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27 janvier 2014 1 27 /01 /janvier /2014 13:56

L'Art Déco, mouvement artistique qui naît en 1910, il  prend son plein essor en 1920 et décline en 1930.

C’est le premier mouvement d' architecture-décoration mondial. C’est grâce à l’exposition internationale  des arts décoratifs et industriels modernes de 1925 à Paris, que ce mouvement est nommé "Art Déco" il  concerne l’architecture et  la décoration intérieure avec la tapisserie, les vitraux, peintures , sculptures ornementales, l’ébénisterie, l’orfèvrerie, la céramique.

Le design débute sur les grandes séries d’équipement de l’habitat et   des   bureaux, mais aussi avec la mode vestimentaire, la topographie des signalisations et des réclames affichées, les enseignes.

L’art déco prend son essor après la première guerre mondiale contre les volutes et formes organiques de l’art nouveau, c’est un retour à la rigueur de l’art classique : la symétrie, les ordres classiques (stylisés), le retour de la pierre de taille sans effets. Le décor encore présent  n’a plus les effets de libertés des années 1900. Il est sévèrement encadré par ses créateurs, et son dessin s’inspire de la géométrie cubiste.

Ordre, géométrie, couleur : ce sont les trois points forts de l’Art Déco, il est le premier style à avoir une diffusion mondiale. En France, puis en Belgique, Espagne, Portugal, l’Afrique du nord, l’Angleterre , Etats-Unis et ses associations "arts décoratifs", Australie, Canada, Nouvelle-Zélande, Indes, Philippines, mais aussi dans les villes principales vietnamiennes pour le mouvement initial, plusieurs ville chinoise Shanghai, Hong Kong, le Japon pour le palais du Prince Asaka à Tokyo.

 

Il faut revenir aux origines de ce mouvement né entre 1900 et 1910, c’est une réaction à l’art nouveau en France qui apparaît au début du siècle, il existe aussi en Belgique, en Allemagne et aux Pays-Bas dont certains qualifient le style art nouveau comme  " style nouilles". Le désir est au retour à l’ordre, les lignes sont simples, des compositions classiques et un emploi  parcimonieux du décor. Ce retour à l’ordre et à la géométrie prend des styles différents selon les pays. Quelques exemples avec l’Autriche, la ligne ondoyante de l’époque "Art nouveau" est remplacée par un réseau de lignes orthogonales, les volumes simples sous l’influence de l’architecte et designer  écossais Charles Rennie Mackintosh, les artistes de cette tendance sont : Josef Hoffmann, architecte, Koloman Moser, peintre et designer, Otto Wagner, architecte, Wiener Werkstätte (atelier de production d’ameublement, cet atelier comprenait des architectes, designer et des artistes, dont l’engagement premier consistait à mettre l’esthétique à la portée de chacun), dont l’œuvre la plus représentative est le palais Stoclet à Bruxelles.

Bruxelles est une grande ville "Art nouveau" de 1905 à 1911, le palais Stoclet renferme des peintures de Gustav Klimt. Ce palais est conçu entre 1903 et 1904 par l’architecte autrichien Josef Hoffmann pour devenir l’hôtel particulier du financier belge Josef Stoclet. L’édifice aux lignes géométriques  est révolutionnaire à l’époque de l’Art nouveau, cet établissement ouvre l’ère de" l’Art déco" 20 ans avant.

En France c’est vers 1900 que quelques signent de changement s’amorcent. En 1907, Eugène Grasset publie sa méthode de composition ornementale, qui donne la part belle aux formes géométriques et à ses déclinaisons. 1908 Paul Iribe dessine pour le couturier Paul Poiret un album de mode dont l’esthétisme surprend le milieu parisien pour sa nouveauté.

Les années 1910 :

Le Salon d’Automne parisien (1910), invite les artistes munichois, qui depuis quelques années ont introduit  les formes strictes et dépouillées. Cette année-là, Pompon sculpte son ours blanc, il polit les surfaces et supprime tous les détails. (l’œuvre sera présentée au salon d’automne de 1922 , elle tranche par son modernisme  sur l’esthétisme de sa sculpture). Les décorateurs français André Mare (décorateur d’intérieur, architecte et peintre)  et Louis Süe (artiste peintre, décorateur et architecte)  font évoluer leur style vers plus de rigueur et de retenue.

Dans l’architecture l’Art déco se retrouve, Henri Sauvage (1873-1932 architecte et décorateur)  renouvelle  depuis les débuts du siècle les repères formels architecturaux et ses références techniques par des immeubles à gradins.

