Ballet en 2 actes, 13 tableaux d’après l’œuvre de Proust à la recherche du temps perdu
Ce ballet se réfère aux thèmes musicaux et amoureux qui ont le plus hanté le narrateur "d’ à la recherche du temps perdu ". Treize tableaux qui donnent corps aux souvenirs et aux sensations qui façonnent les personnages de ce roman et qu'habitent les musiques des compositeurs préférés de Marcel Proust : Claude Debussy, Gabriel Fauré, Camille Saint-Saëns ou encore César Franck
C’est l’univers de Proust revisité par Roland Petit.
Proust ou les intermittences du coeur à l'opéra Garnier
La première partie se compose de 7 tableaux, quelques images des paradis proustiens.
Faire clan,
Ou l’image du snobisme d’après Proust, il s’agit de définir l’esprit du clan verdurin devenue princesse de Guermantes
Au lever de rideau on se trouve dans un salon de la bourgeoisie parisienne, tout le monde s’observe, l’esprit du clan duchesse de Guermantes règne, un pianiste interprète de Renaldo Hahn, " l’heure exquise pour baryton et piano ", le chanteur, Vladimir Kapshuk.
La petite phrase de Vinteuil,
Une sonate, dans la passion de Swann pour Odette, c’est l’hymne de leur amour.
Dans ce tableau, Interprétation de la sonate, le danseur personnifie le violon, la danseuse le piano.
César Franck "Sonate pour piano et violon "
Les aubépines,
Proust dit adieu à son enfance, c’est parmi les aubépines qu’il a entrevu une fillette, dont il était amoureux fou.
Dan ce tableau, Gilberte apparaît parmi les aubépines. Musique, Gabriel Fauré, " Ballade op, 19 pour piano et orchestre"
Faire catleya,
Le premier soir ou Swann monte en voiture avec Odette, celle qui deviendra sa maitresse, elle porte à la main un bouquet de catleya.
Dans ce tableau nous assistons aux prémices de la passion entre Swann et Odette, sur une musique de Camille Saint-Saëns, " morceau de concert pour harpe et orchestre ".
Les jeunes filles en fleurs, ou les vacances enchantées
Face aux jeunes filles en robes blanches, l’auteur croit se trouver devant un paradis de pureté de fraicheur, elles le fascinent, il n’imagine plus les vacances sans elles.
Ce tableau nous montre les jeunes filles avec leurs robes blanches se promenant sur une plage, en toile de fond la mer. Musique de Debussy, " la mer ".
Albertine et Andrée ou la prison et les doutes,
Ce que le narrateur a pris pour paradis de pureté, de fraicheur, ces jeunes filles en fleurs qui le fascinent ne sont-elles, à l’image du monde des adultes, que faux-semblant et mensonges, cachant désirs équivoques et gestes impudiques.
Dans ce tableau nous assistons à la déception du jeune homme amoureux, il va perdre ses dernières illusions. Il voit Albertine et Andrée valsant serrées l’une contre l’autre sur une musique de Debussy "syrinx pou flute seule ".
La regarder dormir ou la réalité ennemie,
Albertine dont le narrateur a fait sa prisonnière, il l’enferme chez lui pour l’isoler de ses amies, à son passé. Mais rien ne met un terme à la jalousie qu’il éprouve, pas plus aux doutes qu’elle suscite. Il ne peut l’aimer qu’endormie.
Dans ce tableau nous voyons l’amant et sa captive, il l’espionne jusque dans son sommeil, elle disparaît comme dans des sables mouvants, musique de César Franck, " Psyché ".
Seconde partie du spectacle en 6 tableaux.
Quelques images de l’enfer proustien,
Monsieur de Charlus face à l’insaisissable,
Le violoniste Morel est devenu l’idole de Mr de Charlus. Il ne peut résister à montrer ses démons intérieurs, et perd toute retenue. En la personne de Morel, de Charlus croit avoir rencontré l’archange et pourra se montrer tel qu’il est. Morel n’est rien de tout cela. C’est un homme du peuple qui vit libre des interdits, il reste insaisissable face à de Charlus
Ce tableau symbolise les moments exaltants qu’éprouve Mr de Charlus pour le violoniste Morel, il rêve de lui, célèbre et adulé sur une musique de Beethoven " quatuor à cordes ".
