Le Japon cesse toute relation avec l’étranger à partir de 1639, sauf quelques contacts restreints avec certains commerçants chinois et hollandais à Nagasaki, sur l’ile de Dejima. Cet isolement volontaire dure deux siècles, jusqu’à ce que les Etats-Unis avec le commodore Matthew Perry, force le pays à s’ouvrir à l’Occident par la politique de la canonnière en signant la convention de Kanagawa en 1854 après le pilonnage des ponts japonais.
Ere Ansei : 1854 à 1860, règne de l’empereur Kômei. Il accepte de signer le traité de Kanagawa entre les représentants du Shogunat et le commodore Matthew Perry (il possédait une lettre du président américain, Millard Fillmore en poste depuis 1849), avec la mission d’ouvrir les routes commerciales du Japon, jusqu’alors fermées volontairement par le shogun.
En 1859, ouverture du port de Yokohama vers l’étranger.
Ere Man’en : 1860 à 1861, l’empereur régnant est Komei-Tenno
Ere bunkyu : 1861 à 1864, l’empereur régnant est Komei-Tenno
Ere Genji : 1864 à 1865, l’ère Genji marque le début d’un cycle de 60 ans de l’astrologie chinoise. L’empereur régnant est toujours Komei-Tenno
Ere keiô (fin période Edo) 1865 à 1868, les empereurs régnant Komei -Tenno et Meiji - Tenno
En quelques années, les contacts sont intensifs avec l’Occident et transforment rapidement la société japonaise. Le Shogun a démissionné et l’empereur est réinvesti au pouvoir.
Ere Meiji : (empereur Meiji) période historique du Japon entre 1868 et 1912.
1868, c’est la restauration de l’ère Meiji. Le système de type féodal et l’ordre des samouraïs sont abolies, de nombreuses institutions occidentales sont acceptées (mises en place de préfectures).
C’est la période de modernisation du pays. Période en perpétuel état de crise, le Japon cherche un équilibre intérieur difficile à acquérir face à la complexité du monde extérieur, et, avec la nostalgie du temps passé. Mais son désir de changement pousse le pays à se révolter contre son passé. Cela amène de nombreux bouleversements : des nouveaux systèmes juridiques, de gouvernement ainsi que d’importantes réformes économiques sociales et militaires transforment l’empire du Japon en une puissance régionale.
Le pays ainsi réalise de grandes entreprises : avancées dans le domaine de l’industrie, de l’économie, de l’agriculture et en matière d’échanges commerciaux.
1895, toutes ces mutations donnent naissance à une ambition qui se transforme en guerre contre la Chine.
1905, guerre contre la Russie, le Japon gagne ainsi la Corée et Taiwan et d’autres territoires.
1910, l’expansionnisme militaire du japon débute au XX eme siècle, avec l’annexion de la Corée et prend de l’ampleur pendant l’ère Shôwa avec l’invasion de la Mandchourie en 1931 puis des provinces du nord de la Chine.
Ere Taishô : 1912 à 1926 , empereur Taishô. cette époque est considérée comme période du mouvement libéral connu sous le nom de démocratie Taishô au Japon. Le début de l'ère Taishô est marqué par la crise politique de 1912-1913 qui interrompt la politique antérieure de compromis.
Profitant que l'Empire allemand soit à la première guerre mondiale, souhaitant étendre sa sphère d'influence en Chine, le Japon déclare la guerre à l'Allemagne en août 1914 et occupe rapidement les territoires sous contrôles allemands dans la région de Shandong en Chine, puis aux îles Marquises , carolines, Marshall dans le Pacifique.
En novembre 1914, Jiaozhou se rend au Japon. Tandis que ses alliés sont impliqués dans la guerre en Europe, le Japon cherche à consolider plus encore sa position en Chine et en présente ses vingt et une demandes à la Chine ( cette liste de demandes visait à étendre le contrôle politique et économique du Japon sur le Chine), signature du traité en mai 1915.