Un exemple avec la construction du théâtre des Champs Elysées dans les années 1910-13 qui montre un autre signe du changement esthétique, dont le coté rigoureux de la façade donne place à la décoration intérieure.

L’influence de la peinture, c’est la période de la diffusion du fauvisme (1905)  puis du cubisme (1907). Les peintres de la section d’or ( groupe de Puteaux, il s’agit d’un groupe d’artistes    européens et de critiques liés au cubisme, se plaçant plutôt dans une approche post-cubiste, groupe constitué en 1911 on y rencontre : Picabia, Kupla, Leger, Metzinger, Marcel Duchamp, Gleizes et l’architecte Perret, ces artistes échangeaient leurs opinions chez Jacques Villon (peintre, graveur, cubiste)  à Puteaux , leurs œuvres étant plus accessibles au grand public que celle de Picasso et Braque (cubisme analytique).

Les ballets russes de Diaghilev sont à Paris, ils mêlent danses, musiques, peintures des mille et une nuits, c’est une invitation à l’exotisme, au luxe, création des costumes et décors de Léon Bakst, il donne à la mode des couleurs vives, les éventails, les plumes sont en vogue, des couleurs insolites vont même s’imposer dans le mobilier et le décor.

Les années 1920 :

L’Allemagne vit une grave crise économique, l’économie de la France repart, Les crises monétaires de 1924-26-27 n’entament pas de progression, elle culminera en 1930. Le monde change et se met à l’heure de la vitesse et aux déplacements rapides. Cette reprise ne peut faire oublier la guerre, reconstituions de villes détruites à  80% pour Reims, Saint-Quentin .

La mentalité ambiante évolue, avec la guerre longue qui fait cohabiter des populations venues de tout le globe. La signification des contenus changent dans  les musées de l’après-guerre, ils sont devenus modernes ethnographiques, le regard porté sur le milieu artistique lui aussi change, ce modernisme concerne les villes reliées au monde tel que Bordeaux (en face New York). Mais l’instabilité monétaire en Europe génère l’augmentation des prix jusqu’en 1927, forte hausse des loyers pour une partie de la population en France, ce qui occasionne une crise du logement pour les classes moyennes et populaires. Mais on constate en 1920   la présence d’une   population aisée à Paris comme dans les grandes villes de Province, on peut observer la construction de riches immeubles, hôtels particuliers, chantiers importants pour les décorateurs et architectes "Art Déco". La hauteur des immeubles, devient un  signe de richesse et de modernité, venant des Etats-Unis, (  à cette époque, l'Amérique du nord est le pays le plus florissant économiquement).  

L’architecture Art Déco :  la simplicité  est recherché avec des baies larges et des façades lisses, le modernisme prône un fort intérêt pour la structure constructive. Cet art se développe dans un contexte marqué par des avancées technologiques et la modernité (automobile, aviation, radio, cinéma) le mouvement et la vitesse inspirent les architectes et artistes. Par contre il y a un grand intérêt pour la décoration intérieure.

Les mentalités évoluent avec l’arrivée de personnes influentes tel que : Tamara de Lempicka , Charlotte Pierrand, Kiki de Montparnasse, Louise Brooks, Joséphine Baker, Coco Chanel, Habib Baglia (premier acteur africain du cinéma français noir), contribuent à cette ouverture d’esprit et véhicule ce style.

C’est le début de l’aviation intercontinentale avec Mermoz et Lindbergh, l’automobile le téléphone, la mise au point de la relativité d’Einstein.

Le surréaliste mouvement littéraire et artistique dont André Breton en est le chef de file. Cocteau parallèlement évoque un rappel à l’ordre auquel on assiste  en art et en littérature.

Le cinéma aux USA fait  rêver, les productions des grands studios sont diffusées à travers l’ Europe, en France René Clair et Marcel l’herbier développent un cinéma d’avant-garde.

 

 L'exposition :

 

Mobilier, maquettes et dessins d'architecture, peintures, sculptures , objets d'arts photos, modes de transports nous conduisent à  l’exposition internationale  des Arts décoratifs et industriels modernes présentée  à Paris en 1925, et de son impact dans le monde.

 

Les architectes et les motifs de l’art déco :


Les portraits d’architectes :

L’Art Déco est diffusé sous différentes formes d’expressions par des architectes de cette tendance et l’ensemble des métiers d’art (maîtres verriers, ferronniers, fresquistes, peintres, sculpteurs). Souvent formé à l’école des beaux arts ou à la villa Médicis, c’est l’une des caractéristiques essentielles de l’art déco.

