent rapidement, il  est secrétaire de la revue "lilas" au lycée. 


1889, il obtient son bac, devance son service militaire qu’il fait à Orléans. Il rencontre Robert de Billy et deviennent amis (Robert de Billy sera ambassadeur). A cette époque il rencontre également à Paris Arman de Caillavet (auteur dramatique français) et son épouse Jeanne Pouquet, ils deviendront amis très proche, plus tard,  Proust participera aux salons de Madame de Caillavet. 


En 1891, rendu à la vie civile, il fait des études à la faculté de droit  et à l’école libre des sciences politiques dans les cours d’Albert Sorel et d’Anatole Leroy-Beaulieu, et à la Sorbonne a ceux d’Henri Bergson, dont l’influence va être majeure sur son œuvre. C’est à cette époque qu’il commence à fréquenter les salons littéraires et collabore à la revue " le banquet " fondée par Gregh.


1892, Chez  Madame Straus (veuve de Georges Bizet) il  rencontre Emile Blanche (l’artiste fera son portrait, présenté ci-dessous), Oscar Wilde et Maurice Barrès.  Il fréquente aussi le salon de la princesse Mathilde et celui de madame de Cavaillet (amie d’Anatole France).


marcel proust portrait emile blanche


1893, ayant son diplôme en poche, il se destine à une carrière de bibliothécaire chez Madeleine Lemaire (également peintre et aquarelliste). Il rencontre Robert de Montesquiou (homme de lettres et dandy).

La fortune familiale lui assure une existence aisée, il ne travaille pas et fréquente les salons de la bourgeoisie et de l’aristocratie du faubourg Saint Honoré et Saint Germain. Il y rencontre artistes et mondains, Robert de Montesquiou lui fait rencontrer la comtesse  de Greffulhe (Marcel Proust en fera la duchesse de Guermantes, dans son œuvre), cousine du poète, ainsi que  la princesse de Wagram (née Rothschild) et   la comtesse d’Haussonville.  De ce fait il a une réputation de mondain. 


1894, il passe ses vacances à Trouville et à Cabourg. L’affaire Dreyfus éclate, sa mère Jane et son frère Robert sont comme lui dreyfusards, tant qu’à son père Adrien il est antidreyfusard. C’est aussi l’année ou il  fait la connaissance de Reynaldo Hahn   (compositeur, chef d’orchestre et critique musical, né à Caracas naturalisé français en 1912).

 

marcel proust photo de hann devant le piano

 

1895, Proust a une licence es lettre (philosophie), pendant l’été il est attaché à la bibliothèque Mazarine. Il demande un congé et part en vacances à Dieppe dans la villa de Madame Lemaire et a Belle-Ile avec Reynaldo Hahn.  

IL entreprend d’écrire un roman, Jean Santeuil, et va y travailler jusqu’en 1899.  Beaucoup plus tard, il sera publié, il s’agit d’un jeune homme qui évolue dans Paris au XIX eme siècle.  


1896, Sous le patronage d’Anatole France, il fait paraître son premier  livre  " le plaisir et les jours" ,.recueil de poèmes en prose, portraits  et nouvelles de style fin du XIX eme siècle. Son grand-père maternel décède Monsieur Weil. La même année, il devient ami avec le fils d’Alphonse Daudet Lucien


1898, dreyfusard, il assiste au procès de Zola. C’est le début de la maladie de sa mère.


1900, La famille Proust s’installe rue de Courcelles.  Après le décès de John Ruskin, qu’il avait découvert grâce à son ami Robert de Billy, diplomate à Londres, il entreprend de traduire les œuvres de celui-ci (dont les ouvrages sont sans succès). Il décide de partir sur les pas de Ruskin  à Amiens puis à Venise en compagnie de sa mère. Les premiers écrits sur Ruskin  paraissent dans la gazette des  beaux-arts. Sa première traduction est la bible d’Amiens en 1904


1902, il voyage en Hollande et y voit  "la vue de Delft" de Vermeer, il est un  grand admirateur de l’artiste.

proust- vue delf

 

1903 décès de son père.

 

1905, décès de sa mère, il interrompt son activité, il est très affecté et le restera pendant plusieurs années.

 

1906, il s’installe à l’hôtel des Réservoirs à Versailles, puis boulevard Haussmann à Paris.  

 

1907, il fait paraître dans le Figaro in article " Sentiments filiaux d’un parricide ", il y esquisse l’analyse de deux éléments fondamentaux dans sa future psychologie il s’agit : de la mémoire et la culpabilité.


1908, il écrit  à nouveau pour le Figaro, il s’agirait d’éléments préliminaires à son roman.


1909, il se consacre à son œuvre, il entreprend cet immense projet d’écrire une œuvre avec les jours enfouis, elle se nomme   "A la recherche du temps perdu ". Il rédige la première partie "du coté de chez Swann" . Il se renferme chez lui, il se repose le jour et travaille la nuit.


1912, ce premier volume de 700 pages ne trouve pas d’éditeur, quelques extraits paraissent dans le Figaro. Refusé chez Gallimard par André Gide.


1913, c’est chez Grasset que se fera son édition  "Du coté de chez Swann " et annonce pour l’année  suivante  la suite " Du coté des Guermantes "et " le temps retrouvé ".


1914, c’est la mort accidentelle de son ami Alfred Agostinelli (ils se rencontrèrent à Cabourg en 1907, alors qu’Alfred était chauffeur de taxi, il fit visiter la Normandie à Marcel Proust, et cela pendant deux étés. En 1913, ils se retrouvent, Alfred a perdu son emploi et demande à Proust de devenir son chauffeur, ayant déjà un chauffeur, il lui propose de devenir son secrétaire, il lui fait dactylographier ses manuscrits, avec sa compagne ils s’établiront chez Marcel Proust, mais il repartira à Monaco, Proust l’implore de revenir et pour cela lui offre un avion avec lequel Alfred aura un accident). De plus c’est la Guerre et Proust ne fournit pas la suite de son œuvre comme annoncé. Il n’est pas mobilisé son état de santé n’étant pas bon.


1919, Parution  "d’A l’ombre des jeunes filles en fleurs ", avec cette œuvre, Il obtient le prix Goncourt. Pour les deux années suivantes, il annonce la parution de "Du coté des Guermantes " et " Sodome et Gomorrhe". "


1922, parait la seconde partie de Sodome et Gomorrhe.  Epuisé  il décède à Paris des suites d’une pneumonie.

Après son décès, la suite de son œuvre a été publiée, jusqu’en 1927.


Les salons :

Ils existaient depuis le XVI eme siècle, ils sont devenus nombreux au XIX eme siècle, le plus célèbre fut celui de Charles Nodier à la bibliothèque de l’Arsenal ou se retrouvaient les hommes les plus illustres du monde littéraire, et des arts, on y rencontrait : Lamartine, Hugo, Alfred de Musset, Alexandre Dumas, Sainte-Beuve, Balzac, Eugène Delacroix, Liszt. Sous la troisième république de nombreux salons virent le jour, bien souvent tenus par des femmes, on y parlait de l’actualité de l’époque, littérature, philosophie. Il y avait les salons de   comtesse de Greffulhe, George Sand, Anna de Noailles, Madeleine Lemaire, Sophie de Castellane, Mélanie de Pourtalés, Marie d’Agoult, Juliette Récamier, Esther La Païva, Claire de Duras, Julia Allard-Daudet, Marie-Anne de Loynes, la marquise Armande du Plessis, la princesse Mathilde Bonaparte et  bien d’autres. L’un des derniers grand salon littéraire de Paris a été celui de Virginie Ancelot , élue à l’Académie française en 1841.

Les salons fréquentés par Proust :

Madame Straus recevait tous les dimanches, elle avait une grande influence dans Paris. En 1898, les Straus s’installerent dans un hôtel particulier qu’ils venaient de faire construire, au 104 rue de Miromesnil. Parmi les  invités des hommes de lettres, des artistes, des politiciens, des notables mondains : Edgard Degas, Ludovic Halévy, Paul Bourget, Jean-Louis Forain, Léon Blum, Lucien Guitry, Réjane, Jacques Emile Blanche, Marcel Proust, la princesse   Edmond de Polignac, la princesse Mathilde, la comtesse Greffulhe, le prince Auguste d’Arenberg, Charles Haas (fondé de pouvoir chez Rothschild frères) l’un des modèles de Charles Swann dans l’œuvre de Proust

Madame Léontine de Caillavet, égérie d’Anatole France.  Modèle de Madame Verdurin dans l’œuvre de Proust. Arman de Caillavet tenait une rubrique au Figaro. Elle tenait son salon  dans un hôtel particulier au 12 de l’avenue Hoche, elle recevait   le dimanche toute l’élite intellectuelle, politique et mondaine, n’aimant pas la musique elle avait exclus les musiciens. On y rencontrait : Joseph Primoli, neveu de la princesse Mathilde,  Jean-Elie duc Decazes, le prince et la princesse Bibesco, le baron et baronne de Rothschild, Robert de Montesquiou, Anna de Noailles, Marie et Pierre Curie, Marcel Proust, Leconte de  Lisle, Pierre Loti, Fernand Gregh, Colette, Réjane, Georges Clémenceau, Paul Bourget, Loïe Fuller (danseuse américaine), Léon Blum, Aristide Briand et bien d’autres……….

Madame de Caillavet donnait des diners le mercredi, dont les conversations étaient dirigées sur des thèmes comme chez madame d’Aubernon de Nerville, on y rencontrait Alexandre Dumas fils, de Hérédia, Ernest Renan, le professeur Pozzi, Leconte de Lisle et Anatole France.

La princesse Mathilde, fille de Jérôme Bonaparte, fut élevée en Italie. Son salon littéraire à Paris était couru, situé dans son hôtel particulier de la rue de Berri, elle recevait les Goncourt, Flaubert, Théophile Gauthier, Paul Bourget, Marcel Proust dans sa jeunesse, il y avait aussi les Straus, le docteur Samuel Pozzi, le comte Benedetti ancien ambassadeur.

 

Son œuvre :

Son œuvre est une réflexion sur la mémoire, sur le temps, mais aussi sur l’amour, la jalousie, c’est une analyse de la société bourgeoise et aristocratique de son époque.

Ce sont des lieux, des souvenirs familiaux. Les séjours  effectués à Illiers pendant son  enfance chez son oncle et sa tante (Maison de tante Léonie) que l’on retrouve au début de son œuvre, mais c’est aussi au fil de ses rencontres, dans l’atmosphère des salons mondains,  qu’il  construit son œuvre"  A la recherche du temps  perdu ".

proust-bouquin-copie-1.jpg


Il lui a fallu 15 ans pour l’écrire, reclus dans son appartement du boulevard Haussmann.    

Du côté de chez Swann en 1913

A l’ombre des jeunes filles en fleurs en 1919

Le côté des Guermantes tome I en 1920

Le côté des Guermantes tome II en 1921

Sodome et Gomorrhe tome I en 1922

Sodome et Gomorrhe tome II en 1922 (après son décès)

La prisonnière (publiée par son frère Robert et Jacques Rivière) en 1923

Albertine disparue en 1925

Le temps retrouvé en 1927

 

La maison de Tante Léonie   (musée Marcel Proust). La famille y  venait.

La maison donne sur un petit jardin. Elle est sur plusieurs niveaux.


proust maisn

 

Des objets font référence au texte, d’autres viennent  de chez Marcel Proust, la chambre ou il dormait enfant et la cuisine sont les points forts de la visite, les textes de Proust en sont les supports. L’atmosphère y est décrite dans " du coté de chez Swann ".

