En France, nous sommes sous le régime de Napoléon III, régime autoritaire, la politique culturelle est complètement orientée sur la grandeur de l’empire.
Le second empire 1852-1870, devait marquer une rupture dans l’histoire artistique du XIX eme siècle en France, d’un coté l’art officiel de l’autre coté l’art indépendant.
La politique culturelle de l’empire est pour un art académique représenté par Cabanel, Bouguereau et Meissonnier. Ils reçoivent les honneurs par le régime et sont à la tête de l’Académie des beaux arts. Ils n’apprécient pas l’art réaliste de Courbet, Daubigny, Rousseau, Millet.
La rupture va se manifester : politiquement, presque tous les peintres réalistes ou naturalistes sont républicains et opposant au coup d’état de Napoléon III. Esthétiquement, ils détestent les grandes peintures historiques ou mythologiques, ils veulent exprimer les beautés de la nature avec beaucoup de simplicité, la vie des contemporains humbles, ces nouveaux artistes sont issus de milieux populaires, et ne sont ni liés à l’aristocratie ni au pouvoir et vont vers les sites non industrialisés tel que Barbizon ou la Normandie.
Corot aura une renommée tardive mais reconnu du public, peintre moderne il est précurseur des impressionnistes, ils en feront une source d’inspiration et lui voueront une grande admiration. Ses portraits sont expressifs, il excelle dans les paysages peints sur le motif.
Nous sommes en 1860, dans la seconde moitié du XIX eme siècle. Une nouvelle peinture plus rapide et plus contemporaine va voir le jour en France, elle va évoluer partout en Europe. Certains peintres se nommeront selon le contexte et les années, "Indépendants", Intransigeants" ou "Groupe des Batignolles", et impressionnisme en 1874. Elle correspond à un monde nouveau, le progrès s’accélère, où les modes de vie évoluent rapidement. C’est le peintre Manet dès 1860 qui va faire admettre et reconnaître cette nouvelle peinture contemporaine, elle sera l’aboutissement d’une série de réflexions, d’intentions.
Le nouveau réalisme des impressionnistes postule d'abord la prépondérance de la vision par rapport à tout schéma conventionnel appris, et la relativité de l'œuvre qui en résulte : relativité des conditions sous lesquelles un même motif peut être observé (lumière, ciels, couleurs...), et relativité de la vision du peintre (les peintres ont une vision différente, en avance sur celle de leurs contemporains). Le souci de parvenir à une représentation traduisant la vision réelle du peintre dans toutes ses nuances, et non plus une quelconque construction selon des règles apprises, va les conduire à mener de multiples recherches picturales et à délaisser nombre de règles qui passaient alors pour immuables en peinture : un dessin et des contours précis, l'utilisation de couleurs plates et aux variations atténuées, le clair-obscur...
Les futurs impressionnistes vont introduire des procédés picturaux nouveaux : l'utilisation de tons clairs, la division de ceux-là (un orange est représenté par la juxtaposition de deux couleurs pures le rouge et le jaune), l'obtention de la forme et du volume par les touches et les couleurs au lieu du dessin-contour, l'utilisation de l'épaisseur...
De nouveaux thèmes a paraissent, ils vont s’intéresser au monde contemporain. Ils choisissent aussi bien leurs thèmes dans la nature, dans le monde quotidien dans lequel ils évoluent, fixer sur la toile une réalité environnante, une peinture d’un instant, une impression fugitive. L’artiste impressionniste est libre de choisir ses thèmes et sa création personnelle.
Ils sont : Manet, Monet, Renoir, Pissarro, Degas, Caillebotte, Sisley, Gauguin, Van Gogh, Bazille et bien d’autres……………
Ce sont aussi les débuts des marchés de l’art. Avec l'essor économique, la peinture va connaître également une grande évolution libérale, ce n’est plus la peinture de cour comme par le passé ou quelques mécènes passaient commandes d’ œuvres auprès des artistes, Les artistes indépendants vendant leurs tableaux à des acquéreurs.
L'art rentre désormais dans une logique de marché : pour trouver un public et des acquéreurs, l'artiste doit pouvoir exposer ses œuvres, ce qui devint la préoccupation première et existentielle pour toute cette nouvelle génération d'artistes.
