Histoire d’une famille grecque…………….
Sotiris Boulgaris naît à Paramythia (Grèce), en 1857, onzième enfant de la famille. C’est une famille d’orfèvre grec, il apprendra le métier avec son père, Après un parcours itinérant dans différents lieux de Grèce.
En 1877 Georgis et Sotirio (nom italien de Sotiris) s’installent à Corfou.
Sotirio décide de partir en Italie nous sommes en 1880, il arrive à Rome en février 1881.
1884, il ouvre sa première boutique via Sistina à Rome, et le nom Boulgaris devient Bulgari, il vend des pièces d'argenterie, créations de style néo-hellénistique, mais aussi de véritables antiquités.
1886, il épouse Elena Basios, ils auront six enfants, deux survivront Georgio et Constantino, ils s’occuperont de l’activité familiale.
Constantino nait en 1889, Georgio en 1890, plusieurs boutiques sont ouvertes à Rome la même année
1895, ouverture d’une succursale à San Remo
En 1905, avec ses fils Constantino et Giorgio, il inaugure la boutique de la Via Condotti, qui est aujourd'hui encore, la boutique phare de Bulgari , siège de la direction générale
A partir de 1925, ils sont connus dans le monde entier.
1932, décès de Sotirio Bulgari
1933, naissance de Lia, fille de Giorgio, 1934 naissance d'un fils, Giani et 1937 celle de Paolo
Les frères Bulgari obtiennent la nationalité italienne en 1940
1941 naissance d’un autre fils chez Giorgio : Gianni
1944, début d’une longue collaboration avec le créateur Giovanni Battista Valli, elle va durer jusqu’en 1990.
1956, Bulgari créé les statuettes et les plaques en or qui seront les trophées des quatre premières éditions du prix du cinématographique italien " David di Donatello "
Dès 1960 de nombreuses artistes se passionnent pour les bijoux Bulgari de Sophia Loren, Anna Magnani, Liz Taylor et bien d’autres.
1966, décès de Giorgio
1972, ouverture d’une boutique à New York, les années suivantes, celles de Monte Carlo, Genève et Paris
1973, décès de Constantino
1984, réorganisation de l'entreprise, la troisième génération prend la suite de l’entreprise familiale,
1993, Fondation de Bulgari parfum à Neuchâtel
Dès 1996, naissance de la collection soie, en 1997 première collection maroquinerie.
2000, Bulgari achète les entreprises nécessaires pour la production de ses montres
2001, Bulgari entre dans le secteur de l’hôtellerie de luxe en signant un accord avec Marriott, le premier hôtel ouvre à Milan en 2004 et en 2007 inauguration à Tokyo de la « Bulgari Ginza Towers »
2008, ouverture d’une boutique avenue George V à Paris
En 2009, il y a 250 boutiques dans le monde
L’exposition montre l’évolution de la célèbre maison, 600 pièces sont présentées :
"Les origines"
"Les années 1920 à 1940"
"Années 50 à 60 la haute joaillerie de la Dolce Vita et la révolution de la couleur"
"La collection Taylor"
"Trophée di Donatello"
"Les années 70"
"Les icones"
"Les années 70-80"
La première salle " les origines" retrace l’évolution de la production, les objets en argent que nous découvrons sont réalisés par Sotirio et par son père Georgis, ils évoquent le style néo-hellénique. Longue période qui va durer 25 ans.
" Les années 20 à 40 "
Les bijoux des années 1920 sont inspirés par l’art déco aux dessins sont géométriques et aux motifs naturalistes stylisés. Les montures sont en platine, métal peu utilisé jusqu’à cette période.
Les années 1930, les bijoux ont des motifs géométriques plus accentués et sont plus imposants ils sont ornés de diamants de différentes tailles seuls ou associés avec d’autres pierres colorées comme le saphir, le rubis. C’est aussi la mode des bijoux transformables, un exemple les colliers se composent de plusieurs éléments, ils peuvent être portés séparément comme bracelets, broches, clips.
C’est dans les années 40 que la facture du bijou change, ils ne sont plus en platine avec des diamants, mais en or jaune avec des pierres précieuses. Ces changements sont dus aux restrictions imposées par la seconde guerre mondiale. Les dessins qui étaient géométriques et rigides deviennent souples et naturalistes.
"Les années de 50 à 60" La haute joaillerie de la dolce vita
Le boom économique de l’après guerre amène un retour aux bijoux en platine et or gris, sertis de diamants très en vogue et de pierres précieuses, la haute joaillerie est toujours inspirée par la mode parisienne, elle présente des lignes plus douces, les motifs sont plus sinueux.
Les années 50, les années Cinecitta avec les films "la dolce vita"," les vacances romaines ", les magazines montrent les photographies de personnalités sortant de la célèbre maison, la télévision, les paparazzis font la gloire de Bulgari. Les artistes portent les bijoux lors des grandes soirées, Sophia Loren, Ingrid Bergman, Gina Lolobrigida. A l’aube des années 60 Bulgari s’oriente sur les contours lisses, c’est la mode de l’époque, les pierres importantes taillées en cabochon ( c'est-à-dire polies et non facettées) un trait caractéristique du style Bulgari naissant.
Une magnifique broche, des boucles d’oreilles tremblant en diamants, un collier de diamants cet ensemble fut porté par Ingrid Bergman dans le film « La Rancune » en 1964.
