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4 juin 2013 2 04 /06 /juin /2013 17:15

L’Italie, Florence au XIX eme siècle :

La ville de Florence a été fondée pendant l’époque romaine en 59 avant JC près de son fleuve l’Arno. Elle fut une simple bourgade jusqu’au XII eme siècle période de son essor artistique et économique qui dura jusqu’au XVI eme siècle. Elle est aussi le berceau de la langue italienne moderne basée sur  l’œuvre de Dante.

Mais c’est la Florence du XIX eme siècle que nous allons parcourir afin de rencontrer les Macchiaioli.

A la fin du XVIII eme siècle, la dynastie grand ducale de Lorraine-Habsbourg règne paisiblement sur la ville de Florence, en lui accordant des libertés, pendant que la ville de Livourne devient port franc, l’un des plus actifs de la Méditerranée. Le grand duc Pierre- Léopold entame la réforme agricole, et est le premier souverain européen à abolir la peine de mort et la torture. Il essai  de faire de la Toscane la première monarchie constitutionnelle (il s’agit d’un  régime politique, qui reconnaît un monarque élu ou héréditaire comme   chef de l’Etat, mais où une constitution limite ses pouvoirs) mais il est empêché par son frère l’empereur Joseph II du Saint Empire. Sa réputation de monarque éclairé lui fait gagner l’estime du siècle des lumières (mouvement intellectuel initié en Europe à l’époque, dont le but était de dépasser l’obscurantisme et de promouvoir les connaissances des philosophes, des architectes intellectuels, ils encourageaient la science et l’échange intellectuel en s’opposant à la superstition, l’intolérance et les abus de l’Eglise et de l’Etat.)

1801, Le grand duc Ferdinand III, chassé par les troupes françaises, reçoit en compensation le grand duché de Würzburg, tandis que Napoléon transforme la Toscane en  royaume d’Etrurie (il comporte une grande partie de la Toscane et est dissous en 1807) qu’il donne au gendre et (neveu) de Charles IV d’Espagne Luis de Bourbon Parme qui est son allié.

C’est en 1814 que le grand duché de Toscane est recréé par le Congrès  de Vienne et est redonné à Ferdinand III.

Dans la seconde moitié du XIX eme siècle, la communauté étrangère arrive à représenter le quart de la  population , de cette période remonte la vision romantique de la ville les   écrivains comme James Irving et les artistes préraphaélistes (mouvement né en Angleterre en 1848, mouvement qui tient la peinture des maitres italiens du XV eme siècle, prédécesseurs de Raphael ,  modèles  à imiter). Ils laissent en héritage de nombreuses villas et leurs collections d’art éclectique.

1848-49, première phase du Risorgimento : développement de différents mouvements révolutionnaires et une guerre contre l’Empire d’Autriche.

(Risorgimento  terme qui signifie renaissance ou résurrection).

La seconde phase 1859-60 : fait avancer le processus de l’unification et se conclut par la proclamation du royaume d’Italie en 1861 par Victor Emmanuel II, 1er roi d’Italie, il unifie  la péninsule italienne par l’annexion de la Lombardie, de Venise, du Royaume des deux Sicile, du duché de Modène et Reggio, du grand duché de Toscane, du duché de Parme, et des Etats pontificaux aux royaume de Sardaigne. 

1860, après l’abdication du grand duc Léopold II, son fils Ferdinand IV est chassé par les troupes Sardes. La Toscane est intégrée au royaume d’Italie.

 1865, Pour se rapprocher du centre historique de la péninsule, Victor-Emmanuel II d’Italie, fait  de Florence sa capitale politique et son lieu de résidence.

1870, L’unification est achevée par l’annexion de Rome  par les troupes italiennes qui fait perdre à  Florence sa place de capitale du pays. Rome est capitale de l’Etat et de l’église. 

Début XX eme siècle, la population de la ville a triplée, c’est la croissance du tourisme, des services financiers et de l’industrie, du commerce.

