Avril 1861, Cézanne arrive à Paris pour la première fois, il a 22 ans, grande joie pour Emile Zola son ami d’enfance, qui le poussait à venir. Pendant l’été 1861, Il travaille à l’Académie de Charles Suisse, c’est un atelier de peinture nommé " le sanctuaire de l’art du tapage ", situé quai des orfèvres, dans l’ile de la cité. Les artistes nécessiteux pouvaient dans ce lieu bénéficier de modèles pour de modiques sommes. De nombreux artistes y ont fait leurs débuts. Cézanne y rencontre les impressionnistes Pissarro, Guillaumin. Comme eux, il condamne les méthodes académiques.
Il se présente à l’Ecole des beaux arts, il échoue (jugé tempérament trop excessif).
Mais l’artiste reste que quelques temps à Paris, il retourne dans son domaine familiale dès l’automne de la même année, inaugurant une série d’aller et retour entre la capitale et la Provence.
1862, il abandonne sa carrière juridique et décide de s’établir à Paris et de devenir peintre.
Il travaille au Louvre, rempli des carnets de croquis d’après les maitres anciens, il copie des tableaux.
Il rencontre Zola régulièrement, qui lui, est devenu ami avec Manet, Zola lui présente plusieurs artistes impressionnistes, tel que : Renoir, Sisley, Monet, Bazille.
A partir de 1863, il présente des tableaux au Salon officiel de Paris, mais toujours refusé.
En 1869, il rencontre Hortense Fiquet, elle est modèle, ils auront un fils en 1872, il l’épousera en 1886.
Après la Commune (mars à mai 1871), il rejoint Pissarro à Pontoise, il accompagne Guillaumin à Issy les Moulineaux.
1872, il s’installe à Auvers sur Oise, il est près de son ami Pissarro qui y réside, il travaille dans la maison du docteur Gachet, Cézanne et Pissarro travaillent ensemble. Cézanne a toujours travaillé en atelier, il décide d’aller peindre sur le motif. L’artiste va travailler à la manière impressionniste, sa palette était sombre avec des fonds noirs et s’exprimait dans une pâte épaisse, c’est alors qu’il travaille sa palette, elle devient plus claire, il travaille aussi à la décomposition de la couleur par tons comme le font les impressionnistes. Leurs sujets sont identiques, des paysages, des villages, ils vont partager le souci de rendre la nature plus exacte, mais Cézanne veut une composition spatiale plus construite.
1874, Il présente quelques œuvres aux expositions impressionnistes, mais sans beaucoup de succès. Son ami d’enfance Emile Zola le défend auprès des critiques.
Il fera de l’impressionnisme un art solide et durable comme l’art des musées.
1879 à 1880, il s’écarte du groupe impressionniste, et part s’isoler un an à Melun, il peint le Pont de Maincy. L’artiste avait une obsession, trouver des volumes, on voit s’affirmer cette tendance dans cette œuvre.
1882, Il repart en Provence.
1886, il se brouille avec son ami Zola. Entre 1888 et 1894, il revient 8 fois en région parisienne, ou il peut méditer, pinceau à la main dans le silence et la solitude à Chantilly, puis sur les bords de la Marne ou vers Fontainebleau et Bourron-Marlotte. L’eau de la rivière, les lisières des forêts, les clochers de villages lui permettent de bonnes études en présence de la nature, au même titre qu’en Provence.
Il décède en 1906.
L’exposition présente environ 80 œuvres avec différents thèmes de sa période parisienne, tel que les vues de Paris, les paysages d’Ile de France, les nus, les natures mortes, des portraits.
Peindre Paris
Paris entité culturelle, c’est une raison d’être picturale, le lieu où il faut se montrer, rencontrer beaucoup de monde. Mais l’artiste va aussi s’expérimenter. Quelques exemples sont présentés :
Son autoportrait daté de 1873-74
La rue des saules Montmartre en 1869
La halle au vin en 1872
Les toits de Paris 1881-82, œuvre bien structurée, entourée par deux églises, les toits occupe une grande partie de la toile.
La Seine à Bercy 1876-78
Quai de Bercy à Paris, de Guillaumin
Cézanne – Zola
Zola suit sa mère à Paris en 1859. Il va avoir une correspondance suivie avec Cézanne. Emile Zola s’ennuie loin de son ami et le presse de venir le rejoindre.
Vue de Bonnières 1886
Le pain et les œufs 1865
Ebauche d’un portrait d’Emile Zola, à la demande de celui-ci en 1862-64, ceci pour retenir le peintre à Paris.
