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15 juin 2010 2 15 /06 /juin /2010 11:20

Trésors de la couronne d’Espagne - Un âge d'or de la tapisserie Flamande

Histoire de la tapisserie.

La tapisserie est originaire d’Asie, puis d’Afrique du Nord, elle fut introduite en France au retour des croisades chrétiennes au Proche-Orient, elle était utilisée pour des décors d’intérieur et d’ameublement. 

On distingue deux sortes de tapisseries :

La tapisserie au petit point dite tapisserie au point d’aiguille et la tapisserie de haute et basse lisse

Il convient encore de distinguer deux sortes de tapisseries : les tapisseries exécutées sur des métiers verticaux dit de haute lisse, déjà utilisés par les égyptiens ou horizontaux dits de basse lisse. Tandis que la différence la plus évidente entre haute-lisse et basse-lisse dépend de la position verticale de la chaîne en haute-lisse comparée à la position horizontale de la chaîne en basse-lisse, la vraie et fondamentale différence dépend du fait que la basse-lisse a des marches et la haute-lisse n'en a pas.

La tapisserie des Gobelins est de haute lisse, celle de Beauvais et Aubusson de basse lisse.

La tapisserie est  l’une des traditions françaises, au cours des siècles elle a contribuée à l’embellissement du patrimoine français, elle fait partie des Arts décoratifs.

 Au Moyen Âge et jusqu'à la guerre de Cent Ans, l’Ile de France est le plus grand producteur de tapisseries. C'est alors que la guerre et le pillage systématique des villes font fuir nos lissiers vers le Nord, où ils créent les Ateliers d'Arras. Mais après le sac de la ville, les tapissiers partent en Flandres,devenue une nouvelle métropole, ils travaillent en famille, ils tissent des scènes bibliques,s’inspirent également des traductions de textes grecs et latins, des scènes mythologiques, des scènes  romanesques. Bruxelles réalisera d’énormes tentures historiées (suite de tapisseries illustrant un même cycle). Bruges fut également un centre de tissage important jusqu’au XVII eme siècle.

 Vers la fin du XV, siècle, c’est le Val de Loire accueille nos tapissiers et c'est dans ce "berceau de nos rois" que naquirent les plus prestigieuses pièces de nos musées : "Les mille fleurs", sujets champêtres pleins de fraîcheur et de charme, où s'ébattent gentes dames, seigneurs et paysans sur un fond de fleurettes dit "de bord de Loire".

La fin du Moyen Âge voit apparaître les sujets épiques. Rois et princes font tisser les scènes de leurs tournois, de leurs combats et de leurs victoires ainsi que leurs parties de chasse. Cette époque reste la plus prolifique en chefs-d’œuvre incomparables.

La Renaissance et l'arrivée des artistes italiens, la tapisserie change radicalement de style. Associant peinture et tapisserie, Raphaël introduit l'art de la composition, l'ordre, la clarté, la perspective, le décor, les riches bordures et arabesques qui donneront le "haut en couleur" propre à la Renaissance.

En France, vers 1530, François Ier fonde à Fontainebleau la première manufacture royale de tapisseries. Vers 1660, c'est Colbert qui fonde les Gobelins, puis Beauvais, quatre ans plus tard, sous la protection de Louis XIV. Plus de 800 peintres et tapissiers sont réunis aux Gobelins, à Paris, sous la direction de Charles Le Brun dont l'idée est de spécialiser les artistes selon leurs dons et leurs affinités. C'est pourquoi il n'est pas rare de trouver un carton signé par plusieurs artistes différents

Après la mort de Louis XIV, les sujets officiels, solennels, disparaissent pour céder la place à la fantaisie la plus débridée. Tout au long des règnes de Louis XV à Louis XVI c'est le triomphe de la nature, de la sensualité. Scènes galantes et voluptueuses se succèdent à travers de riants paysages. Un style qui atteint son apogée avec Boucher.

La Révolution met un terme au génie créateur des tapissiers. Mais en 1795, Beauvais, Aubusson, rouvrent et jusqu'au XIX siècle on y reproduira les dessins des plus grands cartonniers de manufactures royales.

Au cours des siècles, les techniques de la tapisserie se modifient. Vers 1757 Jacques de Vaucanson met au point un métier de basse lice qui par la suite, fut légèrement amélioré par Joseph Marie Jacquard (1752-1834). Ce métier est à l'origine de la technique employée aujourd'hui dans les ateliers pour réaliser les points et particulièrement le point d'Halluin. Une technique grâce à laquelle la tapisserie a pu s'adapter au monde moderne tout en gardant son authenticité.

 

catalogue espagne

La couronne d'Espagne

Isabelle née en 1451, elle est la fille de Jean II, roi de Castille et de León et d'Isabelle de Portugal. Héritière du royaume de Castille. En 1469 elle épouse Ferdinand II d’Aragon, devenu roi de Castille en même temps que son épouse. Appelés les rois catholiques.

 Ils eurent 6 enfants :

 

Le roi d'Aragon assure la régence au nom de son petit-fils Charles Quint.

 

 La dynastie des Habsbourg les plus grands collectionneurs  de l’Europe.

La dynastie des Habsbourg, a régné, à travers ses diverses branches, sur une grande partie de l'Europe pendant des siècles, est éteinte depuis 1780. Les Habsbourg ont dirigé : l'Autriche, comme ducs 1282-1453 puis archiducs 1453-1780, les Espagnes (1516-1700), le Saint Empire romain germanique pendant plusieurs siècles jusqu'en 1740, et enfin ils devinrent rois de Hongrie et de Bohême jusqu'en 1780.

La dynastie de Habsbourg dite philippine (Casa de Austria - Maison d'Autriche - en espagnol), règne sur l'Espagne à partir de Charles Quint, roi de ce pays sous le nom de Charles Ier d'Espagne. Durant ces règnes successifs, l'Espagne atteint le zénith de son influence et de son pouvoir, ainsi que son Siècle d'or culturel.

Les rois :

Charles Quint :

 

 ou Charles de Habsbourg, archiduc d'Autriche, né le 25 février 1500 au Prinsenhof de Gand en Flandre, et mort le 25 septembre 1558 au monastère de Yuste dans la province d'Estrémadure en Espagne. Il fut duc de Brabant sous le nom de Charles II (1515-1555), roi d'Espagne et de l’Amérique espagnole, sous le nom de Charles Ier (Carlos I), roi de Sicile, sous le nom de Charles IV (Carlo IV) (1516-1556) et empereur du Saint Empire Germanique (1519-1556) sous le nom de Charles V.

 

charles quint

 

 

  

l'Espagne se hisse au rang de puissance européenne de premier plan grâce au développement du plus vaste empire colonial de l'histoire. Charles accède au trône des royaumes espagnols en 1516 à la mort de son grand-père Ferdinand II d'Aragon. Durant son règne, les Habsbourg d'Espagne contrôlent un immense territoire s'étendant des Philippines aux Pays-Bas.

Continuateur des Rois catholiques, l'empereur fait bâtir au point final de la reconquête un palais de style classique romain sur la colline de la Sabika, à l'Alhambra de Grenade : le palais de Charles Quint.

 

Le XVIe siècle voit la puissance espagnole atteindre son apogée avec la réunion sous l'autorité de Charles Quint et de son fils Philippe II d'un nombre extraordinaire de possessions rassemblées par la politique matrimoniale des Habsbourg, les exploits des conquistadors et leurs propres faits d'armes ; Charles Quint est l'empereur sur des territoires sur lesquels « le soleil ne se couche jamais » :

A l’époque du siècle d’or, les Habsbourg, en Espagne comme en Autriche sont de grands mécènes. L'Escurial, le grand monastère royal construit par Juan de Herrera sous les ordres de Philippe II, attire certains des plus grands architectes et peintres européens.

 

  philippe ii

 

 

 

Ces tapisseries illustrent l’importance de ce genre artistique à la Renaissance et témoignent des fastes somptueux de la cour des Habsbourg. Le  luxe, le prestige, de précieuses tapisseries en fils de soie et de laine, mais aussi d’or et d’argent, étaient considérées comme les biens les plus précieux après les bijoux et l’argenterie. Elles convenaient admirablement à la vie itinérante de la cour de Charles Quint et de son fils Philippe II.

 

 

L'exposition est présentée en 3 périodes :

L’époque des rois catholiques et de Marguerite d’Autriche. 1480-1530

Les premières informations sur les collections de tapisseries dans le monde espagnol remontent à la fin du moyen âge. Ces sources démontrent le rôle quelles ont joué dans les milieux aristocratiques proches de la cour d’Aragon et de Castille. Les tapisseries plus anciennes datent du début XVI eme dans les collections royales d’Espagne. Elles sont toutes de fabrications flamandes. Isabelle de Castille fut l’une des plus grandes collectionneuses de son temps, sa fille Jeanne et Marguerite d’Autriche, l’épouse de son fils Juan. Dans les collections de Jeanne et Marguerite on cède la place du gothique  à une esthétique s’inspirant des idéaux de la Renaissance.

Période ou l’art prend une place importante dans les milieux proches de la cour, les souverains et la haute noblesse prennent conscience que les œuvres d’art sont dotées d’une grande capacité de représentation symbolique du pouvoir. Ils considèrent que les objets d’arts sont les moyens de mettre en scène  la vertu de la magnificence. Les tapisseries, et l’orfèvrerie représentent, le moyen le plus efficace pour mettre en scène une vertu qui avait jadis été théorisée par Aristote, le plus lu et plus traduit de l’époque, il figure en bonne place dans les inventaires de livres des rois catholiques.

 

2)  L’époque de Charles Quint et Marie de Hongrie 1500-1558

C’est l’âge d’or de la tapisserie flamande renaissante, elle a perdurée pendant la première moitié du XVI eme, Bruxelles en était le centre, parmi les artistes les plus connus ayant la plus grande virtuosité Bernard Van Orley, (on lui doit les cartons les plus célèbres de cette époque), Jan Cornelisz, Vermeyen (il a conçu les cartons de la tapisserie « La conquête de Tunis » la plus remarquable, commande de la cour impériale. Charles Quint était un des collectionneurs les plus avisé ainsi que sa sœur Marie de Hongrie, qui va menée une politique artistique et culturelle afin de stimuler la création de tapisseries, peintures, sculptures. Elle lancera une politique de création de constructions de demeures princières pour rassembler les collections d’objets d’art. Un très bel exemple au Palais de Binche entouré de jardins.

3) L’époque de Philippe II 1548-1578

1548, le prince Philippe (futur roi d’Espagne)  va effectuer son premier voyage aux Pays-Bas. Le futur souverain entame la construction du monastère de l’Escurial à Madrid (1563-1580) La cour du souverain Habsbourg, située à Bruxelles s’établit à Madrid, les collections royales sont désormais renouvelées par des commandes modernes et originales.

