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23 novembre 2011 3 23 /11 /novembre /2011 07:51

C’est au VI eme siècle avant J.C, que débute l’histoire de Pompéi .Les pompéiens descendaient d’un des premiers peuples italiques, les Oschi.

Pompéi devint une colonie grecque, de ce fait, les grecs introduisirent  le culte d’Apollon d’où la construction du temple dédié à Apollon, (temple dorique sur le forum triangulaire). A cette époque la ville était une base pour contrôler les débouchés de l’arrière pays, très fertile.

VI eme V eme avant J.C, la ville fut occupée par les Etrusques. 

Mi V eme siècle avant J.C, les étrusques perdirent une bataille navale face à Cumes contre les cumains alliés aux syracusains et le contrôle de la ville fut reprit par les grecs. Il y eut restauration des temples, mais aussi un quartier fut développé au plan géométrique, construction de murailles pour entourer la ville.   

 424 av JC : Conquête de Pompéi par les Samnites. Mais Rome resta la maitresse incontestable de toute la Campanie, la ville conserva son autonomie linguistique et institutionnelle.

341 avant JC : Pompéi s’était alliée à Rome.

Veme – 1er siècle avant JC : Les Samnites entourèrent Pompéi de murailles encore plus fortes, pour se protéger des villes voisines et de la puissance de Rome.

II eme siècle avant J.C, la culture de la terre, l’exportation du vin, de l’huile enrichirent la ville, le niveau de vie ainsi devint très élevé, certaines maisons étaient très luxueuses et richement meublées.

 

90 avant J.C : Révolution des villes Samnites contre Rome. Les romains prirent Pompéi

En 80 av J.C, Pompéi  définitivement dans l'orbite de Rome et  de Sylla (homme d’état romain, né en 138 avant JC, mort en 78 avant JC à Cumes), qui y transféra une colonie de vétérans en lui donnant le nom de Colonia Cornelia Veneria Pompeianorum. L'attribution de terres aux vétérans se produisit certes en défaveur de ceux qui s’étaient le plus âprement opposés à Sylla. Cependant, les événements politiques et militaires influèrent peu le bien-être et le commerce des Pompéiens qui dépendait surtout de l'exportation des vins campaniens souvent cultivé sur des terres reculées. 

 

Pour son climat et la facétie du paysage, la ville et ses alentours constituèrent même un agréable lieu de villégiature pour quelques riches Romains, y compris Cicéron qui y possédait une maison.

 62 après J.C : Pompéi subit un tremblement de terre qui occasionna beaucoup de dégâts. Toute la population imagina à cette époque, que le Vésuve était éteint pour toujours.

24 août 79 : Le Vésuve s’ouvrit en deux, alors que les restaurations n’étaient pas terminées. Une grêle de pierres s’abattit sur Pompéi, ; et des cendres envahirent toute la ville.

La précédente éruption du Vésuve  datait de 3500 avant J.C 

pompeio

La dynastie Julio-Claudienne est la première à avoir régné sur l’Empire romain.

Les empereurs Julio-Claudiens sont :

Jules César (49 avant JC - 44 avant JC)

Auguste (27 avant JC - 14 après JC)

Tibère (14 après JC - 37 après JC)  

Caligula (37 après JC - 41 après JC)

Claude 1er (41 après JC - 54 après JC)

Néron (54 après JC - 68 après JC)

 

L'exposition montre la reconstitution d'une maison à l'époque pompéienne .

A l'entrée,  deux maquettes des  maisons pompéiennes .

 

La domus, ou la maison a Atrium, elle est d’origine étrusque. Sa superficie variable, elle pouvait aller de 300 à 3000 M2, Les locaux donnant sur rue étaient souvent loués à des commerces, chaque domus abritait une famille et une famille d’esclaves.

Une fois dans la maison, un couloir conduisait à l’Atrium. Le maitre des lieux y accueillait les visiteurs, les affaires y étaient traitées. L’atrium possédait une ouverture au centre du toit, afin de recueillir les eaux de pluie dans un bassin qui alimentait une citerne souterraine, c’était la seule source existante avant la construction de l’aqueduc. Les murs étaient peints à la fresque et les sols composés d’un agglomérat ou bien souvent de mosaïque.

On découvrait rapidement le statut social de la famille, les symboles étaient mis en évidence, portraits des ancêtres montraient le prestige de la famille, le coffre-fort évoquait les richesses, le mobilier de marbre, l’autel dédié aux Lares sa dévotion.

Le triclinium,  destiné aux réceptions, banquets, il se situait au centre de la maison, il était orné de peintures très raffinées, les pavements étaient aussi plus somptueux et donnaient en principe sur le portique du jardin.

La Coena, rite important au sein de la société romaine : le maitre de maison présentait son statut social a ses invités. Les épouses jouaient un rôle important, dans l’accueil et la conversation. Les esclaves étaient chargés du service, de la musique et du spectacle de danse.

Présentation  d’une fresque en forme de médaillon, 'la ville et la mer', datée de 45-79 après J.C.

Autre pièce importante un coffre-fort.

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Le portrait d’un notable à la fresque début du 1er siècle après J.C.

Une bague avec un sceau.

Quelques statues, dont une statue d’homme en toge en marbre (époque Julio-claudienne) , le drapé est remarquable. Une statue honorifique de Jeune femme (époque Julio-Claudienne), un autre jeune homme en toge, époque claudienne.

3 petits tableaux représentent :

Amazone assise, Dionysos trônant et le Génie ailé tous datés de 50-79 après J.C.

Une table d’époque augustéenne, marbre blanc égéen.

Reconstruction d’un triclinium,  les murs couverts de fresques fond rouge, les motifs sont aériens dans les tons ocres et vert pale bien souvent ce sont des Ménades et satyres.

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Mensa Delphica 1er siècle avant J.C en marbre, table employée comme table d’ornement.

Quelques objets : un trépied en bronze 1er siècle après J-C. Un monopodium en bronze incrusté d’argent 1ersiècle après J.C.

Un panneau montrant la maison centenaire, de Jules-Léon Chifflot (état actuel du plan).

Un panneau enduit peint à la fresque, montrant Iphigénie et Tauride 1er siècle avant J.C.

Un autre représentant Narcisse 45-76 après J.C.

Présentation d’une margelle de puit, 1er siècle avant J.C, les motifs guirlandes et tête de cheval.

Dionysos apparaissant à Ariane 45.79 après J-C, enduit à la fresque.

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Une tuile d’angle en argile rougeâtre représentant une tête d’animal.

La religion domestique :

 La religion des habitants de Pompéi, dérivait du mélange d’anciennes divinités latines, grecques, étrusques, rentrées depuis longtemps au Panthéon romain. Chaque maison reflète la Pieta (dévotion) de son propriétaire. LeLararium (sanctuaire) prend la forme d’un petit temple ; ou sont placées les statuettes des Lares (divinités romaines, d’origines étrusques), deux jeunes gens dansant avec un seau et une corne à boire symbolisant l’esprit des ancêtres, elles sont souvent associées au culte des Pénates, ( protecteurs de la maison et de son patrimoine). C’est dans cette pièce qu’étaient officiés les rites domestiques, les rituels, les saluts matinaux et fêtes du calendrier. Des Laraires mineurs, souvent des petits édicules peints, sont situés quelques fois dans d’autres pièces de la maison, par exemple dans la cuisine qui abrite toujours le foyer des ancêtres. D’autres statuettes représentent les divinités protectrices du maitre de maison ou de la ville, Mercure, dieu du commerce, Vénus, déesse de l’amour, Bacchus dieu de la vigne, Hercule demi-dieu, Isis déesse égyptienne qui promet la vie éternelle après la mort. La superstition, la magie jouaient également un rôle important, de nombreux objets le prouvent, amulettes en pierres taillées en forme de serpent, des mains aux mains croisées, phallus etc……… ;

Dans une vitrine exposition de statuettes, 2 Lares, Hercule, Jupiter, Génie, Esculape, quelques brules parfum en bronze.

Un tableau représente  Atalante

Un panneau avec 3 médaillons de divinités daté de 45-79 après J.C.

pompei 6

Une table en marbre avec Sylène et Dionysos.

Les moulages :

La découverte des corps des victimes de l’éruption, à coté quelques objets monnaie, bijoux, qu’ils avaient emporté dans leur fuite.

Quelques moulages en plâtre des corps de victimes et de leurs animaux, très impressionnant, l’instant de la catastrophe vésuvienne est fixée, les habitants en proie d’agonie, les corps sont complètement déformés par cette catastrophe.

pompei c


La Culina :

C’était uniquement un foyer sur le sol, des aménagements ont étés apportés, un comptoir maçonné sur lequel on y brûlait bois et charbon. Un trépied afin de poser les casseroles étaient posées sur les braises. On fabriquait le pain, dans des boutiques artisanales, les  pistrina.

Les romains faisaient 3 repas par jour, dont le dernier vers 15h, 16h, il durait jusqu’au soir.

Les convives après s’être lavé les mains avec de l’eau parfumée (souvent à la rose) s’installaient sur des lits  triclinaires, on mangeait demi-allongé sur le coté . Lors de grands repas, un chef était chargé de choisir les vins. Le repas était composé de trois sortes d’aliments :

Les hors-d’œuvre et amuses bouches  (gustatio) servi avec un vin miellé (mulsum), les plats de résistances suivaient (il y en avait 7), pour terminer d’autres amuses-bouches épicés. Le vin jouait un rôle très important, le plus cher était le Falerne.

En présentation :

Une peinture à la fresque, il s’agit d’un panier de figues

Une balance romaine en bronze datée du 1er siècle après J.C.

 

Quelques objets familiers tel que : pots, plats, bassins, marmites,

Une serrure circulaire datée du 1er siècle après J-C.

Une peinture murale enduit à la fresque avec une corbeille.

Laraires aux offrandes  1er siècle après J.C.

Une coupe en forme de coquillage, une poêle, un plat carré en bronze 1er siècle après J.C., des poids, passoires.

Poursuivons la visite  à l’étage du musée, dans un couloir,quelques aquarelles .

L’instrumentum domesticum ou instruments domestiques

La vaisselle en argent et en bronze

Les diners permettaient de faire étalage de sa richesse et de  son argenterie, signe d’une réussite sociale, mais aussi un capital. Les romains ont empruntés aux grecs cette forme de luxe, il existe différentes sortes de vaisselle, l’argentum potorium vaisselle utilisée pour la boisson, argentum escarlum  vaisselle pour manger. Les pièces en général étaient gravées du nom du propriétaire, elles portaient également une inscription. Les objets les plus fins étaient travaillés et signés par des orfèvres. Il y a peu de pompéiens qui possédaient de l’argenterie, des ensembles comme ceux de la villa de Boscoréale, qui comportent une très grande variété de pièces, sont exceptionnels. Les services en bronze sont plus répandus, mode venue également de Grèce.

Exposés : une balance, un support de lampe, des lampes à huile.  

L’instrumentum Domesticum :

La vaisselle en terre cuite et en verre :

La céramique était une tradition ancienne à Pompéi, une grande partie des ustensiles étaient en terre cuite. La ville possédait des fabriques d’objets et vaisselle de cuisine, d’office, de table, il a été retrouvé des fours, des moules. Le port facilitait le transfert de la terre venue d’Arezzo, d’autres produits venaient d’Egypte  comme la céramique glacée ou la céramique sigillée gallo-romaine (venue de La Graufesenque près de Millau), de la céramique orientale qui venait de Syrie, de Chypre,  de Tunisie et de l’Italie septentrionale. Des lampes, des vases.

En 79, vogue des objets de verre , l’ancienne technologie phénicienne et égyptienne de verre fondu s’est transformée durant le milieu du 1er siècle avant J.C. L’invention du soufflage à la canne ou dans un moule permet de développer une production en série, ce qui permet de rendre accessible des objets moins couteux. Pompéi et ses milliers de vases reflète, cette production. A Pouzzoles, l’importante communauté alexandrine et phénicienne donna naissance à un quartier de verriers et de parfumeurs. Au 1er siècle après J.C, on voit des vitres aux fenêtres, obtenues grâce à la coulée de verres dans des châssis de bois ou métal.

Les objets présentés : Onochoé en forme de tête de femme,

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4 petits panneaux avec petits amours musiciens, des cuillères, tasse à deux anses en argent fondu, coupelles, louches.

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Un panneau présentant le temple d’Apollon et édifice de Léon Jaussely daté de 1910 à l’encre de Chine, un autre panneau représente   la maison du centenaire du même artiste daté de 1903. Un réchaud en bronze et argent

Pour les thermes et les soins cosmétiques :

Les romains ont hérités de la Grèce Antique l’habitude de se laver et de faire de la gymnastique. Les cités Campaniennes possèdent depuis longtemps des structures publiques avec des apodytreria (ou vestiaires) et la succession de salles affectées aux frigidaria, tepidaria, calidaria, laconica (ou bains froids, tièdes, chauds et de vapeurs). Les plus riches disposent de leurs propres demeures de bains privés. Il y a même du mobilier, la lavatio (ou lavabo), baignoire en marbre, quelques fois en bronze, le nécessaire de bain composé de vases en bronze et en verre, ou argent, et de strigiles pour nettoyer le corps. Pour les femmes ces séances étaient de véritables soins cosmétiques, elles étaient enduites d’huile parfumées (généralement parfum à base de rose) par les esclaves. Une ornatrix (coiffeuse) qu’elle parait à la mode du moment, popularisée par les portraits officiels de l’Augusta régnante. Des teintures faites avec le cypros (henné) ou les herbes germaniques transformaient en rousses ou en blondes les brunes campaniennes. La séance de maquillage se terminait pour le choix des bijoux, fabriqués localement par des aurifices (bijoutiers).

Dans une vitrine,  en verre transparent bleu ciel, une coupe, un vase, des verres en verre soufflé bleu, et vert clair,  

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Les bijoux, collier, bracelet boucles d’oreilles, bague  avec émeraude.

Un tableau montrant la maison du faune détail de mosaïque de Louis Pascal.

Eros dans la maison

De nombreuses peintures érotiques existaient dans les bordels et dans certaines pièces de  maisons privées. Ces peintures sont le fruit d’une tradition, remise au gout du jour par la nouvelle littérature amoureuse romaine de Catulle à Ovide, dans l’Ars amandi (ou l’art d’aimer). Elle se lit sur les parois peintes de Pompéi, où Satyres, Ménades, Hermaphrodites, Mars et Vénus racontent des histoires qui remontent à l’époque d’Homère, les aventures érotiques des Pygmées sur les rives du Nil illustrent la période alexandrine.

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Jardins et Péristyles

A partir du second siècle avant J.C, grâce au commerce avec l’Outre-mer, la ville s’enrichit. Les premières villas romaines de la région introduisent une mode nouvelle, il s’agit de jardins qui s’intègrent aux maisons. Des portiques dessinent un ensemble inédit, le peristylium, autour on y trouve des salles de banquets, de réceptions, les thermes privés et quelque fois la bibliothèque. C’est un lieu réservé aux loisirs et se nomme l’otium, il est souvent richement décoré, c’est le symbole de la réussite du maitre de maison. On trouve un jardin fleuri, qui remplace le potager  que le topiarus (jardinier) a transformé, on y trouve aussi des arbustes bien taillés, des statuettes de divinités, d’animaux et de petits piliers décoratifs. Entre les colonnes, des oscilla sont suspendues, il s’agit de disques en marbre. Des statues de philosophes et de lettrés reflètent la culture du maitre des lieux. A l’époque augustéenne, l’aqueduc du Serino amenait l’eau courante, qui faisait son entrée triomphale dans les péristyles, avec des fontaines, des bassins et des nymphées ornés de rocailles et de  mosaïques polychromes en pâte de verre. Les abords des piscines, étaient décorées de fontaines de marbre et de bronze, et par de nombreuses statuettes aux sujets aquatiques.

Quelques peintures de jardins nous montre avec précision la beauté de ces lieux .

Une amphore en marbre blanc, des personnages dansant en font le décor. 

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 Une statue de Pittacos de Mytilène, II et I er siècle avant JC, une petite table de jardin dont le plateau est en mosaïque, elle a trois pieds léonins 1er siècle après JC. Dionysos et la panthère en bronze avec incrustations d’or 1er siècle après JC.

Quelques tableaux reconstitués montrent la vie à l’époque, présentation de  statues : enfant et dauphin, un cerf en marbre blanc 1 er siècle après JC, hermaphrodite,  1 er siècle après JC. Reconstitution d’une fontaine en mosaïque 1er siècle après JC.

En écoute en visitant cette salle, une musique de l’ancienne Rome "sympaulia ".

Extraits du livre de l’exposition

Magnifique exposition, elle nous plonge dans l'univers pompéien, et nous permet d'imaginer la vie à l'époque. Grand raffinement aussi bien dans l’art de recevoir, la décoration et les peintures .

Exposition à visiter au  musée Maillol à Paris jusqu’au 12 février 2012  

 

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13 novembre 2011 7 13 /11 /novembre /2011 15:30

"L’année de la pensée magique"

L’auteur Joan Didion,est née en 1934, à Sacramento en Californie, aujourd’hui, elle vit à New York.

Elle est écrivain, journaliste, essayiste et romancière. Elle est considérée comme un auteur culte pour les américains.

Auteur de plusieurs scénarios pour le cinéma avec son mari l’écrivain John Gregory Dunne. Ils avaient adoptés à la naissance une petite fille, Quintana Roo,  décédée à 39 ans.

Son dernier ouvrage, "L'année de la pensée magique",  relate le décès de celui-ci survenu à la suite d'une crise cardiaque .Best Seller encensé par la critique, élu le livre de l’année 2006 aux Etats-Unis, il a remporté le National Book Award.

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Fanny Ardant seule en scène,  nous conte l’histoire intime de Joan.

La vie change en un instant, nous pouvons être tous concernés.

Nous sommes en décembre 2003, aux Etats-Unis,  Joan est écrivain,  la vie est belle, elle est avec John son mari écrivain également, ils sont entrain de diner dans la salle à manger, et soudain tout bascule, il s’écroule sur la table, crise cardiaque, nous revivons la scène, le samu , l’hôpital, le décès…………….

Leur fille à cette époque est hospitalisée.

Joan essaie de comprendre, elle ne réalise pas ce qui lui arrive, c’est trop brutal, comment continuer de vivre après quarante ans de vie commune. Elle  va remonter l’histoire de sa vie, les bons moments reviennent, mais comment annoncer ce décès à sa fille, malgrè qu’elle aille un peu mieux, elle va sortir de l’hôpital temporairement, puis entrer à nouveau et finalement décéder .

Fanny Ardant, tour à tour est drôle, tragique elle remonte le fil de la vie de Joan, la tristesse de l’absence, cette histoire nous renvoie à nous-mêmes.

 Magnifique interprétation de l’actrice, elle nous narre ce récit avec une intensité émotionnelle, elle est bouleversante, et nous entraine  tour à tour dans le passé  et le présent de Joan.

A voir au théâtre de l’Atelier à Paris jusqu’au 14 décembre 2011.

 

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4 novembre 2011 5 04 /11 /novembre /2011 12:44

Les Stein collectionneurs.

C’est L’histoire d’une famille américaine, originaire de Bavière, qui vint s’installer à Paris au début du XX eme siècle.

Daniel arrive de Bavière en 1841, il n’a que neuf ans lorsque sa famille s’installe à Baltimore aux USA. Les parents possèdent une entreprise de confection familiale, elle fera son essor pendant la guerre de Sécession en 1861, grâce à la vente d’uniformes militaires. Daniel   avec ses frères reprendra cette entreprise lorsqu’il sera adulte.

En 1864, Daniel épouse Amélia Keyzer et prend la filière Stein brother’s à Pittsburg, lieu ou leurs deux derniers enfants voient le jour, Léo en 1872 et Gertrude 1874.

1875, Daniel revend la part de son entreprise et entre à Vienne avec sa famille. En Europe, ils vont vivre une vie bourgeoise et aisée.

1878, la famille part pour Paris, les filles Bertha et Gertrude vont en pension et les garçons, Michael, Simon, Léo poursuivent leurs études, font de la musique, de l’équitation.

1879, Daniel décide de repartir aux USA avec sa famille, ils s’installent à Oakland. Il va effectuer différents petits métiers, et va pouvoir profiter du formidable  essor de San Francisco, il développe une compagnie gérant le réseau de  tramways, et en devient le vice-président. Son fils ainé Michaël le suit dans l’entreprise qui continue de prospérer. Ainsi la famille vie une vie confortable.

Daniel en 1891 et Milly en 1888 décèdent, c’est à Michaël l’ainé de gérer les affaires et l’héritage de ses frères et sœurs. Toute la famille s’installe à San Francisco, Michaël administrateur avisé, contribue à la fusion de la Cable car Company avec les autres sociétés de tramways. Il achète plusieurs immeubles, ce qui permet de faire fructifier l’héritage familial.

Bertha et Gertrude partent à Baltimore chez leur tante, Léo poursuit ses études à Berkeley jusqu’en 1892, ensuite à Harvard en auditeur libre, les frères et sœurs se retrouvent et se lient avec les sœurs Cone (Etta et Claribel, issues de famille américaine très riche, elles ont eues la plus grande collection de tableaux au monde).

C’est à cette période que Simon et Bertha disparaissent un peu du cocon familial. Gertrude poursuit ses études à Radciffe Collège, elle suit comme son frère Léo ; les cours de psychologie expérimentale de William James, fondateur de la psychologie américaine.

Léo voyage en compagnie de son cousin Fred Stein, ils se rendent au Japon, en Chine, Singapour. Ils font plusieurs allers et retours entre l’Europe et les USA.

Léo décide en 1900 de s’installer en Europe, Gertrude et une amie  Mabel Foote Weeks (rencontrée à Radciffe Collège) les rejoignent. Ils visitent ensemble, l’exposition universelle de Paris et vont passer l’été en Italie.

1904, ils achètent " Madame Cézanne à l’éventail " au Salon d’automne. Chez Vollard, ce sont des Renoir, Gauguin et Maurice Denis qu’ils achètent.

Le salon d’Automne existe depuis un an et remporte un grand succès si bien qu’il a déménagé au Grand Palais 33 toiles de Cézanne sont exposées, 62 d’Odilon Redon, 35 Renoir. Pour le public il s’agit d’une révélation.

 1905, Léo visite l’exposition Picasso aux galeries Serrurier, et achète avec  Gertrude  chez le marchand Sagot, leurs premiers Picasso, il s’agit de "Famille d’acrobates aux singe " toile datée de 1905 et, " Jeune fille avec un panier de fleurs " datée de la même année. Ces œuvres font parties de la période rose de l’artiste.

Léo fait d’autres rencontres d’artistes grâce à l’académie Julian, il se lie d’amitié avec le cercle littéraire de la Closerie des Lilas, il va beaucoup au spectacle de cirque c’est la grande époque du cirque Médrano et des Fratellini. Il fréquente les quartiers Montmartre et Montparnasse, il va au Bateau Lavoir et y rencontre Picasso, qui lui fait une très forte impression. Rencontre inespérée pour l’artiste, car Léo et Gertrude feront des achats régulièrement.

La même année, Léo achète au salon d’automne, " La femme au chapeau" de Matisse, Il décide de placer sa collection sous le signe de l’avant-garde.

stein la femme au chapeau matisse

Le salon de 1905 devait être inauguré par Emile Loubet, président de la République de l’époque, il refusa pensant que certaines œuvres seraient inacceptables  , Matisse présente " la femme au chapeau ", et bien d’autres tableaux, des Van Dongen, Derain, Manguin, Vlaminck,  c’est une nouvelle peinture, les formes sont simplifiées, les couleurs est violentes, le critique d’art Louis Vauxcelles s’écrie " Mais c’est la cage aux fauves ", le fauvisme était né. C’est la première grande révolution picturale du XX eme siècle. Les toiles sont qualifiées de " bariolages informes, du bleu, rouge, jaune, vert, des taches de coloration crues juxtaposées au petit bonheu"r. "La femme au chapeau" de Matisse suscite l’hilarité, mais la couleur triomphe.

Léo est devenu ami avec le peintre Henri Manguin, il lui a acheté un tableau. Grâce à Manguin il rencontre Matisse.

1906, Au salon des Indépendants, Léo achète " Le bonheur de vivre ".

 Le bonheur de vivre , le sujet est déjà traité dans un autre tableau " Luxe, calme et volupté " : Il s’agit d’un paysage d’Arcadie, nymphes, bergers nus s’étreignent, dansent jouent de la flute. Nous sommes dans le néo-impressionnisme, le bonheur de vivre, met en œuvre le principe du fauvisme : les couleurs vives, exaltées, pures, la puissance des rouges et  jaunes  insiste  sur la notion de plaisir. L’artiste abandonne l’idée d’imitation, les corps sont tantôt d’un rose proche du mauve, violet, ou bleu léger. Le paysage est traité de la même manière. Les silhouettes définies par un dessin synthétique. Les mouvements suggérés par des arabesques. Les formes simplifiées, le tableau se construit par la couleur. On pense à Gauguin pour la couleur dans cette œuvre et pour la composition à Ingres. Cette toile est vivement critiquée au salon. Mais les fauves sont quand même reconnus pout la première fois par la critique au Salon d’Automne en 1906.

Cette période est importante dans l’évolution de l’art, Picasso est a sa période rose, il vient de laisser le bleu. Il a vu ‘le bonheur de vivre de Matisse a son exposition chez Druet, l’artiste se lance dans une série de statues peintes sur ses toiles.

Matisse simplifie les volumes de ses sculptures, Derain porte une double réflexion sur le cézanisme et l’art nègre, il y découvre une parente, notamment sur la forme structurale et constructivisme. Ce lien va permettre de renouveler la peinture et la sculpture.

