Tinou-évasion
le site du voyage et de l'art
Jean-Philippe Rameau nait en 1683 à Dijon et meurt à Paris en 1764. Compositeur et théoricien de la musique française.
1701, l’artiste fait un séjour en Italie
1702, il devient organiste à la cathédrale de Clermont-Ferrand
1704, il est organiste au collège de Clermont à Paris. Publication du premier livre de pièces de clavecin.
1709, Il est organiste à Notre-Dame de Dijon
1715, l’artiste est de nouveau organiste à la cathédrale de Clermont-Ferrand
1722, il s’installe définitivement à Paris. Publication du Traité de l ‘harmonie réduite à ses principes naturels.
1724, publication des pièces de clavecin avec une méthode pour la mécanique des doigts.
1726, il épouse Marie-Louise Mangot en février, elle est musicienne et chanteuse, elle a participé à certaines œuvres de son mari.
1728, il publie son troisième et dernier livre de clavecin. Il compose sa dernière cantate "Le berger fidèle".
1729 à 1739, l’artiste, au côté de Piron et Fuzelier, fait partie des convives de la société du caveau (il s’agit d’une association festive et chantante).
Grâce à Piron Jean-Philippe Rameau entre en relation avec Alexandre Le Riche de La Pouplinière, l’un des hommes le plus riche de France, amateur d’art qui entretient autour de lui un cénacle d’artistes dont Rameau fera partie, rencontre détermine la vie de l’artiste ce qui lui permet de rencontrer en contact avec ses futurs librettistes tel que Voltaire.
1731 Rameau dirige l’orchestre privé, de grande qualité, financé par de la Pouplinière.
1732, second enfant chez les Rameau.
1733, Rameau à 50 ans, il est devenu un théoricien rendu célèbre, par ses traités sur l’harmonie, musicien de talent il est apprécié à l’orgue, au clavecin, au violon et à la direction d’orchestre, en tant que compositeur, il se limite à quelques motets et cantates et trois recueils de pièces de clavecin. Le succès arrive avec Hippolyte et Aricie, montée au printemps 1733.
De 1733 à 1739 le temps de sa carrière lyrique.
1741, publication de Pièces de clavecin en concert avec un violon, une flute et une viole ou un second violon
Durant les dernières années de sa vie, Jean-Philippe Rameau fera plusieurs versions de ses œuvres lyriques
1752, l’artiste publie de Nouvelles réflexions sur sa démonstration du principe de l’harmonie.
1754, publication "D’observations sur notre instinct pour la musique".
1755, publication des "Erreurs sur l’harmonie dans l’Encyclopédie".
1760, publication du "Code de la musique pratique aux méthodes pour apprendre la musique"
1764, il décède à Paris.
L’œuvre lyrique de Rameau marque la plus grande partie de sa contribution musicale et marque l’apogée du classicisme français.Il fut l’une des plus grandes personnalités musicales et intellectuelles du siècle des Lumières en France.
L’exposition est organisée pour les 250 ans de sa mort, elle présente les œuvres
scéniques de l’artiste, entre hier et aujourd’hui. De nombreux manuscrits, autographes, partitions, livrets, dessins de costumes, maquettes de décors, tableaux, costumes. L’exposition montre également à quel point ces différentes reprises reflètent des choix esthétiques, des convictions riches et variées.
Le livret et la musique :
Le caractère du poème lyrique est réglé dans le style d’écriture des livrets, des plus uniformes, chargé des figures mises à l’honneur par la littérature précieuse. Il existe une première nomenclature qui s’applique au genre lui-même, lequel, du plus noble au plus commun selon une hiérarchie qui est le reflet de la société, qui va de la tragédie à l’opéra bouffon en passant par le ballet et la pastorale (ceux-ci pouvant être élevé au rang d’héroïques). Les éléments qui partent dans la définition de chaque genre sont d’ordre divers : la forme, le ton, les personnages. A la tragédie correspond la proportion de l’action développée sur cinq actes précédés d’un prologue.
La musique compte parmi les accessoires qui contribuent à amplifier l’effet du texte et de l’action. Elle ne doit pas faire trop écran en se donnant à entendre pour elle-même
Exposé :
Exposé : De Jean-Philippe Rameau :
Partition de" Zéphyre" acte de ballet, manuscrit autographe entre 1745-1755
Partition de la "Naissance d’Osiris" ballet allégorique, manuscrit autographe de 1754
Partition des "Paladins comédie-ballet" 1760
Partition de Daphnis et Eglé" pastorale héroïque de 1753
Partition du "Retour d’Astrée" prologue des "Surprises de l’Amour"1748
Le livret des fragments présenté devant le roi à Fontainebleau, "la naissance d’Osiris", l’acte des Incas du Pérou en 1754
La fabrique du spectacle :
Jean-Philippe Rameau compose vingt œuvres scéniques destinées à la cour comme à l’opéra. Il collabore avec 15 librettistes, il aborde et renouvelle tous les genres en faveur au XVIII eme siècle. Tragédie, ballet, pastorale, bouffon.
Rameau et la scène :
Exposé :
Un portrait de Rameau par Van Loo
Son traité de l’harmonie daté de 1722
Un divertissement pour les courses de Tempe pastorale d’Alexis Piron en 1734
Buste de l’artiste par Caffieri 1760
Décors, costumes et mise en scène.
La continuité d’une esthétique à l’opéra du XVIII eme siècle au XXI eme siècle
Décors :
De la création d’Hippolyte et Aricie (1733) aux représentations de Castor et Pollux (1785), Les décors de l’opéra montrent une large permanence, qui s’impose aux œuvres de Rameau comme à celles de d’autres compositeurs. Leur esthétique est encore très souvent tributaire de celle que leur ont conférée Torelli, Berain, Vigarani au siècle précédent, elle est fondée sur l’adoption d’une perspective centrale, donnée grâce à une disposition symétrique de châssis latéraux ; leurs tailles décroissantes et une toile de fond peinte en trompe l’œil qui accentuent encore cet effet. Leur répertoire iconographique est tout aussi formalisé que leur structure et répond à une typologie assez stricte : jardins, places publiques, enfers, palais (héroïques, bibliques, célestes). Fin XVII eme et début XVIII eme siècle , les sujets historiques et exotiques apportent une certaine variété et permettent aux artistes d’imaginer des constructions d’inspiration médiévales ou orientales, des vues des ports, sérails etc…..Les décors sont dessinés par les premiers peintres, mais l’exécution de ces créations revient à une équipe d’ artistes.
C’est Jean-Nicolas Servandoni qui est chargé des décors de l’opéra au moment où Rameau créé son premier ouvrage lyrique. François Boucher lui succède de 1737 à 1748 et de 1761 à 1766, il dessine en particuliers les décors et costumes de la reprise des Indes galantes de mai 1743, en 1763 il conçoit les décors pour la reprise de Castor et Pollux en janvier 1764 et pour celle de Nais. Entre les deux périodes d’activité de Boucher il est remplacé par Algieri de 1749 à 1750 et 1755 à 1761, qui conçoit les décors de Platée, Naïs, et Zoroastre Charles André Tremblin de 1750 à 1755, conçoit les décors de La Guirlande, et Acanthe et Céphise en 1751, Algiéri est surtout et aussi l’auteur de documents conservés sur la scénographie des œuvres de Rameau encore aujourd’hui dans les opéras, six maquettes sur vingt pour les surprises de l’amour, Dardanus, les Paladins et Zaïs
Exposé :
Quelques dessins de décor :
Des dessins et maquettes de décors pour différentes comédies-ballets :
" L’enlèvement d’Adonis " première entrée des " surprises de l’Amour", opéra-ballet daté de 1757 d’Algieri, gouache rehaut d’or, paillettes d’or et d’argent
" L’appartement d’Anacréon orné pour une fête" dans les surprises de l’amour, daté de 1757 gouache rehaut d’or et d’argent d’Algieri
La partition des "fêtes de Polymnie", ballet héroïque en 1745
Décor : Un palais dans le gout chinois ouvert sur les côtés ouvrant sur un jardin pour les Paladins
Les costumes :
Sous l’ancien Régime, les costumes ont des caractéristiques générales semblables à celles des décors, on retrouve les costumes de paysan, berger, zéphyr, fleuve, faune, matelot, guerrier, magicien, sylphe, berger galant, amour, démon, esprit aérien. Comme pour les décors les costumes sont réemployés. Les costumes de scène sont un miroir des vêtements que porte l’aristocratie à la cour et les matières précieuses qui les constituent sont souvent récupérées d’une production à l’autre (cause d’économie).
Exposés :
Dessin de Louis–René Bocquet d’un costume d’un « plaisir céleste dans "Castor et Pollux" à l’encre et l’aquarelle
Dessin du costume de Pierre Jélyotte dans le rôle-titre de" Pygmalion" au crayon rehaussé de lavis d’aquarelle
Dessin de Louis-René Bocquet pour M Lyonnais tenant le rôle d’un paladin dans les "Paladins " Comédie-ballet à la mine de plomb, encre metallogallique et aquarelle.
Une partition de Jean-Philippe Rameau "Pygmalion" acte de ballet de Ballot de Sovat datée de 1748
Les interprètes de Rameau à l’opéra :
Les grands chanteurs Pierre de Jélyotte ; Marie Fel, Sophie Arnould, les danseuses Marie Sallé, Marie-Madeleine Guimard, Marie-Anne Cupis de Camargo.
Pierre de Jélyotte (1713-1797),il fait ses débuts au concert spirituel de Paris en 1733, il est engagé par Jean-Philippe Rameau la même année à l’Académie Royale de Musique chanteur et compositeur, il devient rapidement le plus grand interprète de son temps, l’homme a un charisme exceptionnel et une virtuosité vocale hors du commun, sa voix était très rare , soit par le volume et la plénitude des sons.
Marie Fel (1713-1794), chanteuse d’opéra, elle est la fille de l’organiste Henri Fel, elle entre à l’opéra de Paris en 1733, elle chante avec Pierre de Jélyotte les opéras de Rameau
Sophie Arnould ‘1740-1802, cantatrice et actrice. Elle se distingue par son jeu et l’agrément de sa voix.
Marie Sallé (1707-1756) danseuse, fille des danseurs Etienne Sallé et Marie-Alberte Moylin, elle fait partie de l’Académie Royale de Musique en 1721 dès 1725 elle part à Londres, elle entre à l’opéra de Paris en 1727, elle danse dans les Indes Galantes en 1735, dans les fêtes d »Hébé en 1739 en ce qui concerne les œuvres de Rameau.
Marie-Madeleine Guimard (1743-1816), elle est la plus célèbre danseuse de la seconde partie du XVIII eme siècle. Son mari Despreau est professeur de danse, elle est la muse du peintre Fragonard. Elle commence la danse en 1758 à a Comédie Française qui possédait un corps de ballet, elle est admise en 1761 à l’Académie Royale de Musique.
Marie-Anne Cupis de Camargo (1710-1770) danseuse et fille du compositeur belge Jean-Baptiste Cupis de Camargo. Elle débute à l’opéra de Paris en 1726. Elle danse dans les Indes galantes et dans les fêtes de Polymnie de Rameau
Exposé :
Portrait supposé de Pierre de Jélyotte en Apollon surement dans le temple de la gloire vers 1750 de Van Loo
Autre portrait de l’artiste Pierre de Jélyotte à la guitare en 1755 par Alexandre Roslin
Un portrait de Marie Fel pastel de Maurice-Quentin de la Tour en 1882
Une partition de Pygmalion datée de 1748 Jean-Philippe Rameau
Un buste de Marie-Madeleine Guimard par Gaétan Merchi 1770
Un portrait de Marie Sallé par Van Loo daté de 1737
Quelques dessins de costumes pour Zoraostre
Le théâtre de Rameau à travers le temps :
L’artiste s’installe à Paris en 1722, il publie son traité.
Exposé :
Une sculpture représentant Jean-Philippe Rameau assis et écrivant.
Les dates de ses œuvres les plus importantes :
1733 créations d’Hippolyte et Aricie, librettiste Pellegrin tragédie lyrique à Académie Royale de Musique
1735 les Indes galantes, opéra-ballet, librettiste Fuzelier, Académie Royale de Musique
1736 les sauvages
1737 Castor et Pollux, tragédie lyrique, librettiste Gentil-Bernard, Académie Royale de Musique
1739 les fêtes d’Hébé, opéra-ballet, Académie Royale de Musique et les talents lyriques
1744 Dardanus, Tragédie lyrique, librettiste Le Clerc de la Bruère, Académie Royale de Musique
1745, création du Prince de Navarre, comédie-ballet, librettiste Voltaire Versailles,
1745, Platée, comédie lyrique librettiste Autreau / Le Valois d’Orville, Versailles 1745, les fêtes de Polymnie, opéra-ballet, librettiste Cahusac, à l’Académie royale de musique,
1745, Le temple de la gloire, opéra-ballet, librettiste Voltaire à Versailles
1747, Les fêtes de l’Hymen et de l’amour, opéra ballet, librettiste Cahusac Versailles
1748, Zaïs, pastorale héroïque, librettiste Cahusac, Académie Royale de Musique
1748, Les surprises de l’amour, opéra-ballet, librettiste Gentil-Bernard, Versailles
1749, Nais, pastorale héroïque, librettiste Cahusac, Académie Royale de Musique
1749, Zoroastre tragédie lyrique, librettiste Cahusac, Académie Royale de Musique,
1751, Acanthe et Céphise, pastorale héroïque, librettiste Marmontel, Versailles
1754, La naissance d’Osiris, comédie-ballet, librettiste Cahusac, Fontainebleau
1757, les paladins, comédie-lyrique, librettiste Monticourt, Académie Royale de Musique
La dernière partie de l’exposition est réservée à quelques œuvres :
Hyppolite et Aricie première représentation le 1er octobre 1733, l’auteur du livret est l’abbé Pellegrin, il s’agit d’une tragédie lyrique, son livret reprend les grandes lignes de l’action rendue célèbre par Racine, l’auteur prend la précaution de se démarquer de son magistral devancier. Le déroulement de l’œuvre se passe dans la Grèce mythologique, sur la côte du Péloponnèse, s’affrontent l’amour incestueux de Phèdre pour l’amour de son beau-fils Hyppolyte et celui qui unit le jeune homme, fils de Thésée, à Aricie, la sœur des Pallantides que Thésée vient de massacrer pour ravir la ville d’Athènes. Un amour contrarié car la princesse a été vouée à Diane sur l’ordre de son vainqueur et qu’elle est poursuivie par la jalousie de Phèdre.
Exposé :
Des dessins de costumes, décors et costume de Phèdre, partitions
Quelques photos de la représentation par Auguste Bert en 1908.
Les Indes galantes créées à l’opéra le 23 aout 1735, dans une version à trois entrées dont le prologue met en scène la déesse de la jeunesse, Hébé, qui invite les nations aux plaisirs ,Mélodrame, tragédie, idylle bucolique, comment l’Amour a triomphée dans toutes les parties du monde exotique, et celles de la guerre, Bellone, qui les pousse à rechercher la gloire militaire. Hébé appelle l’Amour à son secours pour qu’il conduise les plaisirs dans les climats lointains, quand l’Europe l’abandonne, le turc généreux, les incas du Pérou et les fleurs montrent ensuite trois registres. Ainsi, dans le turc généreux, le pacha Osman renonce à son amour pour son esclave chrétienne, Emilie, afin de la laisser convoler avec son amant, Valère. Dans les incas du Pérou, l’officier espagnol, Don Carlos, réussit à arracher la princesse péruvienne, Phani, à l’emprise du grand prêtre du soleil, Huascar, qui périt dans l’éruption du volcan qu’il a lui-même provoquée. Dans les fleurs, le prince persan Tacmas s’unit à l’esclave d’Ali, Zaïre, tandis qu’Ali épouse l’esclave de Tacmas, Fatima, Cette entrée est prétexte à un grand ballet, la fête des fleurs. Il faut citer Pierre de Jélyotte dans les rôles de Valère et de Don Carlos, Marie Pelissier dans le rôle d’Emilie, et Marie Sallé dans le rôle de la rose.
Exposé :
Partition, dessins, décors et costumes,
Un tableau de Roger Chapelain Mudy "scène de l’entrée des sauvages ".
Maquette du décor
Présentation de costumes
Le costume de Huascar par Carzou
Un costume de danseuse pour la reprise en 1952
Castor et Pollux considéré comme les plus beaux chefs-d’œuvre de Rameau. L’artiste a remanié l’œuvre en 1754 donc il y a deux versions. Première version en 1737, l’œuvre est dans une esthétique voltairienne. Voltaire s’intéressait plus à la musique qu’à l’action d’un opéra, et privilégiait les tableaux pour exprimer l’émotion, ce que l’on découvre dans le 1er acte. L’action s’ouvre sur la tombe de Castor où un chœur de Spartiates chante « Que tout gémisse » et continue sur un récitatif entre Télaire et Phébé qui lamente la perte de son amant.
Exposé : dessins et costumes
Dardanus, il existe plusieurs versions. L’histoire se passe dans le palais d’amour à Cythère. Les Grâces et l’amour chantent et dansent. La jalousie tente de perturber la fête. Mais en enchainant la Jalousie, les troubles et les soupçons, Vénus leur demande de devenir ardeur délicate et tendre en chantant l’ariette « quand l’aquilon fougueux » les différentes nations célèbrent les plaisirs au son notamment d’un célèbre tambourin.
Exposé partitions et costumes pour Vénus et Iphise
Platée, Au royaume de Bacchus, Thesis inventeur de la comédie est réveillé par les Satyres. Ménades et autres vendangeurs. Il se résigne à fournir un nouveau divertissement mais sans ménager personne. Momus et l’Amour prêtent leur concours au sujet : les amours comiques de Jupiter.
Exposé : costume pour Platée et un décor peint par Montrésor
Un portrait de Jélyotte acteur de Coypel
Les Boréades, on peut considérer cette œuvre comme la dernière œuvre musicale majeure relevant de l’esthétique baroque. Il n’y a pas de prologue et l’ouverture dans la forme de trois mouvements italiens est reliée directement à l’action principale.
Exposé une partition datée de 1763
Le décor du temple de Diane (décor acte 1)
Photos
Les costumes d’hier et d’aujourd’hui termine l’exposition
Quelques-uns des costumes exposés :
L’esprit du mal pour Zoroastre
Une furie pour Hippolyte et Aricie
Une danseuse fleur pour Zoroastre
Un ottoman, un européen, un mongol pour les Indes Galantes
Le costume d’Huascar pour le chef péruvien des Indes Galantes
Quelques extraits du livre de l’exposition
.
C’est un parcours à travers les siècles, on découvre la fabrique d’un spectacle au XVIII eme siècle, partitions, autographes ou éditées mais corrigées par l’auteur, de nombreuses illustrations de décors, aquarelles de costumes de l’époque permettent de cerner la diversité du maitre.
Très belle exposition à ne pas manquer. Jusqu’au 8 mars à L’opéra Garnier Paris
Sonia Delaunay naît en 1885 en Ukraine sous le nom de Sara Elievna Stern (dite Sonia), elle est confiée à son oncle maternel Henri Terk, membre de la bourgeoisie éclairée de Saint-Pétersbourg. Pour parfaire son éducation russe, elle prend le nom de son oncle, elle découvre l’art et la culture européenne et voyage en Europe. Elle apprend le français, l’anglais, l’allemand
Elle étudie peu les beaux-arts, mais est élevée dans un milieu artistique:
Elle part deux ans étudier le dessin à Karlsruhe (Allemagne), son professeur est connu pour son style réaliste.
Elle arrive à Paris en 1906, elle étudie à l’académie de la palette à Montparnasse, s’initie à la gravure et découvre les peintres fauves et l’œuvre de Gauguin.
1907, Sonia rencontre Robert Delaunay, artiste d’influence impressionniste, cubiste, divisionniste.
Après son divorce avec Uhde.
1910, Sonia épouse Robert Delaunay
1911, naissance de Charles, fils de Robert et Sonia
1912, chez Apollinaire, Sonia rencontre Blaise Cendrars . Elle invente avec son second mari, une vague de peinture appelée orphisme par Apollinaire en 1912, qui ne correspond à aucun courant en peinture, mais fait référence à son poème Orphée daté de 1908.
1913, création du label atelier simultané. Premier salon d’automne allemand de Berlin
1914, Les Delaunay s’installent en Espagne surpris par la guerre lors d’un séjour dans le pays basque.
1916, l’artiste est invitée à, exposer à Stockholm
1917 le couple retrouve Serge Diaghilev, premiers contacts avec Tristan Tzara et le mouvement Dada zurichois.
1918, ouverture de la maison Sonia à Madrid, maison de décoration d’intérieur et de mode
1920, Sonia expose à Berlin.
1921, le couple Delaunay rentre en France
1922-23, Sonia dessine des robes-poèmes et costumes pour les soirées dadaïsmes
1924, installation d’un atelier textile dit l’atelier des simultanés boulevard Malesherbes à Paris
1925, ouverture de la maison Sonia. Elle est présente avec le fourreur Heim et le maroquinier Girau-Gilbert à l’exposition internationale des arts décoratifs et industriels modernes. Début de sa collaboration avec les magasins hollandais Metz & Co
1929, la maison Sonia Delaunay devient tissus Delaunay, elle ferme l’année suivante. L’artiste continue ses créations de tissus par ses propres moyens.
1932, l’artiste expose avec "abstraction et création", elle assiste Félix Aublet (architecte, peintre) dans ses projets d’aménagement intérieurs.
1937, Sonia participe à l’exposition internationale des arts et techniques dans la vie moderne, présentation de peintures monumentales.
1938, Les Delaunay réalisent des peintures monumentales avec Gleizes et Villon pour le XV eme salon des Tuileries (cet ensemble se trouve aujourd’hui au musée d’art moderne).
1940, les Delaunay quittent Paris pour Châtelguyon puis Mougins
1941, Décès de Robert Delaunay. Sonia rejoint les Arp et Magnelli à Grasse.
1945, Sonia revient à Paris.
Elle s’oriente de plus en plus vers l’art abstrait et crée en 1946 le "Salon des réalités" rétrospective de Robert Delaunay à la galerie Louis Carré.
1949, exposition "Figure" avec Robert Delaunay dans les deux volets de l’exposition sur l’abstraction organisée par la galerie Maeght avec le concourt d’Andry-Farcy (artiste et conservateur du musée français 1882-1950). Publication de "l’art abstrait" : ses origines, ses premiers maîtres par Michel Seuphor ( critique d’art abstrait, peintre et écrivain français 1901-1999) il présente les Delaunay parmi les fondateurs de cette tendance
1951, Première assemblée du groupe Espace
1953, exposition le "Cubisme 1907-1919", l’artiste y présente 4 œuvres. Exposition personnelle chez Bing.
1958, Sonia Delaunay est nommée Chevalier des Arts et Lettres. Première rétrospective importante de son œuvre en Allemagne.
Durant les années 60 Sonia Delaunay fait donation d’œuvres au Musée d’Art Moderne (114 œuvres), mais aussi un ensemble de tissus aux Arts Décoratifs.
1973, Grand prix des arts de la ville de Paris pour son œuvre.
Elle décède en 1979
Sonia et Robert Delaunay ont travaillé sur la recherche de la couleur pure et du mouvement des couleurs simultanées, tendance qui a inspirée d’autres artistes tel que Fernand Léger, Jasper Johns (peintre américain).
L’exposition :
La couleur expressive :
A partir de l’année 1907, l’artiste dessine et peint de nombreux portraits ou se croisent ses proches (sa tante Anna Terk, la couturière Philomène, son ami le poète Tchouiko) et quelques anonymes (des paysans finlandais rencontrés lors de ses séjours fréquents dans la demeure familiale de Novaya-Kirka) , Sonia y passe des vacances dans les années 1905-1907.
Son style est précis et réaliste, ses œuvres s’orientent dès-lors vers un expressionnisme coloré. Inspirée par les œuvre de Gauguin, Van Gogh et des Fauves, elle compose des peintures en aplats avec des couleurs vives, en poussant jusqu’à la caricature les traits distinctifs de ses modèles. Les figures sont bordées d’un épais cerne noir, se détachant sur des fonds colorés parfois ornementés.
Un exemple avec le "nu jaune" daté de 1908, on retrouve les différentes influences ayant marqué les débuts de l’artiste
"Tête de petite finlandaise" au fusain en 1904
"Deux fillettes finlandaises" 1904
"Jeune fille endormie" 1907
"Jeune finlandaise" 1907
"La finlandaise" 1907
"Paysan finlandais" 1906 au crayon
"Finlandaise" 1908
Les années de formation :
Un ensemble de photographies montrent Anna Terk
Sonia dans l’atelier de dessin Ludwig Schmidt-Reutte à Karlsub 1908
Sonia et Michel Sevier en Finlande 1901
Sonia et Wilhelm Uhde 1908
Quelques dessins au fusain et à la craie :
"Tête d’homme "
" Jardin du palais du Luxembourg"
" Bord de l’eau en Finlande " 1908
" L’île saint Louis " à la mine graphite 1906
"Portrait du peintre Kahler" 1907
"Philomène" 1907
Quelques dessins représentent des nus.