Grâce à quelques marchands d’art, c’est la naissance des salons parisien, Durand-Ruel, Petit, jouent un rôle important dans le marché de l’art, leurs magasins permettent aux artistes des possibilités de se faire connaître, modestement par rapport au « salon officiel » de Paris, lieu ou tout est décidé le succès, la cote des œuvres d’art ; il devient annuel dès 1863, composé de membres de l’Académie des Beaux-arts , ce sont les médaillés des précédents salons qui sélectionnent les œuvres exposées. Mais en 1863, 4000 œuvres furent refusées sur 5000 demandes faites par les artistes, cela conduisit à la création d’un nouveau salon ‘le salon des refusés’ inauguré par Napoléon III la même année. Certains impressionnistes obtinrent une première exposition au salon, mais furent refusés par la suite. Les mieux acceptés furent Degas et Pissarro qui exposèrent de 1865 à 1870, De Nittis y expose en 1870, Cézanne n’eut qu’une seule participation en 1882. Mais ces artistes ont entre 20 et 30 ans, ils sortent des beaux-arts, ils vont connaître succès et échecs au salon des refusés, bientôt la guerre de 1870 et la Commune en 1871, Les impressionnistes continuèrent de travailler, libérés de la politique culturelle du second empire, espérant une reconnaissance et augmentation de leurs ventes, ils connurent plus d’échecs d’avant la guerre, la nouvelle III eme république est instable.
Les artistes décident de se passer de salon et de créer une société anonyme des artistes peintres et sculpteurs, soutenus par Durand-Ruel nous sommes en 1873.
Caillebotte rencontre Degas, Monet et Renoir en 1873, et les aide en 1874 à monter la 1ère exposition des Impressionnistes, avant de devenir co-organisateur et co-financier de la plupart des suivantes.
La première exposition impressionniste eut lieu donc en 1874, boulevard des Capucines, dans un appartement prêté par le photographe Nadar, 31 artistes y participent dont Giuseppe de Nittis.
Le tableau de Monet « impression du soleil levant » donnant son nom au mouvement.
Le pastel son histoire et sa technique :
Le pastel a été inventé en France et en Italie à la fin du XV eme siècle, il a été utilisé par Léonard de Vinci et en France par Jean Perréal, peintre français du XV eme siècle, enlumineur à Bourges en 1480, peintre, décorateur à Lyon en 1483, attaché à la maison de Bourbon, à Moulins.
Il va connaître son âge d’or au XVII eme siècle, ses couleurs sont franches il imite les tissus, les textures et les lumières le rendent indissociable de l’art du portrait. Il est utilisé par de nombreux artistes tel que : Charles Le Brun, Robert Nanteuil, Rosalba Carriera.
Au XVIII eme siècle, il connaît son apothéose. Utilisé par Maurice Quentin de la Tour, le prince des pastellistes, qui met au point une méthode de fixation du pastel (cette technique n’existe plus aujourd’hui). Mais après la Révolution le pastel tombe en désuétude au profit du néo-classicisme et de la peinture à l’huile.
Il n’a plus réellement trouvé sa place dans le monde artistique ; mais il a continué à être utilisé par les impressionnistes, Degas, De Nittis, et par les nabis, Vuillard et Odilon Redon.
Sa technique s’apparente au dessin et à la peinture. Certains artistes utilisent une technique proche du fusain fondée sur l’utilisation des contours et l’estompage, d’autres une approche plus picturale en superposant des couches épaisses de couleur. Les possibilités du pastel sont nombreuses.
Les bâtonnets sont composés :
De pigments pour la couleur (le pigment étant une substance colorée, naturelle ou artificielle, d'origine minérale ou organique).
Pour les pigments minéraux : ocres, terre de Sienne, Lapis-lazulis
Pigments organiques : sépia, azoïques colorant synthétique donne des couleurs vivaces, phtalocyanines, colorant synthétique existe depuis 1938 (donne des gammes de verts et le bleus).
Pastels végétaux : pastels des teinturiers ou la guède plante qui pousse dans le sud de la France donnant des couleurs bleues.
D’une charge, qui est généralement de la craie ou du plâtre qui sert à donner sa texture.
D’un liant qui assure la cohérence et conditionne la dureté du bâtonnet. Il s’agit de gomme arabique pour les pastels secs, d’huile ou de cire pour les pastels gras.
