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14 août 2013 3 14 /08 /août /2013 17:48

Paul Poiret et son époque : 

 En 1860, seconde moitié du XIX eme siècle, le succès de la maison   Worth  s’inscrit dans la trajectoire du second Empire avec Napoléon III. Paris redevient une capitale impériale, dont l’empereur veut en faire une vitrine pour l’Europe. La demande des articles de luxe est importante, y compris pour les  vêtements, la mode atteint des niveaux plus vus depuis la révolution. Lorsque l’empereur épouse Eugénie de Montijo, les goûts de la nouvelle impératrice donnent le ton de la cour. Worth est le couturier favori, très en vogue, il habille le tout Paris.

1872, Sarah Bernhardt, triomphe dans Ruy-Blas

Deux ans  plus tard Les impressionnistes exposent.

1879, naissance de Paul Poiret à Paris. Futur grand couturier, qui sera considéré comme le précurseur du style Art déco.

1880, Jacques Doucet couturier, monte en puissance.

1886, les impressionnistes exposent à nouveau.

1888, c’est l’année de la création du mouvement Nabis. Erik Satie compose ses "Trois Gymnopédies" pour piano.

1889, c’est la construction de la Tour Eiffel et  une exposition universelle à Paris. Guerlain lance  son parfum "Jicky".

1890, l’Art nouveau créé une rupture dans l’architecture et les arts décoratifs.   

1891, ouverture de la maison de couture Jeanne Paquin (1869-1936), l’une des premières à avoir acquis une renommée internationale.

1893, l’actrice Réjane triomphe dans Madame Sans-gêne.

1898, c’est l’entrée de Paul Poiret dessinateur remarqué, rue de la Paix à Paris, dans l’équipe de l’une des premières maisons de haute-couture, il s’agit  de celle de Jacques Doucet (1853-1929). Jacques Doucet est le couturier célèbre durant la Belle Epoque. Il a une riche clientèle d’actrices et de femmes du monde dont Réjane (1844-1923) et la Belle Otéro (1868-1965).


La vie parisienne bat son plein en ce début de siècle : spectacles, fêtes, expositions universelles. De nouveaux courants artistiques voient le jour, les expositions, les  salons sont nombreux. Ravel, Satie sont à l’honneur, les ballets russes enflamment Paris et apportent  un coté exotique.

C’est une révolution dans tous les arts : la peinture, la musique, la mode, la danse, la littérature…………..

 

1900, exposition universelle et internationale à Paris. Paul Poiret créé le costume de l’Aiglon joué par Sarah Bernhardt, le parfumeur Félix Millot lance "Kantirix ", le design est d’Hector Guimard.

1901, Paul Poiret rentre chez Worth , il partira en 1903.

1902, création de la Ruche à Montparnasse, lieu de rencontre des artistes de la modernité.

1903, Le couturier créé sa maison de couture, 5 rue Auber à Paris. Il habille la comédienne Réjane, ce qui lui permet d’être lancé.

1904, Coty (1874-1934) créé son parfum  " La rose Jacqueminot ".

1905, les artistes fauves font scandale au Salon (Derain, Matisse, Vlaminck). Paul Poiret épouse Denise Boulet, elle devient sa muse.

1906, Le couturier change de lieu, il s’installe rue Pasquier. La même année, révolution pour la femme, liberté du mouvement,  Poiret abandonne le corset, en créant des robes à tailles hautes. Il est le premier avec Madeleine Vionnet. 1906, c’est aussi la  naissance de sa première fille Rosine.

1907, Coty lance "l’Effleurt ", Picasso peint   " Les demoiselles d’Avignon ".

1908 Paul Iribe illustre l’album "les robes de Paul Poiret, raconté par Paul Iribe " première collaboration avec le couturier. Le caractère novateur de l’ouvrage lui apporte un grand succès. Maurice Ravel compose sa "Rapsodie espagnole".

1909-1910, arrivée des ballets russes à Paris, compagnie dirigée par Diaghilev, et son célèbre danseur Nijinski accompagné du décorateur Léon Bakst. Les ballets triomphent à Paris. C’est la mode de l’Orientalisme, Paul Poiret suit la tendance, il achète ses tissus à Vienne chez  Wiener Werkstätte, ( atelier qui employait des architectes, des designers des artistes dont le but était de mettre l’esthétique à  la portée de chacun, en conciliant les arts majeurs et l’artisanat).

Le couturier s’installe avenue d’Antin il y acquiert un hôtel particulier du XVIII eme siècle, il le transforme, le décore. Les salons donnent sur un magnifique jardin, ses appartements du 107, rue du Faubourg saint-honoré communiquent avec sa maison de couture.

1910, premières œuvres abstraites de Kandinsky et de Malevitch. Paul Poiret et Raoul Dufy ouvrent la petite usine, atelier d’impression textile. A cette époque c’est le retour dans la géométrie dans l’architecture et les arts décoratifs avec le mouvement art déco naissant.  

Gabrielle Chanel ouvre sa boutique.

1911, Création des  "Parfums de  Rosine"  et des "Ateliers de Martine"  ( lieu dédié à la décoration), noms des deux filles du couturier. Georges Lepape (dessinateur de mode, affichiste, graveur et illustrateur français) collabore à un superbe album appelé "les choses de Paul Poiret " pour présenter ses robes. Le couturier convie le tout Paris à sa grande fête "Les mille et deuxième nuit".

1912, grande tournée en Europe pour Poiret : Bruxelles, Berlin, Moscou, Saint-Pétersbourg, Vienne.

Guerlain lance un nouveau parfum " l’heure bleue ", Madeleine Vionnet lance sa maison de couture. Isadora Duncan , danseuse américaine aux tenues néogrecques, participe "Aux festres de Bacchus " organisées par le couturier.

1913, tournée triomphale pour Paul Poiret. Le sacre du printemps de Stravinski fait scandale.

1914, c’est le début de la première guerre mondiale.

1916, Première présentation publique des "Demoiselles d’Avignon" de Picasso dans les salons de Paul Poiret.

1917, Erik Satie et Picasso s’allient autour d’un texte de Jean Cocteau afin de créer le ballet "Parade", surréaliste dira Guillaume Apollinaire.

1918, l’armistice étant signé. Leonetto Cappiello (1875-1942, peintre, illustrateur, caricaturiste et affichiste. Installé à Paris, il collabore à de nombreux journaux tels que "Le rire", "L’assiette au beurre" et "Le cri de Paris". L’année suivante en 1899, il obtient un énorme succès en publiant " Nos actrices portrais synthétiques ", sa carrière d’affichiste débute en 1900 jusqu’à 1930). Dès 1918, il modernise l’affiche promotionnelle avec l’appui de l’éditeur Devambez.

1919, Nouvelles collections de haute couture, la guerre a bouleversée le statut et les goûts de la femme moderne. Paul Poiret créé dans son jardin " l’Oasis", un dôme gonflable afin d’organiser des fêtes surprenantes et très onéreuses.

1921, création du parfum,  Numéro 5  de Chanel 

1923, Premières difficultés financières pour Poiret.

1924, Manifeste du Surréalisme par André Breton.

La maison Poiret déménage au Rond-point des Champs Elysées.

1925, Exposition des arts décoratifs et industriels à Paris. Le décorateur André Groult (1884-1967) propose du mobilier garni de galuchat. Son épouse Nicole  (1887-1967)  dessinatrice de mode, amie de l’artiste peintre Marie Laurencin (1883-1956), est la sœur de Paul Poiret.

Paul Poiret et les arts décoratifs. Présentation de l’ensemble de ses activités sur trois péniches amarrées sur la Seine près du pont Alexandre III : Amours, Délices, Orgues, probablement en hommage à son ami Matisse et a son tableau "Luxe, calme et volupté". Sur l’une il expose sa collection, sur l’autre un restaurant et la troisième réservée aux parfums  et objets décoratifs. Mais Poiret est contraint de vendre aux  enchères sa collection de tableaux, (45 œuvres contemporaines).

 Guerlain créé Shalimar. 

1926, Poiret joue dans une pièce de théâtre de Colette dont elle est aussi  l’interprète " La vagabonde ".

1927 Elsa Schiaparelli (1890-1973, créatrice de mode, d’origine italienne  aristocrate,  fille de l’égyptologue Ernesto  Schiaparelli. Elle est l’épouse du comte Wilhelm de Wendt  de Kerlor, théosophe rencontré à Londres en 1912, ils eurent une fille (elle est la grand-mère de l’actrice Marisa Berenson) En 1927 elle ouvre son premier magasin pour le sport. Elle collabore avec des artistes surréalistes tels que Dali, Giacometti , Cocteau, Jean-Michel Franck. Jeanne Lanvin amie de Poiret lance son parfum Arpège.

1928, Paul Poiret  fait éditer "Pan", annuaire de luxe à Paris, illustré de 116 planches des plus grands artistes de l’époque. Le couturier s’éloigne, Chanel arrive, des textes de Cocteau……..

1929, Crack boursier de Wall Street à New York ..…. La crise économique s’installe en Europe et engloutit l’ensemble des activités de Pau Poiret, la société ferme. Patou lance son parfum "Joy".

1930, après de nombreuses tentatives de retour en haute couture, Poiret se lance dans l’écriture, la peinture et au théâtre et cela jusqu’en 1944. Le couturier s’est retiré à Cannes ou il décède seul et ruiné.

 

L’exposition :

En habillant l’époque :

« Je suis Parisien du cœur de Paris » dira Paul Poiret  dans son livre "En habillant l’époque" (1930).

 Le couturier s’est impliqué dans l’innovation et l’étendue des possibilités  qu’offrent les arts appliqués. L’homme est doté d’une curiosité, d’une inventivité et d’une audace illimitée. Il règne sur la mode, donc sur Paris.

Quelques  photos  pour présenter le couturier aux visiteurs, l’homme est très élégant.


poiret photo

 

Les photos sont de Boris Lipnitzki , (photographe russe, son talent lui vaut une renommée dans le monde des arts et du spectacle)

Paul Poiret, manteau, chapeau, photographie datée de 1922, tirage au gélatino-bromure d’argent.

Une autre présente l’hôtel de la couture, rue d’Antin à Paris en 1923 par Boris Lipnitzki (photographe russe, son talent lui vaut une renommée dans le monde des arts et du spectacle)  tirage au gélatino-bromure d’argent.

Présentation de la famille du Couturier et ses trois enfants, sa sœur Nicole Groult et ses deux filles, 1930, tirage au gélatino-bromure d’argent.

Une autre présente Paul Poiret sur la péniche "Amour " il est a une exposition des ateliers de Martine .

Une photo de Boris Lipnitzki datée de 1925, il s’agit d’un modèle à l'essayage. Tirage au gélatino-bromure d’argent.


poiret photo essayage

Une photo de Boris Lipnitzki montre Denise Poiret épouse du couturier 1925 à Paris,

 

Quelques études de robes par Raoul Dufy, datées de 1916-1919, gouache sur papier.

Planche " la parisienne "datée de 1913, Paris, sur papier, par Bernard Boutet de Monvel (1881-1949, peintre, sculpteur, graveur, illustrateur de mode et décorateur)

poiret la parisienne montel   

 Photos de Modèles de Paul Poiret par les Frères Seeberger 1920 et 1921, Paris.

Un extrait de "La gazette du bon ton ", mirage robe du soir 1920

poiret gazette du bon ton lepape

Une toile du peintre  Paul Guillaume, le portrait de Poiret

Autoportrait de Paul Poiret 1ere moitié du XX eme siècle.

 

La révolution Poiret :

Paul Poiret rompt avec les vêtements corsetés de la belle époque qui contraignent la femme. Immergé dans la modernité de la belle époque,  il exprime avec gourmandise une inventivité débordante dans tous les domaines. A partir de 1906, il révolutionne la mode avec des robes de couleurs vives, à taille haute remontée sous la poitrine, libérant le corps du corset, donc le mouvement. Ses fourreaux, très étroits du bas, obligent les femmes à marcher à petits pas, ce qui leur donne une autre allure, la sienne. Le succès des ballets russes étant, Paul Poiret habille la femme en sultane, portant turban à aigrette, manteau de soierie et jupe-culotte bouffante. En 1911, ses tuniques en forme d’abat-jour font fureur, tel le modèle "sorbet" envié par le tout Paris lors de ses  fêtes. Poiret se met en scène et s’amuse, pour le plaisir des créateurs qui jouent des matières et des couleurs les plus époustouflantes.

 Quelques modèles:

Modèle de Paul Poiret présenté par Renée, photo de Boris Lipnitzki en 1927, Paris

Une  robe d’été Kazan blanche, le bas de la robe est en dentelle, une ceinture noire coupe la taille, elle est datée de 1912,

Un chemisier imprimé.

Un ensemble, manteau, robe, coiffe et collier Paul Poiret. L’ensemble et violet et noir daté de 1er quart XX eme siècle paris. Soie, velours, coton, fourrure, métal et pierre.

Une  robe en soie et broderies noire

 Une robe , coiffe et collier, premier quart du XX eme siècle, Paris en mousseline, soir, broderies, strass et perle.


poiret robe blanche et noire mousseline

 

Georges Lepape (1887-1971), dessinateur de mode, affichiste, graveur et illustrateur. En 1910, il expose au Salon d’Automne et rencontre Paul Poiret. En 1911, il illustre pour lui "les choses de Paul Poiret " considéré comme son chef d’œuvre, il participe dès les premières éditions à « la gazette du  bon ton » à laquelle il contribue de splendides planches coloriées au pochoir. Ensuite il collabore à toutes les revues de mode tel que Fémina, Vogue, les feuillets d’art. Influencé par l’orientalisme, les ballets russes et les miniatures persanes. Il est précurseur de la ligne claire (langage graphique). 1917, il fabrique des marionnettes suivant des modèles de Poiret. 1920, il participe à l’exposition ‘la mode du XX eme siècle vue par les peintres’ au musée des Arts Décoratifs à Paris.  Comme de nombreux artistes dans cette période novatrice, il exerce son activité avec élégance dans des domaines variés : affiches, programmes de spectacle, tissus, éventail, catalogues de mode. 1923, il réalise des décors pour «  l’oiseau bleu », pièce de théâtre de Maeterlinc,k et des costumes de théâtre. 1926, il part aux USA pour travailler chez Vogue USA, il y reste 6 mois en revient en France.  Après la guerre il illustre plusieurs de Guitry, Musset, Géraldy.

Présentation d’un catalogue  "les choses vues " par Georges  Lepape daté 1911 au pochoir.


poiret turban

 

Paul Iribe (1883-1935), illustrateur de mode, affichiste, journaliste et décorateur. Considéré comme l’un des précurseurs de l’art déco. Il étudie aux beaux-arts à Paris ; il collabore en tant que caricaturiste pour les journaux « le rire » et « l’assiette au beurre ». 1908, à la demande de Paul Poiret, il dessine «  les robes de Paul Poiret racontées par Paul Iribe ». cet album est d’un style très nouveau et  devient le modèle des catalogues de mode. 1914, il publie « le mot » avec Jean Cocteau (revue patriotique comportant 20 numéros). Il part à Hollywood et collabore avec Cecil B Demille et collabore à 16 films et en réalise plusieurs. Depuis 1913, Paul Iribe travaille en tant que créateur de meuble chez Poiret, Jeanne Lanvin et Coco Chanel et Jacques Doucet, ce dernier lui confie la décoration de son appartement, ses meubles les plus précieux s’inspirent du XVIII eme siècle. Il s’intéresse aux arts décoratifs, bijoux, mobilier, tissus, éventails, livres d’enfants, cartes postales. Il créé un motif qui restera le symbole de l’art déco, il s’agit d’une rose stylisée "la rose Paul Iribe "

Présentation d’un catalogue "Les robes de Poiret racontées par Paul  Iribe "  en 1908 au pochoir.


poiret les robes de poiret racontées par iribe

 

"Les parfums de Rosine " :

Paul Poiret fonde sa maison de parfumerie en 1911, elle se situe au 107, rue du Faubourg Saint-honoré, qu’il nomme les "Parfums de Rosine" le nom d’une de ses filles.

Il devient le premier couturier parfumeur. Il à de grandes ambitions artistiques, il cherche de nouvelles sources, il s’adjoint les services des meilleurs artistes. Ses inspirations reposent sur trois thèmes ancrés dans la contemporanéité :

 L’orientalisme, l’histoire et le patriotisme,  les arts, la littérature, le théâtre.

 Il affirme que la présentation du parfum repose sur cinq éléments indissociables ; le nom, le flacon, l’étiquette, la boite et ornements additionnels.

Paul Poiret a travaillé avec deux parfumeurs : Maurice Schaller (1888-1965) et Henri Alméras (1892-1965)

Une quarantaine de parfums verront le jour, et ont tous une histoire. 

Le parfum de ma marraine 1914, Sa chambre 1914, fanfan la tulipe, l’étrange fleur, Coupe d’or 1911, mea culpa 1914,  Jasmin de la Riviera 1914, Antinéa…..

 

chez Poiret, 1912,

poiret parfum

 

Nuit persane, réalisé pour la fête donnée par le couturier, " Les mille et deuxième nuit ",  en  1911, un flacon fut offert à chaque invité,

 L’espalier du Roy, 1911, Parfum a peu d’exemplaires. La modernité du flacon carré et masculin. Un tissu orné de motifs du XVIII eme siècle orne le coffret, l’étiquette de Georges Lepape, est l’une des premières expressions du style Art déco.

Toute la forêt, 1911, il évoque le souvenir d 'heures joyeuses à Fontainebleau, avec une senteur de sous-bois ( à base d’herbe et fleurs de la forêt) . Raoul Dufy créé un imprimé stylisé de feuillages et d’oiseaux , utilisés pour les objets promotionnels dont les cartes parfumées.

La  rose de Rosine1912, dessinée par Paul iribe, la rose de Rosine incarne l’emblème de Paul Poiret, la même rose figure sur la griffe de ses vêtements. Sur la boite-écrin, pour la première fois Poiret  utilise le rébus en guise de nom de parfum. Le flacon s’inspire de la forme de la robe portée par l’Infante dans les Ménines de Vélasquez.

Avenue du bois, 1912. En prenant le nom de cette avenue menant au bois de Boulogne, la fragrance rend hommage aux élégantes de la belle époque qui empruntaient cette allée bordées de très belles demeures dont celle de Jacques Doucet (aujourd’hui, avenue Foch).

 

Nuit de Chine, en 1913,  l’un des plus grands succès des parfums de Rosine. L’étiquette présente des idéogrammes chinois (signifiant nuit au pays de Chine, pays de fleurs).

 Fruit défendu,1913, Paul Poiret réalise les costumes de la pièce de théâtre " Le minaret " de Jean Richepin, cette pièce a obtenue un immense succès et donne l’occasion de créer un parfum à l »image de la mode orientale.

Le mouchoir de Rosine, 1914, sorti en 6 versions de couleurs différentes, chaque fragrance correspond à une fleur et à une humeur : vert pour le mystère, orange pour la jalousie, rouge pour la traitrise, jaune pour le désir, bleu pour l’anticipation, rose pour le consentement

Pierrot , 1914, reprenant les couleurs du personnage de la commedia dell’arte, Pierrot se part d’un bouchon-chapeau noir et d’une collerette blanche (évoquant l’activité première de Poiret la couture). La boite noire étoilée illustre la chanson "Au clair de la lune "dédiée à Lully.

Borgia, 1914, l’ensemble s’inspire de l’histoire, partiellement prouvée, de la famille Borgia, laquelle donna deux papes à la religion catholique. Le second sous le nom d’Alexandre VI à l’issue d’intrigues a été marqué par l’ambition démesurée du souverain pontife, par une cruauté  sanguinaire sans égale et une débauche qui ne l’était pas moins. La famille est devenue tristement célèbre  par les incestes et morts violentes infligées à ses ennemis, par empoisonnement.  Il eut 4 enfants dont la célèbre Lucrèce. Le flacon symbolise une fiole de poison, le flacon est noir recouvert de particules dorées avec un bouchon doré. L’emballage est noir avec un écusson rouge écarlate et  doré avec un serpent déroulé.

 

Mamzelle victoire, 1915, soutenant la France Paul Poiret lance sa nouvelle création, arborant tous les codes de la République française, drapeaux tricolores, coq, vêtements révolutionnaires

Le balcon 1918, ce parfum évoque son idylle avec Marthe, sa voisine de la rue Auber, qui se tenait fréquemment sur son balcon . Pour ce flacon, Mario Simon  reprend l’idée de la grille entourant un buste féminin aux épaules arrondies.

 Sakya mouni, 1919, dit le Bouddha, vécut en Inde il y a environ 2500 ans, il fut le fondateur du bouddhisme. Le bouchon du flacon est orné du chien de Fô, l’un des symboles  chinois du bouddhisme incarnant la protection que chaque demeure se doit de posséder.

Aladin, 1919,  surnommé le Pacha de Paris,  Paul Poiret se fait représenter par Mario Simon  sur le coffret du parfum, tel un sultan des mille et une nuit.


poiret aladin

 

Arlequinade,  1919, Poiret s’inspire de la peinture cubiste représentée dans sa collection. L’arlequin par Picasso, la commedia dell’arte, si importe dans l’œuvre de Picasso et la musique de Stravinski


 poiret parfum2

 

Maharadjah, 1921, le nom du parfum fait référence au rôle de Maharadjah tenu par le comédien Edouard de Max, dans la pièce le prince d’Autrec, d’Henri Lavedan (Poiret en a réalisé les costumes).


poiret parfum1   

 

Le bosquet d’Apollon, 1922, en référence à Louis XIV , Paul Poiret, utilise un motif repris dans le salon d’Apollon à Versailles : le visage du dieu grec cerclé de rayons lumineux. Fasciné par cette période faste, Poiret organise plusieurs réceptions autour du XVIII eme siècle dont le petit lever du roy

 

Cœur en folie, 1925, rouge rubis, le flacon proche du cœur humain, sur le  bouchon des ailes pour s’envoler vers sa bien-aimée. 


Connais-tu le pays ?, 1925, Poiret rend hommage aux soixante ans de l’opéra « Mignon » d’Ambroise Thomas. Le flacon illustre les premières paroles de l’air d’ouverture : connais-tu le pays où fleurit l’Oranger ?.


Coup de foudre, 1925, c’est un hommage à son amie Jane Lanvin, cette fragrance reprend la forme d’une jupe de sa collection de 1924 pour le flacon et le bleu Lanvin pour le coffret.

 

Spirit of Saint-Louis, 1927, Pionnier américain de l’aviation, Charles Lindbergh , devient le premier pilote à relier sans escale et en solitaire New-York à Paris en 1927 en 33 heures avec son avion, Spirit of Saint-Louis. Le flacon et son coffret illustrent de manière stylisée cet avion à hélices.

  

Exotisme et orientalisme :

En 1909, Diaghilev et les ballets Russes entament une longue tournée, ils sont à Paris  et embrasent "le tout Paris", la chorégraphie est menée par le célèbre danseur de la troupe Nijinski dont les sauts et la gestuelle sont inédits. Nous sommes au début du siècle et l’engouement pour l’Orient bouleverse toute l’Europe dans tous les domaines artistique, littérature, théâtre.  Paul Poiret va à l’opéra, rencontre les marchands d’art du Proche et Moyen orient, il va au musée. C’est en 1911, un an après la première de Shéhérazade, il lance ses modes exotiques. La même année il donne une fête persane qu’il nomme : les mille et deuxième nuit . Les femmes achètent les pantalons harem et les tuniques de soie et satin Paul  Poiret, qu’agrémentent des turbans ornés d’aigrettes à fermoirs de pierreries. Il puise dans la culture orientale les inspirations pour nombre de ses créations de parfums : Aladin, Le minaret, Maharadjah. Il s’inspire aussi du folklore russe, dont les couleurs sont vives et les motifs naïfs.

Présentation d’un vaporisateur le parfum "Nuit de Chine " Designer Georges Lepape, Parfumeur Maurice Schaller 1913, Paris

 Une étude du flacon de Georges Lepape ; sur papier

 

1911, Poiret fonde sa maison de décoration :

Paul Poiret fonde la maison de Martine, nom de sa seconde fille. C’est le studio de décoration de la maison de couture . Le couturier analyse en précurseur, l’importance et le rôle du couturier moderne, c'est-à-dire intervenir aussi sur le cadre de vie en créant la mode de son temps. Poiret couturier et décorateur, il a un esprit curieux et est réceptif à toutes les nouveautés. Il va garder son gout pour l’exotisme et l’Orient, qu’il exprime dans les décors muraux et textiles aux motifs colorés. Il va imprimer à son mobilier la simplicité des productions les plus radicales de la Sécession, préférant un mobilier laqué. La création des ateliers Martine reste une expérience originale. Le couturier est fasciné par la Wiener Werkstätte qu’il avait rencontré lors de ses voyages en Autriche et Allemagne, mais  fut frappé par la rigueur de l’enseignement dans les ateliers de la célèbre maison. Les ateliers de Martine seront organisés eux avec une grande liberté, il recrute des jeunes filles sans formation artistique. Il les charge de dessiner d’après nature, comptant sur la liberté de leurs talents  et sur la tutelle de l’épouse du peintre Paul Sérusier. Leurs dessins sont coloriés et soumis à Paul Poiret, il choisit les modèles qu’il veut mettre en production sous la direction artistique de Guy-Pierre Fauconnet (1882-1920).

Les ateliers Colin, le couturier fonde un atelier de cartonnage nommé "Les ateliers Colin" nom de son troisième enfant. L’emballage des cosmétiques est assuré en complémentarité de toutes les activités commerciales.


 Reconstitution des ateliers de Martine :

 

Quelques objets de décorations :


Un éventail avec de grosses anémones oranges et blanches sur un fond noir il est posé sur une table d’apparat 1920

Un pendentif vers 1920 en écaille

Quelques photos montrent les ateliers.

Un carré de velours est présenté il s’agit d’un extrait "Des arts de la maison d’hiver" des ateliers de Martine 

Un échantillon de toile encadré : le motif les anémones.

Un pouf de l’atelier Martine

Les semis de coquelicots extrait d’un coupon encadré également.


Reconstitution des ateliers de Rosine :

Avec l’avènement de la réclame et les prémices du marketing à la fin du XIX eme siècle les ateliers de Martine œuvrent à la valorisation des "Parfums de Rosine". Paul Poiret très attentif aux produits promotionnels pour les parfums Rosine, fait appel a ses amis artistes ou illustrateurs, poètes ou écrivains. De nombreux objets dérivés sont ainsi créés : échantillons, cartes parfumées, éventails, flacons, vaporisateurs.

 

Un catalogue "des parfums de Rosine "

Des échantillons de parfums

" L’allée des acacias, bois de Boulogne à Paris" par le peintre Roger de la Fresnaye gouache datée de 1908.


poiret allée des acacias de la fressaye

 

Quelques photos, des miroirs, des éventails de publicité, du talc, des éventails miniatures et cartes parfumées , afin de faire découvrir les senteurs  aux clientes.


poiret éventail

 

Des flacons de parfums peints à la main.

Sous vitrine :

Poudriers, flacons, un éventail à l’effigie de Rosine.


poiret eventail-copie-1

 

Quelques affiches  publicitaires des parfums Rosine.

Des mouchoirs publicitaires en soie.

Un mouchoir  "le fruit défendu" atelier de Martine

.

Dans ces années de prospérités, Paul Poiret, réalise de nombreuses tournées à travers l’Europe. Il créé un réseau artistique, son épouse devient son ambassadrice.


Présentation d’une malle à chapeau ayant  appartenue à Paul Poiret, il s’agit d’une malle Vuitton datée de 1911

Quelques affiches et photos montrant le couple en déplacement.

Une robe exposée nommée Fontaine ou la source 1924 Poiret Paris

Un ensemble : robe, ornement de tête et collier premier quart du XX eme siècle, Paris le bas de la robe violet le haut en brodé beige, soie, broderie, métal, perles.

Une robe bleue et blanche

Un sac à main en laine et soie et tapisserie de basse lisse de la manufacture de Beauvais le designer Raoul Dufy.

 

Vers les années folles :

 Les années folles débutent en 1920 jusqu’en 1929. Après la fin du conflit, la nouvelle génération rêve d’un monde nouveau. Venue d’Amérique la musique de jazz fait son apparition, mais aussi la danse, la radio et le sport, les industries et l’apparition de l’électroménager. La croissance économique est très forte. C’est la place à l’individualisme (conception politique, philosophique, sociale, morale qui tend à privilégier les droits, les intérêts et la valeur des individus), André Gide et Marcel Proust donnent le ton littéraire de cette tendance qui croit avec le mouvement Dada dont Tristan Zrara publie le manifeste, le surréalisme André Breton n’est pas loin. L’art nouveau disparaît avec la guerre, l’art déco fait son apparition.

Les lieux de Paris les plus célèbres : Montmartre et Montparnasse.

A Montparnasse de nombreux café la coupole, le dôme, la Rotonde, la Closerie des Lilas et les salons de Gertrude Stein, ce sont des lieux de rencontre pour les artistes et intellectuels. Le quartier représente la modernité, des trompettistes s’y sont installés tel que Arthur Briggs, on y rencontre l’écrivain américain Henry Miller et d’autres écrivains Hemingway, Scott Fitzgerald et les peintres de l’école de Paris Soutine, Modigliani, Chagall………… L’avant-garde Surréaliste occupe le devant de la scène depuis 1920, apport de nouvelles formes d’expressions dans la poésie avec des auteurs comme Breton, Aragon, Eluard, en peinture avec les artistes Miro, Ernst, Dali, Picabia, en sculpture Arp et Germaine Richier, pour le cinéma avec Luis Buñuel, René Clair et Cocteau.

