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5 mai 2011 4 05 /05 /mai /2011 15:32

Michelangelo Merisi nait en septembre 1571 à Milan, son père travaille dans cette ville en tant qu’architecte, maçon, il est aussi l’intendant du marquis de Caravaggio. Francesco Sforza, seigneur de Caravaggio fut témoin du mariage des parents de l’artiste, donc famille reconnue.

 1576, la peste fait rage et la famille doit repartir en Lombardie, région de la famille, dans la province de Bergame dont la petite ville se nomme Caravaggio. C’est dans cet endroit que Michelangelo passe son enfance, son père décède en 1577, emporté par l’épidémie et sa mère en 1584, alors que le futur artiste n’a que 13 ans. Il entre comme apprenti dans l’atelier  du peintre milanais, Simone Peterzano  (peintre du maniérisme tardif, qui fut l’élève du Titien à Venise), Michelangelo va y rester 4 ans. Il apprend les théories picturales, le dessin, les techniques de la peinture à l’huile, de la peinture à fresque, le portrait.

  

En 1588, il quitte l’atelier de Simone Peterzano, il rentre à Caravaggio en 1589, il attend l’héritage familial qui arrive en 1592 et part pour Rome, il entre dans l’atelier « Alla Consolatione » de Lorenzo Siciliano (peintre sicilien).

  

Rome à cette époque est une ville pontificale très dynamique, le Concile de Trente (dix-neuvième Concile œcuménique  reconnu par l’église catholique Romain), s’est terminé  en.1563, c’est aussi la réforme  catholique.  Les chantiers sont nombreux, dans un esprit baroque.

 1592 c’est l’élection du Pape Clément VIII.

  

Ses premières années à Rome sont chaotiques, il a la réputation d’homme violent et querelleur, il est obligé de fuir les conséquences judiciaires de ses rixes et duels. Il vit avec peu de moyens et est hébergé par un ami, puis chez Monseigneur Pucci, ou il peint des images de dévotion et fait des copies de tableaux religieux, il peint ses premières œuvres dont le « garçon pelant des fruits » et « jeune garçon mordu par un lézard ».

 

 1593, il entre dans l’atelier d’Antiveduto Grammatica, proche de l’église San Giacomo d’Augusta, il continue de peindre des copies d’œuvres pour amateurs peu fortunés. En juin de la même année il va travailler chez Giuseppe Cesari (dit le cavalier d’Arpin), peintre attitré du pape, il y peint « le garçon avec un panier de fruits », « le jeune Bacchus malade ».

  

 

 caravage 1

  

Est t’il allé à Venise ? Cela expliquerait certaines influences typiquement vénitiennes, un exemple avec « le repos pendant  la fuite en Egypte ». Il  reste dans cet atelier peu de temps, il n'apprécie pas l'Antiquité ni l'art de Raphaël.

Il se lie d'amitié avec des artistes de l'académie Saint-Luc, l'institution officielle, et peint son premier tableau religieux « Madeleine repentant »e et des scènes de genre, « les tricheurs », «  la diseuse de bonne aventure », « les musiciens ». Son style est original, le fond est neutre, les personnages sont en action, il n’y a pas de décor, mais une extrême précision.

  caravage 2

 

  Il est remarqué par le Cardinal Del Monte, qui apprécie le réalisme de l’artiste, il lui achète les tricheurs. Il le prend sous sa protection et l’héberge dans son palais dès 1597. Caravage peint ses premiers grands tableaux religieux, des scènes de genre tel que « le concert » et « le joueur de luth » dont l’un sera vendu au Marquis  Vicenzo Guistini , grâce à ce mécène, il reçoit des commandes importantes dès 1599 pour le Clergé : « la vocation », « le martyr de saint Mathieu » pour la chapelle Contarelli de Saint Louis-des-Français, « la conversation de saint Paul sur le chemin de Damas », « La crucifixion de saint Pierre »  pour la chapelle Cesari à Saint-Paul-du-peuple.

 Plusieurs œuvres seront refusées par ses commanditaires (soit trop vulgaires, ou scandaleuses), tel que la première version de son « saint Mathieu et l’ange »  la sensualité de l’ange jugée triviale, mais aussi pour la saleté des pieds du saint, minutieusement reproduite d’après modèle. Mais le tableau qui cause le plus grand scandale aux yeux de l’église reste « la mort de la Vierge », la présentation du corps trop réaliste, elle a un ventre gonflé accompagné de rumeurs sulfureuses selon lesquelles le modèle aurait été le cadavre d’une prostituée enceinte retrouvée noyée dans le Tibre.

Les années qu'il passe à Rome sous la protection du cardinal ne sont pas exemptes de difficultés. Il fréquente les tavernes et les courtisanes, toujours aussi bagarreur et violent, il se trouve souvent mêlé à de nombreuses affaires de mœurs et  criminelles,il connaît plusieurs séjours en prison ainsi qu'à l'hôpital.

Entretemps, il peint une grande partie de ses tableaux les plus réputés et connaît un succès et une célébrité croissants à travers toute l'Italie : les commandes affluent, même si certaines toiles sont toujours régulièrement refusées. Les œuvres sont nombreuses, il peint directement sur la toile, d'un seul trait, et dessine très peu.

 En 1599, il peint sa «  Tête de Méduse », pour le cardinal del  Monte, première œuvre sur le thème de la décapitation, il fera d’autres œuvres sur ce thème «  Sainte Catherine d'Alexandrie », « la Conversion de Marie-Madeleine » « Judith décapitant Holopherne »  

En mai 1606, suite à une rixe, il tue en  duel   Ranuccio Tomassoni, le chef de la milice de son quartier. Il est condamné à mort, et obligé de fuir Rome en 1607, il commence un long périple à travers l’Italie. Il reviendra à Rome plus tard grâce a un   pardon pontifical que ses amis et ses protecteurs vont s'essayer d'obtenir.

Il part pour  Naples, qui à l’époque est espagnole, il est hébergé dans la famille Colonna, il peint quelques tableaux, dont un retable « les sept œuvres de la miséricorde » pour l’église du pio Monte della Miséricordia » et « la flagellation du Christ », grand succès.

 

 

Il continue son périple et s’installe à Malte en 1607, son désir, obtenir la protection de l’Ordre des chevaliers de Malte, il est présenté au grand maitre de cet ordre Alof de Wignacourt, il peint son portrait ainsi que plusieurs tableaux « la décapitation de saint Jean-Baptiste », réalisé dans la cathédrale saint Jean de la Valette (une nouvelle flagellation condamnée par le clergé local). L’année suivante 1608, il est fait Chevalier de grâce de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem.

Mais sa consécration dure peu de temps : il est rattrapé par sa réputation et suite à une nouvelle bagarre dans la maison de l'organiste de la cathédrale, il est accusé d'avoir séduit   le fils d'un haut dignitaire de l’ordre, peut-être  est-ce le jeune page au sourire malicieux représenté dans «  le portrait d’Alof de Wignacourt  » de ce fait,  il est radié de l'ordre et jeté en prison. Il ne doit son salut qu'à son évasion, probablement aidé de quelques amis haut placés.

Il part pour Syracuse, il y produit plusieurs commandes pour de grandes familles et le clergé, dont deux retables « La résurrection de Lazare », « l’enterrement de Sainte Lucie », « l’adoration des bergers », « une nativité avec saint Laurent et saint François »

Il s'emploie, avec l'appui de ses protecteurs et en peignant des tableaux moins provocateurs, à obtenir la grâce du pape afin de pouvoir rentrer à Rome.

 

1609, il revient à Naples, grièvement blessé dans une nouvelle bagarre lors de son arrivée. Il est considéré comme mort, mais il survit et peint quelques commandes « Salomé avec la tête de saint Jean-Baptiste », « Le reniement de Saint Pierre », «  Saint  Jean-Baptiste », « David et Goliath », (il se représente dans le visage de Goliath), « le martyr de sainte Ursule » et termine quelques œuvres « la méduse » peinte en 1598 terminée en 1609, « Marie Madeleine » 1598-1609.

 

 

1610, le pape est disposé à lui accorder sa grâce, mais il s’embarque sur une felouque qui fait liaison avec Porto-Ercole frazione de Monte Argentario (enclave espagnole) pour se rapprocher de Rome, il emporte avec lui trois tableaux qu’il voulait restaurer, mais lors de l’escale à Palo il est arrêté et emprisonné pendant deux jours, à sa sortie plus de bateau, ses tableaux sont restés à bord.
 

Désespéré, il rejoint à pied Porto-Ercole à cent kilomètres. La légende dit que, dépité, perdu et fiévreux, il marcha sur la plage en plein soleil où il finit par mourir quelques jours plus tard,

Il décède le 18 juillet 1610, alors qu’il n’a que 39 ans

Caravage maitre du clair-obscur, il place les personnages principaux de ses scènes dans l’obscurité, soit dans une pièce sombre, un extérieur nocturne, ou bien dans un fond noir sans décor. Une lumière puissante provenant d’un point surélevé du tableau, enveloppe les personnages, comme  un projecteur sur une scène de théâtre. Le centre de la scène particulièrement éclairé, les contrastes sont saisissants, ils produisent  une atmosphère dramatique et souvent mystique.

Son œuvre ne laisse pas indifférent, elle est détestée méprisée pour ses sujets ambigus, scandaleux, mais aussi pour son réalisme, sa théâtralité associée à sa vie de délinquant, d’assassin. Elle est aussi appréciée pour son intensité dramatique et bien sur par le génie de l’artiste.

La figure humaine joue un rôle très important  pour l’artiste, les personnages restent les sujets principaux dans ses tableaux soit en portraits ou mises en scènes.

Il choisit ses modèles parmi les gens du peuple tel que les prostituées, gamins des rues ou mendiants poseront souvent pour les personnages de ses tableaux, même pour les tableaux religieux.

Il a inspiré de nombreux  peintres: Poussin, La Tour, Vélasquez, Rubens, Rembrandt. Il a révolutionné la peinture au XVII eme siècle.

 

caravage

 

 

Cette pièce fut créée à l’occasion du 400 eme anniversaire de la mort de Caravage, d’après l’œuvre de Dominique Fernandez « la course à l’abime »

 

L’atmosphère est créée, nous sommes plongés dans une semi obscurité ou clair-obscur, ce qui   va permettre d’immortaliser la gestuelle et de reproduire la composition de quelques toiles de l’artiste évoquées pendant le spectacle.

Cesare Capitani se métamorphose, il incarne parfaitement le maitre, Michelangelo Merisi dit Caravage,  Il développe l’histoire d’une vie, la personnalité, les querelles, les aventures, l’œuvre de cet artiste fougueux.

 

  

Laetitia Favart sa partenaire,  adopte le visage de certains modèles de Caravage entre autre celui de la Méduse, elle interprète aussi le rôle de ses amants, chante Monteverdi.

 

meduse

Très belle prestation des artistes, ils  nous  emmènent dans un voyage à travers le temps.

Moment d’une grande intensité.

Excellent à ne pas  manquer au théâtre du Lucernaire à Paris jusqu’au 21 mai 2011 en juillet au festival d’Avignon

 A lire « La course à l’abime » de Dominique Fernandez, chez Grasset

 

 

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19 avril 2011 2 19 /04 /avril /2011 09:35

L’auteur rentre chez lui à Vienne, c’est son anniversaire, il regarde son courrier parmi une lettre plus épaisse, il s’agit d’une lettre d’une inconnue.

L’Auteur est interloqué, il ne connaît pas cette femme, pourquoi lui écrit’ elle ?

 

L’inconnue est en  larmes son enfant est mort. Tout au long de la pièce  cette femme va nous dévoiler sa vie liée à cet homme, que le hasard a fait rencontrer

Elle se souvient à l’âge de 13 ans, adolescente, elle vit avec sa mère qui est veuve, leur vie  est  triste, modeste, un jour un jeune homme écrivain vient emménager à coté de chez elle, elle admire les affaires que l'on apporte dans l'appartement : les nombreux livres couverts de dorures, les chandeliers, les meubles. Elle ne se doute pas encore qu’il va bouleverser sa vie, y donner un intérêt,  l’homme est élégant, gai, il profite de la vie, reçoit. Elle va guetter ses faits et gestes, désormais sa vie est orientée autour de lui. Au hasard d’une rencontre, il lui adresse une phrase gentille et la jeune fille tombe amoureuse. Sa mère se  remarie et elles déménagent pour partir en Province, c’est un déchirement pour l'adolescente, et elle rêve du jour ou elle pourra enfin revenir à Vienne, dans ce lieu. Ce jour arrive et la jeune femme commencera à observer à nouveau cet homme, le soir surveille la lumière de son appartement en essayant d’y voir un décor, son visage.

Un jour, ils se rencontrent il la trouve jolie, il l’invite à diner. La jeune fille est naïve, cet homme n’est qu’un grand séducteur, et très vite va l’oublier pour se jeter dans d’autres bras, Ils se rencontrent plusieurs fois et de là nait un enfant.

Ils se revoient quelques années plus tard, dans un bar ou elle se prostitue, pour que son enfant ne manque de quoi que ce soit, il ne la reconnait  pas.

C’est par ce courrier qu’Il apprend que son enfant, âgé de 11 ans vient de mourir.

zweig

« Leur enfant, est parti pour un voyage dont il ne reviendra pas. Elle n'a plus personne à choyer ni à attendre ».


Elle demande simplement qu'à chacun de ses anniversaires, il achète des roses blanches, puisqu'elle ne sera plus là pour le faire.

Avec Fréderic Andrau dans le rôle de Stéfan Zweig et Sarah Biasini dans le rôle de  l’inconnue.

Magnifique interprétation de Sarah Biasini dans ce rôle, tour à tour adolescente, amoureuse obsessionnelle, prostituée, mère éprouvé par le tragique destin survenu à son enfant.

 sarah

Excellent à voir absolument

Théâtre des Mathurins à Paris (petite salle) jusqu’à fin mai

 

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7 avril 2011 4 07 /04 /avril /2011 19:20

Soirée exceptionnelle pour le Japon, suite à la catastrophe survenue le mois dernier.