Il existe différents types de Pastels : gras, sec, à l’huile, à la cire, diluables à l’eau
L’artiste peut utiliser ses bâtonnets de différentes manières :
Avec le chant ce qui donne des traits précis, avec la tranche pour le travail des surfaces, écrasé pour étaler la poudre sur le support et produire une zone de couleur floue.
Ces trois techniques permettent une grande richesse de traits et de textures, mais sa force reste la pureté et la vibration de ses couleurs. L’artiste peut utiliser des couleurs qui consistent à une application simple des bâtonnets, le mélange de couleurs par superposition et fusion (c’est-à-dire étaler une couleur sur une autre) et le mélange optique l’artiste superpose des traits de couleur.
Le pastel est très fragile et implique une technique de conservation particulière, il se dégrade à la moindre manipulation. La meilleure protection c’est l’encadrement sous verre, on doit aussi fixer les œuvres. Le stockage se fait à plat, la face peinte contre une feuille de papier cristal.
IL existe de nouvelles couleurs, des subtilités, de nouvelles techniques, Giuseppe de Nittis va donc les exploitées sur des grands formats il est le premier au XIX eme siècle. L’artiste est séduit par la facilité d’emploi du pastel, il lui permet de travailler rapidement et se prête aux effets de flou, de vaporeux dans lequel il excelle.
Giuseppe de Nittis, artiste peintre italien, nait en 1846 à Barletta, province de Bari dans les Pouilles, ses parents décèdent alors qu’il est encore très jeune et part à Naples avec deux de ses frères, protégé par un comte, il rentre aux Beaux-arts en 1861, mai à l’école des Beaux-arts à Naples on travaille à partir du plâtre avec modèle, il y a une ligne de conduite on ne doit pas s’en écarter, en 1863 il est renvoyé, il est ainsi libéré et gambade dans la campagne italienne qu’il écume.
Il fait ses débuts auprès du peintre local Giovanni Battista Calo à Barletta.
1864, il fonde une école (L’école de Résina) avec d’autres artistes en réaction contre la peinture d’histoire, ils veulent promouvoir une peinture de paysage, débarrassée de toute anecdote littéraire ou historique », on y fait du réalisme.
Dans ses premières peintures de paysages, particularité de l’école italienne (les macchiaioli.) ou tachisme, cette texture rappelle Barbizon. Ce qui est prédominance pour les italiens, chez lui quelque chose se dégage, la perspective, il donne une atmosphère c’est la lumière qui structure ce qui l’entoure, elle s’obtient part la couleur, donc il va rendre l’atmosphère par la nature, les ciels d’Italie, de Paris, de Londres vont l’influencer.
1867, il arrive à Paris et rencontre Ernest Meissonnier et Jean-Léon Jérôme. Il peint ' La traversata degli Appennini '
1869, en contact avec la nouvelle peinture et les peintres (les indépendants), Manet, est aussi en contact avec les marchands français, Goupil important il commande des œuvres aux artistes pour le public, Goupil lui propose un contrat, donc possibilité, il est entre France et Italie. La même année, il rencontre une française Léontine Gruvelle qu’il épouse, il va donc pouvoir s’installer, il épouse en même temps la France. Léontine influence ses choix artistiques.
Cette nouvelle peinture, les Intransigeants ou impressionnistes par la suite, la travaillent par petites touches, Giuseppe va retranscrire l’atmosphère et le ciel donc cela donne un flou.
Il fait son entrée dans le milieu artistique et intellectuel, il rencontre des collectionneurs passionnés par le japonisme. Edmond de Goncourt, Philippe Burty (qui donna le nom de japonisme au mouvement créé).
Il constitue une belle collection d’œuvres d’art japonais, de grande qualité, qu’il expose au pavillon de Breteuil. Collection remarquée par les experts.
IL a un cercle privilégié, le samedi soir il reçoit chez lui, on y rencontre les Manet, Goncourt, Zola, Degas, Caillebotte.
Cette même année il peint " Passa il treno " .
1870, date essentielle il vient de s’installer à Bougival avec son épouse Léontine, fille d’un vendeur de costumes d’apparat, (excellent pour lui, il aime se vêtir). Il expose au salon parisien dans la catégorie des peintres étrangers on parle de lui, c’est le salon ou il faut être exposé pour exister.
