C’est au VI eme siècle avant J.C, que débute l’histoire de Pompéi .Les pompéiens descendaient d’un des premiers peuples italiques, les Oschi.
Pompéi devint une colonie grecque, de ce fait, les grecs introduisirent le culte d’Apollon d’où la construction du temple dédié à Apollon, (temple dorique sur le forum triangulaire). A cette époque la ville était une base pour contrôler les débouchés de l’arrière pays, très fertile.
VI eme V eme avant J.C, la ville fut occupée par les Etrusques.
Mi V eme siècle avant J.C, les étrusques perdirent une bataille navale face à Cumes contre les cumains alliés aux syracusains et le contrôle de la ville fut reprit par les grecs. Il y eut restauration des temples, mais aussi un quartier fut développé au plan géométrique, construction de murailles pour entourer la ville.
424 av JC : Conquête de Pompéi par les Samnites. Mais Rome resta la maitresse incontestable de toute la Campanie, la ville conserva son autonomie linguistique et institutionnelle.
341 avant JC : Pompéi s’était alliée à Rome.
Veme – 1er siècle avant JC : Les Samnites entourèrent Pompéi de murailles encore plus fortes, pour se protéger des villes voisines et de la puissance de Rome.
II eme siècle avant J.C, la culture de la terre, l’exportation du vin, de l’huile enrichirent la ville, le niveau de vie ainsi devint très élevé, certaines maisons étaient très luxueuses et richement meublées.
90 avant J.C : Révolution des villes Samnites contre Rome. Les romains prirent Pompéi
En 80 av J.C, Pompéi définitivement dans l'orbite de Rome et de Sylla (homme d’état romain, né en 138 avant JC, mort en 78 avant JC à Cumes), qui y transféra une colonie de vétérans en lui donnant le nom de Colonia Cornelia Veneria Pompeianorum. L'attribution de terres aux vétérans se produisit certes en défaveur de ceux qui s’étaient le plus âprement opposés à Sylla. Cependant, les événements politiques et militaires influèrent peu le bien-être et le commerce des Pompéiens qui dépendait surtout de l'exportation des vins campaniens souvent cultivé sur des terres reculées.
Pour son climat et la facétie du paysage, la ville et ses alentours constituèrent même un agréable lieu de villégiature pour quelques riches Romains, y compris Cicéron qui y possédait une maison.
62 après J.C : Pompéi subit un tremblement de terre qui occasionna beaucoup de dégâts. Toute la population imagina à cette époque, que le Vésuve était éteint pour toujours.
24 août 79 : Le Vésuve s’ouvrit en deux, alors que les restaurations n’étaient pas terminées. Une grêle de pierres s’abattit sur Pompéi, ; et des cendres envahirent toute la ville.
La précédente éruption du Vésuve datait de 3500 avant J.C
La dynastie Julio-Claudienne est la première à avoir régné sur l’Empire romain.
Les empereurs Julio-Claudiens sont :
Jules César (49 avant JC - 44 avant JC)
Auguste (27 avant JC - 14 après JC)
Tibère (14 après JC - 37 après JC)
Caligula (37 après JC - 41 après JC)
Claude 1er (41 après JC - 54 après JC)
Néron (54 après JC - 68 après JC)
L'exposition montre la reconstitution d'une maison à l'époque pompéienne .
A l'entrée, deux maquettes des maisons pompéiennes .
La domus, ou la maison a Atrium, elle est d’origine étrusque. Sa superficie variable, elle pouvait aller de 300 à 3000 M2, Les locaux donnant sur rue étaient souvent loués à des commerces, chaque domus abritait une famille et une famille d’esclaves.
Une fois dans la maison, un couloir conduisait à l’Atrium. Le maitre des lieux y accueillait les visiteurs, les affaires y étaient traitées. L’atrium possédait une ouverture au centre du toit, afin de recueillir les eaux de pluie dans un bassin qui alimentait une citerne souterraine, c’était la seule source existante avant la construction de l’aqueduc. Les murs étaient peints à la fresque et les sols composés d’un agglomérat ou bien souvent de mosaïque.
On découvrait rapidement le statut social de la famille, les symboles étaient mis en évidence, portraits des ancêtres montraient le prestige de la famille, le coffre-fort évoquait les richesses, le mobilier de marbre, l’autel dédié aux Lares sa dévotion.