L’exposition présente un éventail de tapisseries, elles correspondent aux différentes périodes évoquées avec des thèmes différents, quelques tableaux dont Charles Quint et Philippe II.

Quelques exemples :

 

A L’époque des rois catholiques et de Marguerite d’Autriche. 1480-1530

 Entrée de César dans Rome vers 1460

L’histoire de Tydée  (série histoire de Thèbes) vers 1490-1500

La traversée de la mer rouge vers 1490

Vierge à l’enfant et ange vers 1500

La naissance de Jésus (série de   dévotion d’isabelle la catholique) vers1502-1504

L’époque de Charles Quint et Marie de Hongrie 1500-1558 

La bataille de Zama (série l’histoire de Scipion) vers 1544

La fortune, la noblesse dans la (série les honneurs) vers 1520-1525

Faustulus rencontre Romulus et Remus  (série la Fondation de Rome) 1525-1530

La chasse aux cerfs dans la série les chasses de Charles Quint 1531-1533

La prise de Tunis dans la série La conquête de Tunis bers 1549-1554

Ces tapisseries de Bruxelles ; d’après les cartons de Bernard Van Orley 

L’époque de Philippe II 1548-1578 

Persée libérant Andromède dans la série les fables d’Ovide avant 1566

Singes tirant l’arquebuse dans la série les grotesques  vers 1542-1560

Saint Michel soumettant le démon dans la série l’Apocalypse inspiré de Dürer

Noé construisant l’arche dans la série l’histoire de Noé 1565-1566

La charrette de foin  dans la série les tentations de saint Antoine, d’après Jérôme Bosch, v. 1550-1570, tapisserie, or, argent, laine et soie.

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Quelques extraits du catalogue de l'exposition

Très belle exposition montrant des oeuvres exceptionnelles,

Jusqu’au 4 juillet 2010 à la galerie des Gobelins Paris

   

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26 avril 2010 1 26 /04 /avril /2010 10:27

Collection Motais de Narbonne, tableaux français et italiens du XVII et XVIII eme siècle.

 

 Nous sommes au XVII eme siècle, beaucoup d’artistes français se rendent en Italie certains ont obtenus le prix de Rome.

Les XVII et XVIII eme sont traversés par différents courants artistiques tel que le classicisme, le baroque, le rococo et le néo-classicisme.

 

Avec le classicisme, la peinture tend vers un idéal de la beauté et de perfection a travers des sujets nobles, de préférence inspirés de l'antiquité ou de la mythologie gréco-latine tels que les figures héroïques, les victoires ou la pureté des femmes. Les artistes cherchent à symboliser le triomphe de la raison sur le désordre des passions : la composition et le dessin doivent primer sur la couleur, le concept sur la séduction des sens. La peinture classique porte à la méditation et étudie les maîtres nouveaux pour exprimer la morale et, par ailleurs, le drame. Les cortèges triomphaux occupent une large place ainsi que les sujets qui exaltent les sentiments nobles.

 

 Le baroque utilisation du clair obscur, les expressions faciales intenses pour faire passer des sentiments. L’action ne se trouve pas forcement au centre de la toile, obliques et courbes utilisées. Impression de mouvement dans les vêtements, drapés. 1590-1790

 

Le rococo vers 1730, les couleurs plus tendres, des tons pastels, des formes incurvées. Les peintres décorent leurs tableaux d’anges chérubins et de tous les symboles de l’amour. Le portrait est aussi un style très en vogue.

 

Le néoclassicisme s’est développé entre 1750 et 1830, les thèmes moralisateurs ; mise en avant des valeurs civiques, Thèmes inspirés par l'antiquité grecque et romaine, la forme prime sur la couleur.

 

En Italie de nombreuses écoles se sont développées depuis la Renaissance, et ont crées de grands mouvements qui se sont répandus dans toute l’Europe.

Au XVII eme deux grandes écoles :

 Bologne : L’école se releva brillamment à la fin du XVIe siècle sous la direction de Louis Carrache (il ouvrit une académie), qui était allé puiser de nouveaux principes à Rome, à Florence, à Parme et à Venise. Ecole de la perspective, d’anatomie.

Naples : La première moitié du XVIIe siècle fut l'âge brillant de la peinture napolitaine, et elle dut cet éclat à la présence de maîtres étrangers. Ce fut aussi un temps d'intrigues, de haines, de persécutions, de crimes même parmi les artistes.

 

Collection Motais de Narbonne vignette ef83df8c97

 

Hélèna et Guy Motais de Narbonne, couple de collectionneurs parisiens, ont constitués cette collection de plus de 40 tableaux français et italiens du XVII eme et XVIII eme siècle.

Les sujets : l’histoire, inspiration religieuse ou mythologique.

Quelques exemples illustrant cette collection :

 

Pierre Mignard 51612-1685) XVII ; travaille à Versailles et est anobli par le roi. Il va à Rome ou il rencontre Poussin.

"Le temps coupant les ailes de l’amour" .

Sujet - Figure allégorique. Thème moralisateur et désabusé. (Ce tableau peut-être le ressenti du peintre et de ses enfants).

Charles Mellin (1597-1649) XVII, il va à Rome travailler avec Simon Vouet .

"Apollon "

Cette œuvre a été peinte pour le cardinal Barberini.

Jacques Blanchard (1600-1638) XVII, va à Rome, Venise et Turin ou il est au service du duc de Turin, peintre du roi en 1636. Ses modèles Titien, Tintoret, Véronèse.

" La Madeleine pénitente" place privilégiée dans l’œuvre de cet artiste, il a montré la Sainte à différentes repentances.

Claude Deruet (1588-1660) XVII, était peintre de cour officiel du duc Charles III de Lorraine. Il étudie ensuite à Rome, il est anobli en 1621.

" La bataille entre les amazones et les grecs"

 Sujet – les amazones, femmes guerrières, popularisées par les grands récits antiques et les poèmes du Tasse et d’Aristote. Les héroïques guerrières on remporté la victoire sur les grecs. Un blason sur le montant du pont présente les armoiries de Gaston d’Orléans.

Jean-Baptiste Champaigne (1631-1681) XVII eme, neveu de Philippe de Champaigne.

"Marc et Mathurin"

 Le sujet - les anges venant mettre un terme au jeune de 40 jours que le Christ s’était imposé au désert.

Jacques Stella (1596- 1657) XVII eme, il va à Rome en 1623, a son retour il devient peintre de Richelieu qui le nomme peintre du roi, Louis XIII et de la régence d'Anne d'Autriche.

" Vénus et l’amour dans la forge de Vulcain "

Jean Tassel, (1608-1667) XVII eme, il est à Rome en 1634, il entre, comme Bourdon, en contact avec le milieu des peintres de bamboches.

" Le repos de la Sainte famille pendant la fuite en Egypte"

 Dominico Maria Viani (1668-1711) XVII eme Bologne

"Le retour du fils prodigue", intensité du regard importante.

 Francesco Caro (1607-1665) XVII eme formation à Milan, intérêt pour le Caravage, la manière de premières bambochades.

" David avec la tête de Goliath"

 Antonio Tampesta XVII eme Rome

" David décapitant Goliath devant l’armée des philistins opposé à Israël".

  Charles Le Brun (1619-1690) XVII eme, premier peintre du roi, directeur de l'Académie royale de Peinture et de Sculpture, et de la Manufacture royale des Gobelins. Il s'est surtout illustré dans la décoration du château de Versailles et de la galerie des Glaces.

" Mucius Scævola devant Porsenna "

Sujet historique -Caius Mucius, devant le spectre terrible d'une défaite que faisait craindre le siège de Rome par les Étrusques, décide de lui-même de s'introduire dans le camp ennemi et d'assassiner son roi. Pour éviter qu'on le prenne pour un déserteur, il met le Sénat au courant de sa décision Sujet raconté dans l’histoire romaine par Tite-Live.

 Laurent de La Hyre XVII eme

" Assomption de la Vierge"

 Simon Renard de Saint André (1613-1677) XVII eme, portraitiste mais aussi connu pour ses vanités

" Vanité "

Sujet – Le crâne, sablier, bougie, violon font partis des composantes vanités ; type d’image destinée au XVI eme à favoriser la méditation des derniers instants.

Nicolas Chaperon XVII eme, carrière entre Rome et Paris dans le sillage de Vouet et Poussin.

"Le repos de la sainte famille pendant la fuite en Egypte".

Sébastien Bourdon XVII eme.

" Saint Charles de Borromées secourant les pestiférés".

Sujet – Saint Charles invoque l’ange Gabriel pour éradiquer la peste à Milan, le calice et l’hostie à ses pieds.

Lubin Baugin (1610-1663) XVII eme, spécialiste de natures mortes, il part en Italie vers 1640 ou il ne peindra plus que des scènes religieuses,

"La Vierge à l’enfant".

Charles Poerson (1653-1725) XVII eme, directeur de l'Académie de France à Rome, de 1704 à sa mort, en 1725. Il a participé à la décoration de l’hôtel des Invalides.

"L’annonciation", identique à une tapisserie de la série tenture de la Vierge, tissée au XVI eme siècle.

Nicolas Mignard (1606-1668) XVII eme, frère de Pierre Mignard, il passe deux ans en Italie à Rome. Appelé à Paris par Mazarin en 1660, il fut chargé par Louis XIV de décorer plusieurs appartements du rez-de-chaussée des Tuileries. Il fut reçu à l'Académie le 3 mars 1663 et en devint recteur .

"Saint Jean- Baptiste au désert"

Grégorio de Ferrari (1647-1726) XVII eme Florence, peintre baroque, chef d’œuvre dans la cathédrale San Lorenzo à Gènes.

" Le repos pendant la fuite en Egypte"

Le Guerchin (1591-1666) XVII eme siècle Bologne.

" Saint Pierre apôtre" , il a les clefs du royaume des cieux.

Antonio de bellis (1616) XVII eme Naples Au IV eme siècle,

"Dorothée envoyée au supplice en Cappadoce par Fabricius, car elle refusait de se marier "

Mattia Preti (1613-1699) XVII eme La Valette, il va à Rome, issu de l’ecole napolitaine.

" Thomyris faisant plonger la tête de Cyrius dans le sang".

Sujet- Cyrus grand vaincu par Thomyris, reine des Massagètes. Arès avoir soumis les peuples d’Asie mineure et de Babylone, Cyrus est encore avide de conquêtes et jette son dévolu sur les contrées dirigées par Thomyris. Elle le demande en mariage, il décapite son fils, elle lui plonge la tête dans le sang humain.

Nicolas Bertin (1667-1736) XVIII eme, prix de Rome en 1685.

"Le Christ et la Samaritaine",

Sujet- Le Christ demande à boire à une femme de Samarie.

