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11 août 2011 4 11 /08 /août /2011 08:01

La Provence au XVIII eme siècle

La peste fait son apparition, venue de Syrie par Marseille. La population est décimée et la région ruinée.

La vie est rude dans les villages, jusqu’au XIX eme siècle, l’ameublement d’un couple se compose d’une table, lit, d’un coffre, un escabeau, quelques sacs, jarres, tonneaux caisses à provisions.

La région souffre des guerres de Louis XIV, la Provence est envahie pendant la guerre de succession d’Espagne, par le duc de Savoie et le prince Eugène vers le siège de Toulon.

L’Amiral de Grasse (François, Joseph, Paul), issu de la lignée des comtes de grasse, nait au château de Bar (Bar-sur-Loup) en 1722, il s’engage dans les gardes marines à Toulon, puis à Malte, en 1734  comme page du Grand Maitre de l’Ordre de Malte, passe au service de la marine royale en 1740. Il gravit les échelons de la hiérarchie militaire, il obtient son premier commandement en 1756 sur le vaisseau Le Prothée. Il combat sur toutes les mers et principalement aux Antilles, c’est dans ce lieu que son nom va entrer dans l’histoire, il intervient de manière décisive dans la victoire des USA contre les colons Britanniques, le 22 mars 1781, sur l'ordre de Louis XVI qui le nomme lieutenant général des armées navales, le comte de Grasse part de Brest avec une escadre pour aller au secours des américains, en lutte contre les anglais pour leur indépendance..

Louis XV arrière petit fils de Louis XIV n’a que 5 ans donc trop jeune, ainsi la Régence va durer jusqu’en 1723. Cequi entraine la banqueroute, les caisses sont vides. Louis XV est malade, il abandonne le pouvoir à ses ministres et à Madame de Pompadour. La Cour et ses privilégiés, la passivité du roi, attisent le mécontentement à Paris, un esprit révolutionnaire se développe. De nombreuses guerres se sont développées en Europe, en Pologne montée militaire de la Prusse, guerre en Autriche, les austro-sardes reprennent  Nice et occupe une partie de la Provence orientale.

Antibes résiste à l’attaque autrichienne. L’Evêque de Vence (Jean-Baptiste Surian), oratorien , prédicateur , et aussi membre de l’Académie française, son intervention sauve la ville des excès des impériaux.

Parmi les différents points fortifiés, le Maréchal de Belle-Isle, établi au château de Tournon, fait élever des fortifications dans la région de Grasse, il reconquiert la Provence, rejetant les austro-sardes à l’est (vallée de la Vésubie et la Roya).

L’abbaye de Lérins est en pleine décadence puis fermée elle est ensuite rattachée à l’Evêché de Grasse.

Louis XVI au pouvoir, il à peu de volonté, Marie-Antoinette son épouse l’influence, elle a le gout des fêtes. La crise économique et financière et l’impopularité du roi et son épouse provoquent l’anarchie et la révolte des parlements. Aux Etats généraux de 1789 la noblesse l’emporte sur le roi.

Dans les campagnes  c’est la famine, les pillages, il n’y a pas de travail, les paysans sont armés, la population a peur. A Paris, l’insurrection populaire du 14 juillet mène à la prise des Invalides et de la Bastille. Le 4 aout 1789 c’est la  suppression des droits féodaux à caractère de servitude et la possibilité de rachats des autres, l’abolition des privilèges et de la vénalité des offices.

Grasse ville commerçante, est plutôt opposée à la Révolution. De nombreux grassois sont emprisonnés, les ennemis du peuple sont guillotinés.   

Cannes ne souffre pas trop de la révolution. Les iles Lérins sont débaptisées et portent les noms d’ile Marat et Lepeletier, les biens ecclésiastiques sont déclarés biens nationaux.

Pendant la période de la Révolution la famille Bonaparte fuyant la Corse, trouve refuge à Antibes, dans une bastide provençale (propriété du roi de France autrefois). Après le neuf thermidor à la chute de Robespierre, (Bonaparte est provisoirement suspendu  suite a ses attaches avec celui-ci).

L’Assemblée constituante décide la division de la France en 83 départements, les villes   situées à l’ouest feront parties du Var, Grasse en est la préfecture. Ce département s’étend de Grasse à Toulon. Les armées de la Révolution occupent Nice et la Savoie, évacuée par les troupes austro-sardes, la Convention entérine l’intégration du comté de Nice en créant le département des Alpes-Maritimes. La Convention accepte la terreur, vont en suivre de nombreuses exécutions. Louis XVI est guillotiné, les biens nationaux sont mis sous séquestre.

Sous l’ordre de Bonaparte, des fours à rougir les boulets sont construits à Lérins.

C’est le Directoire qui dirige la France jusqu’au coup d’Etat du 18 Brumaire, pendant cette période il y aura les campagnes d’Italie de Bonaparte et plusieurs coups d’état.

Les arts  à Grasse:

Jean-Honoré Fragonard est né à Grasse en 1732, entre à l’école des élèves protégés à Paris, il devient le peintre à la mode dans le genre Erotique du grand siècle. Il fut le peintre du roi, sous l’influence de la marquise de Pompadour.

 Constructions de  nombreux hôtels particuliers pour la noblesse provençale qui séjourne à Grasse, tel que : 

L’Hôtel  Gazan de la Peyrière : Honoré, Théodore, Maxime Gazan, comte de la Peyrière,1er général d’Empire, Pair de France, grand-croix de la Légion d'honneur et de l'Ordre de la Réunion

Fils de Joseph Gazan, philosophe et subdélégué de l'Intendant de Provence, il guerroya toujours avec bravoure, comme le rapportent les historiens. Il fut tout d'abord garde du corps de Louis XVI. Plus tard, il servit sous les ordres de Moreau, puis Masséna, il se distingua aussi à Zurich, Saragosse, Marengo, Orthez et Iéna...

L’Hôtel Théas-Thorenc : François de Théas, comte de Thorenc, est né à Grasse le 19 janvier 1719. 3ème fils de Jacques de Théas. Seigneur de Caille, Angles, Esclan & Penafort, et de Françoise de Durand-Sartoux, fille de noble Albert de Durand, Seigneur de Sartoux. Il commence une carrière militaire à 15 ans et sera un remarquable officier au service du roi de France.

 

L’Hôtel Clapiers-Cabris : C'est un architecte milanais, Jean Orello, qui dressa les plans de ce qui reste l'une des plus élégantes maisons de Provence, surnommée « le Trianon de Grasse » en raison de son appartenance à la culture néoclassique.. Ce parti pris architectural est cependant adouci par des façades ocre rose d'esprit très italianisant. Ruinés par des aménagements somptueux qui ne furent jamais achevés, le marquis et la marquise de Cabris furent contraints de se défaire de leur hôtel, vendu aux enchères en 1813. Le bâtiment fut reconverti en musée en 1921, et appartient désormais à la ville de Grasse. L'hôtel offre un cadre idéal aux collections thématiques (faïences, verres, costumes, objets archéologiques) et restitue l'atmosphère de la vie quotidienne dans la Provence orientale du XVIIIème siècle 

L’Hôtel De Pontevès : La famille de Pontevès est une ancienne famille de la noblesse provençale issue des d'Agoult. Un des premiers seigneurs est Bertrand de Pontevès, fils du seigneur de Barjols, au XIe siècle. Un des prestigieux hôtes qui le fréquenta est la soeur de Napoléon Ier, la princesse Pauline. 

L’Hôtel De Villeneuve : remanié au XVIIIe siècle et restauré dans l'esprit des grandes demeures du Midi. On a retrouvé les plafonds à croisées d'ogives, les tommettes à l'italienne, le pavé d'ardoise des marches du grand escalier. Le banquier Jean Luce qui vécut ici fit construire dans le jardin un atelier de photographie.

Une promenade dans la ville de Grasse, cité des fleurs et des parfums, permet de découvrir ces très beaux hôtels particuliers, souvent cachés dans les ruelles de la vieille ville. On y découvre de petites places pittoresques et leurs fontaines, dont la célèbre place des Aires et sa fontaine Louis XV,  la cathédrale Notre-Dame du Puy construite à partir du XIIeme siècle dans le style lombard, quelques toiles dont le "lavement des pieds " seule œuvre religieuse de Fragonard, trois Rubens et un retable de Louis Brea.

Ces hôtels sont richement meublés. La mode du mobilier vient de la capitale, mais arrive jusqu’à Grasse, c’est le style Louis XV décliné par les grassois, il est quelques fois tardif. Les ébénistes provençaux compensent ce décalage par une grande imagination dans leur manière de traiter les styles et dans la variété des meubles. Le XVIII eme siècle cultive les courbes et les motifs floraux, les vasques qui décorent, armoires, commodes, buffets. Il existe des formes propres à la Provence comme les panetières, boites à farine et à sel, buffet à glissants ou banquettes trois places, qui se trouvaient dans l’entrée des maisons (pour une petite sieste).

Au XVIII eme siècle,l’activité culturelle est intense à Grasse, on se rencontre dans les salons, chez la marquise de Cabris, sœur de Mirabeau, chez l’Evêque Monseigneur de Prunières.

Jean-Honoré Fragonard  nait en 1732 à Grasse dans une  famille modeste d’origine italienne. Son père Marco Fragonard, maitre gantier parfumeur à la cour de Louis XV.

1739, la famille s’installe à Paris ou Jean-Honoré reçoit son premier enseignement artistique auprès de Chardin puis rentre dans l’atelier de François boucher dès l’âge de 14 ans.

Il est un des principaux peintres du XVIII eme siècle. Peintre d’histoire de Genre et de paysages.

En 1752, Boucher le présente au prestigieux concours de Rome, il remporte  le prix avec le tableau " Jéroboam sacrifiant aux idoles ", ce tableau sera offert à l’école des Beaux-arts à Paris.

Sa carrière s’oriente dans la peinture d’histoire et rentre trois ans à l’Ecole Royale des élèves protégés à Paris, cette école est dirigée par le peintre Carle Van Loo.

En 1756, Jean-Honoré part pour l’Académie de France à Rome, Hubert Robert son ami l’accompagne  (il obtient aussi le prix de Rome). fragonard y reste  jusqu’en 1761. Avant de rentrer en France il parcourt différentes villes tel que Florence, Bologne, Venise.

Mais c’est dans le genre érotique que l’artiste obtient son plus grand succès, il devient le peintre à la mode. (Il obtient une grande fortune qu’il perdra lors de la révolution française).

1769, il épouse Marie-Anne Gérard (1745-1823), artiste peintre grassoise spécialisée en miniatures. La même année ils auront une fille Rosalie (1769-1788).

1773, il voyage en Flandre, il rencontre Pierre-Jacques Onésyme Bergeret de Grandcourt (comte de Nègrepelisse, une halte se fit dans ce lieu lors du voyage), Fragonard y dessina le château, propriété de Bergeret, il lui propose d’être son guide lors d’un voyage en Italie et en Europe centrale.

1774, fin du voyage et  retour en France après avoir visiter Vienne, Prague, Dresde, Francfort, Strasbourg.

1780, Naissance d’Alexandre-Evariste, artiste peintre et sculpteur. Rosalie décède alors qu’elle n’a que 19 ans au château de Cassan (région parisienne).

Fragonard revient à Grasse de 1790 à 1791.

1793, il devient membre de la Commune des arts. Il fut également nommé par la suite un des conservateurs du Louvre par l’Assemblée nationale.

1805, il est expulsé du Louvre par décret national comme beaucoup d’artistes. Il s’installe chez un ami, Veri, au Palais royal.

C’est en 1806, qu’il décède.

La famille Fragonard était composée de plusieurs artistes

Marie-Anne Gérard l’épouse du peintre.

Marguerite Gérard sœur de son épouse et élève de l’artiste, peintre intimiste

Alexandre-Evariste son fils peintre et sculpteur

Théophile Fragonard son petit-fils (fils d’Alexandre)

 

Le musée Fragonard, se situe dans un bel hôtel particulier, l’hôtel de Villeneuve.

Dans la première salle un tableau du fils de Jean-Honoré Fragonard, Alexandre-Evariste, né en 1780 à Grasse, peintre et sculpteur. Cette toile montre  Marie Thérèse présentant le futur empereur Joseph II aux grands de Hongrie », l’artiste a mis Marie-Thérèse en lumière. Scène historique offert par Mme Claude Costa-Lalanne en souvenir de son père François.

" Le Marché à Grasse " de Jean-Honoré à la pierre noire, estompe et tons bruns, dans ce dessin on retrouve l’atmosphère propre aux marchés du midi, les personnages typiques du répertoire de l’artiste. L’usage des techniques variées permet de donner une animation toute particulière à la scène.

"Jeune-fille au ruban vert ", ce serait le portrait de l’actrice Marie-Catherine Colombe. Ici la touche est rapide, la lumière vient du bas, comme celle d’une scène de théâtre.

" Tête de vieillard de profil " la tète est comparable à celle du lavement des pieds qui se situe dans la cathédrale de la ville.

" Portrait de petit garçon en buste " il s’agit peut-être d’Alexandre Evariste le fils de l’artiste surnommé Fanfan (né le 26-10-1780).

Deux dessins de Jean-Baptiste Mallet (autre artiste de Grasse né en 1759, il fut élève de Simon Julien à Toulon et de Pierre-Paul Prud’hon à Paris) cet artiste a réalisé des gouaches et aquarelles de petites dimensions, qui constituent aujourd’hui une véritable chronique de la société du Directoire et Premier Empire. Peintre de genre, il réalise aussi des tableaux dans le goût troubadour.

" Jeune fille au bain" et" Jeune femme à sa toilette et sa servante " au lavis

" L’arbre " de Jean-Honoré Fragonard à la sanguine et pierre noire vers 1770. A partir de son premier séjour romain l’artiste exécute de nombreux dessins d’arbres, il les utilisera dans ses peintures.

" La jeune mère " pierre noire, estompe et lavis.

" Le voyage de Jacob " composition complexe ( l’artiste tient à devenir peintre d’histoire) dynamique d’ensemble, impression d’adieu et de séparation de deux groupes, ce qui renvoi au passage de la Bible qui parle du voyage de Jacob).

" Le diable en enfer " illumination des contes de la Fontaine (grande fidélité par rapport au texte) à la pierre noire et lavis.

fragonard le diable en enfer

" La ferme " sanguine datée de 1759, réalisée lors de son premier séjour à Rome, très bel exemple d’étude de la nature.

" Comment l’esprit vient aux filles ", illustration d’une œuvre littéraire des contes de la Fontaine.

" Trois vases antiques "1760 encre et lavis rehauts de blancs.

" Le triomphe de Neptune " 1761, l’artiste a réalisé ce dessin lors d’une halte à Florence accompagné de Bergeret de Grand Court, impressionné par les peintures de Luca Giordano.

" La visitation " œuvre préparatoire.

" La visite à la nourrice ", il s’agit peut-être un passage de l’œuvre du roman de Jean François de Saint Lambert Sarah TH…….. Jeune anglaise qui renonce à sa position sociale.

fragonard la visite à la nourrice

" Le sacrifice à la rose " peinture allégorique, elle évoque un monde ou poésie et mythes se confondent.

fragonard le sacrifice à la rose

" Le troupeau ", la reproduction de la nature, le ciel est nuageux .fragonard le troupeau

  .

fragonard l'amour folie  " L’Amour folie " gouache et aquarelle.

Deux œuvres en forme de tondo (ces œuvres étaient des dessus de porte), "  jeune fille délivrant un oiseau  de sa cage" surement le portrait de Marie-Catherine, l’une des sœurs de Colombe (actrice de la compagnie italienne) allégorie de la chasteté.

fragonard jeune fille delivrant un oiseau de sa cage

" Portrait de François de Bourbon " conte d’Enghien (c’est une des toiles du palais Bourbon)

" Portrait d’enfants au béret vert " Edmond et Jules de Goncourt ont écrit au sujet des portraits d’enfants « vraies miniatures de soleil où vous cherchez vraiment le travail, les hachures, le pointillé, les sécheresses desminiatures "

Cette exposition réserve un espace aux œuvres d’artistes de Grassois.

Tel que Marguerite Gérard née à Grasse en 1761, artiste peintre, fille du parfumeur Claude Gérard et belle-sœur de Jean-Honoré Fragonard elle fut son élève et sa collaboratrice. Connue comme portraitiste, elle peint aussi des scènes de genre.           

" Portrait de Jean-Honoré Fragonard "

" Portrait d’une grassoise " ou instantané de la vie familiale.

" Portrait présumé de Mirabeau "

" Portrait de Jean-Joseph Mougins de Roquefort " avocat au parlement  de Provence.

" La lecture " une des rares esquisses de Marguerite Gérard, elle est dans les tons ocre. Dans cette œuvre on retrouve le style de Fragonard.

 " Une mère avec ses deux enfants " il s’agit de la Duchesse de Berry ou Marie-Caroline de Bourbon (1798-1870), fille de François 1er, roi des Deux-Siciles (1777-1830) et Marie-Clémentine d’Autriche (1777-1801), fille de l’empereur Léopold II.  La duchesse est représentée avec ses deux enfants Louise et Henri, elle porte un chapeau gout renaissant oriental.

" Le concert " faisait parti des sujets fréquents de la peinture du XIX eme siècle, très beau rendu des vêtements, il permet de découvrir la mode de l’époque.

" La bonne nouvelle " ou la lecture d’une lettre, le dessin est très précis, rendu du détail.

marguerite gerard labonne nouvelle

" La jeune guitariste " jeune fille assise jouant de la guitare.

" ‘La nourrice ", une femme allaite son enfant (intimité féminine) cette peinture fut remarquée au salon de 1802.

marguerite gerard la nourrice

" L’instant de méditation " scène de genre et de portrait.