L'hégémonie du Japon dans le nord de la Chine et d'autres parties de l'Asie est facilitée par d'autres accords internationaux. L'un avec la Russie en 1916, permet de sécuriser l'influence du Japon en Mandchourie et en Mongolie intérieure, et, des accords avec la France, la Grande-bretagne, et les Etats-Unis en 1917 reconnaissent les gains territoriaux du Japon et Chine et dans le Pacifique. La puissance du Japon en Asie croit avec la chute du régime tsariste en Russie et les désordres liés à la Révolution d'Octobre en Sibérie en 1917.
Les troupes japonaises partent en Sibérie en 1918.
La première guerre mondiale permet au Japon, qui a combattu du côté des alliés de la première guerre mondiale, d'étendre son influence en Asie et ses positions territoriales dans le Pacifique. La marine impériale japonaise se saisie des colonies allemandes de Micronésie. En 1918, lancement de l'intervention en Sibérie avec un déploiement de 75 000 troupes japonaises.
Le système à deux partis politique se développe au Japon depuis le début du siècle et arrive à la maturité après la première guerre mondiale, appelé démocratie Taishô pour désigner cette période.
L'après-guerre apporte une prospérité sans précédent au Japon, qui se rend à la conférence de paix à Versailles en 1919, comme l'une des grandes puissances militaires et industrielles du monde, le pays y reçoit une reconnaissance officielle comme l'un des "cinq grands" du nouvel ordre international. Ainsi Tokyo, obtient un siège permanent à la Société des Nations et le traité de paix confirme le transfert au Japon des droits de l'Allemagne dans Shandong, ce qui amène des émeutes dans toute la Chine.
Ere Shôwa : 1926 à 1989 (empereur Hirohito), la première partie du règne de l’empereur se caractérise par de fortes influences nationalistes (nationalisme japonais) et entraine l’expansion de l’empire.
1936, signature d’un pacte d’assistance avec l’Allemagne Hitlérienne. Le Japon rejoint les forces de l’Axe (création de l’Axe le 26 septembre 1940 avec la signature du pacte tripartite : Allemagne, Japon, Italie, ils ont formé une alliance militaire, par la suite, ils ont été rejoint par d’autres pays).
1937, l’Empire se lance dans l’invasion de la Chine dont le début fut le bombardement de Canton et Shanghai, ce qui entraîne la résolution de blâme de la Société des Nations, à l’encontre du Japon, et surtout avec l’écrasement de Guomindang, de nombreux chinois ont été exterminés lors du massacre de Nankin par l’armée impériale du Japon.
1939, l’échec du conflit armé limité avec l’union soviétique met un terme aux ambitions expansionnistes.
1940, le Japon envahit l’Indochine française loyaliste à Vichy et conclut une alliance avec la Thaïlande, qui en 1941 va envahir l’Indochine française. La même année c’est aussi l’attaque de Pearl Harbor dans l’archipel d’Hawaï, ce qui déclenche la guerre du Pacifique, et engage l’Empire du Japon, dans la seconde guerre mondiale aux côtés de l’Axe. Le Japon agrandi son empire en occupant la Birmanie, La Thaïlande, Hong Kong, Singapour, l’Indonésie, la Nouvelle Guinée, l’Indochine française et une partie des îles du Pacifique.
Après les bombardements atomiques d’Hiroshima et Nagasaki en 1945 et la réédition du Japon lors de la seconde guerre mondiale, le pays est occupé jusqu’en 1952. Le Japon est resté sous la tutelle des Etats-Unis jusqu’en 1951 (traité de San Francisco). Celui-ci imposa une nouvelle constitution plus démocratique. L’économie se rétablie rapidement et permit le retour de la prospérité dans l’archipel, jeux olympiques de Tokyo et le lancement du shinkansen en 1964
Des années 1950 à 1980, le pays connaît une apogée économique et culturelle et une croissance.
Ere Heisei ; (1989 à aujourd’hui), règne de l’empereur Akihito
1990, ce miracle économique prend fin. Instabilité politique, des catastrophes naturelles. En matière de budget militaire, le Japon occupe la 5 eme place dans le monde.
