L’Art nouveau : mouvement artistique de la fin XIX eme et début XX eme siècle qui s’appuie sur l’esthétique des lignes courbes.
La fin du XIX eme siècle est une période de progrès social, économique, technologique et politique en Europe, cette période s’étend jusqu’en 1914. C’est l’époque de l’exploitation des nouvelles matières premières, énergies et procédés de fabrication font entrer l’Europe dans l’ère industrielle. Augmentation de la production, les moyens de communication et télécommunications sont en plein essor, développement des transports, c’est l’arrivée de l’électricité, période propice au commerce, création des grands magasins. De nombreux salons, des galeries, les expositions universelles font connaître les artistes.
"L’art nouveau " se caractérise par l’inventivité, la présence du rythme, les couleurs, pour l’ornementation elle est inspirée de la nature : des arbres, fleurs, insectes, animaux qui introduisent une sensibilité dans le décor du quotidien.
Le terme "Art nouveau" est employé pour la première fois par Edmond Picard (jurisconsulte et écrivain belge 1836-1924), il a fondé la revue "l’art moderne " en 1894, pour qualifier la production artistique d’Henry Van de Velde. En 1895, en France, ce terme devient l’enseigne de Siegfried Bing, sous le nom de "Maison d’art nouveau", ou il y expose des grands noms des mouvances symbolistes et art nouveau tel que Munch, Rodin, Tiffany, Toulouse Lautrec.
Hector Guimard fait figure de Génie prolifique et isolé créant son propre style " le style Guimard".
Mais le plus bel ensemble de l’art nouveau se créé à Nancy : Gallé, Gruber, Daum, Majorelle. Ces créateurs authentiques décident de créer l’école de Nancy et vont devenir à la mode lors de l’exposition universelle de 1900.
Dans l’art nouveau il y a la liberté de s’exprimer, d’être non conventionnel, c’est un art joyeux, musical qui n’est pas austère. La sensualité et l’érotisme de l’art nouveau font scandale. Sil porte une charge érotique manifeste, la sensibilité des formes végétales la sur-utilisation de l’image de la femme dans le répertoire ornemental, sont intimement liés à ce sentiment de vie que les artistes cherchent à restituer dans le quotidien.
Réaliser l’unité de l’art et de la vie, il faut un cadre de vie qui correspond à l’homme moderne du XX eme siècle.
Emile Gallé prend la nature comme référence, ses motifs : des fleurs, arbres, insectes, animaux, c’est faire prendre conscience de l’esthétique dans la nature et faire entrer le beau dans les maisons. C’est aussi réagir contre le rationalisme du début de l’ère industrielle.
Les scientifiques touchent à la compréhension du vivant, les perfections techniques du microscope, ses usages en biologie y sont pour beaucoup. Les images produites frappent les esprits, Pasteur incarne bien cette époque du progrès. L’affinité entre arts est sciences est réelle, comme l’illustre l’influence des travaux d’Ernst Haeckel, biologiste et professeur d’anatomie. Darwin publie l’origine des espèces en 1859, il a influencé la pensée de l’époque, qu’elle soit convoitée par les défenseurs de l’art nouveau ou ses détracteurs. Adolf Loos (détracteur) dénonce le dépouillement en architecture et dans les arts décoratifs.
L’Exposition présente environ 200 œuvres de ces artistes qui ont fait de l’art nouveau, la révolution décorative : quelques exemples de ces œuvres exposées, affiches, objets décoratifs, mobiliers, joaillerie, lithographies, tableaux.
L’art nouveau, la révolution décorative.
Fin du XVIII eme siècle, une nouvelle forme artistique, elle préoccupe de nombreux artistes théoriciens de l’art pendant tout le XIX eme siècle. Garnier et Ledoux en font partie. Füssli est le 1er à introduire des formes nouvelles, prémisses de cet usage intensif des formes courbées, l’arabesque, elle deviendra vite le style Nouille.