Dès la première pièce nous découvrons  des photos d’Illiers Combray  à l’époque ou Marcel Proust venait chez son oncle et sa tante Elisabeth et Jules Amiot.

Au rez-de-chaussée, La cuisine est authentique, des objets ayant appartenus à la famille un service à crème à chocolat en porcelaine blanche avec un liseré or, il est composé d’un plateau avec des petits pots, ils servaient donc à mettre le dessert aimé de la famille, (ce dessert était le chef d’œuvre de Françoise dans le texte) on peu voir quelques moules à gâteaux en cuivre. Un grand fourneau, un soufflet, une table ou repose une cafetière un pain de sucre et quelques objets. Un escalier dans un coté de la pièce.

C’est un lieu de vie et d’intimité, c’est pratiquement la cuisine que Marcel Proust a connu enfant. 

 

proust cuisine

 

La salle à manger, les boiseries de style empire des maisons bourgeoises du XIX eme siècle et un magnifique parquet, de très beaux meubles ornent cette pièce, des poteries sont exposées sur un petit meuble, et la lampe à pétrole suspendue au-dessus de la table.

 

proust salle a manger

 

Le salon rouge, renferme  des objets personnels de sa mère Jane, tel qu’une boite à ouvrage, une écritoire.


proust salon rouge

 

Nous empruntons l’escalier pour aller à l'étage. Cet escalier, détesté par l’enfant lorsqu’il montait dans sa chambre pour aller se coucher, il craignait que sa mère ne vienne lui dire bonsoir.

La chambre de Marcel, le mobilier y est classique, le lit dans l’alcôve, derrière de hautes courtines  blanches, deux tables de chevets, dont un lampe à pétrole posée sur l’une d'elle, une cheminée, au dessus de celle-ci un miroir, sur la cheminée une pendule sous un globe de verre, face au lit un fauteuil, sur le dossier repose des étoles ajourées blanches au crochet représentant des roses, face à la cheminée une commode recouverte d’une nappe en guipure, des vases, un sucrier et une carafe sont disposés dessus, accroché au mur, un portrait du prince Eugène. 


    proust chambre marcel

Tout ceci fait  référence au texte.

 

La chambre de tante Léonie,  une commode jaune en citronnier ,une table servant d’officine avec une bouteille de vichy  Célestin, un verre, des ordonnances, des livres de messe, et la célèbre petite madeleine en forme de coquille Saint-Jacques, le lit longe la fenêtre.


proust chambre léonie

 

D’autres pièces évoquent les souvenirs de Jules Amiot, passionné par l’Algérie, pays qu’il avait visité plusieurs fois, d'ou la présence de nombreux objets rapportés de ses voyages, en quelque sorte il orientalisa la maison. Il s’était même fait construire un hammam dans son jardin.


En fin de visite un petit musée, présente des photos de Nadar père et fils concernant Marcel Proust (enfant ci-dessous)

 

proust-par-nadar-copie-1.jpg

 

et ses relations, un tableau de Madeleine Lemaire, un portrait de Reynaldo Hahn,proust renaldo hann

 

proust adulte nadar 

sous vitrine quelques partitions, manuscrits de la main de l’écrivain, des lettres, cartes postales, son diplôme du baccalauréat   et autres objets lui ayant appartenus tel que la légion d’honneur. 


proust manuscrit

Une promenade dans le village nous conduit au Pré Catelan, jardin construit par l’oncle de Marcel, (Jules Amiot, était commerçant et horticulteur), on emprunte le pont vieux sous lequel coule la Vivonne, nous passons devant les aubépines, la végétation y est abondante,


proust pre catelan1-copie-1

 

entre les feuilles des arbres on peu apercevoir l’église Saint Hilaire, parmi les charmilles se trouvent quelques pigeonniers.

proust pre catelan

Magnifique promenade qui nous plonge dans l’univers et l’œuvre de l’écrivain.

Prochainement les journées musicales de Marcel Proust à Cabourg (Balbec dans l’œuvre) 21-22-23 septembre 2012.

 

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10 octobre 2011 1 10 /10 /octobre /2011 13:25

Milly La Forêt est environ à 50 km de Paris dans l’Essonne. Selon les écrits de Dom Guillaume Morin, historiographe du Gâtinais, ce fut d’abord un  village gaulois datant de 285 avant JC, fondé par Dryus, 4eme roi des Gaules, ce fut un centre d’initiation druidique, en témoigne, le menhir de la pierre droite. A l’époque de la Gaule Romaine, le village se situait sur la voie romaine, encore aujourd’hui matérialisé par le chemin de Grimery. Des médailles romaines furent trouvées en 1825 ainsi qu’une pièce d’or à l’effigie de Faustin de Rome (chrétien, martyr à Rome en 304). A l’ouest de la rivière en 52 avant JC fut installé un camp romain.

Ce fut le lieu de naissance de Saint Wulfram dans les années 640, (fils d’un officier de l’armée de Clovis II, il fut archevêque de Sens en 682 et cela pendant deux ans, ensuite il partit en Hollande avec quelques moines bénédictins pour la conversion de la Frise) Charles Martel récupéra les terres au décès  du Saint, Milly ainsi rentrait dans le domaine royal français.

 Dans les années 860, la Province revint au Comte d’Anjou, ce n’était plus un domaine royal, c’est seulement en 1068, que Foulque le Rechin (comte d’Anjou et de Tours) rendit la terre à Philippe 1er de France (roi des Francs de 1060 à 1108). Le domaine fut offert aux Seigneurs méritants par les rois de France. Le premier fut Adam de Milly, il reçut le titre en 1080, son père était vicomte de Sens, la famille obtient ses armoiries et sa devise en 1214, lorsque ses seigneurs se battirent auprès de Philippe Auguste pour défendre le royaume. En 1136, Guillaume de  Milly céda ses terres à l’Eglise, ce qui permit la construction de la chapelle Saint-Blaise. Guillaume de Milly en 1147, fit une nouvelle donation à l’abbaye de Barbeau, et un don en 1175 à celle de Longpont, en 1180 il épousa Agnès de Nemours, avant de partir pour la V eme croisade.

1283-84, le roi Philippe le Hardy, vint régulièrement chasser sur les terres de Milly.

1286, c’est Philippe le Bel qui l’offrit à son chambellan Hugues II de Bouville,  ce domaine comprenait le château de Forest et les terres de Mondeville et l’érection en baronnie-pairie (à cette époque, en Europe certains pays reconnaissaient certains droits à des nobles, lorsque regroupés à l’intérieur d’un corps législatif, ils formaient une pairie. La pairie de France était un groupe de grands vassaux de la couronne nés au moyen âge, qui élisaient les rois, avant que la couronne ne deviennent héréditaire, cette classe nobiliaire était dotée de privilèges spécifiques sous l’ancien Régime, tel que le droit de siéger au Parlement). Ainsi Hugues de Bouville devint propriétaire de la totalité du domaine.

Il fonda le chapitre de Notre-Dame, confirmé en 1304, par l’archevêque de Sens.

1320, Blanche de Bouville épouse Olivier de Clisson au château, devant le roi Philippe le Long.

1337, la terre appartient à Guillaume de Meullant, puis à son frère Jean, évêque de Meaux, de Noyon et archevêque de Paris

En 1356, suite à la défaite de Poitiers, la ville fut ravagée par des pillards et ruinée par les anglais.

1371, les troupes d’Edouard de Woodstock (ou Edouard de Plantagenet dit le prince noir) qui prirent la ville.

Dès 1373, Isabelle de Meulan accorda le droit de chasse sur les terres de la paroisse aux Milliacois.

Au XV eme siècle, la ville fût rebâtie et fortifiée par Louis Malet de Graville  (chevalier de l’ordre de Saint Michel, il est nommé amiral de France en1486, il est entre autre seigneur de Milly la Forêt dès 1499). Cette reconstruction se fit autour du quartier juif, communauté importante localement, à l’origine de la prospérité commerciale, cette  petite ville est dotée d’une des foires les plus importantes de la région parisienne. Centre agricole important, ville commerçante, se situant sur le passage de la route de Lyon (avait un relais de poste) jusqu’au XVII  eme siècle, mais les axes routiers et ferroviaires s’en sont écartés, elle perdit de son intérêt. Henri IV en 1598, qui séjournait à Fontainebleau, descendit à l’hôtel du Lion d’or (place du marché).

Durant le conflit de 1870, des combats eurent lieu  entre les francs-tireurs et les troupes prussiennes le 26 septembre. Des habitants furent pris en otages et rendus contre une rançon de 20 000 francs or.

1871, une kommandantur fut installée dans le château.

Au XX eme siècle, en 1915, les 1er et 4eme, régiment de zouaves, installèrent leur centre de formation à Milly-la-Forêt, avec 3000 soldats environ.

1917, le centre d’instruction reçut les troupes américaines. Durant la seconde guerre mondiale, la plaine de Chanfroy, fut le théâtre d’exécutions d’otages perpétrées par la Gestapo de Melun. En 1944, 22 détenues y furent abattus , suivi en août de 14 camarades.

La ville devient un lieu de villégiature par les artistes, les parisiens, dont Jean Cocteau, Christian Dior. Elle est devenue la capitale des herbes aromatiques.

Jean Cocteau nait à Maisons-Laffitte en 1889, poète, artiste, graphiste, dessinateur, dramaturge, cinéaste. Il évolue dans un milieu bourgeois à Paris, son père est avocat et peintre amateur. Jean Cocteau n’a  que neuf ans à son décès.

Il fait ses études au lycée Condorcet

En 1903, il quitte le domaine familiale il n’a que 15 ans.

1908, il rencontre le tragédien Edouard de Max, celui-ci organise une lecture des poèmes de Cocteau.

En 1909, il publie son premier livre de poèmes "La lampe d’Aladin" il n’a que 20 ans, il devient connu dans le cercle des artistes bohémiens, vu comme un prince frivole. Il rencontre Anna de Noailles et Marcel Proust.

C’est sous ce titre qu’en  1910, il publie son second recueil de poèmes. Edith Warthon (romancière américaine née à New York), le décrit comme un homme pour qui "chaque grande ligne de la poésie était un lever de soleil, chaque coucher du soleil la base de la ville merveilleuse..."

Il est fasciné par le chorégraphe et maitre des ballets russes Serge Diaghilev et ses artistes tels que Léon Bakst peintre et décorateur et le danseur Nijinski.

1911, il collabore avec les artistes russes pour le "Dieu bleu", décor et costumes de Léon Bakst, et la musique de Reynaldo Hahn.

En 1912, Il écrit " La danse de Sophocle", poésie.

1913, C’est la création du Sacre du printemps de Stravinsky, date importante dans l’histoire culturelle  du XX eme siècle, Cocteau est en phase avec le mouvement.

1914, il est exempté du service militaire, il décide néanmoins de participer à la guerre, avec un convoi sanitaire civil. Adopté par un régiment de fusiliers marins, il vit à Dixmude, vole avec Roland Garros. Après le nécessaire temps de gestation, il écrira sur cette guerre l’un de ses meilleurs romans : "Thomas l’imposteur".