L’histoire de la sériciculture et de la Maison Impériale :
La Chine est le pays de l’élevage du ver à soie. Cette pratique vient du fait de l’existence du ver à soie sauvage. On aurait commencé à élever les chenilles du bombyx mandarina sur le Yangzi Jiang et sur le Huang He où se trouvait leur habitat naturel. Un récit fait part que l’épouse de l’empereur jaune, aurait commencé l’élevage du ver à soie, et que celui-ci se serait rependu parmi le peuple, et que la sériciculture et les tissus en soie se seraient propagés dans tout le pays , et ce serait pour cela que la route commerciale serait nommée"route de la soie ".
On pense que la sériciculture existe au Japon depuis le III eme siècle. Les rapports entre la sériciculture et la Maison Impériale, apparaissent dans les annales du Japon en 462, un passage indique que l’empereur aurait demandé à ses épouses de cueillir des feuilles de mûriers et de pratiquer l’élevage du ver à soie. En 472, il est indiqué que l’empereur, fit planter des mûriers dans les endroits qui s’y prêtaient, et qu’il se fit présenter un tribut d’étoffe de soie par la famille Hata (spécialiste des techniques du tissage). Les édits impériaux précisent qu’en 507, ayant pleine conscience de l’importance de l’agriculture et de la sériciculture, car ces activités comptent parmi les plus importantes, la culture rizicole est encouragée par l’empereur, tandis que l’impératrice, par son élevage du ver à soie s’employa à promouvoir lé sériciculture. Dans toutes les époques, on trouve des traces de textes indiquant à la population de respecter cette culture et de respecter les populations qui pratiquent l’agriculture de la sériciculture, car les activités comptent parmi les plus importantes pour maintenir la prospérité et l’abondance des récoltes dans le pays.
L’exposition Kaiko :
I - Les Impératrices du Japon et la culture des vers à soie :
Sériciculture impériale du Japon et les étoffes teintes anciennes.
La sériciculture japonaise s’est développée à l’échelle du pays à l’époque de l’ère Edo (XVII à XIX eme siècle) . Les personnes de l’aristocratie et de hauts rangs faisaient à l’origine importer de Chine la soie grège. Coûteux pour le pays. Le gouvernement des shoguns prit la décision de promouvoir la sériciculture nationale. Chaque fief soucieux de l’état des finances, vint étudier à Kyoto, dans le quartier des tisserands de Nishijin les techniques de la teinture, tandis que chaque région développait ses propres formes de tissus. L’élevage du ver à soie était en expansion dans le pays, le port de Yokohama ouvert depuis 1859, permit les exportations de soie vers l’étranger. Ce qui favorisa l’avancement de l’économie japonaise dans un pays qui poursuivait un programme de modernisation.
L’artiste japonais Kubota Beisen (1852-1906 ère Meiji) fit un album de peinture sur la sériciculture.
Exposé :
Furisode (style de kimono aux manches longues, qui est porté par les femmes célibataires au Japon, mais aussi porté pour des cérémonies officielles, il est en soie fine et de couleurs vives), celui qui est exposé est en damas de satin noir à décor de cascades de rebonds daté de 1938, porté par l’empereur à 6 ans.
"L’album de peinture sur la sériciculture" de Kubota Beisen, artiste et professeur d’art de l’ère Meiji . Cette œuvre représente diverses étapes de l’élevage des vers à soie, dans une exploitation du XIX eme siècle. Œuvre transmise dans la Maison Impériale comme l’un des objets attaché à la personne de l’Impératrice douairière Shôken. Kubota Bessen est venu à Paris à l’exposition universelle de 1889 et a reçu la médaille d’or
Un balai de branche de pertyascadens pour le premier jour du rat, trésor du Shôsô-in. Des cérémonies avaient lieu le premier jour du rat au nouvel an, au cours desquelles l’empereur avec une houe reproduisait les gestes rappelant la culture du riz, tandis que l’impératrice, un balai à la main, reproduisait ceux pour purifier une magnanerie, avaient pour but de prier pour la fertilité du pays.
