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22 octobre 2012 1 22 /10 /octobre /2012 10:02

Stefan Zweig, nait à Vienne en 1881, son père est un marchand fortuné et sa mère fille de banquier. Il a un frère ainé Alfred. Il est élevé dans un quartier bourgeois de Vienne, le Ring.

En 1900, il obtient son bac avec une distinction en Allemand, en  physique et en histoire. A l’université il s’inscrit en philosophie, histoire et littérature. Il est associé au mouvement d’avant-garde jeune Vienne.

Après avoir quitté le milieu familial il suit ses cours occasionnellement et va dans les cafés, au théâtre, concert. Il rencontre Rilke, Hofmannsthal, déjà célèbres. Stefan Zweig s’essai à l’écriture qui apprécie de plus en plus, il commence par écrire des poèmes. Il obtient quelques succès, il s’installe à Berlin, il découvre Dostoïevski et la peinture de Munch, rentré à Vienne il défend sa thèse sur Hyppolite Taine (philosophe et historien français), ce qui lui confère son titre de docteur en philosophie.

Après la première guerre mondiale il voyage, il parcourt l’Europe, Berlin, Bruxelles, Londres, Paris, en 1910 il va en Inde, 1912 aux Etats-Unis et canada. Le motif de ses voyages découvrir, apprendre mais aussi pour se fuir lui-même.

Malgré ses nombreux  voyages il continu d’écrire, il traduit Verlaine qu’il admire, mais aussi le poète belge Emile Verhaeren qu’il a rencontré à Bruxelles, qui  par sa vitalité contraire à l’atmosphère viennoise, il va beaucoup l’influencer.  Il rencontre Romain Rolland, il est séduit par son humanisme, son pacifisme et sa grande culture allemande qui lui semble représenter une synthèse entre les deux cultures, il y a une grande correspondance entre les deux hommes.

A l’âge de 30 ans Zweig rencontre Friderike  maria Von Winternitz, mariée  et mère de deux filles. Les années suivantes les amants se retrouvent régulièrement et  vont couler des jours paisibles. Zweig entreprend un ouvrage sur Dostoïevski et poursuit ses voyages. Son bonheur avec Friderike est parfait.

28 juin 1914 assassinat de François-Ferdinand, cet acte va plonger toute l’Europe dans une folie meurtrière et dévastatrice. Emporté par la folie patriotique, Zweig revient à Vienne, et cède pendant une courte période à ce tourbillon. Il rédige des articles dans lesquels il prend parti pour  l’esprit allemand, avant de retrouver la trace de ses  idéaux de fraternité et d’universalité. Avec son ami Romain Rolland ils sont atterrés par la guerre qui commence en août 1914.

En 1915, Romain Rolland sort un de ses textes les plus connus «  au dessus de la mêlée » , Il lutte contre la guerre, et sort son ami Stefan Zweig de la dépression.

Zweig apprend ce qui se passe sur le front, les milliers de morts, les villages anéantis. Il est envoyé sur le front polonais pour statuer la situation matérielle des troupes, ainsi il constate ce que la guerre entraine comme souffrances, de ruines, il se rend compte de ce que subissent les juifs et trouve cette guerre absurde.

Dès son retour en Autriche, Zweig s’installe avec Friderike à Kalkskurg. Il termine sa pièce de théâtre « Jérémie » en 1916 où il laisse entrevoir une défaite de l’Autriche.

1917, il part en Suisse pour la création de sa pièce à Zurich, il y rencontre son ami Romain Rolland à Genève et somme tous les pacifiste du monde entier de se joindre à eux dans un pacifisme actif, ce qui vaudra le prix Nobel de littérature à Romain Rolland, Zweig va rester pacifiste toute sa vie et préconise l’unification de l’Europe.

La guerre se termine en 1918. Zweig, Friderike et ses filles reviennent en Autriche à Salzbourg. L'écrivain y reçoit ses amis, écrivains, musiciens, penseurs. Il tisse des liens avec des jeunes auteurs qui lui seront reconnaissants de l'aide et des encouragements qu'il leur a apportés.