Le monde du spectacle influencé par l’extérieur : le jazz fait une ascension fulgurante à Paris, musique amenée par l’armée américaine. La revue nègre avec  Florence Mill et Joséphine Baker, puis le charleston musique inconnue en Europe. Le cabaret "le bœuf sur le toit" est à la mode dont le pianiste et  compositeur Jean Wiener y joue.  L’influence américaine est considérable.

La mode a changé, sous l’influence de Chanel et Patou, elle s’est simplifiée, les femmes sont émancipées, elles ont coupé leurs cheveux et raccourcies leurs robes. C’est l’avènement de la "garçonne". Paul Poiret continu de créer du rêve et fédère une clientèle d’habitués en proposant des modèles d’un exotisme accru. Poiret lance des parfums soulignant l’exotisme, l’orientalisme et son goût pour le théâtre.

 

Quelques affiches de Lepape sont exposées.

Un catalogue et correspondance autour de l’exposition à la galerie Charpentier préface de Jean Cocteau.

 

Artiste parmi Les artistes :

 Paul Poiret est un érudit, un dessinateur et aime l’art, il évolue dans le contexte artistique du début du XX eme siècle, le fauvisme, le cubisme, art  déco. Il s’entoure très vite des plus grands artistes, dont le talent peut contribuer à ses recherches.

 Iribe et Lepape illustrent ses créations au sein de magnifiques albums.


poiret- robe par iribe

 

 Raoul Dufy conçoit pour lui de belles étoffes et imprimés reprenant des thèmes animaliers et floraux, ils créés ensemble en 1910 un atelier d’impressions de tissus, Dufy dessine les motifs, grave les bois servants d’impressions, étudie les techniques chimiques nécessaires et quelquefois imprime.

 Il a rencontré Derain et Vlaminck, lorsqu’ils peignaient  leurs premières toiles fauves (compagnons de ses nombreuses fêtes qu’il organisait).

 Il a une grande admiration pour Dunoyer de Segonzac, pour lui il est l’un des plus grands artistes de l’époque, Picasso  a présenté pour la première fois dans les ateliers Poiret " Les demoiselles d’Avignon .

Poiret à créé le costume porté par Sarh Bernhardt dans l’aiglon, il a conçu à plusieurs reprises des costumes de théâtre dont ceux des pièces : Aphrodite, Le Minaret, Nabuchodonosor, il est devenu le couturier favori des actrices : Arletty, Mademoiselle Spinelly, Georgette Leblanc, Réjane.

 

En 1921, il monte un théâtre dans son jardin, il y rencontre Isadora Duncan, Joséphine Baker, Edouard de Max, il interpréte  même une pièce en compagnie de Colette.

 

Exposition d’un livre écrit par le couturier "art et phynance " daté de 1934

Quelques tableaux de Raoul Dufy :

"Les champs de courses", daté de 1928, huile sur toile.


poiret dufy courses

 

"Le jardin à Hyeres", 1943, huile sur toile.

" La pèche " , huile sur toile

"Saint Tropez vu de la citadelle" par Dunoyer de Segonzac, vers 1950 aquarelle et plume sur papier.,

"Le rimmel" par Van Dongen 1920, papier


poiret van dongen rimmel

"Mademoiselle Geneviève Vix dans le rôle de Salomé" Van Dongen 1924-25, huile sur toile

 

 


Des grands panneaux de tissu pour habillement : dont :

Bagatelle ou le Pré Catalan, 1920,  dessin de Raoul Dufy par Bianchini,

poiret dessin bagatelle

Ainsi que février daté de 1919, les amis 1919, ils sont en fibranne viscose et soie.

 

Et Après ? :

Paul Poiret a compris rapidement que posséder une maison de parfumerie augmente la renommée et le prestige de sa maison de couture. Le parfum est l’accessoire de mode essentiel à la beauté féminine. Son entrée dans l’univers du parfum bouleverse totalement  l’industrie de la parfumerie ; toutes les maisons de couture postérieures à Paul Poiret ajoutent la dimension olfactive à la parure féminine.  Maurice Babani, Chanel, Jane Lanvin, Dior, Saint Laurent, Mugler et bien d’autres. Avec Coty et Lalique, Paul Poiret ouvre une autre voie aux maisons de parfumerie : celles de concevoir les flacons  comme de véritables œuvres d’art en travaillant avec les artisans de son temps……… .

Présentation d’un flacon créé à l’occasion de l’exposition internationale des Arts décoratifs en 1925, le flacon arbore des motifs d’impressions chinoises. Designers Paul Poiret et Julien Viard.

poiret affiche

Quelques extraits du catalogue de l’exposition.

Elégance, raffinement, délicatesse, une très belle collection de flacons accompagnés de leurs coffrets. Cette exposition présente tout l’univers de Paul Poiret.

A ne pas manquer

Au musée de la parfumerie à Grasse, jusqu’au 30 septembre.

 

 

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4 août 2013 7 04 /08 /août /2013 16:07

L’Art nouveau : mouvement artistique de la fin XIX eme et début XX eme siècle qui s’appuie sur l’esthétique des lignes courbes.

La fin  du XIX eme siècle est une période de progrès social, économique, technologique et politique en Europe, cette période s’étend jusqu’en 1914. C’est l’époque de l’exploitation des nouvelles matières premières, énergies et procédés de fabrication font entrer l’Europe dans l’ère industrielle. Augmentation de la production, les moyens de communication  et télécommunications sont en plein essor, développement des transports,  c’est l’arrivée de l’électricité, période propice au commerce, création des grands magasins. De nombreux salons, des galeries, les expositions universelles font connaître les artistes.

"L’art nouveau " se caractérise par  l’inventivité, la présence du rythme, les couleurs, pour l’ornementation elle est  inspirée de la nature : des arbres, fleurs, insectes, animaux qui introduisent une sensibilité dans le décor du quotidien.

Le terme "Art nouveau" est employé pour la première fois par Edmond Picard (jurisconsulte et écrivain belge 1836-1924), il a fondé la revue "l’art moderne " en 1894, pour qualifier la production artistique d’Henry Van de Velde. En 1895, en France, ce terme devient l’enseigne de Siegfried Bing, sous le nom de "Maison d’art nouveau", ou il y expose des grands noms des mouvances symbolistes et art nouveau  tel que Munch, Rodin, Tiffany, Toulouse Lautrec.

Hector Guimard fait figure de Génie prolifique et isolé créant son propre style " le style Guimard".

Mais le plus bel ensemble de l’art nouveau se créé à Nancy : Gallé, Gruber, Daum, Majorelle. Ces créateurs authentiques décident de créer l’école de Nancy et vont devenir à la mode lors de l’exposition universelle de 1900.

Dans l’art nouveau il y a la liberté de s’exprimer, d’être non conventionnel, c’est un art joyeux, musical qui n’est pas austère. La sensualité et l’érotisme de l’art nouveau font  scandale. Sil porte une charge érotique manifeste, la sensibilité des formes végétales la sur-utilisation de l’image de la femme dans le répertoire ornemental, sont intimement liés à ce sentiment de vie que les artistes  cherchent à restituer dans le quotidien.

Réaliser l’unité  de l’art et de   la vie, il faut un cadre de vie qui correspond à l’homme moderne du XX eme siècle.

 Emile Gallé prend la nature comme référence, ses motifs : des fleurs, arbres, insectes, animaux, c’est faire prendre conscience de l’esthétique dans la nature et faire entrer le beau   dans les maisons. C’est aussi réagir contre le rationalisme du début de l’ère industrielle.  

Les scientifiques touchent à la compréhension du vivant, les perfections techniques du microscope, ses usages en biologie y sont pour beaucoup. Les images produites frappent les esprits, Pasteur incarne bien cette époque du progrès. L’affinité entre arts est sciences est réelle, comme l’illustre l’influence des travaux  d’Ernst Haeckel, biologiste et professeur d’anatomie. Darwin publie l’origine des espèces en 1859, il a influencé la pensée de l’époque, qu’elle soit convoitée par les défenseurs de l’art nouveau ou ses détracteurs. Adolf Loos (détracteur) dénonce le dépouillement en architecture et dans les arts décoratifs.

L’Exposition présente environ 200  œuvres de ces  artistes qui ont fait de l’art nouveau, la révolution décorative : quelques exemples de ces œuvres exposées, affiches, objets décoratifs, mobiliers, joaillerie, lithographies, tableaux.

 

L’art nouveau, la révolution décorative.

Fin du XVIII eme siècle, une nouvelle forme artistique, elle préoccupe de nombreux artistes théoriciens de l’art pendant tout le XIX eme siècle. Garnier et Ledoux en font partie. Füssli est le 1er à introduire des formes nouvelles, prémisses de cet usage intensif des formes courbées, l’arabesque, elle deviendra vite le style Nouille.


Le rôle de la nature :

Les artistes font  un culte à la nature à cette fin de XIX eme siècle.

Hector Guimard,(1867-1942), étudie l’architecture à Paris de 1882 à 1885 à l’école nationale des arts décoratifs, puis à l’école nationale des beaux arts, il sort avec un diplôme  après avoir suivi l’enseignement de Vaudremer, c’est auprès de lui que   le jeune Guimard est sensibilisé aux théories   de Violet Le Duc, qui jette les bases en 1863 avec les entretiens de l’architecture des futurs principes structurels de l’art nouveau. C’est le style médiévisant de ce dernier qui détermine l’aspect des premières œuvres de Guimard : l’hôtel Roszé (1891), l’hôtel Jassedé (1893) et l’école du Sacré Cœur (1895). Lors d’un voyage à Bruxelles, Guimard visite l’hôtel  Tassel (premier exemple de l’art nouveau)  de Victor Horta (architecte). C’est le castel Béranger (1898) qui illustre le moment de la fusion entre les deux héritages :  sur les volumes géométriques d’inspiration  médiévale  du gros œuvre se répand à profusion la ligne organique (a coup de fouet)  importée de  Belgique. La gloire est fulgurante et Guimard à beaucoup de commandes ce qui lui permet d’affiner ses recherches esthétiques, l’harmonie et la continuité stylistique (idéal de l’art nouveau). L’homme est une touche à tout et se consacre également dans les constructions des métros parisiens, objets d’art.

Une vitrine lui  est consacrée :

 Jardinière 1900

Vase en grès 1900.


art new gallimard

 

Vase bronze patiné 1910

Pendule bronze 1910

 

Technique de la céramique : L’art nouveau fait réapparaitre la céramique, les anciennes traditions régionales sont remises au goût du jour, de nouvelles techniques sont recherchées afin d’obtenir des glaçures innovantes. Les artistes potiers, les ateliers et manufactures rivalisent  d’inventivité dans le travail de l’argile, du glaçage et de la cuisson car l’esprit nouveau est la nature. Tous les artistes considèrent que la matière la moins noble revient en force dans la sculpture, créations d’objets usuels et la décoration architecturale. Jean Carriès porte le grés cérame à son apogée, Ernest Chaplet en fit un matériau artistique en réalisant pour la manufacture de Sèvres, des vaisseaux en grés brun-rouge non vernissé, gravé et orné de décors naturalistes parfois peints à l’émail. Il se consacra également à la porcelaine et aux glaçures flammées rouges, obtenue à partir de l’oxyde métallique, tout comme les céramistes : Auguste Delaherche, Pierre-Adrien Dalpayrat.

  

De Jean carriès faune en plâtre 1900

Atelier de Glatigny : vase coquillages 1900 porcelaine socle d’argent

 

Eugène Grasset 1841-1917, (nait à Lausanne) graveur, affichiste, décorateur et architecte. A la fin de ses études il voyage en Egypte dès 1866, dont on retrouve l’influence dans ses œuvres ultérieures. Il  est admiratif de l’art japonais, qui influence nombre de ses œuvres dès 1871.

En 1869-70 il travaille comme peintre et sculpteur à la décoration du   théâtre de Lausanne. En 1871, il s’installe à paris et fournit des modèles  pour des fabriques de fournitures de céramique, de joaillerie, de tapisserie, il acquiert vite une bonne réputation. Impressionné et influencé par les travaux de Viollet le Duc. Il dessine des cartons pour des vitraux de différentes églises françaises. Il dessine l’enseigne du cabaret le chat noir pour sa réouverture. Il peint quelques toiles tel que : Au jardin, La Seine à l’institut, pauvre quartier. Il devient mondialement célèbre, en 1898 il créé pour la fonderie Peignot et fils,  le caractère d’imprimerie  Grasset qui est présenté à l’exposition universelle de 1900 à Paris, utilisé sur ses affiches et posters. Il est cofondateur avec Hector Guimard de la société des artistes décorateurs. Avec René Lalique il cofonde la Société de l’art décoratif français, avec Gallé, Lalique, Horta, Mucha, Cazalis il confonde la société de l’art populaire. Membre de la société des beaux arts, il est membre du jury permanent de l’union centrale des arts décoratifs. Il enseigne le dessin d’art industriel et la composition décorative jusqu’à sa mort.

Quels œuvres de l’artiste :

Calendrier en céramique 1894

Pendule 1894 en céramique

Méditation, impression sur soie 1897

 De Charles Vital-Cornu, le sommeil vase bronze à patine sombre 1900

 

Nouveau style français :

Fin XIX eme un nouveau style apparaît sur la scène artistique. Telles les plantes dont s’inspiraient ces formes et lignes, il se propage enroulant ses courbes. Autour des villes européennes avant  d’avoir accès à la célébrité internationale en 1900.

A partir de 1895, le mouvement est connu comme art nouveau, il se développe rapidement, il s’inscrit dans les paysages urbains en Europe et aux USA début du XX eme siècle. Ce style comme les objets précieux les plus banals, s’introduit dans les arts visuels pratiquement jusqu’à la première guerre mondiale. Il était moderne et ses adeptes, qui étaient jeunes, pleins d’assurance  considéraient leur entreprise comme un moyen de renouveler tous les arts.

Présentation de quelques objets :

Eugène Gaillard sellette avec 4 plateaux articulés 1900, bois sculpté

Miroir, 1898, bronze à patine brune de Rupert Carabin

Georges de Feure paire de bougeoirs, 1900, bronze

Edward Colonna pour l’art nouveau Bing, lampe de table 1902, en bronze

Georges de Feure, vase porcelaine daté de 1902  

Louis Majorelle table à thé à plateaux, 1900, marqueterie de bois et bronze doré.

art new table the majorelle

Paul Berchoud, femme-papillon vase 1900, bronze doré et patiné

art new berthoud femme papillon

Léon Benouville , table à plateau 1900, marqueterie de bois et monture en bronze doré

René Lalique, appliques modèle blés, 1907, bronze doré, verre moulé et satiné.

Gravure sur bois " lis " 1895, Georges Auriol

Gravure sur bois " la forêt" 1900, Georges Auriol

Lucien Hirtz, pour Boucheron, large bol avec trois portraits d’après Lucien Levy-Dhurmer, 1895, argent forgé et émaillé

 

Georges de Feure (1868-1943), son œuvre est caractérisée par de nombreuses représentations de la femme fatale, thème que l’on retrouve dans l’art nouveau. Il est renommé comme peintre symboliste et affichiste, pousse le marchand d’art Samuel Bing à lui confier la réalisation de la façade du pavillon de l’art nouveau de l’exposition universelle de 1900 de Paris. Il a réalisé également deux intérieurs dans le même pavillon, les meubles qu’il conçoit pour le boudoir sont louangés par la critique qui y voit une représentation de la quintessence de l’art français.

Quelques oeuvres :

Pour G D A Limoges, pot à couvercle 1903, porcelaine.

Petit vase avec deux personnages 1903, porcelaine.

D’Emile Malfeyt, la  lettre, lithographie en couleur, 1900

Gisbert Combaz, affiche pour le salon annuel de la libre esthétique, lithographie en couleur, 1900

Maurice Pillard  Verneuil, couverture pour « le monde moderne », lithographie en couleur, 1900

Paul Follot, pour la maison moderne, lampe de table, bronze patiné 1902

Lucien Bonvallet, tête à tête comprenant une théière, un sucrier et un pot à lait, 1899, argent et bois

Manufacture de Sèvres, vase de Montchanin, 1898, pate dure, socle en cuivre martelé.


Le rôle de la nature :

Ce n’est pas la première fois que des artistes et des créateurs introduisaient des formes nouvelles dans leurs œuvres, les réalistes, les peintres de l’école de Barbizon, les impressionnistes.

 

 Six gobelets  de cours en étain de Jules Borteau 1907

Grande jardinière avec coquelicots et pommes de pin en porcelaine datée de 1890, Emile Gallé

Vase nénuphar jaune d’Emile Gallé en céramique daté de 1890

De Maurice Dufrène et Louis Lourioux : tête à tête en porcelaine daté de 1902.

 

C’était une forêt de verre :

 Le verre est un support idéal pour un style fondé sur les formes de la matière transparente, translucide, il imite l’eau à la perfection, le ciel  la peau ou la légèreté d’une aile d’insecte.

 

Technique du verre : Les années 1890 correspondent à une période de retour aux sources et d’innovation pour les arts du verre. On y retrouve des techniques anciennes aux surfaces lustrées et irisées obtenues par les artistes romains, ou au décor émaillé mis au point dans le monde islamique médiéval. Simultanément les artistes verriers ajoutent métal et inclusions, ils font appel à différents procédés : gravure à la roue, à l’acide et autre pour représenter la nature.

 Emile Gallé savant botaniste multiplie les expérimentations techniques, tel que le décor dans la masse, des  combinaisons subtiles  de verres de couleurs translucides plus ou moins opaques et découpés, ou verres incrustés en marqueterie, imitation de pierres dures qu’il met au service des thèmes végétaux.

Emile Gallé (1846-1904) Nancy, artiste céramiste verrier, il est  l’un des pionniers de l’art nouveau. L’artiste à de bonnes connaissances en ébénisterie et une  passion   pour les sciences naturelles, plus particulièrement pour les plantes, les insectes qui l’amènent au dessin et a en  effectuer des études. Après 4 années passées à Weimar, il fait des séjours à Paris ou il étudie l’art des cristaux anciens, l’art japonais de Rousseau. Rentré à Nancy ayant acquis  de nouvelles voies d’exploration de la technique du verre, il s’emploi d’utiliser la nature avec des stries, des nœuds, des éclats, des reflets, des ombres, des marbrures. Il est renommé dans le monde entier et participes à plusieurs expositions universelles à Paris en 1878, 1889, à Chicago en 1893, à l’exposition des Arts Décoratifs de Nancy en 1894, à l’exposition de Munich en 1897. En 1901, il créé l’école de Nancy avec Victor Prouvé, Majorelle, Antonin Daum, Eugène Vallin. Il en devient le président. En 1902, il participe à l’exposition de Turin.

Quelques pièces de l’artiste sont exposées :

Vase de tristesse 1900 verre

Vase aux oiseaux, verre gravé rehaussé d’émail 1895-1900

Vase de forme diabolo sur   piédouche, 1900, verre

Vase cornet 1900, verre

 

Les frères Daum ont fondé une verrerie en 1878 à Nancy, dans leurs ateliers de grands noms ont étés formés tel que Jacques Gruber, Almaric  Walter, Henri Bergé, les frères Schneider. Après la guerre Jean Daum jusqu’alors notaire vend son étude et s’installe à Nancy en 1876, il associe son fils Auguste, il prend la direction de l’entreprise en 1885 et associe son frère Antonin en 1887 tout juste diplômé de l’école centrale des   arts et manufactures, familiarisé avec la technique du verre  de part sa formation il  oriente la production vers la création  artistique. Entre 1889 et 1891 les deux frères préparent  la création d’un département artistique, confié à Antonin. Jacques Gruber est le premier artiste verrier recruté en 1893, on lui confie la création de pièces artistiques pour l’exposition de Chicago en 1893. Ce fut un grand succès et cela propulsa Daum, dans le cercle fermé des industries d’art. Ils seront présents à de nombreuses expositions. En 1897, fondation d’une école de dessins au sein de l’entreprise qui forme ses propres décorateurs et graveurs. Henri Bergé est maitre décorateur, en 1904 Almaric Walter  y développe des pates de verre, il y restera jusqu’en 1915.

Quelques pièces de la célèbre maison :

Vase camée à décor floral, 1900, verre et monture d’argent

Mince vase sur pied 1905, verre

Lampe en verre-camée au paysage rouge 1900 verre

Aubépines en fleurs, vase en verre 1905.


daum vase aubépine

 

De François-Eugène Rousseau, vase désert 1900, verre 

Vase 1900, verre, Ernest Leveillé

Vase bambou, en verre et monture d’argent 1900, Ernest Leveillé

Bergère 1900, verre décoré d’émail vitrifié, Muller frères

Muller frères lampe aux coquelicots 1900, verre, Muller frères

Un Pichet, daté de  1900 en verre , Muller frères

De Désiré Jean-Baptiste Christian, vase pansu à ouverture débordante, 1900, verre

Eugène Michel, vase balustre sur piédouche, 1900, verre

Burgun Schverer et Cie pour la verrerie d’art de Lorraine, chardons 1895, verre

François-Eugène Rousseau, vase méplat sur talon, 1890, verre

 

Joaillerie :

De grands joailliers européens   associés à l’art nouveau, ainsi que des étoiles montantes :

La technique du bijou : L’art nouveau transforme complètement la joaillerie. Les créateurs perfectionnent les techniques de l’émaillage et introduisent des matériaux insolites.

C’est le bijoutier René Lalique qui fut l’un des investigateurs  de cette renaissance, il utilise plus les pierres semi-précieuses que les pierres précieuses, et fait naitre le gout pour les teintes céruléennes laiteuses. Il créé des formes sinueuses. Inspiré par l’art japonais, il introduit la nature dans ses œuvres.

Il utilise une gamme de  techniques issues de l’orfèvrerie, dont le moulage à la cire perdue pour les éléments massifs, le perçage à la scie pour les feuilles d’or, l’émaillage, la patine, la gravure et l’enchâssement. 

Il introduit le verre moulé, la corne, l’ivoire, selon l’effet de couleur ou de texture recherché, il a remis au gout du jour l’opale à la couleur irisée et laiteuse, il utilise des matériaux non utilisés en joaillerie tel que l’émail, le cuir, la nacre.  Il garde les sources d’inspirations faune et flore dont «  le paon ».  Il dessine ses œuvres avant de les faire ciseler, sculpter et émailler.

 

René Lalique, (1860-1945), maitre verrier et bijoutier français, devenu célèbre grâce à ses flacons de parfum, vases, chandeliers, horloges et bijoux. Il débute son apprentissage avec un joaillier parisien. De 1878 à 1880 il part étudier à Londres. Rentrant en France il travail pour Cartier, Aucoq, Boucheron. Il découvre l’art japonais grâce aux expositions universelles de 1867 et 1878 (source d’inspiration). 1882, il devient dessinateur concepteur de bijoux, il ouvre sa propre joaillerie en 1885.

René Lalique est reconnu comme l’un des concepteurs de bijoux le plus important de l’art nouveau français, en créant des pièces innovantes pour le nouveau magasin ‘maison de l’art nouveau’ de Samuel Bing. En 1894, il expose des œuvres à son nom, en 1897-98, il expose au Salon des artistes français.  

Quelques exemples avec la présentation de boucles de ceintures.

Lalique présente une boucle datée de 1900 en argent-or et émail.

Rupert Carabin une boucle de ceinture aux chats en vermeil datée de 1901

Achile Dorville, Lucien Griveau et Louis Chalon, boucle de ceinture, 1900, or et argent patiné

Lucien Gaillard, pour Henri Vever, boucle de ceinture triangulaire, argent et chrysoprases datée de 1900

Edward Colonna, une  boucle de ceinture, datée 1900, vermeille et nacre

Piel frères boucles de ceintures 1900, métal argenté peint, différentes dimensions.

Lucien Gautrait, paon faisant la roue, pendentif broche en or, diamants, diamants roses, opales, émeraudes et perles baroques, émail translucide et pique à jour.


 art new gautrait paon

 

 

Un couloir conduit le visiteur dans une autre salle, dans ce couloir de grandes photographies montrent : un portrait d’Alphonse Mucha dans son studio de la rue du Val de Grâce à Paris en 1901

Une autre présente les graveurs au travail, dans la cristallerie d’Emile Gallé

Un portrait d’Emile Gallé dans son bureau daté de 1900

 

Exaltation des sens et sensualité : érotisme :

La femme en fin de siècle se devait d’être femme fatale ou angélique.

Elle est représentée partout, sur les assiettes,   lampes, candélabres, vases, fauteuils, sur un bijou  en en sculpture, en peinture sur les affiches……….

 

Quelques exemples à l’exposition :

Joseph Blanc, pour la facture nationale de Sèvres : Junon et le paon, 1897, porcelaine et pâtes colorées.

Hector Lemaire, pour la facture nationale de Sèvres : la roche qui pleure, biscuit de sèvres, 1900

art new hector lemaire la roche qui pleure

 

Adam et Eve, ou étreinte ou paradis perdu, bronze à patine vert, 1903, Louis-Auguste-Théodore Rivière

Phryné, biscuit de Sèvres, 1900 pour la manufacture nationale de Sèvres, Louis-Auguste-Théodore Rivière

D’Auguste Seysses, nu debout 1900, bronze à patine brune.

Ernst Barrias, la nature se dévoilant à la science, bronze à patine argentée et ivoire sur socle de marbre, 1895

Edgard Maxence, la fumeuse, lithographie en couleur, 1900

Louise Lavrut, tableau huile sur toile, la fille de Montmartre, 1900

Arthur Foache, lithographie en couleur, la Garonne, 1898

Rupert Carabin, femme à la coloquinte, 1901, grès et métal

Femme au pavot, encrier, 1900, Maurice Bouval

Le secret, 1900, bronze patiné sur socle de marbre, Maurice Bouval

 

René Lalique, grand nu debout aux longs cheveux, 1912, Verre patiné sur socle de bois.

art new lalique nu debout

 

Pour Thiébaut Frères , Lumière et Gavignot, Iris ou rêve et obsession, paire de candélabres en bronze doré, 1898

De Georges de Feure, quelques lithographies en couleur :

L’amour aveugle, l’amour sanglant, 1894,

La source du mal  ,1898

La femme damnée, 1898, aquarelle

L’esprit du mal, 1898, aquarelle

La vitrioleuse, 1894, Eugène Grasset.


art new la vitrioleuse grasset

 

La morphinomane, 1897, Eugène Grasset

André  Roedel, lithographie en couleur, la femme du soleil, 1900

 

L’idéal angélique incarné par Cléo de Mérode (1875-1966), danseuse formée à l’opéra de  Paris, elle se produisit à l’exposition universelle en 1900, dans les danses Cambodgiennes.  Elle fut élue reine de beauté en 1896 par les lecteurs de "l’Illustration " , elle devient une icône symboliste , posa pour de nombreux artistes, Degas, Toulouse-Lautrec, Boldini, pour les sculpteurs Falguière et de Périnat ainsi que les photographes Nadar et Henri Manuel.

L'artiste par Boldini ci-dessous.

art new cléo de mérode par boldini

 

Loïc Fuller (1862-1928), enthousiasme le public de l’exposition universelle de 1900 par le déploiement de ses voiles et les jeux de lumières colorées dont elle accompagnait ses danses. Ses chorégraphies exaltant la nature, inspirent de nombreux artistes : Toulouse-Lautrec, Moser dans les arts décoratifs François Raoul Larche, réalisa une sculpture appelée la fée lumière.

Quelques exemples :

Raoul Larche, lampe Loïc Fuller ou la « Fée lumière », bronze doré 1900.Ci-dessous


art-new-lampe-loic-fuller-larche.jpg

 

Bernard Hoetger, Loïc Fuller, 1901, bronze à patine brune

 

Sarah Bernhardt (1844-1923), grande tragédienne, elle fut interprète de Phèdre de Racine, Rhuys Blas  de Victor Hugo, Hamlet de Shakespeare et bien d’autres. Elle fut baptisée monstre sacré par Cocteau. Elle inspira de nombreux artistes tel que : Louise Abbéma, Boldini, Orazi, Clairin qui la représenta dans plusieurs de ses rôles, Alphonse Mucha,  elle était sculpteur elle-même.

Quelques œuvre représentent l’artiste :

Sarah Bernhardt sur son divan, eau forte et aquatinte, 1876, Georges Clairin.


art new sarah sur son divan

 

Sarah Bernhardt sur scène, huile sur toile, 1895, Georges Clairin

Sarah Bernhardt en Jeanne D’arc, 1896, bronze à patine brune, Paul-François Berthoud

Portrait d’une artiste, ou Sarah Bernhardt ou la comédienne ; marbre de Carrare, et bronze patiné, 1902, Paul-François Berthoud

Autoportrait par Sarah Bernhardt, plâtre daté de 1895

Sarah Bernhardt, lithographie en couleur et gouache appliquée au pochoir, 1898, Alphonse Mucha

 

L’exposition Universelle  1900:

La première eu lieue à Londres, New-York en 1853, Philadelphie 1876, Barcelone 1888, Glasgow 1888 et 1901, Chicago 1893, Bruxelles 1897, Saint-Louis  1904, c’est néanmoins Paris qui occupait la grande scène.


art new expo 1900 paris

 

Deux petits films sont projetés :

L’exposition universelle de Paris en 1900.


art new paris 1900 expo

 

La danse serpentine de Loïc Fuller en 1905.


 art new serpentine dance

 

Vendre le nouveau style :

 Les amateurs reconnaissent les qualités esthétiques des affiches et de leurs rôles dans la genèse d’un art nouveau et démocratique. Les collectionneurs s’arrachent ces œuvres éphémères, à éditions limitées. Des publications voient le jour, comme « l’Estampe originale » ou des recueils «  les affiches illustrées » 1886-1895 d’Ernest Maindron, des expositions d’affiches sont organisées, notamment pendant l’exposition universelle de 1900.

