Félix Vallotton naît à Lausanne en 1865, décède en 1925 à Paris. Son père tient une droguerie au rez-de-chaussée de leur maison. Par la suite il rachète une fabrique de chocolat. Sa mère Louise Roseng est la fille d’un boulanger du canton de Berne. Issu d’une famille de 4 enfants dont 2 survécurent, Félix décide de devenir peintre dès l’âge de 15 ans.
Il quitte Lausanne pour Paris après avoir interrompu sa scolarité.
1882, l’artiste entre à l’académie Julian, à 17 ans, atelier fréquenté par les artistes postimpressionnistes et les Nabis. Très vite l'artiste se fait un nom dans l’avant-garde parisienne. Ses gravures sur bois et ses illustrations en noir et blanc font très vite sensation et sa renommée devient internationale. Il participe à de nombreux salons tel que : le Salon d’Automne, le Salon des Indépendants et des artistes français.
1883, il passe le concours d’entrée à l’école des beaux arts et est reçu dans les premiers
1885, passionné par le portrait, il expose au Salon des artistes français, le portrait de "Monsieur Ursenbach".
1887, il y présente le portrait de Jasinski tenant son chapeau. Il quitte l’Académie Julian.
1888, Il s’installe rue de Vaugirard à Paris. Il retourne en Suisse régulièrement.
1890, Il rédige dans la gazette de Lausanne. Jusqu’en 1891 il connaît des années de galères.
1891, Félix Vallotton renouvelle l’art de la xylographie En quelques mois il se retrouve, avec cette technique ancestrale, à l’avant-scène du monde artistique parisien et internationale.
1892, ses gravures sur bois sont exposées au premier Salon de Rose+Croix et remarquées par les Nabis, d’ailleurs il rallie le groupe en 1893, il se lie d’amitié avec les peintres Maurice Denis, Bonnard et Vuillard.
Il devient illustrateur de la revue blanche, grâce à son ami Vuillard, ainsi qu’à l’amitié de Thadée Natanson fondateur de cette période avant-gardiste. Sa renommée de graveur lui vaut d’être sollicité partout dans le monde pour des illustrations.
1893, l’artiste expose au salon des Indépendants, il présente « le bain au soir d’été », il fait sensation.
1897, il rejoint les Nabis, il s’appuie sur la simplification des formes et la suppression des nuances comme le groupe Nabis.
1899, il épouse Gabrielle Bernheim (1863-1932), sœur du marchand de tableau.
1900, il délaisse la gravure et l’illustration pour la peinture. Ses sujets : des scènes d’intérieurs, des paysages, des nus, des portraits, natures mortes qu’il traduit d’une manière très personnelle. Il est naturalisé français. Il expose à la Sécession de Vienne, puis la Centennale de l’Art français de l’exposition universelle de Paris, et la Sécession de Berlin et séjourne à Lausanne ou il peint des paysages.
1901, il va dans le sud de la France, vers Cannes, il expose au Salon des Indépendants et présente des vues de Marseille, Nice et Paris. Il participe également à une exposition de groupe à Zurich.
1902, il découvre Honfleur et sa région, il y peint des paysages, des intérieurs et portraits. Il visite la Bretagne. Il expose quelques toiles chez Bernheim-jeune et au Salon des Indépendants, il y présente des portraits décoratifs.
1903, il expose à la Sécession de Vienne, il y présente quelques tableaux, il Reçoit les félicitations de Gustave Klimt et de Hodler. Il expose aussi au Salon d’Automne, dont il est membre fondateur.
1904 à 1906, l’artiste se consacre à la peinture d’intérieurs , ses œuvres sont partagées dans différents salons surtout celui de « Félix Vallotton en Allemagne, » il voyage en Belgique et Pays-Bas. Il se lie d’amitié avec Manguin, Marquet, Guérin, Laprade.
1906, il expose un portrait de son épouse au Salon des Indépendants, il participe également au Salon d’Art Français en Allemagne et en Suède. Il peint de nombreux nus. Pour l’artiste c’est une année de voyages, il va à Cabourg, en Italie à Rome, Pise, Florence, il y réalise de nombreux dessins.