De nombreux artistes ont répondu présent à cette manifestation, par leurs prestations et leur immense talent, ils nous ont fait  partager  des moments d’exceptions, en alternance, la danse, la musique, extraits d’œuvres lyriques, lectures.

C’est Kenzo Takada, (couturier) qui a ouvert la soirée, un grand panneau servant de décor, identique à la couverture du programme, il en est l’auteur. Kenzo est venu nous parlé avec beaucoup d’émotion, de cette région du Japon touchée par ce drame, de la souffrance, mais aussi du courage de la population.

Hope Japan

Sylvie Guillem, danseuse, a  interprété  en solo « Two » sur une musique d’Andy Cowton.

Natasha Parry, comédienne anglaise,  et Gen Shimaoka, comédien japonais sont intervenus à plusieurs reprises dans la soirée, pour des lectures de « Haikus » poèmes japonais, très courts à composantes symboliques sur les saisons.

Le lyrique à l’honneur avec un extrait des contes d’Hoffmann, les interprètes : Nathalie Dessay (soprano) et Rolando Villazón (Ténor) le duo a interprété avec brio « Hoffmann et Antonia »

Lambert Wilson comédien, a lu « lettre de SendaÏ »,  témoignage d’un anonyme, envoyé le 17 mars, quelques jours après la catastrophe, et un poème de Kenji Miyazawa « Ne pas céder face à la pluie »

Yasutake Shimaji, danseur de la Compagnie William Forsythe, venu nous interpréter un solo « I don’t believe in Outer Space «  sur une musique de Thom Willems.

Momo Kodama (piano) et Sayaka Shoji (violon) ont interprété « Hika », élégie pour violon et piano, et « Berceuse d’Itsuki », transcription d’un chant populaire japonais.

Nicolas Le Riche danseur étoile de l’Opéra de Paris et Guillaume Gallienne de la comédie française, dans une chorégraphie de Nicolas Le Riche en solo « Friendsphip » sur une musique de Vivaldi « les quatre saisons » adagio de l’hiver.

Guillaume Gallienne une lecture « Le cheval »  de Victor Hugo.

Momo Kodama (piano) et Hiromi Omura (soprano), interprétation de chants populaires japonais, « Karatachi no hana (La fleur de Karatachi) et « Akatonbo » (libellule rouge),

Akram Khan, danseur et chorégraphe britannique, a dansé une de ses chorégraphie « Nameless », musique de Jocelyn Pook et Natacha Atlas « Adagio » Natacha Atlas et Lore Lixenberg chanteuses,  

Martha Argerich et Nelson Freire (pianistes), duo à quatre mains le « Grand rondo en la majeur » de Schubert,

Sylvie Guillem et Nicolas le Riche, sur une chorégraphie de Mats Ek, « Appartement » grand pas de deux, (créé pour l’Opéra de Paris en 2000), musique the Flesh quartet  « Innocent »,

Khatia Buniatishvili pianiste géorgienne, Gauthier Capuçon (violoncelle) et Renaud Capuçon (violon) ont interprété  un extrait du trio, No 1 de Tchaïkovski,

Pour terminer cette magnifique soirée Bartabas, fondateur du théâtre équestre Zingaro et de l'Académie du spectacle équestre de Versailles, et son cheval Soutine, « Le centaure et l’animal » extrait du texte de Lautréamont « Les chants de Maldoror, texte enregistré   par Jean-Luc Debattice.

 

La Croix rouge  française partenaire de cette soirée est chargée de collecter les dons afin de les transmettre à la croix rouge japonaise, le but aider les sinistrés.

Le public nombreux a répondu à cet appel.

Cette soirée est inoubliable. Un grand merci pour ce moment unique.

Cette soirée sera retransmise sur France 2, le 12 avril à 0h30.

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21 mars 2011 1 21 /03 /mars /2011 16:37

Marc Chagall nait en 1887 à  Liozna près de Vitebsk en Biélorussie, dans un milieu modeste .Il quitte sa ville natale en 1907 et fait ses études aux beaux arts de Saint Petersbourg, et, au cour d’art moderne que Bakst vient d’ouvrir, il développe son art dans différents ateliers. Sa première exposition fait scandale. Il obtient une bourse et fait le choix de venir à Paris.

1910-1914, sa première période parisienne, il découvre le Louvre, rencontre les peintres de Montparnasse. Il s'installe à La Ruche en 1912, ainsi il pénètre dans le milieu artistique parisien. Il assiste aux vendredis de Canudo, directeur de la revue Montjoie, il y rencontre d'autres artistes, devient ami avec Cendrars et Apollinaire, les deux poètes sont admiratifs de sa peinture.

 C'est la fin du fauvisme et le début du cubisme. Le fauvisme va lui inspirer la couleur pure, gaie, le second la déconstruction de l'objet. Il expose aux indépendants. Il n'appartient à aucun courant, il est inspiré par la tradition juive et l'art russe.

En 1914, il repart à Vitebsk jusqu'en 1922, bloqué par la première guerre mondiale, il ne peut revenir à Paris, il se consacre à son art, il peint surtout la vie de la communauté juive, mais l'orientation de la politique artistique le déçoit, il s'oppose à Malevitch en 1919.Il part à Moscou pour faire le décor d'un théâtre d'art juif, réalisation de costumes et décors pour trois pièces de Scholom Aleichem en 1921.

1922, il va à Berlin, il rencontre Grosz, Hofer, Meidner, Archipenko, il s'initie à la gravure. Il grave pour Paul Cassirer, les illustrations de son autobiographie (26 eaux-fortes et pointes sèches) publiées sans texte à Berlin l'année suivante.

 1923, il revient à Paris. Ses œuvres sont déjà connues aux Etats-Unis, ou des expositions sont organisées. Il s'installe dans un atelier et retrouve Sonia et Robert Delaunay, Marcoussis, Gris. Il fait la rencontre d'Ambroise Vollard marchand d'art, de livres, celui-ci lui commande 30 gouaches et plus de 100 eaux-fortes afin d'illustrer les fables de La Fontaine (1924-25),118 eaux-fortes pour les "âmes mortes" de Gogol (1925-31), et des illustrations pour la bible en 1930. Il effectue de nombreux voyages en famille, dont un en Israël en 1931, à son retour il définit la Bible comme " la plus grande source de poésie de tous les temps", il mentionne qu'il a cherché ce reflet dans la vie et dans l'art.Il va commencer une nouvelle vie dans sa création artistique, il se consacre à la thématique biblique, traduisant l'écriture sainte en gouache et en gravure. Ce travail monumental est à l'origine du Message biblique qui propose un cycle décoratif relatant l'histoire biblique, terminé en 1966. Chagall en a fait don à l'état français, un musée lui fut consacré à Nice en 1973, il s'agit du Musée national du Message biblique.

 1932, il va étudier les gravures de Rembrandt à Amsterdam.

 

1937, il prend la nationalité française, afin de fuir l'antisémitisme de l'Europe centrale.

Avec la seconde guerre mondiale, les menaces pèsent sur les communautés juives, en 1941, il décide de partir aux Etats-Unis avec sa famille, grâce au journaliste américain Varian Fry (qui depuis Marseille à sauvé plus de 2000 juifs militants anti nazis en les aidant a fuir l'Europe et le régime de Vichy). Pendant son séjour , il réalise des décors et des costumes pour des ballets "Aléko" en 1942 et "L'oiseau de feu" de Stravinsky en 1945.

Son épouse Bella décède en 1944, c'est cet événement qui le marque dans le choix de son style et celui de sa peinture, à cette époque.

Son retour en France s'effectue en 1948, il s'installe à Vence de 1950 à 1956.

En 1952, il se remarie avec Valentina Brodsky (1905-1993).

Paris lui inspire une nouvelle série de tableaux (1953-56), rêveries poétiques dont la couleur est diffuse, cendrée. Il reçoit de nombreuses commandes, des céramiques, des vitraux, pour le baptistère d'Assy , création des costumes pour " Daphnis et Chloé" en 1958, des vitraux pour la cathédrale de Metz de 1960 à 68, des lithographies, des décors pour l'opéra 'la flute enchantée", le plafond de l'opéra Garnier à Paris. Il termine sa vie en France, à Saint Paul de Vence ou il s'est installé en 1966, il y décède en 1985.

 Son oeuvre s'est diversifiée, en utilisant différentes techniques tel que la mosaïque, la gravure, la gouache, la peinture à l'huile, les vitraux, la céramique et la sculpture (dans les années 1950 à 1969).

Son oeuvre est vendue dans le monde entier.

 

   

 Après les fables de La Fontaine, pour le même éditeur un nouveau projet, illustrer la bible à la demande d’Ambroise Vollard, nous sommes en 1930.

 Marc Chagall se consacre à la bible hébraïque, la torah, ses choix : une préférence pour les patriarches de Moise, les guerriers, les rois et prophètes, son inspiration dans l’empreinte juive traditionnelle (son éducation de l’enfance).

Sa vision souvenir de  Vitebsk en Russie, ses habitants, ses impressions de voyage en Israël.

Cette exposition retrace le processus de création, depuis la série de gouaches réalisée par l’artiste, puis les différents états de la gravure (précision du motif), jusqu’à l’état final, c'est-à-dire la gravure définitive.

Exposition de la bible, datée de 1956

Il réalise d’abord 40 gouaches, à partir de cette forme  picturale, le rendu coloré auquel il aspire en gravure.

Il s’agit des épisodes de la bible : Dieu créa l’homme 1932, Noé reçoit l’ordre de construire 1931, Noé la chute de la colombe, 1931,L’arc en ciel signe d’alliance entre Dieu et la terre 1931, Le manteau de Noé 1931, les 3 anges reçus par Abraham 1931, Abraham et les anges, escente vers Sodome 1931, Les filles de Lot 1931, La circoncision prescrite par Dieu à Abraham 1931, Abraham et Isaac, en route vers le lieu de sacrifice 1931 Abraham prêt à immoler son fils 1931, Abraham pleurant Sara 1931, Eliézer et Rebecca 1931 Moise repend la mort chez les égyptiens 1931, Les israélites mangent l’agneau de la Pâque< 1931, Les israélites passent la mer rouge 1931 , Les hébreux adorent le veau d’or 1931, Moise brise les tables de la loi 1931, Aaron devant le chandelier 1931, Moise reçoit les tables de la loi 1931 ci-dessous.

table lois Chagall

L’élaboration des eaux-fortes l’occupe de longues années. Inspiré par celles de Rembrandt.

 La salle suivante nous conduit à la présentation des 105 eaux-fortes (originales) tirées sur papier Montval.

Quelques exemples :

La tombe de Rachel, la lutte de l’ange, rencontre de Jacob et Rachel, Joseph jeune berger, Joseph et ses frères, Jacob pleurant Joseph, le songe du Pharaon, Départ de Jacob pour l’Egypte, Moïse  sauvé des eaux, le buisson ardent, rencontre de Moïse et Aaron, Moïse fait jaillir l’eau du rocher, Josué devant Jéricho, Josué et les rois vaincus, Samuel rappelant Dieu, David devant Saul, David montant la colline des oliviers, Songe de Salomon, prophétie sur Jérusalem, vision d’Isaïe, Samson et Dalila.

 Dans ce parcours nous avons quelques citations de l’artiste :

 "Il me semble que quelque chose m'aurait manqué si à part la couleur, je ne m'étais pas occupé aussi, à un moment de ma vie, des gravures et lithographies. Dès ma première jeunesse, quand j'ai commencé à me servir d'un crayon, j'ai cherché a quelque chose qui pourrait se répandre comme un grand fleuve se déversant sur des rives lointaines et attirantes. En tenant une pierre lithographique ou une plaque de cuivre, je croyais toucher un talisman. En elles, il me semblait que je pouvais placer toutes mes tristesses, toutes mes joies". Marc Chagall

Quelques eaux-fortes présentées montrent l'évolution du travail "La sortie d'Egypte" datée de 1931-39, il s'agit de la planche 33 de la bible, 15 clichés nous amènent à la phase finale du travail ,dont la plaque de cuivre gravée. " damson renverse les colonnes", 4 planches et la plaque de cuivre gravée,"Le songe de Salomon" 4 planches et la plaque de cuivre. 

La technique de l'eau forte

C'est un procédé de gravure en creux ou taille douce, sur une plaque métallique à l'aide d'un acide. L'artiste qui utilise l'eau-forte est appelé aquafortiste. A l'origine, l'eau-forte était le nom donné à l'acide nitrique, aujourd'hui l'acide nitrique est remplacée par des produits moins toxiques, on utilise le perchlorure de fer.

Il existe différents procédés d'eaux-fortes :

L'aquatinte, procédé d'eau-forte par lequel on obtient différentes tonalités, par la morsure, plus ou moins prolongée, dans un bassin d'acide, d'une plaque de métal recouverte d'une couche de résine ou de bitume en poudre.

La gravure au lavis, procédé de gravure en taille-douce dérivé de l'eau-forte, à l'origine de l'aquatinte et comme elle joue sur la corrosion partielle de la plaque de métal par un acide. Elle fut inventée au XVIII eme siècle, elle imitait, par la gravure, les dessins en lavis afin de les reproduire de la manière la plus fidèle. La gravure au burin, dessine un réseau de lignes qui s'adapte au rendu du dessin. Tandis que la gravure à manière d'aquatinte et de lavis donne un grainage de la surface, ce qui convient aux effets picturaux. Ainsi on peut obtenir toutes les valeurs de clairs-obscurs comparables à celles du lavis ou bien d'une aquarelle. 

 La manière de crayon, est une gravure sur métal : son but : se rapprocher, à l'impression, de l'effet du crayon.

 Toutes ces techniques désignent une gravure où l'image est creusée sur une plaque de métal à l'aide d'un acide. Elles se différentient par les outils ou vernis à graver utilisés.