" Le livre ouvert " entre scène de genre et portrait, on remarque toujours la précision du dessin.

Nous retrouvons Jean-Baptiste Mallet, ses œuvres sont en général de petits formats. Une grande précision dans le dessin, les intérieurs reflètent le gout de l’époque ainsi que les vêtements. L’artiste apprécie également le gout néoclassique, il situe certaines compositions dans un décor gothique ou renaissance.

" L’entremetteuse " témoignage de la leçon de chant de son talent artistique.

"  Le déjeuner de l’accouchée "

" Réunion dans un salon "

"  La bénédicité ", " La lecture ", "l’allaitement ", " scène d’intérieur ",mallet scène d'interieur

" Héloïse à l’abbaye de Périclès ",

mallet duchesse d'angoulème" Madame la duchesse d’Angoulême",

" jeune couple avec servante"

Une visite de ce musée permet de découvrir plusieurs artistes grassois dans cette belle demeure aux plafonds à croisées d'ogives, ce qui donne  un petit air italien. A voir absolument.

fragonard musée

La collection présente des peintures et dessins, acquis par Hélène et Jean-François Costa. Grands amateurs d’art. Jean-François Costa a voulu rendre hommage à la ville de Grasse lieu de sa naissance, et veut faire partager sa passion pour l’art français du XVIII eme siècle.

Grasse hôtel de Villeneuve.  

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8 août 2011 1 08 /08 /août /2011 13:39

La famille Ephrussi, famille de banquiers juifs originaires d’Odessa, ils se sont établis à Paris dans les années 1865-70, et à Vienne en Autriche.

Charles Joachim (1792-1864), nait à Odessa, il a bâtit la fortune de la famille, il était dans le commerce du grain. De son premier mariage avec Belle Levensohn, il a  deux enfants Léon et Ignace. 

Léon nait en 1826, il épouse Minna Landau, ils ont 4 enfants :

 Jules, épouse Fanny Von Pfeiffer, Ignace et Charles sans postérité, Betty épouse Maximilien Edouard Hirsh Kann, ils ont une fille Fanny, elle aura 4 fils.    

Ignace nait en 1829, il épouse Emilie Porges, ils ont trois enfants :

 Viktor Ritter von Ephrussi qui épouse Emmy Schey Von Koromla ils ont quatre enfants : Gisela, Elisabeth, Ignace, Rudolph, Stephan sans postérité,  Anna épouse Paul Herz Von Hertenried (ils ont deux enfants)

 Ignace fonde la banque Ephrussi en 1856 à Vienne, il est anobli en 1872 par l'empereur d'Autriche. Plus tard deux succursales seront ouvertes une à Londres l’autre à Paris, des membres de la famille  iront  à Paris et à Londres pour diriger ces banques.

Revenons à  Charles Joachim, il épouse Henriette Halperson en second mariage, ils ont quatre enfants Michel, Maurice, Thérèse, Masha.

Michel épouse Liliane Beer, ils ont trois fille, Thérèse épouse Léon Fould, ils ont un fils et une fille Maurice épouse Charlotte Béatrice de Rothschild sans enfant, Marie épouse Guy de Percin, ils ont une fille. 

 Charles Joaquim et sa famille ont quitté la Russie pour s’établir à Vienne ou il décèdera en 1864.

Jules et son épouse Fanny Von Pfeiffer viennent à Paris, Jules est banquier et administre avec ses oncles Michel et Maurice et leur associé Théodore Porgès la filiale française de la banque Ephrussi. Il fera construire un hôtel particulier de style Louis XVI à Paris.

Les frères de Jules, Ignace et Charles, sont également à Paris.

Charles (historien et critique d’art), s’est consacré à l’étude de la Renaissance Allemande, en particulier à Albrecht Dürer, mais aussi grand amateur d’art asiatique et collectionneur, il commence sa collection de Netsuke à Paris. Il rencontre les frères Goncourt dans les galeries, musées, dans les soirées mondaines. Il est ami avec les impressionnistes.

La famille Ephrussi fut dispersée dans le monde, issue de Russie elle s' est dispersée en France, Autriche, Angleterre, Mexique, Japon, USA. 

Il y a des descendants jusqu’à ce jour.

 

ephrussi 

 

Céramiste reconnu, Edmund de Waal (anglais)  auteur de ce livre est l’un des derniers descendants de cette illustre famille et héritier de la collection de netsuke. 

Il retrace toute l’histoire de la famille Ephrussi grands collectionneurs d’art. Récit passionnant qui narre le parcours d’une collection de netsuke (miniatures japonaises), changement de propriétaires, elle évite le pillage nazi grâce à une servante, elle traverse différents pays elle nous emmène jusqu’au Japon.  Cette collection appartient en premier au collectionneur Charles Ephrussi (historien et critique d’art), ami de Renoir et autres impressionnistes, de Marcel Proust. Puis, la collection part à Vienne lorsque Charles l'offre à son cousin Viktor en cadeau de mariage.

Plus qu’un livre c’est un document à lire absolument.

Editions Albin Michel 

 

A visiter également la villa Ephrussi de Rothschild à Saint-Jean-Cap-Ferrat.

Charlotte Béatrice de Rothschild épouse en 1883   Maurice Ephrussi.

Cette demeure fut construite entre 1905 et 1912  elle présente une collection importante de tableaux, porcelaines, et mobilier. Entourée de magnifiques jardins elle domine la mer.

Aujourd’hui cette villa appartient à l’académie des beaux arts de l’Académie de France

 

villa ephrussi 

 

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29 juillet 2011 5 29 /07 /juillet /2011 14:58

Gabriel Dussurget  nait en 1904, en Algérie ou il passe son enfance, malade, on lui conseille de rentrer en Europe. Son destin va s’orienter au fil de ses rencontres, Maurice Escandre, homme de théâtre, qui fut administrateur général de la Comédie Française de 1960 à 1970, le met en contact avec le monde du théâtre. Lorsqu’ ‘il prépare son bac il rencontre Doda Conrad, fils de la cantatrice Maria Freund et Georges Hugnet jeune poète ami de Cocteau et Jules Supervieille. Il rencontre le tout Paris musical avant d’avoir 20 ans, il fréquente le salon de Madame Freund, l’entourage de Jean Cocteau et va à la Comédie française.

 

1928, il rencontre Henri Lambert (acteur), avec qui il partage sa vie. Ils vont assister à tous les opéras que ce soit à Milan Salzbourg, rencontrent de nombreux artistes, musiciens, compositeurs, comédiens. Ensemble ils vont créer, le bureau des concerts de Paris et feront débuter de nombreux artistes.

 

1942, ils fondent une école d’art lyrique au théâtre Daunou, une école d’art dramatique en compagnie de Jean-Louis Barrault, Madeleine Renault, Raymond Rouleau et bien d’autres.

 

1945, c’est avec Roland Petit et Boris Kochno, il participe à la création du ballet des champs Elysées qu’il administre avec Henri Lambert.

 

 C’est en 1948 que la comtesse Lily Pastré, musicienne et mécène, voulait créer un festival près de Marseille, elle fait appel à Gabriel Dussurget qui cherche un lieu pour ce festival. C’est avec l’aide de Roger Bigonnet, représentant du casino de la ville que Dussurget créé le festival avec Henri Lambert, la comtesse Pastré et Edmonde Charles-Roux qui apporta sa collaboration. Ce festival s’ouvre avec un Cosi Fan Tutte de Mozart.

Gabriel Dussurget va diriger ce festival jusqu’en 1972, il aimait donner sa chance à des jeunes artistes tel que Jean-Pierre Rampal, Gabriel Basquier, Règine Crespin, Pierre Boulez, Teresa Berganza, Serge Baudo et tant d’autres.

En 1959, il travaille à l’opéra de Paris, il est conseillé artistique de Georges Auric administrateur, ils sont nommés par André Malraux.

Il décède en 1996.

L’Histoire du festival d’Aix

 

Le festival d’art lyrique d’Aix en Provence, est un festival d’opéra et de musique classique. Il fut crée en 1948 par Gabriel Dussurget, il a lieu tous les étés à Aix dans différents lieux. C’est l’un des grands festivals lyriques européens, avec une affinité particulière pour les opéras de  Mozart.


A l’origine les représentations se déroulaient en plein air dans la cour de l’archevêché, maintenant il se déroule dans différents lieux : le théâtre de l’archevêché, le théâtre du jeu de Paume, l’hôtel Maynier d’Oppède et plus récemment dans le grand théâtre de Provence (construction en 2007).

 

Le souhait de Gabriel Dussurget était d’encourager l’activité musicale dans la région marseillaise. Il sera le directeur de ce festival jusqu’en 1972.

 

Lors du premier festival c’est Cosi fan Tutte qui est donné en juillet dans la cour de l’archevêché, c’est le chef autrichien Hans Rosbaud de Baden-Baden qui dirige. Ce chef  dirige l’orchestre de la radio de  Francfort de 1929 à 1937 et interprète des œuvres d’Arnold Schoenberg, Bartók, Stravinski, Hindemith, Krenek. Il a exercé une forte influence sur Pierre Boulez. La même année des concerts et récitals sont donnés, à la cathédrale Saint-Sauveur, une messe du couronnement avec Maria Stader, soprano Suisse, elle est réputée pour la clarté et la finesse de sa voix.

 

1949, c’est Don Giovanni qui est programmé, très grand succès, décors et affiches d’Adolphe Jean Marie Mouron dit Cassandre, décorateur de théâtre, affichiste, peintre, lithographe. Il fut particulièrement marqué par le  cubisme et le  purisme, ainsi que par le travail des photographes et des cinéastes.

 

Trois opéras sont programmés deux de Mozart, par festival et le troisième tiré des répertoires baroques ou contemporains.

Des changements seront effectués lorsque Gabriel Dessurget ne sera plus directeur.

 

En 1974, c’est Bernard Lefort qui le remplace ; il ouvre le festival au bel canto avec des opéras de Verdi et Donizetti

 1982, Louis Erlo devient le directeur (ancien directeur de l’opéra de Lyon) il programme des opéras baroques, Purcell, Gluck, Lully, Rameau

1998, Stéphane Lissner, ancien directeur du théâtre du Chatelet prend la direction du festival, il programme Don Giovanni, mise en scène de Peter Brook, direction Claudio Abbado. Il invite de nombreux metteurs en scène, Chéreau, Deschamps, Makeieff, Pina Bausch et fait créer le balcon (d’après l’œuvre de Jean Genet) Peter Eötvös y collabore, il est compositeur et chef d’orchestre hongrois.

La cour de l’archevêché rénovée devient le théâtre de l’archevêché.

Dans les années 2000, le festival s’associe avec le festival de Pâques de Salzbourg pour la production du ring de Wagner, direction Simon Rattle avec l’orchestre de la philharmonie de Berlin.

 2007, Bernard Foccroulle, ancien directeur de la Monnaie à Bruxelles prend la direction du festival.

2011, la Traviata de Verdi  au programme avec Nathalie Dessay dans le rôle de Violetta, direction Louis Langrée.

  David McVicar a réglé "La Clémence de Titus" de Mozart, avec le LSO dirigé par son président Sir Colin Davis.
Joël Pommerat   librettiste et metteur en scène dans la création mondiale de "Thanks to my eyes" du jeune compositeur italien Oscar Bianchi.
Ce festival depuis 1948, accueille les plus grands artistes.

 le magicien d'aix

Ce livre nous fait découvrir les mémoires, les souvenirs intimes et musicaux de Gabriel Dussurget, fondateur du festival d’Aix en Provence. Il évoque ses rencontres, ses amours, le tout Paris des années folles. Intuitif il découvre de nouveaux talents.

 Ce récit fourmille d’anecdotes, de rencontres, c’est le parcours d’une vie musicale intense.

Un livre passionnant à lire absolument.

Chez Acte Sud

 

 

 

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16 juillet 2011 6 16 /07 /juillet /2011 15:49

La Renaissance marque la transition entre le Moyen-âge et l’époque moderne en Europe.

 

La Renaissance italienne débute fin XIV eme  ou trecento  jusqu’au XVI eme  cinquecento.

C’est un grand changement culturel en Europe, c’est le décloisonnement de tous les savoirs : musique, poésie, peintures, architecture, c’est le retour à la culture classique.

C’est aussi la mise en œuvre culturelle  de la perspective, de la politique. 


Période de l’essor économique, les routes commerciales de l’Orient s’ouvrent aux marchands européens, l’Italie étant au centre de la méditerranée, elle devient la plaque tournante commerciale entre Asie et Europe. Les cités marchandes s’enrichissent grâce au commerce des épices et de la soie. Un système bancaire moderne se créé et une nouvelle classe bourgeoise voit le jour. Cette richesse amène les cités italiennes indépendantes à rivaliser entres elles dans le domaine culturel et les sciences.

 

Chaque prince pour paraître plus puissant que son voisin est prêt à dépenser des fortunes pour obtenir les meilleurs artistes et les plus beaux monuments.

L’état princier dans l’Italie de la Renaissance : C’est la violence, l’art, la politique. Il est le terreau culturel le plus fécond d’Europe, paradoxe surinvestissement culturel dans la gamme des systèmes politiques européens. Il faut comprendre la qualité du temps, la chronologie politique, la floraison des arts, comprendre aussi l’état princier italien.

 

Jusqu’à la fin du XIV eme siècle, la famille Albizzi est à la tête de la ville de Florence. Leurs opposants sont les Médicis, Jean puis Cosme. Les Médicis contrôlent la banque (des Médicis)  qui est la plus puissante d’Europe, ainsi que plusieurs entreprises qui se situent à Florence et en différents lieux. Cosme fut exilé par la famille Albizzi, mais une Seigneurie pro-Médicis élue l’année suivante lui permis de revenir. Les Médicis prennent la tête de la ville qu’ils garderont pendant trois siècles. Florence reste une république jusqu’en 1537, date qui marque la fin de la Renaissance dans la cité. Les Médicis contrôlent les institutions républicaines sauf en 1494 et 1527. Cosme et Laurent n’occupent que rarement des postes officiels, mais restent les dirigeants de la ville. Cosme reste très populaire, il a apporté une ère de prospérité et de stabilité à la ville, la paix de Lodi avec François de Sforza, ce qui a permis de mettre fin à la guerre contre Milan, et apporter une stabilité à l’Italie du nord. Cosme est également un grand mécène. Son fils Pierre lui succède peu de temps, il décède cinq ans après. C’est donc Laurent (petit-fils de Cosme) qui prend officiellement le pouvoir à Florence, il créé un nouveau conseil des sept qu’il préside, mais l’empire commercial des Médicis s’érode. Laurent perpétue l’alliance avec Milan, en 1478 les relations avec la papauté se dégradent,   les agents du Pape se lient avec la famille Pazzi (famille noble aristocratique opposée aux Médicis), le frère de Laurent est tué, ce qui déclenche une guerre contre la papauté.

 

La Renaissance nait en Toscane à Florence et à Sienne, ensuite à Venise.


La culture toscane devient bientôt un modèle pour tous les États de l’Italie,les Italiens de Toscane prédominent dans toute la région, notamment en littérature.

 

François Sforza métamorphose Milan, cette ville encore médiévale devient un centre majeur d’art et d’apprentissage.

 

Venise, une des villes les plus riches, par sa domination de la mer Méditerranée, devient également un centre culturel, surtout en architecture.

L'apparition de petites cours implante le mécénat  dans des villes de moindre importance, qui développent leurs propres arts : tel que Ferrare, Mantoue sous les Gonzague, Urbino sous Frédéric III de Montefeltro.

 

Au XV eme siècle la Renaissance s’installe à Rome, la papauté est de retour dans la ville depuis 1417. C’est sous le pontificat de Nicolas V (élu Pape en 1447) que la grande transformation commence, la papauté va être sous le contrôle des familles riches tel que les Borgia et  Médicis, l’esprit de la Renaissance artistique et philosophique va dominer la papauté,  la ville atteint la splendeur des autres villes italiennes tel que Pérouse, Assise, Orvieto, Urbino, cette ville devient après Florence un des hauts lieux de la Renaissance. L’architecture est à la mode Antique.

Rome sera en grande partie reconstruite par les papes des XV eme et XVI eme siècles à cette époque les plus grands artistes vont venir s’y s’installer, Botticelli, Michel-Ange, Raphael, époque de la construction de la chapelle Sixtine.

 La Renaissance italienne culmine au xve siècle. Pendant les invasions étrangères qui meurtrissent la région (guerres d’Italie) les idées et idéologies de la Renaissance se répandent dans toute l’Europe, déclenchant la Renaissance au nord à Fontainebleau puis à Anvers et en Angleterre.


 Les  grands travaux  architecturaux sont nombreux  :  le Dôme  à Florence, la basilique Saint Pierre à Rome.

 

La quatrième croisade a éliminé l'Empire byzantin qui rivalisait commercialement avec Gènes et Venise. Les marchandises venant d'Orient tel que la soie, les épices, les colorants, importées en Italie et revendues dans toute l'Europe. A l'intérieur du pays les cités états profitent de la région agricole de la vallée du Po. Les routes terrestres et maritimes apportent la laine, la farine, les métaux précieux de France, d'Allemagne et Pays-Bas en passant par les foires de Champagne. Le commerce s'étend de l'Egypte à la mer Baltique et permet  des investissements considérables dans les exploitations minières et dans l'agriculture. Florence est  l'une des villes les plus riche d'Italie, en grande partie grâce à sa production de laine, textile sous la guilde commerciale dominante. La laine importée d'Europe du nord ( d'Espagne à partir du XVI eme siècle), les colorants venus d'Orient, sont utilisés à la fabrication des textiles de grande qualité.