1907, il séjourne à Naples puis à Guernesey, il y écrit un roman qui se nomme " La vie meurtrière ".
1908, il continue d’exposer à Munich, Moscou, plusieurs toiles lui sont achetées, en particulier par le collectionneur Arthur Hahnloser.
1909, première exposition qui lui est entièrement consacrée à Zurich, il participe à la Fondation Ranson avec Vuillard, Bonnard, Roussel et Denis.
1910, une autre exposition personnelle lui est consacrée à Paris à la galerie Druet, il y expose 49 tableaux, le catalogue de l’exposition est illustré par Gustave Mirbeau. Il participe de plus en plus à des expositions internationales : Munich, Prague, Londres, Zurich.
1912, d’autres expositions sont organisées, dont une à la galerie Druet, il envoi six tableaux à la centennale de l’Art Français à Saint Petersbourg.
1913, l’artiste envoi 43 tableaux à l’exposition d’art français qui a lieue à Zurich
En 1914, il veut s’engager pour la guerre mais est refusé vu son âge. Les ventes diminuent et l’artiste a des difficultés financières.
Son frère Paul Vallotton ouvre une galerie à Lausanne et consacre à Félix une exposition personnelle. A la galerie Druet présentation de 40 toiles.
1915, la guerre lui inspire différents tableaux, dont le crime châtié.
1917, il visite le front, cela lui inspire une série de paysages de guerre.
1919, l’artiste fait plusieurs voyages, la Suisse, la Bretagne. Une exposition est organisée chez Druet et une autre à Lausanne chez Bernheim-jeune.
Pendant la première guerre mondiale il peint des toiles très colorées dont l’esthétisme futurisme montre la violence des combats.
1920, l va à Avignon pendant ce temps de nombreuses expositions concernant l’artiste à Stockholm, Prague, Munich, Londres, Zurich. Succès au salon d’Automne et ensuite séjourne à Cagnes sur mer.
Félix Vallotton poursuit ses voyages jusqu’en 1924 sans cesser de peindre. Mais il tombe malade et décède fin 1925.
En Suisse sa peinture est diffusée par son frère Paul, directeur de la galerie Bernheim-jeune à Lausanne depuis 1913
Il travaille beaucoup et est sans cesse à la recherche de nouvelles expressions. Touché par l’horreur de la première guerre mondiale, il trouve dans le conflit, source d’expression
Il est proche des Nabis, mais garde sa touche personnelle. Les couleurs sont raffinés, le dessin précis et découpe les formes, le traitement des chairs est velouté, à travers ses portraits il laisse découvrir le mental de la personne représentée. Ses atmosphères sont étranges, il est un adepte des aplats de couleurs, il excelle dans les saynètes d’intérieurs, les amours cachés ;
Félix Vallotton est complexe et mystérieux tout comme son œuvre, peintre, graveur sur bois, sculpteur, critique d’art et romancier.
L’exposition débute avec les portraits :
L’autoportrait un saut au-dedans de soi.
Dans ses portraits et autoportraits il fait rendre la douleur d’une vie, les regrets, les souffrances du passé, la perte de personnes aimées. Il se juge coupable de certains événements, tout cela donne une puissance de création à son art. L’amertume pour lui est une émotion permanente, on retrouve cela dans beaucoup de ses œuvres. Un repli sur soi, il faut dire que l’artiste a eu une enfance et une adolescence assombrie par des accidents dramatiques.
Vallotton s’appuie sur le dessin, il pratique une peinture de contour ou la ligne souple et incisive découpe le motif avec la précision d’un scalpel. La couleur intervient dans un second temps.
Idéalisme et pureté de la ligne :
Quelques exemples :
"Félix Jasinsky tenant son chapeau "1887, (graveur d’origine polonaise résidant à Paris, Félix Vallotton le rencontre régulièrement vers 1887). Huile sur toile
"Autoportrait à l’âge de 20 ans" 1885, son visage est vibrant d’émotion, en faite l’artiste développe une vision mentale de ce qu’il se sent être au moment ou il exécute son portrait.Huile sur toile.