En 1913, l’architecte Auguste Perret (1874-1954) construit sa  première  grande réalisation le théâtre des Champs Elysées, il   travaille avec Bourdelle et Maurice Denis.

Robert Mallet-Stevens, architecte et designer français (1886-1945)  s’entoure des maîtres verriers Barillet et Le Chevallier et des sculpteurs Jan et  Joël Martel.

Roger-Henri Expert, architecte français (1882-1955)  s’entoure du sculpteur Sarrabezolles et du ferronnier Subes,

Jacques-Emile Ruhlmann décorateur et ensemblier français (1879-1933)  s’entoure de Patout, des sculpteurs Janniot et Bernard et des peintres Dupas et Bouquet, Laprade complète l’équipe et  s’entoure du fresquiste Ducos et de La Haille.

 Michel Roux-Spitz, architecte français (1888-1957)   s’entoure du sculpteur Delamarre et au ferronnier  Brandt.

A l'exposition :

Portrait de l’architecte Robert Mallet Stevens  peint par Jacques- Emile Blanche (1861-1942).


1925 mallet stevens par emile blanche

 

Une sculpture de Chana Orloff (1888-1968) représentant  l’architecte  Roger Henri Expert

et une Sculpture d’Auguste Perret par Chana Orloff.


Les motifs de l’art déco :

A la recherche d’un nouvel art de vivre dans lequel   l' élégance et la   simplicité des formes dominent,  architectes, designer vont réinterpréter les volumes et les décors. Tournant le dos à l’art nouveau, mais soucieux  de la tradition, ils empreintes à l’Antiquité et aux siècles passés des motifs qu’ils vont épurer jusqu’à les géométriser. Le décor issu de la nature s’éloigne, les fleurs sont stylisées  dans des corbeilles, cantonnées dans des cadres déterminées dont il n’y a aucun débordement. Ces corbeilles ornent les immeubles de l’entre-deux guerres.

Les  nus masculins et féminins traités en allégories, la danse, la beauté, les lignes ondulantes  stimulant des cascades.  Les décorateurs de mobilier tel Ruhlmann privilégient l’élégance du graphisme, soutenu par la richesse des matériaux utilisés : bois précieux, acajou, palissandre, ébène incrustés d’ivoire. A partir des années 20, le décor est géométrisé : triangles, arcs de cercles, engrenages placés à l’arrière plan  traduisent le mouvement, la vitesse conquête de l’époque.

Présenté  :

Un panneau en plâtre  patiné doré représentant "Mowgli du livre de la jungle" par Raymond Delamarre.


1925 mowgli

 

Une petite table en bois précieux avec une rose en marqueterie  d’André Frechet

Un porte parapluie d’Edgar Brandt (ferronnier d’art)

Un meuble à fard de Jacques-Emile Ruhlmann (décorateur et ensemblier)

Lampes à vasques en taffetas de soie façonné  de Louis Süe  

Un pavé de verre prévu pour une porte de l’exposition internationale des arts décoratifs et industriels de 1925.

 

Un tableau de Louis Bouquet présente "Albert Laprade (architecte) et l’équipe du musée national des colonies" on peut y découvrir de sa gauche à droite le sculpteur Janniot, le peintre Bouquet, son modèle Josépha, du décorateur Jacques-Emile Ruhlmann et l’architecte Bazin.

 

1925 Tableau louis bouquet


La mode, l’architecte et le couturier :

 

C’est en Orient que Louis Süe et Jean Patou se rencontrent en 1916.  En 1921, le couturier fait appel aux décorateurs Louis Süe et André Mare pour la décoration de sa maison de couture. En 1924, Louis Süe décore l’hôtel particulier de jean Patou. Décoration également des flacons de parfums « le sien » et « Joy »

A l' exposition :

Deux robes l’une noire avec broderies, l’autre ivoire brodée également

Quelques flacons de parfum : Joy, Amour Amour, Adieu Sagesse, Adrien, le sien.

1925 flacon parfum patou

 

Photo de   Suzanne Lenglen, tennisman qui fut la première à adopter les jupes courtes dessinées par Jean Patou mieux adaptées à ce sport

Une photographie présente Patou avec ses mannequins.  


La femme moderne :

 

Après la fin de la grande guerre, il y a rupture de la société. La femme est présentée sur tous les fronts : dans la mode, le design, sport, art, science, architecture. Tamara de Lempicka, artiste peintre, grâce à son talent peut s’offrir un atelier  moderniste construit par Robert Mallet-Stevens, elle confie  la décoration intérieure de cet atelier-studio  tout en aluminium à sa sœur Adrienne Gorska. L’artiste est présentée dans son atelier moderne aux actualités de Pathé  comme une femme moderne. Hélène Boucher  tient la vedette dans la conquête de l’air. Maryse Bastié et Victorienne Bolland, dans le combat féministe  du droit de vote des françaises.

