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15 novembre 2010 1 15 /11 /novembre /2010 13:52

Nono, pièce de Sacha Guitry.

 

Sacha Guitry, est né à Saint Petersbourg en 1885, son père Lucien Guitry comédien, sa mère Renée de Pontry également comédienne. Ils arrivent en France alors que Sacha n’a que cinq ans.

Sacha devient très tôt un excellent  comédien,  il écrit ses pièces en peu de temps, dramaturge, metteur en scène de théâtre, réalisateur, scénariste.

 

 Très grand acteur de théâtre son œuvre est immense ce qui lui a apporté gloire et succès.

124 pièces de théâtre, 36 films, 32 ouvrages et rédige un certain nombre de préfaces pour divers ouvrages. Il signe des articles de presse environ 900 pendant une période de 50 ans. Plus des émissions de radio de télévision et a enregistré environ 30 disques.

 

Il a dessiné des centaines de caricatures , peint une dizaine de tableaux, et sculpté (3 bustes de Jules Renard)

De nombreuses pièces furent de grands succès et considérées comme des classiques du théâtre français.

Il a aussi beaucoup joué à l’étranger devant des têtes couronnées.

Amoureux des femmes, il se maria cinq fois.

 

Ses amis sont nombreux dont le peintre Claude Monet,( il possédait plusieurs tableaux ), il côtoya aussi  de grands écrivains, Alphonse Allais (rencontré en 1905 et avec qui il écrivit une pièce), Georges Courteline, Octave Mirbeau, Georges Feydeau, Tristan Bernard, Anatole France, Edmond Rostand

Il décède en juillet 1957 à Paris.

 

Quelques pièces parmi les plus célèbres :

Faisons un rêve  1916, Désirée 1927, N’écoutez pas mesdames 1942, Le mari la femme et l’amant 1919, Mon père avait raison 1919.

 

NONO

Nono, comédie en 3 actes créée en 1905, alors qu’il n’a que 20 ans.    

Au premier acte nous sommes dans un salon, une scène de ménage éclate, un homme de 40 ans veut se débarrasser de sa maitresse, Madame Weiss, qui a quelques années de plus que lui. Elle s’accroche, mais lui  est un mufle, un ami arrive avec sa maitresse Nono jeune femme ravissante  entretenue, elle est vêtue d’une robe rose avec des strass légèrement transparente et un somptueux décolleté qui fait tourner la tête de tous les hommes ;  mais l’amant doit s’absenter et il confit  Nono à son ami…………..

 

Le second acte nous emmène en bord de mer, proche de Trouville, galanterie, séduction, le regard tout est là, les domestiques sont les témoins privilégiés des fastes et disputes de leurs maîtres, Nono   dans tous ses états  devient la maitresse du meilleur ami de son amant...........

 

Au retour de son amant, Nono a le choix entre les deux hommes, mais elle est une manipulatrice entre  argent et désir. ………………….

 

Sacha Guitry se serait-il inspiré d’une scène domestique entre son père et l’une de ses nombreuses maîtresses ? Le jeune auteur se sert de son « vécu », le salon particulier, cadre du premier acte fut celui qu’il choisit pour inviter l’une de ses premières conquêtes.  

La côte normande, lieu de Villégiature par excellence pour les Guitry père et fils.

 

Toutes les pièces de Sacha Guitry nous font passer d’excellents moments, Nono est interprétée par la ravissante et  pétillante Julie Depardieu,

 

Les interprètes : Brigitte Castillon ,Sissi Duparc

Xavier Gallais ,Michel Fau, Roland Menou 

 

A voir au théâtre de la Madeleine Paris, jusqu’au 31 décembre 2010.

 

 

 

 

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31 octobre 2010 7 31 /10 /octobre /2010 11:35

Antonin Artaud, nait à Marseille, le 4 septembre 1896, il décède à Ivry sur Seine en 1948.

Poète, romancier, acteur dessinateur et théoricien du théâtre français. Inventeur du concept du théâtre de la cruauté, dans le théâtre et son double ; il aura  tenté de transformer

 la littérature, le théâtre et le cinéma. Par la poésie, la mise en scène, la drogue, les pèlerinages, le dessin et la radio, chacune de ces activités a été un outil entre ses mains, un moyen pour atteindre un peu de la réalité qui le fuit.

Souffrant de maux de tête chroniques depuis son adolescence, qu'il combattra par de constantes injections de médications diverses, la présence de la douleur influera sur ses relations comme sur sa création. Il sera interné en asile, subissant de fréquentes séries d’électrochocs. 

    

En 1920, il rencontre Lugné-Poë , directeur du Théâtre de l'Œuvre.Engagé, Artaud révèle de grandes capacités d’acteur, il crée également les décors et les costumes pour "La vie est un songe "de Calderon de la Barca.

Max  Jacob lui suggère de rencontrer Charles Dullin,  qui vient de créer le Théâtre de l'Atelier et reprend les rénovations entreprises par Jacques  Copeau en 1913 « invention » du metteur en scène, et recréation d’une troupe de théâtre.

En 1923, il quitte Dullin   pour la compagnie de Georges et Ludmilla Pitoëff  installée à la Comédie des Champs-Élysées. Puis avec Roger Vitrac, Roger Aron   et l'aide matérielle du Dr René Allendy, psychiatre et psychanalyste, qui le soigne, il fonde le Théâtre Alfred  Jarry et définit une conception nouvelle de l'art dramatique dans le manifeste publié aussitôt :

 

« Si nous faisons du théâtre ce n'est pas pour jouer des pièces mais pour arriver à ce que tout ce qu'il y a d'obscur dans l'esprit, d'enfoui, d'irrévélé se manifeste en une sorte de projection matérielle. »

  

 Le théâtre d'Alfred Jarry présentera quatre séries de spectacles : " Les Mystères de l'amour" de Vitrac, "Ventre brûlé ou la Mère folle" d' Artaud et "Gigogne" de Max Robur (pseudonyme de Robert Aron), "Le songe" d'August Strindberg perturbé par les surréalistes en 1927, et le troisième acte du "Partage du midi" de Paul Claudel. Il s'ensuit une brouille avec Jean Paulhan et la reconsidération des surréalistes en 1928. "Victor et les enfants au pouvoir" de Vitrac sera la dernière représentation en décembre 1928.

 

 

Il fera de nombreux films en tant qu’acteur.  Mais c’est dans l’univers du  théâtre, chez Dullin qu’il

rencontre une comédienne d'origine roumaine, Génica Athanasiou , qui va partager sa vie de 1922 à 1927.

 

Génica nait en 1897 à Bucarest et décède en 1966 à Lagny.

En 1919 elle quitte la Roumanie pour devenir comédienne à Paris, elle étudie avec Charles Dullin.  Dès 1921, elle fait partie de la nouvelle troupe de celui-ci et participe à son premier spectacle. Un jeune acteur, nouveau membre de la troupe tombe sous le charme de sa beauté il s’agit d’Antonin Artaud. Une passion nait entre eux, chaque jour où ils sont séparés, Artaud lui envoie des lettres intenses, des poèmes, il écrit qu’il a trouvé  l’amour parfait, céleste qu’il  avait rêvé. Et il dira : Génica est le seul être avec qui je puisse être moi-même.

Elle fut le grand amour d’Artaud.  

 

En 1927, Génica joue dans "La coquille" et le "Clergyman"   réalisé par Germaine Dulac   sur un scénario d'Antonin Artaud. Dans les mois qui suivent, après cinq ans de passion et de tourments, les deux amants se séparent.

 

Sa carrière de comédienne se poursuit. Parallèlement au théâtre, elle se tourne vers le cinéma. En  1928 et en 1929 , elle joue dans deux films : "Maldone"  et "Gardiens de phare  , films du réalisateur Jean Grémillon , dont elle devient la compagne. Leur relation dure plus de dix ans.

 

Toujours fidèle au théâtre, et à la troupe de Dullin, auprès duquel elle restera durant toute sa carrière, elle abandonne pratiquement le cinéma à la fin des années 1930.

 

bouquet

 

 

C’est au théâtre de l’Atelier, lieu de rencontre d'Antonin Artaud et Génica Athanasiou que  cette lecture musicale est interprétée par Carole Bouquet, ce sont des extraits de la correspondance d’Artaud. Dans cette correspondance l’écrivain se livre, l’amour qu’il a pour Génica, sa jalousie mais aussi sa maladie, sa folie. 

 

Une chaise au centre de la scène  devant un rideau de fer (rideau coupe-feu),  la comédienne apparait  sous un faisceau lumineux, vêtue d’une robe sombre, seule en scène elle donne le ton à cette lecture, la passion et l’amour qu’Artaud avait pour Génica , elle partage même la souffrance de l’auteur, tantôt debout, tantôt assise feuilletant de gros cahiers comportant ces lettres qu'elle connait très bien, quittant la scène à plusieurs reprise laissant  le temps de passer quelques extraits musicaux.

La comédienne séduit, excellente performance. 

 

 Très belle soirée,   Jusqu’au 11 novembre 2010 théâtre de l’atelier Paris

 

 

 

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20 octobre 2010 3 20 /10 /octobre /2010 11:40

Pour fêter cet événement au programme :

Carl Maria von Weber, ouverture du Freischütz

   

Fréderic Chopin, concerto pour piano et orchestre no1 en mi mineur, opus 11  

Allegro maestoso

Romance : larghetto

Rondeau : vivace

 

Ludwig van Beethoven

Symphonie no5 en ut mineur, opus 67

Allegro con brio

Andante con moto

 Scherzo : allegro

 

Allegro

  wyung

Myung-Whun Chung, chef d’orchestre coréen, reçoit très jeune le deuxième prix du concours Tchaïkovski de Moscou. Il poursuit son apprentissage à New York  à la Julliard School, il devient assistant de Carlo Maria Giulini à l’orchestre philarmonique de Los Angeles en 1979 et devient associé dès 1981.

 De 1984 à 1990 il dirige l’orchestre symphonique de la radio à Sarrebruck, il est invité à la tête du théâtro communale de Florence de 1987 à 1992.

De 1989 à 1994, il est à la direction musicale de l’orchestre de l’opéra de Paris.

Jusqu’à 2005, il est le chef principal de l’orchestre de l’Académie Sainte-Cécile de Rome.

Depuis 2000, il est directeur musical de l’orchestre philarmonique de radio France. Après avoir obtenu en Italie le Premio Abbiati et le prix Toscanini, nommé l’artiste de l’année, 1992, il reçoit la légion d’honneur. Primé aux victoires de la musique en 1995 et 2002, en 1996 il reçoit de la Corée le Kumkuan ; récompense la plus élevée décernée par le gouvernement coréen pour sa contribution à la vis musicale de son pays. Il a le titre honorifique d’ambassadeur pour la culture de la Corée.