Les Simultanés :
Après leur mariage Robert et Sonia s’installent rue des grands Augustins. Partenaires artistiques, leur travail évolue en cordée et s’oriente, dès 1912, vers l’abstraction. Guidés par les théories de Michel-Eugène Chevreul sur l’interdépendance perceptive des couleurs, ils explorent le jeu des contrastes créés par la juxtaposition des tons. Les Delaunay proclament la naissance d’un nouvel art global qui repose sur le pouvoir constructif et dynamique de la couleur : le simultanisme. Proche des représentants de l’avant-garde artistique parisienne et internationale, le couple participe à de nombreuses expositions dès 1913 (premier salon d’automne allemand de Berlin à la galerie Der Sturn, au XXX eme salon des Indépendants de Paris en 1914).
Au-delà de la peinture, Sonia explore une variété de supports techniques liés aux arts appliqués. L’appartement du couple devient un environnement artistique, et est décoré par les créations simultanées de l’artiste (abat-jour, coffres, coussins). A la naissance de son fils Charles en 1911, Sonia créé un patchwork de couleurs vives à la manière des paysannes russes pour recouvrir le berceau de son fils. Après la seconde guerre mondiale l’artiste présente la couverture de berceau tendue sur châssis, encadrée et au mur, comme sa première œuvre abstraite.
Elle créé aussi, sur le principe du patchwork, des collages de papier, véritable assemblage de couleurs pures, figuratives ou abstraites, ces compositions reprennent les sujets de ses toiles tel que prisme solaire simultané daté de 1914, ou s’inspirent de la poésie moderne. Sonia découpe assemble et colle des fragments de papier et de textile sur les plats de couvertures des ouvrages de ses amis : Guillaume Apollinaire, Ricciotto Canudo, Blaise Cendrars.
Exposé :
"Contrastes simultanés" 1912
"Conférences de Smirnoff" 1913
"Nature morte" 1909
"Une broderie de feuillages" 1909
"La couverture du berceau", tissu cousu sur toile 1911
"Un coffre à jouets peint"
Deux compositions réalisées sur les plats de couverture de livres d’Herwarth Walden 1910 Berlin
Pour le livre d’Alexandre de Mercereau "contes des ténèbres"1911
Pour le livre "Puissance de Paris" de Jules Romain
Pour " l’hérésiarque et cie " de Guillaume Apollinaire daté de 1911
Pour les "transplantés"de Ricciotto Canudo en 1913
Pour la " Prose du transsibérien" et " la petite Jehanne de France" de Blaise Cendrars.
Histoire de la prose du Transsibérien :
Blaise Cendrars écrit ce poème début 1913, il a été édité et mis en forme par Sonia Delaunay. Cet ouvrage est le premier livre simultané. Dans l’édition originale le poème est composé de deux titres : La prose du transsibérien et la petite Jehanne de France. A partir de 1919, les éditions prennent le second titre et remplacent Jehanne par Jeanne.
L’écrivain se lie d’amitié dès 1912 avec des littéraires et des artistes de l’école de Paris : Chagall, Léger, Modigliani, Delaunay. Dans ce premier livre simultané le texte et l’image sont étroitement imbriqués afin de créer une émotion artistique nouvelle. Les compositions de couleurs sont de Sonia Delaunay
La prose du Transsibérien se déroule comme une ballade, la nostalgie d’une époque de jeunesse.
Manifeste de la couleur :
La vie moderne, fascinés par le pouvoir de la lumière naturelle et électrique sur laquelle repose la théorie des contrastes simultanés de couleurs, les Delaunay veulent un art propre à incarner la vie moderne, reflets de la simultanéité du monde.
Paris ville moderne par excellence, inspire à Sonia les études de foules croquées sur le boulevard Saint-Michel, les projets publicitaires extraits des façades d’immeubles parisiens, la série du Bal Bullier et le magistral tableau des prismes électriques, kaléidoscope de lumière et expression exaltée du dynamisme de la vie moderne.
Exposé :
"Pression électrique" 1913
"Tango Magic city" 1913
"Prismes électriques" 1914
Quelques photos, des projets de publications
Des Etudes de "foule boulevard Saint Germain"
Etude du "boulevard Saint-Michel" au pastel
Des projets de publicité
Des extraits de façade des murs parisiens
Sonia Delaunay conçoit également des vêtements : les costumes simultanés. Patchwork de tissus directement taillés dans la couleur, ces tenues bigarrées sont portées par les Delaunay et leurs amis pour aller danser. Ils fréquentent assidument le bal Bullier, grande salle de danse équipée de globes électriques. Le lieu et les danseurs sont peints par Sonia dans sa série éponyme de 1913.
Exposition de quelques costumes :
Etude du bal Bullier 1913
Le bal Bullier créé à paris par François Bullier au milieu du XIX eme siècle , a fermé ses portes en 1940. Il se situait vers le Val de Grace 5 eme arrondissement. Son propriétaire continu de l’agrandir vers 1850 et change la décoration, il s’inspire de l’Orient et de l’Alhambra (cabaret parisien), en ornant les bosquets de lampes à gaz en forme de gerbes et de girandoles en verres de toutes les couleurs. On y propose différentes animations, mais c’est surtout le bal qui attire et ne ferme pas pendant les mois d’été, on y danse la mazurka, la scottish remplaçant le quadrille et la valse, qui avait été supplanté par la polka et le chahut-cancan. Jusqu’en 1914, les Delaunay y venaient tous les jeudis, ce qui a inspiré Sonia pour son tableau. Les célébrités se mêlent aux midinettes. C’est dans ce lieu que Sonia porte ses premières simultanées, et Robert porte un costume de même style. Les Delaunay faisaient sensation en dansant le tango, Guillaume Apollinaire fait du couple des véritables stars, dans un article publié début 1914 dans le Mercure de France, sous le titre "les réformateurs de costumes", le poète écrit : "il faut aller voir à Bullier, le jeudi et le dimanche, Madame et Monsieur Delaunay, peintres, qui sont entrain d’y réformer le costume".
Tango 1913
L’Espagne et le Portugal :
En août 1914, le couple Delaunay séjourne à Fontarrabie, dans le nord de l’Espagne. Surpris par la guerre, ils décident de rester et s’installent à Madrid. Sonia en observatrice privilégiée des danses de flamenco, elle représente les musiciens et chanteurs, dans les séries "chanteurs de flamenco et danseuses", la figure rayonne au centre d’une myriade de cercles concentriques et colorés. Les compositions circulaires et la distribution des couleurs accentuent l’impression de mouvement.
Au printemps 1915, les Delaunay partent pour le Portugal, ils s’installent à Lisbonne et sont accueillis comme les chefs de file de l’avant-garde internationale. Ils constituent une association avec des membres de l’avant-garde artistique portugaise et imaginent des projets d’expositions et publications tel qu’en témoigne l’album No 1 de Sonia. La lumière est éclatante dans le pays, les couleurs des marchés populaires donnent à l’artiste de renouer avec la figuration qu’elle exalte au sein des grandes compositions dynamiques qui mêlent aux scènes du quotidien, paysages et natures mortes coloristes.
Exposé :
Quelques autoportraits de 1916 à 1920
Des photos du séjour
Des projets de couverture notamment pour Vogue en 1916
"Femme à la pastèque" 1916
"La marchande d’oranges" 1916
"Le marché du Portugal" 1916
"Composition d’une danseuses" en 1916
"Chanteur de flamenco" 1917
"Chanteurs de flamenco et danseurs au centre de la composition"
En 1917, les Delaunay sont sollicités par Serge Diaghilev, créateur de la troupe des ballets russes. Robert conçoit les décors et Sonia les costumes du ballet Cléopâtre présenté à Londres.
Exposé :
"Le costume pour le ballet Cléopâtre".
"Deux projets pour Cléopâtre" à Madrid aquarelle de 1920
"Projet de costume égyptien pour Cléopâtre"
Jusqu’à leur retour en France en 1921, Sonia participe à différents projets liés au spectacle (décor pour le petit casino de Madrid, costume d’Amnéris pour Aida présenté au Liceu de Barcelone) elle expose ses créations à plusieurs reprises à Bilbao, à Madrid et à Berlin en 1920.
Exposé :
"Le projet de costume pour Amnéris" (Aida)
"Projet de costume pour Gaby" à l'encre de chine (petit casino de Madrid en 1919).
19 boulevard Malesherbes, l’atelier Simultané :
1921, les Delaunay entrent en France avec le projet d’ouvrir un commerce de mode à Paris, 19 boulevard Malesherbes, dès leur emménagement ils reçoivent toute l’avant-garde artistique et littéraire internationale.
1924 Sonia installe l’atelier simultané dédié à la création du textile, au cœur de son appartement. L’artiste emploie des ouvrières russes pour recopier ses projets de tissus, dessiner, confectionner ses modèles, tricoter des articles en maille, broder des écharpes et des manteaux en laine.
1925, inauguration de sa propre enseigne, au sein de laquelle est proposée une vente d’articles fabriqués par l’atelier vendue à une clientèle chic et cosmopolite. L’enseigne propose également des tissus créés d’après les projets les projets originaux de l’artiste : les chevrons, zigzags, motifs en escaliers, serpentines, rayures et losanges caractéristiques du style art déco, se déclinent en nombreuses gammes de couleurs.
Exposé :
"Des échantillons de tissus de vêtements plus rares"
"Reconstitution du mannequin de verre" créé par Vigneau en 1928
"Une étole en soie"
L’artiste créé aussi du mobilier et tapis, tapisseries murales, tissus d’ameublement, rideaux coussins comme en témoigne le salon du boulevard Malesherbes, les mannequins et artistes posent dans ce salon, de nombreux articles sont publiés dans la presse internationale attestent la diversité et la modernité de ses créations. Sonia Delaunay peint de grandes compositions où les modèles posent au sein de décors intérieurs géométriques (robes simultanées, trois femmes, formes, couleurs). Exposées lors de grandes manifestations artistiques tel que le Salon des Indépendants de 1923 et trente ans d’art indépendant au grand Palais en 1926, elle présente un stand simultané au Salon d’automne de 1924, à l’exposition internationale des arts décoratifs et industriels de 1925, Sonia présente sur le pont Alexandre III la boutique simultané.
Présentation à l’exposition :
"Une veste arlequin"
"Des créations de dessins pour des foulards"
"Des broderies"
"Le manteau de Gloria Swanson"
"Quelques photos de manteaux"
"Une photo montrant un bureau aménagé" par Sonia pour l’exposition de l’union des artistes en 1930
"Jeu de formes géométriques" 1930.
Le théâtre du simultané :
Depuis leur séjour en Espagne les Delaunay étaient en contact avec Tristan Tzara et les acteurs du mouvement DaDa.
Dès leur retour en France, ils retrouvent une place prééminente au sein du paysage artistique. Leur appartement devient le haut lieu de rencontre de l’avant-garde artistique et littéraire, poètes et peintres s’y côtoient. La presse rend visite à Sonia Delaunay on y décrit l’appartement richement décoré. Sonia expérimente l’art du textile comme support artistique. Elle créé plusieurs robes poèmes d’après les vers des poètes qu’elle affectionne Tristan Tzara, Joseph Delteil, Louis Aragon, Philippe Souppault et Vicente Huidobro.
Exposé :
" robe-poème" " oublions les oiseaux, les étoiles " crayon et aquarelle de Sonia en 1922
Sonia Delaunay aménage et décore en 1923 des costumes de scène géométriques et colorés pour les événements du groupe "le cœur à gaz " pièce de Tzara représentée lors de la célébrité soirée du cœur à barbe et les bals de Montparnasse. En 1926, l’artiste créé les décors et costumes du film "le Vertige" de Marcel L’Herbier et également celui d’une scène centrale du "P’tit Parigot "de René Le Somptier, vitrine vivante des arts de son époque, la scène est tournée dans un appartement décoré par Sonia, les comédiens et la danseuse portent les créations de l’artiste.
Exposé :
Une photo montre la danseuse roumaine Lizica Codreano portant le costume du Pierrot éclair dessiné par Sonia pour le p’tit parigot.
Des projets de robe pour le film le P’tit Parigot 1926
Des costumes de carnavals peints à l’aquarelle datés de 1923
Les grandes décorations :
L'artiste s’oriente vers l’art monumental dans les années 1930. Aux cotés de son mari elle participe au premier salon de l’art mural en 1835, mais c’est l’exposition internationale des arts et des techniques qui permet au couple en 1937 de concrétiser sa recherche d »une synthèse des arts. L’événement vise à soutenir la création contemporaine en temps de crise et à réconcilier le public avec ses formes les plus modernes.
Léon Blum a voulu que l’avant-garde soit présente à l’exposition universelle de 1937, il confie à Robert et Sonia Delaunay la décoration du Pavillon des chemins de fer et le Palais de l’air ( avec une condition, qu’ils fassent travailler 50 peintres chômeurs).
Sonia créé et supervise l’exécution de deux ensembles de panneaux monumentaux : Voyages lointains et Portugal et la réalisation du Palais des Chemins de fer
Exposé :
Un panneau montrant l’exposition internationale des techniques dans la vie moderne 1937
Une nature morte pour voyages lointains aquarelle datée de 1937
Un panneau pour le pavillon des chemins de fers pour l’exposition internationale Paris en 1937
Moteur d’avion pour le palais de l’air 1937 tempura sur toile.
Réinventer l’abstraction :
1940 le couple part pour Châtel-Guyon, puis s’installent à Mougins Robert Delaunay décède en 1940. Sonia rejoint les époux Arp , Alberto et son épouse Suzy Magnelli refugiés à Grasse, ils forment un groupe artistique, ils poursuivent les recherches abstraites entreprises avant-guerre et réalisent ensemble un album de lithographies
Sonia contribue à la reconnaissance de l’œuvre de son mari, elle est le relai
Sa peinture connaît un profond renouvellement dès la fin de la guerre. Le répertoire de ses formes géométriques s’enrichit sous l’influence de ses projets textiles. Sa palette privilégie le noir et se simplifie au profit des couleurs vives, fortement contrastées. La gamme colorée, le geste spontané et la diversitédes formes en sont un exemple frappant dans l’une des œuvres exposée
" L’affreux Jojo" daté de 1947
"Rythme coloré" 1952
"Quelques photos"
"Rythme couleur" 1955
« L’art abstrait n’est important que s’il est le rythme sans fin ou se rejoignent le très ancien ou le futur lointain » Sonia Delaunay
Sonia Delaunay expérimente ses nouvelles compositions au travers de gouaches de grands formats. Elle les utilise pour expérimenter des combinaisons de formes et de couleurs qu’elle exploitera sur d’autres supports.
Exposé :
"Mallarmé" différents rythmes colorés 1961
"Une composition pour jazz "1952
"La consécration" 1963
"Gouache et Tzara" en 1961
Juste présent en collaboration avec Tzara, 8 eaux-fortes de Sonia Delaunay "la rose des vents" 1961
Quelques extraits du catalogue de l’exposition.
Magnifique exposition qui permet de découvrir toute la diversité et l’évolution artistique de Sonia Delaunay.
Jusqu’au 22 février au musée d’art moderne Paris
L’Ombrie, région du centre de l’Italie, ayant pour capitale Pérouse. A la fin du XIV eme siècle, la naissance de la Signoria (la signoria représente l’évolution institutionnelle de beaucoup de communes italiennes autour de la moitié du XV eme siècle) correspond à la chute du système du gouvernement de la commune médiévale et à la montée de l’état dynastique. On assiste à la naissance de la Signoria locale à Pérouse, celle des Baglioni (famille noble pérugine d’origine féodale datant de la fin du XII eme siècle)
Néanmoins l’état pontifical de la moitié du XIV eme siècle réussit à rétablir son contrôle sur la région grâce à l’intervention politico-militaire du cardinal Gil Alvarez Carrillo de Albornoz (espagnol, condottière et homme d’état), chargé de mettre de l’ordre dans les états pontificaux, en vue du retour du Pape d’Avignon à Rome (retour en 1417)
Fin XIV et début XV, la papauté mène une politique d’expansion en Ombrie qui culmine avec des actions militaires du Pape Alexandre VI et de son fils César Borgia.
En 1441, la partie septentrionale du territoire subit le détachement de Sansepolcro, cédée à Florence par le Pape Eugène IV.
La plupart des villes d’Ombrie réussirent à garder leur liberté jusqu’au début du XVI eme siècle tout en confirmant leur soumission formelle au Saint-Siège.
La Renaissance italienne couvre plus d’un siècle, de la fin du XIV eme siècle dit trecento, jusqu’au XVI eme siècle.
La Renaissance Ombrienne fait son apparition dans la première moitié du XV eme siècle avec les séjours de quelques artistes florentins de renoms qui réalisèrent et laissèrent leurs œuvres dans la région. La Renaissance artistique naît d’abord à Pérouse avec une grande école artistique capable de développer un style caractéristique et indépendant. Avec les artistes le Pérugin, Pinturicchio, Raphaël, le style ombrien se développe dans les centres artistiques les plus actifs de toute la péninsule. A Florence, à Rome les artistes ombriens ont du succès et contribuent de manière significative à la "maniera moderna" du cinquecento (XVI eme siècle italien).
La ville de Pérouse grand centre dynamique de la vie artistique. De fortes sommes d’argent sont consacrées à la réalisation d’importantes commandes, c’est à cette époque que le Pérugin débute sa carrière.
Les quatre grands contemporains de l'artiste en Ombrie :
Bartoloméo Caporali (vers 1420-1505), chef de file de l’école ombrienne, durant sa vie active il reste à Pérouse et y introduit le procédé de la peinture à l’huile. Deux de ses œuvres sont à l’exposition.
Pinturicchio (vers 1454-1513), cadet de Pérugin naît à Pérouse, les deux artistes ont pratiquement le même parcours, il est formé chez Verrocchio, il est aussi actif à la chapelle Sixtine et a un rapport particulier avec Raphaël, il l’invite à collaborer à son cycle "la libreria Piccolomini" dans la cathédrale de Sienne.
Benedetto Bonfigli (vers 1420-1496), il dirige l’atelier le plus florissant de Pérouse, il a laissé de nombreux témoignages de son art encore gothique.
Pierremattéo d’Amélia (vers 1445 vers 1508), a assisté Filippo Lippi dans les fresques de l’abside du duomo de Spolète, il fut probablement l’assistant du Pérugin dans les fresques de la Sixtine, puis de Pinturicchio au Duomo de Spello, l’artiste fut spécialiste de la peinture décorative (plafond du palais du Belvédère au Vatican)
Le Pérugin ou Pietro Vanucci, naît dans les années 1448 à Citta della Pieve , près de Pérouse et meurt en 1523 à Fontignano Frazione de Pérouse.
Sorti de l’école ombrienne. Il fait ses débuts chez un peintre de renommée modeste qui l’initie à la technique de la fresque et au dessin.
L’artiste se forme en étudiant les œuvres de Piero della Francesca et de Verrocchio ; il en a été l’élève à Florence dans les années 1470-72. Il y découvre la manière flamande du paysage et le portrait naturaliste.
1472, il quitte son statut d’apprenti et obtient des commandes de la part des religieuses du couvent San Martino des Camaldules pour lesquelles il réalise un "Saint Jérôme".
Il exerce son art en Ombrie, mais aussi à Florence, Rome, Lucques, Bologne, Venise, Crémone, Milan, Ferrare.
1473, il collabore à certains panneaux de "la vie de Saint Bernardin", 8 petits tableaux peints à Pérouse
1475, il peint "l’adoration des mages ",
1476, période ou il peint différentes Madones. Dans ses œuvres on retrouve un mélange des influences de ses maîtres.
1478, il peint la fresque de "Saint Sébastien" dans l’église de Cerqueto , première œuvre signée de son nom.
1480, Le Pérugin part travailler à Rome et contribue aux fresques de la Chapelle Sixtine avec d’autres grands maîtres (Botticelli, Ghirlandaio, Rosselli). C’est "la remise des clefs de Saint-Pierre" qui lui apporte la gloire
Dans ses œuvres il privilégie la clarté, l’équilibre et le classicisme des formes.
1485, il est nommé citoyen d’honneur de Pérouse d’où son surnom du Pérugin. Sa réputation étant établie, son activité devient débordante, et, ouvre deux ateliers un à Pérouse et le second à Florence pour assurer ses commandes. A cette période, son œuvre atteint la plus grande maturité, il peint de grandes compositions dont les œuvres sont intégrées dans de grands espaces ouverts. Ses commandes se multiplient et perdent un peu de qualité lorsqu’il n’a pas le temps d’assurer sa productivité. Malgré tout il reste le meilleur peintre de l’Italie de son époque.
1494-95, il peint une Piéta et la fresque de la "crucifixion" de l’église Santa Maria Maddalena de Pazzi.
1496 à 1500, il peint un cycle de fresques du Collegio de Cambio à Pérouse
Entre 1500 et 1504, il réalise " le mariage de la Vierge " et "La Résurrection ". C’est à cette époque qu’il rencontre Raphaël et deviennent amis, le jeune artiste vient auprès de lui se former à sa technique picturale.
1501, ouverture du second atelier de l’artiste.
En 1502, Isabelle d’Este lui commande un tableau allégorique " Le combat de l’amour et de la chasteté" pour son studiolo de Mantoue. La même année l’artiste entreprend un cycle, le retable de "San Agostino" (pour l’église de même nom à Pérouse), il est composé de 30 éléments. Cette œuvre va l’occuper jusqu’en 1523
1507, Il termine le cycle de l’église de l’Annunzieta à Florence, après la disparition de Filippo Lippi
1508, il est invité à travailler au Vatican, pour les fresques de la voûte dans la chambre de l’incendie. Le Pape Jules II déçu met fin à son contrat.
Quelques années plus tard, il décède de la peste en 1523.
Quelques œuvres présentées à l’exposition :
Pérouse Florence, les premières années avant 1470 vers 1746
Pérouse vers le milieu du XV eme siècle, centre artistique particulièrement actif, et a donnée naissance à une école dont les qualités de douceur, de suavité et d’élégance allaient assurer son renom. Cela à la suite du passage de quelques artistes renommés : Fra Angelico, Domenico Veneziano, Gozzoli.
Les premiers ateliers importants voient le jour tel que ceux de Bonfigli, Giovanni de Boccati, Caporeli, Fiorenzo dit Lorenzo. Ils peignent des panneaux charmants, produit d’une Renaissance fleurie, qui reste en contact avec Sienne et son art suave. On doit à ce centre original, la suite de la vie de Saint Bernardin (1470) a laquelle ont collaboré avec Pinturicchio, Bonfigli, et Le Pérugin qui a composé les célèbres panneaux Barberini où s’accuse le même goût de l’architecture et du décor.
Dans les années 1460-80 existe entre Sienne, Pérouse et Urbino une ligne d’échanges continue qui contourne Florence. Les liens entre Sienne et l’Ombrie sont constants et entretiennent une Renaissance de fantaisie, en marge du sérieux de Florence.
Le Pérugin part tôt vers Florence, séjour décisif pour l’artiste, ses œuvres de jeunesse le prouvent. Elève de Verrocchio , il apprend la pratique de la peinture à l’huile, et y acquiert sa maîtrise technique, dans cet l’atelier il rencontre de nombreux artistes dont Botticelli et Léonard de Vinci.
L’artiste est sûrement revenu à Pérouse au début 1470 avec des nouvelles techniques, ses œuvres se distinguent par la maîtrise plastique du modelé, par ses couleurs, et aussi par le rendu de l’expression et du mouvement.
1472 Le Pérugin est inscrit à Florence sur le rôle de la congrégation de Saint Luc.
Oeuvres de cette période exposées :
"La nativité de la Vierge" 1475, pour cette œuvre, Le Pérugin a sûrement été influencé par Piero della Francesca pour les figures et le traitement de l’espace.
"Saint Antoine de Padoue et saint Sébastien " 1475-76
"Saint Romain avec saint Roch et vue de Deruta " 1476 œuvres commandée à l’artiste par la magistrature de la ville de Deruta en 1476, alors qu’une épidémie de peste, avait incité la population à invoquer ces deux saints.
Saint Romain vêtu d’une robe rouge et d’un manteau, saint Roch porte l’habit de bourdon des pèlerins (il en est le patron) et comme veut la tradition il montre la plaie qu’il a sur la cuisse, preuve qu’il a guéri de la peste. Dans une mandorle le père éternel donne sa bénédiction. Le décor est théâtral, les deux saints se trouvent sur l’avant d’une scène, délimitée par une tenture rouge, avec un léger déhanchement, ce qui permet de donner de l’aisance dans le rendu des corps des personnages (très utilisé chez le Pérugin), les visages sont expressifs, le traitement des vêtements raffiné, la vivacité de la palette ajoute un raffinement à l’œuvre. En bas de la composition le village de Deruta est représenté, l’artiste veut montrer l’importance de l’urbanisme à la Renaissance.