Présenté :

"La garçonne" de Victor  Margueritte, roman publié en 1922 fait scandale, le thème une jeune femme apprend que son fiancé la trompe décide de mener une vie libre avec des partenaires divers aussi bien hommes que femmes.

"Profil de femme au crayon", lavis noir de Georges Lepape.

1925 lepape

 

"Portrait de Suzy Solidor" par Tamara de Lempicka.


1925 syzy par tamara

 

Un fauteuil de Louis Sognot pour l’atelier de Tamara de Lempicka

Un catalogue d’échantillons de verre coulé monté sur angles de verre et carton, le verre entre en force dans les constructions de l’ameublement.


L’automobile et l’aviation :

Le monde change, il communique et se transporte de plus en plus et plus rapidement, apporte des nouvelles technologies  dans l’aviation et l’automobile. Mis en scène par le cinéma naissant.  Voyager en avion est désormais possible. Henri Farman transforme son bombardier, le Goliath de 1917 en premier avion de ligne. Pour aller très vite d’une destination à une autre, les architectes art déco conçoivent leurs premières aérogares, tours de contrôle et pistes d’atterrissages.

Sculpteurs, peintres, affichistes s’emparent  de la légende en racontant les nouveaux exploits  et les distances conquises.

Louis Renault et André Citroën commencent à fuseler leurs voitures, ce qui produira les torpédos. Les sculpteurs créent des bouchons de radiateurs ou mascottes qui racontent l’époque et célèbres ses gloires te que : Suzanne Lenglen, Mistinguett, Dranem, et bien d’autres. Les architectes Robert Mallet-Stevens, Albert Laprade, Michel Roux-Spitz rivalisent pour ranger les voitures dans des garages.

Dans une vitrine de nombreux bouchons de radiateurs sont exposés


1925 bouchon radiateur

Un poster montre un  détail du plafond du XX eme salon de l’automobile

Présentation d’un dessin du plafond de XXIII eme salon de l’automobile.

 

Influence Afrique :

A la grande exposition internationale des arts décoratifs de 1925, la prédominance du motif nègre est évidente parmi les notes nouvelles et distinctives en matière de décoration. Architecture de la pensée, une expression subtile des forces les plus profondes de la vie, qui ont été extraites de la civilisation nègre et introduites dans le monde artistique moderne, affirme Paul Guillaume dans un discours à la fondation Barnes.

Le boxeur noir américain, Al Brown, finance en 1931 avec la recette de l’un de ses cachets, la mission Dakar-Djibouti de marcel Griaule et  Michel Leiris.  Habib Benglia, chante Vincent Scotto et  impose sa silhouette dans plusieurs films, Joséphine Baker chante j’ai deux amours.

Paul Guillaume fait commerce de masques africains dès 1909 puis en 1926 à la grande exposition des arts décoratifs.

"Habib Benglia" sculpté par Evariste Jonchère (sculpteur, ayant obtenu le prix de Rome en 1925)

"Le masque nègre" en 1929, huile sur toile par Gabriel Moiselet, il s’agit de l’épouse de l’artiste tenant un masque Punu gabonais, collectionneur lui-même les masques et statues représentées lui appartiennent, au fond il utilise un tissu océanien, utilisé dans une autre œuvre, il s’agit d’un Tapa Salasati (morceau de tissus ou vêtement dont les motifs sont géométriques).


1925 tableau gabriel muselet

 

Quelques photos, affiches et petit  film montrant Joséphine Baker

 

1925 josephine baker revue 1927

 

Un livre sur la croisière noire expédition Citroën par jerzy Brodruck, cette croisière se déroule d’octobre 1924 à juin 1925, organisée par André Citroën, le but de démontrer au monde qu’il est possible en moins de 20 jours de relier l’Afrique du nord à l’Afrique occidentale.

 

Le cinéma :

Il est colorisé, bientôt parlant et plus tard en technicolor, le cinéma devient pendant l’entre deux guerre le spectacle populaire par excellence, dans chaque ville on trouve une salle dont la façade moderne est art déco, la salle participe au spectacle. Les américains inventent les salles atmosphériques, ou les décors issus de leur imaginaire accompagnent le spectateur pendant l’entracte. Le Rex  parisien témoigne de cette approche, la spectatrice peu se faire coiffer dans le salon de coiffure de l’établissent, déposer son petit chien au chenil etc….. 1932 tout change nouvelle innovation les enseignes sont électrifiées, abandon des décors les façades sont illuminées par les néons (modèles repris dans le monde entier).

