Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
27 octobre 2009 2 27 /10 /octobre /2009 10:18
Belle histoire que celle de l’éventail.
Plusieurs fois millénaire, les premiers éventails furent trouvés dans la tombe de Toutankhamon 1361-1342 avant JC.


Originaire du Japon repris par les chinois. En Orient, même s'il fut aussi fabriqué au goût européen dès le XVIIe siècle, il est resté un élément essentiel de l'art de vivre et de la culture. Les plus grands peintres chinois ou japonais l'ont utilisé comme support pour leurs œuvres. Objet indissociable les rites traditionnels de la Chine et du Japon, l'éventail est un accessoire fondamental dans le théâtre japonais Nô de même que dans certains arts martiaux. Il est présent dans le Tai-chi-chuan, ou dans la danse traditionnelle chinoise.



Dans l’Antiquité gréco-romaine, il devient accessoire de mode féminin.

Au moyen-âge occidental il est l’apanage du souverain.

 Il faut attendre la renaissance pour sa diffusion. L’éventail plissé et plié fut importé en Europe par les portugais qui font du commerce avec les japonais au XVI eme siècle.
 Il est introduit en France par deux souveraines italiennes, Catherine et Marie de Médicis, elles diffusent cette mode à la cour de France. Il est objet favori d'Élisabeth 1 ere d'Angleterre.

Très en vogue au XVII eme siècle et XVIII eme siècle. Produit essentiellement en France, en Angleterre, aux Pays-Bas et en Italie, ce fut d'abord un objet aristocratique et artistique, reprenant les sujets (mythologiques et bibliques surtout) de tableaux connus tant sur les feuilles que sur les montures d'ivoire, de nacre ou d'écaille. Les peintres Watteau et Boucher vont s’adonner à la peinture sur éventail.
Sous la Restauration l’éventail va redevenir à la mode avec des copies du XVII et XVIII eme siècle.

 Dès 1830, la mode espagnole s’impose. IL ne réapparaître qu'avec plus de vigueur après cette date, connaissant un second âge d'or pendant le Second Empire, Cette mode sera relayée par Eugénie de Montijo épouse de Napoléon III.


Un renouveau apparaît dans les années 1860, avec le japonisme, découvert avec les expositions universelles. Avec la belle époque, la mode est aux éventails à plumes qu’arborent les élégantes dans les soirées, l’éventail publicitaire fait également son apparition. Certains marchands d'éventails ont inventé au XIXe siècle un pseudo "langage de l'Eventail" très élaboré et codifié. Il s'agissait d'un outil "marketing ». Toutefois les scènes figurant sur les éventails participent à la communication sociale, de même que la gestuelle de son maniement, en particulier à la Cour.



Au XIX eme siècle, l’éventail a inspiré les artistes, la vogue du japonisme relance la tradition de l’éventail du XVIII eme siècle. Les impressionnistes introduisent des éventails dans leurs tableaux, Manet, Degas, Pissarro, Berthe Morisot, le support en demi cercle leur permet e jouer avec la perspective, les pleins les vides, figures et paysages coupés donnent un sentiment d’immédiateté, Gauguin, en réalisera une vingtaine en lien avec ses œuvres. Les Nabis Signac et Luce représenteront des paysages en pointillisme. Maurice Denis, Bonnard, Ibels mais aussi Steinlen, Forain, Mucha.


 L’éventail à son rôle dans la presse, il est présenté sous forme d’entrefilets d’articles ou de gravures entre 1870 et 1905.
 L’éventail et la mode, il existe l’éventail d’hiver et d’été, il a sa place dans les accessoires de mode. Dès 1870, il évolue selon les tendances de la mode, les motifs varient avec les saisons, il est partout dans les diners, au spectacle, au bal, on ne parle que de lui dans les revues de mode notamment dans « la vie parisienne », les décors : les fleurs, les oiseaux, animaux, les scènes galantes, les pastorales. Il est même offert dans la corbeille de mariage.
Il en existe deux sortes rigides ou éventail écran et plissés,




L’éventail et Stéphane Mallarmé, il n’est pas le premier, ni le dernier, à avoir semé des vers sur un éventail, mais il est celui qui a redonné ses lettres de noblesses à cet art. Il en offrait à ses amies ou il écrivait des poèmes, cela pendant les quinze dernières années de sa vie.









