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28 août 2011 7 28 /08 /août /2011 13:01

A l’entrée de l’exposition  une allée de costumes d’apparats, nous arrivons sous une rotonde quelques carrosses sont exposés, une vidéo présente les cours européennes.

20 petits pavillons pour présenter chacune des cours.

monaco

Le Portugal

Le roi Louis 1er (1838-1889) et Maria Pia (1847-1911)

La cour au Portugal au XIX eme siècle  

Second fils de la reine Maria II et de Ferdinand de Saxe Cobourg et Gotha, le futur roi Louis nait à Lisbonne en 1838. Il a reçu une éducation moderne qui lui a permis de voyager en Europe. Il décide de faire carrière dans la marine, il est passionné par la mer,et est nommé capitaine de corvette en 1859, il prend le commandement  du voilier « Pedro Nunes » et de la corvette « Bartolomeu Dias ». Lors d’un de ses voyages en 1861, il apprend le décès de son père et son frère est gravement malade, il ne le reverra pas.

Louis va être acclamé en tant que roi à son retour à Lisbonne fin 1861, prenant le nom de Louis 1er, il va régner pendant 28 ans. Il va régner d’une manière pacifique et réaliser de nombreuses réformes et innovations : construction des chemins de fer, créations des banques, abolition de la peine de mort 1867, fin de l’esclavage 1869, réformes de l’enseignement et de la législation, fondation de l’Académie des beaux-arts, création de la galerie royale de peintures du palais d’Ajuda en 1869.

Il existe des conflits d’ordre politique, il va s’appuyer sur ses liens familiaux pour maintenir une position favorable au Portugal. N’ayant pas d’héritier il épouse Maria Pia de Savoie, née en 1847 à Turin, fille de (Victor Emmanuel II et de Marie Adelaïde d’Autriche). La nouvelle reine arrive au Portugal en 1862. Les festivités du mariage sont grandioses, la reine est accueillie chaleureusement par le peuple portugais, elle donne naissance à un fils, le prince Charles en 1863, un second fils, Alphonse en 1865. La reine,  fait entreprendre des travaux de restauration et de réaménagement, pour  transformer les lieux, elle  commande du mobilier, de l’argenterie, de la verrerie, vaisselle. Le palais devient l’égal du palais de Turin, durant toute sa vie elle se passionnera pour la décoration. Louis, nourrit un grand intérêt pour les sciences et les techniques. Il fait équiper le palais d’ascendeurs, de l’éclairage au gaz, puis de l’électricité et téléphone.

A l’exposition : Deux portraits un du roi Louis 1er  et celui de la reine Maria Pia, par le peintre Michele Gordigiani. Un tableau représente le mariage de Louis 1er et Maria Pia en 1864, d’Antonio Manuel da  Fonseca, ancien professeur de dessin du Prince. Un autre tableau montre l’arrivée de Maria Pia à Lisbonne à bord de la corvette Bartolomeu Dias, de Joao Pedroso Gomes. Un collier et un diadème en diamants de la reine. Une table est dressée, richement décorée, il s’agit de la reconstitution de la table du repas de mariage.  Présentation du grand service d’orfèvrerie de Joseph 1er (1714-1777), roi du Portugal, par François-Thomas  germain orfèvre de Louis XV (époque de la découverte de mines d’or , d’argent et pierres précieuses au Brésil, période qui enrichit le Portugal), le service était composé de 900 pièces, la commande passée en 1756 dura jusqu’en 1765 fin de la livraison, le service fut inauguré pour le couronnement de la reine Maria en 1777 grand-mère du roi Louis (ce service est l’un des plus importants au monde, aujourd’hui il est incomplet).

 

L’Espagne

Philippe V (1683-1746) et Elisabeth Farnèse (1692-1766)

La monarchie espagnole dans la première moitié du XVIII eme siècle

Philippe V de Bourbon et sa seconde épouse Elisabeth Farnèse, couple très unis, ils apportent à la monarchie espagnole le lustre qui la caractérisa sous l’Ancien Régime. Ils donnèrent naissance à de nombreux princes, ce qui permit  d’assurer la continuité dans la dynastie des Bourbons d’Espagne, et fondèrent de nouvelles branches de la famille à Naples et Parme. Philippe V et Elisabeth Farnèse avaient divers intérêts communs, ils souhaitaient maintenir le rang de l’Espagne parmi les puissances d’Europe, mais cherchant aussi à regagner en Italie les terrains perdus pendant la guerre de succession.

Philippe, duc d’Anjou, second fils du grand Dauphin et petit fils de Louis XIV. Charles II le dernier souverain espagnol de la maison des Habsbourg en 1700, en fit l’héritier universel de la monarchie espagnole. C’est ainsi que débuta le règne du premier Bourbon d’Espagne, il s’installa à Madrid en 1701. il épouse Marie-Gabrielle de Savoie, ils eurent 4 enfants. Elle mourut en 1714 et seuls deux enfants survécurent. La même année Philippe V se remarie avec Elisabeth Farnèse (héritière des duchés de Parme et de Plaisance, et des droits héréditaires sur la Toscane). Ils eurent de nombreux enfants.

Sur le plan international, les souverains réussirent, aux prix d’énormes sacrifices de guerre, à corriger la situation créée en Europe par la guerre de Succession, lors de laquelle la couronne espagnole avait perdue les Pays-Bas et ses territoires italiens. Ils s’inspirèrent des modèles administratifs français. Leur palais et les œuvres d’art dont ils s’entouraient constituaient un cadre idéal pour leur mode de vie étroitement lié sur le cycle des saisons, projetant une image très représentative de leur pouvoir monarchique : leurs gouts cosmopolites, influencées par les modèles français et italiens, reflétait leurs attaches dynastiques et leurs aspirations politiques. Philippe V abdiqua en faveur de son fils Louis 1er, et se réfugia en 1724 dans sa nouvelle résidence royale de la Granja de San Ildefonso.

A l’exposition : un tableau représentant le banquet du mariage d’Elisabeth Farnèse et Philippe V par Lo Spolverini, le portrait du roi Philippe V, Celui d’Elisabeth Farnèse, la reine par le peintre Van Loo, l‘Académie de dessin par Michel-Ange Houasse, Quelques vases du XVIII eme, de la manufacture de Ben Retiro.

La tenture de Don Quichotte de la Mancha, de Miguel Servantes, œuvre devenue intégrante du répertoire classique, le thème fut déjà utilisé par les peintres au XVII eme  siècle, devient très populaire au XVIII eme dans les manufactures de tapisseries européennes, la première tapisserie nous vient d’Angleterre ; Louis XV et Louis XVI firent connaître le don Quichotte des Gobelins partout en Europe. Dans sa jeunesse Philippe, duc d’Anjou, s’était interessé au roman, après avoir été nommé roi d’Espagne, il chargea en 1721 son peintre officiel, Andréa procaccini de réaliser les cartons de l’histoire de Don Quichotte, il commanda des tapisseries sur ce thème aux manufactures royales, il existe 20 scènes à Madrid. Ici trois d’entres elles sont exposées : "l’aventure des moulins à vent et le duel avec le valet biscaïen ", " Sancho est berné dans une couverture " assez comique dans la situation, et " Don Quichotte est enfermé dans une cage ", ici c’est plutôt la tristesse et la mélancolie, le découragement par rapport à la réalité. Ces tapisseries sont très réalistes et les couleurs magnifiques.

 

La France

Napoléon (1769-1821) et Joséphine (1763-1814)

Joséphine est veuve du général Beauharnais, qui a connu la gloire au service de la République, Napoléon est séduit, ils se marient rapidement en 1796. Bonaparte doit quitter son épouse rapidement pour prendre le commandement de l’armée d’Italie. Joséphine ne peut avoir d’héritier cela va causer une fêlure dans le couple, elle est indifférente à son mari, mais elle finit par le rejoindre pendant plus d’un an, elle s’installe à Milan au palais Serbelloni, séparés à nouveau à cause des combats. Ils reviennent tous les deux à Paris en 1797, Napoléon part en Egypte, mai sachant que son épouse a une relation avec Hippolyte Charles, il décide de divorcer dès son retour. Joséphine n’ayant aucune nouvelle de son mari fait l’acquisition de la Malmaison en 1799, préparant le retour de son époux elle donne des diners aux membres du Directoire, mais sachant qu’il se trouve à Fréjus, Joséphine décide de le rejoindre, ils se réconcilient, le 9 novembre le coup d’Etat donne à Napoléon le plein pouvoir avec le titre de Premier Consul, le 11 elle devient la première Dame de France. Nommée impératrice en 1804, elle se veut irréprochable. Mais elle sera pratiquement toujours seule, à Malmaison, Saint-Cloud, aux Tuileries, ils divorcent en 1809.

A l’exposition : Tableau de Napoléon 1er en costume de sacre par Gérard, un diadème de l’impératrice avec des camées représentant le char d’Apollon offert par son beau-frère  Joachim Murat, roi de Naples.