La technique est simple  : sur une plaque de métal recouverte d'un vernis à graver, l'artiste dessine son motif à la pointe métallique. Ensuite la plaque est placée dans un bain d'acide qui mord les zones à découvert et laisse intactes les parties protégées. Après le nettoyage du vernis, la plaque est encrée et mise sous presse.

A l'étage du musée un tableau nous accueil,  "Dans la synagogue à Safed" 1931   huile sur toile (Safed est ville située au nord d'Israël).

Sur les traces des ancêtres

Chagall va en Palestine avec sa famille en 1931, invité par le maire de Tel Aviv, il rencontre aussi l'écrivain et poéte Haim Nahman Bralik , qui est considéré comme le poéte national d'Israël, Edmond Fleg également écrivain, penseur et romancier et la ville de Jérusalem.

Il est fasciné par Jérusalem, il peint les lieux saints, le mur des lamentations, Tel Aviv, mais aussi les lieux saints du judaïsme : la tombe de Rachel, le mur des lamentations, l'intérieur des synagogues. Quelques exemples : "Une vue de Jérusalem" huile sur toile datée de 1932-37, "Jérusalem et le mur des lamentations" 1931, " L'enceinte de Jérusalem près du portail de la grâce" Sur ces toiles le vert de la végétation domine et met en valeur la couleur ocre de la pierre.

Il fait une autre rencontre pendant son séjour, le célèbre peintre Reuven Rubin (Chagall va s'en inspirer à son retour par son langage stylistique et cela pour les 40 gouaches bibliques).

Quelques gouaches tel que : "Rabbin à la Torah" 1930, " La traversée de la mer rouge" 1935, sur toile de lin, ce tableau symbolise les pogroms et la shoah, "Abraham et les 3 anges" 1940-50, "Le songe de Jacob" 56-57, "Le rabbin" 1912 .

traversée mer rouge chagall La traversée de la mer rouge  rabbin chagall

 

abraham et les trois anges chagall

 

 

 Abraham et les 3 anges

 

La guerre et persécutions inspirent à l'artiste des scènes douloureuses, nous retrouvons cela dans "La crucifixion en jaune" 42-43, le Christ est juif, le rouleau de la Torah se déroule sur son bras,il semble soutenu par un ange, dessous on découvre l'univers de Chagall, sa ville natale, son peupleil identifie le martyr de Jésus à celui des juifs. "Obsession" daté de 1943, "l'exode' de 1952-56.

 

La grande revue littéraire et artistique Verve éditée par Tériade, a consacrée un numéro à la reproduction intégrale d'héliogravure des 105 eaux-fortes de Chagall, 16 lithographies en couleur et 12 en noir et blanc.

"Les Pâques" autre toile du maitre.

les paques chagall

 "Pour moi le Christ à toujours symbolisé le même type de martyr juif. C'est ainsi que je l'ai compris en 1908, quand j'ai pour la première fois utilisé cette figure. C'était sous l'influence des Pogroms, ensuite je l'ai peint et dessiné dans des oeuvres relatives aux ghettos entouré par des afflictions de juifs, par les mères juives courant terrifiées et tenant leurs petits enfants entre leurs bras. Mon Dieu est le Dieu juif, dans mon imagination, le Christ est seulement un de nos martyrs juifs, avec sa mère juive, entourés de nos prophètes juifs, je n'ai jamais peint de figures d'évangelistes seulement notre bible" Marc Chagall

la bible en lumière

Marc Chagall entreprend en 1950 un cycle de peintures pour la chapelle de Vence, dans l’église du plateau d’Assy dès 1948, les vitraux de l’hôpital Hadassah à Jérusalem.

La bible en lumière est exposée une maquette pour l’église de Mayence et une autre pour Zurich.

Les maquettes et croquis de l’hôpital Hadassah sont présentés : peintes à la gouache, à l’aquarelle, pastel, encre de chine, crayon sur papier. Le thème les 12 fils de Jacob tels qu’ils sont décrits dans le livre de la Genèse : Ruben, Siméon, Levi, Juda, Zabulon, Issachar, Dan, Gad, Aser, Nephtali, Joseph, Benjamin, et des 12 tribus qui en découlent.

"Je me suis référé au grand livre universel qu’est la bible. Dès mon enfance, elle m’a rempli de visions sur le destin du monde. Et m’a inspiré dans mon travail ; dans les moments de doute, sa grandeur et sa sagesse hautement poétique m’ont apaisé, elle est pour moi comme une seconde nature". Chagall

Pour terminer l’exposition :

"L’ange peintre"daté de  1927-28" L’ange à la palette’"27-36, ‘la chute de l’ange’ œuvre dramatique datée de 23-34-47 ci-dessous

la chute de l'ange chagall

Se sont des autoportraits et une allégorie de l’artiste messager du divin.  

 

Les vitraux de l’hôpital Hadassah à Jérusalem : chaque vitrail, portant une couleur dominante parmi le bleu, le rouge, le vert, le jaune, et l’orange est consacré à l’un des 12 fils de Jacob.

Les motifs, aucun être humain représenté, seulement des mains, des symboles juifs, des fleurs, animaux, soleil, bateaux.

La technique du vitrail utilisée : il s’agit d’un mélange de verre et acides, ce qui permet de superposer différentes couleurs sur un même espace de verre. Cette technique est différente de la technique traditionnelle, cela implique d’isoler chaque morceau de verre peint par des bandes de plomb, de ce fait, nous avons une sensation de profondeur .

Cet ensemble est admirable et s’harmonise avec le lieu, ces 12 vitraux sont disposés par 3, les tons changent selon la luminosité extérieure. A Voir à Jérusalem

vitrail

Un livre à lire absolument  "Quelques pas dans les pas d'un ange"

Ecrit par David McNeil , fils de Marc Chagall

Très belle exposition montrant le monde de la bible vu par Chagall

Avoir au musée du Judaïsme à Paris jusqu'au 5 juin 2011

  

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23 février 2011 3 23 /02 /février /2011 16:12

Les Romanov, dynastie russe qui régna de 1613 à 1762, originaire de Lituanie, les Romanov  famille de boyards (désignent une classe d’ aristocrates de certains pays orthodoxes  d’Europe de l’est) s’installent en Russie dès le XIV eme siècle. Elle fut renversée par la révolution russe de 1917.  

 Les tsars de Russie :

Michel 1er 1613-1645

Alexis 1er 1645-1676

Fédor III 1676-1682

Ivan V 1682-1696  

Pierre 1er ou Pierre le Grand  nait en 1672, fils d’Alexis 1er et de Natalia Narychkina  fut tsar dès 1682, alors qu’il n’a que 10 ans, il est le premier empereur de l’empire russe de 1721 à 1725. Il épouse en  1689 Eudoxie Lopoukhine, ils eurent un fils, Alexis Pétrovitch de Russie (1680-1718), ils divorcèrent, Alexandre 1er épouse en  1707 Catherine 1ere de Russie.

Il a transformé la Russie en puissance européenne, il est aussi un grand amateur d’art.

De 1697-98 a l’initiative de Pierre 1er  la grande ambassade qui comporte 250 personnes, voyagent dans les grandes capitales européennes.

1699-1700, le tsar fait promulguer une série de lois destinées à occidentaliser la Russie : adaptation d’un calendrier à l’européenne, tentative de latinisation de l’alphabet cyrillique, obligation pour la cour et les fonctionnaires de se vêtir à l’occidentale.

1703, c’est la création de Saint-Pétersbourg, l’année suivante l’architecte italien, Trezzini est chargé, des travaux d’urbanisme.

1706, création d’un chantier naval.

1711, début de la construction du palais d’hiver

1712 Saint-Pétersbourg devient la capitale de la Russie

1716-17, Pierre 1er voyage en Europe et vient à Paris, il y rencontre Louis XV qui n’a que 7 ans.

1719, ouverture du premier musée  public dans le palais Kikine dans Saint-Pétersbourg

1721, la paix de Nystad met un terme à la guerre contre la Suède qui durait depuis 1700, le Sénat donne à pierre 1er le titre de Pierre le Grand empereur de toutes les Russies.

1725, décès de Pierre 1er, sa seconde épouse Marthe Skavronska, devient impératrice sous le nom de Catherine 1ere

Catherine I ère règne à partir de  1725 à 1727

De 1727 à 1730, ce sera le règne de Pierre II, fils de Pierre  le Grand

Anne 1ere règne de 1730 à 1740, fille d’Ivan V

Ivan VI de 1740 à 41

 

Elisabeth 1ere impératrice de Russie de  1741 à 1762, fille de Pierre le Grand.

Pierre III, fils du duc Charles-Frédéric de Holstein-Gottorp (maison d’Oldenbourg) et de son épouse Anna Pétrovna de Russie fille de Pierre le Grand qu’il eut en second mariage avec Catherine 1ere de Russie, il fut empereur que quelques mois en 1762 avant d’être roi de Finlande de 1742 à 1762. 1er souverain russe de la branche Holstein-Gottorp, branche qui reprit le nom de Romanov

En 1745, Pierre III , petit-fils de Pierre le Grand et héritier du trône, épouse  Catherine princesse allemande (famille Anhalt-Zerbst), c’est Elisabeth 1er en 1744 qui la choisit pour son  neveu.

Catherine II impératrice de Russie à partir de 1762

Catherine organise un complot avec les frères Orlov et le comte Panine, contre le tsar Pierre III quelques mois après son ascension au trône ; ce qui permet à Catherine d’accéder au trône cette même année, sous le nom de Catherine II. Elle est impératrice de Russie  de 1762 à 1796.

En 1764, La décision est prise, il s’agit de la  fondation d’un musée impérial, il s’agit de l’Ermitage.

En 1776 c’est la création du théâtre de Moscou le Bolchoï.

1782 voit le début de la construction du palais de l’Ermitage à Saint-Pétersbourg.

Au décès de Catherine II c’est son fils Paul 1er qui devient empereur de Russie  de 1796 à  1801, il fut duc de Holstein-Gottorp de 1762 à 1773, il a également occupé les fonctions de grand maitre de l’ordre de Malte de 1898 à 1801.

1782, la Russie entre en guerre avec la France au sein de la seconde coalition, elle se rapprochera d’elle en 1800.

1801, assassinat de  Paul 1er, son fils lui succèdera sous le nom d’Alexandre 1er 

Alexandre 1er de 1801 à 1825, date de son décès, il fut roi de Pologne de 1815 à 1825

1805, les russes sont battus par l’armée de Napoléon 1er à Austerlitz, en 1807 à Friedland, c’est à l’issue de cette défaite que fut signée le traité de Tilsit entre la France et la Russie, il mit fin à la coalition européenne.

Nicolas 1er de 1825 à 1855, il fut aussi roi de Pologne et grand duc de Finlande

1837, construction du nouvel Ermitage suite a un incendie au Palais  d’hiver, l’inauguration aura lieue en 1850.

1854-55, guerre de Crimée, les russes se battent contre français et anglais, défaite à Sébastopol.

Décès de Nicolas 1er, son fils lui succède sous le nom d’Alexandre II.

Alexandre II empereur de Russie de 1855 à 1881, aussi grand duc de Finlande et roi de Pologne jusqu’à ce que celle-ci soit annexée dans l’empire Russe  en 1867.

Alexandre III, avant dernier empereur de 1881 à 1894.

Nicolas II, règne de 1894 à 1917

 

A l’entrée de l’exposition un panneau montre le musée de l’Ermitage

Un buste en marbre blanc  représente chaque tsar, le premier celui de  Pierre le Grand, il précède les œuvres qui furent acquises pendant son règne, grand amateur d’art, surtout de peinture hollandaise, mais aussi grand collectionneur , il s’est constitué une collection d’œuvres européennes en envoyant ses agents dans toute l’Europe, afin d’acquérir sculptures et peintures  flamandes, hollandaises, françaises, italiennes. 

 Voici quelques œuvres achetées pendant son règne (1721-1725)

Une toile de Hendrik Mommers 1623-97 peintre de genre et paysagiste "une vue du pont neuf "  1660  

" David et Jonathan "  de Rembrandt 1669

romanov rembrandt

"Le contrat de mariage" de jean Steen 1650, peintre baroque, ici  il s’agit  d’une scène de genre.

romanov steen

 

Une "marine " de Cloes 1690

" Paysages et bergers dansant " de Hensch

" Moine dans une grotte" de  Jordaens 1620, un des grands peintre flamand

" Mise au tombeau " de Garofalo 1520

Continuons l’exposition en compagnie de Catherine II. Son règne de 1762 à 1796,   

Elle poursuivit  les achats, très cultivée, elle se constitue une collection extraordinaire, et fait construire le petit Ermitage afin d’y exposer les œuvres d’art, ce musée est vite trop exigu, le grand ermitage est construit de 1771 à 1787. Deux amis vont l’aider a faire des acquisitions d’œuvres d’art à Paris et partout en Europe: Diderot et le baron Grimm, diplomate et homme de lettre bavarois, il  fut son ministre.

Elle fit de nombreuses  acquisitions : celle de Gotzkowski  à Berlin, berlinois marchant d’art en 1764, cette collection comporte 225 tableaux dont 1 Rembrandt, France Hals ;

En 1766, c’est la collection Aved à Paris, elle comporte deux Poussin ;

 1767 c’est  la collection Jean de Julienne à Paris elle comporte 850 dessins de Jacques Callot, un Watteau, 1 Metsu, 1 Berchem, 1Wouwerman, mais aussi la collection de marquis de Villette à Paris dont un Claude Vernet,

En 1768 c’est à Bruxelles qu’elle continue ses achats avec la collection Cobentzel , 5  Rubens, 6000 dessins et autres 

1769 la collection du comte de Bruhl à Dresde, 600 tableaux dont 4  Rembrandt, 4 Ruysdael, 5 Rubens et autres

1771, collection  Braamkamp à Amsterdam ;

 1772, collection Louis Antoine Crozat à Paris  566 tableaux dont  Véronèse, Poussin, Rubens Van Dyck, Lancret, Greuze et bien d’autres, la même année         la collection du duc de Choiseul à Paris dont un Murillo, Steen, mais aussi celle de Madame Geoffrin également à Paris avec un Van Loo,

1777, il s’agit de la collection Walpole à Londres 198 tableaux dont 4 Dughet, 2 Poussin, Snyders et 15 Van Dyck

1781 la collection Baudoin à Paris 119 tableaux dont 9 Rembrandt,  6 Van Dyck, Rubens

Les français apprécient guère le transfert des œuvres d’art vers la Russie. Au décès de la tsarine, sa galerie comporte plus de 4000 tableaux.