 

Ces routes commerciales italiennes, qui se déploient sur toute la Méditerranée et au-delà, véhiculent culture et connaissance. Pendant la période médiévale, les travaux incarnant l'éducation classique des grecs se sont répendus en Europe occidentale, à travers les traductions et les traités arabes, depuis Tolède et Parme. C'est grâce aux croisades que s'est fait le premier contact de l'Europe avec l'éducation classique, qui était préservée par les arabes, l'évènement le plus marquant reste la Reconquista espagnole au XV eme siècle, dont résultent les traductions de textes arabes par les spécialistes de l'école de Salamanque.  La pensée scientifique, philosophique et mathématique entre en Italie par l'Egypte et le Levant. Eléments déclancheurs des nouvelles études linguistiques de la Renaissance.

Les érudits traduisent les textes grecs et sont capables d' apprendre aux italiens à les lire (venus de Constantinople après sa conquête par les forces ottomanes en 1453). Ce qui permet  la renaissance des académies de Florence et Venise. 

Les érudits humanistes cherchent dans les bibliothèques monastiques d'anciens manuscrits et retrouvent Tacite et autres auteurs latins, avec la redécouverte de Vitruve, les principes architecturaux peuvent être observés et les artistes de la Renaissance sont encouragés, dans l'optique de l'optimisme humaniste, à dépasser les Anciens.

 

En ce qui concerne l’art, La Renaissance italienne est caractérisée  par les références du retour à l’Antiquité gréco-romaine. Elle est le berceau d’une pléiade d’artistes prestigieux tel que Léonard de Vinci, Raphaël, le Titien, Sansovino, Michel-Ange, Botticelli, Raphaël, Verrocchio, Brunelleschi, Michelozzi et beaucoup d’autres.


De nombreux mécènes ont constitué de grandes collections et permettent à ces artistes de s’exprimer .


Les Médicis à Florence soutiennent Verrocchio et Botticelli.


Les Montefeltro (famille qui gouvernait le cité d’Urbino ainsi que le duché de même nom) ; ont passé de nombreuses commandes en peintures, tapisseries.


Ludovic Sforza duc de Milan fait travailler Léonard de Vinci et Bramante.


Les papes Alexandre VI Borgia, Jules II, Léon X, Paul III Farnèse font  venir les artistes  de la Renaissance à Rome, Michel-Ange peint la Chapelle Sixtine, Raphaël.


Les guerres d’Italie ont permis aux rois d’entrer en contact avec l’art de la Renaissance italienne, un exemple avec François 1er qui fit venir Léonard de Vinci à Amboise, Benvenuto Cellini, Le Primatice, Fiorentino à Fontainebleau.

De riches marchands sont devenus amateurs d’art dans toute l’Europe.


L’architecture marque le gout des lignes antiques, l’ornementation est foisonnante, les inspirations sont païennes, des scènes rappellent la mythologie gréco-romaine qui se traduisent par des arabesques, feuilles d’acanthes, coquilles. L’ornementation est la sculpture. 


Le mobilier du XVI eme siècle est lié étroitement à l’architecture, technique de sculpture sur bois, le même style qu’au XVeme siècle, en plus on trouve de grandes tables et des sièges en X , le style du siège romain. Le cabinet fait son apparition, il s’agit d’un meuble à compartiments, il comporte des tiroirs et des portes, il est utilisé pour ranger des objets précieux, il remplace le coffre.

L’influence du mobilier italien se diffuse dans toute l’Europe, sauf en Espagne.

La sculpture du meuble est d’une grande qualité, le bois utilisé est presque toujours le chêne jusqu’à la fin du XV eme. Des cariatides, des niches, des frontons, des pilastres, des rinceaux, des mufles, lions sont sculptés dans le bois massif. Ensuite le chêne sera remplacé par le noyer, le fer forgé sera aussi utilisé très ouvragé.


L’art de la tapisserie se développe, elle reflète le gout pictural de l’époque. Les " tapis d’or ", souvent appelés ainsi parce qu’ils comportaient parfois des fils d’or et d’argent dans la  trame (typiquement bruxelloise), les manufactures les plus importantes : Flandres, Suisse, Allemagne, Fontainebleau, Paris .

 

 En peinture il existe 4 périodes :


La première concerne la pré-renaissance il s’agit de  l’art toscan entre 1300 et 1400, Les artistes  Giotto, Lorenzetti, Duccio, Martini  opèrent une transition entre l'art primitif byzantin et la Rome antique.


La 1ere renaissance concerne la période de 1400 à 1500, la peinture prend une position prédominante par rapport aux autres genres artistiques. Les artistes : Masaccio, Uccello, Piero della Francesca, Botticelli et Mantegna.


La haute renaissance fait référence aux arts de la Rome papale, de Florence et de la République de Venise entre 1500 et 1530. Les artistes : Michel-Ange, Raphaël, Léonard de Vinci et Titien.


La dernière période concerne le maniérisme de 1520 à 1580, un grand raffinement dans les œuvres, c’est la liberté d’expression, les œuvres sont sophistiquées les artistes : Pontormo, Bronzino et Tintoret .

 

La nature de la Renaissance change à la fin du XV eme siècle. L'idéal de la Renaissance a été pleinement adopté par les classes dirigeantes et l'aristocratie. A l'origine, les artistes de la Renaissance étaient vus comme des artisans avec peu de reconnaissance et peu de prestige. A la fin de celle-ci, les grands artistes exercent une énorme influence et peuvent exiger des honoraires importants. Un commerce florissant s'est developpé autour de l'art .

 

Fin XVI eme; c'est la régression économique en Italie, dans le commerce, dans les sciences, le changement des routes commerciales après la découverte de l'Amérique. Marginalisation de la Médeterranée, les nations de l'Atlantique profitent des nouveaux équilibres géopolitiques, l'Espagne, le Portugal, la France, l'Angleterre, les Pays-Bas et les pays de l'Europe du nord. C'est aussi l'époque de la Réforme protestante.


L’exposition présente 20 tapisseries


Presque toutes les tapisseries présentées viennent des collections de Louis XIV  dans sa collection trois parmi les plus belles de l'exposition.


La tenture du " triomphe des dieux " d’après les dessins de Giovanni da Udine, le tissage est bruxellois daté de 1570, en soie, laine et or, ces tentures furent acquises par Louis XIV en 1664.

 

Les grandes tapisseries d’après les dessins Julio Romano "l’histoire de Constantin ", " les fructus belli ", " l’histoire de Scipion ".

Les tissages d’après les cartons de Raphaël " la messe de Bolsène " 

 

Ce sont des réalisations de la manufacture des Gobelins au XVII eme siècle

 

D'autres tentures viennent du musée des Gobelins

 

 

Giovanni da Udine 1487-1564, peintre et architecte romain. Après avoir séjourné à Venise, il va à Rome où il devient élève puis assistant de Raphaël. Il est responsable de la plupart des éléments dits "décoratifs " des projets artistiques de son maître. Il est spécialiste des fresques et des  décors de grotesques en stuc, Il est l’auteur des stucs de la Loggia di Raffaello (Vatican, 1517-1519), des ribambelles de fruits de la loggia di psiche de la  Villa Farnesina.

 

"Le triomphe des Dieux" comporte trois grandes tapisseries d’après les dessins de l’artiste, une tenture représente" le triomphe de Vénus"  , une autre  " le triomphe de Bacchus"  et  "le  triomphe de Minerve"  ces tentures nous  donnent un aperçu de l’art grotesque  ( figures extravagantes, personnages ou animaux fantastiques).

 

Julio Romano, 1499-1546 peintre, architecte et décorateur romain, il est également l’élève de Raphael , exécute la plus grande partie des fresques  des loggias du  Vatican  (d'après les dessins de son maître), dans les  stenze   du Vatican, un groupe de figures faisant partie de la fresque dite de l’incendie de Borgo,et l'essentiel des compositions de la chambre dite de Constantin.

"La bataille de Constantin " Jules II décide de disposer cette tapisserie dans la salle de Constantin. il s’agit de la victoire de l'Empereur Constantin sur Maxence, victoire qui permet de mettre un terme à la persécution des chrétiens et de reconnaitre le christianisme comme religion de l'Empire.  

 

tapisseries la bataille de constantin

 

"Les fructus Belli " ou fruits de la guerre. 4 tentures sont présentées

" Le diner du général ", des officiers vainqueurs dinent à l’extérieur, tandis que  les mendiants sont éloignés.


tapisserie- le diner du général

" L’Incendie ", représente une ville en flamme, la population civile fuit, en y laissant ses biens .


" La récompense et le châtiment ", devant un palais, un roi est assis sur un trône, le coté droit est occupé par des têtes couronnées, à gauche un bourreau s’apprête a trancher la tête d’un condamné  qui a les yeux bandés.


"Le char de triomphe ", le général vainqueur  est conduit vers la ville conquise, son char est précédé de trophées et de prisonniers.

" L’histoire de Scipion " commande de François 1er, tenture d’or et de soie, il s’agit de l’histoire de Scipion l’Africain, campagnes victorieuses menées par ce jeune romain  au III eme siècle avant JC contre Hannibal à Carthage, pendant la seconde guerre punique.

Trois tapisseries sur ce thème sont présentées " le combat du Tessin ", "le repas chez Syphax", " l’Incendie du camp "

 

Raphaël 1483-1520, peintre et architecte né à Urbino, sa vie se partage en trois période : jeunesse et formation, Florence, Rome au  Vatican il est chargé de la décoration des salles du palais de Jules II , que celui-ci projette d’habiter pour ne pas subir la néfaste influence de la puissante famille Borgia 1503-1513 .(Période à laquelle les dessins pour les tapisseries furent exécutés).

 

" La messe de Bolsène ", tissage en laine et soie.

tapisserie la messe de bolsène

 

Le pape Jules II décide d’illustrer un miracle survenu à Bolsène, près de Viterbe en 1261. Un prêtre  bohémien avait des doutes sur la présence réelle du Christ dans l’hostie,  au cours d’une messe qu’il célébrait, il vit jaillir du sang de celle-ci. Ce miracle fut à l’origine de la fête du Corpus Christi.


"La tenture des actes des apôtres" d’après Raphael, présentation de 4 tapisseries. La tenture des actes des apôtres était dans l’église Sainte-Geneviève-du-Mont  à Paris jusqu’en 1789. Aux Gobelins en 1794.A l’exposition "La conversion de Saint Paul ", "l’aveuglement d’Elymas ", "Saint Paul prêchant à Athènes " et "Saint Dominique béni par le pape".

 

 tapisserie la convertion de st paul

 

 

 

 

 

 

La tenture de Vulcain inspiration d’une tenture bruxelloise, trois tapisseries composent cet ensemble, "Neptune et l’Amour plaidant la libération de Mars et Vénus ", "Vulcain préparant ses filets ", " Mars revêtant son armure ".

 

Quelques tapisseries florentines du XVI eme siècle, acquises par le musée des Gobelins au XIX eme siècle.

"L’âge de l’homme " d’après les dessins de Vasari, en laine et soie,  cette tapisserie faisait partie d’une série de 14 sur la vie de l’homme. Celle qui est a l’exposition représente un homme d’âge mur gravissant la montagne sacrée sur laquelle brillent des rayons divins, il est accompagné par la foi, à gauche, par l’innocence à droite suivie d’un enfant transformé en angelot, la foi porte un vase d’or recouvert d’un voile.

 tapisserie vasari

 

" Le tournoi " d’après le carton Cinganelli . Il s’agit d’une fête qui se déroulait pendant le carnaval, à la date du 6 février le grand duc Come II y participa.

 

Quelques extraits de la revue "les dossiers de l’art" .

 

 

Plus que quelques jours pour admirer ces magnifiques tapisseries, l’exposition se termine le 24 juillet à la manufacture des Gobelins à Paris.

 


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28 juin 2011 2 28 /06 /juin /2011 16:30

Cornelis Théodorus Marie Van Dongen dit Kees Van Dongen nait en janvier 1877 à Delfshaven (banlieue de Rotterdam).

1892, il débute des études de peinture à l’Académie Royale des Beaux-arts à  Rotterdam jusqu’en 1897, il fréquente le quartier rouge du port de la ville, ce qui va lui permettre de peindre des matelots, prostituées.

1897, il vient à Paris et y réside plusieurs mois.

Il y rentre en 1899 pour rejoindre son amie Augusta Preitinger (Guus)  rencontrée à l’Académie, il l’épouse en juillet 1901.

1905, il expose au Salon d’Automne (salon controversé) Henri Matisse y expose également.

L’artiste se présente comme illustrateur d’inspiration anarchiste, il intègre les milieux d’avant-garde et prend part à l’aventure des « fauves ». Il peint les milieux urbains et s’oriente vers les portraits, les femmes, scènes de cabaret, cirque, les sujets exotiques, orientalistes. Il est très bien introduit dans la haute société.

1920, 1930 il devient le portraitiste du tout Paris.

1922, il reçoit la légion d’Honneur.

1928 il obtient la nationalité française. Il devient membre du groupe expressionniste allemand  Die Brücke.

1941, il participe avec sept écrivains français au voyage politique qui fut organisé par Joseph Goebbels, ministre de la propagande du reich, dans l’ Allemagne nazie, la réputation de l’artiste sera ternie auprès de la critique moderne.

 Il va se retirer du milieu artistique pendant quelques années, il reviendra pour faire le portrait de Brigitte Bardot.

Il décède à Monaco en 1968

 

 

Expressionniste allemand  

L’expressionnisme allemand, fut créé au début du XX eme siècle, en Europe du Nord, principalement en Allemagne, il est une réaction à l’impressionnisme français, qui décrit la réalité physique,l'expressionnisme allemand lui ne s'attache plus à cette réalité et la soumet aux états d'âme de l'artiste.

L’expressionnisme est la projection d'une subjectivité qui tend à déformer la réalité pour inspirer au spectateur une réaction émotionnelle. Les représentations sont souvent fondées sur des visions angoissantes, déformant et stylisant la réalité pour atteindre la plus grande intensité expressive.

Les œuvres mettent souvent en scène des symboles, influencées par la psychanalyse naissante et les recherches du symbolisme.

L’expressionnisme est plus une réaction contre l'académisme et la société.

C’est aussi la rupture avec l'impressionnisme à travers une forme très agressive : des couleurs violentes, des lignes acérées. Il s'inscrit alors dans la continuité du fauvisme   qui commence à s'épuiser et dont les principaux représentants s'éloignent plus ou moins brutalement. 

L'expressionnisme a touché de multiples domaines artistiques : la  peinture mais aussi l’architecture, le cinéma, la danse, la musique,  la littérature, le théâtre .

Plusieurs mouvements artistiques sont rattachés à l’expressionnisme.

Le Die Brücke à partir de 1905

Le Der Blaue Reiter en 1912

 Le Bahaus à Weimar en 1919

Le Die Brücke (ce qui signifie le pont),  est un groupe artistique rattaché à l’expressionnisme, il fut créé en 1905 à Dresde par Ernst Ludwig Kirchner, Fritz Bleyl, Erich Heckel et Karl Schmidt-Rottluff. Ils sont rejoints par Max Pechstein et Emil Nolde l’année suivante, Otto Muller en 1910, Van Dongen les rejoint  par l’intermédiaire d’artistes français

L’idée du groupe est d’attirer tout élément révolutionnaire qui souhaiterait se joindre à eux, c’est ce qu’ils expriment dans un courrier adressé à Emil Nolde, l’intérêt : détruire les anciennes conventions, à l’identique de ce qui se passait en France

Aucune règle est imposée, chacun doit donner l’expression immédiate aux pressions émotionnelles de l’artiste, la préoccupation formelle était moins importante que chez les artistes fauves Braque, Matisse

Pour les allemands le contenu est plus important que la forme.

La palette de Van Dongen est raffinée, par ses voyages au Maroc, Espagne, Egypte il nous rappelle la peinture orientaliste, c’est par la couleur qu’il devient « Fauve ». A l’époque des années folles, il est l’artiste mondain, ce qui lui permet d’organiser de grandes soirées et de réunir  artistes, mannequins, gens de théâtre de music hall.

Il est Fauve, anarchiste et mondain,

A l’entrée de l’exposition une immense photo présente l’artiste assis sur un sofa, quelques vases, un tableau font la décoration  la pièce.

Les différents thèmes développés nous permettent de découvrir son évolution artistique et ses techniques, (il apporte une touche supplémentaire étant d’origine néerlandaise).

Les premières toiles :

Un " Autoportrait " daté de 1895

"La chimère Pie" 1895-97, mi cavale mi chimère, les  tons  noir, gris et blanc

van dongen chimere

"Le voorhaven" (le dimanche) daté de 1895

"Canal à Delfshaven" 1815

"Portrait d’une Zélandaise" 1898, elle est présentée de profil

"Retour des champs" au crayon et aquarelle 1898

 

Rotterdam Montmartre 1898-1904

Séjour d’un an en 1897 l’artiste est animé par un idéal anarchiste, il s’y installe en 1899 avec Guus sa compagne. Il rencontre le critique d’art, Félix Fénéon et le peintre néo-impressionniste Maximilien Luce, tous les deux  proches de la mouvance anarchiste il participe à une exposition chez Vollard, elle marque les débuts de l’artiste.

Il peint des vues de Paris, Sacré Cœur, Buttes Chaumont, ponts sur la Seine, quelques marines.

La palette : les couleurs sont pures, franches et traduisent une certaine immédiateté de la réalisation.

Quelques toiles :

"Une femme rattache son jupon", "la pluie" datée de 1894, "le promenoir" en 1904, il s’agit du Moulin Rouge, "le Sacré Cœur" 1904, "Trouville" daté de 1904 la mer est en relief, les couleurs sont vives et irisées. "Une maison de Montmartre" 1904, "Sacré Cœur le matin" 1904, portrait de "Jan Van Dongen" 1901.

van dongen montmar trre

Van Dongen dessinateur 1898-1904,

L'artiste fait ses premiers pas de dessinateur de 1896 à 1903, ce qui a joué un rôle crucial dans son oeuvre.