A partir des années 1920 l’écrivain à une production abondante : « Trois maitres (Balzac, Dickens, Dostoïevski), puis « le combat avec le démon (sur Kleist, Hölderlin, Nietzche), et, « Trois poètes de leur vie » (essais sur Casanova, Tolstoï et Stendhal), plus tard « la guérison par l’esprit » (sur Freud), il lui fait lire ses nouvelles avant parution, et rédigera son oraison funèbre en 1939. Zweig est polyglotte et va traduire de nombreuses œuvres de Baudelaire, Rimbaud, Verlaine, John Keats . Grand connaisseur des arts et des lettres, il devient  un collectionneur d’autographes, de portraits d’écrivains, de partitions.

L’écrivain parcourt toute l’Europe, donne des conférences, rencontre des écrivains, ses amis. Il prêche pour une Europe unie, conviction qu’il défendra jusqu’à la fin de sa vie.

Ces activités lui apportent la célébrité, en 1922, il écrit Amok, grand succès en librairie. L’écrivain vient à Paris et rencontre son ami Romain Rolland, l’année suivante, c’est lui qui ira en Allemagne.

En 1924, les deux hommes se retrouvent à Vienne à l’anniversaire de Richard Strauss ; Zweig lui présente Sigmund Freud que Rolland souhaitait rencontrer depuis longtemps.

1925, ils se retrouvent à Halle, pour le festival Haendel, puis vont à Weimar visiter la maison de Goethe et visiter les archives de Nietzche. Pour les soixante ans de Romain Rolland, parait son livre jubilaire conçu en grande partie par Stefan Zweig et va donner dans toute l’Allemagne des conférences sur l’œuvre de son ami.

La même année, Zweig  remanie la pièce Volpone de son ami Ben Jonson. Cette pièce est traduite dans plusieurs langues et remporte un grand succès.

Il se consacre aussi à l’écriture de ses biographies dont une du français Joseph Fouché. Il passe aussi beaucoup de temps à ses collections de manuscrits, d’autographes et partitions, on y retrouve une page des carnets de Léonard de Vinci, un manuscrit de Nietzche, le dernier poème de Goethe des partition de Brahms, Beethoven (les nazis lui confisquerons cette collection, une partie sera détruite), il a écrit une œuvre sur cette collection « la collection invisible ».

1927, avec Romain Roland ils fêtent à Vienne le centenaire de la mort de Beethoven. A l’initiative de Zweig, Romain Rolland fait parti des personnalités invitées aux festivités et ses articles et son hommage à Beethoven paraissent dans la presse.

Bientôt 50 ans, et Zweig entreprend un ouvrage sur Marie-Antoinette, son couple avec Friderike ne va plus très bien.

Hitler arrive au pouvoir, et Zweig prend très vite conscience du danger que les juifs encourent avec le dictateur en l’Autriche et dans toute l’Europe. Tous ses amis allemands partent en exil, étant juif lui-même il suit avec effarement ce qui se déroule dans les pays voisins, il refuse de prendre position et veux se situer en dehors des choix politiques, Richard Strauss le soutien. Il lui commande un livret et refuse de retirer son nom sur l’affiche pour la première de son opéra  à Dresde « la femme silencieuse » Mais Zweig se sent partager de collaborer avec Strauss proche du pouvoir nazi. L’opéra ne sera présenté que trois fois. Zweig suscite la colère des nazis lorsqu’une de ses nouvelles « brulant secret » est adaptée au cinéma en 1933. L’écrivain s’intéresse à Erasme, en lui, il voit un modèle humaniste proche de ses conceptions. La neutralité de Zweig est mise à mal, lorsqu’à son tour l’Autriche succombe à la répression politique. Il est l’objet d’une perquisition

1934, il décide de quitter l’Autriche, tout espoir de paix s’évanoui, il craint de ne jamais y revenir.

Réfugié à Londres, il écrit une biographie sur Marie Stuart. Il entame une liaison avec Lotte (Charlotte-Elizabeth Altman), sa secrétaire. Friderike refuse de le rejoindre,    jugeant non fondées les appréhensions de son mari. Il privilégie la neutralité et la conscience individuelle à l’asservissement d’un courant politique. Cette attitude éloigne ses meilleurs amis Romain Rolland et Roth.

Eté 1936, la guerre éclate en Espagne, il est invité au Brésil, laissant derrière lui une Europe divisée et troublé. Il est très bien accueilli à Rio de Janeiro, qu’il trouve magnifique. Il entreprend une nouvelle biographie, cette fois-ci il s’agit de Magellan, Zweig voit en lui un héros obscur, comme il les apprécie, il termine l’ouvrage tant bien quel mal, il est dépressif.