Pendant la seconde guerre mondiale la ville est occupée par les allemands entre 1943-44. Elle résiste à l’occupation nazie et fasciste, avec son point culminant à l’insurrection d’août 44 et dans la bataille épaulée par les forces des partisans pour  libérer la ville.

 

L’art de Florence au  XIX eme siècle :

Florence est une ville artistique depuis le moyen âge, son architecture nous le montre, elle s’est épanouie à la Renaissance dont elle est le berceau.

La réaction romantique contre le classicisme part de Venise avec le peintre Hayez, cette réaction  gagne le  nord de l’Italie et conquit Milan. Peu à peu, malgré la résistance des académies, le sentiment d’un art plus vrai et plus libre gagne les jeunes générations dans toutes les villes.

A Florence de nombreux lieux permettent de se rencontrer et d’admirer des œuvres venues d’Europe.

Dans les années 1860, Margherita Albana Mignaty (danseuse grecque), Elisabeth Barrett Browning (poétesse, essayiste et pamphlétaire anglaise), Isabella falconer (anglaise), tiennent Salon dans la villa dell’Ombrellino, lieu de résidence  depuis 1854, du peintre, graveur et écrivain français Marcellin Desboutin, les résidents étrangers y croisent les intellectuels toscans qu’enflamment l’idéologie du Risorgimento.

Autre lieu célèbre :  la villa San Donato ou  palais des princes Demidoff , en 1822 le prince fait aménager  un vaste domaine inspiré par les grandes villas Palladiennes, (le prince Nicolas Demidoff ambassadeur de Russie en Italie), ce lieu devient une excursion artistique privilégiée , elle permet de découvrir les collections de peintures françaises et italiennes, on peut y admirer des œuvres d’Ingres, Delacroix, Scheffer, Granet, Flandrin, Troyon Meissonnier et autres artistes, ce salon est aussi ouvert aux artistes toscans.

L’atelier de  Samuele Jesi autre lieu de rencontre, il est graveur, (il fréquente les salons de la noblesse florentine, il y rencontre artistes et écrivains) très apprécié par Stendhal, ami d’Horace Vernet (peintre français) de Thiers (historien, avocat, journaliste, homme d’état français). Dans son atelier,  on y voit des chefs d’œuvres italiens mais aussi des gravures d’après des œuvres du peintre français  Paul Delaroche. 

Le climat artistique florentin est bouillonnant.

Dès 1848, le caricaturiste Signorini (1835-1901), réuni de jeunes artistes curieux de nouveautés. Ils constituent un groupe de révoltés venus de toute l’Italie, et sont attirés par tout ce qui se passe en Europe. Ces artistes veulent rompre avec le néoclassicisme et le romantisme dominant, renouveler la culture picturale nationale, ils sont considérés comme les initiateurs de la  peinture moderne italienne

1855, l’un d’eux Sérafino da Tivoli, délégué pour venir à l’exposition universelle de Paris ( la première, grande exposition internationale d’art contemporain, dans un palais des beaux-arts dont la façade est en forme de fer à cheval et de style Renaissance,  on  y admire de nombreuses peintures, gravures, lithographies, sculptures, médailles et architecture. 28 nations s’exposent 4979 œuvres, 2176 artistes dont 1072 français) l’artiste revient enthousiasmé de ce qu’il a vu. Le groupe décide d’élaborer une nouvelle manière de peindre "le tachisme " car il est basé sur des taches de couleurs, mais ayant quelques rapports avec les impressionnistes.

C’est en 1862 que le terme de macchiaioli est donné par un critique de "la Gazzetta del popolo ", qui a défini dans un sens péjoratif ces peintres tachistes, antiacadémique à l’origine.

Les macchiaioli   furent des politiques, ils s’impliquaient profondément, la politique et l’art marchent côte à côte pendant la période tourmentée, héroïque et ambiguë, du Risorgimento. Il n’y avait pas de séparation entre l’action et la pensée, entre la production de tableaux et les effusions de sang sur les champs de bataille. Les jeunes idéalistes souhaitaient une nouvelle Italie.