Cette exposition se présente en trois parties
Hispanisme et japonisme dans la première salle.

 " Une femme sans éventail est une chose que je n’ai pas encore vu dans ce bienheureux pays, j’en ai vu qui avaient des souliers de satin sans bas, mais elles avaient un éventail, l’éventail les suit partout, même à l’église ou vous rencontrez des groupes de femmes de tous âge, agenouillés ou accroupies sur leurs talons, qui prient et s’éventent avec ferveur " citation de Théophile Gauthier après un voyage en Espagne.

 Deux éventails hispanisant exposés côte à côte "la corrida du cid "1850 monture en nacre, le décor la plazza Réal à Madrid est transformée en arène au milieu de laquelle Don Rodrigue à cheval combat au rejon (lance espagnole) un taureau furieux, et " défilé de la cuadrilla" la face est composée de trois cartels l’un montrant l’entrée triomphale des matadors et de leurs peones (ce sont les aides du matador pendant la corrida), à gauche une passe de pique, à droite une passe de muleta, au revers scène de cabaret espagnol du XVIII eme siècle. 



" Paysan fagotant " 1870 japon, ère Meiji (nom posthume de l’empereur du Japon Matsu-Hito de 1868 à 1912) en écaille jaspée, cet éventail, décoré en takamaki-é (technique de laque utilisée pour faire un décor en très léger relief), le motif un village rustique, les chaumières sont ombragées par des pins, au revers, même technique avec pour motif un couple de cailles picorent dans des herbes ou volent des papillons. 

" La chasse aux lucioles à la tombée de la nuit ", estampe, le motif des jeunes femmes très élégantes sont sur un radeau occupées à capturer des lucioles qu’elles enferment dans des cages, très en vogue pendant la période Edo 1603-1868, de Eishi 1796-97.

 "Les jeux très distingués de la cour impériale", il s’agit d’un petit cabinet, reposant sur quatre pieds cambrés de style chinois, à décor de chrysanthèmes dorés sur fond de laque noire, sur laquelle il y a 87 éventails. Période Edo de Sagé Dantsu. 

" Les iris" fin XVIII eme, kojo ou porte encens, il est en bois laqué en forme de feuille d’éventail étalée à décor d’iris en takamaki-é, or et vert sur fond brun.

" La courtisane Kisegawa de la maison Matsuba-ya" estampe d’Utamaro, vers 1796, elle représente une jeune femme tenant un éventail écran à décor végétal. Cet artiste fut très en vogue au XIX eme siècle, il a influencé les impressionnistes par ses cadrages. Il est spécialiste de l’ukiyo-e (image du monde flottant). Estampe ayant appartenue à Claude Monet, Stéphane Mallarmé possédait des estampes d’Utamaro grand amateur du japonisme. 

" Les pêcheuses d’Ise "estampes de Kunisada 1860, elles représentent des femmes, elles découpent des lamelles des coquillages. C’est un personnage masculin qui tient l’éventail, réservé aux hommes au Japon, c’est un insigne de pouvoir qui n’est pas réservé aux femmes.