En 1916, le groupe des Six se forme, il s’agit d’un groupe de compositeurs, leur nom est donné par le critique et compositeur Henri Collet, en référence du groupe des cinq, dans la revue Commedia de 1920 intitulé : "Les Cinq russes, les Six français et Erik Satie ". Ouvrage de Rimsky et de Jean Cocteau 

 Les membres du groupe étaient : Georges Auric, Louis Durey, Arthur Honegger, Darius Milhaud, Francis Poulenc et Germaine Tailleferre. Leur musique réagissait contre l’impressionnisme et le wagnérisme, ils étaient très influencés par Erik Satie et Jean Cocteau  Bien qu'ils aient écrit collectivement, chacun a conservé son style personnel de par la nature même des œuvres (mouvements ou morceaux séparés).

1917, création de parade autre ballet, décors et costumes de Pablo Picasso, musique d’Erik Satie. Cette œuvre inspire à Guillaume Apollinaire, dans une chronique consacrée à ce ballet, dont il est admiratif des décors créés par Picasso, il évoque une sorte de surréalisme, ou il voit le point de départ d’une série de manifestations de cet esprit nouveau qui se promet de modifier de fond en comble les arts et les mœurs. Il à dit : " Cette tâche surréaliste que Picasso a accomplie en peinture, je m'efforce de l'accomplir dans les lettres et dans les âmes "

André Breton, Philippe Soupault suivront pour la création d’un mouvement culturel.

1918, Max Jacob lui présente le jeune Raymond Radiguet, poète, Cocteau va avoir une grande influence sur sa carrière. Enthousiasmé par les poèmes que Radiguet lui lit, Cocteau le conseille, l’encourage et le fait travailler ; il l’aide ensuite à publier ses vers dans les revues d’avant-garde, notamment dans Sic et dans Littérature.Il écrit "le coq et l'arlequin", il s'agit du  portrait  de l'artiste et de deux monogrammes par Picasso.

1919, il écrit "ode à Picasso"," Le cap de bonne Espérance "

1920, il s’associe avec Marcel Proust, Gide, Barrès. Avec Barrès ils font beaucoup de voyages. Cocteau est très admiratif de Radiguet, il promeut les travaux de son ami dans son cercle artistique, et le fait publier chez l’éditeur Grasset ‘Le diable au corps’ (œuvre autobiographique, sur le rapport adultère entre une femme dont  le mari est au front et un homme jeune). Le roman obtiendra le prix littéraire du " Nouveau monde ". Il écrit " Escales ", il s’agit de poésies.

1921, il collabore avec le groupe des six, pour le livret argumentaire des "Mariés de la tour Eiffel", cette œuvre lance la nouvelle génération musicale en France dans le sillage d’Erik Satie qui en est le mentor. 

1922, il écrit " vocabulaire", poésie

1923, décès de Radiguet. Cocteau quitte Paris avec Diaghilev pour une représentation des « Noces » par les ballets Russes à Monte-Carlo. Il aura une liaison avec le directeur de l’opéra Louis Laloy (Docteur ès lettres, il devint un éminent musicologue, critique musical, cofondateur du Mercure musical, enseignant à la Sorbonne puis au Conservatoire, secrétaire général de l'Opéra de Paris). Il écrit la poésie, " La rose de François", François Bernouard, portrait de Cocteau par Marie Laurencin et "Plain- chant " poèsie.

  La dépendance de Cocteau envers l'opium et ses efforts pour s'en sevrer auront une influence décisive sur son modèle littéraire. Son livret " Les enfants terribles ", est écrit en une semaine.

Jean Cocteau grâce à Christian Bérard (peintre, scénographe,  illustrateur, décorateur et créateur de costumes français, il a réalisé les décors de théâtre des pièces de Cocteau)  rencontre la famille Bourgoint , famille de trois enfants, Jeanne, Maxime jumeaux et Jean.  

1925, Cocteau reverra Jeanne et Jean Bourgoint, chez Jacques Maritain (philosophe français, convertit au catholicisme, il fut ambassadeur de France au Vatican de 1945 à 1948) et Charles Henrion (disciple de Charles Foucauld) il est vêtu d’un burnous blanc orné du Sacré Cœur rouge, grande impression sur le poète qui se convertit. Il écrit" Cri écrit" poésie.

Une autre poésie en 1926, " L'Ange Heurtebise ",photo de l'ange par Man Ray, en 1927," Opéra ".

1929, il fréquente toujours les Bourgoint, mais Jeanne se suicide. La vie de cette femme bouleversa tant le poète qu’il écrit l’histoire de cette famille qui deviendra les enfants terribles.

 Dans les années 1930, il fait la connaissance de la princesse Nathalie Paley, Issue d’un mariage refusé par le Tsar Nicolas II, elle est fille du grand duc de Russie, Paul Alexandrovitch. Exilés, les parents de Nathalie, s’établirent à Boulogne Billancourt. Elle était modiste, actrice, modèle ancienne épouse du couturier Lucien Lelong (très en vogue dans les années 20-30).Il écrit une poésie critique "Opium, journa  d'une désintoxication", dessins de l'artiste et une pièce  "La voix humaine"

Cocteau rencontre deux acteurs, avec qui une relation de longue durée,  Jean Marais et Edouard Dermit , acteur et artiste peintre(adopté par le poète).

En 1931, une poésie roman " les enfants terribles"

1934, il écrit la poésie " Mythologie", les quatre chemins, lithographies de Giorgio de Chirico et une pièce de théâtre " La machine infernale", illustration de Cocteau.

En 1938, il écrit une pièce de théâtre "Les parents terribles"

1939, une poésie ‘Enigmes", gravure d'après un dessin de l'auteur.

1940, une pièce écrite pour Edith Piaf " le bel indifférent " remporte un énorme succès. Le poète travaille avec Picasso, Coco Chanel sur plusieurs projets. Il joue un rôle ambigu durant la seconde guerre mondiale, il fut accusé de collaboration avec les allemands, une partie de son passé reste mystérieuse durant les années 39-44. Discret sur son engagement politique, pendant l’Occupation, il est pacifique, il écrit dans son journal en 1942, daté du 5 mai, "l’honneur de la France, sera peut-être, un jour, d’avoir refusé de se battre ", pendant l’été 1942, lors d’une exposition il accueille Arno Breker, sculpteur officiel du troisième Reich.

Il écrit une nouvelle poésie en 1941," Allégories ", une pièce de théâtre "La machine à écrire"

1943, il écrit une poésie critique "Le Greco"

En 1945, " Léone ", autre poésie, deux lithographies de Cocteau

En 1946, il fait le film "La belle et la bête ", référence cinématographique et "L'aigle à deux têtes" pièce de théâtre.

Jean Cocteau, préside le festival de Cannes en 1953 et 1954.

1955, le poète est élu à l’Académie française

1960, il tourne " le testament d’Orphée ", avec le soutien financier de François Truffaut.

cocteau orphée

1963, le 11 octobre, il apprend le décès de son amie Edith Piaf, il est pris d’une crise d’étouffement, et décède quelques heures plus tard d’une crise cardiaque à Milly La forêt.

Bien sûr, il existe encore de nombreux ouvrages, pièces de théatres et films.

Jean Cocteau est enterré dans la Chapelle Saint-Blaise-des-simples à Milly la Foret. Cette chapelle était une léproserie au XII eme siècle. De confession catholique, dédiée à l’évêque et médecin Blaise de Sébaste. En 1959, lors de sa restauration, elle fut décorée par Cocteau, il dessina les vitraux et les fresques murales représentant alternativement la résurrection du Christ et les plantes médicinales, les simples qui donnent leurs noms à la chapelle (les plantes médicinales sont : l’aconit, la menthe, renoncule, valériane et belladone), cultivées traditionnellement par les moines sont appelées ainsi car on n'utilisait au départ qu'une seule plante, elles sont toujours cultivées dans le village). La Résurrection est symbolisée par un chat.cocteau chat

Le portrait du poète en bronze y est exposé, il fut réalisé par Arno Breker quelques mois auparavant et l’épitaphe   célèbre de l'académicien : "Je reste avec vous. "

cocteau interieur chapelle

Autour de la chapelle un jardin présentant les plantes médicinales, décoré de la croix en fer let de la cloche des halles.

cocteau chapelle

La maison se situe dans un magnifique jardin entouré par une rivière.

cocteau jardin

C’est la maison du Bailli, lieu que Jean Cocteau vint habiter de 1947 à 1963, date de son décès. Il s’agit de l’ancien corps de logis des dépendances du château de la Bonde, qui possède deux tourelles de brique, donnant sur une impasse.

cocteau maison

Au rez-de-chaussée : dans les premières salles,  présentation de photos, une biographie, quelques citations, des livres, le poète se livre.

Le grand salon, un immense tapis , deux fauteuils, une petite table avec une lampe , sur cette table des  feuillets du poète, derrière une bibliothèque, devant une fenêtre un paravent, des paons en bronze, une tête de bélier posée sur un guéridon, des photos, des palmiers en bronze et laiton ,des bustes et tableaux décorent ce salon, un peu de désordre laisse imaginer la présence de l’artiste.  

Au premier étage un couloir, son bureau, sa chambre et quelques salles pour présenter les œuvres du poète, livres, dessins, projets de décors pour le théâtre, le cinéma, tout cela explique ses nombreuses rencontres que ce soit dans le monde de la mode, du cinéma, théâtre, littéraire, et les  temps forts de son existence  

Dans le couloir : quelques photos sont accrochées  dont une photo de Picasso accompagné de Jean Cocteau, une autre ou le poète est en compagnie de son amie Edith Piaf. Une de Christian Bérard elle est datée de 1940.Un dessin de l’artiste représentant Charlie Chaplin en 1936, des dessins à la mine de plomb présente Guillaume Apollinaire à la guerre 14-18 de Cocteau en 1956, un dessin représentant Paul Eluard en 1842, au crayon noir, le portrait de Max Jacob en 1961 au crayon noir, par Cocteau,cocteau max jacob

un dessin de Coco Chanel en 1930 à la mine de plomb, plusieurs dessins de mode exécutés par l’artiste pour Harper’s Bazaar, en 1937 ,un portrait de Colette fait au charbon de bois et à la farine sur un plateau de table en bois, daté de 1944,

cocteau colette

un tableau « sommeil Hollywoodien « daté de 1953 huile sur bois, un autoportrait cubisme daté 1910-12 encre de chine.

L’artiste est aussi séduit par le cinéma, on peut voir un miroir  avec l’équipe du tournage du ‘sang d’un poète » Sacha Mansour 1831, des photos de Jean Marais dans la belle et la bête, de Josette Day , une photo de plateau datée de 49-50, de François Perier et Jean Marais dans Orphée, le manuscrit autographe avec photos d’Orphée 1949, une photo de Francine Weiswiller et Pablo Picasso pendant le tournage du testament d’Orphée, 1960.

Son bureau, les murs recouverts de motifs léopard, dans ce lieu s’accumulent un certain nombre d’objets de diverses provenances. Sur un tableau noir différentes photos, dont une   dédicacée d’Orson  Welles en Othello, une son ami Radiguet, une de Picasso. Des portraits accrochés un  de Baudelaire par Manet, on peut voir également le buste de Byron. Son bureau est situé face à la fenêtre, devant un fauteuil cathédrale de style néogothique, l’assise recouverte d’une peau de bête, surmontée  d’un assemblage de cornes de buffles, une cheminée, sur le manteau reposent des poteries, des bustes antiques, au dessus accroché un haut relief figurant une montgolfière prise dans la tempête de Lapruffe, un autre tableau représente le portrait d’une jeune fille, de l’Amaury-Duval daté de 1867.

cocteau buste

 En face du bureau se trouve sa chambre, meublée d’un lit à baldaquin, accroché au dessus du lit un buste d’un enfant nègre en ébène et albâtre, une cheminée, dessus un buste antique, en marbre (il appartenait au grand-père de l’artiste), sur le mur on peut y voir une fresque attribuée à Jean Marais.