  Tiempo

Sergio Tiempo, Pianiste, d’origine argentine, né à Caracas (Venezuela) en1972.

Il prend ses premières leçons de musique avec sa mère Lyl Tiempo à l’âge de deux ans et sa première apparition en publique à l’âge de trois à la Fondation pour le pianoforte en Italie

Dès l’âge de 7 ans, il joue ses premiers en Europe, à Menton et à Londres

 Mais c'est son concert au milieu des années 1980 dans la série des Grands Pianistes au Concertgebouw d'Amsterdam qui lui a valu l'amorce d'une reconnaissance au niveau international.

Sergio Tiempo a joué à la Philharmonie de Berlin, au Palais des Beaux Arts de Bruxelles, au Conservatoire Verdi de Milan, à la Salle Pleyel à Paris, à l'Académie Liszt de Budapest, au Théâtre Colón de Buenos Aires, à l'Ambassador Hall de Los Angeles, au Kennedy Center de Washington, au Suntory Hall de Tokyo, au Symphony Hall de Osaka...

Il joue avec les plus grands dont Martha Argerich, Il a effectué une tournée en duo avec le violoncelliste Misha Maïsky.

Sergio Tiempo forme également un duo avec sa sœur la pianiste Karin Lechner. Il a remporté en Allemagne le Prix Davidoff 2000 .

 

Soirée d’exception avec Sergio Tiempo, excellent pianiste trop rarement en France.

Ce  concert proposé  au  public  parisien à la salle Pleyel il y a quelques jours, sera diffusé ultérieurement à la télévision sur France 2 à ne pas manquer.

 

 

 

 

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12 octobre 2010 2 12 /10 /octobre /2010 16:23

Nous sommes à la fin du  XIX eme siècle. La France est profondément transformée par la révolution industrielle depuis 1850. 

 A Paris on entreprend de grands travaux, création de boulevards, on construit de nouvelles avenues avec des trottoirs et des arbres.

  Le contexte économique est prospère. Le developpement des techniques d'imprimerie est en marche, en particulier la lithographie. La diffusion des images est importante, l'illustration est omniprésente dans la vie quotidienne, les affiches, les livres, journaux, c'est la libération de la presse. Les magasins contribuent à l'intensification des échanges.

 Le chemin de fer est récent, le tourisme apparaît avec les stations thermales, Vichy, Aix les Bains, la Côte d'Azur se développe ainsi que la côte Normande. De nombreuses affiches apparaissent dans les gares et font la publicité des ces destinations en vogue.

 C'est l'époque de la grande bourgeoisie d'affaires, les Rothschild, les Pereire célèbrent la vie parisienne. Les fêtes sont nombreuses, les spectacles, les cabarets : Folies Bergères, Moulin Rouge, l'Opéra comique, le cirque, le café-concert, les théâtres, des affiches par milliers présentent les artistes de ces célèbres établissements.

clown

 Les impressionnistes exposent, les affiches en font la publicité. On prépare l'exposition universelle de 1900.

 C'est la belle époque, Jules Chéret est au coeur de cet essor.

 

 La lithographie :

Chaque lithographe a sa technique. Le tracé peut être exécuté directement sur la pierre, tracé au crayon lithographique, à la plume ou au pinceau avec de l’encre lithographique que peut être étendue à la manière du lavis. On peut aussi avoir recours à diverses techniques afin d’obtenir des matières particulières. Soit gratter certaines parties du dessin, on peut aussi procéder à un report du dessin par un calque ou un papier report. Le tracé exécuté, la pierre est humidifiée pour l’impression, étant poreuse, la pierre calcaire retient l’eau. L’encre grasse est déposée au moyen d’un rouleau de caoutchouc, elle reste sur la pierre aux endroits imprégnés du gras du dessin tandis qu’elle est repoussée par l’humidité tout autour, (l’encre grasse est hydrophobe). Une fois la pierre assez encrée, on pose le papier et on passe sous presse. Pour l’impression en couleur, il faut recommencer l’impression de la même feuille, en redessinant chaque fois, sur une pierre différente, le motif en fonction de sa couleur, et en tenant compte des superpositions de couleurs qui donneront les teintes mixtes. Il y a une difficulté, il faut repérer le positionnement  de la feuille sur les pierres successives, car la feuille étant humectée tend à subir des variations dimensionnelles. On commence par les teintes les plus claires, pour terminer par les plus sombres et le noir.

 

 Selon certaines techniques, on utilise qu’une seule pierre, en ré-préparant la pierre et y redessiner chaque nouvelle couleur, en se basant sur le premier dessin qui subsiste sur la pierre. Dans ce cas la on ne peut refaire de nouveaux tirages, la pierre ayant été modifiée pour chaque couleur successive.

Les techniques évoluant, Engelmann a mis au point une méthode à la fois théorique : l'emploi des trois couleurs primaires : le bleu, le rouge, le jaune, auxquelles on ajoute le noir, pour obtenir toutes les teintes et nuances possibles. 

Et pratique : la mise au point des presses lithographiques munies de systèmes élaborés pour obtenir un bon repérage des impressions successives.

C'est le procédé de chromolithographie, il facilite le repérage et ne nécessite plus d'humidifier les feuilles, ainsi les difficultés sont résolues.

La lithographie est dite impression à plat, parce que le relief n'intervient pas dans le processus d'impression lui-même, et d'autre part, par opposition aux techniques modernes de l'offset.

Elle est adaptée à la production d'oeuvres d'artistes aux techniques variées, et à des tirages en quantité limitée.

Jules Chéret,

Il prend des cours à l'école des beaux arts et effectue le voyage typique d'une formation artistique de l'époque : l'Italie. Il est un admirateur du peintre Watteau.

Artiste peintre, lithographe, décorateur affichiste, et une grande qualité de coloriste. Il  se réfère à la tradition néo-rococo, il puise dans l’art du Japon, il participe à l’élaboration des rythmes de la vie moderne.

Il aborde  différentes techniques avec aisance.

  

  Il créé l’affiche artistique, devenu un maitre dans cet art, il est la figure majeure du musée de la publicité. Il tient sa place aux arts décoratifs par sa contribution à la décoration intérieure de la belle époque.

 

 Le personnage fétiche de ses affiches : une femme joyeuse, élégante qui semble toujours en mouvement. On la reconnait facilement et elle est une des caractèristiques du style Chéret : c'est la "Cherette".

  Cheret-Fete des Fleurs

 

Jules Chéret naît en 1836 à Paris. Son père est typographe.

 

Dès 1849, il reçoit une formation de lithographe et travaille plusieurs années comme ouvrier dans une entreprise spécialisée dans les images religieuses. Inscrit au cours du soir à l'école nationale de dessin, son maître Horace Lecoq de Boisbaudran ( professeur aux beaux arts) lui apprend l'esquisse de mémoire et le dessin de mouvement.

 

Il va à Londres en 1854, dès 1858 il réalise une affiche qui fut très remarquée, pour une opérette d' Offenbach

 " Orphée aux enfers".

 

1859, il repart à Londres, il va admirer les oeuvres de Turner et Constable, il rencontre le parfumeur Eugène Rimmel ( il a créé avec son père en 1834 le premier produit cosmétique non toxique, le mascara), il devient son ami et mécène pour lequel il exécute des étiquettes et des décors floraux.

 

1866, Jules Chéret ouvre son premier atelier de lithographie à Paris, il réalise de nombreuses affiches.

 

1881, il cède son imprimerie à la société Chaix (imprimerie de la SNCF), il en devient le directeur artistique.

 

1889, il présente sa première exposition personnelle d'affiches, pastels, gouaches au théâtre de la Potinière à Paris. Il obtient une médaille d'or, à l'exposition universelle.

 

1890, il reçoit la légion d'honneur, et débute son activité d'artiste peintre. Il rencontre un grand collectionneur Joseph Vitta, il devient son mécène.

 

1895, il commence son oeuvre décorative par l'exécution de décors monumentaux dans des lieux privés et publics.

 

1898, il part s'installer à Nice avec son épouse. Il reçoit des commandes importantes à partir des années 1900, tel que le rideau du théâtre du musée Grévin et la décoration d'un salon de l'hôtel de ville de Paris de 1896 à 1903.

 

1905, c'est la décoration de la Taverne de Paris.

 

1906-1907, il décore également la salle des fêtes de la Préfecture de Nice, dont le thème est la fête et le carnaval.

 

1925, il arrête de peindre, il est atteint de cécité.

 

1932, il décède à Nice.

 

Il a influencé les artistes peintres tel que Toulouse Lautrec, Pierre Bonnard, Edouard Vuillard.

 

 L'exposition est réalisée par le musée des arts décoratifs.

 

 Nous sommes dans la pénombre, l'éclairage orienté sur les oeuvres de l'artiste pour la mise en valeur.

 Dans la première salle on découvre quelques pastels sur toile daté de 1895-1900 " les jeux" et "tambour et clairon" , des affiches concernant la décoration de l'hôtel de ville de Paris .

 

Son idée de représenter un spectacle panoramique reprenant les thèmes Devel dans ses papiers peints. Son univers est inondé de lumière, de fleurs de personnages rappelant la comédia del arte. Femmes, fleurs il nomme cette composition "le bouquet harmonieux" assemblage de tâches de couleurs.

 

 

 

 Présentation de "La commédie" datée de 1891, La "danse"  et la " Musique" la même année, ainsi qu'une lithographie représentant la "Pantomime".pour le baron Vitta

 

la danse.

 

 En 1892, époque où Evian devient un lieu de villégiature très prisé, le Baron Jonas Vitta, riche banquier et soyeux lyonnais, décide de construire une résidence au bord du lac. Elle est de style du  quattrocento florentin inscrit au Patrimoine de France.  Elle est décorée par de nombreux artistes : Cheret fait les peintures murales, " Les saisons" été", "hiver "  pour un panneau de  porte de la salle de billard, Brasquemond (bois), et Charpentier (dessin du mobilier) pour cette même salle. Rodin sculpte les dessus de porte en pierre de l’Estaillade aux motifs des Quatre Saisons.

 

Un autre projet de cheminée pour la villa de Maurice Fenaille à Neuilly (pionnier de l’industrie pétrolière, mais aussi amateur d’art, mécène et collectionneur, également membre de l’Académie des Beaux-arts) ; les éléments "la terre" et "l’air". En 1920 il décore la villa.

 

 1892, une autre lithographie "Hippodrome"

 

 

 Il fait l'étude du rideau du musée Grévin en 1900, présentation de "Pierrot et Colombine".

grevin

Dès l'hiver 1894-1895 une lithographie "Redoute des étudiants".

 redoute

 L'affiche est dans toutes les maisons. Le développement de la publicité est important ou l'affiche à largement sa place.