 De nombreuses lithographies et affiches en couleurs, présentation de quelques unes :

Alphonse Mucha 1860-1939, affichiste et peintre tchèque, il fait son éducation à Brno, il voyage et s’installe à Paris en 1887 pour continuer ses études à l’Académie Julian et à l’Académie Colarossi, il réalise des affiches publicitaires, illustre des livres, des calendriers, des catalogues.1900 il reçoit la médaille d’argent à l’exposition universelle.

 D’Alphonse Mucha :

Pour la dame aux camélias lithographie  couleur  1896.


art new mucha la dame aux camélias

 

Job, 1898, lithographie colorée et dorée

Bruyère des falaises ou la Bretonne, 1898.


art new bruyere mucha

 

Chardon des sables ou la Normande, 1902

 

Le salon des cent, est une exposition d’art qui s’est tenue de 1894 à 1900, fondé par Léon Deschamps, son souhait   : exposer  les nouveaux créateurs en dehors de toutes écoles.

Affiche pour le salon des cent, 1897.


art new salon des cent

 

De Georges de Feure,  Affiche pour le journal des ventes, 1898.

art new - georges de feure affiche pour le journal des vent

 

Lithographie originale, album no1, 1898

D’Alfredo Muller, les paons, 1903

D’Eugène Grasset, Affiche pour l’exposition d’arts décoratifs, à la Grafton Gallery de Londres, 1893

Inquiétude, anxiété, extravagance, toutes de 1897

Affiche pour le salon des cent, 1894.


art new grasset salon des cent

 

Andrew Kay Womrath, affiche pour la 25 eme exposition du salon des cent  en 1896.

Félix Vallotton, affiche pour l’art nouveau Bing  1896

Toulouse Lautrec la passagère, affiche pour le salon des cent 1896.


art new lautrec la passagère

paul herman, affiche pour le salon des cent de 1898.


art new herman paul affiche salon des cent

 

Paul Berchon A l’églantine, affiche publicitaire 1900

Michel Simonidy, Estampe d’art, 1900

Boule de neige, 1900, Paul Berchon.


Présentation de quelques meubles:

 

Technique de la marqueterie : Fin du XIX eme et début  du XX eme siècle, Louis Majorelle et Emile Gallé furent les personnalités marquantes de l’art nouveau dans le mobilier. Leurs créations aux formes fines et complexes, inspirées de la nature témoignent d’une grande qualité artistique. En ce qui concerne la marqueterie : ce sont des éléments végétaux enchevêtrés avec de longues tiges qui se recouvrent sur elles-mêmes, le mouvement est souple et se termine par des pétales épanouis. Ces décors sont incrustés dans des fonds de bois ou des fonds de galuchat. Louis Majorelle excelle dans ces compositions étrangement vivantes. Sur les meubles les parties marquetées sont souvent encadrées par de la sculpture, originalité de ce style. Victor Prouvé a composé des dessins de marqueteries pour Vallin, Gallé et Majorelle. Le dessin doit être précis et plus fin que possible, la qualité de la marqueterie repose essentiellement sur la diversité des bois et sur l’emploi judicieux de leur  richesse esthétique

 

Louis Majorelle, 1859-1926, ébéniste et décorateur  Art nouveau du mouvement  de l’Ecole de Nancy, dont il fut président. Il fait ses études à Nancy avant de venir à Paris en 1877 à l’école des beaux arts dans l’atelier du peintre Aimé Millet. Il rentre à Nancy au décès de son père à fin de diriger l’entreprise familiale (entreprise de faïence et meubles). Il est initié à l’art nouveau par Emile Gallé en 1894.

Quelques œuvres :

Chaise en bois sculpté 1903

Miroir, bois et verre, 1900

Fauteuil double, bois sculpté, 1903

Etagère murale, bois, 1903

D’Emile Gallé :

Plateau, bois sculpté et marqueterie 1907,  

Une table à thé à deux plateaux ; bois sculpté et marqueterie de 1900-1904

Armoire murale bois sculpté et marqueterie, 1890, 

Table libellule, bois, 1900. 


art new table libellule gallé

 

Mysticisme et monde moderne :

 L’art nouveau prend son essor grâce à la publicité, affiches, de nombreuses galeries  exposent, et l’exposition universelle de 1900, donc il bénéficie de toute la modernité de l’époque et est reconnu dans le monde entier.

 

Gaston Bussière, Brunehilde, lithographie en couleur, 1898

Georges de Feure, Dans le rêve, 1897, lithographie  en couleur

Georges Bottini, femmes aux iris, 1898, lithographie en couleur

Georges Flamand, le fil d’Ariane,  bronze doré et patiné, 1900

Emmanuel Villanis, Dalila, Bronze doré et patine brune, et ivoire sur socle de marbre

La captive, bronze doré, 1900

Judith en 1900, bronze à patine polychrome (Argent, brun et or)

Paul-François Berthoud, Jardinière à tête de femme, 1900, bronze doré à patine brune

Hyppolite Lucas, au bord de l’eau, eau forte et aquatinte, 1900

Grégoire Calvet, Thaïs porcelaine biscuit, 1900,

De Louis Welden Hawkins, La belle Otero, dessin pour un miroir, crayon et gouache 1900

L’automne, huile sur toile 1900

Un voile, pastel, 1895

Manuel Orazi, la nymphe de l’art nouveau de profil, 1898, lithographie en couleur.

Le chat noit, lithographie couleur, 1900, de Théophile Alexandre Steinlen.


art new Steilen chat noir

 

Jean-François Berthoud, pendule, bronze à patine brune et marbre, 1900

Georges Rochegrosse, illustration des poèmes chantés de Gustave Charpentier, lithographie en couleur, 1900

G .B Lavin, élégante à la fontaine, à l’encre, 1900

Alexandre Vibert,  sculpture symboliste, bronze à patine dorée et argentée, 1906

Louis Chalon, la fée des glaces, vase bronze doré à patine brune, 1900

Henri Héran, sirène jouant, gravure sur bois et lithographie en couleur 1900


Quelques extraits du catalogue de l’exposition.

Belle promenade dans l’univers de l’art nouveau que l’on retrouve aussi bien dans la peinture, le bijou, le mobilier, la verrerie, l’architecture, céramique, porcelaine. 

Exposition à ne pas manquer jusqu’au 8 septembre à la Pinacothèque Paris.

 

 

 

 

 

 

 

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20 juillet 2013 6 20 /07 /juillet /2013 10:32

La Riviera, fin XIX et début XX eme siècle, avec l’arrivée ferroviaire en 1864, les touristes viennent de toute l’Europe, les aristocrates, les familles royales se rassemblent pendant la saison d’hiver, attirés par le climat doux et sain, puis par les  casinos de la Principauté de Monaco. Le Tsar Alexandre II, Napoléon III, le prince de Galles, la reine Victoria, le roi Léopold II de Belgique, le futur Edouard VII .On y rencontre aussi des artistes, des écrivains.

C’est un ancien avocat du barreau de Dijon, Stéphane Liégeard (1830-1925), installé à Cannes, qui se consacre à la littérature, et publie un livre en 1887 appelé "Côte d’Azur". Ayant la méditerranée  sous les yeux, il décide d’intituler son livre  par analogie à son département d’origine la Côte d’Or, " Côte d'Azur" le mot d’azur (terme héraldique)  signifie  de couleur bleu.

De   nombreux artistes quittent la région parisienne, la Normandie, pour venir découvrir le Midi dès  les années 1880, attirés par le  climat méditerranéen, la  luminosité, la couleur et la possibilité de peindre sur le motif…………….

Cela devient possible grâce à deux nouvelles techniques : le réseau ferroviaire, venant du nord  de la France jusqu’à Marseille, et l’invention du tube en étain, révolution qui facilite la possibilité de peindre en plein air et cela depuis 1840, l’artiste peut  planter son chevalet  où cela lui convient. 

Dans un premier temps ce sont des déplacements de quelques mois, avant, pour certains de s’y établir définitivement.

Jusqu’alors de nombreux artistes effectuaient le grand tour.

Mais l’orientalisme, fait son apparition vers 1830. Ce n’est pas un style mais un climat qui fait son apparition au XVII eme siècle, il se développe au XVIII et XIX eme siècle dans la peinture française, le théâtre avec les turqueries.

 La campagne d’Egypte, et, à partir de 1830, la prise d’Alger par l’armée de Charles X, la conquête et la colonisation de l’Algérie. Les différents affrontements s’échelonnent pendant le XIX eme siècle, ce qui donne l’occasion aux peintres d’offrir de nouveaux décors.   

Delacroix, en 1831 est envoyé au Maroc pour porter un message de paix à l’empereur du Maroc et aux britanniques implantés sur le territoire, tout le long de son voyage il a dessine de nombreux croquis, il a assisté à une noce, il a eu une   entrevue avec l’empereur de Meknès, il a voyagé dans le pays jusqu’à Tanger. A son retour l’artiste   peint ce qu’il a vu,  nouveaux paysages, des couleurs vives, un exotisme aussi dans les costumes, donc de nouvelles tonalités chromatiques, irradiantes, les tons sont plus chauds donnent plus d’intensité. Mais, le sud de la France est plus facile d’accès à l’époque que les pays du Maghreb pour les artistes. Certains  feront le voyage plus tard……..

De nombreux impressionnistes et  avant-gardistes du XIX eme siècle viennent dans le Midiussi pour  rencontrer  le grand maitre des lieux : Paul Cézanne.

Quelques exemples de leurs  périples :

Dès 1881 Renoir fait un voyage en Italie.

1883, Monet et Renoir voyagent ensemble, ils vont à Marseille, Gênes font une étape à Hyères, Saint Raphael, Monte-Carlo et Bordighera au retour les deux artistes s’arrêtent chez Paul Cézanne.

1885, c’est au tour de Cézanne de rendre visite à Renoir, il est à la Roche-Guyon, la même année Friesz découvre la Méditerranée, il y passera plusieurs étés dans un lieu proche des Calanques.

1887 c’est Guillaumin qui découvre à son tour le sud à Aguay dès 1891 il y passera ses hivers .

1888, Renoir est au "Jas de Bouffan" chez Cézanne, puis ensuite se dirige vers Martigues, tandis que Monet va à Bordighera puis à Antibes au château de la Pinède.

1889, Renoir séjourne à Monbriand près d’Aix en Provence.

1891, Renoir loue une villa à Tamaris-sur-mer, il peint des paysages et des baigneurs avant de partir pour le Lavandou et à Nîmes.

1892, Signac décide de faire une croisière, il par du Finistère pour aller vers le Midi avec son bateau Olympia, il rejoint à Bordeaux Rysselberghe et font étape à Sète, Marseille, Toulon et arrivent à Saint-Tropez. L’artiste loue une maison " la Rama", il décide d’y rester une partie de l’année.

1893, Renoir est à Saint-Chamas puis ensuite à Beaulieu sur-mer, Valtat lui, séjourne à Banyuls et Collioure, ou il se lie d’amitié avec Maillol en 1894.

1895, Renoir séjourne à Carry-le-Rouet, à l’automne Maurice Denis découvre l’Italie et la Méditerranée, il est à la recherche de la lumière du sud.

1897, Valtat quitte Banyuls pour Anthéor qui se  situe proche de Saint-Raphaël, Guillaumin est son voisin, il peint les rochers rouges de l’Esterel, il rend régulièrement visite à Renoir qui est près de Grasse.

1898, Renoir est enthousiasmé par son premier séjour à Cagnes, Matisse après son mariage part en Corse, pour lui c’est le premier contact avec la Méditerranée c’est un éblouissement.

1899, Renoir est à Cagnes, il va souvent à Nice, puis s’installe à Grasse, tandis que Cézanne est installé définitivement à Aix, Valtat fait construire à Anthéor.

1900, Picabia peint les bords de mer à Saint-Tropez, à Saint-Honorat et à Martigues.

1901, Paris découvre les œuvres de Picasso chez Vollard, Picasso y découvre les œuvres de Cézanne, Camoin fait son service militaire dans le Midi, il rend visite à Van Gogh à Arles et à Cézanne à Aix.

1902, Cézanne est installé dans son atelier des "Lauves", Valtat effectue u voyage en Italie, puis plusieurs fois va à Marseille.

1903 c’est Dufy qui découvre la Méditerranée à Martigues il rencontre Braque.

1904, 1ere exposition de Matisse chez Vollard à Paris, tandis que Dufy, Picabia et Picasso sont exposés à la galerie Berthe Weil . Cézanne invite Camoin à travailler avec lui.

1905, Marquet, Manguin, Camoin font des allers et retours entre Marseille et Saint-Tropez et dans la baie de Cassis. Pendant l’été, Marquet et Camoin se rendent à Anthéor, Saint-Raphaël et Agay invités par Cross et Valtat. Renoir à Cagnes, reçoit régulièrement Valtat, qui l’aide à exécuter le portrait de Cézanne. Matisse va à Collioure à la recherche de la lumière (conseil de Signac), Derain le rejoint pendant l’été, ils voyagent et peignent ensemble en Catalogne, ils fréquentent Maillol. La même année Maillol réalise le moulage du plâtre Méditerranée avec l’aide de Matisse. Cézanne termine ses grandes baigneuses. C’est au Salon d’automne, que le critique Vauxcelles , voyant réunis dans une même salle  les tableaux de Marquet, Derain, Matisse, Vlaminck, Camoin, Manguin a dit c’est " la cage aux fauves ".

Marquet, Vallotton et Manguin passent une partie de l’hiver à Cimiez (Nice).

­1906, Maurice Denis voyage en Corse et en Provence, rend visite à Cézanne, puis chez Renoir à Cagnes, Bonnard passe par Marseille et Toulon avant de rejoindre Maillol à Banyuls.

La même année première exposition coloniale à Marseille visitée par Matisse et Braque, Derain, Camoin y découvrent la reconstitution du temple d’Angkor Vat, des objets africains.

Après le décès de Cézanne en octobre 1906, les artistes poursuivent leurs déplacements dans le Midi , toujours inspirés par le maitre, Derain réalise des vues de Cagnes et de Saint-Paul-de-Vence  à la manière de Cézanne en 1910, Renoir et Guino exécutent plusieurs médaillons dont celui de Cézanne en 1914,  placé sur la "fontaine des Bagniers" à Aix,   Camoin revient sur les motifs de Cézanne en 1920 il est à Aix en Provence.

 

Les ateliers :

"Les Lauves" pour Cézanne, "les Collettes" pour Renoir, "la Californie" pour Picasso, Nice-Cimiez villa Matisse, Bonnard au Cannet, de Staël à Antibes ………………

Dans la sérénité des paysages méditerranéens, inondé  de lumière,  le Midi se transforme en un grand atelier. Source d’inspiration, lieux de rencontres des artistes, créativités. Les formes, la couleur, la luminosité,  les ombres (l’ombre pour Cézanne est une couleur).

 Cézanne disait :    

 « Peindre c’est enregistrer ses sensations colorées » et « Le dessin et la couleur ne sont pas distincts ; au fur et à mesure que l’on peint on dessine, plus la couleur s’harmonise plus le dessin se précise. Quand la couleur est à sa richesse, la forme est à sa plénitude. Les contrastes et les rapports de tons, voilà le secret du dessin et du modelé ».


L’exposition :

« Le dessin et la couleur ne sont point distincts- Au fur et à mesure que l’on peint on dessine, plus la couleur s’harmonise plus le dessin se précise, quand la couleur est sa richesse, la forme est sa plénitude ».

Paul Cézanne

 

Cézanne le maitre d’Aix :

 

Cézanne originaire d’Aix en Provence, vient passer quelques mois à Paris en 1861 sous les conseils de son ami Zola, et retourne très vite dans le domaine familial. Il fait des allés retours entre Paris et Aix. 1862 il décide de s’installer à Paris et travail à l’Académie de Charles Suisse il y rencontre  Renoir, Pissarro, Sisley, Monet.  

1872, fait un séjour à Auvers sur  Oise, il peint avec son ami Pissarro

 1874, 1ere exposition des impressionnistes dans l’atelier de Nadar à Paris, Cézanne y participe.

Il se détache du groupe impressionniste à partir de 1882 , il part s’installer à l’Estaque, Renoir travaille sur le motif avec l’artiste.

1883, Paul Gauguin achète des toiles à Cézanne, "Une vue sur  l’Estaque" et "Une allée d’arbres".

Puis en 1885 à Gardanne petit village proche d’Aix, il y commence son cycle sur la montagne Sainte-Victoire environ 80 œuvres

1886, Paul Cézanne s’installe à L’Estaque

Sa première exposition personnelle, organisée par Ambroise Vollard en 1895, heurte le public car l’artiste n’est pas présent, mais il est reconnu par les artistes. A Bruxelles aux expositions des   Indépendants, il remporte un grand succès.

1895, Cézanne loue un cabanon dans les carrières de Bibémus, il y entrepose son matériel ses toiles et y passe beaucoup de temps même ses nuits jusqu’en 1904.

1901-1902, il se fait construire un atelier dans la périphérie d’Aix, les  Lauves.

1906, en octobre, il décide de peindre sur le motif dans le massif de la Sainte-Victoire.

Il décède le 22 octobre 1906 à Aix-en-Provence.

1907, publication dans le Mercure de France, de la correspondance de Cézanne avec Emile Bernard, dont celles d’avril 1904. Et une rétrospective Cézanne au salon d’automne, où sont exposées 57 œuvres qui vont influencer les artistes de l’avant-garde, Picasso, Braque, Lothe…………. 

 

"Le baigneur au rocher "  Cézanne   1860-69, peint à l’huile directement sur les murs de la bastide du jas de Bouffan, ce nu masculin est remarquable par la puissance, et la vigueur de sa manière expressionniste nordique.

 

" La montagne sainte Victoire vue du chemin de Valcros "1878-79, Cézanne


midi la montagne ste victoire vue de valcros Cézanne

 

" Rocher à l’Estaque" Renoir 1882

" Maison sous les arbres " 1885-87  Paul Cézanne

" Dans le parc du château noir " vers 1900 Cézanne

" Le rocher rouge " 1895 Cézanne, l’un des chefs-d’œuvre de la maturité de l’artiste, un chemin s’enfonce dans la végétation le rocher sur l’extrême droite, à l’ opposé  une petite borne blanche donne un équilibre. La palette la roche rouge ocre, le vert vif du feuillage et le ciel  bleu profond, l’artiste a poussé les tons, le feuillage devient animé par  les  mélanges de couleurs, vert, bleus jaunes allant même jusqu’ ‘au noir.


midi rocher rouge cezanne

 

Hommages et références Cézanniennes :

 

Considérée par les jeunes artistes comme une référence (vision renouvelée de l’art  par la manière Cézanienne).

Une impulsion vers un nouveau classicisme très vite théorisé par Emile Bernard, Maurice Denis  vient rendre visite à Cézanne en fin de vie.

" Portrait de Cézanne"  bronze de Louis Valtat 1905

" Etude pour un éventail " Gauguin d’après Cézanne. Le paysage choisit par Gauguin pour cette étude lui a été donné par une toile de Cézanne acquise vers 1880 il s’agit de midi à l’Estaque, l’u des tableaux préféré parmi ceux que l’artiste possédait de la main du maitre d’Aix. Cette vue inachevée cependant très poussée bleu, vert, orange, je crois que c’est tout simplement une merveille.

" Visite à Cézanne dit aussi Monsieur Cézanne sur le motif " peint par Maurice Denis 1906, c’est un hommage au maitre, il est installé devant la Sainte-Victoire, motif qui l’obsède.

 

midi M Denis visite à Cézanne

"Hommage à Cézanne " il s’agit d’un nu  féminin allongé  sur un drapé le bras gauche est surélevé. bronze daté de 1925 Aristide Maillol.


midi maillol hommage

 

"Femme la cafetière " Cézanne 1895, cette œuvre est une véritable leçon de géométrie offerte par l’artiste.

 

midi femme cafetiere cezanne

 

" Portrait d’Albert Marquet ", Charles Camoin en 1904

" Le petit paysan " Modigliani 1918.


midi modigliani 

 

Les baigneurs et les baigneuses :

 

S’il est motif qui connut un regain d’intérêt avec Cézanne avec la modernité et l’art moderne, c’est les baigneuses. La forme s’y trouve diversement interprétée. La ligne sinueuse de Maillol, ici, le peintre accentue symboliquement les effets décoratifs de la vertu. Vague il est encore éloigné malgré l’opulence des formes de son modèle, de cette stabilité classique qui caractérise son style en sculpture quelques années plus tard. Le compagnon de Matisse fauve, rencontré dans l’atelier parisien de Gustave Moreau, Manguin, peint dans une virulence de couleurs. Savamment dosée une baigneuse dans une pose retenue dans un environnement où les rochers se fragmentent de chromatismes puissants, et l’eau se morcelle de plans colorés cézanniens.

La liberté des baigneuses peintes par Renoir, frappa ses contemporains, qui admirent le peintre impressionniste, ne purent accepter  l’emphase, cet immense hymne à la vie de ces femmes offertes au-delà de toute réalité.


" La vague ",  Aristide Maillol, vers 1898

" Les baigneuses" Renoir 1918-19


midi les baigneuses renoir

 

" Sept baigneurs ", œuvre de Cézanne 1900

 

midi 7 baigneurs cézanne

 

" Femme s’essuyant Renoir " vers 1912-16

 

" Baigneuse à Cassis ", Jeanne Henri-Charles  Manguin 1912

 

Cubisme coloré :

 

Le cubisme nait à l’Estaque,   période de ce mouvement de 1907 à 1914

Simplification des formes, le séjour à l’Estaque fut sur les pas de Cézanne pour Derain, Braque, Dufy et Friesz, une sorte de catharsis, le passage du primat, de la couleur vers la forme. 

Fin de l’été 1907, Braque revient à l’Estaque avec Friesz. Braque  y peint sa première version  du viaduc de l’Estaque, la palette cézannienne tend à prend le pas sur le fauvisme (1901-1910).  

1908, Braque s’installe à l’Estaque et travaille en compagnie de   Dufy pendant l’été. Sa peinture, s’oriente vers la simplification des formes  et la restriction de la palette, donnant naissance au cubisme.

Fin 1910, Braque passe quelques jours à l’Estaque et s’intéresse aux cheminées des usines   Rio-Tinto.

 

" Paysage de Provence, l’Estaque"  Braque 1907

" Le viaduc à l’Estaque" Braque   1907, C’est Derain qui a recommandé à Braque en 1906 de venir à l’Estaque.


midi viaduc estaque braque

 

" Paysage méditerranéen " Friesz 1907, l’artiste est inspiré par les couleurs de la côte méditerranéenne  

" Arcades à l’Estaque " Raoul Dufy 1908

" Usine à l’Estaque " Raoul Dufy 1908

" Arbre à l’Estaque" Dufy 1908

" Pinède à cassis ", Derain 1907

 

Fauvisme construit :

 

Le fauvisme fait son apparition en 1905 au salon d’automne, tiré d’une expression du journaliste et critique Louis Vauxcelles pour se terminer en 1910. Ce courant est caractérisé par l’audace et la nouveauté de ses recherches chromatiques, le précurseur est Henri Matisse, mais Derain, Braque, Vlaminck en ont fait partie.

On sait par les artistes de la cage aux fauves du salon d’automne 1905 » chantre de la couleur », quel rôle a joué par la suite, la rétrospective consacrée à Cézanne en 1907, moins comme une influence que comme la configuration d’une certaine évolution de leurs recherches. Elle a incité Braque à simplifier les formes, abolir les perspectives classiques, et reprendre dans ses couleurs, des tonalités plus proches de la nature.

 

" Les arbres à Avignon " André Lothe 1914

" Paysage Fauve à l’Estaque" 1909 André Lothe


midi paysage fauve lothe

 

" Paysage de Corse " Camoin 1910

"Les toits rouges" Mangin 1911

" Villefranche sur mer " 1915 Survage, l’artiste s’est inspiré des fauves pour cette oeuvre

" Paysage du midi " André Lothe 1918

 

L’exposition se poursuit à l’étage du musée, le long des  escaliers les portraits des artistes qui ont marqués cette période, on peut y voir Renoir, Cézanne,  Lothe, Beckmann, Gauguin, Monet, Modigliani et bien d’autres…………..

 

Collioure, les nus de Matisse :

 

Matisse après l’exaltation de la couleur du fauvisme, développe une attention à la forme, a un moment de l’évolution de son œuvre où le primitivisme et le Cézannisme , les deux se regroupant d’ailleurs, semblent compter autant que la couleur elle-même.

 

" Nu debout " Henri Matisse 1907

"Nu couché, l’aurore" sculpture 1907 bronze


 midi aurore matisse

 

 

L’Afrique d’un rêve à l’autre :

 

Le midi fut l’approche d’un certain exotisme, Van Gogh, Gauguin en 1888. L’Afrique du nord Renoir, Camoin, Matisse, Marquet ont fait le voyage.

1881, premier voyage de Renoir en Algérie,

Second voyage de Renoir en 1882, Rysselberghe arrive à Tanger à l’automne de la même année (1er voyage au Maroc)

1906 Part en Algérie.

1912, Matisse fait deux séjours de plusieurs mois à Tanger, il est rejoint par Camoin en 1913.

Marquet voyage au Maghreb, il y fait plusieurs séjours, Tunisie, Maroc, Algérie, Egypte.

 Les tableaux :

" Port de Marseille sous la pluie " Marquet 1918

" La porte Mansour à Meknès ",  Théo Van Rysselberghe en 1887

" Le port de Marseille " Camoin 1904

" Marocains dans une rue de Tanger " par Camoin 1913

" Marocain debout en vert " Matisse 1913

 

midi marocain en vert matisse

 

" La place du gouvernement à Alger " 1925 Albert Marquet

 

Céret, Collioure, et la Catalogne :


Collioure devient le haut lieu de la couleur en 1905 avec Matisse et Derain, c’est un foyer incontournable de l’art moderne.

La ville de Céret en 1910 reçoit les artistes de Montmartre, c’est la résidence de Picasso et Braque.

Matisse de retour d’Algérie séjourne à Collioure jusqu’à la fin 1907, il se consacre à la nature morte et à la figure Il rencontre Maillol à Banyuls.. 

Eté 1906, Manguin rejoint Matisse à Collioure.

1908 Marquet rend visite à Matisse à Collioure

1909, pendant l’été Picasso et Fernande Olivier sont à Horta de Ebro, en Catalogne. L’artiste peint  des paysages géométriques  à la forme éclatée en facettes, dans le style du cubisme cézannien.

1910, Marquet vient passer quelques jours à Cadaqués avec Picasso et Fernande Olivier.

1911 juillet Picasso est à Céret, Braque vient le rejoindre il décrira leur collaboration, d’où naitre le cubisme analytique associant lettres et mots, tandis que Matisse est à Collioure , Braque lui rend visite .

1913, Picasso revient à Céret, il est rejoint en été par Juan gris, Herbin viendra également à Céret, ses paysages géométriques associent stylisation des formes et aplats de couleurs vives.

1914, début de la première guerre mondiale, à l’automne Matisse, réformé,  s’installe à Collioure il peint porte fenêtre, il se lie d’amitié avec Marquet et Gris.

Miro passe les années 1915 et 16 en Catalogne, il réalise des natures mortes (influencé par Van Gogh, Cézanne, Matisse et les fauves).

"La plage à Cambrils " Juan Miro 1917


midi moro cambrils

 

" Paysage à Céret " Auguste Herbin 1919

" Rue à Céret " Masson 1919

" Paysage de Céret " 1919 Soutine

 " Paysage du Roussillon" Moise  Kisling 1913


midi paysage med kisling

 

" Porte fenêtre à Collioure " Matisse 1914, le thème de la fenêtre est récurent chez l’artiste surtout en 1905 à Collioure.

 

Matisse , les années 1920-1930 :

Nice, travail et joie

Fin 1917 l’artiste s’installe à Nice à l’hôtel Beau Rivage, il rend visite à Renoir aux Collette, à Bonnard à Antibes, à partir de 1920 son ami Camoin s’intéresse au thème  des fenêtres ouvertes.

1921, l’artiste  s ’installe à  Nice dans un immeuble de la place Charles-Felix il y restera jusqu’en 1927, dont le décor  peint se retrouvera dans Odalisques, papier peint à gros motifs, paravents etc.

En 1926, l’artiste toujours à Nice se trouve au 4 eme étage de son immeuble et domine la promenade des Anglais et la bais des Anges.

En 1931, il loue un garage à Nice et peint la danse

Ces œuvres sont produites après l’installation de l’artiste à Nice.

" Nature morte au buffet vert " Matisse 1928

"Nu au peignoir " Matisse 1933

" Petit nu au canapé " entre 1900 et 1950,  bronze de Matisse

" Femme au violon " 1921-22 Matisse

midi la femme au violon matisse

 

" Lola sur la terrasse à l’hôtel de Bellevue à Toulon " Camoin 1920

 

Le Midi en motifs :

Sujets de prédilection, les arbres jouent un rôle, structurent dans la composition des paysages, les épines du pin, les feuillages des oliviers inspirent un sentiment d’éternité, où rien ne semble avoir changé depuis les grecs et les romains.

