Alexandra David-Neel, exploratrice, orientaliste, féministe, cantatrice, écrivain, Alexandra David-Neel voyage pendant quinze ans à la découverte des régions inexplorées du Tibet.
Elle nait à Saint Mandé, le 24 octobre 1868, et décède à Digne le 8 septembre 1969.Enfant terrible, adolescente elle fut contestataire, dans sa jeunesse anarchiste, plus âgée, penseur libre du XX eme siècle.
Son père français, sa mère scandinave, elle est élevée dans un cadre austère, bourgeois, Alexandra est individualiste et a le désir de liberté, adolescente elle fera de nombreuses fugues, elle veut partir toujours plus loin.
Lorsqu’elle a 6 ans ses parents s’installent près de Bruxelles à Ixelles, c’est là qu’elle passera sa jeunesse. Elle est démoralisée, son seul objectif voyager.
Son désir de voyager la conduit à la découverte de paysages, mais avant tout c’est une recherche philosophique et religieuse.
Dès l’âge de 6 ans elle ne s’endormait pas sans avoir lue un verset de la bible, dès 15 ans Epictète et les philosophes stoïciens nourrissaient ses pensées et déterminaient ses actes. Dès 1883, elle part seule en Angleterre. A 17 ans quitte la Belgique pour se rendre en Suisse, le Saint-Gothard à pied et visité les lacs italiens avec, pour tout bagage, un imperméable et le "Manuel d'Epictète".1886 elle part à bicyclette.
A la suite d'un séjour à Londres, Alexandra commence à étudier sérieusement les philosophies orientales tout en se familiarisant avec la langue anglaise. Ayant obtenu sa majorité, elle quitte sa famille, s'installe à Paris à la Société Théosophique et entreprend en auditeur libre des études en Sorbonne, aux Langues Orientales et au Collège de France. Alexandra se rend au musée Guimet le plus souvent possible, elle va à la bibliothèque ou des « vocations naissent » et, ajoute-t-elle, "la mienne y est née."
Elle poursuit également des études musicales et lyriques et sur la scène de nombreux théâtres, elle obtient un succès certain en interprétant divers rôles : entre autres, Marguerite de Faust, Manon de Massenet et Carmen de Bizet. Cependant, après avoir rempli son contrat à l'opéra d'Athènes, Alexandra abandonne cette carrière qu'elle n'aime pas. Dans les années 1890-1891, grâce à un héritage légué par sa marraine, Alexandra a pu pendant plus d'une année parcourir l'Inde du sud au Nord et d'Est en Ouest. Elle est fascinée par la magie de l'Inde, envoûtée par la musique tibétaine, émerveillée par les sommets de l'Himalaya ! Elle y retournera !
Mais avant de repartir pour cette Asie qui, chaque jour, l'attire davantage, elle passe par l'Afrique du Nord. Elle veut entendre le Muezzin appeler du haut du minaret les fidèles à la prière ; surtout le soir, au soleil couchant, disait-elle. Bien entendu, Alexandra a aussi étudié le Coran.
C’est à Tunis, qu’elle rencontre un ingénieur des Chemins de Fer : Philippe Néel, qui la persuade de mettre fin à son célibat. C'est en 1904, qu’ils se marient Alexandra, féministe a 36 ans.
De 1911, elle part pour ne revenir qu’en 1925, elle est liée à son mari par un contrat de mariage, mais aussi par une profonde et indéfectible amitié, ils se retrouvent... pour quelques jours seulement. En effet, l'adoption du jeune Lama Yongden, son compagnon d'exploration et preuve de son voyage à Lhassa (exploit qui la fit connaître au monde entier en 1924), amènera la séparation d'Alexandra et Philippe.
Alexandra vient de parcourir des milliers de kilomètres à travers l'Extrême-Orient et une grande partie de l'Asie Centrale, perfectionnant sa connaissance du sanskrit et, surtout du tibétain, ce qui lui a permis d'avoir accès aux plus grands gurus et de rencontrer les plus grands penseurs. Elle a écouté, étudié, écrit, allant partout où il lui a été possible de pénétrer.
Arrivée au Sikkim en 1912, où une étroite amitié l’a liée à Sidkéong Tulku, souverain de ce petit état himalayen, elle a visité tous les grands monastères, augmentant ainsi ses connaissances sur le Bouddhisme et plus précisément sur le Bouddhisme tantrique. C’est dans l’un de ces monastère qu’elle rencontre Aphur Yongden, il deviendra son fils adoptif, c’est alors qu’ils décident de se retirer dans une caverne à 3900 m d’altitude, au nord du Sikkim.
Là, elle est auprès d'un des plus grands Gomchens (ermites) dont elle a le privilège de recevoir l'enseignement et surtout, elle est tout près de la frontière tibétaine, qu'envers et contre tous, elle franchira à deux reprises. Elle pénétrera même jusqu'à Jigatzé, l'une des plus grandes villes du sud du Tibet, mais pas encore à Lhassa, qui en est la capitale interdite. A cause de ces incartades, Alexandra sera expulsée du Sikkim en 1916.