Le rôle de la nature :
Les artistes font un culte à la nature à cette fin de XIX eme siècle.
Hector Guimard,(1867-1942), étudie l’architecture à Paris de 1882 à 1885 à l’école nationale des arts décoratifs, puis à l’école nationale des beaux arts, il sort avec un diplôme après avoir suivi l’enseignement de Vaudremer, c’est auprès de lui que le jeune Guimard est sensibilisé aux théories de Violet Le Duc, qui jette les bases en 1863 avec les entretiens de l’architecture des futurs principes structurels de l’art nouveau. C’est le style médiévisant de ce dernier qui détermine l’aspect des premières œuvres de Guimard : l’hôtel Roszé (1891), l’hôtel Jassedé (1893) et l’école du Sacré Cœur (1895). Lors d’un voyage à Bruxelles, Guimard visite l’hôtel Tassel (premier exemple de l’art nouveau) de Victor Horta (architecte). C’est le castel Béranger (1898) qui illustre le moment de la fusion entre les deux héritages : sur les volumes géométriques d’inspiration médiévale du gros œuvre se répand à profusion la ligne organique (a coup de fouet) importée de Belgique. La gloire est fulgurante et Guimard à beaucoup de commandes ce qui lui permet d’affiner ses recherches esthétiques, l’harmonie et la continuité stylistique (idéal de l’art nouveau). L’homme est une touche à tout et se consacre également dans les constructions des métros parisiens, objets d’art.
Une vitrine lui est consacrée :
Jardinière 1900
Vase en grès 1900.
Vase bronze patiné 1910
Pendule bronze 1910
Technique de la céramique : L’art nouveau fait réapparaitre la céramique, les anciennes traditions régionales sont remises au goût du jour, de nouvelles techniques sont recherchées afin d’obtenir des glaçures innovantes. Les artistes potiers, les ateliers et manufactures rivalisent d’inventivité dans le travail de l’argile, du glaçage et de la cuisson car l’esprit nouveau est la nature. Tous les artistes considèrent que la matière la moins noble revient en force dans la sculpture, créations d’objets usuels et la décoration architecturale. Jean Carriès porte le grés cérame à son apogée, Ernest Chaplet en fit un matériau artistique en réalisant pour la manufacture de Sèvres, des vaisseaux en grés brun-rouge non vernissé, gravé et orné de décors naturalistes parfois peints à l’émail. Il se consacra également à la porcelaine et aux glaçures flammées rouges, obtenue à partir de l’oxyde métallique, tout comme les céramistes : Auguste Delaherche, Pierre-Adrien Dalpayrat.
De Jean carriès faune en plâtre 1900
Atelier de Glatigny : vase coquillages 1900 porcelaine socle d’argent
Eugène Grasset 1841-1917, (nait à Lausanne) graveur, affichiste, décorateur et architecte. A la fin de ses études il voyage en Egypte dès 1866, dont on retrouve l’influence dans ses œuvres ultérieures. Il est admiratif de l’art japonais, qui influence nombre de ses œuvres dès 1871.
En 1869-70 il travaille comme peintre et sculpteur à la décoration du théâtre de Lausanne. En 1871, il s’installe à paris et fournit des modèles pour des fabriques de fournitures de céramique, de joaillerie, de tapisserie, il acquiert vite une bonne réputation. Impressionné et influencé par les travaux de Viollet le Duc. Il dessine des cartons pour des vitraux de différentes églises françaises. Il dessine l’enseigne du cabaret le chat noir pour sa réouverture. Il peint quelques toiles tel que : Au jardin, La Seine à l’institut, pauvre quartier. Il devient mondialement célèbre, en 1898 il créé pour la fonderie Peignot et fils, le caractère d’imprimerie Grasset qui est présenté à l’exposition universelle de 1900 à Paris, utilisé sur ses affiches et posters. Il est cofondateur avec Hector Guimard de la société des artistes décorateurs. Avec René Lalique il cofonde la Société de l’art décoratif français, avec Gallé, Lalique, Horta, Mucha, Cazalis il confonde la société de l’art populaire. Membre de la société des beaux arts, il est membre du jury permanent de l’union centrale des arts décoratifs. Il enseigne le dessin d’art industriel et la composition décorative jusqu’à sa mort.