 Quelques paysages méditerranéens au tour des "marronniers du Jas de Bouffan"de Cézanne daté de 1895

" La baie de Saint-Tropez " Francis Picabia de 1940 à 1943

" Pin à la fossette " Théo Van Rysselberghe 1919

" Le pin parasol, le Brusc environs de Toulon " 1911 d’Armand Guillaumin

" Antibes " Monet 1888


midi monet antibes

 

" Fenêtre sur le vieux port Marseille "1925 Manguin

" La terrasse, L’Estaque " Marquet 1918


midi la terrasse à l'estaque marquet 

 

 

Le Midi sombre, surréalisme et expressionnisme :

 

L’importante production de Masson, Picabia mais aussi  Picasso va révéler une autre dimension du paysage qui peut devenir plus sombre, funèbre. Le midi un paradis retrouvé avec son coté  solaire, mais non seulement il peut avoir un coté sombre.

Face au soleil du Midi, élément qui découpe les formes, les ordonnent dans un équilibre  harmonieux, les préoccupations des artistes les conduiront à l’invention d’une écriture abstraite, lyrique ou géométrique.

"Paysage Méditerranéen" 1932 Brauner

"Eglise à Marseille" Beckmann 1931

"Paysage de Cannes" Beckmann 1931

"L’ile Saint Honorat, le matin  par Picabia" 1938-42

 

Picasso l’entre deux guerres et la libération  :

Picasso n’abandonne pas le cubisme et s’ouvre à un mode figurative aux tendances plus classiques, dans les années 1919-1920, l’artiste fit de nombreux dessins à la manière d’Ingres, il appréciait Michel-Ange.

Il séjourne à Saint-Raphaël de 1919 à 1920, à Juan les Pins en 1924.

Les œuvres présentées sont réalisées dans lez midi.

 

L’Arlésienne (il s’agit de Lee Miller, photographe américaine et modèle, elle fréquente les surréalistes et est modèle de Picasso) Picasso 1937


midi-l-arlesienne-picasso.jpg

 

"Paysage à Juan les pins" 1924 , 

"Village méditerranéen" 1937, 

"Pêcheur attable" 1924

 

L’atelier Catalan à l’épreuve de la guerre :

 

Dali est né à Figueras en 1904, cet artiste catalan  d’origine espagnole, considéré comme l’un des représentants du surréalisme. Il quitte Figueras pour recevoir une éducation artistique  à Madrid, il y rencontre Federico Garcia Lorca et Luis Buñuel et devinrent amis. L’artiste cherche son style entre divers courants artistiques, sur les conseils de Miro il vient  à Paris après ses études. Dans les années 30, les tourments intérieurs de l’artiste, ceux qui secouent l’Espagne à cette époque et annoncent une catastrophe imminente, Dali est en Catalogne et est contraint de fuir rapidement le pays en pleine guerre civile. 

 Il vécut donc la guerre d’Espagne en exil en France qu’il quitte car elle est  en guerre pour New York et y résidera   huit ans. C’est en 1949 qu’il reviendra en Catalogne

" Moment de transition " Dali 1934

" La pêche au thon " Dali 1967


midi la peche thon dali

 

"Peinture ", Miro  été 1936,  c’est le début du coup d’état de Franco  contre la République espagnole

 

« J’ai adoré cet endroit depuis ma plus tendre enfance avec une fidélité quasi fanatique ……….c’était le paysage que je préférais à tous, ou cette chose rare……..qu’est le paysage, existe seulement sur les bords de la Méditerranée et pas ailleurs.

 Dali

 

Entre figuration et abstraction :

 

 « Tout art est abstrait en soi quand il est l’expression essentielle dépouillée de toute anecdote » disait Matisse à la fin de sa vie, face à la vogue de l’abstraction.

 

"Nature morte au bouquet de fleurs " Bram van Velde 1930

" Marseille blanc", Marie-Hélène Viera Da Silva

" Méditerranée "de  Geer Van Velde 1941

" Composition " Nicolas de Staël 1942

"Pink vine pergola" Graham Sutherland 1947

" Profil sous l’eau " Pierre Tal-Coat 1947

" La montagne sainte Victoire " Masson 1948

" La carrière de Bibémus ", Masson 1948,


midi la carrire masson

 Masson assidu des 1ere éditions du festival d’Aix en Provence créé en 1948, disait des murs de l’Archevêché « la couleur de ces pierres recèlent d’un or secret (elles viennent des carrières de Bibémus)


" Feuilles dans les rochers " Tal-Coat 1950

 

L’abstraction des années 50 :


Après l’impressionnisme, l’abstraction des années 50 s’impose comme l’un des principaux mouvements novateurs mondiaux. Au milieu du XIX eme siècle, l’invention et l’essor de la photographie vont changer le courant de la peinture, l’artiste n’a plus a représenter la nature sur la toile. L’art contemporain va s’expliquer par la redéfinition de l’artiste. L’art abstrait va donc se passer de réalité visuelle. Le langage formel qu’il utilise permet de résumer et de supplanter le propos de cette réalité visuelle.

L’abstraction géométrique désigne une forme d’expression artistique bien souvent non figurative dans laquelle se sont illustrés plusieurs courants historiques et qui a recours à l’utilisation des formes  géométriques et de couleurs disposées en aplats dans un espace bidimensionnel. On le retrouve chez Robert et Sonia Delaunay en 1914

L’abstraction lyrique est une tendance à l’expression directe de l’émotion individuelle qui est rattachée à l’art informel développé à Paris après la seconde guerre mondiale. L’expression lyrique est employée pour la première fois par Jean José  Marchand et le peintre Georges Mathieu

  C’est l’abstraction lyrique (dite chaude)  en opposition à l’abstraction géométrique (dite froide).

 

" Agrigente " de Nicolas de Staël 1953

" Les mats " De Staël 1955


midi les mats nocilas de stael

" Vie infuse " de Dubuffet 1958

" Composition " de Bram Van de Velde 1959

 

Permanence de la figuration :

 

Au moment ou les développements de l’abstraction  au milieu du XX eme siècle, ont ouvert à d’autres voies l’espace  de la création, les recherches ultimes de Matisse, Picasso et Fernand Léger passent par une permanence de la figuration. Picasso s’installe dans le midi en 1947, et fait de la céramique à Vallauris, parallèle à celle de Fernand Léger venant de Biot pour travailler des sculptures polychrome  en céramiques en 1949

 

Une œuvre en terre cuite de Fernand Leger (œuvre murale) L’enfant à l’assaut 1955

"Musicien assis" Picasso 1956 pastel sur contreplaqué

"Les pigeons" Picasso 1957


midi pigeons picasso

 

"El bobo Picasso" 1959, l’artiste fait référence à l’Espagne

"Femme nue couchée, jouant avec un chat" Picasso 1964, cette œuvre est une figure de  baigneuse.

"Baigneuse jouant" Picasso 1958

"Femme à l’amphore" Matisse papier gouaché 1953.


midi amphore matisse

 

Le papier découpé me permet de dessiner dans la couleur.. Au lieu de dessiner le contour et d’y installer la couleur…… l’un modifiant l’autre, je dessine directement dans la couleur……Cette simplification garantit une précision dans la réunion des deux moyens qui ne faut plus qu’un ….ce n’est pas un départ, c’est un aboutissement.

 Matisse

 

Quelques extraits du catalogue de l’exposition.

 

Créateurs, amoureux de la couleur, des formes, qu’ils soient fauves, cubistes ils sont héritiers du grand maitre  Cézanne, père de l’art moderne.

Magnifique exposition à ne pas manquer.

 

Le grand atelier du Midi :

De Cézanne à Matisse à  Aix en Provence Musée Granet   

De Van Gogh à Bonnard à Marseille musée des Beaux-arts du Palais Longchamp

Jusqu’au 13 octobre 2013 

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13 juillet 2013 6 13 /07 /juillet /2013 18:35

Histoire de la danse et du ballet de l’opéra.

La danse existe depuis l’antiquité.

 Mais au XVI eme siècle, la France est sous l’influence de l’Italie, François 1er fait venir beaucoup d’artistes italiens à la cour.

Catherine de Médicis fait organiser de nombreux spectacles pour divertir la cour.

Le premier grand ballet de cour date de 1581 « le ballet comique de la Reyne ».

Au XVII eme siècle, époque baroque et l’âge d’or du ballet de cour sous (Henri IV, Louis XIII et Louis XIV), il se développe jusqu’en 1670. Il s’agit d’un spectacle privé qui est donné à la cour  pour elle-même, destiné à faire de la propagande politique. Le roi, les grands noms de la noblesse y participent, le ballet reste le spectacle le plus populaire à la cour pendant cette période.

Epoque Louis XIV, c’est la naissance de la danse classique.

Le roi créé une fondation nationale de la danse en 1661, afin de figer le mouvement dans des règles.

Charles Louis Pierre de Beauchamps (1631-1705) est apparenté au à une famille de maitre de danse. Il débute à la cour de Louis XIV en 1648, il  à un rôle décisif dans l’élaboration et codification de la technique classique.

Molière, Lully Beauchamps inventent la comédie- ballet dans laquelle la danse à plus d’importance que le texte. La meilleure illustration est le bourgeois gentilhomme créé en 1670.

1672, création de l’académie royale de musique et de danse (ancêtre de l’opéra de Paris).

Raoul Auger Feuillet (1660-1710) danseur et chorégraphe est l’ inventeur d’un système de notation de la  danse. En 1700 il publie un  ouvrage « chorégraphie ou art de décrire la danse »

XVIII eme siècle, siècle des lumières, la danse classique évolue. C’est la naissance de l’opéra-ballet, la danse est intégrée dans l’œuvre lyrique, un exemple  avec les Indes Galantes de Rameau en 1735. Quelques noms de danseurs célèbres : Louis Dupré, Marie Sallé, Marie Anne Cupis de Camargo.

1713, Louis XIV  fonde une école de danse à l’opéra de Paris, le but garantir la qualité des artistes. Cette école est ouverte aux enfants à partir de 1764.

Jean Georges Noverre (1727-1810), commence la danse très tôt, élève de Dupré grand danseur de l’époque, il connait bien la danse, il est distribué  dans des spectacles donnés au collège Louis Le Grand, alors qu’il a 14-15 ans et l’année suivante il danse dans des spectacles donnés à la cour, puis engagé à l’opéra comique il est 1er danseur en 1744. L’opéra comique étant obligé de  fermer l’artiste  part à Berlin avec Dupré, et reviens en France, à Marseille en 1748, puis dans différentes  autres villes, en 1750 il est à Lyon, 1755 à Londres.

Il  rédige   « les lettres sur la danse et sur les ballets » dans ces 15 lettres, il explique ses idées sur la danse :

La composition des ballets, il traite de tous les éléments du spectacle de  danse c’est à dire décors, costume et autres …….

Il critique en particulier pour la chorégraphie le recours trop fréquent de la symétrie (caractéristique du XVI eme siècle),

Il évoque également les connaissances nécessaires que doivent avoir les maitres de ballet, (anatomie, peinture)

Une étude critique et historique des ballets, avec un long développement sur ceux de l’Académie Royale (assez critique).

Il  aborde aussi la question de l’expressivité du mouvement, son centre d’intérêt.

La  formation du danseur.

Ces lettres sont publiées en 1760.

Sa doctrine se résume sur deux principes : la danse doit être naturelle et expressive, c’est la pantomime, le ballet doit peindre une action dramatique sans s’égarer dans divertissements qui nuisent à sa progression, c’est le ballet en action.

XIX eme siècle période romantique :

Le ballet romantique est un ballet d’action sur un livret romantique. C’est l’apparition des pointes.

Le premier ballet romantique est la Sylphide créé en 1832. Le costume évolue la tunique, il a été chorégraphié par Philippo Taglioni pour sa fille Marie (1804-1884).

1841, création de Giselle, chef d’œuvre romantique pour Carlotta Grisi.

1870, naissance  du ballet académique. Marius Petipa 1818-1910), danseur, chorégraphe et maitre de ballet, signe environ 60 ballets. Il a développé l’art de l’intrigue romantique, il conçoit des ballets de trois ou quatre actes, ainsi le ballet dure une soirée entière et ne sert plus des divertissements entre deux pièces de théâtre. Il alterne la pantomime et le grand ballet, la distribution est nombreuse, le corps de ballet et les figurants mettent en valeur les solistes. Il fixe le déroulement des pas de deux (adages, variations hommes/femmes). Il passe une partie de sa vie  en Russie.

La belle au bois dormant (1890), Casse-noisette (1892), le lac des cygnes (1895), Raymonda (1898)  représentent quelques uns des chefs-d’œuvre du ballet académique.

XX eme siècle période contemporaine :

La compagnie des ballets Russes nait à Paris en 1909, grâce au mécène   Diaghilev, l’après-midi d’un faune en 1912 et le Sacre du printemps 1913 de et avec Nijinski  (qui fait scandale et révolution dans le monde de  la danse). Ces ballets sont les deux chefs-d’œuvre.

Aux Etats-Unis on découvre une nouvelle liberté dans l’expression du corps avec la modern dance. Les principaux représentants de ce courant Isadora Duncan (1878-1927) , Ruth Saint-Denis (1878-1968), Ted Shawn (1891-1972) , Doris Humphrey (1895-1958), Martha Graham (1894-1991) , Merce Cunningham (1919-2009).

La danse jazz fait son apparition c’est le résultat d’un métissage  de culture traditionnelle africaine et culture européenne. Une nouvelle voie s’ouvre à toute l’histoire de la danse, entre danse savante et danse populaire.  

En Allemagne, la danse expressionniste suit le chemin de la danse américaine ; avec Rudolph von Laban (1879-1958), Mary Wigman (1885-1973), Kurt  Joss (1901-1979), Pina Bausch (1940-2009) et son théâtre dansé.

En France, le ballet académique néo-classique triomphe à l’opéra de Paris avec serge Lifar (1905-1986) danseur et chorégraphe. Il est réformateur du mouvement et de la technique de la danse à laquelle il a ajouté deux positions de pied, il est l’un des créateurs qui imposa ce style, il utilisa ce terme pour son ballet suite en blanc (1943) Aux USA  c’est avec   George  Balanchine (1904-1983) chorégraphe, co-fondateur et maitre de ballet du New York city ballet.

1955, Maurice Béjart (1927-2007) il développe son langage chorégraphique tant sur les bases de la danse académique et que sur les courants néo-classiques. Son ballet  symphonie pour un homme seul, annonce l’arrivée de la danse contemporaine en France, il ouvre la danse au grand public.

Une nouveauté à partir de la fin des années 60, installation de compagnies de danse dans les maisons de la culture. C’est le début des centres chorégraphiques nationaux et de ce fait l’épanouissement de la danse contemporaine.


opera affiche

 

L’exposition retrace l’histoire du ballet  de l’opéra de Louis XIV à aujourd’hui……..

De nombreuses photos de danseurs, des tableaux, bronzes, costumes  évoquent l’histoire du ballet de l’opéra. 

Le long du parcours, alternance de costumes et photographies de  quelques danseurs :

Photos :

Jean-Paul Andreani (1954-67), nommé danseur étoile en 1954, il créé le rôle du prince  dans Blanche neige de Lifar en 1951. Il quitte l’opéra en 68

 Claude Bessy 1956-1972, nommée étoile en 57, elle fut directrice de la danse en 1970 et 1971 et dirigea l’école de danse jusqu’en 2004.

Peter Van Dyk, étoile  de 1955-58, ensuite fut danseur à l’opéra de Hambourg et professeur au centre national de danse contemporaine d’Angers de 92 à 94

 Josette Amiel, étoile de 58-71, de 1980 à 97 elle fut professeur à l’école de danse.

 George Scriabine, étoile de  57 à -61.

Maria Tallchief 56-61, en 1947 elle est invitée à l’opéra de Paris avec Balanchine ( elle a été son épouse de 46 à 51) , elle rejoint le New York city ballet , elle danse avec l’American ballet en 1949, avec le ballet russe de Monte Carlo en 1954, avec le ballet de Hambourg en 65. Elle créé le Chicago city ballet en 1980.


opera tallchef

 

Quelques costumes :

Un Tutu porté par Christiane Vaussard dans "soir de fête " ballet de Léo Staat, daté de  1956

Costume de Nicolas Paul dans "d’Ores et déjà ", ballet de Béatrice Massin , création pour l’école de danse en 2013.

 

Une photo de Claire Motte, étoile de 1960 à 77, directrice de la danse à la Scola Cantorum de 69 à 75, professeur à l’école de danse de l’opéra de Paris de 77 à  1983, professeur à l’opéra de 83 à 85

Le costume pour " Roméo et Juliette ", ballet de Sasha Waltz en 2007

Autres photos :

Flemming Flindt, étoile de 61-64, nommé à la tète du ballet royal  danois en 66, en 1978 il fonde sa compagnie, le Dallas ballet de 1981 à 89, il travaille comme chorégraphe indépendant pour le ballet Cullbert et Roland Petit.

Atilio Labis, étoile de  61-72, ensuite il devient  professeur à l’école de danse de Paris et maitre de ballet à l’opéra.

Cyril Atanassoff, étoile de 1964-86, il a enseigné la danse au conservatoire national de musique et de danse de Paris et professeur à l’opéra.

Jacqueline  Rayet, étoile de 61-74, elle est maitre  de ballet à l’opéra de Paris dès 1979,  elle devient maitre de ballet au Béjart ballet du XX eme siècle en 1981, ensuite elle enseigne au conservatoire national de Paris de 1986 à 1998.

Costume de "la petite danseuse de Degas ", ballet de Patrice Bart 2003


opera danseuse degas

Autre costume pour   la fille de la nuit  , ballet de Lifar 1947 dans "les mirages"

Celui de  Caesonia   dans "Caligula ", ballet de Nicolas Leriche 2005

" Une guêpe dans son apparence " ballet de Marie-Agnès Gillot 2012

 

Photos :

Georges Piletta, étoile de 1969 à 89, il enseigne la danse. Son épouse est professeur de mime à l’opéra de Paris

 

Wilfried Piollet, étoile de 1969 à 90, nommée étoile à l’issue de la représentation d’Etudes, avec son mari Jean Guizerix elle anime la compagnie Piollet-Guizerix

 

Noëlla Pontois, étoile de 1968 à 1983, elle devient professeur à l’opéra de Paris de 1988 à 2007

Jean-Pierre Bonnefous, étoile de 1965 à 70, il part au New York city ballet. 1980 il prend la direction du North Caroline Dance Theater, en 1985 devient directeur de la danse de ‘Indiana University.

Nanon Thibon, étoile de 1965 à 77, nommée étoile à l’issue de la représentation Noces

Christiane Vlassi, étoile de 1963 à 78, elle danse par la suite en tant qu’interprète indépendante sur toutes les scènes du monde. Elle enseigne à l’école de danse de 1981 à 2004.

Claudette Scouarnec, étoile de 1970 à 80, elle danse par la suite en tant qu’interprète indépendante sur toutes les scènes du monde, elle enseigne au conservatoire de Vincennes, puis celui de Paris et à la Villette. De 83 à 2006 elle donne des cours à  l’école de danse l’opéra de Paris

Jean-Pierre Franchetti, étoile de 1971 à 1989,

Michael Denard, étoile de 1971 à 1989, nommé étoile a l’issue de la représentation l’oiseau de feu,  de 93 à 96 il est directeur de la danse au Staastsoper de Berlin. Il devient professeur et maitre de ballet à l’opéra de Paris et est également acteur.  

Patrice Bart, étoile de 1972 à 1989, il devient maitre de ballet et associé à la direction de la danse de l’opéra de Paris en 1990.

Ghislaine Thesmar, étoile de 1972 à 1983, elle dirige le ballet de Monte-Carlo avec son époux  Pierre Lacotte de 1985 à 88. Elle quitte définitivement la scène.

Jean Guizerix, étoile de 1972 à 1990, il créé une compagnie avec son épouse Wilfride Piollet, de 90 à 98 professeur au conservatoire national de musique et danse de Paris, maitre  de ballet de 98 à 2000 à l’opéra de Paris. Il publie plusieurs ouvrages.


Costumes :

Chasseresse dans " Sylvia ", ballet de John Neumeier 1997

" Galcial Decoy ", ballet de Trista Brouwn 2003

  Solor et Nikiya pour "La Bayadère " de Marius Petipa les costumes sont de Franca Squarciapino 1992

O’Ztozoni : " O Composite " de Trista Brown en 2004

 

Autres photos  :

Manuel Legris, étoile 1986 à 2005, nommé étoile à l’issue de la représentation Raymonda, il créa en 1996 sa propre compagnie "Manuel Legris et ses étoiles", aujourd’hui il est directeur de la danse à l’opéra de Vienne

Carolyn Carlson 1974-1980, elle collabore avec l’opéra de Paris en tant que chorégraphe-étoile. L’artiste par plusieurs années à Venise de 80 à 84, puis à Helsinki, Stockholm, puis revient en France à Angers en 95-96, 99 elle installe sa compagnie à Paris.

Dominique Khalfouni, étoile de 1976-1980, devenue  étoile dans le rôle Odile-Odette du lac des cygnes.  Dès 80 elle travaille avec Roland Petit et Mikhaïl Barychnikov, en 1990 elle enseigne la danse à Marseille.

Charles Jude  étoile de 1977 à 1998, directeur de la danse à l’opéra de Bordeaux

Laurent Hilaire, étoile de 1985 à 2007,   nommé  étoile à l’issue du Lac des Cygnes, par Rudolf Noureev. Il est  répétiteur à l’opéra de Paris

Isabelle Guérin, étoile de 1985 à 2001, nommée  étoile à l’issue du Lac des Cygnes, par Rudolf Noureev. Son activité se poursuit en tant qu’artiste invitée.


opera guerin

 

Sylvie Guillem, étoile de  1984 à1989, nommée étoile à l’issue du lac des cygnes dans le rôle Odile-Odette. 1989 elle rentre au Royal ballet de londres.

 

Costume de Diamant pour le ballet " Joyaux " ballet de Balanchine costume de Christian Lacroix 2000


opera costume joyaux

 

Photos :

Florence Clerc, étoile de 1977 à 1992, nommée étoile lors de sa prise de rôle dans Giselle. Elle est devenue répétitrice à l’opéra de Paris

Patrick Dupond, étoile de 1980 à 1988, directeur artistique du ballet français de Nancy, en 1990 il est nommé directeur du ballet de l’opéra de Paris jusqu’en 1995, aujourd’hui l’artiste fait quelques spectacles de danse.  

 

Costumes :

Une souris dans " Scaramouche " de José Martinez, Agnès Letestu pour les costumes ballet créé pour l’école de danse en 2005

  Moustique dans " piège de lumière " de John Taros , ballet réglé par Elisabeth Platel, d’après une maquette d’André Levasseur pour l’école de danse en 2010.

 

Photos :

Claude de Vulpian, étoile de 1978 à 1993, nommée à l’issue de la représentation de la belle au bois dormant. Depuis elle est devenue assistante de patrice Bart et de John Neumeier

Jean-Yves Lormeau, étoile de 1981 à 1996, il est devenu maitre de ballet , puis directeur artistique du théâtre de Rio

Elisabeth Platel, étoile de 1981 à 1999, nommée étoile lors de sa prise de rôle dans Giselle aujourd’hui directrice de l’école de danse Nanterre.

Monique Loudières, étoile de 1982 à1996,nommée étoile à l’issue de la représentation de Don Quichotte. Devenue directrice artistique et pédagogique de l’école Rosella Hightower à Cannes jusqu’en 2009

Françoise Legrée, étoile de 1983 à 1997, nommée étoile pendant l’émission de télévision le Grand Echiquier. elle est devenue  professeur au centre national de danse

L’exposition se poursuit dans la bibliothèque-musée de l’opéra, avec tableaux, bronzes sur une thématique de musique, opéra, ballet, quelques maquettes pour les décors d’opéra.


opera biblio

 

Quelques tableaux représentent  ballerines et chanteurs :

"Camille Bos " lors d’une représentation de " la Grisi " nommée étoile en 1925, elle participa à de nombreuses créations dont la Grisi. ballet d’Albert Aveline. Huile sur toile datée de 1936 d’Emmanuel Jodelet  (1883-1973) cet artiste élève de Naudin et Guérin, ses premières œuvres sont des dessins et aquarelles. Il travaille comme graveur et lithographe à Dole. Puis il vient à Paris et expose au Salon des Tuileries et au salon d’automne. Il réalise des dessins de guerre. Dans un autre style, il peint les petits rats de l’opéra et de ce fait devient l’artiste de l’opéra, il reçoit de nombreux prix. Il illustre aussi plusieurs ouvrages en partie pour Colette.

 

Un tondo représentant Anne Heinel , danseuse allemande, elle débute à l’opéra de Paris en 1753 jusqu’en 1808 représentée par Jean-Frédéric Schall vers 1780, l’artiste est agréé par l’Académie royale en 1772 .

Représentation du   final de " Suite en blanc " de Serge Lifar vers 1950. Huile sur toile de Monique Lancelot (1923-1982).

"La classe du palais Garnier" vers 1890 d’Emile Friant (1863-1932). Peintre graveur naturaliste français

 

"Carmen "par  Jacques Doucet, il étudie à l’école des Beaux-arts et est grand prix de Rome en 1880, ses peintures dépeignent des scènes brillantes de la vie parisienne, il se distingue aussi comme pastelliste pour ses portraits. Dans son œuvre Carmen il représente la mezzo-soprano Célestine Galli-Marié en 1884.


opera carmen peinture

 

Un tableau représente "la salle d’opéra de la rue Pelletier" en 1821

 

Portrait de la danseuse Germaine Yvonne Franck, première danseuse à l’opéra, par  Jean-Gabriel Domergue (1889-1962) artiste peintre, la parisienne est le sujet favori de ce peintre mondain, inventeur de la pin-up. Il est le petit cousin de Toulouse-Lautrec.


Portrait de   Fanny Cerrito , danseuse italienne qui a fait ses débuts en 1932, elle a dansé sur presque toutes les scènes européennes dont Paris, elle est la grand-mère du sculpteur Paul Belmondo et arrière grand-mère de Muriel Belmondo sœur de l’acteur Jean-Paul. Portrait daté 1840  peint par Jules Laure (1806-1861)  élève d’Ingres l’artiste est un habitué des salons.


opera fanny cerrito

 

Marie Taglioni (1804-1884), considérée comme la première grande ballerine romantique, engagée à l’opéra de Paris en 1827, elle crée  à l’opéra en 1832 le ballet  la Sylphide.Représentée vers 1840, artiste peintre (inconnu).


opera taglioni

 

 

Portrait d' Auguste Vestris (1760-1842), engagé à l’opéra de paris en 1772 et soliste en 1776, il s’est produit également à Lyon, Marseille, Montpellier, Londres. Surnommé le dieu de la danse, il a marqué les esprits et l’histoire de la danse par son interprétation de la Gavotte en 1785.  Le portrait date de 1800 peint par Adèle Romany (1769-1846), artiste peintre portraitiste, elle participe au salon de 1793 et 1833, elle a peint beaucoup d’artistes notamment à la Comédie Française.


opera vestris

 

Un tableau représente un décor d’opéra, 6 eme scène de l’acte 1 de Nitteli (drame d’après le livret de Pietro Metastasio) de Nicola Conforto (1718-1793). Huile sur toile datée de  1756 de Francesco Battaglioli (1722-1796) peintre italien du XVIII eme siècle connu pour ses vedute.

 

L’église pour le 2 eme tableau de l’acte III de Faust de Gounod opéra de Paris 1875. Détrempe sur toile de Charles Cambon (1802-1875) peintre de décors, élève de Ciceri.

 

Portrait d’Henri Duponchel, directeur de l’opéra et metteur en scène vers 1840, peintre inconnu.

Une esquisse pour le rideau du 1er tableau de l’acte V, de la chevauchée de Faust et Méphistophélès opéra en V actes de Gounod.  

 

Portrait d'Auguste Rubé (1817-1869) peintre de décors de théâtre et de paysages, il a épousé la fille de son maitre Ciceri. Il a exécuté de nombreux décors pour l’opéra de Paris et l’opéra comique. Peinture datée de 1877 de  Paul Mathey (1844-1929), il expose aux salons de peintures à partir de 1868 et devient un portraitiste reconnu.

 

Portrait de Louis-Luc Loiseau de Persuis (1769-1819), violoniste et  chef d’orchestre de l’opéra de Paris de 1817 à 1819, compositeur il  compte à son actif plusieurs ballet et œuvres lyriques, opéras et opéras comiques.

 

Henri-Bernard Dabadie ( 1797-1853) représenté dans Guillaume Tell de Rossini en 1836, baryton particulièrement associé aux œuvres d’Auber et de Rossini. Peint Par François-Gabriel de Guillaume Lepaulle (1804-1886), peintre français qui a fait l’école des Beaux-arts, il étudia l’histoire, le paysage, le genre.

 

Julie Dorus-Gras (1805-1896) soprano d’origine belge. Membre de la troupe de l’opéra de Paris de 1830 à 1845  dans le rôle de Marguerite de Valois des Huguenots de Meyerbeer en 1836. Peintre inconnu.


opera julie dorus gras

 

Quelques œuvres réalisées pour le foyer de la danse en 1875 par Gustave Boulanger (1824-1888) peintre orientaliste français. Admis en 1846 à l’école des beaux-arts de Paris, il obtient le prix de Rome en 1849, il devient membre de l’Académie des beaux-arts en 1842, il enseigne à l’école nationale des beaux-arts et de l’académie Julian. Il réalise de nombreuses commandes officielles tel que pour le foyer de la danse à l’opéra de Paris :

La danse guerrière, la danse champêtre, la danse bachique, la danse amoureuse.


Une esquisse " Le triomphe d’Apollon" pour la voussure du grand escalier du Palais Garnier. Huile sur calque marouflé sur toile daté de 1875 d’Isidore Pils , il obtient le prix de Rome en 1839 .