Dans l’exposition nous avons :

" Portrait d’acteur "de Fetti 1620-23 -ci-dessous

romanov fetti

"Autoportrait" de Véronèse 1560-65

" L’Arrivée de Marie de Médicis à Lyon " ou rencontre du roi et de la reine 1622-25 Rubens

" Portrait de George Gage" 1616-17 Rubens

‘L’Incrédulité de Thomas"1620 Van Dyck "‘Portrait d’homme barbu  coiffé d’un béret "1661 Rembrandt

"Chemin à l 'orée de la forêt"1646-47 Jacob Isaacksz Ruysdael

" Paysage d’Italie avec deux jeunes filles " Cloes

" L’assaut des forteresses" de Wouwerman 1650

"Le malade et la médecine " 1660 de Gabriel Metsu

Quelques gouaches de Clérisseau :

Le colisée 1660, Fantaisie architecturale, l’arc de triomphe de Titus à Rome, cour du palais de l’empereur dioclétien à Split 1757. Grande minutie dans les détails architecturaux.

  De Chardin "nature morte aux attributs des arts " ci-dessous

romanov chardin

"Portrait de jeune homme au chapeau " 1750 de Greuze

romanov greuze

De Jean-Baptiste Pater "danseurs sous les frondaisons " " et divertissement musical "1725

‘Le concert espagnol "de Van loo (architecture antique a l’arrière).

" Vénus, faune, putti" 1630 de Poussin

" Portrait des filles de Paul 1er " de madame Vigiée Lebrun 1796

"Amour à la chasse"  de poussin

" Concert au parc " de Lancret 1738

"‘Nature en Italie " 1750 de Vernet

"Fuite de la sainte famille en Egypte" de Carducho 1603

 Ribalta  " Préparatifs de la crucifixion " 1582

Alexandre Ier, petit fils de Catherine  règne de 1801 à 1825, il achète des grands maitres espagnols, des tableaux de Velasquez, Murillo. Mais ses acquisitions ne se limitent pas à la peinture ni  aux sculptures mais aussi des albums de dessins architecturaux, des gravures font aussi parties des collections. Sous son règne l’organisation du musée se met en place et les premières reproductions gravées de ses tableaux apparaissent.

Ses tableaux exposés :

Le " miracle du pain et du poisson" Orrente 1620

" Annonciation" de Murillo de 1668

romanov murillo

" Présentation du Christ au temple"de Mathias Torres de 1697

"La rencontre de Marie et Elisabeth " Calvaert école de Bologne

" Le chœur de la chapelle des capucins de la place Barberini à Rome " Granet 1818

" Henri IV et sa suite à la chasse "Tannay école française

" Christ tout puissant "  Titien 1560

" Natale chiavasie " Hebé 1820-21, grand raffinement, ce tableau représente une femme tenant une aiguière, elle fait boire un aigle, les tons pastels, une grande retenue dans le comportement de la femme

" Le petit déjeuner " Metsu 1660, raffinement dans le costume porté par la femme, un petit chien a ses pieds, de nombreux détails mobiliers, objets de décoration. ci-dessous

romanov metsu

"  Marie Madeleine pénitente " de Vaccaro 1650

Nicolas 1er accède au trône en 1825 et le nouvel Ermitage inauguré en 1850 pendant son règne, il en fin un musée d’art universel poursuivant la collection de ses prédécesseurs, il participa à la direction de l’établissement avec un grand intérêt pour l’art. Cependant en 1737 un incendie dévasta le palais d’hiver, lors de sa reconstruction cela incita le tsar à donner plus de place pour agrandir et faire acquisitions d’autres collections. Les deux grands architectes Vassili Stasov et Alexandre Brioullov et plus de 8000 artisans participèrent à la reconstruction, un an plus tard les travaux prirent fin et Nicolas 1er projeta un musée pour abriter les collections impériales, il s’intéressait aux peintures italiennes de la renaissance , intérêt pour les toiles du XVI eme siècle tel que Garofalo et Sebastiano Piombo, il avait une préférence pour les maitres de l’école de Bologne dans la période suivante , le Guerchin, Guido Reni .Il reçut également en cadeau un ensemble important de tableaux de l’école hollandaise du XV et XVI eme siècle, il fit des acquisitions de maitres espagnols Zurbaran et Murillo.

Les œuvres présentées :

"Mise au tombeau" 1500 d’Antonio de Pereda peintre espagnol du siècle d’or

"Adam et Eve chassés du paradis "1700 Van der Werff

"Portrait de jeune femme "1560  Sofonisba Anguissola femme peintre italienne de Crémone maniériste spécialisée dans les portraits. On peut remarquer la richesse du costume porté par la jeune femme. Ci-dessous

romanov anguissola

 

"Madone à l’enfant" 1520 de Pedro di Simone Bugiardini, école florentine

La dernière salle ou le cabinet de peinture italienne ce sont les vues des salles de l’Ermitage réalisées vers 1850 peintes par trois artistes Edward Hau, Luigi Premazzi, Constantin  Oukhtomski, ils ont réalisés 55 vues pendant la période de 1852 à 1861. Cela permet de découvrir comment les tableaux ont étés exposés lors de l’ouverture du musée au public.

24 chefs-d’œuvre de l’art topographique sont présentés :

Edward Hau présente  "cabaret de peinture italienne"1860 aquarelle réhaut de blanc "salle de l’école flamande ", "salle de l’école hollandaise et flamande" 1857, "salle de l’école russe’", "salle de peintures italiennes" en 1853, 1856 ; 1860

Constantin  Oukhtomski " les loges de Raphael "en 1860, il s’agit d’une des merveilles du Vatican

Luigi Premazzi vue du "nouvel Ermitage de la rue Millionnaire" "salle de la sculpture moderne en 1856 ", "salle de peintures flamandes" en 1854

romanov premazzi

Magnifique exposition qui montre un éventail des collections acquises par la famille Romanov,  c’est à partir de la fin du XVII eme siècle que s’effectuent les premiers achats : scènes de genres, bibliques ou mythologiques, fêtes galantes, natures mortes, portraits, ruines, ou marines, elle est l’une des plus  belles collections  du monde. Pour présenter ces œuvres, il y eu la construction d’un musée, ouvert au public dès 1805.

Quelques extraits de connaisance des arts

L’exposition comporte une centaine d’œuvres. A voir absolument à la Pinacothèque de Paris jusqu’à fin mai 2011

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23 janvier 2011 7 23 /01 /janvier /2011 16:31

 La nuit juste avant les forêts

Pièce de Bernard-Marie Koltès

Mise en scène de Patrice Chéreau, Thierry Thieû Niang

Interprète Romain Duris

duris

Le rideau se lève

Un décor austère, un homme allongé sur un lit aux urgences d’un hôpital, il est blessé, il vient de se faire tabasser.

Une banlieue où il pleut, où l’on est étranger, il  rencontre un inconnu un soir au coin d'une rue, il  lui raconte  tout son univers, sa solitude, sans travail, la vie nocturne qu’il traverse, tous les dangers, mauvaises rencontres, prostituées. C’est un appel au secours que cet homme lance, en se livrant à cet inconnu qu’il tente de retenir par la puissance de ses mots, il lui parle de tout, de la vie, de l’amour en attendant la mort.  

 

Très belle interprétation de Romain Duris dans ce monologue de Koltès, habité par son personnage débraillé il est à la fois plein de fierté, d’arrogance  il  donne le ton à  ce  texte sur l’exclusion.

 

A ne pas manquer.

  

Au théâtre de l’Atelier  à Paris jusqu’au 5 mars 2011

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22 janvier 2011 6 22 /01 /janvier /2011 16:12

Cet excellent film documentaire  nous montre l’après Béjart comme son titre l’indique. Continuer à transmettre l’œuvre, l’esprit, les idées de Maurice Béjart, bel héritage laissé par le créateur à sa  compagnie le " Béjart Ballet Lausanne ", mais il faut poursuivre la création sans le maitre, son successeur, Gil Roman, y apporte talent, courage et toute sa fougue ainsi que tous les danseurs de la compagnie. Dans ce film on voit le travail accompli par tous les artistes.

 

bejart

A voir dans 6 salles à Paris   

Après le tournage du film, " Syncope" création de Gil Roman, a fait l’unanimité au théâtre Baulieu de Lausanne fin 2010.

En 2011 la compagnie sera en tournée dans différentes villes de France, en Grèce, Pologne, Italie, Allemagne et à Lausanne.

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9 janvier 2011 7 09 /01 /janvier /2011 14:41

Paul Gauguin nait en 1848 à Paris. Son père Clovis Gauguin (1814-1851), journaliste républicain au " National ", sa mère Aline Chazal (1825-1867), fille de Fora Tristan (écrivain), petite fille de Simon Bolivar et de Thèrese Laisnay. Donc descendante de propriétaires terriens espagnols d’Amérique du sud.

Paul passe une partie de son enfance à Lima, son père décède pendant le voyage en 1851, fuyant le régime de Napoléon III, alors que l’enfant n’a que 3 ans. Paul rentre en France à l’âge de 7 ans et fait ses études à Orléans.

Après ses études il s’embarque dans la marine marchande, puis dans la marine française il navigue sur toutes les mers pendant six ans.

1870, il revient en France à Paris et devient agent de change à la bourse , il obtient de bons résultats en affaires, et a une vie bourgeoise avec son épouse danoise Mette-Sophie Gad, ils ont cinq enfants : Emilie, Aline, Clovis, Jean-René, Paul-Rollon.

 

1874, il rencontre Camille Pissarro peintre impressionniste et ainsi voit la première exposition  impressionniste. Comme son tuteur Gustave Arosa, Gauguin devient amateur d’art et décide  de peindre. Il expose avec les impressionnistes pendant plusieurs années 1876, 1880, 1881, 1882, 1886.

 

1882, il quitte son emploi à la Bourse pour se consacrer à sa nouvelle passion la peinture.  

1884, Il part s’installer à Rouen, Pissarro y réside, il l’a guidé dans son approche de l’impressionnisme, il y reste 10 mois et réalise 30 tableaux, des vues de la ville et des environs. Mais ne gagnant pas assez il décide de partir avec son épouse et les enfants,  vivre dans la famille de celle-ci à Copenhague. Tout se passe mal avec la belle  famille et ses affaires ne vont pas bien.

 

1885, il revient à Paris pour peindre, laissant son épouse et les enfants au Danemark. Il participe aux expositions impressionnistes.

 

1886, il part effectuer un séjour à Pont Aven, il y rencontre Emile Bernard, artiste peintre les deux hommes auront peu de contacts. Un nouveau courant est créé la même année, par un jeune peintre, Louis Anquetin, il s’agit du cloisonnisme. Cette technique s’inspire de la technique du vitrail, du japonisme, de l’art primitif et des images d’Epinal. Il se caractérise par des zones de couleurs cernées par des traits foncées, ce qui permet de délimiter les aplats de couleurs les uns par rapport aux autres et aussi de mettre en valeur les éléments peints. Les artistes précurseurs : (Emile Bernard et Paul Gauguin).

Paul Gauguin rentre à Paris et rencontre Vincent Van Gogh pour la première fois.

 

 1887, Gauguin part pour le Panama avec un peintre Charles Laval, pour travailler au percement du canal, mais les conditions de vies sont très difficiles,et décident de partir à la Martinique, lieu que Gauguin avait connu en tant que marin, ils y resteront six mois,pendant le séjour , Gauguin  peindra douze tableaux, enthousiasmé par la lumière et la beauté des paysages. Les deux artistes rentrent fin 1887 malade et sans argent.

 

Dès 1888, Gauguin repart en Bretagne ou il va être au centre d’un groupe de peintres expérimentaux, (Emile Bernard, Paul-Emile Colin, Paul Sérusier, Charles Filiger, Maxime Maufra, Henry Moret, Ernest de Chamaillard), il s’agit de l’école de Pont-Aven, différents styles sont pratiqués, le synthétisme de Félix Jobbé-Duval et l’impressionnisme né avec Monet, et représenté par Maufra.  

Sous l’influence d’Emile Bernard son style évolue, il devient plus naturel et plus synthétique. Son inspiration il va la chercher dans l’art indigène, les vitraux médiévaux et l’estampe japonaise. Il peint "La Lutte de Jacob avec l’ange " de ce fait il va influencer Picasso, Matisse et Munch.

Il retrouve cette même année Vincent Van Gogh et part vivre à Arles avec lui pendant deux mois. Ils passent leur temps à peindre des séries sur les Alyscamps (nécropoles chrétiennes dans la région d’Arles).  

 1889, il expose au café Volpini à l’occasion de l’exposition universelle de Paris.

 

 1891, étant ruiné, il décide de partir en Polynésie, grâce à une vente de ses œuvres, il s’installe à Tahiti, puis aux Marquises, il ne rentrera en France qu’une seule fois.

A Tahiti, il rencontre Téhura, jeune tahitienne âgée de 13 ans, elle devient son modèle et sa compagne. Très inspiré il peint 70 toiles en un temps record. Après des années de bonheur, il a des soucis de santé, administratifs, la mort de sa fille Aline le ronge, Il tente de se suicider.

1901, il va aux Marquises à Atuona sur l’ile de Hiva Oa, afin de retrouver l’inspiration. Il se croit au paradis, mais va être rapidement déçu.

1903, il meurt d’épuisement à Hiva Oa aux Marquises.  