La dernière salle présente les portraits de l’artiste, l’un peint Jacques-Emile Blanche en 1922,cocteau par blanche

un de Modigliani,cocteau portrait modigliani

Andy Warhol, Bernard Buffet et un buste par Jacques Lipchitz, sculpté en granit daté de 1920.

Quelques extraits du catalogue.

Jean Cocteau compte  parmi les artistes qui ont marqué le XXe siècle, il a côtoyé la plupart de ceux qui animèrent la vie artistique de son époque. Il fut l'imprésario de son temps, le lanceur de modes, le bon génie d'innombrables artistes et posa sa touche inspirée sur tout ce qu'il créa avec une grâce particulière, une originalité et une intuition rare.

  En dépit de ses œuvres littéraires et de ses talents artistiques, l’artiste insiste sur le fait qu'il est avant tout un poète et que tout travail est poétique.

Magnifique havre de paix, ou le visiteur va à la découverte de la vie artistique très riche et mondaine du poète. Un grand moment d’émotion.

 Dernièrement on pouvait admirer les décors et costumes de l’artiste dans le ballet « Phèdre » à l’opéra de Paris.

 Un lieu à visiter absolument, sans oublier la chapelle Saint Blaise ou repose le poète.

 

 

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1 octobre 2010 5 01 /10 /octobre /2010 16:47

Montfort L’Amaury,  45 km de Paris dans les Yvelines, le premier comte de Montfort a pris le nom d’Amaury 1er. La Maison   des seigneurs de Montfort (l'Amaury)   fut impliquée dans plusieurs crises du Moyen Âge. Elle est une branche cadette de la Maison de Hainaut .

Cité historique dès 989, le fils d’Hugues Capet, Robert II (972-1031) dit le Pieux, fit construire le château-fort en 996 sur la butte de Montfort. Fief de la famille de Montfort depuis le XI eme siècle avec Guillaume de Hainaut, fils d’Amaury 1er (1028-1053), qui lui fit construire les remparts que nous pouvons encore voir aujourd’hui.

La seigneurie de Montfort-L’amaury fut érigée en comté au profit du fils de Simon Iv (1165-1218).

Destruction du château par les anglais, pendant la guerre de cent ans (1337-1453).

Le comté de Montfort fut également lié au duché de Bretagne, suite au mariage de Yolande de Montfort avec Arthur II de Bretagne en 1292.

Il Sera rendu à la couronne de France en 1547 lors de la réunion définitive du duché de Bretagne à la France par l’accession au trône du duc Henri II, après qu’Anne de Bretagne (1477-1514)  eut épousé successivement les rois Charles VIII, Louis XII avec qui elle a eut une fille Claude de France ( 1499-1524) qui a  épousé François 1er.

Ci-dessous tour Anne de Bretagne

 

tour montfort

 Maurice Ravel nait à Ciboure en 1875. Son père d’ascendance Suisse et savoyarde, était un ingénieur renommé, il travaillait pour l’industrie automobile. Sa mère Marie Delouart-Ravel était basque, descendante d’une famille espagnole. Maurice eut un frère, Edouard.

1875, la famille se fixe à Paris. Son enfance fut heureuse. Ses parents sont attentionnés et cultivés, familiers des milieux artistiques, ils surent très tôt que Maurice avait un don musical et l’encouragèrent. Il débute l’étude du piano à 6 ans et reçut ses premiers cours de composition de Charles René (harmonie et contrepoint). Nous sommes fin XIX eme siècle, le climat est plutôt artistique et musical, il y a des pianos dans de nombreux  appartements à Paris, ce qui va convenir à l’épanouissement de l’enfant.

Il entre au conservatoire de Paris en 1899, il fut l’élève de Charles de Bériot (fils de Maria de Malibran), il se lit d’amitié avec le pianiste espagnol Ricardo Vines.

Il aime la musique de Chabrier, d’Eric Satie, admirateur de Mozart, Saint Saens, Debussy, du groupe des cinq. Il fut aussi influencé par la lecture de Baudelaire, Poe, Villiers de l’Isle-Adam et de Mallarmé.

Il manifeste très vite un caractère affirmé, un esprit musical indépendant. On le ressent déjà dans ses premières compositions, empreintes d’une personnalité et d’une maitrise.

 

maurice ravel

Ses œuvres :

« Ballade de la reine morte d’aimer », et « Sérénade grotesque «  en 1894. ‘Menuet antique » (L'influence de Chabrier)  en 1895, ainsi que deux Sites auriculaires œuvre pour deux pianos, autre œuvre Habanera et Entre cloches en 1897.

En 1897, il entre dans la classe de contrepoint d’André Gedalge et Gabriel Fauré devient son professeur de composition, il eut comme condisciple Enesco.

EN 1899, fin de ses études, Ravel compose une ouverture symphonique « Shéhérazade », pour un projet d’opéra.

De 1900 à 1905, Ravel et le prix de Rome. Les 5 échecs du compositeur, il n’obtient qu’un  second prix en 1901 pour sa  cantate   « Myrrha » inspirée du Sardanapale   de Lord Byron .

Cependant sa période féconde date de 1901 à 1908, il a le gout pour les sonorités hispaniques et orientales, pour l’exotisme, le fantastique, le raffinement mélodique, il est le virtuose du piano.

1901, il compose sa pièce « les jeux d’eau », c'est chez  Liszt   (Au bord d'une source, 1855 et Jeux d'eau de la villa d'Este, 1883) qu'il faut chercher les sources du compositeur.

1902, Il compose « le quatuor  à cordes en fa majeur », dédicacé à Gabriel Fauré, alors professeur de composition de Ravel

1903, il compose les trois poèmes de « Shéhérazade  » pour voix de femme et orchestre, et " la  Pavane pour une Infante défunte ",pièce pour piano, (il existe des versions orchestrées), elle évoque la danse d'une jeune princesse à la cour d' Espagne  dédiée à la Princesse de Polignac.

1904, « les mélodies de Shéhérazade » sur des poèmes de Tristan Klingsor (poète, musicien, peintre et critique d'art français).

1905, « miroir », cinq pièces pour piano et « Sonatine », dédiées à ses amis Cipa et Ida Godebski.

1906, « l’Introduction et allégro pour harpe », clarinette et quatuor  à cordes, sur une commande du fabricant de harpes à pédales à double action Erard .

« Les histoires naturelles « en 1906 également, recueil de cinq mélodies : Le paon, le grillon, le cygne, le martin-pêcheur et la pintade. Textes extraits des Histoires naturelles  de Jules Renard. 

1908, « La rapsodie espagnole »,  influence hispanique de sa mère. L'œuvre a été dédicacée à Charles Wilfrid de Bériot,professeur de piano du compositeur.

La même année, il compose la suite pour piano « Ma mère l’oye », cette œuvre fut composée d’après les contes de Charles Perrault, dédiée aux enfants de ses amis Ida et Cipa Godebski.

Toujours la même année 1908, « Gaspard dans la nuit » Fantaisies à la manière de Rembrandt et de Callot est un recueil de poèmes en prose d’Aloysius Bertrand (poète, dramaturge et journaliste français,il serait l’inventeur du poème en prose).Dont l’auteur s’est inspiré.

1909, Maurice Ravel part effectuer une série de concerts à Londres.

La même année il créé à la demande de Serge Diaghilev, dont les ballets triomphent à Paris,  "Daphnis et Chloé ", cette symphonie chorégraphique  est une vision de la Grèce antique.

Dès 1910, avec Charles Koechlin et Florent Schmitt (compositeurs, ils fondent une société musicale indépendante, pour promouvoir la musique contemporaine, en opposition à la société nationale de musique, qui était plus conservatrice.

En 1914, il composa le trio en la majeur, interrompu par la guerre, ne pu être engagé car de taille trop petite.

1916, il tombe malade.

1917, six pièces pour piano regroupées sous le titre du « Tombeau de Couperin », suite en forme d'hommage aux maîtres du classicisme français , oeuvre dédiée à des amis tombés au front.

En 1919, deux commandes l’une de la part de Diaghilev, » la valse », poème chorégraphique dédiée à Misia Sert (était une pianiste, égérie de nombreux peintres, poètes, et musiciens du début du XXe siècle).L’autre commande de Rouché (mécène français, il dirigea l’opéra de Paris, le théâtre des Arts et dirigea la Grande revue, publication juridique),  « l’enfant et les sortilèges », poème chorégraphique, le livret écrit par Colette .

La guerre terminée, la « Belle Epoque » se profile. La musique européenne est à l’honneur avec Stravinsky et Prokofiev, et va vers un style néoclassique auquel Ravel  va  contribuer, il va s’ouvrir aux innovations rythmiques et techniques venues de l’étranger, en particulier d’Amérique du Nord.

Après le décès de Claude Debussy il est considéré comme le plus grand compositeur français.

En 1920, il est fait chevalier de la légion d’honneur. Harassé par l’agitation de la vie parisienne,  Maurice Ravel se décide à quitter Paris, afin de trouver une maison ou au calme il pourra continuer son œuvre.

Cette maison se situe à l’orée de la forêt de Rambouillet sur les hauteurs d’un village, comme nous l’avons vu, au passé prestigieux, il s’agit de Montfort l’Amaury.

Dans cette maison, le compositeur va y rester jusqu’à son décès en 1937.

Ses  nombreux amis viennent lui rendre visite tel que  l’écrivain Léon-Paul Fargue  , les compositeurs Maurice Delage, Arthur Honegger, Jacques Ibert, Florent Schmitt, Germaine Tailleferre, les interprètes Marguerite Long, Robert Casadesus, Jacques Février, Madeleine Grey, Hélène Jourdan-Morhange, Vlado Perlemuter, le sculpteur Léon Leyritz,et les deux fidèles élèves de Ravel, Roland-Manuel et Manuel Rosenthal. Il  organise des repas très festifs pour eux. Sa  vie sociale y est riche.

  maison ravel

« Le Belvédère », nom de la maison de Maurice Ravel, elle est assez modeste et exiguë, sur une hauteur elle offre une vue sur la ville d’où son nom, un balcon domine  la forêt de Rambouillet.

Les pièces sont petites, à l’origine la maison avait quatre pièces, Ravel en fit faire dix.

Il en a fait un véritable musée, on y voit de magnifiques porcelaines asiatiques  dont il possédait une belle collection, des horloges et plus surprenant des jouets mécaniques.

Dans l’une des pièces, son salon de musique, émouvant, son piano, un demi queue Erard, on imagine très bien le maitre entrain de composer, un métronome, un portrait de sa mère. Dans les autres pièces des objets personnels ses meubles.

Lorsque l’on visite cette demeure, une atmosphère toute particulière se dégage, on sent la présence du compositeur.

Un magnifique jardin, un  rappel des jardins japonais avec un bassin, la pelouse est entourée de galets.

C’est dans cette maison qu’il a créé ses œuvres à partir de 1921

C’est  aussi au Belvédère qu’il va composer " Chansons Madécasses"   sur des poèmes d’Evariste de Parny (1923).Elles sont dédiées à Elisabeth Sprague-Coolidge, mécène américaine  du musicien.