 

Une sculpture en bronze doré de Moreau-Vauthier (1871-1936) sculpteur, " la fortune renommée" offerte à Jules Massenet  par les abonnés du théâtre de Marseille le 11 mai 1885

Apollon élevant sa lyre entre les allégories assises de la musique et la danse Euterpe et Terpsichore, ce groupe surmontait le pignon de la scène de l’opéra Garnier 1875   

Pour le cycle des tapisseries sur le thème des 4 saisons  pour la galerie du glacier datées de 1875 d’Eugène Thirion (1839-1910), il a étudié dans l’atelier d’Alexandre Cabanel et Edouard Picot, auteur de scènes d’histoires et religieuses il a exposé au salon de 1875.

  Présentation de l’été et l’automne.

 

"Les muses et les heures du jour et de la nuit " esquisse  pour plafond de l’opéra Garnier en 1872 de Jules Lenepveu (1819-1898), il entre à l’école des beaux-arts d’Angers, élève de Mercier puis il est admis à l’école des beaux-arts de Paris et entre dans l’atelier de Picot. Il obtient le premier prix de Rome en peinture en 1847. Il est rendu célèbre par ses compositions historiques et allégoriques. Il est nommé directeur de l’Académie de France à Rome de 1873 à 1878. On lui doit le plafond de l’opéra de Paris, remplacé par celui de Chagall en 1964, le plafond du théâtre d’Angers et a participé aux décorations du Panthéon à Paris entre 1886 et 1890.


opera plafond

Un autre projet avait eu lieu en 1867

 

Un  portrait de Mademoiselle Sandrini (1871-1927)  dans le rôle de Lilia dans la Maladetta, favorite de   Pedro Gailhard (1848- 1918), artiste lyrique et directeur de théâtre. Il fut directeur de l’opéra de Paris de 1884 à 1891 et de 1893 à 1907, l’artiste peintre Edouard Debat-Ponsan (1847-1913), élève de Cabanel. Il est le père de Jacques Debat-Ponsan architecte et grand prix de Rome en 1912, il est aussi le grand-père de Michel Debré premier ministre sous le Général de Gaulle, et l’un des rédacteurs  de la 5 eme République. Il est l’arrière grand-père de Jean-Louis Debré homme politique. Sa fille Jeanne Debat-Ponsan avait épousé Robert Debré le père fondateur de la pédiatrie moderne en France.


opera sandrini

 

Rose Caron (1857-1930) cantatrice dans  "Salammbô" de Meyer en 1897, l’artiste avait rejoint l’opéra de Paris de 1885 à 1887 tableau peint par Léon Bonnat (1833-1922) peintre portraitiste et collectionneur français. Il fit de nombreux portraits des célébrités de l’époque, tel que Victor Hugo, Pasteur, Dumas fils, et bien d’autres

Esquisse à l’aquarelle ; décor de la 1ere scène de " la nuit ensorcelée " en 1923, de Léo Staat (danseur et chorégraphe (1877-1952) ; l’aquarelle est de Léon Bakst (1866-1924), il étudie à l’académie des beaux-arts de Saint-Pétersbourg, peintre, portraitiste, décorateur, il a participé à l’aventure des ballets russes. Il eut comme élève Marc Chagall   

Pour le ballet de Bronislava Nijinska (1891-1972) danseuse et chorégraphe, elle a fait parti des ballets russes, Décor pour la " la princesse cygne " en 1928 aquarelle de Bernois, artiste russe (1870-1960) peintre, décorateur, il a fait parti des ballets russes.


opera décor beois pour la princesse cygne

 

  Décor pour l’impératrice au rocher "le jardin de l’indépendance, la cour d’amour".

Gouache de Benois pour le mystère de saint Georges de Bouhelier  romancier, poète auteur de pièces dramatiques, son but faire renaitre la tragédie, ses sujets la religion, la politique, légendaire. Mis en scène sur une musique Honnegger

Décor pour le 1er tableau du ballet de Roland Petit (1924-2011) "le jeune homme et la mort " pour le théâtre des Champs Elysées en 1946, gouache de Georges Wakhévitch (1907-1984) Russie,  créateur de décors, costumier. Il a créé de nombreux décors pour le cinéma, théâtre, opéra  et ballet

Un bronze de Jacques Gestalder représente le danseur d’Alexandre Kalioujny (1923-1986) dans un saut des danses polovtiennes  du prince Igor. L’artiste a été engagé à l’opéra de paris en 1947 en tant qu’étoile, il quitte l’opéra en 1953 et part aux USA, de 1957 à 1960 il revient à l’opéra de Paris, il se consacre à l’enseignement de 60 à 79, puis va à Nice de 70 à 86.


opera bronze gestelder

 

Jacques Gestalder (1918-2006), ses sculptures se développent sut trois thèmes : la danse, le portrait et la sculpture monumentale. Il a   passé sa vie à dessiner et sculpter   les étoiles de son époque tel que Lycette Darsonval, Claire, Motte, Wilfride Piollet,mais aussi Jean Cocteau, Louis de Broglie, François Mitterrand, Liliane Béttancourt, Jacques Hébertot, Le Corbusier.

 

Pour les amoureux de la danse, exposition à ne pas manquer  dans ce lieu magique l’opéra Garnier.   Jusqu’au 1er septembre 2013.


opera gde galerie

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24 juin 2013 1 24 /06 /juin /2013 16:04

Marc Chagall nait le 7 juillet 1887, à Vitebsk (Biélorussie). Son père travaille dans un dépôt de Hareng, sa mère tient une petite épicerie,  il est l’ainé de  9 enfants. Il passe des séjours chez ses grands parents, l’enfant est marqué, il est fasciné par les animaux de la ferme, par l’univers rural au quotidien.

Il aime dessiner et convainc ses parents de le laisser partir étudier aux beaux-arts de Saint- Petersburg, puis à Paris.

1911, il arrive à Paris, jeune peintre il va étudier avec Léon Bakst, il a obtenu une bourse, c’est la période du fauvisme finissant (1905-1907) et le début du cubisme (1907-1914), il s’installe à la Ruche (maison d’artistes) dans le quartier Montparnasse. A la Ruche sont réunis des artistes venant du monde entier, peintres, sculpteurs, poètes. Chagall observe les autres peintres, ce qui lui inspire des couleurs pures, gaies, claires (fauvisme, la peinture cubiste   lui donne   le goût de déconstruction des objets et de l’espace. Même si l’artiste se plait à Paris, il n’oubliera jamais ses origines, la Russie.

1914, il expose pour la première fois au Salon des Indépendants, à la même période il va à Berlin, et expose à la galerie Der Sturm avec Paul Klee et Albert Kubin, il aura une exposition personnelle dans cette galerie (grand succès). Il retourne en Russie pour peu de temps mais le conflit mondial se développe et il ne peut rentrer à Paris. Pendant cette période l’artiste va peindre la vie de la communauté juive.

1916-17 il expose à de nombreuses reprises à Moscou, Saint-Pétersbourg, il devient commissaire aux beaux-arts, et responsable de la vie artistique de Vitebsk. Il fréquente les intellectuels et les artistes d’avant-garde.

1916, naissance de sa fille Ida

1919, il fonde une école d’art, Kasimir Malevitch  y vint et fut hostile à Chagall (artiste abstrait, il fut le créateur d’un courant qu’il nomma suprématisme).

Chagall effectue un voyage à Moscou, a son retour il constate que l’école d’art fondée avait été renommée Académie suprématiste et démissionné. Il travaille au décor du théâtre d’art juif.

1922, il part pour Berlin où il est reconnu, puis Paris.

1923, rencontre avec Ambroise Vollard, marchand et éditeur de livres, il lui commande 30 gouaches et 100 eaux-fortes pour illustrer les Fables de La Fontaine 1924-25, et 118 eaux-fortes pour illustrer les âmes perdues de Gogol.

A partir de 1930,  ce sont des illustrations pour la bible, il voyage beaucoup en compagnie de sa famille.

1937, il obtient la nationalité française.

1941, il est arrêté, et fut sauvé grâce au journaliste américain Varian Fry, qui lui permet de partir aux Etats-Unis.

1944, Bella son épouse décède, cela va l’orienter dans le choix de ses sujets.

Après la guerre ses œuvres sont à nouveau exposées en Europe.

1948, il revient en France et s’installe à Vence.

1952, il se remarie avec Valentine Brodsky. Il finit sa vie à Saint-Paul de Vence.

Ses œuvres sont vendues dans le monde entier grâce à Aimé Maeght.

Il décède en  1985.

Il utilise différentes techniques : gravure, eaux-fortes, mosaïque, vitraux

Son travail est issu de l’imagination et de ses rêves, il n’appartient à aucun courant. Sa manière d’utiliser la couleur est particulière.


L'exposition s'articule autour de  différents thèmes :

La guerre, le sacré, le rêve, son épouse Bella. A travers ces thèmes l’artiste nous fait voyager de La Russie, à Paris, Berlin,  Vilna, Tel Aviv, New York et le sud de la France.


La Russie au temps de la guerre :


Après 3 années passées à Paris, Chagall part à Vitebsk, en passant par Berlin, puis à Vitebsk  il est surpris par la guerre et ne peut revenir à Paris. Il laisse derrière lui des œuvres en France, en Allemagne. Mais l’artiste connaît un début de reconnaissance en Europe de l’ouest.

"Autoportrait devant la maison " 1914, (huile sur carton marouflé sur toile). L’artiste est représenté en costume et nœud papillon.


chagall-autoportrait.jpg


Bella :

Chagall retrouve Bella  Rosenfeld à Vitebsk son amour de jeunesse, il l’épouse en 1915. L'artiste fixe des instants privilégiés du couple dans sa peinture. Bella est à la fois muse et modèle, mais aussi un soutien pour lui, il lui rend sans cesse hommage dans son œuvre.

"Bella et Ida à la fenêtre" 1916,(huile sur carton marouflé sur toile), sa fille nait au printemps 1916, il représente le nouveau rôle de Bella, celui de mère.


chagall - ida et bella devant la fenetre

 

"Vue de la fenêtre à Zaolchie, près de Vitebsk "1915, (gouache et huile sur carton), oeuvre réalisée lors de leur voyage de noces.


chagall zaolchie

 

"Les amoureux en vert " 1916-17, (huile sur carton marouflé sur toile.) L’artiste représente son bonheur.


"Près de la maison" 1916


" J’ai choisi la peinture, elle n’était aussi indispensable que la  nourriture ; elle me paraissait comme une fenêtre à travers laquelle je m’envolais vers un autre monde "

" Ne m’appelez pas fantasque, au contraire je suis réaliste " Chagall

 

La guerre :

Absent de la guerre, Chagall  en observe les conséquences :


"Soldat blessé" 1914, (aquarelle huile et gouache sur carton)

"Le salut" 1914, (huile sur carton marouflé sur toile de lin)

 

"Marc son chat et femme et enfant "1914

"Couple  de paysans départ vers la guerre",1914 (crayon,encre, gouache blanche sur papier beige).

"La vieille, les vieux"

"Dessin guerre" 1914 (mine et graphite).

 

Lorsque la révolution de 1917 éclate, Chagall prend part au mouvement. Parmi les réformes fondamentales, la disparition du statut particulier des juifs constitue une avancée importante.


Vitebsk 1914 :

L’artiste revient à Vitebsk, il devient commissaire des beaux-arts pour la région et directeur de l’Ecole des beaux-arts de la ville. Il observe un monde religieux qu’il redécouvre.


"Scène de village à Vitebsk" 1924-26

 

"Au dessus de Vitebsk" 1915-20, huile sur toile. Le juif errant flotte dans le ciel son baluchon sur le dos (figure reprise régulièrement dans l’œuvre de l’artiste).


chagall-vitebsk.jpg

 

"L’homme à la barbe", 1911, crayon, encre sur papier.  Construction d’un jeune artiste à la recherche de lui-même.

"L’Etude" 1918

A l’encre de couleur sur papier :

"Le shafar" 1931

"Le vieillard" 1914

"Le juif et la chèvre" 1914

"La thora sur le dos "1933 (encre et gouache, aquarelle sur papier Vergé)

"Le vieillard et le chevreau" 1930

"Le rabbin de Vitebsk" 1914-1922 (huile sur toile).

chagall le rabbin

 

 L’entre-deux guerres à Paris :

1923, Chagall quitte définitivement la Russie. Après une étape à Berlin, il revient à Paris où il doit à  nouveau se forger une identité artistique. Il se consacre, à la demande d’Ambroise Vollard (éditeur), à l’illustration de différents livres dont la Bible : un texte dont l’artiste est si familier depuis l’enfance qu’il dira « Je ne voyais pas la Bible, je la rêvais ».

Son séjour à Paris est marqué parallèlement par des peintures oniriques où figurent des personnages hybrides mi-animaux mi-humains, caractéristiques du bestiaire chagallien, et par de nombreuses images du couple comme autant de  représentations métaphoriques de son amour de la vie.

Vers le rêve :

Chez Chagall les images de rêve reconstruisent un monde qui n’est ni fiction, ni une imitation du monde réel, mais qui constitue plutôt l’expression de la subjectivité de l’artiste.

"Songe d’une nuit d’été " 1939 (huile sur toile)


chagall songe d'une nuit d'été

 

"Le rêve " 1927 (huile sur toile)


chagall le reve

 

"Homme cop au-dessus de Vitebsk ", 1925 (huile sur carton)


chagall homme coq 1925

 

Tel Aviv 1931, aux sources du judaïsme  et du message biblique :

Invité par la mairie de Tel Aviv, l’artiste se rend quelques mois en Palestine. Il découvre à Jérusalem les lieux de l’histoire du peuple juif avec beaucoup d’émotion. Il en fixe de nombreux motifs  dans ses carnets et sur ses toiles. Certains deviendront des gravures plus tard.

Gouaches sur papier  toutes datées de 1931, ces œuvres demandées par Ambroise Vollard pour illustrer la Bible. 

"Abraham reprend les ténèbres" 

"Moise brise les tables de la loi"

"Abraham pleurant Sarah"


chagall abraham pleurant sarah

 

"Moise reçoit les tables de la loi"

"Moise reprend le mort chez les égyptiens"

"Aaron devant le chandelier"


Quelques eaux-fortes datées de 52-56

"L’homme guidé par l’éternel"

"Le pardon de Dieu annoncé à Jérusalem"

"L‘éternel se manifeste"

"L’eau apparaît en songe à Salomon qui lui demande le don de la sagesse".

 

Les œuvres ci-dessous sont à la gouache et peinture à l’huile :

L’exposition présente les premières gouaches préparatoires qui ont illustré la bible.

 

"Abraham prêt à immoler son fils" 1931

"Noé reçoit l’ordre de construire son arche"

"Dieu créa l’homme" 1930

"Création d’Eve"

"Arc en ciel signe d’alliance entre Dieu et la terre"

"Abraham et Isaac en route vers le lieu du sacrifice".

 

Quelques eaux-fortes

"Monument du sépulcre de Rachel", 1931-34 (eau forte, pointe sèche).


chagall monument rachel

 

"Sous les murs de Jéricho"

 

 Vers le sacré :

1935, L’artiste est invité en Pologne à Vilna, il est venu à l’inauguration du musée  d’art juif. Il découvre le durcissement de leur statut, il constate l’accroissement  virulent de l’antisémitisme  et en perçoit la menace. Cette prise de conscience le pousse à réagir et à dénoncer dans ses œuvres une situation politique alarmante.

 

" La synagogue de Vilna" 1935 (huile sur papier marouflé).

chagall vilna

 

"Le chandelier et les roses blanches" 1929

 

L’exil aux Etats-Unis :

Les temps menaçant en 1937, les nazis saisissent les œuvres de l’artiste.

 1941, Chagall est arrêté à Marseille, c’est le consul de des Etats-Unis, Harry Bingham, qui vient à son secours, il quitte rapidement la France et part pour New York invité par le MoMa. Plusieurs expositions   seront organisées dans la galerie Pierre Matisse. Il retrouve des artistes venus de Paris : Calder, Giacometti, Léger, Miro, Dubuffet. C’est à new York que le thème de la guerre prend une nouvelle ampleur, la tonalité tragique des œuvres est accentuée par son  mode de vie.

 

"La guerre" 1943, cette œuvre représente le chaos, l’errance (encre sur papier)

"Esquisse pour la   guerre" 1964

"L’exode" de 1952-56

"La révolution", c’est la catastrophe de l’histoire, après la guerre ce tableau devient un triptyque : Résistance (1937), résurrection (1948), la libération (1952)

"La résurrection au bord du fleuve" 1947

"Obsession" 1943

"La crucifixion en jaune" 1942,  

La crucifixion 1940 (huile sur toile)

L’artiste représente dans ces crucifixions le symbole de la souffrance humaine

"L’âme de la ville", 1945, atmosphère particulière partagée entre la guerre, la disparition, la réminiscence et l’avenir.


chagall.jpg

 

Aquarelles :

"Devant le tableau" 1968-71

"Dans mon pays" 1943

"Paysage fait à Cranberry Lake" 1948, les maisons rappellent celles de Vitebsk

"Femme au bouquet ou les fleurs sur la table" 1944

"La madone au traineau "1947, où Vierge à l’enfant, l’artiste fait surement allusion à Virginia et à son fils David.

 

Dernier espoir :

 

"La nuit verte" 1942

"Autour d’elle 1945


chagall autour d'elles

"Le cheval rouge" 1938-44


chagall cheval rouge

"A ma femme" 1938-44


"Le mariage" 1944

"Le roi David" 1951

 

Quatre contes, des mille et une nuits :

Lithographies datées de 1948

"Vers la sérénité"


 chagall contes mille et une nuit

 

L’après-guerre et le retour en France :

1948, Chagall représente la France à la biennale de Venise.  Il revient ensuite à Paris, une nouvelle période se dessine pour son art. Il à plus de 60 ans c’est l’époque des grandes commandes, des œuvres monumentales  et de la tentation d’autres matériaux et de  nouvelles techniques. De nombreuses rétrospectives lui sont consacrées dans toute l’Europe en France et aux Etats-Unis.

1949, il s’installe à Vence, la côte d’azur est devenue un grand atelier pour les artistes, Chagall y rencontre Matisse.

Dans cette période de l’après guerre, l’évolution du travail de Chagall s’exprime surtout dans des œuvres monumentales, l’artiste utilise des techniques différents tel que celle du vitrail, de la mosaïque, de la tapisserie pour des cadres architecturaux salles de spectacles, musées ou bien cathédrales celles de Reims ,Metz, Mayence, Zurich, pour le parlement israélien de la Knesset, il dessine des cartons pour les Gobelins à Paris , il reçoit une commande de mosaïques représentant les 4 saisons pour Chicago. Il renoue aussi avec les arts de la scène pour l’opéra de Paris il fera des décors et costumes de Daphnis et Chloé en 1959, la flûte enchantée en 1967, le plafond de l’opéra Garnier en 1964, les panneaux du hall du Metropolitan Opéra de New York en 1966, 

 

"La maison rouge" 1955

"Esquisse pour les toits rouges, esquisse pour le nu rouge" 1953 à huile et encre de Chine

"Esquisse pour la concorde" 1953

"Esquisse Sirène et poisson" 1956-60

"Sous le palmier cap d’Antibes" 1969

"Esquisse pour la vie" 1964-63

"La danse" 1950-52


chagall la danse

 

"L’appel à la lune" 1953

"Le monstre de Notre-Dame" 1953, la couleur bleu domine et envahit la toile

"Monde rouge et noir" 1951

"Le paysage bleu" 1949

"Le champ de Mars" 1955

"Daphnis et Chloé "1956


chagall daphnis et chloé

 

Quelques extraits du catalogue de l’exposition.

 

Exposition à ne pas manquer, l’œuvre de Chagall est immense et unique, les thèmes présentés emmènent le visiteur dans l’univers de l’artiste, ses peintures sont le témoignage d’un homme engagé, dans une période tourmentée de l’histoire du XX eme siècle.

Jusqu’au 21 juillet au musée du Luxembourg Paris

 

 

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4 juin 2013 2 04 /06 /juin /2013 17:15

L’Italie, Florence au XIX eme siècle :

La ville de Florence a été fondée pendant l’époque romaine en 59 avant JC près de son fleuve l’Arno. Elle fut une simple bourgade jusqu’au XII eme siècle période de son essor artistique et économique qui dura jusqu’au XVI eme siècle. Elle est aussi le berceau de la langue italienne moderne basée sur  l’œuvre de Dante.

Mais c’est la Florence du XIX eme siècle que nous allons parcourir afin de rencontrer les Macchiaioli.

A la fin du XVIII eme siècle, la dynastie grand ducale de Lorraine-Habsbourg règne paisiblement sur la ville de Florence, en lui accordant des libertés, pendant que la ville de Livourne devient port franc, l’un des plus actifs de la Méditerranée. Le grand duc Pierre- Léopold entame la réforme agricole, et est le premier souverain européen à abolir la peine de mort et la torture. Il essai  de faire de la Toscane la première monarchie constitutionnelle (il s’agit d’un  régime politique, qui reconnaît un monarque élu ou héréditaire comme   chef de l’Etat, mais où une constitution limite ses pouvoirs) mais il est empêché par son frère l’empereur Joseph II du Saint Empire. Sa réputation de monarque éclairé lui fait gagner l’estime du siècle des lumières (mouvement intellectuel initié en Europe à l’époque, dont le but était de dépasser l’obscurantisme et de promouvoir les connaissances des philosophes, des architectes intellectuels, ils encourageaient la science et l’échange intellectuel en s’opposant à la superstition, l’intolérance et les abus de l’Eglise et de l’Etat.)

1801, Le grand duc Ferdinand III, chassé par les troupes françaises, reçoit en compensation le grand duché de Würzburg, tandis que Napoléon transforme la Toscane en  royaume d’Etrurie (il comporte une grande partie de la Toscane et est dissous en 1807) qu’il donne au gendre et (neveu) de Charles IV d’Espagne Luis de Bourbon Parme qui est son allié.

C’est en 1814 que le grand duché de Toscane est recréé par le Congrès  de Vienne et est redonné à Ferdinand III.

Dans la seconde moitié du XIX eme siècle, la communauté étrangère arrive à représenter le quart de la  population , de cette période remonte la vision romantique de la ville les   écrivains comme James Irving et les artistes préraphaélistes (mouvement né en Angleterre en 1848, mouvement qui tient la peinture des maitres italiens du XV eme siècle, prédécesseurs de Raphael ,  modèles  à imiter). Ils laissent en héritage de nombreuses villas et leurs collections d’art éclectique.

1848-49, première phase du Risorgimento : développement de différents mouvements révolutionnaires et une guerre contre l’Empire d’Autriche.

(Risorgimento  terme qui signifie renaissance ou résurrection).

La seconde phase 1859-60 : fait avancer le processus de l’unification et se conclut par la proclamation du royaume d’Italie en 1861 par Victor Emmanuel II, 1er roi d’Italie, il unifie  la péninsule italienne par l’annexion de la Lombardie, de Venise, du Royaume des deux Sicile, du duché de Modène et Reggio, du grand duché de Toscane, du duché de Parme, et des Etats pontificaux aux royaume de Sardaigne. 

1860, après l’abdication du grand duc Léopold II, son fils Ferdinand IV est chassé par les troupes Sardes. La Toscane est intégrée au royaume d’Italie.

 1865, Pour se rapprocher du centre historique de la péninsule, Victor-Emmanuel II d’Italie, fait  de Florence sa capitale politique et son lieu de résidence.

1870, L’unification est achevée par l’annexion de Rome  par les troupes italiennes qui fait perdre à  Florence sa place de capitale du pays. Rome est capitale de l’Etat et de l’église. 

Début XX eme siècle, la population de la ville a triplée, c’est la croissance du tourisme, des services financiers et de l’industrie, du commerce.

Pendant la seconde guerre mondiale la ville est occupée par les allemands entre 1943-44. Elle résiste à l’occupation nazie et fasciste, avec son point culminant à l’insurrection d’août 44 et dans la bataille épaulée par les forces des partisans pour  libérer la ville.

 

L’art de Florence au  XIX eme siècle :

Florence est une ville artistique depuis le moyen âge, son architecture nous le montre, elle s’est épanouie à la Renaissance dont elle est le berceau.

La réaction romantique contre le classicisme part de Venise avec le peintre Hayez, cette réaction  gagne le  nord de l’Italie et conquit Milan. Peu à peu, malgré la résistance des académies, le sentiment d’un art plus vrai et plus libre gagne les jeunes générations dans toutes les villes.

A Florence de nombreux lieux permettent de se rencontrer et d’admirer des œuvres venues d’Europe.

Dans les années 1860, Margherita Albana Mignaty (danseuse grecque), Elisabeth Barrett Browning (poétesse, essayiste et pamphlétaire anglaise), Isabella falconer (anglaise), tiennent Salon dans la villa dell’Ombrellino, lieu de résidence  depuis 1854, du peintre, graveur et écrivain français Marcellin Desboutin, les résidents étrangers y croisent les intellectuels toscans qu’enflamment l’idéologie du Risorgimento.

Autre lieu célèbre :  la villa San Donato ou  palais des princes Demidoff , en 1822 le prince fait aménager  un vaste domaine inspiré par les grandes villas Palladiennes, (le prince Nicolas Demidoff ambassadeur de Russie en Italie), ce lieu devient une excursion artistique privilégiée , elle permet de découvrir les collections de peintures françaises et italiennes, on peut y admirer des œuvres d’Ingres, Delacroix, Scheffer, Granet, Flandrin, Troyon Meissonnier et autres artistes, ce salon est aussi ouvert aux artistes toscans.

L’atelier de  Samuele Jesi autre lieu de rencontre, il est graveur, (il fréquente les salons de la noblesse florentine, il y rencontre artistes et écrivains) très apprécié par Stendhal, ami d’Horace Vernet (peintre français) de Thiers (historien, avocat, journaliste, homme d’état français). Dans son atelier,  on y voit des chefs d’œuvres italiens mais aussi des gravures d’après des œuvres du peintre français  Paul Delaroche. 

Le climat artistique florentin est bouillonnant.

Dès 1848, le caricaturiste Signorini (1835-1901), réuni de jeunes artistes curieux de nouveautés. Ils constituent un groupe de révoltés venus de toute l’Italie, et sont attirés par tout ce qui se passe en Europe. Ces artistes veulent rompre avec le néoclassicisme et le romantisme dominant, renouveler la culture picturale nationale, ils sont considérés comme les initiateurs de la  peinture moderne italienne

1855, l’un d’eux Sérafino da Tivoli, délégué pour venir à l’exposition universelle de Paris ( la première, grande exposition internationale d’art contemporain, dans un palais des beaux-arts dont la façade est en forme de fer à cheval et de style Renaissance,  on  y admire de nombreuses peintures, gravures, lithographies, sculptures, médailles et architecture. 28 nations s’exposent 4979 œuvres, 2176 artistes dont 1072 français) l’artiste revient enthousiasmé de ce qu’il a vu. Le groupe décide d’élaborer une nouvelle manière de peindre "le tachisme " car il est basé sur des taches de couleurs, mais ayant quelques rapports avec les impressionnistes.

C’est en 1862 que le terme de macchiaioli est donné par un critique de "la Gazzetta del popolo ", qui a défini dans un sens péjoratif ces peintres tachistes, antiacadémique à l’origine.

Les macchiaioli   furent des politiques, ils s’impliquaient profondément, la politique et l’art marchent côte à côte pendant la période tourmentée, héroïque et ambiguë, du Risorgimento. Il n’y avait pas de séparation entre l’action et la pensée, entre la production de tableaux et les effusions de sang sur les champs de bataille. Les jeunes idéalistes souhaitaient une nouvelle Italie.

 

Le caffé Michelangiolo

Café littéraire de Florence qui eu une vie assez courte de 1850 à 1862. Ce café se situait proche de l’Accadémia Florentina di Belle Arti, lieu de la tradition, ce qui ne plaisait pas aux macchiaioli.  

Ce fut le haut lieu de rencontre de  tous ces  artistes, lieu incontournable de la peinture Toscane. Dès son ouverture  de nombreuses réunions s’y déroulaient aussi bien politiques qu’artistiques, L’atmosphère y était très animée

Quelques manifestations y étaient organisées. Des personnalités étrangères y ont participé tel que : Marcellin Desboutin, Gustave Moreau, James Tissot, John Ruskin, Edouard Manet, Edgard Degas.


macchia cafe michelangelo

 

L’exposition :

Vers une nouvelle peinture :

Fortement imprégnés d’une culture marquée par la Renaissance Toscane du quattrocento, les macchiaioli s’orientent vers un nouveau style, ouvrant les portes de la peinture moderne en Italie. Ils rompent avec les compositions académiques de la peinture d’histoire, des portraits officiels. Le choix des sujets est nouveau et une véritable révolution s’opère dans le traitement de ces derniers : l’image de la réalité est un contraste exprimé sur la toile par alternance de taches de couleurs et de clair-obscur.

Quelques exemples avec :

Vincenzo Cabianca : 1827-1902, l’artiste étudie à Venise, réfugié politique à Florence de 1853 à 1855. Il peint surtout des intérieurs et fait parti d’un groupe du café  dell’onore, (rue Borgo la Croce à Florence, lieu de rencontre des artistes) avec Signorini et Borrani, en 1858 il adhère à la politique des macchiaioli. Il s’intéresse aussi bien aux sujets de la vie quotidienne qu’à la peinture d’histoire.

" Conteurs toscans du XIV eme siècle", en 1861 l’artiste a participé  à l’exposition nationale de Florence avec cette œuvre.

micchiaaoli - cabianca les conteurs toscans

" Scènes médiévale " 1861,  


Giovanni Fattori : 1825-1908, peintre, dessinateur, et un aquafortiste italien du XIX eme siècle, il est l’un des plus importants des Macchiaioli. L’artiste abandonne les clairs-obscurs romantiques  pour des contrastes de taches de lumières-couleurs d’une grande précision.

