Montfort L’Amaury, 45 km de Paris dans les Yvelines, le premier comte de Montfort a pris le nom d’Amaury 1er. La Maison des seigneurs de Montfort (l'Amaury) fut impliquée dans plusieurs crises du Moyen Âge. Elle est une branche cadette de la Maison de Hainaut .
Cité historique dès 989, le fils d’Hugues Capet, Robert II (972-1031) dit le Pieux, fit construire le château-fort en 996 sur la butte de Montfort. Fief de la famille de Montfort depuis le XI eme siècle avec Guillaume de Hainaut, fils d’Amaury 1er (1028-1053), qui lui fit construire les remparts que nous pouvons encore voir aujourd’hui.
La seigneurie de Montfort-L’amaury fut érigée en comté au profit du fils de Simon Iv (1165-1218).
Destruction du château par les anglais, pendant la guerre de cent ans (1337-1453).
Le comté de Montfort fut également lié au duché de Bretagne, suite au mariage de Yolande de Montfort avec Arthur II de Bretagne en 1292.
Il Sera rendu à la couronne de France en 1547 lors de la réunion définitive du duché de Bretagne à la France par l’accession au trône du duc Henri II, après qu’Anne de Bretagne (1477-1514) eut épousé successivement les rois Charles VIII, Louis XII avec qui elle a eut une fille Claude de France ( 1499-1524) qui a épousé François 1er.
Ci-dessous tour Anne de Bretagne
Maurice Ravel nait à Ciboure en 1875. Son père d’ascendance Suisse et savoyarde, était un ingénieur renommé, il travaillait pour l’industrie automobile. Sa mère Marie Delouart-Ravel était basque, descendante d’une famille espagnole. Maurice eut un frère, Edouard.
1875, la famille se fixe à Paris. Son enfance fut heureuse. Ses parents sont attentionnés et cultivés, familiers des milieux artistiques, ils surent très tôt que Maurice avait un don musical et l’encouragèrent. Il débute l’étude du piano à 6 ans et reçut ses premiers cours de composition de Charles René (harmonie et contrepoint). Nous sommes fin XIX eme siècle, le climat est plutôt artistique et musical, il y a des pianos dans de nombreux appartements à Paris, ce qui va convenir à l’épanouissement de l’enfant.
Il entre au conservatoire de Paris en 1899, il fut l’élève de Charles de Bériot (fils de Maria de Malibran), il se lit d’amitié avec le pianiste espagnol Ricardo Vines.
Il aime la musique de Chabrier, d’Eric Satie, admirateur de Mozart, Saint Saens, Debussy, du groupe des cinq. Il fut aussi influencé par la lecture de Baudelaire, Poe, Villiers de l’Isle-Adam et de Mallarmé.
Il manifeste très vite un caractère affirmé, un esprit musical indépendant. On le ressent déjà dans ses premières compositions, empreintes d’une personnalité et d’une maitrise.
Ses œuvres :
« Ballade de la reine morte d’aimer », et « Sérénade grotesque « en 1894. ‘Menuet antique » (L'influence de Chabrier) en 1895, ainsi que deux Sites auriculaires œuvre pour deux pianos, autre œuvre Habanera et Entre cloches en 1897.
En 1897, il entre dans la classe de contrepoint d’André Gedalge et Gabriel Fauré devient son professeur de composition, il eut comme condisciple Enesco.
EN 1899, fin de ses études, Ravel compose une ouverture symphonique « Shéhérazade », pour un projet d’opéra.
De 1900 à 1905, Ravel et le prix de Rome. Les 5 échecs du compositeur, il n’obtient qu’un second prix en 1901 pour sa cantate « Myrrha » inspirée du Sardanapale de Lord Byron .
Cependant sa période féconde date de 1901 à 1908, il a le gout pour les sonorités hispaniques et orientales, pour l’exotisme, le fantastique, le raffinement mélodique, il est le virtuose du piano.
1901, il compose sa pièce « les jeux d’eau », c'est chez Liszt (Au bord d'une source, 1855 et Jeux d'eau de la villa d'Este, 1883) qu'il faut chercher les sources du compositeur.
1902, Il compose « le quatuor à cordes en fa majeur », dédicacé à Gabriel Fauré, alors professeur de composition de Ravel
1903, il compose les trois poèmes de « Shéhérazade » pour voix de femme et orchestre, et " la Pavane pour une Infante défunte ",pièce pour piano, (il existe des versions orchestrées), elle évoque la danse d'une jeune princesse à la cour d' Espagne dédiée à la Princesse de Polignac.
1904, « les mélodies de Shéhérazade » sur des poèmes de Tristan Klingsor (poète, musicien, peintre et critique d'art français).
1905, « miroir », cinq pièces pour piano et « Sonatine », dédiées à ses amis Cipa et Ida Godebski.
1906, « l’Introduction et allégro pour harpe », clarinette et quatuor à cordes, sur une commande du fabricant de harpes à pédales à double action Erard .
« Les histoires naturelles « en 1906 également, recueil de cinq mélodies : Le paon, le grillon, le cygne, le martin-pêcheur et la pintade. Textes extraits des Histoires naturelles de Jules Renard.
1908, « La rapsodie espagnole », influence hispanique de sa mère. L'œuvre a été dédicacée à Charles Wilfrid de Bériot,professeur de piano du compositeur.
La même année, il compose la suite pour piano « Ma mère l’oye », cette œuvre fut composée d’après les contes de Charles Perrault, dédiée aux enfants de ses amis Ida et Cipa Godebski.
Toujours la même année 1908, « Gaspard dans la nuit » Fantaisies à la manière de Rembrandt et de Callot est un recueil de poèmes en prose d’Aloysius Bertrand (poète, dramaturge et journaliste français,il serait l’inventeur du poème en prose).Dont l’auteur s’est inspiré.