Une feuille d’éventail décor bateau XIX eme siècle, il s’agit d’un papier peint (tableau à décor floral XIX eme plusieurs aquatiques.
Une gravure sur bois d’après une œuvre de Manet par Alfred Prunaire " une parisienne ",

"La femme aux écrans "1878 Goeneutte à la pointe sèche, elle est tout à fait représentative de la mode du japonisme qui déferle sur l’Europe seconde moitié du XXeme siècle.
" Eventail aux canards", "éventail aux branches de cerisiers en fleurs" et "éventail à la branche de pommier". Par leur sujet comme par leur composition, ces trois projets d’éventails d’Henri Guérard aquarelles sur soie, sont marqués par le japonisme, dont l’influence parcourt l’ensemble de son œuvre.

 "L’éventail de Misia Natanson ", papier japonais décoré avec quatrain de Stéphane Mallarmé :
"Aile du papier reploie
Bats toute si t’initia
 Naguère à l’orage et la joie
 De son piano Missia "                 

 Excellente pianiste Misia était la muse de la revue blanche, son mari Thadée Natanson était le directeur de la revue blanche, c’est à cette époque qu’elle fréquente les Nabis et Stéphane Mallarmé à Valvins.





"Les japonaises "1888, feuille d‘éventail aquarelle sur cabretille (fleur de peau de chèvre pouvant être peinte) de Louise Abbéma, auteur de nombreux portraits féminins, les sujets japonais abondent dans son œuvre et bien souvent l’éventail est représenté.

" Le Japon artistique", revues illustrées sur les arts japonais, sont publiées par Samuel Bing marchand d’art, éditions de 1888 et 1891. Les artistes Nabis sont sensibles à ces revues riches en illustrations.

"Eventail de Mary Laurent" 1889, papier et décor japonais il s’agit de quelques branches d’arbres avec des feuilles aux couleurs d’automne. Il y a des maximes autographes de Dreyfus, journaliste et auteur dramatique, de Champsaur journaliste et romancier. Ils fréquentaient le cercle, avec Stéphane Mallarmé de Méry Laurent qui était comédienne de théâtre.
 Photo de Mary en kimono avec éventail à la main.

La seconde salle nous conduit vers les éventails d’art, les peintres impressionnistes et les Nabis furent influencés par le japonisme, la forme de l’éventail permet une construction nouvelle dans la représentation du sujet.

 " Bougival " éventail de Berthe Morisot en 1884, aquarelle et huile sur soie dans les tons de vert, il s’agit d’un projet d’éventail montrant un paysage de Bougival à peine esquissé, quelques arbres à l’arrière plan.
 Un autre représente des" scènes de patinage", aquarelle et gouache sur soie, les tons sont gris bleutés, l’atmosphère hivernale est bien rendue, un couple au centre danse, à leur gauche une patineuse avec un manchon, plus à gauche une femme en gros plan est assise elle fixe son patin, dans le fond un paysage esquissé.

Eventail "au portant de théâtre " Degas 1879 aquarelle rehaussée de pastel sur papier, il fut influencé par le japonisme
, il déconstruit sciemment la perspective occidentale traditionnelle par l’irruption de figures et de plans colorés sans respect de distance, ce qui déroute le regard, le spectateur est à la fois sur scène et en coulisses, la couleur bleutée contribue à rendre la scène irréelle et féerique. 

" Paysage de la Martinique " Gauguin 1887, feuille d’éventail encadrée peinte à la tempera, il a peint cette feuille au retour de son voyage en Martinique. Sa palette est vive, bleus, verts, orangés évoquent le paradis tropical que recherchait l’artiste. La présence humaine, une silhouette assise devant une case, deux personnages ébauchés sur la droite se mêlent harmonieusement aux animaux à la végétation.

"Scènes de cirque "Ibels, 1890, lithographie imprimée sur soie avec rehauts de gouache. Ibels était amateur de spectacles populaires, principalement le cirque, très belle illustration ici dans une technique en aplat qui caractérise l’art des nabis. Il associe la piste arrondie à la forme de l’éventail ce qui met l’attention sur les artistes présents sur la piste .Il est des fondateurs du groupe les Nabis, Il publie de nombreuses illustrations dans les revues.