" L’impression nouvelle, l’élevage des vers à soie " peint en 1871 par Utagawa Kuniteru II (1808-1876), ce triptyque à pour sujet les débuts de l’élevage des vers à soie par la grande impératrice Shôken . Un cartouche contient un texte qui formule le vœu que la sériciculture soit désormais pratiquée dans tout le pays.
D’Osai Futasane, (ère Meiji, " Visite de Sa Majesté l’impératrice à la filature de soie " ce triptyque représente l’impératrice Shôken à la filature de soie en 1878, elle est située au centre de la composition, un éventail en cyprès du Japon à la main, elle rend visite aux jeunes filles vêtues de costumes de cour.
D’Hasegawa Chikuyô 1886, "l’élevage des vers à soie à la cour ". L’empereur Meiji est assis sur une chaise, a ses côtés, l’impératrice Shôken debout. Le couple observe les divers travaux de l’élevage du ver à soie accomplis par des femmes vêtues à l’occidentale.
"Vue de la filature de Tomioka" province de Jôshû par Hasegawa Chikuyô en 1876, Il s’agit d’une vue de la filature Tomioka lors de son inauguration. Les filatures étaient construites sur un vaste emplacement de plus de 51000 mètres carrés, où des réserves étaient disposées une réserve pour les cocons, un bâtiment pour les bassins à vapeur, un autre pour l’enroulage de la soie et des dortoirs pour les ouvrières.
"Jeunes filles étudiant dans la filature de Tomioka " par Asataka, 1873. Ces jeunes filles des anciens seigneurs de fief, (de l’époque Edo) et de la nouvelle noblesse de l’empire participaient au travail de filature. Pour l’époque il s’agissait d’un établissement industriel modèle composé pour personnes issues de l’élite.
Un dessin représente "la visite des deux impératrices Eishô et Shôken à la filature de Tomioka" le 24 juin 1873. Ce dessin préparatoire à servi pour l’une des 80 peintures murales présentant les hauts faits de l’empereur Meiji au cours de son règne, par Arai Kanpô époque Taishô (1912-1925)
"Visite de l’impératrice à la filature de Tomioka" par Goseda Horuyu II en 1933, un homme de dos au premier plan serait l’ingénieur français Paul Brunat.
Paul Brunat, fils d’un industriel, Paul est inspecteur des soies il est envoyé à Yokohama par une maison de commerce lyonnaise. 4 ans plus tard, le service des finances du Japon, lui confit la missions de construire une filature moderne. Par la suite, Paul fait venir des techniciens, des ouvrières et des métiers à tisser de France. Cette filature est installée à Tomioka.
Une série de photographies représente les impératrices qui ont pratiqué la sériciculture :
Eishô 1834-1897
Shoken 1849-1914, épouse de l’empereur Meiji, elle élève des vers à soie en 1871
Teimei 1884-1951 épouse de l’empereur Taishô, elle se dévoua entièrement a un développement de la sériciculture au Japon. Elle se rendit en premier dans une école de sériciculture à Tôkyô ou elle reçut en don des graines de la variété la plus remarquable de vers à soie, entièrement développée et élevée au Japon. Elle fit construire la magnanerie de Momijiyama et mit en place les structures fondamentales qui allaient définir la culture des vers à soie au sein de la maison impériale.
Kôjun 1903-2000 épouse de l’empereur Shôwa, elle avait également un gout pour la peinture.
II - Sa Majesté l’Impératrice et l’activité séricicole au palais Impérial
Sa majesté présente l’élevage des vers à soie au jour le jour
Des photos montrent la Magnanerie impériale de Momijiyama construite en 1914.
Cueillette des feuilles de mûriers
Le Koishimaru : il s’agit d’une variété de vers à soie purement japonaise, à cocons blancs
Un plan montre au visiteur le cycle de vie du ver à soie.
Exposition du matériel utilisé pour la sériciculture :
Un couteau pour couper les feuilles de mûriers
Une claie de paille
Une Machine à fabriquer les claies
Les cocons produits à la magnanerie impériale certains sont verts, jaunes, blancs.
