L’œuvre : Allegro Barbaro :
Hommage à la pièce pour piano seul composée par Béla Bartók en 1911, cette œuvre utilise des éléments folkloriques et combine de gammes hongroises et roumaines. La musique paysanne est basée sur la gamme pentatonique (c'est une échelle musicale constituée de cinq hauteurs de sons différents), alors que la musique roumaine est chromatique (échelle musicale composée de 12 degrés, constitué de 7 degrés de l’échelle diatonique et 5 notes intermédiaires).
Béla Bartók (1881-1945), Compositeur et pianiste hongrois, naît dans le Banat région de différentes cultures (magyars, roumaine et slovaque) sa famille est cultivée, sa mère institutrice, son père directeur d’une école agriculture, ils pratiquent tous les deux la musique.
1885, naissance d’un second enfant dans la famille, Erzsebet ou Elza.
1886, il commence le piano avec sa mère, alors qu’il n’a que 5 ans.
1888, décès de son père. Sa mère déménage et pour vivre elle donne des cours de piano.
1889, ils partent en Ukraine, et sont rejoints par la tante maternelle Irma.
1890, Béla Bartók commence la composition il a 9 ans.
1892, à 11 ans il donne son premier concert en interprétant "l’allegro de la sonate no 21 en do majeur, op 53" dite Waldstein" composée par Beethoven, dédié au comte Ferdinand Von Waldstein ami et protecteur de l’artiste. L’enfant interprète également une de ses compositions.
La famille déménage à nouveau et part à Bratislava. Laszlo Erkel lui enseigne le piano et l’harmonie. Il fait la connaissance d’Erno Dohnanyi compositeur, chef d’orchestre et pianiste hongrois, il le rejoint en 1898. Il entre à l’Académie royale de musique de Budapest, il est l’élève pour le piano d’Istvan Thoman, pour la composition de Hans Von Koessler, il y rencontre d’autres élèves tel que Weiner, Kodaly et Dohnanyi. C’est avec Kodaly qu’il commence à recueillir la musique folklorique hongroise. Auparavant pour lui la musique hongroise se confondait avec les mélodies tziganes qu’interprétait Franz Liszt.
1902, le musicien se joint au mouvement nationaliste hongrois, en plein essor. Pour ses premières compositions il est fortement influence par Brahms et Dohnanyi
1903 il écrit un travail orchestral donné à Budapest, il s’agit de Kossuth.
1905, c’est à partir de cette période que l’artiste commence à approfondir la musique populaire hongroise. Grâce à Kodaly, qui lui inculque la rigueur scientifique, il prend conscience de la nécessité de préserver la musique traditionnelle. Il commence une carrière d’ethnographe et d’ethnomusicologue, qui va s’étendre rapidement à une grande partie de la musique européenne. Avec Kodaly ils vont entreprendre des voyages dans les villages de Hongrie et de Roumanie, recueillant de nombreuses mélodies et des chants populaires, les transcrivant et les enregistrant. La même année Béla Bartók arrive à Paris, à l’occasion du concours Rubinstein, la ville est cosmopolite et l’ouvre au monde. Période de sa vie qui va être déterminante sur le plan philosophique.
1907 à 1934, il enseigne à l’académie Royale de Budapest.
1907, il écrit trois chansons populaires hongroises.
1908, Béla Bartók écrit son quatuor à cordes no1.
1909, il épouse une de ses élève Martha Ziegler, ils auront un fils nommé Béla.
1911, le musicien présente son opéra «Le château de Barbe bleu » qui sera son unique opéra.
1914, La première guerre mondiale éclate, il écrit des ballets tels que "Le prince de bois ", " Le mandarin merveilleux ", puis deux "Sonates pour violon et piano ".
1917, il compose son "Second quatuor à cordes"
1923, il divorce et épouse une autre de ses élèves Edith Pasztory. Ils partent en tournée en Europe, lors de concerts pour deux pianos.
1924, naissance de son fils Peter.
1927-28, il compose le troisième et quatrième quatuor à cordes (considérés comme étant parmi les quatuors jamais écrits en musique classique, à la suite desquels son langage harmonique se simplifie).
1934, écriture du cinquième quatuor à cordes, son écriture est plus traditionnelle.
1935, Béla Bartók se libère de ses cours de piano, ses commandes deviennent de plus en plus importantes.