Son art :

 

Paul Gauguin artiste peintre post-impressionniste, s’intéresse surtout à l’expressivité des couleurs, la recherche de la perspective et l’utilisation de formes pleines et volumineuses. En Polynésie il est influencé par ce qu’il voit quotidiennement, environnement tropical, culture polynésienne. Il réalise des sculptures sur bois et peint ses plus beaux tableaux, ses représentations sont uniques. Ses expérimentations sur la couleur (grandes surfaces de couleurs vives) et l'ensemble de son oeuvre, influencèrent l'évolution de la peinture, notamment le fauvisme.

Avec Cézanne et Van Gogh il fut le peintre de la fin du XIXeme siècle qui eut le plus d'influence sur les mouvements de peinture, dans ses écrits il dévoile différentes techniques. Il a animé plusieurs courants :

les mouvements mystiques et symboliques de Pont-Aven, celui des Nabis où ses théories sur le cloisonnement et le synthétisme étaient appuyées par les peintres Emile Bernard, Paul Sérusier, Maurice Denis, Albert Aurier (critique).

Il a influencé Picasso pour sa période bleue et rose, le groupe des fauves Raoul Dufy, André Derain, les cubistes, les expressionnistes allemands ( Jawlensky, Mueller, Ernst Ludwig).

 

Le post-impressionnisme ensemble de courants artistiques : il diverge de l’impressionnisme  ou s'oppose à lui le néo-impressionnisme, le synthétisme, le symbolisme et le nabis. Ce  courant a duré environ 30 ans de 1885 à 1915, il est attribué à quelques artistes, Van Gogh, Seurat, Cézanne, Toulouse-Lautrec, Gauguin. Deux sortes de peintures dans ce courant celui de Seurat dont le sujet principal est la vie quotidienne et celui de Van Gogh et Gauguin. En partant en Polynésie Gauguin a échappé à la civilisation européenne, de ce fait il s’est inspiré de la vie insulaire, la faune, la flore,  la culture locale, séduit par la végétation, la beauté des polynésiens, il a composé une peinture aux couleurs somptueuses fasciné par ces iles il a rendu ces lieux mythiques.   

  

 Ses Peintures et dessins sont venus du monde entier pour l'exposition, 100 tableaux, sculptures sur bois, céramiques, carnets d’esquisses, dessins, lettres, autour du thème "Gauguin, faiseur de mythe", toutes les périodes de l’artiste sont représentées dans l’exposition la période bretonne, ses séjours aux Antilles mais une grande part est réservée à la période polynésienne.

 

Une salle est réservée à la présentation d’autoportraits de l’artiste, ce qui permet de découvrir les multiples facettes du personnage que Gauguin s’est créé. Ils sont datés de 1888-89

 

autoportrait avec manao tupapau 

 

"L’heure du rêve est passée" un autoportrait de l’artiste avec Manao Tupapau,

 

 

Un portrait de son ami Meyer de Haan qui fut son élève à Pont-Aven, tableau daté de 1889.

 

Une sculpture" tête aux cornes ", un dessin  au crayon représentant son "autoportraits" , "l’enfant " daté de1889, 'l’étude du 1er rêve' 1881 huile sur toile, "Clovis dormant " 1894 (son fils), 

" une nature morte aux pommes, poires cruche en forme de tête" . il s'agit d' un pot en forme de tête, 'force et pouvoir suggestif de cette effigie tient à la fois du bock populaire et des vases anthropomorphes péruviens. La tête coupée évoque saint Jean Baptiste. Gauguin artiste martyr, incompris, persécuté, prompt à s’identifier au Christ. Daté de  1889,

 

nature morte au pichet

 

une autre " nature morte histoire d'une vie sketch de  Delacroix" , avec poires et pot en céramique ".

"Dans la maison de la rue Carcel " 1891, on y voit une table avec une belle nappe  un énorme bouquet de fleurs au centre de la table, des sabots accrochés au mur.

 

rue carcel

Nature morte , un "bouquet de pivoines "1895,

 

pivoines

 

à l’arrière de la toile un tableau accroché avec une danseuse nouant ses chaussons .

Un vase en céramique avec une tête de Tahitienne, quelques natures mortes aux fruits, un représentant une côte de bœuf, une "nature morte aux petits chiens"  3 fruits, 3 verres 3 chiens «  c’est la simplification du dessin et de la couleur, il fait référence aux estampes japonaises, suppression du modelé et des ombres.

 

chiens nature morte

 

La salle des dessins :

 

Cycle de portraits au crayon. Etude de Bretonne, jeune tahitienne assise 1890-1903, éventails, dessins Tahiti, visages tahitiens

Les Martiniquaises, la Bretagne, Tahiti,

 

Un autre thème abordé histoires rurales et quelques dessins :

 

« Bonjour Monsieur Gauguin » daté de 1889, ici l’artiste montre une autre facette de sa personnalité, il n’est plus l’artiste de la peinture moderne, mais l’artiste solitaire, nomade, salué par une modeste paysanne séparée par une barrière. Le ciel sombre indique qu’il a plu ou il va pleuvoir. Gauguin  emmitouflé   dans une houppelande, le visage sombre. Inspiration de Courbet .

 

 

 bonjour mr gauguin

Paysage breton 1890

 

Femme bretonne

 

Petites filles bretonnes dansant

 

danseuses bretonnes

 

Bretonnes assises

 

La virginité 1890

Paysages tahitiens 1891

Le cochon noir Le pui  poi ( le matin)

Haere Mai 1891, paysage tahitien

Allées et venues en Martinique 1897

Etudes de différents visages et danseuse javanaise au crayon datée de 1843 à 1903



thèmes  sacrés : 

 

La nativité  1896,

Le christ jaune 1889,

christ jaune

 

le calvaire breton 1889,

vision d’un sermon 1888,

Christ au jardin des oliviers 1889, texte peint au Pouldu, 

 Hina Tefatou ( le ciel et la terre)1892,

Femme tahitienne Arearea no varua ino 

Femme tournant le dos 1854,

  Parahi te marae (le temple),

la montagne sacrée 1891

Différentes études sur le Christ jaune, sur les femmes tahitiennes

Une sculpture sur bois représentant le visage d’une tahitienne



L’éternel féminin :

 

Bas relief visage et corps de femme de 1890

 

Panneaux d’encadrement  de la porte de la maison du Jouir en bois de séquoia, les motifs sont sculptés et colorés qualifiés de  primitivisme naïf.

Statue de femme en céramique

Pape Moe (l’eau mystérieuse) 1893-94

pape moe

Ondine femme sur l’eau, dans les vagues ondoyantes 1889, une personne regarde ondine.

Le bain à Tahiti 1897, attitudes, profondeur dans le regard des tahitiennes.

 

Parau na te varua ino, 1892 ou l’amusement du mauvais esprit, une femme nue cachant son sexe à l’arrière plan un fond de végétation, une statuette représentant le mauvais esprit.

 

Une cane sculptée avec un serpent enroulé, le manche est un corps de femme

Te Pape nave nave 1898, femmes nues

E Haere oe i hia 1892 (qu’allez-vous faire ?)

Statuette de femme tahitienne avec un chien devant elle. Bois



La vie et l’heure ou le temps 1889-1903 :

 

Moment intense, nous rentrons dans l’univers et l’intimité de l’artiste, dans son contexte de l’époque, une salle est réservée à la présentation d’objets personnels, photos, livres,revues, invitations, courrier et Gauguin écrivain.

 journal de voyage, des livres de Pierre Loti, des photos de l’exposition universelle, le journal illustré (gravures), illustrations de Mallarmé l’après-midi d’un faune. Un menu daté du 23 mars 1898, un banquet avait été donné ce jour en l’honneur de l’artiste, une invitation au café Voltaire, place de l’Odéon, lieu ou se rencontraient les artistes, des photos de son premier séjour à Tahiti 1891-93, livre de Baudelaire, un courrier adressé à son épouse Mette avec un dessin, une carte postale montrant le bateau sur lequel il a voyagé pour aller à Tahiti et l’embarcadère à Marseille, affiches des messageries maritimes indiquant les destinations de rêves, c’est l’époque du développement du voyage, cartes postales, paysages.  

 

lettre gauguin

 

Son livre Noa Noa « odorant » ce livre relate les impressions de l’artiste devant cette âme Tahitienne, il est attiré par cette sensualité dans laquelle  il a le désir de se fondre. 

 

noa noa 

Un livre de l’artiste  «  les hommes d’aujourd’hui » avec son autoportrait en gravure, quelques livres de Balzac, Verlaine, essai sur » l’art de Gauguin sous les latitudes » par l’artiste, un illustré intitulé ‘la vie artistique » gravure de Gauguin représentant une tahitienne. Un livre de Victor Ségalen couverture cuir illustré, lettre de Georges Daniel  de Monfreid (il  possédait plusieurs toiles de Gauguin) et différents livres écrits par l’artiste.

 

 

La Polynésie :

 

Merahi Metua Tehamana 1893, femme au corsage rayé, avec statuette de femme derrière elle

 

compagne

 

te foaturumala , boudeuse 1891

Eu Haere la oe, 1893  (ou vas-tu ?) femme tenant un fruit

 

tahiti4

 

Aha or feii , 1892 (eh ! quoi tu es jalouse ?) un personnage allongé l’autre assis avec une couronne fleurie sur la tête

 

 

Never more 1897, plus jamais, grand nu classique, femme allongée les tons mauves rendent l'enviroonement étrange  .

 

tahiti1

 

Teller of tales ou conteurs d’histoires :

 

Dans cette salle, différentes techniques,  les eaux fortes, cahier pour Aline Ce cahier a été écrit à Tahiti en 1893 par Paul Gauguin pour sa fille Aline. Elle ne le recevra jamais...

Présentation de dessins pour l’Illustration  du  journal "le sourire"

 

Le paradis :

 

L’invocation 1903

La lumière clair/obscur daté 1901

L’escape 1902

"2 femmes tahitiennes " 1899, deux femmes l’une a son paréo noué sur l’épaule, l’autre noué à la taille montrant sa poitrine ce qui est inhabituel dans la tradition Polynésienne, l’une semblent offrir des fruits sur un plateau, l’autre tenant des fleurs, elles sont face aux spectateurs (souvenir de Manet). Dans la  société polynésienne les hommes et les femmes ne mangent pas ensemble.

 

  tahiti3

 

Faa Iheihe,(embellir)1898, Il semble représenter un paradis terrestre des hommes et des femmes en harmonie avec la nature.    

Nave nave Mehana jour  délicieux 1896, Un groupe de jeunes filles mystérieuses semblent s'adonner à la cueillette de fruits parmi les branches des végétaux. Leurs pieds sont solidement ancrés sur un sol rouge. Derrière elles, un ciel jaune. Leur immobilisme et leur monumentalité, la stylisation des formes, le rythme des éléments en frise et la palette de couleurs rappellent les représentations antiques ou dites "primitives".

 

journee delicieuse

 

Deux hommes tahitiens

 

tahiti2

La barque

Magnifique exposition retraçant le parcours de cet immense artiste qui influença de nombreux peintres à l’aube du XX eme siècle.

Tate Modern Londres jusqu’au 16 janvier 2011

 

 

 

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27 décembre 2010 1 27 /12 /décembre /2010 10:45

Histoire d’une famille grecque…………….

 

Sotiris Boulgaris naît à Paramythia (Grèce), en 1857, onzième enfant de la famille. C’est une famille d’orfèvre grec,  il apprendra  le métier avec son père, Après un parcours itinérant dans  différents lieux de Grèce.

En 1877 Georgis et Sotirio (nom italien de Sotiris) s’installent à Corfou.

Sotirio décide de partir en Italie nous sommes en 1880, il arrive à Rome en février 1881.

1884, il ouvre sa première boutique via Sistina à Rome, et le nom Boulgaris devient Bulgari, il vend des pièces d'argenterie, créations de style néo-hellénistique, mais aussi de véritables antiquités.

1886, il épouse Elena Basios, ils auront six enfants, deux survivront Georgio et Constantino, ils s’occuperont de l’activité  familiale.

Constantino nait en 1889, Georgio en 1890, plusieurs boutiques sont ouvertes à Rome la même année

1895, ouverture d’une succursale à San Remo

En 1905, avec ses fils Constantino et Giorgio, il inaugure la boutique de la Via Condotti, qui est aujourd'hui encore, la boutique phare de Bulgari , siège de la direction générale

A partir de 1925, ils sont connus dans le monde entier.

1932, décès de Sotirio Bulgari

1933, naissance de Lia,  fille de Giorgio, 1934 naissance d'un fils, Giani et 1937 celle de Paolo

Les frères Bulgari obtiennent la nationalité italienne en 1940

1941 naissance d’un autre fils chez Giorgio : Gianni

1944, début d’une longue collaboration avec le créateur Giovanni Battista Valli, elle va durer jusqu’en 1990.

1956, Bulgari créé les statuettes et les plaques en or qui seront les   trophées des quatre premières éditions du prix du cinématographique italien " David di Donatello "

Dès 1960 de nombreuses artistes se passionnent pour les bijoux Bulgari de Sophia Loren, Anna Magnani, Liz Taylor et bien d’autres.

1966, décès de Giorgio

1972, ouverture d’une boutique à New York, les années suivantes, celles de Monte Carlo, Genève et  Paris

1973, décès de Constantino

1984, réorganisation de l'entreprise, la troisième génération prend la suite de l’entreprise familiale,

1993, Fondation de Bulgari parfum à Neuchâtel

Dès 1996, naissance de la collection soie, en 1997 première collection maroquinerie.