"La Piéta entre saint Jérôme et Marie Madeleine ", à la tempera 1476
" La visitation" artiste inconnu peut-être de l’entourage de Verrocchio ou du Pérugin
Florence capitale des arts
Après une période vide dans les années 1430-1440, Florence ayant perdue certains artistes, Rosalino puis le décès de Masaccio, c’est Veneziano qui en 1438 fait fructifier les leçons de Masaccio. Florence se développe dans différentes directions :
Les dominicains réformés, ont pour prieur Fra Angelico (décoration de fresques du couvent San Marco), il recourt à un modèle clair, à un sentiment pur de l’espace qu’animent des architectures mégères.
Le Carme Filippo Lippi accentue la richesse et la couleur, tant qu’à Uccello et Andréa del Castagno dessinateurs épris de perspective, portent la peinture à un degré d’abstraction surprenant, jamais il n’y a eu au tant d’atouts plastiques.
L’avènement de Laurent de Médicis en 1469 amène un tournant dans la culture florentine. Il a fréquenté et soutenu les plus grands artistes de son époque tel que : Ghirlandaio, Botticelli, De Vinci, Michel-Ange, Filippo Lippi, il a contribué à faire de Florence la capitale de la première Renaissance. Protecteur des hommes de lettres et aussi très actif dans le soutien aux humanistes, il a créé des cercles de réflexion sur les philosophes grecs.
Exposé :
Deux œuvres du Pérugin, les thèmes portent sur les miracles de saint Bernardin de Sienne, de son vivant et après sa mort.
"Saint Bernardin rend après sa mort la vue à un aveugle " la scène se déroule devant un pavement géométrique, cela accentue les lignes de fuite, et ainsi donne de la profondeur à la composition. L’aveugle est au centre de la composition et est entouré de personnages richement vêtus.
"Saint Bernardin guérit d’un ulcère la fille de Giovanni Antonio Petrazio da Rieti" La composition architecturale éclatante, avec un arc de triomphe, la scénographie est structurée, l’ensemble est théâtral, à l’arrière plan un paysage dans les tons verts avec une légère brume, intérêt de l’artiste pour le traitement du paysage flamand. La jeune fille est vêtue de rouge, elle est au centre de la composition.
Les madones le grand art :
Les œuvres du Pérugin sont essentiellement religieuses, il affectionne le thème de la Vierge à l’enfant, qu’il reprendra fréquemment tout au long de sa carrière. Il en peint une série entre 1493 et 1497.
En Ombrie s’est la fin de la première Renaissance. Le Pérugin marqué par son apprentissage florentin, diffuse des nouveaux modèles stylistiques, qui ont fait le succès de l’atelier de Verrocchio. Ainsi l’artiste, apporte un nouveau langage en Ombrie : des arrières plans paysagers qui apportent plus de profondeur à ses compositions. Il apporte également une certaine sobriété et se concentre davantage sur l’expression des visages, tendresse entre mère et enfant, il apporte une grande douceur et nuances de tons.
Présentation par différents artistes de "La Vierge à l’enfant "
Exposées :
"Vierge à l’enfant, (Madone Fontebuoni) " marbre par un artiste de l’entourage Verrocchio
" Vierge à l’enfant " Botticelli, vers 1470 raffinement dans le détail
" Vierge à l’enfant avec saint Jean Baptiste " le Pérugin 1450
"Vierge à l’enfant" du Pérugin vers 1500
"Vierge à l’enfant dans un paysage" de Pinturicchio vers 1458-1513
"La vierge à l’enfant accompagnée de six anges" sur fond or de Caporali
" Vierge à l’enfant "1484 Caporali
Les succès romains, la Chapelle Sixtine 1480-1482
L’artiste devenu très célèbre, est appelé à Rome en 1479 pour peindre à Saint Pierre, le décor de la chapelle de la conception, qui n’existe plus aujourd’hui. Séduit, le Pape lui confie le décor de la chapelle Sixtine, en collaboration avec des artistes florentins tel que Botticelli, Rosselli, Ghirlandaio. Le Pérugin très apprécié en raison de son caractère novateur de son art. Pour l’artiste c’est une période intense de créativité, et est rappelé pour exécuter des portraits des artistes ayant participé à ce grand chantier, chargés d’orner les murs de la Sixtine, soutenus par leurs ateliers et collaborateurs respectifs, ils vont échanger idées et procédés artistiques, donnant le plus beau décor à la ville éternelle.
Cette vaste entreprise décorative prévoit des scènes du nouveau et de l’ancien testament, c’est au Pérugin qu’il revient l’une des parties les plus importantes : la mise en regard de scène de la vie de Moise et de la vie du Christ.
Quelques exemples :
"Portrait de Bartoloméo Berzichelli" par Cosimo di lorenzo Rosselli
"Portrait d’un jeune garçon coiffé d’un mazocchio" Botticelli, le garçon représenté en buste tourné de trois quart regardant le spectateur, sur un fond de ciel azuré. Il a vêtement de couleur rouge dont le col est fermé. Sur la tête un mazocchio retombant sur les épaules, ses cheveux sont noirs et encadrent son visage ; cela lui donne un ton aristocratique lui donnant un air de supériorité.
"Francesco Delle Opere" par le Pérugin 1494, artisan aisé florentin de la fin XV eme siècle, représenté en buste tourné de trois quart vers la gauche, portant un béret noir sur une chevelure frisée, une cape noire laissant apparaître une veste rouge ouverte sur le devant maintenue par des lacets avec une chemise blanche dessous. Il tient à la main un rouleau de papier avec le texte "timete devm" début d’un sermon de Savonarole qui éclaire du contexte religieux et historique de l’époque où l’œuvre a été réalisée.
"Portrait de Don Biagio Milanesi" , abbé de Vallombrosa, 1500 Le Pérugin,
"Portrait de Dom Baldassaré d’Angelo" 1500 , il était moine
De Florence à Venise, les années de maturité (vers 1485-1500)
L’artiste perfectionne son art et donne une intensité aux figures humaines, qu’il traite dans un langage de classicisme affirmé, on retrouve cette manière dans les figures de saints qu’il réalise. Le dessin élégant, la netteté des formes et par le jeu des lumières qui enveloppe les formes traduite par les jeux de lumière.
Exposé :
Deux "Saint Jérôme pénitent" du Pérugin XV eme
Présentation de la copie du contrat pour les fresques du collègio del Camprio de Pérouse. Ce contrat indique que les peintures de la décoration de la salle d’ udienze (audience) est confié à l’un des 5 membres de la corporation.
Voyage à Venise
En 1494 et l’artiste fait un séjour à Venise. Carpaccio et Bellini sont au sommet de leur art. Ce voyage va influencer le Pérugin dans le travail de la lumière la manière dans l’organisation de ses compositions, dans les attitudes des personnages. Il donne une autre dimension à ses œuvres.
Quelques exemples :
"La Vierge à l’enfant accompagnée d’anges et de membres de la confrérie des disciplinés", Le Pérugin. Cette œuvre a été commandée par une confrérie de moines, l’artiste est au sommet de son art. Cette œuvre est très simple, les moines de la confrérie des disciplinés sont agenouillés en prière autour de la Vierge. Contraste avec la dimension de la madone assise sur une chaise à haut dossier, leur petite taille rappelle leur rang hiérarchique inférieur à la figure divine. A l’arrière un paysage.
La composition se distingue par la qualité dans le traitement de la lumière, rehaussée par sa finition raffinée. La vierge et les moines semblent flotter dans une atmosphère suspendue, presque divine. La formule utilisée par l’artiste est classique, il privilégie douceur et raffinement, les visages ovales, la bouche fine (marque de l’artiste)
" Le Christ couronné d’épines et la Vierge " Le Pérugin
"Sainte Marie-Madeleine " Le Pérugin, elle est présentée en buste, tournée au trois quart vers la gauche en méditation, le regard rêveur dirigé vers la droite. Le visage ressort du fond sombre, les tons sont doux et modulés, rappelant un léger sfumato de Léonard de Vinci, ses mains reposent sur un parapet que l’on imagine, car invisible, cela est inspiré des œuvres flamandes notamment celles de Hans Memling. Les détails de la veste et du décolleté sont représentés.
Du sacré au profane
Les commanditaires et collectionneurs du Pérugin,
1490, Le Pérugin aborde les sujets profanes, très rares dans sa production. Sur Daphnis et Apollon, l’artiste utilise des effets de lumière, les paysages perdent leurs aspérités, laissant place à des collines aux tons très doux.
Présentés :
"Daphnis et Apollon " pour Laurent de Médicis. La nudité des protagonistes fait allusion au monde antique Dans cette œuvre raffinée l’artiste créé un climat intimiste d’une profonde intensité, il donne une place nouvelle au paysage dans cette œuvre.
1503, c’est Isabelle d’Este, marquise de Mantoue, qui lui commande un tableau allégorique pour son studiolo du Palais de Mantoue.
Isabelle d’este inspirée par le gout humaniste, le thème de la peinture est imposé au maitre sûrement par le conseiller d’Isabelle, Paride da Ceresara (humaniste, écrivain et astrologue de cour italien). Le format intime, au contenu profane.
Le Pérugin est habitué à peindre des sujets religieux et des retables de dimensions plus imposants.
"Le combat de l’amour et de la chasteté" 3 eme élément commandé par Isabelle d’Este. L’œuvre reprend les représentations allégoriques de l’amour (amour sacré, amour profane) et de la chasteté que l’artiste, a placé dans un cadre de représentations mythologiques. Daté de 1503
Le Pérugin maitre de Raphaël
Le Pérugin forma dans sa manière un nombre de maitres, et surpasse de beaucoup, après avoir travaillé pendant plusieurs années avec lui en compagnie de son père Giovanni de Santi. Mais aucun de ses élèves n’égala la perfection de Pietro, ni le charme de ses coloris, qui lui valut un tel succès, qu’une multitude de français, allemands, espagnols accoururent pour profiter de ses enseignements.
"L’annonciation" Le Pérugin vers 1498
Un tondo " Le prophète Isaïe " 1496-1500
Autre tondo du "Prophète David" vers 1497
Prédelle du retable de Fano par le Pérugin et prédelle du retable d’Oddi par Raphaël
Du Pérugin "l’adoration des Mages", "le baptême du Christ", "la Résurrection".
Prédelle du retable de Fano par le Pérugin
Prédelle du retable d'Oddi par Raphaël "l'Annonciation"
Raphaël 1483-1520,
Peintre architecte de la Renaissance, fils du peintre et poète Giovanni Santi, officiel de la cour du duc d’Urbino.
Il semblerait que l'artiste ait été initié dans l’atelier de son père, il y apprend les bases techniques de son art.
1494 Décès de son père.
1500, alors qu’il n’a que 17 ans, le jeune Raphaël part pour Pérouse auprès du Pérugin, ou il ne figure plus comme apprenti.
1502-03 dans son œuvre la crucifixion, réalisée pour l’église San Dominico de citta di Castello on retrouve le style du Pérugin. Il réalise également une madone à l’enfant
1503, il réalise un couronnement de la Vierge, inspiration de Ghirlandaio
1504, avant de quitter l’atelier du Pérugin, il peint le mariage de la Vierge pour la chapelle Albizzini de l’église San Francesco à citta di Castello.
L’artiste quitte Pérouse pour Florence, sa période florentine va durer 4 ans. La république florentine fait appel à Léonard de Vinci et à Michel-Ange, Raphaël va ainsi bénéficier de l’influence de ces grands artistes. Il réalise une série de Madones et Vierges, tout en continuant d’étudier les grands maitres.
1508, il quitte Florence pour Rome, appelé par le Pape Jules II, au Vatican il est chargé de la décoration des salles du Palais de Jules II, dites "chambres de Raphaël ". En 1513 à la mort de Jules II, c’est Léon X un Médicis, ses responsabilités et son influence s’intensifient.
1514, le nouveau Pape lui confie le chantier de la basilique Saint Pierre après le décès de Bramante et les fouilles d’antiquités à Rome.
La dernière période de sa vie sera d’activité très intense.
1520, il décède de la malaria.
Exposé :
Etude pour le couronnement de Saint Nicolas de Tolentino 1506, Raphaël
On retrouve les traits du pérugin lorsque Raphaël réalise ce retable, les poses étudiées et les drapés aux plis marqués.
L’exposition a permis de réunir ces trois éléments du tryptique de Tolentino. Moine des Ermites de saint Augustin, Saint Nicolas de Tolentino, allait devenir un sujet récurrent à cette époque. Certains éléments du tryptique ont disparus.
"Buste d’ange" , " La Vierge Marie " , " Dieu le père "1500-1501
Le polyptique de San Agostino
Deux grands panneaux exposés proviennent du polyptique réalisé par le Pérugin pour l’église San Agostino à Pérouse, réalisé de 1502 à 1523, date de son décès.
Agé le Pérugin est encore sollicité pour la perfection de son art, les figures monumentales et le classicisme du dessin, probablement inspirés de Raphaël, témoignent de l’influence croisée entre les deux artistes majeurs de la Renaissance italienne.
IL surprend encore par sa peinture libre et souple, à l’harmonie tendre, déjà quasi crépusculaire
Quelques exemples :
"Saint Philippe et saint Augustin" Le Pérugin
"Sainte Marguerite d’Antioche", le Pérugin 1505-1507
"Le bienheureux François de Sienne", le Pérugin
"L’archange Gabriel" (tondo)
Les petits tableaux de Raphaël :
'Sainte Marie Madeleine', 'Saint François', "Sainte Catherine d’Alexandrie" (1507-09), "Saint Antoine de Padoue".
Sainte Catherine d'Alexandrie Raphaël
L’exposition se termine par une citation du banquier siennois et grand mécène de la Renaissance, Agostino Chigi
« Je vous dis que le Pérugin est le plus grand maître d’Italie ».
Quelques extraits du catalogue de l'exposition.
Très belle exposition, qui montre l’évolution de l’artiste au fil de son parcours : de Pérouse à Florence, et de Venise à Rome, et de ses rencontres, la précision de sa technique, le raffinement, l’élégance de ses compositions, font de cet artiste le plus grand maitre de la Renaissance italienne. Un autre intérêt pour le visiteur, la comparaison avec d’autres artistes et avec son élève Raphaël qui s’est réapproprié sa technique. A ne pas manquer.
Jusqu’au 18 janvier 2015, musée Jacquemart André
1830, Paris se révolte, c’est la révolution de juillet que l’on nomme aussi les "trois glorieuses" (elle ne dure que 3 jours). Un grand nombre de parisiens se sont soulevés contre la politique réactionnaire du gouvernement du roi Charles X . Contrairement aux espoirs d'une partie des révoltés qui souhaitaient le rétablissement de la République, la révolution de juillet a mis fin à la seconde Restauration en chassant le roi Charles X , et en établissant la monarchie de juillet avec le roi Louis Philippe 1er.
Victor Hugo écrit Notre Dame de Paris
1831, en février des émeutes éclatent à nouveau à l’occasion d’un service funèbre à Saint Germain l’Auxerrois pour l’anniversaire de l’assassinat du duc de Berry. L’église est envahie et mise à sac par les républicains.
Louis Philippe 1er quitte le Louvre pour s’installer aux Tuileries le 1er octobre.
11 octobre Chateaubriand publie "De la nouvelle proposition relative au bannissement de Charles X et de sa famille "
Paul Durand-Ruel naît le 31 octobre à Paris. Son père, Jean-Marie Fortuné Durand, issu d’une famille de vignerons, est marchand de fournitures pour artistes avant de devenir marchand d’art . Sa mère, Marie-Ferdinande Ruel, est issue d’une famille riche et cultivée, qui apporte dans sa dote un commerce de papeterie et articles pour les artistes.
Le couple expose dans leur papeterie parisienne des œuvres de quelques artistes, tel que Delacroix, Géricault, Bonington. Jean Durand vend et loue des tableaux. Les artistes bien souvent sans argent pour financer les fournitures, ils laissent des tableaux en gage.
Le lieu devient rapidement un point de rencontre pour les artistes et les collectionneurs. La papeterie se transforme en galerie.
1839, la galerie change de quartier pour s’installer dans un quartier élégant, 103 rue des Petits-Champs proche de la place Vendôme.
1848, C’est la révolution de février et cela interrompt l’ascension des affaires.
1849, Paul passe son baccalauréat et réussi le concours d’entrée à l’école militaire de Saint-Cyr, il se destine donc à une carrière militaire, mais il tombe gravement malade et doit renoncer à l’école. Il reste avec ses parents pour les seconder.
Années 1850, il voyage en Province et en Europe.
1855, Paul est enthousiasmé par les œuvres de Delacroix à l’exposition universelle, il décide de suivre la voie paternelle.
1862, il épouse en janvier, Eva Lafon (1841-1871) fille d’un horloger de Périgueux et nièce du peintre Jacques-Emile Lafon, ils auront cinq enfants.
1863, Napoléon créé le Salon des Refusés, afin que les artistes non admis au Salon officiel, puissent présenter leur travail au public, qui lui jugera . Paul Durand-Ruel, âgé de 32 ans, assume pour la première fois le rôle d’expert aux cotés d’un commissaire-priseur lors d’une vente publique.
1865, Paul reprend l’entreprise, à la suite du décès de son père. Il définit sa politique de marchand, fondée sur quelques principes innovateurs : protéger et défendre l’art avant tout, s’assurer l’exclusivité du travail des artistes, multiplier les expositions individuelles et internationales, mettre sur pied un réseau de galeries internationales, assurer un accès gratuit à ces galeries et à son appartement, promouvoir le travail des artistes par le truchement de la presse, et associer le monde de l’art à celui de la finance.
Il défend Delacroix, les artistes de l’école de 1830, Corot, Daubigny, Dupré, Millet, Rousseau, Daumier et Courbet. Il joue un rôle essentiel dans leur reconnaissance par le public.
1867, Paul installe la galerie Durand-Ruel, 16 rue Laffitte, rue des experts et des marchands de tableaux et va y rester jusqu’à la première guerre mondiale.
1869, il fonde "la revue internationale de l’art et de la curiosité", dont il confie la direction à Ernest Feydeau (écrivain, courtier en bourses, directeur de journaux et archéologue, et père de Georges Feydeau).
1870 , Paul se réfugie à Londres pendant la guerre franco-prussienne. Il ouvre une galerie à New Bond street, et organise des expositions et y présente la peinture française jusqu’en 1874. Il rencontre Pissarro et Monet dont il achète et expose immédiatement des œuvres. Il ouvre également une galerie à Bruxelles.
1871, Eva son épouse décède, et lui laisse ses cinq enfants.
De 1871 à 1873, Paul Durand-Ruel découvre le travail de Boudin, Monet, Pissarro, Degas, Renoir, Manet, Puvis de Chavannes, Berthe Morisot et Mary Cassatt.
1872, le marchand d’art achète 23 tableaux à Manet pour 35 000 frs, ce sont également les premiers achats de Degas, Renoir, Sisley, Morisot.
1874, Pour la première fois les artistes impressionnistes exposent ensemble chez le photographe Nadar. Paul Durand-Ruel prête deux tableaux de Sisley. Mais le marchand d’art est renié par ses clients, et cela l’entraine dans une première crise financière, cette crise l’oblige à ne plus faire d’achats aux impressionnistes.
1876,il organise une seconde exposition impressionniste dans sa galerie, mais elle est mal accueillie par le public.
1878, Il décide d’organiser une exposition des œuvres des artistes de l’école de 1830, car le Salon décide de ne pas les exposer.
Fin 1880 début 1881, Durand-Ruel reprend ses achats aux impressionnistes, grâce à l’apport financier de l’Union Générale. Ainsi il soutient moralement et financièrement les artistes impressionnistes, il est le seul à continuer d’acheter des œuvres et de les exposer.
1882, la banque fait faillite.
1883, Il organise des expositions à Londres, Berlin et Boston, sans grand succès.
Il organise cinq expositions particulières consacrées à Boudin, Renoir, Pissarro, Sisley et Monet à Paris.
1886, premier séjour à New York pour Paul Durand-Ruel, il est accompagné de son fils Charles. A l’occasion de l’exposition qu’il y organise, invité par John Sutton et l’American Art Association, la plus part des œuvres exposées viennent de son stock. Grand succès pour l’exposition qui marque la reconnaissance officielle des artistes impressionnistes. Le retentissement important de la manifestation le conduit à ouvrir une galerie à New York.
1890 à 1893, Avec la reprise de l’activité de sa galerie parisienne, le marchand d’art se félicite de la reconnaissance des artistes Renoir, Pissarro et de la confirmation du succès de Monet.
1891, Monet expose sa première série de "Meules ", chez Durand-Ruel, il va y exposer toutes ses séries (sauf celles de Venise).
1892, Renoir et Pissarro exposent à leur tour avec succès.
Paul Durand-Ruel en septembre perd son fils Charles d’une mort brutale. Avec ses autres fils Joseph et Georges il décide de fonder une société familiale Durand-Ruel et fils.
Jusqu’en 1894, le marchand d’art expose en Allemagne et à travers le monde.
1896, Premier achat d’une œuvre de Cézanne pour un musée de Berlin.
1905, le marchand d’art organise à Londres une importante exposition comportant 300 tableaux, dont 196 de sa collection privée. Exposition impressionniste exceptionnelle.
1910, Renoir peint le portrait de Durand-Ruel
1913, Paul se retire de la galerie
1922, il décède le 5 février.
Paul Durand-Ruel entre 1891 et 1922 achète près de 12 000 œuvres dont plus de 1000 Monet, 1500 Renoir, 800 Pissarro, 400 Degas, autant de Sisley, 200 Manet, 400 Boudin et 400 Mary Cassatt.
A l’exposition, le visiteur découvre l’itinéraire d’un des premiers marchands d’art du XIX eme siècle, sur l’un des murs de la première salle, une immense photo présente son appartement , les premières œuvres exposées sont de Renoir, ce sont les portraits des cinq enfants Durand-Ruel. Pendant ce parcours on découvre l’évolution de sa carrière, ses ambitions, ses choix artistiques, ses galeries dans le monde.
Chez Monsieur Paul Durand-Ruel
C’est un homme paradoxal. Contraste étonnant entre le marchand novateur, que son indiscutable flair, ses gouts avancés et la conviction de mener un juste combat inclinent à prendre des risques, et la vie bourgeoise de ce père de cinq enfants veuf très tôt à l’âge de 40 ans, fervent catholique et monarchiste convaincu. Renoir le nommait "vieux chouan ", il soutient le communard Courbet, Pissarro l’anarchiste, ou les républicains Monet et Manet.
Durand-Ruel rassemble une collection de tableaux impressionnistes, au-delà des exigences de la vie de sa galerie, ces tableaux sont présentés dans son appartement du 35 rue de Rome à Paris. Il est ouvert aux visiteurs, et est salué comme " Le plus merveilleux musée de peinture contemporaine, qu’il soit en France ".
Présentation de la famille Durand-Ruel dont Renoir a effectué les portraits
" Les filles de Paul Durand-Ruel " en 1882
" Charles et Georges Durand-Ruel " 1882
" Joseph Durand-Ruel "1882
"Paul Durand-Ruel " 1930
" La tasse de thé " vers 1877-78 Renoir
"Sur la terrasse" 1881 Renoir
"Jeune fille endormie" 1880 Renoir
"Danseuse" Renoir 1874
Par Claude Monet, des panneaux de portes fleuris : glaïeuls, azalée blanche, lis du japon, branches d’azalées couvrent les grands panneaux. Un panier de pommes sur une partie plus fine de la porte.
Une sculpture de Rodin " Jeune mère à la grotte " 1891
Un livre de Gorges Lecomte "L’art impressionniste, d’après la collection de Durand-Ruel "
Quelques photos représentent l’accrochage des tableaux dans l’appartement du marchand d’art, rue de Rome.
Des sculptures animales
Quelques estampes à l’eau-forte de La Tour, Sisley, Dupré.
La Belle Ecole de 1830
Paul Durand-Ruel désigne ainsi les peintres romantiques tel que Delacroix, mais aussi les tenants du paysage réaliste, Rousseau, Troyon, Dupré, Corot, Barye, Millet et Courbet, il a une admiration profonde pour cette génération. La " Belle Ecole " 1830, est au cœur des activités de la galerie, magasin de papéterie, et de fournitures pour artistes, transformé par le père de Paul, en un commerce de tableaux modernes parmi les plus importants d’Europe. Paul reprend la galerie dans les années 1860, il s’installe rue Laffitte au cœur du marché de l’art parisien, il intensifie son soutien à ces artistes. Il achète en nombre, recherche une exclusivité afin de contrôler les prix et aide à la formation de grandes collections, autant de méthodes qu’il appliquera aux impressionnistes. Pour Durand-Ruel, en effet,, les deux générations ne sont pas seulement liées par des affinités esthétiques, mais par l’expérience commune et fondatrice d’un décalage entre le temps de la création et celui du succès.