Ces artistes confrontent leurs travaux et leurs réflexions malgrè leurs cheminements différents. Ils vont rompre les liens qui unissent leur peinture à l’art imitatif.

Matisse va peindre " le nu bleu, souvenir de Biskra ", Derain " les baigneuses " et Picasso " les demoiselles d’Avignon".

  1907, Léo et Gertrude font l’acquisition du " nu bleu : souvenir de Biskra ".

stein nu bleu biskra matisse

 Ces acquisitions vont de paires  avec les réflexions sur l’art, dont Léo analyse les fondements. Pour lui, les artistes à qui, il fait les achats sont les piliers de l’art moderne.

Michaël et Sarah par l’intermédiaire de Léo rencontre également Matisse, ils vont le rencontrer à son atelier et lui achète"Une femme nue allongée", il s’agit d’un dessin.

Léo et sa sœur Gertrude (écrivain), s’installent 27, rue Fleurus à Paris.

Michaël l’ainé et son épouse Sarah, rue Madame.

Ils décident d’organiser des soirées"Les samedis soirs chez les Stein"

Le tout Paris, s'y presse le samedi soir pour admirer la collection, Picasso et ses amis du Bateau-lavoir s’y retrouvent, Apollinaire, Max Jacob, André Salmon, Jo Davidson (sculpteur américain), Elie Nadelmann, des critiques d’arts étrangers tel que : Alfred Stieglitz, Edward Steichen, Walter Pach, tous ont rendez-vous rue Madame chez Michaël et Sarah et rue Fleurus chez Gertrude et Léo un peu plus tard dans la soirée, pour voir les collections d’art moderne. Ces soirées permettent à Léo de développer ses théories sur l’art moderne français.  

Ainsi sur les murs du salon de la rue Fleurus, on y voit les œuvres tardives de Renoir, de Cézanne, périodes ou ces deux artistes vont au-delà de l’impressionnisme , les œuvres sont confrontées aux Picasso et Matisse,( deux grands rivaux), ils ont joué le plus grand rôle dans la peinture du XX eme siècle, l’un le chantre de la couleur faisant écho à l’autre, le briseur de formes. Cela à du provoquer de nombreux  débats et réflexions aux artistes présents à ces samedis, ces lieux devenus importants pour la présentation et  la promotion d’œuvres impressionnistes et fauvistes, lieux d’échanges culturels, non seulement on montre les œuvres, mais on éduque, on se lie  avec les artistes dont les Stein sont promoteurs et mécènes. Etre reçu rue Fleurus devient un rite d’initiation obligatoire pour ceux qui veulent comprendre l’art et la littérature moderne.

steint rue fleurus

Le 27, rue Fleurus, Matisse et Picasso s’y sont rencontrés grâce à Gertrude et Léo, on peut aussi y être vus, c’est pour cela qu’un bon nombre d’artistes s’y rendent au début de leur carrière.

C’était un face-à-face Matisse-Picasso, lequel des deux sera le plus présent chez les Stein, dans le lieu le plus emblématique, quelle sera la toile la plus emblématique, pas nécessairement la plus imposante, mais la plus forte, celle qui relègue le rival au deuxième plan. Picasso peint  le portrait de Gertrude et celui de Léo, Matisse ceux de Sarah, Michaël et, deux fois et en très grand, celui de leur fils Allan. Matisse se sent chez lui, et Sarah lui voue un culte quasi mystique. Rue de Fleurus  dès 1907, Picasso est souverain

Sarah et Michaël se lient d’amitié avec Matisse

Ils se sont rencontrés en 1905, grâce à Léo. Ils commencèrent par une correspondance assidue et cela pendant plusieurs années, témoignage d’une relation de confiance, une amitié Sincère.

Dès 1907, ils consacrent leur collection exclusivement aux œuvres de l'artiste, ils sont défenseurs de son travail aux USA. Sarah Présente à Matisse Edward Steichen (photographe américain), celui-ci fera   une exposition aux Etats-Unis en 1908, d’autres suivront en 1910 et 1912. Plusieurs amis du couple achèteront des Matisse.

L’artiste,influencé par leur collection d’estampes et d’émaux cloisonnés ainsi que par le gout de Sarah pour la décoration, tissus chinois et persans accrochés près des tableaux, "elle a une sensibilité exceptionnelle disait-il".

1908, Sarah incite Matisse à ouvrir une académie d’art, elle le pousse également à formaliser sa conception picturale. Elle rédige des notes à partir des enseignements du maitre. La même année, Alice Toklas, arrive rue Fleurus rejoindre Gertrude, sa compagne. C’est à ce moment là que Léo s’éloigne.

 1912, Sarah, Michaël et une amie Gabrielle de Monzie, décident de se faire construire une villa, ils vont vers le Corbusier, rencontré par l’intermédiaire de Gertrude, cette villa « les terrasses » située à Vaucresson en région parisienne. Le but, c’est de continuer de jouer leur rôle de Mécènes, prolongement de leur aventure dans l’art moderne, le style de la villa est puriste. Dans cette villa, il y a eu une exposition des arts décoratifs en 1925.

1913, Grande exposition internationale d’art moderne, les Stein prêtent plusieurs Matisse. Gertrude rencontre Picabia.

3 Avril 1914, départ de Léo, il quitte Paris définitivement et va s’installer à Florence.

1921, Léo épouse Nina Auzias.

1922, Gertrude rencontre André Masson et Ernest Hemingway, Michael et Sarah emménagent rue de la Tour à Paris.

1923, Gertrude achète trois Masson.

1924, Mariage du fils de Sarah et Michaël avec Yvonne Daunt, Alice et Gertrude séjournent dans l’Ain à Belley.

 1928,Le couple Sarah et Michaël, Gabrielle de Monzie et sa fille emménagent dans la villa « Les Terrasses » construite par Le Corbusier

1929, Léo présente un cycle de conférences à la New School for Social Research à New York. Alice et Gertrude, emménagent dans l’Ain pour 10 ans à Billignin.

1930, Matisse voyage aux Etats-Unis, à Tahiti.

Gertrude achète ses premiers tableaux de Francis Rose.

1934, Gertrude est auréolée de ses succès littéraires, elle a écrit le livret de l’opéra de Virgil Thomson, " Four Saints in Three Acts ". Elle va faire des conférences aux USA, ou ce fut un retour triomphal après 30 ans d’absence. Elle devient amie avec Juan Gris et Picabia.

1935, Sarah et Michaël rentrent aux USA à Palo  Alto en Californie, Gabrielle de Monzie et sa fille les suivront. Michaël décédera trois ans après.

1938, Michaël décède, Sarah en 1953, Gertrude en 1946, Léo en 1947, Alice Toklas (compagne de Gertrude) en 1967.

De 1904 à 1914, Gertrude et ses frères Léo et Michaël ,Sarah, l'épouse de ce dernier, sont les plus actifs et connaisseurs des avant-gardes parisiennes, fauvisme et cubisme.

Le parcours de l’exposition  se présente en différentes sections ,250 tableaux sont exposés, des petits cabinets dispersés çà et là, permettent aux visiteurs de découvrir chacun des collectionneurs, leurs relations avec les artistes, leurs activités, les soirées qu’ils organisaient, on peut y voir des documents, lettres, livres, photos, vidéos.

Dans chaque salle, une citation  correspond à la présentation des œuvres.

La première : "  The big four : Manet, Cézanne, Renoir, Degas, piliers de l’art moderne ".

Un petit cabinet, réservé à Léo Stein, premier collectionneur de la famille; présentation de quelques livres, des lettres, des photos décrivent l'atmosphère de l'époque. Pour Léo, les quatre grands de l'art moderne sont incontestablement Manet, Cézanne, Renoir et Degas.

 

Les Cézanne :

Les baigneurs grande planche et petite planche lithographies datées de 1896-97.

" 5 baigneurs " toile datée de  1892

"Baigneurs" 1898-1900

"La montagne sainte Victoire" 1900

"Sentier en forêt" 1882-84

Les Renoir :

"Tête de jeune femme" 1890

"Etude pour baigneuse" à la pointe sèche 1890

"Le fleuve Scamandre" eau forte de 1900

"Le chapeau épinglé" 1898

Les Degas :

"Etude de nu pour le mouvement" datée de 1897-98

"Danseuse baissée nouant son chausson" 1897-98

"Femme renversée sur le dossier d 'une chaise longue et se frottant les reins avec une serviette enroulée" 1897-98

Manet "Scène de bal ou bal à l’opéra "1873

Cézanne " Cinq pommes "1873

stein pommes

 

"L’art moderne et ses sources "

Un petit cabinet : quelques livres, des lettres de Léo, peintures et poésies en prose  datées de 1947, A Renoir, les albums d’art Druet 1948

Une encre sur papier de Picasso " Léo Stein " datée de 1905

Un livre de Léo "l’ABC de l’esthétique " 1927, Julien Meier Graefe (critique d’art et écrivain allemand) 1904, un livre de William James "les différentes religions, étude de la nature humaine "1902, de Bernard Berenson " l’étude des christianismes dans l’art italien ", des lettres de Picasso à Léo, de Léo à Matisse, des photos de la rue Fleurus.

stein lettre entre leo et picasso

Léo fait un tour du monde en 1895. Lectures philosophiques, histoire de l’art moderne de Julius, vont être son univers. De 1900 à 1902, il s’installe à Florence et fréquente les cercles érudits.

 

" La tradition classique à l’épreuve de la modernité"

stein esquisse musique matisse   Matisse "Une esquisse sur la musique" 1907

Quelques Picasso

" Femme à l’éventail" 1905

stein femme à l'éventail picasso

"Grand nu rose" 1906 

"Pierreuses au bar" 1902

"Nu assis" 1905

stein le meneur picasso  "Meneur de cheval nu" 1905-06


Un Lautrec "Au salon ou le divan"" 1893-94

"La sieste (l’atelier de l’artiste)" de Bonnard 1900

stein la sieste bonnard

"Nu bleu, souvenir de Biskra" 1907 de Matisse

"Grand nu allongé au coussin jaune" de Félix Vallotton 1904

"Mère au corsage noir", de Maurice Denis 1895

 

" La révélation fauve, le salon d’automne 1905 "

Un coin de cabinet pour évoquer le Paris des avant-gardes

Léo découvre les impressionnistes par le legs de Caillebotte au Luxembourg et par les rétrospectives du salon d’Automne. Accompagné de Gertrude, Michaël et Sarah, ils fréquentent les salons.

Exposition de quelques catalogues des différentes expositions temporaires datés de 1904, un du salon d’Automne daté de 1905 au grand Palais, catalogue de l’exposition Matisse des photos de la rue Fleurus domicile de Léo et Gertrude, Quelques livres tel que celui de Léonce Bénédicte, catalogue de 5 peintures et sculptures de l’école contemporaine.  De Picasso "Une très belle danse barbare", il s’agit d’une  lettre avec dessins datée de décembre 1904.

"Tournesols sur un fauteuil" Gauguin 1901

stein tournesols dans un fauteuil gauguin

"Etude de femme couchée" Manguin 1905

"La gitane" de Matisse 1905-06

stein la gitane matisse

"Portrait d’André Derain" par Matisse 1905

"La femme au chapeau" Matisse 1905


Sur un pan de mur une immense photo de Léo dans son atelier rue Fleurus.


"Les samedis des Stein"

Dans le petit cabinet, quelques photos décrivent l’atmosphère.

Les amis se pressent pour voir l‘accrochage des tableaux, les samedis soirs à partir de 18 heures chez Michael et Sarah, rue Madame. Confrontations, échanges etc……….. ;;;

A 21 heures, la soirée se poursuit  chez Léo et Gertrude, entourés d’amis que venaient voir les accrochages.

Un petit diaporama montre l’appartement avec les tableaux accrochés de Michael et Sarah

 

Des dessins à l’encre dont femme accoudée 1906-07, Marguerite en trois poses 1906, Nu couché 1906 de Matisse

De Picasso, Deux nus 1906, Nu debout étude de tête 1908, la coiffure 1906

"Garçon à la bouteille de lait gouache" sur carton daté de 1903 Picasso

"Etude pour l’acteur" 1904-05 Picasso graphite sur papier

"Apollinaire et ses amis", tableau  daté de 1909 par Marie Laurencin qui fut la compagne de celui-ci

stein marie laurencin apollinaire

"Portrait aux cheveux bouclés, pull marin"  ( il s’agit du portrait d’Allen Stein) 1907 de Matisse

"Portrait de Léo" gouache sur carton daté de 1906 de Picasso

"Portrait d’Allen" par Picasso 1906

"Autoportrait" daté de 1906 de Picasso  stein autoportrait 1906 picasso

"Un bronze de Pierre Matisse enfant" par son père

"Portrait du fils de Cézanne" daté de 1880, Cézanne

"Autoportrait" de Matisse 1906

 

" Matisse la cohérence d’une collection "

Le petit coin cabinet présente Michaël et Sarah, premiers Matissiens, ils s’installent rue  Madame en 1904, le mobilier est néo-Renaissance, les tapis persans, les Matisse et Stein sont proches et se rendent visite souvent. Vers 1907, la collection de Sarah s’organise autour de Matisse.

En 1914, elle fait un prêt de 19 toiles pour une exposition à Berlin………….

Des photos, lettres de Matisse à Sarah, photo de la famille Matisse en 1906, photo de Matisse et des Stein en bateau à Cavalaire dans le Var. Quelques estampes d’Hokusaï " Senju dans la Province de Musashi", il s’agit d’une estampe de la série des 36 vues du Fuji daté de 1831-33

stein hokusai

" l’ascension du mont Fuji" également d'¨Hokusaï , un pot cloisonné en émail sur métal dans les tons de bleu et vert.

"Femme assise au fichu" 1902 Picasso

Les Matisse :

"Fleurs" toile datée 1906-07,

"Etude pour Marguerite lisant" 1906

"Femme en kimono" 1906

"La japonaise au bord de l’eau" 1905

"Femme nue allongée" 1906

"Nu dans la forêt" 1906

"Nu dans un paysage" 1906

"Marine la moulade" 1906

"Bord de mer" 1906

 stein genets matisse    "Paysages, les genêts" 1906


"Paysage de Collioure", "étude pour le bonheur de vivre" datée 1906

"Nu assis" pastel de 1906

"Marguerite" 1901

"Les oignons roses" 1906-07

"Vue de Collioure" 1907-08

stein luxe Matisse  "Le luxe 1" daté de 1907

"Nature morte à la cruche blanche" 1900-02

"Bronze aux œillets" toile de 1907-08

"Paysage d’automne, la forêt de Fontainebleau" 1909

Dans une vitrine plusieurs bronzes sont exposés :

Tête de fillette datée 1906, Nu appuyé sur ses mains 1905, Nu couché 1 aurore, 1907, un vase en céramique peinte et une assiette datée de 1908 le motif  : un visage peint en bleu sur fond blanc, une autre sculpture de Madeleine II, datée de 1901, petite tête aux cheveux striés 1906-07, étude de pied en 1909 plâtre peint tous de Matisse

"Garçon au filet à papillons", huile sur toile datée de 1907

stein garçon au filet de papillons matisse

"Nature morte à la chocolatière" 1906-07

"Le pont Saint Michel" daté 1901-02

"Canal du midi "1898

"Buffet et table" autre technique en pointillisme , oeuvre datée de 1899 tous de Matisse

"La coiffure" de Manguin daté 1904-05

 

" L’Académie Matisse"

Petit coin cabinet réservé à cette académie :

1908, Sarah et Léo peignent et bénéficient des corrections de Matisse, cela incite l’artiste à ouvrir une académie, soucieux que ses recherches plastiques soient comprises il érige «  La grande revue » , (ce sont les notes du peintre). Au début il a 10 élèves, l’allemand Hans Purrmann, Oscar et Greta Moll américains, Patrick Henri Bruce et les Stein. Quelques photos montrent cette académie. Un carnet de notes de l’enseignement de Matisse appartenant à Sarah.

Quelques toiles permettent de découvrir les élèves de l’Académie

"Modèle dans l’atelier de Matisse" en 1908, "nature morte avec vase, oranges et citrons" 1908 de Hans Purrmann

"Apollon dans l’atelier de Matisse" 1908, Max Weber

"Autoportrait" 1908 Léo Stein

"Nu debout, le modèle" daté de 1901 Matisse

"Homme nu académie d’Homme" 1900-01 Matisse

"Un bronze le serf" 1900-03 Matisse

"Jeune fille lisant" 1925, Matisse

Quelques lithographies

Jeune fille accoudée au paravent fleuri, La robe mauve au ruban noir, Jeune fille en robe fleurie au col d’organdi, Odalisque à la culotte de satin rouge, Grand nu assis au fauteuil,1922-23 Thème et variation 1942 Matisse

Portrait de Michaël et Sarah Stein 1916

 stein sarah michael 

"L’Après Gurlitt – Berlin 1914 "

Le drame d’une vie, Michael et Sarah, perdent 19 toiles de Matisse, tableaux de la période de 1897-1909, ces tableaux étaient prêtés pour une exposition à Berlin, au déclenchement de la guerre, les tableaux sont mis sous séquestre, obligeant le couple à les vendre rapidement.

"Route du cap d’Antibes" 1926 Matisse

"Le thé dans le jardin" 1919

stein le thé matisse

"La baie de Nice" 1918

 

"Gertrude Stein et Picasso "

Petit coin de cabinet :

Une grande Relation d’amitié entre Gertrude et Picasso

Un livre de Gertrude, " portrait de Mabel Week à la villa Corona " en 1912, Tender Buttons en 1928, une lettre de Gertrude à Picasso évoquant une des peintures de l’artiste " la guitare "1918, des photos de l’atelier de Picasso à Horta de Ebro en 1909. Un autre livre de Gertrude "Three  lives "1945, le tableau " la guitare " daté de 1918,

Présentation des tableaux de l’artiste

"Buste d’homme" daté de 1908

"La femme de l’artiste" de Paul Cézanne

"Gertrude Stein" en 1908 par Picasso

stein gertrude par picasso

"Nu à la serviette" 1907 Picasso,

stein nu a la serviette picasso

Une série d’études de visages, tête de femme pour nu à la draperie 1907, tête de femme endormie 1907, un masque de femme en terre cuite Picasso.

Des photos par Man Ray:

Photographie de Gertrude dans l’atelier de et par Man Ray, en 1923

Gertrude et Alice Toklas, rue Fleuris 1921

Gertrude dans son appartement 1920

Portrait de Gertrude 1927

Une grande photo sur un pan de mur, Alice et Gertrude 27, rue Fleuris

Photo de Gertrude posant dans l’atelier du sculpteur Jo Davidson.

 

" Cubisme "

 De Picasso

"Verres et fruits" 1908, "Etude pour la dryade" 1908, "Vase gourde et fruits  sur une table" 1909, "Buste de femme, Fernande" 1909, La rue des bois," 1908, "Homme à la guitare" 1913,"Etudiant à la pipe" 1941(plâtre, sable, papier collé, huile, fusain)", daté 1914, "Guitare sur une table" 1912,"Le violon" 1912.

Juan, Gris :

"Fleurs" 1914, "Verre et bouteille" 1914," Livre et verre" 1914,

"La table de l’architecte" par Picasso en 1912

"Femme à la guitare" Picasso 1913-14

 

"1920-30- le post-cubisme et les néoromantiques "

Les fleurs de l’amitié collaborations artistiques, 

Dans un petit coin de cabinet : Une maquette de Florine Stettheimer pour costumes de "four saints in three acts " en 1934, un extrait est présenté en vidéo 'un soir de première'.

Gertrude entourée de jeunes américains, ils viennent se former dans la capitale artistique, les écrivains Fitzgerald, Hemingway, Anderson.

Quelques lettres, programmes de spectacles, un livre de Gertrude "Le monde est rond ".


"Nature morte à la bouteille de marasquin "1914 Picasso

"Guéridon devant la fenêtre" Par Juan Gris 1921,

stein gueridon devant la fenetre gris

"La femme aux mains jointes" 1924 Juan Gris

André Masson "Homme dans une tour et le Repas" daté de 1922-24

Pavel Tchelitchev " 3 têtes portrait de René Clavel " 1925

Picabia "Lodola" 1928,"Pa" 1932

Pavel Tchelitchev, "Panier de fraises" 1925

"Tal coat" 1934-35 de Gertrude Stein

"Les acrobates" de Picabia 1935

stein picabia les acrobates 1935

"Ecrits sur l’art"

 

Le petit coin de cabinet présente les écrits : L’autobiographie d’Alice Toklas en 1933, récit de Gertrude en forme de témoignages accessible de la vie de la collectionneuse et écrivain. Gertrude a écrit un livre sur Picasso, la préface d’un catalogue de Juan gris, des photos et vidéo d’Alice et Gertrude

"Hommage à Gertrude Stein" par Picasso 1909

"Une tête en bronze" sculpture de Jacques Lipchitz

"Gertrude" par Jo Davidson, elle est assise en tailleur sculpture en bronze.

" Hommages " :

"Le spahi et son cheval "1949 par Balthus

"Hommage à Gertrude Stein" par Francis Rose 1949

Pavel Tchelitchev "dDernière étude pour Phénoména" 1938

"Gertrude Stein" Picabia 1937

"Paysage perpétuel" de Jean Atlan 1945

"Portraits" :

Louis Marcoussis représente Gertrude et Alice en médaillon

Visage de Gertrude 1934

Portrait de Gertrude à Billigni en 1929 Eugen Berman

Gertrude par Cecil Beaton à Londres 1937

Des livres de Gertrude, une lettre à Cocteau, manuscrits de traduction de « dix portraits » de Georges Huguet

Berceau de Gertrude ou le mystère de le rue Fleurus par Georges Huguet.

Les plans de la maison construite par le Corbusier à Vaucresson, un petit film est présenté.

 Quelques extraits du livret de l'exposition.


A voir absolument, magnifique histoire de cette illustre famille, l’exposition permet de découvrir   chaque collectionneur, leurs choix,  l’achat  des  œuvres, leurs relations avec les artistes, car ils ne sont pas simplement mécènes mais découvreurs de talents.

Sarah et Michael ont une véritable passion pour Matisse, ils constituent une immense collection

Léo grand amoureux de l’art, et mécène prend ses distances avec Picasso lors de son passage au cubisme.

Tant qu’à Gertrude, elle se lie d’amitié avec l’artiste et est enthousiasmée par sa modernité, elle fait un rapprochement entre son écriture poétique et le cubisme.  

 

 Cette collection  comportait 600 œuvres,  aujourd’hui dispersée entre les musées et collections particulières.

Au Grand Palais à Paris jusqu’au 16 janvier 2012. 

 

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10 octobre 2011 1 10 /10 /octobre /2011 13:25

Milly La Forêt est environ à 50 km de Paris dans l’Essonne. Selon les écrits de Dom Guillaume Morin, historiographe du Gâtinais, ce fut d’abord un  village gaulois datant de 285 avant JC, fondé par Dryus, 4eme roi des Gaules, ce fut un centre d’initiation druidique, en témoigne, le menhir de la pierre droite. A l’époque de la Gaule Romaine, le village se situait sur la voie romaine, encore aujourd’hui matérialisé par le chemin de Grimery. Des médailles romaines furent trouvées en 1825 ainsi qu’une pièce d’or à l’effigie de Faustin de Rome (chrétien, martyr à Rome en 304). A l’ouest de la rivière en 52 avant JC fut installé un camp romain.

Ce fut le lieu de naissance de Saint Wulfram dans les années 640, (fils d’un officier de l’armée de Clovis II, il fut archevêque de Sens en 682 et cela pendant deux ans, ensuite il partit en Hollande avec quelques moines bénédictins pour la conversion de la Frise) Charles Martel récupéra les terres au décès  du Saint, Milly ainsi rentrait dans le domaine royal français.

 Dans les années 860, la Province revint au Comte d’Anjou, ce n’était plus un domaine royal, c’est seulement en 1068, que Foulque le Rechin (comte d’Anjou et de Tours) rendit la terre à Philippe 1er de France (roi des Francs de 1060 à 1108). Le domaine fut offert aux Seigneurs méritants par les rois de France. Le premier fut Adam de Milly, il reçut le titre en 1080, son père était vicomte de Sens, la famille obtient ses armoiries et sa devise en 1214, lorsque ses seigneurs se battirent auprès de Philippe Auguste pour défendre le royaume. En 1136, Guillaume de  Milly céda ses terres à l’Eglise, ce qui permit la construction de la chapelle Saint-Blaise. Guillaume de Milly en 1147, fit une nouvelle donation à l’abbaye de Barbeau, et un don en 1175 à celle de Longpont, en 1180 il épousa Agnès de Nemours, avant de partir pour la V eme croisade.

1283-84, le roi Philippe le Hardy, vint régulièrement chasser sur les terres de Milly.

1286, c’est Philippe le Bel qui l’offrit à son chambellan Hugues II de Bouville,  ce domaine comprenait le château de Forest et les terres de Mondeville et l’érection en baronnie-pairie (à cette époque, en Europe certains pays reconnaissaient certains droits à des nobles, lorsque regroupés à l’intérieur d’un corps législatif, ils formaient une pairie. La pairie de France était un groupe de grands vassaux de la couronne nés au moyen âge, qui élisaient les rois, avant que la couronne ne deviennent héréditaire, cette classe nobiliaire était dotée de privilèges spécifiques sous l’ancien Régime, tel que le droit de siéger au Parlement). Ainsi Hugues de Bouville devint propriétaire de la totalité du domaine.

Il fonda le chapitre de Notre-Dame, confirmé en 1304, par l’archevêque de Sens.