1936, il obtient une commande de Paul Sacher (chef d’orchestre et industriel suisse, grand mécène de la musique classique), il s’agit d’une œuvre majeure de la musique moderne, un de ses chefs d’œuvre emblématique : musique pour corde, célesta et percussion. L’œuvre est créée par son commanditaire en janvier 1937.
Le musicien termine son œuvre "Contrastes" un de ses derniers grands succès.
Sa mère décède et Bartók décide de quitter l’Europe pour les Etats-Unis.
1940, Bartók fait ses adieux à l’Europe par un concert à Budapest. L’accueil aux Etats-Unis est chaleureux. Il obtient le titre d’honoris causa de l’Université de Colombia.
1943, il donne son dernier concert en tant qu’interprète, car sa santé se dégrade.
Il reçoit des commandes qui lui redonnent confiance. Son concerto pour orchestre, la sonate pour violon seul (25 minutes de violon seul) commandée par Yéhudi Menuhin, un concerto pour alto, et son concerto pour piano no 3.
La Hongrie libérée lui rend un dernier hommage en l’élisant député, il l’accepte tout en sachant qu’il ne pourra pas l’honoré.
Il décède le 25 septembre 1945 à New York.
A titre posthume il est lauréat du pris d’honneur de la paix (décerné par le Conseil mondial de la paix)
Ses influences :
L’artiste est vite influencé par Richard Strauss, Liszt et Brahms dans le style tsigano-hongrois du Verbunkos (danse traditionnelle hongroise de recrutement militaire. Elle est souvent dansée dans les campagnes avec des variantes), Le compositeur l’intègre dans le concerto pour orchestre.
Une autre influence décisive sur son développement, dans les années 1902-1903, un courant national prend naissance en Hongrie, ce courant s’est aussi développé dans le domaine artistique.
1903, la création de "Kossuth", œuvre symphonique inspirée l’insurrection Magyare de 1848.
1904, il publie des chants populaires hongrois, arrangés pour voix et piano.
Il découvre Debussy, mais il est aussi influencé par des chants paysans slaves qui l’orientent vers un autre style très personnel où sont intégrés les découvertes de Stravinski et de Schonberg.
Béla Bartók reste attaché toute sa vie à ses origines.
La Hongrie à l’époque de Béla Bartók :
1867, L’empire d’Autriche et le royaume de Hongrie s’unissent pour devenir l’Autriche-Hongrie : François Joseph 1er cumule les couronnes d’empereur d’Autriche et roi de Hongrie. C’est la première guerre mondiale qui en 1918 sépare les deux pays.
L’effondrement de l’Autriche-Hongrie à l’issue de la première guerre mondiale entraine son éclatement selon le principe des états nations. Les Indépendantistes prennent le pouvoir à Budapest le 30 octobre.
Après des émeutes à Budapest en 1918, un conseil national composé d’indépendantistes, de sociaux-démocrates et radicaux, mené par Mihaly Karolyi, refuse le pouvoir à Charles IV et proclame la République de Hongrie en novembre 1918.
L’âme du nouveau régime démocratique est personnifiée par le comte Mihaly Karolyi qui remplie le rôle de 1er ministre et de président pour quelques mois.
Emmanuel de Martonne, géographe français trace les nouvelles frontières de la Hongrie, déçu le comte Mihaly Karolyi démissionne.
1919, les communistes renversent le gouvernement, le mois suivant Béla Kun proclame la République des conseils ,et tente en vain de reconquérir les frontières de 1918, en formant La République des conseils de Hongrie, deuxième régime communiste de l’histoire après la Russie soviétique ce régime ne dure que trois mois.
L’après-guerre période paradoxale pour le pays. Elle signe l’émancipation de la Hongrie et sa voisine autrichienne et le recouvrement de sa souveraineté. L’Ancienne Hongrie se retrouve amputée des deux tiers de son territoire en vertu de l’application du traité de Trianon ( signé à Versailles en 1920,par les puissances belligérantes de la première guerre mondiale, d’un coté : la France, Royaume Uni, Etats-Unis, Italie, Royaume des Serbes, Roumanie, Croates et slovènes qui devient la Yougoslavie en 1929 et de l’autre : La Tchécoslovaquie, l’Autriche-Hongrie) .