François Lemoyne 1688-1737 XVIII eme, prix de Rome en 1736, fut nommé premier peintre du roi, le plafond d’Hercule à Versailles, classé dans les peintres rococo période allant de 1730 à 1770.

" Jacob et Rachel au puits "

Sujet -lié à un épisode biblique, jugement dans la genèse.

Antoine Rivalz (1667-1735) XVIII, il fait son enseignement à Toulouse, Paris et Rome, influencé par l’art baroque et classique il décore l’hôtel de ville de Toulouse .

"La mort d’Arria"

 Sujet- noble romaine, elle veut convaincre son époux, accusé de corruption contre l’Empereur Claude, de se donner la mort.

Nicolas Colombel (1646-1717) XVIII, admis à la l’académie saint-Luc à Rome ; Louis XIV le chargea de décorer plusieurs appartements à Versailles et à Meudon.

"Portrait d’une femme sous les traits d’une source ou de Venus"

 (ce serait un portrait d’Adrienne Lecouvreur) Adrienne Lecouvreur (artiste dramatique française XVIII)

Joseph Marie Vien 1716-1809) XVIII eme, précurseur du néoclassicisme, Il est directeur de l'Académie de France à Rome de 1775 à 1781 et premier peintre du roi en 1789 ; cette toile fut exposée en 1755 au Salon.

"Saint Jérôme en prière." 

 Michel-François Dandré Bardon (1700-1783) XVIII, formation à Aix en Provence, va à Rome et Venise.

" Antiochus, Epiphane ordonne le massacre des 7 frères Maccabées"

 Sujet – scène biblique, persécutions du peuple juif.

Louis de Boullogne (1657-1733) XVIII eme, grand prix de peinture, il part à Rome en 1676, avant de revenir à Paris il passe par la Lombardie et Venise.

" Le triomphe de Gallatec"

 Donato Creti (1671-1749) XVIII eme peintre italien rococo bologne

"La vierge de l’apocalypse entre Saint Vincent Ferrier et Saint Antoine de Padoue"

 Sujet – prédicateur de l‘ordre des dominicains Saint Vincent reconnaissable à la flamme sur sa tête, Saint Antoine porte la robe et le lys devant lui.

P-Hubert Subleyras (1699- 1749) XVIII eme Rome, artiste français, établi à Rome après avoir remporté le Premier Grand Prix de peinture de l’Académie de Rome en 1726 .

"L’annonciation"

 François Boucher XVIII eme rococo

"Joshua cédant les trésors du temple de Jérusalem à Titus" tiré de la guerre des juifs.

 Nicolas Vlughels (1668-1737) ; XVIII eme, en 1724 nommé directeur de l’académie de France à Rome

"Apelle peignant Campaspe"

 Sujet – tiré de l’histoire naturelle de Pline l’Ancien, chargé par Alexandre Legrand de faire le portrait de sa maitresse Campaspe.

 Francisco de Mura XVIII eme Naples

" Le roi Salomon dirigeant la constitution du temple de Jérusalem". Pour l’église Santa chiara à Naples

Sujet- Robert d’Anjou.

 Luca Giordano (1632-1705) XVIII eme Naples, placé en apprentissage auprès de José de Ribera par le vice-roi de Naples, il va à Rome, Venise pendant plus de 10 ans et va à Madrid invité par Charles II d’Espagne ou il restera peindre les fresques au monastère de l'Escorial, au palais royal de Madrid et de Tolède qui conservent une partie de ses œuvres

"Le Christ devant Caïphe", 

Sujet - épisode  qui se place juste après l’arrestation du Christ.

Francesco Botti (1640-1710) XVIII eme Florence.

" Le temps démasquant le mensonge"

 Sujet- le retrait des masques entre homme et femme.

Quelques salles du Louvre réservées à la présentation de cet ensemble cohérant réunissant artistes français et italiens du XVII eme et XVIII eme siècle, dont certains peu connus.

Belle collection à visiter au Louvre jusqu’au 28 juin

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12 avril 2010 1 12 /04 /avril /2010 13:38

Méroé est une cité antique de Nubie, capitale d’un royaume tardif. C’est un état indépendant qui c’était développé de -2500 à -1500 avant J-C, la capitale était Kerma.

 

La Nubie, aujourd’hui est une région au nord du Soudan et de l’extrémité sud de l’Egypte le long du Nil. Pendant un certain temps les souverains de ce royaume prirent possession du pouvoir sur toute l'Égypte, à partir de -747, et, pendant près d'un siècle, cinq pharaons noirs régnèrent. Défaits par les Assyriens, les nubiens refluent vers le sud.

 

Débute alors l'époque des royaumes de Napata puis de Méroé.

 

Napata est à la fois le nom d'un royaume antique d'Afrique et le nom de sa capitale. (Après le royaume de Kerma et avant celui de Méroé).

 

Le cœur de cet empire est limité par trois cours d’eau, le Nil à l’ouest, le Nil bleu au sud-ouest et l’Atbara au nord-est. Ce qui donne un aspect insulaire. Ce territoire englobe la plaine du Nil, qui s’élargit à cet endroit pour constituer le bassin de Shendi, ainsi qu’une vaste steppe, parsemée de collines, montagnes et de vallées sèches. La région possédait de grandes cités royales au bord du Nil, dont Méroé la capitale. D’autres grands centres religieux et politiques se trouvaient dans les terres tel que : Naga, Moussawarat, Es-Soufra.

 

Naga et Méroé deux cités impériales au Soudan.

 

Naga ville royale, située à 130 km au nord-est de Khartoum dans une steppe désertique.

La ville antique se présente avec le temple d’Amon et celui d’Apédémak.

Le temple d’Amon le plus important, dominait la ville comme une acropole, précédé par un immense pylône de 10 m de hauteur. Une allée de 12 béliers conduisait au pylône avec une porte en pierre. Cette structure rappelle l’architecture des temples égyptiens, se poursuit une salle hypostyle (salle dont le plafond est soutenu par des colonnes), il possède 8 colonnes, également dans les salles suivantes et dans le sanctuaire. Le temple serait du 1er siècle après JC époque du règne du roi Natakamani.

Le petit temple d’Apédémak du dieu-lion, est constitué d’une seule salle précédée d’un pylône (on peut y distinguer la reine Amanitore et le roi Natakamani victorieux, massacrant leurs ennemis.

Naga est le lieu de création de la monarchie méroïtique.

 

Méroé capitale de l’empire qui porte son nom et joue un rôle politique, économique, culturel et religieux entre le III eme siècle avant JC et le début du IV eme siècle. C’est une grande cité du Soudan sur les bords du Nil, au nord de Khartoum. Les villes de Napata, Kawa, Kerma sont plus au nord, et gardent une place certaine à cette époque.

Méroé capitale de Kouch, cette ville est apparue au V eme avant JC, décrite par Hérodote comme la capitale des Ethiopiens, peuple du sud de l’Egypte. Aujourd’hui appelés kouchites (nubiens).

Par les textes nous savons que les habitants de Méroé vénéraient de Zeus (Amon) et Dyonisos (Osiris). Des descriptions détaillées sur cette région ont étés apportées par Pline, Sénèque et Strabon, on y trouvait de l’or des pierres précieuses, des gisements de sel, du fer. Cette ville située au-delà de l’Empire romain, mais connue des auteurs classiques. Son déclin et sa destruction totale au IV eme siècle, par le roi Ezanas de l’empire Aksoum, les bâtiments démolis, mais le souvenir de cette grande capitale est resté, les travaux des auteurs classiques ont été conservés dans les écrits des savants arabes au moyen âge. L’apparition de l’imprimerie a rendu ces descriptions antiques de Méroé disponibles auprès des érudits, c’est ainsi que cette ville a été redécouverte.

 

meroe

 

 Méroé est l’un des plus grands sites historique et culturel d’Afrique, composé de pyramides, plus petites que celles d’Egypte, une nécropole royale. Pendant VI siècles, cet empire s’est étendu sur 1700 km.

 

 Placé au contact de l’Egypte Hellénistique 320 à 330 avant JC, puis romane 30 à 395 avant JC, Byzantine jusqu’à 640. Méroé a développé des traits culturels marqués par les influences croisées, issues de l’Egypte, Grèce, Rome, Afrique. Les créations architecturales sont remarquables.

 

Quelques extraits de la revue dossiers d’Archéologie.

 

Plus de 200 œuvres exposées, elles viennent de différents musées, Khartoum, Londres, Munich, Berlin, Leyde. L'exposition est divisée en plusieurs sections.

 

Dès l’entrée de belles sculptures : Un lion, un bas relief visage royal fin du 1er siècle début du second après Jésus-Christ, mélange égyptien et Africain.

Un petit film est présenté, permettant de découvrir les sites et paysages de cette magnifique région.

La découverte de Méroé par le Français Frédéric Cailliaud, premier ouvrage décrivant cette région, ainsi que les travaux de John Garstang et George Reisner, livre publié en 1826.

 

La seconde section présente la richesse et la diversité de l’artisanat méroitique.

 

Les premières pièces exposées font parties des objets du quotidien :

 

En céramique blanche faite de kaolin, nous avons des gobelets, bols à décor estampés de motifs cruciformes, des calices, des coupelles. La céramique noire ou très sombre (Soudan) motifs incisés ou imprimés en peigne (elle exprime l’aspect extérieur des vanneries) nous avons des gobelets, bols, écuelles. Quelques figurines d’argile, animales ou humaines, très stylisées tradition néolithique (vers 5000 à 3400 avant JC, les plus belles représentent des visages féminins (rituel de la fécondité).

 

L’art du métal, monopole royal dédié à la fabrication des armes, des flèches, haches, bols, coupes.

 

Les objets de prestige bien souvent trouvés dans les tombes royales et de l’élite.

Quelques œuvres présentées dans des vitrines successives :

 

L’orfèvrerie :colliers, bagues, clous d’oreilles influence hellénistique ou égyptienne.

Le verre, vases, amphores, vases à huile, influence de l’empire romain.

Les faïences d’influence égyptienne, vases et figurines.

 

 La troisième section est réservée à la langue méroitique :

 

Elle possède deux écritures, et comprend deux systèmes graphiques, 24 signes chacun : l’un hiéroglyphe, l’autre cursif.

Les hiéroglyphes réservés aux textes religieux, datent du II eme siècle avant Jésus Christ, usage royal et culturel, écriture sacrée.

 

La cursive a un emploi très large, elle date du 1er millénaire avant Jésus Christ, utilisée par le roi, les élèves, les tables d’offrandes, sur les stèles.

 

En exposition quelques bols gravés, ostracon (tesson de poterie réutilisé dans l'Antiquité comme support d'écriture), tables d’offrandes.