1320, Blanche de Bouville épouse Olivier de Clisson au château, devant le roi Philippe le Long.

1337, la terre appartient à Guillaume de Meullant, puis à son frère Jean, évêque de Meaux, de Noyon et archevêque de Paris

En 1356, suite à la défaite de Poitiers, la ville fut ravagée par des pillards et ruinée par les anglais.

1371, les troupes d’Edouard de Woodstock (ou Edouard de Plantagenet dit le prince noir) qui prirent la ville.

Dès 1373, Isabelle de Meulan accorda le droit de chasse sur les terres de la paroisse aux Milliacois.

Au XV eme siècle, la ville fût rebâtie et fortifiée par Louis Malet de Graville  (chevalier de l’ordre de Saint Michel, il est nommé amiral de France en1486, il est entre autre seigneur de Milly la Forêt dès 1499). Cette reconstruction se fit autour du quartier juif, communauté importante localement, à l’origine de la prospérité commerciale, cette  petite ville est dotée d’une des foires les plus importantes de la région parisienne. Centre agricole important, ville commerçante, se situant sur le passage de la route de Lyon (avait un relais de poste) jusqu’au XVII  eme siècle, mais les axes routiers et ferroviaires s’en sont écartés, elle perdit de son intérêt. Henri IV en 1598, qui séjournait à Fontainebleau, descendit à l’hôtel du Lion d’or (place du marché).

Durant le conflit de 1870, des combats eurent lieu  entre les francs-tireurs et les troupes prussiennes le 26 septembre. Des habitants furent pris en otages et rendus contre une rançon de 20 000 francs or.

1871, une kommandantur fut installée dans le château.

Au XX eme siècle, en 1915, les 1er et 4eme, régiment de zouaves, installèrent leur centre de formation à Milly-la-Forêt, avec 3000 soldats environ.

1917, le centre d’instruction reçut les troupes américaines. Durant la seconde guerre mondiale, la plaine de Chanfroy, fut le théâtre d’exécutions d’otages perpétrées par la Gestapo de Melun. En 1944, 22 détenues y furent abattus , suivi en août de 14 camarades.

La ville devient un lieu de villégiature par les artistes, les parisiens, dont Jean Cocteau, Christian Dior. Elle est devenue la capitale des herbes aromatiques.

Jean Cocteau nait à Maisons-Laffitte en 1889, poète, artiste, graphiste, dessinateur, dramaturge, cinéaste. Il évolue dans un milieu bourgeois à Paris, son père est avocat et peintre amateur. Jean Cocteau n’a  que neuf ans à son décès.

Il fait ses études au lycée Condorcet

En 1903, il quitte le domaine familiale il n’a que 15 ans.

1908, il rencontre le tragédien Edouard de Max, celui-ci organise une lecture des poèmes de Cocteau.

En 1909, il publie son premier livre de poèmes "La lampe d’Aladin" il n’a que 20 ans, il devient connu dans le cercle des artistes bohémiens, vu comme un prince frivole. Il rencontre Anna de Noailles et Marcel Proust.

C’est sous ce titre qu’en  1910, il publie son second recueil de poèmes. Edith Warthon (romancière américaine née à New York), le décrit comme un homme pour qui "chaque grande ligne de la poésie était un lever de soleil, chaque coucher du soleil la base de la ville merveilleuse..."

Il est fasciné par le chorégraphe et maitre des ballets russes Serge Diaghilev et ses artistes tels que Léon Bakst peintre et décorateur et le danseur Nijinski.

1911, il collabore avec les artistes russes pour le "Dieu bleu", décor et costumes de Léon Bakst, et la musique de Reynaldo Hahn.

En 1912, Il écrit " La danse de Sophocle", poésie.

1913, C’est la création du Sacre du printemps de Stravinsky, date importante dans l’histoire culturelle  du XX eme siècle, Cocteau est en phase avec le mouvement.

1914, il est exempté du service militaire, il décide néanmoins de participer à la guerre, avec un convoi sanitaire civil. Adopté par un régiment de fusiliers marins, il vit à Dixmude, vole avec Roland Garros. Après le nécessaire temps de gestation, il écrira sur cette guerre l’un de ses meilleurs romans : "Thomas l’imposteur".

En 1916, le groupe des Six se forme, il s’agit d’un groupe de compositeurs, leur nom est donné par le critique et compositeur Henri Collet, en référence du groupe des cinq, dans la revue Commedia de 1920 intitulé : "Les Cinq russes, les Six français et Erik Satie ". Ouvrage de Rimsky et de Jean Cocteau 

 Les membres du groupe étaient : Georges Auric, Louis Durey, Arthur Honegger, Darius Milhaud, Francis Poulenc et Germaine Tailleferre. Leur musique réagissait contre l’impressionnisme et le wagnérisme, ils étaient très influencés par Erik Satie et Jean Cocteau  Bien qu'ils aient écrit collectivement, chacun a conservé son style personnel de par la nature même des œuvres (mouvements ou morceaux séparés).

1917, création de parade autre ballet, décors et costumes de Pablo Picasso, musique d’Erik Satie. Cette œuvre inspire à Guillaume Apollinaire, dans une chronique consacrée à ce ballet, dont il est admiratif des décors créés par Picasso, il évoque une sorte de surréalisme, ou il voit le point de départ d’une série de manifestations de cet esprit nouveau qui se promet de modifier de fond en comble les arts et les mœurs. Il à dit : " Cette tâche surréaliste que Picasso a accomplie en peinture, je m'efforce de l'accomplir dans les lettres et dans les âmes "

André Breton, Philippe Soupault suivront pour la création d’un mouvement culturel.

1918, Max Jacob lui présente le jeune Raymond Radiguet, poète, Cocteau va avoir une grande influence sur sa carrière. Enthousiasmé par les poèmes que Radiguet lui lit, Cocteau le conseille, l’encourage et le fait travailler ; il l’aide ensuite à publier ses vers dans les revues d’avant-garde, notamment dans Sic et dans Littérature.Il écrit "le coq et l'arlequin", il s'agit du  portrait  de l'artiste et de deux monogrammes par Picasso.

1919, il écrit "ode à Picasso"," Le cap de bonne Espérance "

1920, il s’associe avec Marcel Proust, Gide, Barrès. Avec Barrès ils font beaucoup de voyages. Cocteau est très admiratif de Radiguet, il promeut les travaux de son ami dans son cercle artistique, et le fait publier chez l’éditeur Grasset ‘Le diable au corps’ (œuvre autobiographique, sur le rapport adultère entre une femme dont  le mari est au front et un homme jeune). Le roman obtiendra le prix littéraire du " Nouveau monde ". Il écrit " Escales ", il s’agit de poésies.

1921, il collabore avec le groupe des six, pour le livret argumentaire des "Mariés de la tour Eiffel", cette œuvre lance la nouvelle génération musicale en France dans le sillage d’Erik Satie qui en est le mentor. 

1922, il écrit " vocabulaire", poésie

1923, décès de Radiguet. Cocteau quitte Paris avec Diaghilev pour une représentation des « Noces » par les ballets Russes à Monte-Carlo. Il aura une liaison avec le directeur de l’opéra Louis Laloy (Docteur ès lettres, il devint un éminent musicologue, critique musical, cofondateur du Mercure musical, enseignant à la Sorbonne puis au Conservatoire, secrétaire général de l'Opéra de Paris). Il écrit la poésie, " La rose de François", François Bernouard, portrait de Cocteau par Marie Laurencin et "Plain- chant " poèsie.

  La dépendance de Cocteau envers l'opium et ses efforts pour s'en sevrer auront une influence décisive sur son modèle littéraire. Son livret " Les enfants terribles ", est écrit en une semaine.

Jean Cocteau grâce à Christian Bérard (peintre, scénographe,  illustrateur, décorateur et créateur de costumes français, il a réalisé les décors de théâtre des pièces de Cocteau)  rencontre la famille Bourgoint , famille de trois enfants, Jeanne, Maxime jumeaux et Jean.  

1925, Cocteau reverra Jeanne et Jean Bourgoint, chez Jacques Maritain (philosophe français, convertit au catholicisme, il fut ambassadeur de France au Vatican de 1945 à 1948) et Charles Henrion (disciple de Charles Foucauld) il est vêtu d’un burnous blanc orné du Sacré Cœur rouge, grande impression sur le poète qui se convertit. Il écrit" Cri écrit" poésie.

Une autre poésie en 1926, " L'Ange Heurtebise ",photo de l'ange par Man Ray, en 1927," Opéra ".

1929, il fréquente toujours les Bourgoint, mais Jeanne se suicide. La vie de cette femme bouleversa tant le poète qu’il écrit l’histoire de cette famille qui deviendra les enfants terribles.

 Dans les années 1930, il fait la connaissance de la princesse Nathalie Paley, Issue d’un mariage refusé par le Tsar Nicolas II, elle est fille du grand duc de Russie, Paul Alexandrovitch. Exilés, les parents de Nathalie, s’établirent à Boulogne Billancourt. Elle était modiste, actrice, modèle ancienne épouse du couturier Lucien Lelong (très en vogue dans les années 20-30).Il écrit une poésie critique "Opium, journa  d'une désintoxication", dessins de l'artiste et une pièce  "La voix humaine"

Cocteau rencontre deux acteurs, avec qui une relation de longue durée,  Jean Marais et Edouard Dermit , acteur et artiste peintre(adopté par le poète).

En 1931, une poésie roman " les enfants terribles"

1934, il écrit la poésie " Mythologie", les quatre chemins, lithographies de Giorgio de Chirico et une pièce de théâtre " La machine infernale", illustration de Cocteau.

En 1938, il écrit une pièce de théâtre "Les parents terribles"

1939, une poésie ‘Enigmes", gravure d'après un dessin de l'auteur.

1940, une pièce écrite pour Edith Piaf " le bel indifférent " remporte un énorme succès. Le poète travaille avec Picasso, Coco Chanel sur plusieurs projets. Il joue un rôle ambigu durant la seconde guerre mondiale, il fut accusé de collaboration avec les allemands, une partie de son passé reste mystérieuse durant les années 39-44. Discret sur son engagement politique, pendant l’Occupation, il est pacifique, il écrit dans son journal en 1942, daté du 5 mai, "l’honneur de la France, sera peut-être, un jour, d’avoir refusé de se battre ", pendant l’été 1942, lors d’une exposition il accueille Arno Breker, sculpteur officiel du troisième Reich.

Il écrit une nouvelle poésie en 1941," Allégories ", une pièce de théâtre "La machine à écrire"

1943, il écrit une poésie critique "Le Greco"

En 1945, " Léone ", autre poésie, deux lithographies de Cocteau

En 1946, il fait le film "La belle et la bête ", référence cinématographique et "L'aigle à deux têtes" pièce de théâtre.

Jean Cocteau, préside le festival de Cannes en 1953 et 1954.

1955, le poète est élu à l’Académie française

1960, il tourne " le testament d’Orphée ", avec le soutien financier de François Truffaut.

cocteau orphée

1963, le 11 octobre, il apprend le décès de son amie Edith Piaf, il est pris d’une crise d’étouffement, et décède quelques heures plus tard d’une crise cardiaque à Milly La forêt.

Bien sûr, il existe encore de nombreux ouvrages, pièces de théatres et films.

Jean Cocteau est enterré dans la Chapelle Saint-Blaise-des-simples à Milly la Foret. Cette chapelle était une léproserie au XII eme siècle. De confession catholique, dédiée à l’évêque et médecin Blaise de Sébaste. En 1959, lors de sa restauration, elle fut décorée par Cocteau, il dessina les vitraux et les fresques murales représentant alternativement la résurrection du Christ et les plantes médicinales, les simples qui donnent leurs noms à la chapelle (les plantes médicinales sont : l’aconit, la menthe, renoncule, valériane et belladone), cultivées traditionnellement par les moines sont appelées ainsi car on n'utilisait au départ qu'une seule plante, elles sont toujours cultivées dans le village). La Résurrection est symbolisée par un chat.cocteau chat

Le portrait du poète en bronze y est exposé, il fut réalisé par Arno Breker quelques mois auparavant et l’épitaphe   célèbre de l'académicien : "Je reste avec vous. "

cocteau interieur chapelle

Autour de la chapelle un jardin présentant les plantes médicinales, décoré de la croix en fer let de la cloche des halles.

cocteau chapelle

La maison se situe dans un magnifique jardin entouré par une rivière.

cocteau jardin

C’est la maison du Bailli, lieu que Jean Cocteau vint habiter de 1947 à 1963, date de son décès. Il s’agit de l’ancien corps de logis des dépendances du château de la Bonde, qui possède deux tourelles de brique, donnant sur une impasse.

cocteau maison

Au rez-de-chaussée : dans les premières salles,  présentation de photos, une biographie, quelques citations, des livres, le poète se livre.

Le grand salon, un immense tapis , deux fauteuils, une petite table avec une lampe , sur cette table des  feuillets du poète, derrière une bibliothèque, devant une fenêtre un paravent, des paons en bronze, une tête de bélier posée sur un guéridon, des photos, des palmiers en bronze et laiton ,des bustes et tableaux décorent ce salon, un peu de désordre laisse imaginer la présence de l’artiste.  

Au premier étage un couloir, son bureau, sa chambre et quelques salles pour présenter les œuvres du poète, livres, dessins, projets de décors pour le théâtre, le cinéma, tout cela explique ses nombreuses rencontres que ce soit dans le monde de la mode, du cinéma, théâtre, littéraire, et les  temps forts de son existence  

Dans le couloir : quelques photos sont accrochées  dont une photo de Picasso accompagné de Jean Cocteau, une autre ou le poète est en compagnie de son amie Edith Piaf. Une de Christian Bérard elle est datée de 1940.Un dessin de l’artiste représentant Charlie Chaplin en 1936, des dessins à la mine de plomb présente Guillaume Apollinaire à la guerre 14-18 de Cocteau en 1956, un dessin représentant Paul Eluard en 1842, au crayon noir, le portrait de Max Jacob en 1961 au crayon noir, par Cocteau,cocteau max jacob

un dessin de Coco Chanel en 1930 à la mine de plomb, plusieurs dessins de mode exécutés par l’artiste pour Harper’s Bazaar, en 1937 ,un portrait de Colette fait au charbon de bois et à la farine sur un plateau de table en bois, daté de 1944,

cocteau colette

un tableau « sommeil Hollywoodien « daté de 1953 huile sur bois, un autoportrait cubisme daté 1910-12 encre de chine.

L’artiste est aussi séduit par le cinéma, on peut voir un miroir  avec l’équipe du tournage du ‘sang d’un poète » Sacha Mansour 1831, des photos de Jean Marais dans la belle et la bête, de Josette Day , une photo de plateau datée de 49-50, de François Perier et Jean Marais dans Orphée, le manuscrit autographe avec photos d’Orphée 1949, une photo de Francine Weiswiller et Pablo Picasso pendant le tournage du testament d’Orphée, 1960.

Son bureau, les murs recouverts de motifs léopard, dans ce lieu s’accumulent un certain nombre d’objets de diverses provenances. Sur un tableau noir différentes photos, dont une   dédicacée d’Orson  Welles en Othello, une son ami Radiguet, une de Picasso. Des portraits accrochés un  de Baudelaire par Manet, on peut voir également le buste de Byron. Son bureau est situé face à la fenêtre, devant un fauteuil cathédrale de style néogothique, l’assise recouverte d’une peau de bête, surmontée  d’un assemblage de cornes de buffles, une cheminée, sur le manteau reposent des poteries, des bustes antiques, au dessus accroché un haut relief figurant une montgolfière prise dans la tempête de Lapruffe, un autre tableau représente le portrait d’une jeune fille, de l’Amaury-Duval daté de 1867.

cocteau buste

 En face du bureau se trouve sa chambre, meublée d’un lit à baldaquin, accroché au dessus du lit un buste d’un enfant nègre en ébène et albâtre, une cheminée, dessus un buste antique, en marbre (il appartenait au grand-père de l’artiste), sur le mur on peut y voir une fresque attribuée à Jean Marais.

La dernière salle présente les portraits de l’artiste, l’un peint Jacques-Emile Blanche en 1922,cocteau par blanche

un de Modigliani,cocteau portrait modigliani

Andy Warhol, Bernard Buffet et un buste par Jacques Lipchitz, sculpté en granit daté de 1920.

Quelques extraits du catalogue.

Jean Cocteau compte  parmi les artistes qui ont marqué le XXe siècle, il a côtoyé la plupart de ceux qui animèrent la vie artistique de son époque. Il fut l'imprésario de son temps, le lanceur de modes, le bon génie d'innombrables artistes et posa sa touche inspirée sur tout ce qu'il créa avec une grâce particulière, une originalité et une intuition rare.

  En dépit de ses œuvres littéraires et de ses talents artistiques, l’artiste insiste sur le fait qu'il est avant tout un poète et que tout travail est poétique.

Magnifique havre de paix, ou le visiteur va à la découverte de la vie artistique très riche et mondaine du poète. Un grand moment d’émotion.

 Dernièrement on pouvait admirer les décors et costumes de l’artiste dans le ballet « Phèdre » à l’opéra de Paris.

 Un lieu à visiter absolument, sans oublier la chapelle Saint Blaise ou repose le poète.

 

 

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6 octobre 2011 4 06 /10 /octobre /2011 11:19

Phèdre et Psyché

Deux grands mythes littéraires sur la passion et la beauté. Phèdre issue de la tragédie d’Euripide,  premier texte qui dépeint l’amour au théâtre au V eme siècle avant JC et Psyché d’après Apulée écrivain latin d’origine Berbère né entre 1232-125 après JC, il invente les amours de Psyché ( synonyme d’âme chez les grecs) et de Cupidon, fils de Vénus, conte burlesque et pathétique sur la recherche de l’autre.


lifar

Phèdre : Serge Lifar

Phèdre ou la rayonnante, la brillante. Par sa mère, Pasiphaé, elle est la petite fille du soleil, par son père Minos, roi de Crète, elle est rattachée aux mondes infernaux. Porteuse d’un lourd héritage, elle doit à sa mère (qui connut des amours dépravées avec un taureau), le dérèglement des sens et l’intensité du désir. Ce feu qui brûle son corps lui vaudra d’être poursuivie par la déesse Vénus qui œuvre à la perte de sa famille. Elle épouse Thésée, fils d’Egée et 10 eme roi d’Athènes, elle lui donne deux fils : Démophon et Acamas. Thésée, avait déjà eu une première liaison avec Ariane, fille de Minos et sœur de Phèdre (qui l’aide à tuer leur demi-frère, le Minotaure) et une seconde avec Antiope, reine des Amazones, dont il eu un fils, Hippolyte. Au lendemain de son mariage avec Phèdre, Thésée se réfugie à Trézène, ville du Péloponnèse, après  la guerre menée contre les Amazones et le meurtre d’Antiope qui s’était opposée à son union. Hippolyte y vit déjà, où son père l’a envoyé demandé le trône de son aïeul Pitthe et où, excellent chasseur, il a fait ériger un temple en l’honneur de la déesse Artémis. Auteur de nombreuses campagnes héroïques, Thésée repart bientôt. Mais il est retenu prisonnier aux Enfers jusqu’à ce que hercule le délivre. A Trézène, on se désespère de son absence. Le bruit de cette disparition amène Hippolyte à oser déclarer son amour à Aricie, princesse athénienne de la famille des Pallantides, autrefois détrônée par Thésée. Phèdre, blessée de s’être découverte une rivale, voit son désespoir s’accroitre avec le retour inattendu de son époux. Sur les conseils de sa confidente Oenone, elle accuse Hippolyte d’avoir voulu la séduire. Thésée demande à Neptune de le venger et Hippolyte meurt, trainé par ses chevaux effrayés par un monstre. Prise de remords, Phèdre s’empoisonne et avoue la vérité à Thésée.

Le ballet est composé de 21 scènes ::

Phèdre refuse que les femmes l’ornent.

Elle voit, auprès  d’Oenone, Hippolyte sur son char.

Elle fuit devant les compagnons d’Hippolyte.

Aricie intimide les compagnons d’Hippolyte. Ils laissent Hippolyte seul avec elle.

Danse d’Aricie et Hippolyte.

On voit Phèdre avouer à Oenone son  amour pour Hippolyte

Déclaration de Phèdre vers Hippolyte. Elle n’est pas coupable puisque Thésée est mort.

On voit au loin le retour de Thésée.

Joie des matelots et des suivantes.

Joie, des compagnons d’Hippolyte.

Phèdre chasse Oenone.

Thésée retrouve son fils qui avoue son amour pour Aricie.

On voit oenone se précipiter dans la mer.

Thésée retrouve Phèdre, Phèdre apprend qu’elle a une rivale et accuse Hippolyte.

Thésée demande son aide à Neptune. Neptune parait. Les vagues envahissent la scène.

On voit Hippolyte mort trainé par ses chevaux.

Phèdre a bu le poison. Elle vient avouer son crime.

Elle tombe morte.

On voit Apollon qui a tiré sa flèche. A droite et à sa gauche. Minos et Pasiphaé.

Minos et Pasiphaé descendent sur le théâtre.

La mère recouvre sa fille avec son manteau rouge.

« Un mythe est un mythe parce que les poètes le reprennent et l’empêche de mourir.

Nul ne doit ignorer celui de Phèdre, petite fille du soleil.

Par la parole ou par la danse glorifions-le » Jean Cocteau

Musique de Georges Auric

Les décors et costumes de Jean Cocteau.

Les interprètes dans les rôles principaux : Marie-Agnès Gillot dans Phèdre, Stéphane Bullion dans Thésée, Sabrina Mallem dans Oenone, Yann Saiz dans Hippolyte, Marion Barbeau, Aricie.

Marie-Agnès Gillot dans le rôle de Phèdre elle est tragédienne et donne l’intensité nécessaire à l’interprétation du rôle.

Psyché : Alexei Ratmansky

Comme dans un comte de fée, il était une fois, dans un certain pays, un roi et une reine qui avaient trois filles, très belles toutes les trois.  Elle retrace les aventures de Psyché dont la beauté, si rare, attire les foules et suscite la jalousie de Vénus.

"La beauté de la cadette était si rare, si merveilleuse, qu’il y avait dans le langage humain disette de termes pour l’exprimer, ou même pour la louer dignement. Habitants du pays ou étrangers, que la curiosité de ce prodige attirait en foule, en perdaient l’esprit, dès qu’ils avaient contemplés cette beauté  incomparable : ils portaient la main droite à la bouche, en croisant l’index avec le pouce absolument dans la forme de l’adoration sacramentelle du culte de Vénus elle-même ".

 Craignant d’être détrônée, la déesse Vénus supplie son fils Cupidon de punir la jeune fille pour sa beauté. Mais Cupidon, tombe amoureux de Psyché. Le roi, désespéré de voir que personne n’ose épouser sa fille se rend à Delphes pour supplier Apollon. Mais l’oracle est catégorique : Psyché doit être abandonnée en habits de noces sur un rocher, où son futur époux, un monstre ailé et cruel qui déchire les cœurs et tout ce qui respire, viendra la chercher. Les parents de Psyché, éplorés, sont contraints d’abandonner leur fille à son funeste sort. La jeune femme s’attend à périr lorsque le vent Zéphyr l’emporte vers un riche palais caché dans une vallée enchantée, où chaque nuit Cupidon lui rend visite dans l’ombre en lui recommandant de ne point chercher à découvrir son visage. Poussée par la jalousie de ses sœurs et par sa propre curiosité, elle finit par désobéir. Mais une goutte d’huile, échappée de la lampe, brûle son amant alors qu’elle le contemple. Aussitôt Cupidon s’envole, fâché de cette trahison, et le palais s’évanouit. La jeune femme enceinte et folle de chagrin se jette dans la rivière. Celle-ci, compatissante, la dépose sur la berge où se trouve  le dieu Pan.   Ce dernier lui conseille de reconquérir le cœur de son amant. Psyché cherche Cupidon,  mais en vain. Elle parvient au palais de Vénus, où la déesse, irritée de cette aventure avec son fils, la soumet, telle une esclave, à d’impossibles épreuves. Psyché les surmonte toutes, mais sa curiosité la perd une nouvelle fois. Elle tombe dans un sommeil mortel après avoir ouvert un flacon interdit contenant une parcelle de la beauté de Perséphone avec laquelle elle pensait reconquérir Cupidon. Ce dernier, toujours très amoureux, s’échappe du palais où sa mère l’avait enfermé, ranime Psyché et vole avec elle vers l’Olympe pour plaider leur cause auprès de son père Jupiter, le roi des dieux. Celui-ci se souvenant de ses propres passions, manifeste à l’égard de son fils une bienveillante indulgence. Le mariage de Cupidon et de Psyché, devenue immortelle, est célébré devant tous les dieux. Peu après, la jeune femme donne naissance à une fille, nommée Volupté.

Ce ballet est composé en trois parties :

Le sommeil de Psyché et Psyché enlevée par les Zéphyrs

Les jardins d’Eros

Le châtiment.

Musique de César Franck

Décors Karen Kilimnik

Costumes Adeline André

Les interprètes pour cette soirée Claire-Marie Osta : Psyché, Mathieu Ganio : Eros, Alice Renavand : Vénus, les deux sœurs : Caroline Bance, Christelle Granier, les quatre Zéphyrs : Mallory Gaudion, Daniel Stokes, Simon Vallestro, Adrien Couvez.

Textes issus du programme de la soirée

Ce ballet rappel un comte pour enfant, par les décors, les costumes, Alice Renavand  interprète  une très belle Vénus. Claire-Marie Osta interprète ce rôle avec beaucoup de finesse, de sensibilité, le duo  avec Mathieu Ganio  dans le rôle d’Eros forme une très belle  harmonie.