Quelques dessins colorés sont exposés tel que :

"Marins et filles" 1903, "Les tricoteuses" 1903, "la laitière hollandaise" 1903, "Buveuse d’Absinthe" 1905,

la buveuse d'absinthe

"le cirque" 1905," Au music-hall" 1905, "la parade" 1904, "les artistes du cirque" 1904, "les deux clowns" 1904, "femmes de Rotterdam" 1899, "rue chaude à Rotterdam" 1902, "le bout de la route" 1899, "café de nigthlamp" 1902-04., "intérieur pauvre", 1898, "souvenir Groendal" 1890, "le peintre Addick dans son atelier" 1898 crayon aquarelle, gouache sur papier.

 

Le fauve au Bateau-lavoir 1905-1906

C’est à cette période que l’artiste change sa manière de peindre, il prend la technique néo-impressionniste de Signac.

Il peint des champs de chaume, des meules de foins tout cela ponctué de nuances de blanc.

Il expose au salon d’Automne, le « Manège aux cochons » en 1905, c’est au Bateau-lavoir qu’il fera parti des Fauves (Vlaminck, Derain, Matisse etc…).

Quelques exemples :

"La jarretière" en 1906, "Maisons à Amsterdam" 1907, "La penseuse" 1907, La Matchiche" 1906,( il s’agit d’une" danse), "la danseuse Chinagrani" 1906, "la fille aux rubans" 1909, "ma gosse et sa mère" 1907 ; "Modjesko (chanteur soprano) 1907,

chanteur

"Liverpool "1907, "Fernande Olivier dans l’espagnole" (compagne de Picasso) toile datée  1907-1908, "l’Idole" en 1908 il s’agit de l’épouse de l’artiste Guus, le corps est offert à la lumière, le visage disparaît dans l’ombre.

van dongen l'idole

"Le boniment" 1905, toile exposée aux Indépendants en 1908, les couleurs sont posées par ruissèlement de taches rouges, jaunes, vertes, orange et blanches. Les formes sont diluées à l’arrière plan.

"Le cirque Medrano " la scène est d’une spontanéité extraordinaire.

"Meules" en 1905," lieuses" 1905, "Manège de cochons" 1905, "Un carrousel" même année.

 

Un nègre blanc 1907-1911

Van Dongen est le lien entre les fauves et expressionnistes allemands, comme Max Pechstein, Alexeï Von Jawlensky.

En 1908, l’artiste s’installe dans un atelier proche des folies Bergères, ce qui lui apporte des nouvelles sources d’inspiration.

 

""Les lutteuses" datée de 1908,

les lutteuse

 

"le maillot blanc", "Femme assise" même année. "Le chapeau rose" 1907, "Nini danseuse aux folies  Bergères 1909, portrait de "Daniel Kahnveile" en 1909," le vieux clown" 1910-1945.

"Fernande Olivier" en 1905, elle est sa voisine au Bateau-lavoir, elle devient modèle.

fernande olivier

Un couple (de noirs) "Lucie et son danseur" 1910-11,

Van Dongen Lucie et son danseur

"Lucie" en 1909, "Portrait d’Adèle Besson "1909, "nu à la corbeille de fleurs" 1908.

Exposition de quelques céramiques datées de 1907, il a fait 40 pièces en tout.

Assiettes à motifs floraux exposées à la galerie Bernheim jeune

2 vases, une assiette intitulée " l’écuyère ",

"Mistinguett" 1909, en faïence commande d’Harry Kessler,

ceramique van dongen

autres assiettes "les amies" 1909, "cheval dansant", "Modjesco" 1909, "trois nus" 1912,ceramique

"nu" 1909," Fernande Olivie"r 1909, "l’idole" 1909, "mère et enfant" 1909," archer à cheval" 1908 sur des carreaux de faïence.

Les motifs  ont des contours dans les tons de bleus.

 

Les voyages au Maroc et en Espagne : l’Orient réinventé

En 1910, Van Dongen voyage en Espagne et au Maroc

L’artiste peint des jeunes femmes à Séville 1910, il a un intérêt pour les châles, les couleurs sont vives sur des fonds clairs ce qui fait ressortir le motif.

images

"Tanger 1910", tanger "le doigt sur la joue" 1910, "Emilie Navarro" 1910," femme arabe" 1910-1927, "Andalousie" , il s’agit d’une femme enveloppée dans un immense châle 1910-11, "Saida" (visage rouge) 1913, "Marchandes d’herbes et d’amour" 1913,

images (2)

"les fellahs le long du Nil" 1913, "Taale "1913.

 

Les années Montparnasse 1912-1916

Il décore son atelier comme un palais oriental, il y organise de nombreuses fêtes. Il fréquente des antiquaires, des modèles, des artistes, écrivains, chroniqueurs, Paul Poiret, la Marquise Luisa Casati égérie italienne. En 1913, il quitte Paris et va visiter l’Egypte, Venise, il en rapportera de nombreux objets. Pendant la guerre il reste à Paris, tandis que son épouse et sa fille sont en Hollande.

1916, il rencontre une nouvelle compagne Jasmy, il changera d’atelier il va à la villa Said. Pendant cette période pleine de rebondissements il peint "Jack Johnson" en 1914, "Amusement" 1914," la commode" en 1912, femme" au fond blanc" 1912, "femme assise" 1911 le dessus de lit et les coussins sont de motifs orientales. "Femme avec un grand châle très coloré", "nu assis" 1910-11, "nu couché" 1911, "femme sur un fond rouge" 1909, "la vasque fleuri"e 1913,il s’agit de Luisa Casati dans son palais vénitien elle est vêtue d’un voile transparent.

van dongen vasque fleurie

Le temps de changer nous empruntons un couloir sur les murs quelques photos , un fond musical diffuse « Achin Hearted blues » par le Clarence William’s blue five.

 

Van Dongen illustrateur et affichiste

Il s’est bien souvent consacré à l’illustration, quelques revues sont présentées à l’exposition, « l’assiette au beurre » revue anarchiste. En 1902 il publie un numéro spécial de l’hebdomadaire satirique hollandais « De ware Jacob » consacré à la guerre des Boers, il s’agit (pamphlet contre la guerre). En 1920, l’artiste revient vers le dessin d’illustration à travers une série d’affiches représentant des artistes de l’époque. Ces affiches sont souvent tirées des tableaux peints par l’artiste. Quelques exemples avec "Yvonne Georg" pour le grand palais, "le bal des fleurs" pour la maison de l’œuvre en 1926, "le bal des petits lits blancs" pour l’opéra (lithographie de 1927),

van dongen affiche

escuderoVincente Escudero" 16 décembre 1925,

"Paulette Pax" 1927, "Lili Damita" 1926 pour le Salon d’Automne, "Ludmilla Pitoëff Sainte Jeanne" ,1926, "Mademoiselle Paris" 1933.

Quelques illustrations de livres, les contes des 1001 nuits, Deauville, Poiret aquarelle et dessins 1931, un catalogue de ventes pour le Salon d’Automne daté de 1929, le domino ou sortie de l’opéra, affiche de 1901, femme se chaussant 1902-1903, Deware Jacob, hebdomadaire hollandais en 1902, illustration de l’assiette au beurre.

L’Atelier de Van Dongen 1919-1931

Un tapis daté de 1919 pour la villa Saïd, d’après Van Dongen, Paul Poiret atelier Martine ce tapis est appelé " paysage de rêve "

L’artiste organise de nombreuses fêtes, elles ont un caractère conventionnel, joyeux, brillant.

L’artiste déménage à nouveau, il va vers la place Wagram, quelques photos illustrent ce nouveau lieu, dans l’entrée un grand portrait de Jasmy, tous les tableaux du maitre sont signés, il y expose en permanence, et reçoit le tout Paris, il évoque l’époque des cocktails, "le bal des années folles" 1925, "Johnny Hudgins" chanteur nègre daté de 1927, "autoportrait au Neptune" 1927, "le tango" 1913-22, "la nuit" 1924, "femme allongée" 1924," buste de femme" 1923

images (1)

L’Epoque Cocktail 1916-1931

En 1919, il envoi trois portraits de femmes au Salon d’Automne, naturalisme stylisé qui fait effet de manifeste pour une nouvelle époque, tailles monumentales, les corps sont élancés, presque idéalisés avec de petits têtes et des grands yeux.

Un tournant dans sa carrière en 1930, Jasmy le quitte, 1929 et 1932 des crises économiques successives, celle de 1929 le touche directement.

Il peint le portrait de "Renée Maha" 1920, "Miss Edmée Davis" en 1926, le portrait de "l’ambassadeur d’Haïti Auguste Casseus" en 1924, "Johnny Alvin" 1920, "Maria Ricotti dans l’enjôleuse" en 1921, "Anna de Noailles" 1931,

van dongen femme bleue

"Mademoiselle Ricotti" 1939,

van dongen ricotti

"Yves Mirande" 1923,"Docteur Charles Rappoport"1920.

C’est par cette magnifique galerie de portraits que se termine l’exposition, une citation de l’artiste :

« Vivre est le plus beau tableau ; le reste n’est que peinture.

Quelques extraits du petit journal.

Van Dongen c’est la délicatesse, le raffinement, le beau dans le traitement de la matière et un feu d’artifice de couleurs. Magnifique exposition  

A visiter jusqu’au 17 juillet 2011 au Musée d’Art moderne Paris.

 

 

 

 

 

 

  

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17 juin 2011 5 17 /06 /juin /2011 06:35

Odilon Redon nait à Bordeaux en 1840, son père est allé aux colonies, il a épousé une créole de la Nouvelle Orléans. Ils arrivent  en France 6 ans plus tard.

Etant de santé fragile, Odilon part chez son oncle dans le Médoc à Peyrelebade, isolé dans la campagne l’enfant s’essai très vite aux fusains, alors qu’il n’a que 6 ans, il découvre ce monde étrange de la nature pleine de clairs-obscurs. Il observe, les bois, les vignes, il se promène dans les champs, il voit le contraste entre la terre et le ciel, la luminosité. Il peint " paysage  à  Peyrelebade " en 1868

Il vient faire un voyage à Paris et découvre les musées, il est émerveillé. Il rentre à Bordeaux ou il va à l’école, il obtient un prix de dessin. Il décide d’être artiste, ses parents n’y voient pas d’inconvénient, il continu ses études et prend des cours de dessins et d’aquarelle, son maitre est Stanislas Gorin, mais il découvre d’autres artistes tel que Gustave Moreau, Corot, Millet.

 Influencé par les conseils de son père, il suit des cours d’architecture, il échoue à l’examen, mais cela va lui servir pour ses œuvres. Il devient ami avec le botaniste Armand Clavaud , qui l’initie aux sciences  et à la littérature, il se passionne pour Darvin, aux recherches de Pasteur. Il lit les fleurs du mal de Baudelaire. Il se forme également à la technique de l’eau-forte et a la sculpture.

1857-1870, il fait toutes ses études à Bordeaux Il entre à Paris dans l’atelier de Gérôme avec qui il  n’a pas de bons contacts. Il peint son" Autoportrait" en 1860, l’été il va en Bretagne et   Peyrelebade, l’hiver, il vit à Paris

IL est lié avec Rodolphe Bredin qui lui apprend la gravure, il commence une série de onze eaux fortes, sous la direction de cet artiste.

En 1866, il peint ‘Le gué’ d’inspiration orientaliste et romantique, influencé par Delacroix

Coté intendance : ses amis des arts bordelais en 1860, il expose « Roland de Roncevaux » daté de 1868-69, il est marqué par Delacroix, ici la toile est très romantique, il expose dans ce lieu jusqu’en 1887. Il était refusé au Salon.

1870, il s’installe à Bievres, pour lui c’est une période de tristesse .En tant que militaire il va dans la région de la Loire.

Après la guerre il s’installe à Paris à Montparnasse, jusqu’en 1877.  Il fréquente le salon musical et littéraire de Madame Rayssac, il rencontre les peintres Fantin-Latour et Paul Chenavard, le musicien Ernest Chausson. Il fait un court séjour à Barbizon afin d’y étudier les arbres, les sous-bois.

1878, il voyage en Belgique et Hollande.

1879, il publie son premier album de lithographie « Le rêve », (ce qui lui permet de révéler les sources de son inspiration et de décrire son monde personnel voué à l'exploration de l’imaginaire).

1880, il épouse   une créole de la Réunion, elle va  gérer l’intendance, galeries etc.

1884, il est admis au Salon des beaux arts et sera jury. Huysmans publie « A rebours » un passage est consacré à l’artiste.

   Il peint " Béatrice" en 1885, très original et coloré.

1886, il va perdre son fils, un frère et une sœur. La même année, il participe à l’exposition impressionniste, il rencontre Gauguin.

1888, il fait des gravures son autoportrait en noir et blanc. Toute sa vie est consacrée à l’art,

1889 naissance de son second enfant qu’ils vont appeler Ari.

1890 " Autoportrait " il se présente en artisan ténébreux, " Vierge  inachevée" en 1916, il a une vue d’étude.

  C’est une période de transformation, de mutation, c'est l'abandon de ses "noirs ", il commence à utiliser le  pastel et l'huile, la couleur va dominer les œuvres du reste de sa vie. "Eve" est son premier nu féminin réalisé d’après modèle. Son succès est arrivé vers les 50 ans, il a une destinée internationale.

Le salon Rose Croix, chez Durand Ruel en 1892, magnifique affiche de l’exposition art nouveau. Il organise des expositions dans ce lieu. Il sera très lié avec Ambroise Vollard.

1899, il rencontre Maurice Denis, qui va le présenter aux Nabis, dont Gauguin qui fait parti de ses membres. La même année, il expose chez Durand-Ruel, et invite les Nabis, il est éclectique et   a un apport intellectuel.

Maurice Denis dira : grâce à Redon on donne un art plus sacré, plus mystique, profond, conforté chez les Nabis.

1900, Maurice Denis peint « Hommage à Cézanne » Odilon Redon est représenté sur la toile entouré de Pierre Bonnard, Edouard Vuillard, Roussel, Paul Sérusier, Mellerio, Ambroise Vollard et il travaille avec Mallarmé. Cette année là il expose chez Durand-Ruel ? Il voyage en Italie avec, Robert de Domecy et va faire des peintures décoratives pour Ernest Chausson et pour le château en Bourgogne  de Robert de Domecy son ami et mécène. 

1901, il participe au salon de la libres esthétique à Bruxelles et au salon de   la société nationale des beaux-arts à Paris.

1903 Son ami Charles Lacoste (sa mère est créole comme Odilon), tôt il rencontre deux grands collectionneurs de l’artiste, il s’agit de Francis Jammes et Gabriel Frizeau, Charles Lacoste les fera se rencontrer. La même année il reçoit la légion d’honneur.

1904, il se présente au Salon d’automne, une salle lui est consacrée, il présente 62 œuvres.

1908, il fait un voyage en Italie avec son épouse et son fils, ils sont accompagnés d’Arthur Fontaine, riche industriel, il a joué un rôle important au début du XX eme siècle occupant les postes d'inspecteur général des Mines, et  de  conseiller d’état. Il réalise à cette période les premiers cartons pour la tapisserie des Gobelins à la demande de Gustave Geoffroy (journaliste, critique d'art, historien et romancier français, et l'un des dix membres fondateurs de l’Académie Goncourt).

1913, un joaillier français Mellerio, publie un catalogue de ses eaux-fortes et lithographies, La même année, l'Armory Show présente quarante de ses œuvres à New York, Chicago et Boston.

 Il expose au Salon des vins et au libre esthétique à Bruxelles.

L’art à New York, 40 œuvres seront exposées en 1913 à Exhibition of modern art.

IL peint en 1911 " Silence ", il s’agit d’un carré avec un cercle au centre, les deux doigts symbolisent Redon.

Il décède en 1916

Il a publié de son vivant une intéressante autobiographie où sont évoqués ses rapports avec le milieu artistique et les ambitions artistiques et spirituelles de son époque.

 Cette exposition nous présente les différentes facettes d’Odilon Redon. Il rend un hommage à ses maitres Delacroix, Rembrandt, Léonard de Vinci, Gustave Moreau, Goya, ses années noires ou les séries, son œuvre inspirée de la littérature, une  obsession " les origines",mythe et religion. C’est à la fin du XIX eme siècle qu’il se métamorphose et découvre la couleur.

170 peintures, pastels, fusains et dessins.

Il est contemporain des impressionnistes (en 1886 il participe à la dernière exposition du groupe),  il demeure le grand artiste du mystère et du subconscient, alors que l’époque  est surtout éprise de réel et d’objectivité. Mais aussi, il est un des principaux acteurs de l’art au   XIXe et XXe siècles, il a joué un rôle essentiel dans la genèse du symbolisme, notamment par ses fusains et ses lithographies dont ses célèbres noirs, admiré pour ses pastels et ses tableaux par les peintres de la couleur, Nabis et Fauves, il est considéré comme l’un des précurseurs du surréalisme.

Quelques œuvres présentées :

La première période jusqu’à 1890 :

Cette première période nous permet de découvrir les traitements à l’eau forte, (étude faite aux côtés de Bresdin à Bordeaux), l’utilisation des noirs (fusains et lithographies) qu’il utilisera dans son premier recueil "le rêve ", il a une notoriété dans le symbolisme naissant auprès du monde littéraire, Huysmans lui rend hommage dans son roman " A rebours" en 1884.

Gustave Moreau en 1885 l’intéresse pour le contexte thématique, l’Antiquité, le symbolisme.  Entre Littérature et peinture.