 Un tableau représente une vue du salon de musique de Joséphine par Augustin Garneray en 1812 à Ruel Malmaison, une toile montre l’impératrice portant sa parure de saphirs par Henri-François de Riesener, un autre représente le sacre de Napoléon le serment par Fontaine, des bustes de l’impératrice et de l’empereur manufacture en biscuit de Sèvres, une pendule de cabinet de travail de l’empereur au Grand Trianon de Jean-François Bailly horloger datée de 1813, tabatière en corne et miniature sur ivoire représentant Napoléon couronnant Joséphine, service de l’empereur en porcelaine de Sèvres, avec vues du palais de Saint-Cloud, l’orangerie du jardin des plantes, le phare d’Alexandrie, théière du cabaret à thé égyptien composé de neuf tasses et soucoupes porcelaine de Sèvres, la parure de saphirs de l’impératrice (saphirs, perles et diamants), bourse de l’impératrice soie brodée d’argent. 

L’Angleterre

Victoria (1819-1901) et Albert (1819-1861)

Une union sous le signe de l’amour, un grand rôle européen

Victoria nait en 1819, héritière d’une dynastie prestigieuse, prédestinée à donner des héritiers à son grand-père, George  III, père de 15 enfants dont 7 parvenus à l’âge adulte, deux lui succèdent, son fils ainé George prince de Galles, marié à Caroline de Brunswick, ils eurent une fille Charlotte, qui épousa le prince Léopold de saxe-Cobourg. Les autres fils du roi  avaient une vie désordonnée, mais la princesse Charlotte décéda très jeune, C’est Edouard duc de Kent qui épousa Victoria de Saxe-Cobourg qui donna naissance à Victoria en 1819, elle perdit son père très jeune, elle fit la rencontre en 1836 des princes Ernest et Albert fils du duc de Saxe-Cobourg et Gotha. En 1837, elle monte sur le trône, couronnée le 28 juin 1838 à L’abbaye de Westminster, elle épouse son cousin Albert dans la chapelle du palais de Saint-James en 1840. Le couple formé par Victoria et Albert,  fondé sur une communauté de valeurs et d’intérêts, est demeuré un modèle du genre. Ils partageaient une même passion pour les arts, les collections royales britanniques recèlent de nombreux témoignages leur peintre préféré était le portraitiste allemand Winterhalter, l’artiste séjournait régulièrement à Londres.

Louis-Philippe manifestait son attachement à la famille princière, il désirait un rapprochement entre la France et l’Angleterre, susceptible de sortir la première de l’isolement diplomatique auxquels les traités de 1815 l’avaient réduite. Les journées de juillet 1830, les " 3 Glorieuses ", l’avaient porté lui-même porté sur le trône, avaient réveillé le spectre des violences révolutionnaires. Il lui fallait rassurer les puissances européennes et, par la même, leur faire accepter sa propre légitimité. C’est Victoria, qui prit l’initiative de rencontrer en 1843 le roi des français, la reine fut reçue au château d’Eu, résidence personnelle de Louis Philippe. La rencontre fut immortalisée par plusieurs artistes.

A l’exposition : Un tableau montrant le festin offert au roi Louis Philippe le 11 octobre 1844, il vient d’être reçu dans l’ordre de la jarretière au château de Windsor. D’Edouard-Henri-Théophile Pingret,

Un autre montre le concert donné dans la galerie des Guise au château d’Eu le 4 septembre 1843, devant Louis Philippe et la famille royale, la reine Victoria et le prince Albert, toile d’Eugène Lami.

Un portrait de la reine Victoria, reine de Grande-Bretagne, d’Irlande et des Indes par Winterhalter,  un buste de la reine Victoria daté de 1888 en marbre du  sculpteur Comte Gleichen, 

Luxembourg

Le grand duc Adolphe (1817-1905)

Duc de Nassau et grand duc du Luxembourg

Adolphe duc de Nassau, devient grand-duc du Luxembourg à partir de 1890. Il joua un rôle décisif. Il a remis de l’ordre dans une Europe bousculée depuis plus de 20 ans par la Révolution française, le Premier  Empire,  le congrès de Vienne en 1815 fait renaitre un Etat entièrement annexé à la France.

L’origine du Luxembourg date de 963. Au XIV eme siècle, les Luxembourg sont parmi les familles féodales qui comptent en Europe, alliés aux rois de France, ils sont puissants dans le saint empire romain, rois de Bohèmes par mariages, ils deviendront a plusieurs reprises empereurs du saint Empire germanique. Mi XV eme, l’âge d’or du pays prend fin, cela pendant plusieurs siècles, la destinée du pays se trouve entre les mains de souverains étrangers. La révolution française et l’Empire en font des départements français. 1815, l’Etat, élevé au rang d’un grand-duché, fut offert au roi Guillaume 1er, des Pays-Bas pour des territoires cédés à la Prusse. Lorsque la révolution de 1830 éclate en Belgique, suivie de son indépendance l’avenir du Luxembourg est incertain. Le traité de Londres de 1839 consacre son indépendance, après avoir céder sa partie francophone à la Belgique. Guillaume 1er reste roi des Pays-Bas et d’Orange-Nassau et Grand Duc du Luxembourg. La principauté de Nassau devient  un duché en 1806, le 1er duc est Fréderic-Guillaume de Nassau Weilbourg, (introduit auprès des puissants de l’époque). Allié par sa famille aux tsars, le duc Adolphe, fils de Guillaume, épouse en 1844, une nièce de Nicolas 1er, mais la jeune duchesse décède très tôt. Le Duc se remarie en 1851, avec la princesse d’Anhalt-Dessau, Adelaïde-Marie. Ils auront un fils Guillaume IV. Très intelligente, appréciée, elle aime l’art. Le Duc hérite de la couronne  luxembourgeoise par suite des règles du pacte de famille Nassau en 1783 (après décès de 3 fils du roi Guillaume III).

Adolphe prend comme résidence officielle l’ancien hôtel de ville de Luxembourg, il décède en 1905, son fils Guillaume IV, lui succède. La grande duchesse Adelaïde montera sur le trône en 1912, ensuite ce sera la princesse Charlotte en 1919.

A l’exposition : Le portrait de la grande duchesse Adelaïde-Marie à cheval, toile d’Emile Adam, portrait de Frédéric Guillaume de Luxembourg de Johann Friedrich August Tischbein.

 Un service de table aux  armes des oranges Nassau en argent doré de Samuel Bardet, le diadème de la grande duchesse en argent, or, diamants taillés en roses, en poires et en coussin. Deux broches en forme de cœur, souvenirs des noces d’or de Koch, or, brillants, fond nacré recouvert de cristal poli.

Belgique

Léopold 1er (1790-1865)

Premier roi des Belges et homme d’état européen

Septembre 1830, des régions s’étaient séparées du royaume des Pays-Bas, il fallait un chef d’état pour ces régions, le choix s’est porté sur le prince Léopold de Saxe-Cobourg, veuf de la princesse charlotte d’Angleterre. La Belgique se dotait d’un roi avec une expérience internationale, avec des liens le rattachant presque à toutes les dynasties européennes. Léopold 1er voulait œuvrer à la paix en Europe et au bien-être du pays. En 1932, il épouse Louise d’Orléans, la fille ainée de Louis Philippe roi des français. Ils eurent 4 enfants.

Le roi s’attacha à préserver la neutralité de la Belgique afin de maintenir la paix. Sa préoccupation la stabilité politique à l’intérieur comme à l’extérieur du pays, désireux que le gouvernement soit aussi indépendant que possible des partis, il défendit une politique nationale modérée, mettant l’accent sur l’unité des citoyens. Léopold considérait les ministres comme ses collaborateurs personnels. La politique étrangère fut son champ d’action de prédilection.

Homme d’état d’envergure, il a su orienter la vie politique en Belgique et en Europe durant 30 ans.

A l’exposition :Une statue équestre de Léopold 1er XIX eme , un portrait du roi des belges Léopold 1er en 1840 par Winterhalter, portrait de Louise Marie d’Orléans, reine des Belges par Winterhalter, toile montrant le mariage du roi et de la reine des Belges dans la chapelle du château de Compiègne en 1832 par Joseph Désiré Court, un  buste de la reine en plâtre patiné, la maquette du train " le Belge " offerte au prince Baudouin à l’occasion des fêtes jubilaires en 1938, assiettes à l’effigie de Léopold 1er et Louise Marie d’Orléans, en faïence fine, pendule à l’effigie de la reine Louise en bronze.

Pays-Bas

Wilhelmine (1880-1962)

L’éducation d’une reine

Wilhelmine nait en 1880. Deux jours avant les 18 ans de Wilhelmine, et une semaine avant l’accession de la princesse au trône des Pays-Bas, Victoria doyenne des souveraines de l’époque, écrits une lettre d’encouragement à Wilhelmine sa nièce. La jeune fille avait reçu le titre royal après la mort de son père Guillaume III en 1890, mais devait avoir 18 ans avant d’être intronisée. Les deux souveraines ont des points communs : fille unique toutes les deux, héritent à 18 ans d’un lourd fardeau de la couronne, jouirent d’un grand prestige en tant que chef d’état régnant sur une grande puissance coloniale, et apportèrent  pendant leur règne  une forte autorité à la fonction  qu’elles exercent  en symbolisant l’unité nationale. Avec sa mère Emma, la jeune fille parcourra le territoire national de 1891 à 1898, rencontrant les autorités locales, assistants a des expositions, rendant visite à des œuvres sociales, participant a des cérémonies officielles, et posa la première pierre de l’université d’Utrecht. Elle prêta serment sur la Constitution, scellant son installation à la tête de l’état néerlandais  à la fin de la régence de sa mère, le 6 septembre 1898.