Les œuvres de la belle Ecole Exposées :
"Femme à la vague " 1865 Courbet
" Nature morte aux pommes " 1872 Gustave Courbet
"Les ruines du château de Pierrefonds " 1866-67 par Corot
"Vue du mont Blanc, prise de la Faucille "1863-67 Rousseau
En 1845, la galerie publie les plus belles œuvres de son stock dans un recueil de 120 gravures. Frontispice gravé par Daubigny , il s’agit du salon principale de la galerie on peut y voir quelques bronzes sur la table.
" L’amande honorable " Delacroix 1831
" L’assassinat de l’évêque de Liège" Delacroix 1829
" La bergerie " Millet 1856-58
La découverte des impressionnistes et de Manet
Durand-Ruel rencontre Monet et Pissarro, par l’intermédiaire de Daubigny en 1870-71 à Londres, où il trouve refuge pendant la guerre franco-prussienne et la Commune. Monet et Pissarro avaient exposés au Salon à Paris la décennie précédente, mais Durand-Ruel est séduit par les tableaux plus clairs, souvent peints en plein air dans la capitale anglaise. Il acquiert et expose leurs œuvres à Londres, où il a une succursale de 1870 à 1875. Lorsqu’il rentre à Paris, le marchand d’art s’intéresse à Sisley, Degas, mais aussi à Morisot, Renoir. Janvier 1872, il visite l’atelier de Manet et lui achète 21 tableaux en même temps. Pour tous ces artistes, cette rencontre marque un tournant décisif : le marchand d’art montre leurs œuvres dans ses galeries parisienne, londonienne et bruxelloise. Même s’il ne vend pas énormément, un réseau d’amateurs aventureux se constitue, cela encourage les artistes, Manet fait exception, il organise chez le photographe Nadar une première exposition du groupe en 1874, c’est le début des expositions impressionnistes.
Exposés :
" Le foyer de la danse à l'opéra rue Pelletier " Degas 1872
" Bateaux de plaisance, à l’ile Saint Denis"1872-73 Monet
" Le pont de Villeneuve la Garenne " Sisley 1872
"Place du vieux cimetière, Pontoise" 1872 Pissarro
" Le déversoir de Pontoise " Pissarro 1872
" Le combat du Kearsarge et de l’Alabama " Manet 1864
" Clair de lune " Manet 1868
"Le liseur " Manet 1861
" L’enfant à l’épée " Manet 1861
" Le pont du chemin de fer" Monet
" Le jardin de l’artiste " Monet 1874
" Meditation "Monet 1871
" Green park London " Monet 1870-71
"La Tamise au bas de Westminster"1871 Monet
" L’aventure Sydenham" 1871 Pissarro
Le livre de stock, Paris, galerie Durand-Ruel, où sont inscrits les premiers achats des peintures d’Edouard Manet en 1872, en 1868-73.
Durand-Ruel et les expositions :
L’exposition impressionniste de 1876
Durand-Ruel encourage les expositions collectives des impressionnistes, en prêtant des œuvres en 1874 ou en abritant dans sa galerie celle de 1876. De son côté, le critique Duret enjoint Pissarro à frapper et impressionner avantageusement le public et les bourgeois, car, cette exposition ca attirer l’attention et sera décisive pour l’ennemi. L’exposition présente 250 œuvres de 9 artistes. Pour Stéphane Mallarmé, fervent admirateur de Manet
" l’impressionnisme est le véritable et le principal mouvement de la peinture contemporaine ". A cette occasion, Edmond Duranty publie une sorte de manifeste du mouvement. " La nouvelle peinture", à propos du groupe de peintres qui expose dans les galeries de Durand-Ruel. Dès lors, la galerie est associée à l’impressionnisme aux yeux du public. Affrontant une grave crise financière, Durand-Ruel n’achète pourtant plus à partir de 1874. Les artistes traversent alors une période difficile " un silence de mort plane sur l’art " dira Pissarro.
Exposés :
"Petites paysannes se lavant"Degas 1869-75
"La ferme à Montfoucault" 1874 Pissarro
" L’abreuvoir de Marly le roi " 1875 Sisley
" Un percher de blanchisseuses " Berthe Morisot 1875
" Liseuse ou printemps " Monet 1872
" Etude, torse, effet de soleil " Renoir 1876
"Portrait de Mademoiselle Legrand "1875 Renoir (elle est la fille du marchand d’art lié avec Durand-Ruel, il participe à sa seconde exposition)
" Effet d’automne à Argenteuil " Monet 1873
" Pointe de la Hève, sainte Adresse " 1864 Monet
" Les galettes " Monet 1862
Durand-Ruel et les expositions :
L’exemple de Monet en 1883 et en 1892
Au début des années 1880, Durand-Ruel reprend ses achats grâce à de nouveaux apports financiers. L’embellie est de courte durée, mais les centaines de peintures acquises lui permettent de consacrer des expositions individuelles à Boudin, Monet , Renoir, Pissarro, Sisley en 1883. Ce type d’expositions, rare en France qu’il suscite la résistance des artistes, vise aussi à montrer le sérieux d’une peinture toujours contestée. Un exemple avec Monet, Durand-Ruel et l’artiste proposent une sorte de rétrospective, confrontant des œuvres des débuts avec les tableaux récents de Normandie. Les expositions de 1883 se soldent par un échec commercial, mais recueil un succès critique en particulier pour Monet. Surtout avec le développement des séries dans son œuvre, l’espace de la galerie apparaît comme une composante essentielle d’un projet esthétique où les tableaux sont conçus comme un ensemble, avant d’être dispersés chez les collectionneurs.
"Effets de vent, série des peupliers au bord de l’Epte " Monet à peint le même motif à différentes saisons 1891
"L’église de Varangéville, effet du matin " Monet 1882
"Chemin de la Cavée, Pourville " Monet 1882
" Poste des douaniers, Varangéville " Monet 1882
Quelques lettres autographes, signées de Durand-Ruel adressées à Monet en 1886, des invitations pour l’exposition "les peupliers " Monet en 1892 sont présentées.
New York, Berlin, Paris, Londres : L’apothéose de l’impressionnisme
Durand-Ruel se lance à la recherche de nouveaux marchés, nous sommes début 1880 :il envoie des œuvres à Londres, mais aussi à Berlin, Boston en 1883, New York en 1886, où il ouvrira une galerie. Le marchand devient l’interlocuteur privilégié d’amateurs fortunés, tels les Havemeyer à New York, les Palmer à Chicago, Alexander le frère de Mary Cassatt à Philadelphie. La conquête du marché américain marque un tournant. L’impressionnisme s’engage sur la voie du succès commercial et de la reconnaissance internationale sous l’impulsion de Durand-Ruel, arbitre du gout et pourvoyeur des grandes collections privées et publiques en Europe et aux Etats-Unis au tournant du XX eme siècle. 1905, il réunit aux Grafton Gallerie à Londres plus de 300 œuvres de Manet et des impressionnistes. L’exposition couronne avec éclat une aventure débutée 30 années plus tôt dans cette ville et traduit la place centrale, nouvelle désormais acquise par la figure du marchand d’art. " Imposer des artistes très originaux ", écrivait Durand-Ruel en 1885
" La musique aux Tuileries " 1882 Manet on peut y voir la présence de Baudelaire, Offenbach et l’artiste dans cette foule mondaine.
" La toilette de l’enfant " 1893 Mary Cassatt, elle a joué un rôle important dans la diffusion des impressionnistes aux Etats-Unis.
"Femme à sa toilette " berthe Morisot 1879-89
" Portrait d’Eva Gonzales "1870 Manet, elle fut peintre et élève de Manet
"Les déchargeurs de charbons " 1875 Monet
"Mademoiselle Lala au cirque Fernando " 1879 Degas
" Aux courses avant le départ" 1878-79 Degas
" Le foyer de la danse" 1880-81 Degas
« Le défilé aux chevaux de course devant les tribunes» 1866-68 Degas, les courses étaient un thème vendeur en Angleterre en 1873
" Le moulin sur la couleuvre à Pontoise " Cézanne 1881, 1ere toile de l’artiste achetée pour un musée de Berlin
"L’été " Monet 1874
" Femme à la guitare " Renoir 1896-97
" Vue de Saint Mammés " 1881 Sisley, l’artiste s’y est installé.
Photos des salles d’expositions : Londres en 1905, La seconde galerie à New York, 315 fifth Avenue en 1889-94.
Trois œuvres de Renoir :
"Danse à Bougival " en 1863, Il s’agit de Suzanne Valadon avec peut-être le fils du patron
"Danse à la campagne" 1883
" Danse à la ville " 1883 il s’agit d’Aline Charigot future épouse du peintre.
"Fin de déjeuner " 1879 Renoir, la scène se déroule dans un cabaret de Montmartre, il y a Eillen André et surement le frère de Renoir.
Quelques extraits du catalogue de l’exposition
Magnifique exposition à ne pas manquer jusqu’en février 2015 au musée du Luxembourg Paris
Le rêve, survient pendant le sommeil, ce sont des messages véhiculés par le songe, les scénarios lorsque nous dormons sont plutôt abstraits. Le songe devient rêve en langage poétique.
Sujet de réflexion pictural et littéraire pour les artistes depuis l’Antiquité qui a fasciné et a donné naissance à de nombreuses variations du modèle endormi, c’est l’allégorie de l’abandon. L’exposition démontre les liens pervers et troublants entre la muse et l’artiste.
Ce thème vu par des artistes modernes tel que : Picasso, Matisse, Camoin, Manguin, Vallotton, Vuillard, Denis et autres, nous font découvrir le parcours de ce sujet depuis la fin du XIX eme siècle jusqu’au Nabis en 1950 en passant par les symbolistes. Une cinquantaine d’œuvres sont exposées.
Maurice Denis (1870-1943), il fait parti du groupe des Nabis.
Il ouvre l’exposition avec "Portrait de Marthe endormie " daté de 1897
"La belle au bois dormant, Cendrillon sommeillait " Verlaine 1888
Le livre de la belle au bois, étude pour la belle au bois d’automne daté de 1892 est exposé
" La belle au bois d’automne " 1892, œuvre de Maurice Denis (avatar de l’héroïne de contes de fées)
Gabriel Travieux a dit en 1892 : "Elle est belle comme ceux qui n’ont pas souffert ……….seulement un peu pâle, d’avoir depuis 100 ans sommeillée sous les arbres sans voir le ciel "
Frise pour la chambre à coucher du peintre " La couronne de fiançailles " Maurice Denis 1897-99
"Profil de femme " 1908, Aristide Maillol (1861-1944), peintre, graveur et sculpteur. Il a rejoint le mouvement Nabis en 1893
" Femme assoupie sur un lit ou l’indolente " 1899 Pierre Bonnard (1867-1947), peintre, graveur, illustrateur et sculpteur, il a fait parti du groupe des Nabis.
Dans cette œuvre, il s’agit de Marthe épouse de l’artiste, cuisses ouvertes dans lune lumière, femme offerte au regard après l’amour est l’expression d’une intimité dévoilée)
" J’avais tenu aux lithographies en rose, ce qui me permettrait de mieux rendre l’atmosphère poétique de Verlaine ". Bonnard
Exposition de deux livres " Séguedille " poème de Verlaine illustré par Bonnard en 1900, et, " Marie " de Peter Nansen
"Femme au lit " 1891-92, de Jozsef Eippl Ronai (1861-1927), peintre hongrois, en 1899 il vient chez Maillol à Banyuls
" Femme couchée " datée de 1891, Edouard Vuillard (1868-1940), un des membres fondateur des Nabis. Artiste peintre, graveur, illustrateur, dessinateur, peintre de compositions murales et de décors de théâtre.
"Le sommeil de Madame Vuillard", 1891-92 par Edouard Vuillard
" Tète de femme au bonnet " 1892 Paul Sérusier (1864-1927), peintre postimpressionniste, associé au mouvement des Nabis
" Les yeux clos "1890 pastel, Odilon Redon (1840-1916) peintre symboliste
"Je rêve donc je suis " Auguste Strindberg
" Femme et enfant " 1897, Georges Lemmen (1865-1916) peintre impressionniste, dessinateur, graveur belge.
Il représente dans cette œuvre son épouse et sa fille Lise
"Le sommeil (son épouse endormie) " 1900 Georges Lemmen
« Avec la nuit lourde pourtant du vol des démons, des mauvais génies, des esprits des morts, des tupapaus que tout à l’heure se dresseront, les lèvres blêmes et les yeux phosphorescents, près de la couche ou les cauchemars ne laissent pas seuls les fillettes, tôt nubiles. » Paul Gauguin
" To Po , la grande nuit" Gauguin 1894
Explosion de couleurs pour la salle Fauve :
(Le fauvisme mouvement qui a duré peu de temps, les techniques de peinture sont modernes, les représentations sont réalistes et les couleurs sont vives)
Manguin est l’un des principaux créateurs du fauvisme français. Quelques exemples :
"Nu allongé " 1902 pastel sur papier, Henri Manguin (1874-1949), artiste peintre
"La blonde endormie ",1904, Charles Camoin (1879-1965), peintre faisant parti des Fauves.
" La sieste ", 1905-10 Henri Manguin, il s’agit de l’épouse de l’artiste Jeanne.
" Etude de femme couchée " 1905 , Henri Manguin
"Petite faunesse dormant " 1905 Jean Puy (1876-1960) peintre faisant parti des Fauves
" Grand nu "1910-11 Alfred Lombard (1884-1973) peintre
" Le repos ou nu dans un intérieur " Henri Manguin 1905
" Odalisque dormant " 1915-17, Auguste Renoir (1841-1919), peintre impressionniste
" Femme étendue de dos " , sanguine 1937-44 Aristide Maillol
" La femme endormie, villa Demière Saint-Tropez " 1928 Henri Lebasque (1865-1937), peintre postimpressioniste.
" Femme dormant au bord de l’eau " 1913, Félix Vallotton (1865-1925), peintre, graveur, illustrateur, sculpteur, critique d’art, romancier français d’origine Suisse.
Bronze " la nuit " Aristide Maillol
" Femme endormie " 1842 Henri Matisse (1869-1954), peintre dessinateur, sculpteur, chef de file du Fauvisme.
Trois dessins de Matisse dont : Marguerite les yeux fermés 1918-19, figure endormie dans l’intérieur avec bocal 1929 et jeune femme dormant dans un bocal à poissons 1928.
" Le modèle c’est le foyer de mon énergie " Matisse
En poursuivant l’exposition nous découvrons les œuvres de Picasso qui a également traité ce sujet, mais aussi Balthus, Renoir, Brancusi, Vuillard, Gauguin, Van Dongen
" Garçon pensif, veillant une dormeuse à la lueur d’une bougie " eau forte et aquateinte 1934, Pablo Picasso (1881-1973), peintre, dessinateur, sculpteur, considéré comme le fondateur du cubisme
" La Vénus endormie "1934, Paul Delvaux (1897-1994), peintre postimpressionniste, expressionniste, et surréaliste belge.
" Minotaure caressant du mufle la main d’une dormeuse ", peinture sèche sur papier 1933 Picasso
"Faune dévoilant une dormeuse " , peinture sèche sur papier 1936 Picasso
" Femme nue couchée " 1932 huile sur toile Picasso
Photo d’un marbre "le sommeil " de Brancusi (1876-1957), sculpteur roumain
Bronze " Muse endormie " Brancusi en 1910
" Femme étendue au bord de l’eau » 1921 Félix Vallotton
"Odalisque à la culotte grise" Matisse 1927
"Femme endormie " Bonnard 1928
"Jeune fille endormie " 1975, crayon et fusain sur papier, Balthus (1908-2001) peintre figuratif d’origine polonaise.
"Lucie Hessel dormant sur un divan " 1920 Vuillard
" La nuit ou la lune "1924, Van Dongen (1877-1968), peintre hollandais
"Nu allongé " gouache 1920, Georgio de Chirico (1888-1978), peintre, sculpteur et écrivain italien
"Femme couchée au bol " 1933, Pierre Jacob dit Tal Coat (1905-1985) peintre non figuratif appartenant à l’école de Paris.
Yasunari Kawabata (1899-1972) écrivain japonais. Prix Nobel de littérature en 1968. Ecrivain majeur du XX eme siècle.
Les belles endormies, œuvre traduite en 1970 en français adaptée au cinéma et au théâtre.
Quelques extraits des "Belles Endormies", de Yasunari Kawabata.
« Il en venait à la considérer non comme une ensorceleuse, mais comme la victime d’un enchantement.
Avec cela, tout endormie qu’elle fut, elle vivait encore, que sa conscience fut plongée dans un profond sommeil, son corps par contre restait éveillé dans sa féminité. Il y avait là, non pas une conscience humaine, mais rien qu’un corps de femme »
Très belle exposition qui laisse une part de mystère au visiteur.
Jusqu’au 2 novembre au Cannet musée Bonnard
L’orientalisme, courant artistique et littéraire du XIX eme siècle (un orientalisme humanisme et classique existe depuis le Moyen-âge et début Renaissance avec le début des explorations de Marco Polo, puis atteint son apogée avec les turqueries et le goût oriental du XVIII eme siècle baroque et rococo, ce goût oriental hérite aussi du contact des croisades avec les islamiques).
Au XIX eme siècle, ce mouvement marque un intérêt pour les cultures de l’Afrique du nord, turques et arabes et toutes les régions dominées par l’empire Ottoman jusqu’au Caucase.
Ce sont les campagnes napoléoniennes d'Egypte (1798-1801) qui ont ouvert la voie à l’engouement occidental pour l’Orient. La guerre de libération de la Grèce en 1821. La conquête de l’Algérie en 1830 avec la prise d’Alger par l’armée de Charles X, alors que s’amorce le déclin de l’empire Ottoman.
La confrontation avec la civilisation orientale, rendue plus directe par l’établissement des liens diplomatiques, économiques, par l’amélioration des conditions de voyage, amènent les artistes a se déplacer, ce qui donne un élan prodigieux à l’orientalisme, ils ont voulu témoigner et contribuer à fixer la mémoire de ces pays.
L’art orientaliste ne correspond en France à aucun mouvement artistique, cependant de nombreux artistes différents ont repris ce thème, en effectuant leurs voyages. Il s’agit d’un attrait pour l’ailleurs, la recherche de l’exotisme, ce qui a influencé la société. Les salons de la bourgeoisie et de la noblesse donnèrent des réceptions et des bals costumés sur les modèles des cours d’Orient.
En peinture l’orientalisme moderne (1905 à 1910) avec la création de la villa Abd-El-Tif, petit palais algérois qui a hébergé des artistes peintre de 1907 à 1962, il est situé dans la campagne algéroise) , c’est le prolongement de l’orientalisme classique.
De la couleur à la lumière :
Problèmes posés aux artistes face à une luminosité extrême, celle de l’Orient. Peindre sous la lumière de l’Orient, c’est tenter de la dompter pour que la couleur puisse enfin se poser sur la toile. Un certain nombre d’artistes ayant des difficultés à peindre sous cette lumière, et, pour beaucoup seul le dessin ou l’aquarelle furent possible.
Les œuvres des artistes donnent à voir le coté technique de l’étude d’une lumière puissante qui écrase les couleurs et métamorphose les sujets, les paysages.
L’exposition :
Vassily Kandinsky (1866-1944) est l’un des premiers à mettre l’accent sur l’Orient, il voyage en Tunisie en 1905, il porte un intérêt à la culture et aux arts arabo-islamique. Il dessine et peint des sujets populaires. Sa vision de la couleur est associée à la lumière spirituelle et non pas à la lumière solaire. L’Orient de Kandinsky souscrit à la théorie selon laquelle la couleur a d’abord un effet purement physique et provoque dans un second temps une "vibration de l’âme".
"Suite orientale, Arabes III" 1911 représentation de cavaliers, une femme allongée et une cruche. Ces trois motifs semblent être les motifs principaux de la toile, ou les cavaliers font référence à Saint-Georges, la femme peut-être vue comme la force régénératrice et la cruche, la force secrète de la vie spirituelle, ouverte vers le haut.
Martiros Sarian (1920-1972) , artiste arménien, dès 1910 il voyage dans l’empire ottoman en Egypte et en Iran. L’artiste s’est affirmé dans la lumière orientale de l’Arménie. L’objectif de sa création, c’est d’exprimer l’essence de l’Orient énigmatique.
"Paysage d’Arménie" 1921, dans cette œuvre il représente la nature, les animaux, la végétation de son pays. il représente presque rien, le ciel est d’un bleu profond, de larges courbes dessinent la montagne aux tonalités jaune, orangé, un arbre et un animal. L’ensemble de la toile est irradiée par le soleil. A partir de trois couleurs (bleu, jaune, vert) il compose et construit son tableau inondé de lumière.
Charles Camoin (1879-1965) rejoint Matisse à Tanger où il passe l'hiver 1912-1913 auprès de son ami. Camoin retrouve de l'ardeur au travail et rapporte de nombreux dessins. Pourtant très admiratif de Delacroix, dont il recopie des passages entiers du journal, Camoin ne cède pas à la tentation orientaliste. C'est plus l'atmosphère du lieu qui l'intéresse. Il rapporte du Maroc un ensemble de paysages dans lesquels il renonce au noir pour évoluer vers une gamme de teintes beaucoup plus tendres, utilisées en transparence. Il renoue avec la technique du dessin instantané apprise dans l'atelier de Gustave Moreau.
"Plage de Tanger" 1912, une légèreté dans les couleurs, le sable de la plage est rose, ce qui donne une grande douceur à l’œuvre.
" Le palais du sultan " 1912-13, composition d’ensemble, les masses architecturales et les jeux d’ombres.
" Marocains dans une rue à Tanger" 1913, les personnages sont animés,
"Jeune marocain assis " 1913
Albert Marquet (1875-1947) découvre le Maroc avec Matisse lors d’un passage à Tanger en 1909, il y fera plusieurs séjours, il voyage aussi à Dakar avec Matisse, dans le sud marocain, et, à partir de 1919 en Tunisie et Algérie. L'artiste renouvelle ses thèmes, il tend vers une plus grande simplification pour exprimer l'essentiel des lignes et des formes qui ne détruisent jamais les subtiles modifications de tons.
"Citadelle à Tanger " 1913, cette œuvre exprime les différents degrés de la lumière à partir d’une seule couleur, ici c’est le bleu qui permet à l’artiste d’obtenir une plus grande variété de tons, de nuances. L’artiste soumet tous les éléments de son tableau (formes, lignes, couleurs) à l’expression de l’atmosphère colorée qui règne sur la casbah La voûte, les murs qui la reçoivent et le sol privé de soleil, servent de cadre au site représenté et au tableau lui-même. Le bleu profond qui recouvre la zone architecturale évoque l’épaisseur de l’ombre et contraste avec la clarté de la rue, trouée lumineuse où chaque pan de maison devient une surface inondée de soleil.
Henri Person (1876-1926), en 1890 il rencontre Paul Signac, et subit son influence au début du XX eme siècle. Les deux artistes effectuent un voyage à Constantinople. Person utilise l’aquarelle pour traduire l’instantané, le fugitif, le provisoire.
" Istanbul "1907, œuvre baignée dans la lumière, la ville disparaît sous un halo de couleur jaune, seules les tartanes au premier plan à droite de couleurs froides : violet, bleu, brun renvoient vers le réel.
"Voiliers à Istanbul " 1907, l’artiste silhouette un crayon gras, bateaux et minarets de la mosquée en quelques touches d’aquarelle, la rapidité de l’exécution empêche l’encombrement de détails qui figeraient la sensation, la spontanéité.
Paul Signac (1863-1935) Dès 1904 il voyage, va en Italie, Hollande, Constantinople en compagnie de Person et peignent ensemble, Signac réalise des aquarelles.
" Vue de Constantinople "1907
" Constantinople, la corne d’or le matin" 1907, la luminosité est plus dorée que nature, elle semble être la lumière enveloppée du nord sur une couleur d’Orient.
Léon Bonnat (1833-1922), passe une partie de son adolescence à Madrid, puis voyage en 1860 en Italie, en Grèce et au Moyen-Orient dans les années 1868, en 1869 il assiste à l’inauguration du canal de Suez.
« Arabe enlevant une épine de son pied » 1868-69
Edmond Hédoin (1820-1889), il effectue un voyage en Algérie dans la région de Constantine en 1847, pour y collecter un certain nombre de vues et costumes. Il rapporte des croquis, des études qui lui serviront toute sa vie.
"Un café à Constantine " 1848, au premier plan des hommes baignent dans un climat de torpeur, ils sont installés sur un bat-flanc recouvert de paille, tout est dans l’ombre sauf quelques éclats de lumière venant du ciel azur dans l’encadrement de la porte sur un groupe d’hommes installés dans le fond à gauche.
