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31 octobre 2010 7 31 /10 /octobre /2010 11:35

Antonin Artaud, nait à Marseille, le 4 septembre 1896, il décède à Ivry sur Seine en 1948.

Poète, romancier, acteur dessinateur et théoricien du théâtre français. Inventeur du concept du théâtre de la cruauté, dans le théâtre et son double ; il aura  tenté de transformer

 la littérature, le théâtre et le cinéma. Par la poésie, la mise en scène, la drogue, les pèlerinages, le dessin et la radio, chacune de ces activités a été un outil entre ses mains, un moyen pour atteindre un peu de la réalité qui le fuit.

Souffrant de maux de tête chroniques depuis son adolescence, qu'il combattra par de constantes injections de médications diverses, la présence de la douleur influera sur ses relations comme sur sa création. Il sera interné en asile, subissant de fréquentes séries d’électrochocs. 

    

En 1920, il rencontre Lugné-Poë , directeur du Théâtre de l'Œuvre.Engagé, Artaud révèle de grandes capacités d’acteur, il crée également les décors et les costumes pour "La vie est un songe "de Calderon de la Barca.

Max  Jacob lui suggère de rencontrer Charles Dullin,  qui vient de créer le Théâtre de l'Atelier et reprend les rénovations entreprises par Jacques  Copeau en 1913 « invention » du metteur en scène, et recréation d’une troupe de théâtre.

En 1923, il quitte Dullin   pour la compagnie de Georges et Ludmilla Pitoëff  installée à la Comédie des Champs-Élysées. Puis avec Roger Vitrac, Roger Aron   et l'aide matérielle du Dr René Allendy, psychiatre et psychanalyste, qui le soigne, il fonde le Théâtre Alfred  Jarry et définit une conception nouvelle de l'art dramatique dans le manifeste publié aussitôt :

 

« Si nous faisons du théâtre ce n'est pas pour jouer des pièces mais pour arriver à ce que tout ce qu'il y a d'obscur dans l'esprit, d'enfoui, d'irrévélé se manifeste en une sorte de projection matérielle. »

  

 Le théâtre d'Alfred Jarry présentera quatre séries de spectacles : " Les Mystères de l'amour" de Vitrac, "Ventre brûlé ou la Mère folle" d' Artaud et "Gigogne" de Max Robur (pseudonyme de Robert Aron), "Le songe" d'August Strindberg perturbé par les surréalistes en 1927, et le troisième acte du "Partage du midi" de Paul Claudel. Il s'ensuit une brouille avec Jean Paulhan et la reconsidération des surréalistes en 1928. "Victor et les enfants au pouvoir" de Vitrac sera la dernière représentation en décembre 1928.

 

 

Il fera de nombreux films en tant qu’acteur.  Mais c’est dans l’univers du  théâtre, chez Dullin qu’il

rencontre une comédienne d'origine roumaine, Génica Athanasiou , qui va partager sa vie de 1922 à 1927.

 

Génica nait en 1897 à Bucarest et décède en 1966 à Lagny.

En 1919 elle quitte la Roumanie pour devenir comédienne à Paris, elle étudie avec Charles Dullin.  Dès 1921, elle fait partie de la nouvelle troupe de celui-ci et participe à son premier spectacle. Un jeune acteur, nouveau membre de la troupe tombe sous le charme de sa beauté il s’agit d’Antonin Artaud. Une passion nait entre eux, chaque jour où ils sont séparés, Artaud lui envoie des lettres intenses, des poèmes, il écrit qu’il a trouvé  l’amour parfait, céleste qu’il  avait rêvé. Et il dira : Génica est le seul être avec qui je puisse être moi-même.

Elle fut le grand amour d’Artaud.  

 

En 1927, Génica joue dans "La coquille" et le "Clergyman"   réalisé par Germaine Dulac   sur un scénario d'Antonin Artaud. Dans les mois qui suivent, après cinq ans de passion et de tourments, les deux amants se séparent.

 

Sa carrière de comédienne se poursuit. Parallèlement au théâtre, elle se tourne vers le cinéma. En  1928 et en 1929 , elle joue dans deux films : "Maldone"  et "Gardiens de phare  , films du réalisateur Jean Grémillon , dont elle devient la compagne. Leur relation dure plus de dix ans.

 

Toujours fidèle au théâtre, et à la troupe de Dullin, auprès duquel elle restera durant toute sa carrière, elle abandonne pratiquement le cinéma à la fin des années 1930.

 

bouquet

 

 

C’est au théâtre de l’Atelier, lieu de rencontre d'Antonin Artaud et Génica Athanasiou que  cette lecture musicale est interprétée par Carole Bouquet, ce sont des extraits de la correspondance d’Artaud. Dans cette correspondance l’écrivain se livre, l’amour qu’il a pour Génica, sa jalousie mais aussi sa maladie, sa folie. 

 

Une chaise au centre de la scène  devant un rideau de fer (rideau coupe-feu),  la comédienne apparait  sous un faisceau lumineux, vêtue d’une robe sombre, seule en scène elle donne le ton à cette lecture, la passion et l’amour qu’Artaud avait pour Génica , elle partage même la souffrance de l’auteur, tantôt debout, tantôt assise feuilletant de gros cahiers comportant ces lettres qu'elle connait très bien, quittant la scène à plusieurs reprise laissant  le temps de passer quelques extraits musicaux.

La comédienne séduit, excellente performance. 

 

 Très belle soirée,   Jusqu’au 11 novembre 2010 théâtre de l’atelier Paris

 

 

 

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