 

Le caffé Michelangiolo

Café littéraire de Florence qui eu une vie assez courte de 1850 à 1862. Ce café se situait proche de l’Accadémia Florentina di Belle Arti, lieu de la tradition, ce qui ne plaisait pas aux macchiaioli.  

Ce fut le haut lieu de rencontre de  tous ces  artistes, lieu incontournable de la peinture Toscane. Dès son ouverture  de nombreuses réunions s’y déroulaient aussi bien politiques qu’artistiques, L’atmosphère y était très animée

Quelques manifestations y étaient organisées. Des personnalités étrangères y ont participé tel que : Marcellin Desboutin, Gustave Moreau, James Tissot, John Ruskin, Edouard Manet, Edgard Degas.


macchia cafe michelangelo

 

L’exposition :

Vers une nouvelle peinture :

Fortement imprégnés d’une culture marquée par la Renaissance Toscane du quattrocento, les macchiaioli s’orientent vers un nouveau style, ouvrant les portes de la peinture moderne en Italie. Ils rompent avec les compositions académiques de la peinture d’histoire, des portraits officiels. Le choix des sujets est nouveau et une véritable révolution s’opère dans le traitement de ces derniers : l’image de la réalité est un contraste exprimé sur la toile par alternance de taches de couleurs et de clair-obscur.

Quelques exemples avec :

Vincenzo Cabianca : 1827-1902, l’artiste étudie à Venise, réfugié politique à Florence de 1853 à 1855. Il peint surtout des intérieurs et fait parti d’un groupe du café  dell’onore, (rue Borgo la Croce à Florence, lieu de rencontre des artistes) avec Signorini et Borrani, en 1858 il adhère à la politique des macchiaioli. Il s’intéresse aussi bien aux sujets de la vie quotidienne qu’à la peinture d’histoire.

" Conteurs toscans du XIV eme siècle", en 1861 l’artiste a participé  à l’exposition nationale de Florence avec cette œuvre.

micchiaaoli - cabianca les conteurs toscans

" Scènes médiévale " 1861,  


Giovanni Fattori : 1825-1908, peintre, dessinateur, et un aquafortiste italien du XIX eme siècle, il est l’un des plus importants des Macchiaioli. L’artiste abandonne les clairs-obscurs romantiques  pour des contrastes de taches de lumières-couleurs d’une grande précision.

"La rotonde de Palmieri " 1866, il s’agit d’un groupe de femmes, sur le front de mer de Livourne, elles sont à l’ombre d’un auvent de couleur jaune ocre. Chaque femme est prise dans une attitude différente.

macchiaioli -Fattori la rotonde de palmieri 

 

Vito d’Ancona : 1825-1884, Il s’installe à Florence en 1844, inscrit à l’académie des beaux-arts , il est devenu l’un des premiers habitués du café Michelangiolo, il devient ami avec les peintres Banti et De Tivoli. Il participe avec eux aux événements politiques de 1848, avec le corps des toscans volontaires. Il rencontre Signorini en 1855.

 " Portique", vers  1861


Giuseppe Abbati  1836-1868, artiste peintre, il s’engage dans les troupes de Garibaldi, après la guerre vient à Florence , et fréquente également le café Michelangiolo, ou il se lie d’amitié avec Borrani, Cabianca et Martelli il s’installe sur la côte Toscane à Castiglioncello, l’artiste se fait une place de premier parmi les macchiaioli.

"Route Toscane "  après 1862, huile sur toile.  

" Le   cloitre de Santa Croce ", 1861, il est l’un des premiers à peindre en extérieur, l’œuvre présente les travaux de restauration de Santa Croce, ce sont les travaux qui sont montrés et non le cloitre, l’homme est en pause donc pas de représentation du travail. Cette œuvre est cadrée de manière novatrice, elle fait penser à une photographie.