Quelques photos montrent les cinémas de l’époque, avec leur architecture extérieure. Le grand Rex, le Louxor.

 

 1925 rex

 

1925, L’ exposition internationale des arts décoratifs et industriels modernes:

 

Cette exposition  révèle une volonté de production et de diffusion et de conquête des marchés. Les grands magasins du Louvre, Galeries Lafayette, le Bon Marché, le  Printemps confient leurs pavillons à des architectes de renoms. Une rue et  une galerie ouvrent sur le Pont Alexandre III et sur l’esplanade des Invalides. Les grandes manufactures de l’état sont présentes et rivalisent de moyens pour séduire les visiteurs notamment les étrangers.

Une ambassade française montre l’excellence hexagonale dans toutes ses composantes : mobilier, ferronnerie, éclairage, les grands noms de la décoration sont réunis, Jacques-Emile Ruhlmann montre son hôtel du collectionneur. N’oublions pas le tourisme avec son pavillon  éponyme est d’une grande modernité au pied du grand palais belle époque est confié à Robert Mallet-Stevens. Son beffroi à horloge est copié dans le monde entier. L’exposition séduit au-delà de nos frontières.


1925 affiche

 

Présentation d’une maquette du pavillon du tourisme de l’exposition par Robert Mallet-Stevens

Des cartes postales de l’exposition ; des cendriers publicitaires.

Quelques photos des différents pavillons étrangers et provinciaux.

Le plan de l’exposition.


Les pavillons :

 

Pomone le Bon Marché :

La ligne de décoration est dirigée par Fallot. Le pavillon propose l’aménagement d’un hall une salle à manger, un fumoir, un boudoir, un cabinet de travail, un chambre pour homme et une pour dame le tout réalisé par les ateliers Pomone

Présentation de vases et plats en faïence fabriqués à Longwy.

Un grand poster  montre le pavillon du bon marché

 

Primavera :

Architecture spectaculaire. la toiture originale d’une hutte en béton armé et recouverte de grandes lentilles en verre coulé exécutées par  René Lalique, elles donnent l’impression de gros galets mouillés par la mer. L’ossature est construite par les frères Perret.

Un poster montre l’atelier d’art des grands magasins du Printemps

Quelques faïences représentent :

Un arlequin  du ballet russe avec un rehaut or fabriqué à Sainte Radegonde

Pucinella.

Le pavillon présenté à l’exposition de 1925 est d’Henri Sauvage et Georges Wybo

 

Studium  les Grands Magasins du Louvre:

Studium est l’atelier de décoration des grands magasins du Louvre à laquelle participe depuis 1923 cet ancien élève de "l’école Boulle" Etienne Kohlmann qui deviendra directeur artistique de 1927 à 37. Pour le pavillon de l’exposition il fait équipe avec Djo-Bourgeois, il est composé d’un bureau, d’une chambre pour dame, d’une salle de bain, Albert Laprade y développe des coursives et terrasses qui rappellent ses réalisations au Maroc.

Poster de la Ligne des grands magasins du Louvre

Exposition de diverses publicités

Une statuette

Un nu agenouillé et craquelé de Lejeun

 

Albert Laprade :

Architecte français, de 1915 à 1919 il est attaché à la résidence générale de France au Maroc, adjoint d’Henri Prost l’urbaniste de Lyautey. Il participe à la construction de la ville de Casablanca et est architecte de la Résidence générale de Rabat.

Une vitrine de vases de Pierre Patout (1875-1965) architecte, il a aménagé trois  paquebots ile de France, l’Atlantique en 1925 et  le Normandie en 1935, il est aussi l’architecte des Galerie Lafayette et des magasins Nicolas.

1 vase d’ormoy  , vase boule à décor de poissons noirs et or à porcelaine dure Sèvres cité de la céramique

« La petite fille aux tortues » de René Letourneur

Un vase roubille ou pot au chat, décoration d’Auguste Roubille

 

Atelier la Maitrise des Galeries Lafayette :  

Ligne de décoration des galeries Lafayette confiée à Maurice Dufrêne, ce pavillon dont l’architecture holliwodienne et à l’escalier majestueux, imaginé et construit par Hiriart, Tribout et Georges Beau. D’imposantes colonnes coiffées de sculptures  encadrent une verrière réalisée par le maitre verrier Jacques Gruber (1870-1936). A l’intérieur, un hall, une chambre de dame, une chambre d’homme, un petit cabinet de Gabriel Englinger (1898-1983) et Suzanne Guiguichon (1900-1985), une salle à manger, une bibliothèque et un salon de thé.