 

La quatrième section des vitrines successives présentent des chefs-d’œuvre illustrant les thèmes de la royauté, du panthéon, du temple et de l’au-delà à Méroé.

 

La royauté, réunie des peuples aux modes de vies diverses, agriculteurs et bien d’autres.

Le monarque possède un réseau de palais implantés dans les villes majeures. Après le 1er siècle plusieurs reines se succèdent dont Amanerinas.

Quelques bouchons de jarres, des pendentifs sont montrés.

 

Méroé et la vigne, fête de la crue du Nil avec le dieu grec Dionysos, autre fête le culte des ancêtres royaux. Présentation de reliefs provenant des chapelles, des pyramides, tables d’offrandes, rinceaux de vignes et grappes de raisins, tête de Dionysos, frises décorées.

 

Le Panthéon Deux divinités essentielles sont vénérées, Amon égyptienne, Apedemat locale. On trouve aussi des dieux pharaoniques d’un coté Isis, Osiris, Anubis, Hathet, Nephtys. Puis les dieux du Soudan ancien, Sebioumeker, dieu roi, Arensnouphir dieu chasseur, Mash dieu du soleil.

Représentées : Amon dieu dynastique (Egypte), des statuettes, bagues, différents sceaux .

 

Une vitrine est consacrée au roi archer Tabo, II eme siècle avant Jésus Christ, revêtu des attributs royaux, il porte un collier à triple têtes de béliers, double uraeus et diadème sur le bonnet kouchite. II est en bronze stuqué et doré, (découvert en 1974 sur la presqu’ile d’Argot) .

 

Soudan-Meroe-Roi-Tabo-Statue-2

 

Le monde funéraire, on croit à la vie après la mort (on emporte ce que l’on possède dans la tombe). Une pyramide pour la famille royale. Une table d’offrande indispensable fait partie du mobilier essentiel dans la chapelle funéraire érigée devant la pyramide méroitique.

La statue fait partie du mobilier funéraire installé dans les chapelles, inspiration de l’au-delà égyptien.

 

Le temple monument essentiel, construction royale, honorant un dieu dont c’est la résidence (bonne marche du monde à la légitimation de la monarchie), modèle pharaonique pour l’architecture et la décoration, il possède une façade monumentale.

 

La fin de Méroé, cet empire décline à partir du III eme siècle, les nubiens sont des ennemis traditionnels, Il laisse place à trois grands royaumes nubiens : Nobadia, Makouria, Alodia, christianisés, ils se partagent la vallée du Nil.

 

 Le département des antiquités Egyptiennes du Louvre, a ouvert son premier chantier de fouilles en 2007. Cette exposition présente un certain nombre d’objets issus de ces fouilles effectuées proche de Méroé. Elle nous montre aussi l’importance de cette civilisation peu connue.Pourtant cet empire rayonna pendant plusieurs siècles.

Exposition à ne pas manquer au musée du Louvre jusqu’au 6 septembre 2010.

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10 avril 2010 6 10 /04 /avril /2010 18:12

Alexandre Tharaud commence le piano à l’âge de 5 ans. Il obtient un premier prix au Conservatoire National de Paris à l’âge de dix sept ans. Lauréat des concours de Munich, Maria Canals et Citta di Senigallia.

Il commence par enregistrer de la musique française : Emmanuel Chabrier puis Francis Poulenc pour lequel il reçoit plusieurs récompenses dont le Grand Prix de l’Académie Charles-Cros en 1997.

 

 En 2001, lorsqu’il enregistre au piano des Suites pour clavecin de Jean-Philippe Rameau , toute la presse salue son talent et il devient la révélation discographique de l’année.

 

Son intégrale de l’œuvre pour piano de Maurice Ravel en 2003 rencontre le même engouement (diapason d’Or, Choc du Monde de la musique pour n’en citer que quelques uns et une nomination aux Edison Awards 2004).

 

L’année suivante Alexandre Tharaud présente ses « Concertos Italiens » de Jean-Sébastien Bach. Il fait redécouvrir au public des transcriptions de Bach d’après des œuvres de Vivaldi et Marcello ; poursuivant ainsi son travail très personnel, il transcrit lui-même la première et la dernière pièce de ce disque.

 

En 2007, son choix d’enregistrer au piano des suites pour clavecin de François Couperin « Tic, toc, choc » confirme un souci de filiation entre compositeurs qui l’amènera naturellement à Chopin. En effet, Chopin occupe une place importante dans le répertoire du pianiste. Il commence par enregistrer « Les Valses » en terminant son programme par la Valse-Evocation sur le thème de Chopin de Federico Mompou (compositeur Argentin décédé en 1987). Une fois de plus, il faut souligner la délicatesse du jeu et l’originalité de la démarche artistique. Après les Valses, les Préludes.

 

Il enregistre un double cd sur les œuvres d’Erik Satie.

 

2009, journal intime consacré à Frédéric Chopin.

 

Pour cette soirée au Théâtre des Champs Elysées , Alexandre Tharaud interprète deux grands romantiques :

Franz Schubert et Frédéric Chopin.

 

En première partie: Franz Schubert :

 

6 Moments Musicaux Opus 94 D. 780

Moderato - Andantino - Allegro moderato - Moderato - Allegro vivace - Allegretto.

 

Franz Schubert/Alexandre Tharaud

 

Rosamunde opus 26 D. 797

Allegro molto moderato – Andantino – Allegro - Andantino

 

 La seconde partie réservée à Fréderic Chopin :

 

 Nocturne no 2 en mi bémol majeur opus 9 no 2

Andante

 

Fantaisie en fa mineur opus 49

Tempo di marcia – Lento sostenuto – Tempo primo – Adagio sostenuto – Assai allegro

 

Nocturne no 20 en ut dièse mineur opus posthume

 

 Fantaisie-impromptu en ut dièse mineur opus 66

 Allegro agitato – Largo- Moderato cantabile

 

Mazurka en la mineur opus 17 no 4

Lento ma non troppo – Poco più vivo

 

Ballade no 1 en sol mineur opus 23

 Lento – Moderato- Presto con fuoco

 

alex

 

Très bel hommage rendu à Frédéric Chopin, année du bi centenaire de sa naissance. Alexandre Tharaud, passionné de musique, nous a donné une vision très personnelle de sa relation avec le compositeur.

Soirée exceptionnelle

 

Alexandre Tharaud sera à partir d’avril 2010 en France, Belgique, Monaco.

A ne pas manquer.

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9 avril 2010 5 09 /04 /avril /2010 16:32

Siddhârta Ballet d’Angelin Preljocaj

Musique Bruno Mantovani

 

L’Incarnation de Bouddha Siddhârta Gautama, né vers 560 avant JC, dans le nord de l’Inde, il aurait vécu 80 ans. Il est l’initiateur du bouddhisme et vécut à l’époque charnière de la pensée religieuse, en effet il vécut à la même période ou en Chine Lao Tseu et Confucius ouvraient la voie du taôisme et du confucianisme. Au proche Orient, les perses et les hébreux se partagent les frontières le monothéisme et du polythéisme. La tradition orale, recueillie dans les premiers écrits bouddhique du 1er siècle de notre ère, narre que Siddhârta était le fils ainé du roi Suddhodana.

 

chausson-danse.jpg

 

 Ce ballet est composé de 14 tableaux. Siddhârta un homme rencontre l’éveil une femme, les hommes vêtus de noir représentent les forces du mal. Les mystères, les tourments de ce long voyage intérieur sont dévoilés, semé d’embuches, d’incertitudes et de doutes. C’est le sacrifice dans la quête d’un absolu.

 

 Dès le lever de rideau nous sommes dans une atmosphère particulière, la lumière est froide, une énorme boule de métal grise balaie l’espace et fabrique des nuages sous laquelle les danseurs évoluent, vêtus de noir et casqués. L’atmosphère mentale, représentation de la brutalité, du tourment de l’angoisse du désordre. L’homme est désuni, il est le lieu de sentiments qui le divise, haine, folie, ambition, vanité, fierté, orgueil, envie, jalousie. Les danseurs, se comportent selon des lois qui leur sont propres sans aucune cohérence, aucune unité, énergie négative, cela transmet la violence le désordre, l’angoisse.

 

II- Siddhârta et sa femme Yasodhara lors d’une fête à la cour. Musique et opulence, tout le monde danse et s’amuse, le vent tiède et parfumé fait bruire les feuilles des arbres. Siddhârta angoissé, se sent prisonnier. La perspective de monter sur le trône est pour lui un supplice. La vie familiale, l’amour de ses proches sont un obstacle à son accomplissement spirituel. Le roi, père de Siddhârta essai d’intéresser son fils aux affaires du royaume, mais Siddhârta explique au roi que son rôle n’est pas de s’occuper de politique mais du salut de l’homme. Il s’éloigne au bord de la rivière pour méditer, le roi l’épie et a peur que son fils quitte le royaume.

 

 III – Un village, misère et maladie, détresse épidémie. Siddhârta et Yasodhara viennent en aide à la population, des villageois contaminés s’écroulent sur le sol. Siddhârta oppressé ne supporte plus cela. Comment libérer l’humanité de la souffrance ? On les éloigne d’un vieil homme qui est sur le point de s’éteindre.

 

 IV- Atmosphère mentale. Une femme danse, dans le lointain, comme une vision, d’essence abstraite, précédée d’un écoulement mélodieux de messagères qui en même temps l’annoncent et la protègent. C’est la figure de l’éveil, elle est l’incarnation de la libération. Elle est la voie qui mène à la plénitude au-delà de toute souffrance. Elle est le rêve qui a commencé à prendre forme dans l’esprit de Siddhârta.

 

V – chambre à coucher, Siddhârta annonce à sa femme qu’il s’en va pour trouver la voie : « Je voudrais vaincre l’angoisse et l’affliction. Extraire les hommes de leur souffrance et les sauver de leur agitation. Quand j’aurais trouvé la voie de l’illumination je reviendrai auprès de toi. » Yasodhara, pleine d’abnégation et de compréhension, le laisse partir. C’est avec une immense dignité qu’elle dissimule à Siddhârta la douleur qui l’accable. Siddhârta et Ananda son fidèle cousin, quittent le palais en s’enfuient dans la foret, où ils courent pendant longtemps. Siddhârta demande à Ananda, de lui couper ses longs cheveux avec une épée. Un peu plus tard, ils échangent leurs riches vêtements, contre ceux, usés et rapiécés, de deux vagabonds, avant de s’endormir au pied d’un arbre.

 

 VI- Atmosphère mentale, la même vision féminine, Cette fois-ci au lieu de rester immobile Siddhârta fait quelques pas vers la figure de l’éveil. Il doit lutter contre un grand nombre de pensées et de sentiments qui s’interposent, incarnés par les danseurs vêtus de noir, et écarter de son esprit des images de son père, de sa mère, de sa femme, qui l’entravent. Ainsi, après un long combat, Siddhârta voit la figure de l’éveil s’estomper peu à peu, et finit par disparaître.