En 1924, Tzigane, rhapsodie de concert pour violon et orchestre,commande de la violoniste hongroise Jelly Aranyi .

En 1928, grande année pour le compositeur qui effectue un grande tournée aux Etats-Unis, Canada ou il obtint un immense succès. A New York il rencontre Gershwin  dans un club de jazz. A son retour il compose le « Boléro », musique de ballet pour orchestre  en do majeur et créée  le 22 novembre de la même année à l’ Opéra Garnier  par sa dédicataire, la danseuse russe Ida Rubinstein. Ravel fut fait docteur en musique honoris causa  à l’ Université d'Oxford.  

1931, il compose le 'concerto pour la main gauche", en ré majeur, pour piano et orchestre.commandé par le pianiste Paul Wittgenstein, il était manchot, ayant perdu  son bras à la première guerre mondiale.  

 Une autre commande pour le chef d'orchestre Serge Koussevitzky , qui s'apprêtait à célébrer les cinquante ans de l' Orchestre symphonique de Boston, pour qui il allait composer le "Concerto en sol"

Dès 1933, l’état du compositeur se détériore. Il décède en 1937.

 

Il fut une des figures les plus influentes de la musique française de son époque avec son aîné Claude Debussy, le principal représentant du courant impressionniste  au début du XXe siècle. Son œuvre  est le fruit d'un héritage complexe s'étendant de Couperi  et Rameau  jusqu'aux pionniers du jazz  et d'influences multiples dont celle, récurrente, de l' Espagne.  

 

Les « journées Ravel » tous les ans en octobre, festival de musique classique qui se déroule dans différents lieux, châteaux, églises. 

ravel2

Les  1/2/3 et 7/9/10 octobre

 

site internet  : www.lesjourneesravel.com

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28 octobre 2009 3 28 /10 /octobre /2009 08:09

Yerres, petite ville de la région parisienne entourée de forêts, dans le département de l’Essonne.

Ville au passé historique important, sa création date du XII eme siècle, le gué d’Yerres se trouvant sur la voie romaine qui allait de Paris à Montereau est certainement du au peuplement de la ville.

La création de Notre-Dame de Yerres date aussi du XII eme siècle. 44 abbesses bénédictines l’administrèrent jusqu’à la Révolution, lui donnant un grand rayonnement.

Le vieux château au centre ville, architecture des châteaux seigneuriaux, Dreux Budé était le seigneur de Yerres, il y vécut de 1450 à 1460, frère du célèbre helléniste Guillaume Budé, proche de François 1er, il possédait une maison  proche du château, une fontaine devant la maison inspira les poètes tel que Voltaire.

 

1642, le duc d’Angoulême seigneur de Grosbois et d’Yerres, donna à des moines italiens, les camaldules (ordre religieux fondé en Italie en Toscane, reconnu en 1113 comme branche autonome de l’ordre de Saint-Benoît), un terrain pour y édifier leur monastère, ils cultivaient la terre. Pour survivre ils recevaient des personnes importantes, tel que le prince François II Rakoczi, prince sauveteur de la Hongrie, il fit une retraite aux Camaldules et écrivit ses mémoires en français de 1715 à 1717.

Le château de la Grange, style Renaissance, construit en 1617, par Charles Duret contrôleur général des finances et fils du premier médecin de Charles IX. Le château fut vendu en 1637 à Rollin Burin, maitre d’hôtel du roi, en 1658, Ninon de Lenclos y séjourna.

Il fut habité par Henri 1er, la duchesse de Guise, Louis XIII et par le maréchal de Saxe, qui l’acheta en 1748, il le fait réaménagé, mais les travaux ne seront par terminés à son décès deux ans plus tard.  

Maurice de Saxe, le  vainqueur de la bataille de Fontenoy, et l’arrière-grand-père d'Aurore Dupin (1804–1876) ou l’écrivain George Sand.
 

Une grande évolution facilita les déplacements, dès 1848, une ligne de chemin de fer fut créée Paris, Lyon Méditerranée, elle faisait une halte à Yerres, donc ouverture sur l’extérieur de la ville.

Les bourgeois venaient s’y reposer dès le XIX eme siècle, et profiter des activités sur la rivière.

 De très belles villas furent  construites sur les bords de l’Yerres. Un exemple la très belle villa « la gerbe d’or », construite en 1827, elle fut la propriété d’Alice Raingo, qui épousa le collectionneur Ernest Hoschédé, le peintre Claude Monet ami d’Ernest Hoschédé, vint à Yerres en 1876 et y peignit la villa. C’est en 1879, à la mort de l’épouse de Monet, qu’Alice prit les deux enfants de Monet  en charge. La famille Hoschédé quitte Yerres en 1880. Monet épousera Alice à la mort d’Ernest Hoschédé en 1892.

Dès 1866, Pierre Larousse venait tous les jours de Paris pour terminer son encyclopédie universelle. 

 

C’est en 1860, que Martial Caillebotte acquière sa propriété, elle se trouve à proximité de l’ancien gué et du pont sur la rivière.

Gustave Caillebotte n’a que 12 ans à l’achat  de  la propriété, le petit Gustave commence à dessiner, mais poursuit ses études, à 21 ans il obtient son bac.

Il commence à peindre dans la propriété familiale, ou il venait l’été.

Licencié en droit à 22 ans en 1870, il fait parti de la garde mobile de la Seine. Il entre dans l’atelier du peintre Léon Bonnat qui a fait ses études à Madrid et aux beaux arts de Paris, et est l’élève de Léon Cogniet , qui fut second au grand prix de Rome en 1858, et ami d’Edgard Degas.

En 1872, Gustave part en Italie avec son père, rencontre un ami Giuseppe De Nittis (peintre italien) il peint une route à Naples.

L’année suivante, il est reçut au concours de l’école des beaux-arts à 25 ans, cette même année il peint sa première œuvre connue ‘femme nue sur un divan’.

Son père décède en 1874 le jour de Noel, sa mère garde la propriété familiale d’Yerres.

Dès 1875 Gustave séjourne et  travaille à Yerres, il peindra  «  l’Yerres effets de pluie », « le billard ».

  


Il garde des contacts avec des artistes Comme de Nittis et Béraud.

1876 année importante, il  fait l’acquisition d’une œuvre de Manet et se peint sur le pont de l’Europe qui est construit depuis peu, il est achevé en 1868, il surplombe les aménagements de la gare saint Lazare. Il devient membre du cercle de la voile à Paris et participe à la seconde exposition impressionniste, il présente 8 toiles, dont « les raboteurs de parquets ».

En 1877, il organise et finance  la 3eme exposition impressionniste, il présente 6 tableaux dont, rue de Paris, temps de pluie, le pont de l’Europe, les  peintres en bâtiment, portraits à la campagne.

L’année suivante il perd sa mère, il met la propriété d’Yerres en vente, il réalise  «  les orangers ».

La période Yerroise dura 19 ans. Il y peint 80 tableaux.

 

Lorsque l’on visite la propriété, on imagine très bien la vie à Yerres à l’époque, ou une famille bourgeoise vient passer  l’été avec ses enfants, grand changement par rapport à la vie parisienne, Yerres c’est la campagne.

Un immense parc boisé avec quelques massifs fleuris ou les enfants peuvent en toute liberté, se baigner, pêcher, jouer, faire du jardinage dans le potager, pendant que les parents s’adonnent à la lecture, à la broderie, réunion de famille ou avec des amis sous les arbres devant le casin.
 




La visite de cet endroit charmant nous fait découvrir dès l’entrée sur la gauche, le casin, bâtiment principal, (ce nom inspiré de la casina de Raphael, située dans les jardins de la villa Borghèse à Rome). Sur  la  façade une colonnade de style palladien, donne un coté très italien à cette demeure, deux statues dans des niches l’une d’Apollon et l’autre de Vénus. La bourgeoisie à cette époque avait le gout pour l’Antique, Peu d’éléments de l’époque de Caillebotte restent  à l’intérieur.

 Il fait face au parc à l’anglaise, sur la droite,  la ferme Ornée, elle servait de dépendances, devant une grande volière, installée en 1860 par Martial caillebotte nouveau propriétaire, elle est en forme de rotonde, les oiseaux étaient recherchés à l’époque pour leur chant. En prolongement de la ferme, le chalet suisse, c’était la laiterie, décoration en bois avec un certain raffinement, cela du au père de Gustave.

 








 A coté l’exèdre (dans le monde Antique, salle de réunion destinée à la conversation, statuaire gallo-romaine montrant l’enfant à l’oie, sorte de retour aux sources de la civilisation.


La visite du parc, en prenant l’allée sur la gauche du casin, on trouve le banc couvert, prévu pour se reposer et contempler le parc paysager.


 En continuant, le kiosque ou petit pavillon belvédère permettant de dominer le parc on y voit même le mont Griffon, il est richement décoré ornements en bois et griffons sur les vitraux, il est de style oriental, dessous  se trouve la glacière, elle fait 7 mètres de profondeur, elle permettait de garder les aliments au frais pendant l’été. La porte d’entrée encadrée par des rochers donne l’impression d’une grotte.

 Proche une chaumière, de style plutôt montagnard, il s’agit d’une réserve pour ranger les outils. Dans le prolongement une petite chapelle recouverte de lierre, d’où son nom Notre-Dame du lierre, elle fut construite en 1864, à l’initiative du père de Gustave car son fils ainé était devenu prêtre. Son architecture fin XIX eme, est un mélange de style roman (arc en plein cintre) et néo-gothique (formes élancées et découpées). Au fond du parc, se situe le potager, Caillebotte était passionné d’horticulture, d’où l’importance de ce potager qu’il a immortalisé dans ses tableaux.


 En revenant vers le casin de l’autre coté du parc, une petite passerelle au-dessus d’un ruisseau, il est agrémenté de plantes aquatiques et nous conduit vers l’orangerie de style néo-classique avec quelques figurines sur le fronton, grande élégance, elle servait à abriter les orangers pendant l’hiver, elle apparaît aussi sur quelques toiles.


 Sur toute la longueur du parc se trouve la rivière si bien représentée par tous les temps par l’artiste.  

Gustave Caillebotte nous transmet par sa peinture sa vie de villégiature à Yerres, l’importance du  parc, ses nombreux loisirs autour de la rivière. Toutes les fabriques (mot utilisé à l’époque) existantes dans le parc montrent la présence de nombreux domestiques. 




 
Actuellement dans la propriété Caillebotte, la seconde biennale de sculpture, 73 sculpteurs y participent.  Jusqu’au 29 novembre.

 

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1 septembre 2009 2 01 /09 /septembre /2009 10:57
Valvins, commune de Vulaines sur Seine, petit village de Seine et Marne qui se situe entre Seine et forêt a proximité de Fontainebleau, une petite maison sur les bords de Seine, nous sommes chez Stéphane Mallarmé.

Dès 1874 il y fait de nombreux séjours, a 32 ans, de santé fragile le poète décide de s’établir dans ce petit village, tout proche du pont de Valvins face à la Seine, il avait loué deux pièces dans cette maison qui était une auberge, plus tard il finira par l’acquérir.


Il avait lui-même aménagé la maison avec beaucoup de simplicité et de raffinement.

Sa vie à Valvins était faite de repos, il écrivait à ses amis, repensait son œuvre, se promenait en forêt ou canotait sur le fleuve. Ses promenades fluviales le menaient du Pont de Valvins à l'écluse de Samois ou dans l'autre sens vers Thomery. Il allait à la pêche accompagné du photographe et ami Nadar.