Présentation d’un ours assis en céramique craquelée de Charles Lemanceau

Un vase en grès de Duchesne

Un pichet en faïence craquelée par keller

Siegel :

Boutique de fabrication de mannequins et bustes pour  couturières,  ateliers de couture, présentoirs pour vitrines.

Exposé :

Porte d’entrée  pour la boutique Siegel, encadrée par deux présentoirs

 

La manufacture de Sèvres :


Un grand poster nous présente la manufacture, la réalisation de ce pavillon est du à son administrateur Léo Lechevallier-Chevignard et au décorateur est d’Henri Rapin (peintre, illustrateur et décorateur) , Pierre Patout (architecte et décorateur) , André ventre(architecte). Il s’agit de deux pavillons réunis dans un jardin agrémenté au centre par un bassin. Le jardin composé par rapin présente deux vases en grès cérame  ou terre cuite de Gaston Le Bourgeois, Gauvanet et Blondat. Il voisine avec le jardin des nymphéas composé par Laprade. L’intérieur des pavillons sont décorés par le peintre Guillonnet le sculpteur Bracquemond, avec un salon de  lumière  d’Henri Rapin et une salle à manger de René Lalique, une salle de bain par Patout et les frères Martel

Présentation d’un meuble en citronnier et palissandre, marbre et porcelaine incrustée vers 1924 d’Henri Rapin

Une vue du jardin entre les deux pavillons daté de 1925 par Henri Rapin

Vase Patout ou pot à tabac, céramique, grès 1926 Sèvres

Un vase Aubert a décor  or et plâtre sur fond vert.


1925 Art deco Ceramique -Vase Aubert,

 

Vase Rapin no 10 en porcelaine  

 

L’ambassade française :


Un des principaux pavillons de l’exposition, réalisé par la société des artistes décorateurs sous le patronage du ministre des beaux arts. L’ensemble regroupe la plupart des décorateurs ensembliers du moment tel que Rulhmann, Leleu, Brandt, Groult, Jalliot, Süe, Mare, Subes, Mallet-Stevens, Dunand ……………

Un poster nous présente l’ambassade

Une édition d’art de l’ambassade

De Charles Stern Les jets d’eau et perroquets 1912 en damas, soie et coton, retissage contemporain par la manufacture de soierie Prelle Paris.


1925 jets d'eau et perroquet

 

Une table Lyre de  Jules Leleu (désigner)

Un damassé de soie  « les éventails » d’André Groult

Un bahut dit meuble "Elysée", marqueterie de loupe d’amboine vernie, ivoire sur bâtit de chêne et bronze argenté de jacques-Emile Ruhlmann.


Le pavillon du tourisme :

Il est le pavillon le plus représentatif de l’exposition, son programme exprime le développement naissant de cette nouvelle occupation de la société.  

Présentation d’un paravent de Gaston Suisse (laqueur français)  New-York noir et blanc.


1925 paravent gaston suisse

 

L’hôtel du collectionneur :

Dans cet hôtel Jacques-Emile Ruhlmann développe toute l’étendue de son savoir-faire, il conçoit l’un des chefs-d’œuvre de l’ébénisterie, le bureau de dame à cylindre en ébène de Macassar et denticules d’ivoire.

Présentation d’une nymphe de Fontainebleau 1927

Et d’une tête de sicilienne  1925 d’Alfred Janniot

Le bureau de dame à cylindre de Jacques-Emile Ruhlmann

Quelques vases blancs Ruhlmann


1925 ruhlmann vase

 

Le renouveau du jardin :

Grande transformation, le jardin à la française devient géométrique il est même préféré au jardin anglais. Deux sortes de jardins , le premier s’apparente au jardin à la française composition géométrique et végétale, le second la redécouverte du jardin maure également géométrique comprenant jets d’eau et fontaines accompagné de céramiques

Présentation de Différents dessins et plans de jardins 

 

La rue et la galerie des boutiques :

 

La rue des boutiques sur le pont Alexandre III, Composé et imaginé par Maurice Dufrêne . Il y a 40 boutiques elles regroupent plusieurs professions et métiers d’art représentées par les grand noms de l’époque tel que : Sonia Delaunay, René Joubert, René Lalique, Pierre Petit  et autres….