2000, Bulgari achète les entreprises nécessaires pour la production de ses montres

 2001, Bulgari entre dans le secteur de l’hôtellerie de luxe en signant un accord avec Marriott, le premier hôtel ouvre à Milan en 2004 et en 2007 inauguration à Tokyo de la « Bulgari Ginza Towers »

2008, ouverture  d’une boutique avenue George V à Paris

En 2009, il y a 250 boutiques dans le monde

 

L’exposition montre l’évolution de la célèbre maison, 600 pièces sont présentées :

"Les origines"

"Les années 1920 à 1940"

"Années 50 à 60 la haute joaillerie de la Dolce Vita et la révolution de la couleur"

"La collection Taylor"

"Trophée di Donatello"

"Les années 70"

"Les icones"

"Les années 70-80"

 

La première salle " les origines" retrace l’évolution de la production, les  objets en argent que nous découvrons sont réalisés par Sotirio et par son père Georgis, ils évoquent le style néo-hellénique. Longue période qui va durer 25 ans.

 

Les années 20 à 40 "

 

Les bijoux des années 1920  sont inspirés par l’art déco aux dessins sont géométriques et aux motifs naturalistes stylisés. Les montures sont en platine, métal peu utilisé jusqu’à cette période.

Les années 1930, les bijoux ont des motifs géométriques plus accentués et sont plus imposants ils sont ornés de diamants de différentes tailles seuls  ou  associés avec d’autres pierres colorées comme le saphir, le rubis. C’est aussi la mode des bijoux transformables, un exemple les colliers se composent de plusieurs éléments, ils peuvent être portés séparément comme bracelets, broches, clips.

C’est dans les années 40 que la facture du bijou change, ils ne sont plus en platine avec des diamants, mais en or jaune  avec des pierres précieuses. Ces changements sont dus aux restrictions imposées par la seconde guerre mondiale. Les dessins qui étaient géométriques et rigides deviennent souples et naturalistes.

 

"Les années de 50 à 60" La haute joaillerie de la dolce vita

 

Le boom économique de l’après guerre amène un retour aux bijoux en platine et or gris, sertis de diamants très en vogue et de pierres précieuses, la haute joaillerie est toujours inspirée par la mode parisienne, elle présente des lignes plus douces, les motifs sont plus sinueux.

 

Les années 50, les années Cinecitta avec les films "la dolce vita"," les vacances romaines ", les magazines montrent les photographies de personnalités  sortant de la célèbre maison, la télévision, les paparazzis font la gloire de Bulgari. Les artistes portent les bijoux lors des grandes soirées, Sophia Loren, Ingrid Bergman, Gina Lolobrigida. A l’aube des années 60 Bulgari s’oriente sur les contours lisses, c’est la mode de l’époque, les pierres importantes taillées en cabochon ( c'est-à-dire polies et non facettées) un trait caractéristique du style Bulgari naissant.   

Une magnifique broche, des boucles d’oreilles tremblant en diamants, un collier de diamants cet ensemble fut porté par Ingrid Bergman dans le film «  La Rancune » en 1964.

 

bulgari b

 

Les tremblants ce sont des diamants de formes et couleurs différentes allant du jaune d’or aux tons cognac, rose, lilas, du bleu au vert. La maison Bulgari avait achetée une quantité de diamants. Bulgari créa une gamme de  broches à thème  floral appelé tremblant, car elles étaient réalisées d’après un mécanisme spécial à ressort. Ces broches sont à l’exposition elles représentent de magnifiques bouquets de diverses couleurs, des branches fleuries, des corbeilles avec des fleurs précieuses, diamants de toutes couleurs, saphirs, rubis, émeraudes.

La Princesse Soraya, Ingrid Bergman, Liz Taylor portaient ces broches dans leurs cheveux.

 

 

bulgari e

"Années 60 Révolution de la couleur"

 

L’Italie de l’après-guerre a fait sa renaissance dans le design, les voitures, la mode tout le monde achète italien

Dès les débuts des années 60, Bulgari se distingue de la mode parisienne et créé son propre style, les motifs floraux disparaissent et les formes deviennent plus structurées, symétriques et compactes, souvent réalisées en or jaune, la  triade chromatique formée d’émeraudes, de rubis et  les saphirs,  dont l’association est alors exclusivement réservée aux diamants .Bulgari de ce fait met au point une utilisation personnelle de la couleur, ouvrant la voie à des compositions nouvelles et surtout inédites. Elles sont simples avec des saphirs, plus audacieuses avec toutes sortes de pierres colorées de taille cabochon placées en position prédominante, dans un seul souci l’esthétique, c’est la véritable innovation,   inversion de tendances par rapport au XX eme siècle.

 

bulgari d

 

"La collection d’Elisabeth Taylor"

 

Cette collection est exposée pour la première fois en France, elle collectionnait de nombreuses icones, entre autres des bijoux en diamants jaunes et incolores, broche en émeraude le collier assorti. Elle aimait porter ses propres bijoux lors des tournages de ses films.. tel que la broche en diamants et émeraudes dans le film ‘Hôtel international », le broche tremblant en émeraudes dans « Boom », le sautoir en saphirs et les boucles d’oreilles ornées de perles dans « Noces de cendre »

taylor

 

"Trophée di Donatello"

En 1965, Bulgari associe son nom à l’industrie du cinéma en réalisant le trophée David di Donatello équivalent des césars. Il s’agit d’une version réduite de la célèbre statue du Sculpteur de la Renaissance Donatello, et aussi  autre version ,une plaque en or reproduisant l’image de la statue du sculpteur   Le premier fut attribué a Vittorio de Sica, Walt Disney et Gina Lollobrigida.

 

"Les années 1970  créativité éclectique"

 

Désormais la célèbre maison est dirigée par la troisième génération.

Années d’expérimentation,  de provocation et d’espérance, comme l’atteste la grande variété des créations de Bulgari, des réalisations d’inspiration orientale « pop » et « Optical », « Bannière étoilée »  ou d’élégants motifs inspirés de feux d’artifice, on remarquera l’utilisation de l’or jaune quelque soit la valeur des pierres utilisées, ainsi ces bijoux peuvent être portés avec décontraction. Cependant deux caractéristiques de cette période sont les éléments en or et diamants sertis  d’une pierre cabochon et la lourde chaine en or mailles recourbées, on trouve beaucoup de colliers sautoirs allant avec la mode de l’époque.

 

Les thèmes iconiques restent la grande caractéristique de l’œuvre de Bulgari : les serpents, le tubogas, les créations modulaires et le logo Bulgari.

Présentation de serpent et tubogas ils sont déclinés en bracelets, montres bagues et colliers,

Les serpents,  évoquent la tradition antique, réalisé à la main à partir d’une plaque d’or, les écailles du reptile formaient le corps des montres, des pierres précieuses créaient l’œil éclatant du serpent.

 

serpent bulgari

Les tubogas , il s’agit d’un assemblage manuel et sans soudure de deux longs rubans de métal relevés, chef d’artisanat. Superposant  jusqu’à 5 rangs, ornés de pièces de monnaies anciennes ou pierres précieuses. Icones de la maison dans les années 80.

Le logo Bulgari inspirée par l’épigraphie romaine date de 1977, partie intégrante du dessin de  montre et de bijoux.

 

Les années 1980-1990 "opulescence et couleur "

 

Les bijoux des années 80 sont moins conventionnels, ils sont adaptés à toutes les occasions, ils s’adaptent à la mode vestimentaire structurée, l’objet le plus représentatif reste le collier ras du cou, associés à de grandes boucles d’oreilles.

Les bijoux des années 90 restent fidèle à l’or jaune, ils se différencient par des associations de couleurs plus claires et des motifs, principalement dans les colliers, ils sont moins rigides.

Extraits du livret de l’exposition

bulgari a

 

Le parcours de l’exposition s’effectue dans la pénombre, les bijoux sont exposés dans des vitrines qui brillent de mille feux, diamants, saphirs, rubis, émeraudes, montés en bagues, colliers, bracelets, diadèmes, montres.

Un fond musical diffuse quelques musiques de  films italiens, des vidéos, des posters d’artistes ou princesses portant les parures, des projections de bijoux au sol. L’univers est créé, c’est l’évolution dans l’art du bijou, le travail des artistes et l’histoire d’une famille qui règne dans l’orfèvrerie depuis 125 ans.

A ne pas manquer jusqu’au 12 janvier 2011,  grand Palais Paris

     

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1 décembre 2010 3 01 /12 /décembre /2010 10:58

En France, nous sommes sous le régime de Napoléon III, régime autoritaire, la politique culturelle est complètement orientée sur la grandeur de l’empire.

Le second empire 1852-1870, devait marquer une rupture dans l’histoire artistique du XIX eme siècle en France, d’un coté  l’art officiel de l’autre coté l’art indépendant.

La politique culturelle de l’empire est pour un art académique représenté par Cabanel, Bouguereau et Meissonnier. Ils reçoivent les honneurs par le régime et sont à la tête de l’Académie des beaux arts. Ils n’apprécient pas l’art réaliste de Courbet, Daubigny, Rousseau, Millet.

La rupture va se manifester : politiquement,  presque tous les peintres réalistes ou naturalistes  sont républicains et opposant au coup d’état de Napoléon III. Esthétiquement, ils détestent les grandes peintures historiques ou mythologiques, ils veulent exprimer les beautés de la nature avec beaucoup de simplicité, la vie des contemporains humbles, ces nouveaux artistes sont issus de milieux populaires, et ne sont ni liés à l’aristocratie ni au pouvoir et vont vers les sites non industrialisés tel que Barbizon ou la Normandie.

 Corot aura une renommée tardive mais reconnu du public, peintre moderne il est précurseur des impressionnistes, ils en feront une source d’inspiration  et lui voueront une grande admiration. Ses portraits  sont expressifs, il excelle dans les paysages peints sur le motif. 

Nous sommes en 1860, dans la seconde moitié du XIX eme siècle. Une nouvelle peinture plus rapide et plus contemporaine va voir le jour en France, elle va évoluer partout en Europe. Certains peintres se nommeront selon le contexte et les années, "Indépendants", Intransigeants" ou "Groupe des Batignolles", et impressionnisme en 1874. Elle correspond à un monde nouveau, le progrès s’accélère, où les modes de vie évoluent rapidement. C’est le peintre Manet dès 1860 qui va faire admettre et reconnaître cette nouvelle peinture contemporaine, elle sera l’aboutissement d’une série de réflexions, d’intentions.

Le nouveau réalisme des impressionnistes postule d'abord la prépondérance de la vision par rapport à tout schéma conventionnel appris, et la relativité de l'œuvre qui en résulte : relativité des conditions sous lesquelles un même motif peut être observé (lumière, ciels, couleurs...), et relativité de la vision du peintre (les peintres ont une vision différente, en avance sur celle de leurs contemporains). Le souci de parvenir à une représentation traduisant la vision réelle du peintre dans toutes ses nuances, et non plus une quelconque construction selon des règles apprises, va les conduire à mener de multiples recherches picturales et à délaisser nombre de règles qui passaient alors pour immuables en peinture : un dessin et des contours précis, l'utilisation de couleurs plates et aux variations atténuées, le clair-obscur...

Les futurs impressionnistes vont introduire des  procédés picturaux nouveaux : l'utilisation de tons clairs, la division de ceux-là (un orange est représenté par la juxtaposition de deux couleurs pures le rouge et le jaune), l'obtention de la forme et du volume par les touches et les couleurs au lieu du dessin-contour, l'utilisation de l'épaisseur...

De nouveaux thèmes a paraissent, ils vont s’intéresser au monde contemporain. Ils choisissent aussi bien leurs thèmes dans la nature, dans le monde  quotidien dans lequel ils évoluent, fixer sur la toile une réalité environnante, une peinture d’un instant, une impression fugitive. L’artiste impressionniste est libre de choisir ses thèmes et  sa création personnelle.

Ils sont : Manet, Monet, Renoir, Pissarro, Degas, Caillebotte, Sisley, Gauguin, Van Gogh, Bazille et bien d’autres……………

Ce sont aussi les débuts des marchés de l’art. Avec l'essor économique, la peinture va connaître également une grande évolution libérale, ce n’est plus la peinture de cour comme par le passé  ou quelques mécènes passaient commandes  d’  œuvres auprès des artistes, Les artistes indépendants vendant leurs tableaux à des acquéreurs.

L'art rentre désormais dans une logique de marché : pour trouver un public et des acquéreurs, l'artiste doit pouvoir exposer ses œuvres, ce qui devint la préoccupation première et existentielle pour toute cette nouvelle génération d'artistes.

Grâce à quelques marchands d’art, c’est la naissance des salons parisien, Durand-Ruel, Petit, jouent un rôle important dans le marché de l’art, leurs magasins permettent aux artistes des possibilités de se faire connaître, modestement par rapport au « salon officiel » de Paris, lieu ou tout est décidé le succès, la cote des œuvres d’art ; il devient annuel dès 1863, composé de membres de l’Académie des Beaux-arts , ce sont les médaillés des précédents salons qui sélectionnent les œuvres exposées. Mais en 1863, 4000 œuvres furent refusées sur 5000 demandes faites par les artistes, cela conduisit à la création d’un nouveau salon ‘le salon des refusés’ inauguré par Napoléon III la même année. Certains impressionnistes obtinrent une première exposition au salon, mais furent refusés par la suite. Les mieux acceptés furent Degas et Pissarro qui exposèrent de 1865 à 1870, De Nittis y expose en 1870, Cézanne n’eut qu’une seule participation  en 1882. Mais ces artistes ont entre 20 et 30 ans, ils sortent des beaux-arts, ils vont connaître succès et échecs au salon des refusés, bientôt la guerre de 1870 et la Commune en 1871, Les impressionnistes continuèrent de travailler, libérés de la politique culturelle du second empire, espérant une reconnaissance et augmentation de leurs ventes, ils connurent plus d’échecs d’avant la guerre, la nouvelle III eme république est instable.

Les artistes décident de se passer de salon et de créer une société anonyme des artistes peintres et sculpteurs, soutenus  par Durand-Ruel nous sommes en 1873.

Caillebotte rencontre Degas, Monet et Renoir en 1873, et les aide en 1874 à monter la 1ère exposition des Impressionnistes, avant de devenir co-organisateur et co-financier de la plupart des suivantes.

