16 janvier 2010
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Quatre ballets présentés en hommage aux ballets russes.
" Le spectre de la rose" Invitation à la valse de Carl-Maria Von Weber, cette valse est dédiée à la femme, la valse proprement dite est caractéristique du romantisme de Weber par sa succession de tableaux, visuels aux perspectives toujours nouvelles. Décors er costumes de Léon Bakst .
L'atmosphère du poème est habilement retranscrite "Poème de Théophile Gautier en 1837"
Soulève ta paupière close
Qu’effleure un songe virginal;
Je suis le spectre d’une rose
Que tu portais hier au bal.
Tu me pris encore emperlée
Des pleurs d’argent de l’arrosoir,
Et parmi la fête étoilée
Tu me promenas tout le soir.
Ô toi qui de ma mort fus cause,
Sans que tu puisses le chasser,
Toute la nuit mon spectre rose
A ton chevet viendra danser.
Mais ne crains rien,je ne réclame
Ni messe, ni De Profundis;
Ce léger parfum est mon âme,
Et j’arrive du paradis.
Mon destin fut digne d’envie ;
Pour avoir un trépas si beau,
Plus d’un aurait donné sa vie,
Car j’ai ta gorge pour tombeau,
Et sur l’albâtre où je repose
Un poète avec un baiser
Ecrivit : Ci-gît une rose
Que tous les rois vont jalouser.
Beaucoup de grâce et de délicatesse pour l'interprétation de ce ballet. La jeune fille interprétée par Delphine Moussin , le spectre Emmanuel Thibault.
"L’après-midi d’un faune ", poème de Stéphane Mallarmé, musique de Debussy .
Le faune,
Ces nymphes, je les veux perpétuer.
Si clair,
Leur incarnat léger, qu’il voltige dans l’air
Assoupi de sommeils touffus
Aimai-je un rêve ?
Mon doute, amas de nuit ancienne, s’achève
En maint rameau subtil, qui, demeuré les vrais
Bois même, prouve, hélas ! Que bien seul je m’offrais
Pour triomphe la faute idéale de roses -- Réfléchissons...
Ou si les femmes dont tu gloses
Figurent un souhait de tes sens fabuleux !
Faune, l’illusion s’échappe des yeux bleus.
Et froids, comme une source en pleurs, de la plus chaste :
Mais, l’autre tout soupirs, dis-tu qu’elle contraste
Comme brise du jour chaude dans ta toison ?
Que non ! Par l’immobile et lasse pamoison
Suffoquant de chaleurs le matin frais s’il lutte,
Ne murmure point d’eau que ne verse ma flûte.
Au bosquet arrosé d’accords ; et le seul vent
Hors des deux tuyaux prompts à s’exhaler avant
Qu’il disperse le son dans une pluie aride,
C’est à l’horizon pas remué d’une ride
Le visible et serein souffle artificiel
De l’inspiration, qui regagne le ciel.
Extraits du poème de Mallarmé 1876.
La toile de scène (peinte par Léon Bakst) représente une forêt touffue d’où se détache un promontoire, le repère du Faune, difficilement perceptible par l’absence volontaire de perspective. Un seul danseur le faune et sept danseuses dont la grande nymphe. Les costumes d'inspiration grecque sont de Bakst.
Le faune Jérémie Belingard, la grande nymphe Emilie Cosette.
" Le tricorne" ,ballet à la fois classique, moderne et de caractère espagnol, aussi dans la musique de Manuel De Falla, dans les décors de Picasso, dans la chorégraphie. L’histoire se passe dans un village du sud de l’Espagne vers la fin XVIII eme, beaucoup de personnages officiels, voisins, mendiants….
Le rôle du meunier interprété magnifiquement par José Martinez, la femme du meunier Marie-Agnès Gillot.
"Pétrouchka", musique de Stravinski, il introduisit dans "l’esthétique de foire "en employant le procédé des chansons populaires russes et françaises. Décors et costumes de Benois.
Nous sommes à Saint-Pétersbourg sur la place de l’Amirauté, c’est la foire du carnaval, chevaux de bois, montagnes russes tout est en place, les danseurs s’exercent au son d’un orgue de barbarie, des vendeurs de pain d’épice, des curieux. Un charlatan en magicien annonce qu’il va présenter des poupées animées. Une baraque et soudain trois poupées en sortent Pétrouchka en guignol (pantin malheureux) les jambes tordues, un Maure et une ballerine dansent avec beaucoup d’entrain ce qui les ferait prendre pour des êtres vivants…………………….
Petrouchka Benjamin Pech, la poupée Claire-Marie Osta, le Maure Yann Bridard, le charlatan Laurent Novis.
Très belle soirée à l’opéra Garnier pour rendre hommage à Diaghilev et aux ballets russes, quatre œuvres essentielles, présentées dans leurs chorégraphies d’origine, de Léonide Massine, Mikhaïl Fokine, et Vaslav Nijinski.
Ils arrivaient à Paris il y a 100 ans.