Edouard Manet échange des tableaux avec lui, Degas est allé en Italie forte amitié entre les trois hommes.
1870, il peint " Lungo l'Ofant "
1872, date ou il est vraiment découvert avec un paysage c’est une scène de genre. Au salon il n’ya que des grands tableaux, le sien est tout petit, il s’agit de : " La route de Naples à Brindisi "
1874, il va exposer chez Nadar, il présente 5 toiles à la demande de Degas et Caillebotte, mais ses toiles sont isolées pour mettre celles de Pissarro et de Renoir. Mais peu importe, le plus important c’est d’exposer au salon, ce qu’il fera chaque année, c’est le lieu ou l’on reçoit le prestige, on rencontre les dignitaires. Il peint cette année là « Vicence », c’est à la Grenouillère, lieu de villégiature on rencontre les demi mondaines, il est en contact avec la technique impressionniste, les autres y sont aussi.
1874, il peint " Che freddo ! "
1876, deux autres œuvres " Place des Pyramides" et " Ponte sulla Senna "
1878, il expose onze de ses toiles, à l’exposition universelle de Paris. Il peint, " La signora con il cane" , " Nubi su Westminster" . Il est au sommet de son art.
1879, il peint "Passa il treno " , " Passeggiata invernale ", " Tra i paraventi ".
1880, il peint : " Effetto di neve "," Figura di donna’"," Passeggiata in slitta ", "Pattinaggio"
1881, " Le corse a Auteuil"
1883 : "Signora in giardino" ,"Colazione in giardino ", " Le corse a Longchamp" , “Le corse a Auteuil”, ”Notturno capriccioso “
1884, il reçoit la légion d’honneur, peint « Sull'amaca II »
Il meurt cette même année à Saint-Germain-en-Laye frappé d'une embolie cérébrale, il n’a que 38 ans.
Macchiaioli mouvement pictural qui s’est développé à Florence, pendant la seconde moitié du XIX eme siècle. Ce terme a été donné par un critique, signifiant, le coté péjoratif des peintres tachistes. C’est un mouvement qui propose de renouveler la culture picturale nationale, en opposition au romantisme, néoclassicisme et au purisme de l’académie. Elle affirme que l’image du vrai est un contraste entre les taches de couleurs et le clair-obscur, obtenu au départ via une technique appelée « miroir noir » c’est-à-dire par l’utilisation d’un miroir noirci avec de la fumée permettant de rehausser les contrastes de clair-obscur dans le tableau. Cette technique synthétique était utilisée par les peintres historiques pour esquisser leurs tableaux, mais elle était ensuite complètement masquée par le travail final, qui ne devait pas laisser voir de trace de la main. Ces artistes prônent une "observation scrupuleuse et exacte des formes infinies et des caractères du monde contemporain." Comme les Impressionnistes (les spécialistes se questionnent encore sur l'antériorité ou la postérité du mouvement italien par rapport au mouvement français), les Macchiaioli accordent une importance prépondérante au paysage, bien qu'ils aient aussi exécutés des œuvres représentant des scènes de la vie bourgeoise ou de l'histoire contemporaine de l'Italie, et à la pratique en plein air. La peinture contrastée qu'ils développent ainsi crée un style puissant, qualifié alors de "puriste" par les artistes eux-mêmes.
Des artistes peintres font parti de ce mouvement mais aussi des sculpteurs, écrivains.
Ce mouvement est né vers 1855, un groupe d’artistes s’est formé et se retrouvait dès 1866 au "Caffé Michelangiolo" leur lieu de réunion. Ce café historique de Florence du milieu XIX eme jusqu’en 1920 ; lieu de rencontre des artistes, des politiques Degas vient les rencontrer à Florence, lors de ses voyages en Italie en 1856 et 1860, intéressé par leur travail. Les Macchiaioli font des séjours à Paris à partir de 1870 , en 1978 une exposition leur est organisée.
A l’entrée de l’exposition, une biographie de l’artiste et ses dates importantes.
Une citation de Jules Clératie écrivain (1840-1913), ami intime du peintre, ardent défenseur il empreinte à Baudelaire le thème de la modernité.
Il dira en 1875 " il reconnaît à l’artiste un genre personnel nouveau, il accueil la modernité, l’égalité".