Gabriel Decamps (1803-1860) fait ses débuts comme peintre de genre, marquant une attirance pour la nature et les sujets orientaux. Soucieux de perfectionner son art, il voyage en Suisse et dans le midi de la France en 1824. Il expose pour la première fois au Salon de 1827.
En 1828, il est envoyé en mission en Grèce en compagnie du peintre Louis Garneray, chargé de commémorer par un tableau, la victoire de Navarin, et poursuit un périple qui le conduit à Constantinople, puis à Smyrne, et au Moyen-Orient. Expérience décisive. Au cours de son séjour, il prend des notes, réalise des croquis et thésaurise des images avec lesquelles il façonnera sa vision de l’Orient. Gabriel Decamps est un peintre du clair-obscur majeur, il limite sa palette à des tons bruns et se concentre sur les effets d’ambiance créés par les jeux d’ombres et de lumière.
" Le marchand d’oranges" 1842-45, combinaison du clair et du sombre.
"Marchand turc fumant dans sa boutique "1844, l’artiste dans cette toile combine les clairs et les sombres.
" Scènes de harem , Pacha et musicienne" aquarelle, les tons sont bruns l’artiste privilégie l’ambiance créés par les jeux d’ombres et de lumière.
Alfred Dehodencq (1822-1882), l’artiste visite le Maroc, il va à Tanger, Salé, Tétouan, Larache, Mogador, Rabat. Il séjourne plusieurs années chez le consul de France.
"Cour de maison marocaine " 1860, il utilise le contraste lumineux entre des murs blancs chauffés de soleil et ceux plus bruns dans l’ombre où se tient une figure féminine à peine esquissée.
Théodore Chassériau (1819-1856) admirateur d’Eugène Delacroix, il se sent attiré par l’Orient. Sur l’invitation du calife de Constantine, Ali Ben Ahmed, il se rend en Algérie en 1846. Il s’intègre à la vie locale : scènes de combats de cavaliers arabes, scènes de vie des femmes à Alger montrent combien l’artiste maitrise le mouvement, et, est un grand coloriste. Il réalise des carnets de dessins avec peu de paysages.
" Jeune femme maure allaitant son enfant et une vieille " 1850
" Intérieur juif à Constantine" 1851
" Femme noire d’Alger "
Eugène Fromentin (1820-1876), en 1846, à l’insu de sa famille, il visite l’Algérie avec deux amis et peut ainsi remplir ses carnets de croquis de paysages et d’habitants d’Afrique du nord, s’inscrivant en cela dans le mouvement de l’orientalisme. Il effectue plusieurs voyages, pendant le premier il exécute des dessins d’une grande précision et d’une transcription directe, les premiers paysages recherchent l’exactitude.
Le second voyage, l’artiste reste huit mois, il découvre le Sahara, son idée étant de faire une série de dessins formant un itinéraire de Constantine à Biskra. A son retour il réalise des eaux fortes et en fait un album. L’artiste analyse dans sa complexité la lumière du ciel africain. Il précise que tout est gris, et dit : « le gris, voici l’avènement et le triomphe du gris. Tout est gris, depuis le gris froid des murailles jusqu’aux gris puissants et chauds des terrains et des végétations brulées ».
L’artiste utilise trois couleurs le blanc, le vert et le bleu.
" Arabes chassant le faucon "1887
" Fantasia " 1859, l’artiste dans cette œuvre a un sens subtil de la lumière.
" Chasse au faucon" crayon sur papier
" Tailleurs devant la mosquée " 1852
" Le chef arabe " 1863
Eugène Delacroix (1798-1863), En 1832, une mission diplomatique placée sous la direction du Comte de Mornay permet à Eugène Delacroix de découvrir le Maroc. En premier lieu il découvre Tanger, Meknès, et fait un séjour dans le sud de l’Espagne. Pendant son voyage il fait escale à Oran puis Alger avant de regagner la France. Pendant son périple l’artiste réalise plusieurs milliers de dessins et aquarelles ainsi que sept carnets. Sur place il dessine ce qu’il voit et note à la mine de plomb une indication de couleur. Il découvre la féerie des couleurs, de la lumière et appréhende une nouvelle utilisation de cette lumière. Cela aura une portée considérable sur son style iconographique. Cette lumière vive du Maroc renforça la conviction de l’artiste sur l’usage d’un système de couleurs complémentaires.
"Femmes d’Alger dans leur intérieur " 1847
" le kaïd, chef marocain " 1837, cette œuvre est inspirée d’une scène dont l’artiste a été témoin en 1832, lors de son trajet de retour vers Tanger. Il note dans son journal : le lait offert par les femmes. Un bâton avec un mouchoir blanc. D’abord, le lait aux porte-drapeaux qui ont trempé le bout du doigt. Ensuite au kaïd et aux soldats. Cette offrande traditionnelle symbolise le sentiment pacifique qui anime les hôtes et traduit leurs souhaits de bienvenue .
" Cavaliers arabes au galop" 1840-50, l’œuvre traduit la violence, l’énergie et le mouvement.
"Jeune turc caressant son cheval " 1826-27, le jeune homme est vêtu d’un costume traditionnel, il caresse son cheval avec tendresse.
" Vieux marchand d’oranges" au pastel 1832
" L’empereur du Maroc" dessin
" Paysage aux environs de Meknès " aquarelle sur papier 1832
" Marocain assis " 1832 aquarelle et crayon
Louis Moilliet (1880-1962) voyage en Tunisie, il débute ses aquarelles lors de ses voyages en Afrique du nord, il est fasciné par l’art islamique qu’il perçoit comme le berceau de l’art abstrait ainsi que ses deux compagnons de voyage Klee et Macke. L’intérêt de ces artistes porte sur la lumière et les couleurs qu’elle engendre. Pour Moilliet c’est la couleur qui produit la lumière, le mouvement et l’espace. L’aquarelle sera son mode d’expression qu’il utilisera pendant 30 ans.
"Mosquée et jardin à Salé, Maroc" 1921 aquarelle
Louis Valtat, (1869-1952) , orienté au départ par le pointillisme, à l’académie Julian il rencontre Vuillard et Bonnard et le groupe des Nabis. Malade il fait des séjours sanitaires à Collioure, Banyuls, il rencontre Maillol, il fait plusieurs séjours en Espagne , dans les années 1897-98 il se rend fréquemment dans le sud de la France , il y rencontre Renoir .Il voyage en Algérie en 1906, pendant son séjour il réalise des croquis
" Femme à la terrasse, Alger "1906
" Femmes et conversation sur les hauteurs d’Alger " 1906
"Étude pour le café Maure " 1906
Auguste Chabaud(1882-1955), de 1903 à 1906, l’artiste effectue son service militaire en Tunisie, d’où il revient avec des carnets de croquis remplis d’images locales, on retiendra les nombreux dessins de militaires, d’indigènes et de scènes de bar peuplés de filles et de marins, les marchés, le souk, charmeurs de serpents, femmes voilées. Auguste Chabaud n’est pas un artiste voyageur. Sa palette n’est nullement transformée sous la lumière tunisienne.
"Le marchand d’oranges " 1905-06
" Tunisie " 1913
" Femme arabe" dessin
Kees Van Dongen (1877-1968), l’artiste voyage beaucoup va en Italie, il effectue un voyage au Maroc en 1910 puis en Egypte en 1912.
" Fellahines , le long du Nil" 1913
Charles Dufresne (1876-1938), en 1910, un évènement majeur se produit dans sa vie : il présente un pastel au « Prix de l’Afrique du Nord » qu’il remporte. Il vit donc deux années à la villa Abd-El-Tif à Alger où il commence à abandonner le pastel pour l’huile. De retour à Paris en 1912, dans son atelier de l’ile Saint-Louis, il peint dans des couleurs luxuriantes des scènes orientales issues de son imagination et de ses souvenirs. Juste avant la guerre, il est influencé par certaines écoles nouvelles, ses formes se simplifient, ses couleurs deviennent plus sombres. Dessins au crayon et à l’encre de chine lui permettent d’éviter la couleur afin d’apprivoiser la lumière.
" Scène de marché "
" Scène d’Algérie " 1913
" Un marché" 1913 dessin
Henri Matisse (1869-1954), il entreprend de nombreux voyages qui seront autant de sources d’inspiration : Algérie, Italie, Allemagne, Maroc, Russie, Espagne, Etats-Unis et Tahiti.
1906, il effectue son premier séjour en Algérie.
1910, l’artiste prend de la distance avec le fauvisme. Il effectue deux séjours au Maroc, à Tanger en 1912, le second, d’octobre 1912 au début 1913, puis il part pour l’Espagne. Il réalise de nombreux croquis. Il est influencé par l’art islamique et trouve la lumière aveuglante.
Sa réflexion porte sur la manière de construire un art décoratif qui produise au sein même de la peinture de chevalet un bouleversement des données du regard qui se porte sur elle. Ce bouleversement, Matisse le vit lors de son second séjour. Dans ses tableaux marocains, il revisite son système plastique : suppression de l’anecdote et des détails matériels, il peint des couleurs qui lui sont propres et non plus observées, il applique de grands aplats et utilise dans ses figures ce qu’il appel le procédé décoratif.
" Coquelicots et iris I et II" 1912, deux grands panneaux de fleurs réalisés lors de son séjour Tanger, ces toiles sont inachevées, la tendance de l’artiste à cette époque : stylisation des motifs floraux et vivacité des couleurs.
" Marocaine assise" encre de chine
"Medina " vers 1911 encre de chine
" Etude de paysage marocain "
Théo Van Rysselberghe (1862-1926), il va en Espagne et au Maroc, il reste quelques mois à Tanger, pour y pratiquer le dessin et la peinture des scènes pittoresques de la rue, de la kasbah, des souks. L’artiste évolue sous la lumière de l’Orient. Lors de ses premiers voyages au Maroc, son style réaliste, aux tonalités brunes montrent son habileté à créer des œuvres emplies d’exotisme et de vie locale. L’œuvre orientaliste de l’artiste montre les transformations de son art et le cheminement de l’esthétique réaliste, et, à l’adoption de la technique divisionniste.
"Campement près d’une ville marocaine" 1887-88, œuvre peinte lors de son troisième séjour au Maroc. Les couleurs particulières de ce pays d’Afrique et la pureté de l’air, sembleraient l’avoir poussé a expérimenter la décomposition de la lumière. En rentrant du Maroc l’artiste ne plus qu’avec la technique néo-impressionniste.
Quelques extraits du catalogue de l’exposition.
Magnifique exposition qui offre aux visiteurs un moment d'évasion dans cet univers dense et coloré des voyages effectués par les artistes en Orient, Afrique du nord, Turquie. A ne pas manquer
Musée de l’Annonciade Saint-Tropez jusqu’au 13 octobre 2014
Paris et son histoire
A l’époque Gallo-romaine, la cité romaine s’étend sur la rive gauche et l’île de la cité, elle est nommée Lutèce. La cité est très modeste, mais connaît une certaine prospérité grâce à son trafic fluvial. Elle aurait été christianisée par Saint-Denis martyrisé vers 250.
La position stratégique de la cité face aux grandes invasions en fait un lieu de séjour pour l’empereur Julien entre 357 et 360, puis de Valentinien 1er, de 365 à 366, c’est à cette époque que le nom de la cité devient Paris. Au IV eme siècle ses faubourgs subsistent mais au V eme siècle la population se replie dans l’île de la cité.
451, Geneviève la future patronne de la ville aurait convaincue les habitants de ne pas craindre les Huns d’Attila, qui s’enfuient sans combats.
Au Moyen-âge (il s'étend du V au XV eme siècle), Clovis après avoir conquis la Gaule fait de Paris sa capitale nous sommes en l’an 506. Il y établit sa résidence principale (palais des thermes),et y fait construire plusieurs édifices religieux, dont la basilique des Saints Apôtres (il y est enterré). Le rôle de la cité doit être relativisé, il n’existe pas encore d’administration royale.
Au VI et VII eme siècle, Paris garde une importance particulière. Malgré les divisions des héritiers de Clovis. Childebert 1er, fait construire la plus grande cathédrale (Saint-Etienne), Childéric II fait rénover les arènes gallo-romaines, c’est à cette époque que la ville commence à s’étendre sur la rive droite, alors que la rive gauche est réoccupée. L’extension vers l’est du royaume des francs sous le règne de Charlemagne fait perdre à Paris sa position politique privilégiée.
Au IX eme siècle, la ville fait partie du territoire des Robertiens ( noblesse franque qui tient son nom du prénom Robert que portèrent un grand nombre de ses membres), qui prennent le titre de comte de Paris. Les Vikings la ravagent plusieurs fois, elle devient ruinée. La population revient vers l’île de la cité.
En 885-886, la ville est assiégée par les Normands, elle résiste avec succès en barrant l’accès au fleuve. Episode qui procure un grand prestige à Paris et à son comte Eûdes, qui a participé à sa défense, par contre il marque la fin de l’empire Carolingien, le comportement de Charles le Gros étant jugé indigne.
Paris est une ville royale importante à l’époque des premiers capétiens, elle gagne en importance. Robert le Pieux fait restaurer le palais de la cité (palais de justice aujourd’hui.) ainsi que plusieurs abbayes. Louis VI et Louis VII y fixent leur cour et leur chancellerie. La cité prospère, elle devient une place importante du commerce du blé, du poisson et du drap, les marchands parisiens s’unissent autour d’une hanse des marchands de l’eau privilégiée par Louis VII, nous sommes en 1170-71. Paris devient un centre d’enseignement majeur grâce aux écoles épiscopales dans un premier temps, puis au milieu du XII eme siècle aux communautés religieuses installées sur la rive gauche. La ville s'étend sur la rive droite au XI eme siècle, c’est le poumon économique, tant qu’à l’île de la cité elle abrite les édifices religieux et administratifs. Philippe Auguste fait de Paris la capitale incontestée du royaume, cette position est renforcée avec Louis IX et Philippe Lebel. L’administration royale, tient son siège dans la cité où se situe la chambre des comptes, le trésor et les archives du royaume. Les bourgeois parisiens jouent un rôle majeur dans la gestion de l’Etat, faisant souvent parti de l’entourage du souverain.
XII eme siècle , Paris est un des grands centres intellectuels d’Europe, particulièrement en matière de théologie et philosophie.
XIII eme siècle, Les écoles de la rive gauche s’unifient en « Universitas » (universités médiévales) reconnues par le Pape en 1209-10, ce qui fait de Paris le plus prestigieux centre d’enseignement d’Europe occidentale au moins pendant un siècle. La cathédrale est achevée vers 1250, la sainte chapelle qui abrite la couronne d’épines du Christ en 1248, tant qu’au Palais de la Cité il est rénové et plus important, le marché parisien (les Halles) est emmuré et recouvert, Philippe Auguste fait emmurer les deux rives de la cité de murailles de pierres, terminées en 1209-1210.
1257, création de la Sorbonne.
en 1263 c’est l’apparition d’une municipalité, composé d’un prévôt des marchands et quatre échevins. Paris poursuit sa croissance.
XIV eme siècle, la ville est la plus peuplée d’Europe avec 200 000 habitants. Mais elle est frappée par la peste en 1348 qui ravage l’Europe de 1347 à 1351. Pendant la guerre de cent ans, elle est exposée aux attaques anglaises, Charles V est amené à construire sur la rive droite un nouveau rempart englobant les faubourgs. Mais dans un contexte de dépression économique, de défaite militaire, l’autorité royale est remise en cause. Etienne Marcel, tente de s’emparer du pouvoir en 1357-1358 , les émeutes populaires se multiplient. Charles V et Charles VI se réfugient dans l’est parisien, moins exposé aux émeutes.
XV eme siècle de nombreuses violences dans la capitale entre Armagnacs et Bourguignons, ils finissent par s’imposer en 1418, et Paris tombe aux mains du roi d’Angleterre deux ans plus tard. C’est Charles VII qui reconquit la cité en 1436, mais le roi préfère résider sur les bords de Loire. Il en sera de même pour ses successeurs Louis XI, Charles VIII et Louis XII .
XVI eme siècle, nous sommes à la Renaissance (elle débute en France fin XV jusqu'au début XVII eme siècle), le roi et sa cour résident dans le Val de Loire, la monarchie s’inquiète du désordre qui règne dans la cité.
1528, François 1er fixe sa résidence à Paris. Le rayonnement culturel s’accroît avec ses universités (théologie et arts libéraux), un enseignement moderne s’ajoute tourné vers l’humanisme et les sciences exactes voulues par le roi au Collège de France (sa fondation remonte en 1530, son maître de librairie traducteur d’œuvres antiques, Guillaume Budé, suggère au roi d’instituer un collège de lecteurs royaux, des humanistes sont payés par le roi pour enseigner des disciplines, ignorées par l’université de Paris). La capitale atteint 280 000 habitants et reste la plus grande ville du monde chrétien.
24 août 1572, sous Charles IX, est organisé le massacre de la saint Barthélemy, il y a eu entre 2000 et 10 000 victimes. La ligue catholique très puissante dans la capitale se dresse contre Henri III, ce qui entraîne la journée des barricades en 1588. Ce dernier s’enfuie avant d’assiéger la ville, il est assassiné et le siège est maintenu par Henri de Navarre (Henri IV), la ville est ruinée affamée mais lui ouvre ses portes en 1594.
XVII eme siècle , la journée des barricades de 1648 marque le début de la Fronde (1648-1653 est une période de troubles graves qui frappent le royaume de France pendant la minorité de Louis XIV, alors en pleine guerre d’Espagne) cela marque une crise économique importante et une défiance du roi vis-à-vis de la capitale.
1677, Louis XIV choisit Versailles comme lieu de résidence, il y déplace le siège du gouvernement en 1682, Colbert prend en main la gestion parisienne et fait la navette entre Versailles et Paris. Pendant son règne le roi ne vient que quatre fois dans la capitale pour des cérémonies officielles.
XVIII eme siècle, C’est le rayonnement intellectuel de Paris, le siècle des Lumières. C’est la période des salons littéraires, un des plus célèbre le salon de madame Geoffrin , elle y reçoit les littéraires du moment, les hommes politiques et correspond avec Gustave III de Suède, Catherine II de Russie, Stanislas II de Pologne. Ce siècle est aussi celui d’une forte expansion économique qui permet une importante croissance démographique. La capitale compte 640 000 habitants à la veille de la Révolution.
"Le salon de Madame Geoffrin" , le tableau représente la scène de la lecture de la tragédie de Voltaire, l’orphelin de la Chine. Œuvre de Anicet Charles Gabriel Lemonnier, 1812, Château de Malmaison.
1715, le régent Philippe d’Orléans s’installe au Palais Royal, le jeune Louis XV est installé au Palais des Tuileries pour un retour éphémère de la royauté dans Paris. En 1722, Louis XV retourne à Versailles.
La ville s’étend sur six arrondissements, le jardin du Luxembourg (créé en 1612 à la demande de Marie de Médicis, pour accompagner le palais du Luxembourg) marquant la frontière occidentale de la ville. Louis XV s’intéresse à Paris qu’en 1749 et décide l’aménagement de la place Louis XV (actuelle place de la Concorde), l’école militaire est construite en 1752 et une église dédiée à sainte Geneviève en 1754 (actuel Panthéon).
1789, Révolution française, elle débute à Versailles par la convocation des états généraux puis le serment du jeu de Paume (engagement d’union pris le 20 juin 1789, à la salle du jeu de paume à Versailles, par les députés du tiers état lors des états généraux de 1789). Les parisiens sont pris dans une crise économique, sensibilisés par les politiques, par la philosophie des lumières et une rancœur due à l’égard du pouvoir royal ayant quitté la capitale depuis plus d’un siècle. La prise de la Bastille, le 14 Juillet est liée au soulèvement des ébénistes du faubourg Saint Antoine en est une première étape. Le 15, Jean Sylvain Bailly (astronome, mathématicien, homme politique) reçoit à l’hôtel de ville la charge de premier maire de Paris. Le 5 octobre, une émeute est déclenchée par les femmes sur les marchés parisiens, la nouvelle est annoncée au roi à Versailles. Le 16, le château est envahi et le roi est contraint de venir résider au Palais des Tuileries, et d’y convoquer l’assemblée constituante, qui s’installe peu de jours après dans le manège des Tuileries (lieu de réunion de l’Assemblée nationale).
Paris comprend trois districts : Paris, la Franciade et Bourg-de-l’égalité.
1790, 14 juillet fête de la fédération (1er anniversaire de la prise de la Bastille) sur le Champ-de-Mars, un an plus tard, ce lieu sera le théâtre d’une fusillade.
1790 mise en vente des biens nationaux, le couvent des Cordeliers (construit grâce aux largesses de Saint-Louis, mais aussi haut lieu de la Révolution), et le couvent des Jacobins, autre haut lieu de la Révolution.
1792, une commune révolutionnaire prend possession de l’hôtel de ville, en août, la foule assiège le Palais des Tuileries avec le soutien du nouveau gouvernement municipal.
Louis XVI et la famille royale sont incarcérés à la tour du temple (construite en 1240, pendant le règne de Saint-Louis et détruite en 1808), la monarchie française est abolie. Après les élections les représentants de la commune de Paris (nom donné au gouvernement révolutionnaire de Paris établit après la prise de la Bastille), très radicaux, ils s’opposent à la convention nationale (assemblée constituante qui gouverna la France de 1792 à 1795), au groupe des Girondins (nom donné à un groupe de politique de la Révolution française qui fut majoritaire à l’assemblée législative), ce groupe est écarté en 1793. Période très difficile pour les parisiens qui subissent deux années de rationnements. La terreur règne sous la coupe du comité de salut public (organe du gouvernement révolutionnaire mis en place par la convention pour faire face au danger des menacent la république française). Le tribunal révolutionnaire avec l’aide de la mairie s’emploie à incarcérer toutes personnes suspectes. La création de la charge de Préfet de police par Napoléon ôtera à la municipalité tout pouvoir de police judiciaire, de sorte que le maire de Paris, et aujourd’hui encore, le seul de France a en être privé.
Janvier 1793, Louis XVI est guillotiné sur la place Louis XV (Concorde), 1119 personnes le suivront dont Marie-Antoinette, Danton, Lavoisier, Robespierre et ses partisans.
La Révolution ne permet pas à Paris de se développer, de nombreux couvents et églises sont rasés et font place à des lotissements édifiés sans plan d'ensemble, ce qui aboutit à une réduction des espaces verts et à une concentration de la population dans le centre de la ville.
Sous le Directoire, (26 octobre 1795 à 1799), des immeubles de rapport (ou de location) de style néoclassique sont érigés.
1799, Napoléon prend le pouvoir.
XIX eme siècle, 2 décembre 1804, Napoléon est sacré empereur par le pape Pie VII à Notre-Dame. Il décide d’établir à Paris la capitale de son royaume et ambitionne d’en faire la nouvelle Rome. Il ordonne la construction des arcs de triomphe de l’Etoile et du Carrousel ainsi que celle du Palais Impérial de la Bourse et de la colonne Vendôme. Il ordonne aussi à Jean-Antoine Alavoine (architecte) le projet de l’éléphant de la Bastille et aux architectes Percier et Fontaine, l’édification du palais du roi de Rome, (seuls les jardins du Trocadéro, et le pont d’Iéna, seront terminés). L’empereur multiplie les points d’eau, alimentés par un réseau de 50 km, de canaux qui acheminent l’eau de l’Ourcq.
1806, Paris a compensé les pertes humaines pendant la Révolution, par la venue des immigrés provinciaux. La ville maintenant est distancée par Londres en pleine expansion économique et démographique qui atteint plus d’un million d’habitants.
1814, la bataille de Paris emmène à la première capitulation de Napoléon et à la Restauration. Les armées russes occupent certains points de la ville. Le Tsar Alexandre 1er part en juin de la même année.
De la Restauration à la Commune de Paris : A la fin des cent jours (période entre le retour de Napoléon 1er en mars et la dissolution de Napoléon II), la chute de l'Empire en juillet 1815, amène à Paris les armées anglaises et prussiennes, ils vont camper sur les Champs-Elysées. Louis XVIII rentre de son exil à Gand et s’installe de nouveau aux Tuileries.
Louis XVIII ,Charles X et la Monarchie de juillet, ne s’occupent pas de l’urbanisme parisien. De ce fait les ouvriers sont entassés dans les quartiers centraux et sont nombreux au mètre carré, ce qui provoque des épidémies, le choléra en 1832 fait 32000 victimes. En 1848, 80% des morts vont à la fausse commune, les deux tiers des parisiens sont trop pauvres pour payer des impôts. Le petit peuple oublié se révolte, les barricades font tomber Charles X lors des Trois glorieuses (la monarchie de juillet succède la seconde Restauration, elle se déroule 27,28, 29 juillet), Louis Philippe tombe à son tour en 1848. La société de cette époque est évoquée dans les romans de Balzac, Hugo, Eugène Sue.