Après son intronisation, il fallait trouver un prétendant à Wilhelmine, assurer la descendance de la dynastie. Le candidat devait être de la haute noblesse protestante d’Europe, le choix se fit sur Henri (1876-1934), fils du grand duc de Mecklemburg-Schwerin. Le mariage fut célébré en 1901 à La Haye, Juliana naquit 8 ans plus tard. A cette occasion la ville d’Amsterdam offrit à Wilhelmine un berceau  qui accueillerait plus tard sa petite fille Beatrix (1938).

A l’exposition : Une robe de cour portée par les douze années de règne de la reine Wilhelmine, soie brodée de fils d’or, tulle brodé, nacre dans les  tons de beige rosé,  une robe traditionnelle de Frise offerte par les femmes de cette province en 1892, pour l’anniversaire de la jeune reine, tableau représente la reine Wilhelmine dans un parc du palais Soestdijk, 1898 de Willy Martens, un autre tableau montre le mariage de Wilhelmine avec le prince Henri de Mecklenburg-Schwerin à la Haye en 1901, un éventail offert par la ville de Paris à la reine en 1912 (tradition d’offrir un éventail à toutes les reines en visites à Paris), la soie peinte de l’éventail représente l’entrée d’Alexandre Le Grand dans Babylone, au verso inscription concernant la visite officielle de la reine, un cabinet offert à la reine Wilhelmine pour son mariage, comportant 116 petites aquarelles peintes par les peintres de la Haye, berceau de la princesse Juliana offerte à la reine par la ville d’Amsterdam, portrait de la reine Wilhelmine entouré de son époux et de leur fille Juliana en costume du XVII eme siècle, perpétuant les liens historiques unissant les Pays-Bas à la famille d’Orange de Thérèse Schwartze

 

Danemark

Christian IV (1577-1648)

Christian IV, roi de Danemark et de Norvège

Fils ainé de Fréderic II, roi de Danemark et de Norvège et de Sophie (née duchesse de Mecklenburg), il reçu une éducation très complète, il apprit le danois, l’allemand, le français, l’anglais et le latin et ce qui était approprié à son futur rôle de roi. 1584, son père le roi, lui offre une horloge de grande valeur, un portrait du prince, peint par Hans Knieper en 1585. Au décès de son père le prince va avoir seulement 11 ans, un gouvernement de régence fut constitué. En 1595, le Conseil d’Etat décida que l’héritier était mur pour accéder au trône. Après avoir signé la charte du couronnement, un contrat entre le Conseil d’Etat et le roi, Christian fut couronné en août 1596 à Copenhague.  

Christian IV avait de grands projets pour le Danemark: exercer son pouvoir sur l’entrée de la mer Baltique en contrôlant les voies navigables d’Oresund, Storebaelt et Lillebaelt. En 1620, soucieux de consolider sa position comme principal partisan du luthéranisme dans les régions scandinaves, en compétition, avec la Suède, Christian décida d’engager le Danemark dans ce qui allait devenir la guerre de Trente Ans. Le Conseil d’Etat jugea d’éviter un conflit avec les forces catholiques du saint empire romain, le roi, en sa qualité de duc d’Holstein qui le rendait indépendant de la couronne danoise, et donc du conseil d’état, choisit de passer outre son avis en 1625, des affrontements peu concluent, l’épisode guerrier prit fin en août 1626. Lorsque l’armée de Christian IV fut pratiquement anéantie à la bataille de Lutter-Am-Barenberge (nord-ouest de Goslar, Basse Saxe). Les troupes impériales, sous le commandement du général Wallenstein, mirent à profit cette victoire, le général envahit et pilla le Jutland. Un accord de paix fut conclut en 1629. En 1643, les suédois tentèrent de porter un coup fatal au Danemark, sans déclaration de guerre, le Jutland fut envahit, le roi fut blessé, les danois perdirent cette bataille, à sa mort en 1648, Christian IV laisse le pays ruiné et toujours en conflit avec la Suède. C’est son fils, Frédéric III , qui lui succédera. Christian IV avait épousé en 1597, Anne Catherine de Brandebourg, ils eurent 6 enfants, elle mourut en 1612. Avec sa seconde épouse Kirsten Munk ils eurent 10 enfants, elle fut chassée par le roi en 1630. Christian IV, fut un monarque absolu. Il avait étudié l’art et l’architecture, au début de son règne il fit grandir Copenhague, doublant presque la cité médiévale. On peut voir encore aujourd’hui : l’arsenal et le port, le château de Rosenborg, la bourse, l’église Trinitatis, la tour ronde, il fonda de nouvelles villes et donna son nom a plusieurs d’entre-elles.

 Christian IX (1818-1906)

Christian IX, roi de Danemark et la reine Louise (1817-1898), les beaux parents de l’Europe

Le prince Christian et la princesse Louise de Hessel-Cassel appartenaient tous les deux à des branches lointaines de la famille royale de Danemark, leur mariage fut célébré en 1842, ils eurent six enfants.

1848, Frédéric VII succéda à son père, Christian VIII sans enfants. En 1852, au terme de négociations internationales, le prince Christian fut désigné comme successeur du trône. En 1863, au décès de Frédéric VII, le prince Christian et la princesse Louise montèrent sur le trône du Danemark. Appelés les beaux parents de l’Europe, leurs enfants ayant acquis des positions en vue, grâce à leurs mariages et leurs fonctions. Les enfants dispersés dans les cours européennes se retrouvaient l’été au Danemark dans le château de Fredensborg.

Les activités royales furent influencées par le fait que, ayant subi une défaite en 1864, lors d’une courte guerre entre une alliance russo-autrichienne et le Danemark, ce dernier dû céder les duchés de Schleswig Holstein et Lanenburg. La popularité du roi et de la reine due en grande partie à leur image de beaux parents de l’Europe, ne cessa de croitre

A l’exposition : Portraits du roi Christian IX et de la reine Louise par le peintre August Schiott, la famille royale de Christian IX en 1898 par Laurits Tuxin, robe de bal de la reine Louise, uniforme de Christian IX, Boussole aux armes de Christian IV en argent doré (1595) ,une pendule avec automates représentant l’empereur entouré de sept grands électeurs, en bronze doré (1600), une soupière et plat du service Flora Danica (1784-1801) de Soren Preuss. Saucière avec plateau, rafraichissoir  du service Danica.

Histoire du service de table Flora Danica : 1648, un botaniste danois Simon Paulli, publia une étude recensant toutes les espèces de plantes poussant au Danemark et leur utilisation pratique. Il intitula son ouvrage Flora Danica. Dans la seconde moitié du XVIII eme siècle, la botanique gagna en prestige auprès des principaux dirigeants européens comme la plus prometteuse des sciences naturelles, chacun espérant en tirer un bénéfice pour son économie nationale. C’est à cette époque que germa l’idée d’associer la porcelaine à la Flora Danica.

Norvège

Haakon VII (1872-1957) et Maud (1869-1938)

La nouvelle monarchie norvégienne et son contexte

La plus vieille lignée royale norvégienne, remonte à Odin et au monde des dieux norrois. En 872, le roi Harald 1er fait de la Norvège un royaume. Aujourd’hui le pays est dirigé par son descendant Harald V. Les dynasties royales se sont succédées à travers les âges, de l’unification du royaume, en passant par les rôles du roi et de l’église au moyen âge,  Olav IV meurt en 1387 dernier représentant de la lignée royale, l’union de Kalmar période de rapprochement avec le Danemark (1450-1814), les répercussions des guerres napoléoniennes lorsque la Norvège fut unie à la Suède (1814-1905), jusqu’à la monarchie constitutionnelle  d’aujourd’hui instaurée en 1905. La constitution de mai 1814, apparaît comme l’une de la plus démocratique d’Europe. Elle abolie la noblesse, mais la personne du roi est sacrée et inviolable. Le pouvoir royal et celui du dirigeant suprême de l’Eglise est dans les deux cas d’origine divine. Le roi bénéficie  d’une immunité et  jouit d’un statut d’exception. C’est sur cette base que le peuple norvégien, choisit le prince Charles de Danemark (1872-1957) et la princesse Maud (1869-1938), (fille du roi Edouard VII et de la reine Alexandre de Grande-Bretagne), pour roi et reine de Norvège. Le roi prit le nom de Haakon VII, il devient le symbole de liberté et d’indépendance nationale en particulier pendant la seconde guerre mondiale, ayant refusé de se soumettre aux exigences des nazis, le roi s’exila à Londres, d’où il dirigea le pays. Le roi montait sur le trône en 1905, le roi Haakon VII est la reine Maud, pouvaient retracer leur lignée ayant pour grand-père commun Christian IX du Danemark. La Norvège venait de rompre son union avec la Suède, il était important que les familles royales européennes apportent leur caution au nouveau roi.