Il est très lié avec Gauguin depuis 1886 (même logique de recherche, plus abstrait, ils s’adressent au ressort de l’homme).

Le mystère des origines du monde grâce à Darwin, Edgard Poe et Goya pour les cotés macabres.

Ces artistes sont les références de Redon.

Les lithographies sont magnifiques et le doivent à une  technique accomplie, et à des noirs veloutés.

Son"Autoportrait " daté de 1867 huile sur bois.

Le " portrait de madame Redon",l’artiste fait des dessins colorés, elle est entrain de broder, transcription des nuances,  c’est du pastel, passage à l’ombre il faut beaucoup de minutie.

  redon mme redon

 " 5 études de femmes nues " toile datée  de 1864-65

"La vieillesse "1865 crayon noir sur papier vélin

"Personnage dans un paysage de montagnes dénudées "1862-65

"3 troncs d’arbres "1865 noir et blanc à la craie, il est allé à Barbizon étudier les arbres.

" Femme et enfant dans un paysage rocheux "(agar et Ismaël) 1865

" Le gué " deux toiles sont présentées

"Apollon vainqueur du serpent Python" 1868 d’après le plafond de la galerie d’Apollon au Louvre de Delacroix, (Redon est passionné par l’artiste, il lui   rend  hommage)

redon delacroix

" La peur " eau forte 65-66

" Roland à Roncevaux " 1868-69

" L’ange déchu " 1875 huile sur papier

" Diable enlevant une tête" au fusain estompe, gommage. Fixatif papier sur vélin

"Ange et démon "1877

" Une tête coupée " 1871-79, Christ 1877, cellule 1879-83 au fusain

" Le rêve" lithographie faite  sur les conseils de Fantin Latour

On trouve : sur la coupe, triste montée, vision, gnome, limbes, la roue, le joueur, germination

" L’éclosion " 1879 (une tête dans une sphère) on n’est pas loin de Freud.

 " le boulet "daté  de 1878, un homme ressemble a un sage oriental, il lève la main  au-dessus d’une boule énorme (la sphère est liée à la mélancolie) au  fusain estompe gommage et grattage sur papier vélin chamois.

" Femme ange " 1875-80 mine de plomb," femme au milieu de sphère ", de profil rehaut de crayon mine de plomb ocre

Le silence éternel de ces espaces infinis m’effraie, dira t’il "le mystique " 1880 au fusain, 

" Tête de martyr posée sur une coupe " en 1877, lithographie travail très sophistiqué en noir et blanc ombre et lumière (il ne faut pas oublier on est en plein impressionnisme, c’est la lumière, la couleur).

redon tete coupée

Les noirs vont lui assurer ses premiers succès auprès de quelques amateurs, scandés par les parutions d’albums lithographiques :

A Edgard Poe en 1882, traduit par Baudelaire l‘univers fantastique et onirique de l’écrivain américain ne pouvait que séduire l’artiste.

Redon a inventé les légendes et ne correspondant en rien à Poe. L’artiste a placé ses noirs, opposition au réalisme.

Une série dessins, " Les origines "en 1883  

Hommage à Goya en 1885, " La fleur du marécage"  le visage représenté  est  triste, 

redon tete

  "La nuit" 1886

"L’apocalypse" en 1899

La plupart de ces séries sont des interprétations des œuvres littéraires tel que :

Le juré en 1887

Les fleurs du mal 1890

La maison Hantée en 1896

La trilogie de Saint Antoine de 1888 à 1896, ou La tentation de saint Antoine de Flaubert. La lithographie est en harmonie avec le papier noir et blanc.

Interprétation d’un poème mystique. Redon est séduit par le texte, il réinterprète, il transcrit en mouvement, c’est un face à face entre image et le texte, les univers des deux artistes se répondent parfaitement, le vocabulaire mystique de l’un exaltant l’imagination de l’autre.

 Gustave Flaubert 1889 (7 planches) pour  2 eme volet de la tentation.

redon corbeau

"Centaure visant les nus" 1883

" L’araignée souriante "1881

redon l'araignée

 "Le cœur révélateur ", 1883 au fusain

" Les dents"," apparition"," tète fumante ", 1883

"Dans le bénitier " 1887

A cette époque de son art l’artiste s’adresse au noir, fusain, lithographie, pointe, crayon. Il utilise tout ce qui passe par l’ombre aide l’essor du rêve, et voici naitre ces magnifiques dessins, ces albums, planches que l’on estimera un jour comme la plus originale manifestation de l’idéalisme moderne.

 Redon lithographe de 1879 à 1908

175 planches (la majorité pour albums) 6 à 24 lithos plus 50 pièces isolées.  

Les Livres :

Edmond Picard :  le juré ,1836-1924, Jules Destrées : les chimères 1863-1936

Iwan Gilkin 1858 à 1924, la damnation de l’artiste.

Emile Verhaeren en 1855-1916 les flambeaux noirs, la nuit album de 6 planches.

Un hommage à Goya (très proche en gravure) en 1885, il lui dédit un album de lithographies, ses noirs peuplés de chimères, personnages en transformation, univers inconscient c’est glauque. Il fait certainement un écho  aux gravures ténébreuses, tourmentées  de l’artiste.

De 1885 à 1888 c’est la période la plus sombre de Redon, transformation d’éléments humains.

 

La seconde période va de 1890 à la fin du siècle.

  1890, époque où  s’opère progressivement dans une transposition dans la couleur  de la thématique onirique réservée aux "noirs " jusqu’à cette période. Un exemple avec les yeux clos,  il existe une version peinte et lithographiée. L’artiste va aborder la couleur avec un esprit nouveau, il va vers le pastel qu’il va utiliser avec beaucoup d’originalité.

A cette période il devient l’un des protagonistes du symbolisme, ses rencontres Gauguin et Mallarmé.

Un tableau " la maison de Peyrelebade " 1896-97, il s’agit du domaine familial,   lieu  qui   a nourri la mélancolie  et la  rêverie de l’artiste. Pour lui c’est un lieu sacré qu’il tient à distance, on distingue peu de chose sur la demeure entourée par les arbres.

" Cinq papillons " aquarelle, ils se promènent sur une feuille blanche, la composition est aérienne 

redon 5 papillons

1890, Il réalise " les yeux clos" en lithographie et une huile sur carton, la facture est lisse il n’y a pas le grain de la toile, le travail est sophistiqué, ce tableau est sacralisé, il évoque le silence, le bleu donne un effet opalescent. C’est son passage à la couleur, les tons sont pastels, le visage dans un sfumato.

redon les yeux clos

1890, c’est l’expression du symbolisme en littérature et dans les arts.

Redon voit grandir  sa notoriété. En 1893 Vollard lui achète des toiles

1894, Thaddée Natanson lui attribut le titre de prince du rêve.  

"Songes" 1891, il s’agit d’un album qu’il dédit à son ami Clavaud décédé (il a aussi conçu des planches 71. Ce sont des légendes, les songes très obscurs.

Une plaque de cuivre est exposée de " sciapode " à l’eau forte 1892.

Au fusain une " tête surmontée d’épines ", " Christ couronne d’épines " 94-95, " songe" 1898, " le sommeil " 89, " saintes femmes " 1892, " l’œil au pavot" 1892," tête de femme" 92-95  (au fusain)

" Saint jean Baptiste " 1892, un bleu  intense, terre auréole étincelante en vert.

" Parsifal " en 1892 fusain et pastel

" La palme lumineuse" 1892, " centaure tirant à l’arc", 1895,

 "Pégase et Bellérophon " daté de 1898-99  repris  par Victor Hugo, cheval cabré, la lumière est dans les ailes, inspiration  créative. Un festival de couleurs vert, bleu.

" L’enfant"1894 pastel

" Portrait d’Ari au col marin "1897, il s’agit de son fils, l’enfant est présenté de profil

"Portrait de Jeune fille au bonnet bleu " 1890, pastel, sur fond d’or, il évoque les retables de la Renaissance florentine, le bleu du bonnet extrêmement puissant, le profil de la femme recueilli donne une intensité spirituelle.

redon bonnet bleu

"La palme "1899,

Redon et le XX eme siècle,

Fin 1899 il abandonne le fusain et la lithographie, les noirs font suite à la couleur, elle devient plus intense. Les formats sont plus grands. Apparition de  thèmes, la mythologie gréco-latine, les fleurs,  les bouquets de fleurs éclatants, marquent la sérénité de l’artiste, il réalise également des grands décors pour des particuliers tel que Gustave Fayet, pour qui il va réaliser en 1910 le décor de la bibliothèque de Fontfroide, il lit relation avec Francis James Poli.

1903, Redon est très affecté par le décès de Gauguin.

"Profil sur méandre rouge" 1900

" Le christ du silence " 1890, fusain et pastel, l’artiste oppose le silence du visage replié sur lui même

"La fuite en Egypte", en 1902 pastel et gouache

" Portrait de Suzanne Fayet" au pastel 1908

" Temple vitrail" 1900, " le vitrail " 1902

" Mademoiselle de Gonet " 1907

" Le bouddha " 1905  il est décentré, un arbre prend vie, zone solaire, quelques fleurs (tous les symboles y sont), les couleurs de la robe reprennent toutes les couleurs de la toile, c’est très apaisé,  (philosophie bouddhique est ressentie).

redon boudha

" Buisson rouge "1903-1905, " L’homme rouge " 1905

" Fleurs sur fond rouge"1906 technique remarquable, huile légère donne un coté décoratif.

" Eve "1904, huile sur toile, le corps d’Eve au centre de la toile semble une statue modelée, elle émerge d’un camaïeu d’ocres, elle se confond avec un parapet tandis que le fond semble en fusion.

La technique utilisée : les couleurs sont disposées sur toile ou papier humides (diluées à l’huile) ou sèches (en pastels) ainsi elles s’affirment.

" Barque " 1900-1905,

" Orphée "1900-1905, l’artiste  est intégré dans les mouvements artistiques contemporains.

" Profil noir "Gauguin) 1903-1904

" Hommage à Gauguin "1903-1904, l’artiste rend hommage à Gauguin décédé récemment, le portrait est de profil dans l’ombre, autour quelques fleurs lumineuses, ce qui provoque un aspect mystique et mélancolique a cet hommage. La matière est majestueuse, les couleurs, coté brun, le fond est travaillé en grumeaux, c’est un hommage à toutes les techniques de Gauguin.

"La cellule d’or " 92-93 huile et peinture métal doré

Une salle est réservée aux bouquets.

« A Bièvres se levant de bonne heure, mon père aimait commencer sa journée au fond du jardin, à lire quelques pages de Pascal, Montaigne, Suarès ou de Rémi de Gourmont. Ma mère pendant ce temps, préparait avec soin et amour, son modèle ; un grand vase de fleurs » Ari 1956

"Nuage de fleurs " 1901, une barque, une image de traversée de passage, l’arrière est au fusain ; les fleurs en nuages, synthèse d’éléments mythologiques.

"Plante verte dans un verre "1910 huile sur toile

"Vase de fleurs et profil "1910

"Fleurs" 1903

"Capucines" 1912

"Anémones et coquelicots" 1914-15

"Le vase vert" 1905

redon vase de fleurs

"Bouquet de fleurs" 1912

"Bouquet de fleurs des champs dans un vase au long col "1912

"Bouquet de fleurs" 12-16

" Fleurs dans un vase ", jeu de couleurs rouge, orange, jaune, vert, c’est sobre une grande transparence dans les pétales et reflets de lumière chaque coté du vase, certaines fleurs sont en fin de vie d’autres droites.

Le livre de raison d’Odilon Redon :

3 cahiers rédigés entre 1886-1910, il a tenté de répertorier  son œuvre dans l’œuvre chronologique et a tenu ses comptes, ces documents sont une source fondamentale pour l’étude de l’œuvre de l’artiste.

Portrait de madame de Domecy 1900, puis la présentation du décor de la salle à manger de Domecy  ( à Vault sur Yonne) 1900-1901

15 panneaux à décors végétal et floral 1901

Grand bouquet pastel noir et couleur.

Dessins préparatoires, 17 planches.

Redon et les arts décoratifs ;

Maquette de tapis 1905, il fait également des cartons pour vitraux en 1911. Ses styles sont particuliers, certains artistes l’aide, il rencontre Stanislas Gorin (aquarelliste) qui lui donne des conseils. 

Paravents et fauteuils en 1902 pour André Fonger mécène hollandais,

Panneau rouge 1905

"Fantasmagorie  sur marine "1910

 "Orphée " 1910

" Naissance de Vénus "," La coquille ", 1912, il semble vivant, transcription de la nacre, une ligne de contour.

" Pégase et le serpent "

" Le cyclope ", vers 1914, le géant convoite la belle Galatée, elle préfère le berger Acis, frustré il écrase rival à l’aide d’un rocher, la beauté féminine de Galatée, la cadre bucolique, la laideur grotesque et la douleur de l’isolement amoureux, l’artiste apprécie le sujet, la créature est un peu animale et enfantine, humanisation du monstre. Festival de couleurs pour les fleurs, la nature.  

redon cyclope

" Le char d’Apollon " 1912, il s’évanoui dans la lumière, les papillons c’est la création. Apollon c’est la culture, soleil, muse, composition qui va vers le haut.

"Saint Sébastien", 1910

" Pandora " 1910, mythologie antique (c’est l’histoire des origines du monde), Anetom somptueuse, fleurs en mandorle, nuée de couleurs, c’est lyrique.

" Crucifixion "1910, expressionniste, sans douleur, très simplifié, un champ de fleurs au pied du Christ.

"Vierge" 1916

"Le silence"

"Autoportrait" vers 1910, Camille convalescente 1911

"L’arbre rouge" 1905-1910

"Christ au buisson"

"Bouleau à Bièvres" 1909

"Isis "1905-1910, "La visitation" 1905-10

 

Quelques extraits de la revue "Beaux-Arts"

 

 Magnifique exposition, il ne reste que quelques jours.Au grand Palais Paris

 

 

 

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5 juin 2011 7 05 /06 /juin /2011 15:46

"Trois hommes dans un salon ", reconstitution d’une interview ayant eu lieu en janvier 1969 par le journaliste François-René Cristiani. Il eut l’idée de réunir trois amis, chanteurs, poètes, Jacques Brel, Georges Brassens, Léo Ferré.

Tous les trois au sommet de leur gloire, ils ont chanté dans les plus grandes salles parisiennes Bobino, l’Olympia, les trois baudets.  

1969, Jacques Brel à 40 ans et a décidé de mettre un terme à la chanson afin d’interpréter "l’homme de la Mancha", il a déjà tourné deux films. Georges Brassens 49 ans, a stoppé les récitals pour raison de santé mais s’apprête à reprendre la scène ; Léo Ferré, 54 ans, vient d’enregistrer "c’est extra " et va se produire à Bobino.

  

 Tous les trois ils se prennent pour des artisans de la chanson et non pour des poètes, ils parlent de leur travail, des premiers cachets, du succès, du public, des Beatles, de Gainsbourg,  des femmes, de l’anarchie, de leur solitude, de la mort.

 

brassens

Au lever de rideau l’ambiance est crée,  le journaliste, les trois invités sont prêts pour l’interview,  autour d’une table devant micros et bouteilles de bières, dans un nuage de fumée. La table est posée sur un plateau tournant, au fil de l’interview on va découvrir  les acteurs sous des  angles différents, la scène se reflète dans un miroir au fond du plateau.

 Les interprètes donnent le ton, les voix ressemblantes, le physique est proche. Grégory Gadebois, interprète Brassens, pipe à la main, Eric Ruf, donne le bon ton et joue avec les nombreux silences de Brel, la coiffure identique à celle de l’artiste lorsqu’il interprétait l’homme de la Mancha, Laurent Stocker interprète le rôle de Léo Ferré, il n’a pas le physique, il restitue les traits caractéristiques du chanteur par l’expressivité du visage, le rôle du jeune journaliste, par Stéphane Varupenne, est interprété avec une certaine retenue, intimidé par ces artistes.

 

 Grand moment d’exception et d’émotion, le public saisi est le premier témoin de cette reconstitution.

A vois absolument, les artistes sont remarquables.

Jusqu’au 12 juin au Studio de la Comédie Française à Paris

 

 

 

 
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31 mai 2011 2 31 /05 /mai /2011 16:14

Citations, lettres autographes, poèmes, quelques dessins, cette exposition nous promène au coeur de la correspondance des artistes peintres du XIX et XX eme siècle, différents thèmes sont évoqués, lettres intimes, familiales confidences artistiques, voyages, angoisses, rencontres. Mélange d’anecdotes, d’histoires. 

A Delacroix …………

Une palette appartenant à l’artiste, quelques lettres, Delacroix écrit " qu’il n’a qu’à penser à  Rubens  pour être heureux ".

Exposition d’un chevalet, ou repose un dessin de Maximilien Luce, au crayon et lavis.

A Manet ……………..

"Longtemps considéré comme illettré, sa correspondance reflète une éducation soignée, un esprit vif et sensible". Monet

Manet, un œil, une main,

Une affiche représente l’Olympia, une lettre écrite à sa mère en 1883, une  à Eva Gonzales ( peintre impressionniste) en 1874, un poème autographe avec un dessin de son chat Zizi  dédié surement à Henri Rouart,plusieurs sont adressées à Claude Monet datées de 1879 dont une très importante que Monet reçut le lendemain du décès de son épouse Alice, le 6 septembre 1879, la correspondance est abondante entre les deux artistes.

A Gauguin …………..

Gauguin, le bel épistolier

Une affiche de Noa Noa une aquarelle peinte par  l’artiste " la case ", encre et crayon, une édition originale concernant l’exposition d’œuvres à la "galerie Barbazanges"du 10 au 30 octobre 1919 sur la page de gauche son autoportrait.