Présentation de soies grège, dans un coffret. Ce tissu fabriqué à partir de soies grège de la Magnanerie impériale est offert comme présent aux chefs d’Etats étrangers en visite au japon.
Une défense d’ivoire sculptée, emballage de paille et cocons. Objet décoratif employé à l’intérieur de la pièce où se déroule la cérémonie qui marque le début de l’activité annuelle. L’objet est fabriqué à partir d’une défense d’ivoire sculptée et représente le papillon koishimaru sortant de leur cocon. L’œuvre fut conçue à l’époque Taishô par le sculpteur Kawaguchi Ryûsen (1887-1948)
Divinité céleste de la sériciculture, en bois sculpté, l’œuvre est due à Takamura Kôun (1852-1934) , l’artiste s’inspira d’une image bouddhique représentant une divinité féminine. La déesse tient dans sa main un cocon de koishimaru, son ornement de tête représente un papillon.
Un vêtement de nourrisson porté par le prince Hisahito d’Akishino, premier petit-fils de leurs Majestés Impériales, cinquante jours après sa naissance, lors de la cérémonie de présentation au Palais impérial des augustes mânes impériaux, le prince Hisahito reçut en cadeau de leurs Majestés un vêtement en soie blanche. Ce vêtement est fabriqué en soie grège fabriquée à partir de fils de koishimaru, élevés à la Magnanerie impériale.
Présentation d’une photo datée de 2006 avec l’enfant portant le costume, dans les bras de ses parents le prince Fumihito d’Akishino (second fils de leurs Majestés).
Une vidéo montre l’impératrice au travail, et nous présente les cadeaux diplomatiques faits aux chefs d’états lors de leur visite au Japon.
III - les travaux de restauration des étoffes anciennes au Shôsô-in et les vers à soie de la variété koishimaru
L’importance de l’époque Shôsô-in : le Japon à l’époque Nara (710-794).
Spécificités des copies d’étoffes teintes. Ces copies du Shôsô-in font appel aux cocons de vers à soie de la variété de vers Koishimaru, dont le fil brut est très fin et délicat, il est indispensable à la restauration des tissus de l’époque ancienne du VIII eme siècle (époque Nara).
Les trésors de Shôsô-in sont composés des objets qui ont été transmis à l’occasion d’offrandes ainsi que de n ombreuses pièces rassemblées à l’occasion des assemblées et des cérémonies bouddhiques du Tôdai-ji . Ils ont été conservés dans des magasins à objets précieux du bâtiment appelé Shôsô-in, utilisé pour y entreposer 9000 objets (calligraphies, mobilier, textiles etc…..) datant du VIII eme siècle.
Elle-même placée sous l’autorité de l’Agence de la Maison Impériale.
Différentes photographies sont présentées.
Quelques exemples :
Travaux de copies des trésors de l’administration du Shôsô-in.
Les soies grossières blanches : désigne une étoffe de soie à armure simple. A l’époque Nara (VIII eme siècle) , c’était l’un des articles importants parmi ceux qui étaient collectés en guise d’impôt.
Présentation d’un fragment d’une soie épaisse blanche.
Le brocart : Le terme brocart désigne des étoffes de soie fabriquées avec des fils préalablement teints, dont les coloris et les motifs à la surface sont obtenus avec des points de fils de couleurs ou de fines lignes.
Un accoudoir au motif de phénix
Des chaussons avec pour motifs des fleurs exotiques.
Des rouleaux du brocart des cercles d’entrelacs et de phénix sur un fond violet.
Un rouleau de brocart de la bannière à fleurs exotiques sur fond rouge
Un autre avec des motifs de fleurs exotiques à 8 pétales en serge rouge.
Serges : ce sont des tissus où le chevauchement de fils de chaine et de trame créé des diagonales sur l’endroit. Pour l’obtention des motifs, on combine différentes armures : armure de toile (tissage simple), armure de serge aux obliques orientées différemment. Dans cette technique de tissage, on fait ressortir le lustre et le brillant du fil de soie.
Une serge blanche à motifs de petites fleurs exotiques
Gazes : La gaze est une fine étoffe transparente, obtenue par tissage avec des fils de chaîne dont l’évolution est sinueuse, ce qui rappelle des mailes de filet.