 

VII – Siddhârta et Ananda, ont pris place dans une communauté d’ermites. Immobiles, silencieux. De très légères altérations de leurs postures. Des gestes étranges qu’ils réalisent manifestent les effets de la méditation sur leur état mental. Des villageois apparaissent, les ermites font l’aumône, on leur donne de l’eau et de la nourriture. Sujeta, une jeune villageoise se met à jouer de la flute, en présence des deux jeunes filles sensuelles. La douleur qu’exprime cet air de flute, plaintif et discordant, l’affliction qui se laisse percevoir bouleverse Siddhârta et le conforte ainsi dans sa résolution : libérer l’humanité de la douleur. En même temps on sent l’attirance que Siddhârta et Ananda éprouvent envers les deux jeunes femmes, les efforts qu’ils déploient l’un et l’autre pour écarter la tentation qu’elles ont fait naitre, celle du plaisir et de l’amour. Ils ne cessent de les regarder, ils les suivent du regard lorsqu’elles s’éloignent.

 

VIII - Atmosphère mentale, Siddhârta s’est isolé pour méditer et se rapprocher peu à peu de la figure de l’éveil en cheminant d’une messagère à l’autre comme sur les barreaux d’une échelle mouvementée. Les danseurs vêtus de noirs, le souvenir de ses parents, ont pour effet de détourner Siddhârta de l’objet de sa quête. C’est à une difficile domestication de ses énergies intérieures que l’on assiste. Les membres de sa famille semblent repoussés en périphérie du plateau par une main invisible que son esprit commanderait. Toute inquiétude a disparu, Siddhârta pénètre dans « les êtres sans le vouloir » , qu’il convoite, et dans l’état de l’espace infini. Il s’est allégé de toute activité mentale. Les notions d’extase et de perception ont cessé d’exister. Cet état n’est pas un effet de la conscience : c’est la conscience elle-même. Une adhésion totale de l’esprit à l’instant et à l’univers vivant. L’espace est vécu comme la source illimitée de toute chose. Dès que Siddhârta s’approche de la figure de l’éveil, les messagères semblent devenir immatérielles et se dissoudre dans l’atmosphère. Il est sur le point de triompher, s a méditation finit par échouer.

 

IX - Siddhârta et Ananda au milieu des ermites. Ils vont faire l’aumône auprès des villageois, on sent que Siddhârta les magnétise. Il attire à lui l’attention et les offrandes de tous, il redistribue la nourriture à ses compagnons. Rencontrant deux jeunes filles sensuelles sur leur passage, Siddhârta et Ananda se laissent entrainer jusqu’à la rivière. Les deux hommes se précipitent chacun dans les bras d’une des jeunes filles et s’abandonnent à la puissance de leur désir. Moment d’oubli et de consolation. C’est excessif et passionnel, tendre, sensuel, respectueux. Siddhârta et Ananda se culpabilisent, ils regrettent ce qu’ils viennent de commettre. Ils se lancent contre un mur devant les deux jeunes filles, qui tentent de les retenir puis s’enfuient, effrayées.

 

X- Mortifications, supplice, souffrance. Siddhârta et Ananda se sont engagés dans une épreuve mentale et corporelle totalement folle, excessive, radicale, ils n’ont plus de force. Les tortures qu’ils s’infligent se multiplient. Siddhârta s’entraîne à surmonter la peur. Il imagine qu’il parviendra à se libérer de lui-même s’il s’affranchit de la douleur. Les deux hommes se lacèrent la peau avec une lame. Ils rampent dans des ronces dans des cailloux. Ils retiennent leur respiration. Ils demandent aux ermites de déposer des blocs de pierre sur leur torse. Ils demandent qu’on les encorde au tronc d’un arbre pendant plusieurs jours. Ils retirent du feu à pleines mains des boulets de fonte incandescents. Atmosphère mentale. Siddhârta après un supplice particulièrement cruel, se déplace au milieu des messagères, qu’il semble avoir domestiquées, et essai de conquérir la figure de l’éveil. Il s’en approche mais la lumière se rallume violemment. C’est brutal. La figure de l’éveil a disparu. La réalité a refait irruption. Echec. Sa quête spirituelle, une fois de plus, s’est disloquée. Siddhârta se dit qu’il n’y arrivera jamais. Il traine son amertume au pied d’un arbre, il s’écroule.

 

XI – Siddhârta se réveille au pied de l’arbre. Il s’ouvre au monde sensible. C’est un déclic. Relation sensuelle avec la matière, les sons, les parfums, la lumière. Un grand nombre de sensations se déploient en lui. On a l’impression que pour la première fois depuis longtemps il regarde autour de lui et se rend réceptif aux beautés de la nature. C’est gai et enjoué. Sujata arrive et lui donne des fruits. Ils s’amusent. Sujata joue le même air de flute que la fois précédente et propose son instrument à Siddhârta. C’est discordant, mélancolique et douloureux. Puis peu à peu un air magique se fait entendre, une mélodie sublime et apaisée qui convoque toutes les splendeurs de l’univers. Enchantement, plénitude du moment présent. Les oiseaux interrompent leur chant pour se délecter de cet air harmonieux. Des villageois ont accouru et entourent Siddhârta. On lui remet une nouvelle robe, ainsi qu’à son cousin. Siddhârta fait l’expérience du moment présent et de la plénitude sensorielle : boire, manger, se baigner dans la rivière, contempler les paysages. Il a compris que c’est de cette manière, en observant avec la plus grande acuité ce qui se passe autour de lui, qu’il parviendra à la libération. On sent dans son attitude l’imminence de cet événement. Siddhârta et ses disciples ne font plus qu’un avec l’univers. Ils sont entrain d’assimiler les principes d’impermanences, et d’interdépendances et d’absence de soi préparé. C’est la mise en œuvre de ces principes que s’ouvrira l’illumination. Ils vivent des milliers de naissances et de morts. Sujata et villageois, emportés par cet élan vital, s’éloignent de Siddhârta, qui reste seul.

 

XII – Siddhârta se prépare longuement. Il se confectionne un tapis d’herbes et de fleurs coupées. Atmosphère mentale. La figure de l’éveil apparaît, accompagnée de ses messagères. Ecartant les uns après les autres, les danseurs vêtus de noir, sa femme et ses parents, obtenant des messagères, par la seule force de son esprit, qu’elles forment comme un sentier qui le conduise vers l’illumination, Siddhârta accède enfin à l’état de béatitude absolue : il étreint la figure de l’éveil.

 

XIII – Sujata se trouve seule C’est alors qu’apparaît Siddhârta. Il n’a jamais été si lumineux, auréolé d’une telle aura d’autorité. Il se déplace avec humilité, suivi par un grand nombre de villageois magnétisés, impatiens d’être entrainés par sa parole sur la voie de l’illumination. Il ne fait pas de doute, il a trouvé la voie. Sujeta se précipite vers lui et l’interroge sur ce qui s’est passé. Une ronde se forme autour de Siddhârta. Celui-ci isole Sujeta et lui délivre sa parole. Ce sont des stances, il s’exprime d’une manière imagée. C’est alors que le climat mental de la méditation descend sur le plateau : Siddhârta guide et oriente la jeune fille vers la figure de l’Eveil au milieu du chaos des danseurs vêtus de noir. Il l’a pousse devant lui par la seule force de sa pensée et obtient d’elle qu’elle neutralise les uns après les autres, les danseurs vêtus de noir. C’est ainsi que Sujeta va parvenir à éteindre la figure de l’éveil. Cela va se produire avec d’autres villageois. La figure de l’éveil va passer d’une personne à une autre dans une sorte d’embrasement universel. Siddhârta partage l’éveil avec ses contemporains.

 

 XIV – Des centaines de disciples autour de Siddhârta et d’Ananda. Sa femme et ses parents sont là. Tous habillés pareil. Rien ne les distingue des autres. Même le roi reconnaît qu’il s’est trompé et demande à son fils de lui pardonner : il voudrait qu’il lui enseigne son savoir. Un groupe d’hommes refuse de se soumettre. Siddhârta essaie de leur parler. Ils ont gardés leurs riches vêtements. Ils tiennent dans leur bras des cartes roulées dans des tubes. Même si Siddhârta, a fini par conquérir la figure de l’éveil, la violence et la dureté du monde n’en continuent pas moins de prospérer. Siddhârta revient vers ses disciples.

 Extraits du livret.

 

 Très belle chorégraphie d’Angelin Preljocaj, la musique très originale de Bruno Mantovani bien adaptée. Grande soirée, le ballet de l’opéra est toujours aussi talentueux, haute technicité, mais aussi la grâce, la sensibilité. Dans les rôles principaux : Aurélie Dupont l’éveil ; Nicolas Leriche Siddhârta ; Alice Renavand l’épouse, Stéphane Bullion Ananda.

A voir absolument Jusqu’au 11 avril à l’opéra bastille.

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8 mars 2010 1 08 /03 /mars /2010 17:55

Eugène Delacroix nait le 26 avril 1798, meurt le 13 août 1863. Il fait ses études au lycée Louis-le-Grand, il montre, un don général pour l'art, mais c'est la musique qui semble l'attirer, et toute sa vie il resta amoureux de cet art, auquel sa violente passion pour la peinture ne tarde pas à se  manifester. Il entre aux beaux arts, une toile, "Dames romaines se dépouillant pour la patrie " (1818), offre déjà un certain intérêt.


1922, il envoie au Salon "Dante et Virgile ", malgré le mauvais vouloir de son maître Guérin,  celui-ci  y obtient le plus grand succès que puisse obtenir un artiste : des admirations enthousiastes et un déchaînement de critiques injustes, succès qui ne l'empêchait pas  d'obtenir cette même année la dernière place dans le concours pour le prix de Rome. Continuant de travailler avec une énergie croissante, en  1824 il expose  "Le massacre de Scio",
qui accentue encore la tempête qu'avait soulevée son premier Salon.

Il évite l'académie, cela lui permet de  fuir la ligne simple et harmonieuse. De cette époque datent " Le Tasse dans la maison des fous ", " L'Empereur Justinien composant ses Institutes", " Marino Faliero",et  les lithographies de Faust qui lui valent de sincères éloges de Goethe.

Au Salon de 1831, " L'Évêque de Liège "soulève peu de discussions, mais la liberté guidant le peuple les fait renaître. Delécluze se rallie un peu, mais Ambroise Tardieu lutte par son acrimonie contre le bon vouloir manifeste de Gustave Planche. Quoi qu'il en soit, cette  exposition eut un résultat appréciable et tangible : Delacroix fut décoré. C'est à ce moment qu'il commence une série de tableaux de combats, entre autres "Poitiers", "Taillebourg "(1831), qui le font traiter de Rubens manqué; suivie par des toiles historiques : "Charles-Quint au monastère de Saint-Just", "Boissy d'Anglas" et "Mirabeau et Dreux-Brézé".