 L'exposition présente également le travail de décorateur de Jules Chéret qui a conçu de nombreuses fresques et tapisseries ainsi que du mobilier.

Le salon présenté est composé de panneaux décoratifs, pendules,vases destinés à la chambre de la villa d'Evian( exécuté par Botta) en 1905, un paravent dont les peintures représentent "pantomimes, la musique et la danse" d'après les cartons de Jules Chéret 1913, un tapis en laine, les tons pastels représentent des guirlandes de fleurs "allégorie à la sculpture" de Chéret daté de 1925, tapisseries en laine et soie toujours d'après Chéret de 1911, le printemps et les roses 1909, tapisserie représentant déesses et roses ( suite des artistes du XVIII eme siècle).

 Dans une autre salle plus intimiste quelques tableaux, " le portrait de Katherine Smith épouse de Jules Chéret et deux enfants 1866 ", " le fumeur de narguilé" de  Jean Lorrain 1894, "la femme en noir au manchon 1885 ". Une vitrine présente les objets personnels de l’artiste, une plaque offerte lors de sa remise de légion d’honneur en 1890 par Goncourt,une  toile d’Emile Blanche le représente dans son atelier. Une revue illustrée, des livres, des dessins quelques photos et son buste. Un portrait de la baronne Vitta daté de 1908 qu'il a peint et celui de Marie Chéret daté de 1885 et son autoportrait en 1915.

En poursuivant la visite, on découvre les affiches qui illustrent l'art de la rue, on imagine très bien l'émerveillement du regard des passants à l'époque, elles donnent de la gaité, avec ces affiches on arrache la rue à la monotonie, elles attirent l'oeil et offrent un feu d'artifice de couleurs. Mais il y aussi le texte qui a son importance,c'est le spectacle de la vie parisienne, on présente la mode, les innovations, tel que la transformation de l'éclairage.

Cheret Casino de Paris

Une publicité pour les magasins du Louvre " jouets et étrennes pour 1891", Félix Potin dont un slogan vente les produits "expédition en franco dans les gares", le magasin Aux buttes Chaumont, représentent des mannequins en complets pour cérémonies, Chatriot "comestibles, gibiers, volailles, primeurs, avec un slogan "Ne quittez pas Paris sans faire vos provisions".Un David Coperfield par Dickens pour Hachette et cie. Félix Potin, précise  "transport vers la banlieue",

theatrophone Réservez vos places de spectacles avec théâtrophone daté de 1890.

 

 Le courrier français 1200 dessins originaux à l'Elysées Montmartre. Les affiches présentées dans les gares tel que :  Fêtes de Nice datée de 1907, préparation du carnaval, les chemins de fer d'Auvergne, Vichy,Royat, Cjerlont-Ferrand.

auvergne

Mais revenons aux affiches de magasins "Au Buttes Chaumont, jouets et objets pour étrennes",

chaumont

  Diorama au jardin des Tuileries, oeuvre de l'union franco-américaine.

 

Un autre sujet, les affiches illustrant les spectacles : Yvette Guibert au concert parisien, elle est représentée sur l'affiche. les folies bergères, le cirque, les hippodromes, le bal du moulin rouge.

moulin rouge

exposition universelle de 1889, le pays des fées.

fées

Saxoleine pétrole de sécurité d'éclairage, une élégante vêtue d'une longue  robe allume la lampe.

saxoline

Une autre salle est réservée aux études, des publicités sur les romans d'Emile Zola "la terre", "l'argent" de beaux livres illustrés de l'époque sont présentés, dans une vitrine. Lulu, la gomme, les étoiles de Félicien Champsaur. Des revues de presse comme le Miriton

le mirlitonfelicien

 Toujours des affiches TA RA Raboum polka américaine illustration de 1893.

Quinquina Dubonnet , une femme assise avec son chat blanc sur ses genoux, tient un verre d'une main, une bouteille dans l'autre main.

quinquina

Un tableau, Emilienne d'Alençon, aux folies bergères, fusain et gouache daté de 1893,

Dans une vitrine on peut voir des oeuvres délicates tel qu'un  carnet de bal, des enveloppes pour cartes parfumées datées de 1873, elles sont agrémentées de fleurs, des roses, des violettes, un almanach décoré d'artistes peintres, le livre des parfums illustré par Jules Chéret. Il représente des femmes et des fleurs, des affiches de l'Opéra comique pour Mignon de Thomas opéra en trois actes, un autre pour Orphée aux enfers d' Offenbach.

orphéeSes premières oeuvres ou les débuts Paris-Londres-Paris,

Son séjour anglais de 1859 à 1866, quelques partitions musicales, des calendriers, puis c'est à Londres qu'il découvre l'affiche murale, deux le rendent célèbre après son brevet en 1866 "Orphée aux enfers" et "La biche au bois".

Pour terminer cette magnifique exposition, une vidéo présente l'artiste à Paris, en Bretagne à la villa Ker Lamnec sa propriété, à Nice sur le perron de sa grande villa ou il est photographié avec sa famille.

Un grand interêt pour cette exposition, elle nous plonge dans le Paris 1900, par la mode, la nouvelle manière de s"éclairer, les publicités  commerciales, les affiches des spectacles, les illustrations des livres en vogue, la décoration de certaines villas. C'est la gaité, la joie de vivre, les affiches sont animées, la femme est belle, c'est une explosion de couleurs. 

 

  A voir aux musées des Arts décoratifs à Paris,  jusqu’au 7 novembre.

 

 

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1 octobre 2010 5 01 /10 /octobre /2010 16:47

Montfort L’Amaury,  45 km de Paris dans les Yvelines, le premier comte de Montfort a pris le nom d’Amaury 1er. La Maison   des seigneurs de Montfort (l'Amaury)   fut impliquée dans plusieurs crises du Moyen Âge. Elle est une branche cadette de la Maison de Hainaut .

Cité historique dès 989, le fils d’Hugues Capet, Robert II (972-1031) dit le Pieux, fit construire le château-fort en 996 sur la butte de Montfort. Fief de la famille de Montfort depuis le XI eme siècle avec Guillaume de Hainaut, fils d’Amaury 1er (1028-1053), qui lui fit construire les remparts que nous pouvons encore voir aujourd’hui.

La seigneurie de Montfort-L’amaury fut érigée en comté au profit du fils de Simon Iv (1165-1218).

Destruction du château par les anglais, pendant la guerre de cent ans (1337-1453).

Le comté de Montfort fut également lié au duché de Bretagne, suite au mariage de Yolande de Montfort avec Arthur II de Bretagne en 1292.

Il Sera rendu à la couronne de France en 1547 lors de la réunion définitive du duché de Bretagne à la France par l’accession au trône du duc Henri II, après qu’Anne de Bretagne (1477-1514)  eut épousé successivement les rois Charles VIII, Louis XII avec qui elle a eut une fille Claude de France ( 1499-1524) qui a  épousé François 1er.

Ci-dessous tour Anne de Bretagne

 

tour montfort

 Maurice Ravel nait à Ciboure en 1875. Son père d’ascendance Suisse et savoyarde, était un ingénieur renommé, il travaillait pour l’industrie automobile. Sa mère Marie Delouart-Ravel était basque, descendante d’une famille espagnole. Maurice eut un frère, Edouard.

1875, la famille se fixe à Paris. Son enfance fut heureuse. Ses parents sont attentionnés et cultivés, familiers des milieux artistiques, ils surent très tôt que Maurice avait un don musical et l’encouragèrent. Il débute l’étude du piano à 6 ans et reçut ses premiers cours de composition de Charles René (harmonie et contrepoint). Nous sommes fin XIX eme siècle, le climat est plutôt artistique et musical, il y a des pianos dans de nombreux  appartements à Paris, ce qui va convenir à l’épanouissement de l’enfant.

Il entre au conservatoire de Paris en 1899, il fut l’élève de Charles de Bériot (fils de Maria de Malibran), il se lit d’amitié avec le pianiste espagnol Ricardo Vines.

Il aime la musique de Chabrier, d’Eric Satie, admirateur de Mozart, Saint Saens, Debussy, du groupe des cinq. Il fut aussi influencé par la lecture de Baudelaire, Poe, Villiers de l’Isle-Adam et de Mallarmé.

Il manifeste très vite un caractère affirmé, un esprit musical indépendant. On le ressent déjà dans ses premières compositions, empreintes d’une personnalité et d’une maitrise.

 

maurice ravel

Ses œuvres :

« Ballade de la reine morte d’aimer », et « Sérénade grotesque «  en 1894. ‘Menuet antique » (L'influence de Chabrier)  en 1895, ainsi que deux Sites auriculaires œuvre pour deux pianos, autre œuvre Habanera et Entre cloches en 1897.

En 1897, il entre dans la classe de contrepoint d’André Gedalge et Gabriel Fauré devient son professeur de composition, il eut comme condisciple Enesco.

EN 1899, fin de ses études, Ravel compose une ouverture symphonique « Shéhérazade », pour un projet d’opéra.

De 1900 à 1905, Ravel et le prix de Rome. Les 5 échecs du compositeur, il n’obtient qu’un  second prix en 1901 pour sa  cantate   « Myrrha » inspirée du Sardanapale   de Lord Byron .

Cependant sa période féconde date de 1901 à 1908, il a le gout pour les sonorités hispaniques et orientales, pour l’exotisme, le fantastique, le raffinement mélodique, il est le virtuose du piano.

1901, il compose sa pièce « les jeux d’eau », c'est chez  Liszt   (Au bord d'une source, 1855 et Jeux d'eau de la villa d'Este, 1883) qu'il faut chercher les sources du compositeur.

1902, Il compose « le quatuor  à cordes en fa majeur », dédicacé à Gabriel Fauré, alors professeur de composition de Ravel

1903, il compose les trois poèmes de « Shéhérazade  » pour voix de femme et orchestre, et " la  Pavane pour une Infante défunte ",pièce pour piano, (il existe des versions orchestrées), elle évoque la danse d'une jeune princesse à la cour d' Espagne  dédiée à la Princesse de Polignac.

1904, « les mélodies de Shéhérazade » sur des poèmes de Tristan Klingsor (poète, musicien, peintre et critique d'art français).

1905, « miroir », cinq pièces pour piano et « Sonatine », dédiées à ses amis Cipa et Ida Godebski.

1906, « l’Introduction et allégro pour harpe », clarinette et quatuor  à cordes, sur une commande du fabricant de harpes à pédales à double action Erard .

« Les histoires naturelles « en 1906 également, recueil de cinq mélodies : Le paon, le grillon, le cygne, le martin-pêcheur et la pintade. Textes extraits des Histoires naturelles  de Jules Renard. 