Une bannière à gaze de soie, obtenue par pressage de Kyokechi
Une gaze jaune à cire perdue
IV – Le projet de restauration de la chronique illustrée des miracles de la Divinité de Kasuga, et les vers de la variété de koishimaru :
Trésor du Shôdao :
La restauration et la chronique illustrée des miracles de la divinité de Kasuga, il s’agit d’un chef d’œuvre de rouleaux peints daté du XIV eme siècle, c’est un ensemble de 20 rouleaux peints sur soie dans le style Yamoto-E (style japonais classique).
V - Historique de la culture de la soie au Japon :
Les techniques de la teinture et du tissage sont attestées depuis le III eme siècle au Japon. Nous savons par des pièces transmises au monastère du Hôryû-ji ainsi qu’au Shôsô-in (monastère du Tôdai-ji) à Nara, que des développements importants eurent lieu sous l’influence de la culture continentale et jusqu’au VII et VIII siècles, de splendides tissus colorés ont été confectionnés grâce à des techniques avancées de teinture. Avec le transfert de la capitale à Kyoto, des soies précieuses de style japonais, motifs et couleurs ; auraient été fabriquées à l’époque Heian (794-1185) où était éclose une culture gravitante autour des aristocrates de la cour. Plusieurs règlements furent mis en place à l’époque Heian, dont les règlements de l’ère Engi en 927, sous l’ordre de l’empereur Daigo, contenant une grande quantité de textes consacrés aux vêtements et accessoires, ainsi qu’à la teinture des tissus. Une trentaine de teintes existaient, dont l’ocre réservé aux empereurs.
Fin XII eme siècle, à l’époque Kamakura , lorsque les guerriers privent les rênes du pouvoir politique, et jusqu’au XVI eme siècle, époque Muromachi, une transformation s’opère dans le costume , et l’on assiste à une transition depuis le tissage d’étoffes très colorées de l’époque Heian, au développement des techniques et de teinture et de broderie. Il faut rappeler qu’à cette époque le commerce est très florissant avec la Chine des Ming (1368-1644). C’est ainsi que des étoffes connues comme étoffes précieuses, faites en brocart d’or et d’argent furent importées et appréciées comme un trésor. Elles ont exercé une influence sur les techniques de teintures japonaises. Avec les guerres la fabrique de textile tomba en décadence.
Milieu XVI eme siècle, le Japon connut, avec l’arrivée des portugais à Tanegashima (1543), les étoffes teintes venues de l’Europe. Des étoffes teintes rares comme le velours inspirèrent les tisserands de Nishijin et les encouragèrent à développer de nouveaux types de tissus.
1620, la fille du second shogun Tokugawa , future impératrice fit son entrée au palais impériale après son mariage avec l’empereur Gomizunoo. Des dépenses somptuaires à l’occasion de la cérémonie tant par les membres de l’aristocratie que par les guerriers ce qui fit accélérer la renaissance des vêtements et des accessoires, et devint l’un des événements majeurs à l’origine de nouveaux développements du secteur.
XVIII eme époque Edo, , d’autres innovations dans les décors , tel que le procédé de teinture nommé Yûzen, ensuite ce fut l’essor du vêtement à manches courtes. Aujourd’hui encore, les techniques traditionnelles de teinture et de tissage reposent sur celles qui furent établies à l’époque Edo.
C’est à partir de l’époque Meiji que le Japon étudie les techniques venues d’Europe et, en les incorporant. Cette époque fut celle des métiers à tisser mécaniques et des teintures chimiques venues d’Europe. Le développement de la tenue à l’occidentale ainsi que les kimonos traditionnels se sont poursuivis jusqu’à nos jours. La Maison impériale accorde une importance aux traditions, de nombreux costumes et habits fabriqués selon les techniques japonaises traditionnelles y ont été transmis, confèrent à celle-ci une mission importante quant à la transmission et au maintien des héritages classiques.