La galerie des boutiques sur la place de la gare des Invalides aménagée par Henri Sauvage avec des mosaïques de Bourdet et Gentil, la décoration des façades par le sculpteur Raynaud. Il y a 20 boutiques dont celle de la revue Illustration.

Présentation de quelques danseuses de Jean-Baptiste  Gauvenet.


1925 danseuse gauvenet

 

La diffusion des idées, le portfolio   :

 

Le portfolio très   en vogue dans les années 1920-30,  constitue un support idéal pour l’édition  d’art. Il est constitué   d’un ensemble de planches reconstituants  e plans et dessins, photographies réalisées  au pochoir dans les années 20. Les portfolios sont des recueils de modèles favorisants la diffusion des formes, des styles et des idées. Les auteurs sont des artistes

Comme Ruhlmann, Millet-Stevens et autres. Les thèmes sont variés dans la discipline de l’art déco.

De nombreux volumes sont exposés traitant de l’architecture, des jardins  de l’art déco en France  qui recouvre différentes formes d’expressions néoclassicisme, régionalisme, modernisme

 

L’art déco en France :

 

Reconstitution des régions après la guerre 14 /18, ce qui favorise le développement  de l’art déco  en France: dans le nord et l’est de la France : Reims et Saint-Quentin, dans les grandes villes dynamiques tel que Bordeaux. Les avancées techniques permettent un développement notamment dans les transports (gares, ports, aérogares), mais aussi dans les lycées, hôpitaux, postes, les grands magasins dans les villes importantes se développent, le littoral n’est pas en reste pour les grands hôtels et casinos, Nice, Biarritz, saint Jean-de Luz, la bourse à Roubaix. De nouveaux logements. Chaque région impose son style.

Boutique : les boutiques et magasins sont les premiers vecteurs de l’art déco dans les villes, cela du à l’éclairage artificiel qui illumine le soir et le travail de Pierre Patout travaillant sur les Galeries Lafayette. L’art déco apporte le modernisme, c’est aussi un travail de mise en scène dans l’éclairage et le décor.

Tourisme : Le développement du mode de transport incite la population à se déplacer vers le littoral, côte d’Azur, Normandie, côte Basque, de nombreux hôtels se construisent, le thermalisme et les sports d’hiver se développent. Les casinos, restaurants, les salles de spectacles développent une image dynamique.

Habitation : Le développement de la construction est important dans cette période de reconstruction. Habitation sociale  ou plus élégante, elle ne résiste pas à l’art déco.

Présentation de dessins et affiches, photos de différents lieux.

 

Les paquebots : ambassadeurs de l’art déco:

 

Les paquebots  construits dans l’entre-deux guerres,"l’Ile de France" ,"le Normandie"  sont de véritables ambassadeurs de goût pour le style Art Déco. L’ile de France inaugure son premier voyage le Havre New-York en 1927, la pièce maitresse est le salon de thé des 1ere classes, à bord l’ambiance sans soucis règne c’est l’époque des années folles. Pierre Patout en est l’architecte, Ruhlmann pour le mobilier, Jean Dupas pour la grande peinture centrale, Alfred Janniot pour la sculpture.

Le Normandie est inauguré le 23 mai  en 1935,   le Président de la République Albert Lebrun, l’actrice Gaby Morlay l’écrivain Blaise Cendars sont à bord pour la traversée inaugurale vers new-York. Sa salle à manger est plus grande que la galerie des glaces à Versailles, la lumière surgit de partout diffusée par des appliques, des lustres et lampadaires de René Lalique. Dans le bar fumoir des plaques d’or sculptés par Jean Dunand. Les architectes Bouwens de Boijen, Expert, Patout, Pacon.

Un espace est reconstitué d’après le Normandie 

Maquette du Normandie.

1925 normandie

Un fauteuil Rothschild, chauffeuse provenant du grand salon de 1ere classe du Normandie

Un siège provenant du grand salon de "l’île de France".

 

L’art déco dans le monde :

 

Les étrangers se sont pressés à l’exposition universelle des arts décoratifs de 1925. Herbert Hoover secrétaire du commerce américain avait nommé un comité de 108 membres  pour venir en France et ainsi rendre compte de l’exposition (costume, textile, joaillerie, orfèvrerie, céramique, verre, papier peint, éclairage, mobilier). A sa tête Charles Richard directeur de l’association des musées. En 1926, ce dernier invite à Boston des créateurs français ,(Ruhlmann, Brandt, Dunand et autres )pour une exposition  présentant leurs œuvres (400),suite à cet événement ;  toutes les villes américaines se mettent bientôt à la mode de  l’art déco, faisant travailler un nombre de français mais aussi en les copiant. Le prince Asaka venu de Tokyo voir l’exposition, fait décorer son palais par Henri Rapin.