Son "autoportrait", l’artiste est dans l’embrasure de la porte debout prêt à nous accueillir, il laisse découvrir son intérieur, il fait parti de la bourgeoisie, c’est l’italien le plus français. Pastel daté de 1883
" Edmond de Goncourt dans son bureau", une grande bibliothèque derrière lui, une fenêtre donne sur un jardin qui est sous la neige 1881 pastel .
" Un portrait de Jules Goncourt " daté de 1861 au pastel
Encre et aquarelle pour un " autoportrait " petit format
Nous poursuivons la visite par la présentation de paysages italiens
" Déjeuner au Pausilippe" 1878, nous sommes au bord de la mer en Italie, des personnes assises à table, nous sommes au restaurant, derrières eux quelques chanteurs dans le lointain un village. Evocation nostalgique de ses années de jeunesse
Une petite huile sur bois " Rendez-vous au bois de Portici ",entre ombre et lumière, elle passe entre le feuillage, d’ailleurs ce jeu d’ombre et de lumière devient le sujet du tableau, au-delà de l’anecdote de la promeneuse solitaire absorbée par sa lecture.
Plateau des Pouilles ; "sur les rives de l’Ofante" 1865 huile sur toile
"Le champ de blé",représentation de meules de foin, avec un ciel bas. Daté de 1875
" Printemps ", dans la région des Pouilles il fait très chaud, il donne une vision de la terre aride, les amandiers sont en fleurs, les ombres sont colorées avec des opposés (il colore ses ombres).
"Soleil rouge" 1864-66, dégradés de rouges dans le ciel tombant dans la mer
2 toiles sur l’étude des nuages 1868, étude pour la mer en tempête 1877,
" Mer en tempête" ; c’est une marine, les nuances de l’eau changent, la mer est déchainée il faut reproduire cette fureur, ses touches sont apparentes, elles sont larges pas de couleur locale, la couleur est composée il réinterprète la nature par la couleur. Opposition sombre le ciel est la lumière il se jette sur la mer il amplifie le mouvement des vagues. Daté de 1877
"Golfe de Naples" 1872
"Marine "de 1861
Notes de souvenirs de l’artiste :
L’atmosphère, voyez- vous, je le connais bien, j’ai du le peindre, je sais toutes les couleurs, tous les secrets de la nature de l’air, et du ciel.
Oh ! Le ciel j’en ai fait des tableaux, rien que des ciels avec des beaux nuages.
" Passa il treno " 1878, la fumée fait une diagonale au centre de la toile (vision mélancolique du paysage avec le panache qui structure le tableau) il montre le premier train en Italie, deux paysans regardent passer ce train, le ciel, la terre ce qui créé la profondeur c’est la fumée du train, l’élément matériel permet la mise en place, c’est très réaliste, ce sont des touches subjectives qui créent le motif. La machine à vapeur c’est aussi la modernité
" La gardeuse d’oies" 1884
" L’Ofante "1866, un bœuf assis au premier plan, quelques animaux, des personnages, un chariot projette une ombre sur le mur.
De Nittis compose des paysages panoramiques où le ciel, l’eau et la terre sont peints en étroites bandes parallèles.
"Le long de l’Ofante ", Un personnage dans une allée, une route poudrée avec un jaune de Naples, les verts, les gris il fait un équilibre, l’harmonie est constante par touches il contrebalance les zones froides.
" La route de Naples à Brindisi ", une route avec une calèche et des hommes marchants à coté , la luminosité est donnée par la route, il a capté un moment, atmosphère dans la lumière, il y a la précision c’est un travail de matière, touches de pinceau, il travaille par petites touches, chaque élément est rendu, quelques traces sur la route (il a creusé la surface picturale pour donner les traces des roues de la calèche), il a étudié avant de peindre. Daté de 1872
" Les salines de Marguerite de Savoie"1864
Quelques études à l’aquarelle
"Tête d’homme " 1872, " visage de femme de profil" 1871, "femmes mi-corps" 1871
Une série de 13 vues sur le Vésuve, probablement un clin d’œil à Hokusai qu’il admirait. (Hokusai a peint une série de vues sur le Mont Fuji). Modernité dans l’étude des rochers, des laves par des variations de couleurs, et formes proches de compositions abstraites.