"Basse-cour à l’enfant breton" de Maurice Denis, gouache sur papier, influencé par Gauguin, la palette plus colorée, les figures cernées, le thème l’enfant dans la campagne bretonne, l’exemple japonais est présent, Maurice Denis collectionneur de ukiyo-e, on a l’impression que ses personnages et animaux flottent.

"Éventail des fiançailles" Maurice Denis, 1891 gouache sur papier, 18 branches de bois laqué blanc. Il fut offert par Maurice Denis, à sa fiancée et futur femme Marthe Meurier, cet éventail montre la jeune fiancée, attirée vers l’arrière d’une foret représentée par un tronc noueux dont le motif est extrait des estampes d’Hiroshige, un fleuve devant la foret symbolise la vie, un canot l’embarquement et le cheminement intérieur, les deux cygnes sur l’autre rive la fidélité et le mariage, la jeune femme tend la main vers une vasque où le peintre a esquissé son autoportrait, et tient un évangile offert par l’artiste. Tout est symbole comme dans le sonnet des correspondances de Baudelaire. La nature est un temple où de vivants piliers Laissent parfois sortir de confuses paroles. L’homme y marche à travers des forets de symboles Qui l’observent avec des regards familiers.


"Jeune femme aux lilas" 1898 Maurice Denis, gouache sur soie collée sur papier et soie, 10 branches de bois naturel. Sur esquisse, proche de l’éventail des fiançailles, mais l’artiste a adopté une autre technique, le pointillisme, la composition joue sur l’asymétrie, les motifs traités de manière graphique et décorative, il joue sur les lignes sinueuses du chemin, des ailes et du cou des cygnes, la silhouette de Marthe, la courbe de la robe, du bras, du chignon, les troncs roses du lilas.

 La dernière salle de l’exposition présente un nombre de pièces enrichies de poèmes, œuvres offertes aux amies, artistes, épouses, un ensemble documentaire consacré à l’éventail et la revue la dernière mode.

Mary Cassatt dessin " La loge " 1881, gravure, elle représente souvent une femme dans une loge de théâtre avec son éventail. Mary Cassatt voyait souvent Mallarmé avec Berthe Morisot, Degas, elle venait souvent à Fontainebleau proche de Valvins.

" Eventail de Marie Hirsch "1896, en ivoire et feuille de vélin avec motif aquarellé, Marie Hirsch était la fille du peintre et graveur Alphonse Hirsch (1843-1884) cet éventail comporte environ soixante dix signatures de Sarah Bernhardt, Bartholdi, Léon Bonnat, François Coppée, Julie Daudet, Dieulafoy, Jules Massenet, Mucha, Alphonse Allais, Pasteur, Puvis de Chavannes, Zola, Prud’homme, Stéphane Mallarméavait des relations suivies avec cette famille.

" Eventail de la Princesse Mathilde" vers 1880, de style japonais, monture en bois laqué rouge foncé, papier japonais à motifs de feuilles de roseaux peints à l’aquarelle, il comporte 49 autographes, cet éventail a servi de livre d’or. La Princesse Mathilde est la fille de Jérôme , le plus jeune frère de Napoléon 1er.

" Eventail d’Yvonne Lerolle" 1894, bois et papier, dédicace et partition de Debussy, il a écrit le premier acte de Pelléas et Mélisandre, dont celui-ci est reproduit sur cet éventail à décor japonisant de fleurs et d’oiseaux. Dédicacé pour Yvonne Lerolle âgée de 17 ans, qui parait avoir été une des inspiratrice de la princesse du drame musical composé » par Claude Debussy sur le poème de Maeterlinck. Mallarmé était en relation avec les parents de la jeune fille, Henry Lerolle était artiste peintre dans le cercle de Renoir, Morisot, Degas et Debussy, la même année fut achevé la partition du Prélude à l’après-midi d’un faune, inspiré du poème de Mallarmé. Yvonne Lerolle est la jeune fille jouant du piano dans le célèbre tableau de Renoir ‘les petites filles au piano’

