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27 juillet 2009 1 27 /07 /juillet /2009 11:57
Fin XIX eme début XX eme période de « la belle époque »,

Mais dans cette belle époque nous avons la dette à la Prusse qu’il faut payer, beaucoup de mouvements sociaux, les femmes revendiquent, 1905 séparation de l’église et de l’état, il y a l’affaire Dreyfus. Mais tout le monde va dans les cabarets.

1870, Montmartre devient l’endroit du monde le plus célèbre, car Paris y a installé ses plaisirs, mais aussi se passent de nombreux crimes. Nous sommes au lendemain de la commune, Paris décide et veut faire la fête, des bistrots sont ouverts, des bals, des revues, des bordels, des cabarets, l’alcool coule à flots. Une société se forme avec ses rites, ses usages, son langage. Elle mêle les artistes, bohèmes, voyous, les danseuses, les bourgeois qui se retrouvent dans le même espace de rêve, mais aussi de violence…. Naissance du moulin de la galette, le chat noir.

 En art c’est la période du symbolisme, de l’art nouveau, de 1870 à la première guerre mondiale, Montmartre est la terre d’élection des avant-gardes artistiques, probablement due à son atmosphère très particulière. De nombreux artistes s’y installent, peintres, musiciens, écrivains, ils se rencontrent dans les cafés. Toulouse Lautrec peint les bordels et les filles de joies de la rue Breda ou il se rend régulièrement, les galeristes ouvrent aussi à Montmartre, lieux de rencontres, d’expositions et de ventes. De Picasso à Modigliani, Juan Gris, Van Dongen, Vlaminck, Pascin, les peintres de toute l’Europe se pressent pour venir sur les traces des impressionnistes, des divisionnistes et des nabis, attirés par une promesse d’une plus grande liberté. A tous les artistes qui rejetent l’académisme des beaux-arts, aux exclus des circuits de vente et d’expositions habituels, Montmartre offre cette alternative, les perspectives de travail sont moins fermées qu’ailleurs et les sujets d’inspiration ne manquent pas et se rapprochent de la réalité moderne. La vie n’y est pas chère, c’est la naissance d’un espace de liberté.
Le village fut rattaché à Paris en 1860, à l’origine habité par des ouvriers, des cousettes, des truands, les ouvriers pour la plupart travaillaient sur les grands chantiers d’urbanisme du second empire. Les immeubles Haussmanniens réservent leurs derniers étages aux ateliers d’artistes, Manet s’installe dans l’un d’eux et devient le pilier d’un petit cénacle, Degas, Bazille, Fantin-Latour, Nadar, Zola, des critiques Astuc et Duranty, Pissarro.
Chaque vendredi ils se réunissent au café Guerbois, avenue de Clichy, après la guerre des communes, dans le quartier de la nouvelle Athènes. On y débat sur la peinture en plein air, du rendu de la lumière et de la mode des estampes japonaises, on y lance des revues, journaux sur l’art entre autre, mais aussi on y parle politique au cabaret du « rat mort » qui rassemble surtout journalistes, dessinateurs, satiriques, on y expose même. Certains tenanciers de cabaret y achète des tableaux pour les exposer dans leur établissement ceux de Manet, Monet, Pissarro. Des sociétés anonymes créées par des artistes pour organiser leurs propres expositions, tel Renoir en 1874 qui vivait en bas de la Butte, des œuvres sont présentées dans l’atelier du photographe Nadar.
 Dès 1880, tout évolue, le quartier devient plus festif et fripon, plus pittoresque. Cabarets, cafés-concerts, artistes et intellectuels en font leur lieu d’élection, Ils sont tous fascinés par ce Montmartre animé par ces bals populaires, ses saltimbanques de la bohème, le monde canaille des cabarets, des maisons closes bourgeois en goguette, mais c’est aussi le Montmartre de la misère et de la contestation sociale, mais aussi le Montmartre poétique, avec ses bidonvilles champêtres, ses jardins cachés, ses ruelles en lacet. Tout cela fait rupture avec la tradition, de nouveaux sujets pris dans la vie réelle. Les revues sont nombreuses, les tavernes telles que le « chat noir ». C’est la bohème fêtarde, on y retrouve, Alphonse Allais, Emile Goudeau, Caran d’Ache, Verlaine, Debussy ou Zola.
Ce sont les débuts de Bruant. Toulouse-Lautrec réalise un certain nombre d’affiches pour tous ces cabarets. Il existe aussi « le divan japonais », » le Moulin rouge » lancé en 1889, La Goulue, Jane Avril, danseuse cultivée et muse de Lautrec, maitresse d’Alphonse Allais et amie de Mallarmé, de Valentin le désossé au Père la pudeur, Yvette Guibert tous représentés par Toulouse-Lautrec.
1889 une affiche est crée pour le Moulin rouge par Jules Chéret, il représente sur l’affiche la joie de vivre. Il faut faire la publicité des revues et de ses artistes, les affiches vont être placardées partout dans Paris, elles doivent être animées.
1891 Lautrec en fait une, il se focalise sur la Goulue et Valentin le désossé, c’est la première affiche moderne. Il apprend un nouveau travail la typographie, les lettres sont en rouge, travail de perspective, l’influence est japonaise, on y voit des taches blanches et jaunes, des ombres chinoises, c’est le reflet asiatique du théâtre d’ombre, le personnage au premier plan sert de repoussoir, la Goulue lève la jambe et montre ses jupons.