 Il y recevait ses amis arrivant de Paris ou d'alentours : Berthe Morisot et sa fille Julie Manet, en 1892, à la mort d'Eugène Manet, frère d'Édouard Manet, Mallarmé devient le tuteur de sa fille, Julie , Paul Valéry, Manet, Léon Dierx, Vuillard, Marcel Schwob ou les Natanson, qui étaient voisins, Thaddée créateur de la revue blanche dans laquelle écrivait Stéphane Mallarmé.

 Elémir Bourges, Henri de Régnier, Edouard Dujardin, Paul et Victor Margueritte, Odilon Redon, Camille Mauclair, Armand Point, Stuart Merrill, Gabriel Seailles, Renoir et bien d’autres étaient aussi voisins.

Grâce à lui, le pont de Valvins, cinq fois reconstruit depuis les Romains, est devenu le haut lieu de la littérature française.



 " André Billy, à propos du Pont de Valvins, déclara : " il a joué dans la méditation de Mallarmé un rôle presque aussi important que son cabinet de travail ou son jardin "
Henri Mondor rappelait que c'est au Pont de Valvins que Mallarmé rencontra un baigneur qui perdant connaissance était en train de se noyer : et ce baigneur n'était autre que Paul Valéry. Il y rencontra aussi Oscar Wilde.
 En 1885 dans une lettre à Paul Verlaine, Mallarmé s'épanchait : "J'oubliais mes fugues aussitôt que pris de trop de fatigue l'esprit, sur le bord de la Seine et de la Forêt de Fontainebleau, en un lieu le même depuis des années.

Les poètes étaient fascinés par ce lieu, Victor Hugo passa quelques jours aux Plâtreries, Samois tout proche. La forêt impressionnait les poètes, les peintres, les musiciens passaient du romantisme au symbolisme.
 Stéphane Mallarmé y décède en 1898.



Au rez-de-chaussée, le début de la visite nous conduit à l' exposition consacrée au poème « l’après-midi d’un faune » de Stéphane Mallarmé, chef d‘œuvre de la poésie symboliste, publié en 1876, ce poème est enregistré par un acteur, il est diffusé pendant la visite de la première salle.

 Quelques années plus tard, un ballet fut créé par le grand danseur des ballets russes, Nijinski, il ne devait pas se démarquer du style de Fokine, car sous l’influence d’Isadora Duncan, Fokine avait effectué le retour aux sources grecques de la danse, illustré par ses ballets, décorés par Léon Bakst.
 Nijinski pour cette œuvre devait également s’inspirer de la Grèce, mais différent du style de Fokine par la nouveauté de la gestique. Il rencontra Bakst, Diaghilev pendant l’été 1910. Ils se réunirent tous les trois à Paris à l’automne de la même année, durant ce séjour les traits essentiels du ballet furent arrêtés. Le contenu narratif, inspiré de l’églogue de Mallarmé, fut certainement établi avec Cocteau.



 Diaghilev et Léon Bakst étaient allés au Louvre, voir un vase grec du V eme siècle avant JC de Pisticci, le décor du vase représentant « satyre poursuivant une Ménade », ce décor servit de modèle à la création des costumes.


Extraits de l'après-midi d'un faune, livre de l'exposition.

Le projet du décor de Bakst est présenté à l'exposition, ainsi que des écrits sur le ballet, 13 aquarelles originales de René Louis Emile Bignon.
Quelques livres, l’original du poème illustré par Edouard Manet, collaboration étroite entre les deux hommes de 1874 à 1876 (Manet Mallarmé).

Dans une autre salle, un fond musical il s'agit de l’œuvre de Debussy ' prélude à l'après-midi d'un faune", La partition originale est présentée, des portraits de Mallarmé par Gauguin, Picasso, une sculpture de Gauguin, le faune en bois exotique.
 
La visite à l’étage nous conduit dans les appartements du poète, le décor est sobre, une enfilade de pièces, les portes entrebâillées, l’auteur n’est pas loin on aperçoit sa silhouette dans l’embrasure de celles-ci, il nous invite à pénétrer dans son intimité.

 De suite on est introduit dans l’appartement, des photos de la famille et de l’auteur, il est vrai que les photos étaient à la mode ce sont les débuts du grand photographe Nadar, quelques éventails exposés au mur ,Mallarmé a écrit des poèmes sur chaque, il parait qu’il en offrait à certaines femmes par amitiés. 
(Une expostion aura lieue dès le 19 septembre  2009, sur les éventails de Mallarmé).

 Nous passons dans la chambre de Mesdames, toujours des photos, quelques tableaux il avait beaucoup d’amis peintres, Manet, Monet, Berthe Morisot, Degas, le mobilier est sobre les pièces petites.

Dans la salle à manger, quelques objets de valeur, une pendule en porcelaine de Saxe, un pot à tabac en porcelaine de chine, et la table des « mardis littéraires » Mallarmé réunissait dans son appartement parisien chaque semaine autour de cette  table une bande d'amis, Verlaine, Huymans, Manet, Ravel, Valery...

 La pièce suivante est un boudoir ou le cabinet japonais, le Japon était à la mode, Mallarmé collectionnait ce qui venait de ce pays, mobilier, éventails, coupelles en bois laqué, le raffinement.

La chambre de Stéphane , ou son lit  est positionné face à la fenêtre d’où il pouvait voir la Seine, il aimait la contemplée à toutes heures du jour, on y trouve aussi une bibliothèque anglaise.

 La chambre de Geneviève sa fille, quelques photos , des portraits de Stéphane, un piano de Roller et Blanchet, et une lampe magique peinte par Julie Manet, il s’agit de petits personnages peints sur une plaque de différentes couleurs, Julie était pupille de Mallarmé après le décès de sa Mère.

En fin de visite, une promenade dans le jardin, nous sommes au premiers jours de l’été, il est fleuri, les rosiers embaument, au premier plan des fuchsias, roses trémières et différentes sortes de fleurs tout cela assez touffu, quelques arbustes, la tonnelle  recouverte de roses nous conduit  au verger , quelques  pommiers, poiriers, des tables et chaises dispercées çà et là, permettent d’imaginer la vie à l’époque du poète et de méditer dans ce havre de paix. Endroit charmant qu’il est bon de visiter.

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31 juillet 2009 5 31 /07 /juillet /2009 14:43
Granville, en Basse-Normandie , terre qui fut occupée par les Vikings et fondée par un vassal de Guillaume le Conquérant au XI eme siècle, ancienne cité corsaire et forteresse de défense du Mont saint Michel.

Au XIV eme siècle, les anglais conquièrent la Normandie à l’exception du Mont Saint Michel qu’ils tentent d’investir depuis le port de Genets. Ce lieu n’étant plus assez sur, Sir Thomas Scalles découvre la Roque de Lihou, (le premier nom de Granville), il l’achète et construit une enceinte fortifiée, il fit creuser au sein de falaise, une tranchée de 7 mètres de large, 18 mètres de profondeur, 20 mètres à la base afin que le flux montant du nord rejoigne le Boscq et la mer coté sud, ainsi Granville devint une ile plus grande que le Mont Saint Michel.

 Les défenseurs du Mont prennent le bastion et chassent les anglais en 1442. Charles VII avait compris l’intérêt stratégique de Granville, aussi il décida d’en faire une ville fortifiée.

Dès 1450, les bateaux de Granville et des environs pèchent à Terre-Neuve, au fil des siècles, cette ville devient un port morutier important et le premier port coquillier de France.

Sous Louis XIV, les bateaux ont le droit de s’armer et de faire des courses. Ville fortifiée sous Louis XIII, les fortifications sont modifiées pour tenir compte des progrès de l’artillerie.

Le Ministre de la guerre de Louis XIV, Louvois, en 1688 fit raser le parapet de l’enceinte intérieure, supprimer la seconde enceinte et palissade extérieure, pensant qu’il ne pourrait faire face à une attaque des anglais par la mer, et des protestants par la terre.

1695, bombardements des anglais. 1793, ce fut l’attaque des Vendéens, n’ayant pour protéger la porte au pied du rempart, qu’une butte et palissade.

Granville, ville militaire, la première caserne est achevée en 1750, la seconde en 1780.

 Au XIX eme siècle, elle devient une cité balnéaire pour de nombreux artistes, écrivains, dès 1850, elle se transforme en un quartier élégant, le casino séduit et attire le public avec ses bals, spectacles, concerts pendant les mois d’été. On y rencontre Stendhal, Michelet, Victor Hugo.
 D’autres constructions de casernes s’effectuent à la fin du siècle.

 Au XX eme siècle, la ville devient un centre de communication, favorisé par l’ouverture d’une ligne de chemin de fer en 1908 et un tramway. 1911 c’est l’ouverture du nouveau casino et en 1912 installation de l’électricité.
 La première guerre mondiale passée, les régates reprirent en 1919, le carnaval en 1920, Lucien Dior, enfant du pays, devenu ministre du Commerce vient visiter la ville en 1921.
1925, inauguration d’une nouvelle gare, station climatique, l’hôtel des bains ouvre en 1926.
Les allemands, ajoutent des blockhaus du Mur de l’Atlantique, depuis l’isthme jusqu’à la pointe du roc. La ville est libérée en 1944 sans combat.

Granville est la patrie de la famille Dior, Christian y est né en 1905, illustre famille, son père Maurice industriel codirige avec son cousin Lucien, qui lui est député et ensuite sera ministre du commerce, un groupement d’usines chimiques. La plus importante se situe à Granville fondée par l’arrière Grand-père de Christian. Il s’agit d’une production d’engrais et participent de 1860 à 1920, à plusieurs innovations techniques, il y a même de la javel Dior, la lessive Saint Marc. Dans la famille il y a aussi l’une des premières femmes médecins, un chansonnier à Montmartre, ainsi que l’introduction faite par la famille de l’électricité à la ville.

Dans ce milieu d’entrepreneurs, une femme la mère de Christian, apporte des traditions d’une bourgeoisie raffinée, elle impressionne le milieu provincial par ses tenues d’une grande élégance. Elle persuade son mari d’acquérir la propriété « les Rhumbs », c’est elle qui en supervise la transformation en 1906-1907 de la maison en une villa entourée d’un jardin conçu comme un défi, face au vent de la falaise. Elle lègue à ses cinq enfants le sens de l’art de vivre, l’ameublement qu’elle choisit est très raffiné, elle transmet l’idée que la vie doit d’abord être une œuvre d’art.



Christian Dior va garder une grande nostalgie de cette vie de famille traditionnelle organisée autour des enfants qui caractérise « la belle époque ». Il a aussi la passion des jardins comme sa mère, il développe son gout de la fête et du costume, des alcôves secrètes, des styles anciens revisités, pastiches tout cela va se retrouver dans sa vie d’adulte, dès 1925, il fait réaliser des costumes pour les fêtes du casino et participe aux travaux d’embellissements de la maison et du jardin alors qu’il n’a que 20 ans.