" Autoportrait" 1897, huile sur carton
"Misia à sa coiffeuse" 1898, elle est l’épouse de Thadée Natanson, elle joue un rôle important dans le monde artistique parisien à cette époque, elle est la mise protectrice des peintres. Détrempe sur carton.
"Gertrude Stein" 1907, huile sur toile
" Thadée Natanson" 1897, fondateur avec ses frères de la revue blanche. Huile sur carton
"Les cinq peintres" 1902-03, il s’agit de Bonnard, Vallotton, Vuillard, Roussel, Cottard, huile sur toile
"Marthe Mellot" 1898, actrice française, épouse d’un des frères de Thadée Natanson. Huile sur toile.
"Portrait de madame Vallotton "1905, huile sur toile
" Femmes à leur toilette" 1897, huile sur carton
Quatre torses, 1916,, huile sur toile
"Femme au perroquet", ici double hommage à Manet, la femme Olympia, le perroquet renvoi à la fille de joie qui est dans sa solitude. Huile sur toile
"Le repos" 1911, huile sur toile
"Femme couchée de dos sur un canapé rouge" 1906, huile sur toile
"Le bain turc" 1907, l’artiste est au service de la ligne come on peut le constater dans cette œuvre, il s’intéresse à la chevelure , aux contour des corps. Huile sur toile
Perspectives aplaties :
La plus part des paysages sont très proche de la photo en couleur.
Les paysages de Félix Vallotton s’inspirent de lieux existants au tournant du siècle, ils sont peints à huit clos à l’aide d’esquisses tracées sur place dans un petit carnet et complétées d’un code chiffré pour la couleur.
"La blanchisseuse", 1895, huile sur carton marouflé sur bois
"La dame au caniche", 1895, huile sur carton
"La valse", 1893, huile sur toile.
"Jardin public le soir", 1895, huile sur carton
"Le Luxembourg", 1895, huile sur carton.
"Les ballons ", 1900-1902, huile sur carton
"Scènes de rue", vers 1895, huile sur carton.
"Pécheurs à la ligne", 1901, huile sur toile
"Femme nue assise dans un fauteuil rouge", 1897, huile sur carton marouflé sur contreplaqué
"Scène de rue à Paris", 1895-97, gouache et huile sur carton
"Clair de lune," 1894, huile sur toile
"Laveuses à Etretat", 1899, huile sur carton
"La mare", 1909, huile sur toile
"Le crépuscule", 1900, détrempe sur carton
"Coucher de soleil, mer haute gris bleu", 1911, huile sur toile
"Derniers rayons" 1911, huile sur toile
"Souvenirs des Andelys", 1916, huile sur toile
"La grève blanche, Vasouy "1913, huile sur toile
"La cathédrale de Petropavlovsk" 1913, huile sur toile
"Honfleur dans la brume", 1911, huile sur toile
"Mimosa en fleur à Cagnes", 1921, huile sur toile
"Vue cavalière de la cagne", 1921, huile sur toile
"Les Andelys le soir", 1924, huile sur toile
"Des sables au bord de la Loire", 1923, huile sur toile
Refoulement et mensonge :
Proche de Vuillard et de Bonnard au temps des Nabis, l’artiste se lance en 1897-99 dans un ensemble de tableaux et d’estampes. Il montre des intérieurs avec des personnages dans des scènes de la vie intime, il s’attaque à ce thème en donnant au décor un rôle aussi important qu’aux protagonistes. La couleur chaude des murs et du mobilier exprime symboliquement l’intensité des passions et les conflits entre pulsions et interdits, il s’arrête au bord du gouffre suspendant l’action à un moment paroxystique. Espaces clos, portes ouvertes, enfilades de pièces, reflet dans les miroirs dédoublant ainsi l’espace.