 Le japonisme est à la mode, Lautrec aime se déguiser, il porte parfois des kimonos.
Il a réalisé une affiche « confetti » la femme représentée est inconnue, représentation des maisons closes.

Au Japon c’est la période EDO. Pour l’affiche « Cadieux » il s’inspire d’un acteur de kabuki.

 Les thèmes de ses affiches, une grande place pour les femmes.


 Une affiche pour le moulin rouge, on y voit Valentin dresser ses nouvelles danseuses, c’est une composition à 4 couleurs on y a rajouté le jaune nous sommes en 1891.

Ou pour, « la troupe de Melle Eglantine », Cléopâtre, Gazelle le nom des autres danseuses, cette troupe s’est produite à Londres, elles ont demandé des affiches ou elles dansent.



Jane Avril « jardin de Paris »qui est un café concert, le parquet donne une perspective. Pour cette affiche il s’est inspiré d’un tableau de Degas, le manche de la contrebasse, il faut savoir que Lautrec avait une passion pour Degas.

Pour le « divan japonais » Jane Avril est au premier plan, la chanteuse derrière sur la scène, c’est Yvette Guibert, les instruments de musique sont en raccourcis, Jane est assise à coté d’Edouard Dujardin, critique musical, mais regarde plutôt Jane, on voit la sensualité mise en scène ainsi que le chic de Jane. Une coupe de champagne est au premier plan, (le champagne à cette époque est à la mode). En comparaison le tableau de Degas ‘ les danseuses’ gros plan sur l’orchestre 1er parallèle avec l’affiche.


 Yvette Guilbert, toujours des gants noirs et longs, il représente le visage réaliste et pas à son avantage.


 May Milton artiste anglo-saxonne, toujours un vêtement blanc, la typographie animée, elle est l’amie de Jane Avril, Lautrec était fasciné par cette femme, il lui a offert une affiche en cadeau.

On a un tableau de Lautrec, avec des personnages dans un café, il est au centre avec son cousin, Jane Avril au fond de la salle, Une femme se recoiffe en public elle est vulgaire c’est la Goulue et son amie la môme fromage, une personne au visage verdâtre c’est May Milton, ce sont les femmes de la vie de Toulouse Lautrec. Le tableau se trouve aux USA. Sur ces affiches il y a quelques fois plusieurs tirages, un tirage avec texte, l’autre non, une petite remarque en bas peut apparaître sur certaine il peut y avoir un clown joue du banjo, ce tirage fut réalisé pour un menu. « La revue blanche » dirigée par les frères Natanson, c’est une revue d’avant-garde sur tous les arts, image de Misia son épouse, l’artiste est belle elle représente bien la revue. Sur l’affiche Lautrec la représente avec un manchon de la fourrure, elle fait du patin à glace.
Autre personnage important Aristide Bruant : Il incarne Montmartre, il est auteur compositeur, il sait se mettre en scène il porte toujours une écharpe rouge. Affiche pour l’hebdomadaire « le Mirliton » un personnage regarde l’affiche avec Aristide, il est aussi avec Lautrec, Aristide est montré au ¾, il a son écharpe, un chapeau, le visage narquois, sur le haut de l’affiche on voit marquer « Ambassadeur », il s’agit d’un théâtre vers les champs Elysées et opéra c’est à la mode. Le travail de l’affiche en aplat et le japonisme. Son image sur l’affiche est applaudie par tout le public. Pour son travail Lautrec utilise beaucoup la photo. Bruant passe à l’Eldorado on refait une affiche en changer la position de coté, on met trois bulles sous le nom Eldorado, cela aussi est du japonisme. Pour l’affiche « au Mirliton » Bruant est de dos, il part nous sommes en 1894.


La présentation de l’exposition est originale, on se croit dans un endroit plus ou moins en travaux, non plutôt dans les coulisses d’un théâtre ou d’un cabaret ou les artistes sont en répétition, car il y a un fond musical on y entend, les chansons de l’époque ,Offenbach. L’ambiance est créée nous pouvons commencer la visite par quelques dessins de Lautrec, les différentes affiches évoquées ci-dessus.
Pour terminer l’exposition des affiches en hommage au maitre par des graphistes contemporains venus de tous les coins de la planète, le salon des cent est recrée depuis 2001.
Exposition montrant la modernité de l’époque l’alliance de l’art, de l’industrie, du commerce. Excellent moment passé dans le Montmartre de "la belle époque".
Au musée des Arts décoratifs jusqu’en janvier 2010
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commentaires

Y
Bravo Tinou pour ce texte qui nous plonge dans l'atmosphère de ce début du 20e siècle, dans ce Paris hors norme qui veut vivre la vie à pleine dent. Ton travail de recherche accompagné des illustrations nous donne une nouvelle perspective de ces affiches. Merci de nous avoir fait partager cette exposition.
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