Séraphine Louis, dite de Senlis,
Comme les artistes de la Renaissance, Séraphine Louis, prend le nom de sa ville, et devient ainsi Séraphine de Senlis
Née en septembre 1864, à Saint-Nicolas-d’Acy, proche de Senlis, née dans un milieu pauvre, elle n’a qu’un an au décès de sa mère, et 7 ans à celui de son père, elle est élevée par sa sœur. Pour assurer sa survie, elle devient bergère puis fait des ménages à Senlis chez des bourgeois.
Wilhelm Uhde, collectionneur allemand vivant depuis 1904 à Paris, avait organisé la première exposition du Douanier Rousseau, ami de Picasso et de Braque avait acheté plusieurs de leurs œuvres, il loue un appartement à Senlis, découvre par hasard, le talent de sa femme de ménage en 1912.
Etre artiste et femme, d’un milieu modeste à cette époque, malgré le talent cela reste difficile.
Illustre inconnue dans le domaine de l’art, ne faisant parti d’aucun courant artistique. C’est par la peinture que Séraphine s’exprime, peignant à la bougie le soir chez elle, isolée du monde, son contact, la nature, avec qui elle a une relation particulière, elle parle aux arbres et aux fleurs.
C’est du « primitivisme moderne » dira Wilhelm Uhde.
Contraint de quitter la France en 1914, il demande à Séraphine d’améliore son art, ce quelle fera, il ne reprendra contact avec elle qu’en 1927.
1929, il organise une exposition ce qui permet à Séraphine d’accéder à une certaine prospérité.
Malheureusement, elle sombre très vite dans la folie, et rentre dans un hôpital psychiatrique en 1932, elle renonce à la peinture, elle meurt en 1942, à 78 ans.
L’art de Séraphine est dense, elle fait partie des primitifs, avec une grande modernité, autodidacte elle confectionne ses couleurs elle-même, son mélange reste un secret. Sa signature gravée quelques fois au couteau laisse apercevoir une sous-couche de couleur contrastée.
Les marguerites
Ses premières œuvres sont de petits formats. Son thème est orienté vers les compositions végétales, des mélanges de fruits et fleurs, souvent imaginaires, des grappes de raisins se mêlant aux feuilles, des marguerites, des pommes, délicatement posées sur la toile avec un rythme dans la composition, sa palette est vive, les tons bien harmonisés. Sur certaines œuvres, elle laisse une marge en bas du tableau ou l’on y trouve un autre aspect de la composition, les fruits et les fleurs continuent de s’épanouir avec d’autres éléments, les feuilles plus sombres que sur le reste du tableau, comme si on pouvait voir les racines et tout ce qui est sous terre.
Les feuilles
On ressent une force de créativité, même une obligation de peindre, Séraphine avait la foi, et n’avait vu que les vitraux et la rosace de la cathédrale de Senlis, dont elle s’est surement inspirée.
Son œuvre comporte environ 80 toiles, les chardons 1920, bouquet de fleurs au fond rouge 1925, feuilles d’automne 1928, un arbre de vie en 1928, l’arbre du paradis en 1929, les grappes de raisins 1930.
L’exposition présente une vingtaine de tableaux, elle est prolongée jusqu’au 18 mai, www.museemaillol.com,
Suite au succès du film, qui retrace la vie de l’artiste, interprété magnifiquement par Yolande Moreau. Ce film vient d’obtenir 7 césars. Il est également en DVD.
L'arbre de vie