La première exposition impressionniste eut lieu donc en 1874, boulevard des Capucines, dans un appartement prêté par le photographe Nadar, 31 artistes y participent dont Giuseppe de Nittis.

Le tableau de Monet « impression du soleil levant » donnant son nom au mouvement.

 Le pastel son histoire et sa technique :

Le pastel a été inventé en France et en Italie à la fin du XV eme siècle, il a été utilisé par Léonard de Vinci et en France par Jean Perréal, peintre français du XV eme siècle, enlumineur à Bourges en 1480, peintre, décorateur à Lyon en 1483, attaché à la maison de Bourbon, à Moulins. 

Il va connaître son âge d’or au XVII eme siècle, ses couleurs sont franches il imite les tissus, les textures et les lumières le rendent indissociable de l’art du portrait. Il est utilisé par de nombreux artistes tel que : Charles Le Brun, Robert Nanteuil, Rosalba Carriera.

Au XVIII eme siècle, il connaît son apothéose. Utilisé par Maurice Quentin de la Tour, le prince des pastellistes, qui met au point une méthode de fixation du pastel (cette technique n’existe plus aujourd’hui). Mais après la Révolution le pastel tombe en désuétude au profit du néo-classicisme et de la peinture à l’huile.

Il  n’a plus réellement trouvé sa place dans le monde artistique ; mais  il a continué à être utilisé par les impressionnistes, Degas, De Nittis, et par les nabis, Vuillard et Odilon Redon.

Sa technique s’apparente au dessin et à la peinture. Certains artistes utilisent une technique proche du fusain fondée sur l’utilisation des contours et l’estompage, d’autres une approche plus picturale en superposant des couches épaisses de couleur. Les possibilités du pastel sont nombreuses.

Les bâtonnets sont composés :

De pigments pour la couleur (le pigment étant une substance colorée, naturelle ou artificielle, d'origine minérale ou organique).

Pour les pigments minéraux : ocres, terre de Sienne, Lapis-lazulis

Pigments organiques : sépia, azoïques colorant synthétique donne des couleurs vivaces, phtalocyanines, colorant synthétique existe depuis 1938 (donne des gammes de verts et le bleus).

Pastels végétaux : pastels des teinturiers ou la guède plante qui pousse dans le sud de la France donnant des couleurs bleues.

D’une charge, qui est généralement de la craie ou du plâtre qui sert à donner sa texture.

D’un liant qui assure la cohérence et conditionne la dureté du bâtonnet. Il s’agit de gomme arabique pour les pastels secs, d’huile ou de cire pour les pastels gras.

Il existe différents types de Pastels : gras, sec, à l’huile, à la cire, diluables  à l’eau

L’artiste peut utiliser ses bâtonnets de différentes manières :

Avec le chant ce qui donne des traits précis, avec la tranche pour le travail des surfaces, écrasé pour étaler la poudre sur le support et produire une zone de couleur floue.

Ces trois techniques permettent une grande richesse de traits et de textures, mais sa force   reste la pureté et la vibration de ses couleurs. L’artiste peut utiliser des couleurs qui consistent à une application simple des bâtonnets, le mélange de couleurs par superposition et fusion (c’est-à-dire étaler une couleur sur une autre) et le mélange optique l’artiste superpose des traits de couleur.

Le pastel est très fragile et implique une technique de conservation particulière, il se dégrade à la moindre manipulation. La meilleure protection c’est l’encadrement sous verre, on doit aussi fixer les œuvres. Le stockage se fait à plat, la face peinte contre une feuille de papier cristal.

IL existe de nouvelles couleurs, des subtilités, de nouvelles techniques, Giuseppe de Nittis  va donc les exploitées sur des grands formats il est le  premier au XIX eme siècle. L’artiste est séduit par la facilité d’emploi du pastel, il lui permet de travailler rapidement et se prête aux effets de flou, de vaporeux dans lequel il excelle.

 

Giuseppe de Nittis, artiste peintre italien, nait en 1846 à Barletta, province de Bari dans les Pouilles, ses parents décèdent alors qu’il est encore très jeune et part à Naples  avec deux de ses frères, protégé par un comte, il rentre aux Beaux-arts en 1861, mai à l’école des Beaux-arts à Naples on travaille à partir du plâtre avec modèle, il y a une ligne de conduite on ne doit pas s’en écarter, en 1863 il est renvoyé, il est ainsi libéré et gambade dans la campagne italienne qu’il écume.

Il fait ses débuts auprès du peintre local Giovanni Battista Calo à Barletta.

1864, il fonde une école (L’école de Résina) avec d’autres artistes en réaction contre  la peinture d’histoire, ils veulent promouvoir une peinture de paysage, débarrassée de toute anecdote littéraire ou historique », on y fait du réalisme. 

  Dans ses premières peintures de paysages, particularité de l’école italienne (les macchiaioli.) ou tachisme, cette texture rappelle Barbizon. Ce qui est prédominance pour les italiens,  chez lui quelque chose se dégage, la perspective,  il donne une atmosphère c’est la lumière qui structure ce qui l’entoure, elle s’obtient part la couleur, donc il va rendre l’atmosphère par la nature, les ciels d’Italie, de Paris, de Londres vont l’influencer.

1867, il arrive à Paris et rencontre Ernest Meissonnier et Jean-Léon Jérôme. Il peint ' La traversata degli Appennini '

1869, en contact  avec la nouvelle peinture et les peintres (les indépendants), Manet, est aussi en contact avec les marchands français, Goupil important il commande des œuvres aux artistes pour le public, Goupil lui propose un contrat, donc possibilité, il est entre France et Italie. La même année, il rencontre une française Léontine Gruvelle qu’il épouse,  il va donc pouvoir s’installer, il épouse en même temps la France. Léontine influence ses choix artistiques.

Cette nouvelle peinture, les Intransigeants ou impressionnistes par la suite, la  travaillent par petites touches, Giuseppe va retranscrire l’atmosphère et le ciel donc cela donne un flou.

  Il fait son entrée dans le milieu artistique et intellectuel, il rencontre des collectionneurs passionnés par le japonisme. Edmond de Goncourt, Philippe Burty (qui donna le nom de japonisme au mouvement créé).  

Il constitue une belle collection d’œuvres d’art japonais, de grande qualité, qu’il expose au pavillon de Breteuil. Collection remarquée par les experts.

IL a un cercle privilégié, le samedi soir il reçoit  chez lui, on y rencontre les Manet, Goncourt, Zola, Degas, Caillebotte. 

Cette même année il peint  " Passa il treno " .

1870, date essentielle il vient de s’installer à Bougival avec son épouse Léontine, fille d’un vendeur de costumes d’apparat, (excellent pour lui, il aime se vêtir). Il expose au salon parisien dans la catégorie des peintres étrangers on parle de lui, c’est le salon ou il faut être exposé pour  exister.  

 Edouard Manet échange des tableaux avec lui, Degas est allé en Italie forte amitié entre les trois hommes.

1870, il peint " Lungo l'Ofant "

1872, date ou il est vraiment découvert avec un paysage c’est une scène de genre. Au salon il n’ya que des grands tableaux, le sien est tout petit, il s’agit de : " La route de Naples  à Brindisi "

1874, il va exposer chez Nadar, il présente 5 toiles à la demande de Degas et Caillebotte, mais ses toiles sont isolées pour mettre celles de Pissarro et de Renoir. Mais peu importe, le plus important c’est d’exposer au salon, ce qu’il fera chaque année, c’est le lieu ou l’on reçoit le prestige, on rencontre les dignitaires. Il peint cette année là « Vicence », c’est à la Grenouillère, lieu de villégiature on rencontre les demi mondaines, il est en contact  avec la technique impressionniste, les autres y sont aussi.

1874, il peint " Che freddo ! " 

1876, deux autres œuvres " Place des Pyramides" et " Ponte sulla Senna "

1878, il expose onze de ses toiles, à l’exposition universelle de Paris. Il peint, " La signora con il cane" , " Nubi su Westminster" . Il est au sommet de son art.

1879, il peint "Passa il treno " , " Passeggiata invernale ", " Tra i paraventi ".

1880, il peint : " Effetto di neve "," Figura di donna’"," Passeggiata in slitta ", "Pattinaggio"

1881, " Le corse a Auteuil"

1883 : "Signora in giardino" ,"Colazione in giardino ", " Le corse a Longchamp" , “Le corse a Auteuil”, ”Notturno capriccioso “  

1884, il reçoit la légion d’honneur, peint « Sull'amaca II »

 Il meurt cette même année à Saint-Germain-en-Laye frappé d'une embolie cérébrale, il n’a que 38 ans.

 

Macchiaioli mouvement pictural qui s’est développé à Florence, pendant la seconde moitié du XIX eme siècle. Ce terme a été donné par un critique, signifiant, le coté péjoratif des peintres tachistes. C’est un mouvement qui propose de renouveler la culture picturale nationale, en opposition au romantisme, néoclassicisme et au purisme de l’académie. Elle affirme que l’image du vrai est un contraste entre les taches de couleurs et le clair-obscur, obtenu au départ via une technique appelée « miroir noir » c’est-à-dire par l’utilisation d’un miroir noirci avec de la fumée permettant de rehausser les contrastes de clair-obscur dans le tableau. Cette technique synthétique était utilisée par les peintres historiques pour esquisser leurs tableaux, mais elle était ensuite complètement masquée par le travail final, qui ne devait pas laisser voir de trace de la main. Ces artistes prônent une "observation scrupuleuse et exacte des formes infinies et des caractères du monde contemporain." Comme les Impressionnistes   (les spécialistes se questionnent encore sur l'antériorité ou la postérité du mouvement italien par rapport au mouvement français), les Macchiaioli accordent une importance prépondérante au paysage, bien qu'ils aient aussi exécutés des œuvres représentant des scènes de la vie bourgeoise ou de l'histoire contemporaine de l'Italie, et à la pratique en plein air. La peinture contrastée qu'ils développent ainsi crée un style puissant, qualifié alors de "puriste" par les artistes eux-mêmes.

Des artistes peintres font parti de ce mouvement mais aussi des sculpteurs, écrivains.

Ce mouvement est né vers 1855, un groupe d’artistes s’est formé et se retrouvait dès 1866 au "Caffé Michelangiolo" leur lieu de réunion. Ce café historique de Florence du milieu XIX eme jusqu’en 1920 ; lieu de rencontre des artistes, des politiques  Degas vient les rencontrer à Florence, lors de ses voyages en Italie en 1856 et 1860, intéressé par leur travail. Les Macchiaioli font des séjours à  Paris  à partir de 1870 , en 1978 une exposition leur est organisée.

A l’entrée de l’exposition, une biographie de l’artiste et ses dates importantes.

Une citation de Jules Clératie écrivain (1840-1913), ami intime du peintre, ardent défenseur il empreinte à Baudelaire le thème de la modernité.

Il dira en 1875 " il reconnaît à l’artiste un genre personnel nouveau, il accueil la modernité, l’égalité".

Son "autoportrait", l’artiste est dans l’embrasure de la porte debout prêt à nous accueillir, il laisse découvrir son intérieur,  il fait parti de la bourgeoisie, c’est l’italien le plus français. Pastel daté de 1883

autoportrait

" Edmond de Goncourt dans son bureau", une grande bibliothèque derrière lui, une fenêtre donne sur un jardin qui est sous la neige 1881 pastel .

" Un portrait de Jules Goncourt " daté de 1861 au pastel

Encre et aquarelle pour un " autoportrait " petit format

Nous poursuivons la visite par la présentation de paysages italiens

" Déjeuner au Pausilippe" 1878, nous sommes au bord de la mer en Italie, des personnes assises à table, nous sommes au restaurant, derrières eux quelques chanteurs  dans le lointain un village. Evocation nostalgique de ses années de jeunesse

Une petite huile sur bois " Rendez-vous au bois de Portici ",entre ombre et lumière, elle passe entre le feuillage, d’ailleurs ce jeu d’ombre et de lumière devient le sujet du tableau, au-delà de l’anecdote de la promeneuse solitaire absorbée par sa lecture.

Plateau des Pouilles ; "sur les rives de l’Ofante" 1865 huile sur toile

"Le champ de blé",représentation de meules de foin, avec un ciel bas. Daté de 1875 

" Printemps ", dans la région des Pouilles il fait très chaud, il donne une vision de la terre aride, les amandiers sont en fleurs, les ombres sont colorées avec des opposés (il colore ses ombres).

  "Soleil rouge" 1864-66, dégradés de rouges dans le ciel tombant dans la mer

2 toiles sur l’étude des nuages 1868, étude pour la mer en tempête 1877,

" Mer en tempête" ; c’est une marine, les nuances de l’eau changent, la mer est déchainée   il faut reproduire cette fureur, ses touches sont apparentes, elles sont larges pas de couleur locale, la couleur est composée il réinterprète la nature par la couleur. Opposition sombre le ciel est la lumière il se jette sur la mer il amplifie le mouvement des vagues. Daté de 1877

  "Golfe de Naples" 1872

"Marine "de 1861

Notes de souvenirs de l’artiste :

L’atmosphère, voyez- vous, je le connais bien, j’ai du le peindre, je sais toutes les couleurs, tous les secrets de la nature de l’air, et du ciel.

Oh ! Le ciel j’en ai fait des tableaux, rien que des ciels avec des beaux nuages.

" Passa il treno " 1878, la fumée fait une diagonale au centre de la toile (vision mélancolique du paysage avec le panache qui structure le tableau) il montre le premier train en Italie, deux paysans regardent passer ce train, le ciel, la terre  ce qui créé la profondeur c’est la fumée du train, l’élément matériel permet la mise en place, c’est très réaliste, ce sont des touches subjectives qui créent le motif. La machine à vapeur c’est aussi la modernité

" La gardeuse d’oies" 1884

" L’Ofante "1866, un bœuf assis au premier plan, quelques animaux, des personnages, un chariot projette une ombre sur le mur.