Si la constitution a bridé le pouvoir royal, l’exécutif est resté entre les mains du roi, aujourd’hui toutes les affaires sont traitées par le gouvernement.

Haakon VII fut le fondateur de la monarchie norvégienne démocratique et moderne, et son incarnation, tandis que le Parlement et le gouvernement dirigent le Pays. Symbole de l’unité et de l’indépendance de la nation, il fut surnommé par les norvégiens « le roi du peuple » pour le style direct et sobre qu’il adopta dans l’exercice de ses fonctions, pour la simplicité de sa cour et de sa vie. Un  modèle pour ses successeurs. Si le roi est le fondateur du nouveau royaume norvégien, la reine Maud a été l’épouse qui l’a fidèlement suivi dans son nouveau pays, elle a su s’y construire, sans tapage, sans une vie de cour clinquante et superficielle, reine sans reproche, par son apparence, sa présence et par la ferme originalité de sa personnalité. Cependant la reine Maud avait un goût vestimentaire très sûr, s’attachant à suivre la mode, à choisir des lignes saillantes. Elle créa un style moderne et personnel, aussi bien adapté à son rôle de reine qu’à sa vie privée.

Quelques modèles sont exposés : de  Morin-Blossier grande maison parisienne  en 1900 qui habilla la reine, ainsi que la maison Worth. La robe " Arlésienne" est exposée collection de 1912 de chez Worth (noire et blanche), autre robe du soir de 1906, beige brodée de pierres de chez Morin-Blossier, la robe du couronnement 1906, en lamée or et dentelle brodée de fils de métal doré de chez Vernon à Londres. Deux bustes en bronze du roi et de la reine de Lars Utne, un tableau représente le couronnement du roi Haakon VII et de la reine Maud en la cathédrale de Trondheim en juin 1906 du peintre Gabriel Kielland. La Grande croix et chaine de l’ordre royal norvégien de Saint Olav.

 

Suède

Gustave III (1746-1792)

Gustave III, un règne théâtral

Gustave III, est l’une des personnalités les plus fascinantes en raison de sa nature complexe et son goût pour le théâtre. Pourtant peu de souverain suédois ont mieux que lui  tenu leur rôle de roi. Il était aussi écrivain, metteur en scène, architecte. Artiste et homme d’Etat, les deux sont liés dans sa personnalité, amateur d’art passionné, doublé d’un caractère notoirement égocentrique, animé d’un réel souci de propagande nationale. Ces traits sont également décelables chez l’homme d’état. Son enfance fut marquée par la lutte des pouvoirs opposants les états au roi. Sa mère a dominée sa vie. Il avait une attirance particulière pour la France, dès l’âge de 10 ans, il écrivait des pièces en français, dans lesquelles il tint lui-même les rôles.

1771, il accède au trône au décès de son père Adolphe Fréderic, c’est à cette période qu’il prit des distances avec sa mère jusqu’à la rupture. Son épouse Sophie Madeleine (danoise), leur premier fils voir le jour en 1778.

Gustave III fut toujours un personnage insaisissable.

Gustave et le théâtre, son règne débuta et s’acheva au théâtre, il a appris le décès de son père Adolphe Fréderic en 1771 lors d’une soirée lyrique à Paris, il était à l’opéra de Stockholm qu’il fit la fin de son règne, lors du bal masqué il fut assassiné en 1792.

Son règne fut éclatant, ce fut l’âge d’or de l’histoire culturelle de la Suède, musées, théâtres, les académies virent le jour, les beaux arts florissants, de nombreux artistes vinrent en Suède, acteurs, compositeurs, décorateurs, le roi lui-même joua des rôles, les costumes étaient somptueux.

La pendule dynastique de Suède datée de 1784, offerte au roi lors d’un voyage à Paris, par des suédois vivant à Paris, les personnages correspondent aux ancêtres que le roi admirait, disposés l’un au-dessus de l’autre sur l’obélisque de l’immortalité figurent les portraits de Gustave 1er Vasa, Gustave II Adolphe et Gustave III, la Suède symbolisée par figure féminine, indique des exemples de vertus princières   au jeune prince, elle est à l’exposition. ainsi que le secrétaire de voyage de Gustave III, seconde moitié du XVIII eme de Goerg  Haupt , quelques pièces du service bleu céleste offert par Louis XV à Gustave III lors de son voyage en France en porcelaine de Sèvres. Portraits du roi Gustave III et de la reine Sophie Madeleine, une toile montrant Gustave III s’habillant en Espladiant pour jouer la pièce de théâtre  « La prise de la roche Galtare » de Amadis de Gaule lors du Carrousel en 1779 au château de Drottningholm, un miroir de loge de théâtre XVIII eme siècle.

Russie

Alexandre II (1818-1881)

Alexandre II, dit le libérateur, empereur de Russie.

Fils ainé de l’empereur Nicolas et de l’impératrice Alexandra (née Charlotte de Prusse), il reçoit une éducation soignée, lors de son tour d’Europe il rencontre la princesse Marie de Hesse, il l’épouse en 1841 à Saint-Pétersbourg, convertie à l’orthodoxie, elle devient Maria Alexandrovna, ils auront 8 enfants. Alexandre II met fin à la guerre de Crimée et offre à la Russie, vaincue une paix honorable négociée dans le cadre du traité de Paris (1856). Le pays doit régler le problème de servage (problème politique majeur), nous retrouvons ce sujet dans « les âmes mortes » de Gogol et « les récits d’un chasseur » de Tourgueniev. Cette question d’actualité était internationale : elle avait conduit à l’abolition de l’esclavage en France en 1848 et allait plonger les USA dans la guerre civile. Alexandre II libère les âmes de la couronne en 1858, celle de la noblesse en 1861, donnant ainsi la liberté à plus de 50 millions de sujets. Le système de censure est assoupli, les universités bénéficient de plus d’autonomie, les réformes du système judiciaire , inspirées des modèles européens, prônent l’égalité de tous et donne plus d’indépendance aux juges, l’armée est modernisée, dans l’art en 1863, à Paris le salon officiel doublé d’un salon des refusés, 14 artistes dénoncent les diktats de la peinture officielle et abandonnent les bancs de l’Académie pour peindre la réalité en Russie. Le portraitiste Ivan Kramskoï participe à la fondation du groupe réaliste les ambulants. Cette libéralisation, accompagnée d’un développement de l’économie et de l’industrie russe, restaure le prestige de l’Empire.

Les Russes  et la Côte d’Azur, sous le règne d’Alexandre II

Nice à l’époque, était formé d’une colonie d’étrangers représentant l’élite de la haute société européenne, des souverains, des princes et millionnaires de tous les pays. Le séjour y était enchanteur, l’impératrice de Russie et sa maison donnaient à la colonie étrangère une note de haut ton.

Ils arrivaient par l’Italie, donc par la mer, l’impératrice Alexandra Feodorovna prend ses quartiers à Nice, les hivers 1856-57 et 1859-60, le climat est agréable, elle s’installe dans la villa Avigdor, avec une suite de 102 personnes, accompagnée par ses enfants et les membres de la cour Russe, la grande Duchesse Elena Pavlovna (née Charlotte de Würtemberg) habituée de la côte d’Azur. Elle reçoit des souverains tel que Victor- Emmanuel  d’Italie, elle rencontre Napoléon III et la princesse Eugénie. Diplomatie, politique et repos sont liés dans ces séjours.

L’Empereur Alexandre II et la résidence officielle d’été de Tsarskoïe Selo.

La cour impériale de Russie, quittait Saint-Pétersbourg pendant la période estivale. Début XVIII eme , ensemble architectural grandiose, aménagé dans le grand palais de Tsarskoïe Selo. Constituée d’œuvres de maitre européens, orientaux et russes, elle reflétait les goûts des empereurs et de la famille impériale.

A l’exposition : Des portraits du Tsar Alexandre II, de l’impératrice Maria Alexandrovna, de l’impératrice Alexandra Feodorovna (mère du tsar Alexandre II) en costume russe, du grand duc Nicolas Alexandrovitch (1843-1865)  fils d’Alexandre II, en uniforme du régiment des hussards de la Garde Impériale, et du grand duc Alexandre Alexandrovitch (1845-1894) fils d’Alexandre II.