A cette période la ville accélère son rythme de croissance pour atteindre le mur des Fermiers généraux (murs d’enceintes autour de Paris, l’objet de ce mur était de percevoir des impôts sur les marchandises entrant dans la ville, à différents points). Entre 1840 et 1844 la dernière enceinte est construite dite de Thiers (Adolphe Thiers était ministre à l’époque), aujourd’hui c’est le périphérique, au centre de Paris on perce la rue Rambuteau.
1852, Second empire, Louis-Napoléon Bonaparte, président de la République française devient Napoléon III, empereur des français. C’est la transformation de la ville, Napoléon III a des idées sur l’urbanisme et le logement. C’est le Paris d’Haussmann. Des milliers de logements insalubres disparaissent sur fond d’une spéculation immobilière ce qui occasionne un krach financier international.
1860, la capitale passe de douze arrondissements à vingt, une loi permet d’annexer plusieurs communes voisines.
1870, guerre franco-prussienne, Paris est assiégée pendant plusieurs mois, mais la ville n’est pas prise par l’armée prussienne. La poste aérienne est inventée à cette occasion la ville étant encerclé, des ballons à gaz avec nacelle permettent le transfert du courrier. Refusant l’armistice de 1871, et à la suite des élections de février qui portent au pouvoir des royalistes qui mettent fin à la guerre, les parisiens s’insurgent le 18 mars 1871. C’est le début de la commune de Paris (elle est une réaction à la défaite française pendant la guerre franco-prussienne et à la capitulation de Paris). L’assemblée monarchiste (première assemblée de la troisième République en France) élue est installée à Versailles, la réprime entre le 22 et le 28 mai lors de la semaine sanglante (épisode final de la Commune de Paris).
Après la guerre de 1870, la capitale pour se relever fait un grand emprunt public de 1,2 millions de francs qui a un énorme succès. L’expansion économique de la ville est importante
De la belle Epoque à la Seconde Guerre Mondiale 1879 à 1914.
A la Belle Epoque l'expansion économique de Paris est importante, en 1913 la ville possède 100 000 entreprises et un million d'ouvriers.
1900 à 1913, 175 cinémas sont créés à Paris, de nombreux grands magasins voient le jour et contribuent au rayonnement de la ville lumière. C’est le lieu de toutes les spéculations, Paris est la seconde place financière internationale, juste derrière Londres.
L’Europe est marquée par des progrès sociaux, économiques, technologiques et politique.
Deux expositions universselles, laissent une large empreinte sur la ville , celle 1889 avec la construction de la Tour Eiffel pour cette occasion, elle attire 28 millions de visiteurs.
Et l'exposition Universelle de 1900, qui voit l'inauguration de la première ligne de métro, le Petit Palais, le Grand Palais et le Pont Alexandre III. Cette exposition reçoit 53 millions de visiteurs.
Les industries se déplacent en proches banlieues : Renault, Citroën. La presse et l’imprimerie restent dans le centre de Paris.
Paris connaît l’apogée de son influence culturelle, de la belle Epoque aux Années Folles (1920 à 1929), les quartiers Montparnasse et Montmartre accueillent de nombreux artistes : Matisse, Picasso, Braque, Fernand Léger, l’école de Paris.
La ville devient la vitrine du monde. Les grandes nations rivalisent dans la mise en scène de leur puissance et de leur modernité pendant la seconde moitié du XIX eme siècle, en particulier les expositions universelles : La première eue lieue en 1851 à Londres puis en 1862, Paris en 1855,1867, 1878, 1879,1889, 1900, Vienne en 1873, Philadelphie 1876, Chicago 1893 pour les plus importantes.
Paris 1900, la ville spectacle :
Tout autant que Londres, New-York, le Paris de 1900 est un extraordinaire laboratoire de modernité. La venue des ballets russes, le début du cinéma, le cubisme naissant, les innovations techniques et culturelles s’y succèdent font de la capitale un des nouveaux phares du début XX eme siècle.
Le parcours de l’exposition s’effectue en 6 pavillons séparés par des petits films des frères Lumière.
1900 l’exposition :
Paris 14 avril 1900, c’est la manifestation la plus importante jamais organisée. Avec un thème " le bilan d’un siècle ", Paris devient le centre du monde pendant plusieurs mois.
Installée le long de la Seine, cette exposition s’inscrit dans une politique d’embellissement et d’aménagement de la ville. Implantée sur le Champ-de-Mars, le Trocadéro, l’esplanade des Invalides, les Champs-Elysées, le bois de Vincennes étant consacré lui, à l’agriculture, à l’automobile, aux jeux olympiques, aux maisons ouvrières. Sur la rive gauche de la Seine, une rue des nations, rassemble les pavillons nationaux, au pied du Trocadéro ce sont les pavillons des possessions françaises d’Outre-mer, ils sont disposés aux côtés des colonies étrangères. Cet espace exotique est animé par des figurants en costumes, cela illustre la politique coloniale de l’Europe. Cette exposition a pour ambition de présenter à Paris un résumé de toutes les cultures du monde.
La ville se dote d’une logistique conséquente, d’où l’implantation de certaines gares au centre de la ville, (Invalides, Orsay) Les gares de Lyon, Montparnasse, de l’est sont réaménagées pour cet événement, de nombreux hôtels, restaurants, cafés ouvrent à cette occasion. Le Pont Alexandre III relie les Invalides au bas des Champs-Elysées, où sont édifiés petit et grand Palais.
Paris vitrine du monde : ou l’exposition universelle
De nombreux plans et photos de l’exposition sont exposés.
Un dessin de Mucha
"Le petit journal"
Une grande affiche de l’exposition universelle de Louis Janzin
Affiche de Steinlen "Paris exposition 1900"
De Camille Piton " l’esplanade des invalides "
Photos d’Albert Maignan.
De Paul Jouve, un bas relief avec des tigres
René Binet présente un projet pour la porte de l’exposition.
De Louis Pille ,un dessin au crayon représente l' exposition universelle 1900
Louis Lachaudel obtient un diplôme d’honneur pour la pose de la première pierre du Pont Alexandre III en aquarelle.
Jules Dalou sculpteur présente une paire de lions en bronze 1898-1899
Grille du petit palais dessin sur calque de Charles Girault et deux dessins du dôme.
Une station de métro extérieure de Guimard, et une maquette d’une rame de métro.
Un tableau représente la construction d’une station par Luigi Lodi
Maxime Maufra " féerie nocturne "
Pavillon Schneider, la machine du pavillon vue depuis la Seine 1900 par Louis Bonnier.
Un monument à Levassor de Jules Dalou 1898-1902
Affiche de Dornifant La grande exposition de Paris 1900
Autre affiche de Georges Leroux " Palais de l’optique, la grande lunette"
De Louis Bonnier, un projet de kiosque pour l’exposition
Mucha-Besnard-Bellery-Fontaine : des maquettes pour décors de théâtres
Palais et pavillons étrangers en photos dans le petit journal 1900
Toile d’Emile Blanche André Gide et ses amis au café Maure de l’exposition universelle.
Représentation de dessins et affiches concernant l’exposition, tel que le grand hôtel du Trocadéro par Heclemann.
Quelques éventails de Fournier, dont l’éventail pratique, il sert de guide dans un quartier de Paris
Un foulard commémoratif d’Hubert Cavandel
Des assiettes représentant comme motif un monument parisien, créées pour l’exposition.
Quelques boites décorées, des tickets d’entrée de l’exposition et des affiches
Paris art nouveau :
L’avènement d’une culture de masse permet d’ouvrir des voies nouvelles à la diffusion de l’art. Jules Chéret, présente des affiches joyeuses, les entrées du métro dessinées par Hector Guimard, la création investit également l’espace urbain. C’est l’âge d’or de l’estampe, de la photographie, de l’affiche, la médaille. Ces œuvres prennent place dans les intérieurs modernes. L’art entre dans la vie quotidienne, c’est l’encouragement à l’éducation esthétique des classes populaires, les artisans d’art sont nombreux dans la capitale.
L’art nouveau affirme comme principe l’unité de l’art et influence la plus part des domaines de création du plus grand au plus infime. Le castel Béranger, de Guimard, en est l’expression architecturale majeure à laquelle répond les bijoux de Lalique ou Mucha dans un sursaut d’inventivité qui s’étend jusqu’aux techniques les plus traditionnelles que sont l’ivoire, reliure, tapisserie, éventail.
En rupture avec la tradition académique et les styles inspirés du passé. Son répertoire de formes, d’ornements est fondé sur une observation du monde naturel. Il développe un goût pour l’asymétrie et les lignes courbes dites au coup de fouet, il doit beaucoup à l’art du Japon dont Siegfried Bing en est le défenseur.
A Paris il se développe grâce aux artisans pourvus d’un grand savoir-faire, et favorisé par une clientèle d’amateurs aisés. L’exposition de 1900 permet la confrontation d’artistes de toutes nationalités et marque l’apogée de cette nouvelle esthétique qui s’épanouit dans toute l’Europe.
Les bijoutiers de l'Art apportent une grande créativité et savent se dégager des styles anciens. La femme mystérieuse ou provocante constitue un de leurs thèmes d’inspiration favoris. La nature fournit un répertoire inépuisable de formes de décors dont les profils sont souvent sinueux. Les joailliers et bijoutiers utilisent des matériaux souvent délaissés comme la corne, l’émail. 1901 voit l’ouverture de la bijouterie " Georges Fouquet" rue Royale, mise en scène somptueusement par Alfons Mucha.
De nombreux créateurs d’art nouveau viennent à Paris pour en faire une des capitales de l’art nouveau. Hector Guimard, utilise des matériaux modernes pour ses entrées de métro : panneaux de lave émaillé et fonte de fer qui se prêtent à la traduction des lignes sinueuses évoquant des tiges végétales. Mucha, formé à Vienne et à Munich, s’installe à Paris en 1887, il doit sa célébrité à l’actrice Sarah Bernhardt qui lui commande les affiches de ses spectacles. En 1900, Mucha est chargé de la décoration intérieure du pavillon de Bosnie-Herzégovine. Emile Gallé, s’affirme comme un créateur original, utilisant ses connaissances en botanique et en entomologie pour façonner meubles, céramiques et pour inventer un nouvel art du verre. C'est à Paris, que les tenants de l'école de Nancy obtiennent la reconnaissance internationale. La manufacture de Sèvres, Alexandre Sandier, nommé directeur des travaux d’art de la manufacture en 1897, fait appel a des artistes novateurs tel que Guimard il y travaille de 1900 à 1903. De nouveaux matériaux sont utilisés comme le gré de cérame. " Le jeu de l’écharpe " surtout de table composé de 15 statuettes, constitue la meilleure incarnation de l’Art nouveau à Sèvres. Agathon Léonard, auteur du modèle s’est inspiré des attitudes de la danseuse Loïe Fuller.
Quelques unes des œuvres exposées :
Emile Gallé : une étagère ombellifère, et , une chaise le Dalhia bleu.
Une table de Mucha
Un paravent des quatre saisons par Eugène Grasset
Guéridon nénuphar, de Majorelle
Motif et dessin pour un balcon, de Guimard.
De Grasset "femme aux ombelles" en grès émaillé
"Vase des Burelles", de Guimard, en porcelaine dure 1903
Victor Prouvé "La nuit " en bronze
Vase de Dijon décors tournesols en porcelaine
"Sirène et pieuvre" sculpture de François-Rupert Carabin 1906
"Vases aux masques" de Jules Chéret 1892-1898
Candélabre à deux bobèches 1899 Léon Jaum
Vase d’Auxerre à décor de corail et étoile de mer 1901 en porcelaine accompagné du dessin
Affiche Loïe Fuller pour Salomé.
"Vase de Chagny" décor vigne vierge 1899.
Paire de vases Mennecy agitarium 1903 de la manufacture royale de Copenhague 1900
D'Agatha Léonard 6 danseuses en forme de serpentine encourent l’esthétique de l’art nouveau
Un bronze doré "la nature " Mucha.
Une tapisserie des Gobelins de Georges Rochegroose "La France en Afrique ou la conquête de l’Afrique "
Des dessins de Mucha prévus pour des coussins
Quelques robes de chez Worth en drap de laine ivoire avec motifs floraux dans le cordonnet
Des sœur Callot : jupe et chemisier
"La fée Morgane"statue en bronze de Pierre Roche 1904
Un bronze sculpté par Sarah Bernhardt "une algue " 1900
Vide poche en cuivre martelé d’Henri Husson et Hebrard
Timbale en argent de Cardeilhac datée 1900
12 cuillères à café en argent en écrin du prince Bojidar Karageorgevitch (1862-1908, jeune fils de la famille royale exilé, artiste et écrivain sur l’art, ayant vécu en France une grande partie de sa vie).
Ces cuillères de style Art Nouveau a été commandé et peut-être exécuté par le prince lui-même. La cuillère est sous la forme d’une installation de chute de neige, la poignée représente deux fleurs.
"Une jardinière aux nymphes de la seine" et "vase de Troyes" céramique et porcelaine 1900 et 1904
Vase d'Emile Gallé "les arbres " 1901
Vase "cattleya" de Gallé
Vase à décor d’orchidée en cristal soufflé , d'Emile Gallé.
"Vase scarabée" Daum 1901
"Vase crocus" de Daum 1910
Bouteille queue de paon 1897 Tiffany
Un vitrail les paons d’Henri Carot daté 1895
Un dessin présente "la vue générale de la bijouterie Fouquet" 1901
Quelques peignes de collection tel que :
Un peigne assyrien de la maison Neva, Grasset
Quelques modèles de papier peint Guimard
Une reliure "la tauromachie" en 1894 de Toulouse-Lautrec pour la couverture
Des Photos de Robert Demachy datées de 1900, il s’agit du pont Alexandre III
Une vitrine est consacrée au sculpteur Auguste Rodin, l’artiste présente en marge de l’exposition universelle, 160 sculptures.
Quelques exemples :
Femme aux mains presque jointes 1900
"Masque de Camille Claudel".
"La douleur"
"Petite ombre et tentation" 1900
"Buste de Rodin" par Camille Claudel
Une affiche pour l’exposition du sculpteur par le salon des Arts
Paris capitale des Arts :
En 1900, deux édifices à la gloire des Beaux-arts : le grand et le petit palais destinés à abriter une immense rétrospective de l’art français Ils symbolisent le prestige des arts nobles : peinture, sculpture, architecture. Cette diversité est une richesse culturelle qui attire un nombre croissant d’artistes étrangers venus se former à Paris, s’y faire connaître et prendre le pouls de la modernité. La capitale qui accueille les visiteurs de l’exposition universelle de 1900, est devenue une Babel artistique.
Les années 1890 à 1900, sont celles d’une éclatante croissance économique, ce qui donne aux artistes d’avoir une place importante dans la société parisienne et ainsi attirent une riche clientèle étrangère. De nombreux portraitistes sont à la mode : Boldini, Benjamin Constant, La Gandara, Carolus-Durand entre autres, ils installent leurs ateliers dans les beaux quartiers parisiens. Ce qui fait qu’un écart se creuse entre la réussite financière des artistes mondains, qui eux, reçoivent le tout Paris dans leurs salons ateliers, et la précarité des autres artistes qui sont installés dans des ateliers insalubres de Montmartre.
Les artistes membres de l’Institut exercent encore une influence déterminante dans l’enseignement des écoles d’art et l’attribution des prix. Cela créé des combats artistiques avec les adeptes d’une certaine modernité. Les principaux chefs de cette combativité en 1871 se sont éloignés de la capitale, à l’écart des mondanités parisiennes, sans pour cela quitter la scène artistique. Nous pouvons le constater avec Renoir qui fait de longs séjours dans le sud de la France, Cézanne est de retour à Aix, Monet s’est installé à Giverny, Gauguin prolonge son exil aux marquises. Mais leur influence s’affirme dans la capitale par la montée de leur cote et l’organisation de nombreux salons. L’impressionnisme tient un rôle de premier plan et génère une modernité. La palette est claire, la peinture est légère et s’adapte à tous les styles. Zola défend le naturalisme républicain en 1880 coexiste avec une réaction idéaliste et mystique. Les cercles littéraires défendent une écriture élitiste, raffinée, le mouvement symboliste trouve un public plus large dans une fin de siècle remplie d’incertitudes.
Paris offre aux artistes et aux amateurs d’art des lieux de rencontre et d’émulation. Les salons annuels présentent des milliers d’œuvres, ils attirent la presse et le grand public. De nombreuses expositions toute l’année, permettent à de nouveaux talents de se faire connaître et attire la curiosité d’une clientèle ouverte à la nouveauté. Le marché de l’art à besoin d’entretenir l’innovation pour attirer les désirs des collectionneurs et développer la valeur spéculative de l’art moderne. Dans un contexte de rivalité avec les galeries et les collectionneurs étrangers, le rôle du marchand d’art se renforce. Il devient le directeur artistique qui oriente ses artistes vers de nouveaux débouchés commerciaux. Ambroise Vollard privilégie le rapport direct avec l’artiste, s’impose comme dénicheur de talents. Il organise les premières expositions personnelles de Cézanne en 1897, de Picasso en 1901.
Quelques œuvres exposées :
"Madame Alexis Rouart et ses enfants" par Degas.
"Rochers au soleil couchant" de Maxime Maufra
"Le port royal et le pavillon de Flore" par Pissarro
"Le port de Londres"et les "Nymphéas" Monet
"Café au bois de Boulogne "Vuillard
" La rade de Cardiff" Sisley.
"Rochers et branches à Bibémus" et "portrait de Vollard" Cézanne 1895
Maurice Denis "baigneuses, plage du Pouldu"
"Berthe Morisot" et "les sœurs Lerolle" par Renoir.
Sculpture sur bois de Jules Desbois " La misère ".
Une sculpture de Raoul Larche "la tempête et ses nuées" 1899
" Bustes de femmes " d’après le modèle de la gloire du moment de Jean-Jacques Rousseau par Albert Bartholomé
" La naissance d’Aphrodite" par Bourdelle
Paris un temple de la mode :
Le mythe de la parisienne : Depuis le XVII eme siècle un fossé sépare Paris et la Province dans l’imaginaire des français, voir des Occidentaux. Paris étant capitale politique , culturelle, et de la mode, les habitantes se doivent de rivaliser d’élégance et de distinction. De nombreux portraits féminins sont exposés dans les salons. Des revues de mode comme "Fémina" et "Les modes" présentent cette parisienne comme un personnage de feuilleton. Mais c’est dans la rue qu’elle est la plus remarquée, quelle soit une bourgeoise passant rue de la Paix, ou petite parisienne trottine, sa silhouette participe au spectacle de la vie moderne. Pendant l’exposition, un guide est apparu "Vingt jours à Paris pendant l’exposition universelle de 1900 " en fait un attrait touristique. L’image de la parisienne aguicheuse et ouverte à toutes rencontres, nous fait toucher aux fantasmes masculins de la Belle Epoque, Paris n’est elle pas la capitale de tous les plaisirs.
La parisienne bourgeoise habillée par Paquin, sculptée par Paul Moreau-Vauthier ou la petite parisienne ou trottines qui livre les chapeaux des modistes, incarnent l’essence de ce bon goût tout autant que la comtesse de Greffulhe ou la duchesse de Guermante imaginée par Proust. Les riches clientes étrangères, partaient avec une ombre de cette gloire après la tournée des principaux couturiers et une pause dans l’atelier d’un portraitiste à la mode chargé de les immortaliser ainsi parées.
Un chroniqueur contemporain définissait ainsi la parisienne différente des autres femmes par une élégance pleine de tact appropriée à chaque circonstance de la vie, ses caractéristiques sont la sobriété, le goût, une destruction innée et quelque chose d’indéfinissable que l’on ne trouve que chez elle , allure, modernisme que nous appelons le chic.
Exposé :
Portrait de Madame Rémy Salvador par Antonio de la Gandara.
"La femme à Paris" par Pierre Vidal.
Une exposition de cartes postales de Bergeret montre la journée de la parisienne
"Devant les Watteau du Louvre ou la redécouverte du XVIII eme siècle" par Paul César Hellen
"La revue de la mode à la gazette de la famille" 1907
"Un ensemble d’amazone et chapeau "de Busvines (Londres)
Toile de Georges Stein " cavaliers et attelages"
Une publicité pour la maison Redfern
Un boléro décoré de soie beige sur fond beige vers 1902
Une robe garden party, vers 1900 en mousseline de coton blanche avec entre deux de dentelle pour le corsage.
6 projets d’assiettes à dessert avec" figure de la parisienne " d’Albert Guillaume
Une vitrine est consacrée à Louis Dejean et ses sculptures, la parisienne, femme sur un tabouret, sortie de bal.
Un manteau cape du soir de chez Worth pour la comtesse de Greffuhle, une photo est exposée la comtesse portant le manteau par Nadar.
Un éventail en tulle et dentelle appartenant à la comtesse de Greffuhle
Portrait de la comtesse Pillet-Will daté de 1900-1905 par Albert Menard
Quelques affiches publicitaires des grands magasins la Samaritaine, le Printemps, Magasin du Louvre.
"Le magasin des nouveautés" par Alex Lunois (peintre, graveur et lithographe).
"Georges Desvallières en soirée"par Pascal Blanchard 1903
Une robe du soir de chez Doucet en ottoman de soie et mousseline rose avec volant au décolleté
Un costume tailleur daté 1900
"Femme en noir " par Lucien Daipy
Une robe habillée tea-gown , pour réunions intimes, il s’agit de la robe de Réjane (1898-99), voile en coton blanc, dentelle de coton blanc, broderies blanches à motifs de fleurs roses.
Par Béraud "la parisienne place de la concorde"
Séance d’essayage par Albert Guillaume dans un petit illustré "des arts de la femme "
Une paire de bottines est également présentée.
Quelques chapeaux de Mademoiselle Mestayer en 1902
" Rue de la mode " Jean Béraud, ouvrières de chez Paquin sortent du travail rue de la Paix.
De Joseph Marius Avy "bal blanc "daté de 1903 c’est l’évocation du bal qui précède l’entrée dans le monde des adultes et l’annonce des fiançailles. Œuvre achetée par les artistes français en 1903
Une robe de chez Worth achetée par une cliente américaine vers 1895 en satin de soie orange, avec un liseré à motifs de bouquets floraux et plastron de dentelle ivoire.
Paris la ville spectacle :
Paris la nuit :
Paris s’amuse à Pigalle et s’encanaille à Montmartre :
Avec la modernisation de l’éclairage publique la nuit parisienne devient à la fin du siècle un temps accessible, un temps pour le travail et un espace pour les plaisirs. Paris installe sa réputation de ville festive, tentatrice corruptrice, provoquant les frissons du plaisir voir même d’un certain danger. Princes et aristocrates de toute l’Europe se pressent, magnats de l’industrie américaine, et du commerce international séjournent dans la capitale, tous attirés par l’aura sensuelle des nuits parisiennes. Leur vision de Paris, est faite de luxe et de plaisirs raffinés permettent l’édification de la belle époque. Dandy, cocottes, noblesse se croisent faubourg saint Germain, ils se croisent aux soupers, spectacles. Les boulevards sont les lieux privilégiés de la nuit parisienne, lieu ou l’on trouve le plus de salles de spectacles, concerts, théâtres, ballets se succèdent tous les soirs de la semaine. Le souper tardif après minuit est à la mode, c’est un moment d’affluence après les spectacles, on y découvre la gastronomie, le célèbre restaurant Maxim’s décoré de boiseries et les vitraux d’art moderne, le champagne coule à flots. Les cafés sont aussi très prisés, différentes salles sont à la disposition des clients, plus ou moins bruyantes quelques petits salons richement meublés sont lieux de rencontres. Au petit matin ils se retrouvent tous aux Halles. Ces nuits parisiennes se déroulent côté rive droite autour des Champs Elysées, Palais Royal, les Halles, excluant le Marais et l’Ile saint Louis, lieux ou résident de riches bourgeois, qui participent rarement à ce genre de soirées. La Belle Epoque ou rêve d’une fête perpétuelle. L’offre érotique de la ville fait rêver le monde entier; le prince de Galles fréquente "le Chabanais" fleuron des maisons closes parisiennes. La production des cartes postales exploite ce filon de Paris canaille.
Quelques œuvres exposées :
"Un soir de grand prix au pavillon d’Armenouville" daté de 1905 par Henri Gervex
Un éventail "le bal de l’opéra"
Un tableau de Forain "Dans les coulisses", c’est à l’opéra, l’artiste porte un intérêt sur les intrigues qui se jouent dans les coulisses entre les abonnés et les jeunes ballerines qu’ils entretiennent.
"Les cartes ou une réussite " de Jacques Villon
De nombreuses photos illustrent cette séquence
Toulouse-Lautrec "La clownesque au moulin rouge "
Affiche et enseigne du " Chat noir"
Affiche " le divan japonais " par Toulouse Lautrec.