 

Nino Costa : 1826-1903, inscrit à l’Académie des Beaux-arts de Rome vers 1845, Garibaldien il prend une part active à la défense de Rome en 1849, il rencontre De Tivoli qui y participe également. Il s’installe à Florence plus tard et De Tivoli l’introduit au caffé Michelangiolo. 1861, il participe l’Esposizione Nazionale de Florence et part ensuite pour Paris et Londres, en revenant il s’arrête à Marlotte (près de Fontainebleau) auprès d’une colonie d’artistes.

" Femmes  embarquant du bois au port d’Anzio " 1852

" Ripa Grande " 1848


Antonio Puccinelli : 1822-1897, il étudie aux Beaux-arts de Florence, en 1848 il participe aux premières rencontres au caffé Michelangiolo, il obtient une bourse et part quatre ans à Rome,

" Promenade au Muro Torto " 1852

macchiaioli puccinelli promenade au muro torto

 

La conquête du plein air :

Les macchiaioli partent à l’extérieur des ateliers afin de profiter de la lumière. C’est en plein air que les recherches esthétiques et un nouveau langage pictural atteignent leur apogée. Accueillis par le mécène et critique d’art Diego Martelli dans sa propriété à Castiglioncello près de Livourne, les artistes jouissent des paysages maritimes. A Piagentina dans la campagne florentine, ils étudient la nature, apprécient les variations de lumière traduites sur la toile par des couleurs contrastées sous formes de tâches. Les paysans sont baignés de soleil ou plongés dans des zones d’ombre, comme dans le tableau de Borrani, " Castiglioncello ", de la Galléria d’art di Palazzo Pitti.

Le format des toiles est inhabituel, il s’allonge et donne à la composition un champ panoramique dans lesquels les sujets occupent l’espace ou, au contraire, ne sont qu’un détail dans un vaste paysage. La technique adoptée semble être celle de la photographie, d’ailleurs au cœur des préoccupations des macchiaioli. L’image traitée par bandes colorées horizontales créé une sensation d’étendue particulièrement remarquable dans "bord de mer à Castiglioncello" d’Abbati.

Quelques exemples :

 

Giovanni Fattori :

"La tour rouge " 1875

macchiaioli fattori la tour rouge

" Porteuses d’eau livournaises", vers 1865

"Porteuses de fagots" 1865

"L’Arno à Bellariva" 1866

"Madame Martelli à Castiglioncello" 1867

macchiaioli fattori mme marteli

 

Edgar Degas : 1834-1917,  l’artiste a rencontré les Macchiaioli à Florence lors de son voyage en Italie entre 1856 et 1860, il fût intéressé par leur travail.

"Diego Martelli", 1879

macchiaioli degas diego

 

Odoardo Borrani : 1833-1905, sa famille s’installe à Florence, en 1849 son père le fait entrer comme apprenti dans l’atelier de Gaetano Bianchi. Il travaille dans les églises de Santa Maria Novella et Santa Croce, ensuite il s’inscrit à l’académie des Beaux-arts. Dès 1855, il est un habitué de célèbre Caffé Michelangiolo. Il obtient la médaille d’or du concours triennal de l’académie en 1856.

"Vue de la pointe de Castiglioncello avec la tour médicéenne " 1862

" Les hauteurs ",vers  1861

" Castiglioncello "  1864-64

 

Vincenzo Cabianca :

" Les jeunes moniales" 1861


 Telemaco Signorini : 1835-1901, il débute son apprentissage avec son père en 1852, peintre à la cour du grand Duc de Toscane. En même temps il suit des cours aux Beaux-arts de Florence. 1855, il expose à la promotrice de Florence des œuvres inspirées de Machiavel et de Walter Scott. 1858, il fait ses premières recherches de macchia (taches), à la Spezia. 1859 voit son enrôlement dans le corps d’artillerie toscane.