Quels œuvres de l’artiste :
Calendrier en céramique 1894
Pendule 1894 en céramique
Méditation, impression sur soie 1897
De Charles Vital-Cornu, le sommeil vase bronze à patine sombre 1900
Nouveau style français :
Fin XIX eme un nouveau style apparaît sur la scène artistique. Telles les plantes dont s’inspiraient ces formes et lignes, il se propage enroulant ses courbes. Autour des villes européennes avant d’avoir accès à la célébrité internationale en 1900.
A partir de 1895, le mouvement est connu comme art nouveau, il se développe rapidement, il s’inscrit dans les paysages urbains en Europe et aux USA début du XX eme siècle. Ce style comme les objets précieux les plus banals, s’introduit dans les arts visuels pratiquement jusqu’à la première guerre mondiale. Il était moderne et ses adeptes, qui étaient jeunes, pleins d’assurance considéraient leur entreprise comme un moyen de renouveler tous les arts.
Présentation de quelques objets :
Eugène Gaillard sellette avec 4 plateaux articulés 1900, bois sculpté
Miroir, 1898, bronze à patine brune de Rupert Carabin
Georges de Feure paire de bougeoirs, 1900, bronze
Edward Colonna pour l’art nouveau Bing, lampe de table 1902, en bronze
Georges de Feure, vase porcelaine daté de 1902
Louis Majorelle table à thé à plateaux, 1900, marqueterie de bois et bronze doré.
Paul Berchoud, femme-papillon vase 1900, bronze doré et patiné
Léon Benouville , table à plateau 1900, marqueterie de bois et monture en bronze doré
René Lalique, appliques modèle blés, 1907, bronze doré, verre moulé et satiné.
Gravure sur bois " lis " 1895, Georges Auriol
Gravure sur bois " la forêt" 1900, Georges Auriol
Lucien Hirtz, pour Boucheron, large bol avec trois portraits d’après Lucien Levy-Dhurmer, 1895, argent forgé et émaillé
Georges de Feure (1868-1943), son œuvre est caractérisée par de nombreuses représentations de la femme fatale, thème que l’on retrouve dans l’art nouveau. Il est renommé comme peintre symboliste et affichiste, pousse le marchand d’art Samuel Bing à lui confier la réalisation de la façade du pavillon de l’art nouveau de l’exposition universelle de 1900 de Paris. Il a réalisé également deux intérieurs dans le même pavillon, les meubles qu’il conçoit pour le boudoir sont louangés par la critique qui y voit une représentation de la quintessence de l’art français.
Quelques oeuvres :
Pour G D A Limoges, pot à couvercle 1903, porcelaine.
Petit vase avec deux personnages 1903, porcelaine.
D’Emile Malfeyt, la lettre, lithographie en couleur, 1900
Gisbert Combaz, affiche pour le salon annuel de la libre esthétique, lithographie en couleur, 1900
Maurice Pillard Verneuil, couverture pour « le monde moderne », lithographie en couleur, 1900
Paul Follot, pour la maison moderne, lampe de table, bronze patiné 1902
Lucien Bonvallet, tête à tête comprenant une théière, un sucrier et un pot à lait, 1899, argent et bois
Manufacture de Sèvres, vase de Montchanin, 1898, pate dure, socle en cuivre martelé.
Le rôle de la nature :
Ce n’est pas la première fois que des artistes et des créateurs introduisaient des formes nouvelles dans leurs œuvres, les réalistes, les peintres de l’école de Barbizon, les impressionnistes.