Très belle interprétation des artistes sans oublier le corps de ballet.

Au palais Garnier à Paris jusqu’au 6 octobre

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24 septembre 2011 6 24 /09 /septembre /2011 17:06

Au XIV eme siècle jusqu’à mi XV eme, le parchemin, luxueux, cher  était aussi répandu que le papier, il était utilisé au sein des ateliers d’artistes. La profession  comportait un grand nombre de métiers, peintres, sculpteurs, architectes, orfèvres, miniaturistes, ils pouvaient travailler tous dans le même atelier. Lorsque le papier est devenu moins onéreux, le dessin est apparu, au-delà des cercles artistiques.

Une phase de conception des projets, dans la pratique de la mise en œuvre, le dessin a tenu une place primordiale. Nous avons des témoignages.

Pour mettre en place une composition : il faut préparer la posture ou le drapé d’une figure, réactualiser la connaissance de la sculpture antique, donner les modèles que ce soit broderies ou vitraux. Les artistes utilisent tour à tour, la plume, la pierre noire et rouge, l’aquarelle et le rehaut de blanc posés délicatement au pinceau, sur le vélin ou le papier souvent coloré ou préparé.(  Cennini dans son traité du XIV eme siècle, nous indique que le papier était préparé pour son utilisation à la pointe de métal avec des fonds spéciaux minéraux ou organiques et polis à l’agate. Le fond pouvait être coloré en diluant la teinte avec une colle animale ou de la gomme arabique, ce qui rendait le papier plus résistant. On pouvait le teindre en brun, indigo, rougeâtre, bleu clair, gris, selon les artistes et les écoles)

Nous avons quelques exemples avec les livres de modèles, il peut s’agir de recueils de copies et de figures comme l’album Bonfiglioli-Sagredo-Rothschild dans sa forme originale de copies d’après des fresques d’Altichiero, ou bien des modèles d’animaux , comme celui de Rothschild.

D’autres livres sont liés aux grands artistes et leurs proches collaborateurs, dessins d’atelier, tel le livre de Benozzo Gozzoli.

Dès 1460, ces livres d’ateliers sont plus répandus : Marco Zoppo, Jacopo Bellini, mettent tous leurs soins à la mise en œuvre de ces volumes.

Nous savons que la préparation des fresques et tableaux d’autel sur bois incluait dans sa première phase l’exécution d’une esquisse, la sinopia des fresques, le dessin sous-jacent des tableaux, révélé par les méthodes scientifiques modernes. Grâce au développement de la fabrication du papier, la production de la gravure fut favorisée.

C’est le Florentin Maso Finiguerra qui est à l’origine de la gravure sur cuivre aux environs de 1460. Il fut suivi par l’orfèvre (également de Florence) Baccio Baldini, qui (faible en dessin), ne produisit que des reproductions de compositions inventées  et dessinées par Botticelli, Mantegna, avisé  de ce procédé à Rome, commença à graver un grand nombre de ses œuvres. Invention qui ensuite passe en Flandre.

L’esprit du Gothique international est présent dans les ateliers des graveurs florentins, les images représentent des scènes religieuses et des cartes à jouer. Le Quattrocento est tributaire d’une fusion des genres artistiques où l’estampe rivalise avec les autres arts : la peinture, sculpture, architecture et dessin.

sagredo anonyme carte à jouer sagredo carte à jouer

La production gravée est signée d’un grand maitre du Quattrocento Antonio Pollaiuolo, dans son combat d’hommes nus (présenté à l’exposition), ainsi que « l’ascension de la Vierge » ou" le jugement dernier ".

Le Nielle :

Technique particulière de l’orfèvrerie émaillée.

C’est au XV eme siècle à Florence dans l’atelier de Maso Finiguerra que le nielle, tué sur papier, offrit une modalité technique nouvelle à l’art de l’estampe. C’est avant tout un émail noir qui sert non seulement au niellage des métaux précieux  prêt à l’impression sur papier. Au Quattrocento les orfèvres italiens ont formé, du latin nigellum, par voie de contraction, le mot nello, francisé au début du XIX eme siècle et a été étendu de (émail noir) à l’objet émaillé lieu même et a ses dérives, dont l’impression de nielle sur papier.

La technique :

4 étapes viennent de l’incision du métal précieux à l’impression sur papier.

L’orfèvre gravait une plaque de métal précieux, souvent en argent. La plaque gravée était appliquée sur une argile très fine, qui recevait à la façon de l’empreinte déposée par un sceau sur de  la cire, le dessin (en négatif et en relief), de l’incision réalisée (en creux) sur le métal.

3eme étape : en vue d’une impression sur papier, consistait à réaliser une nouvelle matrice au moyen de soufre liquéfié, coulé sur la matrice d’argile. Une fois solidifié, le soufre était démoulé de l’empreinte d’argile et restituait (en positif et de nouveau en creux), le dessin incisé sur l’argent. Ainsi l’orfèvre disposait d’un double, en soufre, sur la plaque originale. On désigne par nielle en soufre ce type d’épreuve qui a reçu le niellage. Le nielle soit émail noir était enfin appliqué sur la matrice en soufre. Avant que le nielle ne sèche, l’orfèvre y posait un papier humide qu’il pressait au moyen d’un petit cylindre lisse. Sous la pression exercée par le rouleau, l’émail noir se transposait sur le papier créant une sorte d’estampe, appelée traditionnellement épreuve de nielle sur papier.

L’exposition présente des œuvres de différents artistes :

Maso Finiguerra, 1426-1464, orfèvre et graveur, il s'est distingué par son usage du niellage   sur des calices, patènes, reliquaires, poignées d'épées, bijoux en argent. Son maitre Lorenzo Ghiberti avec qui il travailla aux portes du baptistère à Florence.

A l’exposition :"  Le couronnement de la Vierge ", nielle sur papier

5 scènes de la passion dont :

"Jésus au mont des Oliviers ",

"La flagellation ",

" Le portement de croix ",

"La Pentecôte ",

" Le jugement dernier ".

 Epreuves uniques, provenant de Florence, cloître des Camaldules. Ces 5 compositions font parties d’une série de 14 soufres représentant la passion du Christ.

D’autres pièces sont attribuées à l’artiste : " Trois hommes soulèvent un âne ", " Hector armé par quatre jeunes filles ", " Le maître d’école ", " Le triomphe de la foi ", " Le sacrifice d’Abraham ", " La circoncision ", nielles sur papier. Ce sont des épreuves uniques, 

Peregrino da Cesena, actif à Bologne de 1490 à 1510, graveur.   

Les pièces présentées : " Le triomphe de Neptune ",nielle, " La résurrection ", " Arabesque avec un rapace et un griffon ", " Mucius Scaevala ", " Orphée ", " Saint Jérôme ". D’autres épreuves sont connues " La nativité " est une épreuve unique. 

Antonio Pollaiuolo 1432-1498 Rome, il apprend la peinture avec Paolo Ucello, la sculpture avec Donatello, il devient orfèvre avec Lorenzo Ghiberti, il est aussi graveur.

"La justice "lui est  attribuée, ainsi que "l’ange en adoration ", " Adam et Eve travaillant ", " Fontaine avec enfants ", "eune homme endormi ", "Diane et Endymion ", " un triton portant une Nymphe ", "Jeune homme nu assis sur un dragon ","  la Vierge avec l’enfant Jésus" ce sont des épreuves uniques.

sagredo combat palloiullo

 "Le combat d’hommes nus "

L’importance de la démarche que l’ artiste accorde au combat d’hommes nus, la composition est gravée et signée, une dignité comparable à celle des nobles arts de la sculpture, ou peinture, anticipe la revendication créatrice de Francesco Rosselli, celui fin du Quattrocento s’impose comme seconde figure majeure de l’estampe florentine après Baldini.

L’estampe acquiert définitivement un statut d’art majeur, comparable au dessin.

Le Maitre de l’album Soane de Londres :

Un artiste intervenant sur les feuilles plus anciennes à la fin du Quattrocento, est également l’auteur d’un recueil appartenant au Sir John Soane’s Muséum  (situé et étudié dans une ambiance milanaise vers 1500) . Cette partie est constituée de dessins d’architectures marquées par le goût à l’antique, qui a attiré l’attention des spécialistes du théâtre et des fêtes à la Renaissance. Ce dessinateur présente, l’actualité architecturale de l’époque (XV eme siècle) il cite Bramante, Filarète, les édifices de Mantoue, Venise, la cappella Colléoni de Bergame, le Santo de Padoue. Des motifs représentant des animaux et fruits apparaissent sur les feuilles les plus récentes

Altichiero : Peintre italien (Vérone, seconde moitié du XIV e s ). On lui attribue aussi la décoration de la loggia de l'actuel Palais de la province (autrefois Palazzo Scaligero), figurant des têtes monochromes d'empereurs et d'impératrices romains. Il fut l’un des derniers représentant  du Trecento, dont il concrétisa les grandes inspirations avant que n'éclose à Vérone le Gothique international.

Exposition de l’album Bonfiglioli-Sagredo-Rothschild, cet album comporte 20 folios.

sagredo

Quelques exemples :

Folio  1 : recto copiste d’Altichiero " Vue d’un palais ", encre brune et encres couleurs sur vélin, Verso : Maitre de l’album de Soane, « temple circulaire » encre brune et encres couleurs et blanc sur vélin

Folio 2 : recto copiste d’Altichiero "Architecture gothique, une pêche et un canard ", encre brune, encres de couleurs et tempera sur vélin. verso : maitre des études de figures et maitre de l’album Soane « Rinceaux fleuris et étude de figure en grande partie effacées et tabernacle à l’antique » pointe de métal, encre brune, , encre de couleurs et blanc sur vélin préparé en bleu-vert.

 Folio 3 : recto copiste d’Altichiero, "édifice orné de galeries, avec un jardin à l’arrière-plan et un écureuil ", verso : maitre de l’album Soane, »Saint Georges combattant le dragon », plume et encre brune et lavis brun, encres de couleurs et tempera sur vélin.

Folio 4 : recto copiste d’Altichiero, "Vue perspective d’une église ", verso : maitre de l’album Soane, « Autel avec décor sculpté », plume et encre brune  et encres de couleurs sur vélin.

sagredo1

Une série de 10 folios présente « le livre de modèle Rothschild » sur ces feuillets présentations d’animaux : un exemple, recto" Trois chèvres dans un paysage", Verso "  Lion attaquant un sanglier et deux chiens ".

De Sandro Botticelli, Florence 1445-1510, y travaille avec les peintres Antonio del Pollaiuolo   et Verrocchio,  quand son maître part pour Spolète.  Cet apprentissage de  l’orfèvrerie, de la gravure et de la ciselure influence la ligne de son dessin. Botticelli travaille beaucoup avec les artisans et notamment avec son frère Antonio, orfèvre avec qui il partage son atelier.

" Etude de jeune homme de profil " de Botticelli. Pointe de métal et rehauts de blanc au pinceau sur papier lavé beige rosé.

"Saint-Sébastien ", Pointe de métal et rehauts de blanc au pinceau sur papier lavé beige rosé.

 Il s’agit d’études préparatoires.

Baccio Baldini, Florence 1436-1487, orfèvre et artiste nielleur

"Le prophète Noé " burin en manière fine

" La chasse à l’ours " burin en manière fine.

"Médaillon avec quatre scènes d’amour et quatre animaux "entourés d’une bordure de fruits, burin à la manière fine.

De l’atelier de Baldini, Virgile fait apercevoir Dante à Béatrice. Burin à la manière fine.illustration pour la 8 eme édition de la Divine Comédie Dante.

La scène dite des " planètes " représente 7 planètes (dont le soleil considéré selon la physique ptolémaïque comme un satellite de la terre), du système solaire en fonction de leur influence astrologiques sur l’activité humaine. De Baccio Baldini vers 1436 à Florence

Elles révèlent : la main d’un orfèvre florentin qui essai d’adapter sa manière à l’expression graphique (couleur, perspective, mouvements) enrichissent par un jeu de contre-tailles, les contrastes des gris.

Cette série constitue (les planètes, l’un des premiers témoins de la naissance de l’art de la gravure dans la Florence du Quattrocento, nous nous situons aux confins de l’art des orfèvres et de leur  1ere expression gravée).  Baldini orfèvre lui-même, fut l’élève et le principal continuateur de l(art de Maso Finiguerra.

Une série de prophètes et celles des" Sybille"s, ce groupe d’estampes attribuées à Baldini d’après des dessins de Botticelli.

Agnolo Gaddi, Florence 1350-1396, peintre de l’école florentine de la pré-Renaissance, il fit de nombreux dessins et une trentaine de fresques.

" Scène de la vie d’un saint" plume et encre brune sur papier lavé rose.

"Figure trônant et deux personnages assis",plume et encre brune sur papier lavé rose.

Egalement D’Agnolo Gaddi, étude pour figure allégorique sculptée destinée à la loggia des Lanzi à Florence. Œuvre commandée entre 1383-84. A la plume, encre brune, sanguine, papier frotté à la sanguine, et une étude pour le décor de la chapelle Castellani à Santa Croce Florence de Benozzo Gozzoli.

Florence au XV eme siècle :

Quelques œuvres anonymes

"Jeune homme debout " XV eme , il s’agit d’une épreuve unique, nielle sur papier.

" Deux guerriers casqués ", autres épreuves connues.

"La Vierge et l’Enfant sur un trône entourés de saintes et d’anges". autres épreuves connues.

Italie du nord, peut-être Venise ?

" Dame en costume vénitien " , nielle sur papier. Autres épreuves connues

  Une œuvre de Francesco Pesellino, Florence  1422-1457, peintre miniaturiste de l’école florentine. Il travailla pour les Médicis.

" Etude du Saint évêque " Tempera en blanc et brun sur papier beige.

Benozzo Gozzoli, Florence 1420-1497,  il est l’un des peintres majeurs de l’école florentine. Il se forme auprès de Fra Angelico au couvent San Marco,   où beaucoup d'œuvres sont exécutées depuis les dessins du maître, puis entre 1444 et 1447 comme orfèvre dans l'atelier de Ghiberti  il travaille avec lui et son frère à la porte du Paradis du baptistère Saint-Jean 

En mai 1447, il accompagne Fra Angelico à  Rome appelé auprès du pape Eugène IV pour des décorations au Vatican   puis à la Cappella Niccolina de Nicolas V  . Sa grande renommée de décorateur commence avec les fresques (disparues) peintes durant ce séjour, à l’église  Sainte-Marie d’Aracoeli  " Saint Antoine et deux anges " et à Sainte Marie-Majeure. Il participe également aux travaux de fresques sur la voûte de la  cathédrale d’Orvieto  

 " Figure de moine dans une mandorle ", pointe de métal blanc au pinceau sur papier préparé en ocre brun

"Portrait d’homme coiffé d’un turban "  pinceau et encre brune, pointe de métal, rehauts de blanc sur papier préparé vert.

Quelques extraits du livre de l’exposition

Collection du baron de Rothschild

Cette exposition est exceptionnelle, elle met en relation les différentes techniques : les nielles qui précèdent les estampes, les dessins apportent précision, et raffinement. C’est aussi la découverte de l’activité des artistes florentins à l’époque du quattrocento.

Au Louvre jusqu’au 10 octobre 2011

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9 septembre 2011 5 09 /09 /septembre /2011 17:22


 L’histoire de Saint-Tropez, lieu qu’Henri Manguin affectionnait particulièrement.

Saint-Tropez petit village de pécheurs,  jusque dans les années 1950.

Mais l’histoire de ce village débute dès 599 avant Jésus-Christ, les Phocéens venus de Grèce,  investissent   Marseille et les sites de mouillages de la côte.

En 31 avant Jésus-Christ, c’est la bataille d’Actium (guerre civile romaine qui suivit l’assassinat de Jules César, grande bataille navale qui s’est déroulé près d’Actium, sur la côte occidentale de la Grèce, au sud de l’ile de Corfou. Elle met aux prises les forces d’Octave et celles de Marc Antoine et Cléopâtre. Elle marque la fin de la guerre civile, et la victoire d’Octave (il deviendra l’Empereur Auguste). Cette bataille permet l’installation des romains dans le sud de la France. Ils construisent des villas dont l’une dite « des platanes ». Le premier nom du village est Héracléa-Caccaliera.

A la fin du IX eme siècle, c’est la chute de l’empire romain, le pays est mis à feu et à sang par les pirates et corsaires. Ces exactions vont durer 100 ans, toutes attribuées aux Sarrasins (nom donné aux peuples musulmans par les européens à cette époque), ils se retrancheront à La Garde-Freinet proche de Saint-Tropez. Ce qu’il resta de leur passage les toits de tuiles roses appelées sarrasines.

En 976, Guillaume 1er comte de Provence, seigneur de Grimaud, chasse les belligérants et fait construire une tour  en l’an 980, (emplacement de l’actuelle tour de Suffren).

Les années 1079 et 1218, les bulles pontificales (document  originellement scellé par lequel  le Pape pose un acte juridique, tel que l’indiction d’une année sainte, une nomination épiscopale ; la convocation d’un concile, ou d’une canonisation. Le document relève en principe du gouvernement pastoral de l’église). Elles confirment l’existence d’un domaine seigneurial à Saint-Tropez.

1436, le roi René tente de repeupler la  Provence dévastée et dépeuplée par les invasions et la peste. En 1441 il crée au profit de son chambella Jean de Cossa la Baronnie de Grimaud, celui-ci réalisa que le point faible de la région était le Golfe de Saint-Tropez et qu'il fallait à tout prix le protéger.  Il fait appel  au génois Raphael de Garezzio lequel fit venir 21 familles génoises, qui reconstruisirent et fortifièrent la cité. Il fit construire des murs d’enceintes (il en reste deux). La cité est une petite république qui possède sa flotte et son armée, et est administrée par deux consuls et douze conseillés qu’elle élit En contrepartie, les Tropéziens seront francs, libres, et exempts de tout impôt, cette convention perdurera jusqu'à son abrogation en 1672 par Louis XIV.

1558, la création de la charge de capitaine de ville renforce l’autonomie de la ville. Le capitaine, élu tous les ans, dirige les capitaines de quartiers, un bombardier, une milice et des mercenaires. Ainsi les tropéziens résistent aux turcs, aux espagnols, et secourent Fréjus et Antibes, et aident l’archevêque de Bordeaux à reprendre les iles Lérins. 

1577 La seigneurie de Saint-Tropez devient l’apanage de la famille de Suffren, suite au mariage de Geneviève de Castille (fille du marquis, seigneur de Castellane) qui épouse Jean-Baptiste de Suffren.

1615, la ville accueille pendant quelques temps, l’expédition de Tsunenaga Hasekura (noble samouraï), il se rendait à Rome, il du s’arrêter cause de mauvais temps. Première trace enregistrée des relations franco-japonaises.

C’est en 1637, que les tropéziens viennent à bout de 21 galères espagnoles. Ce qui donne lieu à une bravade le 15 juin qui glorifie la victoire des habitants sur les espagnols.

15 Août 1944, la flotte alliée débarque sur les plages proches de Saint-Tropez, de ce fait, c’est la première ville de Provence libérée. Mais après cette date, le port est en ruines, la chapelle des Pénitents blancs est mutilée, les bombardements ont soulevé le quai.

Le village de Saint-Tropez s’est endormi pour quelques années, mais 1950 les écrivains et artistes de la nouvelle vague rendent ce petit port en station balnéaire et le rendent connu internationalement.

Saint-Tropez joue un rôle important dans l’histoire de l’Art Moderne.  C’est Paul Signac qui découvre ce lieu baigné de lumière en 1892, séduit il achète une maison pour en faire son atelier " la Hune " et incite les autres artistes à venir y séjourner tel que Matisse, Bonnard, Marquet, Cross, Derain, Manguin Camoin.

C’est à Saint-Tropez que le pointillisme et le fauvisme voient le jour. C’est l’un des foyers les plus actifs de l’avant-garde picturale au début du XX eme siècle.

Le Musée de l’Annonciade est installé dans la chapelle Notre-Dame de  l’Annonciade, dont il tire son nom, créé en 1922.

 Cette chapelle a été édifiée vers 1510 par la confrérie des Pénitents blancs, (elle fut vendue comme bien national à la Révolution). Son clocher est abattu en 1821, cet édifice était prévu pour faire un atelier de construction marine. En 1937, la partie supérieure de la chapelle fut aménagée pour accueillir le Museon Tropelen.  En 1950, le bâtiment, est mis à la disposition de Georges Grammont, qui en fit faire un musée afin d’y présenter sa collection. 

Henri Manguin nait à Paris en 1874, dans une famille bourgeoise. Son père décède alors qu’il n’a que 6 ans, il laisse un héritage important.

Henri fait des études au lycée Colbert, qu’il arrête en 1890 afin de se consacrer à la peinture

1891, il est inscrit aux Arts Décoratifs, il rencontre Marquet et Matisse ils deviennent amis

1894, Il rentre à l’Ecole des Beaux Arts, dans l’atelier de Gustave Moreau 

1895, Année ou il découvre l’œuvre de Cézanne lors d’une exposition chez Ambroise Vollard

 1896, il fait un séjour près de Cherbourg à "la Percaillerie", il rencontre Jeanne Carette, qu’il épousera en 1899, ils s’installeront rue Boursault à Paris.

 1900, Manguin à l’idée de créer un atelier démontable dans son jardin, ses amis Marquet, Puy, Matisse viendront y travailler, ils auront le même modèle.

1902, c’est la première participation de l’artiste au Salon des Indépendants, il rencontre Pissarro

 1903, il participe au salon d’automne à Paris

 1904, il effectue son premier séjour à Saint-Tropez, il s’installe villa Ramade, il devient ami avec Paul Signac. La même année il participe aux Salons d’Automne et des Indépendants.

1905, Le collectionneur Léo Stein lui achète " l’atelier  " le  " modèle nu " Du printemps à l’automne, il est à Saint-Tropez, son ami Marquet le rejoint, ils sont à la villa " Demière "au milieu des chênes- lièges à l’entrée de la ville sur la colline de Malleribes, la vue sur le golfe y est magnifique. Il peint une série de  "14 juillet à Saint-Tropez". et expose chez Druet et Weill

1906, Vollard, marchand d’art lui achète cent cinquante toiles. Il effectue un long séjour à Cavalière, il fait la connaissance de Théo Van Rysselberghe, devient ami avec Cross. En juillet, il part rejoindre Matisse à Collioure. Participe à diverses expositions en Allemagne.

1907, Bernheim Jeune achète 9 toiles et  24 dessins à l’artiste, il fait une exposition chez Druet. En mai  il repart à Saint-Tropez

 1908, il part au printemps en Italie avec son ami Marquet, il participe à une exposition avec Bonnard chez Druet. Rentré d’Italie il passe l’été à la villa Demière à Saint-Tropez Bonnard vient habiter avec lui, il fait la connaissance de Dunoyer de Segonzac. Il participe avec Matisse à la première exposition impressionniste à Zürich

1909, il S’installe à Neuilly, 7, rue Saint-James. Il présente le salon d’Automne.

1910, Octave Mirbeau, critique et écrivain, lui achète des toiles. Il expose à nouveau chez Druet. Il va en Suisse, il rencontre les Hahnloser à Winterthur.

 1911 : Eté à Savary où il voit souvent Henri Lebasque.

1912 : Exposition de groupe à Moscou : les collectionneurs russes Stchoukine et Morosoff ont déjà acheté plusieurs toiles de l’artiste. Il voyage de nouveau en Suisse chez les Hahnloser. Il passe l’été à Cassis avec Othon Friesz.

1913 : Eté à Cassis et Automne à Villefranche. Exposition à la Galerie Druet. Il participe à l’Armony Show, à New York.

1915-1918 : Henri Manguin séjournera en Suisse, à Lausanne près des frères Vallotton, Winterthur chez les Hahnloser et Colombiers près de Neuchâtel

1920 : De Juillet à Octobre, Manguin est à la villa " l’Oustalet", qu’il achètera quelques années plus tard

1922 : Offre une œuvre pour la création du musée de l’Annonciade à Saint-Tropez.

1924 : Au début de l’année, il travaille à Marseille, dans l’atelier de Marquet. A partir de Juillet, il fait un périple à La Rochelle, Bordeaux et Sète, puis revient à Saint-Tropez en août.

1931 : Au printemps, il travaille en Bretagne.

1934 : Georges Grammont, futur donateur du musée de l’Annonciade, achète son premier Manguin.

1936 : Il participe au projet de création du musée de Saint-Tropez

1937 : Nombreuses expositions à Tunis, Constantine, Au Caire, à Berlin, au Canada et en France.

1938 : Henri Manguin expose au Carnegie Institute, à Pittsburgh, et à Londres. Son fils rachète à la fermeture de la Galerie Druet, les toiles invendues.  

1939 : Expositions à Adélaïde, Genève, Londres, Stockholm, Liège et Paris.

1940 : Manguin expose à la Biennale de Venise. Il part s’installer à Avignon chez son fils Claude.

1941 : Exposition à Tunis.

1942 : l’artiste revient à Paris et peint en Vallée de Chevreuse chez sa fille Lucile à "La  Reinerie ".

1949 : Peu après la célébration de ses 50 ans de mariage avec Jeanne, il quitte Paris pour Saint-Tropez où il décède.

A ses débuts, il travailla sous l'influence des Impressionnistes, des Nabis et de Cézanne avant de produire des toiles dans une veine fauve qui devinrent les plus recherchées de sa production après  son décès en 1949.