Une épée d’apparat d’Alexandre II, uniforme du tsar Alexandre II. Paire de tables ovales en lapis-lazuli et bronze doré, une paire de candélabres taillerie impériale de Peterhof, service à thé aux vues du Palais et du parc de Gatchina, manufacture de porcelaine de Saint-Pétersbourg (1860-70). Un bronze du grand duc Nicolas Alexandrovitch 1870, une icône offerte par l’impératrice Alexandra, (mère d’Alexandre II) à l’occasion de la fondation de l’église russe de la rue de Longchamp, une aquarelle montrant la première église russe à Nice en 1860. Des robes d’après-midi, de promenade, une robe habillée (robe trois pièces, corsage, jupe et jupon) en satin de deux tons

Pologne

Jean III Sobieski (1629-1696)

Jean III Sobieski et Marie Casimire d’Arquiem

Jean Sobieski remarquable guerrier et membre de la noblesse polonaise. Il a conduit ses troupes vers une victoire écrasante contre les turcs en 1673. En 1674, il fut couronné roi de la Pologne-Lituanie. Son règne dura 22 ans et marqua la période la plus brillante de l’histoire de la Pologne, il est resté l’un des monarques les plus apprécié. Chef d’état sage, protecteur des arts et sciences, il admirait son épouse et était un père affectueux. Ses succès militaires internationaux, en firent, un symbole de prestige. Ses ancêtres durent chasser les turcs et les tatars venus du sud.

Jean Sobieski a fait des études à l’université de Cracovie. Il a voyagé en Europe, 1848 après ses voyages il s’est  engagé dans l’armée, la situation était difficile en Pologne, très vite sa carrière prit une tournure éblouissante, un des confidents de Marie-Louise de Gonzague, reine de Pologne, soutenant ses ambitions politiques il se trouva de plus en plus impliqué à la cour. Il y rencontra Marie Casimire d’Arquiem, l’une des premières dames de la reine, le mariage fut célébré en 1665. Un grand défi attendait le couple en 1674, ils étaient destinés à devenir roi et reine de la Pologne-Lituanie. Ils eurent de nombreux enfants seuls 4 vinrent à l’âge adulte.

Des projets dynastiques se renforcèrent après la bataille de Vienne en 1683, à la suite d’un revirement politique de la cour, qui comptait sur ses liens avec la France, Sobieski répondit à l’appel de Léopold 1er et se précipita pour vers la capitale de l’empire pour la libérer des turcs. C’est en 1683 qu’il fut nommé commandant en chef. Le palais royal de Varsovie était la résidence officielle de la famille royale, celui de Cracovie le siège du pouvoir et le lieu du couronnement du roi, la demeure préférée de Sobieski était le palais de Wilanow, à la construction duquel et à l’aménagement duquel il avait activement participé, aujourd’hui c’est un musée. Ce palais en dit long sur sn propriétaire, éclairant son talent militaire, son érudition, ses valeurs morales et intellectuelles, et son goût pour l’art. Le respect des sentiments, la bravoure, le sens des responsabilités politiques, le patriotisme et l’attachement) de grands idéaux sont les qualités du roi Jean Sobieski III.

A l’exposition : Un portrait de Jean III Sobieski, de Marie Casimire Louise de la Grange d’Arquien, épouse de Jean Sobieski, par  Alexandre Jan Tricius, une table offerte à Jean Sobieski après la victoire de Vienne argent et ébène, une coupe avec médaillon représentant Jean III Sobieski en argent, un bouclier du XVII eme siècle Turquie, en bois, argent, fils d’argent velours, turquoise, jadéite, néphrite.

Prusse

De Frédéric 1er (1657-1713) à Fréderic Guillaume IV (1795-1861)

Roi en Prusse, roi de Prusse :

L’ascension de la monarchie prussienne

Frédéric III devient prince électeur de Brandebourg en 1688, à la mort de son père. Désormais il faisait partie, comme ses aïeux des neuf membres du collège élisant l’Empereur du Saint Empire Romain Germanique. Chacun des neuf princes électeurs acceptaient une charge honorifiques auprès de l’Empereur, il exerçait aussi la fonction de Grand Chambrier de l’Empire : lors des cérémonies du couronnement, il présentait le sceptre impérial que l’on retrouve sur les armes princières des Brandebourg (distinction prestigieuse), ils étaient aussi duc de Prusse depuis le XVI eme siècle. La Prusse et Brandebourg étaient séparés géographiquement. Le Duché de Prusse la capitale était Königsberg, proche de la mer Baltique, dépendait de la Pologne jusqu’en 1660.

Le duché de Prusse devint un état souverain. Fréderic III, poursuivit la politique de son père, en allant plus loin dans son ambition, devenir lui-même roi. Il mit en valeur, ses étroites relations familiales avec la maison d’Orange (sa mère était née princesse d’Orange). Les rapports de force au sein de l’Empire se modifièrent lorsque le prince électeur de Saxe se fit élire roi de Pologne en 1697, En 1700, l’empereur Léopold 1er se déclara prêt à reconnaître un éventuel couronnement en dehors des frontières de l’Empire en contre partie d’un soutien militaire dans l’imminente guerre de Succession d’Espagne. Le prince électeur de Brandebourg s’installa au château Königsberg, et se couronna lui-même roi de Prusse, ainsi que son épouse Sophie-Charlotte. Grâce à l’empereur , Fréderic, il devint Fréderic 1er, comme la Prusse était un duché, il ne put se faire appeler Fréderic "de Prusse ", à sa mort en 1713, son fils, Guillaume 1er lui succéda en tant que prince électeur de Brandebourg, marié à Sophie-Dorothée de Hanovre ( fille du futur roi d’Angleterre, George 1er), à l’aide de nombreuses réformes et du renforcement de l’armée, il posa les fondements d’une administration organisée, marquant l’image de la Prusse-Brandebourg et cela pour plusieurs générations. Soutenu par son épouse il mit en œuvre une politique matrimoniale pour la plus part de ses enfants, en alliant sa maison avec les électorats allemands d’Ansbach, de Bayreuth, de Schwedt, de Hessel-Cassel et de Braunschweig-Wolfenbüttel. 1740, son fils ainé prit sa suite sous le nom de Fréderic le Grand et devint le souverain le plus célèbre de la dynastie des Hohenzollern, il se fit appelé roi de Prusse après avoir gagné une partie nord-ouest de la Pologne en 1722. Après 46 ans de règne et sans enfant ; c’est Fréderic Guillaume II, son neveu qui  devint roi de Prusse, son épouse Louise de Mecklenburg-Strelitz nièce de la reine Charlotte d’Angleterre. En 1815, la victoire de la Prusse et de ses alliés russes, anglais, autrichiens contre Napoléon, consolide la prééminence prussienne au sein des états alliés, ainsi que la politique matrimoniale. 1858, pour raison de santé, le roi Fréderic IV de Prusse, dut transmettre la régence à son frère cadet ; Guillaume devint roi de Prusse, plus tard en tant que Guillaume 1er, il est le premier empereur allemand, après la guerre franco-allemande en 1870.Son fils, Fréderic III et son petit-fils Guillaume II, portèrent le titre d’empereur jusqu’à la révolution de 1918. Ce qui marque la fin de la monarchie prussienne. En plus de deux siècles, les Hohenzollern érigèrent et consolidèrent la monarchie, mais aussi par leur position en Europe grâce aux guerres, mariages, manœuvres politiques, pour élever un petit état au rand de puissance européenne.

L’ambre cadeau des rois de Prusse.

Péché dans les eaux de la mer Baltique, l’ambre était l’apanage des souverains. En droit, l’ambre était assimilé à une ressource minière, comme tout trésor découvert à une profondeur. L’ambre n’était pas acheté par le souverain avec l’argent des impôts, mais était juridiquement lié à sa souveraineté et à sa possession du territoire, donc le cadeau diplomatique idéal. Différentes qualités connurent différentes appréciations, l’ambre blanc servait pour soigner certains maux et douleurs, au XVI eme siècle, utilisé pour faire des chapelets et manches de couteaux. C’était aussi la principale ressource de l’état on l’exportait vers la Perse, entre 1640 et 1688, la Prusse fut reconnue comme duché souverain lors de la paix d’Oliva. Avec cet événement eut lieu, le double portrait en miniature du prince électeur et sa première épouse Louise-Henriette d’Orange, réalisé en ambre. Un cadeau du prince électeur Fréderic Guillaume de Brandebourg fit à l’empereur Léopold 1er, fut un préalable à l’élévation de la Prusse au rang de royaume. Le fauteuil à bras en ambre, avec son dossier, son siège et accotoirs rembourrés présente les caractéristiques d’un trône. En 1679, commande d’une triade d’ambre pour Versailles, l’année suivante une table pour le roi d’Angleterre William III, ces cadeaux étaient de somptueux chefs d’œuvres.

Une coupe pour la fête "de la rose blanche ", il s’agit d’une coupe d’apparat, liée à une fête organisée par la maison royale de Prusse. Celle-ci eut lieu en 1829 dans le nouveau palais de Fréderic le Grand construit à Potsdam de 1763 à 1769, transformé pour l’occasion en place de tournoi médiévale, le prétexte de ces festivités était le séjour de la tsarine Alexandre Feodorovna (née Charlotte de Prusse, épouse du grand duc Nicolas Russie le mariage eut lieu en 1817), l’ancienne princesse dans sa jeunesse avait comme surnom" blanche fleur".