En 1832, Delacroix quitte Paris et part au Maroc en Espagne, " la fantasia arabe",

"Rencontre de cavaliers maures" et "les femmes d'Alger dans leur appartement ",cette dernière fut refusée par le jury du Salon en 1834. Les années qui suivent se passent dans une production effrénée et il semble que Delacroix ait fait cette sublime gageure d'accumuler les chefs-d'œuvre. L'Institut  lui ferme obstinément les portes et ce n'est qu'en 1857, au bout de vingt ans, qu'il réussit à être élu après avoir produit des centaines de toiles presque toutes de premier ordre tel que : "La Barque de don Juan", "Les Croisés à Constantinople" (commandé pour le musée de Versailles), la décoration du salon du roi à la Chambre des députés, etc. Depuis 1849 : "Les Disciples d'Emmaüs", "La Chasse aux lions". Delacroix reçut des critiques de tels assauts que forcément il devait devenir polémiste.

  Eugene delacroix

Une passion pour Delacroix

Karen B. Cohen collectionneuse américaine a réunie pendant 30 ans, une collection d’œuvres de Delacroix, dessins, carnets de croquis, esquisses peintes. Les œuvres de cette collection illustrent la carrière du peintre qui va de 1787 à 1863.

Les Etats-Unis et Delacroix

Les diverses donations par Karen B Cohen au Métropolitains Museum of Art de New York ne se contentent pas d’enrichir les ensembles de dessins et peintures, elles marquent aussi une étape capitale dans la représentation de Delacroix au sein des collections publiques américaines.

Cette exposition présente environ  90 œuvres, revenues dans la maison de l’artiste, endroit ou elles ont  figurées jusqu’en 1894 date à laquelle le contenu de l’atelier fut vendu.

Différents thèmes le long de cette exposition, le premier est dédié aux œuvres religieuses.

Puis aux sujets littéraires avec esquisses et dessins. Des études pour grandes commandes de décors muraux pour le palais Bourbon au Luxembourg.

Un autre thème des copies d’après les maitres anciens tels que : Raphael, Rubens, Rembrandt.

Des études d’après modèles vivants ou corps disséqués.

Dans le grand atelier le voyage au Maroc, des études faites sur le vif et recomposées à travers ses souvenirs.

Paysages et animaux.

 

Dès l’entrée de l’exposition notre regard s'oriente sur l’œuvre «  chœur à cinq parties » graphite, lavis noir et brun.

C’est à partir de 1850 que Delacroix aborda les sujets religieux, lorsqu’il entreprit les peintures murales de l’église saint Sulpice à Paris. N’ayant qu’une approche esthétique de la religion, les œuvres religieuses tiennent une place centrale dans le corpus de l’artiste. Il a puisé ses sources chez les grands maitres du passé tel que Titien, Raphael, Rubens, Rembrandt. Il se mesure souvent aux mêmes thèmes bibliques.

Quelques unes des œuvres exposées :

Étude pour la vierge du sacré cœur encre et plume, une seconde version encre et lavis en 1821.

Le Christ au jardin des oliviers encre et  lavis brun, le bois derrière le Christ est noyé dans un lavis sombre presque abstrait, souligne l’isolement du Christ  prostré au sol.

Une esquisse pour la lutte de Jacob avec l’ange 1850, encre et huile sur papier calque marouflé sur toile. A l’arrière paysage sombre au premier plan la lutte entre Jacob et l’ange   .

Cette lutte est regardée, par les livres  saints, comme un emblème des épreuves que dieu envoi quelques fois à ses élus.

Le Christ guérissant l’aveugle de Jéricho 1862-63 huile sur toile. Un aveugle est présenté, alors que dans les Evangiles selon Luc et Marc, l’artiste à introduit diverses variantes.

La salle suivante présente les sujets littéraires.

Delacroix est un peintre d’histoire, il a puisé son inspiration dans la littérature.

Quelques œuvres présentées : des études,  l’assassinat de l’évêque de Liège tirée du roman Quentin Durward de Walter Scott auteur que Delacroix appréciait , les deux Foscari de Byron, et des dessins préparatoires, des séries des  lithographies d’après Hamlet,  Lélia  de George Sand qui était l’amie du peintre, il lui adressa plusieurs versions, le sujet : devant le Corps de son amant  mort, sous le regard du moine Magnus, Lélia confessa son amour à celui dont l’infidélité l’a conduite à se retirer dans un couvent, Desdémone  maudite par son père, scène tirée d’Othello, dont un petit carnet de dessins  représentant différentes scènes de la pièce, souvenir d’ une représentation a laquelle l’artiste assista en 1855.

Delacroix atteint sa notoriété avec la peinture d’histoire contemporaine, de son siècle. L’artiste ne sera pas indifférent a un événement, la révolte des grecs contre l’empire ottomans éclata en 1821, vaste mobilisation en Europe en faveur de la cause grecque (cette guerre symbolisait la lutte de la civilisation occidentale contre la barbarie orientale), Delacroix pouvait en lire les récits dans la presse.  Il consacra plusieurs œuvres a cet événement «  les scènes des massacres de Scio » 1824 ‘ La Grèce expirant sur les ruines de Missolonghi » 1826, à l’exposition « études de costumes grecs », plusieurs études d’un homme mort allongé encre et lavis brun.

Des corps disséqués, étude écorché figure debout de trois quarts, graphite. Académie d’homme de dos, huile sur papier marouflé sur panneau. Etude d’écorché torse d’un cadavre, graphite, sanguine, vraie blanche.

Les maitres anciens, Delacroix prit un  réel plaisir à copier les anciens, il appréciait les artistes italiens.

La collection Cohen comprend deux copies d’après Raphael, une vierge à l’enfant d’après Rubens, scène de combat d’après un dessin de Raphael. Le martyr Saint Sébastien d’après Véronèse., deux études de nus masculin d’après Géricault, plume et encre.

Nous poursuivons la visite dans l’atelier de l’artiste, pour y accéder il faut descendre quelques marches à l’extérieur de la maison qui donne sur un magnifique jardinet.

Quelques dessins du voyage au Maroc.

Delacroix effectua un voyage au Maroc pendant six mois en 1832, faisant parti de la suite de l’ambassadeur de France,  le comte de Mornay, venu négocier, avec le Sultan Abd el-Rahman les arrangements nécessaires consécutifs aux débuts de la conquête de l’Algérie. Pour Delacroix se fut une source d’inspiration majeure pour la suite de sa carrière, par ses écrits et par sa peinture, la beauté de la nature, les couleurs, la lumière ce fut une surprise pour lui de se retrouver dans une ville orientale. Il écrira plus tard souvenirs"un voyage dans le Maroc".

delacroix

Eugène Delacroix fut aussi un artiste animalier, ses tableaux et études nous montre le monde animal, des oiseaux, fauves, chevaux. On retrouve la fougue de l’artiste, il représente souvent les chevaux écumants, ou dans des combats. A partir de 1840, les fauves s’imposent  de plus en plus dans son imaginaire.

A l’exposition : Etudes de perroquets, graphite. Plusieurs  études de chevaux, graphite et encre. Cheval sauvage terrassé par un tigre, lithographie. Et Encre aquarelle et gouache. Tigre aux aguets, plume et encre.

 Il dira « les hommes sont des tigres ».
tigre

Paysages et architecture

L’abbaye de Valmont, lieu privilégié de l’artiste ou il s’est rendu pendant trente années, il s’y rendait lorsqu’il voulait s’éloigner des émotions vives de sa vie parisienne. Repos et promenades lui permettait de découvrir de lieux et  objets à peindre.

Un exemple : avec le paysage «  vue sur l’aqueduc », encre et lavis brun. Mais aussi un carnet de Normandie, 44 pages, 39 dessins, représentant le château de Valmont, le chœur de l’église de l’abbaye de Valmont. Tombeau de Nicolas d’Estouteville, études de vitraux, graphite encre et lavis.

A partir de 1842, il se rendait chez son amie George Sand à Nohant,  ou il gouta les plaisirs de la vie à la campagne, proche de la nature, il pu ainsi apprécier fleurs, les arbres du parc, le jardin.

A l’exposition : étude de fleurs champêtres, étude d’une branche fleurie. Vue du parc de Nohant, encre et lavis brun. Un paysage avec colline, huile sur papier marouflé sur toile. Coucher de soleil, pastel vers 1850.

Magnifique collection montrant le génie d’Eugène Delacroix, les différents thèmes exposés évoquent les moments forts de la carrière de cet immense artiste que ce soit par les grandes feuilles, les carnets de dessins, croquis, esquisses.

Exposition à  ne pas manquer.

Quelques extraits du livre de l’exposition.

Jusqu’au 5 avril au Musée Eugène Delacroix 6, rue  de Fürstenberg Paris

 

 



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26 février 2010 5 26 /02 /février /2010 17:38
Frédéric Chopin est né à Żelazowa Wola le 1er mars 1810 près de Varsovie.