De Londres, il suit les événements de l’Autriche  ce qu’il appréhende depuis plusieurs années arrive en 1938. Hitler a passé la frontière de l’Autriche et proclame l’annexion. Si bien que Zweig se voit déposséder de sa nationalité   autrichienne et devient réfugié politique, il demande son certificat de naturalisation, il a quitté Friderike et a épousé Lotte.

Eté 1940, il quitte Londres juste avant que la ville soit bombardée par les allemand. L’écrivain est de plus en plus désespéré. Avant son départ il laisse un roman «  la pitié dangereuse » paru en 1939. Il abandonne des notes des manuscrits inachevés.

Première escale New York, il attire les  hostilités étant allemand. Il part pour le Brésil, en compagnie de Lotte dont la santé est fragile, il s’installe à Rio,  il va en Argentine Uruguay pour faire des conférences. Il revient à New York en 1941, et rencontre Friderike qui a émigré aux Etats-Unis et revoit ses amis expatriés comme lui.

De retour au Brésil, il se met au travail et entreprend de rédiger ses mémoires (elles seront publiées après sa mort », dans cette œuvre c’est un hymne à la culture européenne qui pour lui était perdue, il revient sur les étapes de sa vie. Il déménage à Petrópolis, ou le 28 novembre il fêtera son 60 eme anniversaire.

 Les Etats-Unis sont entrés en guerre Zweig perd de plus en plus espoir. Il continu son œuvre, et écrit « les joueurs d’échecs »dans ce roman il met en scène un exilé autrichien que les méthodes d’enfermement et d’interrogation pratiquées par les nazis avaient poussé au bord de la folie.

Février c’est le carnaval en pleine fête il apprend la défaite des Britanniques en Indonésie. Il est détruit par cette guerre, il ne supporte plus Lotte et ses crises d’asthmes, hanté également par la vieillesse qui approche. Il décide de ne plus assister à l’agonie du monde. Il va rendre visite à l’écrivain Georges Bernanos qui est à Barbacenas dans le Minas Gérais qui tente de lui faire reprendre espoir.

Février 1942, après avoir laissé un mot en précisant qu’il laisse  son chien a ses amis, ayant mis de l’ordre dans ses affaires et ayant fait ses adieux. Il met fin à ses jours en avalant des barbituriques, Lotte refuse de le suivre elle veut partir, puis elle le suit ….

 

 

La pièce est Adaptée du best-seller de Laurent Seksik

Au levé de rideau, un appartement épuré,  le couple défait ses malles, ils viennent d’arriver à Petrópolis, nous sommes en aout 1941, ce sont les six derniers mois de la vie de  l’écrivain.

Il a quitté l’Autriche en 1934, il a  beaucoup voyagé, Paris, Londres, New-York et le Brésil…….

Il essai de continuer son œuvre, il écrit les joueurs d’échecs pendant cet exil. Il reçoit quelques amis, mais ils ne l’aide pas à surmonter cette dépression.

Son destin s’est achevé lorsque l’on a brulé ses livres.

Alors qu’il avait tout, le succès, la vision du monde, c’est l’homme le plus en vue du siècle, qu’il a incarné.

Lotte est amoureuse, elle est fragilisée par les crises d’asthmes, elle n’est pas bien dans son corps, elle est insatisfaite et malheureuse. Elle se rend compte que Stefan  n’a pas oublié Friderike, il fait toujours allusion à  sa première épouse, d’ailleurs il reçoit toujours du courrier, elle compte encore beaucoup pour lui.

 Il ne  donne pas assez d’amour à Lotte, pour elle c’est son grand amour. Elle se réjouit , bientôt le carnaval, elle achète une robe pour cet événement, alors que lui n’éprouve pas vraiment le besoin d’y assister…………

Zweig est lassé, il ne sort de cette dépression.

Février 1942, toujours en exil à Petrópolis,  il décide de se suicider  , Lotte ne veut pas le suivre, puis revient mourir avec lui.

 

zweig

Cette pièce est bouleversante, magnifique.

Elsa Zylberstein, rayonnante, incarne la jeune femme pleine d’énergie, elle est passionnée, amoureuse, elle attend tout de la vie.

Patrick Timsit, est retenu, sobre dans sa présentation, mélancolique, émouvant.

Belle harmonie du couple pour incarner l’histoire de ce couple de légende

A voir absolument au théâtre Antoine à Paris jusqu’au 31 décembre 2012

 

 

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