Le triclinium, destiné aux réceptions, banquets, il se situait au centre de la maison, il était orné de peintures très raffinées, les pavements étaient aussi plus somptueux et donnaient en principe sur le portique du jardin.
La Coena, rite important au sein de la société romaine : le maitre de maison présentait son statut social a ses invités. Les épouses jouaient un rôle important, dans l’accueil et la conversation. Les esclaves étaient chargés du service, de la musique et du spectacle de danse.
Présentation d’une fresque en forme de médaillon, 'la ville et la mer', datée de 45-79 après J.C.
Autre pièce importante un coffre-fort.
Le portrait d’un notable à la fresque début du 1er siècle après J.C.
Une bague avec un sceau.
Quelques statues, dont une statue d’homme en toge en marbre (époque Julio-claudienne) , le drapé est remarquable. Une statue honorifique de Jeune femme (époque Julio-Claudienne), un autre jeune homme en toge, époque claudienne.
3 petits tableaux représentent :
Amazone assise, Dionysos trônant et le Génie ailé tous datés de 50-79 après J.C.
Une table d’époque augustéenne, marbre blanc égéen.
Reconstruction d’un triclinium, les murs couverts de fresques fond rouge, les motifs sont aériens dans les tons ocres et vert pale bien souvent ce sont des Ménades et satyres.
Mensa Delphica 1er siècle avant J.C en marbre, table employée comme table d’ornement.
Quelques objets : un trépied en bronze 1er siècle après J-C. Un monopodium en bronze incrusté d’argent 1ersiècle après J.C.
Un panneau montrant la maison centenaire, de Jules-Léon Chifflot (état actuel du plan).
Un panneau enduit peint à la fresque, montrant Iphigénie et Tauride 1er siècle avant J.C.
Un autre représentant Narcisse 45-76 après J.C.
Présentation d’une margelle de puit, 1er siècle avant J.C, les motifs guirlandes et tête de cheval.
Dionysos apparaissant à Ariane 45.79 après J-C, enduit à la fresque.
Une tuile d’angle en argile rougeâtre représentant une tête d’animal.
La religion domestique :
La religion des habitants de Pompéi, dérivait du mélange d’anciennes divinités latines, grecques, étrusques, rentrées depuis longtemps au Panthéon romain. Chaque maison reflète la Pieta (dévotion) de son propriétaire. LeLararium (sanctuaire) prend la forme d’un petit temple ; ou sont placées les statuettes des Lares (divinités romaines, d’origines étrusques), deux jeunes gens dansant avec un seau et une corne à boire symbolisant l’esprit des ancêtres, elles sont souvent associées au culte des Pénates, ( protecteurs de la maison et de son patrimoine). C’est dans cette pièce qu’étaient officiés les rites domestiques, les rituels, les saluts matinaux et fêtes du calendrier. Des Laraires mineurs, souvent des petits édicules peints, sont situés quelques fois dans d’autres pièces de la maison, par exemple dans la cuisine qui abrite toujours le foyer des ancêtres. D’autres statuettes représentent les divinités protectrices du maitre de maison ou de la ville, Mercure, dieu du commerce, Vénus, déesse de l’amour, Bacchus dieu de la vigne, Hercule demi-dieu, Isis déesse égyptienne qui promet la vie éternelle après la mort. La superstition, la magie jouaient également un rôle important, de nombreux objets le prouvent, amulettes en pierres taillées en forme de serpent, des mains aux mains croisées, phallus etc……… ;
Dans une vitrine exposition de statuettes, 2 Lares, Hercule, Jupiter, Génie, Esculape, quelques brules parfum en bronze.
Un tableau représente Atalante
Un panneau avec 3 médaillons de divinités daté de 45-79 après J.C.
Une table en marbre avec Sylène et Dionysos.
Les moulages :
La découverte des corps des victimes de l’éruption, à coté quelques objets monnaie, bijoux, qu’ils avaient emporté dans leur fuite.
Quelques moulages en plâtre des corps de victimes et de leurs animaux, très impressionnant, l’instant de la catastrophe vésuvienne est fixée, les habitants en proie d’agonie, les corps sont complètement déformés par cette catastrophe.