"Le haut de forme, intérieur ou la visite" 1887, cette œuvre rend compte d’une visite entre Jasinski et Vallotton, Jasinski a fait découvrir la technique de la pointe sèche à Félix Vallotton, que l’artiste pratique de 1887 à 1889. Huile sur toile
"Scène d’intérieur" 1900, huile sur carton
"Le mensonge", 1898, huile sur carton
Cabinet d’art graphique :
La xylographie est une technique de gravure sur bois en relief permettant l’impression d’un motif ou d’un texte dont tous les caractères sont gravés sur la plaque et non mobile. C’est un procédé de reproductions multiples d’une image sur un support plan, tissu ou papier. L’utilisation d’une tablette de bois gravé comme empreinte, peut être reproduite par estampage.
"Le mensonge (intimité1)", xylographie, 1898
"La belle épingle (intimités III) "xylographie, 1898
"La raison probante (intimités IV)" xylographie, 1898
"Apprêts de visite (Intimités VIII) "xylographie, 1898
"Le triomphe (intimités II)" xylographie, 1898
"L’argent (Intimités V)" xylographie, 1898
"La santé de l’autre (Intimités IX)" xylographie, 1898
"Cinq heures (Intimités VII)" xylographie, 1898
"Le grand moyen (Intimités VI)" xylographie, 1898
"L’irréparable (Intimités X)" xylographie, 1898
"Intimités", épreuves justificative de la destruction des bois composée de 10 fragments, xylographie datées de 1898
"Cinq heures ou intimité "1898, tempera sur carton
"La chambre rouge "1898, un fauteuil vide au premier plan nous conduit à un homme et une femme entrain de chuchoter, ce décor installe le mystère, tempera sur carton
"La visite", 1899, tempura sur carton
"Intérieur avec femme en rouge de dos" 1903, ici l’artiste nous présente le malaise d’une situation, une porte, une femme de dos, puis enchainement de pièces qui dévoilent un intérieur bourgeois, avec la solitude de la vie bourgeoise est révélée. Huile sur toile.
" Le diner, effet de lampe", 1899, l'artiste tourne le dos au visiteur. Huile sur carton marouflé sur bois
"Madame Alexandre Bernheim" 1902, huile sur carton, l’artiste est représenté de dos à ce diner familial, cela le plonge dans ses pensées.
"Le poker" 1902, huile sur carton
"Le provincial "1909, huile sur toile
"La chaste Suzanne" 1922, huile sur toile
"La loge de théâtre", ou le monsieur et la dame" 1909, la mise en page est audacieuse, que se passe t’il entre ces deux êtres, l’artiste laisse au visiteur d’imaginer, querelle, une première rencontre et quelques mots d’amour, on ne sait pas.
Un regard photographique :
Vallotton inaugure sa pratique de la photo au court de l’été 1894, il vient d’obtenir un Kodak. La photographie participe intimement au processus créatif de l’artiste, il sait exploiter le langage spécifique jusqu’à s’assujettir à un mode de vision particulier, sources de formes picturales nouvelles.
L’artiste va peindre d’après ses photos.
Appareil photographique de Félix Vallotton Kodak numéro 2, Bulls-eye, housse d’origine, modèle 1898.
"Vieille rue de Marseille" 1901, huile sur toile
"La chambre rouge, Etretat "1899, huile sur carton
"Le bain Etretat", 1899, huile sur carton
"Sur la plage" 1899, huile sur carton
'Le ballon' 1899, cadrages évocateurs d’éléments hors champ, des effets de lumière inédits apparaissent dans ses œuvres, notamment dans cette œuvre. Huile sur carton marouflé sur bois
"Intérieur, femme en bleu", fouillant dans une armoire 1903, huile sur toile
"Femme fouillant dans un placard" 1901, huile sur toile
"Nu dans la chambre rouge "1897, huile sur carton
"Le sommeil" 1908, huile sur toile
"Portrait décoratif de Zola" 1901, huile sur carton
Quelques photos de Gabrielle Vallotton son épouse.
La violence tragique d’une tache noire :
Le style singulier, les compositions surprenantes, et les contrastes noir et blanc des œuvres gravées de Félix Vallotton n’ont pas leur équivalent dans l’art graphique français.