Le pays se retrouve sans dirigeant n’ayant pas d’accès à la mer, c’est l’amiral Miklos Horthy qui instaure une période de régence aux orientations conservatrices. Sa politique le pousse vers l’Allemagne nazis en 1940. La Hongrie récupère le nord de la Transylvanie au détriment de la Roumanie en 1940, en 1941 c’est l’invasion de la Yougoslavie, récupérant ainsi la Voïvodine et s’engage ensuite sur le front de l’est lors de l’invasion de l’URSS.
1944, Horthy proclame la neutralité du pays, alors que les armées soviétiques et roumaines franchissent les frontières de la Hongrie. La Hongrie est envahie à l’ouest par l’Allemagne qui renverse Horthy et le remplace par le dirigeant Ferenc Szalasi, chef du parti fasciste hongrois des Croix-Fléchées. Les soviétiques et roumains, chassent les allemands de la Hongrie en 1945.
Peinture :
Les Fauves hongrois :
Ils ont joué un rôle décisif au sein du mouvement avant gardiste Magyar. Un point commun , ils ont étudié à Paris au début du XX eme siècle. Certains sont revenus en Hongrie, d’autres restés à Paris. Ils ont réalisé des œuvres fauvismes en même temps ou avec un léger décalage des artistes parisiens.
A Paris l’Académie Julian est la plus renommée, parmi les jeunes hongrois entre 1901 et 1907 on rencontre : Bertalan Por, Odon Marffy, Géza Bornemisza, Bela Czobel, Robert Berény, Sandor Galimberti, Dezso Orban, Csaba Vilmos Perlrott, Dezso Czigany, la plus part étudient avec Jean-Paul Laurens le peintre emblématique de l’art académique, il ne s’attache pas seulement à une seule école. Bornemisza rencontre Matisse au cours du soir de l’académie de la Grande Chaumière, Czobel et Berény dessinent des croquis à l’académie Humbert ; Marffy est à l’école des beaux arts ; 1908 Matisse ouvre son école, il y reçoit des peintres scandinaves, américains, allemands, Bornemisza et Perlrott sont les seuls peintres hongrois à l’académie Matisse.
Les jeunes artistes hongrois étudient tous à l’Académie Julian en arrivant à Paris. Il y a eu plusieurs générations d’artistes, plus de 90 noms hongrois apparaissent dans le liste des élèves ayant fréquentés l’Académie entre 1869 et 1939.
Ces artistes hongrois visitent aussi les salons de Gertrude Stein, elle posséde la galerie de peinture la plus importante de l’époque, la galerie Ambroise Vollard , lieu aussi important que les académies pour y ils découvrir Cézanne, Picasso, Matisse, Bonnard, et bien d’autres, ils ont découvert les nabis, postimpressionnistes et les fauves.
Les fauves hongrois exposent régulièrement au Salon d’Automne et aux Indépendants, les toiles de Czobel sont accrochées proches des Matisse, Braque et Derain en 1906
Ateliers des fauves en Hongrie :
Les Néos de Nagybanya :
Eté 1906, Béla Czobel arrive de Paris à la colonie des peintres de Nagybanya , accompagné de ses nouvelles œuvres et d'un nouveau style rapporté de son séjour parisien . C’est une révélation pour la jeune génération. Il ne reviendra jamais à Nagybanya, mais il a joué un rôle clé dans le mouvement Néo, beaucoup d’artistes vont suivre ce nouveau style.
Kaposvar :
Deux artistes sont issus de Kaposvar : Rippl-Ronai et Galimberti, ils ont fait leurs premières armes avec pour thème les environs typiques de cette petite ville. Rippl-Ronai rentre de France avant le fauvisme, son art reste enraciné dans le Nabi.
Nyergesujfalu :
Ce lieu se situe au nord de la Hongrie est d’une grande importance pour les fauves Hongrois, c’est aussi le berceau des "Eight ". En 1906, le chef des "Eight" , Karoly Kernstock, qui possède un vignoble, reçoit la visite d’artistes modernes régulièrement, mais aussi des figures de l’intelligentsia contemporaine, ils ont joué un rôle crucial dans l’établissement du mouvement des "Eight " on y rencontre, le poète Endre Ady, le philosophe Georg Lukacs, l’historien Karoly Lyka, le collectionneur Nemes, le journaliste Pal Relle
"The Eight "1909-1918 : groupe influent dans l’introduction du cubisme, le fauvisme et l’expressionnisme dans l’art hongrois début XX eme siècle.