 

" Porteuses d’eau à la Spezia"1861-62

macchiaioli signorini la porteuse d'eau à la speza

 

" Santa maria dei Bardi à Florence " 1870

 

Silvestro Lega : 1826-1895, il s’inscrit aux Beaux-arts de Florence. Il s’engage lors des événements politiques en 1848 dans le corps volontaire toscan. 1852, il expose à la Promotrice de Florence le tableau Velleda, inspiré par l’héroïne des Martyrs de Chateaubriand. 1860, il produit une série de scènes militaires qui révèlent son intérêt pour l’étude de la lumière et du  clair-obscur.

"La villa Batelli au bord de l’Affrico " 1863

 machiaioli villa batelli lega

 

Giuseppe Abbati :

"Ruelle sous le soleil " 1862

" Le peintre Stanislas pointeau " 1862-63


Giovanni Fattori :

"Chevaux dans la pinède de Tombello " 1867

 

Giovanni Boldini 1842-1931, l’artiste se forme à Ferrare sous la direction de son père. 1862, il rejoint Florence et s’inscrit à l’académie des Beaux-arts. Influencé par les  Macchiaioli  pour le  coloris et la mise en page, il préfère le portrait au paysage. Il vient à l’exposition universelle à Paris en 1867, il est marqué par les œuvres de Courbet et Monet, et se lie d’amitié avec Degas.

"Giovanni  Fattori dans son atelier" 1866-67  

" Portrait de Diego Martelli" 1864

 

Un regard sur la réalité des campagnes :

Dans la région de Florence, les macchiaioli s’intéressent à la société rurale encore loin des progrès industriels et des transformations urbaines, au moment de l’Unité italienne. Les toiles qui représentent des scènes agricoles montrent les paysans dans leur quotidienneté : la charrette rouge à Castiglioncello de Borrani ou bœuf attelés à un chariot de Fattori dépeignent simplement les activités le monde paysan. Scènes de halage dans le parc des Cascine à Florence de Signorini montre la pénible condition des hommes qui, sous le soleil accablant, plient sous le poids d’une barque à déplacer, et ce sans perturber le bourgeois en promenade au bord de la rivière. La lumière souvent éblouissante, la gamme chromatique restreinte donnent une image simplifiée, mais poétique de la région de toscane.

Quelques exemples avec :

Giovanni Fattori :

" La porte rouge " 1862-63

"Bœufs attelés à un chariot" 1867

 

 Telemaco Signorini :

"Scène de halage dans le parc  des Cascine à Florence"1864

"Le mur blanc " 1867


Vincenzo Cabianca :

"Retour des champs" 1862

 

Odoardo Borrani :

" Charrette rouge à Castiglioncello" 1865-66


 

L’engagement politique :

Peintres engagés pour l’unification de l’Italie, les macchiaioli cherchent à représenter la réalité des batailles du Risorgimento.

1848 à 1860, un certain nombre d’artistes tel que : De Tivoli, Lega, Costa, Fattori, Signorini s’engagent dans la lutte pour l’unité italienne aux cotés de Garibaldi. Les œuvres en témoignent, et les artistes se font les porte-parole des événements.

Ils peignent des scènes de batailles mais aussi des blessés, des prisonniers. Ces toiles parfois sévères, suscitent de la compassion, mais s’occupe, mais s’opposent à la peinture d’histoires romantiques, où une armée héroïque, constituée de soldats aux uniformes rutilants montés sur des chevaux majestueux défile fièrement. Les macchiaioli portent un regard critique sur leur époque. Leur interprétation des faits se veut réaliste ; Fattori spécialiste des représentations  de batailles, il met en avant la dureté des combats, un exemple a avec soldat démonté, où le soldat est violement trainé au sol par son   cheval, Borrani avec le 26 avril 1859, évoque le militantisme de la bourgeoisie, une jeune fille coud près d’une fenêtre un drapeau italien aux couleurs de la nouvelle nation. Le portrait de Garibaldi par Lega est un symbole fort du mouvement révolutionnaire accentué par la fameuse chemise rouge.