Monsieur de Charlus vaincu par l’impossible,
Terribles visions de la liberté de Morel dans le vice, la découverte de son idole, qu’il croyait un archange, faisait commerce de son corps, qui aura raison de Mr de Charlus. Il voit enfin Morel sous son vrai jour. Il est devant l’impossible.
Ce tableau montre l’instant ou Mr de Charlus surprend Morel parmi les femmes de la maison de plaisir. Musique de Camille Saint-Saëns " Havanaise pour violon et orchestre ".
Les enfers de Monsieur de Charlus,
Le narrateur en quête d’aventure erre dans Paris, la guerre fait rage des bombes tombent sur la ville, nous sommes en 1914. Il voit des soldats entrer dans un petit hôtel obscur, il y entre à son tour, et là …………..
Le tableau reproduit la scène où le narrateur stupéfait, surprend dans un hôtel borgne, Monsieur de Charlus flagellé par un des employés de la maison. Musique de Camille Saint-Saëns " Marche héroïque ".
Rencontre fortuite dans l’inconnu,
Certaines pages dans le temps retrouvé sont une ode à la nuit trouble d’une ville que la guerre plonge dans l’obscurité, Paris dans le noir, avec tout ce que cela apportait de tentations inconnues aux habitants infernaux de cette Pompéi, éternels quêteurs de plaisirs interdits.
Dans ce tableau, des êtres tâtonnent dans le noir à la recherche des uns des autres. L’obscurité au lieu de les rendre inatteignables l’un à l’autre, les délivre de leurs timidités et leur apporte un surcroit de bonheur ? Ce sont comme des rites secrets dans les ténèbres des catacombes. Musique Claude Debussy " danses pour harpe et orchestre ".
Morel et Saint-Loup ou le combat des anges,
Intelligent, blond, doué de tous les prestiges, le jeune Saint Loup est le symbole du courage et de la beauté masculine. Etre que l’homosexualité, le sadisme, tous les vices de Morel et de Charlus semblent avoir épargné. A-t-il fait assez de folies pour ses maitresses, dit-on en parlant de lui. Et pourtant………………
Ce tableau représente Saint Loup, l’archange de blancheur, le héros, portant la double auréole de ses succès féminins et e son courage à la guerre, affrontant Morel l’ange noir, qui, à force de ruses diaboliques, réussit à l’entrainer dans le vice. Saint Loup sera tué le lendemain de son retour au front. Musique de Gabriel Fauré " élégie OP 24, pour violoncelle et piano ".
Cette idée de la mort,
La guerre, donne le signal de l’effondrement du monde miroitant et superbe de la duchesse de Guermantes. Dans sa disparition, le narrateur voit le signe de sa propre mort. Toutes les fêtes ne sont plus pour lui que bal noir.
Dans ce dernier tableau, le narrateur se trouve face à face avec la femme qu’il a le plus admirée au long de sa vie. Il sollicite en vain les souvenirs du passé. Il ne retrouve en la duchesse de Guermantes que la contemplatrice de la mondanité. L’idée que cette femme est une image de sa mort, s’installe dans l’esprit du narrateur. Musique Richard Wagner " Rienzi ".
Textes extraits du livret
Ce ballet ravive mes souvenirs de lecture de l’œuvre de Proust, on retrouve cette fraicheur des jeunes filles, les paradis de l’auteur, les souvenirs d’enfance, les premiers pas dans les salons de la bourgeoisie parisienne, les rencontres, intrigues, amours, passions, amours défendus que les danseurs, dans chaque tableaux ont magnifiquement exprimés, ce qui a donné beaucoup d' intensité à la soirée.
Ce soir là les danseurs : Hervé Moreau, Eleonora Abbagnato, Christophe Duquenne, Audric Bezard, Simon Valestro
.