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12 avril 2010 1 12 /04 /avril /2010 13:38

Méroé est une cité antique de Nubie, capitale d’un royaume tardif. C’est un état indépendant qui c’était développé de -2500 à -1500 avant J-C, la capitale était Kerma.

 

La Nubie, aujourd’hui est une région au nord du Soudan et de l’extrémité sud de l’Egypte le long du Nil. Pendant un certain temps les souverains de ce royaume prirent possession du pouvoir sur toute l'Égypte, à partir de -747, et, pendant près d'un siècle, cinq pharaons noirs régnèrent. Défaits par les Assyriens, les nubiens refluent vers le sud.

 

Débute alors l'époque des royaumes de Napata puis de Méroé.

 

Napata est à la fois le nom d'un royaume antique d'Afrique et le nom de sa capitale. (Après le royaume de Kerma et avant celui de Méroé).

 

Le cœur de cet empire est limité par trois cours d’eau, le Nil à l’ouest, le Nil bleu au sud-ouest et l’Atbara au nord-est. Ce qui donne un aspect insulaire. Ce territoire englobe la plaine du Nil, qui s’élargit à cet endroit pour constituer le bassin de Shendi, ainsi qu’une vaste steppe, parsemée de collines, montagnes et de vallées sèches. La région possédait de grandes cités royales au bord du Nil, dont Méroé la capitale. D’autres grands centres religieux et politiques se trouvaient dans les terres tel que : Naga, Moussawarat, Es-Soufra.

 

Naga et Méroé deux cités impériales au Soudan.

 

Naga ville royale, située à 130 km au nord-est de Khartoum dans une steppe désertique.

La ville antique se présente avec le temple d’Amon et celui d’Apédémak.

Le temple d’Amon le plus important, dominait la ville comme une acropole, précédé par un immense pylône de 10 m de hauteur. Une allée de 12 béliers conduisait au pylône avec une porte en pierre. Cette structure rappelle l’architecture des temples égyptiens, se poursuit une salle hypostyle (salle dont le plafond est soutenu par des colonnes), il possède 8 colonnes, également dans les salles suivantes et dans le sanctuaire. Le temple serait du 1er siècle après JC époque du règne du roi Natakamani.

Le petit temple d’Apédémak du dieu-lion, est constitué d’une seule salle précédée d’un pylône (on peut y distinguer la reine Amanitore et le roi Natakamani victorieux, massacrant leurs ennemis.

Naga est le lieu de création de la monarchie méroïtique.

 

Méroé capitale de l’empire qui porte son nom et joue un rôle politique, économique, culturel et religieux entre le III eme siècle avant JC et le début du IV eme siècle. C’est une grande cité du Soudan sur les bords du Nil, au nord de Khartoum. Les villes de Napata, Kawa, Kerma sont plus au nord, et gardent une place certaine à cette époque.

Méroé capitale de Kouch, cette ville est apparue au V eme avant JC, décrite par Hérodote comme la capitale des Ethiopiens, peuple du sud de l’Egypte. Aujourd’hui appelés kouchites (nubiens).

Par les textes nous savons que les habitants de Méroé vénéraient de Zeus (Amon) et Dyonisos (Osiris). Des descriptions détaillées sur cette région ont étés apportées par Pline, Sénèque et Strabon, on y trouvait de l’or des pierres précieuses, des gisements de sel, du fer. Cette ville située au-delà de l’Empire romain, mais connue des auteurs classiques. Son déclin et sa destruction totale au IV eme siècle, par le roi Ezanas de l’empire Aksoum, les bâtiments démolis, mais le souvenir de cette grande capitale est resté, les travaux des auteurs classiques ont été conservés dans les écrits des savants arabes au moyen âge. L’apparition de l’imprimerie a rendu ces descriptions antiques de Méroé disponibles auprès des érudits, c’est ainsi que cette ville a été redécouverte.

 

meroe

 

 Méroé est l’un des plus grands sites historique et culturel d’Afrique, composé de pyramides, plus petites que celles d’Egypte, une nécropole royale. Pendant VI siècles, cet empire s’est étendu sur 1700 km.

 

 Placé au contact de l’Egypte Hellénistique 320 à 330 avant JC, puis romane 30 à 395 avant JC, Byzantine jusqu’à 640. Méroé a développé des traits culturels marqués par les influences croisées, issues de l’Egypte, Grèce, Rome, Afrique. Les créations architecturales sont remarquables.

 

Quelques extraits de la revue dossiers d’Archéologie.

 

Plus de 200 œuvres exposées, elles viennent de différents musées, Khartoum, Londres, Munich, Berlin, Leyde. L'exposition est divisée en plusieurs sections.

 

Dès l’entrée de belles sculptures : Un lion, un bas relief visage royal fin du 1er siècle début du second après Jésus-Christ, mélange égyptien et Africain.

Un petit film est présenté, permettant de découvrir les sites et paysages de cette magnifique région.