La Culina :
C’était uniquement un foyer sur le sol, des aménagements ont étés apportés, un comptoir maçonné sur lequel on y brûlait bois et charbon. Un trépied afin de poser les casseroles étaient posées sur les braises. On fabriquait le pain, dans des boutiques artisanales, les pistrina.
Les romains faisaient 3 repas par jour, dont le dernier vers 15h, 16h, il durait jusqu’au soir.
Les convives après s’être lavé les mains avec de l’eau parfumée (souvent à la rose) s’installaient sur des lits triclinaires, on mangeait demi-allongé sur le coté . Lors de grands repas, un chef était chargé de choisir les vins. Le repas était composé de trois sortes d’aliments :
Les hors-d’œuvre et amuses bouches (gustatio) servi avec un vin miellé (mulsum), les plats de résistances suivaient (il y en avait 7), pour terminer d’autres amuses-bouches épicés. Le vin jouait un rôle très important, le plus cher était le Falerne.
En présentation :
Une peinture à la fresque, il s’agit d’un panier de figues
Une balance romaine en bronze datée du 1er siècle après J.C.
Quelques objets familiers tel que : pots, plats, bassins, marmites,
Une serrure circulaire datée du 1er siècle après J-C.
Une peinture murale enduit à la fresque avec une corbeille.
Laraires aux offrandes 1er siècle après J.C.
Une coupe en forme de coquillage, une poêle, un plat carré en bronze 1er siècle après J.C., des poids, passoires.
Poursuivons la visite à l’étage du musée, dans un couloir,quelques aquarelles .
L’instrumentum domesticum ou instruments domestiques
La vaisselle en argent et en bronze
Les diners permettaient de faire étalage de sa richesse et de son argenterie, signe d’une réussite sociale, mais aussi un capital. Les romains ont empruntés aux grecs cette forme de luxe, il existe différentes sortes de vaisselle, l’argentum potorium vaisselle utilisée pour la boisson, argentum escarlum vaisselle pour manger. Les pièces en général étaient gravées du nom du propriétaire, elles portaient également une inscription. Les objets les plus fins étaient travaillés et signés par des orfèvres. Il y a peu de pompéiens qui possédaient de l’argenterie, des ensembles comme ceux de la villa de Boscoréale, qui comportent une très grande variété de pièces, sont exceptionnels. Les services en bronze sont plus répandus, mode venue également de Grèce.
Exposés : une balance, un support de lampe, des lampes à huile.
L’instrumentum Domesticum :
La vaisselle en terre cuite et en verre :
La céramique était une tradition ancienne à Pompéi, une grande partie des ustensiles étaient en terre cuite. La ville possédait des fabriques d’objets et vaisselle de cuisine, d’office, de table, il a été retrouvé des fours, des moules. Le port facilitait le transfert de la terre venue d’Arezzo, d’autres produits venaient d’Egypte comme la céramique glacée ou la céramique sigillée gallo-romaine (venue de La Graufesenque près de Millau), de la céramique orientale qui venait de Syrie, de Chypre, de Tunisie et de l’Italie septentrionale. Des lampes, des vases.
En 79, vogue des objets de verre , l’ancienne technologie phénicienne et égyptienne de verre fondu s’est transformée durant le milieu du 1er siècle avant J.C. L’invention du soufflage à la canne ou dans un moule permet de développer une production en série, ce qui permet de rendre accessible des objets moins couteux. Pompéi et ses milliers de vases reflète, cette production. A Pouzzoles, l’importante communauté alexandrine et phénicienne donna naissance à un quartier de verriers et de parfumeurs. Au 1er siècle après J.C, on voit des vitres aux fenêtres, obtenues grâce à la coulée de verres dans des châssis de bois ou métal.
Les objets présentés : Onochoé en forme de tête de femme,
4 petits panneaux avec petits amours musiciens, des cuillères, tasse à deux anses en argent fondu, coupelles, louches.