Les Fauves

La dénomination fauve inventée en 1905, lors de la présentation au salon d’automne, d’un groupe de toiles  de Matisse, Derain, Manguin, Friesz, Puy, Valat et Vlaminck, qui  s’étaient mis a peindre avec des couleurs plus ou moins violentes, cependant une telle manière de concevoir la peinture était déjà apparue un an plus tôt principalement chez Vlaminck, en fait le fauvisme date de 1904 et a duré environ trois années. Mais bien avant le fauvisme et lui traçant la voie par sa vision lumineuse et sa technique de touches mouvantes, il y avait eu Van Gogh et la coloration de certains paysages de Gauguin, qui  parfois   fut désigné car l’un des précurseur de ce mouvement.

On sait que la caractéristique la plus manifeste de la peinture fauve est l’emploi des tons purs. Aucun des peintres du groupe ne manqua d’en faire un usage abondant. Le rouge pur a été la couleur de prédilection des fauves coléreux, le mot fauve évoque " ils ont vu rouge ", mais si l’on observe bien leurs toiles les plus rutilantes, on s’aperçoit que les tons purs s’accompagnent de tons qui ne le sont pas.

La palette de l’artiste au contacte de la lumière méditerranéenne devient plus colorée. Ses jaunes ardents, ses rouges enflammés, ses oranges et mauves éclatants, bleus et verts font partis de sa palette,  il pratique la déclinaison du violet coloris qu’il affectionne particulièrement. Mais chez lui il n’y a pas de débordements, il reste fidèle à son sujet.  

Ses sujets : Il a  peint des nus, au levé pendant la toilette, des baigneuses, de nombreux paysages du midi, la nature, le port de Saint-Tropez, la citadelle, la mer, les bateaux, la villa Demière et son magnifique jardin, quelques fois animé par la présence de son épouse Jeanne. Dans son œuvre il y a une certaine joie de vivre.

L’exposition  présente principalement des œuvres peintes dans le midi et à Saint-Tropez, lieu qu’il découvre en 1904, invité par son ami Signac qui lui propose de tenter de nouvelles expériences chromatiques. Ainsi  il va immortaliser le petit port, la citadelle, et aussi la villa" Demière " lieu où l’artiste s’est installé, un véritable paradis entouré d‘une vaste forêt de pins et de chênes fermée à la vue par le massif des Maures, c’est un lieu propice à la création.

Manguin peut y explorer ses thèmes favoris, le paysage, l’intimité familiale, Jeanne son épouse,

qu’il représente nue à l’abri de tous regards, au bord du bassin ou nue sous les pins.

 

 . Comme il l’écrit à Matisse l’année suivante, le Midi lui procure :

" Une impression d’une grande beauté et la compréhension de beaucoup de choses jusqu’alors inconnues"

 

 

Son" Autoportrait", daté de1905

manguin autoportrait

"Claude sur la place de la Cavalerie", 1906

"La gitane à l’atelier" ,1906

"L’étude pour la Naïade", 1906

"Les petits chênes lièges", 1906

"Le pré villa Demière" , 1905

"Le port et la citadelle" 1904, la mer occupe la moitié du tableau

"Villa Demière" 1905, il s’agit des chênes-lièges dans le jardin de la villa

"La faunesse villa Demière ",  1905, l’épouse de l’artiste pose nue sous un arbre, son corps prend des tons, rose, mauve

manguin faunesse

"Cassis l’allée de Villerose", 1913

"Cavalière, un personnage" 1906

 "Baigneuse à Cavalière", 1905,   

manguin la baigneuse cavalaire

"Etude pour les 3 grâces", 1905

"Le port de Saint-Tropez", 1905

manguin vue du port

"Vue sur Saint-Tropez",1905

"La villa Demière ",1905 manguin villa demiere

"Le 14 juillet à Saint-Tropez", les couleurs des drapeaux sont vives et pures, sous un ciel clair.

Manguin 14 juillet

"Saint-Tropez, les bateaux  de la Ponche", 1904, le mauve, le vert , le blanc de l’eau, contrastent avec les tonalités des  maisons dont les coloris sont plus accentués et peints en aplats.

 

st trop les bateaux à la ponche

 

"Saint-Tropez le coucher de soleil", 1904 dominance de tons orangés, à l’horizon les montagnes bleutées

manguin st trop coucher soleil

"L’Ecorchée de dos", 1902

"Le port de Saint-Tropez 1905, la citadelle domine dans un écrin de verdure, quelques maisons et les reflets de l’eau au premier plan

Paysage  de Saint-Tropez" 1904-05

"Saint-Tropez, l’arbre et le golfe", 1904

st trop l'arbre et le golfe

"Souvenirs de Livourne", 1908

"La pinède à Cavalière", 1906

Quelques natures mortes sont exposées :

"Nature morte (melon et pot à tabac)",1905

"Nature morte au melon", 1905

"Nature morte au chianti", 1905

Quelques  Dessins

"Jeanne Manguin", 1905, encre de chine sur papier

"Les baigneuses à Cavalière", 1905, aquarelle sur papier

"Jeanne à l’ombrelle, à Cavalière", 1906, aquarelle sur papier

"La sieste", 1905, Jeanne est allongée dans une chaise longue sous les arbres, recouverte d’une chemise blanche, on aperçoit la mer en contrebas. Aquarelle sur papier

manguin la sieste

"Les baigneuses" 1905, aquarelle sur papier

"La coiffure", 1906, encre sur papier

"Le bateau", 1906, encre sur papier

"Golfe de Saint-Tropez",  1904, aquarelle sur papier

manguin golfe de st trop

Quelques extraits du catalogue de l'exposition.

Exposition à ne pas manquer, 40 toiles pour présenter les œuvres de jeunesse de l’artiste, les paysages aux couleurs éblouissantes, la présence de son épouse dans le magnifique jardin de la villa demière est fréquente .L’œuvre de l’artiste est optimiste, il représente la douceur de vivre. Il utilise sa palette avec beaucoup de finesse et de sensualité.

Jusqu’au 8 octobre à Saint-Tropez, Musée de l’Annonciade.

 

 

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1 septembre 2011 4 01 /09 /septembre /2011 15:25

Laurence Jenkell, nait à Bourges en 1965.  

Elle est peintre, plasticienne et sculptrice, Laurence fait partie du Monde de l'Art Comtemporain, elle expose dans différentes galeries en France participe à la FIAC, expose à Paris dans différents lieux et dans le monde.

C’est dans ses ateliers situés sur la Côte d’Azur, à Vallauris, qu’elle crée la majorité de ses oeuvres, s’inspirant des influences et tendances actuelles de la mode, du design et de notre société de consommation.
Sa rencontre avec Arman a été déterminante dans sa carrière.

Cette artiste a puisé son inspiration dans le pop art et le nouveau réalisme pour ses sculptures bonbons.

bonbon

Le Pop Art :

Ce mouvement est né dans les années 1950 en Grande-Bretagne sous les impulsions de Richard Hamilton (peintre et graphiste anglais, né en 1922) et d’EduardoLuigi Poalozzizi (artiste écossais né en 1924).

Dans les années 60, ce sera au tour du pop art américain, avec Andy Warhol, Roy Lichtenstein né en 1923, ses œuvres inspirées de l'imagerie populaire, de la publicité et de la bande dessinée. C’est la branche américaine qui va populariser ce courant artistique.

Le rôle de ce mouvement est de présenter l'art comme un simple produit à consommer : éphémère, jetable, bon marché...

Le nouveau réalisme :

Il est formé en 1960, par Yves Klein et le critique d’art Pierre Restany, cela à l’occasion de la première exposition d’un groupe d’artistes  français et Suisse à la galerie Apollinaire de Milan. Ce mouvement est contemporain du Pop Art américain. Le Nouveau réalisme incarne, l’un des nombreuses tendances de l’avant-garde des années 60, il sera dissout en 1970.

bonbon2

Les sculptures-bonbons de Laurence Jenkell séduisent, elles sont gaies, pétillantes, les souvenirs d’enfance reviennent, le papier irisé de l’emballage des bonbons, les couleurs acidulées attirent l’œil et réveillent les sens.

 bonbon 4

L’artiste innove, elle utilise différentes techniques : le drapé, le wrappings ( procédé qui consiste en l'enroulement et non  la soudure ), les torsions de l’altuglas (il peut-être brillant, satiné, givré, perlé), ce qui fait qu’elle obtient une forme qui n’est pas figée.    

 bonbon1 

 Une exposition à découvrir, à Cannes, sur la croisette et dans les rues de la ville, égayées par 55 bonbons  géants  aux couleurs des pays du monde. Jusqu'au 5 novembre, et  notamment à l’occasion du G20 qui se déroulera les 3 et 4 novembre 2011.  

bonbon 3 

 

 

 

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31 août 2011 3 31 /08 /août /2011 17:54

Bonnard Pierre, nait en octobre 1867, en région parisienne à Fontenay-aux-Roses, Son père, d'origine dauphinoise, faisait fonction de chef de bureau au ministère de la Guerre.

Pierre Bonnard,  montre un intérêt pour les lettres, le latin, le grec et la philosophie.

1885, il obtient son bac et entre en faculté de droit.

1888, il obtient sa licence. Mais il a un intérêt pour le dessin et la couleur, et est admis a l’école des beaux Arts de Paris et suit des cours à l’Académie Julian , qui vient d’être fondée, il y rencontre ses amis ,Vuillard Ker Xavier Roussel, Maurice Denis et Paul Ranson, Félix Vallotton et Henri Ibels, Paul Sérusier,  il découvre les toiles de Gauguin, Degas, Monet, Cézanne.

Il fait parti très vite du groupe des Nabis en compagnie de Vuillard, Denis, Vallotton, il est influencé par Gauguin et par la vogue du japonisme, comme nous le savons cette tendance et la conception différente de la perspective et de l’espace que l’on retrouve dans le kakemono (au Japon cela signifie un peinture qui peut être suspendue au mur sur un rouleau de soie ou de papier). Le mouvement nabi  a aussi pour caractéristiques l’exaltation de la couleur, la simplification de la  forme  et la sublimation du quotidien. Rejetant le modelé de la peinture traditionnelle en faveur d’aplats  de couleurs franches cernés par une ligne évocatrice élégante donnant l’effet décoratif.

1889, Bonnard prête serment d’avocat.et se présente au concours de Rome, il est refusé.

1890, il se rend quotidiennement au Parquet, il y dessine des hommes de loi. La même année il effectue son service militaire à Bourgouin. C’est l’origine de son tableau " l’exercice", il utilise les tons purs.

Il s’intéresse aux affiches, il est le premier nabi. Il trouve son style, il peint des sujets intimes, des intérieurs, des nus, des fenêtres ouvertes sur des jardins.

1891, il présente de nombreux tableaux en panneaux décoratifs au Salon des Indépendants, il exécute une affiche pour France-Champagne, de ce fait, il abandonne sa carrière juridique. Il rencontre Toulouse-Lautrec, avec qui il se lie d’amitié ; ils se retrouvent sur un même projet pour le Moulin Rouge, c’est Lautrec qui l’emporte.

1892, il présente" Le corsage à carreaux" et " la Partie de croquet ".

 1893, année de sa rencontre avec Marthe Boursin, elle devient son modèle et plus tard son épouse. La même année il publie sa première lithographie « scène de famille » dans la revue l’estampe. Il en réalisera d’autres pour la revue blanche " Parisiennes" et " la femme au parapluie ".

En 1897, l’artiste illustre un roman du danois  Peter Nansen, il fait 18 dessins au pinceau. « Marie » parue dans la revue blanche.  C’est alors, qu’Ambroise Vollard le remarque et lui demande 109 lithographies pour un ouvrage de poésies de Verlaine.  

1899, il va à Venise et Milan en compagnie de Roussel et Vuillard. Il s’installe rue de Douai à Paris, ce qui lui permet d’avoir un atelier plus grand.

1900, Vollard lui demande d’illustrer "Daphnis et Chloé ".

1901, c’est l’Espagne, Séville, Grenade, Tolède, Madrid.

1903, Il participe à la première exposition du " Salon d’automne ".

1904, il va à Saint-Tropez avec Vuillard, Roussel, il rencontre Valtat et Signac.

En 1905 et 1906, il continu de voyager, fait une croisière en Belgique et aux Pays-Bas. C’est dans ces années que l’artiste revient à l’impressionnisme, en y ajoutant un mystère. Il présente de nombreux nus de Martha son épouse, il y associe des motifs de son quotidien tel que des fruits, jardins. Le thème de «  La femme à la toilette « séduit dans ces premières années du siècle.

1906, le couple américain Gertrude et Léo Stein acquièrent « le sommeil »,  En avril il expose chez Vollard et à la galerie Bernheim-Jeune en novembre.

1908, il voyage en Algérie et en Tunisie.

1909, l’artiste va habiter rue Lepic tout en conservant son atelier rue de Douai, une exposition chez Bernheim-Jeune, en été Bonnard fait son premier long séjour à Saint-Tropez chez Henri Manguin.

1910, Nouvel atelier, quai Voltaire à Paris, dans le même immeuble que Misia, une autre exposition et un séjour à Saint-Tropez.

1910-11, Bonnard peint un tryptique " Méditerranée ", pour le collectionneur russe, Morozov, le tableau sera présenté à la galerie Bernheim-Jeune. il participe au Salon d’Automne.

1911, Il loue un atelier dans la cité des fusains, qu’il gardera jusqu’à la fin de sa vie, Il va plusieurs fois à Saint-Tropez, il y voit Signac et Manguin. Il va peindre en Normandie à Vernonnet.

1912, il va séjourner dans le midi de la France, à Grasse, Saint-Tropez, Antibes, Cannes, il retrouve Henri Manguin, Signac et Renoir. Une exposition particulière lui est consacrée  chez Bernheim-Jeune. Il achète une maison à Vernonnet, au bord de la seine, il la nomme " la Roulotte ", il est proche de Giverny, il rend visite à Monet régulièrement. Il achète chez Bernheim-Jeune, " fenêtre à Collioure " de Matisse

1913-15, Il traverse une crise dans son travail pictural, il redécouvre la nécessité de revenir à la forme et se concentre sur le dessin.

1914, il part travailler à Saint-Tropez, il loue la villa Joséphine, il participe l’exposition " Paysage du midi ", à la galerie Bernheim-Jeune aux cotés de van Gogh, Cézanne, Matisse, Signac, Manguin et Denis. L’année suivante il restera à Saint-Germain en Laye, il loue une maison depuis plusieurs  années  ensuite il ira à Vernon, ou il travaille des nus et des portraits.

1916, Il s’installe rue Molitor, c’est le début  des grandes compositions méditerranéennes, tel que l’été œuvre commandée par Mr et Mme Hahnloser pour leur villa de Winterthurn , cette ville ouvre un musée à l’automne de la même année, avec l’aide du peintre suisse Carl Montag.1ere exposition d’art français en Suisse, Bonnard y participe et présente 15 œuvres. Pour l’inauguration Maillol, Bonnard, Roussel et Vallotton sont accompagnés d’Ambroise Vollard le marchand d’art.

1917, Bonnard part peindre à Cannes, il rend visite à Signac qui est à Antibes avec sa seconde épouse, ensemble ils naviguent sur le bateau de Signac

1918, Matisse rend visite à Bonnard à Antibes.

1920, Séjour de plusieurs mois à Arcachon, puis à Saint-Tropez chez Manguin. Il part à Rome entre temps avec Renée Montchaty rencontrée en 1918.

1921, exposition à la galerie Bernheim-Jeune

1922, Séjour à Cannes puis au Cannet, il loue la villa " la maison blanche", puis "l’hirondelle" l’année suivante, "le rêve".

1923, bonnard affecté par le décès de son beau-frère Claude Terrasse, et celui de sa sœur Andrée

1924, une rétrospective lui est consacrée à la galerie Eugène Druet (galerie parisienne, qui entre 1903 et 1938, exposa près de 1300 artistes) premiers achats du collectionneur américain Duncan Phillips. Il travaille au Cannet, Vernon, à Paris, il commence une série de nus à la baignoire.

1925, il épouse Marthe à Paris. Il commence une série de nus à la baignoire.

 1926, il achète la villa le Bosquet au Cannet, il s’y retire pendant la guerre de 1939, il y passera également les dernières années de sa vie. Là, il s’intéresse et se passionne complètement pour la nature, il illustre cette même année « les histoires du petit Renaud » de l’écrivain Léopold Chauveau (il a écrit de nombreux contes pour enfants).

1927, l’artiste écrit son agenda quotidiennement, il fait des croquis, il note le temps du jour. Il fera cela jusqu’à la fin de sa vie.

1928, série d’expositions un peu partout en Europe, USA, reconnaissance internationale.

1930,  Il s’installe à Arcachon, il y reste plusieurs mois pour travailler. Ensuite il voyage à nouveau, Paris, Vernon, Le Cannet.

1933, Exposition chez Bernheim-Jeune, un ensemble sur le Midi est présenté.

1934, Il effectue un séjour au bord de la Manche, il est enchanté par le lumière changeante, il y retournera l’année suivante.

1936, Presque toute l 'année à Deauville, puis au Cannet, il rencontre Aimé Maeght, publiciste et lithographe. Une grande amitié nait entre les deux familles.

1937, année importante il achève une pastorale grande toile prévue pour le palais de Chaillot.  Deauville,

1938, il débute l’année au Cannet et ensuite Deauville, il fait une couverture pour la revue Verve créé par son ami Teriade, il vend sa villa " La Roulotte ".

1939, Bonnard est au Cannet, et prend un nouvel appartement porte des Ternes. Il se retire au Cannet pour revenir à Paris plusieurs années plus tard.

1940, Il vit au Cannet, sa correspondance avec Matisse s’intensifie, il li fait part de l’évolution de sa peinture. Matisse vient lui rendre visite. Bonnard est affecté par le décès de son ami Vuillard. La Bernheim-Jeune galerie doit fermer ses portes. Josse Bernheim est à Lyon et décède l'année suivante.

1941, Bonnard expose à la galerie Pétridès à Paris.

Marthe décède en 1942 au Cannet. Mouchy jeune servante devient son modèle. Ses liens avec la famille Maeght se renforcent. Bonnard participa à des repartage photographiques, la revue le point sera consacré à Bonnard en 1943.

1943, Il participe à une exposition  collective pour l’ouverture de la galerie Romanin, à Nice. Cette galerie fut créée par Jean Moulin. L’exposition est intitulée " les maitres modernes" regroupe des œuvres de Bonnard, Degas, Dufy, Matisse, Rouault, Utrillo, Valadon ; De Chirico.

1944, après être allé chez Matisse, à Nice, le photographe Cartier Bresson fait une série de 27 photos de Bonnard.

1945, Il écrit un texte de présentation pour l’exposition Denis au musée d’art moderne de Paris. Un numéro de la revue Verve lui est consacré et s’intitule " couleur de Bonnard ".

1946,  le fils de Josse Bernheim consacre à Bonnard sa première exposition après la guerre. Bonnard vint à Fontainebleau, où il rencontre Léon Blum pour la dernière fois. Fin 46, il participe à une exposition " le noir est une couleur "à la galerie Maeght.

Pierre Bonnard décède en 1947 au Cannet, avant sa mort un critique américain lui consacre un important article dans la revue " the Nation ", témoignant la réputation de l’artiste aux USA et de son influence auprès des jeunes artistes.

Sa palette :

Elle se compose de couleurs aériennes, le tout soutenu par un sens de la composition et du dessin. Dans les années 1910, elle s'éclaircit, elle devient de plus en plus subtile et lumineuse.

 Les blancs mousseux, selon une de ses techniques habituelles, rendent plus solaire et plus caressante à la fois l'irradiation du coloris. Nous avons un exemple avec  L’amandier.

Il va aussi peindre des scènes d’intérieurs, de rues nocturnes .  

il se lance joyeusement dans une transposition du monde tangible fondée sur l'irisation du coloris, la vivacité du trait, les libertés de perspective. Les estampes japonaises l'enchantent et Renoir le surnomme " le nabi japonard ". On l'a également qualifié de " post-impressionniste ",  admiratif de Claude Monet et Auguste Renoir et, sans toutefois les imiter, subissait la loi d'une filiation subtile.

L’utilisation du violet chez Bonnard et l’histoire d’une couleur.

Couleur à double tranchant : Pourtant, derrière son allure électrique, le violet est la couleur de la douceur et du rêve. C'est pourquoi d'ailleurs on la raccroche à la mélancolie et à la solitude. Le violet est la couleur par excellence des rêveurs, des personnes spirituelles plutôt que matérielles. Elle a des vertus apaisantes sur les esprits ; elle permet de calmer certaines émotions, de réfréner des colères ou des angoisses… L'une de ses nuances, le mauve, accentue encore plus ce côté rassurant et serein. 

Le violet dans la peinture :

Cette couleur apparait tard dans la peinture seulement à l’époque de l’impressionnisme. Les impressionnistes utilisent les couleurs du soleil pour traduire la sensation naturelle du plein air, soit les couleurs primaires (bleu, jaune, rouge) et leurs complémentaires (orange, violet et vert) ainsi que le blanc.

Le violet sera surtout utilisé à la période du symbolisme.

Dans les années 1860-70, il apparaît dans la poésie et dans l’art, qui voient la fin de la culture classique de l’individu, tournée vers le salut personnel et l’émergence de la culture de masse, intellectuelle et tournée vers le salut collectif.

Rimbaud et Laforgue, le célèbre dans leurs œuvres. Ainsi que Monet et Pissarro le font entrer dans leur palette, par la suite ce sera Gauguin, Redon, Munch et Bonnard.

La couleur est ambiguë, elle demeure la couleur de la perte, de la séparation du deuil, mais aussi de la joie, douceur Elle convient à cet artiste du déchirement, sous l’allégresse qu’est Bonnard.

Bonnard va l’utiliser dans "promenade en mer " ,1924 , attiré comme tous les nabis par le japonisme. Dans  la peinture japonaise le violet est utilisé fréquemment, un exemple avec Utamaro dans ses estampes populaires. C’est là que Bonnard apprendra la force de cette couleur.

Le violet a trouvé son statut scientifique : c’est le siècle des lumières qui objective sa réalité, le disque de Newton l’avait incorporé, entre l’indigo et le rouge.

Dans la pyramide d’Heinrich Lambert, 1772, la base du prisme est violette. Au milieu du siècle dernier, les expériences de Doppler-Fizeau, sur la vitesse de la lumière nous permettent de saisir sa nature. Le violet se caractérise par la fréquence ondulatoire la plus élevée du spectre visible et par l’état corpusculaire le plus ténu. Au-delà du violet commence les radiations invisibles de l’œil. Le violet apparaît comme la couleur la plus proche, de l’obscur, de la nuit, de la négativité mais au contraire de l’immatérialité de la spiritualité  sur l’idéalité de la lumière pure.

La première œuvre connue de l’artiste par le public, en 1890, est l'affiche lithographique France-Champagne. Parmi les passants qui la remarquèrent, il y eut, principalement, Henri de Toulouse-Lautrec.

bonnard affiche

L'exposition Bonnard et le Cannet, dans la lumière de la Méditerranée, 40 oeuvres environ, autour de ce thème.

comme son nom l’indique cette exposition est consacrée aux paysages méditerranéens, à la découverte du midi, sans oublier la présence sur de nombreuses toiles de Marthe son épouse.

L’exposition débute par le 5 eme étage, jusqu’au second étage ou est présenté une vidéo retraçant le parcours de l’artiste. Il a peint plus de 300 tableaux de 1922 à 1947 pendant ses séjours au Cannet.

 Le premier thème " Vie intérieure "

Dès 1927, l’artiste s’installe au "Bosquet" et fait faire des travaux de réaménagement et de confort tel que l’installation d’une salle de bain, création d’un atelier, un balcon, la villa est entourée d’un immense jardin et domine la baie de Cannes. L’artiste représente son épouse Marthe très souvent, avec beaucoup d’élégance, ses attitudes, son intimité, son bonheur, les différents lieux de sa maison jusque dans le cabinet de toilette où contrairement à Degas, l’artiste se plait à ne connaître que les grâces du corps, dans l’exaltation d’une lumière est finement nuancée.

Portrait de Marthe Bonnard en 1893, il s’agit d’une affiche pour la revue blanche.

Il peint un "autoportrait" daté de 1930

"Le bain ou la baignoire" 1925, Marthe est allongée dans la baignoire

"Nu accroupi" 1938

"Femme a sa toilette" 1933, présente Marthe nue, devant sa baignoire

bonnard marthe en talon au bain

"Le placard blanc", 1930

"L’escalier au tableau", 1930

"Coin de salle à manger", 1930, l’artiste à disposé de nombreux objets mis en valeur sur une table située dans un coin de la salle à manger

"La tasse de thé au radiateur", 1932,

"La salle à manger au Cannet", 1932, sur la table un coupe, une bouteille, quelques assiettes et verres, Marthe

assise, légèrement de profil, son chat sur les genoux

bonnard salle à manger

"Marthe dans la salle à manger" en 1933, présentée debout devant la table de profil, élégamment vêtue, portant des talons

bonnard marthe

"La corbeille de fruits sur la table de la salle à manger" 1933-35, dessin représentant une corbeille de fruits sur la table:

"La peinture doit revenir à son but premier, l’examen de la vie intérieure des êtres humains ", Bonnard

Dans une vitrine : quelques agendas de l’artiste, datés de 1934-1938, Il notait le temps du jour, cela lui permettait de faire un choix des couleurs. Il faisait un dessin (référence pour un tableau), il célébrait l’esprit émotion, il peignait des instants qui durent. De  la correspondance adressée principalement à Matisse, des cartes postales dont une envoyée par  Edouard Vuillard à l’artiste en janvier 1914.