De Nittis compose des paysages panoramiques où le ciel, l’eau et la terre sont peints en étroites bandes parallèles.

"Le long de l’Ofante ", Un personnage dans une allée, une route poudrée avec un jaune de Naples, les verts, les gris il fait un équilibre, l’harmonie est constante par touches il contrebalance les zones froides.

  route

" La route de Naples à Brindisi ", une route avec une calèche et des hommes marchants à coté , la luminosité est donnée par la route, il a capté un moment, atmosphère dans la lumière, il y a la précision c’est un travail de matière, touches de pinceau, il travaille par petites touches, chaque élément est rendu, quelques traces sur la route (il a creusé la surface picturale pour donner les traces des roues de la calèche), il a étudié avant de peindre. Daté de 1872

" Les salines de Marguerite de Savoie"1864 

Quelques études à l’aquarelle

"Tête d’homme " 1872,  " visage de femme de profil" 1871, "femmes mi-corps" 1871

Une série de 13 vues sur le Vésuve, probablement un clin d’œil à Hokusai qu’il admirait. (Hokusai a peint une série de vues sur le Mont Fuji). Modernité dans l’étude des rochers, des laves par des variations de couleurs, et formes proches de compositions abstraites.

" La descente du Vésuve" le pente fait une diagonale et sépare les personnages qui sont dans l’ombre d’avec un village qui lui est éclairé. Belle représentation du clair obscur.

" La pluie de cendres " l’énorme  nuage de cendre est le sujet principal.

vesuve

Une série de toile sur l’éruption du Vésuve.

 Notes de souvenirs de l’artiste :

L’amour du Vésuve de la montagne m’était venu comme il vient à tous, et  surtout alors, avant les ingénieurs qui ouvrirent un funiculaire sur ces laves et gâtèrent, d’un coup d’industrie, cette beauté, sauvage aux heures du silence, et superbe de gaité quand montaient les loures carrosses miroitants et les mules harnachées de poudre et de cuivreries.

 Un autre thème intitulé "en plein air"

1869, Giuseppe de Nittis est en France, il fait la connaissance des impressionnistes. Manet lui offre un tableau "Le jardin"pour le remercier de l’avoir accueillit dans sa maison de campagne.

 Au contact de ses amis il multiplie les scènes de plein air.

Un Bateau deux femmes avec ombrelles intitulé " au bord du lac " il reprend des motifs mais toujours lié avec la modernité constante dans sa peinture. en 1875,  

" Promenade au jardin "1875, une femme se promène dans un jardin, la luminosité de la robe donne le relief et devient le centre du sujet.

"Léontine au jardin "1874, il s’agit de son épouse.

"Heure tranquille promenade en barque" 1878

Il représente aussi la vie contemporaine, il décrit la modernité mondaine.

" Les ruines des tuileries",  il montre la réalité, les transformations de Paris, échafaudages et le chantier de reconstruction suite aux destructions de la Commune  et de la guerre de 1870 ; des personnes, deux élégants s’opposent aux mendiants ; l’espace est creusé, les Tuileries sont en ruines, la place est grande. Il reçoit une médaille pour cette toile,  daté 1882. L’état français achète ce tableau en 1883.

" Place des Invalides "1880 , " La porte Saint Denis" 1880, "Le bassin du Luxembourg" 1880

"La parfumerie Violet", émancipation de la femme, elle monte en amazone, elle promène son chien, elle achète du parfum (le grand spécialiste c’est Violet), il est situé face à Nadar, en vitrine da la parfumerie on peu apercevoir des éventails c’est la grande mode, la femme se parfume, le sujet c’est la boutique qui présente le nec plus ultra. L’atmosphère il a plu il y a des ombres développées avec du rouge et  violet, ombres chromatiques c’est très réel. Daté de 1880

viole

 

" Parisiennes sur la place de la Concorde"1880

concorde

" Place des pyramides ', on y voit Jeanne d’Arc statue de Fremier, des échafaudages, Paris a eu un traumatisme, Paris a été dévasté, en chantier avec Haussmann, la vie parisienne continue, elle est active, on y voit une marchande d’oranges, la couleur dominante de la toile, le reste dans des tons terre, il égaie par les affiches sur un mur ( çà aussi c’est moderne).Il reconstitue une réalité, il saisit le moment du passant). Mais l’atmosphère est donnée par le ciel, la lumière fait vivre l’œuvre. 1875

" La construction du Trocadéro "1876 aquarelle et gouache

Un thème très important les champs de courses

La différence avec Degas, il s’intéresse plus aux a cotés de la course que la course en elle-même, il détaille l’élégant public (interprète des modes féminines, il sait capter le transitoire, le fugitif, le contingent).

Il exécute des études pour les courses 1880

"Scène de flirt" un homme parle à l’oreille d’une femme, la foule regarde les chevaux passés, ils sont aux courses, Auteuil, Longchamp toute la société parisienne se retrouve on montre son gout vestimentaire, la mise en scène est photographique cet instant met aussi la lumière il y a un espace autour du couple qui met en relief, on fond des tâches rapides, l’atmosphère se retranscrit, les tâches sur les vêtements, sur le sol, jeu à  travers les feuilles apparaît. Le ciel de Paris en gris cendré, c’est ainsi qu’il le représente.

"Au courses d’Auteuil",la femme est sur un piédestal, il aine les femmes il est italien, là elle domine la composition, l’homme à coté est statique, la lumière subtile, le vêtement est noir uniforme (le costume signifie les classes sociales) le noir perdure, le moderne, challenge pour les artistes comment rendre le tissu monochrome, il y a plein de teintes dans les noires. Le clair /obscur donne le volume recherche dans le noir, les couleurs chaudes de l’automne, les dernières feuilles, c’est la manière italienne plus celle des impressionnistes.

Son parcours est une suite d’influences, plus sa personnalité, le peintre sait ou il va il fait de la recherche c’est sa vision.

auteuil

 

"La femme au chien" c’est après une course, il est au fond de la toile donc vide derrière la femme ce qui la met en relief, la touche est affirmée, elle est sensible lâchée transparence dans ses voiles, elle est seule accompagnée d’un gros chien, elle est indépendante émancipée (réalité) nous sommes en 1870.

 en 1878, "‘Le retour des courses"

" La course à Longchamp " des femmes debout regardent  la course avec des jumelles.

"Avenue du bois de Boulogne" 1882," Au bois de Boulogne"1973, "‘l’Amazone" 1874

Quelques toiles sous la neige :

" Sur la neige" 1875,   " La patineuse " 1875

" Effet de neige", le modèle c'est son épouse Léontine (regard sur le japonisme) équilibre entre le vide et le plein, le blanc, le sombre, les sapins sont esquissés, ce qui vient du japonisme c'est qu'elle médite sur la nature, le travail sur le monochrome existe déjà. L'idée de recherche d'une seule couleur (Whistler travaille sur le blanc), le dessin sur la droite du tableau, est le dessin de la toile qui apparait, il suggère le motif, il place le décor (on peut dire économie de moyens).

 

 

De Goncourt dira ; De Nittis est le vrai talentueux paysagiste de la rue parisienne. 

Il peint " Pont sur la seine ", il tourne le dos au Louvre, les éléments sont posés rapidement ; c’est une ébauche, deux diagonales, les ponts, un  vertical, l’arbre, il faut l’équilibrer, il met en place la fumée des Challans qui éclaire la composition, elle rappelle le mouvement du ciel, l’atmosphère, est rendue, c’est son sentiment celui d’un étranger il a un autre regard sur les choses.

  "Le long de la Seine" aquarelle 1876

Giuseppe de Nittis a chez lui des vues de Paris enlevées au pastel, qui m’enchantent c’est l’air brouillardeux de Paris, c’est le gris de son pavé, c’est la silhouette diffuse du passant.

Edmond et Jules de Goncourt

"Coucher de soleil nuageux "

" Dans le salon de la Princesse Mathilde"

Par l’intermédiaire d’Edmond de Goncourt il fait la connaissance de la princesse, nièce de Napoléon 1er, dans son

célèbre salon de la rue de Berri, elle reçoit écrivains, artistes et musiciens.

" Au salon " 1881, " Avant le bal " 1879, "Dans le monde" 1883, "Le salon de la Princesse Mathilde " pastel 1883,

salon

L’artiste nous fait entrer dans l’univers des salons parisiens, il donne une description des robes portées par les élégantes, on y aperçoit quelques objets d’art, il créé une atmosphère particulière, il plonge les invités dans une pénombre propice à la confidence et aux scènes intimes.

De Nittis présente plusieurs tableaux sur ce thème

"Intérieur à abat-jour" 1879, " rêverie en écoutant le piano " 1879,"Femme vue de face "1880

L'artiste est passionné par le Japon, il a peint quelques toiles sur ce thème. 

Notes de souvenirs de l’artiste en 1875 :

« Je suis comme une vision du Japon, de cette douce vie de rêveur,  à qui  suffit une couchée de choses blanches, pluie de neige ou pluie de fleurs, existence pour laquelle je suis fait, peindre, regarder, rêve »

 Il a le gout pour l’art japonais, aux cotés des Goncourt et de Philippe Burly il est un amateur d’art japonais, Goncourt dans son journal décrit la luxueuse demeure de l’artiste.

Il cite " C’est le petit hôtel, le domestique est en cravate blanche, l’appartement au confort anglais, où l’artiste se révèle par quelques japonaiseries  d’une fantaisie où d’une couleur adorablement exotique, c’est le gout du Japon qu’il partage avec Manet et Degas, cela se retrouve dans sa peinture de 1878 à 1881, des paravents à l’arrière plan de ses toiles, des peintures en forme d’éventails ou motifs et techniques d’inspiration japonaises".

" Entre les paravents " 1875, « La femme sur le divan rouge » 1875, "Figure de dame" 1880,  " Le paravent japonais "1878, "

japon japon

"Le kimono couleur orange", les touches sont rapides, superposition de couleurs, magenta, vermillon, jaune de Naples, couleur donc lumière, zone d’ombre à l’arrière, c’est l’intensité de la couleur qui apporte la lumière. 1884.

kimono

 Quelques tableaux aux formes d’éventails tel  que : "Les chauves-souris" 1880, " Nocturne capricieux "1881, "Nature éventail " 1883,"Paysage japonais"1880, " Feuilles de vignes" ; "chrysanthèmes et bambous" 1883. Motifs et techniques japonaises.

Dans les années 1878-1881, l’artiste représente des paravents dans ses toiles qui lui ont appartenu.

L'art japonais part du vide, la forme est dans le mouvement.

  Autre thème : "Modèles et figures"

Léontine Grevelle son épouse peinte à de nombreuses reprises.

" Journée d’hiver " Léontine (son épouse) pose, c’est un pastel sur papier, elle est assise devant une fenêtre, il y a jeu de matières c’est très réaliste, une nappe sur une table ou un plateau est posé, le papier est gris bleu, les touches sont fines, la couleur du papier fait ressortir son motif.

leontine

Un "portrait de Madame Hérédia", épouse du poète "des trophées " et mère de Marie de Regnier.1882

 "Sur le Hamac"1884,

"Le Bow Windows " 1880,

bow windows

"Déjeuner au jardin "1873, la place de l’artiste est disponible, tandis que son fils et son épouse son à table, juste son rond de serviette apparaît.

jardin

" Mme de Nittis avec son fils ",le visage est extrêmement travaillé, les taches colorées mettent en avant son visage, le mouvement de sa robe, le visage du fils est effacé, on croirait un tableau inachevé, c’est le peintre qui décide lorsqu’ un tableau est terminé. Daté 1876

 

" Promenade hivernale ",la femme est vêtue de noir, le fond c’est du pictural, tâches uniformes, elle a une présence, ce qui met le regard sur le visage, subtilité des tons. 1879

 

« Londres et la Tamise »

En 1873-74, De Nittis y effectue des séjours réguliers, il se lie d’amitié avec James Tissot, qui vit à Londres depuis 1871, il obtient des succès, il rencontre le banquier Kaye Knowles qui lui commande un certain nombre de tableaux, il a peint plusieurs toiles sur la ville de Londres, »L ‘amélioration de la ville moderne »avec une multitude de détails et une exigence du réalisme.

Il peint également une série de paysages atmosphériques, influencé par Turner et Whistler. 

Une de ses toiles " le palais de Westminster  et ses tours" représenté  noyé  dans la brume, 1878. La sensibilité rendue, la splendeur du ciel ouaté, étouffé, les brumes rousses sur un fond neutre.

londres

" Le dimanche à Londres " 1878, l’architecture est présente, les rues désertes

"La nationale Gallery" 1877," Trafalgar square" 1878. " La banque d’Angleterre à Londres" 1878, "Picadilly promenade hivernale "

Il montre l’animation de la ville, avec une multitude de détails et un grand réalisme

L’exposition se termine par la présentation d’œuvres littéraires ayant appartenus à l’artiste :

"Dépravée" d’Ernest le Blanc 1882 avec dédicace, " l’Art et les artistes français contemporains"de Jules Caretie 1876, "Poèmes d’Italie "Emile Blémont en 1870, d’Edmond et Jules de Goncourt "Zemganno "1879 lettres à Eugène Delacroix période de 1815 à 1863, « Renée de Mauperin » des frères Goncourt en 1884 » " Numa Roumestan "d’Alphonse Daudet 1881 et les "Notes et souvenirs de l'artiste".

 

Somptueuse exposition, l’artiste a traité différents thèmes avec beaucoup de délicatesse ,peintre moderne, il montre la réalité, il saisit l’instant, la reconstruction des monuments, la vie des boulevards, mais aussi l’atmosphère des salons parisiens mettant en avant la mode de l’époque, les courses hippiques et la bourgeoisie, son amour pour le Japon. Paysagiste sensible, il nous emmène dans le sud italien inondé de lumière, à Paris il nous montre les ciels brumeux, les brouillards londoniens , magnifique carnet de voyage.

A ne pas manquer au petit palais Paris jusqu’en Janvier 2011

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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