"La rotonde de Palmieri " 1866, il s’agit d’un groupe de femmes, sur le front de mer de Livourne, elles sont à l’ombre d’un auvent de couleur jaune ocre. Chaque femme est prise dans une attitude différente.

macchiaioli -Fattori la rotonde de palmieri 

 

Vito d’Ancona : 1825-1884, Il s’installe à Florence en 1844, inscrit à l’académie des beaux-arts , il est devenu l’un des premiers habitués du café Michelangiolo, il devient ami avec les peintres Banti et De Tivoli. Il participe avec eux aux événements politiques de 1848, avec le corps des toscans volontaires. Il rencontre Signorini en 1855.

 " Portique", vers  1861


Giuseppe Abbati  1836-1868, artiste peintre, il s’engage dans les troupes de Garibaldi, après la guerre vient à Florence , et fréquente également le café Michelangiolo, ou il se lie d’amitié avec Borrani, Cabianca et Martelli il s’installe sur la côte Toscane à Castiglioncello, l’artiste se fait une place de premier parmi les macchiaioli.

"Route Toscane "  après 1862, huile sur toile.  

" Le   cloitre de Santa Croce ", 1861, il est l’un des premiers à peindre en extérieur, l’œuvre présente les travaux de restauration de Santa Croce, ce sont les travaux qui sont montrés et non le cloitre, l’homme est en pause donc pas de représentation du travail. Cette œuvre est cadrée de manière novatrice, elle fait penser à une photographie.

 

Nino Costa : 1826-1903, inscrit à l’Académie des Beaux-arts de Rome vers 1845, Garibaldien il prend une part active à la défense de Rome en 1849, il rencontre De Tivoli qui y participe également. Il s’installe à Florence plus tard et De Tivoli l’introduit au caffé Michelangiolo. 1861, il participe l’Esposizione Nazionale de Florence et part ensuite pour Paris et Londres, en revenant il s’arrête à Marlotte (près de Fontainebleau) auprès d’une colonie d’artistes.

" Femmes  embarquant du bois au port d’Anzio " 1852

" Ripa Grande " 1848


Antonio Puccinelli : 1822-1897, il étudie aux Beaux-arts de Florence, en 1848 il participe aux premières rencontres au caffé Michelangiolo, il obtient une bourse et part quatre ans à Rome,

" Promenade au Muro Torto " 1852

macchiaioli puccinelli promenade au muro torto

 

La conquête du plein air :

Les macchiaioli partent à l’extérieur des ateliers afin de profiter de la lumière. C’est en plein air que les recherches esthétiques et un nouveau langage pictural atteignent leur apogée. Accueillis par le mécène et critique d’art Diego Martelli dans sa propriété à Castiglioncello près de Livourne, les artistes jouissent des paysages maritimes. A Piagentina dans la campagne florentine, ils étudient la nature, apprécient les variations de lumière traduites sur la toile par des couleurs contrastées sous formes de tâches. Les paysans sont baignés de soleil ou plongés dans des zones d’ombre, comme dans le tableau de Borrani, " Castiglioncello ", de la Galléria d’art di Palazzo Pitti.

Le format des toiles est inhabituel, il s’allonge et donne à la composition un champ panoramique dans lesquels les sujets occupent l’espace ou, au contraire, ne sont qu’un détail dans un vaste paysage. La technique adoptée semble être celle de la photographie, d’ailleurs au cœur des préoccupations des macchiaioli. L’image traitée par bandes colorées horizontales créé une sensation d’étendue particulièrement remarquable dans "bord de mer à Castiglioncello" d’Abbati.

Quelques exemples :

 

Giovanni Fattori :

"La tour rouge " 1875

macchiaioli fattori la tour rouge

" Porteuses d’eau livournaises", vers 1865

"Porteuses de fagots" 1865

"L’Arno à Bellariva" 1866

"Madame Martelli à Castiglioncello" 1867

macchiaioli fattori mme marteli

 

Edgar Degas : 1834-1917,  l’artiste a rencontré les Macchiaioli à Florence lors de son voyage en Italie entre 1856 et 1860, il fût intéressé par leur travail.

"Diego Martelli", 1879

macchiaioli degas diego

 

Odoardo Borrani : 1833-1905, sa famille s’installe à Florence, en 1849 son père le fait entrer comme apprenti dans l’atelier de Gaetano Bianchi. Il travaille dans les églises de Santa Maria Novella et Santa Croce, ensuite il s’inscrit à l’académie des Beaux-arts. Dès 1855, il est un habitué de célèbre Caffé Michelangiolo. Il obtient la médaille d’or du concours triennal de l’académie en 1856.

"Vue de la pointe de Castiglioncello avec la tour médicéenne " 1862

" Les hauteurs ",vers  1861

" Castiglioncello "  1864-64

 

Vincenzo Cabianca :

" Les jeunes moniales" 1861


 Telemaco Signorini : 1835-1901, il débute son apprentissage avec son père en 1852, peintre à la cour du grand Duc de Toscane. En même temps il suit des cours aux Beaux-arts de Florence. 1855, il expose à la promotrice de Florence des œuvres inspirées de Machiavel et de Walter Scott. 1858, il fait ses premières recherches de macchia (taches), à la Spezia. 1859 voit son enrôlement dans le corps d’artillerie toscane.

 

" Porteuses d’eau à la Spezia"1861-62

macchiaioli signorini la porteuse d'eau à la speza

 

" Santa maria dei Bardi à Florence " 1870

 

Silvestro Lega : 1826-1895, il s’inscrit aux Beaux-arts de Florence. Il s’engage lors des événements politiques en 1848 dans le corps volontaire toscan. 1852, il expose à la Promotrice de Florence le tableau Velleda, inspiré par l’héroïne des Martyrs de Chateaubriand. 1860, il produit une série de scènes militaires qui révèlent son intérêt pour l’étude de la lumière et du  clair-obscur.

"La villa Batelli au bord de l’Affrico " 1863

 machiaioli villa batelli lega

 

Giuseppe Abbati :

"Ruelle sous le soleil " 1862

" Le peintre Stanislas pointeau " 1862-63


Giovanni Fattori :

"Chevaux dans la pinède de Tombello " 1867

 

Giovanni Boldini 1842-1931, l’artiste se forme à Ferrare sous la direction de son père. 1862, il rejoint Florence et s’inscrit à l’académie des Beaux-arts. Influencé par les  Macchiaioli  pour le  coloris et la mise en page, il préfère le portrait au paysage. Il vient à l’exposition universelle à Paris en 1867, il est marqué par les œuvres de Courbet et Monet, et se lie d’amitié avec Degas.

"Giovanni  Fattori dans son atelier" 1866-67  

" Portrait de Diego Martelli" 1864

 

Un regard sur la réalité des campagnes :

Dans la région de Florence, les macchiaioli s’intéressent à la société rurale encore loin des progrès industriels et des transformations urbaines, au moment de l’Unité italienne. Les toiles qui représentent des scènes agricoles montrent les paysans dans leur quotidienneté : la charrette rouge à Castiglioncello de Borrani ou bœuf attelés à un chariot de Fattori dépeignent simplement les activités le monde paysan. Scènes de halage dans le parc des Cascine à Florence de Signorini montre la pénible condition des hommes qui, sous le soleil accablant, plient sous le poids d’une barque à déplacer, et ce sans perturber le bourgeois en promenade au bord de la rivière. La lumière souvent éblouissante, la gamme chromatique restreinte donnent une image simplifiée, mais poétique de la région de toscane.

Quelques exemples avec :

Giovanni Fattori :

" La porte rouge " 1862-63

"Bœufs attelés à un chariot" 1867

 

 Telemaco Signorini :

"Scène de halage dans le parc  des Cascine à Florence"1864

"Le mur blanc " 1867


Vincenzo Cabianca :

"Retour des champs" 1862

 

Odoardo Borrani :

" Charrette rouge à Castiglioncello" 1865-66


 

L’engagement politique :

Peintres engagés pour l’unification de l’Italie, les macchiaioli cherchent à représenter la réalité des batailles du Risorgimento.

1848 à 1860, un certain nombre d’artistes tel que : De Tivoli, Lega, Costa, Fattori, Signorini s’engagent dans la lutte pour l’unité italienne aux cotés de Garibaldi. Les œuvres en témoignent, et les artistes se font les porte-parole des événements.

Ils peignent des scènes de batailles mais aussi des blessés, des prisonniers. Ces toiles parfois sévères, suscitent de la compassion, mais s’occupe, mais s’opposent à la peinture d’histoires romantiques, où une armée héroïque, constituée de soldats aux uniformes rutilants montés sur des chevaux majestueux défile fièrement. Les macchiaioli portent un regard critique sur leur époque. Leur interprétation des faits se veut réaliste ; Fattori spécialiste des représentations  de batailles, il met en avant la dureté des combats, un exemple a avec soldat démonté, où le soldat est violement trainé au sol par son   cheval, Borrani avec le 26 avril 1859, évoque le militantisme de la bourgeoisie, une jeune fille coud près d’une fenêtre un drapeau italien aux couleurs de la nouvelle nation. Le portrait de Garibaldi par Lega est un symbole fort du mouvement révolutionnaire accentué par la fameuse chemise rouge.


Silvestro Lega :

"Bersagliers avec des prisonniers autrichiens" 1861

" Bersagliers embusqués " 1860-61

" Portrait de Giuseppe Garibaldi" 1861

 macchia lega

 

Giovanni Fattori :

" Soldats français en 1859 " daté de 1859

"La sentinelle " 1871

" Assaut de la madone della scoperta " vers 1866

« Garibaldi à Palerme » 1860

  « Soldat démonté » 1880

 

Telemaco  Signorini :

"Artillerie Toscane à Montechiaro, Saluée par les français blessés à Solferino  " 1859-60

 

Odoardo  Borrani :

" Le 26 avril 1859 "daté de 1861

macchiaioli borroni 26 avril 1859

 

Paul Guigou :

 Il nait en 1834 et décède en 1891, fait ses études à Apt et est remarqué par son talent de dessinateur, il devient clerc de notaire à Marseille, mais il vient à l’exposition universelle en 1855 et découvre Courbet  qui l’influence  Il rencontre également Emile Loubon  (peintre français reconnu pour ses paysages provençaux) qui lui donne accès aux Salons qu’il organise. En 1863, Guigou vient à Paris et fréquente le café Guerbois, il y rencontre de nombreux impressionnistes, il devient l’ami de Sisley, Bazille et Monet. Ses peintures restent la représentation de la Haute Provence qu’il retrouve chaque été. Ses paysages sont lumineux, mis en scène dans des panoramas tout en largueur, ce qui donne une part importante au ciel bleu. Il expose à Paris de 1863 à 1870

Paul Guigou peintre provençal et les macchiaioli. Improbable rencontre entre ces artistes mais une grande similitude entre eux.

 

Paul Guigou :

"Vue prise dans la région du Lubéron " 1860

" A travers le Lubéron" 1860

" Prairie bordée d’arbres" 1861

" Lavandière" 1860

macchiaioli lavandière guigou

 

Raffaello  Sernesi : 1838-1866, il s’inscrit à l’académie de Florence, au caffé Michelangiolo il se lie d’amitié avec Borrani. Lors des événements politiques de 1859, il se joint au corps expéditionnaire toscan. De retour à Florence, il réalise de nombreux dessins montrant un intérêt pour les artistes du quattrocento tel que Masaccio, Lippi et Botticelli. Il séjourne à Castiglioncello, chez Martelli.

" La route de Ronito vue de Castiglioncello " 1866

 

La peinture de l’intimité :

Les images d’intimité sont largement abordées par les Macchiaioli. C’est dans ce genre qu’ils excellent. Portraits, scènes d’intérieurs bourgeois deviennent des thèmes prédominent. Dans ces tableaux se dégagent douceur, raffinement, délicatesse.

Les modèles sont croqués dans leur vie quotidienne, l’instant de repos à l’ombre, le tableau de Lega après le déjeuner où les jeux de lumière traduits par une gamme colorée accentuent l’impression de chaleur et de farniente. La liberté adoptée par les poses traduits la rupture avec l’Académie. La lettre et l’attente de Signorini nous présentent des femmes occupées, l’une à l’écriture, l’autre lit une lettre. Les œuvres une similitude décorative jusque dans le détail du tapis. ici le style est plus classique, les formats sont proches de ceux utilisés par les maitre du quattrocento. En montrant cette sérénité ambiance Signorini évoque l’intimité même des plus démunis  « la salle des agitées »  le cadre est dépouillé. Les peintres ont traité les milieux bourgeois et modestes sont traités avec égale attention, les artistes par leur regard critique s’attachent à mettre en relief les différences sociales dans une Italie en pleine mutation. 

 

Silvestro Lega :

" Les fiancés " 1869

" L’aumône" 1864

" La visite " 1858

" Le chant d’une stornello " 1867

macchiaioli pucinelli femme au piano

" Après le déjeuner " 1868


Odoardo  Borrani :

" L’analphabète " 1869


Les Macchiaioli et la photographie :

Quelques épreuves et photographies   sont présentées à l’exposition, certaines prises par les artistes.

Char à bœufs 1880, porteuses d’eau sur un chemin, 1880, jeune paysanne sur la terrasse, 1880, jeunes paysannes dans la ferme, 1863 , par Cristiano Banti.

Signorini à cheval  1868, Dans le jardin de la villa 1868 par Giulio de Gori

Groupe de personnages avec Giulio de Gori vers 1868 (anonyme), la famille Lega, Silvestro Lega et son frère Dante (Anonyme)

micchaioli phto caffé 

 

Mais aussi une  correspondance entre les artistes : ils expriment leurs sentiments sur les peintres français lors d’un voyage à Paris pendant les expositions universelles, descriptions de la ville, mais pas seulement une est adressée au président de l’accadémia de Florence par Signorini.

Lettre manuscrite , de Giovani Boldoni à Cristiano Banti vers 1890

 

Revue par Visconti

Cette peinture fut également d’une importance capitale pour les cinéastes italiens dont Visconti, Bolognini ils y trouvèrent une inspiration iconographique et un langage de l’image particulier.

" Senso " en 1954 fut le premier film en couleur de Luchino Visconti, grande fresque historique à l’époque de l’Italie du Risorgimento affrontant l’Autriche qui occupe toujours la Vénétie et de la défaite de Custoza. Une noble vénitienne , tombe amoureuse d’un officier de l’armée autrichienne, qui ne songe, lui, qu’au moyen de s’échapper de l’armée grâce à l’argent que sa noble maitresse pourrait lui procurer, ce qu’elle effectuera en lui donnant le trésor de guerre des patriotes italiens, se découvrant bafouée, elle dénoncera son amant déserteur et le fera condamner au peloton d’exécution avant de perdre la raison.

 

Adriano Cecioni : 1836-1886, il s’inscrit à l’académie des beaux-arts de Florence. Les événements politiques le poussent à s’enrôler dans le corps d’artillerie toscane. Il y rencontre Signorini. Rentré à Florence il se consacre à la sculpture. 1963, il part étudier à Naples, en 1864 il y rencontre de Nittis. En 1870, il est appelé par De Nittis  à Paris, il expose au salon avec succès.

"Intérieur avec figure "1867

" Portrait de sa femme " 1867

 

Giovanni Boldoni :

" Portrait de Lionello Banti enfant "

" Portrait d’Alaide Banti   en robe blanche " 1866

micchiaioli banti portrai banti

" Portrait de Mary Donegani " 1867


Antonio Puccinelli :

"Portrait de Nerina Badioli", 1855-66

macchioili portrait nerina

 

Odoardo Borrani :

" Portrait d’un jeune homme " 1865-66

 

  Cristiano Banti :  

" Portrait d’Alaide Banti au jardin " 1970

 

Silvestro Lega :

" Les fillettes jouant aux dames " 1872

 

Telemaco Signorini :

" La lettre " 1867

"L’attente " 1866-67

" La salle des agitées au Bonifacio  de Florence" 1865

macchiaioli signorin classe

Pour terminer l’exposition, un extrait du film  "sanso"   de Visconti, ce film est inspiré d’un bref récit de Camillo Boito. 

 

Extraits du catalogue de l’exposition

 

A ne pas manquer, les artistes nous montrent tour à tour la période tourmentée  du  Risorgimento, mais aussi  une Italie paisible, la réalité de la campagne , ses paysages aux lumières particulières de la Toscane. Ils mettent un accent sur les différences sociales dans une Italie qui est en pleine mutation : la délicatesse et raffinement  des intérieurs bourgeois, des costumes, représentation également des travailleurs de  milieux modestes.  

Jusqu’au 22 juillet au Musée de l’Orangerie  Paris

 

 

 

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11 mai 2013 6 11 /05 /mai /2013 17:54

 

 

Shanghai


Au XIX eme siècle, la dynastie Qing est ébranlée par la révolte des Taiping et la menace militaire des puissances Occidentales.

Dynastie Qing :

Dernière dynastie à avoir régnée sur la Chine de 1644 à 1912. Elle a succédé à la dynastie Ming. En rébellion depuis 1616 contre les Ming, les Mandchoue prirent progressivement  le pouvoir de la Chine, prenant Pékin en 1644 en instaurant un nouveau régime politique. La Chine ne fut totalement sous leur autorité  qu’en 1683.

Au XIX eme siècle la dynastie connut un long déclin, affaibli par des conflits internes et les pressions  internationales,elle fut renversée par la révolution Xinhai , laissant la place à la République de Chine , ce mouvement politique a renversé la dynastie des Qing après 268 ans de règne. Le gouvernement impérial laisse la place à la république de Chine, elle fut proclamée le 1er janvier 1912.

La révolte des Taiping :

Soulèvement majeur qui eut lieu dans le sud, puis le centre de la Chine entre 1853 et 1864. Cette révolte très importante ; il a fallu 15 ans à dynastie Qing pour en venir à bout. Cette révolte tire son nom du royaume que le rebelles avaient fondé dans le sud et le centre du pays, il s’agit du Taiping Tian Guo ou royaume céleste de la grande paix. Cette guerre civile fut considérée comme l’un des plus grands conflits meurtriers de l’histoire.

La fin des guerres napoléoniennes entraina un augmentation du commerce mondial, la Chine offrant un immense marché à conquérir. Grande demande en Occident pour des produits chinois tel que le thé, la soie,  la céramique.

A partir des années 1830, les commerçants européens firent pressions sur leurs gouvernements pour obtenir un relâchement  des restrictions draconiennes posées aux échanges avec la Chine. La lutte des autorités impériales contre le commerce de l’opium aggrava les tensions et aboutit à un conflit ouvert entre la Chine et le Royaume-Uni : l’action du commissaire impérial Lin Zexu contre l’importation d’opium entraina la mise sur pied d’une armada britannique, qui intervint dans le pays et réussi à vaincre les troupes chinoises. La Chine dut signer le traité de Nankin en août 1842, l’Empire cédait Hong Kong aux Britanniques.

1844, Guillaume II des Pays-Bas, roi du seul pays occidental qui à l’autorisation de commercer avec le Japon durant la période d’isolement plus de deux cents ans de l’époque Edo (1603-1868), il adressa   au  Shogun Tokugawa une lettre de mise en garde  motivée par les transformations du monde. Dans cette lettre Guillaume II fait référence  à la défaite de la Chine  face aux britanniques lors de la guerre de l’opium. Shanghai allait donc devoir s’ouvrir vers le monde.

1854, quelques hommes d’affaires occidentaux se réunissent et  forment le conseil municipal de Shanghai afin de gérer les concessions étrangères et établir le règlement de Shanghai .Organisation de construction des routes, logements.

Fin 1860, organe officiel de Shanghai avait été pratiquement transféré des concessions individuelles au Conseil municipal de Shanghai. Le règlement international était entièrement sous contrôle étranger avec la holding britannique, le plus grand nombre de sièges au Conseil et à la position de tous les services municipaux.

1863, les concessions britanniques et américaines  se rejoignent pour former la concession internationale, et est située sur le front de mer et est devenu le célèbre Bund,  tandis que les français, ont leur propre concession, à l'ouest de la vieille ville, elle est restée indépendante.  

Cette présence croissante et interventionniste des européens et américains en Asie, au milieu du XIX eme siècle, signait le début de la mondialisation  politique et  économique moderne.

 

L’école de Shanghai


Dès 1840, de nombreux conflits armés ravagent la région du Jiangnan au centre et au sud de la Chine, dont les villes de Nankin, Yangzhou. Les artistes qui avaient participé au rayonnement exceptionnel de ces cités au XVIII eme siècle, sont dispersés. De nombreux artistes peintres et calligraphes fuient les conflits  et convergent vers la région de Shanghai, lieu ou se développe une nouvelle culture influencée par les échanges avec le reste du monde. Ces bouleversements sont  à l’origine d’un profond bouleversement culturel, un renouveau des arts, caractérisé par la libération du trait et l’irruption de la couleur.

A l’embouchure du jingzi, échanges commerciaux on y décharge opium et coton, on  envoi soie, thé, argent.

Il y a  une relation directe entre le mécène et l’artiste, il est accueilli dans la demeure de son producteur et a la possibilité de  consulter ses collections.

A Shanghai ce sont les maisons commerciales, les boutiques de papier à lettre et éventails qui s’imposent comme une nouvelle intermédiaire entre artiste et mécène.


Héritage du Jiangnan :


La nouveauté de l’école de Shanghai est évidente, les peintres utilisent la couleur, dans des compositions originales regroupant paysages dans lesquelles des personnages sont représentés.  Il ne faut pas oublier, que la modernité de ce courant  est d’ordre social. Shanghai devient la métropole des arts, une ville moderne qui reçoit des influences extérieures et draine les peintres les plus talentueux  d’une large région environnante  allant du bassin du Changiang ou (Jiangnan). Ces peintres sont majoritairement originaires de Suzhou, Shaoxing, Yangzhou et Hangzhou, ces villes ont leurs propres courants picturaux souvent très anciens.  

Quelques exemples :

Fei Danxu 1801-1850,  l’un des peintres le plus renommé de la fin de la dynastie Qing, ce  fut un peintre itinérant. Sa peinture  représente de très belles femmes. L’artiste est aussi renommé pour son atmosphère  délicate,  la subtilité d’expression, beaucoup de grâce rendue par la maitrise des techniques dites "au pinceau" et "de l’encre".

 Un exemple avec " La  Joueuse de flute ", encre et couleur sur papier et " Portrait de Liu Xhai "

Qin Zuyong 1825-1884, l’artiste est très réputé pour ses poèmes et calligraphies. Il est également auteur de traités picturaux et  le compilateur de textes  théoriques tel que le célèbre Huaxue Xinyin. Ses intérêts d’historien d’art  se reflètent dans sa peinture et trahissent  l’influence de nombreux maitres anciens.

"Montagnes verdoyantes dans la brume de printemps " ,cette peinture se distingue par les tonalités  bleues vertes de la montagne.

Wu Dacheng 1835-1902, artiste très renommé pour ses poèmes et calligraphies, il est aussi l’auteur  de traités picturaux  et le compilateur de textes théoriques. Ses  intérêts  d’historien d’art  se reflètent dans sa peinture qui trahit l’influence de nombreux maitres du passé.

 "Les monts Tongguan ", la composition serpentine s’enfonce dans l’espace .     

Bao Dong, l’artiste peignait des paysages et des fleurs, mais c’est dans la peinture de personnages qu’il a bâti sa renommée.

Un exemple  avec " Ermite à l’ombre d’un pin ". Un lettré assis auprès d’un grand pin est vêtu à la mode médiévale. 

Wang Su1794-1877, fut très influencé par Hua Yan. Il renouvelle très tôt  le genre de la peinture  de personnages en se libérant des grands modèles. Il eu une immense réputation très tôt dans sa carrière. Jusqu’alors les personnages l’emportaient sur le paysage.

"En passant le pont "encre et couleur sur papier. L’artiste ici illustre un poème de Jiang  Kui qui narre comment, de retour de la villégiature de Fan  Chengda, il était agréablement accompagné de la chanteuse Xiachong  dont l’hôte lui avait offert la compagnie.

Wu Tao1840-1895, peintre de paysage admiré, considéré comme l’un des grands maitres de son temps. L’artiste reclus  malgré quelques passages éphémères à Shanghai et Suzhou, Hangzhou a renforcé son aura.

" Le son des cloches de l’ancienne Pagode", modèle classique  composition en vogue à l’époque. 

Liu Deliu 1806-1875, cet artiste excellait dans la peinture de fleurs, plantes, oiseaux insectes

" Fruits et fleurs, à la manière de Shen Zhou" son style libre ici s’oppose au style minutieux

 

Sha Fu1831-1906, il est issu d’une famille  aisée d’artisans spécialisés dans les images du nouvel an, dont l’atelier célèbre depuis plusieurs générations. Dans les années 1880 il fut l’un des artistes  les plus influents de la ville de Suzhou. La composition présentée est audacieuse, l’artiste tire  parti du format  étroit  du support en suggérant  une profondeur par la superposition des plans donnant l »impression d’équilibre et de dynamisme. Les feuilles de lotus  sont peintes selon la technique  de l’encre éclaboussée (pomo) des traits plus sombres pour souligner leurs nervures, derrières des fleurs peintes  au simple contour (baimiao), la blancheur de celles-ci évoquent  la délicatesse et la fragilité.

"Lotus fané " encre sur papier

Hu Xigui 1839-1883, son œuvre est majoritairement constituée de représentations de belles femmes à l’expression mélancolique, qui rêvent dans des jardins.

" Dame au bananier ", les couleurs sont douces  et les traits du visage légers  

Fei Yigeng seconde moitié du XIX eme siècle, fils ainé du peintre Fei Danxu, milieu favorable pour devenir peintre à son tour, suivant son père dans le choix de ses sujets, peinture de belles femmes.

" Jeune femme " cette peinture sur le thème du lavage des écheveaux de soie fait allusion à la légende entourant l’un des quatre grandes beautés du temps jadis.

Hu Yuan1823-1886, il acquiert rapidement une renommée dans les domaines de la calligraphie comme de la peinture de paysages et de fleurs.

" Monts embrumés " , travail sur les valeurs de gris, sur la dilution de l’encre et sur les subtilités de transparences des nuages devant les montagnes, inspiré par Mi Fu.  Encre sur soie

 

Zhu Xiong après 1864, l’artiste fut actif à Shanghai de 1826 à 1899, élève de Zhang Xiong il contribua au renouveau  de la peinture de fleurs et d’oiseaux,

 Présentation  de feuilles d’album, il s’agit de "Fleurs cœurs de marie ou fleurs de l’angélique, lys "   différentes couleurs.

Zhang Xiong 1803-1886, il est également connu pour ses réalisations dans le domaine de la poésie,  de la musique et de l’opéra, il possédait une riche collection d’art.

" Composition florale ", dans un jardin  d’une résidence se dresse une pierre qui occupe la partie médiane de la surface, elle structure la composition. L’hydrangea est partiellement cachée par une balsamine  sur le point d’éclore, les feuilles nervurées sont déclinées dans les tons de rouge et de vert, des pivoines écloses dans des tons vifs, cela évoque le printemps .Encre couleur sur papier.

  Zhou Xian 1820-1875, peintre grand collectionneur, l’un des mécènes de Ren Xiong. Ses compositions témoignent de sa maitrise de la technique, qui suggère les formes par les seuls dégradés des lavis de couleurs.  Ce type de composition représente des fruits, fleurs, végétaux étant surement en faveur parmi les membres d’une élite originaire du Jiangnen, sensibles aux images exprimant la nostalgie et la vie paisible à la campagne comme aux nombreuses allusions littéraires présentées dans les inscriptions.

"Fleurs et fruits " pour album

 Gu Yun 1835-1906, il a peint surtout des paysages.

"L’automne au Kiosque du bosquet d’après Tang Yin ",   Rouleau horizontal qui présente deux vues d’un ermitage, au pied des montagnes et devant les brumes automnales, quatre grands pins invitent les visiteurs à passer un pont pour entrer dans le jardin d’un érudit. Le kiosque entre les bambous est protégé par une balustrade  au premier plan et par une palissade au second. Dans ce jardin des montagnes on peu apercevoir un jeune serviteur qui balaye, une grue observe l’arrivée des visiteurs, rappelant la quiétude du lieu. Cette peinture évoque les grands maitres de Suzhou du XVI eme siècle, l’artiste nous montre la simplicité du kiosque  qui s’accorde à l’esprit du XVI eme siècle, la couche vide sous un toit de chaume.

  

Lu Hui1851-1920, il débute comme peintre de fleurs et oiseaux, c’est dans les années 1890 qu’il étendit son répertoire  à la peinture de paysage ; il rencontre Wu Dacheng qui le remarqua et le prit à son service de ce fait  il a accès à de nombreuses collections de peintures. C’est en tant qu’artiste lettré  classique  qu’il fit sa réputation à Shanghai et Suzhou. L’album  présenté est réalisé en 1891, influence de Liu Dellu , l’artiste perpétue le goût de son maitre pour une retranscription  sensible et poétique de la nature alliée à  un maniérisme décoratif  basé sur l’utilisation de la technique  "sans os " de Yun Shouping. Les compositions sont  élégantes, il emploi des lavis de couleurs aux tonalités nuancées et harmonieuses, les sujets animaux, végétation

Album"Sujet de bon augure" encre et couleur sur soie

 

Ren Xiong et son clan :


 L’histoire chinoise traditionnelle associe souvent les personnalités les plus marquantes de leur temps dans les formules synthétiques qui restent gravées dans les mémoires. Le nom de quatre Ren est devenu emblématique de l’école de Shanghai.