note

 Son père Nicolas né à Marainville en 1771, le duché de Lorraine appartient à Stanislas polonais il le reçu en 1735, en 1779 pacte polonais. Le premier partage eut lieu en 1772 entre la Prusse-la Russie et l’Autriche. Il est le fils du syndic (il reçoit un bon enseignement).
1793 à 1795, partage de la Pologne, Nicolas reste en Pologne, il enseigne le français, l’histoire. Il travaille chez le comte Skarbek, il y rencontre Justyna Krzyżanowska, dame d’honneur et cousine de la comtesse Skarbek, elle a 20 ans il en a 31. Le comte Skarbek lui avait en effet proposé en 1802 de s'occuper de ses 4 enfants et de son manoir de Zelazowa Wola, à 50 km de Varsovie. Nicolas épouse Justyna, ils eurent 4 enfants dont Frédéric en 1810. La même année, Nicolas prend le poste français à Varsovie, la famille vit dans l’aisance.
 Fréderic est élève au conservatoire ou son père enseigne le français, il compose très tôt dès 8 ans, en 1818 il donne son premier concert, il fait de la musique avec le fils du Tsar qui est roi de Pologne. Ses études musicales se terminent en 1829, il est aussi passionné d’histoire, théâtre et littérature. La santé de Frédéric est fragile, ses parents choisissent une destination proche de Varsovie pour les vacances d’été, tous les ans la famille se rend à la campagne. Frédéric montre un intérêt pour la musique rythmée. Il assiste a de nombreuses fêtes populaires ou il y entend les mazurkas, ceci est fondamental pour son œuvre future.
 Très tôt il découvre Bach et quitte son pays pour la première fois en 1828, il part à Berlin et découvre tous les grands de l’époque tel que Weber, Cimarosa, Haendel. Il assiste à un concert de Paganini, il dit qu’un musicien peut se réaliser avec un seul instrument de musique c’est ce qu’il fera. Il veut se produire à l’étranger et part pour Vienne en 1829, il va à l’opéra et donne un 1er concerto au théâtre impérial, il obtient une excellente critique, il est différent des autres pianistes. Il va à Prague, Dresde Varsovie, il rencontre Henriette Sontag (Weber a écrit pour elle), elle sera un de ses amours. Il termine son 1er et second concerto, l’orchestre y est modeste il met en valeur le soliste, intensité lyrique.
1830, il est de plus en plus proche de l’opposition nationale. C’est la Révolution à Paris et à Bruxelles, alors qu’il prépare un voyage vers Paris, mais il s’arrête dans un premier temps à Vienne, il va à l’opéra et apprend que la révolution éclate à Varsovie, sa famille lui défend de revenir il reste à Vienne (il compose son premier scherzo).
Il quitte Vienne le 20 juillet 1831 pour Paris en passant par Munich, Stuggart. À Paris, il fait la connaissance de compatriotes polonais exilés suite à la défaite polonaise, et découvre une intense activité culturelle et musicale, notamment l'opéra italien (Rossini, Bellini).
Sa première période parisienne va jusqu'à 1838. Paris à cette époque est le haut lieu du piano en Europe, la ville est dynamique c’est l’éclosion du romantisme, Delacroix, Géricault sont à l’honneur ainsi que l’opéra, il y entend la Malibran, il va écouter les concerts au conservatoire, il rencontre Rossini, Cherubini, le grand pianiste Brenner, il fait aussi la connaissance de Mendelssohn, invité chez la princesse Belgiojoso, il rencontre Franchomme violoncelliste, et Bellini qui est sensible à son lyrisme mélancolique. Berlioz est un grand ami dramatique éclatant, Frédéric , le lyrisme intime et confidentiel. Il connaît Liszt autre ami intime, George Sand, Marie D’Agout.
Il va chez Kalkbrenner qui l’introduit dans ce milieu pianistique et lui organise son premier concert dans les salons Pleyel en 1832, ce soir là au programme, concerto, mazurka, polonaise. Sa réputation de virtuose est faite (le critique Fétis, dans la revue musicale, en mars 1832, après le grand concert de Kalkbrenner, fera l'éloge du jeune Polonais) ce qui va lui permettra très rapidement de devenir le professeur le plus recherché dans les milieux aristocratiques parisiens, il va habiter rue de la chaussée d’Antin, il joue dans les salons, il développe une grande amitié avec une élève.
En Pologne plus d’autonomie politique, les universités sont fermées, on pille les musées, Paris devient la capitale de la Pologne, on se réfugie à l’hôtel Lambert, pour les riches polonais, les artistes . Une société littéraire polonaise ouvre à Paris en 1832, la bibliothèque se situe quai d’Orléans no 6. Il existe un comité français Hugo, Gauthier, La Fayette en font parti.
De 1832 à 1838, ce sont des années fécondes pour Frédéric, il compose les 21 nocturnes, 5 mazurkas, des scherzos. Un événement en 1835 ses parents se rendent en cure thermale, ils passent à Dresde.
Sa seconde période parisienne de 1838 à 1848. Au cours de ces années, Chopin va donner peu de concerts mais de nombreuses représentations pianistiques dans différents contextes.
Pour le décès du  ténor Adolphe Nourrit (décédé en Italie en 1839), lors de la messe de requiem célébrée pour le défunt, il interprète à l’orgue de Notre Dame du Mont, les astres, et un lied de Schubert. La même année, le roi Louis Philippe l’invite à Saint-Cloud, il y joue ses études et nocturnes et une sonate à quatre mains de Mozart avec le pianiste Moscheles, ce fut un triomphe.
1841, il donne à nouveau un concert à Pleyel, commenté dans la gazette musicale par Franz Liszt. Les années suivantes il donne des concerts privés dans son  appartement de la rue Pigalle,entouré de ses amis parmi lesquels Sainte-Beuve, Delacroix, Mickiewicz, Berlioz et de nombreux amis polonais.
 De 1836 à 1847, ou les années George Sand, ils mènent une vie mondaine ils ont une grande admiration l’un pour l’autre. Chopin ayant une santé fragile, le couple décide de partir pour Valldemossa à Majorque, mais le séjour hivernal se passe dans des conditions précaires dans la chartreuse, il y compose son cycle des 24 préludes, op. 28 et sa 2e ballade, sa santé se dégrade à nouveau. 
Ils  décident de rentrer en France, Chopin va beaucoup mieux jusqu'en 1846. Il séjourne souvent à Nohant, dans la magnifique résidence de campagne de George Sand, proche de La Châtre. L’été est idyllique, les visiteurs sont nombreux, Balzac, D’Agout, Delacroix, Liszt, Sand écrit ’ Consuelo ‘ c’est l’image de Pauline Viardot (cantatrice), ils passent 6 mois à Nohant et rentrent à Paris. C’est une période heureuse pour l’artiste il y compose quelques-unes de ses plus belles œuvres : la Polonaise héroïque, op. 53, la 4e Ballade, la Barcarolle, op. 60, les dernières Valses.  
Frédéric se produit à Pleyel, aux Tuileries et cela jusqu’en 1847, c’est un rythme idéal Nohant, Paris.
1846, le musicien est de plus en plus affaibli par la fin de sa relation avec l’écrivain, et décide de partir en Angleterre afin d’y effectuer une tournée organisée par une élève, Jane Stirling, voyage épuisant physiquement et moralement. A Londres il joue devant la reine Victoria et rencontre Charles Dickens, mais sa santé s’aggravant de jour en jour, il rentre à Paris son état est au plus bas.
Chopin meurt quelques semaines plus tard, le 17 octobre 1849, 12 place Vendôme, à l'âge de 39 ans. Enterré au cimetière du Père-Lachaise, après une cérémonie à la Madeleine le 30 octobre 1849, on y joue le requiem de Mozart, la marche funèbre et Pauline Viardot chante, on y voit Pleyel, Delacroix, Meyerbeer, son monument funéraire est de Clésinger. Conformément à ses dernières volontés, Ludwika (sa sœur ainée) ramène à Varsovie son cœur qui se trouve actuellement dans un cénotaphe inséré dans un pilier de l'église Sainte-Croix.
Chopin immense pianiste virtuose de son temps, il préfère la composition au concert, plutôt avec un public choisi dans de petites salles, il a eu la volonté consciente d’être un musicien national. Sa période musicale a été marquée par une évolution singulière de la technique pianistique. À l'instar de ce qui avait été développé quelques années plus tôt par Paganini pour le violon. Il fait parti des grands virtuoses du début XIXe,  Liszt n'est pas le seul à avoir perfectionné la technique pianistique au cours des années 1830-1840 ; il affirme lui-même que de nombreuses avancées sont dues à Chopin.
note

De nombreuses manifestations autour de Chopin pendant l’année 2010  en France, Paris , à Nohant, chez george Sand, mais aussi en Pologne.

Beaucoup d’enregistrements pour cet événement.

A Paris des concerts, salle Pleyel, cité de ma musique, Théâtre des Champs Elysées, au musée de la vie Romantique, festival Chopin à Bagatelle en juin.

Des expositions dont une au musée de la vie romantique à Paris.

Un magnifique enregistrement d’Alexandre Tharaud - Chopin Journal intime
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21 février 2010 7 21 /02 /février /2010 16:13

Colombe pièce de Jean Anouilh, il aurait eu 100 ans en juin 2010.



Masques.gif

Julien, jeune homme idéaliste doit partir faire son service militaire, il part pour trois ans, laissant sa jeune femme Colombe et son enfant, n’ayant pas d’autres moyens que de les confier à sa mère,Madame Alexandra célèbre actrice,qu’il déteste.

Madame Alexandra est charmée par sa belle-fille elle lui trouve un petit rôle dans "l’impératrice des cœurs",mélodrame qui obtient un grand succès dont elle est l’interprète principale .Colombe prend gout au théâtre et à la vie d’artiste, elle est très courtisée devient une autre femme, libre, heureuse de vivre dans cet environnement, elle est la maitresse d’Armand frère de Julien.

Julien vient rendre visite à son épouse le temps d’une permission, il ne la reconnaît plus, il apprend la mauvaise nouvelle …………………….   

 

L’auteur met le théâtre dans le théâtre avec cette pièce, en même temps nous montre la vie avec tout ce qu’elle peu comporter de joies, peines, cabotinages etc……………..

Excellente pièce, la distribution est éblouissante, dans les principaux rôles Anny Duperey, Mme Alexandra, Sara Giraudeau dans celui de Colombe, grégori Baquet dans celui de Julien, Benjamin Bellecour rôle d’Armand (frère de Julien), Rufus, jean-Paul Bordes, Fabienne Chaudat, Etienne Draber, Jean-Pierre Moulin, Jean-François Pargoud.


A ne pas manquer.



Comédie des Champs Elysées Paris, jusqu'à fin mai 2010. 

 

 

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1 février 2010 1 01 /02 /février /2010 10:22

Alexandra David-Neel, exploratrice, orientaliste, féministe, cantatrice, écrivain, Alexandra David-Neel  voyage pendant quinze ans à la découverte des régions inexplorées du Tibet.

Elle nait à Saint Mandé, le 24 octobre 1868, et décède à Digne le 8 septembre 1969.Enfant terrible, adolescente elle fut contestataire, dans sa jeunesse anarchiste, plus âgée, penseur libre du XX eme siècle.

Son père français, sa mère scandinave, elle est élevée dans un cadre austère, bourgeois, Alexandra est individualiste et a le désir de liberté, adolescente elle fera de nombreuses fugues, elle veut partir toujours plus loin.

Lorsqu’elle a 6 ans ses parents s’installent près de Bruxelles à Ixelles, c’est là qu’elle passera sa jeunesse. Elle est démoralisée, son seul objectif voyager.

Son désir de voyager la conduit à la découverte de paysages, mais avant tout c’est une recherche philosophique et religieuse.

Dès l’âge de 6 ans elle ne s’endormait pas sans avoir lue un verset de la bible, dès 15 ans Epictète et les philosophes stoïciens nourrissaient ses pensées et déterminaient ses actes. Dès 1883, elle part seule en Angleterre. A 17 ans quitte la Belgique pour se rendre en Suisse, le Saint-Gothard à pied et visité les lacs italiens avec, pour tout bagage, un imperméable et le "Manuel d'Epictète".1886 elle part à bicyclette.