Le mouvement prend de l’ampleur, architectes, artistes et décorateurs français sont appelés dans le monde pour exercer leurs talents.

L’art déco devient le premier mouvement esthétique mondial.

 

Casablanca, Tunis, Alger :

Casablanca pendant le protectorat qui s’étend de 1912 à 1956,Le général Lyautey fait construire dans la ville le plus grand port d’Afrique. De nombreux architectes issus des beaux-arts de Paris s’y installent. Un exemple avec  le palais de justice (1918-1923) Joseph Marrast architecte français  qui débute sa carrière dans l’équipe d’Henri Prost,  édifie les principaux monuments civils de la ville.


1925 affiche aletti

 

Alger, depuis l’annexion de 1848, le colonisateur a profondément transformé la silhouette de la ville. Ce développement attire de nombreuses entreprises françaises, les architectes modernistes y trouvent un terrain d’expérimentation tandis que prospère  parallèlement à l’art déco. Edifié par l’agence Blugsen et Richard, un exemple avec le grand hôtel Aletti  à Alger.

1925 alger

 

Tunis, parmi les édifices les plus remarquables de la ville :  la synagogue de Victor Valensi, l’immeuble le Colisée

 

Belgrade:

L’ambassade de France à Belgrade signée par Roger-Henri Expert, fut achevée en 1932. Belgrade est la capitale du nouveau royaume de Yougoslavie, Roger-Henri Expert a livré une interprétation moderne de l’hôtel particulier.  Le grand salon en rotonde est l’une des pièces maitresses. Elle est considérée comme un joyau de l’art déco.


 1925 belgrade dessin

 

Hanoi, Saigon, Phnom Pen :

L’ancienne Indochine française après une période faste de construction dans les années 1900, se voit développer naturellement l’art déco. Ernest Hébrard , construit à Hanoi l’université Indochinoise en 1927 et le musée  de  l’école française d’Extrême-Orient en 1931, à Dalat la Résidence du gouverneur 1937,ainsi que le palais de l’empereur Bao  Dai le mobilier de Foinet. Félix Dumail la banque d’Indochine à Saigon en 1928 et à Hanoi en 1930. Au Cambodge, le marché central de Phnom Pen est réalisé par Chauchon en 1935

Banque de l'Indochine à Saigon ci-dessous

 saigon bque indochine

 

Shanghai :

165 immeubles arts déco classés. L’architecte Paul Veysseyre arrive en Chine en 1920, il s’associe à Alexandre Léonard pour ouvrir une agence à Shanghai. L’endroit chic de la ville réputé pour sa piscine, sa salle de bal, ses terrasses et kiosques à musique et son décor de fresques et vitraux art déco. Des échanges artistiques ont lieu entre les deux pays et  Liu Jipiao figure qui tisse les liens entre les deux pays. 

1925, shanghai pudong

 

Tokyo:

Le prince Asaka  (gendre de l’empereur japonais) visite l’exposition de 1925 à Paris. Enthousiasmé par cette visite il se fait construire une villa dans le style art déco. Il passe sa commande à l’architecte japonais Yokichi Gondo, il séjourne en Europe, afin de se familiariser avec la nouvelle architecture. La décoration intérieur, le mobilier est conçu et réalisé en France, sous la direction d’Henri Rapin. Il a ajouté quelques touches japonisantes, insérant poissons, iris ou chrysanthèmes au raffinement attendu des matériaux laques, bois précieux ; il a pour collaborateurs des créateurs de premier plan  Raymond Subes et René Lalique.


1925 Asaka

 

New-York, Chicago, Montréal:

A New-York, Alfred Janniot réalise les portes Rockefeller center construit par Wallace Harisson qui avait fait ses études aux beaux arts à Paris.

Ci-dessous détail de la porte Rockefeller New-York

1925 porte rock nyc

 

Porto, Rio, Sao Paulo :

Rio le christ du Corcovado en 1931, dont la sculpture est de Paul Landowski (1875-1961).


1925, rio

 

La maquette du Christ à l’exposition

 

Quelques extraits du catalogue de l’exposition

Magnifique exposition qui présente l’évolution de toute une époque, les technologies nouvelles, la mode, le comportement féminin, et l’impact de cette grande exposition de 1925 à Paris et l’Art Déco en France et dans le monde. A ne pas manquer.

A la Cité de l’architecture à Paris jusqu’au 3 mars.

 

 

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