La pendule noire 1869-70, Pendule en laque noire dans la maison de Zola.
La lecture de Paul Alexis chez Zola 69-70, il fait parti du groupe des six, à l’origine des soirées de Medan)
Le nègre Scipion 1867, la représentation du corps et de l’homme prend une place particulière dans l’œuvre de l’artiste dans les années 1862 à 1880. Dans ce tableau c’est l’expression de la condition humaine.
Les Maitres anciens :
Cézanne fait des croquis d’après les œuvres du Louvre, il veut nourrir son regard des chefs-d’œuvre pour garder la main en copiant un motif, il est attiré par l’attitude des baigneurs.
" Le Louvre, est le livre ou nous apprenons à lire" écrit’ il à Emile Bernard.
Il s’intéresse à Rubens, Signorelli, Delacroix ce sont les peintres du mouvement et de la couleur.
Bethsabée d’après Rembrandt 1871-74
Apothéose de Delacroix 1890-94
Présentation de nombreux dessins
Bellare d’après Rubens,
étude de jambes Signorelli
Copies à l’huile de Bethsabée, de Dante et Virgile de Delacroix.
Milan de Crotone d’après Puget et l’amour en plâtre au crayon
Homme nu, vu de profil au fusain
Portrait de Delacroix au crayon
Olympia à la mine de plomb, aquarelle et lavis 1877.
Auvers, Pontoise, Melun
Rome c’est aussi Tivoli, Paris c’est aussi la foret de Fontainebleau, les bords de Seine, l’Oise ou la Marne, surtout que le chemin de fer en 1860 facilite les déplacements en région parisienne.
Présentation d’une nature morte au médaillon de Philippe Solari 1872, Philippe Solari était un sculpteur provençal, ami de Zola, ils organisaient des causeries artistiques avec Cézanne.
Il rencontre le docteur Gachet grâce à Pissarro, amateur d’art, collectionneur et graveur.
Une vue panoramique d’Auvers en 1873-74
Le quartier du four Auvers vers 1873
La Maison du pendu, 1873
Le pont de Maincy 1880
L’Hermitage à Pontoise 1881
Paysage des bords de l’Oise 1873-74
La tentation de Paris
Manet inaugure une forme de modernité en peignant l’Olympia, la femme de Paris se voit exposée à ses risques et périls sens les alibis de la mythologie ou de l’histoire. La tentation de Saint Antoine devient la tentation d’une femme académique dont il faut récuser la beauté trop vénusienne.
Le déjeuner sur l’herbe en 1875
Femme nue, Léda 1881-90
Femme au miroir 1866-67
Une moderne Olympia 73-74
Une préparation du banquet en 1888-1890
L’éternel féminin "le veau d’or " 1877, il rend la femme vulgaire.
Nature morte 1888-90
La lutte d’amour 1880
3 baigneuses 1879-82
La tentation de Saint Antoine, 1877
Madame Cézanne au fauteuil jaune 1888-90
Portrait de Victor Choquet assis 1877 (‘ils apprécient tous les deux Delacroix), il est représenté dans son appartement style XVIII eme , rue de Rivoli. Ci-dessous.
Portrait d’Ambroise Vollard 1899
Portrait d’Alfred Haige 1894 (peintre norvégien)
Portrait d’Ambroise Vollard au chat, par Pierre Bonnard
Madame Cézanne cousant 1877-1904
Madame Cézanne à la jupe rayée 1877
Les plats de pommes 1877
Poterie, tasses et pomme sur une nappe blanche 1877
Boite à lait et citron 1877.
Les voies du silence
Sous-bois aux grands troncs (Fontainebleau) 1892-94
La route tournante 1904
Bords d’une rivière 1904-05
Paysage d’hiver à Giverny 1894
Le moulin brulé de Charenton à Maisons Alfort 1894
Bord de la Marne, l’ile Mâchefers à Saint Maur des Fossés 1894
Rochers à Fontainebleau 1893
Garçon couché 1890.
Entre 1888 et 1894, Cézanne revient 8 fois en région parisienne, il peut méditer, pinceau à la main dans le silence et la solitude à Chantilly, puis sur les bords de la Marne ou vers Fontainebleau et Bourron-Marlotte. L’eau de la rivière, les lisières des forêts, les clochers de villages lui permettent de bonnes études en présence de la nature, au même titre qu’en Provence .
Cette exposition nous emmène dans l’univers parisien de Cézanne, proche de Zola et de ses amis impressionnistes, à la découverte d’un nouveau style, de nouveaux lieux. A ne pas manquer.
Exposition à visiter au musée du Luxembourg jusqu’au 26 février 2012