Il s’inscrit à sciences Po en vue d’une carrière de diplomate, mais dans les années 25-28 sa vraie vocation est l’architecture.
Ce gout se retrouve dans la sophistication et la construction interne de ses robes. Il a une grande admiration pour la musique, parmi ses fidèles amis Francis Poulenc, Georges Auric et Henri Sauguet qui l’introduit dans le milieu d’avant-garde des années folles. Le gout pour le dessin et la peinture l’emporte jusqu’en 1934, c’est en 1935 qu’il découvre sa vocation, il dessine pour le Figaro.
 En 1938, il est embauché chez Robert Piguet, comme modéliste, il se voit confier d’importantes responsabilités et participe à un mouvement de mode romantique qui caractérise les collections de 1939.
 Après la guerre, il vient à Paris et en 1941 s’intègre dans l’équipe de Lucien Lelong, président de la chambre syndicale de la haute couture, celui-ci anime la plus grande maison de couture parisienne de 1921 à 1948, et joue un rôle fondamental en évitant le projet allemand de transférer les maisons de couture à Berlin ou à Vienne. Christian Dior et Pierre Balmain assistants chez Lelong, décident de monter leur propre maison en 1945, mais Christian Dior à cette époque travaille aussi pour le cinéma ce qui lui permet de revenir aux formes et au savoirs- faire anciens, un des éléments du new look.
Dès 1946, il est sollicité par le groupe Boussac, pour ouvrir sa maison de couture, il s’installe dans un hôtel particulier du style Louis XVI-1910 situé 30 avenue Montaigne, il dispose de gros moyens et conçoit une maison fondée sur l’excellence.
Il ouvre sa maison de couture en 1947, il décède en 1957, en 10 ans il a créé 22 collections de haute-couture, les grandes tendances, la déclinaison du new look, caractérisé par une grande attention de la silhouette, avec des formes en corolle ou en tulipe, un allongement des robes, un retour à la taille corsetées. Le travail interne de la construction de la robe est important, il doit modeler la femme. Les collections suivantes renforceront à l’extrême ces tendances. Le corps de la femme doit être mis en valeur. Christian Dior, créé ses robes de bal, dont l’une fut nommée Henri Sauguet.
Dès les années 1950, il s’intéresse à la clientèle américaine et japonaise et développe l’idée de la robe de cocktail, intermédiaire entre la robe d’après-midi et la robe du soir.
Cette même année, il donne à des vedettes de cinéma des modèles de sa collection légèrement adaptés pour des films, l’un d’eux fut tourné dans sa propre maison de couture, il s’agit d’Ambassador’s Daughter avec Olivia de Havilland.
1953 il créé une autre ligne, restant fidèle à ses principes d’architectures et de construction, il adapte une conception plus souple de la silhouette féminine.

 En 1955, il ouvre un studio à un jeune talent de 19 ans, il s’agit d’Yves Saint Laurent.

En 1957, la maison fête ses dix ans avec éclat par un voyage triomphal aux USA. C’est lors d’une cure en Italie, qu’il décède en octobre 1957.

La musique a jouée un rôle important dans sa carrière de couturier, elle l’a inspiré pour ses créations. Mozart dans les turqueries fait penser aux déguisements qu’il organisait avec ses frères et sœurs on sait que Dior les aimaient. Dans sa discothèque il possédait les variations de Bach, Brahms par Toscanini, Schubert, Ravel la symphonie espagnole. Dans une de ses collections, chaque vêtement portait le nom d’un musicien.

Quelques signes de reconnaissance qui caractérisent sa griffe, cannage, rubans, médaillons, pied de poule, panthère, couleur de référence le gris, d’autres tons le rouge, le rose.
La relève de la maison fut confiée à Yves Saint-Laurent, sa ligne trapèze est un triomphe lors de la collection de printemps-été 1958, ce qui a permis à la maison de durer jusqu’à nos jours.
Marc Bohan prendra la succession dès 1960 jusqu’en 1989.  

 Dans la maison il reste peu d’éléments, le père de Christian, avec la crise des années 30, a été contraint de céder progressivement la totalité de ses biens dont le mobilier.
Quelques souvenirs et objets personnels agrémentent le musée :
Un petit train publicitaire Dior, une bouteille d’eau de javel Dior, beaucoup de photos de famille, on peut découvrir la mère de Christian très élégante, des cartes postales montrant la maison à l’époque. Le portrait de Christian peint par Nora Auric, des partitions d’Henri Sauguet, un agenda ouvert à la date de son départ en Italie. Des robes de soirées, les flacons de ses créations de parfum.

 Cet été, une exposition est consacrée à Marc Bohan, de ravissantes robes de soirées précieuses et délicates sont exposées, robes portées par La Princesse Grace de Monaco, la Princesse de Hanovre, Liz Taylor, Sophia Loren, Farah Diba, Audrey Hepburn, Isabelle Adjani, Sylvie Vartan…………….

Christian Dior avait fait appel à Marc Bohan pour être son second assistant chargé de relations à l’étranger. Marc Bohan à voulu être celui qui allait maintenir une certaine continuité après le décès de Christian Dior.
Grand créateur, Marc Bohan fut directeur artistique de Dior pendant 28 ans, il est l’auteur de 57 collections. Mais aussi créations de sacs, parfums, baby Dior. "Bohan a su capter l'esprit de son temps avec un esprit qui résiste au temps", assure Jean-Luc Dufresne .

 Extraits du livret vendu au musée. 

La visite se poursuit dans le jardin de falaise, une pelouse et quelques massifs devant la maison, en se dirigeant coté mer, on découvre la pergola et son miroir d’eau, création architecturale de Christian Dior, avec un mobilier de jardin (qu'il a surement dessiné) en continuant nous arrivons  à la terrasse qui surplombe la mer , on peut y admirer  le soleil couchant, la roseraie embaume le parcours, mais aussi les effluves de parfums de sa collection ( afin que le visiteur découvre toute la gamme de ses créations) ,
 Christian Dior s’inspirait beaucoup des senteurs de son jardin pour ses nouvelles créations, ce jardin est compartimenté , quelques bancs dispersés  permettent de s’isoler et d’imaginer les heures glorieuses de cette maison qui était magnifiquement décorée, avec beaucoup de délicatesse par Madame Dior, les enfants animant la maison ,courant dans le jardin.
 L’enfance y fut certainement très heureuse, bourgeoise, la musique surement présente.



« La maison de mon enfance j’en garde le souvenir le plus tendre et le plus émerveillé. Que dis-je ? Ma vie, mon style, doivent presque tout à sa situation et à son architecture. » Christian Dior


Excellente promenade dans le royaume de la mode, par une belle journée d’été ce qui permet de s’évader dans les allées du jardin, l’exposition jusqu’au 20 septembre.
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29 juillet 2009 3 29 /07 /juillet /2009 10:59

L’histoire d’Aix en Provence commence il y a 2000 ans, Entremont, capitale politique de la Confédération des Celto ligures, était une cité ouverte aux échanges.

Elle possédait une civilisation avancée dont témoignent les fouilles archéologiques et la statuaire exposée au Musée Granet.
En 122 av. J.C, les romains abandonnent le plateau d'Entremont au profit d'un site où jaillissent des sources: Aquae Sextiae (Les Eaux de Sextius) est née. Devenue colonie romaine, la ville est une étape entre l'Italie et l'Espagne et connaît un développement urbain et thermal important.

Avec la diffusion du christianisme, une page se tourne. Evêché dès le début du Veme siècle, puis siège de l'archevêché de la province ecclésiastique, Aix s'affirme aussi comme capitale.

En 1182, elle devient résidence des Comtes de Provence.

La ville se développe autour de trois pôles: le palais comtal, la cathédrale Saint-Sauveur et de nouveaux quartiers artisanaux et marchands.

Elle déborde de ses anciens remparts avec l'installation de nombreux couvents dont le plus célèbre est celui des Hospitaliers de Saint Jean de Malte, future sépulture des Comtes.

De cette époque, la ville a gardé son enceinte circulaire, se déroulant à partir du vieux Bourg Saint Sauveur.

En 1409, Louis II d'Anjou fonde l'Université. Sous le règne de son fils, René (1409-1480), Aix se dote d'une administration efficace et devient un foyer de création artistique. Cet âge doré a sans doute contribué à la légende de la Reine Jeanne et du "bon Roi René", dont la statue est toujours présente en haut du Cours Mirabeau.

Un an après sa mort, la Provence est rattachée au Royaume de France en 1486, le gouverneur y réside. Etablissement du Parlement de Provence, en 1501 par Louis XII, cela jusqu’à la Révolution.

L'espace architectural s'amplifie. Aristocrates, conseillers, magistrats et notables quittent leurs demeures de la ville médiévale pour s'installer dans le nouveau quartier Mazarin, créé par le frère du Cardinal, à partir de 1646.

En 1650, le Parlement ouvre un cours à carrosses à l'emplacement des remparts abattus. Il deviendra au XIX eme siècle le Cours Mirabeau, du nom de "l'idole de la Provence", parlementaire du Tiers Etat en 1789.

 Dès le XVII eme siècle, de nombreuses constructions,demeures bourgeoises, fontaines,hôtels particuliers, les façades sont richement décorées, les portails monumentaux, ces hôtels affichent la réussite de leurs propriétaires. Dans leurs salons se retrouvent hommes de lettres, savants et artistes.

Les fondations religieuses sont nombreuses, enseignantes et hospitalières pour la plupart.

De grands noms de la littérature ou de la peinture étaient inspirés par cette ville d’art et de culture, Mistral, Stendhal, Zola, Cézanne.

Tous les étés se  tient le festival international d’art lyrique et de musique.

 

Le jas de Bouffan, maison familiale de Cézanne

Promenade matinale dans la douceur estivale  pour arriver à la Bastide du jas de Bouffan, un peu excentrée de la ville (jas veut dire bergerie en provençal).

Nous passons un portail et surgit une magnifique allée de platanes, au bout de celle-ci nous apercevons la bastide de style provençal construite en 1730 par l’architecte de renom Monsieur Truphème.

Cette bâtisse de deux étages possède sous son toit une génoise de 4 rangées (signe extérieur de richesse à cette époque) et comme il se doit au XVIII eme siècle des têtes de personnages pour orner la façade.

Elle fut achetée en 1859 par le père de Cézanne banquier. Cézanne a 20 ans, il y passera une grande partie de sa vie, il y a vécu et travaillé pendant quarante ans sous la coupe de son père autoritaire qui aurait souhaité que son fils unique devienne aussi banquier.

A partir de 1860, 1861 Cézanne va peindre à même les murs des thèmes classiques, mythologiques ou religieux, il décore le grand salon de fresques murales,il se situe au rez-de-chaussée, nous le visitons et pour nous montrer la décoration de l’époque nous avons un diaporama qui nous replace les toiles à l’identique.

Les quatre saisons présentées en 4 toiles, 2 paysages romantiques, ainsi que "la partie de cache-cache 1862-1864", "le portrait de Monsieur Cézanne père 1865", "Achille Emperaire 1867-1868", "le baigneur au rocher 1867-1869", "la douleur (Marie-Madeleine) 1869",  le Christ aux limbes et contraste en 1870.

 

Au fil de notre visite, nous allons dans le parc , nous nous positionnons devant le bassin, c’est à cet endroit que Cézanne se plaçait pour ébaucher certaines de ses œuvres, il ne faut pas oublier qu’il commença à peindre en extérieur en 1868.  " Le bassin du Jas de Bouffan en 1875 ", " le bassin du jas en hiver l’arbre dénudé au premier plan est un marronnier 1878 , nous poursuivons notre promenade, le  parc est immense nous y trouvons les marronniers, il y peint "La maison au toit rouge 1889 "," les marronniers en 1885",une " la Sainte Victoire vue du parc 1885-1886" et "maison et femme 1887 " tableau précubisme.

Autour du bassin des dauphins et deux lions rejettent de l’eau dont l’un apparaît dans le tableau " le bassin avec le lion 1889 ", on y voit quelques fontaines du XVIII eme siècle.