L’exposition se déroule entre Peinture et Musique, les couleurs de Béla Bartók et des peintres hongrois :
En écoute : " Un grotesque" extrait de 2 portraits pour violon et orchestrale op 5, sz 37 » (1911).
La naissance du modernisme hongrois :
C’est l’âge des révolutionnaires de l’art hongrois. Refusant le portrait académique, les artistes font ostensiblement référence aux nouveaux maîtres Gauguin (Ziffer et Berény) Cézanne (Berény, Por) il se met en scène en costume et haut-de forme.
Quelques exemples d'Autoportraits :
"Autoportrait" d’Odon Marffy (1878-1959) peintre hongrois, l’artiste vient à Paris en 1902 et participe au cours Julian et à l’école des beaux-arts de Paris. Huile sur toile vers 1910
"Autoportrait" de Sandor Ziffer, (1880-1962), peintre hongrois, précision du contour dans ses œuvres, il fait parti des fauves hongrois. Huile sur toile vers 1908.
"Autoportrait au chapeau de paille" Robert Béreny (1887-1953), peintre hongrois, l’un des avant-gardiste du groupe The Eight. Œuvre présentée datée 1912 au stylo et encre de Chine.
"Portrait de l’artiste ou Autoportrait " 1893-94. Paul Gauguin (1848-1903) Huile sur toile
"Autoportrait en haut de forme" 1907, Robert Berény fusain sur papier
Autre "Autoportrait" de Sandor Ziffer en 1906. Huile sur toile
"Autoportrait" 1909, Dezso Czigany (1883-1937) , peintre hongrois . Huile sur carton
"Autoportrait" 1911, Jozsef Nemes Lamperth (1891-1924) peintre hongrois et graphiste, il fait parti de l’avant-garde hongroise avec beaucoup d’originalité. . Huile sur toile
"Autoportrait" en 1906, Bartalan Por (1880-1964) peintre associé au développement de l’art moderne hongrois, faisait parti du groupe The Eight. Huile sur carton
"Autoportrait" 1914, Lajos Tihanyi (1885-1938) peintre et lithographe hongrois, qui a obtenu sa notoriété hors de son pays, il a fait parti du groupe The Eight. Huile sur toile
"Autoportrait" de Robert Berény daté de 1907. Dessin au fusain sur papier
"Je suis arrivé à Paris, cette ville divine sans dieu, il faut voir combien de choses, et quelle beauté, se trouve ici, au centre du monde".
Béla Bartók le 15 août 1905
Quelques photos, programmes dont un du festival hongrois à l’hôtel des modes le 12 mars 1910 (archives de l’artiste) un autre d’un concert UMZE en 1911 ,un livret le château de barbe bleu dédicacé par l’auteur Béla Balezs à Bartók
Une photo : il s’agit de Robert Berény et Bertalan Pór à Nice en 1907.
Quelques toiles :
" Dans la rue", Robert Berény, datée 1906. Huile sur toile
Sandor Ziffer :
"Place Baross" 1908 huile sur toile
Jozsef Rippl-Ronai : (1861-1927), artiste hongrois, il étudie 3 ans à Munich, ensuite il vient à Paris, il passe un été à Pont-Aven et y découvre une peinture qui l’enthousiasme. Il vit avec son modèle Lazarine Baudrion qui deviendra son épouse. Il expose avec les Nabis, en 1894 il devient le Nabi hongrois et rencontre Cézanne, Gauguin, Toulouse-Lautrec.
"Un soldat français en marche ", Œuvre de 1914, huile sur carton. L’artiste dans la famille de son épouse française, est surpris par la déclaration de guerre.
"Un intérieur parisien" 1910, Huile sur toile. Il a vécu 15 années en France, c’est sa chambre d’hôtel qui est représentée.