1908, « La rapsodie espagnole »,  influence hispanique de sa mère. L'œuvre a été dédicacée à Charles Wilfrid de Bériot,professeur de piano du compositeur.

La même année, il compose la suite pour piano « Ma mère l’oye », cette œuvre fut composée d’après les contes de Charles Perrault, dédiée aux enfants de ses amis Ida et Cipa Godebski.

Toujours la même année 1908, « Gaspard dans la nuit » Fantaisies à la manière de Rembrandt et de Callot est un recueil de poèmes en prose d’Aloysius Bertrand (poète, dramaturge et journaliste français,il serait l’inventeur du poème en prose).Dont l’auteur s’est inspiré.

1909, Maurice Ravel part effectuer une série de concerts à Londres.

La même année il créé à la demande de Serge Diaghilev, dont les ballets triomphent à Paris,  "Daphnis et Chloé ", cette symphonie chorégraphique  est une vision de la Grèce antique.

Dès 1910, avec Charles Koechlin et Florent Schmitt (compositeurs, ils fondent une société musicale indépendante, pour promouvoir la musique contemporaine, en opposition à la société nationale de musique, qui était plus conservatrice.

En 1914, il composa le trio en la majeur, interrompu par la guerre, ne pu être engagé car de taille trop petite.

1916, il tombe malade.

1917, six pièces pour piano regroupées sous le titre du « Tombeau de Couperin », suite en forme d'hommage aux maîtres du classicisme français , oeuvre dédiée à des amis tombés au front.

En 1919, deux commandes l’une de la part de Diaghilev, » la valse », poème chorégraphique dédiée à Misia Sert (était une pianiste, égérie de nombreux peintres, poètes, et musiciens du début du XXe siècle).L’autre commande de Rouché (mécène français, il dirigea l’opéra de Paris, le théâtre des Arts et dirigea la Grande revue, publication juridique),  « l’enfant et les sortilèges », poème chorégraphique, le livret écrit par Colette .

La guerre terminée, la « Belle Epoque » se profile. La musique européenne est à l’honneur avec Stravinsky et Prokofiev, et va vers un style néoclassique auquel Ravel  va  contribuer, il va s’ouvrir aux innovations rythmiques et techniques venues de l’étranger, en particulier d’Amérique du Nord.

Après le décès de Claude Debussy il est considéré comme le plus grand compositeur français.

En 1920, il est fait chevalier de la légion d’honneur. Harassé par l’agitation de la vie parisienne,  Maurice Ravel se décide à quitter Paris, afin de trouver une maison ou au calme il pourra continuer son œuvre.

Cette maison se situe à l’orée de la forêt de Rambouillet sur les hauteurs d’un village, comme nous l’avons vu, au passé prestigieux, il s’agit de Montfort l’Amaury.

Dans cette maison, le compositeur va y rester jusqu’à son décès en 1937.

Ses  nombreux amis viennent lui rendre visite tel que  l’écrivain Léon-Paul Fargue  , les compositeurs Maurice Delage, Arthur Honegger, Jacques Ibert, Florent Schmitt, Germaine Tailleferre, les interprètes Marguerite Long, Robert Casadesus, Jacques Février, Madeleine Grey, Hélène Jourdan-Morhange, Vlado Perlemuter, le sculpteur Léon Leyritz,et les deux fidèles élèves de Ravel, Roland-Manuel et Manuel Rosenthal. Il  organise des repas très festifs pour eux. Sa  vie sociale y est riche.

  maison ravel

« Le Belvédère », nom de la maison de Maurice Ravel, elle est assez modeste et exiguë, sur une hauteur elle offre une vue sur la ville d’où son nom, un balcon domine  la forêt de Rambouillet.

Les pièces sont petites, à l’origine la maison avait quatre pièces, Ravel en fit faire dix.

Il en a fait un véritable musée, on y voit de magnifiques porcelaines asiatiques  dont il possédait une belle collection, des horloges et plus surprenant des jouets mécaniques.

Dans l’une des pièces, son salon de musique, émouvant, son piano, un demi queue Erard, on imagine très bien le maitre entrain de composer, un métronome, un portrait de sa mère. Dans les autres pièces des objets personnels ses meubles.

Lorsque l’on visite cette demeure, une atmosphère toute particulière se dégage, on sent la présence du compositeur.

Un magnifique jardin, un  rappel des jardins japonais avec un bassin, la pelouse est entourée de galets.

C’est dans cette maison qu’il a créé ses œuvres à partir de 1921

C’est  aussi au Belvédère qu’il va composer " Chansons Madécasses"   sur des poèmes d’Evariste de Parny (1923).Elles sont dédiées à Elisabeth Sprague-Coolidge, mécène américaine  du musicien.

En 1924, Tzigane, rhapsodie de concert pour violon et orchestre,commande de la violoniste hongroise Jelly Aranyi .

En 1928, grande année pour le compositeur qui effectue un grande tournée aux Etats-Unis, Canada ou il obtint un immense succès. A New York il rencontre Gershwin  dans un club de jazz. A son retour il compose le « Boléro », musique de ballet pour orchestre  en do majeur et créée  le 22 novembre de la même année à l’ Opéra Garnier  par sa dédicataire, la danseuse russe Ida Rubinstein. Ravel fut fait docteur en musique honoris causa  à l’ Université d'Oxford.  

1931, il compose le 'concerto pour la main gauche", en ré majeur, pour piano et orchestre.commandé par le pianiste Paul Wittgenstein, il était manchot, ayant perdu  son bras à la première guerre mondiale.  

 Une autre commande pour le chef d'orchestre Serge Koussevitzky , qui s'apprêtait à célébrer les cinquante ans de l' Orchestre symphonique de Boston, pour qui il allait composer le "Concerto en sol"

Dès 1933, l’état du compositeur se détériore. Il décède en 1937.

 

Il fut une des figures les plus influentes de la musique française de son époque avec son aîné Claude Debussy, le principal représentant du courant impressionniste  au début du XXe siècle. Son œuvre  est le fruit d'un héritage complexe s'étendant de Couperi  et Rameau  jusqu'aux pionniers du jazz  et d'influences multiples dont celle, récurrente, de l' Espagne.  

 

Les « journées Ravel » tous les ans en octobre, festival de musique classique qui se déroule dans différents lieux, châteaux, églises. 

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Les  1/2/3 et 7/9/10 octobre

 

site internet  : www.lesjourneesravel.com

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12 septembre 2010 7 12 /09 /septembre /2010 16:47

Une nouvelle saison commence pour les concerts du dimanche matin au théâtre des Champs Elysées

 

Yasmina Reza , femme de lettres et actrice née à Paris en 1959, son père ingénieur mi-russe mi-iranien, sa mère violoniste hongroise.

Son œuvre est variée, théâtre quelle a étudié, romans, essais.  Elle a reçue deux Molières pour ses pièces : "'Art " et "Conversations après un enterrement".

 Elle a suivi le président de la République pendant sa campagne électorale et a écrit un livre-enquête intitulé "L'Aube le soir ou la nuit".

Tous ses livres sont traduits dans une trentaine de langues ainsi que  ses pièces de théâtre -- qui ont reçu entre autres les prix anglo-saxons les plus prestigieux comme le Laurence Olivier Award (Grande-Bretagne) et le Tony Award (Etats-Unis), elles sont jouées dans le monde entier.

 

Ses pièces : "Conversations après un enterrement", "La traversée de l'hiver"  ,"Art"," L'homme du hasard", "Le dieu du carnage" , "Adam Haberberg ".

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Frank Braley, pianiste français né en 1968. Après des études au conservatoire, Il obtient le premier prix de piano et de musique de chambre. En 1991, il obtient le premier prix et le prix du public du Concours musical international Reine Elisabeth-de-Belgique.

Invité régulièrement au Japon, aux Etats-Unis, au Canada et dans toute l'Europe, Frank Braley se produit avec des formations telles que l'Orchestre national de France, le Philharmonique de Radio France, les orchestres de Bordeaux, Lille, Montpellier et Toulouse, ainsi que l'Orchestre du Gewandhaus de Leipzig, le London Philharmonic, les orchestres de la Suisse romande et de la Suisse italienne, l'Orchestre de la radio de Berlin, l'Orchestre national de Belgique, l'Orchestre royal de Copenhague, l'Orchestre de Trondheim, le Tokyo Philharmonic, le Boston Symphony Orchestra.

 

braley

En hommage à son père disparu, qui fréquentait souvent la salle de ce prestigieux théâtre des Champs Elysées pour assister à des concerts.

Yasmina Reza, est venue nous lire quelques extraits de ses œuvres «  nulle part » et  Hammerklavier »…….., l’auteur nous met en situation et nous donne le temps de la réflexion par ses silences. Accompagnée par le talentueux pianiste Frank Braley qui a interprété quelques  belles pages de Schubert, Bartók, Bach, Chostakovitch, Beethoven.

 

Rencontre entre lecture et musique. La force des mots à la rencontre de la musique des grands compositeurs.

Un excellent moment à la rencontre de deux grands talents.

 

Frank Braley a interprété :

 

Impromptu en do mineur no1 op 90 de Schubert

 

Danses populaires roumaines pour piano  no  3, 5, 6 Bartók 

 

Moment musical  en fa majeur no 3 op 94 de  Schubert

 

Concerto italien en fa majeur BWV 971 de  Bach 

 

Préludes et fugues op 87, no 4 en mi mineur, no 8 en fa dièse mineur, no 5 en ré majeur, et no 16 en si bémol mineur de Chostakovitch

 

Sonate no3  op 2 no 3 de Beethoven.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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26 août 2010 4 26 /08 /août /2010 17:50

 Tahar Ben Jelloun

Ecrivain et poète franco-marocain. Né en 1944 au Maroc.

 Elu membre de l’Académie Goncourt, il  fût lauréat du même prix en 1987, pour  "La Nuit sacrée "

Son œuvre est importante.

Il est l’un des écrivains le plus traduit dans le monde.

Lettre à Delacroix

  livre

 

L’auteur  rend hommage à l’artiste, il nous emmène dans son univers et fait le lien entre la peinture et le Maroc.

Excellente description, à la lecture on voit les tableaux baignés de lumière et les couleurs d’Afrique du nord, tout en voyageant à travers les paysages marocains.

C’est également à cette période que nait le mouvement orientaliste.

A lire absolument.

Aux éditions Folio

 

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26 juillet 2010 1 26 /07 /juillet /2010 13:23

Le Gandhara, royaume ancien de l'Afghanistan et du nord-ouest du Pakistan, centré sur la vallée de la Swât et de la Khaboul, deux affluents de l'Indus.