A l’exposition : Un coffret surmonté de la figure du roi Fréderic 1er en ambre, un buste de Fréderic Guillaume III (1818) en fonte de Berlin, buste de la reine Louise de Prusse, un vase monumental avec le portrait de Fréderic, Guillaume IV, d’un coté, et l’hommage rendu par le peuple , de l’autre, une grande coupe d’apparat avec les portraits de grandes figures de l’histoire XIX eme siècle en argent doré, la coupe commémorant la fête de la rose blanche 1830 en argent de Johann Georg Hossauer, portraits de Frédéric 1er roi de Prusse, début XVIII eme de Friedrich Wilhelm Weidemann, un de la reine Sophie Charlotte seconde épouse de Frédéric 1er du même artiste.

Saxe

Auguste le Fort (1670-1733)

Auguste le Fort, prince électeur de Saxe et roi de Pologne

Fréderic Auguste nait en 1670 à Dresde, fils du prince Johann Georg III et son épouse Anne Sophie, fille du roi de Danemark. Il reçut une éducation riche et variée, mais s’intéresse surtout à l’escrime, l’art de la guerre, l’équitation. Il fit un grand tour d’Europe, il séjourna en France à la cour de Louis XIV entre 1687 et 1689. Il alla à Madrid, Lisbonne, Gênes, Venise, Florence, Vienne. Il découvrit les pratiques des cours monarchiques absolues de l’époque baroque, il apprit à connaître les hauts lieux culturels de son époque. Il participe aux guerres impériales contre la France. En 1693, il épouse Christiane Erberhardine de Brandebourg-Bayreuth, ils eurent un fils Fréderic-Auguste en 1696, il lui succédera comme roi de Pologne sous le nom d’Auguste III. En 1694, Auguste 1er, devient prince électeur, son frère étant décédé et n’ayant pas d’enfant. En Saxe, il poursuivit la politique rigide de son frère tendant vers un pouvoir absolu. A la mort de Jean Sobieski, roi de Pologne et Lituanie, il brigue la couronne polonaise avec le soutien de l’empereur allemand, le prince luthérien dut se convertir au catholicisme ; convaincre magnats et nobles polonais de ses moyens financiers. 1697, il est couronné à Cracovie roi de Pologne et grand duc de Lituanie sous le nom d’Auguste II (deux générations après sa mort, il fut appelé Auguste le Fort). Des guerres s’ensuivirent contre d’autres prétendants polonais, contre les souverains Ottomans et dans la guerre du nord de 1700 à 1721, déclenchée contre le roi de suède, Charles XII. Il perdit beaucoup de batailles ainsi que le trône de Pologne entre 1706 et 1709. Avec son habileté et sa persévérance, il rétablit ses droits. Pendant 36 ans il gouverna ses deux nations, différentes sur le plan géographique et juridique. La Saxe : riche, hiérarchisée en états, rigoureusement protestante et la république de Pologne et Lituanie déchirée par ses différentes familles.

Auguste Le Fort fut un grand mécène de l’histoire européenne, organisateur de fêtes magnifiques, bâtisseur de génie et fondateur visionnaire de musées, chef militaire et un grand voyageur.

Il découvrit le pouvoir durable des arts, son imagination créatrice, le conduit à pratiquer l’architecture. Il savait reconnaître les talents, il passait pour l’un des  princes les plus connaisseurs de son temps en matière de bijoux. La création du service à café doré, par Johann Melchior Dinglinger 1697-98 et 1701. L’art du baroque connut à Dresde son premier apogée. Son premier grand projet : le Palais turc, actuel palais de Taschenberg, réalisé entre 1705 et 1708, le Zwinger projet suivant et bien d’autres suivirent. La dernière décennie de sa vie fut marquée par une politique culturelle, 1720, il commença des collections dans divers domaines des arts et sciences.

A l’exposition : La porcelaine de Meissen découverte en 1708 par Johann Friedrich Böttger, il s’agit d’une porcelaine dure, et la création de la manufacture royale de porcelaine à Dresde en 1710 furent pour Auguste le Fort, l’occasion d’instaurer un monopole sans précédent. Il avait la passion des porcelaines de Chine et du Japon, il fit la plus grande collection de porcelaines d’Extrême Orient et de Meissen de son époque dans le palais de porcelaine japonais de Dresde. Quelques exemples sont à l’exposition, mais aussi  une timbale aux armes de Saxe et de l’ordre polonais de l’aigle blanc, datée de 1719,  un tableau d’ Auguste le Fort à cheval , plusieurs lances pour course de bague, des paires de boucles de chaussures, jarretières garnies de diamants, pièces du service vermeil, un service aux armes des duc de Parme pour Elisabeth Farnèse  (1728) en porcelaine de Meissen

Bavière

Louis 1er  (1786-1868)

Louis 1er, roi de Bavière naquit en 1786 à Strasbourg, où son père le comte palatin Maximilien  Joseph du Palatinat-deux-ponts-Birkenfeld (branche cadette des Wittelsbach), était colonel du régiment français « Royal Alsace », Maximilien Joseph dut fuir avec sa famille à la Révolution. Louis fit son premier voyage en Italie en 1804, enthousiasmé par l’Antiquité classique et par l’art néoclassique contemporain. Par la suite il alla souvent à Rome, il fréquenta les artistes allemands. Grâce à son alliance avec Napoléon, la Bavière fut élevée au rang de royaume en 1806. Prince royal Louis, suivit officiellement la politique francophile de son père. Il séjourna à Paris à la cour de l’Empereur, fasciné par les œuvres amassées comme butin de guerre de toutes les régions d’Europe, qui étaient regroupées au musée.

1810, il épouse la princesse Thérèse de Saxe-Hildburghausen, ils eurent neuf enfants. En 1818, le prince Louis contribua de façon décisive à l’établissement d’une constitution progressiste, la Bavière fut le premier royaume de la fédération allemande à devenir une monarchie constitutionnelle. Il accède au trône en 1825, il va poursuivre ses ambitions politiques et réaliser ses projets artistiques.

En tant que souverain Louis 1er  opte pour le principe monarchique considérant ses ministres comme des serviteurs. Après des années libérales, les tendances autocratiques se renforcent à partir de 1830, des troubles éclatent en Bavière. Les turbulences des années 1846-48, conduisent Louis 1er à abdiquer. L’art en lien avec la religion et l’histoire, prit une grande place dans l’esprit et les projets du souverain. Munich devint ainsi une métropole artiste de rang européen. En 1810, il avait débuté une collection d’Antique, il fit érigé un musée de sculptures Antiques  et contemporaines, inauguration en 1830, une collection de peintures pour compléter celles, historiques, des Wittelsbach, en 1827 il fit réaliser sur des plaques de  porcelaine de la manufacture de Nymphenbourg des copies d’œuvres choisies. La fin de sa vie, il la consacra à l’art.

A l’exposition :Un portraits de Louis 1er  roi de Bavière du peintre Joseph Karl Stieler, un de son épouse Thérèse de Bavière par Pino Bauer , un panneau d’argent représentant l’arrivée de la princesse royale Thérèse, un gilet de Louis 1er en taffetas, laine et soie, l’épée de Louis 1er,présentation de statues en bronze doré, de Ludwig Schwanthaler sculpteur, il s’agit d’Albert le Magnanime duc de Bavière, Frédéric le Victorieux, prince électeur du Palatin, Louis le Riche, duc de Bavière-Landshut pour en citer que quelques unes, une tasse et sous-tasse avec portrait du prince héritier Maximilien (1811-1864), une autre avec Louis 1er, autoportrait d’Albrecht Dürer en 1500

Autriche

François-Joseph (1830-1916) et Elisabeth (1837-1898)

L’impératrice Elisabeth d’Autriche, le mythe Sissi

Elisabeth fille du duc Maximilien en Bavière et de la duchesse Ludovica de Bavière, elle naquit à Munich en 1837, épouse son cousin en 1854 l’empereur François Joseph 1er .

Elisabeth est passionnée d’équitation, elle passait pour être la meilleure cavalière dans toute l’Europe. Elle possédait de nombreuses robes, son trousseau fut transporté à Vienne dans 25 boites et valises. Les cloches des églises de Vienne en 1854 annoncèrent l’arrivée de la future épouse. Un grand diner fut donné le soir même à Schönbrunn, le diner fut servit dans le service grand vermeil, le mariage fut célébré le lendemain, les relations du couples se dégradèrent dès 1860, Elisabeth sombra dans une dépression, elle trouva refuge dans les voyages, les séjours de cure pendant deux ans. Elle s’éloigna peu à peu de la cour, ou elle ne joua qu’une seule fois un rôle sur le plan politique en 1867, lors de la conciliation avec la Hongrie. Elle se consacra à sa dernière fille, a ses voyages, ses animaux, à la lecture et écriture de poèmes. Le seul rôle qui lui était accordé assurer la continuité de la dynastie habsbourgeoise. Dans ses dernières années elle resta solitaire à voyager avec sa dame de cour, elle fut poignardée en 1898 par l’anarchiste Luigi Lucheni lors d’un séjour à Genève.