A l'exposition :
Furisode en damas de satin noir et écarlate décors motif auspicieux daté de 1938
Une robe de soirée de l’impératrice à motifs de chrysanthèmes en brocart de serge.
Une autre robe à motifs de marguerites beige
Les sacs à mains de sa Majesté assortis aux robes
Un album illustré dit du Genji (époque Edo XVII eme) de Tosa Mitsunori, les passages de l’œuvre son exposés
Des carnets de brocarts et serges célèbres de Tatsumara Heizo datés de 1928
Vêtements japonais à fleurs de glycines brodées violet léger porté par l’impératrice, un autre couleur céladon avec des marguerites
Un pot à encens pour parfumer les vêtements, on le disposait sous une table ou le vêtement était posé.
Un nécessaire de couture en soie brodée
Deux furisodes offerts pour les trois ans du prince, motifs auspicieux , un sur fond de crèpe noir daté de 1936
furisode sur fond rouge
VI – Le Japon et la France : échanges autour de la soie :
Plus de 150 ans que la France et le Japon ont signé un traité d’amitié et de commerce, et, depuis ont poursuivi des échanges intensifs. C’est en 1868, le Japon ouvre les portes des temps modernes avec l’ère Meiji et mit au point un système d’échanges dans divers domaines d’études et secteurs d’activités qui devinrent l’une des dynamiques fortes de la modernisation du pays. Les apports français à, ce processus de modernisation du Japon sont importants, mais le Japon sauva aussi la France d’une crise importante. Ce secours est venu sous forme de vers à soie. Suite à une maladie (l’épizootie) en Europe venue d’Espagne qui s’est étendue dans tout le pays et arriva jusqu’à Lyon et sa région, haut lieu de la soie en France il fallut trouver des vers à soie résistant à cette maladie, ce furent ceux du Japon très résistant qui furent exportés.
Echanges France-Japon en 1868 :
Les tissus ayant servi à la décoration intérieure du palais Meiji :
Photographies du palais de Meiji dont la fin de la construction a eue lieue en 1888, et fut détruit en 1945.
Quelques photos de l’intérieur du palais et du salon des 1000 fleurs.
Etoffe d’une tenture à décor de coquillages variés de Kawashuma Jinbel II, pour la salle d’attente du palais Meiji
Décor pour le salon des pivoines, il s’agit d’herbes d’automne
Décor de roses pour le salon des 1000 fleurs
Une nappe chinoise brodée décor de 100 fleurs de Shinshichi IV
Un rouleau vertical à broderie représentant des paons sur fond de roses en teinture yûzen à lissage léger de shiose par Nishimura Sôzaemon XII daté de 1882
Une tapisserie en brocart représentant plantes et fleurs daté du début du XX eme siècle
L’exposition universelle de 1900 à Paris, et les artisans du textile du Japon :
L’exposition de 1867 et celle de 1878 la plus marquante fait sensation dans les arts décoratifs.
L’exposition universelle de 1900, la première à laquelle le Japon participe.
Une autre tapisserie en brocart de la capitale "tambour géant "pour l’exposition universelle de Paris en 1900 de Sasaki Seishichi (1844-1908, maitre artisan du textile de l’ère meiji. Au centre de l’œuvre un grand tambour, cet instrument est utilisé dans l’art de cour traditionnel japonais qui associe un répertoire orchestral et des parties dansées.
Un velours teint en Yûzen à motifs pluviers avec des vagues de Lida Shinshichi , cette œuvre exposée à l’exposition universelle fut achetée par Sarah Bernhardt.
Un paravent en broderies à décor des quatre saisons de Lida Shinshichi vers 1913
Pour terminer l’exposition des étiquettes publicitaires en soie et des menus de l’ambassade de France au Japon. Ces étiquettes de marques commerciales de fils de soie grège, décoraient les menus.
Extraits du catalogue de l’exposition.
Cette magnifique exposition permet de découvrir l’histoire de la sériciculture japonaise, quelques dessins et peintures évoquent cette culture XIX eme siècle, présentation d’objets délicats, de costumes, de tissus. A ne pas manquer.
Jusqu'au 5 avril, à la Maison du Japon , Paris