 Nous découvrons un autre thème " découverte du Midi ",

 Début XX eme de nombreux artistes viennent sur la côte d’azur, cela devient même un grand atelier, beaucoup ne font que passer. Signac  y invite quelques uns de ses amis pour étudier et donner une priorité à la couleur ; Bonnard vient à Saint-Tropez en 1904 chez son ami Henri Manguin , peintre fauve, Vuillard et Roussel  y séjournent déjà, Bonnard, y vient plus régulièrement à partir de 1909 et finit par s’y installer en 1926 au Cannet .Il est ébloui par le sud dira t’il. Ainsi le midi devient à thème à part entière.

"Marine" de 1910

"Sur la côte à Antibes", 1912

"Le jardin dans le Var", 1914

"Beau temps orageux", 1910-11

"Vue du port de Saint-Tropez" 1911 (deux toiles)

bonnard vue du port st trop

"Les voiliers et régates" 1911-1912

Dans une vitrine : des cartes postales (vues du Cannet, des lettres dont une lettre à Matisse. Sa correspondance avec l’artiste s’est intensifiée dans les années 40).

Nous passons à la salle des "paysages 1920-1938 ",

L’artiste pendant cette période s’intéresse aux paysages « L’art ne pourra jamais se passer de la nature dira t’il »

Tout les jours il fait le tour de sa maison et va sur les collines du Cannet. Nous savons que son art est fondé sur l’observation de la nature, elle lui apporte des sensations nouvelles, le paysage est changeant, ce qui lui permet de multiples combinaisons de couleurs.

"Régates à Cannes", 1926

"Paysage méditerranéen", il s’agit du Cannet 1923

"La côte d’Azur", vers 1923, l’artiste nous présente une végétation luxuriante, avec la mer et la montagne à l’arrière plan.

"La foret de pins" 1924

"Vue panoramique du Cannet" 1924, 

bonnard vue panoramique le cannet

"Paysage méditerranéen", 1925 

"Paysage soleil couchant", 1923

"Paysage au Cannet", 1938

"La route rose", 1934

"L’Avenue Victoria", 1943

"La porte de la villa, le bosquet" le Cannet 1944

"Vue du Cannet" 1927, une vue plongeante sur le Cannet au premier plan la cime des palmiers (un coté japonisant).

bonnard

"J’ai acquis une âme de paysagiste ayant fini par me débarrasser du pittoresque, de l’esthétique, et autre convention dont « j’étais empoisonné " Bonnard

Les  "Œuvres ultimes et autoportraits ",

Plusieurs autoportraits sont présentés, il en a peint à différentes périodes de sa vie, ils sont plus bouleversant les uns que les autres.

"Autoportrait", 1945

"L’Amandier en fleurs", 1946-47

bonnard l'amandier

"Le jardin au Cannet", 1945

"Autoportrait", 1930

bonnar autoportrait

Sous Vitrine : un journal, des souvenirs de 1937 à 1950, agenda daté de 1931, ou il a dessiné un autoportrait, et quelques esquisses.

 L’œuvre de l’artiste, c’est tout un ensemble de travaux lithographiques (couleur ou en noir), pour des affiches, des livres et revues.

"Baigneurs à la fin du jour", 1945

bonnard la mer

"Ciel d’orage à Cannes", 1945

"Bord de mer champ rouge", 1931

"L’escalier dans le jardin", 1842-44

"L’atelier au mimosa", Le Cannet 1939, un certain nombre d’obliques, le châssis, la verrière, la rambarde qui se trouve au premier plan, ce tableau est éblouissant de lumière , les couleurs sont flamboyantes par le jaune du mimosa mais aussi par l’utilisation du bleu  outremer de la mer dans le lointain, orange, rose, vert émeraude des arbres.

bonnard mimosa

"La petite fenêtre "1946

"Le nuage sur la mer", 1930

Sous vitrine une lettre à Matisse, "le point ", revue artistique et littéraire

"La terrasse ensoleillée", 1939-1946

1931, il s’est représenté en boxeur. Il est de face, torse nu, les  bras repliés, les poings serrés et la tête inclinée.:

" Dans le midi, tout s’éclaire et la peinture est en pleine vibration. Portez votre tableau à Paris : les bleus deviennent gris, vus de loin, les bleus aussi deviennent gris. Il existe donc en peinture une nécessité : hausser le ton "  Bonnard

Les œuvres ultimes :

Quelques photos du " Bosquet" maison du Cannet, l’artiste a déménagé souvent et a peint fréquemment les maisons ou il a vécu Arcachon, Trouville, Vernonnet, le Cannet.

Une vidéo présente la biographie et l’évolution de l’artiste dans son art, il a peint pendant soixante ans.

"Qu’est-ce que voir, qu’est-ce que le monde, c’est de la philo posée par la couleur, elle captive elle révèle ". Bonnard

Chez Bonnard c’est la fête de la couleur, de la lumière, oppositions entre intérieur et extérieur. Il représente toutes les pièces de la maison, les cadrages recherchés donnent un certain mystère à ses compositions, les jardins somptueux dont la végétation luxuriante apporte la gaité transmise par la couleur et la luminosité.

 Bonnard et les femmes : Marthe son épouse, son grand amour, est présente sur un grand nombre de ses tableaux, il peint l’intensité cachée chez elle. Sensualité, Amour, beauté. Misia l’inspira également.

" Peindre le bonheur est une chose grave ", Bonnard.

Sous une apparence tranquille de simplicité, l’œuvre de Bonnard, est complexe, pleine de nuances.

" Voir pleinement c’est une expérience vitale, prolongement de l’être, des objets, la perception est toujours neuve ", Bonnard.

Quelques extrais du catalogue de l’exposition.

Exposition à ne pas manquer au musée Bonnard au Cannet, jusqu’au 25 septembre 2011. Ce musée récemment ouvert (juin 2011), est entièrement consacré à l’artiste.

A lire : DE Guy Gottette, écrivain et poète belge. "Elle, par bonheur et toujours nue", Gallimard. Consacré au peintre Bonnard au travers de Marthe son modèle, son épouse ensuite.

 

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28 août 2011 7 28 /08 /août /2011 13:01

A l’entrée de l’exposition  une allée de costumes d’apparats, nous arrivons sous une rotonde quelques carrosses sont exposés, une vidéo présente les cours européennes.

20 petits pavillons pour présenter chacune des cours.

monaco

Le Portugal

Le roi Louis 1er (1838-1889) et Maria Pia (1847-1911)

La cour au Portugal au XIX eme siècle  

Second fils de la reine Maria II et de Ferdinand de Saxe Cobourg et Gotha, le futur roi Louis nait à Lisbonne en 1838. Il a reçu une éducation moderne qui lui a permis de voyager en Europe. Il décide de faire carrière dans la marine, il est passionné par la mer,et est nommé capitaine de corvette en 1859, il prend le commandement  du voilier « Pedro Nunes » et de la corvette « Bartolomeu Dias ». Lors d’un de ses voyages en 1861, il apprend le décès de son père et son frère est gravement malade, il ne le reverra pas.

Louis va être acclamé en tant que roi à son retour à Lisbonne fin 1861, prenant le nom de Louis 1er, il va régner pendant 28 ans. Il va régner d’une manière pacifique et réaliser de nombreuses réformes et innovations : construction des chemins de fer, créations des banques, abolition de la peine de mort 1867, fin de l’esclavage 1869, réformes de l’enseignement et de la législation, fondation de l’Académie des beaux-arts, création de la galerie royale de peintures du palais d’Ajuda en 1869.

Il existe des conflits d’ordre politique, il va s’appuyer sur ses liens familiaux pour maintenir une position favorable au Portugal. N’ayant pas d’héritier il épouse Maria Pia de Savoie, née en 1847 à Turin, fille de (Victor Emmanuel II et de Marie Adelaïde d’Autriche). La nouvelle reine arrive au Portugal en 1862. Les festivités du mariage sont grandioses, la reine est accueillie chaleureusement par le peuple portugais, elle donne naissance à un fils, le prince Charles en 1863, un second fils, Alphonse en 1865. La reine,  fait entreprendre des travaux de restauration et de réaménagement, pour  transformer les lieux, elle  commande du mobilier, de l’argenterie, de la verrerie, vaisselle. Le palais devient l’égal du palais de Turin, durant toute sa vie elle se passionnera pour la décoration. Louis, nourrit un grand intérêt pour les sciences et les techniques. Il fait équiper le palais d’ascendeurs, de l’éclairage au gaz, puis de l’électricité et téléphone.

A l’exposition : Deux portraits un du roi Louis 1er  et celui de la reine Maria Pia, par le peintre Michele Gordigiani. Un tableau représente le mariage de Louis 1er et Maria Pia en 1864, d’Antonio Manuel da  Fonseca, ancien professeur de dessin du Prince. Un autre tableau montre l’arrivée de Maria Pia à Lisbonne à bord de la corvette Bartolomeu Dias, de Joao Pedroso Gomes. Un collier et un diadème en diamants de la reine. Une table est dressée, richement décorée, il s’agit de la reconstitution de la table du repas de mariage.  Présentation du grand service d’orfèvrerie de Joseph 1er (1714-1777), roi du Portugal, par François-Thomas  germain orfèvre de Louis XV (époque de la découverte de mines d’or , d’argent et pierres précieuses au Brésil, période qui enrichit le Portugal), le service était composé de 900 pièces, la commande passée en 1756 dura jusqu’en 1765 fin de la livraison, le service fut inauguré pour le couronnement de la reine Maria en 1777 grand-mère du roi Louis (ce service est l’un des plus importants au monde, aujourd’hui il est incomplet).

 

L’Espagne

Philippe V (1683-1746) et Elisabeth Farnèse (1692-1766)

La monarchie espagnole dans la première moitié du XVIII eme siècle

Philippe V de Bourbon et sa seconde épouse Elisabeth Farnèse, couple très unis, ils apportent à la monarchie espagnole le lustre qui la caractérisa sous l’Ancien Régime. Ils donnèrent naissance à de nombreux princes, ce qui permit  d’assurer la continuité dans la dynastie des Bourbons d’Espagne, et fondèrent de nouvelles branches de la famille à Naples et Parme. Philippe V et Elisabeth Farnèse avaient divers intérêts communs, ils souhaitaient maintenir le rang de l’Espagne parmi les puissances d’Europe, mais cherchant aussi à regagner en Italie les terrains perdus pendant la guerre de succession.

Philippe, duc d’Anjou, second fils du grand Dauphin et petit fils de Louis XIV. Charles II le dernier souverain espagnol de la maison des Habsbourg en 1700, en fit l’héritier universel de la monarchie espagnole. C’est ainsi que débuta le règne du premier Bourbon d’Espagne, il s’installa à Madrid en 1701. il épouse Marie-Gabrielle de Savoie, ils eurent 4 enfants. Elle mourut en 1714 et seuls deux enfants survécurent. La même année Philippe V se remarie avec Elisabeth Farnèse (héritière des duchés de Parme et de Plaisance, et des droits héréditaires sur la Toscane). Ils eurent de nombreux enfants.

Sur le plan international, les souverains réussirent, aux prix d’énormes sacrifices de guerre, à corriger la situation créée en Europe par la guerre de Succession, lors de laquelle la couronne espagnole avait perdue les Pays-Bas et ses territoires italiens. Ils s’inspirèrent des modèles administratifs français. Leur palais et les œuvres d’art dont ils s’entouraient constituaient un cadre idéal pour leur mode de vie étroitement lié sur le cycle des saisons, projetant une image très représentative de leur pouvoir monarchique : leurs gouts cosmopolites, influencées par les modèles français et italiens, reflétait leurs attaches dynastiques et leurs aspirations politiques. Philippe V abdiqua en faveur de son fils Louis 1er, et se réfugia en 1724 dans sa nouvelle résidence royale de la Granja de San Ildefonso.

A l’exposition : un tableau représentant le banquet du mariage d’Elisabeth Farnèse et Philippe V par Lo Spolverini, le portrait du roi Philippe V, Celui d’Elisabeth Farnèse, la reine par le peintre Van Loo, l‘Académie de dessin par Michel-Ange Houasse, Quelques vases du XVIII eme, de la manufacture de Ben Retiro.

La tenture de Don Quichotte de la Mancha, de Miguel Servantes, œuvre devenue intégrante du répertoire classique, le thème fut déjà utilisé par les peintres au XVII eme  siècle, devient très populaire au XVIII eme dans les manufactures de tapisseries européennes, la première tapisserie nous vient d’Angleterre ; Louis XV et Louis XVI firent connaître le don Quichotte des Gobelins partout en Europe. Dans sa jeunesse Philippe, duc d’Anjou, s’était interessé au roman, après avoir été nommé roi d’Espagne, il chargea en 1721 son peintre officiel, Andréa procaccini de réaliser les cartons de l’histoire de Don Quichotte, il commanda des tapisseries sur ce thème aux manufactures royales, il existe 20 scènes à Madrid. Ici trois d’entres elles sont exposées : "l’aventure des moulins à vent et le duel avec le valet biscaïen ", " Sancho est berné dans une couverture " assez comique dans la situation, et " Don Quichotte est enfermé dans une cage ", ici c’est plutôt la tristesse et la mélancolie, le découragement par rapport à la réalité. Ces tapisseries sont très réalistes et les couleurs magnifiques.

 

La France

Napoléon (1769-1821) et Joséphine (1763-1814)

Joséphine est veuve du général Beauharnais, qui a connu la gloire au service de la République, Napoléon est séduit, ils se marient rapidement en 1796. Bonaparte doit quitter son épouse rapidement pour prendre le commandement de l’armée d’Italie. Joséphine ne peut avoir d’héritier cela va causer une fêlure dans le couple, elle est indifférente à son mari, mais elle finit par le rejoindre pendant plus d’un an, elle s’installe à Milan au palais Serbelloni, séparés à nouveau à cause des combats. Ils reviennent tous les deux à Paris en 1797, Napoléon part en Egypte, mai sachant que son épouse a une relation avec Hippolyte Charles, il décide de divorcer dès son retour. Joséphine n’ayant aucune nouvelle de son mari fait l’acquisition de la Malmaison en 1799, préparant le retour de son époux elle donne des diners aux membres du Directoire, mais sachant qu’il se trouve à Fréjus, Joséphine décide de le rejoindre, ils se réconcilient, le 9 novembre le coup d’Etat donne à Napoléon le plein pouvoir avec le titre de Premier Consul, le 11 elle devient la première Dame de France. Nommée impératrice en 1804, elle se veut irréprochable. Mais elle sera pratiquement toujours seule, à Malmaison, Saint-Cloud, aux Tuileries, ils divorcent en 1809.

A l’exposition : Tableau de Napoléon 1er en costume de sacre par Gérard, un diadème de l’impératrice avec des camées représentant le char d’Apollon offert par son beau-frère  Joachim Murat, roi de Naples.

 Un tableau représente une vue du salon de musique de Joséphine par Augustin Garneray en 1812 à Ruel Malmaison, une toile montre l’impératrice portant sa parure de saphirs par Henri-François de Riesener, un autre représente le sacre de Napoléon le serment par Fontaine, des bustes de l’impératrice et de l’empereur manufacture en biscuit de Sèvres, une pendule de cabinet de travail de l’empereur au Grand Trianon de Jean-François Bailly horloger datée de 1813, tabatière en corne et miniature sur ivoire représentant Napoléon couronnant Joséphine, service de l’empereur en porcelaine de Sèvres, avec vues du palais de Saint-Cloud, l’orangerie du jardin des plantes, le phare d’Alexandrie, théière du cabaret à thé égyptien composé de neuf tasses et soucoupes porcelaine de Sèvres, la parure de saphirs de l’impératrice (saphirs, perles et diamants), bourse de l’impératrice soie brodée d’argent. 

L’Angleterre

Victoria (1819-1901) et Albert (1819-1861)

Une union sous le signe de l’amour, un grand rôle européen

Victoria nait en 1819, héritière d’une dynastie prestigieuse, prédestinée à donner des héritiers à son grand-père, George  III, père de 15 enfants dont 7 parvenus à l’âge adulte, deux lui succèdent, son fils ainé George prince de Galles, marié à Caroline de Brunswick, ils eurent une fille Charlotte, qui épousa le prince Léopold de saxe-Cobourg. Les autres fils du roi  avaient une vie désordonnée, mais la princesse Charlotte décéda très jeune, C’est Edouard duc de Kent qui épousa Victoria de Saxe-Cobourg qui donna naissance à Victoria en 1819, elle perdit son père très jeune, elle fit la rencontre en 1836 des princes Ernest et Albert fils du duc de Saxe-Cobourg et Gotha. En 1837, elle monte sur le trône, couronnée le 28 juin 1838 à L’abbaye de Westminster, elle épouse son cousin Albert dans la chapelle du palais de Saint-James en 1840. Le couple formé par Victoria et Albert,  fondé sur une communauté de valeurs et d’intérêts, est demeuré un modèle du genre. Ils partageaient une même passion pour les arts, les collections royales britanniques recèlent de nombreux témoignages leur peintre préféré était le portraitiste allemand Winterhalter, l’artiste séjournait régulièrement à Londres.

Louis-Philippe manifestait son attachement à la famille princière, il désirait un rapprochement entre la France et l’Angleterre, susceptible de sortir la première de l’isolement diplomatique auxquels les traités de 1815 l’avaient réduite. Les journées de juillet 1830, les " 3 Glorieuses ", l’avaient porté lui-même porté sur le trône, avaient réveillé le spectre des violences révolutionnaires. Il lui fallait rassurer les puissances européennes et, par la même, leur faire accepter sa propre légitimité. C’est Victoria, qui prit l’initiative de rencontrer en 1843 le roi des français, la reine fut reçue au château d’Eu, résidence personnelle de Louis Philippe. La rencontre fut immortalisée par plusieurs artistes.

A l’exposition : Un tableau montrant le festin offert au roi Louis Philippe le 11 octobre 1844, il vient d’être reçu dans l’ordre de la jarretière au château de Windsor. D’Edouard-Henri-Théophile Pingret,

Un autre montre le concert donné dans la galerie des Guise au château d’Eu le 4 septembre 1843, devant Louis Philippe et la famille royale, la reine Victoria et le prince Albert, toile d’Eugène Lami.

Un portrait de la reine Victoria, reine de Grande-Bretagne, d’Irlande et des Indes par Winterhalter,  un buste de la reine Victoria daté de 1888 en marbre du  sculpteur Comte Gleichen, 

Luxembourg

Le grand duc Adolphe (1817-1905)

Duc de Nassau et grand duc du Luxembourg

Adolphe duc de Nassau, devient grand-duc du Luxembourg à partir de 1890. Il joua un rôle décisif. Il a remis de l’ordre dans une Europe bousculée depuis plus de 20 ans par la Révolution française, le Premier  Empire,  le congrès de Vienne en 1815 fait renaitre un Etat entièrement annexé à la France.

L’origine du Luxembourg date de 963. Au XIV eme siècle, les Luxembourg sont parmi les familles féodales qui comptent en Europe, alliés aux rois de France, ils sont puissants dans le saint empire romain, rois de Bohèmes par mariages, ils deviendront a plusieurs reprises empereurs du saint Empire germanique. Mi XV eme, l’âge d’or du pays prend fin, cela pendant plusieurs siècles, la destinée du pays se trouve entre les mains de souverains étrangers. La révolution française et l’Empire en font des départements français. 1815, l’Etat, élevé au rang d’un grand-duché, fut offert au roi Guillaume 1er, des Pays-Bas pour des territoires cédés à la Prusse. Lorsque la révolution de 1830 éclate en Belgique, suivie de son indépendance l’avenir du Luxembourg est incertain. Le traité de Londres de 1839 consacre son indépendance, après avoir céder sa partie francophone à la Belgique. Guillaume 1er reste roi des Pays-Bas et d’Orange-Nassau et Grand Duc du Luxembourg. La principauté de Nassau devient  un duché en 1806, le 1er duc est Fréderic-Guillaume de Nassau Weilbourg, (introduit auprès des puissants de l’époque). Allié par sa famille aux tsars, le duc Adolphe, fils de Guillaume, épouse en 1844, une nièce de Nicolas 1er, mais la jeune duchesse décède très tôt. Le Duc se remarie en 1851, avec la princesse d’Anhalt-Dessau, Adelaïde-Marie. Ils auront un fils Guillaume IV. Très intelligente, appréciée, elle aime l’art. Le Duc hérite de la couronne  luxembourgeoise par suite des règles du pacte de famille Nassau en 1783 (après décès de 3 fils du roi Guillaume III).

Adolphe prend comme résidence officielle l’ancien hôtel de ville de Luxembourg, il décède en 1905, son fils Guillaume IV, lui succède. La grande duchesse Adelaïde montera sur le trône en 1912, ensuite ce sera la princesse Charlotte en 1919.

A l’exposition : Le portrait de la grande duchesse Adelaïde-Marie à cheval, toile d’Emile Adam, portrait de Frédéric Guillaume de Luxembourg de Johann Friedrich August Tischbein.

 Un service de table aux  armes des oranges Nassau en argent doré de Samuel Bardet, le diadème de la grande duchesse en argent, or, diamants taillés en roses, en poires et en coussin. Deux broches en forme de cœur, souvenirs des noces d’or de Koch, or, brillants, fond nacré recouvert de cristal poli.

Belgique

Léopold 1er (1790-1865)

Premier roi des Belges et homme d’état européen

Septembre 1830, des régions s’étaient séparées du royaume des Pays-Bas, il fallait un chef d’état pour ces régions, le choix s’est porté sur le prince Léopold de Saxe-Cobourg, veuf de la princesse charlotte d’Angleterre. La Belgique se dotait d’un roi avec une expérience internationale, avec des liens le rattachant presque à toutes les dynasties européennes. Léopold 1er voulait œuvrer à la paix en Europe et au bien-être du pays. En 1932, il épouse Louise d’Orléans, la fille ainée de Louis Philippe roi des français. Ils eurent 4 enfants.

Le roi s’attacha à préserver la neutralité de la Belgique afin de maintenir la paix. Sa préoccupation la stabilité politique à l’intérieur comme à l’extérieur du pays, désireux que le gouvernement soit aussi indépendant que possible des partis, il défendit une politique nationale modérée, mettant l’accent sur l’unité des citoyens. Léopold considérait les ministres comme ses collaborateurs personnels. La politique étrangère fut son champ d’action de prédilection.

Homme d’état d’envergure, il a su orienter la vie politique en Belgique et en Europe durant 30 ans.

A l’exposition :Une statue équestre de Léopold 1er XIX eme , un portrait du roi des belges Léopold 1er en 1840 par Winterhalter, portrait de Louise Marie d’Orléans, reine des Belges par Winterhalter, toile montrant le mariage du roi et de la reine des Belges dans la chapelle du château de Compiègne en 1832 par Joseph Désiré Court, un  buste de la reine en plâtre patiné, la maquette du train " le Belge " offerte au prince Baudouin à l’occasion des fêtes jubilaires en 1938, assiettes à l’effigie de Léopold 1er et Louise Marie d’Orléans, en faïence fine, pendule à l’effigie de la reine Louise en bronze.

Pays-Bas

Wilhelmine (1880-1962)

L’éducation d’une reine

Wilhelmine nait en 1880. Deux jours avant les 18 ans de Wilhelmine, et une semaine avant l’accession de la princesse au trône des Pays-Bas, Victoria doyenne des souveraines de l’époque, écrits une lettre d’encouragement à Wilhelmine sa nièce. La jeune fille avait reçu le titre royal après la mort de son père Guillaume III en 1890, mais devait avoir 18 ans avant d’être intronisée. Les deux souveraines ont des points communs : fille unique toutes les deux, héritent à 18 ans d’un lourd fardeau de la couronne, jouirent d’un grand prestige en tant que chef d’état régnant sur une grande puissance coloniale, et apportèrent  pendant leur règne  une forte autorité à la fonction  qu’elles exercent  en symbolisant l’unité nationale. Avec sa mère Emma, la jeune fille parcourra le territoire national de 1891 à 1898, rencontrant les autorités locales, assistants a des expositions, rendant visite à des œuvres sociales, participant a des cérémonies officielles, et posa la première pierre de l’université d’Utrecht. Elle prêta serment sur la Constitution, scellant son installation à la tête de l’état néerlandais  à la fin de la régence de sa mère, le 6 septembre 1898.

Après son intronisation, il fallait trouver un prétendant à Wilhelmine, assurer la descendance de la dynastie. Le candidat devait être de la haute noblesse protestante d’Europe, le choix se fit sur Henri (1876-1934), fils du grand duc de Mecklemburg-Schwerin. Le mariage fut célébré en 1901 à La Haye, Juliana naquit 8 ans plus tard. A cette occasion la ville d’Amsterdam offrit à Wilhelmine un berceau  qui accueillerait plus tard sa petite fille Beatrix (1938).