Six gobelets de cours en étain de Jules Borteau 1907
Grande jardinière avec coquelicots et pommes de pin en porcelaine datée de 1890, Emile Gallé
Vase nénuphar jaune d’Emile Gallé en céramique daté de 1890
De Maurice Dufrène et Louis Lourioux : tête à tête en porcelaine daté de 1902.
C’était une forêt de verre :
Le verre est un support idéal pour un style fondé sur les formes de la matière transparente, translucide, il imite l’eau à la perfection, le ciel la peau ou la légèreté d’une aile d’insecte.
Technique du verre : Les années 1890 correspondent à une période de retour aux sources et d’innovation pour les arts du verre. On y retrouve des techniques anciennes aux surfaces lustrées et irisées obtenues par les artistes romains, ou au décor émaillé mis au point dans le monde islamique médiéval. Simultanément les artistes verriers ajoutent métal et inclusions, ils font appel à différents procédés : gravure à la roue, à l’acide et autre pour représenter la nature.
Emile Gallé savant botaniste multiplie les expérimentations techniques, tel que le décor dans la masse, des combinaisons subtiles de verres de couleurs translucides plus ou moins opaques et découpés, ou verres incrustés en marqueterie, imitation de pierres dures qu’il met au service des thèmes végétaux.
Emile Gallé (1846-1904) Nancy, artiste céramiste verrier, il est l’un des pionniers de l’art nouveau. L’artiste à de bonnes connaissances en ébénisterie et une passion pour les sciences naturelles, plus particulièrement pour les plantes, les insectes qui l’amènent au dessin et a en effectuer des études. Après 4 années passées à Weimar, il fait des séjours à Paris ou il étudie l’art des cristaux anciens, l’art japonais de Rousseau. Rentré à Nancy ayant acquis de nouvelles voies d’exploration de la technique du verre, il s’emploi d’utiliser la nature avec des stries, des nœuds, des éclats, des reflets, des ombres, des marbrures. Il est renommé dans le monde entier et participes à plusieurs expositions universelles à Paris en 1878, 1889, à Chicago en 1893, à l’exposition des Arts Décoratifs de Nancy en 1894, à l’exposition de Munich en 1897. En 1901, il créé l’école de Nancy avec Victor Prouvé, Majorelle, Antonin Daum, Eugène Vallin. Il en devient le président. En 1902, il participe à l’exposition de Turin.
Quelques pièces de l’artiste sont exposées :
Vase de tristesse 1900 verre
Vase aux oiseaux, verre gravé rehaussé d’émail 1895-1900
Vase de forme diabolo sur piédouche, 1900, verre
Vase cornet 1900, verre
Les frères Daum ont fondé une verrerie en 1878 à Nancy, dans leurs ateliers de grands noms ont étés formés tel que Jacques Gruber, Almaric Walter, Henri Bergé, les frères Schneider. Après la guerre Jean Daum jusqu’alors notaire vend son étude et s’installe à Nancy en 1876, il associe son fils Auguste, il prend la direction de l’entreprise en 1885 et associe son frère Antonin en 1887 tout juste diplômé de l’école centrale des arts et manufactures, familiarisé avec la technique du verre de part sa formation il oriente la production vers la création artistique. Entre 1889 et 1891 les deux frères préparent la création d’un département artistique, confié à Antonin. Jacques Gruber est le premier artiste verrier recruté en 1893, on lui confie la création de pièces artistiques pour l’exposition de Chicago en 1893. Ce fut un grand succès et cela propulsa Daum, dans le cercle fermé des industries d’art. Ils seront présents à de nombreuses expositions. En 1897, fondation d’une école de dessins au sein de l’entreprise qui forme ses propres décorateurs et graveurs. Henri Bergé est maitre décorateur, en 1904 Almaric Walter y développe des pates de verre, il y restera jusqu’en 1915.