Une correspondance envers Pissarro, Van Gogh, Cézanne au critique Gabriel-Albert Aurier, à Vollard son marchand d’art.

lettre gauguin

Une lettre de Pissarro, il  lui fait un compte rendu détaillé de la vie artistique parisienne et la réception de Claude Monet à l’exposition internationale chez Petit. (ci-dessous)

lettre pissarro à gauguin

Dans une autre lettre l'artiste  annonce son départ pour les iles Marquises à un acheteur "A  Tahiti il y a une crise épidémique d’Influenza, la peste bubonique à Saint Francisco".

 

A Matisse ………….

Matisse, amoureux du beau

Ses lettres laissent apparaître son humanité, sa sensibilité, sa générosité, son amour de la peinture et  de son prochain.

Une linogravure pour Pasiphaé "elle y pose sa joue, il l’embrasse " Montherlant.

Une lettre adressée à Gustave Kahn en 1916, avec son autoportrait à la plume,

 lettre matisse

 

une autre à Gaston Diehl. Une correspondance importante avec Henri de Montherlant dont l’une avec un dessin original, une autre à Jean Puy 1944, un dessin original , il représente une fleur avec "Mes meilleurs vœux pour 1948", un autre courrier à Raymond Escholier.

  

Nous retrouvons ces artistes dans différents thèmes présentés à l’exposition………………..

 

Le Plein Air :

La lumière méditerranéenne sera au cœur des préoccupations de Matisse, Renoir, Monet, Cézanne, Signac, Derain.

La nature n’est qu’un prétexte à l’étude du rapport entre la lumière et le visible" dira Gauguin

Hubert Robert, dresse l’inventaire de sa collection en 1803, dessins, croquis, il  décrit les tableaux à son ami Vernet. A Auteuil il note ses idées, impressions, autant d’éléments intimes où la peinture s’invente et se vit. Quelques croquis d'architecture sur un petit carnet.

Caillebotte écrit à Monet en 1892, il lui fait part de la réalisation de son jardin, de sa serre. On perçoit l’enthousiasme de l’artiste dans ce courrier, la sensibilité du peintre pour les fleurs, les couleurs de la nature.

Cézanne écrit à Périot en 1862, il est à Aix et conte à son destinataire son expédition en plein air, afin de travailler sur le motif. (ci-dessous)

Alettre de cézanne 

Picabia correspond avec Jan Van Heeckeren (poète, dessinateur), il s’agit d’une lettre poétique.

Berthe Morisot (formée par Corot)  est à Nice, villa Ratti, elle écrit à Monet, que  la campagne l’attire

 Variation atmosphérique :

Les artistes fuient la ville, ils partent à la campagne dans les environs de Paris, en foret de Fontainebleau, et autres lieux qui vont leur permettre de peindre d’après nature.

Monet écrit à son épouse Alice en 1900 ; Cézanne à Pissarro, il évoque les projets picturaux qu’inspirent les lieux.

autographe monet

Mary Cassatt correspond avec Roger Marx, elle lui confie qu’elle travaille à la campagne, suite à une attaque d’influenza.

Esquisse :

Lautrec, une affiche du divan japonais, dans sa correspondance il parle de ses travaux en cours, l’émotion est au rendez-vous  sous les écrits du peintre.

Il a une correspondance importante avec sa mère.

Raoul Dufy à Bertrand Guégan en 1923, (directeur artistique des Éditions de la Sirène), l’artiste veut obtenir l’une des dernières reproductions d’une série de quatre bois gravés.

 Dufy porta la technique du bois gravé à la perfection notamment avec l’illustration du Bestiaire d’Apollinaire auquel il fait référence dans ce courrier.

Un grand cahier illustré par Chagall, représentation d’un cheval ailé rouge daté de 1927.

Chagall écrit à Christian Zervos (critique d’art et écrivain).Sa correspondance permet d’entrevoir la boulimie de production de l’artiste s’essayant à toutes les techniques.

Une lettre de Renoir à Charles Deudon (collectionneur) en 1881, il écrit d’Italie il évoque son étude du Palais des Doges, un renouveau pour l’artiste. (ci-dessous)

lettre renoir

 

 Les voyages :

Une affiche de Dufy pour illustrer ce thème "fenêtre ouverte à Cannes ".

Les voyages sont essentiels dans la formation de peintre.

Ingres en Italie découvre le Quattrocento, Delacroix son amour pour Rubens.

Le voyage peut être aussi synonyme d’exil

Géricault est en Grande Bretagne, il découvre Constable et Turner.

Le voyage traduit une volonté de découvrir d’autres cultures, paysages…. ;

Delacroix, présentation d’un album de dessins à la mine de plomb daté de 1825, fait lors de son séjour en Grande Bretagne. Un autre album comporte 37 dessins, deux aquarelles, " le château de Condé" et " Champrosay " (proche Paris).

croquis delacroix croquis de lacroix

Jules Pascin en 1921 écrit de Tunisie à André Salmon (écrivain français, poète, romancier, critique d’art) .

Géricault écrit de Londres, de  Genève à Alfred de Dreux Dorcy (portraitiste et peintre animalier).

Magritte……………….

Magritte, pour sa part, déclare à Henri Michaux : "Si je pouvais parler de la peinture aussi bien que vous le faites, je ne toucherais plus un pinceau".

Bonnard écrit à Misia Sert en 1904, " On lit votre cœur entre les lignes".

Picasso  écrira à Inès Sassier (sa gouvernante, modèle et confidente) en 1964, son courrier fait l’objet d’une demande de remise de lettres à son notaire.

Rencontres et révélations :

Tous inspirés par d’autres peintres :

Un dessin de Maurice Denis, il représente un visage de femme avec une capeline, il ; notera " le dessin est une écriture ".

Dali écrit à Eluard, Delacroix à Soulier, (écrivain journaliste), Monet à Gustave Geoffroy (critique d’art, écrivain).

Union du mot et de l’image :

La précision dans le choix des mots et l’importance de l’écriture transparaissent dans les œuvres et les lettres des surréalistes.

Chez Miro, il n’y a pas de différence entre la peinture et la poésie, il peint toujours des toiles dans lesquelles sont inscrites des phrases poétiques.

Il correspond avec Raymond Queneau en 1952

Magritte à André Bosmans (peintre animalier) en 1961, à Hans Bellmer en 1946 (peintre, graveur), il s’agit d’un manuscrit autographe « petite anatomie de l’inconscient physique ou l’anatomie de l’image »

Intimité familiale :

La précocité des peintres pour leur art se révélé aussi dans la correspondance.

Lautrec correspond  beaucoup avec sa mère Louise une datée de 1901, une autre a Imbert du Bosc en 1881 (famille de l’artiste).

Raoul Dufy se confie à son cousin Georges en 1891,

Monet à son amie Winaretta Singer princesse de Polignac en 1909, il lui adresse un courrier car l’artiste veut racheter sa toile « Les dindons » que possède Winaretta.

Lettres intimes :

Lieu d’émotions de sentiments, la lettre autorise les confidences personnelles, la correspondance livre des secrets.

De nombreuses lettres de Géricault pour l’amour inconnu qu’il avait pour madame Trouillard.

Picabia dans sa correspondance avec Germaine Everling 1918, il souligne un désir frénétique et passionné de la retrouver.

Fernand Leger à sa future épouse en 1917.

Les doutes et les angoisses :

Les peintres révèlent un peu plus de leur personnalité dans leurs lettres intimes, inquiétudes, incertitudes palpable dans les phrases de Caillebotte écrites à Monet.

enveloppe

Ingres écrit à Horace Vernet (peintre, il fut directeur de l’académie de France à Rome), Ingres a posé sa candidature à l’académie de France, va-t-il être accepté ? datée de 1834

Caillebotte fait part à Monet qu’il peint les paysages des environs du Petit Gennevilliers, mais l’artiste confie qu’il est en mal d’inspiration et manque d’assurance.

Monet écrit a sa future épouse Alice Hoschedé en 1895 il est à Sand Viken, Ibsen au sommet de sa gloire, la France  porte un grand intérêt à   la Norvège, Lors de ce voyage l’artiste a peint 27 toiles mais il se plaint et est inquiet.

Fragile santé :

Pour bien peindre il faut être en pleine forme. Degas, Monet sont touchés aux yeux

Van Gogh écrit à Arnold Koning ami et compatriote en 1890, il lui signale son hospitalisation a Arles

" Je vous ai donné bien suffisamment d’explications concernant mon état mental et physique et vous comprendrez ainsi mieux pourquoi je n’ai pas pu donner de réponse plus tôt ". Malgré son hospitalisation, Van Gogh précise qu’il n’a " absolument pas perdu [ses] capacités en tant que peintre " et revient sur ses travaux. (Il fait référence  aux tournesols).

Eugène Boudin au pianiste Charles Wilfrid de Bériot en 1893, lui annonce qu’il est souvent malade, il évoque qu’il ne pourra peindre, et que sa production sera ralentie.

Braque à Daniel Wallard (pharmacien) en 1944, confie qu’il s’arrête de peindre 1944.

Les finances :

Tourments pour les artistes, grâce à Caillebotte les tourments vont s’arrêter.

Monet raconte ses problèmes financiers à Bazille en 1868, Pissarro à Monet ; Duchamp à l’américain Julien Levy marchand d’art.

Echange avec des écrivains :

Il existe une grande correspondance entre peintres et écrivains.

Miro et Queneau liés par le surréalisme.

Mallarmé, Apollinaire à Whistler et Redon dans le symbolisme.

Van Gogh et Gauguin ont bénéficiés de la compréhension d’Aurier, critique d’art au mercure de France.

lettre vav gogh

Delacroix à Baudelaire, Renoir à Mallarmé, Picabia à Breton. Leurs correspondances très denses.

Braque envoi un autographe illustré d’un dessin sur un ouvrage "Braque collection des maitres" l’auteur Stanislas Fumet essayiste et poète, ce dessin représente une palette avec des pinceaux en 1952.

Chagall  à Prévert. Courbet à Victor Hugo, Sysley à Renoir, Pissarro à Signac

Observateurs de la société :

Un dessin aquarellé sur le livre d’or du restaurant Marianne, " A Georges Marianne, le cœur, le palais et le ventre " de Paris Dufy 1927

Dufy représente le Paris des années folles, monuments, perspectives.

Van Gogh à Van Rappard en 1883, il le rencontre grâce à  son frère Théo, il est tchécoslovaque  artiste peintre, ils s’écrivent de longues lettres.

Mécènes, collectionneurs, marchands :

Des relations inévitables à travers des quelles se mêlent l’art, l’argent, affaires.

Courrier entre Cézanne et Monet

Monet à Blemont

lettre de monet

Vollard à Pissarro ; Ernst à Levy

Parler de son art :

Parler de son art, partager ses idées permet aux peintres de formaliser ses théories.

Juan Gris donne des précisions sur sa technique picturale

Pissarro déclare " l’art ne s’enseigne pas personnellement "

Signac exprime ses réflexions esthétiques sur le dessin, la peinture, le contraste, le trait,  le ton.

Derain évoque la suprématie de la couleur sur la ligne

Kandinsky inventeur de l’abstraction décrit avec pédagogie le processus artistique.

Magritte à Sarane Alexandrian (essayiste, romancier, historien d'art, critique littéraire) en 1961, il parle de sa conception de la peinture et de l’importance du langage dans ses œuvres.

Leger en 1955, l’artiste se livre et détaille à la fois sa technique  et ses idées.

La toile en filigrane :

Les correspondances de peintres apparaissent comme la plus pertinente introduction à leur œuvre.

Un dessin à la craie noire de Courbet est présenté, deux hommes en buste et une femme de face.

Gêrome à Edouard Detaille.

Les séries :

Travailler en série permet dès lors à l’artiste de pouvoir faire évoluer son sujet.

Degas écrit à Cheramy en 1887, il décrit les détails nécessaires à la réalisation de trois tableaux.

Monet à Bourcier en 1920, décrit le bassin des nymphéas dans son jardin de Giverny.

Signac à Monet, indique l’installation des Nymphéas à l’Orangerie en 1921.

L’école de Paris :

Ou réunion des artistes étrangers. Dans les correspondances tout un mouvement se dessine.

Utrillo envoie en 1925 un poème à Nora Kars, on devine dans ses figures le spectre de l’école de Paris.

Georges Kars peintre tchécoslovaque est installé à Montmartre

Un manuscrit d’Utrillo en 1914, " histoire de ma jeunesse jusqu’à ce jour ", composé de 25 chapitres.

 Rouault écrit à Diaghilev en 1923, il accepte sans hésiter d’effectuer le décor du " Fils prodigue".

Le quotidien :

Matière première de la correspondance de l’artiste avec ses proches. L’épistolier parle de lui, de son état, de son  esprit, de ses habitudes journalières, anecdotes, billets d’humeur parsèment ses écrits.

Lautrec écrit son quotidien à sa mère

Modigliani à son astrologue

Leonard Fini à Lise Deharme, Picabia à Miro

Foujita à ses amis " il vient d’obtenir la nationalité française, nous sommes en 1955, il l’annonce par courrier à tous ses amis".

Picasso, Gérôme…………………………….. ;

Les citations :

"La vérité est que l’art doit être l’écriture de la vie " Manet

"Je t’écris pour rien te dire, le continuerais, j’écris pour écrire " Modigliani

Je te conterai tout cela en détail pour te faire venir l’eau à la bouche"Delacroix

Quelle débauche cette sacrée exposition nous fait passer dans le domaine épistolier " Magritte

"Je trouve que vous faites de la couleur avec vos paroles " Van Gogh

Dans cette exposition nous pénétrons dans l’intimité des artistes, un grand moment d’émotion.  

Exposition au musée des lettres à Paris, jusqu’en Juillet 2011

 

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19 mai 2011 4 19 /05 /mai /2011 08:41

Jean-Louis Forain nait en 1852 à Reims, artiste peintre, illustrateur et graveur. Cette année là c’est l’entrée de Louis-Napoléon Bonaparte à Paris, il prend le nom de Napoléon III.

 

Son père artisan peintre, vient s’installer à Paris en 1863.

 

1867, c’est Jacquesson de la Chevreuse (artiste peintre qui fut l’élève de Gérôme, Ingres, Flandrin) qui initie le jeune Jean-Louis au dessin, il va au Louvre et fait de nombreuses copies, il découvre Goya, Rembrandt.

 

1868, Il entre quelques temps aux beaux-arts et a comme professeur Jean-Léon Gérôme, Carpeaux le remarque et le prend comme praticien, remercié un an après, il se retrouve à la rue alors qu’il n’a que 17 ans.

 

 Il participe à la guerre de 1870.

 

 Ses amis sont Verlaine, Rimbaud. Il va dans les salons organisés par Nina de Callias, poétesse, mariée a un écrivain et journaliste au Figaro, a ceux de la comtesse de Loynes demi mondaine originaire comme Forain de Reims, (organisatrice de salons littéraires et politiques influent sous le second empire et la troisième république, dans ce milieu intellectuel et mondain on y discutait philosophie, littérature, de l’actualité de l’époque), lieu que Forain fréquentait régulièrement il y a rencontré Maurice Barres et Paul Bourget, Manet et Degas sont aussi ses amis.

 Il fait ses débuts de caricaturiste auprès d’André Gill, ses débuts de peintre auprès des impressionnistes.

 

1874, il envoi une nature morte au salon, elle est refusée. Il publie un certain nombre de caricatures ironiques dans plusieurs journaux le Scapin en 1876, le Monde parisien, le Monde moderne, la République des lettres. Il dé couvre le monde de l’opéra avec ses danseuses, ses abonnés, il en fait ses sujets de prédilection.

 

IL participe avec les impressionnistes à plusieurs expositions sur l’invitation de Degas, de 1879 à 1886.

 

1884, " le buffet" est présenté au salon, il s’agit d’une réception mondaine. L’année suivante présentation du "Veuf '

 

forain salon

 

Forain habite faubourg saint Honoré, dans une cité d’artistes, il y rencontre Toulouse Lautrec qui est admiratif.

 

1887, la revue le courrier français publié régulièrement ses dessins satiriques, à partir de 1835 il collabore avec le Figaro et cela dure 30 ans. On le considère comme le successeur de Daumier. Sa carrière évolue en publiant dans plusieurs journaux, tel que L’écho de Paris, le New York Hérald, le journal amusant, le rire, le temps, l’assiette au beurre, le Gaulois. Ils se disputent tous son esprit caustique, Il va lancer son propre journal "le fifre " en 1889, il y narre la vie quotidienne 1890, il abandonne l’eau-forte pour la lithographie. Ses thèmes les scènes de mœurs, des nus à la toilette.

 

1891, il épouse Jeanne Bosc sculpteur.

 

 Nous sommes à la période du Boulangisme (mouvement politique de la fin du XIX eme , qui constitua des menaces pour la 3eme république), l’affaire Dreyfus qui va durer de 1894 à 1906, le scandale de Panama. Forain se détourne de la satire sociale et s’oriente vers la satire politique. Pendant la première guerre mondiale il exalte le patriotisme de ses contemporains dans le journal l’opinion, le Figaro.

 

En 1893, il va à New York et à Chicago, invité par Gordon Bennett, (propriétaire du New York Hérald), la même année avec son épouse il va à Venise.

 

1894, ils voyagent ensemble à Madrid, vont à Guernesey chez Victor Hugo. Le couple s’installe dans un petit hôtel particulier à Paris dans le 17 eme arrondissement. Il conçoit 17 cartons pour décorer la façade du café Riche.

 

1895, naissance de son fils Jean-Loup.

 

1898, il fonde un autre journal le "Psst" avec Caran d’Ache et le soutien de Degas et Maurice Barrés.

 

 En 1899 le couple s’est fait construire une maison rue Spontini porte Dauphine.