Silvestro Lega :

"Bersagliers avec des prisonniers autrichiens" 1861

" Bersagliers embusqués " 1860-61

" Portrait de Giuseppe Garibaldi" 1861

 macchia lega

 

Giovanni Fattori :

" Soldats français en 1859 " daté de 1859

"La sentinelle " 1871

" Assaut de la madone della scoperta " vers 1866

« Garibaldi à Palerme » 1860

  « Soldat démonté » 1880

 

Telemaco  Signorini :

"Artillerie Toscane à Montechiaro, Saluée par les français blessés à Solferino  " 1859-60

 

Odoardo  Borrani :

" Le 26 avril 1859 "daté de 1861

macchiaioli borroni 26 avril 1859

 

Paul Guigou :

 Il nait en 1834 et décède en 1891, fait ses études à Apt et est remarqué par son talent de dessinateur, il devient clerc de notaire à Marseille, mais il vient à l’exposition universelle en 1855 et découvre Courbet  qui l’influence  Il rencontre également Emile Loubon  (peintre français reconnu pour ses paysages provençaux) qui lui donne accès aux Salons qu’il organise. En 1863, Guigou vient à Paris et fréquente le café Guerbois, il y rencontre de nombreux impressionnistes, il devient l’ami de Sisley, Bazille et Monet. Ses peintures restent la représentation de la Haute Provence qu’il retrouve chaque été. Ses paysages sont lumineux, mis en scène dans des panoramas tout en largueur, ce qui donne une part importante au ciel bleu. Il expose à Paris de 1863 à 1870

Paul Guigou peintre provençal et les macchiaioli. Improbable rencontre entre ces artistes mais une grande similitude entre eux.

 

Paul Guigou :

"Vue prise dans la région du Lubéron " 1860

" A travers le Lubéron" 1860

" Prairie bordée d’arbres" 1861

" Lavandière" 1860

macchiaioli lavandière guigou

 

Raffaello  Sernesi : 1838-1866, il s’inscrit à l’académie de Florence, au caffé Michelangiolo il se lie d’amitié avec Borrani. Lors des événements politiques de 1859, il se joint au corps expéditionnaire toscan. De retour à Florence, il réalise de nombreux dessins montrant un intérêt pour les artistes du quattrocento tel que Masaccio, Lippi et Botticelli. Il séjourne à Castiglioncello, chez Martelli.

" La route de Ronito vue de Castiglioncello " 1866

 

La peinture de l’intimité :

Les images d’intimité sont largement abordées par les Macchiaioli. C’est dans ce genre qu’ils excellent. Portraits, scènes d’intérieurs bourgeois deviennent des thèmes prédominent. Dans ces tableaux se dégagent douceur, raffinement, délicatesse.

Les modèles sont croqués dans leur vie quotidienne, l’instant de repos à l’ombre, le tableau de Lega après le déjeuner où les jeux de lumière traduits par une gamme colorée accentuent l’impression de chaleur et de farniente. La liberté adoptée par les poses traduits la rupture avec l’Académie. La lettre et l’attente de Signorini nous présentent des femmes occupées, l’une à l’écriture, l’autre lit une lettre. Les œuvres une similitude décorative jusque dans le détail du tapis. ici le style est plus classique, les formats sont proches de ceux utilisés par les maitre du quattrocento. En montrant cette sérénité ambiance Signorini évoque l’intimité même des plus démunis  « la salle des agitées »  le cadre est dépouillé. Les peintres ont traité les milieux bourgeois et modestes sont traités avec égale attention, les artistes par leur regard critique s’attachent à mettre en relief les différences sociales dans une Italie en pleine mutation. 

 

Silvestro Lega :

" Les fiancés " 1869

" L’aumône" 1864

" La visite " 1858

" Le chant d’une stornello " 1867

macchiaioli pucinelli femme au piano

" Après le déjeuner " 1868


Odoardo  Borrani :

" L’analphabète " 1869


Les Macchiaioli et la photographie :

Quelques épreuves et photographies   sont présentées à l’exposition, certaines prises par les artistes.