A la suite d'un séjour à Londres, Alexandra commence à étudier sérieusement les philosophies orientales tout en se familiarisant avec la langue anglaise. Ayant obtenu sa majorité, elle quitte sa famille, s'installe à Paris à la Société Théosophique et entreprend en auditeur libre des études en Sorbonne, aux Langues Orientales et au Collège de France. Alexandra se rend  au   musée Guimet   le plus souvent possible, elle va à la   bibliothèque ou des «  vocations naissent » et, ajoute-t-elle, "la mienne y est née."

Elle poursuit également des études musicales et lyriques et sur la scène de nombreux théâtres, elle obtient un succès certain en interprétant divers rôles : entre autres, Marguerite de Faust, Manon de Massenet et Carmen de Bizet. Cependant, après avoir rempli son contrat à l'opéra d'Athènes, Alexandra abandonne cette carrière qu'elle n'aime pas. Dans   les années   1890-1891, grâce à un héritage légué par sa marraine, Alexandra a pu pendant plus d'une année parcourir l'Inde du sud au Nord et d'Est en Ouest. Elle est fascinée par la magie de l'Inde, envoûtée par la musique tibétaine, émerveillée par les sommets de l'Himalaya ! Elle y retournera !

Mais avant de repartir pour cette Asie qui, chaque jour, l'attire davantage, elle passe par l'Afrique du Nord. Elle veut entendre le Muezzin appeler du haut du minaret les fidèles à la prière ; surtout le soir, au soleil couchant, disait-elle. Bien entendu, Alexandra a aussi étudié le Coran.

C’est à Tunis, qu’elle rencontre un ingénieur des Chemins de Fer : Philippe Néel, qui la persuade de mettre fin à son célibat. C'est en 1904, qu’ils se marient Alexandra, féministe a 36 ans.

De 1911, elle part pour ne revenir qu’en 1925, elle est liée à son mari par un contrat de mariage, mais aussi par une profonde et indéfectible amitié, ils se retrouvent... pour quelques jours seulement. En effet, l'adoption du jeune Lama Yongden, son compagnon d'exploration et preuve de son voyage à Lhassa (exploit qui la fit connaître au monde entier en 1924), amènera la séparation d'Alexandra et Philippe.

Alexandra vient de parcourir des milliers de kilomètres à travers l'Extrême-Orient et une grande partie de l'Asie Centrale, perfectionnant sa connaissance du sanskrit et, surtout du tibétain, ce qui lui a permis d'avoir accès aux plus grands gurus et de rencontrer les plus grands penseurs. Elle a écouté, étudié, écrit, allant partout où il lui a été possible de pénétrer.

Arrivée au Sikkim en 1912, où une étroite amitié l’a liée à Sidkéong Tulku, souverain de ce petit état himalayen, elle a visité tous les grands monastères, augmentant ainsi ses connaissances sur le Bouddhisme et plus précisément sur le Bouddhisme tantrique. C’est dans l’un de ces monastère qu’elle rencontre Aphur Yongden, il deviendra son fils adoptif, c’est alors qu’ils décident de se retirer  dans une caverne à 3900 m d’altitude, au nord du Sikkim.

Là, elle est auprès d'un des plus grands Gomchens (ermites) dont elle a le privilège de recevoir l'enseignement et surtout, elle est tout près de la frontière tibétaine, qu'envers et contre tous, elle franchira à deux reprises. Elle pénétrera même jusqu'à Jigatzé, l'une des plus grandes villes du sud du Tibet, mais pas encore à Lhassa, qui en est la capitale interdite. A cause de ces incartades, Alexandra sera expulsée du Sikkim en 1916.

En 1914-18 l’Europe est en guerre   impossible de rentrer. Ils resteront donc quelques mois en Inde et s'embarqueront ensuite pour le Japon, pays qui la décevra.

Alexandra va donc se réfugier dans l'étude et rencontrer dans ce but des orientalistes, des érudits, des mystiques. L'un d'eux, le moine philosophe Ekaï Kawaguchi va lui apporter une lueur d'espoir.

Quelques années auparavant, sous le déguisement d'un moine chinois, il a réussi à demeurer  18 mois à Lhassa. Prévenu des soupçons qu'il éveillait et sur les conseils d'un de ses amis, elle a du prendre la fuite.

Ils quittent donc le Japon, pour la Corée. Les montagnes, rassure-t-elle Yongden, vont lui rappeler le Tibet. Ils ne parlent pas le coréen, mais vont sûrement le baragouiner dans quelques mois, écrit-elle à son mari.

Alexandra, Yongden et les bagages prennent le train pour Pékin... Là, au temple des Lamas se trouvent des érudits ; ils sont Tibétains ! Alexandra parle leur langue, tout va s'arranger, mais au bout de quelques mois ils repartent et vont  traverser dans de grandes difficultés toute la Chine d'Est en Ouest. Ils visitent le Gobi, la Mongolie et, après trois années d'études passées au monastère de Kum-Bum, abandonnant mules, yaks, domestiques et "les bagages", vêtue d'une robe de mendiante et pour Yongden de son habit de moine, empruntant le plus souvent des chemins inexplorés, ils franchiront, cette fois avec succès, la frontière de ce si mystérieux Tibet et séjourneront  à Lhassa, ils visiteront la ville sainte et les monastères : Drépung, Séra, Ganden, Samyé.

Alexandra se sépare de son mari et parcourt la Provence c'est Digne qu'elle choisit en 1928 pour y bâtir Samten-Dzong, sa forteresse de la méditation. Certes, la Bléone n'est pas le fleuve Brahmapoutre ! Le pic du Couar n'est pas l'Everest ! Mais, le ciel est bleu, le soleil brille, Alexandra est séduite par la beauté de ces pré-Alpes, ces « Himalayas pour Lilliputiens », comme elle se plaisait à le dire aux journalistes. Elle, qui a parcouru une grande partie de notre globe, traversé des régions paradisiaques, respiré le violent parfum des forêts d'orchidées en fleurs, n'a à aucun moment regretté de s'être fixée dans cette cité parfumée de lavande.

Elle y publie plusieurs livres qui relatent ses voyages et commente, avec succès, les théories des mystiques et magiciens qu'elle a approchés. Entre ces diverses publications - toujours accompagnée d'Aphur Yongden, le fidèle compagnon d'aventures, devenu légalement son fils adoptif - elle fera de grandes tournées de conférences en France et en Europe.

A la fin de sa vie, autoritaire et fantasque, elle revit avec sa collaboratrice les aventures qui ont marqué son destin d'exception.

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C’est ainsi que débute la pièce, nous sommes chez Alexandra à Digne, elle reçoit une jeune fille qui vient se présenter pour être sa collaboratrice. Alexandra âgée se déplace difficilement, avec des béquille ce qui la rend acariâtre, la jeune fille  va accepter d’être sa collaboratrice, elle doit montrer un caractère très fort pour vivre avec cette dame autoritaire et féministe avant tout. Alexandra revit tout son parcours, ses 15 années passées da ns  cette Asie qu’elle affectionne tant, ses rencontres, son compagnon de voyage,  Aphur Yongden, décédé dont elle possède les cendres dans une urne, la relation entre les deux femmes ne va pas être facile leurs caractères vont s’affronter, entre amour et haine, tendresse, colères, Tortue, nommée ainsi par Alexandra, voyage par ses récits. Alexandra entend la Traviata à la radio, les souvenirs  de ses années de cantatrice  ressurgissent elle enfile la robe qu’elle portait pour interpréter Violetta,  tout en expliquant quelques passages musicaux de l’œuvre. Les deux femmes finissent par s’accepter .La mairie organise une fête pour les 100 ans d’Alexandra, les journalistes sont présents et nous devons entonner l’happy Birthday pour cet événement……………….Alexandra   invitée à Berlin, décide de faire faire un nouveau passeport pour  repartir avec Tortue, ce voyage est impossible, et, dans sa 101 année Alexandra décède.


Magnifique interprétation des deux comédiennes, Hélène Vincent incarne le rôle d’Alexandra, Emilie Duquesne celui de Tortue. De suite nous sommes  plongés dans l’univers d’Alexandra par ses récits de voyages, de son amour pour l’Asie .Mais avec un espoir, celui de pouvoir repartir.
A ne pas manquer.



Au petit Montparnasse, Paris, jusqu’en mars 2010

 

 

 

 

 

 

 

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24 janvier 2010 7 24 /01 /janvier /2010 16:03

Hommage à Maurice Béjart  au Palais Garnier Paris.

Quatre  ballets, rarement présentés ils couvrent 41 ans de travail de 1957 à 1998.

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Inspirée  du   huit clos de Sartre, cette « sonate à trois » 2 femmes un homme, retrace le tragique affrontement de trois personnages qui viennent de mourir et se voient enfermés dans une chambre sans issue .Ils ne sont pas unis par hasard, mais sont condamnés dans leur enfer réciproque. Musique de Bartók sonate pour deux pianos et percussions.  

« Webern opus V » musique de Schonberg ;

Il s’agit du 3eme ballet créé par Maurice Béjart, La musique de l’opus V s’offre sans concessions, austère et dépouillée, Maurice Béjart y répond par une scénographie épurée, des costumes simples qui épousent les formes du corps, des visages sans expressions tout nait des lignes du corps et du rapport des deux danseurs. Cette chorégraphie exprime l’angoisse de la solitude, de l’incompréhension, les affrontements contemporains, cette distorsion des esprits traduite par celle des corps.  Un thème cher à Maurice Béjart la complémentarité des sexes et la recherche de l’idéal.  Les musiciens sur scène deux violons, un alto et un violoncelle.

 « Dialogue de l’ombre double » musique Pierre Boulez.

Il s’agit d’établir un dialogue entre une clarinette et elle-même. Deux clarinettes se répondent, l’une réelle et visible, jouée par Alain Damiens sur scène, l’autre, virtuelle et invisible, enregistré sur bande magnétique. Le titre fait référence à deux scènes du soulier de satin de Paul Claudel : l’ombre double un monologue et le dialogue entre Dona  Prouhéze et l’ange gardien, son double. Cette dualité entre un instrument réel et un instrument imaginaire joue sur ‘alternance.

« Le marteau sans maitre » d’après le recueil de René Char, musique Pierre Boulez Œuvre abstraite fondée sur les rapports  entre la partition musicale et le mouvement. Six instrumentistes et une chanteuse trouvent leur correspondance sur scène avec six danseurs et une ballerine.

Extraits du livret de la soirée.

L'inspiration littéraire, la théâtralité, le gout pour la musique, la chorégraphie, l'interprétation par les danseurs du Béjart Ballet Lausanne.

Magnifique soirée en hommage au Maître. 

Directeur artistique du Béjart Ballet Lausanne Gil Roman



















































































 

 

 

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