"Place de l’observatoire" 1914, huile sur carton
En écoute :
"Finale " extrait de Sonate pour violon et piano de Claude Debussy (1917), Bartók découvre la musique de Debussy par l’intermédiaire d’un ami. Il assista à Paris en 1910 à un de ses récitals mais ne parviendra pas à le rencontrer. L’œuvre en écoute est interprétée au piano par Béla Bartók et Jozsef Szigeti au violon en 1928
Paris Budapest :
Début XX eme siècle, beaucoup d’artistes hongrois sont à Paris. Bartók arrive à Paris en 1905, il est loin d’être un compositeur majeur, il se confronte à la tradition musicale de Rameau et Couperin, il regarde Debussy. Tant qu’aux jeunes peintres ils découvrent Gauguin, Cézanne, Matisse.
Quelques œuvres :
Perlrott-Csaba Vilmos : (1880-1955), peintre hongrois et graphiste. En 1906 il obtient une bourse et vient étudier à Paris l’hiver, passe ses étés en Hongrie.
"Autoportrait avec statue" vers 1910. Huile sur toile
"Ecole de peintres" 1907. Huile sur toile
"Nu féminin "1910. Huile sur toile marouflée sur carton
"Nu féminin debout" 1910. Huile sur toile marouflée sur carton
Robert Berény :
"Nu de Montparnasse" 1907. Huile sur toile
"Nu d’une jeune italienne "1907. Huile sur toile
"Nu féminin couché" 1907. Huile sur toile
"Femme nue devant une glace" 1907. Huile sur carton
"Femme au verre" 1905. Huile sur toile
Geza Bornemisza : (1884-1966), peintre hongrois
"Nu couché" 1913, huile sur toile
Béla Czobel : (1883-1976), peintre hongrois, considéré comme un de l’avant-garde et de l’école de Paris
"Jeune fille au bord du lit "1905. Huile sur toile
"Coin de marché ou place Edgard Quinet", 1905. Huile sur toile
"Rue de Paris" 1908. Huile sur carton
"A présent, j’ai un nouveau projet : collectionner les beaux chants populaires hongrois, et, grâce à un bel accompagnement pianistique possible, les élever au niveau de la mélodie savante".
Bartók 1904
Extraits musicaux :
Béla Bartók « Sixième chant arrangement du chant populaire Angoli Borbala ». Extrait de Quinze chants paysans hongrois 1914-18
Une carte postale de Hendell à Bartók en 1908, il est chez lui en costume traditionnel
Des photos de Kodaly et Bartók, ils travaillent ensemble, des photos de famille, des partitions de chants pour enfants.
D’Anna Lesznai, un projet de couverture pour la partition des Quatre Nenies de Bartók 1910.
Béla Czobel :
"Rue de Paris" 1905. Huile sur toile.
"Sur une place" 1905-06. Huile sur toile.
Retour en Hongrie inspirations populaires :
Dès le XIX eme siècle, en Hongrie, comme dans toute l’Europe, l’intérêt porté à la culture populaire ; est lié à la construction d’une identité nationale. Redécouverte des traditions paysannes et les formes d’expressions typiquement Magyare. Pour les peintres, ces aspirations vont de pair avec la volonté de rejoindre les courants les plus modernes.
Istavan Csoz : (1875-1961), peintre hongrois impressionniste. L’artiste a vécu et exposé à Paris. Célèbre en Hongrie pour ses nus, portraits et paysages.
"Coffre aux tulipes" 1910. Huile sur toile
"Enterrement Sokac dans le cimetière de Darazs" 1909. Huile sur toile
"Nature morte" 1906-08 de Robert Berény . Huile sur carton
" Nature morte" 1906-08, Sandor Ziffer . Huile sur toile
"coussin Ady" 1912, il s’agit d’une broderie, d'Anna Lesznai (1885-1966) artiste, décoratrice, romancière, poétesse, elle côtoie Bartók, le philosophe Lukacs, le poète Ady , elle a réalisée cette broderie dédiée au poète, qui témoigne de l’intérêt d’Anna Lesznai pour les motifs populaires. Le bouquet de fleurs représenté évoque l’arbre de vie.
De grandes photos de Béla Bartók, chez lui et avec Kodaly
En écoute : "Allegro giocoso" extrait des "quatorze bagatelles " op 6, sz 38, œuvre de 1908
Retour en Hongrie les moments fauves :
Les jeunes artistes rentrés de Paris, passaient leurs étés en Hongrie pour peindre sur le motif.