Les villes principales Taxila, Peshawar, Kapishi, aujourd'hui Begrâm, étaient des centres culturels importants, sous l'autorité des satrapes (gouverneurs d'une région) indo-grec, allant de la période -30, puis sous celle des kouchans allant au moins jusqu'au III eme siècle.

 Ces villes étaient aussi des centres commerciaux entre l’Inde et l’Occident.

  Les satrapies, instituées par Alexandre, lors de la conquête de l’Inde. Satrapie de l’Indus supérieur donc  le Gandhara, gouvernée par Nikanor, l’Indus moyen, comprenant le royaume de Taxila et l’ouest du Panjâb dirigée par Philippos, et l’Indus inférieur couvrant le Sind, et la côte, pouvoir partagé par Oxyartès et Péithon.

 

Le royaume indo-grec est né pendant la période hellénistique, qui a conduit les grecs jusqu’en Asie du sud, où ils ont établi le royaume indo-grec. Son territoire s’est étendu du nord et nord-ouest du sous continent  indien. Ce royaume a existé pendant deux siècles, et a connu trente souverains avant de disparaître à l’époque de l’avènement du Christ.

Les rois indo-grecs, régnèrent sur une civilisation composite, cette civilisation, a su faire la synthèse des différentes influences qui présidèrent à la formation de leur royaume, cela s'est traduit dans l’écriture, le langage, la monnaie, la religion et la pensée. A la croisée des mondes bouddhistes, hindous et hellénistiques. Cette culture a disparue à l’époque des indo-scythes, ( les indo-scythes, branche des Saces ou scythes, indo-européens qui ont migrés de la Sibérie du sud en Bactriane (Bactriane, région importante de l’Asie centrale comprenant, l'Afghanistan, le Pakistan, la Chine, du  Tadjikistan, de l'Ouzbékistan et un peu du Turkménistan, située entre les montagnes de l'Hindu-Kush et la rivière Amou-Daria), en Sogdiane (Sogdiane, région historique recouvrant en partie l'Ouzbékistan, le Tadjikistan et l'Afghanistan , englobant les villes historiques de Samarcande et Boukhara et la vallée irriguée de Zeravchan , elle se situe au nord de la Bactriane), au Cachemire jusqu’en Arachosie (Arachosie, région antique située au sud-ouest de l'Afghanistan ), puis en Inde, du milieu du II eme siècle avant Jésus Christ au 1er siècle avant Jésus Christ.

L’Empire Kouchan, fut un État qui, à son apogée, vers 105-250, s’étendait du Tadjikistan  à la mer Caspienne et à l'Afghanistan, et vers le sud, à la vallée du  Gange. Il disparut à l’invasion des Huns Hephtalites au V eme siècle. La dynastie Tokhare qui s’y était établie au 1er siècle avant Jésus-Christ favorisa l’essor, de l’art gréco-bouddhique du Gandhara.

Cette zone était  fertile et peuplée depuis longtemps, parsemée de reliefs aux forment abruptes où se trouvaient bien souvent les temples bouddhiques.

Les fouilles eurent lieues sur le royaume voisin de Taxila, Alexandre Legrand y avait été accueillit. Plusieurs villes furent découvertes, les monastères bouddhiques de différentes époques se situaient dans les collines autour.

Les fouilles ont apportées des découvertes importantes : abondance des monnaies, des bas-reliefs en schiste quelque fois en stuc. Un monde paradoxal par la diversité des sources d’origines différentes qui ont su en parler, des textes grecs et chinois.

Pour le pèlerin chinois, le Gandhara est terre de légende, seconde terre du bouddhisme.

L’art du Gandhara est célèbre pour son style bouddhique,. Fusion d’influences indiennes et hellénistiques au cours des siècles, qui suivirent  l’expédition d’Alexandre Le Grand en Asie centrale au IV eme siècle avant Jésus Christ. Dès le 1er siècle, sous la dynastie Kouchane on trouve le style Gandhara, Il disparaît au V eme siècle avec l’invasion des Huns blancs.

Le bouddhisme du Gandhara, est un mélange d’influences indienne, perse et Hellénistique, il a vu la naissance du Mahayana et a influencé le bouddhisme de l’Extrême-Orient.

Les premiers missionnaires en Chine, les sutras provenaient des régions indo-grecques et kouchanes.

Une influence aussi s’exerça sur le bouddhisme tibétain. Les manuscrits bouddhistes les plus anciens viennent du Gandhara ; ils sont écrits en gandhari, langage du royaume, cette langue est dérivée du sanskrit

 Le fondateur du bouddhisme tibétain serait né au Gandhara, à Padmasambhava.

 

A l'exposition, nous allons découvrir cet art gréco-indien empreint au monde Hellénistique.

 Le site de Taxila, Fouillé dès 1920 (John Marshall), il se situe proche d’Islamabad. C’était un centre d'étude bouddhiste antique, relié à la  route de la soie par le passage de Khunjerab, il attirait des étudiants de l'ensemble du monde bouddhiste ancien. Le site est en plein épanouissement entre le 1er et le V eme siècle, ainsi que Peshawar. 

il abrite 3 villes :

Une gréco-indienne : Bhir Mound

Les ruines de la ville forment une zone irrégulière mesurant 1km du nord au sud et 600 m de l’est en ouest.

La couche des ruines la plus ancienne date de l’origine au  V eme siècle avant notre ère ou :

Niveau IV- 6, 5 avant JC

La seconde couche du IV eme siècle avant JC, elle existait au moment de l’invasion d’Alexandre Le Grand ou :

Niveau III- 4 avant JC conquête d’Alexandre

La troisième couche est de la période de la Maurya, roi de l’Inde III eme siècle avant JC ou :

Niveau II -3 eme avant JC

La quatrième période, les constructions  après la période de  Maurya ou :

Niveau I- 2 eme avant JC et plus.

 

Une autre Gréco parthe : Sirkap

Site sur la rive opposée de la ville de Taxila, construit par les gréco-bactrien . Ce site  a été construit selon les hippodamien (Hippodamos de Milet, architecte grec, urbaniste), les plans caractéristiques grilles des cités grecques, organisé autour d'une avenue principale et quinze rues perpendiculaires, couvrant une surface d'environ 1200x400 mètres, avec un mur d'enceinte 7.5 mètres de large et 4,8 kilomètres de long. Les ruines sont de caractères grecs, semblables à ceux d' Olynthe en Macédoine.  

Niveau VII – pré-bactrien

Niveau VI – Début des bactriens

Niveau V – bactriens 190-90 avant JC

Niveau IV – Saka indo-scythes

Niveau III – Saka

Niveau II – Saka tremblement de terre 30 avant JC, domination Parthes.

Niveau I – fin des Parthes vers 5 eme siècle après JC

La troisième  Kouchan : Sirsukh

Cette ville a été fondée par les Kouchans, la dernière des grandes villes de Taxila. Le mur de la ville est d'environ 5 kilomètres de long et environ 5,4 mètres d'épaisseur. Il couvre une superficie d'environ 2300 x 1000 mètres en direction est-ouest, il est aménagé dans un style typiquement d'Asie centrale, avec des banlieues. Cette ville n’était pas habitée lorsque les Huns blancs envahirent le Pendjab au Ve siècle. 

 Autour des fondations bouddhiques plus tardives. Développement de l’art du stuc, proche de celui d’Hadda (Afghanistan).

 

Les œuvres présentées à l’exposition viennent pour la plupart de Taxila, de Sirkap, de Lahore. Environ 200 pièces, soit en or, en stuc, en schiste. De grandes photos permettent d'avoir une vue sur certains sites.

Ci-dessous Taxila.

site tax

On découvre :

Un Ivoire de Nisa (capitale des Parthes 250 avant JC), imprégnée de l’influence hellénisante de la Badriane grecque.

L’Athéna du musée de Lahore (ville du Pakistan), vraie ronde-bosse.

Bas-reliefs du Gandhara témoignent d’une atmosphère perméable aux apports venus de l’Occident, dans leur sens du mouvement de la profondeur. Le souvenir des grecs s’est gardé jusqu’à l’époque Kouchane, du temps de l’empereur Kanishka 120-146.

En suivant le parcours de l’exposition, dans la première salle:

Un bas relief "la légende d’Asoko ", un  stupa et un reliquaire (trois joyaux du bouddhisme) décor palmettes.

Un autre bas relief montre la retraite de Bouddha et un autre le culte de stupa.

Une vitrine est réservée au centre de Taxila :

Une femme debout, une feuille de vigne, patère à manche époque niveau II, une tête de faune Sirkap

Un miroir, une bouteille et un pot à fard.

Une autre vitrine présente des pièces de la période Sirkap II, Aphrodite, pendentif décor de cavalier, une bague, une divinité aux lions, fragment de femme assise, Harpocrates (ci-dessous).

tax

Les soldats de Mare, décor motifs floraux (ronde-bosse) du Gandhara motifs sur d’autres pièces de Lahore, stèle avec les soldats.

Autre bas-relief, "les frères Kasyape éteignant l’incendie de Mare".

bouda gandhara Bouddha de Ganghara

Dans une vitrine : un reliquaire en forme d’architecture, lion (Taxila), l’adoration du stupa, Bouddha assis style de Mathura, reliquaire en forme de boite.

Des boucles d’oreilles en or ainsi qu’une  broche Amour et Psyché, broche à motif de croissant, pendentif, figurine femme debout époque (Sirkap niveau III)

Une reproduction en photo du site de Peshawar en fond représentation d’un banquet, une tête de femme de Taxila, tête masculine, une tête de moine , lotus, Taxila.

Stupa de Sikri  Lahore.

Dévot portant un reliquaire de Taxila au Swat.

Dynastie Kouchane 1er et 3 eme , empire nomade qui s’installe sur les débris de la Bactriane grecque (statue).

Quelques bas-reliefs, un ascètes sur arcature indienne (Butkara III), dévots et Bouddha assis, l’école, visite en palanquin, musique et danse. Fragment de torchère, tête à turban (en vitrine)

 pak

 

Le retour au palais (Swat), la conversion du naga Apalala.

Photo du site de Ranagat.

Représentation de la femme à la fleur, statue en pied tenant des lotus. Buste de femme Bukkara (I) Harmika, scène de la vie de Bouddha, tête de Bouddha Bukkara (I). Dévot avec putti et guirlandes.

Reliefs de la vallée du Swat, ce site évoque le temple de Bel à Palmyre, style graphique, atmosphère romane. Le sommeil des femmes bas-relief, lion, Sahghao.

Yraksa (II) Taxila dans une vitrine un couple de Yakse, une torque, un collier niveau III, encensoir (IV), palette à fard, Apollon et Daphné (IV) Taxila.

D’autres bas-reliefs : chapiteau décor de quadrige Buthare (I), vendanges, scènes érotiques.