Ren Xiong 1823-1857, considéré comme  l’un des maitres fondateurs de l’école de Shanghai, malgré sa présence rare dans la ville et une vie brève. Il doit ce statut à l’adéquation  alors inédite  entre son vocabulaire pictural et les besoins nouveaux  d’une société marchande  ainsi que sur l’influence de son frère Ren  Xun, et à travers lui, Ren  Yu et Ren Yi. L’artiste a une culture lettrée qui constitue la base de son vocabulaire pictural, il empreinte à l’imagerie populaire les sujets de ces feuilles d’album ayant trait à  des légendes taôistes et bouddhistes.

Un exemple avec album " Paysages et personnages " encre couleur sur papier,  la plupart des feuilles de cet album dénote  un gout prononcé pur la peinture de paysage, les styles   employés sont variés empreintés à la peinture Ming et Qing.

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"La dame de la Xiang ", selon la légende cette femme était une des épouses de l’empereur Shun, mort près de la rivière Xiang.  Les traits du visage de la femme  expriment la sérénité, la touche est minutieuse, les couleurs appliquées avec beaucoup de sensibilité, les accessoires et la robe sont de couleurs vives.


Un rouleau" la chaumière du lac fan " encre couleur sur soie. La chaumière du lac Fan renvoie dans la réalité au berceau familial et à la demeure du mécène, la peinture se déploie de  pavillons en plans d’eau, ce qui fait que le regard se promène empruntant galeries , ponts, sentiers, il se pose sur la nage du canard , sur le vol de la grue, l’unité visuelle tient à  la couleur  qui peut-être considérée comme une réinterprétation du genre du paysage en vert et bleu, juxtapositions de couleurs des feuillages des arbres que par le vert sans trait de contour  pour dépeindre nénuphars et lotus qui ponctuent la surface de l’eau

 

Ren Xun1835-1893 "Portrait de Wu Dacheng et de sa collection d’antiques" Wu Dacheng, haut fonctionnaire et érudit originaire de Suzhou. Le lecteur du rouleau découvre dans un premier temps le portrait de Wu Dacheng entouré de sa collection de bronzes, second temps on découvre les objets et leurs inscriptions dont les empreintes ont été relevées au moyen de la technique de l’estampage encré. Wu Dacheng fait réaliser 3 rouleaux de ce type. Ce rouleau est un témoignage et permet de découvrir les collections d’antiquités que pouvaient posséder les collectionneurs œuvres de proximité ou beaucoup plus lointaines.

shanghai ren xun wu dachen


Les collections de bronzes antiques 

 Dans l’histoire de la pensée de l’art chinois les antiquités occupent une place majeure, si  la référence des maitres du passé ou le style antique joue un rôle important dans le discours sur l’art ou la littérature, elles ont fait l’objet  d’interprétations renouvelées au fil des siècles. C’est sous l’époque des Song (960-1279)  période de la découverte des vestiges de l’antiquité, vaste mouvement du retour au passé.

L’épigraphie, dont les implications étaient aussi bien rituelles, politiques qu’historiques, émerge comme un des domaines de recherches privilégiés des lettrés.

En Chine,  l’épigraphie est désignée par le terme Jinshi Xue  ou étude des métaux et des pierres, cette dénomination évoque les vases de bronze, les stèles en pierre qui constituaient les principaux vestiges de l’époque.


La technique de l’estampage encré :

Procédé de reproduction permettant de prendre, à l’encre et sur papier, l’empreinte négative d’un motif (inscription ou figure) gravé en entaille ou en relief sur un support de bois, pierre, jade, brique, bronze. Il existe différentes technique, dont l’une à sec : on utilise ce procédé lorsque l’œuvre à reproduire présente  une surface très irrégulière, ou dont le graphisme est brouillé (stèle endommagée) ou lorsque le support est d’une nature fragile tel que le jade, ou que le motif est subtil (ciselure d’un bronze), cette technique s’impose également sur le support bois si il est recouvert de laque ou peinture. La méthode à sec requiert un papier extrêmement fin et très résistant, que l’on applique sur le support en le pressant de la paume. L’encre en Chine qui se présente sous forme solide est directement maniée à la main et frottée sur le papier d’un mouvement semblable à celui du pinceau. Pour ce travail on utilise des pains d’ encre spéciaux,  ronds  et plus mous  que les bâtons d’encre ordinaire.  

 

L’estampage  encré, est traditionnellement utilisé pour relever les inscriptions portées  sur les stèles  et les bronzes ; a été adapté vers le début XIX eme pour reproduire des objets en trois dimensions. Ces estampages composites  se nomment quanxing  car ils décrivent la totalité de la forme de l‘objet.

Ils nécessitaient une grande maitrise technique étaient l’œuvre de spécialistes qui imprimaient parfois leur sceau sur l’œuvre.  

 

 

Autres œuvres de l’artiste :

"La cueillette des champignons d’immortalité "influencé par son frère, sa renommée en souffrait et de celle de son disciple. Sa palette est plus restreinte que celle de son frère, les traits du visage du personnage sont raides, les volutes  décoratives très simples.

 «  Lettré assis sur la motte de bananier »  fuyant la chaleur estivale, un lettré  est assis dans un coin de jardin  sur une natte de bananier. Le bananier est le symbole Bouddhique de l’impermanence  et de l’instabilité de l’âme, puisque l’homme à l’instar de la plante qui n’a pas de tronc n’est qu’un assemblage d’agrégats  et ne possède pas d’âme immuable. Pour le sage qui prend conscience, la plante symbolise  la condition humaine idéale de pureté et de désintéressement.

Ren Yu1853-1901, fils de Ren Xiong, il suit l’enseignement de son oncle au décès de son père. L’artiste est proche des compositions de ses ainés (Fleurs et oiseaux) mais  il peint également de nombreux paysages se démarquant de la tradition familiale, ainsi l’artiste fait preuve de nombreuses variétés de style, parallèlement à des paysages monochromes.

"Temple solitaire dans une montagne à l’automne ", l’œuvre se distingue par la couleur propre à l’artiste, la peinture s’organise autour d’une ligne  sinueuse en s, la profondeur est suggérée  par un ensemble de diagonales construites les unes sur les autres, chacune en retrait de la précédente, renforcée par la couleur rouge des arbres  nous sommes en automne, un temple bouddhique dans un coin reculé de la montagne il est partiellement caché par les arbres, recevant les rayons du soleil vespéral. L’atmosphère de cette œuvre est suggérée par un poème  de Wang Wei évoquant des éléments qui complètent le paysage peint.

« Ne sachant où trouver le monastère des parfums.

Je m’avançai longtemps entre les crêtes embrumées.

Sous les troncs séculaires aucun passant sur le sentier.

De quelque part au fond de la montagne  un son de cloche.

Une source bruissait, étouffée par la route abrupte.

Le soleil apparut, refroidi par les sapins verts.

A l’approche du soir, dans l’anse calme de l’étang.

Un moine recueilli domptait  le venimeux dragon »

 

 Les rouleaux facilitent le transport des œuvres afin de les montrer et de  faire des échanges.

 Tous originaires de la région de Xiaoshan. Deux siècles plutôt cette région était celle du peintre Chen Hongshou.

 

A la recherche des stèles anciennes :


Zhao Zhiqian 1829-1884.

Sa vie fut traquée par les conflits de son temps. Né dans la ville de Shaoxing  dix ans avant la première guerre de l’opium (1839-42). Il grandit au cœur d’une région qui va devenir l’un des principaux théâtres d’opérations de l’insurrection des Taiping (1850-1864) , Adjoint à Mao Zi en qualité de secrétaire, le jeune Zhao Zhiqian vit pendant près de 10 ans au gré des affectations de ce fonctionnaire qui participe à la défense de la Province du Zhejiang. Son poste lui permet de séjourner dans différents lieux dont à Hangzhou, lieu ou son compagnon trouve la mort. A la suite de cet événement l’artiste va traverser une période d’errance qui le conduit jusqu’à la ville de  Wenzhou et gagne la province de Fujan en 1862.  Au cours du voyage il apprend que son épouse et sa fille  ont succombées à la maladie. Il prend le surnom de Bei’an (cloitre du chagrin), nouvelle dénomination qui donne lieu à la création d’une série de sceaux dont les inscriptions au ton très intime, érigent l’art sigillaire et une forme d’expression du moi souffrant.


L’art de la gravure des sceaux :

L’art de la gravure des sceaux est une composante majeure des beaux-arts chinois. Au commencement le sceau servait de signature ou de signe d’autorité, son usage s’est propagé à toute la société  et dans une grande partie de l’Asie.

L’art de la gravure des sceaux est préservé au sein de la société des graveurs de sceaux de Xiling (province de Zhejiang, centre) fondée il y a un siècle,  il existe une centaine d’autres institutions spécialisées.

Le dessin en priorité est tracé  sur papier, puis gravé à l’envers dans la pierre à l’aide d’un couteau. L’art de la gravure exige la maitrise de la calligraphie traditionnelle, une grande virtuosité, l’artiste ne disposant que peu d’espace, où chaque courbe, chaque épaisseur de trait compte. Les motifs très divers, sont le fruit de l’imagination  et de la culture de l’artiste. Instrument de calligraphie et de peinture, le sceau est une œuvre d’art à lui seul. Il exprime les conceptions de toute une culture sur l’homme, de la nature.

"Demeure de l’école philologique des Han "

Ce  cachet est typique  de studio dont la tradition remonte aux Tang (618-907). Les lettrés nomment leur bibliothèque et font graver des cachets portant ce nom. Prince de vie, image poétique, pièce majeure de leur collection, inspirent la dénomination d’un salon, d’un pavillon, d’un belvédère, d’un ermitage ou bien d’une galerie.

Ici la référence aux philologues Han (206 avant JC à 220 après JC) marque un intérêt pour les tendances montantes.

" Académicien de la Chambre ". La légende n’est pas celle d’un sceau officiel, mais annonce la dignité de son  propriétaire dans une formulation  archaïque.

Autres  œuvres de l’artiste :

"Calligraphies sigillaires et de chancellerie", polyptyque composé de quatre calligraphies montées sur forme de rouleaux, l’artiste créa de nombreuses créations de ce genre dans les années 1869.  Il s’agit ici de quatre calligraphies réalisées dans les quatre principaux types d’écritures : sigillaire, chancellerie, régulière et cursive. L’œuvre se présente comme un  dialogue entre l’écriture sigillaire et l’écriture de chancellerie, deux types  de graphies qui occupent une place centrale dans les recherches du mouvement épigraphique dont l’artiste fut un des  principaux représentants.

shanghai zhiqiuan

"Pivoines ",  cette peinture évoque le printemps, la saison se manifeste  non seulement par la présence des pivoines, mais par la force  par la force avec laquelle  les branches chargées de bourgeons émergent du feuillage.Cet élan vital est souligné  par la composition qui oppose les rochers aux végétaux, formant une masse colorée, au coin supérieur laissé en réserve. Cette manière de structurer  l’espace est souvent utilisée  dans le genre de la peinture de fleurs, elle met en valeur la calligraphie et le sceau de l’artiste.

"La falaise aux  livres empilés ", cette attire l’attention par son sujet, il s’agit du site naturel de la région de Fangshan, c’est une curiosité géologique. Le flan de la montagne est percé de grottes dont les parois suggèrent des livres empilés.

"Antique et chrysanthèmes", cette œuvre nécessite deux techniques  distinctes : l’estampage et la peinture.

 

La tentation de la vie retirée :

Xugu  1823-1896

 Moine bouddhiste et peintre itinérant Xugu est l’un des artistes les plus originaux de Shanghai son œuvre est difficile à classer ou à rattacher aux courants de l’école de Shanghai. Il a passé sa jeunesse à Yangzhou. Il fut officier pendant quelques années avant de devenir moine bouddhiste participant guère à la vie religieuse de la communauté monastique, manière d’échapper aux charges officielles  pour pouvoir se consacrer à sa vie artistique, pratique courante en Chine depuis plusieurs siècles. De 1852 à 1866, il voyage beaucoup entre Yangzhou, Suzhou et Shanghai il entretien d’étroites relations avec les artistes de cette ville et personnalités  importantes des milieux artistiques tel que Zhang Mingke. Il peint des sujets  traditionnels des lettrés ; il est capable d’adapter différentes techniques, il peint des scènes de la vie quotidienne. Ses miniatures sont recherchées par les riches mécènes de Shanghai

"Paysage " c’est dans ce domaine qu’il exprimait le mieux ses techniques du pinceau et de l’encre. Dans l’œuvre présentée il s’agit de quelques maisons dans un paysage montagneux, de grands arbres, sur les rives, un cour d’eau ou un lac, les sommets sont être dans le brouillard et semblent ainsi s’éloigner. Composition équilibrée, joue sur le contraste entre les zones couvertes de maisons et arbres, les vides l’eau et la brume du ciel. Sa technique est sèche et franche, énergie dans le pinceau.

"Paires de sentences  parallèles en écriture cursive ", dans sa calligraphie on voit sa personnalité, les touches sont maitrisées et expressives, généralement exécutées à l’aide d’un pinceau  très sec, présentant un jeu puissant de traits foncés et de traits légers, ce qui donne une harmonie forte et tranquille. Dans les deux textes présentés , les caractères tracés dans une écriture cursive qui peut se rapprocher d’une écriture régulière, cela donne une impression d’équilibre lent et pesant.

 

" Poissons sous les frondaisons ", cette œuvre représente des poissons rouges  qui nagent sous les frondaisons d’un saule. Vus sous un angle inhabituel, presque à la verticale, ils paraissent plats et semblent lever les yeux en l’air, comme si ils observaient le spectateur. En réalité ils regardent le sens de leur déplacement ce qui donne à la composition une impression de mouvement, de vie. Ces deux poissons sont habillement esquissés à l’aide de quelques touches d’encre, deux autres sont colorés en rouge et orange, note de gaité. Nous sommes au printemps les feuilles de saule sont en bourgeons, les branches entremêlées rehaussées  de vert et jaune.

"Album aux motifs végétaux et animaliers"  les encres utilisées sont de couleurs différentes

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" Album de paysages et de  personnages ", création originale de l’artiste par la représentation des personnages, l’application de la couleur et le maniement du pinceau. Cet album  est qualifié de nouvelles et de moderne. Le sujet : un personnage tient une longue perche sur un pont en bois, de grands traits esquissent le pont, les hachures désordonnées d’encre dans les tons bleutés (très expressionnistes) dépeignent les marais dans l’inscription en haut du tableau : (Sans me presser, je franchis le pont en bois, en regardant dans le vide : un plan d’eau  automnal, je m’avance à travers les marais) quelques taches d’encre font le contrepoids au vide relatif au coté droit. A l’horizon des montagnes dans la brume, les personnages sont modelés.


 Du portrait du lettré à la peinture de la vie moderne : 


La peinture de personnages fait partie des trois spécialisations d’un peintre chinois.

Au XVIII eme siècle les portraits étaient exécutés selon une technique minutieuse de contours à l’encre, remplis ensuite de couleurs et d’or, soit dans une touche plus expressive et spontanée, à l’encre noire avec des rehauts de couleurs.

La première technique était associée aux peintres professionnels et aux peintres de cour, dont le but était de plaire au public. Les sujets de belles dames, portraits de leurs maitres, avec toutes les marques de leurs richesses.

 La seconde pratiquée par des peintres lettrés qui cherchaient à créer une ambiance, exprimer des sentiments ou des traits de personnalité de leurs sujets. Les sujets étaient plutôt des personnages célèbres du passé, des érudits ou des artistes contemporains qui incarnaient les vertus du  lettré : grande culture,  un goût pour la littérature, pour l’art.

Techniquement : les personnages étaient exécutés relevaient  de la tradition, en s’appuyant sur la modulation  linéaire des formes et des surfaces en utilisant des touches  de différentes tonalités et épaisseurs pour dessiner les traits du visage et les draperies des figures. Le résultat bidimensionnel  sans relief, nécessaire pour exprimer la personnalité  ou l’identité du modèle. Des symboles tels que vêtements, éléments de  paysages, certains types de plantes, de meubles venaient accompagner les personnages pour donner une atmosphère détendue quelque fois  les élégantes rencontraient les artistes.


Wang Su1794-1877 "Portrait de Bao Shichen ", souvent le portrait était associé à un anniversaire, considéré comme une forme de longévité dès lors que le sujet avait atteint 60 ans. Forme de respect par l’artiste.

Qian Huian 1833-1911, peintre de personnage célèbre à la fin  de la dynastie Qing,

" la leçon de lecture " représente un érudit,  libre de charges officielles, vit pauvrement reclus dans une hutte en chaume, occupant ses loisirs à lire et en buvant du vin (vision courante  dans la littérature  et dans l’art chinois), c’est aussi le thème  de l’inscription du tableau, il semblerait que cette œuvre ait été créé pour illustrer un poème.

"En versant du thé, en nettoyant la pierre à encre" ambiance détendue et oisive, c’est ce que décrit l’inscription en haut du tableau, l’érudit trouve son plaisir dans la tasse de thé que l’on vient de lui verser comme dans la pratique de l’écriture et de la peinture, l’homme est appuyé contre la balustrade  de son atelier situé au bord de l’eau, deux jeunes serviteurs, l’un fait bouillir l’eau pour le thé, l’autre lave la pierre à encre dans la rivière.  Certains aspects du style et de la technique picturale   restent traditionnels, cependant on décèle quelques influences nouvelles, présentes dans la peinture chinoise depuis le milieu de la dynastie Qing, on assiste à la hiérarchie des proportions, ici on peut observer que les serviteurs sont plus petits que le maitre (trait classique des vieux portraits chinois), la perspective et la création d’un espace illusionniste dans l’étude de l’érudit, par application de principes géométriques et l’utilisation des parallèles sont des éléments nouveaux empruntés aux Occidentaux. Le modelé  du visage de l’érudit est réaliste, convainquant, tandis que les serviteurs sont peu individualisés ils ne se distinguent pratiquement pas l’un de l’autre

shanghai En versant du thé, en nettoyant la pierre à en 


 Wu Youru , mort en 1893 , il fut initié à la peinture très tôt, devenu excellent dans plusieurs genres courants : animaux, personnages, paysages fleurs,, il se concentra sur la technique de la touche minutieuse appelée gongbi, son œuvre fourmille  de détails méticuleusement exécutés. Employé également pour dessiner de lithographies pour illustrer un magazine.  Il se familiarisa avec les méthodes et techniques de peinture occidentale  qu’il appliqua souvent dans ses œuvres picturales et graphiques, il utilisa la perspective linéaire  et les modulations en relief. On peut le voir dans les feuilles de son album "Scènes de la vie féminine " , ce sont des scènes de la société contemporaine de Shanghai, les femmes portent des vêtements modernes, elles ont des activités à la mode elles jouent au billard, font de la confection avec des machines à coudre occidentales, cet album comporte six scènes de la vie quotidienne, ou l’on peut voir les femmes s’adonnant à la musique, entrain de lire, faire des promenades en bateau, on découvre le mobilier, des horloges mécaniques.

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Réussir à Shanghai :

Ren Bonian  1840-1896

Ren Yi s’est d’abord appelé Run mais il demeure connu sous le nom de Ren Bonian .L’armée Taiping s’empare de sa ville natale, son père est tué, sa maison détruite, le jeune homme part sur les routes et parcours la région du Jiangnan pour vivre il vend des peintures dans la rue. 1868 il arrive à Suzhou recommandé par Ren Xun et fait la connaissance de deux artistes : Sha Fu et Hu Yuan. Il se concentre sur le portrait  et développe un style personnel, ensuite il part pour Shanghai dans le but de poursuivre sa carrière d’artiste. Shanghai le plus grand port ouvert de Chine de la fin de l’époque Qing, centre international de riches marchands, on y trouve de nombreuses influences étrangères stimulantes.  Le dynamisme économique qui y règne est favorable à l’emploi, il attire aventuriers,  des célébrités, des personnages en quête de fortune. L’artiste s’installe à Shanghai il est encore inconnu et c’est en observant les scènes de la vie quotidienne, étudier le peuple, cette proximité avec les modes de vies populaires ca avoir des conséquences sur son langage pictural ; 1870 ses sujets de prédilections les fleurs et oiseaux les figures historiques et objets de bon augure, les légendes et croyances populaires. Ses peintures  sur papier adoptent un ton enjoué et coloré. Les œuvres de cette époque sont des tons colorés et vifs la touche est très libre.

Ren Yi ou Ren Bonian " Trois aventuriers " il s’agit de l’histoire de la séparation entre Lu Jing (jeune héros)et Hongfuji (sa servante) un grand tronc divise la composition en deux espaces triangulaires au premier plan Qiuranke s’apprête à partir assis sur son âne noir, il tourne la tête vers les deux nouveaux amis, le couple est partiellement caché dans l’arbre, ils joignent les mains et font un signe à leur protecteur et ami qui les quitte.

" Chat dans les glycines ", l’artiste a peint cette œuvre au printemps 1882, une glycine, sujet très apprécié des peintres du XIX eme siècle pour la maitrise technique qu’exige la représentation de ces fleurs aux longues branches qui retombent en grappes de couleur  violet clair. L’artiste a utilisé la technique dite sans os , le blanc opaque se font avec les pigments bleus et violets ces variations de tonalités donnent vie à la composition, le chat tourne le dos au spectateur sur la droite du tableau, il observe des oiseaux  sous les fleurs, il est confondu dans le feuillage, grâce à la variété des couleurs de l’encre, cette œuvre est rythmée , pleine de vitalité    

"Portrait de Gao Yong "il fut un calligraphe et un peintre très apprécié, collectionneur d’œuvres d’art. Cette œuvre est proche de la photographie, la lumière et les ombres sur le visage de Gao Yong s’associent au profil austère pour donner une forte présence au personnage. Dans cette œuvre on perçoit que Ren Bonian connaît la peinture occidentale.

 

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" Wenchang  et Guan Yu ", les deux personnages sont en costume d’apparat, ils sont au centre de la composition, Guan Yu le dieu des arts martiaux et Wenchang , dieu de la littérature. A l’époque ces dieux étaient identifiables par leur coiffure, et leurs vêtements et leur expression la par la douceur, l’autre  une certaine austérité. Leur posture rappelle les opéras chinois. Derrière eux un brule parfum, et, sur la table un pot à rouleaux et au dessus-d’eux , l’étoile polaire dans la grande ourse, qui est associée au dieu de la littérature.  

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"Album  de fleurs et oiseaux ", il comprend seize feuilles consacrées à diverses représentations de fleurs et de plantes.

 

Du trait de ciseau aux arts du pinceau :

Wu Changshuo 1844-1927

L’instabilité politique et les conflits militaires de la fin du XIX eme siècle et début XX eme rythment l’histoire de la Chine, et vont avoir des répercussions sur la vie de l’artiste. Pendant son adolescence, le conflit opposant rebelles Taiping aux forces impériales gagne la province de Zhejiang, il doit fuir son village, il apprendra plus tard  que sa famille a été décimée, il ne reste que son père, qui est un lettré versé dans la poésie  et la gravure des sceaux ayant passé l’examen provincial, il a eu une influence primordiale sur l’éducation et les inclinaisons artistique de son fils

Wu Changshuo et ses élèves :

"Composition  florale des 4 saisons" ,polyptique  de grande dimension  représente les quatre saisons  à travers un choix de fleurs et de fruits emblématiques. Pour le printemps, les pivoines, pour l’été,  les lotus en fleurs, pour l’automne, les chrysanthèmes et les prunus pour l’hiver. Cet ensemble de peintures, utilise un langage symbolique conventionnel.   Encre et couleur sur papier 1911

"Calligraphie sigillaire, Odes de Qin ", l’artiste fut calligraphe et graveur de sceaux, avant d’être peintre, le polyptique présenté date de 1897il s’agit d’une anthologie  qui réunit quelques-uns des plus anciens textes poétiques de l’histoire de la littérature chinoise.

"Composition florale ", il s’agit de quatre feuilles d’album, le plaisir visuel est évoqué par l’utilisation de la couleur, vive, spontanée. Les couleurs sont changeantes d’une feuille à l’autre, une énergie constante se dégage de chaque feuille.


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Pu Hua1830-1911, l’artiste s’est installée à Shanghai en 1870 et est devenue avec Changshuo "Narcisse et Nandina",  le narcisse ou immortelle de l’eau est associé à la nymphe de la rivière Luo depuis les Song, l’artiste compare la fleur à la beauté et à l’élégance de la déesse, avec la Nandina et le rocher de longévité. Le narcisse symbolise également le nouvel an. La palette est riche avec de forts contrastes.

Ni Tian1855-1919, l’artiste est célèbre par ses représentations d’érudits, de belles femmes et d’icones bouddhiques. "Le jardin de Jingu" le thème du jardin est un exemple de traitement d’un sujet historique, ce jardin servait de lieu de villégiature d’été à un riche aristocrate de la dynastie des Jun de l’ouest appelé Liao Shichong. Le jardin et la villa renfermaient de nombreux trésors, Liao Shichong est assis sur une peau de bête, proche d’un gros rocher sous un arbre, une femme joue de la cithare, l’homme écoute. 

 "Petit portrait de Wu Changshuo à soixante six ans ", œuvre réalisée à quatre mains, Ni Tian a réalisé le cadre naturel qui entoure Wu Changshuo qui est entouré de rochers qui délimitent une alcôve sur le fond de laquelle il se détache, il est sous un enchevêtrement de végétaux.

Wang Zhen1867-1938, il fut entrepreneur, bouddhiste laïc, homme politique, élève de Changshuo , sa composition représente un sage sous un pin , l’arbre symbolise la constance et l’intégrité de l’homme de principe. " Personnage sous les pins "


Extraits du catalogue de l’exposition

Cette magnifique exposition nous présente un éventail d’artistes de l’école de Shanghai, le visiteur est plongé  dans une atmosphère particulière, découverte de la vie en Chine au XIX eme siècle,  les symboles, l’importance de la nature dans la culture chinoise, mais aussi  la continuité avec la tradition picturale chinoise. Délicatesse, finesse, précision du dessin.

A ne pas manquer Musée Cernuschi Paris jusqu’au 30 juin.

 

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2 avril 2013 2 02 /04 /avril /2013 11:01

Eugène Boudin, nait à Honfleur en 1824, décède à Deauville en 1898.

Artiste à être l’un des premiers à saisir le paysage hors d’un atelier, grand peintre des marines, considéré comme le précurseur des impressionnistes.

Son père, marin sur les bateaux faisant la liaison Le Havre-Hambourg.

La famille déménage au Havre en 1835, son père le fait entrer  chez un imprimeur Joseph Morlent, puis chez le papetier Alphonse Lemasle, l’année suivante il évolue comme assistant dans une boutique de papetier-encadreur.

La ville du Havre et son port se développent grâce à de grands travaux d’aménagements, construction d’une nouvelle bourse , du bassin du commerce dès la première moitié du siècle , 1831  la première drague à, vapeur est utilisée, les chantiers de construction se développe avec Augustin Normand ( premier en France a avoir adopté l’hélice pour la propulsion des navires) hélices mises au point par Fréderic Sauvage (mécanicien et ingénieur) en 1835 c’est l’installation progressive de l’éclairage au gaz, 1844 enlèvement des ordures, 1848 c’est l’arrivée du chemin de fer..

1844, Eugène Boudin fonde sa propre papeterie, par son travail il rencontre des artistes de la région notamment Constant Troyon (peintre), Charles Baudelaire, Eugène Isabey (peintre paysagiste), Boudin se met au dessin, encouragé par Millet et Thomas Couture (peintre d’histoire). Il décide de débuter une carrière artistique et suit des cours à l’école municipale de dessin du Havre et se consacre définitivement à la peinture.

1850, il obtient une bourse d’étude grâce au soutien d’Alphonse Karr journaliste, Couture et Troyon. Il part étudier la peinture à Paris pendant trois années.

1851, il étudie la peinture dans l’atelier d’Eugène Isabey, il s’inscrit au Louvre comme élève copiste, il réalise des copies de peintures de maitres pour quelques amateurs, ce qui lui permet d’approfondir son apprentissage.

1855, il adopte un style de vie particulier, l’hiver à Paris, l’été en Normandie à Honfleur, mais aussi en Bretagne à Douarnenez, à Tréboul, à Portrieux il peint les bateaux terre-neuvas.

1857, première exposition à Paris, la même année il vend plusieurs toiles au Havre à une vente aux enchères.

1859, l’artiste expose sa première toile au Salon, "Un pardon de Sainte-Anne-la-Palud ". Il se fait remarquer par ses atmosphères et ses pastels. Ce qui lui vaut des hommages et conseils de Baudelaire. Il est ami avec Gustave Courbet, l’artiste ayant vu une de ses toiles chez un commerçant parisien, il n’a plus qu’un souhait, le rencontrer. Boudin rencontre aussi le peintre hollandais Jongkind et Claude Monet qu’il va  initier à la peinture en plein air, notamment à Honfleur dans la ferme Saint Siméon (ferme du XVII eme siècle) ou se rencontrent de nombreux peintres impressionnistes.

1863, il épouse Antoinette Guédès, il s’installe à Paris et revient vers Trouville dès le début de l’automne, il est proche de Courbet qui lui, se  trouve à Deauville, Monet et Jongkind sont à Honfleur. Boudin fait des séjours en Bretagne, il en profite pour peindre le port de Camaret, l’hôpital Camfrout vu de Douarnenez, l’ile Tristan le matin.

1867, L’artiste rédige un carnet " Notes de voyage en Bretagne " , publication en 1924 au Mercure de France, il y décrit la vie quotidienne passée en Bretagne Hanvec, Le Faou, Rumengol.

Il fait un court séjour à Bruxelles en 1870, à son retour il se consacre aux marines. Il va aussi aux Pays-Bas, visite l’Italie et voyage dans le sud de la France, ce qui lui permet de découvrir les différents  courants du XIX eme siècle.