Quelques pièces de la célèbre maison :
Vase camée à décor floral, 1900, verre et monture d’argent
Mince vase sur pied 1905, verre
Lampe en verre-camée au paysage rouge 1900 verre
Aubépines en fleurs, vase en verre 1905.
De François-Eugène Rousseau, vase désert 1900, verre
Vase 1900, verre, Ernest Leveillé
Vase bambou, en verre et monture d’argent 1900, Ernest Leveillé
Bergère 1900, verre décoré d’émail vitrifié, Muller frères
Muller frères lampe aux coquelicots 1900, verre, Muller frères
Un Pichet, daté de 1900 en verre , Muller frères
De Désiré Jean-Baptiste Christian, vase pansu à ouverture débordante, 1900, verre
Eugène Michel, vase balustre sur piédouche, 1900, verre
Burgun Schverer et Cie pour la verrerie d’art de Lorraine, chardons 1895, verre
François-Eugène Rousseau, vase méplat sur talon, 1890, verre
Joaillerie :
De grands joailliers européens associés à l’art nouveau, ainsi que des étoiles montantes :
La technique du bijou : L’art nouveau transforme complètement la joaillerie. Les créateurs perfectionnent les techniques de l’émaillage et introduisent des matériaux insolites.
C’est le bijoutier René Lalique qui fut l’un des investigateurs de cette renaissance, il utilise plus les pierres semi-précieuses que les pierres précieuses, et fait naitre le gout pour les teintes céruléennes laiteuses. Il créé des formes sinueuses. Inspiré par l’art japonais, il introduit la nature dans ses œuvres.
Il utilise une gamme de techniques issues de l’orfèvrerie, dont le moulage à la cire perdue pour les éléments massifs, le perçage à la scie pour les feuilles d’or, l’émaillage, la patine, la gravure et l’enchâssement.
Il introduit le verre moulé, la corne, l’ivoire, selon l’effet de couleur ou de texture recherché, il a remis au gout du jour l’opale à la couleur irisée et laiteuse, il utilise des matériaux non utilisés en joaillerie tel que l’émail, le cuir, la nacre. Il garde les sources d’inspirations faune et flore dont « le paon ». Il dessine ses œuvres avant de les faire ciseler, sculpter et émailler.
René Lalique, (1860-1945), maitre verrier et bijoutier français, devenu célèbre grâce à ses flacons de parfum, vases, chandeliers, horloges et bijoux. Il débute son apprentissage avec un joaillier parisien. De 1878 à 1880 il part étudier à Londres. Rentrant en France il travail pour Cartier, Aucoq, Boucheron. Il découvre l’art japonais grâce aux expositions universelles de 1867 et 1878 (source d’inspiration). 1882, il devient dessinateur concepteur de bijoux, il ouvre sa propre joaillerie en 1885.
René Lalique est reconnu comme l’un des concepteurs de bijoux le plus important de l’art nouveau français, en créant des pièces innovantes pour le nouveau magasin ‘maison de l’art nouveau’ de Samuel Bing. En 1894, il expose des œuvres à son nom, en 1897-98, il expose au Salon des artistes français.
Quelques exemples avec la présentation de boucles de ceintures.
Lalique présente une boucle datée de 1900 en argent-or et émail.
Rupert Carabin une boucle de ceinture aux chats en vermeil datée de 1901
Achile Dorville, Lucien Griveau et Louis Chalon, boucle de ceinture, 1900, or et argent patiné
Lucien Gaillard, pour Henri Vever, boucle de ceinture triangulaire, argent et chrysoprases datée de 1900
Edward Colonna, une boucle de ceinture, datée 1900, vermeille et nacre
Piel frères boucles de ceintures 1900, métal argenté peint, différentes dimensions.
Lucien Gautrait, paon faisant la roue, pendentif broche en or, diamants, diamants roses, opales, émeraudes et perles baroques, émail translucide et pique à jour.