Le thème du vin et des vendanges est évoqué.

Thème trouvé fréquemment au Gandhara, souvent paradoxale au contexte bouddhique (période ancienne) rapportés des légendes grecques.

Augrupèdes musiciens.

Jataka légende bouddhique.

Gandhara veut dire peuple. Situé au-delà de l’Hindus kush.

Chronologie :

IV avant JC

III empire mauriya

II Royaume indo-grec

I invasions scytho-parthes.

Athos assis, palette à fard, Athos buste, Dieu du fleuve en vitrine

Des bas-reliefs représentent des scènes de banquet.

stele Aphotéose bouddhique

Extraits du catalogue de l’exposition.

Très belle exposition à ne pas manquer qui permet de découvrir ou redécouvrir cet art métissé.

AU Musée Guimet Paris - Jusqu’au 16 aout 2010

 

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17 juillet 2010 6 17 /07 /juillet /2010 12:55

Juan Antonio Pérez Simón, homme d’affaires mexicain. Grand amateur d’art et collectionneur.

Il s’est constitué une collection d’œuvres d’art comportant peintures, sculptures, dessins, gravures, objets d’art, manuscrits, mais aussi une bibliothèque de plus de cinquante mille volumes. Sa collection serait l’une des plus importantes d’Amérique latine.

 "J’ai bâti un univers personnel qui fait écho à ce qui me définit et me stimule. Tous ceux qui, comme moi, ne possèdent pas ce merveilleux don de créer la beauté grâce à l’art peuvent se consoler en admirant des œuvres et en jouissant de se laisser séduire par elles".

 

Juan Antonio Pérez Simón.

 

L’exposition présente un parcours thématique, chaque étape permet des confrontations inédites entre les maitres de différents siècles permettant ainsi de souligner les traditions, les ruptures qui ont fait le succès de l’école espagnole. Huit salles du musée Jacquemart André son réservées à ce parcours.

 

Le premier thème :

 

 Les fêtes royales, les fêtes populaires.

 

 Charles Quint (1500-1558) et son fils Philippe II (1527-1598), premiers souverains de la dynastie des Habsbourg à régner sur l’Espagne. Utilisant leur culture européenne, ils ont bâti un art de cour éclectique, mêlant inspirations flamande et vénitienne, comme en témoignent les portraits des deux monarques présents dans cette exposition. Les typologies inventées par les deux grands peintres de cour de cette époque, le flamand Antonio Moro et le vénitien Titien, ont été reprises par des peintres espagnols comme Alonso Sánchez Coello (1531-1588), peintre du siècle d’or, Élève de Raphael et d'Antonio Moro. Spécialisé dans les portraits. Philippe II d'Espagne le nomma son peintre.Juan Pantoja de la Cruz (1553-1608),successeur de Sanchez Coello, également portraitiste de la cour. En 1561, Philippe II, décide de faire de Madrid sa capitale. Construite au début du XVIIe siècle dans une architecture de brique, de pierre et d’ardoises typique de l’époque, la Plaza Mayora, lieu ou se déroulèrent les fêtes publiques de la monarchie.

 

 "La fête de taureaux sur la Plaza Mayor", est une œuvre peinte au milieu du XVIIe siècle par l’école madrilène, la place est aménagée pour une corrida royale. Le roi Philippe IV, à cheval, chargeant lui-même le taureau, étape obligatoire des grandes entrées royales. Cette œuvre est à l’exposition.

 

La fête urbaine, thème récurrent de la peinture espagnole jusqu’au début du XXe siècle. Trois exemples présentés:

 

"La feria sévillane " (courant artistique célébrant des coutumes nationales) illustré par l'esprit romantique de Manuel Barrón y Carrillo (1814-1884) cet artiste fait parti des orientalistes espagnols. " Figures élégantes dans Séville, le duc et la duchesse de Montpensier ",ou l’on voit la richesse et l’élégance des costumes.

Le traitement fauviste de "la feria de Valencia" d’Hermen Anglada-Camarasa (1872-1959). Dans cette œuvre l’artiste nous montre les costumes folkloriques dans une explosion de couleurs.

 

camarasa

 

 

Ignacio Zuloaga y Zabaleta (1870-1945), reconnu comme l’un des peintres de la haute société, nous présente le détournement des scènes de la vie paysanne vers un réalisme social.

 Salvador Dali (1904-1989) reviendra sur ce thème de l’Espagne urbaine au XX eme siècle avec un projet de décor de ballet « Roméo et Juliette ».

 

Thème des scènes religieuses :

 

Tournées vers Dieu

 

Les Rois Catholiques et les Habsbourg défenseurs de la foi catholique et de l’Espagne ont fait un terrain privilégié du renouveau spirituel issu des réformes lancées par le Concile de Trente (1545-1562). Tolède Siège de la primatiale, peuplée de lettrés, trouva dans Le Greco (1541-1614) le traducteur idéal de sa recherche spirituelle. Cette collection présente une des rares miniatures de dévotion réalisées par l’artiste crétois. " Tête du Christ".

Les possessions flamandes et italiennes de la Monarchie ont permis aux amateurs d’embellir leurs palais avec des scènes de genre ou mythologiques, des peintures d’Histoire ou des paysages venus de ces deux grandes écoles. Mais pour les thèmes religieux, représentés sur les grands retables des églises ou les chapelles particulières.

 

Jusepe de Ribera (1591-1652), peintre et graveur, spécialisé dans les tableaux religieux. Sa peinture est d’un naturalisme puissant et sobre, servi par des coloris sourds et d’audacieux jeux de lumière : "Sainte Marie l’Egyptienne en lévitation" et "saint Jérôme".

 

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Plus tard dans le siècle, Séville décimée par les pestes et les catastrophes économiques, Bartolomé Esteban Murillo (1618-1682), précurseur du réalisme du XVIII eme siècle espagnol, peintre de scènes religieuses et des scènes de genres. Initié à la peinture flamande, influencé par Titien, de Ribera et Vélasquez. Ces différentes influences, se mêlent pour former son style qui est unique,caractérisé par des formes douces et des couleurs chaudes.

A l’exposition : Un crucifix et deux œuvres religieuses,

 

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L’Immaculée Conception" et" Saint Jean-Baptiste adolescent". Son dessin est élégant, l’atmosphère unique, les couleurs subtiles, jeux de lumière.

 

Alonso Miguel de Tovar (1678-1758), un de ses plus talentueux suiveurs présente"La Divine Bergère "

 

 

" Salvador Dalí est l’un des rares peintres du XXe siècle qui sut traiter l’image religieuse avec la même force artistique et spirituelle que les peintres du Siècle d’Or. " Ascension du Christ ".

 

dali

 

 

Une Salle réservée à la peinture de l’enfance

 

Le portrait d’enfant a souvent inspiré la génération romantique espagnole, La "Petite fille jouant du tambour "d’Antonio Maria Esquivel (1806-1857) est un excellent exemple de cette veine élégante et naturelle du milieu du siècle.

 

esquivel

 

Les thèmes de l’enfance, de l’innocence heureuse ou du courage devant l’adversité sont aussi au cœur de l’œuvre de Joaquin Sorolla (1863-1923), connu pour ses scènes de genre alliant réalisme et lyrisme. Cet artiste a étudié à Madrid, Rome, Paris. Les enfants nus courant dans les vagues lumineuses de la Méditerranée, sujet récurrent dans son œuvre, sont une de ses plus belles études préparatoires pour le vaste et poignant "Triste Héritage ", avec lequel il a obtenu le Grand Prix de l’Exposition Universelle de Paris en 1900.

 

Autre thème : Peindre la lumière, l'eau, le vent

 

C’est au Milieu du XIX eme siècle, que les peintres espagnols ne se sont intéressés au paysage: les voyages en Italie, n’étant plus uniquement orientés vers l’étude du classicisme, auxquels s’ajoutent les voyages en France. Les participations aux salons, les artistes ont été influencés par les mouvements contemporains, de l’école de Barbizon au fauvisme.

Federico Godoy y Castro (1869-1939), spécialiste des scènes de la vie sociale, représente dans la vaste toile de "la Balançoire ", le divertissement spécifique de certaines fêtes populaires andalouses : les couleurs, la lumière montrent la joie du printemps et des promesses de l’amour.

Joaquin Sorolla, affirme, dès ses premiers paysages peints lors de son voyage en Italie"Scène napolitaine",(1886) son attraction pour les jeux de lumière, traités alors dans une délicate opposition avec les ombres de la pergola.

 

sorolla

 

Plus tard, ce sera le passage de la fraîche lumière des matins avec le tableau "Valence "(1901) aux couleurs vives de l‘après-midi sur l’écume des vagues que franchissent les bœufs tirant les barques. Sorolla replace toujours le spectateur dans la réalité du moment.

 

 Le thème de la féminité :

 

 Images du corps féminin

 

Plusieurs artistes mettent en valeur le nu féminin :

 

 Laureano Barrau Buñol (1863-1950), par son dessin précis du corps, hérité de sa formation académique, qu’il souligne par un contraste chromatique fort avec le blanc du peignoir thème récurrent des peintres espagnols du XXe siècle.

 

 Pablo Picasso (1881-1973) . avec " Le petit nu vif de la période bleue" (1902), témoin de la vie de bohême parisienne, sa "'Grande danseuse nue" (1962) et la frise de "La danse au bord de la mer" présentent le même amour des courbes sensuelles du corps féminin.

 

Joán Miró , offre une version plus rêveuse, plus poétique, tout comme Salvador Dalí qui donne dans "La Plage érotique" (1950) les derniers feux de son inspiration surréaliste, mêlant songe et paysage.

 

Le thème des portraits :

 

 Le portrait d'un siècle à l'autre

 

Le portrait de 'Maria Teresa de Vallabriga', l’épouse de l’Infant Don Luis, frère de Charles III. Est le joyau de cette collection. Ils’agit d’un des tous premiers portraits féminins de Goya, réalisé à la même période que sa célèbre "Famille de l’Infant Don Luis" . La simplicité de la pose, du vêtement, le regard direct mettent en valeur la délicatesse du traitement du visage. L’expression rêveuse est obtenue par une touche fine et délicate, une luminosité subtile. ( portrait ci-dessous).  Cette conception hispanique du portrait est également sensible dans le petit 'Portrait de Feliciana Bayeu', fille de Francisco Bayeu (1734-1795) nièce de Goya.

 

goya

 

Après l’intervalle néo-classique et romantique, le portrait féminin prend en Espagne une nouvelle force. Fils d’un fort bon peintre formé en France et en Italie, Federico de Madrazo (1815-1894) portraitiste hors pair, représenté ici par le portrait très incisif de "la comtesse de Cienfuegos levant les yeux de son livre de prière" avec une spontanéité inhabituelle.