 

1902, l’artiste s’intéresse à nouveau à l’eau-forte, à la pointe sèche, il privilégie des sujets tirés de l’évangile, ou inspiré des pèlerinages à Lourdes, il a trouvé la foi en compagnie de Huysmans en 1900.

 

 1904, Anna de Noailles créé le prix de la vie heureuse ou Judith Gauthier, Mme Alfonse Daudet reçurent des prix. Ce prix est devenu aujourd’hui le prix Femina. Elle fut la première femme commandeur de la légion d’honneur, l’Académie française créa un prix en son honneur et est la 1ere femme reçue à l’Académie royale de littérature et de langue française de Belgique.

 

1905, année de la séparation de l’église avec l’état. Il participe aux diners, va chez Vollard en compagnie de Misia, Degas, Cézanne, Renoir, Marie de Regnier (muse, femme de lettres, femme fatale de la Belle Epoque), chez la comtesse Anna de Noailles (fille du prince Grigore Bibescu-Basarab, sa mère, Raluca Moussouros, pianiste grecque, sa tante, Elena Bibescu, joue un rôle important dans la société artistique du XIX eme siècle. Anna en 1897, épouse Mathieu de Noailles. Le couple fait parti de la haute société parisienne de l’époque. Anna écrit de nombreux poèmes, trois romans, et une autobiographie. Les grands thèmes l’amour, la mort, la nature. Son salon, avenue Hoche, attire l’élite intellectuelle, littéraire et artistique parisienne tel que : Edmond Rostand, Paul Claudel, Francis James, Colette, Cocteau, André Gide, Maurice Barres, Frédéric Mistral ; de Montesquiou, Paul Valery, Alphonse Daudet, Pierre Loti, Max Jacob. Beaucoup d’artistes peintre firent sont portrait, Van Dongen, Antonio de la Gandara, Jacques-Emile Blanche, Jean-Louis Forain, Philip Alexius de Laszlo. Anna de Noailles, 

Forain l’appelait " la comédie parisienne "

 

 1913, une exposition au musée des arts décoratifs, présente son art avec 390 œuvres.

 

1914, première guerre mondiale, il exalte le patriotisme de ses contemporains dans le Figaro, l’Opinion.

 

1917, Décès de son ami Degas.

 

 En 1920, avec d’autres artistes, il participe à la fondation de la République de Montmartre.

 

 1923, il est élu membre de l’Académie des Beaux-arts. Il devient président de la république de Montmartre, il y restera jusqu’à la fin de sa vie.

 

1925, il préside la société nationale des Beaux-arts Il publie son dernier dessin dans le Figaro.

 

1928, promu commandeur de la Légion d’honneur et élu membre étranger de l’Académie royale de Suède.

 

1930, il devient membre de la Royale Academy d’Angleterre. Il illustre une édition des Tribunaux de Courteline.

 

 1931 Il décède en juillet.

 

 

Dans son oeuvre, Il traite différents thèmes à la mode les champs de courses, les scènes de la vie quotidiennes, spectacles, lieux de plaisirs, soirées mondaines dans des lieux élégants ou l’on y retrouve toute l’élite, les mœurs de la société un exemple avec les coulisses de l’opéra ou les abonnés viennent s’encanailler avec les danseuses.

 

 A L’exposition dès l’entrée une revue présente l’artiste et ‘la revue parisienne’ 250 dessins et 240 tableaux.

 

 La vie de Bohème et les amitiés littéraires : Verlaine, Rimbaud, le surnomme gavroche ( il découvre avec eux la poésie littéraire), il rejoint le cercle des artistes indépendants, ils se réunissent au café Gerbois , place Clichy (lieu de rencontres et d’échanges à la fin du XIX eme siècle entre artistes peintres, écrivains, amateurs d’art, autour de Manet, le groupe se réunissait les dimanches et mardis il y avait Bazille, Zola, Louis-Edmond Duranty, Monet, Renoir, Sisley, Fantin-Latour, Degas et bien d’autres ), puis à la nouvelle Athènes ( autre lieu de rencontre des gens de lettres), ainsi Forain se rapproche de Manet et de Degas il s’imprègne des théories impressionnistes sur la lumière et la couleur.

"Je suis d’aucune école, j’admire Degas Forain "  Toulouse Lautrec

 

forain la nelle athenes

 

1ere salle découverte des croquis :

 

" Le boulevard " daté de 1876 plume et aquarelle, dédicacé à son ami Georges Edouard. "Le nœud de cravate "1880, gouache, mine de plomb, papier brun, aquarelle. Frontispice pour croquis parisien "les folies bergères " dont 4 photos eaux-fortes, pour "Marthe "refusé elle est représentée en slip et bas. "Portrait de l’artiste" en 1906 toile.

 

"Jean-Louis Forain est l’un des peintres de la vie moderne les plus incisifs que je connaisse". Jean-Karl Huysmans

 

1880 L’artiste dévoile les dessous de la société parisienne, il n’hésite pas à montrer une scène de maison close de ce fait il montre que la prostitution existe.

 

"Le Client ", " Autoportrait" en 1872 dédicacé à Manon Portrait de Rimbaud présumé en 1874, dédicacé a mon ami Portelan, Rimbaud est allongé sur un sofa. "Portrait de Huysmans", il s’agit d’un pastel il lui est dédicacé.

 D’autres croquis : " Le gommeux au bouquet " daté de 1876 , style Daumier, il s’agit d’une eau-forte .

 

forain gommeux

 

" L’ambulante au parapluie "1879-80 encre sur papier .

 

" C’était sur mon chemin, je voyais chaque soir cette femme fardée, à l’angle d’un trottoir s’offrir à tous ainsi qu’une chose à l’enchère. Non loin de là s’ouvrait une porte cochère où mendiait, frileuse, en s’abritant dessous, une fillette avec des bouquets de deux sous et celle qui trainait la soie et l’infamie. Attendant que l’enfant se fût bien endormie. Et lui faisant alors l’aumône seulement tu lui pardonneras n’est-ce pas."

 

" A la guinguette" 1880, aquarelle présentée à la 5 eme exposition en 1880 " La promenade du voyou à la campagne" 1880, vers de Verlaine. "La belle Véronique " 1877, a De Banville son admirateur dévoué "Portrait de Camille Pissarro" 1879, dédicacé à l’artiste "Le café de la Nouvelle Athènes" daté de 1876.

 

 "Je me suis demandé ce qu’un homme de lettres entendait par art anarchiste ? du Forain ? il me semble" Pissarro à Mirebeau

 

1892, Il expose 4 fois avec les impressionnistes les plus incisifs. Ses maitres Degas, Manet La façon de poser la lumière artificielle ou d’ordonner d’audacieux cadrages japonisants. " Femme respirant les fleurs ", cette élégante coupée du monde à la recherche des sensations olfactives. L’éternel du transitoire cher à Baudelaire. Il est proche des indépendants.

 

forain femme respirant les fleurs

"Le client" daté de 1878 " La première communion " 1877,79 aquarelle , "La belle chevelure " 1875-77, " La dame au canapé " 1875-77 aquarelle, " Le bon client "1878, " Entrée au restaurant " 1879, aquarelle gouache, " intérieur de café " 79, gouache et aquarelle, " l’Anglais au promenoir" 1879, gouache, " Belle aux paillettes d’or",1879-80 gouache et aquarelle et paillettes d’or.

Les cafés et théâtres sont des lieux de racolage, il le montre dans "Au foyer du théâtre"1883 aquarelle et gouache, l’homme est coiffé d’un chapeau haut de forme de profil, il observe les jeunes femmes presque dévêtues. "Loge d’actrice " ce tableau fût à l’exposition des indépendants en 1881, "Couple dans une loge de théâtre", 1885, aquarelle et gouache, "au bal masqué" 1885-90, huile, "La loge "1885 huile sur panneau de bois, " L’avant scène "1883 aquarelle, " Salon parisien" 1878, "Le buffet " 1884, huile sur toile.

 

"Jean-Louis Forain a rétabli la balance en penchant vers l’officiel. Et pourtant cela conserve encore un arôme, possède encore un cachet incisif qui le différencie des œuvres des autres peintres". Huysmans

 

"L’entrée au théâtre " 1880-90 huile sur toile ; ce tableau est plus aérien, il traduit le mouvement. " Femme respirant des fleurs "1883 pastel, présenté à la huitième exposition, " La débutante "1886, dédicacé à son ami Verlet, " Le déjeuner " 1879, On peut supposer que Forain assiste aux cotés de Manet à l’une des premières séances de pose de chez "le Père Lathuile " célèbre cabaret restaurant des Batignolles, présenté au salon par Manet.

12 Feuilles de carnet, ce sont des dessins représentants des visages et portraits.

 

Un thème sur l’Opéra

 

 " A l’opéra ","La sortie des danseuses "1888 crayon , " Jeune fille faisant la vaisselle "," le matin  la même en danseuse le soir" datée de 1889, "Dans les coulisses" 1885, " Le maitre de Ballet et la danseuse" daté de 1910, " Habilleuse aidant Une jeune femme devant un Monsieur en habit " 1895-1900, " tractation dans la loge" 1898

 

Ce n’est pas la féerie du spectacle qui l’attire, mais ce qui se passe derrière la scène, les coulisses. Il faut s’abonner à l’opéra afin d’avoir accès au foyer, telle que Nana (Zola)

"Danseuse dans sa loge "1890, huile sur papier, " Sur le plateau "1912, " danseuse dans les coulisses " 1904, " Le dialogue "1890 Un éventail peint (une soirée à l’opéra) daté de 1879 gouache, au crayon.

forain eventail

 "une ballerine au repos "1895, "éventail danseuse "aquarelle et crayon 1889, "Danseuse au tutu coloré " fond bleu canard, on voit la danseuse, un paysage et des roseaux, pastel, fusain, gouache. "Ballerine rattachant son maillot "dessin de 1890-95, éventail ballet dan un jardin 1886, "Devant le décor "1895-1900 le décor représente la mer il s’agit d’un pastel, " Dans les coulisses " 1900 gouache sur carton.

 

Présentation d’un grand panneau humoristique divisé en quatre parties :

 

La partie droite : deux danseuses, un homme en habit et haut de forme, avec une citation ; " Alors c’est entendu, nous vous attendons toutes les deux ".

Le second panneau : Un homme en haut de forme, regardant les danseuses après le spectacle ; citation : " faut attendre encore un an mon général "

3 eme panneau :Nous sommes dans la foule, dont un couple citation : "A la façon dont tu parles à ton mari, je vois bien que tu ne l’aime plus "

4 eme panneau : Un couple regarde un paysage derrières une fenêtre, citation : " A la mer "

 

 La comédie parisienne en référence à la comédie humaine de Balzac "La tonnelle " aquarelle 1893, deux clichés, "Devant la bourse "deux exemplaires datés de 1880 huile sur panneau.

 

 Chronique d’une vie parisienne en plein air

 

Forain aime se promener dans les rues de Paris et saisir sur le vif le spectacle de la vie parisienne, scènes nocturnes, bals, cirques, cafés, concerts. Avec les scènes nocturnes, il étudie les variations de la lumière artificielle au gaz, les ombres quelle projette, sur les visages, les vêtements, l’ambiance sous un lampadaire. Il se concentre sur la vie frivole, mondaine, le Paris populaire, dandy, bourgeois, demi-mondaines, prostituées. Les gestes, attitudes, les courses hippiques.

 

"Jeunes femmes sur un yacht " 1885, c’est la nuit les lumières scintillent dans le fond, elle est assise au premier plan, l’éclairage rehausse la luminosité de son visage. «"L 'acrobate"1880, spectacle de rue," La sortie du théâtre " 1885, scène de rue, dédicacé à mon ami Zacharie Astruc . "Souvenir de Chantilly "1886, "Champ de courses"1884-85, " Aux courses " 1885, "Les musiciens ambulants"1885, "La cavalière " 1882, " Le pécheur " 1884, il est assis sur une poutre au-dessus de l’eau, il est accompagné de son chien. "Madame Forain péchant à la ligne "1884, elle se mire dans la rivière, le ciel de fin de journée dans les tons rose rouge, on est dans l’atmosphère.

 "Promenade au bord de la mer "1885, la mer est houleuse.

forain bord de mer

" La mer houleuse "1885 elle arrive aux pieds des personnes .

 

Les caricatures, une affiche, présentation d’un salon, invitation à un vernissage société des dessins humoristes et dessinateurs fondée en 1904 du 1er au 30 avril. Vernissage 31 mars au Palais des Modes 15 rue de la Ville l’Evêque, près de la Madeleine.

 

Les forains du café Riche : 

 

Institution parisienne, située à l’angle du boulevard des Italiens et de la rue Le Peletier (café brasserie nous sommes en 1894), 17 cartons sont commandés à Jean-Louis Forain, afin de réaliser en façade une frise exécutée par le mosaïste italien Facchina (il fit le pavement du Petit Palais à Paris), le café fut rasé et 10 cartons préparatoires sont rassemblée pour la première fois pour cette exposition ( ils illustraient les mœurs de la parisienne). Les masques qui dissimulent les visages de la jeune femme avec loup et gants noirs,

forain femme au loup

 

 

 

 

 

 

 

l’éventail qui cache celui du dandy et la confidente au bal, suggère les intrigues de la société de mœurs que Forain intitule " La comédie parisienne ". Maitre de la ligne, l’artiste simplifie les formes, sa science du dessin lui permet de synthétiser par grands aplats de couleurs, c’est également la même chose pour l’affiche, il expérimente comme Lautrec.

Quelques exemples :

"Le cycliste " 1894 gouache sur papier brun, " La confidente au bal "1894 est présentée également en mosaïque, "La valse"1894 également en mosaïque,"Le souper"1894,

forain le veuf

"La petite marchande de violettes"," Le trottin de Paris "également de 1894, "Le crieur de journaux ","Jeune femme coiffée d’un chapeau ", " Au champ de course " 1894, "L’enceinte du pesage ", " les élégantes aux courses " en vitrail.

 Pour montrer l’établissement à l’époque une très grande photo. Toutes les peintures sont en aplat

 

"Jean-Louis Forain est l’animateur sous toutes les formes de la vie parisienne. Il ne sera plus seulement l’illustrateur de nos journaux, il devient décorateur de façade, l’égayeur des rues, pris dans la foule, ses types synthétises les personnages de la comédie qui se joue sous nos yeux , Ici le jeu, là l’amour, ici tout le public qui gravite autour du cheval et des courses ; là, le soupeur et la soupeuse, la bouquetière, le marchand de journaux, la dame qui traverse ou qui se prépare à ouvrir son parapluie, avec son pendant, le monsieur qui le nez au vent, flairant les jeunes trottins, par en chasse »John Grand-Carteret, 1894"

 

  Le Polémiste : Violences graphiques et picturales.

 

 De 1893 à 1925, Forain tire 2500 dessins (publié dans les journaux) la moitié ont un caractère politique. La puissance du trait permet de trancher dans le vif, quelque fois avec férocité. Il s’intéresse aux affaires à la 3 eme république : Le scandale de Panama, la crise anarchiste, la séparation de l’église et de l’état.

 

"Il m’arrive quelque fois de trouver la légende d’abord, mais le plus souvent je fais mon dessin, puis je l’écoute » Forain ,1892"

 

Quelques dessins à l’exposition :

 

"La Saisie "1892," courrier F", (ordre des avocats de Paris), "misère", "le courrier français "," l’ivrogne" 1898 "Dans PSH ,tout çà pour dire en ballotage "1910, "le jet de pierres", "scènes de grèves " 1897, «" Clémenceau "1917, " La lettre du prétendant "1896 pour le Figaro "Marianne apparaît dans son jardin, telle Marguerite dans le Faust de Gounod, elle tient une lettre tout juste décachetée, celui qui aspire à sa main n(est autre que le prétendant à la couronne de France, le duc d’Orléans " "Le 14 juillet","Au secours " il s’agit de Zola qui traverse le Rhin à la nage pour obtenir la protection des allemands auxquels il aurait rendu service par la publication de j’accuse en 1898, manuscrit à la main, on ne voit que la tête de Zola qui émerge de l’eau.

 

 Quelques tableaux pour illustrer ce thème.

 

"Scène de prétoire"1905,"L’acquittement"1905,"'Scène de tribunal "1907, "'La salle des pas perdus "1910

 

Quêtes spirituelles :

 

 Le jour de Noël 1800, Forain est avec Huysmans, les bénédictins de Ligugé, il décide à 48 ans de passer à des dessins plus dignes. Eaux-fortes et pointes sèches "Parabole du Christ , et épisodes de la vie ", il a la maitrise du noir et blanc, représentation de Lourdes.

 

Quelques toiles :

 

 " La fille adultère "1910, "Le départ de l’enfant prodigue "1826, "Après l’apparition "1902-07, "Fraction du pain " 1902-09, "Route d’Emaus" 1907. Il évoque l’humanité à partir du noir, il fige le mystère de la foi, en créant des halos de lumière avec le blanc du papier. Le haut se fait fiévreux aiguisé à la manière de Rembrandt, il joue avec les angles droits, les hachures, les lignes brisées, selon ou le regard se pose, le spectateur passe de l’endroit violent à la sérénité. Il créé une correspondance entre scènes bibliques et vie contemporaine, ainsi il donne à ses œuvres une dimension universelle.

 

Forain sous l’uniforme (14-18) :

 

Il est correspondant de guerre, il a 62 ans . Il laisse un témoignage graphique, 208 illustrations pour le journal , l’Opinion, le Figaro, l’Avenir.

 

 Quelques toiles :

"La relève dans la tranchée " en 1918, " Soldat sous la mitraille " 1915-18, "La relève des réfugiés ", " La borne Verdun" 1916.