"L’éventail de Madame Mallarmé" en 1891 poème autographe de son mari, feuille papier argenté orné de pâquerettes blanches.
 Un petit carnet de projets d’éventails de Louise Abbéma, sur le projet d’éventail est esquissé au crayon cinq silhouettes féminines ou est écrit jeanne, Sarah, Christine, Blanche ; Sophie amies de l’artiste, dont Sarah Bernhardt trois autres actrices et une cantatrice suédoise Christine Nilsson.

"Eventail de Mademoiselle Mallarmé" poème autographe de Stéphane Mallarmé, papier blanc monture en nacre.


"Eventail orné d’une aquarelle" avec un poème autographe de Jean Lorrain 1895, l’aquarelle signe fonseca représente des iris avec une libellule, ce qui est dans le gout japonais : l’iris étant pour son graphisme raffiné un motif de prédilection chez les artistes japonais tel Hokusai. Jean Lorrain était journaliste, poète, romancier, offert en amitié pour Mallarmé.
" Eventail d’Augusta Holmès" en 1886 ébène et tulle noir à décor de paillettes noires. Avec quatrain de Stéphane Mallarmé.
"Fleur, signe et, sur le lac, cygne
 Au nom d’Augusta Holmès
Le battement suit la ligne
 Du nonchaloir de Mendès"
 Augusta Holmès musicienne irlandaise (1847-1903) a composé beaucoup d’œuvres, liée aux milieux Parnassien, elle rencontre Stéphane Mallarmé en 1860.

" Eventail de Gabrielle Herold", poème autographe d’André Fontainas, le décor deux japonaises sous des branches fleuries. André Fontainas poète et critique belge, il a été l’élève de Mallarmé au lycée Condorcet, il fréquenta les mardis de la rue de Rome. Gabrielle Hérold est la sœur du poète André Ferdinand Herold, elle épousa André Fontainas en 1890.

" Eventail de Madame Emile-Blanche", papier et bois noirci, quatrain autographe de Cocteau en 1913. Epouse de Jacques Emile Blanche, il recevait souvent Jean Cocteau, portraitiste de la société littéraire artistique et mondaine de la Belle Epoque, il fréquentait Gide, Proust, Degas, Helleu, Sargent, Whistler et bien d’autres. Grand admirateur de Mallarmé, il avait fréquenté le lycée Fontanes.

De Félicien Rops 1873, "la dame au pantin et à l’éventail", héliogravure. Il s’agit de la représentation d’une femme fatale, manipulant un pantin désarticulé. Félicien Rops connaissait très bien Mallarmé.

 Eventail publicité du magasin du Louvre ère Meiji 1870

"Eventail fête de l’enfance, 20 avril 1891", de Louise Abbéma, sur tissus et bois, elle réalisa souvent des éventails pour les événements, fêtes, banquets, commémorations diverses, affiches, menus, programmes, au revers on trouve des signatures. 
" La dernière mode ",revue qui dura peu de temps seulement huit numéros. Elle fut publiée en 1874 par Stéphane Mallarmé, le poète traitait de tous les sujets, cuisine, arts, littérature, jardinage, mode.


Cette exposition montre différents thèmes de l’univers de l’éventail qu’il soit hispanisant, japonisant, de l’univers féminin, œuvre d’art, publicitaire, de séduction, poétique, il reste l’accessoire raffiné de mode qui a accompagné la femme pendant plusieurs décennies.
Poèsie,délicatesse,peinture, musique.
L’exposition se déroule sur fond musical de Claude Debussy. 


 Exposition à ne pas manquer jusqu’au 21 décembre 2009, musée Stéphane Mallarmé à Vulaines sur Seine. 
 
 Extraits du catalogue de l’exposition
Partager cet article
Repost0

commentaires