Ignacio Zuloaga (1870-1945), peintre très important de la fin du XIX espagnol, succède à Federico de Madrazo comme peintre de la haute société, cherche ses modèles dans les grandes effigies aristocratiques de Goya, traités avec des contours épais et une monumentalité qui lui est spécifique un exemple avec le"Portrait de la Señora Corcuera", (1918).

 

On retrouve une sophistication semblable dans le "Portrait de femme" à qui Julio Romero de Torres (1874-1930) a donné la beauté en partage.(ci-dessous)

 

 

ramero de torres

 

 Dans "La Marcelina," l’une de ses dernières œuvres, Joaquin Sorolla, le peintre aux multiples facettes fait une admirable synthèse de ses talents de coloriste et de spectateur de la société humaine.

 

Pablo Picasso clôt cette belle série avec une étude rapide mais introspective de Françoise Gilot (1949) " Françoise dans un fauteuil".

 

picasso

 

 

Le dernier thème de l'exposition :

 

Les maîtres de la modernité

 

La contribution des artistes espagnols aux grands mouvements historiques de l’art contemporain est bien connue. Pendant sa période bleue et avant de devenir un pionnier du cubisme, Pablo Picasso a pénétré au cœur des drames humains, ce dont témoigne ici le bouleversant " Déjeuner du pauvre ".Après que Braque et Picasso aient défini les principes, Juan Gris (1887-1927) a poussé le plus loin toutes les possibilités techniques du cubisme. "Cuillère au bol" (1913), œuvre très structurée qui ne nie pas les couleurs, souvenir de Cézanne. "La Nature morte au pigeon" (1919) de Picasso, cubiste, porte en elle les germes de l’évolution du peintre vers un monde plus rêveur, plus spontané. Salvador Dalí, a été très longtemps fidèle au surréalisme qui fit son succès et correspond profondément à sa personnalité. Deux sculptures des années 70 : "La Noblesse du temps" et " Le Profil du temps" illustrent les thèmes récurrents qui expriment dans son œuvre le temps et la perfection du corps humain. Face à eux, l’élan poétique de Joán Miró (1893-1983) et son insurpassable sens de la dynamique des couleurs sont évoqués par un dessin tardif mais tout à fait caractéristique de sa technique. C’est avec Antoni Tàpies (né en 1923) que nous terminons cette exposition, l’artiste a voulu donner, tout au long de sa carrière, l’importance du symbole dans sa peinture abstraite, "Grand papier gris avec symbole blanc " (1965), l’œuvre symbolise la continuelle quête spirituelle de la peinture espagnole.

 

Quelques Extraits du catalogue .

 

Cette exposition présente un vaste panorama de la peinture espagnole, elle réunit environ 50 chefs d’œuvres, sur 400 ans d’histoire. Parcours esthétique et artistique. Le siècle d’or de la peinture sacrée avec le Gréco, de Ribera, Murillo ; l’art de cour avec Goya et Coello, les maitres modernes : Sorolla, Picasso, Miro et Dali.

 

 A ne pas manquer jusqu’au 8 août 2010, Musée Jacquemart André Paris

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15 juillet 2010 4 15 /07 /juillet /2010 16:37

 Tsugouharu Foujita, nait le 27 novembre 1886 à Tokyo, fils d’un général et médecin de l’armée impériale du Japon. 

Il fait des études à l’école des Arts de Tokyo jusqu’en 1910, année ou il obtient son diplôme.

Sa première commande officielle date de 1911, "le portrait de l’empereur de Corée", en exil au Japon.

Il décide de s’installer à Paris, fasciné par l’occident, surtout par l’art français, il rêve de Paris,  il y arrive en 1913 et continue d’étudier les arts à l’Ecole de Paris, il est peintre et graveur. Il rencontre Modigliani, Soutine, Pascin, Léger, il se lie d’amitié avec Picasso, Gris et Matisse. Mais aussi fasciné par le Douanier Rousseau.

L’artiste installe son atelier, Rue Delambre à Montparnasse il décide d’y faire quelques aménagements, que faire mettre une baignoire et l’eau chaude, dès qu’il aurait de l’argent. Des modèles viennent admirer ce luxe, Kiki de Montparnasse (modèle, muse et amante d’artistes célèbres, mais également, chanteuse, danseuse, gérante de cabaret, peintre et actrice de cinéma et anima le quartier Montparnasse, pendant l’entre-deux guerres de 1921 à 1939) , elle pose nue pour l’artiste,ainsi que pour Man Ray le célèbre photographe. Un portrait de Kiki sur fond blanc ivoire, " Nu couché à la toile de Jouy" fit sensation au salon d’Automne à Paris.

1914, il part à Londres.

1915,  Il est engagé comme coupeur-modéliste par le couturier Gordon Selfridge ou il obtient beaucoup de  succès.

1917, au café la Rotonde il rencontre Fernande Barrey c’est le coup de foudre. Ils se marient quelques jours plus tard. Cette même année il a ses premières commandes.

Il obtient très vite une notoriété surtout après l’exposition de 1918. Il peint de belles femmes et les chats, sa technique est originale. Il est l’un des artistes qui gagne beaucoup d’argent.

1918, il expose au salon d’Automne à Paris, ses œuvres à coté de celles de Matisse, Dunoyer de Segonzac et Maurice Denis.

1919, il est le sociétaire du salon d’automne.

1920, il est membre du jury de ce même salon, le président, Pierre  Bonnard.

1924, grand succès au salon avec son œuvre "Youki, déesse de la neige"

 1925, il est décoré de l’ordre de Léopold en Belgique  et fait chevalier de la légion d’honneur en France.

1927, il va habiter près du parc Montsouris, proche de Derain et Braque. Cela montre sa réussite.

1928, il décore la maison du Japon à la cité universitaire à Paris et réalise quatre grandes toiles combat, grande composition.

1929, il réalise pour le cercle interallié à Paris, huit panneaux muraux, le style est traditionnel. Il part ensuite au Japon il reçoit un accueil triomphal.

1930, rentré du Japon, il exécute une série de toiles uniques dans son œuvre, il montre un intérêt pour le surréalisme. Il rencontre Madeleine Lequeux, danseuse au casino de Paris.

Après la dissolution de son 3eme mariage, il part en Amérique du sud, avec sa nouvelle amie et y resteront deux ans. Nous sommes en 1931. Ils voyagent dans toute l’Amérique latine, de Cuba au Brésil, en Argentine organisant des expositions ou il rencontre un grand succès. A Buenos Aires, 60 000 visiteurs viennent à son exposition.

1933, ils partent  au Japon, il devient membre de Nikakai. Il réalise des peintures murales.

1934, il expose dans la célèbre galerie Nichido au Japon et au salon Nika,  manifestation prisée par la bonne société. Il commence une peinture murale dans un immeuble.

1935, Il réalise deux décors l’un pour le magasin  Sogo à Osaka et le plafond du grand café Colomban à  Giza. Il revient à Tokyo ou il rencontre Kimiyo Horyuchi qui épousera en 1954.

1936 Il participe à la 3 eme exposition des 10 grands maitres de la peinture occidentale, organisé par Kyuryudo dans le magasin Sisheido à Ginza. Il réalise également une peinture murale pour l’institut franco-japonais du Kensai à Kyoto, et pour le salon de thé d’un grand magasin Marubutsu.

1937, il relève le défit de construire le plus grand tableau du monde, il représente les fêtes des 4 saisons à Akita. Il se fait construire une maison traditionnelle au Japon.

1938, il va en Chine envoyé par le ministère de la Marine tant que peintres attaché aux armées de guerre. Il réalise des dessins de batailles. Plus tard il peindra "l’embrasement du nouvel aérodrome de Nanchang".

1939, il revient à Paris, jusqu’à l’arrivée des allemands en 1940. De 1939 à 1945, il se consacre à sa peinture, il organise des expositions de peintures de guerre.

1940, Il est nommé peintre officiel de l’armée de la grande guerre d’Asie.  

1941, alors que son père décède. Il devient membre de l’Académie impériale des Beaux-arts, Teikoku Geijutsu. La même année il est envoyé en Indochine française, comme attaché culturel, nommé par l’Académie et l’Association pour la promotion de la culture internationale au Japon.

1942, il est envoyé par la marine, sur le front du Pacifique sud comme officier et chef d’un groupe de peintres. Il participe à de nombreuses expositions consacrées à la guerre et à l’armée japonaise.

1943, il obtient le prix  de la culture du quotidien Asahi au Japon.

1945, sa maison est détruite à Tokyo

1946, Foujita veut rentrer définitivement en France.

1947, Il présente à l’exposition d’art contemporain de Tokyo, "Mon rêve ". Il envoi 40 toiles à New York ou deux expositions lui sont consacrées, il reçoit une très bonne critique 

1948, La galerie Shiseido lui consacre une exposition, et a participé à l’exposition totale d’art moderne du Japon, il présente "Mon atelier". Il veut rompre avec le Japon d’après-guerre, il fait une demande de visa pour les Etats-Unis.

1949, Grâce à l’intervention du Général MacArthur, il obtient son visa, il part aux USA, son épouse le rejoint. Il est nommé professeur à l’Ecole des beaux-arts de Brooklyn. Il achève sa série de toile en hommage à La Fontaine.

1950, Il revient en France. Il expose 50 toiles à la galerie Pétridès.

1951, Il part en Afrique du nord, plusieurs expositions lui sont consacrées, Alger, Oran, Casablanca. En Espagne.

1952, Il fait don de 4 toiles au musée d’art moderne à Paris : Mon intérieur, Café, Notre Dame, Quai aux fleurs, c’est un hommage à la France.

1953, Deux expositions en Espagne, Bilbao et Barcelone.

1954, Il organise une 3eme exposition chez Pétridès.

1955, il obtient la nationalité française, au Japon, à Tokyo une grande exposition lui est consacrée.

1956, Il illustre une œuvre de Cocteau, il s’agit du « Dragon des mers », sur son voyage au Japon.

1957, il est promu au grade d’officier de la légion d’honneur. Il illustre un ouvrage de son ancienne compagne " Confidences deYouki ".

1958, il est élu membre de l’Académie Royale de Belgique.

1959,Il illustre "l’Apocalypse de Saint Jean", livre tiré à 7 exemplaires , son poids 110 kg, cet ouvrage réunit : Dali, Fini, Mathieu, Zadkine, Trémois, mais aussi Cocteau, Rostand, Daniel-Rops, Guitton, Cioran, Giono, Jünger, ils écrivent un texte "la méditation sur la fin du monde".