Un couloir conduit le visiteur dans une autre salle, dans ce couloir de grandes photographies montrent : un portrait d’Alphonse Mucha dans son studio de la rue du Val de Grâce à Paris en 1901
Une autre présente les graveurs au travail, dans la cristallerie d’Emile Gallé
Un portrait d’Emile Gallé dans son bureau daté de 1900
Exaltation des sens et sensualité : érotisme :
La femme en fin de siècle se devait d’être femme fatale ou angélique.
Elle est représentée partout, sur les assiettes, lampes, candélabres, vases, fauteuils, sur un bijou en en sculpture, en peinture sur les affiches……….
Quelques exemples à l’exposition :
Joseph Blanc, pour la facture nationale de Sèvres : Junon et le paon, 1897, porcelaine et pâtes colorées.
Hector Lemaire, pour la facture nationale de Sèvres : la roche qui pleure, biscuit de sèvres, 1900
Adam et Eve, ou étreinte ou paradis perdu, bronze à patine vert, 1903, Louis-Auguste-Théodore Rivière
Phryné, biscuit de Sèvres, 1900 pour la manufacture nationale de Sèvres, Louis-Auguste-Théodore Rivière
D’Auguste Seysses, nu debout 1900, bronze à patine brune.
Ernst Barrias, la nature se dévoilant à la science, bronze à patine argentée et ivoire sur socle de marbre, 1895
Edgard Maxence, la fumeuse, lithographie en couleur, 1900
Louise Lavrut, tableau huile sur toile, la fille de Montmartre, 1900
Arthur Foache, lithographie en couleur, la Garonne, 1898
Rupert Carabin, femme à la coloquinte, 1901, grès et métal
Femme au pavot, encrier, 1900, Maurice Bouval
Le secret, 1900, bronze patiné sur socle de marbre, Maurice Bouval
René Lalique, grand nu debout aux longs cheveux, 1912, Verre patiné sur socle de bois.
Pour Thiébaut Frères , Lumière et Gavignot, Iris ou rêve et obsession, paire de candélabres en bronze doré, 1898
De Georges de Feure, quelques lithographies en couleur :
L’amour aveugle, l’amour sanglant, 1894,
La source du mal ,1898
La femme damnée, 1898, aquarelle
L’esprit du mal, 1898, aquarelle
La vitrioleuse, 1894, Eugène Grasset.
La morphinomane, 1897, Eugène Grasset
André Roedel, lithographie en couleur, la femme du soleil, 1900
L’idéal angélique incarné par Cléo de Mérode (1875-1966), danseuse formée à l’opéra de Paris, elle se produisit à l’exposition universelle en 1900, dans les danses Cambodgiennes. Elle fut élue reine de beauté en 1896 par les lecteurs de "l’Illustration " , elle devient une icône symboliste , posa pour de nombreux artistes, Degas, Toulouse-Lautrec, Boldini, pour les sculpteurs Falguière et de Périnat ainsi que les photographes Nadar et Henri Manuel.
L'artiste par Boldini ci-dessous.
Loïc Fuller (1862-1928), enthousiasme le public de l’exposition universelle de 1900 par le déploiement de ses voiles et les jeux de lumières colorées dont elle accompagnait ses danses. Ses chorégraphies exaltant la nature, inspirent de nombreux artistes : Toulouse-Lautrec, Moser dans les arts décoratifs François Raoul Larche, réalisa une sculpture appelée la fée lumière.
Quelques exemples :
Raoul Larche, lampe Loïc Fuller ou la « Fée lumière », bronze doré 1900.Ci-dessous
Bernard Hoetger, Loïc Fuller, 1901, bronze à patine brune
Sarah Bernhardt (1844-1923), grande tragédienne, elle fut interprète de Phèdre de Racine, Rhuys Blas de Victor Hugo, Hamlet de Shakespeare et bien d’autres. Elle fut baptisée monstre sacré par Cocteau. Elle inspira de nombreux artistes tel que : Louise Abbéma, Boldini, Orazi, Clairin qui la représenta dans plusieurs de ses rôles, Alphonse Mucha, elle était sculpteur elle-même.