A l’exposition : Une robe de cour portée par les douze années de règne de la reine Wilhelmine, soie brodée de fils d’or, tulle brodé, nacre dans les  tons de beige rosé,  une robe traditionnelle de Frise offerte par les femmes de cette province en 1892, pour l’anniversaire de la jeune reine, tableau représente la reine Wilhelmine dans un parc du palais Soestdijk, 1898 de Willy Martens, un autre tableau montre le mariage de Wilhelmine avec le prince Henri de Mecklenburg-Schwerin à la Haye en 1901, un éventail offert par la ville de Paris à la reine en 1912 (tradition d’offrir un éventail à toutes les reines en visites à Paris), la soie peinte de l’éventail représente l’entrée d’Alexandre Le Grand dans Babylone, au verso inscription concernant la visite officielle de la reine, un cabinet offert à la reine Wilhelmine pour son mariage, comportant 116 petites aquarelles peintes par les peintres de la Haye, berceau de la princesse Juliana offerte à la reine par la ville d’Amsterdam, portrait de la reine Wilhelmine entouré de son époux et de leur fille Juliana en costume du XVII eme siècle, perpétuant les liens historiques unissant les Pays-Bas à la famille d’Orange de Thérèse Schwartze

 

Danemark

Christian IV (1577-1648)

Christian IV, roi de Danemark et de Norvège

Fils ainé de Fréderic II, roi de Danemark et de Norvège et de Sophie (née duchesse de Mecklenburg), il reçu une éducation très complète, il apprit le danois, l’allemand, le français, l’anglais et le latin et ce qui était approprié à son futur rôle de roi. 1584, son père le roi, lui offre une horloge de grande valeur, un portrait du prince, peint par Hans Knieper en 1585. Au décès de son père le prince va avoir seulement 11 ans, un gouvernement de régence fut constitué. En 1595, le Conseil d’Etat décida que l’héritier était mur pour accéder au trône. Après avoir signé la charte du couronnement, un contrat entre le Conseil d’Etat et le roi, Christian fut couronné en août 1596 à Copenhague.  

Christian IV avait de grands projets pour le Danemark: exercer son pouvoir sur l’entrée de la mer Baltique en contrôlant les voies navigables d’Oresund, Storebaelt et Lillebaelt. En 1620, soucieux de consolider sa position comme principal partisan du luthéranisme dans les régions scandinaves, en compétition, avec la Suède, Christian décida d’engager le Danemark dans ce qui allait devenir la guerre de Trente Ans. Le Conseil d’Etat jugea d’éviter un conflit avec les forces catholiques du saint empire romain, le roi, en sa qualité de duc d’Holstein qui le rendait indépendant de la couronne danoise, et donc du conseil d’état, choisit de passer outre son avis en 1625, des affrontements peu concluent, l’épisode guerrier prit fin en août 1626. Lorsque l’armée de Christian IV fut pratiquement anéantie à la bataille de Lutter-Am-Barenberge (nord-ouest de Goslar, Basse Saxe). Les troupes impériales, sous le commandement du général Wallenstein, mirent à profit cette victoire, le général envahit et pilla le Jutland. Un accord de paix fut conclut en 1629. En 1643, les suédois tentèrent de porter un coup fatal au Danemark, sans déclaration de guerre, le Jutland fut envahit, le roi fut blessé, les danois perdirent cette bataille, à sa mort en 1648, Christian IV laisse le pays ruiné et toujours en conflit avec la Suède. C’est son fils, Frédéric III , qui lui succédera. Christian IV avait épousé en 1597, Anne Catherine de Brandebourg, ils eurent 6 enfants, elle mourut en 1612. Avec sa seconde épouse Kirsten Munk ils eurent 10 enfants, elle fut chassée par le roi en 1630. Christian IV, fut un monarque absolu. Il avait étudié l’art et l’architecture, au début de son règne il fit grandir Copenhague, doublant presque la cité médiévale. On peut voir encore aujourd’hui : l’arsenal et le port, le château de Rosenborg, la bourse, l’église Trinitatis, la tour ronde, il fonda de nouvelles villes et donna son nom a plusieurs d’entre-elles.

 Christian IX (1818-1906)

Christian IX, roi de Danemark et la reine Louise (1817-1898), les beaux parents de l’Europe

Le prince Christian et la princesse Louise de Hessel-Cassel appartenaient tous les deux à des branches lointaines de la famille royale de Danemark, leur mariage fut célébré en 1842, ils eurent six enfants.

1848, Frédéric VII succéda à son père, Christian VIII sans enfants. En 1852, au terme de négociations internationales, le prince Christian fut désigné comme successeur du trône. En 1863, au décès de Frédéric VII, le prince Christian et la princesse Louise montèrent sur le trône du Danemark. Appelés les beaux parents de l’Europe, leurs enfants ayant acquis des positions en vue, grâce à leurs mariages et leurs fonctions. Les enfants dispersés dans les cours européennes se retrouvaient l’été au Danemark dans le château de Fredensborg.

Les activités royales furent influencées par le fait que, ayant subi une défaite en 1864, lors d’une courte guerre entre une alliance russo-autrichienne et le Danemark, ce dernier dû céder les duchés de Schleswig Holstein et Lanenburg. La popularité du roi et de la reine due en grande partie à leur image de beaux parents de l’Europe, ne cessa de croitre

A l’exposition : Portraits du roi Christian IX et de la reine Louise par le peintre August Schiott, la famille royale de Christian IX en 1898 par Laurits Tuxin, robe de bal de la reine Louise, uniforme de Christian IX, Boussole aux armes de Christian IV en argent doré (1595) ,une pendule avec automates représentant l’empereur entouré de sept grands électeurs, en bronze doré (1600), une soupière et plat du service Flora Danica (1784-1801) de Soren Preuss. Saucière avec plateau, rafraichissoir  du service Danica.

Histoire du service de table Flora Danica : 1648, un botaniste danois Simon Paulli, publia une étude recensant toutes les espèces de plantes poussant au Danemark et leur utilisation pratique. Il intitula son ouvrage Flora Danica. Dans la seconde moitié du XVIII eme siècle, la botanique gagna en prestige auprès des principaux dirigeants européens comme la plus prometteuse des sciences naturelles, chacun espérant en tirer un bénéfice pour son économie nationale. C’est à cette époque que germa l’idée d’associer la porcelaine à la Flora Danica.

Norvège

Haakon VII (1872-1957) et Maud (1869-1938)

La nouvelle monarchie norvégienne et son contexte

La plus vieille lignée royale norvégienne, remonte à Odin et au monde des dieux norrois. En 872, le roi Harald 1er fait de la Norvège un royaume. Aujourd’hui le pays est dirigé par son descendant Harald V. Les dynasties royales se sont succédées à travers les âges, de l’unification du royaume, en passant par les rôles du roi et de l’église au moyen âge,  Olav IV meurt en 1387 dernier représentant de la lignée royale, l’union de Kalmar période de rapprochement avec le Danemark (1450-1814), les répercussions des guerres napoléoniennes lorsque la Norvège fut unie à la Suède (1814-1905), jusqu’à la monarchie constitutionnelle  d’aujourd’hui instaurée en 1905. La constitution de mai 1814, apparaît comme l’une de la plus démocratique d’Europe. Elle abolie la noblesse, mais la personne du roi est sacrée et inviolable. Le pouvoir royal et celui du dirigeant suprême de l’Eglise est dans les deux cas d’origine divine. Le roi bénéficie  d’une immunité et  jouit d’un statut d’exception. C’est sur cette base que le peuple norvégien, choisit le prince Charles de Danemark (1872-1957) et la princesse Maud (1869-1938), (fille du roi Edouard VII et de la reine Alexandre de Grande-Bretagne), pour roi et reine de Norvège. Le roi prit le nom de Haakon VII, il devient le symbole de liberté et d’indépendance nationale en particulier pendant la seconde guerre mondiale, ayant refusé de se soumettre aux exigences des nazis, le roi s’exila à Londres, d’où il dirigea le pays. Le roi montait sur le trône en 1905, le roi Haakon VII est la reine Maud, pouvaient retracer leur lignée ayant pour grand-père commun Christian IX du Danemark. La Norvège venait de rompre son union avec la Suède, il était important que les familles royales européennes apportent leur caution au nouveau roi.

Si la constitution a bridé le pouvoir royal, l’exécutif est resté entre les mains du roi, aujourd’hui toutes les affaires sont traitées par le gouvernement.

Haakon VII fut le fondateur de la monarchie norvégienne démocratique et moderne, et son incarnation, tandis que le Parlement et le gouvernement dirigent le Pays. Symbole de l’unité et de l’indépendance de la nation, il fut surnommé par les norvégiens « le roi du peuple » pour le style direct et sobre qu’il adopta dans l’exercice de ses fonctions, pour la simplicité de sa cour et de sa vie. Un  modèle pour ses successeurs. Si le roi est le fondateur du nouveau royaume norvégien, la reine Maud a été l’épouse qui l’a fidèlement suivi dans son nouveau pays, elle a su s’y construire, sans tapage, sans une vie de cour clinquante et superficielle, reine sans reproche, par son apparence, sa présence et par la ferme originalité de sa personnalité. Cependant la reine Maud avait un goût vestimentaire très sûr, s’attachant à suivre la mode, à choisir des lignes saillantes. Elle créa un style moderne et personnel, aussi bien adapté à son rôle de reine qu’à sa vie privée.

Quelques modèles sont exposés : de  Morin-Blossier grande maison parisienne  en 1900 qui habilla la reine, ainsi que la maison Worth. La robe " Arlésienne" est exposée collection de 1912 de chez Worth (noire et blanche), autre robe du soir de 1906, beige brodée de pierres de chez Morin-Blossier, la robe du couronnement 1906, en lamée or et dentelle brodée de fils de métal doré de chez Vernon à Londres. Deux bustes en bronze du roi et de la reine de Lars Utne, un tableau représente le couronnement du roi Haakon VII et de la reine Maud en la cathédrale de Trondheim en juin 1906 du peintre Gabriel Kielland. La Grande croix et chaine de l’ordre royal norvégien de Saint Olav.

 

Suède

Gustave III (1746-1792)

Gustave III, un règne théâtral

Gustave III, est l’une des personnalités les plus fascinantes en raison de sa nature complexe et son goût pour le théâtre. Pourtant peu de souverain suédois ont mieux que lui  tenu leur rôle de roi. Il était aussi écrivain, metteur en scène, architecte. Artiste et homme d’Etat, les deux sont liés dans sa personnalité, amateur d’art passionné, doublé d’un caractère notoirement égocentrique, animé d’un réel souci de propagande nationale. Ces traits sont également décelables chez l’homme d’état. Son enfance fut marquée par la lutte des pouvoirs opposants les états au roi. Sa mère a dominée sa vie. Il avait une attirance particulière pour la France, dès l’âge de 10 ans, il écrivait des pièces en français, dans lesquelles il tint lui-même les rôles.

1771, il accède au trône au décès de son père Adolphe Fréderic, c’est à cette période qu’il prit des distances avec sa mère jusqu’à la rupture. Son épouse Sophie Madeleine (danoise), leur premier fils voir le jour en 1778.

Gustave III fut toujours un personnage insaisissable.

Gustave et le théâtre, son règne débuta et s’acheva au théâtre, il a appris le décès de son père Adolphe Fréderic en 1771 lors d’une soirée lyrique à Paris, il était à l’opéra de Stockholm qu’il fit la fin de son règne, lors du bal masqué il fut assassiné en 1792.

Son règne fut éclatant, ce fut l’âge d’or de l’histoire culturelle de la Suède, musées, théâtres, les académies virent le jour, les beaux arts florissants, de nombreux artistes vinrent en Suède, acteurs, compositeurs, décorateurs, le roi lui-même joua des rôles, les costumes étaient somptueux.

La pendule dynastique de Suède datée de 1784, offerte au roi lors d’un voyage à Paris, par des suédois vivant à Paris, les personnages correspondent aux ancêtres que le roi admirait, disposés l’un au-dessus de l’autre sur l’obélisque de l’immortalité figurent les portraits de Gustave 1er Vasa, Gustave II Adolphe et Gustave III, la Suède symbolisée par figure féminine, indique des exemples de vertus princières   au jeune prince, elle est à l’exposition. ainsi que le secrétaire de voyage de Gustave III, seconde moitié du XVIII eme de Goerg  Haupt , quelques pièces du service bleu céleste offert par Louis XV à Gustave III lors de son voyage en France en porcelaine de Sèvres. Portraits du roi Gustave III et de la reine Sophie Madeleine, une toile montrant Gustave III s’habillant en Espladiant pour jouer la pièce de théâtre  « La prise de la roche Galtare » de Amadis de Gaule lors du Carrousel en 1779 au château de Drottningholm, un miroir de loge de théâtre XVIII eme siècle.

Russie

Alexandre II (1818-1881)

Alexandre II, dit le libérateur, empereur de Russie.

Fils ainé de l’empereur Nicolas et de l’impératrice Alexandra (née Charlotte de Prusse), il reçoit une éducation soignée, lors de son tour d’Europe il rencontre la princesse Marie de Hesse, il l’épouse en 1841 à Saint-Pétersbourg, convertie à l’orthodoxie, elle devient Maria Alexandrovna, ils auront 8 enfants. Alexandre II met fin à la guerre de Crimée et offre à la Russie, vaincue une paix honorable négociée dans le cadre du traité de Paris (1856). Le pays doit régler le problème de servage (problème politique majeur), nous retrouvons ce sujet dans « les âmes mortes » de Gogol et « les récits d’un chasseur » de Tourgueniev. Cette question d’actualité était internationale : elle avait conduit à l’abolition de l’esclavage en France en 1848 et allait plonger les USA dans la guerre civile. Alexandre II libère les âmes de la couronne en 1858, celle de la noblesse en 1861, donnant ainsi la liberté à plus de 50 millions de sujets. Le système de censure est assoupli, les universités bénéficient de plus d’autonomie, les réformes du système judiciaire , inspirées des modèles européens, prônent l’égalité de tous et donne plus d’indépendance aux juges, l’armée est modernisée, dans l’art en 1863, à Paris le salon officiel doublé d’un salon des refusés, 14 artistes dénoncent les diktats de la peinture officielle et abandonnent les bancs de l’Académie pour peindre la réalité en Russie. Le portraitiste Ivan Kramskoï participe à la fondation du groupe réaliste les ambulants. Cette libéralisation, accompagnée d’un développement de l’économie et de l’industrie russe, restaure le prestige de l’Empire.

Les Russes  et la Côte d’Azur, sous le règne d’Alexandre II

Nice à l’époque, était formé d’une colonie d’étrangers représentant l’élite de la haute société européenne, des souverains, des princes et millionnaires de tous les pays. Le séjour y était enchanteur, l’impératrice de Russie et sa maison donnaient à la colonie étrangère une note de haut ton.

Ils arrivaient par l’Italie, donc par la mer, l’impératrice Alexandra Feodorovna prend ses quartiers à Nice, les hivers 1856-57 et 1859-60, le climat est agréable, elle s’installe dans la villa Avigdor, avec une suite de 102 personnes, accompagnée par ses enfants et les membres de la cour Russe, la grande Duchesse Elena Pavlovna (née Charlotte de Würtemberg) habituée de la côte d’Azur. Elle reçoit des souverains tel que Victor- Emmanuel  d’Italie, elle rencontre Napoléon III et la princesse Eugénie. Diplomatie, politique et repos sont liés dans ces séjours.

L’Empereur Alexandre II et la résidence officielle d’été de Tsarskoïe Selo.

La cour impériale de Russie, quittait Saint-Pétersbourg pendant la période estivale. Début XVIII eme , ensemble architectural grandiose, aménagé dans le grand palais de Tsarskoïe Selo. Constituée d’œuvres de maitre européens, orientaux et russes, elle reflétait les goûts des empereurs et de la famille impériale.

A l’exposition : Des portraits du Tsar Alexandre II, de l’impératrice Maria Alexandrovna, de l’impératrice Alexandra Feodorovna (mère du tsar Alexandre II) en costume russe, du grand duc Nicolas Alexandrovitch (1843-1865)  fils d’Alexandre II, en uniforme du régiment des hussards de la Garde Impériale, et du grand duc Alexandre Alexandrovitch (1845-1894) fils d’Alexandre II.

Une épée d’apparat d’Alexandre II, uniforme du tsar Alexandre II. Paire de tables ovales en lapis-lazuli et bronze doré, une paire de candélabres taillerie impériale de Peterhof, service à thé aux vues du Palais et du parc de Gatchina, manufacture de porcelaine de Saint-Pétersbourg (1860-70). Un bronze du grand duc Nicolas Alexandrovitch 1870, une icône offerte par l’impératrice Alexandra, (mère d’Alexandre II) à l’occasion de la fondation de l’église russe de la rue de Longchamp, une aquarelle montrant la première église russe à Nice en 1860. Des robes d’après-midi, de promenade, une robe habillée (robe trois pièces, corsage, jupe et jupon) en satin de deux tons

Pologne

Jean III Sobieski (1629-1696)

Jean III Sobieski et Marie Casimire d’Arquiem

Jean Sobieski remarquable guerrier et membre de la noblesse polonaise. Il a conduit ses troupes vers une victoire écrasante contre les turcs en 1673. En 1674, il fut couronné roi de la Pologne-Lituanie. Son règne dura 22 ans et marqua la période la plus brillante de l’histoire de la Pologne, il est resté l’un des monarques les plus apprécié. Chef d’état sage, protecteur des arts et sciences, il admirait son épouse et était un père affectueux. Ses succès militaires internationaux, en firent, un symbole de prestige. Ses ancêtres durent chasser les turcs et les tatars venus du sud.

Jean Sobieski a fait des études à l’université de Cracovie. Il a voyagé en Europe, 1848 après ses voyages il s’est  engagé dans l’armée, la situation était difficile en Pologne, très vite sa carrière prit une tournure éblouissante, un des confidents de Marie-Louise de Gonzague, reine de Pologne, soutenant ses ambitions politiques il se trouva de plus en plus impliqué à la cour. Il y rencontra Marie Casimire d’Arquiem, l’une des premières dames de la reine, le mariage fut célébré en 1665. Un grand défi attendait le couple en 1674, ils étaient destinés à devenir roi et reine de la Pologne-Lituanie. Ils eurent de nombreux enfants seuls 4 vinrent à l’âge adulte.

Des projets dynastiques se renforcèrent après la bataille de Vienne en 1683, à la suite d’un revirement politique de la cour, qui comptait sur ses liens avec la France, Sobieski répondit à l’appel de Léopold 1er et se précipita pour vers la capitale de l’empire pour la libérer des turcs. C’est en 1683 qu’il fut nommé commandant en chef. Le palais royal de Varsovie était la résidence officielle de la famille royale, celui de Cracovie le siège du pouvoir et le lieu du couronnement du roi, la demeure préférée de Sobieski était le palais de Wilanow, à la construction duquel et à l’aménagement duquel il avait activement participé, aujourd’hui c’est un musée. Ce palais en dit long sur sn propriétaire, éclairant son talent militaire, son érudition, ses valeurs morales et intellectuelles, et son goût pour l’art. Le respect des sentiments, la bravoure, le sens des responsabilités politiques, le patriotisme et l’attachement) de grands idéaux sont les qualités du roi Jean Sobieski III.

A l’exposition : Un portrait de Jean III Sobieski, de Marie Casimire Louise de la Grange d’Arquien, épouse de Jean Sobieski, par  Alexandre Jan Tricius, une table offerte à Jean Sobieski après la victoire de Vienne argent et ébène, une coupe avec médaillon représentant Jean III Sobieski en argent, un bouclier du XVII eme siècle Turquie, en bois, argent, fils d’argent velours, turquoise, jadéite, néphrite.

Prusse

De Frédéric 1er (1657-1713) à Fréderic Guillaume IV (1795-1861)

Roi en Prusse, roi de Prusse :

L’ascension de la monarchie prussienne

Frédéric III devient prince électeur de Brandebourg en 1688, à la mort de son père. Désormais il faisait partie, comme ses aïeux des neuf membres du collège élisant l’Empereur du Saint Empire Romain Germanique. Chacun des neuf princes électeurs acceptaient une charge honorifiques auprès de l’Empereur, il exerçait aussi la fonction de Grand Chambrier de l’Empire : lors des cérémonies du couronnement, il présentait le sceptre impérial que l’on retrouve sur les armes princières des Brandebourg (distinction prestigieuse), ils étaient aussi duc de Prusse depuis le XVI eme siècle. La Prusse et Brandebourg étaient séparés géographiquement. Le Duché de Prusse la capitale était Königsberg, proche de la mer Baltique, dépendait de la Pologne jusqu’en 1660.

Le duché de Prusse devint un état souverain. Fréderic III, poursuivit la politique de son père, en allant plus loin dans son ambition, devenir lui-même roi. Il mit en valeur, ses étroites relations familiales avec la maison d’Orange (sa mère était née princesse d’Orange). Les rapports de force au sein de l’Empire se modifièrent lorsque le prince électeur de Saxe se fit élire roi de Pologne en 1697, En 1700, l’empereur Léopold 1er se déclara prêt à reconnaître un éventuel couronnement en dehors des frontières de l’Empire en contre partie d’un soutien militaire dans l’imminente guerre de Succession d’Espagne. Le prince électeur de Brandebourg s’installa au château Königsberg, et se couronna lui-même roi de Prusse, ainsi que son épouse Sophie-Charlotte. Grâce à l’empereur , Fréderic, il devint Fréderic 1er, comme la Prusse était un duché, il ne put se faire appeler Fréderic "de Prusse ", à sa mort en 1713, son fils, Guillaume 1er lui succéda en tant que prince électeur de Brandebourg, marié à Sophie-Dorothée de Hanovre ( fille du futur roi d’Angleterre, George 1er), à l’aide de nombreuses réformes et du renforcement de l’armée, il posa les fondements d’une administration organisée, marquant l’image de la Prusse-Brandebourg et cela pour plusieurs générations. Soutenu par son épouse il mit en œuvre une politique matrimoniale pour la plus part de ses enfants, en alliant sa maison avec les électorats allemands d’Ansbach, de Bayreuth, de Schwedt, de Hessel-Cassel et de Braunschweig-Wolfenbüttel. 1740, son fils ainé prit sa suite sous le nom de Fréderic le Grand et devint le souverain le plus célèbre de la dynastie des Hohenzollern, il se fit appelé roi de Prusse après avoir gagné une partie nord-ouest de la Pologne en 1722. Après 46 ans de règne et sans enfant ; c’est Fréderic Guillaume II, son neveu qui  devint roi de Prusse, son épouse Louise de Mecklenburg-Strelitz nièce de la reine Charlotte d’Angleterre. En 1815, la victoire de la Prusse et de ses alliés russes, anglais, autrichiens contre Napoléon, consolide la prééminence prussienne au sein des états alliés, ainsi que la politique matrimoniale. 1858, pour raison de santé, le roi Fréderic IV de Prusse, dut transmettre la régence à son frère cadet ; Guillaume devint roi de Prusse, plus tard en tant que Guillaume 1er, il est le premier empereur allemand, après la guerre franco-allemande en 1870.Son fils, Fréderic III et son petit-fils Guillaume II, portèrent le titre d’empereur jusqu’à la révolution de 1918. Ce qui marque la fin de la monarchie prussienne. En plus de deux siècles, les Hohenzollern érigèrent et consolidèrent la monarchie, mais aussi par leur position en Europe grâce aux guerres, mariages, manœuvres politiques, pour élever un petit état au rand de puissance européenne.

L’ambre cadeau des rois de Prusse.

Péché dans les eaux de la mer Baltique, l’ambre était l’apanage des souverains. En droit, l’ambre était assimilé à une ressource minière, comme tout trésor découvert à une profondeur. L’ambre n’était pas acheté par le souverain avec l’argent des impôts, mais était juridiquement lié à sa souveraineté et à sa possession du territoire, donc le cadeau diplomatique idéal. Différentes qualités connurent différentes appréciations, l’ambre blanc servait pour soigner certains maux et douleurs, au XVI eme siècle, utilisé pour faire des chapelets et manches de couteaux. C’était aussi la principale ressource de l’état on l’exportait vers la Perse, entre 1640 et 1688, la Prusse fut reconnue comme duché souverain lors de la paix d’Oliva. Avec cet événement eut lieu, le double portrait en miniature du prince électeur et sa première épouse Louise-Henriette d’Orange, réalisé en ambre. Un cadeau du prince électeur Fréderic Guillaume de Brandebourg fit à l’empereur Léopold 1er, fut un préalable à l’élévation de la Prusse au rang de royaume. Le fauteuil à bras en ambre, avec son dossier, son siège et accotoirs rembourrés présente les caractéristiques d’un trône. En 1679, commande d’une triade d’ambre pour Versailles, l’année suivante une table pour le roi d’Angleterre William III, ces cadeaux étaient de somptueux chefs d’œuvres.

Une coupe pour la fête "de la rose blanche ", il s’agit d’une coupe d’apparat, liée à une fête organisée par la maison royale de Prusse. Celle-ci eut lieu en 1829 dans le nouveau palais de Fréderic le Grand construit à Potsdam de 1763 à 1769, transformé pour l’occasion en place de tournoi médiévale, le prétexte de ces festivités était le séjour de la tsarine Alexandre Feodorovna (née Charlotte de Prusse, épouse du grand duc Nicolas Russie le mariage eut lieu en 1817), l’ancienne princesse dans sa jeunesse avait comme surnom" blanche fleur".

A l’exposition : Un coffret surmonté de la figure du roi Fréderic 1er en ambre, un buste de Fréderic Guillaume III (1818) en fonte de Berlin, buste de la reine Louise de Prusse, un vase monumental avec le portrait de Fréderic, Guillaume IV, d’un coté, et l’hommage rendu par le peuple , de l’autre, une grande coupe d’apparat avec les portraits de grandes figures de l’histoire XIX eme siècle en argent doré, la coupe commémorant la fête de la rose blanche 1830 en argent de Johann Georg Hossauer, portraits de Frédéric 1er roi de Prusse, début XVIII eme de Friedrich Wilhelm Weidemann, un de la reine Sophie Charlotte seconde épouse de Frédéric 1er du même artiste.