En 1914-18 l’Europe est en guerre impossible de rentrer. Ils resteront donc quelques mois en Inde et s'embarqueront ensuite pour le Japon, pays qui la décevra.
Alexandra va donc se réfugier dans l'étude et rencontrer dans ce but des orientalistes, des érudits, des mystiques. L'un d'eux, le moine philosophe Ekaï Kawaguchi va lui apporter une lueur d'espoir.
Quelques années auparavant, sous le déguisement d'un moine chinois, il a réussi à demeurer 18 mois à Lhassa. Prévenu des soupçons qu'il éveillait et sur les conseils d'un de ses amis, elle a du prendre la fuite.
Ils quittent donc le Japon, pour la Corée. Les montagnes, rassure-t-elle Yongden, vont lui rappeler le Tibet. Ils ne parlent pas le coréen, mais vont sûrement le baragouiner dans quelques mois, écrit-elle à son mari.
Alexandra, Yongden et les bagages prennent le train pour Pékin... Là, au temple des Lamas se trouvent des érudits ; ils sont Tibétains ! Alexandra parle leur langue, tout va s'arranger, mais au bout de quelques mois ils repartent et vont traverser dans de grandes difficultés toute la Chine d'Est en Ouest. Ils visitent le Gobi, la Mongolie et, après trois années d'études passées au monastère de Kum-Bum, abandonnant mules, yaks, domestiques et "les bagages", vêtue d'une robe de mendiante et pour Yongden de son habit de moine, empruntant le plus souvent des chemins inexplorés, ils franchiront, cette fois avec succès, la frontière de ce si mystérieux Tibet et séjourneront à Lhassa, ils visiteront la ville sainte et les monastères : Drépung, Séra, Ganden, Samyé.
Alexandra se sépare de son mari et parcourt la Provence c'est Digne qu'elle choisit en 1928 pour y bâtir Samten-Dzong, sa forteresse de la méditation. Certes, la Bléone n'est pas le fleuve Brahmapoutre ! Le pic du Couar n'est pas l'Everest ! Mais, le ciel est bleu, le soleil brille, Alexandra est séduite par la beauté de ces pré-Alpes, ces « Himalayas pour Lilliputiens », comme elle se plaisait à le dire aux journalistes. Elle, qui a parcouru une grande partie de notre globe, traversé des régions paradisiaques, respiré le violent parfum des forêts d'orchidées en fleurs, n'a à aucun moment regretté de s'être fixée dans cette cité parfumée de lavande.
Elle y publie plusieurs livres qui relatent ses voyages et commente, avec succès, les théories des mystiques et magiciens qu'elle a approchés. Entre ces diverses publications - toujours accompagnée d'Aphur Yongden, le fidèle compagnon d'aventures, devenu légalement son fils adoptif - elle fera de grandes tournées de conférences en France et en Europe.
A la fin de sa vie, autoritaire et fantasque, elle revit avec sa collaboratrice les aventures qui ont marqué son destin d'exception.
C’est ainsi que débute la pièce, nous sommes chez Alexandra à Digne, elle reçoit une jeune fille qui vient se présenter pour être sa collaboratrice. Alexandra âgée se déplace difficilement, avec des béquille ce qui la rend acariâtre, la jeune fille va accepter d’être sa collaboratrice, elle doit montrer un caractère très fort pour vivre avec cette dame autoritaire et féministe avant tout. Alexandra revit tout son parcours, ses 15 années passées da ns cette Asie qu’elle affectionne tant, ses rencontres, son compagnon de voyage, Aphur Yongden, décédé dont elle possède les cendres dans une urne, la relation entre les deux femmes ne va pas être facile leurs caractères vont s’affronter, entre amour et haine, tendresse, colères, Tortue, nommée ainsi par Alexandra, voyage par ses récits. Alexandra entend la Traviata à la radio, les souvenirs de ses années de cantatrice ressurgissent elle enfile la robe qu’elle portait pour interpréter Violetta, tout en expliquant quelques passages musicaux de l’œuvre. Les deux femmes finissent par s’accepter .La mairie organise une fête pour les 100 ans d’Alexandra, les journalistes sont présents et nous devons entonner l’happy Birthday pour cet événement……………….Alexandra invitée à Berlin, décide de faire faire un nouveau passeport pour repartir avec Tortue, ce voyage est impossible, et, dans sa 101 année Alexandra décède.
Magnifique interprétation des deux comédiennes, Hélène Vincent incarne le rôle d’Alexandra, Emilie Duquesne celui de Tortue. De suite nous sommes plongés dans l’univers d’Alexandra par ses récits de voyages, de son amour pour l’Asie .Mais avec un espoir, celui de pouvoir repartir.
A ne pas manquer.
Au petit Montparnasse, Paris, jusqu’en mars 2010