Quelques œuvre représentent l’artiste :
Sarah Bernhardt sur son divan, eau forte et aquatinte, 1876, Georges Clairin.
Sarah Bernhardt sur scène, huile sur toile, 1895, Georges Clairin
Sarah Bernhardt en Jeanne D’arc, 1896, bronze à patine brune, Paul-François Berthoud
Portrait d’une artiste, ou Sarah Bernhardt ou la comédienne ; marbre de Carrare, et bronze patiné, 1902, Paul-François Berthoud
Autoportrait par Sarah Bernhardt, plâtre daté de 1895
Sarah Bernhardt, lithographie en couleur et gouache appliquée au pochoir, 1898, Alphonse Mucha
L’exposition Universelle 1900:
La première eu lieue à Londres, New-York en 1853, Philadelphie 1876, Barcelone 1888, Glasgow 1888 et 1901, Chicago 1893, Bruxelles 1897, Saint-Louis 1904, c’est néanmoins Paris qui occupait la grande scène.
Deux petits films sont projetés :
L’exposition universelle de Paris en 1900.
La danse serpentine de Loïc Fuller en 1905.
Vendre le nouveau style :
Les amateurs reconnaissent les qualités esthétiques des affiches et de leurs rôles dans la genèse d’un art nouveau et démocratique. Les collectionneurs s’arrachent ces œuvres éphémères, à éditions limitées. Des publications voient le jour, comme « l’Estampe originale » ou des recueils « les affiches illustrées » 1886-1895 d’Ernest Maindron, des expositions d’affiches sont organisées, notamment pendant l’exposition universelle de 1900.
De nombreuses lithographies et affiches en couleurs, présentation de quelques unes :
Alphonse Mucha 1860-1939, affichiste et peintre tchèque, il fait son éducation à Brno, il voyage et s’installe à Paris en 1887 pour continuer ses études à l’Académie Julian et à l’Académie Colarossi, il réalise des affiches publicitaires, illustre des livres, des calendriers, des catalogues.1900 il reçoit la médaille d’argent à l’exposition universelle.
D’Alphonse Mucha :
Pour la dame aux camélias lithographie couleur 1896.
Job, 1898, lithographie colorée et dorée
Bruyère des falaises ou la Bretonne, 1898.
Chardon des sables ou la Normande, 1902
Le salon des cent, est une exposition d’art qui s’est tenue de 1894 à 1900, fondé par Léon Deschamps, son souhait : exposer les nouveaux créateurs en dehors de toutes écoles.
Affiche pour le salon des cent, 1897.
De Georges de Feure, Affiche pour le journal des ventes, 1898.
Lithographie originale, album no1, 1898
D’Alfredo Muller, les paons, 1903
D’Eugène Grasset, Affiche pour l’exposition d’arts décoratifs, à la Grafton Gallery de Londres, 1893
Inquiétude, anxiété, extravagance, toutes de 1897
Affiche pour le salon des cent, 1894.
Andrew Kay Womrath, affiche pour la 25 eme exposition du salon des cent en 1896.
Félix Vallotton, affiche pour l’art nouveau Bing 1896
Toulouse Lautrec la passagère, affiche pour le salon des cent 1896.
paul herman, affiche pour le salon des cent de 1898.
Paul Berchon A l’églantine, affiche publicitaire 1900
Michel Simonidy, Estampe d’art, 1900
Boule de neige, 1900, Paul Berchon.