Les tremblants ce sont des diamants de formes et couleurs différentes allant du jaune d’or aux tons cognac, rose, lilas, du bleu au vert. La maison Bulgari avait achetée une quantité de diamants. Bulgari créa une gamme de broches à thème floral appelé tremblant, car elles étaient réalisées d’après un mécanisme spécial à ressort. Ces broches sont à l’exposition elles représentent de magnifiques bouquets de diverses couleurs, des branches fleuries, des corbeilles avec des fleurs précieuses, diamants de toutes couleurs, saphirs, rubis, émeraudes.
La Princesse Soraya, Ingrid Bergman, Liz Taylor portaient ces broches dans leurs cheveux.
"Années 60 Révolution de la couleur"
L’Italie de l’après-guerre a fait sa renaissance dans le design, les voitures, la mode tout le monde achète italien
Dès les débuts des années 60, Bulgari se distingue de la mode parisienne et créé son propre style, les motifs floraux disparaissent et les formes deviennent plus structurées, symétriques et compactes, souvent réalisées en or jaune, la triade chromatique formée d’émeraudes, de rubis et les saphirs, dont l’association est alors exclusivement réservée aux diamants .Bulgari de ce fait met au point une utilisation personnelle de la couleur, ouvrant la voie à des compositions nouvelles et surtout inédites. Elles sont simples avec des saphirs, plus audacieuses avec toutes sortes de pierres colorées de taille cabochon placées en position prédominante, dans un seul souci l’esthétique, c’est la véritable innovation, inversion de tendances par rapport au XX eme siècle.
"La collection d’Elisabeth Taylor"
Cette collection est exposée pour la première fois en France, elle collectionnait de nombreuses icones, entre autres des bijoux en diamants jaunes et incolores, broche en émeraude le collier assorti. Elle aimait porter ses propres bijoux lors des tournages de ses films.. tel que la broche en diamants et émeraudes dans le film ‘Hôtel international », le broche tremblant en émeraudes dans « Boom », le sautoir en saphirs et les boucles d’oreilles ornées de perles dans « Noces de cendre »
"Trophée di Donatello"
En 1965, Bulgari associe son nom à l’industrie du cinéma en réalisant le trophée David di Donatello équivalent des césars. Il s’agit d’une version réduite de la célèbre statue du Sculpteur de la Renaissance Donatello, et aussi autre version ,une plaque en or reproduisant l’image de la statue du sculpteur Le premier fut attribué a Vittorio de Sica, Walt Disney et Gina Lollobrigida.
"Les années 1970 créativité éclectique"
Désormais la célèbre maison est dirigée par la troisième génération.
Années d’expérimentation, de provocation et d’espérance, comme l’atteste la grande variété des créations de Bulgari, des réalisations d’inspiration orientale « pop » et « Optical », « Bannière étoilée » ou d’élégants motifs inspirés de feux d’artifice, on remarquera l’utilisation de l’or jaune quelque soit la valeur des pierres utilisées, ainsi ces bijoux peuvent être portés avec décontraction. Cependant deux caractéristiques de cette période sont les éléments en or et diamants sertis d’une pierre cabochon et la lourde chaine en or mailles recourbées, on trouve beaucoup de colliers sautoirs allant avec la mode de l’époque.
Les thèmes iconiques restent la grande caractéristique de l’œuvre de Bulgari : les serpents, le tubogas, les créations modulaires et le logo Bulgari.
Présentation de serpent et tubogas ils sont déclinés en bracelets, montres bagues et colliers,
Les serpents, évoquent la tradition antique, réalisé à la main à partir d’une plaque d’or, les écailles du reptile formaient le corps des montres, des pierres précieuses créaient l’œil éclatant du serpent.
Les tubogas , il s’agit d’un assemblage manuel et sans soudure de deux longs rubans de métal relevés, chef d’artisanat. Superposant jusqu’à 5 rangs, ornés de pièces de monnaies anciennes ou pierres précieuses. Icones de la maison dans les années 80.
Le logo Bulgari inspirée par l’épigraphie romaine date de 1977, partie intégrante du dessin de montre et de bijoux.
Les années 1980-1990 "opulescence et couleur "
Les bijoux des années 80 sont moins conventionnels, ils sont adaptés à toutes les occasions, ils s’adaptent à la mode vestimentaire structurée, l’objet le plus représentatif reste le collier ras du cou, associés à de grandes boucles d’oreilles.
Les bijoux des années 90 restent fidèle à l’or jaune, ils se différencient par des associations de couleurs plus claires et des motifs, principalement dans les colliers, ils sont moins rigides.
Extraits du livret de l’exposition
Le parcours de l’exposition s’effectue dans la pénombre, les bijoux sont exposés dans des vitrines qui brillent de mille feux, diamants, saphirs, rubis, émeraudes, montés en bagues, colliers, bracelets, diadèmes, montres.
Un fond musical diffuse quelques musiques de films italiens, des vidéos, des posters d’artistes ou princesses portant les parures, des projections de bijoux au sol. L’univers est créé, c’est l’évolution dans l’art du bijou, le travail des artistes et l’histoire d’une famille qui règne dans l’orfèvrerie depuis 125 ans.
A ne pas manquer jusqu’au 12 janvier 2011, grand Palais Paris