1909, Maurice Ravel part effectuer une série de concerts à Londres.
La même année il créé à la demande de Serge Diaghilev, dont les ballets triomphent à Paris, "Daphnis et Chloé ", cette symphonie chorégraphique est une vision de la Grèce antique.
Dès 1910, avec Charles Koechlin et Florent Schmitt (compositeurs, ils fondent une société musicale indépendante, pour promouvoir la musique contemporaine, en opposition à la société nationale de musique, qui était plus conservatrice.
En 1914, il composa le trio en la majeur, interrompu par la guerre, ne pu être engagé car de taille trop petite.
1916, il tombe malade.
1917, six pièces pour piano regroupées sous le titre du « Tombeau de Couperin », suite en forme d'hommage aux maîtres du classicisme français , oeuvre dédiée à des amis tombés au front.
En 1919, deux commandes l’une de la part de Diaghilev, » la valse », poème chorégraphique dédiée à Misia Sert (était une pianiste, égérie de nombreux peintres, poètes, et musiciens du début du XXe siècle).L’autre commande de Rouché (mécène français, il dirigea l’opéra de Paris, le théâtre des Arts et dirigea la Grande revue, publication juridique), « l’enfant et les sortilèges », poème chorégraphique, le livret écrit par Colette .
La guerre terminée, la « Belle Epoque » se profile. La musique européenne est à l’honneur avec Stravinsky et Prokofiev, et va vers un style néoclassique auquel Ravel va contribuer, il va s’ouvrir aux innovations rythmiques et techniques venues de l’étranger, en particulier d’Amérique du Nord.
Après le décès de Claude Debussy il est considéré comme le plus grand compositeur français.
En 1920, il est fait chevalier de la légion d’honneur. Harassé par l’agitation de la vie parisienne, Maurice Ravel se décide à quitter Paris, afin de trouver une maison ou au calme il pourra continuer son œuvre.
Cette maison se situe à l’orée de la forêt de Rambouillet sur les hauteurs d’un village, comme nous l’avons vu, au passé prestigieux, il s’agit de Montfort l’Amaury.
Dans cette maison, le compositeur va y rester jusqu’à son décès en 1937.
Ses nombreux amis viennent lui rendre visite tel que l’écrivain Léon-Paul Fargue , les compositeurs Maurice Delage, Arthur Honegger, Jacques Ibert, Florent Schmitt, Germaine Tailleferre, les interprètes Marguerite Long, Robert Casadesus, Jacques Février, Madeleine Grey, Hélène Jourdan-Morhange, Vlado Perlemuter, le sculpteur Léon Leyritz,et les deux fidèles élèves de Ravel, Roland-Manuel et Manuel Rosenthal. Il organise des repas très festifs pour eux. Sa vie sociale y est riche.
« Le Belvédère », nom de la maison de Maurice Ravel, elle est assez modeste et exiguë, sur une hauteur elle offre une vue sur la ville d’où son nom, un balcon domine la forêt de Rambouillet.
Les pièces sont petites, à l’origine la maison avait quatre pièces, Ravel en fit faire dix.
Il en a fait un véritable musée, on y voit de magnifiques porcelaines asiatiques dont il possédait une belle collection, des horloges et plus surprenant des jouets mécaniques.
Dans l’une des pièces, son salon de musique, émouvant, son piano, un demi queue Erard, on imagine très bien le maitre entrain de composer, un métronome, un portrait de sa mère. Dans les autres pièces des objets personnels ses meubles.
Lorsque l’on visite cette demeure, une atmosphère toute particulière se dégage, on sent la présence du compositeur.
Un magnifique jardin, un rappel des jardins japonais avec un bassin, la pelouse est entourée de galets.
C’est dans cette maison qu’il a créé ses œuvres à partir de 1921
C’est aussi au Belvédère qu’il va composer " Chansons Madécasses" sur des poèmes d’Evariste de Parny (1923).Elles sont dédiées à Elisabeth Sprague-Coolidge, mécène américaine du musicien.
En 1924, Tzigane, rhapsodie de concert pour violon et orchestre,commande de la violoniste hongroise Jelly Aranyi .
En 1928, grande année pour le compositeur qui effectue un grande tournée aux Etats-Unis, Canada ou il obtint un immense succès. A New York il rencontre Gershwin dans un club de jazz. A son retour il compose le « Boléro », musique de ballet pour orchestre en do majeur et créée le 22 novembre de la même année à l’ Opéra Garnier par sa dédicataire, la danseuse russe Ida Rubinstein. Ravel fut fait docteur en musique honoris causa à l’ Université d'Oxford.
1931, il compose le 'concerto pour la main gauche", en ré majeur, pour piano et orchestre.commandé par le pianiste Paul Wittgenstein, il était manchot, ayant perdu son bras à la première guerre mondiale.
Une autre commande pour le chef d'orchestre Serge Koussevitzky , qui s'apprêtait à célébrer les cinquante ans de l' Orchestre symphonique de Boston, pour qui il allait composer le "Concerto en sol"
Dès 1933, l’état du compositeur se détériore. Il décède en 1937.
Il fut une des figures les plus influentes de la musique française de son époque avec son aîné Claude Debussy, le principal représentant du courant impressionniste au début du XXe siècle. Son œuvre est le fruit d'un héritage complexe s'étendant de Couperi et Rameau jusqu'aux pionniers du jazz et d'influences multiples dont celle, récurrente, de l' Espagne.
Les « journées Ravel » tous les ans en octobre, festival de musique classique qui se déroule dans différents lieux, châteaux, églises.
Les 1/2/3 et 7/9/10 octobre
site internet : www.lesjourneesravel.com