Lors des noces d’agent du couple impériale célébrées en 1879, c’est le peintre Georg Raab, qui réalisa le portrait de l’impératrice Elisabeth en reine de Hongrie, portrait ou Elisabeth arbore sa célèbre parure de rubis, dernier pour qui elle posa. 5000 invités étaient à la soirée, elle portait une robe de cour gris perle bordée de fourrure avec une longue traine, toutes deux brodées d’or, la somptueuse parure de rubis provenait de l’héritage de Marie-Antoinette (cet ensemble aujourd’hui disparu depuis 1918, faisait partie des bijoux privés des Habsbourg),

Ce tableau est à l’exposition mais aussi un portrait de l’empereur François Joseph 1er, l’impératrice Elisabeth sur son cheval favori, 1876 par Wilhelm Richter, une aquarelle montrant la princesse Elisabeth à son arrivée à Vienne,1854 par Franz Kaliwoda,  la selle de l’impératrice  datée de 1855, cuir, bois et métal, un bronze de François Joseph à cheval, un d’Elisabeth également à cheval, le service de voyage de l’impératrice Elisabeth, il s’agit d’un coffret en bois recouvert de cuir, à l’intérieur deux assiettes en porcelaine, une saucière en argent, une salière en argent, un coquetier argent, deux couteaux, cuillères, fourchettes en  argent. Présentation d’une terrine  du service Napoléon Ier dit "Grand vermeil ", une robe noire de l’impératrice Elisabeth 1860

 

Esterházy

Nicolas II (1765-1833)

Le prince Nicolas II Esterházy, l’art et les collections, une stratégie d’ascension royale

Présent à Londres lors du couronnement de George IV à l’abbaye de Westminster, roi d’Angleterre. Nicolas II fut remarqué.

Nicolas II grandit dans la seconde moitié du XVIII eme siècle, depuis un siècle la famille participait aux destinées de l’histoire de la Hongrie, en tant que fidèle partisan de l’empereur des Habsbourg, les Esterhazy étaient vice-rois, ambassadeurs ; évêques et les plus grands propriétaires fonciers du royaume. Les Esterhazy seigneurs de presque 300 000 sujets, régnaient selon le droit hongrois, pratiquement comme des princes souverains. Ils investissaient dans l’art depuis le XVII eme siècle, ils possédaient des objets précieux, œuvres d’art, curiosités tel que des instruments scientifiques, un exemple l’automate doré de Bacchus, mobilier d’argent.

Nicolas II fut élevé dans ce Versailles Hongrois, grand amoureux de la musique, Joseph Haydn y était maitre de chapelle et, avec son œuvre et sa gloire, inscrivait ses commanditaires princiers également dans la musique. Les Esterházy  organisaient des fêtes somptueuses, par leurs collections artistiques et leurs représentants, ainsi  leur ascension fut prodigieuse. Nicolas II envoyé aux ambassades et couronnements de l’empereur François II, fit en 1792 une entrée remarquée sur la scène internationale dans son carrosse doré. Le jeune prince en 1794 voyagea en Italie, il commença par acquérir des peintures italiennes de la Renaissance et à envoyer à Vienne des caisses d’œuvres d’art. Il fit une collection des grands maitres européens. Il reçu des célébrités de toute l’Europe dans son château de Eisenstadt, en 1800 il reçu l’amiral Nelson, Emma et William Hamilton. En 1803,

Nicolas II vint à Paris, il alla au Louvre, l’aile Napoléon venait d’être inaugurée. Il fit venir à son château des experts, il investit dans un orchestre et un théâtre privé, il fit venir aussi des personnalités de la vie intellectuelle allemande, alors que les autres cours européennes réduisaient leur personnel pour raisons financières.

L’ambition du prince Nicolas était de repenser la région d’Eisenstadt comme un paysage culturel dans son ensemble. Autour du palais, un opéra, une galerie de peintures. L’économie prospéra grâce à des élevages de bovins suisses et des moutons, qui firent de Nicolas II le plus grand producteur européen de laine. Les orangeries d’Eisenstadt et leurs collections botaniques allièrent la beauté à l’utile, associant le goût des collectionneurs aux intérêts scientifiques et aux initiatives économiques. Les collections, le mécénat artistique et la cour constituaient de réels moyens d’assimiler les Esterházy aux maisons souveraines allemandes. En 1804 Nicolas II avait atteint un niveau équivalent aux maisons royales allemandes, lui permettant de ce fait de siéger aux côtés des princes allemands. Le saint Empire romain germanique s’effondra sous la pression de Napoléon, celui-ci désireux de se séparer de la Hongrie, Nicolas II était le candidat de Napoléon au trône Hongrois. Mais Napoléon s’allia aux Habsbourg lors de son second mariage en 1810. Deux ans plus tard, Nicolas II donna une grande fête lors du mariage de son fils avec la princesse de Tour et Taxis, ainsi Nicolas II mettait sa famille au niveau des plus importantes maisons allemandes. En 1815, après le congrès de Vienne et une réorganisation de ses finances, Nicolas II se retira de la vie publique. Après son décès en 1833, ses collections furent vendues et offertes par ses héritiers.

A l’exposition :Un  portrait de Nicolas II Esterhazy en 1793  par Martin Knoller , l’automate de Bacchus, argent, cuivre doré, émaux, un arbre des ancêtres de la famille Esterhazy argent, marbre et gypse, grand service du comte Esterhazy en argent, le carrosse du prince Nicolas II bois doré, fer et cuir, un uniforme de garde hongrois, un piano forte en acajou de Matthias Müller, un meuble avec pendule et mécanisme musical avec une composition de Joseph Haydn.

Turin

Victor-Amédée II (1666-1732)

Victor Amédée II

Victor-Amédée II, apparaît comme l’un des souverains les plus important d’Europe à la fin du XVII eme siècle et début XVIII eme, avec Amédée VIII au XIV eme, Emmanuel-Philibert au XVI eme et Victor-Emmanuel II au XIX eme. Il fut le personnage le plus remarquable de la maison de Savoie. Lorsqu’il monta sur le trône, les états de Savoie étaient une sorte de protectorat français, en 30 ans il leur a rendu leur indépendance, leur donner une première place parmi les états italiens. Devenu roi de Sicile en 1713 à la suite de la paix d’Utrecht, il mit un imposant ensemble de réformes, politique très appréciée par les cours européennes. En 1776, il est considéré comme le prince réformateur, il a su entreprendre et appliquer des réformes en pleine crise de conscience européenne. Fils du duc Charles-Emmanuel II et de Marie-Jeanne-Baptiste de Savoie Nemours, Victor Amédée perdit son père très tôt, et eu des conflits avec sa mère. En 1664, il épouse l’une des nièces de Louis XIV, Anne d’Orléans, fille du régent Philippe d’Orléans, frère du roi, et d’Henriette Stuart, fille du roi d’Angleterre. Ainsi il gagna la confiance de Louis XIV et aussi de s’assurer une place au trône d’Angleterre, rôle qu’il mit a profit quelques années plus tard. Ce mariage apporte un renforcement de l’alliance entre la France et le Piémont, il se libère de la tutelle de sa mère en 1690 et évite de dépendre de la France. Il combat en 1690 Louis XIV lors de la guerre de la ligue d’Augsbourg et l’obligea à céder Pignerol ville du Piémont conquise par Louis XII et Richelieu en 1630. Il se rallie à la France dans la guerre de sécession espagnole. En 1703 il s’allie à l’Autriche, il s’impose comme un grand condottiere, aux cotés de son cousin français Eugène de Savoir il libère Turin, il fut couronné roi de Sicile quelques années plus tard, en 1720 roi de Sardaigne, l’unification de l’Italie a eu lieu en 1861.

De 1713 à 1730, il se consacra a sa politique de réformes, il s’opposa à Rome pour sauvegarder le droit des Savoie, il réforma les secrétariats (1717), l’université  (1720) et l’armée. Des transformations institutionnelles, une politique de répartition  des imports fut instaurée dans les différents territoires de l’état, en Savoie, au Piémont, dans le comte de Nice. Ces réformes concernaient la centralisation du contrôle bureaucratique, la redistribution des titres féodaux et la réorganisation de l’armée professionnelle et permanente. Il perdit son pourvoir en s’opposant à son fils, en 1730, il abdiqua et se retira à Chambéry ce qui surprit toutes les cours d’Europe.

A l’exposition :Un  collier de l’ordre de Savoie or émaillé du XVIII eme,  un secrétaire comportant sur l’abattant un décor représentant le siège de Turin de 1706, de Luigi Prinotto, le portrait de Victor Amédée II par Martin Van Meytens le Jeune, portrait de Marie-Adélaïde de Savoie, fille de Victor Amédée et d’Anne-Marie d’Orléans, école française. 