" La descente du Vésuve" le pente fait une diagonale et sépare les personnages qui sont dans l’ombre d’avec un village qui lui est éclairé. Belle représentation du clair obscur.
" La pluie de cendres " l’énorme nuage de cendre est le sujet principal.
Une série de toile sur l’éruption du Vésuve.
Notes de souvenirs de l’artiste :
L’amour du Vésuve de la montagne m’était venu comme il vient à tous, et surtout alors, avant les ingénieurs qui ouvrirent un funiculaire sur ces laves et gâtèrent, d’un coup d’industrie, cette beauté, sauvage aux heures du silence, et superbe de gaité quand montaient les loures carrosses miroitants et les mules harnachées de poudre et de cuivreries.
Un autre thème intitulé "en plein air"
1869, Giuseppe de Nittis est en France, il fait la connaissance des impressionnistes. Manet lui offre un tableau "Le jardin"pour le remercier de l’avoir accueillit dans sa maison de campagne.
Au contact de ses amis il multiplie les scènes de plein air.
Un Bateau deux femmes avec ombrelles intitulé " au bord du lac " il reprend des motifs mais toujours lié avec la modernité constante dans sa peinture. en 1875,
" Promenade au jardin "1875, une femme se promène dans un jardin, la luminosité de la robe donne le relief et devient le centre du sujet.
"Léontine au jardin "1874, il s’agit de son épouse.
"Heure tranquille promenade en barque" 1878
Il représente aussi la vie contemporaine, il décrit la modernité mondaine.
" Les ruines des tuileries", il montre la réalité, les transformations de Paris, échafaudages et le chantier de reconstruction suite aux destructions de la Commune et de la guerre de 1870 ; des personnes, deux élégants s’opposent aux mendiants ; l’espace est creusé, les Tuileries sont en ruines, la place est grande. Il reçoit une médaille pour cette toile, daté 1882. L’état français achète ce tableau en 1883.
" Place des Invalides "1880 , " La porte Saint Denis" 1880, "Le bassin du Luxembourg" 1880
"La parfumerie Violet", émancipation de la femme, elle monte en amazone, elle promène son chien, elle achète du parfum (le grand spécialiste c’est Violet), il est situé face à Nadar, en vitrine da la parfumerie on peu apercevoir des éventails c’est la grande mode, la femme se parfume, le sujet c’est la boutique qui présente le nec plus ultra. L’atmosphère il a plu il y a des ombres développées avec du rouge et violet, ombres chromatiques c’est très réel. Daté de 1880
" Parisiennes sur la place de la Concorde"1880
" Place des pyramides ', on y voit Jeanne d’Arc statue de Fremier, des échafaudages, Paris a eu un traumatisme, Paris a été dévasté, en chantier avec Haussmann, la vie parisienne continue, elle est active, on y voit une marchande d’oranges, la couleur dominante de la toile, le reste dans des tons terre, il égaie par les affiches sur un mur ( çà aussi c’est moderne).Il reconstitue une réalité, il saisit le moment du passant). Mais l’atmosphère est donnée par le ciel, la lumière fait vivre l’œuvre. 1875
" La construction du Trocadéro "1876 aquarelle et gouache
Un thème très important les champs de courses
La différence avec Degas, il s’intéresse plus aux a cotés de la course que la course en elle-même, il détaille l’élégant public (interprète des modes féminines, il sait capter le transitoire, le fugitif, le contingent).
Il exécute des études pour les courses 1880
"Scène de flirt" un homme parle à l’oreille d’une femme, la foule regarde les chevaux passés, ils sont aux courses, Auteuil, Longchamp toute la société parisienne se retrouve on montre son gout vestimentaire, la mise en scène est photographique cet instant met aussi la lumière il y a un espace autour du couple qui met en relief, on fond des tâches rapides, l’atmosphère se retranscrit, les tâches sur les vêtements, sur le sol, jeu à travers les feuilles apparaît. Le ciel de Paris en gris cendré, c’est ainsi qu’il le représente.
"Au courses d’Auteuil",la femme est sur un piédestal, il aine les femmes il est italien, là elle domine la composition, l’homme à coté est statique, la lumière subtile, le vêtement est noir uniforme (le costume signifie les classes sociales) le noir perdure, le moderne, challenge pour les artistes comment rendre le tissu monochrome, il y a plein de teintes dans les noires. Le clair /obscur donne le volume recherche dans le noir, les couleurs chaudes de l’automne, les dernières feuilles, c’est la manière italienne plus celle des impressionnistes.
