Le Gandhara, royaume ancien de l'Afghanistan et du nord-ouest du Pakistan, centré sur la vallée de la Swât et de la Khaboul, deux affluents de l'Indus.
Les villes principales Taxila, Peshawar, Kapishi, aujourd'hui Begrâm, étaient des centres culturels importants, sous l'autorité des satrapes (gouverneurs d'une région) indo-grec, allant de la période -30, puis sous celle des kouchans allant au moins jusqu'au III eme siècle.
Ces villes étaient aussi des centres commerciaux entre l’Inde et l’Occident.
Les satrapies, instituées par Alexandre, lors de la conquête de l’Inde. Satrapie de l’Indus supérieur donc le Gandhara, gouvernée par Nikanor, l’Indus moyen, comprenant le royaume de Taxila et l’ouest du Panjâb dirigée par Philippos, et l’Indus inférieur couvrant le Sind, et la côte, pouvoir partagé par Oxyartès et Péithon.
Le royaume indo-grec est né pendant la période hellénistique, qui a conduit les grecs jusqu’en Asie du sud, où ils ont établi le royaume indo-grec. Son territoire s’est étendu du nord et nord-ouest du sous continent indien. Ce royaume a existé pendant deux siècles, et a connu trente souverains avant de disparaître à l’époque de l’avènement du Christ.
Les rois indo-grecs, régnèrent sur une civilisation composite, cette civilisation, a su faire la synthèse des différentes influences qui présidèrent à la formation de leur royaume, cela s'est traduit dans l’écriture, le langage, la monnaie, la religion et la pensée. A la croisée des mondes bouddhistes, hindous et hellénistiques. Cette culture a disparue à l’époque des indo-scythes, ( les indo-scythes, branche des Saces ou scythes, indo-européens qui ont migrés de la Sibérie du sud en Bactriane (Bactriane, région importante de l’Asie centrale comprenant, l'Afghanistan, le Pakistan, la Chine, du Tadjikistan, de l'Ouzbékistan et un peu du Turkménistan, située entre les montagnes de l'Hindu-Kush et la rivière Amou-Daria), en Sogdiane (Sogdiane, région historique recouvrant en partie l'Ouzbékistan, le Tadjikistan et l'Afghanistan , englobant les villes historiques de Samarcande et Boukhara et la vallée irriguée de Zeravchan , elle se situe au nord de la Bactriane), au Cachemire jusqu’en Arachosie (Arachosie, région antique située au sud-ouest de l'Afghanistan ), puis en Inde, du milieu du II eme siècle avant Jésus Christ au 1er siècle avant Jésus Christ.
L’Empire Kouchan, fut un État qui, à son apogée, vers 105-250, s’étendait du Tadjikistan à la mer Caspienne et à l'Afghanistan, et vers le sud, à la vallée du Gange. Il disparut à l’invasion des Huns Hephtalites au V eme siècle. La dynastie Tokhare qui s’y était établie au 1er siècle avant Jésus-Christ favorisa l’essor, de l’art gréco-bouddhique du Gandhara.
Cette zone était fertile et peuplée depuis longtemps, parsemée de reliefs aux forment abruptes où se trouvaient bien souvent les temples bouddhiques.
Les fouilles eurent lieues sur le royaume voisin de Taxila, Alexandre Legrand y avait été accueillit. Plusieurs villes furent découvertes, les monastères bouddhiques de différentes époques se situaient dans les collines autour.
Les fouilles ont apportées des découvertes importantes : abondance des monnaies, des bas-reliefs en schiste quelque fois en stuc. Un monde paradoxal par la diversité des sources d’origines différentes qui ont su en parler, des textes grecs et chinois.
Pour le pèlerin chinois, le Gandhara est terre de légende, seconde terre du bouddhisme.