L’artiste a exécuté plus de 120 xylographies entre 1891 et 1901, quelques exemples à l’exposition :
"Félix Vallotton", 1891
"La mer", 1893
"Le mont blanc", 1892
"Le jungfrau", 1892
"Le coup de vent", 1894
"La manifestation", 1893
"L’assassinat", 1893
"L’exécution", 1894
"La charge", 1893
"L’averse", 1894
"Le Poker", 1896
"Edgard Poe", 1894,
"Le suicide", 1894
"La nuit", 1895
"Le bain", 1894
"La paresse", 1896
"Roger et Angélique", 1896
" L’émoi", 1893
"Deux baigneuses assises (les petites baigneuses I)", 1893
"L’entrée dans l’eau, (les petites baigneuses II)", 1893
"Baigneuses étendues sur l’herbe, (les petites baigneuses III)", 1893
"La sortie du bain, (les petites baigneuses IV)", 1893
"Deux fillettes en chemise, (les petites baigneuses V)", 1893
"Fillette enlevant sa chemise (les petites baigneuses VI)", 1893
"Jeux au soleil, (les petites baigneuses VII)", 1893
"Baigneuses surprises par l’orage, (les petites baigneuses VIII)", 1893
"La baigneuse à l’enfant, (les petites baigneuses IX)", 1893
"La baigneuse aux cygnes, (les petites baigneuses X)", 1893
"L’alerte", 1895,
"Le cygne", 1892
"L’étranger", 1894
"Le joyeux quartier Latin", 1895
"Le bon marché", 1893
"La modiste", 1894
"La flute (les instruments de musique II)" 1896
"Le piston, (les instruments de musique VI)" 1897
"Le violon, (les instruments de musique III)" 189 6
"La symphonie", 1897
"Le trottoir roulant, (l’exposition universelle I)" 1900
"La vitrine de Lalique, (l’exposition universelle III)" 1900
"Le feu d’artifice, (l’exposition universelle VI)" 1900
Quelques photos de Félix Vallotton vers 1919
Le double féminin :
L’artiste ponctue son œuvre de tableaux où sont réunies deux femmes dans des mises en scène lourdes de sous-entendus. Profusion de femmes dévêtues dans des postures les plus diverses voir insolites. Le duo de femmes révèle la complexité des pulsions paradoxales de Félix Vallotton. Le traitement est remarquable.
'La malade' 1892, on peut observer avec quelle minutie sont restituées les forme et la transparence des flacons, les couleurs de leur contenu, particulièrement sur la carafe, reflet en miroir d’une partie invisible de la chambre. Huile sur toile marouflée et parquetée
' Le repos des modèles '1905, huile sur toile
'Femmes nues jouant aux dames' 1897, huile sur carton
'La maitresse et la servante', vers 1896-97, huile sur carton
'Femmes nues aux chats', vers 1897-99, huile sur carton
'La blanche et la noire' 1913, huile sur toile
Erotisme glacé :
Il a peint les nues sous toutes ses formes, l’artiste à une attirance pour la beauté féminine. Il corsette ses corps, leur sensualité est contenue par une ligne de contours incisifs qui enserre les formes.
Certains de ses nus apparaissent figés, dans des poses provocantes, comme cristallisés sous une glaciation subite.
Quelques exemples :
"Femme nue devant une armoire à glace" 1897, détrempe sur carton
"Femme au bain se coiffant" 1897, détrempe sur carton
"Baigneuse de face, fond gris" 1908, huile sur toile
"L’automne "1908, huile sur toile
" Le bain au soir d’été" 1892-93, tous les âges se côtoient, huile sur toile
"Nu couché au tapis rouge", 1909, huile sur toile
"Femme aux mandarines" 1913, huile sur toile
"Femme couchée sur fond violet "1924, huile sur toile
Opulence de la matière :
L’artiste a peint de nombreuses natures mortes dans sa production tardive.
Un processus d’élaboration identique a celui des natures mortes, caractérisé par l’Absence de dessin préalable préside à la réalisation des figures anonymes, plus ou moins dévêtues, que l’artiste nomme simili-portrait.
Ainsi les œuvres le chapeau violet, Africaine, le retour de mer, la roumaine en robe rouge sont prétexte à des recherches liées à la forme, aux textures à l’ordonnance des masses, aux accords ou aux discordances de couleurs.