Quelques exemples :
De Jozsef Rippl-Ronai :
"Intérieur d’atelier "1910. Huile sur carton
"L’atelier de Kaposvar", 1911. Huile sur carton
Sandor Galimberti : (1883-1915), fauve hongrois. Il vient à Paris à l’académie Julian. Pendant les années 1901 à 1907 de nombreux jeunes peintres hongrois vinrent à l’Académie Julian.
" L’atelier de Rippl-Ronai à Kaposvar" 1909. Huile sur toile
Béla Czobel :
"Homme assis" en 1906. Huile sur toile
"L’homme au chapeau de paille" 1907. Huile sur toile
"Peintres à la campagne" 1906. Huile sur toile
Jozsef Rippl-Ronai :
"Filles entrain de s’habiller" 1912-13 (meuble rouge, mur jaune). Huile sur carton
"Mes modèles dans mon jardin de Kaposvar" 1911. Huile sur carton
"Dans le jardin du comte Somssich" (chargé d’affaires d’Autriche-Hongrie) , vers 1912-13. Huile sur carton
Sandor Ziffer :
"Vieux pont à Nagybanya" 1908. Huile sur toile
Maurice Vlaminck : (1876-1958) ,peintre du courant fauvisme et cubisme, il était aussi écrivain : romans, essais et poèmes.
"Restaurant de la machine à Bougival " 1905. Huile sur toile
Béla Czobel :
"Scène dans le parc", daté de 1906. Huile sur toile.
"Cour à Nyergesujfalu", en 1907. Huile sur toile.
" Nature morte à scène de cabaret", de 1907. Huile sur carton
Sandor Ziffer :
"Paysage à Nagybanya" 1908. Huile sur toile
"Paysage d’hiver à la Barrière" 1910. Huile sur toile
Emile Othon Friesz (1879-1949), peintre français. Il étudie à l’école des beaux-arts du Havre, il obtient une bourse et entre à l’école des beaux-arts de Paris. Il est influencé par les impressionnistes, puis par Gauguin et Van Gogh. Il expose au salon d’Automne en 1905, avec des œuvres de Matisse, Marquet, Manguin. C(est le début du fauvisme, il en devient un des représentants par ses couleurs éclatantes en aplats.
"Automne à Honfleur "1906
Robert Berény :
"Nature morte avec une bouilloire et fruits", daté de 1910. Huile sur toile.
"Nature morte à la cruche bleue" 1911. Huile sur toile montée sur carton
Imre Szobotka : (1890-1961), peintre hongrois, après des études aux beaux arts de Budapest, il fait des séjours à Rome, Venise et à Paris en 1910.
"Terrain de labour" vers 1914. Huile sur toile sur fibre de bois.
"Vue d’une fenêtre" 1913-14. Huile sur toile sur fibre de bois.
Sandor Bortnvik : (1893-1976), peintre décorateur hongrois, il s’installe à Budapest. En 1917, il rejoint le groupe de MA, revue qui publia régulièrement ses dessins.
"Paysage jaune et vert" 1919.
"Rue du mont Gellert "1916 Jozsef Nemes Lamperth
de Janos Mattis Teutsch (1884-1960) peintre roumain, il est un des maitres de l’avant-garde, membre du mouvement expressionnistes, constructivisme et abstrait. Il séjourne à Paris de 1906 à 1908.
"Composition en couleurs" 1920
"Paysage" vers 1917
Sandor Galimberti (1883-1915) :
"Saint-Raphaël" en 1912
Laszlo Monoly-Nagy : (1895-1946) peintre, photographe théoricien hongrois, vivant aux Etats-Unis.
"Champs hongrois" 1920, huile sur toile
"Paysages hongrois" 1919, gouache sur papier
En écoute : "danse de la princesse avec la poupée de bois " , extrait du " le prince de Bois " 1914-17
" La poursuite " extrait du Mandarin merveilleux, op19, sz 75, daté de 1918-19
Bartók et le groupe des 8 (Eight):
Fin 1909, l’exposition "Oeuvres nouvelles" consacre à Budapest, la réunion des peintres aux pratiques diverses, Béreny, Czigany, Czobel, Marffy, Orban, Por, Tihanyi , Kernstok. Une seconde exposition en 1911, devint le véritable symbole de la solidarité entre créateurs modernes. Rythmée par les rencontres organisées par la revue exposée Nyugat , les peintres, écrivain, musiciens s’y retrouvaient. Bartók interpréta ses compositions.