L’art du Gandhara est célèbre pour son style bouddhique,. Fusion d’influences indiennes et hellénistiques au cours des siècles, qui suivirent l’expédition d’Alexandre Le Grand en Asie centrale au IV eme siècle avant Jésus Christ. Dès le 1er siècle, sous la dynastie Kouchane on trouve le style Gandhara, Il disparaît au V eme siècle avec l’invasion des Huns blancs.
Le bouddhisme du Gandhara, est un mélange d’influences indienne, perse et Hellénistique, il a vu la naissance du Mahayana et a influencé le bouddhisme de l’Extrême-Orient.
Les premiers missionnaires en Chine, les sutras provenaient des régions indo-grecques et kouchanes.
Une influence aussi s’exerça sur le bouddhisme tibétain. Les manuscrits bouddhistes les plus anciens viennent du Gandhara ; ils sont écrits en gandhari, langage du royaume, cette langue est dérivée du sanskrit
Le fondateur du bouddhisme tibétain serait né au Gandhara, à Padmasambhava.
A l'exposition, nous allons découvrir cet art gréco-indien empreint au monde Hellénistique.
Le site de Taxila, Fouillé dès 1920 (John Marshall), il se situe proche d’Islamabad. C’était un centre d'étude bouddhiste antique, relié à la route de la soie par le passage de Khunjerab, il attirait des étudiants de l'ensemble du monde bouddhiste ancien. Le site est en plein épanouissement entre le 1er et le V eme siècle, ainsi que Peshawar.
il abrite 3 villes :
Une gréco-indienne : Bhir Mound
Les ruines de la ville forment une zone irrégulière mesurant 1km du nord au sud et 600 m de l’est en ouest.
La couche des ruines la plus ancienne date de l’origine au V eme siècle avant notre ère ou :
Niveau IV- 6, 5 avant JC
La seconde couche du IV eme siècle avant JC, elle existait au moment de l’invasion d’Alexandre Le Grand ou :
Niveau III- 4 avant JC conquête d’Alexandre
La troisième couche est de la période de la Maurya, roi de l’Inde III eme siècle avant JC ou :
Niveau II -3 eme avant JC
La quatrième période, les constructions après la période de Maurya ou :
Niveau I- 2 eme avant JC et plus.
Une autre Gréco parthe : Sirkap
Site sur la rive opposée de la ville de Taxila, construit par les gréco-bactrien . Ce site a été construit selon les hippodamien (Hippodamos de Milet, architecte grec, urbaniste), les plans caractéristiques grilles des cités grecques, organisé autour d'une avenue principale et quinze rues perpendiculaires, couvrant une surface d'environ 1200x400 mètres, avec un mur d'enceinte 7.5 mètres de large et 4,8 kilomètres de long. Les ruines sont de caractères grecs, semblables à ceux d' Olynthe en Macédoine.
Niveau VII – pré-bactrien
Niveau VI – Début des bactriens
Niveau V – bactriens 190-90 avant JC
Niveau IV – Saka indo-scythes
Niveau III – Saka
Niveau II – Saka tremblement de terre 30 avant JC, domination Parthes.
Niveau I – fin des Parthes vers 5 eme siècle après JC
La troisième Kouchan : Sirsukh
Cette ville a été fondée par les Kouchans, la dernière des grandes villes de Taxila. Le mur de la ville est d'environ 5 kilomètres de long et environ 5,4 mètres d'épaisseur. Il couvre une superficie d'environ 2300 x 1000 mètres en direction est-ouest, il est aménagé dans un style typiquement d'Asie centrale, avec des banlieues. Cette ville n’était pas habitée lorsque les Huns blancs envahirent le Pendjab au Ve siècle.
Autour des fondations bouddhiques plus tardives. Développement de l’art du stuc, proche de celui d’Hadda (Afghanistan).
Les œuvres présentées à l’exposition viennent pour la plupart de Taxila, de Sirkap, de Lahore. Environ 200 pièces, soit en or, en stuc, en schiste. De grandes photos permettent d'avoir une vue sur certains sites.
Ci-dessous Taxila.
On découvre :
Un Ivoire de Nisa (capitale des Parthes 250 avant JC), imprégnée de l’influence hellénisante de la Badriane grecque.