Présentation de quelques meubles:
Technique de la marqueterie : Fin du XIX eme et début du XX eme siècle, Louis Majorelle et Emile Gallé furent les personnalités marquantes de l’art nouveau dans le mobilier. Leurs créations aux formes fines et complexes, inspirées de la nature témoignent d’une grande qualité artistique. En ce qui concerne la marqueterie : ce sont des éléments végétaux enchevêtrés avec de longues tiges qui se recouvrent sur elles-mêmes, le mouvement est souple et se termine par des pétales épanouis. Ces décors sont incrustés dans des fonds de bois ou des fonds de galuchat. Louis Majorelle excelle dans ces compositions étrangement vivantes. Sur les meubles les parties marquetées sont souvent encadrées par de la sculpture, originalité de ce style. Victor Prouvé a composé des dessins de marqueteries pour Vallin, Gallé et Majorelle. Le dessin doit être précis et plus fin que possible, la qualité de la marqueterie repose essentiellement sur la diversité des bois et sur l’emploi judicieux de leur richesse esthétique
Louis Majorelle, 1859-1926, ébéniste et décorateur Art nouveau du mouvement de l’Ecole de Nancy, dont il fut président. Il fait ses études à Nancy avant de venir à Paris en 1877 à l’école des beaux arts dans l’atelier du peintre Aimé Millet. Il rentre à Nancy au décès de son père à fin de diriger l’entreprise familiale (entreprise de faïence et meubles). Il est initié à l’art nouveau par Emile Gallé en 1894.
Quelques œuvres :
Chaise en bois sculpté 1903
Miroir, bois et verre, 1900
Fauteuil double, bois sculpté, 1903
Etagère murale, bois, 1903
D’Emile Gallé :
Plateau, bois sculpté et marqueterie 1907,
Une table à thé à deux plateaux ; bois sculpté et marqueterie de 1900-1904
Armoire murale bois sculpté et marqueterie, 1890,
Table libellule, bois, 1900.
Mysticisme et monde moderne :
L’art nouveau prend son essor grâce à la publicité, affiches, de nombreuses galeries exposent, et l’exposition universelle de 1900, donc il bénéficie de toute la modernité de l’époque et est reconnu dans le monde entier.
Gaston Bussière, Brunehilde, lithographie en couleur, 1898
Georges de Feure, Dans le rêve, 1897, lithographie en couleur
Georges Bottini, femmes aux iris, 1898, lithographie en couleur
Georges Flamand, le fil d’Ariane, bronze doré et patiné, 1900
Emmanuel Villanis, Dalila, Bronze doré et patine brune, et ivoire sur socle de marbre
La captive, bronze doré, 1900
Judith en 1900, bronze à patine polychrome (Argent, brun et or)
Paul-François Berthoud, Jardinière à tête de femme, 1900, bronze doré à patine brune
Hyppolite Lucas, au bord de l’eau, eau forte et aquatinte, 1900
Grégoire Calvet, Thaïs porcelaine biscuit, 1900,
De Louis Welden Hawkins, La belle Otero, dessin pour un miroir, crayon et gouache 1900
L’automne, huile sur toile 1900
Un voile, pastel, 1895
Manuel Orazi, la nymphe de l’art nouveau de profil, 1898, lithographie en couleur.
Le chat noit, lithographie couleur, 1900, de Théophile Alexandre Steinlen.
Jean-François Berthoud, pendule, bronze à patine brune et marbre, 1900
Georges Rochegrosse, illustration des poèmes chantés de Gustave Charpentier, lithographie en couleur, 1900
G .B Lavin, élégante à la fontaine, à l’encre, 1900
Alexandre Vibert, sculpture symboliste, bronze à patine dorée et argentée, 1906
Louis Chalon, la fée des glaces, vase bronze doré à patine brune, 1900
Henri Héran, sirène jouant, gravure sur bois et lithographie en couleur 1900
Quelques extraits du catalogue de l’exposition.
Belle promenade dans l’univers de l’art nouveau que l’on retrouve aussi bien dans la peinture, le bijou, le mobilier, la verrerie, l’architecture, céramique, porcelaine.
Exposition à ne pas manquer jusqu’au 8 septembre à la Pinacothèque Paris.