Son parcours est une suite d’influences, plus sa personnalité, le peintre sait ou il va il fait de la recherche c’est sa vision.
"La femme au chien" c’est après une course, il est au fond de la toile donc vide derrière la femme ce qui la met en relief, la touche est affirmée, elle est sensible lâchée transparence dans ses voiles, elle est seule accompagnée d’un gros chien, elle est indépendante émancipée (réalité) nous sommes en 1870.
en 1878, "‘Le retour des courses"
" La course à Longchamp " des femmes debout regardent la course avec des jumelles.
"Avenue du bois de Boulogne" 1882," Au bois de Boulogne"1973, "‘l’Amazone" 1874
Quelques toiles sous la neige :
" Sur la neige" 1875, " La patineuse " 1875
" Effet de neige", le modèle c'est son épouse Léontine (regard sur le japonisme) équilibre entre le vide et le plein, le blanc, le sombre, les sapins sont esquissés, ce qui vient du japonisme c'est qu'elle médite sur la nature, le travail sur le monochrome existe déjà. L'idée de recherche d'une seule couleur (Whistler travaille sur le blanc), le dessin sur la droite du tableau, est le dessin de la toile qui apparait, il suggère le motif, il place le décor (on peut dire économie de moyens).
De Goncourt dira ; De Nittis est le vrai talentueux paysagiste de la rue parisienne.
Il peint " Pont sur la seine ", il tourne le dos au Louvre, les éléments sont posés rapidement ; c’est une ébauche, deux diagonales, les ponts, un vertical, l’arbre, il faut l’équilibrer, il met en place la fumée des Challans qui éclaire la composition, elle rappelle le mouvement du ciel, l’atmosphère, est rendue, c’est son sentiment celui d’un étranger il a un autre regard sur les choses.
"Le long de la Seine" aquarelle 1876
Giuseppe de Nittis a chez lui des vues de Paris enlevées au pastel, qui m’enchantent c’est l’air brouillardeux de Paris, c’est le gris de son pavé, c’est la silhouette diffuse du passant.
Edmond et Jules de Goncourt
"Coucher de soleil nuageux "
" Dans le salon de la Princesse Mathilde"
Par l’intermédiaire d’Edmond de Goncourt il fait la connaissance de la princesse, nièce de Napoléon 1er, dans son
célèbre salon de la rue de Berri, elle reçoit écrivains, artistes et musiciens.
" Au salon " 1881, " Avant le bal " 1879, "Dans le monde" 1883, "Le salon de la Princesse Mathilde " pastel 1883,
L’artiste nous fait entrer dans l’univers des salons parisiens, il donne une description des robes portées par les élégantes, on y aperçoit quelques objets d’art, il créé une atmosphère particulière, il plonge les invités dans une pénombre propice à la confidence et aux scènes intimes.
De Nittis présente plusieurs tableaux sur ce thème
"Intérieur à abat-jour" 1879, " rêverie en écoutant le piano " 1879,"Femme vue de face "1880
L'artiste est passionné par le Japon, il a peint quelques toiles sur ce thème.
Notes de souvenirs de l’artiste en 1875 :
« Je suis comme une vision du Japon, de cette douce vie de rêveur, à qui suffit une couchée de choses blanches, pluie de neige ou pluie de fleurs, existence pour laquelle je suis fait, peindre, regarder, rêve »
Il a le gout pour l’art japonais, aux cotés des Goncourt et de Philippe Burly il est un amateur d’art japonais, Goncourt dans son journal décrit la luxueuse demeure de l’artiste.
Il cite " C’est le petit hôtel, le domestique est en cravate blanche, l’appartement au confort anglais, où l’artiste se révèle par quelques japonaiseries d’une fantaisie où d’une couleur adorablement exotique, c’est le gout du Japon qu’il partage avec Manet et Degas, cela se retrouve dans sa peinture de 1878 à 1881, des paravents à l’arrière plan de ses toiles, des peintures en forme d’éventails ou motifs et techniques d’inspiration japonaises".