Ecoute : ‘Allegro Barbaro » sz 49, œuvre de 1911, Béla Bartók est au piano
Odon Marffy :
"Autoportrait constructif "1914
Une partition de Bartók est exposée il s’agit de l’allegro Barbaro.
Quelques photos du musicien, avec Kodaly, le quatuor Waldbanea, Kerpely 1910, Odon Marffy un portrait de Jeno Kerpely 1913.
Robert Berény :
"Portrait de Léo Weiner" 1911, huile sur toile
"Nu assis dans son fauteuil "1911, esquisse et huile sur toile
"Ydille" 1911, esquisse et huile sur toile
"Les joueurs à la balle" 1907-1908, huile sur carton
Odon Marffy :
"Baigneuses, dit aussi composition aux nus", 1909, huile sur toile
Emile Othon Friesz :
"Le printemps", 1908, huile sur toile
Béla Czobel :
"Garçon assis au milieu de forêt" ,1908
Odon Marffy :
"Jeune fille de Nyerges" 1908, huile sur carton
"Garçon et fille sur un banc vert", 1908, huile sur toile
Karoly Kernstok : (1873-1940), peintre hongrois, reconnu parmi les premiers groupes de peintres connus comme les « Néos » et les Eight , avant la première guerre mondiale. Artiste influencé par Matisse.
"Femme nue debout" 1908, huile sur toile, présentation de deux œuvres aux formats différents
"Garçon nu appuyé contre un arbre", 1909, huile sur carton
Sandor Ziffer :
"Portrait de Lajos Tihanyi" 1908 , huile sur toile
"Nature morte", 1908, huile sur toile
Odon Marffy :
"Nu féminin" 1910, huile sur toile
Lajos Tihanyi :
" Portrait de Lajos Fuleps", (historien d’art et philosophe, professeur hongrois, ayant obtenu le prix Kossuth), œuvre de 1915, huile sur toile
"Portrait de Lajos Kassak", (peintre et écrivain hongrois, fondateur de la revue MA) 1918, huile sur toile
"La revue" : MA 1916-1926, revue littéraire et artistique fondée par Kassak, présentation de quelques numéros de la revue. Couvertures illustrées par Sandor Bartnyik
" Il connaissait ma littérature, je connaissais sa musique, et nous avancions à peu près sur le même chemin " Kassak souvenirs de Bartók
Bartók et les activistes :
Ce mouvement s’exprime dès 1918 dans les revues Telt puis MA. Autour de la revue gravite des peintres Kassak rencontre en 1913.
Quelques œuvres :
Alfred Reth : (1884-1966), peintre hongrois, considéré comme une des principales figures de l’avant-garde et de l’école de Paris
"Le restaurant Hubin", 1913, huile sur toile
"Nus et cheval blanc dans la forêt " 1911, huile sur toile
Béla Czobel :
"Le prêtre de Bergen" 1918, huile sur toile
Béla Balazs : (1844-1949), ami et collaborateur de Béla Bartók et de Kodaly, il a écrit le château de Barbe bleu et le prince de bois pour le compositeur.
"Livret du prince de bois", illustré par Miklos Banffy, 1917
Sandór Bortnyik : (1893-1976), peintre, dessinateur et artiste activiste
"Composition aux 6 figures" 1919, huile sur toile et composition aux 3 figures, huile sur toile
En Ecoute : "danses populaires roumaines pour piano" sz 56, 1915. Béla Bartók au piano entre 1928 et 1945.
Sa musique est admirée, dès sa création, pour la synthèse réussie entre impressionnistes et liberté tonale, rythmes bulgares ou stravinskiens, dissonances et consonances, chromatisme et diatonisme, personnels et par-dessus tout, l’homme dans ses racines, avec les airs d’allure folklorique embrasés par la fin du rythme extrême adagio.
Quelques petits films.
Extraits du catalogue de l’exposition
La musique et la peinture s’associent dans un esprit de rupture et de renouveau au début du XX eme siècle en Hongrie, c’est dans cet univers de peinture et de musique que se déroule l’exposition proposée au musée d’Orsay
Magnifique, à ne pas manquer, jusqu’au 5 janvier 2014