1874, il participe à la première exposition impressionniste à Paris dans les studios de Félix Nadar. A partir de ce moment il va être considéré comme l’un des précurseurs de ce mouvement.

1881, il obtient la 3 eme place au Salon, avec " La Meuse de Rotterdam".

1886, plusieurs œuvres sont exposées à la grande exposition de New-York organisée par Durand-Ruel.

1889, il obtient la médaille d’or au Salon deux toiles sont exposées : « Un couché de soleil  et   Marine » et les « Lamaneurs » son épouse décède la même année.

1892, il s’installe à Villefranche sur mer, il est  également sacré Chevalier de la légion d’honneur par le peintre Puvis de Chavannes qui l’avait convaincu de rejoindre la société   nationale des beaux-arts.

IL entreprend de nombreux voyages à Venise en quête d’inspiration, cela jusqu’en 1895.

1898, il est à Paris et se sent pas en bonne santé et demande de revenir vers la mer à Deauville il y décède peu de jours après en aout.

L’exposition est présentée par thèmes, elle nous conduit  bien sûr en Normandie, mais pas seulement, le visiteur suit l’itinéraire de l’artiste : la Bretagne, Bordeaux, Paris, Belgique, Pays-Bas, le sud de la France et l’Italie.

Honfleur les premières années :

L’académisme et le romantisme sont en vogue, Bouguereau, Cabanel, Gérôme, commencent à exposer au Salon.  Eugène Boudin refuse ces courants, il préfère le travail sur nature que pratiquent les peintres de l’école de Barbizon, tout en y introduisant quelque chose de nouveau : l’éphémère, tel que : les effets lumineux, les nuages, les mouvements de la mer, la mode. L’artiste va s’imposer comme peintre de l’évanescence.

"Fête dans le port d’Honfleur" 1858


boudin fête dans le pour d'honfleur

 

"Etude de baigneurs et canards" 1854-58

"Navire dans le port d’Honfleur" 1865

"Honfleur" 1885-90

"Falaises et barques jaunes d’Etretat" 1890-91

« Les romantiques ont fait leur temps, il faut désormais observer les beautés de la nature » Boudin


Boudin à la ferme Saint Siméon :

La ferme saint-Siméon est située sur les hauteurs d’Honfleur, l’établissement date du XVII eme siècle. Le lieu est devenu célèbre au XIX eme siècle, car ce fut le lieu de rencontre des peintres, c’était une auberge renommée avec quelques chambres pour voyageurs,  Eugène Boudin y vint régulièrement à partir de 1854, et fit venir ses amis peintres, poètes, musiciens.

En 1862, Monet et Jongkind accompagne Boudin dans ses promenades sur la côte normande et grâce à lui découvrent la peinture de plein air. Beaucoup d’artistes viendront admirer la lumière normande Corot, Courbet, Bazille, Daubigny, Chéret pour les plus connus, les frères Goncourt y viendront également et le musicien Ernest Cabaner.

"A la côte de grâce" 1890

"A la ferme Saint-Siméon " on y voit Jongkind, Van Marcke, Monet et le père Achard (artiste qui appartenait à l’école des paysagistes créée par Corot en 1830). Aquarelle sur trait à la mine de plomb.

 

boudin ferme saint siméon

 

"Le déjeuner sur l’herbe" 1866 


Les vaches, sujet de modernité :

La peinture animalière connaît un immense succès. Boudin inspiré par quelques artistes notamment le Hollandais Potter, Troyon et Rosa Bonheur. C’est une période ou Eugène Boudin à des difficultés à se faire reconnaître, de ce fait il va devenir le nègre de Troyon, qui lui, est surchargé de commandes. Boudin va développer un style original qui va lui permettre de faire des études d’effets lumineux, cela va le conduire jusqu’à la peinture.

"La prairie" 1852

"Vaches dans un pré au bord de la mer" 1880-90

"Honfleur la côte de grâce" 1856


Deauville-Trouville, les plages mondaines :

C’est le duc de Morny le demi-frère de Napoléon III, pilier du régime, (il assura le coup d’état de 1851), ce qui annonce le rétablissement de l’empire.

C’est en 1859, le duc décide de faire assécher les marais qui existent à Deauville, le but en faire une station balnéaire à la mode, les bains de mer sont en vogue. Il dessine lui-même les plans, il fait faire un hippodrome, car il à la passion des courses de chevaux. Les investisseurs se pressent. Construction de nombreux chalets de villégiatures. Boudin lui s’y rend régulièrement, il est proche du lieu, c’est en 1884 qu’il décide de se faire construire une modeste villa appelée " les ajoncs ", ainsi  l’artiste devient l’un des premiers témoins des bains de Deauville, il y admire les beautés du ciel  qui change continuellement.


"Plages aux environ de Trouville" 1864


Pastels et aquarelles :

Les instantanés du bord de mer :

L’artiste dès les années 1860 découvre la venue des élégantes au bord de mer, il est le premier à nous présenter leurs attitudes, la mode, la station en vogue Deauville-Trouville  qui est devenue le lieu ou il faut se montrer.

"Sur la plage" 1860

"Scènes de plage" 1866


boudin scène de plage trouville

 

"Figures sur la plage" 1867

"Les courses à Deauville" 1866 graphite et aquarelle.


Les scènes de plage d’Eugène Boudin :

L’artiste créé  un genre nouveau les scènes de plage

« J’ai fait des plages où l’on pourra trouver, sinon un grand art, d moins une reproduction assez sincère du monde de notre époque » Boudin

Il élabore ce genre de scène à partir des années 1860, rappelant l’imaginaire hédoniste de Watteau (le pèlerinage à l’ile de Cythère) tout en le modernisant.


"Concert au casino de Deauville" 1865


boudin concert au casino

 

"Je ferai autre chose mais je serai toujours le peintre des plages " Eugène Boudin


"Plage à Trouville" 1875

"Scènes de plages" 1869

 

"Ciels" 1869

boudin-ciles 1869


"Plage a marée basse" 1867

"La jetée de Trouville soleil couchant"  

 

boudin Scènes de plages 1869

 

"Plage au soir" 1864

"Plage trouville à l’heure du bain" 1865

 

Entre ciel et mer, les beautés météorologiques, Baudelaire s’arrête sur le travail de Boudin :

La Normandie, un atelier grandeur nature, formidable réservoir de motifs, les éléments naturels offrent une épuisable source d’inspiration. : La splendeur changeante des ciels, les tempêtes, la luminosité, le gris de l’eau, les prairies très vertes, les animaux, l’épanouissement des loisirs, la bourgeoisie investie dans des villas.  Le train permet aux artistes parisiens de se déplacer depuis la gare Saint Lazare, la pâte picturale est transportable, ce qui permet de peindre en plein air, tous les éléments sont réunis.


"Trouville", 1891

Le traitement des ciels les couleurs changent, tantôt sombre ou bien ouaté de quelques nuages blancs.

"Etude de ciels" 1855-62


boudin ciels


"Etude de ciel le Havre depuis Honfleur" 1855-62

"Honfleur l’entrée du port" 1855-62

"Rivage" 1858-69, "Rivage et ciel" 1888-92, "Rivage" 1888-92

 

Le roi des ciels :

Baudelaire s’est extasié devant les études de ciels « J’ai vu , à la fin, tous ces nuages aux formes fantastiques et lumineuses, ces ténèbres chaotiques, ces immensités vertes et roses, suspendues et ajoutées les unes aux autres, ces fournaises béantes, ces firmaments de satin noir ou violet, fripé, roulé ou déchiré, ces horizons en deuil ou ruisselants de métal fondu, toutes ces profondeurs, toutes ces splendeurs, me montèrent au cerveau comme une boisson capiteuse ou comme l’éloquence de l’opium » Baudelaire

La mère de l’écrivain demeurait à Honfleur.


"Anvers" 1871

"Le port de Bordeaux vue des quais des chartrons" 1874

"Portrieux" 1873


Les itinéraires  d’Eugène Boudin à la recherche du nouveau motif :

L’artiste aime voyager, à travers la France et l’Europe. Trouville-Deauville, sont capitales dans son œuvre, Honfleur  qu’il affectionne particulièrement et  le Havre, l’artiste rend hommage à la ville, il y a grandi, à Berck, il y peint la vie quotidienne, une vie d’une bouleversante intimité, Paris Boudin y passe  ses hivers, La Bretagne, le marché du Faou, il y trouve un charme particulier dans cette région. Boudin va à Bordeaux en 1874, trouve qu’il y a trop de voitures, il n’aime pas les quais, pourtant il y peint le port, I l se rend dans le sud de la France en 1892, Villefranche, Beaulieu, Antibes, il y trouve la lumière il est séduit par la clarté des ciels. L’artiste va en Belgique, Rotterdam,  il dit : c’est ma seconde patrie, Venise en 1895, sur les pas de Guardi, il y apprécie l’atmosphère unique au monde. 

"Une corvette russe dans le bassin de l’Eure, Le Havre" 1887

"La Meuse à Rotterdam" 1881


boudin- la meuse à rotterdam

 

"Traitement du ciel" 1881 (gris, bleu, blanc).

"Coup de vent devant Frascati, le Havre "1896

"Ciel et mer, un phare"

"Marée basse, à Saint Vaast la Hougue" 1890

"Entrée du port de Trouville, marée basse" 1888


Vue vision poétique du quotidien, Berck, Trouville :

 L’artiste s’attache aussi à faire découvrir la vie quotidienne des habitants, la pêche, les laveuses, l’intérieur des habitations, le  marché de Trouville,  la campagne, les paysages, les dunes de Berck que l’artiste admire.


"Le pont de Deauville" 1883

"Pêcheuses sur la plage de Berck" 1881

"Laveuses" 1885-86


boudin- les laveuses

 

"Coin de ferme, environs de Dunkerque", 1889

"Marché au Faou" 1865-67

" Femme et enfant, dans un intérieur breton " 1865 aquarelle.


De Monet à Boudin, histoire d’une réattribution : 

Entre Boudin et Monet une grande amitié et une estime. Boudin fut son professeur. Monet a écrit son éternelle reconnaissance.

Boudin est aux origines des cathédrales, il travaillait et retravaillait le même motif, multipliant les retranscriptions  à l’aquarelle à l’huile pour saisir, devant un sujet donné, les changements de lumière et d’atmosphère, en modifiant un point de vue pour expérimenter angles et cadrages. Nous avons un exemple avec Abbeville jour et nuit à l’exposition.

"La plage de Berck, marée haute" 1875-80

"Pas de Calais "1877

"Deauville "1868

« Je considère Boudin comme mon maître » Monet

"Abbeville" 1884

"Abbeville de nuit", 1884

"Marée montante Deauville" 1894

"Deauville" 1888

"Le clocher Sainte-Catherine à Honfleur", 1897 (cette toile était attribuée à Claude Monet, et reconnue aujourd’hui pour être d’Eugène Boudin).


boudin clocher honfleur

« Je dois tout à Boudin et je lui suis reconnaissant de ma réussite » Monet

 

La lumière du sud, les derniers voyages :

 1895, Boudin se rend à Venise sur les traces de Guardi, il admire chez l’artiste l’habilité prodigieuse et la légèreté.

Sa palette est plus intense et raffinée, la nature plus transparente et sa touche retrouve sa souplesse.

"La ponte du Raz "1897

"Villefranche, le quai" 1892

"Beaulieu, baie de Saint Jean" 1892

"Antibes, les fortifications, effets de jour "1893


boudin antibes

 

« Ah ! Ce fut pour moi une inoubliable volupté de l’œil que ce voyage » Eugène Boudin

"Venise, la douane et la Salute" 1895


boudin salute

 

"Le môle, Palais Ducale, la tour, vue prise de San Georgio" 1895

"La salute, la douane ; le commencement du grand canal" 1895.

L’artiste disait « Tout ce qui est peint directement et sur place a toujours une force, une puissance, une vivacité de touche que l’on ne retrouve plus dans l’atelier »

Quelques extraits du petit journal

Très belle exposition, l’artiste sait nous séduire par ses sujets éphémères, mais aussi par les attitudes de la population, les ciels changeants, les couleurs de la  mer, il nous décrit le modernisme de sa région la Normandie, très en  vogue à son époque. 

Musée Jacquemart André jusqu’au 22 juillet Paris

 

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1 mars 2013 5 01 /03 /mars /2013 15:46

Noëlla Pontois nait le 24 décembre 1943  à Vendôme. Elle débute la danse à l‘âge de 9 ans, sous le conseil de son médecin, la trouvant trop fragile.    

1953, Elle entre à l’école de danse  de l’opéra de Paris,

De 1953 à 1960, elle découvre l’ambiance de la Comédie française. Elle est tout à tour "Amour" dans Tannhäuser, et les   Indes Galantes, "Négrillon" dans Faust et Aïda, puis "Ange" dans le Martyr de saint Sébastien.

1960 elle rejoint le ballet de l’opéra            

Elle est 1er quadrille en 1962, 

 Coryphée en 1963, elle fait ses débuts dans les grands pas de deux en compagnie de Patrice Bart

 Elle est nommée Sujet en 1964.

1965, premiers rôles de soliste dans le pas de deux des "Vendangeurs" avec Gilbert Meyer, le pas de quatre du lac des cygnes, Roland Petit créé pour elle un pas de deux dans "Adage et variations". Le prix René Blum lui est décerné.   

1966, elle est promue première danseuse, elle remplace Christiane Vlassli au pied levé dans "Arcades" aux cotés d’Attilio Labis. Elle est invitée au Festival London ballet, elle y remporte un grand succès dans "La belle au bois dormant" aux cotés de John Giplin. Elle participe aux créations au  ballet-studio de Michel Descombey.

1968, elle est  nommée étoile, lors d’une représentation de "Giselle", son Prince Albrecht est Cyril Atanassof. Elle obtient le prix Pavlova.  Rudolph Noureev invité à l’opéra de Paris la choisit comme partenaire pour le pas de deux de Casse-noisette.  

 Elle est considérée comme la plus romantique des étoiles de l’opéra.

Elle a dansé avec les plus grands interprètes : Cyril Atanassof, Patrick Dupond, Michael Denard, Jean-Pierre Bonnefous, Rudolf Noureev, Mikhail Barychnikov, Fernando Bujones, Jean-Pierre Franchetti, Serge Peretti, Jean-Yves Lormeau, Laurent Hilaire, Manuel Legris, Eric Vu-An, Charles Jude, Georges Piletta, Rudy Brians, Deny’s Ganio,  Peter Schaufuss.

Elle a travaillé  avec les plus grands chorégraphes : serge Lifar, Roland Petit, Maurice Béjart, John Neumeier, Serge Golovine, Hans Spoerli.

Elle a interprété tous les rôles du répertoire classique : Giselle, La belle au bois dormant, Ivan le terrible, Spartacus, Roméo et Juliette, Apollon et Musagète, Don Quichotte, Le loup, L'après-midi d'un faune, Raymonda, Coppélia, Sylvia, Le bourgeois gentilhomme, Les mirages, Notre-Dame de Paris, La sylphide, Etudes, Casse-noisette, La Bayadère, Le songe d'une nuit d'été, Le lac des cygnes............

Elle a dansé sur toutes les scènes du monde, elle a posé pour des peintres, des publicités.

Sa carrière se termine à l'opéra de Paris en 1983, avec "Raymonda".

De 1998 à 2007, elle est professeur à l'opéra de Paris

 

 

L’exposition présente le reflet de la carrière de l’artiste, de nombreuses photos immortalisent ces grands moments de rencontres avec les chorégraphes, des films nous montrent le travail avec ses nombreux partenaires. des articles élogieux  illustrent la presse de l’époque. Des photos plus intimes de son enfance, avec sa fille Miteki,grande complicité entre mère et fille (elle a été danseuse à l’opéra) . Pour terminer l’exposition un  lieu plus intime sa loge. 


Au rez-de-chaussée, "le dôme", est consacré à l’étoile, ses costumes tutus brodés, robes, dévoilent les grands rôles interprétés,  la belle au bois dormant, le lac des signes, Sylvia, Roméo et Juliette, Giselle,Raymonda, Don Quichotte,le Corsaire et bien d’autres…………..

 

pontois costume don qui

 

Quelques portraits par Michel Lidvac, des articles de presse, une vidéo montre l’artiste dansant.

Autour du dôme,  des affiches de ballets, des revues de presse, des photos dédicacées.

Des récompenses : le grand prix de la danse obtenu en 1981, Ordre national de la légion d’honneur en 1975, Ordre national du mérite en 1978, et commandeur et officier des arts et lettres.

 

Quelques marches nous conduisent aux étages supérieurs en égrenant les dates des ballets dansés par l’artiste.


Dans "la galerie" : De nombreuses photographies familiales : son  enfance,sa fille Miteki  Kudo  (l’artiste a été mariée avec le danseur japonais Daïni Kudo).

La présentation est originale, les photographies de ses débuts sont  dans une grande "boite", de ce fait le visiteur , est dans une ambiance plus intime.

Un autre thème : les grands rôles de sa carrière.

pontois le lac

dans le Lac des cygnes.


" Giselle" :

Une vidéo : Noëlla danse Giselle en novembre 1968 avec Cyril Atanassof , des costumes, des photos  de ses différents rôles dans ce ballet et  ses partenaires ; Michael Denard, Patrice Bart,, Manuel Legris, Noureev, Jean Guizerix.  

pontois giselle

 

L’étage suivant nous conduit au" foyer", sur le palier , une statue il s'agit du " Génie de la danse" de Carpeaux.

A l'intérieur du foyer, nous retrouvons  l’ambiance feutrée  de l’opéra.

De nombreuses photographies  :

Autour de Coppélia avec Serge Perretti en 1973, Casse-noisette avec Rudy Bryans en 77, répétition du loup avec Jean-Pierre Franchetti.

Don Quichotte avec Michael Baryschnikov en 1975, Giselle avec Vassiliev à la Scala en 1984, Afternoon of a faun avec Noureev en 74.

Giselle avec Manuel Legris en 93, Sylvia avec Eric Vu An en 88, dans Don Quichotte, première de la Sylphide avec Cyril Atanassof  en 72, Répétition d’Ivan le Terrible en 76

 

De nombreux articles parus dans toute la presse française et étrangère dans les années 70 . 

Des petits films montrent des extraits de ballets, interviews

Roméo et Juliette avec Mickael Denard en 83, Apollon Musagète, extrait du grand échiquier avec Patrick Dupond  dans Don Quichotte. Le songe d’une nuit d’été avec Jean-Yves Lormeau 82, Les Mirages avec Patrice Bart, Don Quichotte avec Fernando Bujones, un article paru dans France Soir en mars 81 par Jacqueline Cartier en 77, Roland Petit en 75, répétition de serais-ce la mort avec Maurice Béjart, répétition avec John Neumeier pour le songe d’une nuit d’été, répétition de Don Quichotte avec Noureev en 81.

pontois noureev

 

Reconstitution de la loge de l'artiste, lieu intime : quelques accessoires : diadèmes, éventails, sur les murs, dessins à la sanguine et lithographies de Paul Collomb représentent l’artiste, des chaussons usagés, sur une coiffeuse,  une palette de maquillage, et accessoires de coiffure, quelques costumes dans une penderie………………

pontois bayadere

Costume de la Bayadère  

 

Cette magnifique exposition rend un très bel hommage à Noëlla Pontois , à ses partenaires et chorégraphes. Grâce, beauté, élégance.

pontois affiche

A voir absolument si vous aimez l’univers de la danse et de l’opéra.

Jusqu’au 29 mars à Eléphant Paname Paris

 

 

 

 

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1 février 2013 5 01 /02 /février /2013 17:15

Maxim’s

Célèbre établissement, situé 3 rue Royale, proche de la place de la Concorde à Paris

Au XVII eme siècle, l’immeuble appartenait au cardinal Richelieu, dans les années 1880, c’est une famille italienne de glaciers qui s’y installe, par la suite l’établissement devient un bistrot pour cochers de fiacre.

1893, deux garçons de cafés, travaillant proche  du lieu, décident d’en faire un bar-glacier et de donner le nom de Maxim’s.

18 mai 1893, jour du prix de Diane, Arnold de Contades (jeunesse dorée de l’époque) et la comédienne Irma de Montigny viennent dans l’établissement. Ce fut le début d’une clientèle mondaine et élégante, ainsi le lieu devient mondain, le tout Paris de la belle époque s’y presse dont Marcel Proust.

  (Les lieux incontournable de l’époque : Maxim’s, le bois de Boulogne et Deauville, lieux qui permettaient de consacrer un artiste, un écrivain).

C’est le restaurateur de l’établissement qui rachète Maxim’s à son propriétaire. Il fait venir les artistes en vogue de l’école de Nancy et  Louis Marnez pour redécorer l’établissement, notamment la célèbre verrière dans le style Art Nouveau, à l’occasion de l’exposition universelle de Paris en 1900 : fresques murales marouflées, bois d’acajou, miroirs biseautés, feuillages et ornement en bronze et cuivre. Pour l’événement le maitre d’hôtel sollicite les courtisanes, des chambres d’amour sont créées, des plats portent le nom de quelques célèbres courtisanes, ainsi les grandes fortunes, têtes couronnées accourent dans l’établissement.

1932, changement de propriétaire, les clients sont sélectionnés, ils doivent porter l’habit et l’on favorise une clientèle fortunée. On y rencontre la Belle Otéro, Marcel Proust, Feydeau, Marcel  Bugatti (arrière petit fils du sculpteur Luigi Bugatti), Edouard VII, Mistinguett, Tristan Bernard, Cocteau, Sacha Guitry et bien d’autres………….L’orchestre est animé par Ben Harri.

Pendant l’occupation allemande l’établissement est réquisitionné et tenu, par le chef Otto Hoscher et devient restaurant privilégié des officiers allemands, le maréchal Goering y dina en 1940. Après la libération, les grandes figures du cinéma prennent le relais et ne manquent pas de se montrer Marlène Dietrich, Onassis et la Callas, Martine Carol.

C’est dans les années 50 et 60 que le restaurant devient le plus célèbre et d’une qualité remarquable, sous la direction de Louis Vaudable à partir de  1946.  

Dans les années 80 racheté par Pierre Cardin, c’est le jet set qui fait son apparition. Les trois étages de l’établissement sont transformés en un musée de l’Art Nouveau.

Maxim’s restera toujours un lieu d’exception, sa décoration y est remarquable tout l’art de l’école de Nancy y est représenté.

Majorelle, Gallé, Tiffany, Massier, Lautrec, Gaillard, Guimard………….


images

Quelques marches, nous sommes dans le musée de l'Art Nouveau.

Pour débuter l'exposition, quelques photos d'hôtels : le grand hôtel de Caboug, ceux de Trouville et d'Evian, Marcel Proust s'y rendait régulièrement. le mélange de ces trois établissements aurait inspiré l'auteur "d'A la recherche du temps perdu"dans sa description de Balbec. 

 

Nous sommes dans L’appartement de la dame de chez Maxim’s, richement décoré,

Mobilier  Majorelle, lampes de Gallé et Tiffany.

 Les photos exposées sont de Nadar, quelques tableaux représentent l’univers de Marcel Proust :

D’Antonio de la Gandara (1861-1917) artiste peintre, dessinateur et pastelliste français. Un tableau représente la place de la Concorde,  tout près, la Madeleine, lieux fréquentés par  l’écrivain.

 

Une photo de l’écrivain à l’âge de 19 ans, il joue de la guitare avec une raquette (il faut aussi remarquer la tenue de l’époque pour aller jouer au tennis).

Marcel Proust rencontre Jacques Bizet au lycée Condorcet. Lors d’un anniversaire, Jacques l’invite chez lui, Marcel Proust est un jeune homme distingué, il est remarqué par madame Bizet (Geneviève Halévy) elle l’invite à participer à ses salons, c’est ainsi qu’il fait son entrée dans le monde.



Un portrait de  Jane Weil, fille d’un agent de change,  mère de Marcel Proust.


  

Deux magnifiques robes sont exposées, dont l’une, toilette du soir en soie ancienne beige, modèle daté de 1885 par le couturier Ollivier Henry (créateur de costumes du XVII eme et XVIII eme siècle), une autre d’après-midi turquoise et noire modèle daté de 1875.

En poursuivant la visite, nous allons à la rencontre des personnages de Proust pris comme  modèles  dans son œuvre " A la recherche du temps perdu ".

 

La duchesse de Guermantes, un des  personnages clé , elle est une des reines du Faubourg Saint Germain.

Les modèles :  

La comtesse de Greffulhe (1860-1952) nommée princesse des salons du faubourg saint Germain, très belle, son époux le comte de Greffulhe (famille de banquiers belge). La comtesse organise des  salons et reçoit l’élite parisienne, elle a aidé à établir l’art du peintre Whistler, elle a promu plusieurs artistes, Rodin, de la Gandara, Moreau, Gabriel Foret lui a dédié sa " Pavane ".

 

maxim's- greffulde

 

La Comtesse de Chevigné (1859-1936)  autre modèle de la duchesse de Guermantes, petite fille du marquis de Sade, également très belle, son salon est le plus recherché de Paris. Marcel Proust l’aperçoit pour la première fois au théâtre.

 

maxim's - chevigné

 

Madame Standish (1820-1870, ou Angélique-Léontine-Sabine de Noailles), son époux est anglais, autre modèle de la duchesse de Germantes.


maxim's -sandish

 

La comtesse Potoka (polonaise), née Emmanuela Pignatelli (1852-1930), épouse du comte de Potoki. dans sa jeunesse, elle fut l'élève de Frédérique Chopin, et  amie avec le poète Krasinski.

       

Madame Bizet, née Geneviève Halévy, également modèle pour la duchesse de Guermantes et Odette de Crécy. 

 

maxim's - madame Bizet tableau

 

Dans la pièce suivante une magnifique robe en soie noire recouverte de  perles de jais avec des manches gigot, il s’agit d’une robe d’après-midi, le modèle est daté de 1895 (par Ollivier Henry). Le mobilier de Majorelle, quelques pièces de Massier, dans ce lieu nous rencontrons les modèles d 'Odette de Crécy, demi-mondaine dans l’œuvre de l’écrivain.

 

Laure Hayman, (1851-1932) petite fille du maitre de peinture de Gainsborough, sa mère était pianiste, elle fut très amie avec Proust et modèle pour Odette de Crécy, elle nait en 1851 dans une hacienda de la Cordillère des Andes, nommée la femme en rose.

 

maxim laure hayman

 

Liane de Pougy, (1869-1950)  actrice de Music-hall, amie de Proust, elle l’a inspiré pour Odette de Crécy.

 

maxim- liane de Pougy

Emilienne d’Alençon, (1869-1946)  danseuse de cabaret et courtisane française, demi-mondaine.

La belle Otero, (1868-1965) chanteuse et danseuse de cabaret et courtisane de la Belle Epoque. Elle est née en Galice (Espagne).

 

maxim - la belle otero

Présentation d’un tableau d’Ida Rubinstein par Antonio de la Gandara, danseuse  des ballets russes de Diaghilev et mécène.

 

maxim ida rubinstein

Sur une coiffeuse le nécessaire de toilette de Sarah Bernhardt ainsi que son miroir, elle fut le modèle de Proust.

 

maxim's sarah Bernhardt

 

Louise de Mornand (1884-1963), actrice, modèle de Rachel , amie de Proust et de Saint-Loup.

Un tableau de Toulouse Lautrec Mademoiselle Lucie (Bellanger) ; daté de 1896.

 maxim lautrec

La pièce suivante  est réservée aux modèles masculins rencontrés dans l’œuvre.

Le Baron de Charlus, est le plus dandy des personnages proustiens, élégant et très cultivé.

Les modèles :

Robert de Montesquiou (1855-1921), fréquente de  nombreux salons, il est poète, il a soutenu l’avant-garde de son époque, Mallarmé, Verlaine, Debussy, Fauré, Paul Helleu, Léon Bakst.

Une grande table au centre de la pièce, un bronze représente Robert de Montesquiou, des vitrines  renferment des accessoires  pour homme, une photo de Nadar présente le poète.  

 

maxim's montesquiou

 

Charles Guillaume Fréderic  Boson de Talleyrand-Périgord  ou Le prince de Sagan,(1832-1910), inspire également Proust pour le baron de Charlus et le duc de Guermantes vieillissant.

Constantin Radziwill (1850-1920), inspira Proust pour son personnage du prince de Foix.

 

maxim - constantin


 

Charles Swann : personnage important  de l’œuvre

Charles Haas (1833-1902), homme du monde, il  fréquente les salons littéraires, et est issu d’une famille juive importante du Paris de l’époque. Proust n’est pas un familier de l’homme, mais s’en inspire beaucoup, notamment pour le modèle de Charles Swann.


Robert de Saint Loup : grand lecteur de Proudhon et de Nietzsche, on le retrouve également dans Albertine disparue, le temps retrouvé.

Boniface Castellane (1867-1932), homme politique français, célèbre collectionneur et défenseur des demeures historiques de France, c’est un dandy, il est très élégant et a inspiré Proust pour Robert de Saint Loup

 

Bergotte incarne le romancier-type dans l’œuvre.

Paul Hervieux (1857-1915), romancier et auteur dramatique français, il côtoie de nombreux écrivains et artistes et fréquente les salons.

Anatole France (1844-1924), écrivain français et critique littéraire, choisi par Proust pour le personnage de Bergotte.

Anselme Mortreuil (1878-1930), dandy et ami de Proust. Tableau d’Antonio de la Gardera  

Excellent moment dans l’univers proustien. A ne pas manquer.

Jusqu’au 14 avril,  Maxim’s Paris

 

 

 

 

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