Saxe

Auguste le Fort (1670-1733)

Auguste le Fort, prince électeur de Saxe et roi de Pologne

Fréderic Auguste nait en 1670 à Dresde, fils du prince Johann Georg III et son épouse Anne Sophie, fille du roi de Danemark. Il reçut une éducation riche et variée, mais s’intéresse surtout à l’escrime, l’art de la guerre, l’équitation. Il fit un grand tour d’Europe, il séjourna en France à la cour de Louis XIV entre 1687 et 1689. Il alla à Madrid, Lisbonne, Gênes, Venise, Florence, Vienne. Il découvrit les pratiques des cours monarchiques absolues de l’époque baroque, il apprit à connaître les hauts lieux culturels de son époque. Il participe aux guerres impériales contre la France. En 1693, il épouse Christiane Erberhardine de Brandebourg-Bayreuth, ils eurent un fils Fréderic-Auguste en 1696, il lui succédera comme roi de Pologne sous le nom d’Auguste III. En 1694, Auguste 1er, devient prince électeur, son frère étant décédé et n’ayant pas d’enfant. En Saxe, il poursuivit la politique rigide de son frère tendant vers un pouvoir absolu. A la mort de Jean Sobieski, roi de Pologne et Lituanie, il brigue la couronne polonaise avec le soutien de l’empereur allemand, le prince luthérien dut se convertir au catholicisme ; convaincre magnats et nobles polonais de ses moyens financiers. 1697, il est couronné à Cracovie roi de Pologne et grand duc de Lituanie sous le nom d’Auguste II (deux générations après sa mort, il fut appelé Auguste le Fort). Des guerres s’ensuivirent contre d’autres prétendants polonais, contre les souverains Ottomans et dans la guerre du nord de 1700 à 1721, déclenchée contre le roi de suède, Charles XII. Il perdit beaucoup de batailles ainsi que le trône de Pologne entre 1706 et 1709. Avec son habileté et sa persévérance, il rétablit ses droits. Pendant 36 ans il gouverna ses deux nations, différentes sur le plan géographique et juridique. La Saxe : riche, hiérarchisée en états, rigoureusement protestante et la république de Pologne et Lituanie déchirée par ses différentes familles.

Auguste Le Fort fut un grand mécène de l’histoire européenne, organisateur de fêtes magnifiques, bâtisseur de génie et fondateur visionnaire de musées, chef militaire et un grand voyageur.

Il découvrit le pouvoir durable des arts, son imagination créatrice, le conduit à pratiquer l’architecture. Il savait reconnaître les talents, il passait pour l’un des  princes les plus connaisseurs de son temps en matière de bijoux. La création du service à café doré, par Johann Melchior Dinglinger 1697-98 et 1701. L’art du baroque connut à Dresde son premier apogée. Son premier grand projet : le Palais turc, actuel palais de Taschenberg, réalisé entre 1705 et 1708, le Zwinger projet suivant et bien d’autres suivirent. La dernière décennie de sa vie fut marquée par une politique culturelle, 1720, il commença des collections dans divers domaines des arts et sciences.

A l’exposition : La porcelaine de Meissen découverte en 1708 par Johann Friedrich Böttger, il s’agit d’une porcelaine dure, et la création de la manufacture royale de porcelaine à Dresde en 1710 furent pour Auguste le Fort, l’occasion d’instaurer un monopole sans précédent. Il avait la passion des porcelaines de Chine et du Japon, il fit la plus grande collection de porcelaines d’Extrême Orient et de Meissen de son époque dans le palais de porcelaine japonais de Dresde. Quelques exemples sont à l’exposition, mais aussi  une timbale aux armes de Saxe et de l’ordre polonais de l’aigle blanc, datée de 1719,  un tableau d’ Auguste le Fort à cheval , plusieurs lances pour course de bague, des paires de boucles de chaussures, jarretières garnies de diamants, pièces du service vermeil, un service aux armes des duc de Parme pour Elisabeth Farnèse  (1728) en porcelaine de Meissen

Bavière

Louis 1er  (1786-1868)

Louis 1er, roi de Bavière naquit en 1786 à Strasbourg, où son père le comte palatin Maximilien  Joseph du Palatinat-deux-ponts-Birkenfeld (branche cadette des Wittelsbach), était colonel du régiment français « Royal Alsace », Maximilien Joseph dut fuir avec sa famille à la Révolution. Louis fit son premier voyage en Italie en 1804, enthousiasmé par l’Antiquité classique et par l’art néoclassique contemporain. Par la suite il alla souvent à Rome, il fréquenta les artistes allemands. Grâce à son alliance avec Napoléon, la Bavière fut élevée au rang de royaume en 1806. Prince royal Louis, suivit officiellement la politique francophile de son père. Il séjourna à Paris à la cour de l’Empereur, fasciné par les œuvres amassées comme butin de guerre de toutes les régions d’Europe, qui étaient regroupées au musée.

1810, il épouse la princesse Thérèse de Saxe-Hildburghausen, ils eurent neuf enfants. En 1818, le prince Louis contribua de façon décisive à l’établissement d’une constitution progressiste, la Bavière fut le premier royaume de la fédération allemande à devenir une monarchie constitutionnelle. Il accède au trône en 1825, il va poursuivre ses ambitions politiques et réaliser ses projets artistiques.

En tant que souverain Louis 1er  opte pour le principe monarchique considérant ses ministres comme des serviteurs. Après des années libérales, les tendances autocratiques se renforcent à partir de 1830, des troubles éclatent en Bavière. Les turbulences des années 1846-48, conduisent Louis 1er à abdiquer. L’art en lien avec la religion et l’histoire, prit une grande place dans l’esprit et les projets du souverain. Munich devint ainsi une métropole artiste de rang européen. En 1810, il avait débuté une collection d’Antique, il fit érigé un musée de sculptures Antiques  et contemporaines, inauguration en 1830, une collection de peintures pour compléter celles, historiques, des Wittelsbach, en 1827 il fit réaliser sur des plaques de  porcelaine de la manufacture de Nymphenbourg des copies d’œuvres choisies. La fin de sa vie, il la consacra à l’art.

A l’exposition :Un portraits de Louis 1er  roi de Bavière du peintre Joseph Karl Stieler, un de son épouse Thérèse de Bavière par Pino Bauer , un panneau d’argent représentant l’arrivée de la princesse royale Thérèse, un gilet de Louis 1er en taffetas, laine et soie, l’épée de Louis 1er,présentation de statues en bronze doré, de Ludwig Schwanthaler sculpteur, il s’agit d’Albert le Magnanime duc de Bavière, Frédéric le Victorieux, prince électeur du Palatin, Louis le Riche, duc de Bavière-Landshut pour en citer que quelques unes, une tasse et sous-tasse avec portrait du prince héritier Maximilien (1811-1864), une autre avec Louis 1er, autoportrait d’Albrecht Dürer en 1500

Autriche

François-Joseph (1830-1916) et Elisabeth (1837-1898)

L’impératrice Elisabeth d’Autriche, le mythe Sissi

Elisabeth fille du duc Maximilien en Bavière et de la duchesse Ludovica de Bavière, elle naquit à Munich en 1837, épouse son cousin en 1854 l’empereur François Joseph 1er .

Elisabeth est passionnée d’équitation, elle passait pour être la meilleure cavalière dans toute l’Europe. Elle possédait de nombreuses robes, son trousseau fut transporté à Vienne dans 25 boites et valises. Les cloches des églises de Vienne en 1854 annoncèrent l’arrivée de la future épouse. Un grand diner fut donné le soir même à Schönbrunn, le diner fut servit dans le service grand vermeil, le mariage fut célébré le lendemain, les relations du couples se dégradèrent dès 1860, Elisabeth sombra dans une dépression, elle trouva refuge dans les voyages, les séjours de cure pendant deux ans. Elle s’éloigna peu à peu de la cour, ou elle ne joua qu’une seule fois un rôle sur le plan politique en 1867, lors de la conciliation avec la Hongrie. Elle se consacra à sa dernière fille, a ses voyages, ses animaux, à la lecture et écriture de poèmes. Le seul rôle qui lui était accordé assurer la continuité de la dynastie habsbourgeoise. Dans ses dernières années elle resta solitaire à voyager avec sa dame de cour, elle fut poignardée en 1898 par l’anarchiste Luigi Lucheni lors d’un séjour à Genève.

Lors des noces d’agent du couple impériale célébrées en 1879, c’est le peintre Georg Raab, qui réalisa le portrait de l’impératrice Elisabeth en reine de Hongrie, portrait ou Elisabeth arbore sa célèbre parure de rubis, dernier pour qui elle posa. 5000 invités étaient à la soirée, elle portait une robe de cour gris perle bordée de fourrure avec une longue traine, toutes deux brodées d’or, la somptueuse parure de rubis provenait de l’héritage de Marie-Antoinette (cet ensemble aujourd’hui disparu depuis 1918, faisait partie des bijoux privés des Habsbourg),

Ce tableau est à l’exposition mais aussi un portrait de l’empereur François Joseph 1er, l’impératrice Elisabeth sur son cheval favori, 1876 par Wilhelm Richter, une aquarelle montrant la princesse Elisabeth à son arrivée à Vienne,1854 par Franz Kaliwoda,  la selle de l’impératrice  datée de 1855, cuir, bois et métal, un bronze de François Joseph à cheval, un d’Elisabeth également à cheval, le service de voyage de l’impératrice Elisabeth, il s’agit d’un coffret en bois recouvert de cuir, à l’intérieur deux assiettes en porcelaine, une saucière en argent, une salière en argent, un coquetier argent, deux couteaux, cuillères, fourchettes en  argent. Présentation d’une terrine  du service Napoléon Ier dit "Grand vermeil ", une robe noire de l’impératrice Elisabeth 1860

 

Esterházy

Nicolas II (1765-1833)

Le prince Nicolas II Esterházy, l’art et les collections, une stratégie d’ascension royale

Présent à Londres lors du couronnement de George IV à l’abbaye de Westminster, roi d’Angleterre. Nicolas II fut remarqué.

Nicolas II grandit dans la seconde moitié du XVIII eme siècle, depuis un siècle la famille participait aux destinées de l’histoire de la Hongrie, en tant que fidèle partisan de l’empereur des Habsbourg, les Esterhazy étaient vice-rois, ambassadeurs ; évêques et les plus grands propriétaires fonciers du royaume. Les Esterhazy seigneurs de presque 300 000 sujets, régnaient selon le droit hongrois, pratiquement comme des princes souverains. Ils investissaient dans l’art depuis le XVII eme siècle, ils possédaient des objets précieux, œuvres d’art, curiosités tel que des instruments scientifiques, un exemple l’automate doré de Bacchus, mobilier d’argent.

Nicolas II fut élevé dans ce Versailles Hongrois, grand amoureux de la musique, Joseph Haydn y était maitre de chapelle et, avec son œuvre et sa gloire, inscrivait ses commanditaires princiers également dans la musique. Les Esterházy  organisaient des fêtes somptueuses, par leurs collections artistiques et leurs représentants, ainsi  leur ascension fut prodigieuse. Nicolas II envoyé aux ambassades et couronnements de l’empereur François II, fit en 1792 une entrée remarquée sur la scène internationale dans son carrosse doré. Le jeune prince en 1794 voyagea en Italie, il commença par acquérir des peintures italiennes de la Renaissance et à envoyer à Vienne des caisses d’œuvres d’art. Il fit une collection des grands maitres européens. Il reçu des célébrités de toute l’Europe dans son château de Eisenstadt, en 1800 il reçu l’amiral Nelson, Emma et William Hamilton. En 1803,

Nicolas II vint à Paris, il alla au Louvre, l’aile Napoléon venait d’être inaugurée. Il fit venir à son château des experts, il investit dans un orchestre et un théâtre privé, il fit venir aussi des personnalités de la vie intellectuelle allemande, alors que les autres cours européennes réduisaient leur personnel pour raisons financières.

L’ambition du prince Nicolas était de repenser la région d’Eisenstadt comme un paysage culturel dans son ensemble. Autour du palais, un opéra, une galerie de peintures. L’économie prospéra grâce à des élevages de bovins suisses et des moutons, qui firent de Nicolas II le plus grand producteur européen de laine. Les orangeries d’Eisenstadt et leurs collections botaniques allièrent la beauté à l’utile, associant le goût des collectionneurs aux intérêts scientifiques et aux initiatives économiques. Les collections, le mécénat artistique et la cour constituaient de réels moyens d’assimiler les Esterházy aux maisons souveraines allemandes. En 1804 Nicolas II avait atteint un niveau équivalent aux maisons royales allemandes, lui permettant de ce fait de siéger aux côtés des princes allemands. Le saint Empire romain germanique s’effondra sous la pression de Napoléon, celui-ci désireux de se séparer de la Hongrie, Nicolas II était le candidat de Napoléon au trône Hongrois. Mais Napoléon s’allia aux Habsbourg lors de son second mariage en 1810. Deux ans plus tard, Nicolas II donna une grande fête lors du mariage de son fils avec la princesse de Tour et Taxis, ainsi Nicolas II mettait sa famille au niveau des plus importantes maisons allemandes. En 1815, après le congrès de Vienne et une réorganisation de ses finances, Nicolas II se retira de la vie publique. Après son décès en 1833, ses collections furent vendues et offertes par ses héritiers.

A l’exposition :Un  portrait de Nicolas II Esterhazy en 1793  par Martin Knoller , l’automate de Bacchus, argent, cuivre doré, émaux, un arbre des ancêtres de la famille Esterhazy argent, marbre et gypse, grand service du comte Esterhazy en argent, le carrosse du prince Nicolas II bois doré, fer et cuir, un uniforme de garde hongrois, un piano forte en acajou de Matthias Müller, un meuble avec pendule et mécanisme musical avec une composition de Joseph Haydn.

Turin

Victor-Amédée II (1666-1732)

Victor Amédée II

Victor-Amédée II, apparaît comme l’un des souverains les plus important d’Europe à la fin du XVII eme siècle et début XVIII eme, avec Amédée VIII au XIV eme, Emmanuel-Philibert au XVI eme et Victor-Emmanuel II au XIX eme. Il fut le personnage le plus remarquable de la maison de Savoie. Lorsqu’il monta sur le trône, les états de Savoie étaient une sorte de protectorat français, en 30 ans il leur a rendu leur indépendance, leur donner une première place parmi les états italiens. Devenu roi de Sicile en 1713 à la suite de la paix d’Utrecht, il mit un imposant ensemble de réformes, politique très appréciée par les cours européennes. En 1776, il est considéré comme le prince réformateur, il a su entreprendre et appliquer des réformes en pleine crise de conscience européenne. Fils du duc Charles-Emmanuel II et de Marie-Jeanne-Baptiste de Savoie Nemours, Victor Amédée perdit son père très tôt, et eu des conflits avec sa mère. En 1664, il épouse l’une des nièces de Louis XIV, Anne d’Orléans, fille du régent Philippe d’Orléans, frère du roi, et d’Henriette Stuart, fille du roi d’Angleterre. Ainsi il gagna la confiance de Louis XIV et aussi de s’assurer une place au trône d’Angleterre, rôle qu’il mit a profit quelques années plus tard. Ce mariage apporte un renforcement de l’alliance entre la France et le Piémont, il se libère de la tutelle de sa mère en 1690 et évite de dépendre de la France. Il combat en 1690 Louis XIV lors de la guerre de la ligue d’Augsbourg et l’obligea à céder Pignerol ville du Piémont conquise par Louis XII et Richelieu en 1630. Il se rallie à la France dans la guerre de sécession espagnole. En 1703 il s’allie à l’Autriche, il s’impose comme un grand condottiere, aux cotés de son cousin français Eugène de Savoir il libère Turin, il fut couronné roi de Sicile quelques années plus tard, en 1720 roi de Sardaigne, l’unification de l’Italie a eu lieu en 1861.

De 1713 à 1730, il se consacra a sa politique de réformes, il s’opposa à Rome pour sauvegarder le droit des Savoie, il réforma les secrétariats (1717), l’université  (1720) et l’armée. Des transformations institutionnelles, une politique de répartition  des imports fut instaurée dans les différents territoires de l’état, en Savoie, au Piémont, dans le comte de Nice. Ces réformes concernaient la centralisation du contrôle bureaucratique, la redistribution des titres féodaux et la réorganisation de l’armée professionnelle et permanente. Il perdit son pourvoir en s’opposant à son fils, en 1730, il abdiqua et se retira à Chambéry ce qui surprit toutes les cours d’Europe.

A l’exposition :Un  collier de l’ordre de Savoie or émaillé du XVIII eme,  un secrétaire comportant sur l’abattant un décor représentant le siège de Turin de 1706, de Luigi Prinotto, le portrait de Victor Amédée II par Martin Van Meytens le Jeune, portrait de Marie-Adélaïde de Savoie, fille de Victor Amédée et d’Anne-Marie d’Orléans, école française. 

Naples

Charles de Bourbon (1717-1788)

Charles de Bourbon, roi de Naples

Fils des souverains Philippe V et Elisabeth Farnèse. En 1731, l’infant quitte Séville pour l’Italie avec une suite de ministres et conseillers, dont son précepteur Benavides y Aragon, comte puis duc de Santisteban del Puerto, il fut remplacé en 1738 par le marquis de Montealegre, un fidèle de la reine Elisabeth Farnèse.  1732 le cortège arrive à Livourne, l’infant tombe malade. Il fait son entrée à Florence quelques mois plus tard, il fut reçu par le grand duc Jean-Gaston, 7 mois plus tard il s’installe à Parme et prit possession des états Farnèse. Charles manifeste un vif intérêt pour les œuvres d’art italiennes. La signature du traité franco-savoyard de Turin en 1733 et les préparatifs de guerre qui s’en suivirent amenèrent  le roi Philippe V à nommer son fils commandant des troupes espagnoles en Italie. Il entre à Naples en 1734, apprécie guerre le palais royal, ni la capitale. Il restait à conquérir la Sicile, où subsistaient des poches de résistance pro-autrichienne. 1735, Charles est couronné en tant que roi des Deux-Siciles dans la cathédrale de Palerme le 3 juillet. Début de la période la plus faste du jeune état, Naples était en pleine effervescence  et le théâtre de nombreuses initiatives et nouveaux aménagements. Charles voulait faire du palais royal une demeure digne de sa fonction, construction du palais de chasse de Capodimonte, du palais royal de Portici, du théâtre Saint-Charles, tout cela transforma l’aspect de la capitale, c’est ainsi que furent réunis à Naples les trésors artistiques des Farnèse, destinés à constituer le point de départ des grandes collections. Une épouse pour le roi, le choix se fit sur la princesse Marie-Amélie de Saxe, fille du roi de Pologne Auguste III, petite-fille d’Auguste le Fort.

De grands projets royaux, mais en 1740 de gros problèmes financiers apparaissent (vivement critiqué). La reine attendait un héritier, et elle commençait à exercer une influence politique   au sein de la cour, aimée par les napolitains. 1741 le royaume se trouva confronté à des difficultés diplomatiques et militaires. Le début de la guerre toucha aussi Naples attaquée par des navires anglais en 1742. 1743, le royaume est menacé d’invasion, le roi prit la tête de l’armée et rejoignit les troupes espagnoles, ils firent face aux troupes autrichiennes pendant plusieurs mois, la bataille de Velletri où  l’armée triompha le 11 aout 1744, marqua l’histoire du royaume de Naples.

Charles resta 10 ans à Naples, il entreprit la construction du palais royal de Caserte, du fort de Granatello et plusieurs autres sites militaires, il fit avancer les fouilles archéologiques d’Herculanum et Pompéi, une autre initiative artistique la création de la manufacture royale de porcelaine de Capodimonte.

Au décès de son frère il regagna l’Espagne.

A l’exposition : Le  portrait de Charles de Bourbon roi de Naples par Francesco Liani, le portrait de Marie-Amélie reine de Naples par Francesco Liani, deux satyres en porcelaine, de la manufacture royale de Capodimonte,  déjeuner avec scènes étrusque , manufacture de porcelaine de Naples, une console avec plateau en pierres dures (plateau daté du XVIII eme) la console du XIX eme, en bois doré, de nombreux bustes de la manufacture de porcelaines de Naples, "Agrippine ", Alexandre, Faune, buste de philosophe,  Tersichore

Monaco

Les princes du XVII eme au XX eme siècle

Jacques 1er de Monaco (1689-1751)

Un prince collectionneur d’art

La Principauté de Monaco admirée depuis le XVII eme siècle, les objets d’art conservés au Palais de Monaco sont des substituts de Regalia.

C’est le prince Honoré (1597-1662) premier à adopter le titre monarchique en 1612 qui se fournit en

Objets d’art, d’abord en Italie, puis en France, après le traité de Péronne, qui place la Principauté sous la protection du roi en 1641. 44 tableaux en 1605, 720 après son règne, 1290 au décès du Prince Antoine 1er (1661-1731), qui avait aménagé à partir de 1722, une galerie dédiée aux batailles et aux chefs de guerre du siècle de Louis XIV appelée " salle des conquêtes ". Son gendre, Jacques-François Léonor (fils de Jacques Matignon, comte de Torigni) amateur d’art, reçoit par son mariage le duché-pairie de Valentinois, et prend le nom et les armes des Grimaldi. Prince souverain sous le nom de Jacques 1er, qui au décès de son épouse, Louise-Hippolyte, abdique en 1733 en faveur de son fils Honoré III, fera migrer vers l’hôtel de Matignon à Paris, les meilleures œuvres d’art palatines. Dès les premières années de son mariage, il augmente le nombre de tableaux dans un premier temps par des copies, mais le duc de Valentinois se passionne également pour les monnaies, médailles, l’orfèvrerie, les bijoux, les livres, marbres et bronzes, antiques et modernes, les tapisseries, les meubles, porcelaines et instruments scientifiques. Jacques 1er voulait concrétiser l’idéal aristocratique princier  de  supériorité  en se plaçant en situation de domination symbolique dans tous les domaines. Dans son inventaire après décès, 39% sont des portraits, 11% des scènes religieuses, 12% des scènes mythologiques, 16% des paysages, 12% des scènes de genre, Tant qu’aux scènes historiques et animaux moins de 5%.

Le prince Charles III (1818-1889)

Père fondateur de Monte Carlo

Charles III monte sur le trône en 1856, il s’efforce de faire de Monaco un état moderne, reconnu par toutes les nations, et disposant de tous les attributs de la souveraineté. Il réforme la justice et l’administration, développe les relations diplomatiques. En 1857, il institue une fête du souverain, en 1858, une décoration nationale, l’ordre de Saint Charles, en 1881, il dote le pays d’un drapeau national, reprend les frappes monétaires (abandonnées depuis 1838), donne des timbres postes à la Principauté, en 1885, il parachève l’autonomie religieuse, il obtient la création d’un évêché en 1887, fait participer Monaco aux grandes expositions internationales. Enfin il créé une ville nouvelle baptisée Monte Carlo, ce quartier est fondé en 1866 autour du casino et de l’hôtel de Paris ouvert en 1864, l’église Saint-Charles est achevée en 1883, de nombreux commerces ouvrent, l’Opéra dont l’architecte est Charles Garnier est inauguré en 1879, de grands artistes viennent. Toute l’aristocratie européenne se presse.

Albert 1er de Monaco (1848-1922)

Le prince navigateur, à la rencontre du Portugal

La mer a tenue un rôle fondamental dans la vie et l’œuvre du prince Albert : initiation à Lorient, service pendant deux ans dans la marine royale espagnole, font de lui un marin expérimenté. Il acquiert une goélette en Angleterre « l’hirondelle », qu’il décide de conduire jusqu’à Monaco, il fait escale au Portugal en 1873, l’estuaire du Tage, les paysages somptueux, les monuments notamment la tour de Belem l’enchantent, il est accueilli par le couple royal Louis 1er et Maria Pia, il est ébloui par les collections d’œuvres d’art réunies au Palais.

Grand voyageur 5 ans plus tard, il entreprend un long périple allant de Tanger vers les Canaries, Madère et les Açores et Lisbonne.

1889, après l’avènement du Prince Albert 1er à Monaco, Charles fils ainé de Louis 1er (du Portugal) devient roi du Portugal et des Algarves. Les deux souverains se rencontrent à l’issue de la campagne de 1894, à bord du yacht « la princesse Alice », construit pour la  recherche océanographique, une grande amitié se lie entre les deux hommes, ils partagent un vif intérêt pour l’observation de la nature et de la pratique photographique. Charles entreprend des recherches océanographiques, avec ses navires, il accomplit de nombreuses opérations de sondage et récoltes biologiques au Portugal.  

La création d’observatoires météorologiques aux Açores, ces iles occupent une situation géographique idéale pour cette fonction, c’est un relais entre l’Amérique du nord et l’Europe.

Après 20 ans d’interventions auprès des scientifiques chefs d’états, diplomates, le prince Ambert parvient à son but. :

A l'exposition : Le portrait d’Honoré II, par Philippe de Champaigne, Tapisserie aux armes des Grimaldi, princes de Monaco, Aubusson XVII eme, tableau présentant la famille du duc de Valentinois par Pierre Gobert, vue et perspective du palais de Monaco du coté de la place d’Armes par Bressan, portrait de Charles III par Friedrich Bauerle, maquette de la salle Garnier de l’opéra de Monte-Carlo 1878, portrait d’Albert 1er vers 1905 par Spiridon, habit de contre-amiral de la marine espagnole du prince Albert 1er

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Extraits du catalogue de l’exposition.

Promenade au cœur des cours européennes, nous traversons  plusieurs siècles d’histoire, cette exposition présente de nombreux portraits de souverains, de leurs épouses et familles,  les cérémonies de mariages, les couronnements, batailles, leurs objets précieux et familiers, bijoux, services, robes et costumes d’apparats, tables dressées,  mobilier, sculptures. 

Cette exposition est exceptionnelle, à voir Absolument, au Forum Grimaldi Monaco, jusqu’au 11 septembre 2011

 

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