La découverte de Méroé par le Français Frédéric Cailliaud, premier ouvrage décrivant cette région, ainsi que les travaux de John Garstang et George Reisner, livre publié en 1826.

 

La seconde section présente la richesse et la diversité de l’artisanat méroitique.

 

Les premières pièces exposées font parties des objets du quotidien :

 

En céramique blanche faite de kaolin, nous avons des gobelets, bols à décor estampés de motifs cruciformes, des calices, des coupelles. La céramique noire ou très sombre (Soudan) motifs incisés ou imprimés en peigne (elle exprime l’aspect extérieur des vanneries) nous avons des gobelets, bols, écuelles. Quelques figurines d’argile, animales ou humaines, très stylisées tradition néolithique (vers 5000 à 3400 avant JC, les plus belles représentent des visages féminins (rituel de la fécondité).

 

L’art du métal, monopole royal dédié à la fabrication des armes, des flèches, haches, bols, coupes.

 

Les objets de prestige bien souvent trouvés dans les tombes royales et de l’élite.

Quelques œuvres présentées dans des vitrines successives :

 

L’orfèvrerie :colliers, bagues, clous d’oreilles influence hellénistique ou égyptienne.

Le verre, vases, amphores, vases à huile, influence de l’empire romain.

Les faïences d’influence égyptienne, vases et figurines.

 

 La troisième section est réservée à la langue méroitique :

 

Elle possède deux écritures, et comprend deux systèmes graphiques, 24 signes chacun : l’un hiéroglyphe, l’autre cursif.

Les hiéroglyphes réservés aux textes religieux, datent du II eme siècle avant Jésus Christ, usage royal et culturel, écriture sacrée.

 

La cursive a un emploi très large, elle date du 1er millénaire avant Jésus Christ, utilisée par le roi, les élèves, les tables d’offrandes, sur les stèles.

 

En exposition quelques bols gravés, ostracon (tesson de poterie réutilisé dans l'Antiquité comme support d'écriture), tables d’offrandes.

 

La quatrième section des vitrines successives présentent des chefs-d’œuvre illustrant les thèmes de la royauté, du panthéon, du temple et de l’au-delà à Méroé.

 

La royauté, réunie des peuples aux modes de vies diverses, agriculteurs et bien d’autres.

Le monarque possède un réseau de palais implantés dans les villes majeures. Après le 1er siècle plusieurs reines se succèdent dont Amanerinas.

Quelques bouchons de jarres, des pendentifs sont montrés.

 

Méroé et la vigne, fête de la crue du Nil avec le dieu grec Dionysos, autre fête le culte des ancêtres royaux. Présentation de reliefs provenant des chapelles, des pyramides, tables d’offrandes, rinceaux de vignes et grappes de raisins, tête de Dionysos, frises décorées.

 

Le Panthéon Deux divinités essentielles sont vénérées, Amon égyptienne, Apedemat locale. On trouve aussi des dieux pharaoniques d’un coté Isis, Osiris, Anubis, Hathet, Nephtys. Puis les dieux du Soudan ancien, Sebioumeker, dieu roi, Arensnouphir dieu chasseur, Mash dieu du soleil.

Représentées : Amon dieu dynastique (Egypte), des statuettes, bagues, différents sceaux .

 

Une vitrine est consacrée au roi archer Tabo, II eme siècle avant Jésus Christ, revêtu des attributs royaux, il porte un collier à triple têtes de béliers, double uraeus et diadème sur le bonnet kouchite. II est en bronze stuqué et doré, (découvert en 1974 sur la presqu’ile d’Argot) .

 

Soudan-Meroe-Roi-Tabo-Statue-2

 

Le monde funéraire, on croit à la vie après la mort (on emporte ce que l’on possède dans la tombe). Une pyramide pour la famille royale. Une table d’offrande indispensable fait partie du mobilier essentiel dans la chapelle funéraire érigée devant la pyramide méroitique.

La statue fait partie du mobilier funéraire installé dans les chapelles, inspiration de l’au-delà égyptien.

 

Le temple monument essentiel, construction royale, honorant un dieu dont c’est la résidence (bonne marche du monde à la légitimation de la monarchie), modèle pharaonique pour l’architecture et la décoration, il possède une façade monumentale.

 

La fin de Méroé, cet empire décline à partir du III eme siècle, les nubiens sont des ennemis traditionnels, Il laisse place à trois grands royaumes nubiens : Nobadia, Makouria, Alodia, christianisés, ils se partagent la vallée du Nil.

 

 Le département des antiquités Egyptiennes du Louvre, a ouvert son premier chantier de fouilles en 2007. Cette exposition présente un certain nombre d’objets issus de ces fouilles effectuées proche de Méroé. Elle nous montre aussi l’importance de cette civilisation peu connue.Pourtant cet empire rayonna pendant plusieurs siècles.

Exposition à ne pas manquer au musée du Louvre jusqu’au 6 septembre 2010.

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