Naples

Charles de Bourbon (1717-1788)

Charles de Bourbon, roi de Naples

Fils des souverains Philippe V et Elisabeth Farnèse. En 1731, l’infant quitte Séville pour l’Italie avec une suite de ministres et conseillers, dont son précepteur Benavides y Aragon, comte puis duc de Santisteban del Puerto, il fut remplacé en 1738 par le marquis de Montealegre, un fidèle de la reine Elisabeth Farnèse.  1732 le cortège arrive à Livourne, l’infant tombe malade. Il fait son entrée à Florence quelques mois plus tard, il fut reçu par le grand duc Jean-Gaston, 7 mois plus tard il s’installe à Parme et prit possession des états Farnèse. Charles manifeste un vif intérêt pour les œuvres d’art italiennes. La signature du traité franco-savoyard de Turin en 1733 et les préparatifs de guerre qui s’en suivirent amenèrent  le roi Philippe V à nommer son fils commandant des troupes espagnoles en Italie. Il entre à Naples en 1734, apprécie guerre le palais royal, ni la capitale. Il restait à conquérir la Sicile, où subsistaient des poches de résistance pro-autrichienne. 1735, Charles est couronné en tant que roi des Deux-Siciles dans la cathédrale de Palerme le 3 juillet. Début de la période la plus faste du jeune état, Naples était en pleine effervescence  et le théâtre de nombreuses initiatives et nouveaux aménagements. Charles voulait faire du palais royal une demeure digne de sa fonction, construction du palais de chasse de Capodimonte, du palais royal de Portici, du théâtre Saint-Charles, tout cela transforma l’aspect de la capitale, c’est ainsi que furent réunis à Naples les trésors artistiques des Farnèse, destinés à constituer le point de départ des grandes collections. Une épouse pour le roi, le choix se fit sur la princesse Marie-Amélie de Saxe, fille du roi de Pologne Auguste III, petite-fille d’Auguste le Fort.

De grands projets royaux, mais en 1740 de gros problèmes financiers apparaissent (vivement critiqué). La reine attendait un héritier, et elle commençait à exercer une influence politique   au sein de la cour, aimée par les napolitains. 1741 le royaume se trouva confronté à des difficultés diplomatiques et militaires. Le début de la guerre toucha aussi Naples attaquée par des navires anglais en 1742. 1743, le royaume est menacé d’invasion, le roi prit la tête de l’armée et rejoignit les troupes espagnoles, ils firent face aux troupes autrichiennes pendant plusieurs mois, la bataille de Velletri où  l’armée triompha le 11 aout 1744, marqua l’histoire du royaume de Naples.

Charles resta 10 ans à Naples, il entreprit la construction du palais royal de Caserte, du fort de Granatello et plusieurs autres sites militaires, il fit avancer les fouilles archéologiques d’Herculanum et Pompéi, une autre initiative artistique la création de la manufacture royale de porcelaine de Capodimonte.

Au décès de son frère il regagna l’Espagne.

A l’exposition : Le  portrait de Charles de Bourbon roi de Naples par Francesco Liani, le portrait de Marie-Amélie reine de Naples par Francesco Liani, deux satyres en porcelaine, de la manufacture royale de Capodimonte,  déjeuner avec scènes étrusque , manufacture de porcelaine de Naples, une console avec plateau en pierres dures (plateau daté du XVIII eme) la console du XIX eme, en bois doré, de nombreux bustes de la manufacture de porcelaines de Naples, "Agrippine ", Alexandre, Faune, buste de philosophe,  Tersichore

Monaco

Les princes du XVII eme au XX eme siècle

Jacques 1er de Monaco (1689-1751)

Un prince collectionneur d’art

La Principauté de Monaco admirée depuis le XVII eme siècle, les objets d’art conservés au Palais de Monaco sont des substituts de Regalia.

C’est le prince Honoré (1597-1662) premier à adopter le titre monarchique en 1612 qui se fournit en

Objets d’art, d’abord en Italie, puis en France, après le traité de Péronne, qui place la Principauté sous la protection du roi en 1641. 44 tableaux en 1605, 720 après son règne, 1290 au décès du Prince Antoine 1er (1661-1731), qui avait aménagé à partir de 1722, une galerie dédiée aux batailles et aux chefs de guerre du siècle de Louis XIV appelée " salle des conquêtes ". Son gendre, Jacques-François Léonor (fils de Jacques Matignon, comte de Torigni) amateur d’art, reçoit par son mariage le duché-pairie de Valentinois, et prend le nom et les armes des Grimaldi. Prince souverain sous le nom de Jacques 1er, qui au décès de son épouse, Louise-Hippolyte, abdique en 1733 en faveur de son fils Honoré III, fera migrer vers l’hôtel de Matignon à Paris, les meilleures œuvres d’art palatines. Dès les premières années de son mariage, il augmente le nombre de tableaux dans un premier temps par des copies, mais le duc de Valentinois se passionne également pour les monnaies, médailles, l’orfèvrerie, les bijoux, les livres, marbres et bronzes, antiques et modernes, les tapisseries, les meubles, porcelaines et instruments scientifiques. Jacques 1er voulait concrétiser l’idéal aristocratique princier  de  supériorité  en se plaçant en situation de domination symbolique dans tous les domaines. Dans son inventaire après décès, 39% sont des portraits, 11% des scènes religieuses, 12% des scènes mythologiques, 16% des paysages, 12% des scènes de genre, Tant qu’aux scènes historiques et animaux moins de 5%.

Le prince Charles III (1818-1889)

Père fondateur de Monte Carlo

Charles III monte sur le trône en 1856, il s’efforce de faire de Monaco un état moderne, reconnu par toutes les nations, et disposant de tous les attributs de la souveraineté. Il réforme la justice et l’administration, développe les relations diplomatiques. En 1857, il institue une fête du souverain, en 1858, une décoration nationale, l’ordre de Saint Charles, en 1881, il dote le pays d’un drapeau national, reprend les frappes monétaires (abandonnées depuis 1838), donne des timbres postes à la Principauté, en 1885, il parachève l’autonomie religieuse, il obtient la création d’un évêché en 1887, fait participer Monaco aux grandes expositions internationales. Enfin il créé une ville nouvelle baptisée Monte Carlo, ce quartier est fondé en 1866 autour du casino et de l’hôtel de Paris ouvert en 1864, l’église Saint-Charles est achevée en 1883, de nombreux commerces ouvrent, l’Opéra dont l’architecte est Charles Garnier est inauguré en 1879, de grands artistes viennent. Toute l’aristocratie européenne se presse.

Albert 1er de Monaco (1848-1922)

Le prince navigateur, à la rencontre du Portugal

La mer a tenue un rôle fondamental dans la vie et l’œuvre du prince Albert : initiation à Lorient, service pendant deux ans dans la marine royale espagnole, font de lui un marin expérimenté. Il acquiert une goélette en Angleterre « l’hirondelle », qu’il décide de conduire jusqu’à Monaco, il fait escale au Portugal en 1873, l’estuaire du Tage, les paysages somptueux, les monuments notamment la tour de Belem l’enchantent, il est accueilli par le couple royal Louis 1er et Maria Pia, il est ébloui par les collections d’œuvres d’art réunies au Palais.

Grand voyageur 5 ans plus tard, il entreprend un long périple allant de Tanger vers les Canaries, Madère et les Açores et Lisbonne.

1889, après l’avènement du Prince Albert 1er à Monaco, Charles fils ainé de Louis 1er (du Portugal) devient roi du Portugal et des Algarves. Les deux souverains se rencontrent à l’issue de la campagne de 1894, à bord du yacht « la princesse Alice », construit pour la  recherche océanographique, une grande amitié se lie entre les deux hommes, ils partagent un vif intérêt pour l’observation de la nature et de la pratique photographique. Charles entreprend des recherches océanographiques, avec ses navires, il accomplit de nombreuses opérations de sondage et récoltes biologiques au Portugal.  

La création d’observatoires météorologiques aux Açores, ces iles occupent une situation géographique idéale pour cette fonction, c’est un relais entre l’Amérique du nord et l’Europe.

Après 20 ans d’interventions auprès des scientifiques chefs d’états, diplomates, le prince Ambert parvient à son but. :

A l'exposition : Le portrait d’Honoré II, par Philippe de Champaigne, Tapisserie aux armes des Grimaldi, princes de Monaco, Aubusson XVII eme, tableau présentant la famille du duc de Valentinois par Pierre Gobert, vue et perspective du palais de Monaco du coté de la place d’Armes par Bressan, portrait de Charles III par Friedrich Bauerle, maquette de la salle Garnier de l’opéra de Monte-Carlo 1878, portrait d’Albert 1er vers 1905 par Spiridon, habit de contre-amiral de la marine espagnole du prince Albert 1er

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Extraits du catalogue de l’exposition.

Promenade au cœur des cours européennes, nous traversons  plusieurs siècles d’histoire, cette exposition présente de nombreux portraits de souverains, de leurs épouses et familles,  les cérémonies de mariages, les couronnements, batailles, leurs objets précieux et familiers, bijoux, services, robes et costumes d’apparats, tables dressées,  mobilier, sculptures. 

Cette exposition est exceptionnelle, à voir Absolument, au Forum Grimaldi Monaco, jusqu’au 11 septembre 2011

 

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