Char à bœufs 1880, porteuses d’eau sur un chemin, 1880, jeune paysanne sur la terrasse, 1880, jeunes paysannes dans la ferme, 1863 , par Cristiano Banti.

Signorini à cheval  1868, Dans le jardin de la villa 1868 par Giulio de Gori

Groupe de personnages avec Giulio de Gori vers 1868 (anonyme), la famille Lega, Silvestro Lega et son frère Dante (Anonyme)

micchaioli phto caffé 

 

Mais aussi une  correspondance entre les artistes : ils expriment leurs sentiments sur les peintres français lors d’un voyage à Paris pendant les expositions universelles, descriptions de la ville, mais pas seulement une est adressée au président de l’accadémia de Florence par Signorini.

Lettre manuscrite , de Giovani Boldoni à Cristiano Banti vers 1890

 

Revue par Visconti

Cette peinture fut également d’une importance capitale pour les cinéastes italiens dont Visconti, Bolognini ils y trouvèrent une inspiration iconographique et un langage de l’image particulier.

" Senso " en 1954 fut le premier film en couleur de Luchino Visconti, grande fresque historique à l’époque de l’Italie du Risorgimento affrontant l’Autriche qui occupe toujours la Vénétie et de la défaite de Custoza. Une noble vénitienne , tombe amoureuse d’un officier de l’armée autrichienne, qui ne songe, lui, qu’au moyen de s’échapper de l’armée grâce à l’argent que sa noble maitresse pourrait lui procurer, ce qu’elle effectuera en lui donnant le trésor de guerre des patriotes italiens, se découvrant bafouée, elle dénoncera son amant déserteur et le fera condamner au peloton d’exécution avant de perdre la raison.

 

Adriano Cecioni : 1836-1886, il s’inscrit à l’académie des beaux-arts de Florence. Les événements politiques le poussent à s’enrôler dans le corps d’artillerie toscane. Il y rencontre Signorini. Rentré à Florence il se consacre à la sculpture. 1963, il part étudier à Naples, en 1864 il y rencontre de Nittis. En 1870, il est appelé par De Nittis  à Paris, il expose au salon avec succès.

"Intérieur avec figure "1867

" Portrait de sa femme " 1867

 

Giovanni Boldoni :

" Portrait de Lionello Banti enfant "

" Portrait d’Alaide Banti   en robe blanche " 1866

micchiaioli banti portrai banti

" Portrait de Mary Donegani " 1867


Antonio Puccinelli :

"Portrait de Nerina Badioli", 1855-66

macchioili portrait nerina

 

Odoardo Borrani :

" Portrait d’un jeune homme " 1865-66

 

  Cristiano Banti :  

" Portrait d’Alaide Banti au jardin " 1970

 

Silvestro Lega :

" Les fillettes jouant aux dames " 1872

 

Telemaco Signorini :

" La lettre " 1867

"L’attente " 1866-67

" La salle des agitées au Bonifacio  de Florence" 1865

macchiaioli signorin classe

Pour terminer l’exposition, un extrait du film  "sanso"   de Visconti, ce film est inspiré d’un bref récit de Camillo Boito. 

 

Extraits du catalogue de l’exposition

 

A ne pas manquer, les artistes nous montrent tour à tour la période tourmentée  du  Risorgimento, mais aussi  une Italie paisible, la réalité de la campagne , ses paysages aux lumières particulières de la Toscane. Ils mettent un accent sur les différences sociales dans une Italie qui est en pleine mutation : la délicatesse et raffinement  des intérieurs bourgeois, des costumes, représentation également des travailleurs de  milieux modestes.  

Jusqu’au 22 juillet au Musée de l’Orangerie  Paris

 

 

 

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commentaires

W
Avec ça, je sais tout de l’impressionnisme italien. Vous avez fait fort, l'article est énorme !<br /> Bravo
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