 

Dans la Rotonde du Petit Palais nous pouvons observer les vitraux de Forain pour le café Riche 

 

Autre salle, ou les murs de l’exaltation de la sensualité.

 

 Il attaque avec réalisme et provocation, il présente les prostituées. Séduit par le concept naturaliste du nu à la toilette, il montre des modèles féminins dénudés dans leur intérieur.

Quelques exemples avec :

" Au bain ","Se séchant ", " Coiffage", Degas dira : "c’est comme si vous regardiez parle trou de la serrure "

En 1903-05, il renouvelle sa vision du nu, il sublime son ambition devant la beauté féminine, qu’il magnifie par la caresse du dessin, la puissance des volumes, l’audace de certaines ressources. Tel que : "La toilette "1896, " La sortie du tub "1896, " Le réveil"1912, "Artiste et modèle "1927, " Femme nue couchée sur le coté gauche, les jambes recouvertes d’une étoffe " 1910.

 

forain nu allongé

 

 Portraits et Autoportraits : "Portrait d’homme " ,

 

 

forain anna de noailles

 

 

 

 

 

 " Comtesse Anna de Noailles " 1905, 

 

 

" Autoportrait "1929, "Portrait de Marie Régnier "1907, il s’agit de la fille de José Maria de Heredia, femme d’Henri Reigner, Maria de Régnier à publié des vers sous le nom de Gérard d’Houville 1875-1963., « Suzanne au turban » 1925, Suzanne Delepine est la cousine de son épouse Jane , " Femmes damnées" 1920

 

L’œuvre ultime :, l’éblouissement des années 20,

 

Forain arrête en 1925 pour la presse, il se passionne pour les mœurs des années folles (il montre la vie nocturne). Renouveau de sa fougue gestuelle et le culte de l’inachevé, pour lui un tableau, pour être ragoutant doit être terminé en esquisse, c’est le secret de Rembrandt, Rubens, Fragonard. Il suggère un climat, sa peinture n’est qu’ambition et perception des jeux de lumière.

 

 Quelques exemples :

 

" La belle de nuit " 1925, " Le tango au cabaret " 1926,

 

forain tango

" Le repos des danseuses " 1926, " Le champagne dans la loge "1925, " Après souper ", 1907, " Le rayonnement de l’artiste ".

 

Le rayonnement de l’artiste Apollinaire le considère comme l’un des plus illustres artistes vivant, Vuillard lui rend hommage en 1927, Van Dongen, Villon, Derain, Hopper, Picasso.

 

 L’admiration de Plantu, perpétue le rayonnement de l’artiste jusqu’à ce jour. L'exposition se termine par quelques livres" la Comédie Parisienne " 1893, " Les maitres humoristes" 1908, "Doux pays" 1897, "De la marne au Rhin "14-19, "les temps difficiles" 1894 .

Quelques extraits du "petit journal de l'exposition"

Magnifique exposition, nous sommes complètement dans l’atmosphère de la fin XIX au 1er quart du XX eme siècle. A voir jusqu’au 5 juin au Petit Palais à Paris

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10 mai 2011 2 10 /05 /mai /2011 16:44

Martial Caillebotte père (1799-1874), marié 3 fois, dont un premier fils Alfred, il sera prêtre à Notre-Dame des Lorette, chargé de la création de l'Église Saint-Georges en 1873. Martial sera deux fois veuf, il se mariera une troisième fois avec Céleste Daufresne petite-fille de notaire. Ils auront trois fils  Gustave  René et Martial.

 19 août 1848, naissance de Gustave, année de bouleversements, en février, 3 jours de révolution à Paris  renversent la Monarchie de Juillet, Louis Philippe abdique, Napoléon III est élu président de la République,  

Janvier 1851, naissance de René, année du coup d'état du 2 décembre, acte par lequel en violation de la légitimité constitutionnelle, Louis-Napoléon Bonaparte, président de la République, conserve le pouvoir à quelque mois de la fin de son mandat. Alors que la constitution de la deuxième République, lui interdisait de se représenter.

 7 avril 1853, naissance de Martial, c’est l’année du mariage de Napoléon III avec Eugénie de Montijo, création de la compagnie ferroviaire grand central, le baron Haussmann, nommé préfet de la Seine entreprend ses grands travaux.

En 1860, Martial Caillebotte père acquiert une propriété de 11 hectares à Yerres dans l’Essonne, c’est aussi l’année ou la Savoie devient française.

1861, Martial est devenu juge au tribunal de commerce de la Seine est nommé chevalier de la Légion d'honneur.

IL fait construire un hôtel particulier de trois étages sur un terrain acheté à la ville de Paris, quartier Miromesnil, la famille s’y installe en 1867.

1870, guerre franco allemande, c’est la chute de l’empire (époque de fastes), avènement de la III eme République en 1871. Gustave effectue un voyage avec son père en Italie, il y rencontre Giuseppe de Nittis.

1871, En mai l’insurrection éclate dans Paris c’est « La commune ».

Des conseillers municipaux sont élus. La III eme république veut œuvrer pour que la France reconquière son rang de grande puissance, elle se lance dans l’aventure coloniale.

 Paris, capitale et métropole culturelle, artistique.

De grandes expositions universelles en  1855, 1867, renouent avec l’ambition française de retrouver sa place dans le monde.

C’est la reconstruction de Paris, de nombreux monuments : Le sacré cœur, La tour Eiffel, l’arc de triomphe, l’opéra  embellissent la capitale. Mais aussi constructions des immeubles haussmanniens, des grands magasins, salles de spectacles, opéra comique, opéra bouffe dont Offenbach est le roi, les cafés fleurissent, Paris est la capitale des plaisirs.

Les commerces de luxe font fortunes

L’argent est roi, grands train de vie dans certaines familles,  dont les Caillebotte font partie.

Après des études de droit, Gustave entre à l'École des Beaux-arts en 1873.  

Martial, a étudié le piano et la composition au conservatoire de Paris. Il a composé de nombreuses œuvres pour piano et quelques unes pour orchestre, mais également de la musique religieuse pour son demi-frère Alfred curé à Notre Dame des Lorette. La grande partie de ses œuvres sont restées inédites. On peut dire qu’il est précurseur de la musique impressionniste. Il est également photographe.

 Caillebotte père meurt en 1874. Gustave ne participe pas à l’exposition impressionniste

1875, les raboteurs de parquets sont refusés au Salon. Les impressionnistes Pissarro, Degas, Sisley, Renoir, Morisot, Cézanne n’ont pas ou peu de moyens, ils survivent. C’est Gustave qui va financer la seconde exposition, la presse va faire une revue, Renoir dira " il va garder le nom d’impressionnistes ", Gustave paye tout, le frère de Renoir écrit les articles. Gustave les aidera tous, en plus il achètera des œuvres tel que le ‘Moulin de la galette’ il aidera aussi Cézanne

 

1876, Jules Simon est au Gouvernement. René décède alors qu’il n’a que 26 ans. La collection de Gustave est commencée, préparation d’un testament pour faire un legs à l’état.

 

1877, Gustave est présent à l’exposition. Il a un réseau de relations publiques, il va amener des gens, il sera ainsi le liant jusqu’en 1880. Lorsque Durand-Ruel aura vendu quelques toiles.

1878,  Leur mère, Céleste décède à son tour, ses fils héritent d'une grande fortune. Exposition universelle à Paris.

En 1879, Gustave et Martial s'installent au 31 boulevard Haussmann, ils habitent ensemble jusqu’au mariage de Martial. L'hôtel de la rue Miromesnil est revendu, ainsi que la propriété d'Yerres. Gustave présente 25 tableaux à l’exposition impressionniste.

Gustave et Martial ont des passions communes, ils collectionnent les timbres et deviennent de grands philatélistes, ils s’initient ensemble au yachting, ils se distinguent dans ces domaines.

 

En été 1880, ils participent avec succès à de nombreuses régates en Normandie, sur les voiliers conçus par Gustave. Il présente 11 toiles à la 5 eme exposition des impressionnistes.

 

La peinture ou la photographie, ce sont des centres d’intérêts communs, en restituant différentes facettes de leur environnement, la vie quotidienne, le nouveau Paris Haussmannien, les loisirs, la famille.

 

En 1881, Gustave et Martial acquièrent une parcelle au Petit Gennevilliers, au lieu-dit « L'île aux draps », proche du Cercle de voile de Paris, entre les ponts d'Argenteuil et de Colombes.

 

1882, 7 eme exposition des artistes indépendants. Dessin des plans du Yacht Jack à Argenteuil.

 

1884, Manet vend son atelier, Gustave achète des œuvres de l’artiste. Il rencontre Claude Monet.

 

1886, grande année pour Gustave il expose à New York.

 

1887, Martial épouse Marie Minoret à Paris. Le mariage est célébré par son demi-frère Alfred. Le couple s'installe rue Scribe. Martial publie quelques unes de ses œuvres.

La même année, Gustave rachète ses parts du Petit-Gennevilliers, agrandit la propriété, et s'y installe définitivement. Il dessine et construit des bateaux, s'adonne au canotage et à la voile, et se passionne pour l'horticulture.

 

1888, naissance de Jean Caillebotte, fils de Martial et Marie Caillebotte. Gustave est élu conseiller municipal de Gennevilliers.

 

1889, grande exposition universelle à Paris

 

1890, Geneviève Caillebotte, la fille de Martial, naît à Montgeron (Essonne).

 

1891, Gustave participe aux diners impressionnistes du Café Riche (lieu célèbre à cette époque, réunissant littéraires et artistes, nous retrouvons cet établissement dans bel ami de Maupassant et   dans la Curée de Zola).

1892, Gustave est le témoin de mariage de Monet.

 

Gustave décède en 1894.

 

1897, exposition de 40 œuvres de l’artiste au musée du Luxembourg.

 

1910 Décès de Martial.

 

Gustave célèbre peintre, devient mécène des impressionnistes, Martial compositeur, pianiste, photographe.

Ces deux artistes, membre de la grande bourgeoisie, complices aux passions communes, sont aussi fascinés par la modernité, le chemin de fer, l’animation des rues parisiennes.

caillebotte frères

N’ayant pas de soucis financiers, vivant de leurs rentes, ils ne sont pas les seuls, Flaubert est dans la même situation et ainsi a pu écrire.

C’est l’époque de la construction du nouveau Paris, les frères Caillebotte vont ainsi pouvoir exprimer leurs passions.

 Les sujets peints sont aussi souvent photographiés, la vie familiale, les loisirs, Paris.

La photo existe déjà et a changé le paysage de l’époque, l’Académie des sciences et les Beaux arts présentent la photographie, c’est un progrès scientifique et technique, elle reproduit des images, donc un moyen mécanique de reproduction. Elle nous renseigne, tous les détails apparaissent, rien ne lui échappe.

Les réactions sont nombreuses et différentes : Baudelaire n’apprécie pas. Delacroix est plutôt admiratif  en verra le coté pratique il fera faire des photos de modèles, moins onéreux que les séances de poses. Degas dira : faux artistes faux peintres, Ingres dira la photo est si belle, qu’il ne faut pas trop le dire.

Mais cette photographie vole le moyen de vivre du peintre, avant celle-ci, il n’y avait que le peintre pour faire des portraits. Nadar photographie les personnalités de l’époque, mais les premiers clichés ne sont pas clairs, tandis que la peinture possède une belle palette.

 

Cette Exposition est organisée pour le 100 eme anniversaire de la mort de Martial.

50 tableaux 130 photos, expliquent la fascination des frères pour les symboles de la modernité, activités de plein air, Paris en mutation, l’intimité des Caillebotte.

Chaque thème est présenté par un immense panneau mural, les photos sépias de Martial encadrées sont posées sur ces panneaux, mises en valeur par l’éclairage, les autres murs étant réservés à l’accrochage des peintures de Gustave, peintures et photos sont face à face.

Le premier thème :

Paris en mutation, les deux frères présentent l’environnement.

Les photos nous montrent Paris en Hiver sous la neige en 1892, les monuments de Paris, quartier de l’opéra, Monsieur et Madame Caillebotte et leur fille Geneviève,  les petits métiers

Gustave présente Paris en mutation, en perspective, Paris des 4 saisons.  

" Les peintres en bâtiment " datée de 1877, cette toile montre les ouvriers entrain de regarder le travail qu’ils vont devoir accomplir devant un magasin parisien,

caillebotte 12

 "un refuge boulevard Haussmann ",  "la caserne de la pépinière"1877-78, "Homme au balcon ", 1850, "Rue de Paris, temps de pluie " datée 1877, l’architecture haussmannienne nous montre le nouveau Paris, caillebotte 10

 

 

  "le boulevard vu d’en haut " 1880, "le Boulevard des Italiens"," Boulevard Haussmann sous

 la neige "," un balcon boulevard Haussmann " "les hommes sur le balcon découvrent les immeubles au dessus des arbres, date 1880.

caillebotte 1

Dans l’intimité des Caillebotte

La famille, les amis

En photos :

Les enfants Caillebotte, Martial son frère ainé, la coupe de cheveux, Martial sa belle famille, les enfants, les plaisirs familiaux chez Martial, Marie caillebotte chez elle, la vie quotidienne chez Martial 9 rue Scribe, Maurice Minoret, le beau-frère de Martial, Renoir sa famille et son fils de 8 ans.

photo famille

Gustave a immortalisé les amis, la famille dans leur contexte

" Autoportrait au chevalet ", 1880, l’artiste s’est représenté devant son chevalet, derrière lui on peut apercevoir ‘le moulin de la galette’ toile de Renoir, "Autoportrait ", 1878, " Portrait d’Eugène Daufresne lisant ", (oncle de l’artiste), " Portrait de Martial Caillebotte "1877, " Le déjeuner "1876, Madame Caillebotte servie par son valet Jean Daurelle, tandis que son frère René mange, ils sont représentés dans la pénombre de la salle à manger de l’appartement bourgeois, les cristaux du service de table scintillent (jeu d’ombres et lumières),

  caillebotte 11

 " Henri Cordier " 1883 (Orientaliste français),  représenté entrain de travailler dans son bureau,  

"Portrait de madame Renoir "en 1888, "La leçon de piano" en 1881, " intérieur femme lisant " 1880, "Portrait de Jules Froyez " (journaliste) 1894," Intérieur, femme à la fenêtre " 1880.

caillebotte interieur 

Le paysage moderne

C’est la révolution industrielle, les voitures, les chemins de fer, la photo est le symbole de la modernité. Quelques unes sont présentées pour immortaliser ce modernisme.

Les tableaux de Gustave montrent tout l’environnement du chemin de fer, rails, ponts.

" Passage du train ", " voies et chemin de fer ", "paysage à la voie de chemin de fer " 1872-73.

Le  pont de l’Europe", 1876, la structure métallique du pont est imposante et prend une partie du tableau, l’artiste s’est représenté avec un chapeau haut de forme en compagnie d’une amie,

caillebotte O

 

 "pont de l’Europe sans personnages"

Au fil de l’eau

Dès 1870, les frères Caillebotte font du yachting, ils participent aux régates d’Argenteuil

Quelques photos montrant le chantier de Gustave, du plan à la navigation, le bassin d’Argenteuil, Les berges de la seine,  la famille de Martial et les plaisirs du bord de l’eau, Gustave, Alfred et la famille de Martial

Gustave nous présente les différentes embarcations de l’époque et les activités autour de l'eau.

" Le petit bras de la Seine à Argenteuil "1878

caillebotte bateau

" effet de soleil "1884, " Pêche à la ligne à Yerres »" 1878 ; "Baigneurs sur les bords de l’Yerres ", 

" Les périssoires "1878, perissoire.jpeg

" canotier au chapeau haut de forme "1878

"La berge du petit Gennevilliers et la seine" 1890 », "bateau à voile sur la seine" 1893, "Régates à Argenteuil " datée de 1893, "Bateau à l’ancre sur la Seine" 1892, "Fabrique à Argenteuil "1888, " Voilier sur la scène à Argenteuil "1893 

 

Le plaisir des jardins

Gustave est passionné par l’horticulture, les paysages.

Les photos :

La maison des beaux parents de Martial à Montgeron, Jeanne et Geneviève à Montgeron, Gustave dans son jardin au petit Gennevilliers,

caillebotte gustave au jardin

 le jardin de Montgeron, la maison du petit Gennevilliers.

Les tableaux représentent des scènes de plein air et les jardins

"Autoportrait au chapeau d’été ", 1872-78, " Le jardin à Yerres ",1876, "Portrait à la campagne "1876,les femmes font de la broderie , de la couture devant le Cassin, la mère de Caillebotte lit un peu à l’écart proche d’un massif de pélargoniums rouge, cela évoque la sérénité et une certaine bourgeoisie, 

caillebotte jardin et mère

 " Le potager du petit Gennevilliers " 1882 " Le potager à Yerres "1877, " l’allée du jardin petit Gennevilliers ", " les fleurs capucines »" 1892,caillebotte capucines

 

 

 "Orchidée "1893, un ensemble de 4 panneaux de peintures décoratives, "Chrysanthèmes" en 1893 les fleurs sont du jardin du petit Gennevilliers,

 

  "Marguerites" 1892, " jardin du petit Gennevilliers" en 1883, "les roses du jardin du petit Gennevilliers" ( Charlotte Berthier amie de Gustave, elle cueille des roses, elle est représentée de profil.

caiilebotte jardin

Exposition à ne pas manquer au Musée Jacquemart André à Paris jusqu’au 11 juillet 2011

Les frères caillebotte nous apportent un double regard sur leur quotidien, la modernité, le Paris qui se transforme, les activités de plein air, les paysages  avec beaucoup d’élégance et de poésie.

La réalité est apportée par les clichés photographiques de Martial, l’émotion par la peinture de Gustave.

 

 

 

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