Foujita se convertit au catholicisme, après une illumination mystique qu’il a ressenti dans la basilique Saint-Rémi à Reims. Le 14 octobre 1959, il est baptisé, ainsi que son épouse,  à la cathédrale de Reims et prend le nom de Léonard Foujita en hommage à Léonard de Vinci. Il a pour Parrain René Lalou, qui dirigeait la maison de champagne Mumm, il décide quelques années plus tard de construire une chapelle romaine, appelée Notre Dame de la Paix, commencée en 1965, terminée en 1966, il en fit la décoration.

En, 1961, il obtient la médaille d’or à la première exposition d’art sacré à Trévise.

Les expositions se succèdent dans le monde pendant ces années.

Il meurt en 1968, à Zurich. Il repose dans cette chapelle ainsi que son épouse.

 Ses œuvres sont nombreuses, des portraits féminins, des chats, les lutteurs, ses autoportraits .

autp

Ses techniques :

Ses fonds blancs, lisses, satinés sont obtenus avec plusieurs couches de craie (appelé blanc de Meudon), et de blanc d’argent (plomb). L’opalescence est obtenue par l’adjonction, dans la dernière couche, de talc associé à l’huile de lin. Cette matière remplace la poudre de coquillage broyée utilisée en peinture japonaise, méconnue en France.

Le trait à l’encre de chine, l’estompe, le lavis. Il alterne l’encre et l’huile, il utilise aussi la tempera à l’essence. Il mélange les traditions orientales et occidentales.

Il est influencé par Michel Ange, Poussin, Rodin.

Foujita c’est La ligne de Holbein, la rigueur de l’Orient, le trait de Matisse.

Il a illustré de nombreuses œuvres littéraires, des légendes japonaises, de Pierre Loti, Claudel, Giraudoux, Kikou Yamata, Cocteau.

 

Montparnasse, ou le Paris du début du XX eme siècle

Le Paris des années folles, après Montmartre qui fit venir de nombreux artistes étrangers en France, Picasso fut l’un des premiers à déménager dans le quartier Montparnasse, plus au centre de Paris, ils vont créer une communauté artistique internationale et ainsi formeront l’école de Paris, Modigliani, Giacometti (italien), Soutine, Zadkine, Chagall, Marie Vassilieff (Russe), Gris, Picasso, Dali, Miro (espagnol), Diego Rivera (mexicain), Foujita (Japon), Nina Hamnett, Henry Miller (USA) , mais aussi Guillaume Apollinaire, le Douanier Rousseau, Bourdelle, Fernand Leger, Max Jacob, Blaise Cendars, Marcel Duchamp, Brancusi, Paul Fort, Jules Pascin ; Jean-Paul Sartre, Django Reinhardt. La photo avec Man Ray qui eut son premier studio tout proche, James Joyce, Cocteau, Gertrude Stein, Kiki de Montparnasse posèrent pour  ce grand photographe. Il créera une galerie d’art et après la guerre un journal " Montparnasse carrefour des arts". Des amateurs d’arts américains fortunés sont venus leur rendre visite tel que Gertrude Stein, Peggy Guggenheim, Harry Crosby, accompagnés de critiques, Lawrence, MacLeish, Joyce, Boyle, Faulkner, Parker.

Ils se retrouvaient tous  dans les cafés du quartier, le Dôme, la Closerie des Lilas, La Rotonde, le Sélect, la Coupole, le Bœuf dur le toit, ces établissements devenus renommés, acceptaient que les artistes affamés occupent une table toute la soirée sans être dérangés. Il y régnait une ambiance toute particulière, de grandes discussions arrosées d’alcool, ils ne payaient pas l’addition la plupart du temps, le directeur de l’établissement demandait un dessin, ainsi les murs de ces grands cafés étaient couverts d’œuvres d’art. La vie nocturne était aussi très  agitée, le bar Dingo faisait Montparnasse, les habitués tel que Scott Fitzgerald, Callagnan, puis il y avait les théâtres, le music-hall, Bobino, les artistes s’y produisaient tel que Damia, Kiki, Mayol, Georgius. Le groupe des Six, créant une musique fondée sur des idées de Cocteau et Erik Satie.

Marc Chagall dira pourquoi il était venu :

«  J’aspirais à voir avec mes propres yeux ce que j’avais entendu de si loin : la révolution de l’œil, la rotation des couleurs qui spontanément et astucieusement se fondent ensemble dans un flux de lignes conçues. Ceci n’aurait pu être vu dans ma ville. Le soleil de l’Art alors brillait seulement sur Paris. »

 C’est ce Paris là que découvre Foujita lorsqu’il arrive à Paris en 1913.

 

L’exposition

Quelques salles du musée des Beaux-arts sont réservées à l’artiste

Le premier thème :

Traditions, extravagance et volupté

Quelques toiles d’artistes contemporains de Foujita, un nu de Van Dongen, de Modigliani et bien sur un de  l’artiste. La période de 1921 à 1929, les tableaux de nus son au centre de son œuvre.

Un autoportrait daté de 1917, un de Kisling "femme au châle ", Modigliani fit le portrait de son amie " Jeanne Hébuterne".

Des masques, dont un autoportrait en bronze.

Un autoportrait de Foujita daté de 1922 sur fond or.

 autoportrait 1

Peintures d'animaux ,tel que le lion du Douanier Rousseau, l’atelier de Soutine peint par Foujita et une vue de Cagnes, à coté  un paysage de Cagnes par Soutine.

La seconde salle présente :

Au grands fonds blancs ou le manifeste de 1928 " combat ".

Peintures monumentales. Quatre grandes toiles forment un diptyque, ce qui crée un jeu structuré d’oppositions,  entre lutte et volupté, le lien de l’homme à l’animal,  guerre et paix .Cet ensemble conclut le premier séjour parisien de l’artiste.

 Cette peinture presque monochrome démontre l’éclatante maitrise de ses fonds blancs opalescents.

marbre

2 des panneaux représentent des lutteurs (1928) les deux autres compositions aux lions et aux chiens.

Ces panneaux fonds blancs représentent pour les lutteurs des corps musclés, on y voit un de ses modèles favoris, Kiki de Montparnasse, des animaux dont les chats.

 matou

Il cherche à reproduire le marbre blanc dans sa peinture, dans les lutteurs un rappel de Michael Ange, les chiens, lions de Jean de Bologne, on retrouve aussi les influences de Poussin, Rodin.

 

kiki

 

On est saisi par la beauté de l’œuvre, la délicatesse,  la précision du trait, le rendu du corps humain, grand raffinement pour ces toiles monumentales, entre peinture occidentale et orientale.

Un portrait du lutteur japonais Tochigiyiema, il s’agit d’une peinture sur soie

  La salle suivante :

Le muralisme des années 30 et 40

Alternance de photos et peintures. Comme nous l’avons vu, Foujita fit un séjour au Brésil

"Mangue, les prostituées à Rio"  daté de 1932

Baptême de fleurs en 1959

Une grande photo représente l’artiste travaillant au Brésil.

La colombe, Le soleil , dessins de l'artiste comportant quelques anotations. (projets en cuivre ou fer non réalisés)

Il a également un peint certain nombre de boites avec un grand raffinement.

Autres tableaux "les grotesques"

"Les 7 péchés capitaux", esquisse pour les fresques de la chapelle,Notre-Dame de la Paix.

Quelques dessins pour les fonds baptismaux de la chapelle, étude pour un vitrail de l’abside. Foujita a eu un attrait pour l’art religieux occidental, dès 1917.

La nativité

Vierge couronnée par deux anges

Vierge miraculeuse

Vierge nourricière

En poursuivant nous arrivons à la salle de l’apocalypse

La crucifixion

La descente de croix

Les 4 chevaliers de Durer

Le Christ tableau et dessins

Quelques fresques pour sa chapelle Notre-Dame.

Reproduction de L’atelier de l’artiste, photos, objets personnels, objets de son quotidien soulignent son habileté créative en tout domaine et toute liberté. Grand art au kitsch, dans cet atelier un tableau «  l’âge mécanique » ici l’artiste fait référence à son enfance, on voit sur cette toile, avion, train, mécano.

Jean Cocteau dira " il est le Lewis Caroll de la peinture ".

Pour son œuvre, il s’ est inspiré  par la Renaissance italienne.

La ligne de Holbein, la rigueur de l’Orient, le trait de Matisse

Très beau parcours dans le musée des Beaux-arts de Reims, rendant hommage à ce grand artiste, peu connu.

Une autre exposition concernant Foujita se situe à Pithiviers à la Grande Halle de Chamarolles,  il y a environ 150 œuvres. Cette exposition marque le centième anniversaire de l’avènement de Foujita en tant qu’artiste, 1910 il obtient son diplôme.    A ne pas manquer

Jusqu’en 18 septembre 2010

Quelques extraits du catalogue de l'exposition. 

La chapelle Notre-Dame de la Paix :

chapelle

A l’âge de 82 ans Foujita réalise cette chapelle, après la seconde guerre mondiale l’artiste  renoue avec la tradition de l’art sacré en France, il privilégie le dialogue entre l’architecture et la peinture.

Alternance de vitraux et fresques

En entrant, à droite, on voit Jésus lavant les pieds d’un apôtre, une Nativité, l’enfant Jésus couché au sol, éclairé par le rayon de l’étoile. Le portement de croix, qui suit, montre deux scènes différentes : Une saint femme essuie le visage de Jésus et Jésus console les femmes de Jérusalem.

La disposition de ces œuvres marque le début et l’achèvement de la mission terrestre du Christ.

La cène est disposée dans une voûte, les Christ et les apôtres sont assis à la table. Des vitraux présentent  des scènes tirées des danses macabres (fréquent au Moyen-âge), ces scènes évoquent les horreurs de la guerre au Japon. Sous les dalles du sol, le cercueil de Foujita et de son épouse. A coté une résurrection. Au fond de la nef, l’abside présente 3  scènes : Dieu le père en majesté, la visitation, au fond on aperçoit Notre-Dame de la Paix bénit et protège des femmes, des enfants. Sous la signature de l’artiste, il a représenté sa femme à genoux. La pêche miraculeuse. Quelques marches descendent dans la petite chapelle, consacrée à Notre-Dame des vendanges, un grand vitrail avec 6 panneaux : La création, la chute de l’homme, l’Arche de Noé, à droite, Notre-Dame des vendanges on y aperçoit la cathédrale de Reims et la basilique Saint Remi, à gauche, les 7 péchés capitaux. Les fresques suivantes présentent : le christ guérissant des malades, la descente de Croix et le baptême du christ. Au dessus de l’entrée, la crucifixion. La Vierge jeune mère en blanc, à droite, la Vierge de douleurs, en noir , elles sont agenouillées, leurs vêtement soulignent la courbe de la porte, Foujita s’est représenté dans la foule, également à genou proche de lui René Lalou.

vitrail f

 

 

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