 

                                                          

Il se fera aménager un atelier sous les toits vers 1885. Cet atelier lui servait de laboratoire, il y faisait ses recherches.

Sa palette s’est éclaircie, la couleur noire de ses débuts disparaît de ses toiles on travaille sur une palette de tons complémentaires ; des tons froids les verts les bleus et on rehausse avec quelques notes d'un ton rouge coquelicot et des tons ocres. Sur certains tableaux on retrouve une bimetrie de vert et ocre, apport ensuite du rouge et du bleu.

La palette chromatique (impressionniste) il n’y a pas de perspective, pas de lien poétique, donc innovation la composition se fait à partir de la couleur

Les formes géométriques apparaissent depuis 1880 jusqu’à 1897.

De 1866 à 1895, Cézanne peint trente-six huiles, quinze dessins et dix-sept aquarelles représentant la bastide, la ferme, les bosquets, l'allée de marronniers, le bassin, les statues


 

Certains thèmes sont exécutés en intérieur tel que " les joueurs de cartes 1890 " prenant ses modèles parmi les métayers de la propriété, " Madame Cézanne dans la serre 1891 ",serre qui existe encore et bien sur le thème " des baigneuses 1890 ".

La vente de cette bastide eue lieue en 1899 peu d’années avant le décès de Cézanne. C’est la famille Truphème qui la racheta, et les compositions murales du salon  furent achetées par Louis Granel, ingénieur, qui fit faire le transfert sur toile et ensuite elles furent vendues aux enchères, achetées par des particuliers, beaucoup partirent au Japon.

 

Les bâtiments de ferme qui juxtaposent la bastide furent achetés par les Corsy dont l’un se mariera avec la fille de Louis Granel, ils garderont les bâtiments.

Cette visite permet de rentrer dans l’intimité de Cézanne, l’atmosphère y est particulière, les odeurs d’une maison fermée, endommagée ce qui fait que nous visitons peu de pièces, mais pendant la promenade on imagine très bien le maitre, dans le parc, autour du bassin, endroit ou il se positionnait pour peindre.
Il y règne une certaine quiétude loin des bruits de la ville.

 

Les autres lieux de Cézanne


                                                          

L’atelier des Lauves

 

C’est une cabane sur un terrain de 7000 m2 achetée en 1902 que Cézanne fait refaire complètement à son idée, cet atelier est de 49m2.

Il est l’architecte de l’endroit, les murs gris bleus et un parquet de couleur neutre pour faire ressortir les couleurs de ses toiles. Il a une double exposition à la nord lumière naturelle, au sud vue sur les toits d’Aix.

 

On y trouve un certain nombre d’objets peints sur ses natures mortes:

Des verres, la coupe de fruit, le pot à olives, le pot à gingembre, la bouteille, le rosaire, les crânes, la cafetière le cupidon en plâtre aux formes rebondies à la manière des Putto italiens de Duquesnois (celui qui réalisa le manequenpis).

 

Des pommes de différentes couleurs, c’est dans cet atelier qu’il réalisa presque toutes ses natures mortes. Admirateur de Chardin, il peignit ses premières natures mortes dans son style et ensuite il peindra par touches de peintures.

 

Mais il disait "rien ne vaut la peinture en extérieur", dans cet atelier il dominait la Sainte Victoire, il fera ses 11 dernières toiles de la montagne à cet endroit.

Il disait de son atelier "c’est un triangle parfait".

 

De nombreux  objets personnels sont présents dans les différents tiroirs de sa commode.

Trois tableaux connus sous le titre de "Grandes Baigneuses" ont préoccupés Cézanne dans les dernières années de sa vie au point que l’Atelier des Lauves a été conçu en fonction d’elles : Cézanne voulait retrouver une monumentalité, tant dans les formats des tableaux que dans la forme des figures réunies. Le tableau est empâté et traduit un travail de plusieurs années, la toile a manifestement changé de dimensions. Les corps sont épais, auréolés d’un bleu nocturne qui donne à la toile sa tonalité. Une toile superbe et puissante, orchestrant des bleus denses, des ocres lumineux, des roux éclatants. Il n’est ici question que de peinture, sans mythologie, sans histoire, sans anecdote.

 

Un immense chevalet utile pour " Les grandes baigneuses" il avait fait faire une fente dans le mur pour pouvoir sortir sa toile dans l’immense terrain pour le contrôle des couleurs, sur le chevalet il reste des traces de cette peinture bleue utilisée pour ce tableau. L’immense échelle que nous pouvons voir à coté, indispensable pour les grands formats. 

Un magnifique paravent peint de motifs du XVIII eme siècle, représentant des frises de fleurs, des grotesques (motif par excellence de l’époque). 

Des livres reliés cuirs incrustés sur le dos en lettres or. 
 

Beaucoup d’émotions dans cet atelier, présentation d'objets plus intimes, la palette du maître, des tubes de peinture moitiés vides, ses vêtements, parapluie, sa gibecière.

Son acte de décès.

 Il eut cet atelier de 1902 à 1906, c’est le lieu de création d’un art nouveau dont Cézanne se dit être le primitif. Il y reçut Emile Bernard jeune peintre en 1904. Il décède en 1906.

 

 Les carrières de Bibémus.
Situées entre Aix en Provence et Vauvenargues, ces carrières d'ocre ont longtemps fournies la pierre dorée à de nombreux monuments et hôtels particuliers d'Aix en Provence. Cézanne y loue un cabanon à partir de novembre 1895 pour y peindre sur le motif.

 

 

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6 juillet 2009 1 06 /07 /juillet /2009 11:36

  

Vauvenargues petit village à 12 km d’Aix en Provence, versant nord de la sainte Victoire, le château légèrement en retrait du village, il est du XVII eme siècle, situé dans un paysage verdoyant.

A l’origine, Ce château lié à l’histoire de la région, il dépend des Comtes de Provence puis de l’église d’Aix. En 1257, le seigneur d’Agoult vend son bien à Vicedominis, archevêque d’Aix, il cède sa terre de Vauvenargues au roi René, 1409-1480. Tour à tour   cette demeure aura plusieurs propriétaires, à la révolution en 1790, le château est vendu par le troisième marquis de Vauvenargues à la famille des Isoard, famille modeste, pendant le 1er empire l’abbé Izoard se liera d’amitié avec Lucien Bonaparte. D’autres propriétaires suivront, le château a été dépouillé de ses meubles, c’est en 1958 que  Pablo Picasso en fit l’acquisition.

Son architecture, à la base carrée avec deux tours de chaque cotés, le décor austère, le style rustique.





Picasso fait son retour à la peinture, il a 80 ans veut s’isoler il a besoin de calme.

Il a un coup de foudre pour ce château visité en revenant d’une corrida. Il a un rêve, être dans la peinture de Cézanne son maitre absolu. En achetant ce château il sera à tout jamais dans les œuvres de son maitre, il dira « Cézanne a peint ces montagnes et maintenant j’en suis propriétaire »

Il installe de nombreux bronzes dans le parc, à l’intérieur il accroche les  œuvres de différents artistes anciens et modernes et fait venir ses livres.

La décoration intérieure sobre avec de grandes cheminées en gypseries.

Nous entrons dans un corridor ou se trouvent quelques bronzes du maitre.

Notre visite est orientée vers le  salon cardinal du XIX eme siècle, médaillon du roi René d’Anjou, une toile du cardinal Izoard, membre de la famille des anciens propriétaires. Le plafond est a caissons, les fauteuils autour e la table sont recouverts de cuir de Cordoue, dans un angle est situé un médaillais, il s’agit d’un classeur géant offert par Matisse.

Cette pièce se prolonge par un oratoire privé, ou dans une chasse sous l’autels se trouvent   les reliques de Saint Séverin, données par le Pape Pie VII au cardinal Isoard, les animaux représentant les quatre évangélistes, sont peints sur les pendentifs ou repose la petite coupole, un vitrail représentant Saint Michel terrassant le démon date de 1891

La salle des gardes, date du moyen âge, salle ou Picasso a été exposé lors de son décès, car il est décédé à Mougins, c’est Jacqueline Roque sa dernière épouse qui le fit revenir à Vauvenargues, le maitre n’avait rien prévu pour ses obsèques. Cette salle est toujours remplie de fleurs, hommage que rend la fille de Jacqueline Roque héritière de Vauvenargues.

Nous partons à l’extérieur admirer la sainte Victoire, Picasso disait:

« La sainte Victoire m’appartient », effectivement il est propriétaire du versant nord jusqu’à la croix de Provence, qui se situe au sommet, il en a fait une toile en référence à Cézanne.

Nous revenons dans la salle à manger, le lieu de vie, dans cette salle étaient exposés des tableaux de Matisse et de Vuillard, le buste de Dora Maar, une mandoline, le buffet Henri II acquit par Picasso, il en a peint une série de 9 toiles, avec les motifs présents sur le buffet, appelé aussi la négra, une grande table de ferme.

Nous poursuivons notre visite à l’étage, l’escalier y est sobre et très large, signe extérieur de richesse à l’époque de la construction du château, plus l’escalier était large plus les propriétaires étaient riches.

Picasso disait j’ai besoin de tristesse.

Nous pénétrons  dans la chambre du maitre, un tapis rouge foncé au sol devant le lit, Picasso en a fait le motif qui est noir (œuvre magnifique), le lit recouvert d’une couverture jaune, toujours les couleurs de Vauvenargues, le jaune, le rouge les couleurs de l’Espagne plus le vert pour l’environnement du château.

Salle d’eau, sur le mur derrière le lavabo, il a peint un faune dans la verdure (le faune est synonyme de bonheur, c’est pour montrer son bonheur avec Jacqueline), Jacqueline avait acheté une table et chaises de jardin pour mettre dans la salle de bain qui est grande, cela s’harmonise avec les couleurs du mur, car il fait savoir que l’artiste recevait parfois dans ce lieu.

L’atelier ou la grande salle d’apparat, Picasso avait choisit cette salle, la plus noble du château et la plus vaste, une immense cheminée domine, des fauteuils peints par le maitre, jaune, rouge, noir, ayant pour motif le symbole solaire. Il utilisait la peinture ripolin, il ajoutait du dissolvant pour la rendre plus fluide et avec une certaine brillance, à coté d’un chevalet un jeu de quilles offert par la fille de Chagall, les taches de peintures sont restées au sol, cela montre encore la présence du  maitre.

En sortant du château nous allons sur la tombe, il s’agit d’un grand massif arrondi recouvert de pelouse, il est enterré avec Jacqueline, au centre du massif une sculpture représentant la dame à l’offrande datant de 1933 (il s’agit de l’allégorie de la République espagnole) elle fut exposée à Paris.

Atmosphère particulière, le maitre est toujours présent, ce château reflète son caractère, une grande sobriété, l’austérité et  la puissance  des grandes bâtisses espagnoles.

On imagine les cris des enfants Claude et Paloma jouant dans le parc du château animant ce lieu de plénitude, les chiens se promenant en toute liberté (car le maitre en avait plusieurs), la vie sous le soleil de Provence y est douce.

Un film réalisé par Jacqueline Roque  projeté en fin de visite, intitulé scènes de vies à Vauvenargues, nous montre Claude et Paloma enfants, Picasso dans son atelier, les réunions de famille dans la salle à manger autour d’une grande table, tout simplement,  les moments de bonheur de la famille Picasso.

 

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