'Portrait d’Yvette Guibert 'par Emile Blanche
'Yvette Guibert en figurine' de Leonetto Cappiello en plâtre datée 1901
'Réjane' par Capiello 1902
Fauteuil de volupté du Prince de Galles à la maison Soulier
'Les danseuses ' de Fernand Pelez
Bourdelle "buste de Jane Avril"
Photo de Cléo de Mérode danseuse au corps de ballet de l’opéra
Une autre par Nadar
Liane de Pougy aux Folies Bergères par Paul Berthon.
Paris en scène :
Promenade dans Paris cabarets , cafés, théâtres, restaurants :
Avant de goûter aux nuits parisiennes, La capitale offre de nombreux divertissements et restaurants le Pré Catalan, le pavillon d’Armenouville ce sont les restaurants à la mode ou une société mélangée et cosmopolite commence sa parade en attendant l’heure du spectacle
L’effervescence des spectacles qu’offre Paris en 1900 se manifeste par un foisonnement de lieux, de formes et de genres, des plus populaires aux plus savants, des plus classiques aux plus-avant-gardistes et pour toutes les bourses.
L’opéra Garnier, lieu emblématique de la haute culture, une autre institution lui fait concurrence il s’agit de l’Opéra comique. Albert carré qui a pris la direction en 1898, en fait un lieu de création lyrique plus moderne, tandis que l’opéra Garnier est dominé par les œuvres de Massenet, Wagner. A l’opéra comique on présente Louise de Charpentier créé en 1900, ce roman musical met en scène, dans le Paris Montmartrois, une petite couturière parisienne.
La création chorégraphique se développe au théâtre du Chatelêt, il séduit par ses féeries époustouflantes mais surtout au Music-hall, ou l’on présente de véritables ballets. La danse est un peu méprisée par les intellectuels, car considéré comme divertissement à visée érotique pour messieurs en habits noirs. La danse gagne ses lettres de noblesse alors qu’un art plus populaire est redécouvert la pantomime. Mallarmé se fait le chantre de cet art muet où s’essaient quelques-unes des Parisiennes célèbres tel que : Cléo de Mérode, Colette, Liane de Pougy.
Le café-concert et le Music-hall connaissent une vogue inégalée. On y fume on y dîne, on y boit tandis que chansonniers et comiques se produisent sur la scène. Au Music-hall les spectacles sont composites où se succèdent des numéros de cirque, de magie, des revues d’actualité à costumes légers, des ballets, opérettes pièces de théâtre. Les Folies-Bergère, l’Olympia, le Moulin-Rouge parmi les salles les plus fameuses. Le cirque est à la mode ce qui permet à des salles permanentes de s’installer à Paris, il est aussi prisé par les peintres et les poètes. Montmartre voit naîre dans les années 1890 les cabarets : "le lapin agile", puis "le chat noir", ils privilégient la chanson et la rime et sont fréquentés par la bohème artistique et intellectuelle.
Au théâtre certains acteurs sont connus hors de nos frontières, Sarah Bernhardt, Constant Coquelin. Les pièces de boulevard se jouent dans Les principaux théâtres privés, Vaudeville, Variétés, de la Porte Saint-Martin se trouvent sur les grands boulevards, dans les théâtres privés comme dans les théâtres officiels. Dans les théâtres : Antoine, de l’œuvre, théâtre libre on cherche à renouveler l’art théâtral par l’apport du naturalisme et du symbolisme. La nouveauté réside aussi bien dans la mise en scène que dans les textes, ils font appels à des auteurs étrangers méconnus, tel qu’Isben et Maeterlinck, des artistes peintres, et non plus des décorateurs spécialisés, sont recrutés pour confectionner les décors, programmes c’est le cas de Toulouse-Lautrec, Vallotton, Toorop, Munch, Vuillard.
Le théâtre rencontre la concurrence du cinéma. En 1895, au sous-sol du grand café, boulevard des Capucines, les frères lumières organisent leur première projection publique. Georges Mélies, réalise de courts films de fiction pour lesquels il imagine toujours de nouvelles trouvailles techniques. Il a publié en 1902 " voyage dans la lune ". Cette nouvelle forme de spectacle remporte un immense succès, la société Gaumont fonde ses premiers studios de tournage en 1897, et Pathé en 1902. En 1906 la première salle en dure pour faire les projections apparaît , boulevard Montmartre, auparavant les projections s’effectuaient dans des baraques foraines ou au court de soirées de Music-hall.
Quelques unes des œuvres exposées :
Affiche de théâtre de Mucha pour la pièce d'Alfred de Musset, "Lorenzaccio" au théâtre de la Renaissance.
Un programme de "Raphael et Salomé" donné au théâtre de l’œuvre par Toulouse-Lautrec.
"Venise sauvée des eaux" programme de Toorop.
Un buste de Sarah Bernhardt, par Gérôme 1894-1909
Par Béraud "spectateur au fauteuil de Balcon "
Lithographie de Mucha " les amants "
Coquelin Cadet (il s’est illustré dans les rôles des pièces de Molière) en Mascarille buste de Bourdelle en 1891
Aumônière de Sarah Bernhardt, de chez Lalique.
Jacquette de voyage pour l'actrice Réjane, de chez Jacques Doucet
Etude pour rideau de théâtre par Jules Chéret.
Maquette pour le théâtre Grévin, par Bourdelle, pour les nuées relief destiné au dessus de scène.
"Une soirée au Pré-Catelan" d'Henri Gervex, ce ne sont pas des inconnus qui sont représentés sur le tableau, les dineurs vus à travers les baies vitrées, on peut y voir : le directeur du journal le "Gaulois" Arthur Meyer, Liane de Pougy demi-mondaine, l'aéronaute Santos-Dumont et le marquis de Dion, promoteur de l'automobile, dans le jardin on y voit l'épouse du peintre Madame Gervex, elle discute avec la richissime héritière, Anna Gould accompagnée de son second mari, le prince de Tayllerand-Périgord.
Un phonographe avec pavillon daté de 1900 de la marque Pathé
Une affiche pour Cendrillon de Massenet.
Quelques extraits du catalogue de l’exposition
Magnifique exposition qui nous plonge dans l'univers de Paris 1900 , grande époque de révolution esthétique, l’art est partout, c’est la concurrence des styles, de nombreux Salons permettent aux artistes du monde entier de se rencontrer et de se faire connaitre, c’est la naissance du 7eme art, des salles de spectacles. Grâce à l’exposition universelle Paris a attiré les visiteurs du monde entier.
A ne pas manquer jusqu’au 17 août Petit Palais Paris
Georges Clemenceau, naît en septembre 1841 à Mouilleron-en-Pareds (Vendée) dans une famille de notables républicaine. Il est le second enfant d’une famille de six. Ses parents Sophie Gautereau, issue d’une famille de cultivateurs, devenus petits bourgeois, et Benjamin Clemenceau médecin à Nantes et républicain engagé, ( il aura une grande influence sur son fils).
L'enfant reçoit une bonne éducation, sa mère lui apprend le latin.
1852-53, Georges est élève au lycée de Nantes à partir de la classe de 5 eme , son professeur de lettres est Louis Vallez, père de Jules Vallès.
1858, il obtient son baccalauréat es-lettres, puis s’inscrit à l’école de médecine à Nantes. Après trois années assez médiocre, il part à Paris en 1861 et s’inscrit également en droit.
Il fréquente des cercles artistiques et républicains dans le quartier Latin. Avec un groupe de camarades il fonde le journal " le travail " qui parait en décembre 1861
Zola se joint au groupe afin de soutenir le journal contre la censure, car Clemenceau y publie des piques contre l’écrivain Edmond About. La publication prend fin au bout du 8 eme numéro. Le groupe est rattrapé après un appel à manifester place de la Bastille, afin de commémorer la révolution de février 1848.
Clemenceau est emprisonné pendant 73 jours à la prison Mazas en 1862, c’est aussi l’année ou il rencontre Claude Monet.
1862, la première ambassade japonaise arrive à Paris.
1865, Clemenceau achève ses études de médecine et part en Angleterre puis aux Etats-Unis, il y trouve un poste d’enseignant dans un lycée pour jeunes filles à Stamford, il donne des cours de français et d’équitation. Il devient également correspondant pour le journal " Le temps ".
1868, c’est le début de l’ère Meiji au Japon. Le pouvoir impérial est rétabli, Edo devient Tokyo.
1869, Il épouse l’une de ses élèves américaine, Marry Plummer (1848-1922) , et viennent en France. Ils auront trois enfants un garçon Michel et deux filles Madeleine et Thérèse-Juliette.
26 juin, c’est l’effondrement de l’Empire, pendant son voyage aux USA Clemenceau à découvert la démocratie américaine, et une passion pour la littérature anglo-saxonne.
Inauguration du canal de Suez le 17 novembre.
1870, suite à la défaite de la France face à la Prusse, l’homme prend une part active avec ses amis à la journée du 4 septembre, journée de la proclamation de la III République. Le siège de Paris débute le 19 septembre, fin octobre les parisiens se révoltent en apprenant la réédition du Bazaine à Metz, et l’envoi du gouvernement provisoire conservateur d’Adolphe Thiers à Versailles pour négocier l’Armistice avec Bismarck. Pour le Républicain Clemenceau c’est une provocation.
1870-76 Il est maire de la commune de Montmartre, où il exerce la médecine.
1871, Paris se révolte, de mars à mai, c’est la mise en place de la Commune de Paris. Il est député de la Seine, et, vote contre la cession de l’Alsace-Lorraine. Thiers est élu président de la III eme République.
1872 à 1880, Début de la collection d’art asiatique de Clemenceau.
1873, Les troupes allemandes sont évacuées. La tentative de restauration monarchique échoue, Mac-Mahon accède à la présidence de la République.
Claude Monet peint "Impression du soleil levant" , l'oeuvre sera présenté à la première exposition impressionnisme en 1874.
1875, Clemenceau est président du Conseil de Paris. C’est le début de la guerre franco-chinoise qui va durer 10 ans.
1876, Il devient député de Paris. Siegfried Bing marchant d’art prête des objets japonais à l’exposition de l’union centrale à Paris.
1878, le Japon est à l’honneur à l’exposition universelle qui se déroule à Paris de mai à novembre.
1879, Gambetta est président de la chambre des députés. Emile Guimet fonde à Lyon son musée afin de réunir ses collections d’art asiatique.
Manet réalise deux portraits de Clemenceau.
1880, Clemenceau fonde un journal " La justice " ; ce journal est hostile à Gambetta, à Ferry et à la politique coloniale française.
1885, en juillet, il défend la grandeur des civilisations de l’Asie dans un discours s’opposant aux théories colonialistes de Jules Ferry.
Van Gogh commence sa collection d’estampes japonaises.
1886, le général Boulanger obtient un triomphe populaire, il devient ministre de la guerre et soutient l’idée de revanche contre l’Allemagne. Montée de l’antisémitisme.
1887, Van Gogh organise une exposition d’estampes japonaises au café " Le Tambourin ". Monet part à Londres rencontrer Whistler.
1888, exposition historique de l’art de la gravure au Japon à la galerie Bing.
Début de la construction du canal de Panama.
1889, Tentative de coup d’état du général Boulanger, député de Paris, c’est un échec.
Inauguration du Musée Guimet, Clemenceau est invité, il participe à la Cérémonie du thé à la Légation du Japon.
1891, Georges et Marry divorcent, elle rentre aux USA.
1892-93, Monet réalise sa série des cathédrales.
1893, fin du scandale du Panama, dans lequel Clemenceau fut impliqué
1894, Le président Sadi Carnot est assassiné par un anarchiste à Lyon. C’est le début de l’affaire Dreyfus. Clemenceau est désigné par les époux d'Ennery comme exécuteur testamentaire du legs à l’Etat d’un hôtel particulier et d’une collection d’art asiatique destinés à devenir un musée. Il est contraint de vendre une part importante de sa collection d’art asiatique à l' Hôtel Drouot.
1895, Il expose le reste de sa collection d’art, 2500 Kôgôs au musée Guimet.
1897, création du journal l’Aurore, Clemenceau collabore.
1898, Zola publie dans l’Aurore une lettre ouverte au Président dénonçant les irrégularités du procès Dreyfus. Son titre " J’accuse ", est trouvé par Clemenceau, ce qui lui permet de revenir au premier plan.
C’est le salon des Indépendants, Auguste Rodin présente son Balzac, il est refusé par la société des gens de lettres.
1900, exposition de l’art français à Paris. Les impressionnistes sont largement représentés. En marges sont également présentés un nombre important de dessins et de sculptures d'Auguste Rodin. A La galerie, Chez Durand Ruel, exposition de 22 toiles "Les Nymphéas" de Monet.
1901, Clemenceau fonde " Le bloc " hebdomadaire, il y publie de nombreux articles sur la Chine, publication qui va durer un an.
1 ere représentation , le 4 novembre, au théâtre de la Renaissance de sa pièce " Le voile du bonheur "
1905, Séparation de l’église et de l’Etat.
1906, Il est nommé ministre de l’intérieur le 14 mars, puis président du Conseil en octobre.
1907, Un traité est signé en juin entre le France et le Japon, ce qui rapproche les deux pays diplomatiquement et financièrement.
1908, Inauguration du musée d’Ennery, Clemenceau y transfère sa collection de Kôgôs, 3112 pièces.
1909, le 20 juillet, il est défait de ses fonctions
1911, accalmie dans sa vie politique. Il part faire une tournée de conférences en Amérique latine : Argentine, Uruguay, Brésil.
1913, Création du journal "l’homme libre" qui sera renommé "l’homme enchaîné" de 1914 à 1917.
1914, l’Allemagne déclare la guerre à la France à la suite de L’assassinat de l’archiduc François-Ferdinand d’Autriche à Sarajevo. Clemenceau propose l’intervention militaire du Japon en Europe.
Inauguration du canal du Panama
1915, Il devient président des commissions des Armées.
1917, Il devient ministre de la Guerre et Président du conseil. Les Etats-Unis entre en guerre.
1918, Il est élu à l’Académie française en fin d’année. L’Armistice est signé le 11 novembre à Rethondes.
1919, A la conférence de Paix, le Maharajah de Bîkaner l'invite à venir chasser le tigre en Inde. Signature du traité de Paix à Versailles le 28 juin. Il est nommé président d’honneur de la Société franco-japonaise de Paris.
1920, Suite à l’échec de sa candidature à l’élection présidentielle, il met fin à sa carrière politique. Il voyage, va en Egypte et au Soudan de février à avril,.
De septembre 1920 à mars 1921 il visite l’Asie du sud et du sud-est.
1921, il va à l’université d’Oxford, il est fait docteur honoris causa
1922, il effectue une tournée de conférences aux USA.
1927, Le musée de l'Orangerie est inauguré. Il fait un don au musée Guimet de quatre sculptures bouddhiques du Gandhâra. Son livre "Au soir de la pensée" est publié.
1928, Son ouvrage est publié, il s’agit de Monet-les nymphéas
1929, Il décède le 24 novembre, rue Franklin à Paris.
Quelques extraits de l’exposition.
Clemenceau, passionné par les arts asiatiques, notamment par la Chine, écrit une pièce de théâtre "Le voile du bonheur ", il commence une collection d'art asiatique à partir de 1872.
Le parcours de l’exposition nous fait découvrir cette immense collection.
Un buste en bronze de Georges Clemenceau accueille le visiteur.
Un tableau de Jean-François Raffaëlli "l’homme aux moustaches ", il s’agit de Clemenceau entrain de prononcer un discours dans une réunion électorale.
"Le portrait de Clemenceau" par Manet
Quelques objets lui ayant appartenu une paire de gants, des lunettes, son chapeau, une cane.
Une photographie de l’homme dans sa maison de Saint-Vincent sur Jard, il est assis devant une estampe de Suzuki Harunobu (1725-1770, un des plus célèbre créateur d’estampes Ukiyo-e).
Une grande photo le présente dans son cabinet de travail rue Franklin à Paris, elle est datée de 1925.
Clemenceau et l’Asie :
Il a traversé l’Asie toute sa vie en particulier l’Extrême-Orient. Sa relation avec "l’Asie jaune", telle qu’il la nomme transparaît dans tous les domaines. Son action parlementaire et d’homme d’état, de journaliste, d’écrivain, de collectionneur, de voyageur. Il a même un peu un visage de Mongol.
Présentation :
Un extrait du discours du 30 juillet 1885
Une photographie datée de 1880 environ, elle représente Saionji Kinmochi (1849-1940, homme politique japonais, qui fut deux fois premier ministre japonais).
Un sabre japonais ou Katana
Une statuette du moine poète Saigyô Hôshi en habit de pèlerin. Il ventait dans ses œuvres les beautés du voyage et de la nature. Japon , période Edo (1603-1868)
Un livre de William Anderson "The pictural Art japonais "
Un diplôme de l’ordre Kim Khan (gong d’or), offert à Clemenceau en 1919 pour son rôle dans la grande guerre.
Un ensemble de photos, elles représentent différents sites visités lors de son voyage en Asie.
Une plaquette d’un de ses discours.
Un livre sur l’architecture Khmer.
Un écran japonais daté du XIX eme siècle.
Des livres tel que : "Le printemps parfumé" de Chun Yang (XVIII-XIX eme siècle),
Un roman du coréen de Hong Tjyong
Un écran à décor de chimères daté du XIX eme siècle provenant de Kyoto
Un ensemble de bols en céramiques ou céladons, quelques vases, une coupe à décor floral, une théière.
Quelques gravures :
De Gautier "Le tigre ", D’Astoul "Clemenceau en tigre ", de Pierre Sec " Clemenceau l’Asiatique ".
« On se plait à symboliser les Nations par des animaux. Le lion britannique, l’aigle à deux têtes russe, le coq gaulois. Mais le vieux tigre, avec son bonnet étrange et éléphant, sa moustache blanche et son regard de feu, serait pour la France, une bien meilleure mascotte que n’importe quel animal de bassecour » Winston Churchill
L’Orientaliste et le collectionneur :
Sa passion pour l’Asie s’exprime de manière singulière, les Goncourt ou Clémence d'Ennery, l’aident à créer son musée asiatique. Sa démarche intellectuelle est double, elle s’inscrit dans la tradition accumulative des cabinets de curiosités, elle a aussi une recherche de connaisseurs raisonnés et modernes sur l’Asie vécue et comprise. Il recherche la signification profonde, et la pensée dont sont issus ces œuvres.
Un moine bonze, époque Momoyama (1573-1603) en bois de cyprès Hinoki
Portrait d’un laïc en bois de cyprès, époque Edo Japon.
Une estampe d’Utamaro " Geisha marchant sous la neige " époque Edo, Japon
Quelques Netsukes, dont 3 petits singes, un autre en forme de lion.
Une banquette datée du XIX eme siècle en bois incrusté de nacre, disposée devant une grande photo du musée d'Ennery.
Un ensemble de Kôgôs et grès et porcelaine du Japon.
Une paire de porte-encens datés du XVIII eme siècle bleu turquoise, Chine
Une boite aux lettres de Viardot avec incrustations de nacre.
Une estampe de Suzuki Haronobu " Fleurs, lune et neige à la mode" Japon période Edo
Un ensemble de porcelaines chinoises, il s’agit de pots à thé, vase Meiping, un plat.
Un livre "l’art japonais " et quelques revues sur l’art.
Des estampes, une représente "l’acteur Onoe Matsusuke dans le rôle de Matsushita Mikinoshin" par Tôshûsai Sharaku.
Une affiche pour l’exposition des maîtres japonais à Paris, quai Malaquais.
Trois assiettes de type "Imari" Japon début ère Meiji
Un écran de lettres en céladon
Un livre illustré en 5 volumes (Japon), xylographies en couleurs, période Edo.
« Georges Clemenceau, le magicien, qui créé la lumière, là ou régnait l’obscurité » Siegfried Bing (marchand d’art asiatique à Paris).
Présentation de différents livres sur l’Orient.
Laozi ou Lao-Tseu assis, Chine dynastie Ming (1566-1644)
" Lao-Tseu" ne peut échapper aux légendes, prophète comme Bouddha, "j’ai vu Lao-Tseu disait Confucius"
Un portrait de Confucius illustre un livre sur la page de gauche, page de droite 4 vers de Voltaire.
Un tableau de Ferdinand Jean Laigini "Portrait d’Emile Guimet " 1898.
La voie du thé et les Kôgôs :
Les Kôgôs, boites à encens, elles sont destinées à recueillir des substances aromatiques pendant la cérémonie du thé.
3112 kôgôs dans la collection de Clémenceau, 500 sont présentées. Elles ont des formes de fleurs, animaux, fruits, éventails et autres….. Ces boites sont en céramique, céladon
Quelques livres sur la céramique japonaises .
Le Bouddhisme :
L’étude des religions et des philosophies orientales permet à Clemenceau de trouver de nouveaux éclairages sur l’homme et sa place dans l’univers.
Un bas relief gravé d’une chouette et d’un svastiko, symbole de bon augure en Inde.
Un tableau de Félix Régamey (1844-1907, dessinateur, peintre, caricaturiste) "office du bonze Mongol Agvan Dorzhiev au musée Guimet " le 27 juin 1898, on peut voir Clemenceau assis au premier rang.
Une gravure,de Félix Régamey "Cérémonie bouddhique, célébrée par deux bonzes japonais à Guimet en 1891 " Clemenceau est assis à droite de la 2 eme colonne aux côtés de son épouse.
Un pastel de Félix Régamey " Cérémonie bouddhique en 1893 "
Coffret surmonté de Shâkyaminin atteignant le nirvana, ce coffret se trouvait sur la table de travail de Clemenceau.
Un Bouddha de type lamaïque en cuivre (provenance peut-être de l’Inde).
Un livre "Les paroles de Bouddha"
Un texte de Bouddha sur du bois, époque Edo, Japon.
Un personnage bouddhique en bois laqué polychrome Japon
Un tableau , "La signature du traité de Versailles en 1919 " œuvre de William Orpen.
Le voyage en Asie :
Clemenceau s’y rend après son retrait de la vie politique, il atteint Colombo en octobre 1920, il va ensuite à Java, Bali, Singapour, en Malaisie à Penang, en Birmanie visite Rangoon, Mandalay, Pagan avant de rejoindre les Indes à l’invitation du Maharadja de Bikaner rencontré à la conférence de la Paix à Paris en 1919. Le Maharadja connaissait la passion de l'homme……
Portrait du Maharadja.
De nombreuses photos du parcours qu’il a effectué en Asie sont exposées.
« Java est une féerie que l’on ne peut décrire » Clemenceau
Un plâtre d’après un estampage daté fin du XIX eme de Pranajparamita de Suighoseri
Un bas relief montrant un épisode de la vie de Bouddha, il s’agit du concours du tir à l’arc.
De nombreuses photos, livres, quelques films et une grande carte montre le périple qu'il a effectué .
« Nous sommes arrivés ce matin, un peu déconcertés par une réception officielle dépassant tout ce qui pouvait être prévu. Singapour est une merveille…. » Clemenceau
De nombreux trophées offerts lors de ses déplacements, dont un porte document birman cylindrique en argent incisé et repoussé.
« Que je meurs à Calcutta, que je meurs à Paris, que je meurs un mercredi, cela n’a aucune importance, mais vous ne voudriez pas que je sois arrivé à la porte de l’Inde et que je retourne en France sans avoir visité l’Inde ou je mourrai ou je visiterai » Clémenceau.
Exposé :
Une lettre qu’il a adressée à son ami Claude Monet ;
Une grande photo présente Clemenceau et ses trophées de chasse, des tigres.
Présentation de Bouddhas
« Je visite en ce moment l’Indus et le pays des batailles d’Alexandre. Les monuments et sculptures sont très curieux. Tout l’art bouddhiste et même probablement indou vient des grecs » Clemenceau
Les photos des nombreux lieux visités.
« Il faut voir les Indes….. C’est un pays qui s’est gorgé d’idées et qui est arrivé à une espèce de grandeur qui vaut la nôtre. Les Indes peuvent nous donner plus d’une leçon » Clemenceau
Quelques copies murales des grottes d’Ajourtâ.
Le voile du bonheur :
Clemenceau est l’auteur de cette pièce de théâtre créé en 1901, la partition musicale de Gabriel Fauré (que nous entendons lors de la visite).
Le texte emprunte de nombreux éléments nominatifs aux classiques chinois et participe au dialogue intellectuel et artistique que Clemenceau a constamment entretenu avec l’Asie.
Le thème : Tchang-I est un mandarin aveugle et heureux de vivre et d’être entouré de ceux qu’il aime, son épouse Si-Tchun, son fils Wen-Siéou, ses amis Tou-Fou et Li-Kiang. Il est la bonté personnifiée. Un occidental lui donne un remet qui lui permet de recouvrer la vue, ainsi il croit retrouver la beauté es choses. "Je vais voir mon bonheur, le ciel, le soleil. Quel éblouissement, je vais voir la beauté des choses ". En fait il découvre la noirceur du Monde.
Une affiche du spectacle
Un ensemble de photos montrent des scènes de la pièce. La partition de Gabriel Fauré. le livret de la pièce.