"Le chapeau violet" 1907, la femme a le menton volontaire, les épaules bien présentes, l’arrondi des seins est suggéré, mais son retard est lointain, il n’y a pas de communication possible.
"Capucines et prunes" 1923, huile sure toile
"La salamandre" 1900, il faut y voir l’envers cachant l’endroit
"Branche de poirier", 1911, huile sur toile
"Dame-jeanne et caisse" 1925, huile sur toile
"Etude de fesses" 1884, huile sur toile
"Africaine" 1910, huile sur toile
"Tulipes et statuette de Maillol", 1913, huile sur toile
"Poivrons rouges" 1915, cette toile se rapproche du Pop Art américain, huile sur toile
"Le jambon" 1918, huile sur toile
"La roumaine en robe rouge" 1925, huile sur toile
"Le retour de la mer "1924, huile sur toile
"Nu à L’écharpe verte", 1914, huile sur toile
Mythologies modernes :
L’artiste invite le spectateur à un 3eme degré de lecture, à un jeu de devinettes consistant à identifier ses sources.
Quelques exemples :
"Penthée", 1904, huile sur toile
"Soir antique" 1904, huile sur toile
"Roger délivrant Angélique" 1907, sorte de bande dessinée constituée de trois registres superposés consacrés à chacun à l’un des protagonistes, huile sur toile
"3 femmes et une petite fille jouant dans l’eau" 1907, huile sur toile
"Femme nue lutinant un Silène"1907, huile sur toile
"L’enlèvement d’Europe" 1908, huile sur toile
"Satyre enlevant une femme au galop", 1910, huile sur toile
"Persée tuant le dragon" 1910, huile sur toile
"Andromède debout et Persée" 1918, huile sur toile
"Andromède" 1918, huile sur toile
C’est la guerre :
L’opposition farouche des hommes à l’avènement du féminisme à conduit de nombreux artistes et écrivains du tournant du siècle à dépeindre la femme sous des traits monstrueux.
"Homme et femme ou le viol", 1913, huile sur toile
"La haine" 1908, huile sur toile
"Orphée dépecée" 1914, huile sur toile
"Autoportrait à la robe de chambre" 1914, huile sur toile
"1914, Paysage de ruines et d’incendies", 1915, huile sur toile
"C’est la guerre" 1915-16, il s’agit d’un portefeuille en carton beige à rabats, montage de toile noire, impressions en noir et rouge : plat supérieur faisant officie de page de titre avec la lettre en noir, et taches d’encre rouge.
La nouvelle source s’inspiration trouvée dans la guerre motive Félix Vallotton, au point qu’il se remet à la xylographie en 1915-16. Il grave les six planches de l’album c’est la guerre, où sont figurés le sort tragique des soldats dans les tranchées.
"La tranchée" (c’est la guerre I) 1915, xylographie
"L’orgie", (c’est la guerre II) 1915, xylographie
"Les fils de fer " (c’est la guerre III) 1915, xylographie
"Dans les ténèbres" (c’est la guerre IV) 1916, xylographie
"Le guetteur" (c’est la guerre V) 1916, xylographie
"Les civils", (c’est la guerre VI) 1916, xylographie
"L’homme poignardé" 1916, huile sur toile
"Le cimetière militaire de Chalons "1917, huile sur toile
"Eglise de Souain en silhouette" 1917, huile sur toile
"Eglise des Hurlus en ruine" 1917, huile sur toile
"Verdun, esquisse", 1917, huile sur toile
"Verdun" 1917, huile sur toile
L’artiste a représenté une guerre moderne
Une grande photo montre Vallotton et Vuillard en promenade à Montheron (environ de Lausanne) en 1900, cette photo termine l’exposition.
Quelques extraits du catalogue.
Félix Vallotton artiste énigmatique aux perspectives inattendues nous laisse une œuvre importante environ 1700 tableaux et 250 gravures. Magnifique exposition, qui ne laisse pas le visiteur indifférent, car l’œuvre de ce grand peintre est remplie de mystères. A ne pas manquer
Au grand Palais Paris jusqu’au 20 janvier 2014