" Entre les paravents " 1875, « La femme sur le divan rouge » 1875, "Figure de dame" 1880, " Le paravent japonais "1878, "
"Le kimono couleur orange", les touches sont rapides, superposition de couleurs, magenta, vermillon, jaune de Naples, couleur donc lumière, zone d’ombre à l’arrière, c’est l’intensité de la couleur qui apporte la lumière. 1884.
Quelques tableaux aux formes d’éventails tel que : "Les chauves-souris" 1880, " Nocturne capricieux "1881, "Nature éventail " 1883,"Paysage japonais"1880, " Feuilles de vignes" ; "chrysanthèmes et bambous" 1883. Motifs et techniques japonaises.
Dans les années 1878-1881, l’artiste représente des paravents dans ses toiles qui lui ont appartenu.
L'art japonais part du vide, la forme est dans le mouvement.
Autre thème : "Modèles et figures"
Léontine Grevelle son épouse peinte à de nombreuses reprises.
" Journée d’hiver " Léontine (son épouse) pose, c’est un pastel sur papier, elle est assise devant une fenêtre, il y a jeu de matières c’est très réaliste, une nappe sur une table ou un plateau est posé, le papier est gris bleu, les touches sont fines, la couleur du papier fait ressortir son motif.
Un "portrait de Madame Hérédia", épouse du poète "des trophées " et mère de Marie de Regnier.1882
"Sur le Hamac"1884,
"Le Bow Windows " 1880,
"Déjeuner au jardin "1873, la place de l’artiste est disponible, tandis que son fils et son épouse son à table, juste son rond de serviette apparaît.
" Mme de Nittis avec son fils ",le visage est extrêmement travaillé, les taches colorées mettent en avant son visage, le mouvement de sa robe, le visage du fils est effacé, on croirait un tableau inachevé, c’est le peintre qui décide lorsqu’ un tableau est terminé. Daté 1876
" Promenade hivernale ",la femme est vêtue de noir, le fond c’est du pictural, tâches uniformes, elle a une présence, ce qui met le regard sur le visage, subtilité des tons. 1879
« Londres et la Tamise »
En 1873-74, De Nittis y effectue des séjours réguliers, il se lie d’amitié avec James Tissot, qui vit à Londres depuis 1871, il obtient des succès, il rencontre le banquier Kaye Knowles qui lui commande un certain nombre de tableaux, il a peint plusieurs toiles sur la ville de Londres, »L ‘amélioration de la ville moderne »avec une multitude de détails et une exigence du réalisme.
Il peint également une série de paysages atmosphériques, influencé par Turner et Whistler.
Une de ses toiles " le palais de Westminster et ses tours" représenté noyé dans la brume, 1878. La sensibilité rendue, la splendeur du ciel ouaté, étouffé, les brumes rousses sur un fond neutre.
" Le dimanche à Londres " 1878, l’architecture est présente, les rues désertes
"La nationale Gallery" 1877," Trafalgar square" 1878. " La banque d’Angleterre à Londres" 1878, "Picadilly promenade hivernale "
Il montre l’animation de la ville, avec une multitude de détails et un grand réalisme
L’exposition se termine par la présentation d’œuvres littéraires ayant appartenus à l’artiste :
"Dépravée" d’Ernest le Blanc 1882 avec dédicace, " l’Art et les artistes français contemporains"de Jules Caretie 1876, "Poèmes d’Italie "Emile Blémont en 1870, d’Edmond et Jules de Goncourt "Zemganno "1879 lettres à Eugène Delacroix période de 1815 à 1863, « Renée de Mauperin » des frères Goncourt en 1884 » " Numa Roumestan "d’Alphonse Daudet 1881 et les "Notes et souvenirs de l'artiste".
Somptueuse exposition, l’artiste a traité différents thèmes avec beaucoup de délicatesse ,peintre moderne, il montre la réalité, il saisit l’instant, la reconstruction des monuments, la vie des boulevards, mais aussi l’atmosphère des salons parisiens mettant en avant la mode de l’époque, les courses hippiques et la bourgeoisie, son amour pour le Japon. Paysagiste sensible, il nous emmène dans le sud italien inondé de lumière, à Paris il nous montre les ciels brumeux, les brouillards londoniens , magnifique carnet de voyage.
A ne pas manquer au petit palais Paris jusqu’en Janvier 2011