Un panneau présentant le temple d’Apollon et édifice de Léon Jaussely daté de 1910 à l’encre de Chine, un autre panneau représente la maison du centenaire du même artiste daté de 1903. Un réchaud en bronze et argent
Pour les thermes et les soins cosmétiques :
Les romains ont hérités de la Grèce Antique l’habitude de se laver et de faire de la gymnastique. Les cités Campaniennes possèdent depuis longtemps des structures publiques avec des apodytreria (ou vestiaires) et la succession de salles affectées aux frigidaria, tepidaria, calidaria, laconica (ou bains froids, tièdes, chauds et de vapeurs). Les plus riches disposent de leurs propres demeures de bains privés. Il y a même du mobilier, la lavatio (ou lavabo), baignoire en marbre, quelques fois en bronze, le nécessaire de bain composé de vases en bronze et en verre, ou argent, et de strigiles pour nettoyer le corps. Pour les femmes ces séances étaient de véritables soins cosmétiques, elles étaient enduites d’huile parfumées (généralement parfum à base de rose) par les esclaves. Une ornatrix (coiffeuse) qu’elle parait à la mode du moment, popularisée par les portraits officiels de l’Augusta régnante. Des teintures faites avec le cypros (henné) ou les herbes germaniques transformaient en rousses ou en blondes les brunes campaniennes. La séance de maquillage se terminait pour le choix des bijoux, fabriqués localement par des aurifices (bijoutiers).
Dans une vitrine, en verre transparent bleu ciel, une coupe, un vase, des verres en verre soufflé bleu, et vert clair,
Les bijoux, collier, bracelet boucles d’oreilles, bague avec émeraude.
Un tableau montrant la maison du faune détail de mosaïque de Louis Pascal.
Eros dans la maison
De nombreuses peintures érotiques existaient dans les bordels et dans certaines pièces de maisons privées. Ces peintures sont le fruit d’une tradition, remise au gout du jour par la nouvelle littérature amoureuse romaine de Catulle à Ovide, dans l’Ars amandi (ou l’art d’aimer). Elle se lit sur les parois peintes de Pompéi, où Satyres, Ménades, Hermaphrodites, Mars et Vénus racontent des histoires qui remontent à l’époque d’Homère, les aventures érotiques des Pygmées sur les rives du Nil illustrent la période alexandrine.
Jardins et Péristyles
A partir du second siècle avant J.C, grâce au commerce avec l’Outre-mer, la ville s’enrichit. Les premières villas romaines de la région introduisent une mode nouvelle, il s’agit de jardins qui s’intègrent aux maisons. Des portiques dessinent un ensemble inédit, le peristylium, autour on y trouve des salles de banquets, de réceptions, les thermes privés et quelque fois la bibliothèque. C’est un lieu réservé aux loisirs et se nomme l’otium, il est souvent richement décoré, c’est le symbole de la réussite du maitre de maison. On trouve un jardin fleuri, qui remplace le potager que le topiarus (jardinier) a transformé, on y trouve aussi des arbustes bien taillés, des statuettes de divinités, d’animaux et de petits piliers décoratifs. Entre les colonnes, des oscilla sont suspendues, il s’agit de disques en marbre. Des statues de philosophes et de lettrés reflètent la culture du maitre des lieux. A l’époque augustéenne, l’aqueduc du Serino amenait l’eau courante, qui faisait son entrée triomphale dans les péristyles, avec des fontaines, des bassins et des nymphées ornés de rocailles et de mosaïques polychromes en pâte de verre. Les abords des piscines, étaient décorées de fontaines de marbre et de bronze, et par de nombreuses statuettes aux sujets aquatiques.
Quelques peintures de jardins nous montre avec précision la beauté de ces lieux .
Une amphore en marbre blanc, des personnages dansant en font le décor.
Une statue de Pittacos de Mytilène, II et I er siècle avant JC, une petite table de jardin dont le plateau est en mosaïque, elle a trois pieds léonins 1er siècle après JC. Dionysos et la panthère en bronze avec incrustations d’or 1er siècle après JC.
Quelques tableaux reconstitués montrent la vie à l’époque, présentation de statues : enfant et dauphin, un cerf en marbre blanc 1 er siècle après JC, hermaphrodite, 1 er siècle après JC. Reconstitution d’une fontaine en mosaïque 1er siècle après JC.
En écoute en visitant cette salle, une musique de l’ancienne Rome "sympaulia ".
Extraits du livre de l’exposition
Magnifique exposition, elle nous plonge dans l'univers pompéien, et nous permet d'imaginer la vie à l'époque. Grand raffinement aussi bien dans l’art de recevoir, la décoration et les peintures .
Exposition à visiter au musée Maillol à Paris jusqu’au 12 février 2012