Présentation d’un ensemble de théières de type Boccaro (céramiques en grès brun ou rouge du XVI eme siècle) , dynastie Qing Chine
"La civilisation des chinois est ancienne que la nôtre. Leurs ancêtres étaient policés quand nos aveux n’étaient que des barbares aux prises avec les loups dans les forêts de la Gaule." Clemenceau
Quelques jarres aux décors d’immortelles, un vase Balustre, un autre vase style Guam période Qing (1644-1911), ci-dessous. Les pièces présentées sont de la fin XVIII eme
Une autre photo montre Clémenceau en compagnie du metteur en scène, du réalisateur sur le tournage du film (la pièce a été filmée).
Le japonisme :
Les français se passionnent pour cet art au XIX eme siècle .Le Japon s’ouvre au monde extérieur en 1868 avec l’ère Meiji. Le japonisme commence avec les collectionneurs d’art japonais qui exposent les œuvres qu’ils possèdent. Les premiers exemplaires d’estampes en Europe sont montrés à Paris. Les artistes Hokusai, Hiroshige, Utamaro influencent les artistes impressionnistes et les peintres européens. L’art japonais commence à être apprécié en grande échelle, des artistes et collectionneurs effectuent des voyages au Japon dans les années 1870, 1880 et contribuent à la diffusion des œuvres, particulièrement en France. Les collections Bing, Burty, Guimet. Aux expositions universelles parisiennes en 1878, 1889 et 1900 Le roman de Pierre Loti « Madame Chrysanthème » publié en 1887 font découvrir cet art à la population.
Présentation d’une étude sur le drame japonais datée de 1909, quelques livres dont : Cinq No ; Utamaro, Hisroshigé ; Hokusai et de nombreux livres illustrés.
Une suite d’estampes reliées en album.
L’acteur de Kabuki de l’école d’Utagawa.
Une série de masques No, de Tohaku, 3 miniatures pour le théâtre No.
Un dessin représente un acteur de kabuki, une série de 69 estampes relais de la grande route de K150 Kutsukake de Kansai Eisen
« Ce grand répertoire de l’art humain, toute cette prodigieuse floraison de l’Extrême-Orient, par où se contrôle, s’affine et se renouvelle notre esthétique occidentale » Clemenceau
Exposé : une paire de bouteilles à Saké, quelques meubles à encens à décor de chrysanthèmes, en bois laqué de noir nacré métal pour l’une d’entre-elle.
Les 36 vues du Mont Fuji, dont une "Vent frais pour nature claire " d’Hokusai
La nature et les liens avec Monet :
Cette passion pour la nature alimente une correspondance avec Claude Monet, qui le conseille en matière de jardinage. Dans son livre sur les nymphéas, Clemenceau considère le jardin de Giverny comme une œuvre d’art, "c’est un prolongement d’atelier en plein air " à t’il dit.
Il invite ses amis à visiter son jardin à Saint Vincent sur Jard en Vendée. Un jardin étrange, il n’y a pas d’allées les plantes poussent librement. Un exemple avec les œuvres de Blanche Hoschedé-Monet, dont Clemenceau dit « Madame Monet me tient compagnie, elle peint la maison et les fleurs".
Une photo de Clemenceau à Saint-Vincent en Jard (Vendée) entouré de ses renards en bronze (ils sont à l’exposition)
« Le jardin c’est l’homme » Clemenceau
Deux tableaux présentent "le jardin de Saint-Vincent de Jard" vers 1927 par Blanche Hoschedé-Monet
Quelques livres dont un sur les arbres nains japonais.
Une immense photo montre son environnement à Saint-Vincent de Jard, et sa chambre avec vue sur l’océan.
Un dessin sur papier, il s’agit d’ un "paon et pivoine sur un rocher de Toretsu" période Edo, Japon.
Quelques photos de Clemenceau dans son jardin avec son épouse.
Autre dessin "Un faucon sur un pin" à l’encre couleur sur soie période Edo, Japon.
" Le jardin de Monet à Giverny " par Blanche Hoschedé-Monet
Une photo, sur un pont japonais à Giverny Monet, Blanche, Clémenceau et Kinoki Takedo
Une série dont nous verrons que deux exemplaires il s’agit d’endroits célèbres " l’ile de Tsukado " et " le quartier d’ Utagawa " d’Hiroshige période Edo Japon
Un tableau de Monet " Gondole à Venise "
« Ce n’est pas une plume chargée d’encre qu’il faut ici, c’est un pinceau de pourpre et d’or avec la main de Claude Monet » Clemenceau
Autres œuvres de Monet "Le mont Kolsaas "en Norvège qu’il a peint lors d’un de ses voyage.
"Les nymphéas"
Quelques dessins, de Rodin, dont "Femme nue" pour l’un d’eux
Le portrait de Georges Clemenceau peint par Eugène Carrière
"Autoportrait" de Monet
Un livre de Monet " sa vie, son temps, son œuvre "
"Pont japonais" peint par Monet en 1924
Les artistes modernes :
Clemenceau fréquente les critiques d’art, les écrivains, les journalistes, les peintres Manet, carrière, Raffaëlli, Monet, les sculpteurs Rodin, Bourdelle, les photographes Nadar, Dornac, les musiciens dont Fauré.
Il est un ardent défenseur des artistes modernes.
Quelques bustes en plâtre par Rodin.
« On doit vivre comme si on ne devait jamais mourir » Clemenceau
Présentation de son parcours :
L’homme et l’esthète de 1841 à 1929
L’homme de lettre et la presse 1861 à 1928
L’homme politique : 1870 à 1920
Un ensemble d’ouvrages de Clemenceau dédicacés tel que : la justice militaire, le grand Pan, les plus forts, au soir de la pensée et autres………. Terminent l’exposition.
Quelques extraits du livret de l'exposition.
Georges Clemenceau n’était pas seulement un homme politique, il était écrivain, il a effectué un travail de journaliste pour plusieurs journaux, il en a créé, grand amateur d’art et collectionneur, il était curieux de tout. C’est la collection d’un homme passionné que le visiteur découvre au fil de l’exposition, de nombreuses photos et commentaires nous emmènent dans ses nombreux voyages.
Magnifique exposition à voir absolument.
Jusqu’au 16 juin au musée Guimet Paris
Gustave Caillebotte naît en 1848 à Paris, il est issu du troisième mariage de son père Martial avec Céleste Daufresne. Deux autres enfants naissent l’un René en 1851 et Martial en 1853, né d’un précédent mariage, leur demi-frère Alfred est ordonné prêtre en 1858. La famille Caillebotte à fait fortune en vendant des draps aux armées de Napoléon III.
1857, Gustave rentre au lycée Louis Legrand à Paris il y obtient son bac en 1869. Après l’obtention de sa licence Gustave est mobilisé pendant la guerre franco-prussienne, il participe à la défense de Paris dans la garde mobile. La même année il entre dans l’atelier du peintre académique Léon Bonnat (peintre portraitiste et collectionneur).
1860, Les parents de l’artiste achètent une demeure qui devient leur résidence d’été à Yerres. A cette époque Gustave commence le dessin.
En 1872, Gustave part en Italie avec son père, rencontre un ami Giuseppe de Nittis (peintre italien), il peint pendant son voyage "Une route à Naples"
1873, il est reçu 46 eme au concours de l'école des Beaux-arts à 25 ans, la même année il peint sa première oeuvre connue "Femme nue sur un divan". Il rencontre Degas, Renoir, Monet.
1874, son père décède et laisse une fortune, sa mère garde la propriété Yerroise.
L’artiste peint depuis 1872 de nombreuses œuvres dans cette propriété et dans la région plus de 80 tableaux. La fortune laissée par son père lui permet de se consacrer à sa passion : la peinture.
Il réside le reste de l’année avec son frère Martial à Paris, à l’angle de la rue Miromesnil et de la rue de Lisbonne, puis boulevard Haussmann. Les deux frères partagent la même passion (jardinage, horticulture, yachting, philatélie), et ont le même cercle d’amis jusqu’au mariage de Martial en 1887.
1875, Gustave séjourne et travaille à Yerres, il peint 'L'Yerres, effets de pluie", 'Le billard". Il présente "les raboteurs de parquet" au Salon, il est refusé. Le sujet traité heurtant par son coté quotidien ordinaire. Il garde des contacts avec des artistes comme de Nittis et Béraud.
1876,année importante, il fait l'acquisition d'une oeuvre de Manet et se représente sur le pont de l'Europe construit depuis peu, achevé en 1868, ce pont surplombe les aménagements de la gare Saint-Lazare. Gustave devient membre du cercle de la voile à Paris et participe à la seconde exposition impressionniste, il y présente 8 toiles dont "Les raboteurs de parquets".
1877, il organise et finance la 3 eme exposition impressionniste, il y présente plusieurs toiles dont : "Rue de Paris", "Temps de pluie", "Le pont de l'Europe", "Les peintres en bâtiment", "Portrait à la campagne".
1878, décès de sa mère, il réalise « les orangers ».
1879, la propriété Yerroise est vendue. Gustave Caillebotte présente de nombreux tableaux à la 4 eme exposition impressionniste dont les canotiers, le grand triptyque périssoire, les baigneurs, pêche avec Zoé.
1880, acquisition de la maison du petit Gennevilliers. 5 eme exposition des peintres " Indépendants ", on note l’absence de Renoir et de Monet qui exposent au Salon officiel. L’artiste présente 11 toiles dont « dans un café ». A la même période il peint : "la partie de Bésigue", " nu au divan ".
1882, 7 eme exposition impressionniste, l’artiste y présente 17 œuvres
1884, la production de l’artiste est dense dans les dix dernières années de sa vie.
"Vues du petit bras de la Seine à Argenteuil ". " Vues des champs autour de Gennevilliers et Colombes ". "Vues de Trouville ". " Le Père Magloire à Etretat" (le père Magloire était un jardinier). "Richard Gallo et son chien au Petit-Gennevilliers" (Richard Gallo rédacteur au journal le "Constitutionnel", quotidien politique français fondé à Paris pendant les cent jours par Fouché sous le titre de l’Indépendant, il prendra son titre définitif que sous la seconde restauration) et "Homme sortant du bain".
1885, l’artiste peint "Le pont d'Argenteuil et la Seine" "Tournesols dans le jardin du Petit-Gennevilliers" "Soleils au bord de la Seine" "Enfant au canapé" "Portrait de l'artiste se promenant au bord de la mer" "Portrait de Jean Daurelle".
1886, "Portrait en pied de Jean Daurelle " "Voiliers sur la Seine à Argenteuil" "Paris sous la neige".
1887 Gustave Caillebotte, laisse à son frère Martial l’appartement du boulevard Haussmann, et s’installe définitivement au Petit Gennevilliers. Il peint le vase de glaïeul
1888 il peint : "Paysage urbain sous la neige" "Portrait de Madame Renoir" "Autoportrait" Scènes de bateaux à Argenteuil et Natures mortes.
1891 : "Portrait de Madame Renoir dans le jardin du Petit-Gennevilliers" "Château au bord de la Seine, Argenteuil"
1892 : "Autoportrait" "Séchage du linge au Petit-Gennevilliers" Fleurs et scènes de bateaux à Argenteuil.
1893 : "Régates à Argenteuil" "Dahlias dans le jardin du Petit-Gennevilliers", "chrysentèmes jaunes et blancs"
1894, Décès de l’artiste en février.
Sa technique :
Caillebotte aime les vues plongeantes. Il est le maître du cadrage, son sens de la composition est étonnant, il ose des constructions picturales inédites, il est fasciné par la modernité, il fait un arrêt sur l’image ce qui détonne à son époque. Il ne vise pas simplement à reproduire les impressions visuelles, et plus que le sujet, c’est sa la mise en scène qui importe. Les éléments de sa composition deviennent des protagonistes à part entière, dans ses œuvres ce qui frappe c’est sa structure souvent inattendue. Caillebotte s’interroge non sur ce que le spectateur regarde mais sur la façon dont il regarde, et, sur les conditions de la visibilité.
Surement influencé par son frère Martial photographe. L’artiste a aussi une connaissance de l’art de l’estampe japonaise, on retrouve cet art dans plusieurs de ses œuvres dont "Yerres, effets de pluie ", " pont de l’Europe ".
Caillebotte se représente souvent sur ses compositions.
Son style :
Tout au long de sa carrière, il développe un style, une esthétique,
Sa palette :
Dès les années 1877-78, son traitement se rapproche des impressionnistes, sa palette s’éclaircie, avec des touches fragmentées surtout en ce qui concerne les extérieurs, ses portraits restent classiques. Des épaisseurs souvent extrêmes dans sa peinture, (lorsqu’il n’était pas satisfait, il ne raclait pas ses toiles comme les autres artistes), il ajoutait couche sur couche, souvent le cas dans les rendus de l’eau. Quelques exemples avec les périssoires, le plongeon, les baigneurs, cela donne une intensité dramatique, avec une présence renforcée par un cadrage serré.
Ses thèmes :
La botanique, jardins, les jeux d’eaux sur la rivière à Yerres, les scènes familiales, scènes de la vie parisienne.
Gustave Caillebotte était organisateur des expositions des impressionnistes pour les années : 1877, 1879, 1880, 1882. Lié avec ces artistes, il exposait à leurs côtés. Mécène et collectionneur, il possédait : 5 Cézanne, 7 Degas, 4 Manet, 16 Monet, 18 Pissarro, 8 Renoir, 9 Sisley.
L’époque de Gustave Caillebotte :
1852 proclamation de Louis-Napoléon Bonaparte comme empereur le 2 décembre 1852 jusqu’en 1870.
Paris connaît de grandes transformations urbaines sous le règne de Napoléon III , sous la direction du Baron Haussmann préfet de la Seine. D’immenses travaux ont bouleversé le Paris de l’Ancien régime avec la percée de grandes avenues et de larges trottoirs, de nouvelles places, la construction des immeubles haussmanniens, des grands magasins (Printemps, Samaritaine, Bon Marché) l’Opéra Garnier. Le peintre Camille Pissarro peint de nombreux tableaux, il y montre la modernité des aménagements de la capitale, l’activité des grands boulevard, Gustave caillebotte présente également la gare Saint-Lazare, le pont en fer, les immeubles haussmanniens. C’est l’époque de la construction de la Tour Eiffel, des gares Saint-Lazare, Lyon, du Nord, Montparnasse.
Ainsi Paris peut montrer toute sa splendeur et toutes les nouveautés technologiques françaises, car la ville organise 5 expositions universelles entre 1855 et 1900.
Le second empire, marque une rupture dans l’histoire artistique du XIX eme siècle en France, l‘art officiel d’un côté de l’autre l’art Indépendant.
La politique culturelle de l’empire est pour l’art académique, représenté par Meissonnier, Cabanel, Bougereau comblés d’honneur par le régime, et à la tête de l’académie des beaux arts, et dénigre l’art réaliste, illustré par Courbet, Daubigny, Millet, Rousseau.
De 1860 à 1880 la révolution industrielle apporte des changements dans le milieu artistique, le tube de peinture fait son apparition, un groupe d’artistes autour d’Edouard Manet dès 1860 se constitue en groupe indépendant, Degas, Cézanne, Monet, Renoir, Bazille et bien d’autres tentent d’exposer au Salon officiel mais son rejetés par le jury. 1863, le pouvoir décide d’ouvrir un Salon des refusés, on y découvre " le déjeuner sur l’herbe"qui fait scandale, " Olympia " autre tableau de Manet qui provoque également des réactions.
Après la guerre de 1870, les artistes continuent leur travaille.
La III eme République est proclamée le 4 septembre 1870 par Gambetta, mais elle est instable, la société subi un choc avec la Commune de Paris en 1871, cela instaure un climat intellectuel de défiance envers toute innovation ou révolution artistique. Les artistes décident d’organiser leur propre exposition, le photographe Nadar prête son atelier.
En 1874, le tableau de Monet "impression du soleil levant " est exposé, c’est le critique Louis Leroy qui employa le terme d’impressionnisme. La fin du siècle voit une explosion de styles et de courants dans la peinture française, et, de plus en plus salons voient le jour : dont le "Salon des Indépendants" en 1884, plus tard le "Salon d’automne en 1903".
Le marché de l’art s’est développé quelques grands noms Durand-Ruel, Le père Martin, Petit …..Les artistes vendent leurs tableaux à des acquéreurs. L’art rentre ainsi dans une logique de marché, au même titre qu’un autre produit.
La propriété Caillebotte :
A l’entrée, sur la gauche du parc, le bâtiment principal nommé le « Casin » (nom inspiré de la Casina de Raphael, située dans les jardins de la villa Borghèse à Rome). La construction date de 1830 de style néoclassique, sur la façade une colonnade de style palladien, donne un côté très italien à la demeure. Deux statues dans des niches celle d’Apollon et de vénus.
La bourgeoisie de l’époque avait le goût pour l’Antique.
" Le casin " fait face au parc à l’anglaise de 10 hectares. Sur la droite la ferme Ornée, utilisée comme dépendances à l’époque, devant, une grande volière en forme de rotonde, les oiseaux étant recherchés pour leur chant, installée en 1860 par Martial Caillebotte nouveau propriétaire et père de l’artiste. En prolongement de la ferme, le chalet suisse, ( laiterie à l’époque), la décoration raffinée, en bois, est due au père de Gustave.
A coté l'exèdre ( dans le monde Antique, c'est une salle de réunion destinée à la conversation, statuaire gallo-romaine montrant l'enfant à l'oie, sorte de retour aux sources de la civilisation).
En continuant, le kiosque ou petit pavillon belvédère , il permet de dominer le parc avec une vue sur le mont Griffon, il est richement décoré, avec ornements en bois et griffons sur les vitraux, il est de style oriental. Dessous se trouve la glacière, elle fait 7 mètres de profondeur, permettant de garder les aliments au frais pendant l'été. La porte d'entrée encadrée par des rochers donne l'impression d'une grotte.
Proche une chaumière, de style montagnard, utilisée pour le rangement des outils . dans le prolongement, une petite chapelle recouverte de lierre, d'où son nom Notre-Dame du lierre, construite en 1864, à l'initiative du père de Gustave, en hommage à son fils aîné, Alfred, devenu prêtre. Son architecture : fin XIX eme , avec un mélange de style roman (arc en plein cintre) et néo-gothique (formes élancées et découpées). Au fond du parc, se situe le potager, apprécié par Gustave passionné d'horticulture.
En revenant vers le Casin, de l'autre coté du parc, une petite passerelle au-dessus d'un ruisseau, conduit le visiteur vers l'Orangerie, elle est de style néo-classique avec quelques figurines sur le fronton, élégance du bâtiment, utilisée pour abriter les orangers pendant l'hiver, on la découvre sur plusieurs oeuvres de l'artiste.
La rivière l'Yerres, passe tout le long de la propriété.
Par sa peinture l'artiste nous transmet sa vie de villégiature à Yerres, l'importance du parc, ses nombreux loisirs autour de la rivière. Toutes les fabriques (mot utilisé à l'époque) existantes dans le parc montrent qu'il y avait de nombreux domestiques.
Plus de 40 tableaux pour le retour de Gustave Caillebotte à Yerres :
Différents thèmes pour illustrer la période Yerroise de l'artiste :
La première salle est réservée aux activités sur l'eau.
La rivière l’Yerres :
Exposé :
"Périssoires sur l’Yerres " 1877
" Le canotier au chapeau haut de forme" 1878, Le personnage principal est en costume de ville, il occupe le devant de la scène.
Trois toiles emblématiques datent de 1878, ce triptyque montre les bords de l’Yerres en été : l’eau, la nature, qui favorisent les activités de la baignade, la pêche, le canotage :
"La pêche à la ligne " 1878, le personnage de profil au premier plan, quelques tâches de soleil passent à travers les arbres sur le chapeau, le dos et la jambe du pêcheur montrent l’intérêt de l’artiste pour la lumière et ses variations.
" Baigneurs, bord de l’Yerres " œuvre est plus audacieuse le personnage principal est de 3 :4 arrière, le visage caché, les fesses en évidences, il est situé dans la moitié gauche du tableau tourné vers l’extérieur, il est prêt à plonger.
"Périssoires sur l’Yerres ", la composition est plus cohérente dans la dissymétrie, le dos coupé, Caillebotte est familiarisé avec l’art de l’estampe japonaise.
Yerres, la ferme, le jardin :
Présentation de la palette et de la boite de peinture de l’artiste, depuis peu les tubes sont en étain, sa palette est de dominance de gris, violet, couleurs que l’artiste affectionne.
Gustave Caillebotte a présenté le domaine familial sous de nombreux angles, Yerres, Brunoy, Boussy Saint-Antoine, avec de nombreuses vues du potager.
Présenté :
"Prairie à Yerres" 1875
"Le Casin partie de la façade sud" 1872-78
"Yerres, la colonnade du Casin" 1870-71
"Yerres de l’exèdre, le porche et la demeure familiale" 1875
"Vue du jardin de l’artiste et la vallée d’Yerres" 1877
"Le jardin potager" 1875-78
"Le mur du jardin potager deux toiles l’une" datée de 1877, et l’autre de 1875-78
"Yerres, le cheval bai cerise à l’écurie" avant 1879
"Yerres devant la ferme Ornée, la volière" 1872-78
"Yerres, l’allée du grand ah ah" 1872-78
"Boussy, la moisson paysage aux cinq meules" 1872-78
"Brunoy, le pont des Soulins" 1872-78, pont datant du XVIII eme siècle, proche la gloriette, dont le premier état fut commandé par Jean Paris de Monmartel (marquis de Brunoy) à la même époque.
La vision de la nature :
Les impressionnistes ont représenté la nature changeante sous l’effet de la lumière, ainsi que les mouvements créés par l’eau, le vent et une variété infinie des couleurs du ciel. Caillebotte a su traduire à son tour ses impressions avec la nature à Yerres.
Exposé :
"Yerres,Effet de pluie" 1875, très bel exemple, comme le montre le motif choisi par l’artiste par sa composition, sa facture. Le point de vue sur la rivière et ses berges est décentré et joue sur les horizontales et les obliques, ce qui donne une profondeur, la rive inférieure est marquée par une diagonale qui contrarie la berge supérieure représenté par une ligne presque horizontale, l’ensemble étant ramené à la verticale dans le plan du tableau, c’est très proche de l’art des estampes japonaises. Un autre point, la pluie est invisible, elle est représentée par des ronds dans l’eau.
"Yerres, la pelouse dans le parc couché de soleil" de 1872-73 , quatre effets sont présentés.
"Yerres, sur l’étang les nymphéas" vers 1874
"Allée dans le parc à Yerres" 1872-78
"L’Yerres effets de lumière" 1872-78
La propriété familiale :
Sa période picturale s’étend sur 5 ans à Yerres :
Présenté :
"Le parc de la propriété à Yerres" 1875, l’ensemble dissymétrique, le banc est petit et semble partir vers le haut du tableau, l’herbe est brossée, le chemin en touches roses allant vers le violet, le personnage à gauche sur le tableau fait pendant à l’arbre à droite ce qui équilibre la composition, et mène le regard vers le Casin.
"Jardin à Yerres" 1876
"Le parc d’Yerres" ,1877
"Peintre sous son parasol "1878,il s’agit de Edouard Dessommes, peintre amateur, ami de la famille invité à Yerres
"Camille Daurelle dans le jardin à Yerres" (fils du valet de chambre de la famille Caillebotte) 1877
"Autoportrait au chapeau d’été" 1872-78,le portrait est lumineux, grâce à la lumière venant de droite, l’artiste esquisse un léger sourire.
"Yerres, militaires au bois" 1870-71
"Yerres, les bouleaux" 1870-71
"Parc d’Yerres, chemin sous-bois"
"Le billard" vers 1875
"Portrait de Zoé Caillebotte" (cousine de l’artiste) 1877
L’univers parisien :
L’artiste a illustré de nombreuses scènes de la vie parisienne tel que les raboteurs de parquet, le pont de l’Europe, la leçon de piano 1881, postérieures à la période Yerroise évoque l’univers parisien de l’artiste.
Présenté :
" La leçon de piano " 1881, l’artiste a offert cette œuvre à son ami Monet, deux personnages féminins dans un cadre resserré, les personnes passionnées par la musique, le professeur de piano sur la droite du tableau lève la main surement pour battre la mesure, l’élève coiffée de son chapeau. Elles sont vêtues de couleurs sombres, sur le piano quelques objets exotiques.
Régate à Argenteuil, cette œuvre rappelle la passion de l’artiste pour la pratique du nautisme et son goût pour la représentation du vent, du mouvement des reflets et de la lumière.
" Le boulevard vu d’en haut " 1880, cette composition audacieuse termine l’exposition.
Un petit film montre la propriété à l’époque sous différentes saisons.
Quelques extraits du catalogue.
Exposition organisée dans la propriété de l’artiste, très belle association du lieu et des œuvres.
A ne pas manquer du 5 avril au 20 juillet, Yerres.