L’Athéna du musée de Lahore (ville du Pakistan), vraie ronde-bosse.
Bas-reliefs du Gandhara témoignent d’une atmosphère perméable aux apports venus de l’Occident, dans leur sens du mouvement de la profondeur. Le souvenir des grecs s’est gardé jusqu’à l’époque Kouchane, du temps de l’empereur Kanishka 120-146.
En suivant le parcours de l’exposition, dans la première salle:
Un bas relief "la légende d’Asoko ", un stupa et un reliquaire (trois joyaux du bouddhisme) décor palmettes.
Un autre bas relief montre la retraite de Bouddha et un autre le culte de stupa.
Une vitrine est réservée au centre de Taxila :
Une femme debout, une feuille de vigne, patère à manche époque niveau II, une tête de faune Sirkap
Un miroir, une bouteille et un pot à fard.
Une autre vitrine présente des pièces de la période Sirkap II, Aphrodite, pendentif décor de cavalier, une bague, une divinité aux lions, fragment de femme assise, Harpocrates (ci-dessous).
Les soldats de Mare, décor motifs floraux (ronde-bosse) du Gandhara motifs sur d’autres pièces de Lahore, stèle avec les soldats.
Autre bas-relief, "les frères Kasyape éteignant l’incendie de Mare".
Bouddha de Ganghara
Dans une vitrine : un reliquaire en forme d’architecture, lion (Taxila), l’adoration du stupa, Bouddha assis style de Mathura, reliquaire en forme de boite.
Des boucles d’oreilles en or ainsi qu’une broche Amour et Psyché, broche à motif de croissant, pendentif, figurine femme debout époque (Sirkap niveau III)
Une reproduction en photo du site de Peshawar en fond représentation d’un banquet, une tête de femme de Taxila, tête masculine, une tête de moine , lotus, Taxila.
Stupa de Sikri Lahore.
Dévot portant un reliquaire de Taxila au Swat.
Dynastie Kouchane 1er et 3 eme , empire nomade qui s’installe sur les débris de la Bactriane grecque (statue).
Quelques bas-reliefs, un ascètes sur arcature indienne (Butkara III), dévots et Bouddha assis, l’école, visite en palanquin, musique et danse. Fragment de torchère, tête à turban (en vitrine)
Le retour au palais (Swat), la conversion du naga Apalala.
Photo du site de Ranagat.
Représentation de la femme à la fleur, statue en pied tenant des lotus. Buste de femme Bukkara (I) Harmika, scène de la vie de Bouddha, tête de Bouddha Bukkara (I). Dévot avec putti et guirlandes.
Reliefs de la vallée du Swat, ce site évoque le temple de Bel à Palmyre, style graphique, atmosphère romane. Le sommeil des femmes bas-relief, lion, Sahghao.
Yraksa (II) Taxila dans une vitrine un couple de Yakse, une torque, un collier niveau III, encensoir (IV), palette à fard, Apollon et Daphné (IV) Taxila.
D’autres bas-reliefs : chapiteau décor de quadrige Buthare (I), vendanges, scènes érotiques.
Le thème du vin et des vendanges est évoqué.
Thème trouvé fréquemment au Gandhara, souvent paradoxale au contexte bouddhique (période ancienne) rapportés des légendes grecques.
Augrupèdes musiciens.
Jataka légende bouddhique.
Gandhara veut dire peuple. Situé au-delà de l’Hindus kush.
Chronologie :
IV avant JC
III empire mauriya
II Royaume indo-grec
I invasions scytho-parthes.
Athos assis, palette à fard, Athos buste, Dieu du fleuve en vitrine
Des bas-reliefs représentent des scènes de banquet.
Aphotéose bouddhique
Extraits du catalogue de l’exposition.
Très belle exposition à ne pas manquer qui permet de découvrir ou redécouvrir cet art métissé.
AU Musée Guimet Paris - Jusqu’au 16 aout 2010